« développement du secteur bancaire malgache depuis 1975

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Faculté de Droit, d’Economie, Année Universitaire : 2005- 2006 De Gestion et de Sociologie Second Cycle : Promotion sortante Département : ECONOMIE Mémoire de Maîtrise en Sciences Economiques Thème : Economie du Développement « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975 » Préparé par : RASOLOMANDIMBY Rivonirina Encadré par : Monsieur Eric Thosun MANDRARA Date de Soutenance : 20 Décembre 2006

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Page 1: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Faculté de Droit, d’Economie, Année Universitaire : 2005- 2006 De Gestion et de Sociologie Second Cycle : Promotion sortante

Département : ECONOMIE

Mémoire de Maîtrise en Sciences Economiques

Thème : Economie du Développement

« Développement du secteur Bancaire

Malgache depuis 1975 »

Préparé par : RASOLOMANDIMBY Rivonirina Encadré par : Monsieur Eric Thosun MANDRARA

Date de Soutenance : 20 Décembre 2006

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REMERCIEMENTS

Je tiens d’abord à remercier DIEU de m’avoir donné du temps, du courage, de la

force durant ces mois de travaux.

Je remercie ensuite tous les membres de ma famille sans exception, de m’avoir

soutenu, tout au long de ce période dans le monde de la connaissance.

Mes remerciements vont également à tous ceux avec qui j’ai échangé des points de

vue sur plusieurs points, et avec qui j’ai eu de fructueuses discussions, et qui ont bien voulu

me faire des remarques pertinentes au cours de mes travaux de recherche, tout

particulièrement mon encadreur Monsieur Eric Thosun MANDRARA.

Je n’omettrai point de remercier tous ceux qui m’ont prêté main forte de près ou de

loin, à l’aboutissement de ces travaux de recherche.

Page 4: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

TABLES DES MATIERES

Remerciement

Introduction générale

Partie I. APPROCHE THEORIQUE ………….. 1

Chapitre I : LA LIQUIDITE ……………………… ………………………….………..2

Section 1 : La liquidité et la demande de monnaie …………………………………….2

1.1. La demande de monnaie ….....................................................................................2

1.1.1. La monnaie transaction et le concept de liquidité ………………………...3

1.1.2. La fonction de la demande de monnaie ………………………………..…..3

1.2. L’offre de monnaie …………………………………………………….…………4

1.2.1. L’offre de monnaie au plan macroéconomique …………...……………...4

1.2.2. L’offre de monnaie par la banque ……………………………………….....4

1.3. La contrainte de liquidité dans l’équilibre générale ……………...……………. 5

1.3.1. « Monétariser » le modèle Arrow et Debreu …………................................5

1.3.2. Les contreparties monétaire …………………………………………...…...5

1.3.2.1. Les créances sur l’extérieur ………………………………………......6

1.3.2.2. Le crédit interne ……………………………………………….....…..6

1.3.3. La création monétaire ……………………………………………..…….....6

Section 2 : L’assurance liquide des consommateurs …………………………….....…..7

2.1. L’assurance contre le risque de liquidité ………………………………………....7

2.2. L’intermédiation de liquidité ………………………………………...………….. 8

2.3. Le risque de liquidité …………………………….. ……………………..………..9

Section 3 : L’assurance qualité des entreprises …………………….………………...10

3.1. La contrainte de liquidité de l’entreprise ………………………………………….……10

3.2. L’offre d’une assurance liquidité par la banque ………………………………………..11

Chapitre II : LE RISQUE ………………………………………………………………….12

Page 5: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

Section 1 : L’apport de la théorie du portefeuille ………………..……………………12

1.1. La banque monopolistique ……………………………………………………………….12

1.2. La modélisation du risque de défaut ……………………………………………………..13

1.3. Les modèles inspirés du CAPM ………...………………………………….......................14

Section 2 : Modèle explicatif : banque et taux d’intérêt …………………..……….....15

2.1. Introduction ……………………………………………………………………………….16

2.2. La banque : modèle dynamique multipériodes …………………………………...……17

2.2.1. Présentation des hypothèses …………..………………………………………...…17

2.2.2. Présentation du modèle résolution …..……………………………………...….….18

2.3. Interprétation des solutions

…………………………………………….……………...…18

2.3.1. Le volume de prêt conditionné par le risque

……………………………………...19

2.3.2. Le rythme d’activité et les métiers de la banque ………………………………....19

Section 3 : Les risque de marché et de taux d’intérêt global …………...……………20

3.1. Le risque de transformation ……………………………………………………..……....20

3.2. La gestion du risque de marché ………………………………………………………….20

3.3. La transformation dans la gestion bancaire …...……………………………..................21

Chapitre III : L’INFORMATION ………………………………………………………....22

Section 1 : La notion d’intermédiation d’information ………………… ………….…22

1.1. Le problème de l’asymétrie de l’information ………………………………………...…22

1.1.1. Le rationnement de crédit ……………………………………………...………......23

1.1.2. La relation entre le financeur et le financé ……………………………………….23

1.2. La banque comme monitor ………………………………………………...…………….23

1.2.1. La surveillance déléguée ………………………………………………………..….23

1.2.2. Les formes de monitoring ………………………………………………………….24

1.2.3. Les effets de réputation et de rente ……………...………………………………...24

Section 2 : Les effets macro de l’intermédiation d’information ……………………..24

2.1. Sur la structure concurrentielle du secteur bancaire ……………………………….….24

2.1.1. Les économies d’envergure …………………..…………………………………….25

2.1.2. Tests empiriques des économies d’envergure …………………………………….25

Page 6: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

2.1.3. Le modèle de universelle ………………….………………………………………..25

2.2. Sur le financement de l’économie ………………………………………………………..25

2.2.1. Le possible blocage du système financier …………………………………………26

2.2.2. L’accentuation des cycles réels …………………………………………………….26

Section 3 : La réglementation bancaire …………………………………………..……26

3 .1. La réglementation en question ………….…………………………………….………...27

3 .2. La réglementation optimale …………………...………………………………………...27

Partie II : APPROCHE PRATIQUE …………………………………………….....28

Chapitre I : LE SYSTEME FINANCIER MAGACHE ……………………………….…28

Section 1 : Historique …………………………………………………………………...29

1.1. Avant 1975……………………………………………………………………………….…29

1.2. Depuis 1998 ………………………………………………………………………………...29

Section 2 : Evolution ……………………………………………………...…………….29

2.1. Les années 60-75 : de l’indépendance à la révolution sociale ……………..…………...30

2.2. Les années 76-85 : La nationalisations ……………………………………………….….30

2.3. Les années d’après 90 : Les reformes du système financier …...………………………31

Section 3 : Caractéristiques ……………………………………………………........….32

3.1. L’offre bancaire et ses limites …………………………………………………………...32

3.1.1. Les ressources …………………...………………………………………………….33

3.1.2. Les remplois des banques ………………………………………………………….33

3.1.3 Une prédominance des crédits à court terme …………………………..………….34

3.1.4. Les difficultés d’accès au crédit bancaire ………….……………………………...34

3.1.5 Des crédits concentrés sur les grandes entreprises ……..………………………...34

3.2 Les autres institutions financières …………………..……………………………………..34

3.2.1 Le capital risque : …………………………………………………………………...35

3.2.2. Le crédit bail ………………………………………………………………………..35

3.2.4. Les établissement d’épargne contractuelle ……………………………………….35

Section 4 : Les marchés des bons de trésor …………………………………………....36

Page 7: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

4.1. Le marché primaire des bons de Trésor par

adjudication ……………..……………...36

4.2. Le marché secondaire du bon de trésor ………………………………..………………..37

Chapitre II : LA BANQUE CENTRALE ET SON SECTEUR D’ACTIVITE ……… ...38

Section 1 : Le secteur bancaire à Madagascar …………………………..……………38

1.1. Le système bancaire malgache…………………………………………………………...38

1.2. Les domaines d’intervention des Banques ………………………………………..…….39

1.3. La microfinance à Madagascar…………………………………………………………..39

Section 2. La banque centrale de Madagascar ………………………………………..40

2.1. Présentation de la banque centrale de Madagascar ………………………………........40

2.2. La banque Centrale et les Activités Bancaires et Financières ……………………..…..41

Section 3 : Analyse économique sur la Banque Centrale ………………….......……..43

3.1. La banque centrale et l’inflation

…………………………………………………...…….43

3.1.1. Définition de l’inflation …………………...………………………………………..44

3.1.2. Effet de l’inflation sur le marché ……………………………………….…………44

3.1.3. La politique de la Banque Centrale contre l’inflation ……………...……………44

3.2. La banque centrale et le crédit …………………………………………………………..44

3.2.1. Contrôle quantitatif du crédit ………………………………….………………….45

3.2.2. Contrôle qualitatif de crédit ……………………………………………………….45

Chapitre III : LES FONCTIONS, ROLES ET LIMITES DES BANQUES

MALGACHES ……………………………………………………………………….…46

Section 1 : Les fonctions des Banques Malgaches …………………………………….46

1.1. La gestion du système de paiement ………………………………………...……………46

1.2. La mission d’intermédiation ………………..……………………………………………46

1.3. Une mission d’assurance …………………………………………………………..……..47

1.4. Une mission de conseil …………………………………...……………………………….47

1.5. Une émission politique ……………………………………………………………...…….47

Section 2 : Les économiques des Banques ………………………………..……………48

Page 8: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

2.1. Définition de la Banque donnée par l’article 1 de la loi du 13 juin 1941………………48

2.2. Les rôles des Banques Malgaches ……………………………………………………..…48

2.3. Les rôles de la banque sur la croissance économique …………………………………..49

Section 3 : Les limites des Banques Malgaches …………………………………….…49

3.1. Par rapport aux milieux ………………………………………………………………….49

3.1.1. En milieu urbains ………………………………………………..…………………50

3.1.2. En milieu rural …………………………………...…………………………………50

3.2. Par rapport au marché ………………………………………………………………..….50

3.2.1. Marché international

………………………………………………………...……..50

3.2.1.1. La conquête de nouvel clients…………………………………………….….51

3.2.1.2. Les évolutions du Marketing mix ……………………………………….…..51

3.2.2. Marché bancaire Malgache ………………………………………………………..52

3.3. Par rapport aux crédits accordés ………………………………………………...…….53

3.3.1. Le crédit à la consommation ……………………………………………….………53

3.3.2. Le crédit immobilier ………………………………………………………………..53

3.3.3. Les crédits accordés aux entreprises …………………………………………..….54.

Conclusion ……………………………………………...…………………………………....55

Abréviations ………………………………………………………………………………………….57

Bibliographies indicatives …………………………………………………………………………..58

Page 9: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

Introduction générale

Durant les trente dernières années, les assises de l’ordre financier international ont été

sérieusement ébranlées. Dans le même temps, la théorie bancaire accomplissait d’important

progrès. Les questions portant sur les banques demeurent fondamentalement les mêmes.

Pourquoi y a t-il des banques et à quoi servent-elles. En quoi consiste leur fonction dans le

financement de l’économie, donc dans le processus global d’allocation des ressources?

Q’ajoutent-elles à un marché de capitaux ? Quelle est la taille optimale d’une banque? Faut-il

les encadrer et surveiller étroitement leurs activités, et dans ce cas quelle est la réglementation

optimale ? Ou à l’inverse faudrait-il adopter la position libérale la plus extrême, telle que la

décrit Hayek dans « la dénationalisation de la monnaie » (1975) qui consisterait à laisser les

banques opérer en toute liberté, en émettant chacune leur monnaie privée?

Alors que la théorie économique se focalisait traditionnellement sur l’économie réelle,

considérant la monnaie comme inessentielle, la période récente fausse cette

tendance. Ce regain intérêt est multiforme, il concerne particulièrement la

microéconomie bancaire, l’économie industrielle appliquée à la banque et le rôle de

la banque dans la croissance.

Le secteur bancaire Malgache est en parfaite évolution, avec la privatisation du

secteur et l’arriver des investisseurs étranger, il s’adapte au mode de fonctionnement

et au exigence de la mondialisation pour faire face au réalité économique du pays.

Le travail qui concerne le développement du secteur bancaire Malgache sera centré

sur deux

Grands partis, à savoir :

-l’approche théorique

- l’approche pratique

Page 10: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

PARTIE

I

APPROCHE

THEORIQUE

1

Page 11: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

2

La discussion théorique s’est concentrée sur trois aspects fondamentaux de l’activité

bancaire, se rapportant tous à la notion d’intermédiation : l’intermédiation de la risque et

l’intermédiation de l’intermédiation de l’information

Chapitre I : La liquidé

Les fonctions économiques accomplies par la banque sous cette rubrique de « liquidité »

sont parmi les plus fondamentales. La première correspond à l’une des trois fonctions de la

monnaie ; celle de moyen de paiement. Les problématiques macroéconomiques de la demande

de monnaie s’y rattachent, de même que l’analyse de la contrainte de liquidité et des effets

induits par la monnaie dans le modèles d’équilibre général de Arrow et Debreu.

Section 1 : La liquidité et la demande de monnaie

1.1 La demande de monnaie1

1.1.1 La monnaie –transaction et le concept de liquidité

Une tradition en sciences économiques, représentée en particulier par Walras, Hicks et

Patinkin, s’est constituée autour de la manière d’intégrer la monnaie dans la théorie de la

valeur. Deux chemins ont été suivis:

- Introduire la monnaie dans la fonction d’utilité, à l’instar de Patinkin (1965)

- Décrire concrètement les modalités de paiement et en manifester l’importance par

le biais du coût de transaction.

La première voie a fait très tôt l’objet d’une critique, celle de Hahn (1966) notamment.

Pour Hahn, il devient indisponible de résoudre rigoureusement l’équilibre général d’une

économie dès lors que lorsque l’on place la monnaie dans la fonction d’utilité.

La seconde voie part, a contrario, du modèles d’équilibre général de Arrow et Debreu

(1954) ; Celui-ci est manifestement non monétaire puisqu’il suppose qu’il existe un marché

pour chaque bien, chaque date, et chaque état de nature et que l’on parvient à l’équilibre et

l’optimum de Pareto sans qu’il soit utile d’introduire un actif monétaire différent des autres.

L’idée est alors d’introduire sur les transactions des contraintes qui vont créer un besoin en

monnaie.

En considérant les modalités concrètes de l’échange, la théorie économique établit la

relation entre la monnaie instrument de transaction et le concept de liquidité. La liquidité peut

se convertir comme la convertibilité immédiate, au travers

1 Michel Lelart : « Le système monétaire international », 17éme édition La Découverte, 1997, page 43

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3

de l’échange, en d’autres marchandises. Plus largement pour tout actif, c’est la

convertibilité à une date fixée, en un autre bien par l’intermédiaire d’une transaction (Hahn,

1966). La liquidité d’un porte-feuille, par exemple, dépend du délai nécessaire à sa liquidation

et des conditions de cet échange.

1.1.2. La fonction de la demande de monnaie2

Traditionnellement, la théorie économique distingue trois fonctions de la monnaie ; celle

de numéraire ; celle de valeur et celle de réserve liquide.

Une autre tradition issue de la macroéconomie porte sur la définition exacte de la

demande de monnaie. Le motif de détention de monnaie lié aux transactions a été beaucoup

développé dans le modèle Keynésien, puis associé au motif lié à la spéculation dans le cadre

d’un choix de porte feuille. La demande de monnaie est fonction de coût de transaction, de

l’incertitude sur le prix relatif et les rendements de l’actif. L’introduction de revenu

permanent par Friedman (1956) est une orientation vers la maximisation inter temporelle de

l’utilité de la consommation, dont la demande de monnaie n’est qu’une résultante. Sur la base

d’une hypothèse d’anticipations rationnelles de la nouvelle économie classique et des

changements intervenue dans la théorie, on a tenté alors l’efficacité des modèles

économétriques. On sait d’après Marc Callun et Good Friend que dans de tels programmes,

où le critère à maximiser est une utilité de la consommation et du loisir, la monnaie permet de

réduire le temps passé à acheter. Tous ces développements visent à des aménagements de la

fonction de demande de monnaie destinés à mieux résister aux tests empiriques.

1.2. L’offre de monnaie 3

1.2.1. L’offre de monnaie au plan macroéconomique

Il existe peu de travaux aujourd’hui qui intègrent la banque et son pouvoir de création

monétaire dans une vision globale de financement de l’économie. L’objectif est d’influencer

les institutions, les politiques financières et la nature des actifs et des dettes sur le niveau

général des prix et de la production.

La modélisation de l’action de la banque centrale est calquée sur le réel ; Les banques

commerciales qui ont l’initiative de la création monétaire sont mues par la recherche de profit.

Pour obtenir la création monétaire qu’elle souhaite, la banque centrale agit simultanément sur

la ration de réserves obligatoires et sur leur taux de rémunération.

2 Michel Lelart : « Le système monétaire international », 17éme édition La Découverte, 1997, page 45 3 Anne Lavigne et Jean Paul Pollin : « Les théories de la monnaie », édition La Découverte, 1996, page 106

Page 13: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

4

Parmi les explications de l’inflation, la monnaie créée par les banques a fini par occuper le

premier rang. Les travaux de Friedman sur l’inflation tendaient à se soustraire au piège de la

multiplicité des causes en prouvant que l’inflation était toujours en excès de monnaie. Ce

sont les banques qui sont plus spécifiquement visées par Allais. Il pense qu’aucun système

décentralisé d’économie de marché ne peut fonctionner correctement si la création de

nouveaux moyens de paiement permet d’échapper, au moins pour un temps, aux ajustements

nécessaires. Il s’attaque au mode de financement du crédit et à la création de faux droits, par

opposition à l’épargne vraie.

1.2.2. L’offre de monnaie par la banque

La gestion des moyens de paiement offre à la banque une opportunité de profit du

réinvestissement du dépôt à vue. De nombreuses contributions en microéconomie bancaire se

rattachent à rechercher la condition de réalisation de ce profit. Chez Black (1975) et Fama

(1980), il est essentiellement lié à la structure concurrentielle ainsi qu’à l’état de technologie

des moyens de paiement. Une modélisation coutumière est la suivante : la banque maximise

son profit à partir d’une fonction d’offre de dépôt et d’une fonction de coût. La connaissance

des coûts est donc fondamentale en ce domaine.

L’analyse des coûts dans la banque a fait l’objet d’un grand nombre d’études

économétriques. Trois types de questions sont spécifiés aux coûts :

-Existe–t-il des économétries d’échelle dans la banque, une structure de monopole

naturelle et une taille optimale ?

-Existe-t-il des économies d’envergure?

-Quelle est la gamme optimale d’activités pour une banque du point de vue des coûts ?

D’une façon générale, les progrès économiques dans la compréhension des coûts

bancaires demeurent relativement indépendants du reste de la théorie bancaire. Santomero

(1984), relève que l’ajout d’une modélisation des coûts, certains modèles et certains résultats

ne constituent le plus souvent qu’une généralisation triviale. Dans les études de Bhattacharya

et Thaker (1993) on se rend compte que les économies d’échelle sur transactions ou sur

l’information n’interviennent que comme partie d’un raisonnement intuitif et général,

rarement dans les modèles.

Les développements de l ‘économétrie pour la mesure des économies d’échelle et

d’envergure sont retracés dans une étude de Renault. On met en évidence des économies

d’échelle, qui sont ensuite confirmées par l’emploi de méthodes plus élaborées. On utilise une

Page 14: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

5

fonction de production Cobb Douglas avec pour seul facteur de production, le travail. A partir

des années 80 sont introduites les « formes flexibles », très employées par ailleurs en

économie publique, pour tester d’éventuelles économies d’envergure. Mais les résultats

restent controversés.

La tendance actuelle se recentre sur la notion d’intermédiation. Plutôt que de suivre les

coûts opératoires uniquement, on intègre aux fonctions de production le coût des ressources

financières.

.

1.3. La contrainte de liquidité dans l’équilibre générale

1.3.1. « Monétariser » le modèle Arrow et Debreu4

Les tentatives pour « monétariser » le modèle d’équilibre général ont été nombreuses,

associer aux contraintes et aux coûts de transaction qui met en évidence le rôle joué par la

monnaie dans l’atteinte de l’optimum.

La tentative de Clower (1967) fait partie des plus notable. Celui-ci insiste sur le caractère

liquide et asymétrique de la monnaie : les biens achètent la monnaie, la monnaie achète les

biens, mais les biens n’achètent pas les biens. Il renforce la contrainte budgétaire par la

condition que l’encaisse de monnaie devrait être au moins égale pour chaque période à la

valeur des consommations. Plusieurs modèles ont été développés suivant cette voie :

Gradmont et Younes (1973), Townsend (1980), Jones et Ostry (1984), Green (1987) résolvent

un équilibre général pour un marché parfait dans lequel l’échange de tout bien pour un autre a

un coût.

La notion de risque est introduite également dans certains modèles : des chocs aléatoires

sur les préférences perturbent la gestion de la contrainte budgétaire. Dans une économie avec

coût de transaction, Grandmont (1983) démontre un théorème sur la qualité optimale de

monnaie détenue.

1.3.2. Les contreparties monétaires5

Les contreparties sont inséparables à l’activité des établissements de crédit comme les

banques. Elles concernent la création monétaire d’origine externe, les créances sur l’extérieur,

et le crédit interne.

4 Laurence Scialom : « Economie Bancaire », édition La Découverte, 9 bis, rue, Abel – Hovelaque – 75013. Paris, 1999 5 Luc BERNET – ROLLANDE : « Principes de techniques Bancaires », édition DUNOD, 2001, page 402

Page 15: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

6

1.3.2.1. Les créances sur l’extérieur

L’évolution de la contrepartie extérieure est liée à celle de la balance de paiements. Les

avoirs monétaires des résidents sont affectés par le solde des transactions courantes et des

mouvements de capitaux à court et long terme réalisés par les agents non financiers, y

compris leurs emprunts sur les marchés internationaux de capitaux.

La contrepartie extérieure est divisée en deux :

- le solde de créance et des engagements de la banque vis-à-vis de l’extérieur, qui est

représenté par les avoirs officiels nets gérés par la Banque. A titre d’exemple l’encaisse d’or

de la Banque Centrale et ses disponibilités à vue à l’étranger…

- la position des autres établissements de crédit vis-à-vis de l’étranger. A titre

d’exemple, on y trouve les créances sur la clientèle « non-résident » sur lesquelles il

faut réduire notamment les dépôts reçus de cette même clientèle, les emprunts

effectués auprès de l’étranger.

1.3.2.2. Le crédit interne

Il regroupe les créances sur l’Etat et les créances sur l’économie.

- les créances sur l’Etat : est une création monétaire due aux opérations de l’Etat. Cette

création peut prendre deux formes, l’une résulte des crédits octroyés à l’Etat par la Banque

Centrale, et des dépôts monétaires gérés par le Trésor publique ou mis à sa disposition, l’autre

est liée à l’acquisition des titres publics par l’établissement de crédit.

- les créances sur l’économie des : une contrepartie qui regroupe les financements

consentis par les Banques et autres établissements de crédit aux agents non

financiers résidents tels que les ménages, les sociétés… Il s’agit aussi des crédits

purs que des opérations sur titres.

1.3.3. La création monétaire

Actuellement, les contreparties de la masse monétaire sont représentées à 80 pour cent des

cas par le crédit à l’économie, qui s’explique par un rôle important joué par les Banques dans

la création monétaire.

Lorsqu’une Banque accorde un crédit, elle le fait grâce aux dépôts qu’elle reçoit de la

clientèle. Le bénéficiaire de crédit peut disposer des fonds accorder sans que le déposant voit

son avoir diminué. Les emprunts peuvent déposer à leur tour, etc. La masse monétaire

augmente considérablement du fait du crédit.

Page 16: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

7

Si les Banques manquent de disponibilités, elles peuvent toujours emprunter sur le marché

monétaire aux autres institutions financières qui peuvent disposer d’un surplus de

disponibilités.

La Banque Centrale de Madagascar, en intervenant sur le marché monétaire, peut agir sur

le volume de la trésorerie des Banques, soit en achetant des créance soit en en cédant.

En fait la création monétaire se fait de trois manières :

- échange par la Banque Centrale de Madagascar d’Ariary contre des devises ;

- avances de la Banque Centrale de Madagascar au Trésor Public (désormais interdites)

- refinancement des Banques par la Banque Centrale.

Section 2. L’assurance liquide des consommateurs

2.1. L’assurance contre le risque de liquidité6

Les dépôts à vue, les comptes chèques offerts par les banques possèdent le plus fort degré

de liquidité puisqu’ils puissent être échangés à tout instant contre tout autre bien. Pour les

ménages, cette propriété est critique dans la maximisation de l’utilité de leur consommation

inter temporelle. Les dépôts à vue peuvent être considérés comme des contrats détenus par les

agents qui ont des préférences, des besoins et des plans de consommation qui sont soumis à

des chocs aléatoires à chaque période. Au regard de cet aléa, les dépôts à vue fournissent une

assurance liquidité aux consommateurs.

Un encours de dépôts à vue suffisant permettra à l’agent d’ajuster son programme de

consommation pour tenir compte des chocs sans qu’une contrainte de liquidité ne le rende

sous optimal. Le coût de l’assurance liquidité, la prime, se traduisent par les sous

rémunérations des dépôts à vue.

Le concept d’assurance liquidité intrinsèque aux dépôts à vue a été initialement souligné

par Bryant (1980), qui montre comment les dépôts offrent une assurance contre les risques

liés aux modifications soudaines de l’ordre des préférences, certain de ces risques comportant

eux même de non linéarités. Mais l’intervention de la banque en cette matière, couplée au

financement de prêts à long terme illiquides a été pleinement formalisée dans l’article de

Diamond et Dybrig (1983) qui a servi de cadre référence par l’ensemble des travaux

ultérieurs.

6 O. Davanne : « Article dans le rapport du conseil d’analyse économique sur l’instabilité du systéme financier International », document 1998

Page 17: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

8

2.2. L’intermédiation de liquidité Diamond et Dybring (1983)7

Le modèle repose sur une formalisation assez simple, avec trois périodes t=0, 1, 2.

Les agents individuels reçoivent en t=0 une dotation de l’unité s’u bien unique, stockable

et peuvent l’investir dans une activité productive en t=0. En t=1, la valeur de la dotation reste

un si aucun investissement n’a été fait si le projet est liée à l’investissement a été

prématurément interrompu. L’investissement apporte en revanche R>1 en t=2 (et 0 n t=1) s’il

est maintenu jusqu’à son terme.

La contrainte de liquidité résulte de cette échéance dans le temps de la production mais

aussi de celui, aléatoire, des besoins de consommation. Les agents sont un continuum

uniformément répartis sur l’intervalle [0, 1]. Une fraction T d’entre eux est de type 1, les

autres de type 2. Les agents de type 1 n’ont besoin de consommer qu’en t=1, pas en 2. Les

agents de type 2 souhaitent ne consommer qu’en t=2. Ils maximisent tous deux l’utilité de leur

consommation.

U (c1) si l’agent est de type 1

U (c1 + c2) si l’agent est de type 2

Les agents n’apprennent qu’en t=1 s’ils sont de type 1 ou 2, cette information n’étant pas

rendue publique, c’est bien sur une malchance d’être de type 1, la consommation sera

seulement de 1 parce qu’on e peut pas investir à long terme, alors qu’en type 2 on consomme

R>1. Lorsque les agents agissent séparément, les profits de consommations sont :

Ć = 1 et Ć = 2 aux instants 1 et 2 pour les agents de type 1

Ć = 0 et Ć = R pour les agents de type 2

En t=, un marché pourrait se créer qui permettrait aux agents de s’assurer contre « la

malheureuse éventualité de type 1», de limiter alors leur préjudice en acceptant de consommer

un peu moins s’ils s’avéraient être de type 2 : un marché de mutualisation du risque individuel

de liquidité par conséquent. Mais des contrats à la Arrow et Debreu, conditionnels aux types

des agents, ne peuvent se créer parce que l’information qui déterminerait leur dénouement

n’est pas publiques, pas vérifiable. S’il existait, il résultait de ce marché les profils de

consommation socialement optimaux Ć et Ć avec :

Ć > 1 et Ć < R et U’ (Ć ) = RU’ (Ć )

L’ajout d’une banque permet de suppléer à l’absence de marché : elle recueille des

dotations unitaires des agents sous forme de dépôts, puis les investir à leur place, gère les

7 Elisa Assidon : « Théorie Bancaire », édition La Découverte, 1996, page 15

Page 18: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

9

productions et promet en contrepartie aux agents devenus déposants une rémunération notée

qui dépend de la date de retrait du dépôt.

La banque peut atteindre l’équilibre optimal grâce aux choix qu’elle fait sur r.

Le contrat de dépôt réalise un équilibre de Nash qui coïncide avec l’optimum pour la

répartition des risques. La banque réalise pleinement son rôle d’intermédiation de liquidité

entre les actifs illiquides et des dépôts fournissant aux agents la gestion optimale de leur

contrainte de liquidité dans la consommation.

Mais la banque ne peut atteindre l’optimum que si les retraits de dépôts en t=1 sont bien

cohérents avec la répartition entre type 1 et type 2. En effet, si une proportion d’agents plus

importante que prévue retire son dépôt en t=1, la banque est obligée de liquider une part plus

importante des productions en t=1, et le rendement qu’elle obtient finalement sur ses actifs

n’est plus en ligne avec la rémunération annoncée aux déposants. En t=2, la banque est

liquidée et sa richesse partagée entre les derniers déposants. Si plus de déposants qu’il n’y a

d’agents de type 1 sont venus retirer en t=1 en étant malgré tout intégralement remboursés et

rémunérés, un déséquilibre affectera les déposants restés jusqu’en t=2 qui seront lésés lors du

partage final en recevant moins que ce qu’ils attendaient.

2.3. Le risque de liquidité

La banque doit optimiser son stock de réserves, en cherchant d’une part à le minimiser,

parce qu’elle n’obtient sur cet encours aucune rémunération, mais tout en le gardant d’autre

part à un niveau suffisant pour faire face aux retraits aléatoires de ses dépôts à vue qui

induisent des besoins en monnaie banque centrale. En effet, l’épuisement de son stock de

réserves occasionnera une perte pour les banques, obligée de se refinancer à un taux très

pénalisant. Avec le développement des marchés monétaires qui sont devenus de plus en plus

importants en volume et en montant de transactions et de plus en plus liquides, le problème

des réserves dans sa formulation traditionnelle s’est trouvé relégué au second plan.

Le risque de liquidité ne se présente plus comme un grave dysfonctionnement dans une

banque, mais plutôt comme un enjeu de système portant sur l’utilité collective.

Dans un modèle d’équilibre général à deux périodes, on a la rémunération optimale des

dépôts à vue en présence d’un risque de liquidité et de taux d’intérêt systématique. La

contrainte de liquidité conduit les agents à alimenter leurs dépôts à vue tenus par les banques.

Les agents de second type peuvent néanmoins retirer leur dépôt pour différents motifs, la

variation du taux d’intérêt étant l’un d’eux.

Page 19: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

10

Jacklin (1987) montre que, même en l’absence de risque système affectant le marché des

titres, le traitement des risques individuels de liquidité par le dépôt bancaire fournit une

allocation supérieure au sens de Pareto à celle du marché.

Dans ce modèle néanmoins, l’hypothèse de l’anticipation limitée au marché

apparaît cruciale. Merton (1987) et Allen & Gale (1994) l’introduisent pour analyser

respectivement la formation des prix et celle de la volatilité des marchés.

Section 3 L’assurance qualité des entreprises

Le terme de liquidité possède plusieurs acceptions. D’un coté la liquidité a

donc rapport à la gestion dans le temps de consommations et à la fonction de

transaction de monnaie. D’un autre côté la liquidité se comprend comme ce qui sert

à financer l’investissement nouveau.

3.1. La contrainte de liquidité de l’entre prise 8

L’élaboration d’une théorie de la contrainte de liquidité des entreprises dans

la micro économie bancaire se fonde sur l’asymétrie d’information existant entre les

entrepreneurs et les investisseurs. Dans un projet de long terme, l’entrepreneur peut

avoir besoin de faire appel à un financement externe au début, mais aussi au cours

du projet, pour faire face à des besoins en cash imprévus. Dans une économie à

Arrow et Debreu, du moment que l’entreprise engendre une richesse réelle, elle

pourra toujours trouver un financement en émettant des titres représentatifs de la

valeur nette du projet : il n’y a pas de problème particulier liée à la liquidité. Mais une

fois qu’est introduit l’asymétrie d’information entre l’entrepreneur et les investisseurs,

la résolution d’une problème d’aléas moral qui en dérive va nécessiter une injection

complémentaire de cash, réservée à l’entrepreneur pour l’inciter à produire la

meilleure gestion. Ce type d’argument se trouve dans les articles fameux d’entreprise

de Sensen et Meckling (1976) et de Myers et Majluf (1984° ? qui traite de la structure

financière optimale ; Mais la valeur de la firme, qui inclut le bénéfice réservé à

l’entrepreneur, dépasse alors la somme des financements apportés en échanges

d’un droit de propriété sur la valeur distribuable. Un pur besoin de liquidité surgit

alors.

8 GROUYER et A. CHOINEL : « Banque et Entreprise », édition DUNOD, 1996, page 56

Page 20: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

11

Au début du projet, avec l’arrivé des investisseurs externes, la firme a

l’obligation d’obtenir une liquidité excédentaire de façon à constituer une réserve.

Cette réserve prendra la forme de titres liquides, titre d’Etat, que l’entreprise pourra

rendre en échange de cash. Elle peut aussi consister en une ligne de découvert

contractée avec une banque.

3.2. L’offre d’une assurance liquidité par la banqu e9

La contrainte de liquidité rencontrée par l’entreprise est vue sur trois

périodes.

-En t=0, des investisseurs apportent leur financement aux projets

d’entrepreneurs qui vont s’achever en t=2 et dont on suppose qu’ils ont une valeur

nette positive. Tous les agents sont neutres au risque. Ils n’ont pas non plus pour le

présent de préférence qui prendrait les formes de facteurs d’actualisation. Ces deux

hypothèses permettent de concentrer sur la seule dimension liquidité.

-En t=l, un besoin de financement nouveau apparaît, d’un montant inconnu en

t=0, et qui est indispensable à l’aboutissement du projet. Ce rapport supplémentaire

m’engendre qu’un bénéfice privé pour l’entrepreneur et n’augmente pas en

revanche, la richesse des investisseurs. Ce besoin nouveau est donc un besoin de

pure liquidité, sans valeur crée en contrepartie pour les investisseurs externes.

On montre dans ces conditions que le contrat qui s’établit entre les

investisseurs et les entrepreneurs n t=0suppose pour être efficient :

-Que l’entreprise ait un financement externe maximal

-Que l’entreprise accepte de satisfaire un ratio de liquidité et détienne une

partie des fonds reçu sous forme de titres liquides à l’actif.

Les titres liquides considérés permettant d’obtenir une unité de numéraire en t=l.

Leur prix en t=0 peut dépasser l si la demande des entreprises, issue de la gestion

de leurs contraintes de liquidité et du contrat passer avec les investisseurs, excède

l’offre de ces titres.

9 Sensen et Meckling : « La structure financière optimale », édition La Découverte, 1976, page 71

Page 21: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

12

La demande de liquidité émanant des entreprises peut être satisfaites de

plusieurs manières : par l’offres de titres d’état liquide ou de titres liquides

d’entreprises, les quels seront conservés à l’actif ; ou bien par une ligne de découvert

bancaire.

Diamond (1977) et Holmström et Tirole (1998) caractérisent la modalité de l’offre de

liquidité correspondant à un optimum de Pareto.

Le thème de l’intermédiation de la liquidité s’est longtemps concentré sur la création

monétaire opérée par les banques : le multiplicateur du crédit, la maîtrise de

l’inflation, le statut de rouage de la politique monétaire du secteur bancaire.

Page 22: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

13

Chapitre II. LE RISQUE

Dans les années 80, le fort développement des marchés

monétaires renforce le rôle central qui leur a été donnée dans la transmission de la

politique monétaire, et leur mode de fonctionnement au sein des systèmes

financiers, a incité à compléter la modélisation du risque de liquidité par une analyse

du risque de taux d’intérêt accompagnant le refinancement bancaire.

Section I. L’apport de la théorie du portefeuille

Au départ, la modélisation de la banque comme intermédiaire de risque

emprunte naturellement beaucoup à la théorie du risque ainsi qu’à la théorie du

portefeuille ;

1.1 La banque monopolistique

La banque réalise un profit de monopoleur d’après Monti, mais sans

véritable explication de l’origine de cette situation. Klein a critiqué ce manque, il

affirme qu’une banque en situation de concurrence parfaite pourrait dans ces

conditions étendre l’échelles de ses opérations à l’infinis, et que d’autre part, en

présence d’un marché monétaire, tous les taux du modèle devraient normalement

converger vers les taux de marché. La résolution du modèle de Monti établit des

relations entre, d’une part les élasticités au taux d’intérêt des prêts et dépôts

bancaires et, d’autre part, la marge réalisée par la banque sur ses produits

bilantoires qui est l’écart entre taux de marché et taux offert aux clients.

Page 23: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

14

1.2 La modélisation du risque de défaut 10

Le traitement du risque de défaut par la banque est le plus traditionnel de

son activité.

Merton (1975) a construit un modèle de risque de crédit qui repose sur la

valeur de la firme emprunteuse et la vente d’une option sur cette valeur qui intervient

entre le prêteur et l’actionnaire à l’occasion d’un prêt. L’actionnaire d’une entreprise

endettée pour un montant D ne détient rien d’autre, en effet qu’une option d’achat de

la situation nette de prix d’exercice D et de même maturité que la dette. Le prêteur a

vendu quand à lui une option, de vente de prix d’exercice D. Le défaut intervient

lorsque à l’échéance de la dette, la valeur de la firme est inférieure à D. Elle devient

dans ce cas au prêteur.

D’autre que Metron, comme Bierman et Hass en 1975, ont montré que si la

défaillance de l’entreprise obéit à un processus de Poisson de paramètreλ, est si le

prêteur ne récupère rien en cas de défaut, alors le « spread », écart entre le taux du

crédit et le taux sans risque pour la même échéance, à l’équilibre est égale à :

λ = - 1/ Tlog PT

T : maturité et PT : probabilité de défaillance à l’horizon T

Metron trouve une expression algébrique du « spread » qui généralise celle de

Biermann et Hass : - 1 / Tlog (D/ γ ;δ (γ ) ; PT)

T / PT , la volatilité de la valeur de la firme J(v), et enfin le levier D/v

Shartz et Torrous (1992) ont prolongé le modèle de Merton en étudiant le cas des

prêts assortis d’un gage, Bizer et de Margo (1992) en appliquant à des prêteurs

classés selon leur priorité pour l’acquisition de la valeur nette en cas de défaut.

Le risque de crédit a fait l’objet, depuis la fin des années 80, d’une analyse

approfondie par les services d’ingénieur du risque dans les banques. A l’origine on

trouve le fameux modèle Raroc développé par Bankers Trust, qui repose sur une

analyse rendement risque d’une portefeuille de créances, et permet au gestionnaire

d’une activité de prêts d’optimiser la composition de son portefeuille, et également,

de tarifer le risque qu’il supporte d’une manière économiquement juste .

10 Elsa Assidon : « Théorie Bancaire », édition La Découverte, 1996, page 36

Page 24: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

15

Les banques développent actuellement des modèles internes s’appliquant au

risque de crédit. Parmi les méthodologies développées dans ces modèles, deux

approches prédominent :

- la première est centrée sur l’événement de défaillance d’une contrepartie.11

- la deuxième fait référence à la théorie de la structure des « spreads » de taux

d’intérêt12. La donnée de départ est la même ; en effet une matrice de transition des

notations, valable pour l’ensemble des créances, qui suit un processus de Markov.

Ils en déduisent un modèle de « pricing » des produits de taux soumis à un risque de

défaillance de l’emprunteur.

1.3 Les modèles inspirés du CAPM

Parallèlement, la théorie du portefeuille qui débouche sur des modélisation

très mathématisés et très unifiantes du problème des marchés financiers. Le capital

“Asset pricing Model” (Sharpe, 1964) et son schéma de frontière efficient marquent

une étape importante. Dans ces modèles, qui empruntent beaucoup aux théories de

Markowiz et Sharpe, l’exploitation bancaire s’assimile à une position du marché

totalement adossée. La banque est placée cette fois sur un marché concurrentiel,

elle est « price taker ». Son choix porte sur le volume des prêts et de dépôts aux taux

de rendement obligatoire. Elle est averse au risque et fait une maximisation de type

frontière efficiente, rendue possible par l’existence d’une co-variance entre prêts et

dépôts. La banque maximise un critère d’utilité fonction de la moyenne et de la

variance des profits.

Mais lien avec les théories de la structure des taux d’intérêts est encore

insuffisant, voire absent. Les taux sur les prêts et dépôts bancaires, caractérisés par

une matrice de variance co-variance, sont en revanche distingués des taux de

marché. D’après ce type de modèles, toutes les banques devraient avoir le même

bilan, correspondant au portefeuille efficient.

11 Source : Jarrow et Turnbull : « L’hypothèse de Créditmétrique », 1995 12 Source : Jarrow, Lando et Turnbull : « La structure des spreads de taux d’intérêt », 1997

Page 25: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

16

Section 2. Modèle explicatif : banque et taux d’int érêt13

2.1. Introduction

Le modèle de banque commerciale simplifié, possède les caractéristiques

suivantes :

- Microéconomique : le modèle se situe dans la ligne de recherche de la

microéconomie bancaire. La banque exerce au risque maximise un critère

profit-risque. Elle n’intègre pas les mécanismes macroéconomiques de

création monétaire ;

- Centré sur la liquidité et le risque : le modèle se focalise sur l’intermédiation

de la liquidité et du risque plutôt que sur celle de l’information. Le risque de

taux lié à la transformation d’échéance et celui qui résulte du réinvestissement

des dépôts a vue ;

- Dynamique : l’aboutissement de ce modèle réside ans une formalisation multi

périodes dynamique.

Son objectif, à partir d’une modélisation très simple, est de rendre compte de l’impact

des taux s’intérêt sur le fonctionnement de la banque.

2.2. La banque : modèle dynamique multipériode s

2.2.1. Présentation des hypothèses 14

La modélisation de la banque retenue est

Actif Passif

Prêts

Titres

Dépôts à vue / (fond

propre)

Dépôts rémunérés

Titres

• Dépôts à vue : les dépôts à vue se rapporte à la dimension « liquidité » de la

banque. La rationalisation des comportements d’épargne et l’innovation

financière ont causé une baisse importante du poste de passif

• Dépôts à vue non rémunérés dans les banques

13 Document de la comité de Bâle I : « Principes pour la gestion des risques de taux d’intérêt global », Cf. Document de 1998 14 O. Jerez : « Secret Bancaire », édition DUNOD, 2000, page 96

Page 26: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

17

• Fonds propres : les fonds propres sont au cœur de la problématique

prudentielle depuis l’instauration du « ratio » Cooke (1988)

Les trois activités ou métiers de la banque que nous retenons sont :

- investisseur : la banque investit des fonds propres et des dépôts à vue dans

des prêts à long terme en essayant de lisser dans le temps les effets des

fluctuations de taux, de profiter des opportunités de taux élevés

- transformateur : les prêts à long terme à taux fixe peuvent être re-financés

pour une part par de titres du marché monétaire ou des dépôts de court terme

- intermédiaire pur : la banque peut re-financer ses engagements à long ou

court terme par des ressources collectées ou des titres de marché semblables

ou bien encore annuler son risque de transformation par des opérations hors

bilan.

2.2.2. Présentation du modèle résolution 15

Les bilans successifs sont :

Actif Passif

Pi

Pi1

D

Ti

À la date i

Les Pi sont les prêts produits en i, D : dépôt à vue et Ti : titre qui peut être de nature

actif ou passif. Les taux d’intérêt à court terme est égal à t et le taux d’intérêt à long

terme : l

Ils sont fixés sur le marché, donc exogènes pour la banque

La banque averse au risque, maximise un critère donné par une fonction d’utilité

cardinale :

U (W) = E (W) – k_ σ2 (W)

15 O. Jerez : « Secret Bancaire », édition DUNOD, 2000, page 98

Page 27: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

18

W est le projet actualisé, K est un coefficient mesurant l’aversion pour le risque.

E (W) = (loPo +l1P1 – t1T1) + BE (l1P1 + l2P2 – t2T2) + E (l2P2 +l3P3-t3T3) +....

β est un coefficient d’actualisation interne à la banque.

Les conditions de premier ordre :

δ = 0 , δ = 0

δP1 δt1

Donnent les valeurs de titres détenus ou émis par la banque :

T2 = µ1 T3 = β µ2 - µ1

Kσ2 β2 K σ2β4

Avec : µ1 = l1 (1 + β ) – t1 - β t2 et µ2 = l2 (1 + β ) - t2 - β t3

Les primes de risque au période 1 et 2, et

P1 = D + (l1 – t1) + β (l1 – l2) + 2 (l3-l2) + µ1

1+β Kβ2 (1 + β2) ( 1 + β)2 δ2 Kβδ2

La résolution donne P1, le volume de prêts à l’instant t=1 en fonction des paramètres

de la banque et des variables de taux d’intérêt<< ; la banque se résume donc toute

entière dans son comportement de prêteur.

2.3. Interprétation des solutions

2.3.1. Le volume de prêt conditionné par l e risque

L’expression du volume de prêts choisi par la banque se présente comme la

somme de trois termes qui correspondent à trois types de comportements bien

distincts.

-Transformateur µ

Kβ2σ2

Correspond à la volonté de développer l’activité de prêts plus qu’un simple

réinvestissement des dépôts, en acceptant pour celle de prendre une position et

donc un risque de transformation. Dans le terme transformateur, la prime de risque

Page 28: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

19

mesure le gain anticipé sur une opération de transformation simple. La prime de

risque peut ainsi être considérée comme une pente actuelle de la courbe des taux.

-Investisseur : ______D_______

1 + β2

C’est un terme décrivant une simple activité de réinvestissement, de période

en période, d’environ la moitié de l’encours des dépôts. Les métiers d’investisseurs

« diversifie » ainsi son risque suivant les périodes de temps.

(l1 – t1) + β (l1 – l2 ) + β2 (l2 – l3)

K β2 (1 + β2) (1+ β)2 σ2

Cette expression donnée sous forme développée correspond à une activité

spéculative de l’investisseur. Cette spéculation se bâtit sur les niveaux du taux long

terme et les anticipations de son mouvement.

L’expression µ1- βµ2 +β2µ3 indique que la banque en tant qu’investisseur peut

choisir de modérer ses prêts long terme en premier période.

Ces termes spéculatifs créent ou conduisent des mouvements d’accélération

ou de ralentissement dans l’activité de prêt de l’investisseur, qui le font désirer de

son rythme de placement de ses dépôts à vue à long terme.

µ1 - βµ2 + β2 µ3____

Kβ2 (1 + β2) (1 + β)2 σ2

Ce terme traduit donc le comportement spéculatif de l’investisseur qui

conduit la banque à accélérer ou bien à freiner sa production de prêts d’après son

appréciation et son anticipation du niveau du taux long terme.

Page 29: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

20

2.3.2. Le rythme d’activité et les métiers de la ba nque 16

Le volume de prêts se trouve influencé par les déterminants liés aux deux

métiers de transformateur et d’investisseur. Nous résumons ces effets dans le

tableau suivant dont chacune des cases indique l’effet sur le volume des prêts.

A

Prime de risque sur volatilité

du taux court

µ1

σ21

Variation anticipée de la prime

de risque sur volatilité du taux

long

µ1 - βµ2 + β2µ3

σ21

Volume d’activité

proportionnelle

A

Volume d’activité

proportionnel à B

Effet sur le volume d’activité de prêt des variables A et B.

Section 3. Les risques de marché et de taux d’intér êt global 17

3.1. Le risque de transformation

A partir des années 80, le risque de taux prend une signification très

concrète et très opérationnelle dans la gestion bancaire. Les techniques

d’immunisation contre le risque de taux sot affinées et mise au point à partir d’un outil

d’actuariels très traditionnel : la duration de Macaulay ; Pour être immunisé contre le

risque de taux, celui-ci doit en permanence rendre la duration de son portefeuille

égale à son horizon d’investissement.

16 Jean Jaques Bernard et Jean Claude GAUTHIER : « Introduction au Marché Bancaire des particuliers et des professionnels », 12émeédition DUNOD, 1996, page 54 17 ARTUS. P, (1997b), La réaction des taux d’intérêt et la structure des taux d’intérêt aux chocs inflationnistes et la crédibilité. Document de travail de la CDC, 2/FI.

Transformateur

Activité d’investisseur

Page 30: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

21

Parallèlement, la théorie financière enrichit son corpus théorique sur le

marché financier, et propose ne description très articulée et très formelle de la

dynamique des taux d’intérêt, de la formation de la courbe de taux. Les modèles de

Vasicek (1977) et de Cox, Ingersoll et Ross (1981) donnent aux opérateurs des

marchés de taux des outils de travail robustes et satisfaisants au plan de la rigueur.

3.2. La gestion du risque de marché

A la fin des années 80, les banques ont développé des modèles de gestion

du risque de marché reposant sur la notion de perte potentielle maximale ou « value

risk ». Les deux plus connus : le riskmetrics de JP Morgan et le Raroc de bankers

Trust. Parmi ces modèles, c’est soit la stricte mesure du risque qui est recherchée,

soit la capacité d’associer la rentabilité et le risque.

Les techniques de type value at risk dérivant du modèle d’équilibre de

marché de Ross(1976) APT (arbitrage pricing theory), qui repose sur la relation

établie entre le rendement des actifs (Ra) et un certain nombre de facteurs de risque :

Ra = R + S a1 F1 + ....+ San Fn + µa

Avec Ro : taux sans risque ; Sa’ sensibilité du rendement au facteur F1; µa risque

idiosynératique.

3.3. La transformation dans la gestion bancaire 18

Thakor (1992) constitue une tentative pour intégrer les trois grandes

dimensions de l’activité bancaire dans un modèle unifié. D’abord, la surveillance de

l’emprunteur par la banque monitor va dépendre dans ses modalités du choix entre

financement à court terme ou à taux révisable et financement à long terme à taux

fixe.

En général, le risque de taux est associé à la modélisation de la surveillance

des emprunteurs. Les déposants ne disposent pas d’une information de bonne

qualité pour évaluer la probabilité de défaut de la banque. Les dirigeants de la

banque peuvent alors faire gagner à leur institution des ventes liées au contrôle en

pratiquant le sou rémunération des dépôts. La transformation d’échéance à Contrario

est l’une des disponibilités que l’information sur les prêts soit transmise valablement

aux déposants, parce qu’à chaque période de refinancement est déterminant pour la

banque.

18 Jean Jaques BERNARD et Jean Claude GAUTIER : « Introduction au Marchés Bancaires des particuliers et des professionnnels », 12éme édition DUNOD, 1996, page 204

Page 31: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

22

Chapitre III. L’INFORMATION

Au cours des années 90, de nombreuses recherches en économie bancaire

ont porté sur la fonction d’intermédiation d’information. On estime alors que cette

fonction se situe au coeur des activités bancaires.

Section I : La notion d’intermédiation d’informatio n

1.1 Le problème de l’asymétrie de l’information 19

Un entrepreneur possède un projet, une idée, sans avoir cependant les

ressources permettant de la financer. Un investisseur se trouve dans la situation

inverse. A cette asymétrie dans l’allocation initiale des ressources s’ajoute

l’asymétrie de l’information, qui rend caduque le recours au marché des capitaux en

vue d’obtenir l’optimum.

Stilzig et Weiss (1981) ont décelé les conséquences d’asymétrie d’information et les

effets qui peuvent en résulter dans la relation qui s’établit entre l’entrepreneur et

l’investisseur. Ceux-ci sont de deux sortes :

- une antisélection ou sélection adverse, des entrepreneurs emprunteurs

potentiels : à l’équilibre, les investisseurs sélectionnent les plus mauvais

risques, les « lemons » au sens de Akerlof et écartent les bons ;

- un aléa moral. L’entrepreneur est naturellement tenté d’annoncer un

rendement faible sur son projet pour s’accaparer la richesse créée.

Nous allons voir d’abord l’analyse, inaugurée par Stiglitz et Weiss en 1981, sur le

rationnement du crédit, puis nous allons discuter de l’analyse de la relation entre

financeur et financé.

1.1.1 Le rationnement de crédit

Stiglitz et Weiss explique comment l’asymétrie d’information conduit à un

rationnement de crédit, une situation dans lesquelles subsiste une demande de prêt

en excès, non satisfaite par une offre correspondante dans le processus normal

d’obtention d’un équilibre de marché Walrasien.

19Elsa Assidon : « Théorie Bancaire », édition La Découverte, 1996, page 90

Page 32: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

23

La banque se trouve en présence de plusieurs entrepreneurs dont les projets ont la

même espérance de rendement mais des variances donc des risques différente.

Le modèle Stiglitz et Weiss constituent l’une des grandes références de la théorie

bancaire, il a introduit la problématique de l’asymétrie d’information.

1.1.2 La relation entre le financeur et le financé 20

Une définition globale du terme « Monitoring » a été donnée par Hellwig en

1991, puis reprise dans Freixas et Rochet en 1997 :

Réaliser une sélection correcte à priori des projets ; empêché le comportement

opportuniste de l’entrepreneur durant la conduite du projet ; sanctionner

l’entrepreneur financé qui n’honore pas ses engagements.

Dans sa mise en œuvre, le monitoring comporte en réalité deux volets :

- la définition de contrat de financement qui lie l’entrepreneur à l’investisseur

et qui pose le cadre de la surveillance

- les actions de surveillances

Dans un modèle à la Arrow et Debreu où les marchés sont à la fois parfaits

et complets, des contrats pourront se conclure entre investisseur financeur et

l’entrepreneur financé. Un contrat d’emprunt complet détermine le paiement du

financé au financeur à toute les date et dans tous les états de la nature possible.

Dans un modèle avec asymétrie d’information sur l’effort de l’entrepreneur,

prouve que le meilleur moyen d’inciter le finance à adopter un comportement efficace

consiste à instaurer un contrat de bonus.

1.2 La banque comme monitor 21

1.2.1 La surveillance déléguée

Diamond en 1984, introduit une banque neutre au risque et pose

l’alternative suivante en vue de résoudre le problème d’aléa moral induit par

l’information privée :

- soit un monitoring de chaque entrepreneur de coût unitaire K ;

- soit un simple contrat de prêt avec une pénalité compensatrice non monétaire

en cas de défaut.

20 GROUYER et A. CHOINEL : « Marché financier », 3éme édition, 2002, page 205 21 Luc BERNET – ROLLANDE : « Principes de techniques Bancaires », 21 édition DUNOD, 2001, page 275

Page 33: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

24

1.2.2 Les formes de monitoring

Le contrat de prêt ne résout qu’une fraction du problème posé par

l’asymétrie d’information.

Plus la surveillance se ressert, plus est minimal, mais aussi plus se réduit

l’indication de l’entrepreneur à la recherche du profit.

Pour Lacker (1990, 1991), l’ajout d’un collatéral au contrat de prêt élimine la

désincitation.

Gorton et Kahn en 1992 relèvent l’ambivalence des intentions deux

protagonistes : le prêteur peut avoir intérêt pour inciter l’emprunteur à l’avantage de

prudence ; de son côté l’emprunteur est disposé à supporter un taux d’intérêt plus

élevé pourvu qu’il dissuade le prêteur d’avoir recours à la liquidation- sanction.

Besanko et Kanatas en 1993 enfin souligne que l’indication de la banque a

poussée l’entrepreneur à faire son meilleur effort augmente avec la taille du prêt.

1.2.3. Les effets de réputation et de rente

Sharpe en 1990 a mis en exergue la perception d’une rente par la banque.

Celle-ci entretien une relation de clientèle pouvant lui permettre à la longue de sur-

tarifer son client, devenu captif parce que les autres ne le connaissent pas. Or, dans

une situation de concurrence exempte, toutes les banques qui font ce raisonnement

vont accepter de sous-tarifer leurs prêts pour acquérir des clients sur lesquels elle

exploite une sorte de rente par la suite. Un équilibre de Nash sous optimal intervient

alors.

Section II : Les effets macro économique de l’inter médiation d’information 22

2.1. Sur la structure concurrentielle du secteur bancaire

2.1.1. Les économies d’envergure

L’approche par l’économie d’envergure est celle qui débouche sur les

implications les plus concrètes. Selon Baumol, Panzar et Willig en 1982, des

économies d’envergure existent lorsque les mêmes « inputs » utilisé conjointement,

peuvent contribuer simultanément à plusieurs outputs. On peut penser intuitivement

que l’information coûteuse relative à un client pourra être réutilisée dans tous les

22 Laurence Scialom : « Economie bancaire », édition La Découverte, 9 bis, rue, Abel – Holevaque. 75013, Paris, 1999, page 83

Page 34: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

25

types de relation financière,ainsi que sur un certain durée de temps : prêts et dépôts,

mais aussi services d’investissement, banque d’affaires, assurance….

2.1.2. Tests empiriques des économies d’envergure

Les résultats empiriques dont on dispose restent peu ombreuse mais

tendent plutôt à valider l’existence d ‘économie d’envergure. Petersen et Rajam en

1994 que plus la gamme des services offert à un client par une banque est large,

plus le recours au financement est aisé.

Plusieurs auteurs relèvent les limites de la méthode la plus répandue

actuellement, qui s’appui sur la fonction translog de Pulley et Humphrety en 1993.

Berger, Humphrety et Pulley en 1993 obtiennent des économies de gamme entre

prêts et dépôts qui sont négociables.

2.1.3. Le modèle universelle

L’importance de la concentration dans le secteur bancaire à la fin des

années 90rend inévitable le débat sur la banque universelle.

La première clé est celle de la rente. Sharpe en 1990 avait théoriquement

montré que si une relation durable entre banque et entreprise pouvait forgé la

réputation d’un emprunteur ; la banque percevait en contrepartie une rente sur ses

projets industriels. On peut considérer que la banque universelle dispose de plus

large moyen d’extraction de la rente en gardant captif son client sur toute la gamme

de ses services.

La seconde clé est celle du conflit d’intérêts. Le conflit d’intérêt apparaît

lorsque les intérêts de deux clients de la banque sont opposés, ou bien lorsque les

propres intérêts de la banque et ceux de son client sont antinomiques.

2.2. Sur le financement de l’économie

A l’échelle macroéconomique du financement de l’économie, il apparut

important de voir d’abord dans quelle mesure le traitement d’information sur les

emprunteurs par les banques pouvait aboutir à bloquer le crédit.

Page 35: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

26

2.2.1. Le possible blocage du système financier

Mankiw en 1986 caractérise l’équilibre sur un marché de crédit avec des

emprunteurs et des banques neutres au risque, asymétrie d’information et anti-

sélection comme dans Stiglitz et Weiss : la probabilité de défaillance des

emprunteurs qui acceptent l’offre de la banque est une fonction croissante du taux

d’intérêt. Un équilibre peut survenir dans lequel offert par la banque décourage tous

les emprunteurs ou blocage du crédit.

Gall en 1993 examine l’hypothèse d’un blocage du système financier provoqué par

un dépassement de ses capacités de traitement, analyse de demande de prêt,

aggravé par une insuffisance coordination entre banque pour répartir cette

surcharge.

2.2.2. L’accentuation des cycles réels

Dans Kigotaki et Moore en 1995, l’asymétrie d’information contraint les

firmes à donner un collatéral une part de leurs actifs productifs pour obtenir un crédit.

Un choc de productivité intervient. Sur un marché parfait, le prix des actifs productifs

se réduit jusqu’à l’obtention d’un nouvel équilibre.

Dans l’économie avec asymétrie d’information, la baisse de la valeur du

capital productif donc du collatéral disponible entraîne une réduction du crédit. Un

cercle vicieux se forme : moins de crédit, donc moins d’investissement, et diminution

de la valeur du capital productif, ce qui entraîne à nouveau moins de crédit. Une telle

spirale peut ainsi conduire plusieurs firmes à la liquidation.

Section 3. La réglementation bancaire 23

3 .1. La réglementation en question

Même au plan de la pure théorie, la question de la réglementation bancaire

est inséparable de son contexte, celui de la profonde mutation des systèmes

financiers intervenue dans les années 80 : les innovations financières,la

déréglementation, la fragilisation des banques et des risques bancaire

Depuis l’instauration du ratio cooke, la réglementation ne cesse d’évoluer pour

relever le défit de la stabilisation du système financier mondial. Deux périodes

23 François Levêque : « L’économie de la réglementation », édition La Découverte, 1999, page 112

Page 36: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

27

peuvent être distinguées d’après Rochet en 1998: jusqu’en 1993 elle adopte une

approche plutôt rigide et standardisée ; depuis 1993, la part à l’autodiscipline de

marché et aux modèles internes ne cesse de progresser.

La réglementation est en effet est contestée au plan théorique. Pour Fama en

1985, il n’existe pas de différence entre la banque et toute autre entreprise. Rien ne

justifie alors une réglementation qui ne fait que perturber l’équilibre de marché et

d’éloigner de l’optimum.

La réglementation, qui rentre dans les catégories de l’action publique

définies par Musgrave, ne trouve sa rationalité que dans la correction des

imperfections du marché : monopoles naturels, bien publics, information imparfaite

etc.

Les économistes de la Free Banking School vont encore plus loin puisqu’ils

souhaitent abolir le monopole d’émission de la banque centrale et autoriser la

circulation de monnaies bancaires privées

3 .2. La réglementation optimale

La recherche de la réglementation optimale porte en définitive sur ses deux

éléments constitutifs que sont d’une part le règlement lui même, la norme

prudentielle, et d’autre part le mode de surveillance des banques.

Les règlements optima se présente pourtant toujours comme un menu, un choix

discriminant proposé aux banques les conduisant à révéler une part de leur

information privée sur leurs risques et leur gestion.

Le régulateur, lui, maximise une utilité collective qui agrège celles de

l’entreprise et des consommateurs.

L’affront établi que la réglementation optimale repose sur un choix de contrat

de tarification proposée au dirigeant qui lui fasse révélé son information privée.

Kupiec et O’Brian en 1995 et 1997, ont théorisé la confiance accordée par les

régulateurs aux modèles un terme de la gestion des risques. La crédibilité de la

banque est au cœur de leur approche appelée « precommitment approach ».

Prescott en 1977, distingue de son côté trois âges de la réglementation

bancaire auxquels il attribue très classiquement des outils, des approches :

- l’approche standardisée qui correspond globalement à la norme Cooke et ses

prolongements ;

Page 37: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

28

- l’approche par le modèle interne qui s’appui sur les modèles de fonds propres

rationnels des banques et dont Bliss a fourni une sévère critique ;

- l’approche par le choix ou le menu choisi au départ qui s’assimile

véritablement au « precommitment approach ».

Page 38: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

29

Partie

II

APPROCHE

PRATIQUE

Page 39: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

30

Chapitre I. Le système financier Malgache

Section 1 : Historique 24

1.1. Depuis 1975

Le système bancaire malgache comprenait une Banque Centrale, et quatre

banques commerciales privés et une banque de développement à savoir : la BNI, la

BCIM et la BFCM. Avec la nationalisation du système bancaire depuis cette période

charnière de l’histoire de notre pays, les cinq banques ont été restructurées en trois

banques : la BNI, la BFV et la BTM. Ainsi l’activité bancaire était contrôlée à 100 %

par l’état. Les conséquences qui en découlent ont mis en difficulté le secteur

bancaire. Les banques n’enregistraient que des pertes dans leurs bilans.

1.2. A partir 1998

Le parlement malgache a voté une loi pour la libéralisation du secteur

bancaire et autorise l’entrée de l’activité bancaire privée dans la Grande Ile. Alors

depuis le mois de mai 1998, l’activité bancaire privée était présentée à Madagascar

avec la création de la BMOI et avec la cession de la participation de l’état dans la

BNI au CL en 1991.

Malgré cela, la situation des banques publiques n’a cessé de s’empirer, ces

derniers enregistraient toujours des pertes qui les conduisaient à la faillite. La

privatisation s’impose inévitablement pour les banques publiques restantes : la BTM,

et la BFV. La s’est achevée en novembre 1999. La BFV s’est métamorphosée en

BFV/SG et la BTM en BTM/BOA. Depuis lors, la situation des banques de

développement est vivement souhaitée pour soutenir les agents économiques pour

un développement durable de notre pays

Section 2 : Evolution du système financier Malgache 25

Le système financier malgache a évolué gré des orientations économiques

du pays

24 Source : Internet ; http: // cyber thèses. Bu. Univ – Antananarivo. Mg : 8080/sdv/thèse/utar/2006/ Rakotoarivelo 25 Source : Document cadre de la Banque centrale de Madagascar sur l’évolution des systèmes financiers Malgaches

Page 40: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

31

2.1. Les années 60-75 : de l’indépendance à la révo lution sociale

Le système financier de Madagascar ne fonctionnait pas de manière

autonome. Il dépendait du système financier français car Madagascar fait partie de la

zone Franc. La politique financière et monétaire était menée par la banque de Franc.

Le système financier était composé d’une demi-douzaine de banques

commerciales. Pour la plupart des filiales de banques françaises. (Les compagnies

d’assurances étaient des filiales). On peut dire que lors de cette période, le système

financier satisfait les besoins de l’économie de traite qui soutenait à l’époque. Les

échanges commerciaux des anciens comptoirs coloniaux et dans une moindre

mesure, les quelques industries implantées surplace

2.2. Les années 76-85 : La nationalisation

La sortie de Madagascar de la zone Franche a rendu nécessaire la prise en

main par le pays de sa politique monétaire et financière. Dans le même temps,

toutes les institutions financières étaient nationalisées. Parallèlement, les orientations

de la politique économique du gouvernement étaient fondamentalement différentes

de celles de la période précédente : la politique d’investissement à outrance

combinée à la dégradation des termes de l’échange et à la stagnation des recettes

intérieurs, a creusé considérablement le déficit budgétaire, alimenté l’inflation et

engendré un lourd endettement extérieur qui a par la suite freiné la croissance

économique

Cette situation n’a pas été sans conséquence sur le système financier en

compromettant l’équilibre monétaire et financier et en dépréciant les actifs

monétaires, ce qui a accentué la méfiance vis à vis de ce dernier

En ce qui concerne le secteur extérieur, le taux de change réel était fortement

surévaluer car, bien que Madagascar ait quitté la zone Franche, la partie entre franc

français et franc malgache était restée la même jusqu’en 1982. Cette situation a

favorisé la production de bien ne faisant pas l’objet d’échanges internationaux et le

recours à des intrants importés. Une large part des ressources des institutions

financières état ainsi affecté à ce type de production, les entreprises publiques y était

les plus actives. La situation de ces derniers a fait peser un risque important sur le

portefeuille des banques commerciales, au moment où les autorités entreprenaient

un programme d’ajustement économique comportant notamment la libéralisation des

échanges commerciaux, la dévaluation du FMG et l’adaptation, à partir de 1984 d’un

Page 41: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

32

taux de change flexible. Les dévaluations qui s’ensuivirent affectaient le système

financier de deux façons

D’une part, le bilan de la banque centrale a accusé un accroissement de ses

pertes de change cumulées, rendant sa structure financière plus fragile et

contribuant à la création de monnaie, ce qui rendait plus difficile la conduite de la

politique monétaire. D’autre part, les banques commerciales étaient peu endettés en

divers mais ont indirectement souffert du fait de la dégradation de la situation

financière de leurs clients pour la plupart des entreprises publiques

2.3. Les années d’après 90 : Les réformes du systèm e financier

La politique d’ajustement structurel menée dans les années 80 a engagé

Madagascar sur la voie d’une politique de stabilisation financière centrée sur

l’ajustement de la demande. A partir de 1985, les efforts d’ajustement portaient sur

l’offre. Les reformes ont été étendues à partir de 1988 à la gestion du secteur public

et au secteur financier pour permettre l’entrée de capitaux privés dans le système

bancaire. En particulier, la mise en œuvre de la loi bancaire de 1988 et de celle de

1996 a permis d’aboutir à la situation présente en introduisant des innovations,

notamment :

- la nouvelle classification des institutions de crédit

- la définition d’un cadre réglementaire à finalité prudentielle commun à tous

les établissements de crédit

- la Création de la Commission de Supervision Bancaire et Financière

(CSBF) investie de pouvoirs plus étendus que l’ancienne Commission de Contrôle

des Banques et des Etablissement Financières. Certains compétences dévolues

antérieurement au ministre des finances lui sont désormais attribués

- la mise en place de l’Association Professionnelle des Etablissement de

Crédit (APEC) en remplacement de l’Association Professionnelle des Banques et

des Etablissements Financières (APBEF)

- l’organisation des opérations de crédit-bail mobilier et immobilier par la

définition d’un cadre légal susceptible de stimuler le développement de cette activité

- l’instauration de la solidarité interprofessionnelle en cas de difficulté d’un

établissement de crédit

Page 42: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

33

Section 3 : Caractéristiques

Dans la plupart des pays en développement, le secteur financier est

dominée par les banques commerciales dont les dépôts constituent les principaux

avoir financier autre qu’en espèce détenus par la population. Le système financier

malgache est également dominé par le secteur bancaire et ne peut espérer répondre

par lui-même à tout l’éventail de besoins d’une économie en expansion à la

recherche d’une insertion dans le commerce mondial

Malgré la prépondérance des banques commerciales, le montant des dépôts

en pourcentage du PIB est minime ; par ailleurs, Madagascar dispose d’une gamme

d’institutions financières plus restreinte que celles d’autres pays d’Afrique

Subsaharienne dotés, par exemple, de sociétés de crédit-bail, d’un vaste réseau

d’institutions d’épargne informelles au niveau local et de marchés de capitaux

naissants.

Dépôts en pourcentage du PIB à Madagascar26

2000 2001 2002 2003

Dépôt à vue 8,9 10,9 11,4 10,6

Dépôt à terme 3,0 3,3 4,1 4,1

3.1. L’offre bancaire et ses limites

3.1.1. Les ressources

Elles sont essentiellement composées de dépôts à vue, comptes courants,

qui constituent 80% des dépôts et 20% de placements à très courts termes. La

collecte des ressources par les banques commerciales provient des dépôts de la

clientèle qui représente en moyenne 77% du total du bilan. Cette situation tente à

plusieurs causes :

- le faible niveau de l’épargne publique qui n’est que de 4% du PIB en

moyenne,

26Source du tableau : Rapport de stage de Madame RIVONIRINA Voahary, Banque Centrale de Madagascar, mars 2005

Page 43: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

34

- la politique de taux créditeurs, taux réels négatifs : 50% en moyenne à moins

d’un an, qui limite la capacité de mobilisation de l’épargne face à des taux

débiteurs figurants parmi les plus élevés

- la ponction effectuée de manière régulière par l’état à travers les bons du

trésor par Adjudication (BTA) qui offre des rendements nominaux et réels

compétitifs et bénéficie d’une fiscalité avantageuse

Epargne en pourcentage du PIB à Madagascar27

1999 2000 2001 2002 2003

Epargne

publique

4,2 4,9 1,8 -0,2 0,7

3.1.2. Les remplois des banques

Le système bancaire malgache est la plupart des temps en forte surliquidité

chronique. 80% du total du bilan en moyenne sont des emplois « liquides ». plus de

la moitié constituent des placements des trésorerie ; surtout en BTA. Les crédits à

l’économie constituent moins de 40% des bilans des banques en moyenne. Les

banques expliquent cette situation d’excessive prudence par le redressement

financier auquel elles ont faire face depuis leur privatisation. Par ailleurs, la

rémunération offerte par les bons du trésor par adjudication (BTA) étant en général

les intéressante, une grande partie des ressources disponibles s’oriente vers le

trésor, au détriment du secteur privé. Ces émissions de bons de Trésor poussent

également les taux vers le haut.

3.1.3 Une prédominance des crédits à court terme

Les accordés sont à 80% des crédits à court terme et concentrés sur le

secteur commercial. Le financement de l’investissement et de la production est donc

très limité. Les crédits à long terme ne représente en effet en moyenne que 25% des

crédits à l’économie

3.1.4. Les difficultés d’accès au crédit bancaire

Ces difficultés sont liées à deux facteurs :

27 Source du tableau : Rapport de stage de Madame RIVONIRINA Voahary, Banque Centrale de Madagascar, mars 2005

Page 44: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

35

- les garanties exigées par les banques : hypothèques, nantissements ou

cautions de personnes physiques ou morales ; sont très élevées et varient de

100 à 300% des crédits accordés

- les banques sont réticentes à accorder des crédits car leur nationalité

étrangère leur interdit d’être propriétaires des biens immobiliers

3.1.5 Des crédits concentrés sur les grandes entrep rises :

Des études sur le système financier malgache ont permis de constater que :

∗ Les micros entreprises n’ont pratiquement pas accès au système

bancaire

∗ L’accès des PME aux banques extérieurs et aux institutions étrangères

est difficile

∗ Plusieurs bailleurs de fond mettent à la disposition des entreprises par

l’intermédiaire des banques commerciales des ressources longues en devises,

mais le risque de change en limitant le bénéfice aux seules entreprises

exportatrices

3.2. Les autres institutions financières

3.2.1 Le capital risque :

La plupart des entreprises malgaches sont sous capitalisées. La situation a

FIARO bénéfice de l’appui de la société Financière Internationale (SFI), de la société

de Promotion et de participation pour la Coopération qui est une filiale de

l’Association Française de Développement (AFD) et de la banque Européenne

d’investissement (BEI) et exerce tous les métiers du capital investissement, mais sa

participation ne peut être que minoritaire ; Le SONAPAR a également vocation à

prendre des parts dans certains sociétés pour appuyer le développement de certains

secteurs. Elle a repris le portefeuille de participation de la Banque Nationale de

l’industrie Crédit Lyonnais, BNI CL ; lors de la privatisation de cette dernière

Ces activités constituent un complément appréciable à l’activité des banques, mais

leur envergure est encore trop limitée

Page 45: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

36

3.2.2. Le crédit bail

Equibail, filiale de la Banque of Africa (BOA), a démarré ses activités en

2000. Sa création répond aux besoins d’investissement en équipement productif

notamment des PME. Cette création est cependant trop récente pour que l’on puisse

tirer des enseignements

3.2.3 La micro finance 28

La micro finance est élément central de la politique gouvernementale. Elle

est considéré comme étant l’un des instruments les plus appropriés pour la réduction

de la pauvreté par l’amélioration de l’accès de la population aux services financiers,

leur permettant aussi de développer leurs revenus et de créer des emplois

En 1999, le mouvement mutualiste concerne 80 000 membres et inclut la CECAM,

(Caisse d’épargne et de crédits Agricoles) l’OTIV, Association d’Epargne et de Crédit

Autogérés (AECA), TIAVO et actions pour le Développement et le financement des

micro entreprises (ADEF). Il comprend 300 caisses d’Epargne et de Crédit et a

collecté 18 milliards de FMG d’épargne environ pour un concours total de crédit de

25 milliards environ

Toujours en 1999, les institutions non mutualistes ont en cours de crédit de 7,5

milliards de FMG pour 1.100 crédits. L’envergure de ces institutions et leur taux de

couverture son cependant limité

3.2.4. Les établissement d’épargne contractuelle

Le secteur des assurances malgache est oligopolistique avec deux

compagnies étatiques qui ont une politique d’investissement très prudente. Les

investissements se font traditionnellement en Bons du Trésor par Adjudication, effets

commerciaux et effets négociables à court terme

La caisse Nation de Prévoyance Sociale ou CNAPS ne couvre qu’environ 5

de la population active. Cet organisme, comme dans beaucoup de pays du Sud,

manque d’autonomie par rapport à l’Etat et souffre d’insuffisances administratives.

Malgré les efforts récents, les prestations et les services fournis ne sont pas

suffisamment attractifs pour faire un instrument puissant de mobilisation de

l’épargne

28 Source des données statistiques : Document de la Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Madagascar (CECAM)

Page 46: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

37

La CNAPS a un portefeuille d’investissement constitué par des dépôts dans

les banques locales et les participations dan s les sociétés d’Etat, ce qui limite son

intérêt en tant qu’investisseur institutionnel

Section 4 : Les marchés des bons de trésor

Depuis 1997, un marché de bon de trésor par adjudication a été institué à

Madagascar. La gamme d’instruments de placement qui s’offre aux épargnants à

rentabilités est rare. En effet, les placements liquides sont en général peut

rémunérés tandis que la possibilité de mobiliser des placements à terme n’est pas

toujours assurée

Il convient non seulement de développer les instruments existants, qui sont

proposée par les banques et la Caisse d’épargne, mais également d’aménager ou de

créer des produits d’autres agents économiques qui doivent répondre à des critères

de simplicité, de liquidité et de rentabilité

Il est donc ce sens qu’une première étape du développement des instruments de

placement a été par la suite constituée par la création d’un marché secondaire des

bons de trésor.

4.1. Le marché primaire des bons de Trésor par adj udication

Le marché primaire est le marché des nouvelles émissions où les émetteurs

placent des titres auprès des souscrites

Les intervenants dans le marché comprennent :

� d’une part, le trésor, émetteur

� d’autre part, les souscripteurs éligibles à ce marché

� des intermédiaires de marché agrées par le Ministère des Finances et

investis d’une mission particulière d’animation et de placement

� d’autre souscripteurs éligibles, institutions financière tel que les Banque

agissant pour leur compte propre

La procédure d’émission des bons de trésor suit quatre étapes

complémentaires, à savoir :

- la publication

Page 47: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

38

- le lancement

- le Processus de souscription

- les conditions préalables

En ce qui concerne les échéances des bons de trésor par adjudication,

actuellement, ils sont de 4, 12,24 et 52 semaines.

4.2. Le marché secondaire du bon de trésor

Les intervenants dans ce marché secondaire sont :

- les entreprises qui ont des excédants en trésorerie et les épargnants qui ont

des fonds à investir et qui envisagent de les placer en bon de trésor

- les entreprises ou les personnes qui ont en possession de bon du trésor et qui

ont besoin de liquidité

- des intermédiaires du marché qui ont pour rôle d’animer ce marché par la

mise en contact de l’offre et de la demande sur le marché secondaire des

bons du trésor, ou en se portant eux-mêmes contrepartie en vue d’assurer la

liquidité du marché

- la banque Centrale dans le cadre d’opération « d‘open market »

Page 48: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

39

Chapitre II. La Banque Centrale et son Secteur d’a ctivité

Section 1. Le secteur bancaire à Madagascar

Depuis les années 1990, le secteur bancaire malgache est animé par 3

grandes françaises, qui détiennent encore la plus grande part du marché bancaire

actuel : la Banque Nationale de Paris, le crédit Lyonnais et la Société Générale. Ces

trois banques ont été les premiers à profiter de la libéralisation du secteur bancaire,

dominé entre 1975 et 1998 par les banques d’état. La nouvelle loi bancaire n° 95-030

du février 1996 a apporté un souffle nouveau sur les activités bancaires et

financières à Madagascar et exhorte la venue d’investisseurs étrangers sur ce

marché. La libéralisation du secteur bancaire grâce aux différents actions entreprises

par les gouvernements successifs, a réussi ) redynamiser le secteur bancaire

malgache. La privatisation des autres secteurs de notre économie perpétue le

renforcement de cette tendance

1.1. Le système bancaire malgache

Madagascar dispose d’un système bancaire composé d’une banque

centrale et de 7 banques commerciales qui sont :

� La BNI/CL, filiale du crédit Agricole/crédit Lyonnais

� La BMOI ou Banque Malgache de l’Océan Indien, filiale de

BNP/PARIBAS

� La BFV/SG, filiale de la société Générale

� La BOA, filiale de la Bank of Africa

� L’UCB ou Union Commercial Bank, filiale de la Mauritus Commercial

Bank

� La compagnie Malgache de Banque, crée par les opérateurs privés

malgaches, reprise par des investisseurs chinois et rebaptisée BICM ou

internationale chino-malgache

En plus de banques, on note également la présence d’autres établissements

financiers à l’exemple de l’ « Equibail-Madagascar », spécialisé dans le crédit-bail

ainsi que des institutions financières mutualistes comme l’Adefi ou le CECAM et non

mutualiste, comme le SIPEM

Page 49: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

40

En application de la loi bancaire n° 95-030 du 22 F évrier 1996, régissant le

fonctionnement des établissements financières en général et les banques

commerciales en particulier à Madagascar, l’exercice des activités bancaires et

financières est subordonné à l’agrément de la commission de supervision Bancaire

et Financière. L’assurance acquise par le système bancaire malgache à travers le

mise en place de cet organe de contrôle formel a incité l’installation des banques de

renommés internationales sur le territoire. Ce qui prouve que les actions de la CSBF

constituent une garantie de bon fonctionnement, de pérennité et de solvabilité du

système financier que la commission a décidé en juin 2001, le retrait d’agrément de

l’établissement financier nommé ‘INVESTCO’ ainsi que sa mise en liquidation.

1.2. Les domaines d’intervention des Banques

Le système bancaire malgache intervient maintenant dans tous les secteurs

d’activité de l’économie du pays et s’intéresse aussi bien aux entreprises, entreprises

domestiques et en zone franche, qu’aux particuliers, professionnels et autres

associations. A ce jour, la multiplication des agences et succursales des banques et

établissements financiers sur le territoire malgache confirmerait que le système

bancaire malgache est sein et véritable, et dispose de moyen financiers suffisants

pour accompagner le développement économique de Madagascar. Par ailleurs, ce

qui est de plus en plus active dans l’amélioration de la qualité et la rapidité des

services pour une meilleure satisfaction des besoins de leur clientèle.

Leurs actions portent notamment sur la mise en œuvre de programmes de

modernisation progressive du système vers l’amélioration des moyens d’ exploitation

renforcement qualitatif des ressources humaines, informatisation très poussée des

traitements des opération, aménagements des locaux…), sur le développement de

nouveaux produits monétiques et télématiques. Il faut noter également la mise en

place des moyens de télécommunication permettant la connexion des différents

agences. Enfin, des actions non négligeables sont entreprises par les banques en

matière de communication pour les campagnes de leurs nouveaux produits ;

Page 50: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

41

1.3. La micro finance à Madagascar

Les institutions financières à Madagascar peuvent être mutualistes ou non

mutualistes. Elles sont régie à la fois par le cadre commun, la loi bancaire n°95-032

du 22 Février 1996 et par un texte spécifique, la loi n°96-020 du 04 septembre 1996

portant réglementation des activités et organisation des institutions financières

mutualistes, décret d’application n°98-217 du Févri er 1998. Ces institutions sont

organisées en réseaux régionaux puis nationaux (exemple : CECAM Itasy, CECAM

Vakinankaratra, regroupés au niveau national par l’URCEAM)

A ce jour, l’interrogation de la microfinance dans le secteur financier formel

est bien engagée. On observe l’intérêt grandissant du secteur bancaire à participer

au développement de la microfinance, dans la mesure où il tend à ne plus voir celle-

ci comme un concurrent mais plutôt comme un marché. En effet, le secteur bancaire

actuel représenterait la majorité des actifs dans le secteur financier, mais lorsque l’on

considère le nombre d’emprunteurs, la microfinance est désormais la principale

source de services financiers pour beaucoup de Malgache. Une partie de ces

institutions financières se refinancant partiellement chez les banques commerciales,

la participation du secteur bancaire est alors axée vers l’attribution d’un caractère

durable et permanent aux systèmes financiers régionaux, à leurs développement et à

leur intégration au système financier national.

Pour conclure cette section, l’on peut noter que l’ère des nationalisations

étant passée, le secteur bancaire et financier à Madagascar est aujourd’hui

entièrement privatisé. Néanmoins, les investissements importants à long terme sont

freinés par la précarité des ressources et les taux d’intérêts trop élevés. Ainsi grand

nombre d’investisseurs doivent encore faire appel à des financements extérieurs. Ce

qui recule la mise en place d’un marché boursier malgache.

Page 51: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

42

Section 2. La banque centrale de Madagascar

2.1. Présentation de la banque centrale de Madagasc ar

Il n’existe, en général, qu’une seule banque centrale par pays et elle porte le

nom de son pays. Il ne s’agit pas forcement d’un établissement public, cas de la FED

aux Etats-Unis ou de la Banque National Suisse

Considérant les cas malgache, la Banque Centrale de Madagascar est un

organe autonome, soumise à la modifiée n°94-004 du 10 juin1994. Elle est

principalement chargée de guider la politique monétaire sur le territoire malgache, de

veiller à la stabilité des prix et à l’équilibre du système financier, et ce pour assurer

un développement économique réel. Elle s’agit à travers les rôles fondamentaux

qu’elle joue en matière monétaire.

2.1.1. Elle est le banquier de l’état

Elle encaisse et prie les revenus et les dépenses de l’état, gère l’émission et

le règlement des dettes publiques, conseille le gouvernement sur toutes les

questions d’ordre financier et accorde même des prêts à l’état

2.1.2. Elle émet la monnaie nationale et gère le st ock de pièce et billets

en circulation

Le contrôle de la masse monétaire se fait au niveau de la Banque Centrale

par la mise en œuvre d’une politique monétaire conditionnée par l’intérêt national

2.1.3. Elle est la banque des banques et des autres institutions

financières

Elle gère leur dépôts, surveille leur opérations journalières qui doivent

obligatoirement tendre vers la solvabilité des banques vis-à-vis des clients et assure

la liquidité disponible dans les banques en ce plaçant comme prêteur en dernier

ressort

Page 52: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

43

2.1.4. Décideur économique au niveau national

Elle fournit des services techniques primordiaux pour toute décision

économique nationale comme les statistiques monétaires et les statistiques relatifs

au crédit, la balance de paiements, les taux de changes journaliers,….

La réalisation des obligations sues mentionnées est subordonnée à une

gestion rigoureuse du personnel et des compétences, d’où l’organisation suivante au

sein de la Banque Centrale de Madagascar :

- Les autorités de la Banque Centrale de Madagascar, qui sont le Gouverneur

et le

Directeur Général, décideurs en derniers ressorts et Signataires au nom de la

Banque Centrale de Madagascar

- Les directions d’appui : direction de l’administration générale (DAG), direction

des ressources humaines (DRH), direction de l’organisation et de l’informatique

(DOI), direction de la comptabilité générale (DCG), elles assurent un support

technique et matériel avec directions clés dans le cadre de la réalisations de leurs

missions

- Les cellules directement rattachés aux autorités : comité monétaire, comité

des risques, affaires juridiques (AJ), direction de l’audit interne (DAI), elles sont

directement supervisées par les autorités en raison de la confidentialité et de

l’importance des activités qui leurs sont confiées

- Les cellules spécialisées : les directeurs chargés de mission (DCM) et la

cellule intégration régionale (CIR), elle sont chargées des missions ponctuelles et

spécifiques qui nécessitent une compétences particulière

- Les succursales et agences dans les provinces

En général, les directeurs sont organisés de la façon suivante :

Page 53: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

44

ORGANIGRAMME D’UNE DIRECTION AU SEIN DE LA BANQUE CENTRALE29

-

2.2. La banque Centrale et les Activités Bancaires et Financières

Elément clé de l’économie d’un pays, les banques à Madagascar sont

soumises à une supervision assez stricte par autorités de tutelle, à fin de s’assurer

de leur solidité par rapport aux risques auquel leurs opérations les exposent :

� Risque de crédit

� Risque de marché

� Risque pays et

� Risque de liquidité

La banque centrale de Madagascar, agissant par le biais de le CSBF, gère et

contrôle ces risques par l’institution de différentes valeurs de références en matière

de sécurité bancaire et financière. Elle assure également la conduite de la politique

nationale du crédit par la fixation d’un taux directeur et des charges par la création du

Marché Interbancaire de Devises dans le but de garantir la maîtrise de la politique

monétaire interne et externe du pays.

29Source : Rapport de stage de Madame RIVONIRINA Voahary, Banque Centrale de Madagascar, Mars 2005

DIRECTEUR TECHNIQUE

FONDS DE POUVOIR

CHEF DE DEPARTMENT

CHEF DE SERVICE

CHEF DE SERVICE

CHEF DE BUREAU

CHEF DE BUREAU

CHEF DE BUREAU

CHEF DE BUREAU

CHEF DE DEPARTMENT

CHEF DE SERVICE

CHEF DE SERVICE

CHEF DE BUREAU

CHEF DE BUREAU

CHEF DE BUREAU

CHEF DE BUREAU

Page 54: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

45

Section 3 : Analyse économique

3.1. La Banque Centrale et l’inflation

3.1.1. Définition de l’inflation

L’inflation peut se définir comme la hausse générale et auto-entretenue des

prix dans un pays. Elle peut être de source monétaire ou budgétaire

3.1.2. Effet de l’inflation sur le marché financier

Dans les deux cas, qu’elle soit de source monétaire ou de source

budgétaire, l’inflation crée toujours une crise du marché financière et amène à un

blocage de l’économie surtout dans un pays en voie de développement comme

Madagascar. Il est à noter que l’inflation ne peut être négatif ou nulle, mais il y a un

taux, imposer par la Banque Centrale de chaque pays, qui est jugé acceptable.

3.1.3. La politique de la Banque Centrale pour lutt er contre l’inflation

La maîtrise de l’inflation, de source monétaire, nécessite donc l’intervention

de la banque centrale. Dans ce domaine, la politique utilisée par la Banque Centrale

pour lutter contre l’inflation est la diminution de la masse monétaire circulant. Pour se

faire, la Banque Centrale augmente son taux directeurs imposés aux banques

primaires. A son tour, les banques primaires vont accroître leur taux d’intérêts aux

prêts de leurs clients. Ce taux d’intérêt élevé freine les clients et diminue la demande

au près des banques. Une telle diminution s’explique immédiatement par une

diminution des masses monétaires circulantes. Ainsi les prix vont diminuer car l’on

manque de liquidité, il y aurait moins d’achat. Alors l’inflation serait à un taux

acceptable par rapport au paramètre économique.

Page 55: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

46

3.2. La banque centrale et le crédit 30

Le rôle de la banque centrale est de satisfaire les besoins raisonnables des

l’économie en matières de crédit sans compromettre l’équilibre généra. Pour cela, un

certain contrôle du crédit est nécessaire, contrôle tant quantitatif que qualitatif.

3.2.1. Contrôle quantitatif du crédit

Il consiste à faire en sorte que le volume globale des crédits accordés ne

dépasse pas les limites préalablement fixées par les autorités monétaires, lesquelles

disposent à cet égard, de divers techniques telles que :

- le contrôle par le re-escompte

- l’action sur les liquidités

- l’action sur les politiques des banques

3.2.2. Contrôle qualitatif de crédit

Le but est d’éviter l’éparpillement des crédits et de favoriser leur tentation

vers les secteurs jugé porteuse, soit par le sélectivité des taux, soit par la sélectivité

des plafonds.

Chapitre III. Les rôles, fonctions et limites des b anques malgaches

Section 1 : Les fonctions économiques des banques m algaches

Les banques malgaches assument plusieurs fonctions. Pour un esprit

profane, le rôle d’une banque se limite principalement à collecter des dépôts et

accorder des crédits. Cette perspective est cependant étroite et sous la pression de

la concurrence les banques ont dû élargir leurs champs de compétence si bien qu’il

soit possible aujourd’hui, à Madagascar, de donner cinq missions principales assurer

par les banques.

30 Luc BERNET – ROLLANDE : « Principes de techniques Bancaires », 21 édition DUNOD, 2001, page 167

Page 56: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

47

1.1. La gestion du système de paiement

Les banques gèrent tout le système comptable permettant l’enregistrement

des flux monétaire entre agents économiques. La production de service donne lieu à

une rémunération initialement incorporée dans la marge de l’intermédiation

financière mais qui de plus fait l’objet d’une tarification propre perçue sous la forme

de commissions. A l’intérieur de ce concept très général de gestion du système de

paiement, nous trouvons des fonctions plus précises parmi les quelles la gestion des

opérations de change, la gestion des dépôts à me enregistrés en compte courant et

la garde de valeur, or, titre pour le compte de tiers

1.2. La mission d’intermédiation

Elle s’avère directement liée à la transformation des caractéristiques des

actifs transformés

Les échéances : à cet égard, les banques en finançant les projets d’investissement

des entreprises par l’épargne collectée auprès des ménages transforment des

ressources à court terme en créances à plus long terme

La taille ou le volume. En organisant la collecte des ressources, en organisant la

collecte des ressources, les banques permettent le financement de projets lourds

mobilisant un capital infiniment plus important que l’épargne moyenne collectée

auprès d’un déposant

La liquidité, par nature les prêts bancaires sont illiquides. Les dépôts à vue

constituent une assurance conter le risque d’illiquidité.

1.3. Une mission d’assurance

Cette mission implicite est exercée de façon plus discrétionnaire. D’une

manière générale, tout crédit octroyé par une banque est toujours assorti d’une

assurance-vie –groupe pour se prémunir des décès éventuel du bénéficiaire du

crédit pendant la durée de celui-ci.

1.4. Une émission de conseil

Un bon banquier conseil et orient son client, quitte à modifier, voire à

complément changer le crédit sollicité en fonction des informations que le banquier

peut avoir et que n’a pas toujours son client.

Page 57: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

48

1.5. Une émission politique

Les banques sont un levier essentiel de la politique monétaire et doivent se

conformer aux décisions de la Banque centrale dans sa mise en application de la

politique monétaire

Actuellement, les métiers de la banque et de finance, à Madagascar, tendent

vers une globalisation. La nécessite de rentabiliser les investissements en capital et

les innovations technologiques des banques ont passé celles-ci à pénétrer des

marchés plus distants et à élargir la base de leur clientèle. Cette globalisation de

l’activité est une double nécessité. Elle est d’une part représentative du fait que les

marchés sur lesquels évoluent les banques est devenu en peu de temps

extrêmement concurrentiel, d’autre part, il est apparu très vite qu’il était essentiel

pour les banques d’accompagner leurs entreprises clients dans leur développement .

Section 2 : Rôle économique des Banques

2.1. Définition de la Banque 31

« Sont considérées comme Banques les entreprises où établissements qui

font profession habituelle de recevoir du public, sous forme de dépôts ou autrement,

des fonds qu’ils emploient pour leur propre compte, en opération d’escompte, en

opérations de crédits ou en opérations financières »

Donc 4 éléments essentiels font de la banque une banque :

� Fonds reçus du public

� Fonds réemployés en opération d’escompte, de crédit ou en opération

financière

� Fonds réemployés sous la propre responsabilité de la banque

� Il s’agit d’une profession habituelle et non d’un acte isolé

Les banques sont donc des entreprises de services, produisant et vendant

des services financiers variés, au premier rang desquels figure la gestion des fonds

d’autrui. Leur succès dépend naturellement de leur capacité à identifier les attentes

de leur clientèle et à y répondre de façon efficiente à un prix compétitif.

31 Source : Article 1 de la loi Bancaire du 13 juin 1941

Page 58: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

49

2.2 Les rôles des banques malgaches

- Les banques malgaches recueillent les fonds recherchés, captent de

multiples dépôts de faible valeur unitaire et accordent des prêts de forte valeur

unitaire.

- Elles jouent un rôle d’écran en acceptant des ressources, souvent à court

terme, pour des prêts à long terme.

- Elles se substituent aux agents pour prendre les risques issus de la

transformation qui sont essentiellement : un risque d’illiquidité, un risque de gestion

et un risque de taux d’intérêt. Par la diversification des opérations de prêts et

d’emprunts, la banque en tant qu’intermédiaire financier à Madagascar, peut atténuer

les risques entre les particuliers qui craignent à tort ou à raison, le nom

remboursement de leurs placements. Le passage par des intermédiaires dont la

fonction est de financier apaise l’inquiétude.

- En bref, l’intermédiaire financier, notamment la banque, présente

l’avantage majeur d’être une activité produisant sécurité et liquidité. En ce sens, les

intermédiaires financiers contribuent à accroître le volume d’épargne dans

l’économie.32

- En admettant que le volume de l’épargne influence le rythme de la

croissance économique, l’importance des institutions financières est mise en évident.

Sans les marchés financiers une partie de la capacité de financement des agents

excédentaires ne transiterait pas vers les agents déficitaires et le financement de ces

derniers en serait réduit.

Un individu, malgache, disposant d’épargne et désireux de financer une

entreprise dispose aujourd’hui de deux moyens principaux. Il peut acquérir des titres

émis par cette entreprise sur un marché financier. Il peut également atteindre cet

objectif en confiant cette épargne à une intermédiaire financier spécialisée dans les

crédits aux entreprises en la personne d’une banque.

- L’intermédiation financière apparaît de fait comme une activité essentielle

organisant les transferts d’épargne à destination du système productif. Qu’on songe,

pour s’en persuader, à la difficulté d’organiser de tels transferts en l’absence d’un

système bancaire efficace.

32 Source : thèses de J. Gurley et E. Shaw 1976

Page 59: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

50

2.3. Les rôles de la Banques sur la croissance écon omique

La croissance économique est vue comme une des facteurs clés dans

l’atteinte d’un développement rapide et durable, qui est l’objectif principal du

gouvernement Malgache actuel.

Les banques Malgaches, dans la réalisation de leurs fonctions de

financement, aident les entreprises à se développer et participent ainsi à la

recherche d’une croissance économique. En accordant des crédits, les banques

améliorent le rendement des entreprises et ils permettent donc l’achat et le

renouvellement des matériels et machines utiliser par ces derniers. L’utilisation de

nouvelle technologie, qui est une condition nécessaire pour la réalisation d’une

croissance, est alors permise grâce à l’investissement bancaire.

Section 3 : Les limites économiques des banques mal gaches

3.1. Par rapport au milieu

3.1.1. En milieu urbain

On assiste à trois classes sociales bien distingués à Madagascar. Les

classes des riches, les classes moyens et les classes des pauvres. Les deux

derniers classes n’ont pas forcement accès au crédit bancaire à cause des

conditions difficile imposer et demander par les banques. Ces conditions sont

nombreuses, à savoir :

o Les hypothèques

o Les nantissements de personnes physiques ou morales

o Les cautions de personnes physiques ou morales

Les garanties demandées par les banques sont souvent très élevées et varient de

100 à 300 % de crédit accorder. Ainsi, les classes moyennes et l es pauvres ne

peuvent réaliser les garanties et se trouvent dans une position difficile pour accéder

au crédit bancaire.

Page 60: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

51

3.1.2. En milieu rural

Dans le cas de Madagascar, l’agriculture restera pour longtemps encore un

pilier important de l’économie. Par ailleurs, beaucoup d’opérateur économiques ne

sont pas monétisés et les taux d’épargne en milieu rural est inférieur à 10% du PIB.

L’analyse économique démontre que plus les gens sont pauvres, plus grande est

leur propension marginale à consommer. Il n’est donc pas surprenant que la majorité

de la population malgache consacre plus des trois quarts de leurs revenus aux biens

de première nécessité.

Ainsi les paysans n’ont pas assez d’épargne pour être placé dans les banques. On

sait aussi qu’il est difficile d’accéder à une banque dans les mondes ruraux

malgache. Et que les paysans préfèrent la théorisation et la spéculation au

placement au près des banques.

3.2. Par rapport au marché bancaire

Depuis une vingtaine d’année, les banques manifestent un intérêt de plus en

plus marqué à l’égard du marché bancaire des particuliers et, plus récemment, celui

des professionnels.

3.2.1. Marché bancaire international

Le marché bancaire international utilise des moyens plus que moderne avec

l’utilisation des nouvelles technologies. Il favorise donc le développement des

secteurs bancaires données. Le développement de l’Internet et l’effort des

communications visuels ou orales facilitent les banques dans la conquête et la

recherche de nouveaux clients.

3.2.1.1. La conquête de nouveaux clients

Dans un contexte de saturation de marché, il apparaît finalement logique de

se concentrer sur la rentabilisation et la fidélisation des clients existants.

A terme, le renouvellement et l’accroissement du nombre de clients

demeurent néanmoins des enjeux majeurs.

L’ouverture de nouveaux points de vente sur des zones à potentiel demeure

une stratégie propre au recrutement de nouveaux clients. Cette optimisation du

Page 61: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

52

maillage du réseau en fonction du potentiel de chaque zone est réalisée par les

équipes marketing au travers d’études et d’outil de géomarketing.

La recommandation est, de loin, le moyen le plus efficace pour conquérir de

nouveaux clients.

Selon les réseaux il représente 50 à 70 % de l’acquisition de nouveaux

clients.

3.2.1.2. Les évolutions du marketing mix 33

- La distribution : Ces dernières années, les banques ont concentrées leurs

efforts en matière de distribution, dans l’optimisation, du maillage des points de vente

et le développement d’outils de vente à distance. Pendant longtemps, la gestion de

la relation, avec le client a été centrée sur un modèle de relation unique avec un

conseiller clientèle en agence.

Les automates bancaires a été le premier canaux exploités. Aujourd’hui, le

marketing direct, l’Internet, le téléphone mobile et ses prolongements ou encore les

essais de télévision interactive ont crée une recomposition du mode de distribution

pour les langues.

- Les automates bancaires:Les DAB et les GAB sont très largement utilisés

par la clientèle. Chaque carte bancaire effectue, en moyenne 27 retraits d’espèces

par an. S’agissant des retraits, le nombre des DAB, qui était de 10000 en 1988,

s’élevait à 35160 en 2000. De plus, une enquête de la Sofres en 2000 met en avant

le niveau de satisfaction élève de la part des clients : 98 % des personnes

interrogées se déclarent satisfaits de l’utilisation de leur carte pour le retrait des

espèces. Largement diffusés et connus, parfois conçus comme un moyen de réduire

la fréquentation du guichet, ces outils laissent entrevoir de nouvelles possibilités en

matière de relation client.34

33 Source : Jean Jaques BERNARD et Jean Claude GAUTIER : « Introduction au Marchés Bancaires des particuliers et des professionnels », 12éme édition DUNOD, 1996, page 125 34 Source : GIE – Carte Bancaire

Page 62: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

53

- Le réseau d’agences : En ce qui concerne les agences bancaires, les

banques ont surtout travaillé dur l’optimisation du maillage, c’est-à-dire l’adéquation

entre le potentiel des zones de chalandise avec la localisation des points de vente.

Cependant, l’agence demeure pour les clients un contact privilégié que même et

surtout les internautes ne remettent pas en cause. La clientèle attend que l’on mette

à la disposition son conseiller en agence avec les plages horaires étendues.

A noter, que le trafic clientèle n’est pas uniforme d’une agence à l’autre et évolue

selon des cycles et des saisonnalités propres.

Par exemple, les agences en secteurs résidentiel ou dans des centre commerciaux

sont particulièrement fréquentées à midi, en soirée et le samedi.

La typologie des agences bancaires s’organise progressivement autour de deux

modèles distincts, les petites structures modulables d’une part, et les grandes entités

d’autre part.

- Le minitel et Internet : Le minitel a permis de développer très tôt dans le

public les services à distance et la plupart des banques se sont dotées de service

minitel proposant de multiples fonctionnalités : consultation de compte, émission de

virements, commander de chéquiers.

En ce qui concerne l’Internet, les sites bancaires de la première génération ont tout

d’abord procédé à la réintégration du minitel sur l’Internet. Les établissements ont

ainsi mis en place des sites qui proposent sous une ergonomie revue, les

fonctionnalités déjà offertes sur le minitel.

3.2.2. Marché bancaire malgache

Le marché bancaire Malgache est en parfait développement, mais présent

encore quelque lacune, à savoir :

- l’utilisation des nouvelles technologies de point n’est pas encore à la

disposition de tous les banques primaires Malgaches, due surtout au manque de

financement et au coût très élevée des ces nouvelles technologies.

- l’utilisation de l’Internet et de ses dérivées n’est pas encore à la

disposition de tous les clients bancaires. Alors que l’Internet peut donnée les

informations bancaires essentiels et nécessaires, et qu’il peut facilité les clients dans

tous leurs besoins en terme d’action et d’activité bancaire.

Page 63: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

54

- l’emploi des cartes bancaires n’est pas encore dans l’habitude des

clients et presque la majorité des clients ne les connaisse même pas.

- les banques Malgaches manquent de véritables études de marché dans

la conquête de nouveaux clients. Il est à noté que la gestion de la relation client

manque d’ efficacité, alors qu’aujourd’hui, on sait que l’acquisition d’un nouveau

client coûte beaucoup plus dure que de garder un client déjà acquis.

- en ce qui concerne les agences bancaires Malgaches, ils sont

concentré dans le capitale alors que dans les provinces et dans les régions peu

éloignées, on ne les trouvent que rarement.

- les causes de départ d’un client sont, en général, la non satisfaction par

rapport aux services données par les banques. Si dans les pays développés 1 sur 50

changes de banque, ici à Madagascar presque la moitié des clients changent ou

quittent définitivement leur banque.

3.3. Par rapport au crédit accorder

3.3.1. Les crédits immobiliers

Les financements proposés pour la réalisation d’opérations immobilières

sont très nombreux et divers. Les banques Malgaches exigent, en général, des

garanties très élevées, alors que les pouvoirs d’achat des malgaches sont encore

très limités et même insuffisant pour accéder à un crédit.

Les crédits immobiliers sont demandés aux prés des banques pour des

raisons diverses, pour financer la construction d’une maison, l’achat d’une voiture,

l’achat des meubles…

Les crédits immobiliers ne sont pas accessibles à tous les ménages

Malgache car les pouvoirs d’achat des majorités sont destinés à la consommation,

aux produits de première nécessité et aux besoins sanitaires.

Page 64: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

55

3.3.2. Le crédit à la consommation

Les clients malgaches sont plus orientés vers le crédit à la consommation

qu’au crédit immobilier, parce que le milieu économique malgache représenté par le

salaire des ménages est encore très dur par rapport au niveau de vie. Les clients

cherchent plutôt à satisfaire leur besoin de consommation que d’investir dans un

environnement qui est encore jugé à risque.

En ce qui concerne le risque, les banques préfèrent gérer leur risque de financement

en imposant un taux de caution ou une garantie très élevée que de financer tous

clients demandeurs de crédits.

3.3.3. Les crédits accorder aux entreprises

Les banques sont les premiers investisseurs en terme d’entreprise à

Madagascar. Mais les banques Malgaches n’accordent des crédits à long terme

qu’aux grandes entreprises déjà existant et enterrent la chance des petites et

moyennes entreprise qui vient de débuter.

Les petites et moyennes entreprises sont donc contrains d’accepter des crédits à

court terme pour financer leurs projets et pour assurer leurs développements.

Page 65: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

56

CONCLUSION :

A titre de conclusion, le secteur bancaire Malgache offre une gamme de

produits peu étendue. Les autorités doivent alors mettre en place une politique

d’incitation efficace visant a :

o Multiplier les types d’instruments et d’institution financiers en vue d’une

plus grande spécialisation, notamment les institutions qui financent

l’investissement

o Soutenir les petites et moyennes entreprises dont la taille ne permet

pas l’accès aux crédits bancaires. Une ligne de refinancement sur fonds

concessionnels devrait être mise en place pour soutenir leur

croissance.

o Soutenir particulièrement les entreprises exportatrices qui concrétisent

par leur activité la stratégie de croissance tirée par l’exportation en

appuient la mise en place de produits adaptés à leurs besoins.

o Mettre en place un marché boursier afin de favoriser le développement

des fonds propres.

Tout le réseau bancaire est donc entre les mains de l’Etat Malgache depuis

juin 1977 jusqu’en 1988.

Malheureusement des facteurs internes ; mauvaises gestions, financement

de projet non suffisamment étudier, fausses appréciations des risques, tout ceci

couplé à une agriculture de moins en moins encadrée, une industrie chancelante et

une économie désarticulée…, et des facteurs externes tel que la hausse du pétrole,

fluctuation du dollar, détérioration des termes de l’échange…, on fait que la monnaie

Malgache n’a cesse de se détériorer et la satiation économique de s’aggraver.

En Mai 1994, il y a fallu faire flotter le FMG par suite de réformes

structurelles engagées par le gouvernement, sous l’instigation du FMI. L’objectif de

fond est la libre détermination par le marché du cours du Franc Malagasy par

rapport aux devises extérieurs.

Les opérateurs transmettent à leur banque des ordres de négociation de

devises qui seront traitées chaque jour lors d’une séance décrié. Les banques

procèdent à la confrontation des ordres d’achats et de ventes aux fins d’exécution

sur un cours indiqué par le client.

Page 66: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

57

Ainsi, le secteur bancaire Malgache a énormément change depuis 1975.

La nationalisation du secteur bancaire est en pleine reforme avec la venue de la

mondialisation et l’entrée des investisseurs étrangers, il fallait donc aux banques

Malgaches des partenaires étrangers, tels que la Société Général, la BOA…,

capable de les aider à affronter l’exigence de la mondialisation.

Page 67: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

58

ABBREVIATIONS

APT : Arbitrage Princing Théorie

CEL : Compte d’Epargne Logement

PEP : Plan d’Epargne Populaire

TEG : Taux Effectif Globale

PNB : Produit Nation Brute

RBE : Résultat Brut d’Exploitation

DAB : Distributeurs Automatique Bancaire

GAB : Guichet Automatique Bancaire

CSBF : Commission de Supervision Bancaire et Financière

APEC : Association Professionnelle des Etablissement de Crédit

APBEF : Association Professionnelle des Banques et des Etablissement Financiers

BTA : Bon de Trésor par Adjudication

PME : Petite Moyenne Entreprise

SONAPAR : Société Nationale de Participation

SFI : Société Financière Internationale

AFD : Association Française de Développement

BEI : Banque Européenne de Développement

CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole

OTIV : Ombon-tahiry Ifampisamborana Vola

AECA : Association d’Epargne et de Crédit Autogérés

ADEF : Action pour le Développement et le Financement du micro Entreprise

BOA: Bank Of Africa

BMOI: Banque Malgache de l’Océan Indien

UCB: Union Commercial Bank

SBM: State Bank of Mauritius

CL : Crédit Lyonnais

BFV : Banque / Société Générale

Page 68: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

59

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

Compte tenu du fait que l’ « Economie du Développement » est un domaine

vaste et d’actualité. Aussi on doit accorder une importance particulière à la lecture.

MANUELS :

Brasseul Jaques « Introduction à l’économie du développement. A. colin Paris 1989

GUILLAUMENT P. » Economie du développement PUF 1981

Jean Jaques BERNARD et Jean-Claude GAUTHIER : « Introduction au marché

BANCAIRE des particuliers et des professionnels.

ANNE Lavigne et Jean Paul Pollin : « Les théorie de la monnaie ». Edition La

Dégouverte. 1996. page 92

Laurence Scialom : « Economie Bancaire ». Edition La Découverte 9 bis, rue Abel

Hovelacque – 75013. Paris. 1999

Elisa Assidon : « Théorie Bancaire ». Edition La Découverte. 1996. Page 15

Luc BERNET ROLLANDE : « Principe de technique Bancaire » ; 4e édition DUNOD ;

Paris, 2001

François Leveque : « L’économie de la réglementation » ; édition La découverte ;

1999 ; page113

G ROUYER ET A CHOINEL : « Banque et entreprise » techniques actuelles de

financement 3e édition. 1996

G ROUYER ET A CHOINEL « Marché financier » .3e édition DUNOD. 1996

A CERLES : « Cautionnement et la banque » engagements reçus par les

banques ».2002

M ROUACH ET G NAULLEAU « contrôle de gestion bancaire et financier » ; 4e

édition ; 2002

C BRUNEAU « Crédit-bail mobilier » ; 1999

J KLEIN-CORNEDE « Pratique des garanties bancaires » -1999

Risques caché d’Internet/Hidden risk of Internet-2001 par le CFONB et AFB diffusion

« Moyen de Paiement »-1997 par un GM Consultant

FR BUSSAC et M QUINAULT :« Bilan d’une Banque »

GARSUAULT ET S PRIAMI « Banque Fonctionnement et Stratégies » 2e édition

O JEREZ : « Secret Bancaire ». 2000

M CHERIF « Capital risque ».1996

Page 69: « Développement du secteur Bancaire Malgache depuis 1975

60

Thème : « Economie du Développement » Titre : « Développement du secteur bancaire malgache depui s 1975 » Nom : Rasolomandimby Prénom s : Rivonirina Nombre de page : 58 Nombre de tableau : 05 Nombre de graphique : 01 Spécialité : Monnaie

Résumé

Le système bancaire malgache a évolué au gré des or ientations économiques du pays. De l’indépendance aux reformes du système financier en passant par la privatisation malgache, directeur bancaire, les banques malgache ont su s’adapter au rythme et au réalité économique du pays.

En matière d’investissement à court et à long terme , le secteur bancaire malgache tient encore le premier rôle devant les au tres institutions financières et se place comme le premier financeur potentiel à Madagascar.

Mots clés : Banque, Madagascar, Economie, Finance, Investissement. Encadreur : Monsieur Eric Thosun MANDRARA Adresse de l’auteur : logt 325 ANALAMAHITSY CITE