À zoé, - fnac

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PREMIERE PARTIE

Welcome to Black Hills

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Une poussière froide me brûle les yeux, Mon sang se glace et me paralyse Mes paupières devenues lourdes devant ceux Qui n’ont de cesse de se réjouir du feu qu’ils attisent.

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Gueule de bois

19 novembre 2012

8h04 – Je venais de passer une nuit épouvantable. Impossible de fermer l’œil. Un repas entre amis trop copieux la veille, et beaucoup trop arrosé surtout, était la cause de cette nuit agitée. Je me réveillais donc avec ce qu’on appelle communément « la gueule de bois ». Chacun de mes pas était hésitant. Je titubais de façon inquiétante et avais un mal de crâne terrible. Ma langue, épaisse et râpeuse, me procurait l’étrange sensation de mâcher un immense chewing-gum trop grand pour ma bouche et dénué de toutes ses saveurs. Impossible d’avaler quoi que ce soit. La simple évocation de la nourriture me filait la gerbe. Prendre un petit-déjeuner comme j’en avais l’habitude chaque matin était donc inconcevable dans l’état dans lequel je me trouvais. J’avais l’intime conviction qu’une journée de jeûne serait bénéfique pour mon organisme malmené.

En congé ce jour-là, je n’avais rien d’autre à faire que de tuer le temps chez moi. La meilleure façon pour cela, quand la météo est pourrie et que la température maximale de la journée est annoncée à

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quatre degrés, est de regarder la télévision. Après avoir saisi la télécommande du téléviseur posée à côté de l’aquarium, je me vautrai littéralement dans le canapé qui me tendait les bras. Une fois confortablement installé, j’essayai de trouver le bouton power sur la télécommande. Mes yeux me brûlaient, probablement à cause des vapeurs d’alcool que mon corps tout entier essayait d’éliminer. Réussissant tant bien que mal à trouver ce fichu bouton, le seul pourtant à être rouge, je pointai le téléviseur qui s’alluma sur une chaîne d’informations en continu. Les nouvelles du monde n’étaient pas des plus gaies ce matin, comme tous les jours d’ailleurs. Le téléspectateur matinal qui se prépare à sa journée de travail, sachant que celle-ci va lui réserver bien des crasses, se réjouit de voir que le malheur frappe partout, qu’il est mondial. Quand on annoncera tous les jours que les trains arrivent à l’heure, ce sera la fin des chaînes d’information. Un énième attentat à Jérusalem avait fait une quarantaine de victimes, dont une quinzaine d’enfants, les économistes annonçaient une hausse du prix des carburants dès le 1er décembre prochain et une nouvelle taxe sur la bière allait bientôt être adoptée par le Parlement. Étrangement, avec le recul, je constate aujourd’hui que c’est cette dernière information qui me toucha le plus. Grand consommateur de cette boisson séculaire à base de houblon, la taxe envisagée par le gouvernement allait m’occasionner des dépenses supplémentaires. Je me souviens avoir enragé contre ce gouvernement qui ne faisait que saigner les classes moyennes à coup de taxes absurdes et hausses d’impôts sans précédent. J’acceptai néanmoins la nouvelle avec fatalité et changeai de chaîne. Ne tombant que sur des

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émissions de télé-achat ou des feuilletons de série B, j’éteignis le téléviseur afin d’éviter que ne se développe dans mon cerveau une tumeur née de ces imbécillités Me revint alors en tête la somme que j’avais versée au Trésor Public il y a quelques jours pour m’acquitter de ma redevance pour l’audiovisuel. Quel racket !!

10h48 – Quand je vis l’horloge indiquer 10h48, je fis un bond et me levai précipitamment du canapé. Une douleur me parcourut alors le crâne et les oreilles me sifflèrent. Je saisis cette maudite caboche à deux mains et me dis tout bas « Va falloir y aller mollo aujourd’hui ! ».

Même si j’étais officiellement en congé ce jour-là, je décidai tout de même de passer au bureau, histoire de voir s’il y avait du neuf. Ce besoin de me rendre sur mon lieu de travail alors que je suis en repos m’a toujours surpris. Comment expliquer cette envie alors que les jours où je travaille le côtoiement de mes collègues m’exaspère et que je n’ai qu’une hâte c’est que la journée se termine pour pouvoir rentrer chez moi. Si l’on entend souvent dire que la nature humaine est étrange, je veux bien admettre que j’en suis une illustration vivante en la matière. Peut-être pourrais-je intéresser un jour les scientifiques.

11h39 – Sortant de l’ascenseur qui menait au parking souterrain après y avoir déposé ma bagnole, j’en empruntai un second qui me déposa au troisième étage du bâtiment où je travaillais. Le journal qui m’employait commençait à battre de l’aile. La montée en puissance des quotidiens gratuits distribués chaque matin dans les gares et stations de métro lui avaient

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causé un tort préjudiciable. Ajouté à cela un développement exponentiel des sites d’informations sur internet et leur consultation possible directement sur téléphone portable le plongeait un peu plus dans la crise. Mes collègues n’étaient plus surpris de me voir débarquer alors que j’étais censé être en congé.

– Salut le grand reporter !! Si on te voit ici c’est que tu es en vacances ?

– Ta gueule Farsby ! lui répondis-je en continuant ma route.

« Le grand reporter », voilà le sobriquet dont mes collègues m’avaient affublé dès mon arrivée dans cette rédaction régionale. Ces moqueries, je les devais à mon passé de reporter international. J’avais couvert les guerres les plus violentes du globe pour un grand quotidien national. Guerre du Golfe, Afghanistan, Irak, Liban. J’ai trimbalé mes fesses dans ces foutus pays à feu et à sang pour révéler aux yeux de l’opinion toutes les horreurs qui y étaient commises. Chaque semaine je rédigeais de longs articles que j’envoyais à mon rédacteur en chef. Ce dernier me confia que leur contenu était très bon et qu’ils contribuaient en grande partie aux meilleures ventes du journal. Puis, un jour, alors que je couvrais le début de la guerre civile en Syrie, un éclat d’obus me frappa à l’épaule. Je fus rapatrié et placé en convalescence forcée pendant plusieurs mois. Une fois rétabli, il me fallait écrire de nouveaux articles. Faire circuler l’information, et la vérité surtout, est la seule foi qui m’habite. Ne pouvant plus retourner au milieu des champs de bataille pour couvrir les événements tragiques qui s’y passaient, et dont trop peu de personnes étaient informées, j’ai finalement été affecté dans le service en charge de la vie politique nationale. Un de mes articles, dans lequel

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je démontrai par a+b qu’un des hommes politiques les plus puissants du pays, et ancien membre du gouvernement, était directement lié et impliqué dans un réseau de pédophilie, causa ma perte. À la suite d’un procès pour diffamation qui me reconnut coupable malgré les solides preuves produites devant la justice, je fus condamné à verser une somme astronomique à cet énergumène à titre de dommages et intérêts. Prétextant que j’avais porté atteinte à l’image du quotidien par ce procès, mon employeur m’infligea une double peine en me mutant à la rédaction d’un journal local miteux, dont il détenait une part du capital. Étrange réaction, car je me souviens que lors de la rédaction de mon article, mon rédacteur en chef et mon directeur de la publication de l’époque se frottaient déjà les mains à la lecture de mon projet qui laissait augurer des ventes record, ce qui fut le cas d’ailleurs.

Perdu au beau milieu de la province grise et brumeuse, je traitais désormais la plupart du temps de la fête des écoles, de la visite du maire dans une cantine scolaire, des accidents de la circulation, bref de faits divers. Grandeur et décadence d’une icône de la presse. Ayant toujours brûlé la chandelle par les deux bouts, je n’ai jamais trop mis d’argent de côté. Le peu que j’avais me permit tout juste de payer les dommages et intérêts auxquels j’avais été condamné. Voilà pourquoi, il me fallait travailler dans cette rédaction minable, entouré de collègues à la fois jaloux de mon passé et heureux de ma déchéance rendue publique.

Une fois dans mon bureau, je refermai la porte derrière moi sur laquelle était apposé mon nom en grosses lettres majuscules noires : Sean Murray.

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Une rapide consultation de mes mails me permit de constater, une fois de plus, que rien d’extraordinaire ne s’était, ou n’allait se passer dans ce trou miteux perdu au fin fond du monde civilisé. Après avoir éteint mon ordinateur, je décidai d’aller m’aérer quelque peu l’esprit en flânant en ville.

20 novembre 2012

15h12 – Depuis quelques jours, je flippe. Arrivé à ce stade de mon existence, je ne peux que constater que je n’ai (plus) rien. Le grand reporter que j’étais n’est plus que le gratte-papier insignifiant qui n’intéresse que les mamies des maisons de retraite désireuses d’en savoir le maximum sur la vie de leur petite ville et sur les jalousies intestines entre le garagiste et le gérant de l’épicerie.

Je me rends compte que je n’ai pas de gosse, que je ne suis pas marié, que je loue un appartement miteux qui empeste la clope froide, où le lit n’est jamais refait. Un vrai bouge quoi !

Côté sentimental, ce n’est guère mieux. Mes relations ne sont ni stables ni durables. La seule femme avec qui j’arrive à m’inscrire dans la durée s’appelle Ellen. Je l’ai rencontrée en Irak (rien que ça !!) alors que nous couvrions ensemble la guerre du Golfe menée par Bush-père. Ellen avait été envoyée là-bas par l’agence de presse qui l’employait comme photographe. Nous nous sommes vus pour la première fois dans une rue de Bagdad pilonnée par les tirs américains. Ellen était coincée sous la carcasse d’un camion ravagé quelques jours auparavant par un tir de roquette. Il ne s’est rien passé entre nous en

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Irak. Ce n’est que lors de notre retour au pays que nous nous sommes rapprochés.

Ellen mise à part, toutes les autres femmes avec qui j’ai flirté ne sont que des aventures d’un soir, des proies attrapées à la sortie des chiottes en boîte de nuit près du distributeur de capotes. Vous aurez bien entendu deviné que la première boîte de nuit se trouve à des dizaines kilomètres de Tulside, le coin paumé où je vis désormais. Il me faut rouler vers le nord pendant une heure sur la route 269 pour arriver au Jerkie’s, haut lieu régional de la vie nocturne. Un établissement à l’image de cette région : minable.

Ma relation avec Ellen est différente de celles qu’il m’arrive d’avoir avec les autres femmes. Sans aller jusqu’à dire qu’elle peut s’inscrire sur le long terme, je dois tout de même admettre qu’elle a ceci de différent avec les autres, c’est qu’elle dure. Certes, notre « couple » connaît des hauts et des bas, mais il dure.

Depuis notre retour d’Irak, tout se passe toujours de la même façon avec Ellen. Une fois passée la période du grand amour (six mois…), qui a débuté à notre retour au pays, j’ai très vite constaté que notre relation était en réalité faite de ruptures, de réconciliations, de ruptures, de réconciliations… Bref, une relation cyclique ! Peut-être ai-je découvert sans le savoir une loi naturelle sur les relations amoureuses entre les hommes et les femmes. L’amour cyclique. Tout comme les crises économiques, peut-être l’amour connaît-il lui aussi ses périodes cycliques alternant ruptures et réconciliations.

Avec Ellen, nos relations cycliques durent en moyenne trois mois, tant pour la phase de rupture que pour la phase de réconciliation. Nous nous y sommes faits tous les deux, chacun de son côté et j’ai

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l’impression d’avoir trouvé chez elle, mon double féminin, du moins pour ce qui est de la relation amoureuse. Mais elle me ressemble trop pour que nous puissions vivre l’un à côté de l’autre tous les jours de notre vie. Nous éprouvons chacun ce besoin d’aller voir ailleurs pour finalement nous retrouver trois mois plus tard. Cela se passe à chaque fois de la même façon. Dans un premier temps, un échange de sms, puis des discussions sur facebook (sur MSN au début, quand le célèbre réseau social qui, au passage n’a rien de social, n’existait pas…), pour finalement nous retrouver un soir attablés au Clark’s à manger des burgers après avoir siroté des Mojitos. Je vous laisse imaginer la suite… Nous voilà repartis pour trois mois de réconciliation.

Puis, au terme du cycle de réconciliation, se profile le cycle de la rupture. Là encore, tout se passe toujours de la même façon. Ellen étant venue vivre chez moi, nous ne nous supportons plus dans ce petit appartement miteux où j’ai perdu tous mes repères depuis son arrivée. La vue de l’autre nous dégoûte. Je suis pris d’une nausée le matin quand je la vois sortir de la chambre, la gueule sans maquillage, sa peau grasse, vêtue d’un de mes vieux T-shirts trop grand pour elle qui lui fait office de pyjama et de sa petite culotte qui lui moule le cul et relève le galbe de ses fesses molles qui s’affaissent un peu plus chaque année. Le moindre désaccord devient alors sujet de disputes. Au bout de quelques jours, au terme d’une énième engueulade, elle file dans la chambre, remplit un sac avec toutes ses affaires, sort furieuse de la pièce et quitte l’appartement en claquant la porte, non sans m’avoir balancé à la gueule le double des clés que je lui avais remis trois mois plus tôt, persuadé

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que, cette fois-ci, nous étions sur la voie d’une réconciliation durable et pérenne.

Trois mois plus tard, je vous laisse imaginer la suite, le cycle de la réconciliation se remet en marche, puis le cycle de la rupture trois après et ainsi de suite…

Au fond, Ellen est une pute. Mais elle a quelque chose en elle de différent par rapport aux autres femmes. Un je-ne-sais-quoi que je ne parviens pas à expliquer. Elle m’attire autant qu’elle me répugne.

Elle me fascine par son corps sculptural de déesse. Des jambes gracieuses, qu’elle sait mettre en valeur. Des cuisses aux formes parfaites, des fesses d’une rondeur magnifique (même si je trouve qu’elles sont moches quand nous sommes sur le point de rompre…), des seins fermes et ronds toujours nichés dans un soutien-gorge agrémenté de dentelles affriolantes pour le pauvre homme que je suis. Bref, une vraie salope !

En un mot comme en cent, Ellen est une bombe et, c’est non sans éprouver une certaine fierté, que je prends plaisir à me balader dans les rues avec elle. J’aime alors me délecter du regard envieux des hommes que nous croisons.

Tous se retournent sur elle. Cela va du simple célibataire à la recherche de l’âme sœur, qui n’hésite pas à la dévisager ouvertement, à l’homme marié en sortie ce jour-là, avec bobonne, matant les nichons et le cul d’Ellen tout en faisant gaffe de ne pas se faire prendre en flagrant délit de reluquage par son pitbull de femme. Je me délecte à les voir m’envier de la sorte. Il est même déjà arrivé que des femmes se retournent sur le passage de Ellen, découvrant alors cette étrange pulsion jamais ressentie jusqu’alors les

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rendant soudain peu réticentes à une aventure lesbienne.

Mais, Ellen a également cette particularité bien à elle qui fait, qu’en plus de me fasciner, elle me répugne. Depuis tout ce temps où nous nous connaissons, j’essaie pourtant de lutter contre ses mauvais côtés et de tenter de les accepter mais je ne peux pas. Notre principal sujet de discorde est la politique. Nous évitons d’avoir des discussions de ce genre. En effet, nous n’avons pas du tout les mêmes opinions ni les mêmes idées. Ellen est une femme de gauche, féministe à l’extrême.

Fille d’un père chauffeur de taxi, adhérent au syndicat le plus puissant du pays, et d’une mère institutrice, Ellen a grandi dans un quartier pauvre, bercée durant toute sa jeunesse par le refrain de l’Internationale. Elle-même m’a avoué avoir pris sa carte au parti communiste quand elle avait dix-neuf ans alors qu’elle suivait ses études de droit.

Pour ma part, mon travail de reporter international m’a amené à mettre de côté mes opinions politiques dans le but de retranscrire de la façon la plus objective qui soit les événements qui ravagent le monde depuis trop de temps maintenant. Je suis donc devenu apolitique au fil du temps. C’est là le point de discorde avec Ellen, car elle me reproche de n’avoir d’avis sur rien. Pour elle, en revanche, tout est politique et explicable par la pensée communiste.

Mais que voulez-vous, l’amour a ses raisons que la raison ignore et peut faire qu’un mec comme moi, bien sous tous rapports aux tendances je-m’en-foutiste puisse s’amouracher d’une petite pute communiste avec des seins comme des obus.

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16h36 – Je sentis mon téléphone portable vibrer dans le fond de ma poche. C’était Ellen.

– Allô ? – Salut Sean, c’est Ellen ! – Ouais, que me vaut ce plaisir ? – Fais pas le faux-cul Tintin ! Je viens d’apprendre

un truc qui pourrait relancer ta carrière et te permettre de partir de Tulside.

– Tu m’intéresses ! – Un de mes potes qui est flic à Long Side Beach,

m’a dit qu’un cadavre a été découvert sur un chantier non loin de là, à Black Hills précisément, il y a plusieurs mois.

– Ok. Mais en quoi cela pourrait-il relancer ma carrière ? La semaine dernière, on a retrouvé le canari de la voisine mort dans sa cage et pourtant, je suis toujours ici.

– Gros malin va. En réalité, l’enquête piétine. La police locale n’arrive pas à trouver la moindre piste sérieuse. Comme je sais que tu es un fouineur hors-pair, j’ai pensé à toi.

– La dernière fois que j’ai fouiné, ça m’a coûté un bras.

– C’est vrai. Mais dans le cas présent, ce n’est pas le macchabée qui va te demander des dommages et intérêts.

– T’as raison et puis ça me changera les idées de voir d’autres têtes.

– Bonne chance Sean ! – Merci Ellen, ciao.

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21 novembre 2012

7h14 – Le temps de déposer dans le coffre de ma Chevrolet Camaro les quelques affaires que j’avais préparées la veille suite à ma conversation téléphonique avec Ellen, je me mis en route pour Black Hills, petite bourgade d’à peine cinq cents âmes située à 350 km de Tulside.

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Aveuglé par ces minuscules particules Des larmes se forment, s’accrochent à mes cils Je n’y vois plus rien, hésitant je recule. A l’agonie souffre en silence ma pupille.

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