3 architectes la mobilité

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LA MOBILITé Un partage (vers un projet participatif) L’idée de mobilité dans l’architecture a toujours été convoité par les plus grands architectes, notamment dans le domaine de l’habitat, mais le possible n’était pourtant qu’utopique... jusqu’à ce que la technologie nous ouvre les champs de la créativité. On peut noter l’aventure récente et extraordinaire de l’architecte Adam Kalkin, qui a réalisé un musée mobile (cf.photo). Son objet traverse les frontières de la terre à la mer, il s’adapte et se déploie sur un territoire pour éveiller et sensibiliser les enfants à l’Art. Son projet dynamique s’inscrit dans le plus pur esprit démocra- tique et abolit de nombreuses frontières. Il cherche à définir ce à quoi l’architec- ture globale pourrait ressembler. On pourrait parler d’une architec- ture du partage, au même titre que la construction des chapiteaux de cirque qui animent la vie des village. Ce qui motive Adam Kalkin c’est le sourire de ses enfants lorsque l’expo «se met en musique», nous sommes persuadés que ces équipements culturels, comme la salle mobile, sont des vecteurs de curiosités et de solidarités entre les peuples, qu’il faut préserver et valoriser. Il est donc important tant dans la conception au sein de l’équipe que dans l’exploitation du futur espace par les usagers (spectateurs et compagnie) de garantir cette notion de partage. Et ceci en créant une dynamique de groupe, en privilégiant une relation avec les gens de terrains, en conservant une dimension humaine dans l’échange et dans le travail. (chantier participatif avec des bénévoles du village, échange de savoir- faire, action pedagogique...) Un engagement (vers un projet d’équipe) Proposer 3 architectes aux multiples casquettes assure, d’un côté une vision globale du projet et de l’autre, l’apport d’une expérience et d’une compétence acquises qui vont le nourrir. Marine, à l’origine de la constitution de ce trio, sera la conceptrice avec son regard d’ingénieur bois. La rencontre avec Romain date des études d’architecture. En dehors d’une amitié sincère, ils comptent aujourd’hui plusieurs expériences communes de projets. Leurs envies partagées de travailler, réfléchir et produire ensemble ont abouti à la création récente du collectif J’MRé pour promouvoir l’ar- chitecture et la culture dans les zones rurales. Par sa culture et son expérience dans l’événementiel, Romain sera le second concepteur avec son regard artistique. L’occasion de travailler avec François s’est présenté pour le concours de l’Espace Festif Polyvalent d’Arc-les- Gray (70). Sa passion et son expérience dans le domaine du spectacle vivant l’ont amené à être le scénographe privilégié de l’agence AMD que co-dirige Marine. Accompagnés de ses deux décorateur- constructeurs, François apportera tout simplement la réalité, technique et économique, au concept imaginé (montage, démontage…) grâce à l’ex- périence de leur «Kiosque scénique» mobile. Le savoir-faire de François, la technicité de Marine et la sensibilité de Romain sont les ingrédients d’une envie partagée pour relever de défi ! Un défi (vers un projet pionnier révélateur d’enjeu futur) « La mobilité, une autre façon d’envisager l’architecture » Un espace polyvalent et mobile : l’enjeu est de taille ! D’abord, un sujet récurrent et peu concrétisé malheureusement. Mais aussi et surtout car il questionne l’architecture. En effet, à l’heure où la mondialisa- tion et le raccourcissement des cycles économiques imposent la flexibilité comme condition de survie et d’adapta- tion, les architectes se doivent d’adapter leurs solutions à une mobilité croissante; ils ne peuvent laisser passer ce défi sans réagir et apporter la valeur ajoutée de leur réflexion fonctionnelle et esthétique. L’innovation qui réside dans la technicité d’un tel espace ne négligera en aucun cas les aspects fonctionnelles et esthétiques ; nous avons l’ambition d’apporter dans cet espace multi-usage mobile, le même confort et la même qualité de vie que dans un bâtiment demeurant au même emplacement dans un contexte stableUn espace culturel mobile. Off du développement durable - septembre 2014 3 ARCHITECTES Les structures mobiles, variables, rétractables, etc., s’inscrivent dans l’exigence formelle des architectes et dans l’exigence sociale et économique de la modernité. Jean Baudrillard, «Utopie, n°1», 1967 15 septembre 2015, collectif J’MRé AU SERVICE DE

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Page 1: 3 ArchITecTes LA MOBILITé

LA MOBILITé

Unpartage

(vers un projet participatif)

L’idée de mobilité dans l’architecture a toujours été convoité par les plus grands architectes, notamment dans le domaine de l’habitat, mais le possible n’était pourtant qu’utopique... jusqu’à ce que la technologie nous ouvre les champs de la créativité. On peut noter l’aventure récente et extraordinaire de l’architecte Adam Kalkin, qui a réalisé un musée mobile (cf.photo). Son objet traverse les frontières de la terre à la mer, il s’adapte et se déploie sur un territoire pour éveiller et sensibiliser les enfants à l’Art. Son projet dynamique s’inscrit dans le plus pur esprit démocra-tique et abolit de nombreuses frontières. Il cherche à définir ce à quoi l’architec-ture globale pourrait ressembler.On pourrait parler d’une architec-ture du partage, au même titre que la construction des chapiteaux de cirque qui animent la vie des village. Ce qui motive Adam Kalkin c’est le sourire de ses enfants lorsque l’expo «se met en musique», nous sommes persuadés que ces équipements culturels, comme la salle mobile, sont des vecteurs de curiosités et de solidarités entre les peuples, qu’il faut préserver et valoriser.Il est donc important tant dans la conception au sein de l’équipe que dans l’exploitation du futur espace par les usagers (spectateurs et compagnie) de garantir cette notion de partage. Et ceci en créant une dynamique de groupe, en privilégiant une relation avec les gens de terrains, en conservant une dimension humaine dans l’échange et dans le travail. (chantier participatif avec des bénévoles du village, échange de savoir-faire, action pedagogique...)

Unengagement

(vers un projet d’équipe)

Proposer 3 architectes aux multiples casquettes assure, d’un côté une vision globale du projet et de l’autre, l’apport d’une expérience et d’une compétence acquises qui vont le nourrir.

Marine, à l’origine de la constitution de ce trio, sera la conceptrice avec son regard d’ingénieur bois.La rencontre avec Romain date des études d’architecture. En dehors d’une amitié sincère, ils comptent aujourd’hui plusieurs expériences communes de projets. Leurs envies partagées de travailler, réfléchir et produire ensemble ont abouti à la création récente du collectif J’MRé pour promouvoir l’ar-chitecture et la culture dans les zones rurales. Par sa culture et son expérience dans l’événementiel, Romain sera le second concepteur avec son regard artistique.L’occasion de travailler avec François s’est présenté pour le concours de l’Espace Festif Polyvalent d’Arc-les-Gray (70). Sa passion et son expérience dans le domaine du spectacle vivant l’ont amené à être le scénographe privilégié de l’agence AMD que co-dirige Marine. Accompagnés de ses deux décorateur-constructeurs, François apportera tout simplement la réalité, technique et économique, au concept imaginé (montage, démontage…) grâce à l’ex-périence de leur «Kiosque scénique» mobile. Le savoir-faire de François, la technicité de Marine et la sensibilité de Romain sont les ingrédients d’une envie partagée pour relever de défi !

Undéfi

(vers un projet pionnier révélateur d’enjeu futur)

« La mobilité, une autre façon d’envisager l’architecture » Un espace polyvalent et mobile : l’enjeu est de taille !D’abord, un sujet récurrent et peu concrétisé malheureusement. Mais aussi et surtout car il questionne l’architecture.En effet, à l’heure où la mondialisa-tion et le raccourcissement des cycles économiques imposent la flexibilité comme condition de survie et d’adapta-tion, les architectes se doivent d’adapter leurs solutions à une mobilité croissante; ils ne peuvent laisser passer ce défi sans réagir et apporter la valeur ajoutée de leur réflexion fonctionnelle et esthétique.L’innovation qui réside dans la technicité d’un tel espace ne négligera en aucun cas les aspects fonctionnelles et esthétiques ; nous avons l’ambition d’apporter dans cet espace multi-usage mobile, lemêmeconfort et lamêmequalité de viequedans unbâtiment demeurantau même emplacement dans uncontextestable…

Un espace culturel mobile. Off du développement durable - septembre 2014

3 ArchITecTes

Les structures mobiles, variables, rétractables, etc., s’inscrivent dans l’exigence formelle des architectes et dans l’exigence sociale et économique de la modernité.Jean Baudrillard, «Utopie, n°1», 1967

15 septembre 2015, collectif J’MRé

AU

serVIce D

e

Page 2: 3 ArchITecTes LA MOBILITé

La salle démontable est rangée dans deux remorques, équipées chacune de 6 vérins métalliques, de 2 ridelles (h:1,50m) et d’une bache housse les identifiant

L:8m l:2,20m h:0,68m (charge utile: 2 630 kg)

surface d’implantationcercle Ø16m

accrochage des 26 fermes plancher calé et horizontal de 16*5,20m

les 4 ridelles sont vérouillées sur les fermes pose du plancher

X 5

Le plancher (plaque de 1,20*2,40*m)en contreplaqué filmé 13 plis en bouleau e=21mm

Chaque élément du plancher est manipulable par deux bénévoles minimum.

tour de montage

plancher calé

vues en plan

Remorque 1

Remorque 1

Remorque 2

Remorque 2

5 hexagones gréffés au pentagone, assemblés entre eux pour former le 1er rang haut. La structure bois est assemblée au sol et hissée mécaniquement par les bénévoles.

Les deux remorques sont fixées entre elles et sont calées sur le terrain.

“oh...“ “...hisse !“

01 installation/calagedesremorqUes

02 dechargement/montagedUplancher

assemblage/hissagedelastrUctUre03

clef de voûte hissée.(1 pentagone en métal)

X 5

atelier d’assemblage des 160 demi-hexagones (2,40*1,20m) en bois (section 2*2*4cm)

vues en élévation

Page 3: 3 ArchITecTes LA MOBILITé

Les deux remorques sont fixées entre elles et sont calées sur le terrain.

04h=10m hgrill=7m maxi

Chaque intersection de la structure est un point d’accroche avec une capacité totale maxi de 1 050 kg à répartir.Le voile, enveloppe étanche, permettra d’obtenir un noir total à l’intérieur de la salle. Sa texture, est à étudier plus finement par la suite mais elle devra être maléable et manipulable par des bénévoles et garantir l’élégance du volume à l’image d’une Physalis.

système de pendrieux:connecteurs métalliquesà chaque intersection

entrée principale

la tour de montage devient un mât d’éclairage

entrée annexe(sortie de secours)

posed’Unvoileintelligent

natUreConception d’un espace culturel po-lyfonctionnel itinérant (exposition, concert, spectacle, guiguette...). ce type de projet pourra donc être déclinable à toutes les échelles.

localisationN’importe où. Lieu retiré en milieu rural ou site urbain en manque de structure polyvalente.

phasedesetUdesétudes préliminaires approfondies. Le projet part volontairement sur une surface permettant d’accueillir 140 personnes, jauge

acceptable pour une représentation théâtrale. Mais l’objet ainsi défini peut, grâce à sa caonception satisfaire toutes les échelles de construction du stand à la salle de spectacle.

maitred’oUvrageAucun maître-d’ouvrage actuellement, il s’agit d’une initiative professionnelle en recherche de partenaires/clients. Aujourd’hui, des pistes potentielles se profilent : un lieu de concert et exposition mobile pour faire connaitre la culture malgache en Bretagne (association Roots power) / une guiguette itinérante en Saône et Loire (Fédération National des Foyers Ruraux) / une salle de spectacle

mobile à Lyon (collectif Bis, compagnie Théâtre Professionnelle). Le manque de financement ne nous permet pas d’établir un projet pilote qui permettrait de rendre compte des qualités intrin-sèques de ce type de batiment écorespon-sable, solidaire et flexible...

coûtSuite au chiffrage des études prélimi-naires, une enveloppe prévisionnelle de 270 000 € TTC (études et honoraires compris) a été défini. Notre équipe plu-ridisciplaire (architectes & constructeurs-décorateurs) devra être renforcé par un bureau d’études techniques par la suite.

fIche TechnIqUe

Maquette 3D superposée à une maquette en tissus (réalisée en collaboration avec une couturière)

Page 4: 3 ArchITecTes LA MOBILITé

del’Utopieàlaréalité(vers un projet qui interroge)

Tels nos précurseurs Etienne-Louis Boullé et Claude-Nicolas Ledoux, adeptes des idées novatrices et capables d’imaginer des édifices de rêves, nous croyons à des conceptions innovantes d’un urbanisme et d’une architecture destinés à rendre la société meilleure. Au-delà de l’objet, ce projet est l’occasion de partager des savoirs, des expériences et des moments de vie. Au même titre que la construction des chapiteaux de cirque qui animait la vie des villages, nous sommes persuadés que cet équipement culturel itinérant est vecteur de curiosité et de solidarité entre les hommes, des valeurs qui tendent malheusement à disparaitre par la sur consommation et que nous souhaitons préserver et transmettre au plus grand nombre pour un avenir plus favorable.

eco-responsabilitérimeavecl’elegance!(vers un projet éco-responsable)

L’enjeu de ce projet est d’aller au-delà du mât en métal et de la bâche PVC classique des chapiteaux. Ce n’est pas seulement un projet technique de spectacle limité au montage/démontage d’une structure, mais un projet architectural durable d’un lieu de vie itinérant. La technicité d’un tel espace ne doit en aucun cas négliger les aspects fonctionnels et surtout esthétiques. L’équipement étant simplement « de passage », rien ne doit dénaturer ou altérer le site existant. L’idée est de faire une intervention respectueuse du paysage et du lieu d’installation.Il s’agit d’élaborer une construction simple à la portée de tous. Et ceci en utilisant quasiment exclusivement du bois pour la structure (les filières locales sont privilégiées). Celui-ci sera brut et assemblé par des systèmes mécaniques sans colle ni solvant, de manière à pouvoir remplacer facilement une pièce.L’ensemble sera monté grâce à des levages manuels, rendus possible par un “mât“ fabriqué pour l’occasion, constitué

de bras et de poulies ; pas besoin d’élec-tricité mais seulement d’huile de coudes de la part des bénévoles recrutés sur place ! En effet, Au-delà de la fonction “festive” du projet, le montage lui-même doit s’apparenter à un jeu; un jeu ludique et étonnamment facile.

S’inscrire sur un territoire lorsqu’on parle d’itinérance c’est réfléchir à l’ac-cessibilité, surtout si le programme renvoie à une dimension culturelle. Offrir un accès à la culture de qualité pour tous, là est notre ambition et ainsi permettre à cet Espace Multiusage Mobile d’accéder à tous les villages, de s’adapter à tous les terrains, de franchir tous les ponts, de circuler sur toutes les routes et chemins escarpés.

En voulant rassembler le chargement dans un seul volume transportable, un semi remorque paraissait incon-tournable. Or, nous savons que l’accès à certain village est parfois malaisé et ardu... et que tout le monde ne possède pas un permis poids lourd. De plus, la location du tracteur risque de peser lourd sur le coût d’exploitation.Sortir de l’univers PL (poids lourds) pour rester dans celui des VL (véhicules légers) semble plus approprié et d’avantage à l’échelle du projet.Ainsi nous proposons 2 remorques nécessitant donc 2 VL pour les tirer. Au-delà d’un moyen de transport, ces 2 remorques constituent le plancher de la salle. Ainsi, l’adaptation au terrain est facilitée et la mise en oeuvre du plancher rapide et plus aisée.

UnearchitectUreorganiqUeplUri-fonctionnelle(vers un projet fécond)

Un symbole, la Physalis.A l’image de la physalis, fleur autrement connue sous le nom d’Amour en cage, le projet devra exceller par sa forme, son raffinement, sa finesse et surtout son élégance. Comme nous l’avons dit précédemment, ce doit être un projet architectural de qualité et non un simple jeu de montage

/démontage d’une structure. L’enjeu se trouve donc dans l’élégance qui se traduit par un sérieux et une exigence apportés : dans le confort des espaces, des volumes, dans la qualité des matériaux, leur dessin, leur pérennité, leur caractère innovant, dans le soin des détails et des assemblages. La structure bois par la finesse de ses sections et de ces assemblages renvoie au rafinement organique de la fleur. (cf. photo)

Un dome géodésique.La structure s’apparente à une sphère ou plutôt au 2/3 d’une sphère, constituée d’hexagones et de pentagones, en bois, manuportables par une ou deux personnes. Cette forme est simple et optimale pour le montage ; elle permet d’avoir un nombre important d’éléments identiques pour faciliter la mise en oeuvre. En terme structurelle, elle est efficace car avec des éléments légers et fins on peut supporter des charges importantes.La sphère est un volume non orientée. On peut donc situer les accès, entre extérieur et intérieur, de la manière la plus pertinente et judicieuse par rapport au lieu dans lequel elle vient s’implanter. Et aussi faire les aménagements intérieurs les plus divers.De plus, chaque point de jonction de la «charpente» est un point d’accroche et de suspente potentiel pour des décors, des lumières, des penderies, etc. L’espace est flexible et modulable à souhait.

L’objet reste donc simple dans sa forme, modulable dans sa constitution, amovible dans son organisation, pour engendrer une simplicité évidente dans son utilisation. (cf. configuration en bas de page.)

Un espace culturel mobile. Off du développement durable - septembre 2014

LA MOBILITé3 ArchITecTes

AU

serVIce D

e

Contact : Romain Corre 128 avenue Thiers 69006 [email protected] 64 97 45 16

salle orientée salle centrée scène ouverte

capacité intérieur maxi : 140 personnes assises