6.4 - présentation d'un projet de dispositif de gestion du risque acridien (dgra) et du plan...

Programme triennal (2013-2016) de réponse à l’invasion acridienne à Madagascar

Atelier de fin de ProgrammeAntananarivo, 14-16 juin 2016

Marion Chiris, Chargée de programme antiacridien

PRÉSENTATION D’UN PROJET DE DISPOSITIF DE GESTION DU RISQUE ACRIDIEN (DGRA) ET DU PLAN DE

PRÉVENTION DU RISQUE ACRIDIEN (PPRA)

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1. Présentation du DGRA et de ses deux volets

1.1. Objet du DGRA

• Un dispositif visant à protéger Madagascar du fléau acridien, soit un instrumentvisant à :- prévenir les urgences et les crises acridiennes ; et- si elles surviennent, y répondre en temps opportun et de façon adéquate.

• Au cœur de la gestion du risque acridien, se trouve l’idée que chaque situationacridienne appelle un niveau de réponse différent qui doit être défini à l’avance,anticipé et préparé.

• En d’autres termes, il s’agit de planifier, organiser et coordonner les moyensnationaux (voire internationaux) permettant d’anticiper et de gérer les différentessituations acridiennes.

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1.1. Objet du DGRA

• Cela repose sur la définition et la mise en œuvre d’un ensemble de protocoles oude mesures à appliquer, que ce soit en situation de prévention ou en situationd’urgence.

• Les deux locustes malgaches, le Criquet migrateur malgache et le Criquetnomade, sont partie intégrante de ce dispositif.

• En définitive, le DGRA doit contribuer à réduire l’impact des acridiens sur lasécurité alimentaire, les coûts financiers, environnementaux et sociaux des crisesacridiennes ; et permettre de mobiliser à l’avance les ressources nécessaires(nationales ou internationales).

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1.2. Architecture du DGRA Un cadre commun, le DGRA; Deux volets:

- l’un basé sur la prévention, le PPRA ; et- l’autre sur la gestion d’une urgence ou celle d’une crise, le PNUA.

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1.3. Articulation entre PPRA et PNUA• Par essence, toute situation acridienne est évolutive : rémission, résurgence,

recrudescence (recrudescence chronique/pré-invasion), invasion, déclin.

• La dynamique des populations acridiennes (effectifs, grégarité, surfacesconcernées) est un phénomène progressif.

• Chaque situation acridienne appelle à une réaction appropriée. Il s’agit deproportionner l’effort de surveillance et de lutte à la gravité et à l’ampleur de lapullulation en cours ou, en d’autres termes, enclencher les différents niveaux deréponses. Correspondant à l’évolution de la situation acridienne, le passage d’unesituation de lutte préventive à une situation d’urgence puis de crise est donctout autant progressif.

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1.3. Articulation entre PPRA et PNUA

• Le degré d’urgence d’une situation acridienne à l’échelle nationale prend encompte deux facteurs :(1) l’évolution de la situation acridienne ; et(2) la capacité de l’instance nationale à y faire face.

• Le curseur qui sépare la prévention des mesures d’urgence est donc mobile. C’esten fonction de ce degré d’urgence que se fait le passage du PPRA au PNUA.

• Le PNUA est déclenché facultativement en cas d’urgence acridienne etobligatoirement en cas de crise (déclaration de catastrophe nationale) et ce pourla durée de l’urgence ou de la crise acridienne.

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1.3. Articulation entre PPRA et PNUA

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1.4. Mise en œuvre du PPRA ou du PNUA en fonction de situations acridiennes de référence et de niveaux de réponse

DGRAVOLET PPRA

(PREVENTION)

VOLET PNUA(GESTION DE L’URGENCE

OU DE LA CRISE)Situations acridiennes Rémission, résurgence Recrudescence, recrudescence

chronique/pré-invasion, invasion, déclin

Aires concernées Aires grégarigènes du Criquet migrateur malgache et du Criquet nomade

Aires grégarigènes du Criquet migrateur malgache et du Criquet nomade et éventuellement également Aire d’invasion

Stratégie de lutte Lutte préventive Lutte curative (voire curativo-palliative)

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1.4. Mise en œuvre du PPRA ou du PNUA en fonction de situations acridiennes de référence et de niveaux de réponse

Entité responsable de sa mise en œuvre

Sous la supervision du Ministère de tutelle, le Ministère auprès de la Présidence chargé de l’agriculture et de l’élevage (MPAE) : l’organe national chargé de la gestion antiacridienne, le Centre National Antiacridien – CNA

Gestion interministérielle sous la responsabilité d’une autorité administrative nationale bien définie : activation du Poste de coordination national (PCN)

Moyens nécessaires

Pas d’apports financiers, techniques ou humains extérieurs au budget alloué annuellement (ou avec utilisation de fonds de réserve du CNA ou du MPAE en cas de résurgence)

Apports financiers, techniques ou humains extérieurs au budget alloué annuellement, que ce soit sur des fonds d’urgence nationaux et/ou internationaux

Application Activé en permanence, sauf lorsque le PNUA prend le relais

En situation d’urgence ou de crise, après avoir été officiellement déclenché dans un scénario bien précis et selon une procédure établie à l’avance.

DGRAVOLET PPRA

(PREVENTION)

VOLET PNUA(GESTION DE L’URGENCE

OU DE LA CRISE)

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1.5. Contenu du DGRA Le projet de DGRA, disponible, inclut :• Un préambule : enjeux liés aux acridiens, présentation du dispositif, définition des termes

liés à la gestion du risque acridien

• Une partie « Contexte » :⁻ Contexte institutionnel et juridique (la gestion antiacridienne à Madagascar, la gestion

des risques et catastrophes)⁻ Contexte acridien : historique du phénomène acridien à Madagascar, les locustes

malgaches, le Criquet migrateur et le Criquet nomade⁻ Stratégies d’intervention/antiacridiennes⁻ Impact des crises acridiennes

• Une partie « Situations acridiennes de référence et niveaux de réponses » :⁻ Situations acridiennes ⁻ Niveaux de réponse :

Classement d’un niveau 0 (rémission) à un niveau 5 (déclin) Nature de la réponse : potentiel d’intervention ; technique ; administrative.

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1. Présentation du DGRA et de ses deux volets1.5. Contenu du DGRA

Situations acridiennes de référence (Criquet migrateur malgache)

SITUATION/CARACTÉRISTIQUES RÉMISSION RÉSURGENCE RECRUDESCENCE INVASION DÉCLIN

Populations diffuses Diffuses Diffuses/glomes Diffuses/glomes (insignifiant) DiffusesPopulations groupées Nulles TL et Vols clairs TL/BL Vc/Essaims BL et Essaims TL/BL Vc/EssaimsDensités moyennes (en équivalent imagos)

<100 (600) /ha <1 500/ha <15 000/ha variable <1 000/ha

Densités maximales (en équivalent imagos)

2 000/ha 2/m²(20 000/ha)

5/m²(50 000/ha)

plus de 50/m²(>500 000/ha

Variable/(grande

hétérogénéité)% Solitaires 100 à 90 65 40 Pm 40% mini% Solitaro-transiens 0 à10 25 5 Pm Pm% Transiens (niveaux 1, 2 et 3)

ε ε-10 15-20 ε-10 Variable

% Grégaires 0 0 5 85 20% maxi

Elément d’infestation (ha) <10 ha 10 à 100 ha 100 à 1000 haplus de

500 à 1 000 ha <500 ha

Surface annuelle infestée minimale (ha)

0>30 000 ha(50 000 ha) 125 000 ha plus de 500 000 ha 250 000 ha

Surface annuelle infestée maximale(ha)

<30 000 ha(50 000 ha)

125 000 ha 250 000 ha -750 000 ha

1 à 5 millions ha 500 000 ha

Localisation AG AG (AGT) AG-AGT (AI) AG-AGT-AI AG-AGT-AI

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Niveaux de réponsesSITUATION/CARACTÉRISTIQUES

RÉMISSION RÉSURGENCE RECRUDESCENCE INVASION DÉCLIN

Type de lutte Préventive Curativo-préventive Curative Curativo-palliative CurativeMode d'application En ilôts/

Couverture totaleCouverture totale /

application en barrières

Couverture totale//application en barrières

Couverture totale / application en barrières

Couverture totale /applications en

barrières

Type d’intervention Terrestre Terrestre et Aérienne (Terrestre et) Aérienne (Terrestre et)Aérienne

Terrestre et aérienne

POTENTIEL D”INTERVENTION(superficies à traiter)

15 000 à 30 000 ha

(exception-nellement 50 000 ha)

Jusqu’à 125 000 ha Recrudescence:Jusqu’à 300 000 ha (dont 250 000 ha en moins de

3 mois)

Recrudescence majeure /pré-invasion:

Jusqu’à 750 000 ha (et parfois 150 000 ha/mois)

Plus de 1 million ha par an(plusieurs entités

d'intervention mobiles pouvant traiter plus de

150 000 ha/mois sur l'ensemble du territoire)

moins de 500 000 ha

Niveau d’intervention Niveau 0 Niveau 1 Niveau 2 (recrudescence) Niveau 3 (recrudescence

majeure/pré-invasion)

Niveau 4 Niveau 5

DGRA PPRA PNUA

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• Le « PPRA »

• Le « PNUA »

• Des « Références opérationnelles » :- Inventaire du personnel- Inventaire des matériels et infrastructures- Ressources cartographiques

• Des « Plans annexes » (éventuellement à ajouter au DGRA - formation, maintenance du matériel et des infrastructures, communication, procédures de financement, etc.)

• Retour d’expérience (PPRA et PNUA)

• Annexes

Deux aspects fondamentaux :• Mise à jour régulière du DGRA (le garder opérationnel)• Retour d’expérience et amélioration du DGRA

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2. Le PPRA2.1. Objectif du PPRA

• Prémunir durablement Madagascar de tout risque de déclenchement d’un fléauacridien en permettant la persistance d’une situation de rémission, durant laquelleles populations de locustes sont maintenues en phase solitaire.

• Pour cela, le PPRA vise à encadrer la mise en œuvre de la stratégie de luttepréventive sur la base des connaissances et compétences acquises au fil desdécennies.

• Même si la stratégie de lutte préventive est mise en œuvre dans les airesgrégarigènes du Criquet migrateur malgache et du Criquet nomade, l’enjeu de laprévention est national.

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2. Le PPRA2.2. Contenu du PPRA

Un outil opérationnel, qui inclut des procédures et références concernant :• le dispositif de surveillance et de lutte (surveillance et alerte précoce,

lutte et réaction rapide, préservation de la santé humaine et de l’environnement)

• les moyens humains, opérationnels et financiers.

Le projet de PPRA de Madagascar adresse plus précisément les thèmes suivants :

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ACTIVITÉS DE SURVEILLANCE ET D’ALERTE PRÉCOCE • Collecte de l’information

- Nature des données : météorologiques, acridiennes et mésologiques- Qualité et standardisation des données- Structure générale du réseau

• Transmission de l’information- Périodicité- Outils de transmission

• Analyse des données• Archivage des données• Actualisation des référentiels• Diffusion de l’information relative à la situation acridienne

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OPÉRATIONS DE LUTTE• Élimination des populations acridiennes à risque (dont la densité est

proche ou supérieure au seuil de grégarisation)• Maintenance quotidienne des matériels utilisés• Collecte des données• Gestion des données• Diffusion des informations

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RÉDUCTION DES RISQUES ET SUIVI DE L’IMPACT DES OPÉRATIONS DE LUTTE SUR LA SANTÉ HUMAINE ET L’ENVIRONNEMENT• Réduction des risques

- Bonne maîtrise des techniques d’application- Gestion des pesticides et des fûts vides et bonnes pratiques pour la

manipulation, le stockage et le transport des pesticides- Port des équipements de protection pour les opérateurs- Information et sensibilisation des populations locales- Carte des aires protégées

• Suivi de l’impact des opérations sur la santé humaine et l’environnement- Santé humaine (taux de cholinestérase, suivi médical, kits de premier

secours, etc.)- Environnement (mise en œuvre études d’impact, mesures correctives, etc.)

• Équipe de suivi santé humaine et environnement opérationnelle

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STRUCTURE FONCTIONNELLE DU SERVICE ANTIACRIDIEN• Maintenance de l’outil de travail

- Amortissement- Entretien du parc roulant- Entretien du matériel- Stocks (pesticides, carburants, comburants)- Entretien des infrastructures

• Personnel- Formations et recyclage

• Budgets de référence

ÉVALUATION DES PERFORMANCES

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2. Le PPRA2.3. Mise en œuvre du PPRA

Responsabilités, moyens et limites• Responsabilités : dans le cadre du PPRA et sous la tutelle technique du MPAE, la

lutte préventive est mise en œuvre par le CNA. Le Directeur du CNA en est leresponsable.

• Moyens : a priori le PPRA ne nécessite pas ou peu d’apports extérieurs à ceux duCNA, qu’ils soient financiers, techniques ou humains (dès lors qu’un budgetannuel suffisant lui est alloué annuellement).

• Limites : le PPRA est activé par défaut (en situations acridiennes de rémission etde résurgence). Lors des périodes d’urgence voire de crise, dès qu’il s’avère queles moyens d’intervention prévus dans le PPRA sont notoirement insuffisantsdans les délais requis, le PNUA est déclenché et prend le relais en se dotant demoyens significativement accrus.

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2. Le PPRA2.3. Mise en œuvre du PPRA Gage de réussite : choisir la lutte préventive et la mettre en œuvre durablement

La lutte préventive étant la seule option économiquement rentable et écologiquementacceptable, le choix de cette stratégie doit être assumé dans la durée :

• Par le Gouvernement :- en affectant un budget annuel adéquat au CNA lui permettant de remplir son mandat ;- en assurant un suivi attentif et constant de l’action du CNA et des résultats obtenus.

• Par le CNA :- en suivant scrupuleusement les protocoles d’intervention de la lutte préventive, c'est-à-dire en éliminant les populations à risque (dont la densité est proche ou supérieure auseuil de grégarisation) quel que soit le biotope, le plus souvent dans des zoneséloignées des cultures ;- en maintenant le niveau de formation des agents ;- en renouvelant les moyens d’intervention ;- en évaluant périodiquement la fiabilité du dispositif et en corrigeant immédiatementles défaillances ou les dérives.

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3. Finalisation du PPRA et du DGRA

Ce qui est disponible :• Un PNUA, déjà validé par les autorités nationales• Un projet de PPRA• Un projet de DGRA, soit le cadre dans lequel inclure PPRA et PNUA.

Prochaines étapes :• PNUA : mise à jour suite à l’invasion 2013-2016

• PPRA : examen du projet existant, mise à jour, ajustements en fonction des besoins et appropriation du document existant conduite d’un atelier national réunissant l’ensemble des acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la lutte préventive (également recommandation du FTHM).

• DGRA : mise à jour et finalisation par une personne/équipe nommée à cet effet.

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3. Recommandations

Finalisation du DGRA (élaboration PPRA/mise à jour PNUA) ;

Validation officielle du DGRA et du PPRA ;

Suivi régulier de la mise en œuvre du PPRA par les autorités nationales ;

Maintien à jour du DGRA et retour d’expérience, selon des procédures définies à l’avance.

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MERCI DE VOTRE ATTENTION

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