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A vos mares ! BoinvilleleGaillard (78) Remise en valeur de la mare aux Saules Conseil technique et paysager Janvier 2018 CAUE 78 3 rue Fontenay 78000 VERSAILLES Tel: 01.39.07.75.17 CAUE 91 1 bld de l'EcouteS'ilPleut 91000 EVRY Tel: 01.60.79.35.44 SNPN 9 rue Cels 75014 PARIS Tel:01.43.20.15.39 [email protected] Chemin de la Mare

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A vos mares !Boinville­le­Gaillard (78)

Remise en valeur de la mare aux Saules

Conseil technique et paysager

Janvier 2018

CAUE 783 rue Fontenay

78000 VERSAILLESTel: 01.39.07.75.17

CAUE 911 bld de l'Ecoute­S'il­Pleut

91000 EVRYTel: 01.60.79.35.44

SNPN9 rue Cels

75014 PARISTel:01.43.20.15.39zh­[email protected]

Chemin de la Mare

2 SNPN ­ Les CAUE d'île­de­France

Le contexte

Boinville­le­Gaillard est une commune au sud du département des Yvelines, au commence­ment de la grande plaine agricole de Beauce.

La mare des Saules est une mare communale se situant au sud du hameau de Bretonville, en bordure d'un champ et d'une station d'épu­ration de la commune. En raison de sa locali­sation, cette mare peut­être considérée à la fois comme une mare de village et comme une mare de culture.

Il y a quelques années, la mare a fait l'objet d'aménagement : installation d'un banc, d'un abri, etc. Aujourd'hui, ces aménagements ne sont plus en bon état.

La mare reste aujourd'hui un but de balade depuis le coeur du village. Des interventions artistiques ponctuelles permettent de mettre en scène l'espace de la mare. Une signalé­tique a été mise en place qui signale égale­ment l'intention de valoriser ce lieu.

La mare est longée à l'ouest par la rue du château d'eau. Un muret de pierres offre une situation en balcon sur la mare. Cet effet est atténué par l'envahissement de la végétation qui filtre, voire masque, la vue sur la mare de­puis la route. La rive opposée est plus "natu­relle" que la rive de la rue du château d'eau.

Au nord, un ouvrage technique vient border l'espace de la mare. Haies de thuyas et grillages font la transition avec le chemin qui fait le tour de la mare.

Autrefois, la société de pêche locale entrete­nait la mare et y mettait des poissons. Au­jourd'hui, ce sont des bénévoles et les élus de la commission environnement de la commune qui s'occupent de gérer et d'entretenir la mare.

La commune a la volonté de préserver et valo­riser ce lieu. Les élus et certains habitants souhaitent que la mare redevienne un lieu de rencontre, de pédagogie, tout en favorisant l'accueil de la biodiversité.

3SNPN ­ Les CAUE d'île­de­France

Entre hameau et route, la mare est un lieu intime particulier dans un paysage de grandes cultures du plateau. Les horizons sont très lointains.

La présence des Saules et des Aulnes permet de repérer la mare depuis assez loin. Ils offrent un écrin à la mare... mais leur développement nécessite des actions d'entretiens ponctuels.

La mare est directement en contact avec l'activité agricole.

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Pour l’alimentation en eau, cette superposition de cartes (état major et géologique) fait apparaître un croissant d’argiles à meulières (“g3 : stampien supérieur, meulières de Montmorency”, M : marnes) (stampien pour Etampes)

Contexte Géologique de la mare

La mare marque une des entrées du hameau de Bretonville. Le chemin de ronde permet d'en faire le tour et de rejoindre des chemins mixtes (exploitation agricole et pro­menade).

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Observations naturalistes

­ Amphibiens : grenouilles vertes (Pelophylax sp) (adulte)­ Odonates de l'ordre des anisoptères (genre non identifié car observés de loin)­ Oiseaux : canard colvert (Anas platyrhynchos), foulque macroule (Fulica atra)­ Flore : saule (Salix sp), roseau commun (Ph­ragmites australis), massette à larges feuilles (Typha latifolia), nénuphar jaune (Nuphar lutea), cornifle immergé (Ceratophyllum demersum)

Etat des lieux écologique et paysager

Les berges de la mare

La majorité des berges est en pente douce. Seule la partie murée se situant le long de la route est abrupte. Sur la quasi­totalité des berges, des roseaux sont présents ainsi que quelques saules.

L'alimentation et la qualité de l'eau

Cette mare est permanente. Elle est alimentée par les précipitations et les eaux de ruissellement. La proximité de la route et des champs engendre un risque de pollution de l'eau de la mare. Néanmoins, la ceinture végétale présente sur les berges joue un rôle tampon réduisant pour partie ce risque.

Etat de conservation

L’état de conservation de la mare est moyen en raison de la proximité de la route et des champs cultivés faisant l’objet de traitements phyto­pharmaceutiques et de l’envahissement progressif par la végétation.

La ceinture végétale présente sur les berges

Foulque macroule (Fulica atra)

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La mare se situe à proximité d'un champ. Aucune barrière physique (haie, clôture, etc.) n'existe pour séparer les deux entités. Seul un sentier matérialise une rupture.Il y a quelques années, un banc et un abri ont été installés. Aujourd'hui, ces aménagements sont dans un très mauvais état (il subsiste du banc seulement les pieds).

Une grande partie de la mare est envahie de roseaux, massettes et rejets de saules. Si rien n'est fait d'ici quelques années, la mare pourrait s'atterrir et disparaître.

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Préconisations d'actions de restauration et d'aménagement

Gestion de la végétation des berges

Une partie des roseaux et des massettes sera arrachée (cf. carte). L’arrachage se fera de préférence manuellement plutôt que mécaniquement pour éviter de percer la couche d’argile. Les roseaux arrachés seront ensuite exportés.La ceinture de roseaux présente sur la berge, côté champ, ne sera pas arrachée car elle joue un rôle tampon intéressant. Néanmoins, pour limiter le développement trop important des roseaux, un faucardage annuel d’une partie des roseaux devra être réalisé à l’automne (octobre) avec exportation des résidus de coupe.Les rejets de saules présents dans et sur les abords de la mare seront coupés.

Gestion de l'envasement de la mare

La présence de végétation sur les berges favorise l'envasement. L'accumulation de vase au fond de la mare peut conduire à son atterrissement. Il est donc nécessaire d'évaluer l'épaisseur de vase régulièrement (tous les deux ou trois ans). S'il est constaté que la vase occupe plus d'un tiers de la profondeur totale de la mare (1/3 de vase, 2/3 d'eau libre), un curage devra être réalisé. Afin de ne pas bouleverser complètement le milieu, il est recommandé de réaliser ce curage sur trois ans, un tiers chaque année.De nombreuses espèces vivent dans la vase (insectes aquatiques, larves, etc.). Afin de ne pas les tuer, il est recommandé de laisser quelques temps la vase sur les berges (deux à trois jours) pour qu'elles puissent rejoindre l'eau, avant enlèvement vers une déchetterie ou un centre de compostage.

La mare aux saules ­ préconisations d'actions de gestion

Chantier participatif

Un chantier participatif a eu lieu le 28 octobre 2017. Une dizaine de personnes ont faucardé les roseaux et les massettes présents dans la mare. Cette opération avait pour but de contenir temporairement le développement de la végétation.Cette action ne suffira pas à réduire durable­ment le développement des plantes. Un arra­chage, comme préconisé ci­dessus, devra être réalisé.

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Préconisations d'actions de restauration et d'aménagement

­ Depuis la rue du Château d'eau Ménager des ouvertures pérennes pour percevoir la profondeur de champ de la mare depuis la route (à pied, en vélo, à cheval, en voiture).

­ Entrée dans l'espace de la mareConserver en état la signalétique et les barrières qui marquent un seuil d'entrée dans cet espace. Les clôtures de l'espace technique de la station d'épuration tendent à banaliser les abords de la mare : les grillages, les haies de thuyas et de lauriers, et certaines transparences vers les ouvrages techniques, méritent une nouvelle réflexion pour valoriser les abords de la mare.

Lors de la réfection de cet espace technique, il poura être envisagé : ­ une clôture intérieure et des plantations côté chemin de ronde de la mare ­ un traitement moins uniforme des végétaux (des séquences taillées lorsque la place manque, des arbustes à port plus libre lorsque cela est possible, des plantes grimpantes sur grillage ou câbles par endroits). Une plus grande variété des espèces arbustives permettra en outre d'améliorer la biodiversité des abords de la mare. Les espèces locales sont à privilégier (Cf. La­bel Végétal local) Exemple = aubépine taillée, lilas, troènes, pommiers à fleurs, amelanchiers, noisetiers, néfliers, ainsi que queles espèces ornementales comme la viornes, le seringats, etc.)­ La plantation de l'espace "vert" au fond de cette emprise technique (exemple : noisetiers, pommiers à fleurs). Un type de clôture plus "rural" pour l'espace ne nécessitant pas une sécuri­sation renforcée (double clôture ?).

­ Le tour de la marePassage de tondeuse pour assurer un passage confortable à pied autour de la mare. La tonte peut être irrégulière et ménager des passages ou espaces de différentes épaisseurs, ainsi que des hauteurs de coupes différentes selon les usages. Réfection de l'espace de convivialité aux abords de l'abri (range­vélos, bancs, etc.). Mise en place de bancs linéaires ? Adossés à la clôture de l'espace technique ?

­ Traitement de la transition avec les champs cultivésLa transition entre le chemin de la mare et les parcelles cultivées est très direct. Dans l'épais­seur de terrain disponible, mettre en place des éléments de haies champêtres discontinues. Il ne s'agit pas de marquer une limite et de fermer la mare, mais de mettre en place des filtres visuels et de pérenniser cette transition entre champs et mare. Des linéaires de longueurs différentes peuvent être mis en place dans le temps. Arbustes champêtres (Lilas, Aubépines, Pommiers à fleurs, Amélanchiers, etc.) davantage comme des bosquets ponctuels que comme un linéaire de séparation. Ces plantations doivent se faire si possible avec la participation de l'exploitant qui cultive cette parcelle. Les espaces enherbés entre "chemin de ronde" de la mare et champs seront fauchés annuelle­ment à la fin de l'été avec export du produit de fauche.

Transition direct avec les cultures du plateauL'abris marque un mieu de rencontre à l'inter­face avec les champs

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Extrait Guide PNR Vexin français

Arbustes Arbres

Arbustes d'ornement

Le traitement de la ceinture de l'espace technique tend à banaliser les abords de la mare, tant sur le plan paysager que sur le plan de la biodiversité. Un projet de plantation constitué d'arbustes champêtres, taillés et à port libre, une clôture intérieure, et la nature de la clôture elle­même pourraient permettre de valoriser l'espace de la mare.

Conforter les aménagements aux abords de l'abri existant (range­vélos, bancs linéaires) et adosser ces éléments à des bosquets d'arbustes champêtres dans la mesure de la place disponible (plantations aléatoires). Trai­tement du contact avec l'espace technique.

Maintenir et entretenir les éléments de signa­létique qui témoignent de la présence et de l'animation culturelle et naturaliste continue autour de la mare.

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Avant de créer, agrandir ou restaurer une mare, il est obligatoire de vérifier la compatibilité du projet avec les documents d'urbanisme.La création de mares est autorisée qu'à une certaine distance des habitations ou des infrastructures d'eau potable (cf. réglement sanitaire départemental).L'arrêté ministériel du 27 août 1999, interdit les mares à moins d'une certaine distance du lit mineur des cours d'eau (distance variable selon la largeur du lit mineur) et interdit à celle­ci de faire obstacle à l'écoulement des eaux en lit majeur.S'ils existent sur le territoire considéré, il est conseillé de se référer au SAGE et au plan de prévention des risques d'inondation (PPRI). Ils peuvent imposer des prescriptions dans le cadre de projet de création et de restauration de mares.

Pour tout projet de création ou d'agrandissement de mares :­ moins de 1000 m² faire une demande en mairie ; ­ de 1000 m² à 3 hectares (une mare ne peut pas excéder 5000 m² au delà c'est un

étang) faire une déclaration auprès des Services Police de l'eau (DDT).

Pour plus d'informations concernant les démarches réglementaires, n'hésitez pas à contacter :­ l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONEMA) ­ La Direction départementale des territoires (DDT)

# Cadre réglementaire et démarches administratives

La région Ile­de­FranceDans le cadre de sa stratégie régionale en faveur de l’eau, des milieux aquatiques et humidesDans le cadre du dispositif qui vise la reconquête du bon état écologique des milieux ainsi que la mise en œuvre du Schéma régional de cohérence écologique (SRCE) et du plan vert, la région subventionne à hauteur de 40%, la protection et restauration des marais, zones humides, annexes hydrauliques, mares,…

Dans le cadre du dispositif qui vise à favoriser l’infiltration de l’eau dans les sols et la végétalisation, répondant ainsi aux objectifs du plan vert, contribuant à la trame verte et bleue et limitant les apports d’eau dans les rivières, la région subventionne à hauteur de 40%, les opérations de maîtrise du ruissellement sur un bassin versant rural et péri­urbain : noues, modelés de terrains modérés, bandes enherbées, haies, mares, fossés.

Dans le cadre de sa stratégie pour la biodiversitéPour préserver, gérer et restaurer les continuités écologiques de la Trame verte et bleue, la région subventionne à hauteur de 70% maximum des actions de restauration écologique de réseaux de mares ou de milieux humides (étrépage, mise en lumière, etc.) ou leur préservation (mise en place d’une gestion différenciée, etc.).

L’agence de l’eau Seine­NormandieDans l’objectif de protéger et restaurer les milieux aquatiques et humides, l’agence de l’eau subventionne à hauteur de 80% des travaux de renaturation et de restauration des milieux aquatiques et humides et à hauteur de 40% l’entretien des milieux aquatiques et humides.

# Les financements possibles

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Si les mares m'étaient comptées... pour situer les mares de votre communeL'inventaire des mares d'Ile­de­France, programme participatif animé par la SNPN depuis 2010, a déjà permis de créer une base de données régionale sur les mares et d'identifier près de 22400 mares et de récolter plus 16 300 observations d'espèces. Le recensement des mares de chaque commune francilienne est consultable en ligne sur : www.snpn.mares­idf.fr

Le guide "A vos mares ! Prendre en compte les mares dans les projets d'aménagement communaux" Ce guide à l'usage des collectivités territoriales est le fruit d'une collaboration entre les CAUE d'Ile­de­France et la SNPN. Il est disponible en téléchargement gratuit sur le site "Si les mares m'étaient comptées...". De nombreuses références sur les mares sont disponibles via la base de données documentaires du pôle­relais "Mares, zones humides intérieures et vallées alluviales" : http://documentation.pole­zhi.org/opac/

Portail national zones humides : http://www.zones­humides.eaufrance.fr/

Zones Humides Infos est une revue gratuite éditée par la SNPN dont l'objectif est de favoriser l'échange et la diffusion d'informations sur les zones humides. Elle est disponible en téléchargement sur le site de la SNPN.

Agence de l'eau Seine­Normandie (AESN) : www.eau­seine­normandie.frElle peut apporter un appui financier pour la connaissance, l'acquisition, l'entretient et la restauration de zones humides et un appui technique par la formation, l'édition de guides et de rapports d'étude.

Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) : www.ademe.fr

Direction Départementale des Territoires, service Police de l'eau (service environnement)Elle peut répondre aux diverses questions liées à la législation et à la réglementation.35 rue de Noailles ­ 78000 VERSAILLES ­ 01.30.84.33.20

Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement des Yvelines (CAUE 78)Pascale Czobor, chargée de mission développement durable 3 rue de Fontenay ­ 78000 VERSAILLES ­ 01.39.07.75.17 ­ [email protected] Société nationale de protection de la nature (SNPN)Amélie Roux, chargée de mission scientifique 9 rue Cels ­ 75014 PARIS ­ 01.43.20.15.39 ­ zh­[email protected]

# Contacts utiles

# Les ressources à votre disposition