hacklab du 5 mars 2016
Post on 29-Jul-2016
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À l'automne 2015, j'étais en visite au Pays basque
pour soutenir la campagne des écologistes et de
Podemos. Le slogan ?
« Depuis quand n’avez-vous pas voté avec le sourire? »
Difficile de trouver une formule plus suggestive. Le constat de la ressemblance
avec la situation nationale et celle d'EELV en particulier est amère : le FN
progresse, se nourrissant de l’impuissance de nos politiques, de l’anémie
d’idées, de la connivence avec des acteurs économiques au modèle dépassé.
Dans la foulée de ce bilan implacable, avec une poignée de personnes nous
avons décidé de nous organiser pour construire le mouvement qui nous
redonnera le sourire. Et de faire du prochain congrès d'Europe-Ecologie Les
Verts, un terrain d’expérimentation pour hacker la politique. Agir pour que le
système politique ne soit plus un frein à la société écologique et sociale qui est
déjà en train de naître, anciens et nouveaux adhérents, militants chevronnés et
sympathisants curieux... tous ensemble pour réfléchir à ce à quoi devra
ressembler le parti-mouvement du 21ème siècle.
Ce livret présente le fruit de ces réflexions, telles que nous les avons élaborées
au sein du Hacklab et telles que nous les avons ensuite versées au pot commun
du Congrès d'EELV. Mais nous pensons qu'elles doivent également irriguer
l'ensemble des "corps constitués", organisations et institutions. Démocratie
radicale, ouverture et transparence, tels sont les axes qui peuvent redonner
confiance et sourire. Faisons de cette expérience la première étape d’une
reprise en main générale par les citoyens de la politique.
Nous avons les leviers à portée de main, emparons-nous-en !
Imposer de nouvelles règles du jeu dans le débat démocratique
Pour l’émergence de débats alternatifs
La 5ème République impose des
rythmes politico-médiatiques et les
pratiques politiciennes n’ont pas
évolué depuis des décennies. Mais
nous pouvons bousculer cet ordre
établi pour instaurer un nouvel
équilibre.
Refuser les négociations de
couloirs et imposer des temps de
négociations transparentes
Chaque jour son lot de petits
sursauts politiques. La mise en
scène de marchandages,
d’annonces sans lendemain, de
renoncements et de promesses. Le
sentiment que tout se joue dans les
couloirs au gré des coups tactiques
ajoute à la crise du politique. Pour
rompre avec tout ça, pas besoin de
changer les lois.
« Adopter une organisation collective en capacité de convaincre, de
construire une majorité culturelle et de changer réellement la société »
Pour faire obstacle à ces mauvaises habitudes, EELV compte rénover son
mode de gouvernance en élaborant des feuilles de route locales et
régionales. Celles-ci iront s'inscrire dans un Plan national de développement
durable de notre mouvement politique. Pour concevoir ces stratégies d’avenir,
les conseillers fédéraux, les militant-es et les allié-es de la transition seront
associés pour faire remonter leurs projets vers le Conseil fédéral. C’est ce qu’on
peut appeler, un système de fédéralisme ascendant.
Attribuer au plus grand nombre la validation du programme et les choix
stratégiques
Créer du rapport de force
et de la légitimité sont
deux conditions pour que
les promesses et les
accords soient tenus. Plus
une décision stratégique
est prise par un grand
nombre de citoyens, plus
elle apparaît légitime dans
l'opinion. Plus un projet
est soutenu par un grand
nombre de citoyens, plus
il est contraignant et
difficile de s’y soustraire.
« Ancrer le mouvement du 21e siècle dans le réel, hors des murs et hors du parti »
Construire collectivement, c’est aussi redistribuer le pouvoir de décision. C’est
s’ouvrir pour construire une majorité culturelle et changer réellement la société.
Dans ce but, nous voulons refonder le statut de « coopérateur ». En signant une
« Charte du coopérateur » et en participant par un micro-don, il leur sera
possible de prendre part aux décisions-clefs du mouvement : candidature aux
présidentielles, participation au gouvernement...
Cette ouverture permettra une légitimité plus forte et une meilleure image de
l'action entreprise par le mouvement.
« Adopter une organisation collective en capacité de convaincre, de
construire une majorité culturelle et de changer réellement la société »
Ancrer le mouvement dans le réel
Le parti écolo lance l'alerte depuis 30 ans. Mais aujourd'hui, il s’est éloigné des
acteurs de terrain de l'Écologie. Les énergies sont disponibles mais les liens
s’étiolent. Nous voulons adapter EELV aux nouvelles formes d'engagement.
Créer un QG virtuel et décloisonner les débats
Le mouvement écologiste a la chance d'avoir
autour de lui des gens qui pensent le présent et
l'avenir, des gens qui expérimentent, des gens qui
se mobilisent, des gens qui agissent dans les
institutions et en dehors.
Pour rénover de fond en comble les pratiques
politiques, il faut un parti capable de faire
participer tout le monde. Nous allons créer un
QG virtuel pour permettre à chacun puisse agir,
au-delà des adhérent-es du parti.
Il permettra d'organiser
des forums de décisions
collaboratives, des
campagnes thématiques
et de soutenir des projets
via le financement
participatif
Du parti pyramide au mouvement de réseaux
Le parti EELV ne semble plus adapté à une époque où les mobilisations, les
projets, les solutions naissent dans les territoires. Les formes d'engagements ont
changé, le temps disponible pour militer varie mais l'envie d'engagement n’a pas
baissé.
L’ambition que nous portons est de
passer d'un parti pyramide classique, où
le "militant de base" et l'échelon local
sont principalement destinés à porter la
parole du parti, à un parti réseau, aux
contours mouvants, capable d'être en
interaction et de représenter une
diversité d'engagements, de luttes et de
projets?
« Adopter une organisation
collective en capacité de
convaincre, de construire une
majorité culturelle et de changer
réellement la société »
Pour y parvenir il nous
faut créer ce que nous
avons appelé un
« Espace commun de
l’Ecologie ». Il se
traduit par l’organisation
de Forums de
l’Ecologie politique et
de « hackings » ouverts
à tous afin de co-
élaborer nos
propositions et de
trouver des solutions
innovantes.
Développer des projets qui changent la vie des citoyens
Les mouvements politiques peuvent avoir un rôle dans l'animation de la vie
sociale. Une tradition a existé à gauche, notamment d'éducation populaire et de
soutien social.
Afin de populariser la
culture écolo, le parti
mettra en place une
« Académie verte », plate
forme numérique
participative proposant des
formations. MOOC, TedX
et autres supports seront à
la libre disposition de tous.
Alimenté par les acteurs de
la transition, cet outil nous
permettra de faire connaître
les retours d'expériences de
nos élus, partenaires et
coopérateurs et d'essaimer
les solutions innovantes.
Créer des « Maisons de l'Ecologie », des lieux de vie et d'échange pour
l'écologie politique
Afin de faire vivre des lieux où vont naître le débat, de nouveaux projets, ou
simplement du lien social, ces « Maisons de l’Ecologie » doivent pouvoir
accueillir la société civile, celle qui lutte, se mobilise et agit. Elles seront
implantées au plus près des acteurs, partout sur le territoire.
Financer le mouvement écolo du XXIème siècle
Les règles du financement public condamnent un parti minoritaire à passer des
alliances avec les grands partis, au risque d'un enfermement. L'indépendance
financière est une condition sine qua non de l'émancipation politique. Pour cela,
de nouveaux outils de financement sont nécessaires.
Élaborer des campagnes de dons
Le seul levier sur lequel nous pouvons vraiment travailler, celui sans plafond,
celui dont la limite est celle de la générosité des citoyens, c’est le don. Or,
d’après les comptes d’EELV, c’est justement ce poste qui est sous-alimenté :
25.000 euros par an seulement!
Un programme de financement et de gouvernance participative
Au XXIème siècle, le financement de l’action politique prendra la forme de
campagnes de don accompagnées d’une méthode d’allocation directe des
ressources par le donateur. Le cadre légal actuel nous permet dès aujourd’hui de
développer des projets et de récolter des fonds destinés à leur réalisation, tout
cela dans le cadre du parti. Grâce à la possibilité de diriger sa donation, le
donateur décide de l'affectation de son don en fonction de projets locaux,
régionaux et nationaux mis en place par le parti.
Allocation directe : le donateur finance et gouverne
Ce mécanisme permet une transparence totale quant au fonctionnement et au
financement du parti. Un argument politique en soi. Bâti sur la confiance, il
permet aussi d’intégrer l’écosystème associatif au périmètre d’action du
mouvement.
Financer des projets locaux pour recréer du lien territorial Le Parti politique ne doit
plus être perçu comme une
structure qui utilise le
citoyen à des fins
électorales. Le
financement direct
permet de territorialiser
l’action du parti et de
développer une
gouvernance horizontale
ascendante, c'est-à-dire
que les choix sont pris
localement en accord avec
les acteurs sur le terrain,
puis remontent vers la
direction du parti. Celui-ci
devient alors un
instrument au service du
citoyen. Et non l’inverse.
Le financement par donation est, en définitive, un moyen pour le citoyen de se
réapproprier la gouvernance de l'appareil politique, dont la fonction est
d'interagir avec les pouvoirs publics et les institutions.
Déprofessionnaliser la vie politique
pour plus de représentativité
Il n’y a pas de diversité, ni de renouvellement dans la vie politique française et
le désamour des citoyens n'en est que plus grand. On retrouve les mêmes
parcours, le même sexe, la même couleur. La classe politique évolue peu et se
maintient longtemps au poste de décision.
La politique ne devrait pas être une carrière La politique représente pour certains, une carrière à part entière. Mais le risque
est grand d'être déconnecté de la réalité après un certain nombre d'années dans la
bulle politique. De plus, à occuper certaines fonctions plusieurs décennies
durant, c'est le renouvellement de la classe politique qui est freiné. Or la société,
elle, n'attend pas !
En la matière, le parti écologiste a su
prendre un temps d'avance en
s'imposant le non-cumul des mandats.
Aujourd'hui, cela est devenu la règle.
Les écologistes peuvent-ils inspirer
des changements dans l'ensemble de
la vie politique, a condition d'être
exemplaires. C'est pourquoi une
« Charte des élu-es écologistes »
devra rappeler à nos représentants
leurs engagements !
Mécénat de compétence : réinventer le parti grâce au mécénat de
compétence
Chaque individu dispose d'un savoir-faire, de compétences, de connaissances.
Afin de valoriser ces fantastiques ressources personnelles dont disposent les
acteurs du changement, le parti lancera un programme de gestion des
compétences.
« Repérer et soutenir les talents pour une transition sociale et économique »
Pour créer une relation de collaboration positive et enrichissante et optimiser les
ressources humaines disponibles au soutien des nombreux projets du
mouvement, les adhérents/coopérateurs/sympathisants volontaires pourront faire
part des compétences qu'ils souhaitent apporter au parti.
Repenser la stratégie et convaincre le plus grand nombre
Si le parti écologiste est dans une situation politique compliquée, l'envie
d'écologie est grandissante dans le pays, en Europe et dans le monde.
Une stratégie sur le court terme pour réinventer EELV
Pour les élections présidentielles, des dynamiques extérieures au parti rendent
la séquence encore plus difficile que d'ordinaire. Nous souhaitons voir le projet
écologiste représenté dans le cadre d'un rassemblement qui nous dépasse.
L'objectif à court terme n'est pas de conquérir le pouvoir, mais de se
reconstruire une image forte, une crédibilité et d'élaborer un programme et des
partenariats solides.
Faire des législatives un temps de réappropriation politique
L'inversion du calendrier électoral, faisant de l'élection présidentielle l'élection
phare de notre système politique, elle a relégué les élections législatives au
second rang.
Pourtant, nous n'avons pas renoncé à
faire des élections de nos
représentants à la chambre basse, un
moment de réappropriation de la vie
politique. Ce scrutin est le point de
départ de notre stratégie d'ancrage
local.
À l’occasion des élections, les régions EELV devront identifier les
circonscriptions-clefs où concentrer les efforts de campagne tout en se
mobilisant partout en France. Pour assurer l’indépendance de notre projet,
l’objectif est donc d’amorcer ou de renforcer les dynamiques de travail avec nos
alliés naturels et les acteurs locaux pour se construire une image forte et
élaborer un programme et des partenariats solides.
Une stratégie sur le long terme à l'échelon local et national
Que ce soit dans les villes ou dans les campagnes, l'écologie est partout ! Le
champ des luttes pour la protection de l'environnement et du bien-être des
uns et des autres peut être ancré quel que soit le territoire à condition d'en
identifier les besoins.
Pour refonder
l'écologie politique,
EELV se doit de
rénover sa stratégie
électorale et
prouver que le
mouvement est
capable de
rassembler et de
gouverner !
Afin d'investir notre énergie et nos espoirs dans des objectifs atteignables et
conserver les acquis, il va falloir se focaliser sur certains territoires. En fonction
des spécificités locales et des besoins des électeurs, il faudra choisir certains
thèmes. Il s'agit de définir le bon ton, tout en étant capable d'assumer une
certaine radicalité pour promouvoir un vrai changement : fin du mythe du plein-
emploi, de la croissance… Place à la démocratie réelle et au vivre ensemble !
Les élections
européennes en 2019
seront l'occasion de
construire une
dynamique positive et rassembleuse, en créant des
partenariats à la fois locaux et internationaux avec
les autres mouvements européens de gauche qui
souhaitent participer à la refondation de l'Europe.
" Maintenant, on fait comme on a dit "
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