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Post on 19-Feb-2018
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OBJETS DÉCO
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Banquette, divan, lit de jour, des structures conçues pour le repos, la réflexion, la rêverie… Esthétique du confort à l’horizontale.PAR ANNE-FRANCE REMY
LE GRAND CHIC
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1/ Paris, en hêtre stratifié et lamelles élastiques, revêtement tissu ou cuir, design Bruno Mathsson, 5 043 !. La Boutique Danoise. 2/ Eyre, structure chêne, revêtement similicuir, 500 !. Habitat. 3/ Flavigny, structure chêne, revêtement tissu, design Jean Prouvé, collection Prouvé Raw, édition limitée 1945, 3 636 !. Vitra. PHOTOGRAPHE : JORMA
MUIJTJENS 4/ Day Bed One, structure chêne, matelas en laine et latex, 2 390 !. Another Country. 5/ Morini, piètement chrome et revêtement cuir, 1 725 !. BoConcept.6/ Banquette Bi, structure en teck, tissu velouté, 1 540 !. Kann Design. 7/ Barcelona, cadre en bois, pieds en acier poli, sangles en cuir, revêtement cuir, design Ludwig Miesvan der Rohe, à partir de 10 632 !. Knoll. 8/ William, structure aluminium et revêtement tissu ou cuir, design Damian Williamson, à partir de 2 500 !. Zanotta.
DES LITS DE REPOS
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OBJETS DÉCO
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1/ Fauteuil bridge équipé d’un astucieux système pour varier la hauteur de l’assise. Structure en chêne, revêtement en Skaï jaune, 300 !. Rien à cirer.2/ Lampe de table FlowerPot en aluminium laqué. Design Verner Panton, 269 !. And Tradition. 3/ Table d’appoint Around en bois. Design ThomasBentzen, 319 !. Muuto. 4/ La chaise Kuskoa a"che un recto en laine et un verso en bois. Design Jean-Louis Iratzoki, 370 !. Alki. 5/ Le canapé Coogeeest inspiré du design des fifties, 1 700 !. Sentou. 6/ Applique Pigeon Light en Plexiglas. Design Ed Carpenter, 98 !. Design de Collection. 7/ Chaise enchêne. Design Sylvain Willenz pour la marque japonaise Karimoku, 700 ! chez FR66. 8/ Bibliothèque sans fond disposant de huit compartiments, deuxtablettes avec butée arrière et un serre-livres, à partir de 1 460 !. USM. 9/ Le buffet FJ-6 à deux portes coulissantes encadré de teck est équipé desix tiroirs assortis à la couleur des portes. Design Finn Juhl, 6 019 !. Galerie Triode et Design Ikonik.
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Le retour des années 1980 se traduit par la résurgence de coloris oubliéscomme le jaune qui opère un come-back détonnant – une couleur jeune quivous met une pêche d’enfer.PAR ANNE-FRANCE REMY
JA(E)UNE
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DESIGN, VOUS AVEZ DIT DESIGN
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Hervé Giaoui, le nouveau président d’Habitat, a demandé au designer PierreFavresse (34 ans) d’en dessiner le futur. En magasin à partir de mars prochain,sa collection printemps-été 2013 forme une offre globale pleine d’un bon sensqui sublime la fonction. PAR GUY-CLAUDE AGBOTON
E n décembre 2011, Pierre Favresse s’est d’abord installé dans son nouveau
studio du faubourg Saint-Antoine avec juste quelques feutres et des feuilles
de papier A4. Première mission : dessiner et développer les collections d’Ha-
bitat. « Quand j’oriente les collections, ça doit rester très ouvert », précise-t-il. La
collection printemps-été 2013, qui sera dévoilée en magasin à partir de mars, a été
travaillée pendant un an, sans corset, avec ses cinq coéquipiers et de concert avec
les chefs de produits d’Habitat, des limiers rompus à la géo-localisation du bon ma-
tériau et des bons fabricants. Toujours soucieux de leur nécessité, Favresse suit tout
le développement des produits. De fait, sa collection n’est pas extravagante. Elle pri-
vilégie l’émotion de l’objet simple en sublimant un peu sa fonction. « Je reste Pierre
Favresse. Si j’ai accepté ce poste, c’est en pensant que mes dessins pouvaient cor-
respondre à l’univers d’Habitat », ajoute-t-il. Sa table Butler en chêne n’a rien de
basique. Protégée du soleil par un auvent qui se range à l’intérieur du plateau, But-
ler devient à l’intérieur un élégant espace de convivialité. « Il faut savoir mettre les
curseurs au bon endroit pour faire dialoguer les matières et les formes », ajoute
Favresse. Même sa carafe Alfie le démontre. Paraison trempée de bleu, elle fait pen-
ser à de la verrerie rare, mais sans le prix premium.
Redonner de la douceur à Habitat
« Rendre la création accessible fait partie des fondamentaux d’Habitat », confirme
son auteur. Pour la bibliothèque Banon, il est parti des cubes de rangements mo-
dulables à succès qu’Habitat avait abandonnés. Il a ajouté à ce meuble bon mar-
ché en placage de chêne des portes en forme de voilage en métal laqué. Léa Pado-
vani et Sebastien Keller, le duo de Pool, lui a aussi dessiné Parasol, une lampe à
poser en métal laqué évoquant l’instrument qu’on a planté cet été sur le sable.
En haut à gauche :
La table Butler est dotée d’un auvent quise range dans sa structure.
En haut à droite :
Pour la bibliothèque Banon, Pierre Favresses’est inspiré des cubes de rangementmodulables, un best-seller historiqued’Habitat.
Ci-dessus :
Pour Pierre Favresse, le but est de faired’Habitat « une marque créative, douce etgénéreuse ».
Habitat : Favresse élu, promesse tenue
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Ci-dessus, de gauche à droite :
Casier Bouteille, canapé Bumpyet lampe à poser Parasol vont renouvelerl’image d’Habitat.
Hervé Giaoui, président du groupeCAFOM, leader de la vente en ligne demobilier dans les Dom-Tom, a racheté ily a un an Habitat Europe (à l’exceptiondu Royaume-Uni et de l’Irlande). Cetentrepreneur et le directeur de la créa-tion qu’il a choisi professent la mêmesoif de design au pays du réel.
Pourquoi Pierre Favresse ?
Il avait compris qu’Habitat n’était pas qu’un
marchand de meubles mais un fabricant de
design. Il m’a dit aussi qu’il se verrait bien des-
siner des vélos. Là, on est déjà en train de pré-
parer des bagages, des produits audio et de
l’électroménager qui ne seront pas vendus
que chez Habitat. Notre ambition, c’est que
dans cinq ans, Pierre Favresse soit un grand
designer. Quand bien même il partirait juste-
ment parce qu’il a atteint ce statut, il reste-
rait à vie l’homme du renouveau d’Habitat.
Qu’est-ce qui va changer chez Habitat ?
On peut très bien imaginer des hôtels Habi-
tat, des bagages Habitat, des parfums d’in-
térieur Habitat, des meubles, des luminai -
res… Nous sommes en train de signer un
accord avec un groupe hollandais qui va dis-
tribuer nos produits, notamment en Austra-
lie, en Nouvelle-Zélande et en Afrique du
Sud. Nous avons toutes les archives Habitat
en dessins que nous allons progressivement
mettre à jour. Vous savez, si Terence Conran
a été anobli, c’est parce qu’il a démocratisé le
design. On va aussi faire venir à nouveau des
produits du Japon.
Pourquoi organiser aux Puces des ventes
permanentes de mobilier chez Habitat vin-
tage ?
Toutes les grandes marques devraient avoir
leur magasin de vintage. Sinon, les faussaires
auront le champ libre pour fabriquer du faux
vintage. Si un produit est très demandé en
vintage, nous pouvons même le rééditer. Plus
la boutique vintage réussira, plus Habitat
s’installera pour l’éternité. Les grands desi -
gners sont éternels !
« Pour moi, Parasol est magique. C’est avec ce type de produit qu’Habitat peut se
démarquer. » Côté sofa et fauteuil, l’œil s’arrête sur les Bumpy aux accotoirs et dos-
siers rebondis comme des savonnettes, le tout tendu de tissu extensible taupe. « Je
voulais redonner de la douceur à Habitat, donner l’envie de caresser les choses »,
commente Favresse. Il veut voir arriver ou revenir chez Habitat les amateurs de de -
sign accessible, les urbains prescripteurs et tous ceux qui recherchent simplement
des objets pratiques. Habitat leur propose de fait tout un univers, outdoor compris.
Les petits objets de la maison sont cette saison bleu, orange et blanc. Même le pa-
nier à bouteilles est sexy, en bleu ou blanc. « Je pense que les gens aiment bien ce
qui est joli, l’élégance des choses », conclut le Jiminy Cricket d’Habitat. Les produits
sortis, le catalogue adoptera le régime Favresse. Ce n’est pas du lifting, c’est juste
du design ! •
BIO EXPRESS
2002 : Ouverture du studio et
bouteille pour La Mediterrannea.
2006-2007 : Fauteuil Whisper
(Bernhardt), montre Neos (Lorenz)
et Sofa lamp avec Héctor Serrano
(Moooi).
2008-2011 : Evénements pour
Tiffany & Co, LVMH, H&M, Roca…
2011 : Chaise haute Ovo (Micuna)
et autoproduction des
tables Welding Wood.
2012 : rétrospective « The Positive
Collide! » pendant la Feria Hábitat
Valencia et branding pour Aston
Martin et Delpozo.
A gauche :
La chaise haute pour bébéOvo (Micuna) est devenuela carte de visite du studioCuldesac.
A droite :
Alberto Martinez (à gauche)et Pepe Garcia, les créateursde Culdesac, autour de la desserte MInimar Mist(Punt Mobles).
Ci-dessous :
Dessinée pour l’horlogeritalien Lorenz, la montreNeos (2006) a reçu unCompasso d’Oro et un Reddot Award, deuxrécompenses prestigieuses.
HAPPY BIRTHDAY
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L’affaire est dans le sacCuldeSac vient de souffler ses dix bougies ! Rencontre à Valence avec le duofondateur de ce studio de design 100 % ambitieux et 0 % chichis.PAR MIKAEL ZIKOS
Dans le décor pavillonnaire d’un quartier populaire de Valence, derrière une
anonyme porte de garage, fourmille en open-space une trentaine de créa-
tifs décontractés derrière leurs Mac. Bienvenue chez CuldeSac ! L’effer-
vescence est palpable à quelques heures de leur rétrospective à La Rambleta, le tout
proche centre culturel. Pepe Garcia et Alberto Martinez sont à la tête de cette pe-
tite famille au nom évoquant leur premier studio situé dans une impasse. Boudant
Londres (où ils ont étudié au RCA) et Barcelone (« trop effervescente »), ils sont re-
venus à leur Valence natale. Après des premiers jets remarqués avec une bouteille
en terre cuite (clin d’œil aux carafes traditionnelles) et une collaboration avec l’his-
torique Lladró, ils étendent vite leur champ d’action pour séduire l’étranger : « Du
design produit et Web à l’architecture d’intérieur, du branding à l’événementiel »,
précise Alberto. Automobile (Aston Martin, Seat…), luxe (LVMH, Swarovski,
Tiffany…) et firmes lifestyle gourmandes (huile d’olive El Poiag, pinceaux pour
Valentine…) ont toqué à leur porte pour leur expertise, union de concepts expéri-
mentaux et d’un style contemporain et international aux lignes pures. « Nous
avons le goût du risque mais nous nous devons de produire des objets commer-
cialement viables avant tout… Et tout sauf hispanisants ! » défend Pepe alors
qu’Alberto confie ses rêves les plus fous : « On pourrait construire une église ?! »
A l’instar de leur montre Neos, lauréate des prestigieux Compasso d’Oro et Red Dot
Award, leurs pièces destinées à l’habitat jouent une partition technique efficace par
l’usage réduit des matériaux : assises racées pour Bernhardt, desserte raffinée chez
Punt Mobles et leur best-seller, une chaise pour bébé en kit. Le tout, sans céder aux
sirènes du green : « Nous ne sommes pas intéressés par l’éco-design, cher à pro-
duire et encore renié par la majorité des entreprises. » A trois employés par
projet et à hauteur de cinq livraisons par an, CuldeSac carbure global, au carburant
smile et au discours sans plomb : « Nous gagnons peu de royalties mais la bonne
tenue des relations au sein de la boîte est ce qui nous rend heureux et permet l’au-
tocritique. » La bonne recette pour rouler encore longtemps. •www.culdesac.es
De haut en bas :
Le luminaire Field a gagné l’enthousiasme du jury des Audi Talents Awards 2011.Arnaud, lampe vide-poche (Cinna). Ring, sculpture installée place Vendôme à Paris.
Révélation design des Audi Talents Awards 2011 qui ré-compensèrent son luminaire Field, Arnaud Lapierre reven-dique une certaine liberté de création. Une autonomieassumée qui n’empêche pas le jeune homme de fourmillerde projets. Si Field illumine désormais le catalogue de PetiteFriture, c’est en architecture d’intérieur qu’Arnaud pourraitprochainement briller.PAR PIERRE LESIEUR
Plus inspiré par Pierre Soulages que par Philippe Starck,
Arnaud Lapierre n’hésite pas à marcher en dehors des
clous. « J’essaye de ne pas me focaliser sur l’univers
du design, de rester en dehors de ce vase clos », avoue-t-il.
Préférant s’intéresser à l’art contemporain, au cinéma ou à la
photo qu’à sa place parmi ses pairs, il confesse tout de même
apprécier le travail de certains d’entre eux comme les frères
Bouroullec, Benjamin Graindorge ou encore Konstantin Grcic.
Le discours est d’ailleurs à l’image du parcours du jeune homme,
éclectique. Enfant, ce n’était déjà pas les objets qui captivaient le
petit garçon, mais leur histoire : « Ma première fascination était
pour les objets anciens. Avant de m’initier au design à l’ENSCI,
j’ai d’abord étudié l’archéologie à la Sorbonne. »
Après ses études, Arnaud décroche un poste de responsable de-
signer chez Jean Nouvel avec qui il partage le goût de la narration
et du contexte. Pendant quatre ans, il y suivra des projets d’édi -
tion de mobilier pour Molteni ou Poltrona Frau.
En 2011, Arnaud reprend son indépendance en se consacrant à
son propre studio de création. Depuis son domicile parisien, le
jeune homme multiplie les projets. Collaborant avec Cinna pour
qui il crée Arnaud, une superbe lampe vide-poche très graphique,
exposant dans des galeries telles que Triode ou Maat il y a
quelques mois, sa sculpture Ring – un énorme cylindre composé
de miroirs – destructure la place Vendôme à Paris. « J’aime les ob-
jets en deux temps : perception et utilisation, explique-t-il, quand
il faut que l’utilisateur mette du sien pour comprendre l’objet. »
Dernièrement, Arnaud a ajouté la corde de l’architecture d’in-
térieur à son arc. Outre des appartements et une pâtisserie à Pa-
ris, il travaille sur un projet de station de métro londonienne,
complètement automatisée et fonctionnant grâce à l’énergie so-
laire. Dès février, sa lampe Field sera éditée par Petite Friture.
« C’est un objet qui marque un tournant dans mon expression
de designer. On reste dans la notion d’usage, mais aussi de
contemplation. » •
Arnaud Lapierre,électron libre
JEUNE DESIGNER
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©BERTH
IER
Y’a pas le feu au lac prépare son aveniren douceur
Née sur les terres jurassiennes, la jeune maison d’édition propose une ligne deproduits simples et ludiques en s’appuyant sur un savoir-faire local qu’ellecontribue à préserver. Ou comment faire d’un pur produit du terroir l’expres-sion même de la modernité.PAR OLIVIER WACHÉ
Al’heure où le « made in France » tend à devenir LA formule qui fait vendre,
Y’a pas le feu au lac en possède tous les atouts. La jeune entreprise est née
au milieu des bois, sur les terres fertiles du Jura, de la rencontre de Gré-
gory et Marie Bodel, tourneurs-tabletiers, avec le designer FX Balléry. « C’est no-
tre conseiller financier qui a eu l’idée de nous mettre en contact », explique Gré-
gory Bodel. Pour ne pas être qu’une maison d’édition de plus, le couple choisit un
positionnement précis : l’artisanat local et le bois, pour développer une offre d’ob-
jets de décoration et de petit mobilier design. Au printemps 2010, la rencontre avec
FX Balléry fait mouche : le designer, lui aussi originaire de la région, partage les
mêmes envies. Si bien que contrairement à son nom, Y’a pas le feu au lac démarre
sur les chapeaux de roue. FX Balléry dessine les objets et s’entoure de designers
rencontrés au Royal College of Art de Londres où il a étudié, comme Ed Carpenter,
André Klauser ou Laurens Van Wieringen. Il complète l’équipe en sollicitant Alis-
sia Melka-Teichroew (by AMT), Adrien Haas et Véronique Maire. Grégory Bodel s’oc-
cupe de la gérance, supervise la production, la logistique et les achats ; Marie pi-
lote le back-office. « En quelques mois, un premier catalogue a vu le jour, et deux
ont suffi pour le prototypage des produits », se souvient Grégory Bodel. Y’a pas le
feu au lac naît juridiquement en décembre 2010 et le lancement officiel s’effectue
trente jours plus tard, lors du salon Maison & Objet de janvier 2011.
Un accord gagnant-gagnant
L’offre rencontre immédiatement son public. Les objets séduisent par leur fraîcheur,
leurs formes ludiques, comme « Perrette », une série de contenants évoquant les
pots au lait d’antan, ou « Kart », une collection de plats à roulettes… Mais aussi
pour leur « vernis » écolo. « Cet aspect durable a séduit les consommateurs et les
revendeurs, estime Grégory Bodel. Tout est fait main, les matériaux sont locaux,
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ÉCO-DÉCO
nos fournisseurs sont à moins d’un kilomètre à la ronde. » Si la maison d’édition
revendique son côté traditionnel et artisanal, elle cache une autre spécificité.
« Nous nous appuyons sur un partenaire principal qui réalise 90 % de nos pro-
duits », explique le gérant. Un pari dangereux ? Plutôt une façon d’assurer un ave-
nir commun dans un accord gagnant-gagnant. Car le prestataire en question est
AS’BOIS, l’entreprise de tournerie-tabletterie des parents de Marie, qu’elle et Gré-
gory devraient reprendre dans quelques années. La décision de créer Y’a pas le feu
au lac a d’ailleurs été mûrie en famille. « Faire d’AS’BOIS notre principal fournis-
seur, c’est à la fois compter sur leur savoir-faire et limiter les coûts puisque nous
n’avons pas eu à investir dans le matériel, explique Grégory. Pour eux, c’est l’as-
surance d’un chiffre d’affaires additionnel, car Y’a pas le feu au lac représente déjà
15 % de leur activité. »
Progression mesurée
En limitant ses frais de fonctionnement, l’éditeur peut se concentrer sur d’autres as-
pects, comme la communication, véritable nerf de la guerre. Avec les salons, impor-
tants pour s’assurer une notoriété, ce budget représentait en 2012 pas moins de 10 %
du chiffre d’affaires. Mais le jeu en vaut la chandelle. Ces rendez-vous permettent à
la maison d’édition de se faire connaître du grand public, mais surtout des profes-
sionnels et distributeurs français et étrangers. Conséquence directe, elle réussit à ex-
porter 60 % de sa production en Europe, mais aussi vers la Chine, le Japon, la Co-
rée… Sa présence sur le salon de Milan en avril dernier lui a ainsi permis de
décrocher un contrat de distribution avec Neo-Utility pour les Etats-Unis. En France,
l’offre se retrouve dans des points de vente haut de gamme parisiens (Printemps,
Home autour du Monde, Le Bon Marché), dans des boutiques phares de province et
sur Internet avec des sites à forte notoriété comme Madeindesign.com. Cette approche
à la fois prudente et raisonnée a pourtant entraîné une progression spectaculaire du
chiffre d’affaires de Y’a pas le feu au lac. De 47 000 ! sur le premier exercice (9 mois),
il est passé à 210 000 ! en 2012. « Nous allons atteindre l’équilibre, indique Grégory,
avec un premier objectif fixé à 300 000 ! cette année, puis à 500 000 !. » Dans les
prochains mois, d’autres designers viendront apporter leur contribution, comme l’ont
fait récemment Axel Delbrayère et Godefroy de Virieu, diplômés de l’ENSCI. Tout en
conservant la même typologie de produits, l’éditeur devrait évoluer vers le petit mo-
bilier, « sans viser le gros meuble ou la chaiserie, qui ne sont pas notre domaine ».
Une progression à pas comptés, à l’image de la marque. •
IDEAT 101
Page de gauche, en haut :
Fruit Boom est une coupe à fruits dessinée par Laurens Van Wieringen.
En bas :
Les boîtes gigognes Matriochkacréées par André Klauser.
Ci-contre, de gauche à droite :
Le designer FX Balléry est à l’origine de PIK et du bougeoir Les Perles XXL.Tous ces produits sont réalisés en acier, en hêtre, laqué ou non.
En bas :
Grégory Bodel, gérant de Y’a pas le feu au lac.
Y’A PAS LE FEU AU LAC, C.A. :
2011
47 000 € (9 mois d’exercice).
2012
210 000 €.
2013 (objectif)
300 000 €.
60 % à l’export
(Europe, Asie, Etats-Unis),
40 % en France.
LIGNES DE DÉMARCATION :le charme discret de l’appareil chic
Pourquoi avoir créé Lignes de démarcation ?
Didier Delpiroux : Mon père et moi avons tou-
jours eu l’idée d’éditer d’autres designers que
Serge Mouille. Notre rencontre avec Michel Buf-
fet et le début de Lignes de démarcation sont
concomitants. D’autres designers seront ensuite
édités, comme François Azambourg.
Pourquoi Michel Buffet ?
Ses créations sont contemporaines de celles de
Serge Mouille. Dans les deux cas, c’est la même intransigeance, la
même recherche d’épure et le même style. Prenez le lampadaire tri-
pode B211 de Michel Buffet, avec ses deux mâts et sa coupole, c’est
proche de notre travail.
Peu de matériaux, peu d’effets, c’est ça le style Buffet ?
Oui, d’ailleurs j’aime assez sa façon un rien surannée de parler d’« ap-
pareils d’éclairage ».
Il relativise ainsi la tendance arty de certains luminaires…
Oui, il donne plutôt dans le très concret. S’il fait des luminaires
blancs, c’est parce qu’à l’inverse de Serge Mouille qui préférait que les
lampes soient noires et graphiques, il joue plutôt sur l’idée du lumi-
naire vecteur de lumière. Il ne se focalise pas sur l’objet.
Impossible d’imaginer ces lampes en couleur ?
A la demande de Michel, nous n’éditons que du blanc. Le lampadaire
B211 n’a été édité à l’origine qu’en blanc. Si vous le trouvez en cou-
leur, c’est qu’il a été repeint ou que c’est un faux.
Les lampes de Michel Buffet sont-elles vendues en édition limitée
ou à la commande ?
A la commande. Ce n’est que du travail artisanal. Quelqu’un d’autre
pourrait le faire, mais aurait-il respecté scrupuleusement la démarche
de Michel Buffet ? Il est venu au moins dix fois à l’atelier pour assu-
rer la direction artistique et technique de ses créations.
Qu’apporte le design des fifties aujourd’hui ?
On pourrait croire que les lampes de Michel Buffet ont été dessinées
l’année dernière. Quand mon père et moi les avons vues, on ne s’est
pas posé de questions. C’est un coup de cœur… et une chance !
Michel Buffet a écrit tout un livre sur son parcours, de ses luminaires
au Concorde. Le fait d’être à peu près de la même génération,
Claude Delpiroux, cela a-t-il aussi joué pour vous ?
Claude Delpiroux : Lui et moi sommes nés le même jour… de la
même année : le 1er novembre 1931 ! C’est un hasard incroyable. Nous
avons donc en commun, indépendamment d’un certain esprit pour
produire des lampes, des tas de souvenirs. •
102 IDEAT
RENCONTRE
Lignes de démarcation, nouvel éditeur de luminaires, vient d’être lancé par Claude et Didier Delpiroux, père et fils à la têtede l’atelier qui produit les lampes cultes du designer Serge Mouille. Leur nouveau label démarre avec les magnifiques ré-éditions de quatre luminaires fifties de Michel Buffet. Eclairage, côté éditeur. PROPOS RECUEILLIS PAR GUY-CLAUDE AGBOTON / PHOTOS FRANK KAPPA
Michel Buffet, dans quel contexte sont nées ces quatre lampes au-
jourd’hui rééditées ?
J’étais encore à l’école et je commençais alors à travailler avec les rares
personnes qui tournaient autour du contemporain. J’avais d’abord
imaginé le lampadaire en pensant le produire moi-même. C’était in-
fernal… Par ma mère, acheteuse pour un grand magasin parisien, j’ai
connu l’éditeur Robert Mathieu qui l’a produit en 1952. Les trois au-
tres ont été éditées ensuite par Luminalite.
Les matériaux étaient-ils les mêmes qu’aujourd’hui ?
Pratiquement. J’utilisais du métal laqué, de l’acier ou de l’aluminium,
comme pour le lampadaire. Pour la lampe à poser près de la télévision
(B201), j’ai utilisé du Rhodoïd, abandonné ensuite pour des raisons de
sécurité. On est donc passé au Lexan, le Celluloïd des petits canards
de bain de votre enfance.
Pourquoi des lampes uniquement blanches ?
Parce que c’est la couleur la plus proche de la lumière et je voulais
jouer avec l’ombre et la lumière. La plupart de mes appareils misent
sur la lumière indirecte. Pour moi, un appareil d’éclairage, c’est un ou-
til utile. A partir du moment où il est allumé, son but est d’éclairer.
Eteint, il disparaît dans l’habitat. C’est un objet technique, mais qui
ne doit pas en avoir l’air.
Vous êtes partisan du design e!cace…
Aujourd’hui, le terme même de design est galvaudé. Avant, quand
vous disiez que vous faisiez du de -
sign, on vous regardait comme si
vous tombiez de la Lune. Au-
jourd’hui, la coqueluche populaire
s’est emparée de ce mot. J’oserais à
peine dire que j’ai fait du design
(rires) !
Quelle serait, selon vous, la défini-
tion la plus juste du design ?
Celle de Tomás Maldonado, du International Council of Societies of
Industrial Design : « Le design est une activité créatrice dont le but est
de déterminer les qualités formelles des objets produits industrielle-
ment. Par qualité formelle, on ne doit pas seulement entendre les qua-
lités extérieures, mais les relations structurelles et fonctionnelles qui font
de l’objet une unité cohérente. »
N’y a-t-il que chez Lignes de démarcation que l’on pouvait éditer ces
lampes comme vous le vouliez ?
Tout est fortuit dans cette rencontre. Une cinéaste, Danielle Schir-
man, faisait un film sur le Concorde. J’avais des souvenirs et du ma-
tériau. Elle a vu chez moi des appareils d’éclairage que j’avais gardés.
Elle me parlait de l’intérêt de les rééditer. Et quand elle a fait un film
sur les lampes noires de Serge Mouille et rencontré les Delpiroux, elle
s’en est souvenue. Pour la suite, on verra après, j’ai encore dans mes
cartons plein de projets qui n’ont pas été réédités. •
IDEAT 103
De gauche à droite : lampadaire B211 (1952), applique B206 (1953), lampe orientable B203 (1954) et lampe à poser B201 (1953). En bas à gauche : Claude et Didier Delpiroux,éditeurs de Serge Mouille et Michel Buffet. Ci-contre : Le designer Michel Buffet.
© D
IDIE
R D
ELPIR
OU
X
A 81 ans, le designer Michel Buffet a vécu des pans entiers de la gran de époque du design français, aux côtés de RaymondLoewy pour l’intérieur du Concorde. Il a assuré la direction artistique de la réédition de ses quatre lampes.
ARRÊT SUR MARQUE
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Des formes essentielles, des produits durables, une multitude de finitions et decouleurs… Pedrali n’en finit plus d’étoffer son catalogue ni de multiplier lescollaborations avec de talentueux designers. Un succès florissant qui n’em-pêche pas cette entreprise italienne de mobilier pour le bureau et la maison deconserver un éternel esprit de famille.PAR PIERRE LESIEUR
Si l’Italie est une terre de design, c’est aussi un pays où le sens de la famille
compte énormément. En 2007, une étude européenne révélait ainsi que
93 % des entreprises italiennes étaient familiales quand la France culmi-
nait à seulement 60 %. Loin de faire exception à cette règle culturelle, l’histoire de
Pedrali, une entreprise d’ameublement de la région de Bergame, est indissociable
de la famille de son fondateur homonyme, Mario Pedrali. C’est en 1963 que tout dé-
marre, quand cet artisan commence à travailler le métal pour créer des chaises et
des tables. Faisant de ce matériau sa première spécialité, l’homme s’associe un peu
plus tard avec l’architecte Luigi Vietti. Cette collaboration se traduit par le déve-
loppement progressif du catalogue Pedrali. A la fin des années 1990, l’entreprise
prend un virage stratégique avec l’arrivée aux commandes des deux enfants de Ma-
rio. Monica devient responsable marketing et Giuseppe s’occupe de la production
et du développement des nouveaux produits. « Nous avons commencé par ajouter
la production de matériaux plastique à celle du métal, se souvient Monica, mais
c’est au début des années 2000 que nous avons apporté une vraie valeur émo-
tionnelle à nos collections en débutant les collaborations avec des de-
signers indépendants comme Claudio Dondoli ou Marco Pocci. » Cette dynamique
va conduire l’entreprise à créer en 2006 la filiale Pedrali Lab, spécialisée dans le
développement, l’ingénierie et la production de sièges design en bois. Et en 2009,
la collection Pedrali s’étend aux luminaires en proposant des modèles adaptés à l’in-
térieur comme à l’extérieur.
Cette politique d’expansion va conduire l’entreprise à s’exporter à travers le mon -
de. Aujourd’hui représentée dans 99 pays, Pedrali réalise 80 % de son chiffre d’af-
faires à l’étranger malgré une production 100 % italienne. « Nous développons et
réalisons nos meubles dans nos établissements de Bergame et Udine, mais notre
processus de conception mêle l’exigence de l’ingénierie de l’entreprise au génie
créatif de designers de renommée internationale », précise Monica. Si l’essentiel
En haut :
Croquis préparatoire pour le stand dePedrali à la dernière Fiera de Milan pensépar les architectes Migliore+Servetto.
Ci-dessus :
Chaise Malmö de Michele Cazzaniga,Simone Mandelli et Antonio Pagliarulo.
Ci-dessous :
Chaise Frida d’Odoardo Fioravanti.
Le monde de Pedrali
IDEAT 105
de ses créateurs sont italiens, l’entreprise enregistre à son palmarès quelques fi-
gures étrangères comme le Français Marc Sadler ou l’Argentin Jorge Pensi. « Cer-
taines collaborations durent depuis des années, poursuit-elle, mais elles sont tou-
jours le fruit d’un partage d’idées et de méthodes de travail communes. »
Dernières-nées de ces fructueuses collaborations externes, Pedrali a sollicité en
2012 le trio Michele Cazzaniga, Simone Mandelli et Antonio Pagliarulo (photo) qui
signent la collection « Malmö », ainsi que les frères Toso pour la gamme de tables
« Ikon ». « “Malmö” est née d’une excursion imaginaire sur les rives d’un lac de
Scandinavie, décrypte Monica. De cette expérience, cette collection composée
d’une chaise, d’un fauteuil et d’une table, conserve la saveur du bois qui réchauffe
l’atmosphère. Quant aux tables indoor et outdoor “Ikon”, elles parlent le langage
de l’architecture avec leur ligne aussi simple que forte. » Les collaborations ex-
ternes et ponctuelles ne sont pas les seuls procédés créatifs de Pedrali qui compte
également une équipe de concepteurs internes. Elle signe cette année une autre nou-
veauté du catalogue de l’entreprise, la table Arki. « Il s’agit d’une table linéaire et
rigoureuse dans son concept, mais polyvalente par son adaptation aux diffé-
rentes situations, un peu comme les meilleurs architectes d’aujourd’hui ! »,
s’amuse Monica.
Famille nombreuse, famille heureuse !
En à peine un demi-siècle, Pedrali est devenu un fabricant reconnu au niveau inter-
national dans le secteur de l’ameublement. Très concernée par l’image véhiculée par
l’entreprise fondée par son père, la jeune femme désigne la chaise Frida comme la
pièce la plus emblématique du catalogue : « Combinaison parfaite de technologie et
de design, elle explore des nouvelles possibilités dans le façonnage du bois tout en
gardant une esthétique dynamique pour une chaise en bois. » Récompensée du
XXIIe Compasso d’oro en 2011, Frida est devenue la vitrine d’une famille de meubles
en pleine expansion, à l’image de la famille Pedrali qui comptera un nouveau des-
igner surprise parmi ses collaborateurs dès cette année. « Je ne peux pas encore vous
donner son nom, mais je peux vous dire qu’il est français ! » Souhaitons-lui d’avance
la bienvenue dans l’une des grandes familles du mobilier italien. •www.pedrali.it
PEDRALI EN 5 DATES
1963 Naissance de l’entreprise.
1988 Première participation au
Salon du meuble de Milan.
2001 Début des collaborations
avec des designers indépendants.
2011 La chaise Frida reçoit le
Compasso d’oro.
2013 50e anniversaire.
PEDRALI EN 5 CHIFFRES
49 977 produits figurent
aujourd’hui au catalogue Pedrali.
99 pays proposent la marque.
171 personnes sont employées
par l’entreprise.
55 000 m2 d’établissements
dans le monde.
22 % de croissance annuelle
moyenne.
A gauche : Le stand Pedrali lors de la dernière Fiera milanaise. A droite : Assemblage graphique de chaises et fauteuils Pedrali. En bas : Les designers Michele Cazzaniga,Simone Mandelli et Antonio Pagliarulo, auteurs de la chaise Malmö pensée comme « une excursion imaginaire sur les rives d’un lac de Scandinavie ».
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HAPPY BIRTHDAY
106 IDEAT
Des chaises et des hommes, mais aussi des matériaux, une région, des ou-tils spécifiques, une identité de marque, un esprit d’ouverture, de service etd’adaptation. Calligaris, voilà quatre-vingt-dix ans que ça dure.PAR MARIE GODFRAIN
L’histoire de Calligaris commence en 1923, dans le Nord-Est de l’Italie et sous
le signe du bois. Antonio Calligaris crée son entreprise à Manzano, dans la
région du Frioul, très riche en matières premières, puisqu’elle est proche
à la fois des zones de production de bois des montagnes et de la paille des lagunes.
Ce premier atelier est alors exclusivement dédié à la production de chaises en bois…
Quatre-vingt-dix ans plus tard, Calligaris est une entreprise présente dans 69 pays
dont les valeurs phares sont la fiabilité et l’ingéniosité, synthétisées au sein de la
signature « Italian Smart Design ». Le produit n’est plus simplement beau et bien
fait, mais il est aussi modulable, déclinable, ergonomique et imaginé pour simpli-
fier la vie au quotidien. Alessandro Calligaris, petit-fils du fondateur et président du
groupe, nous raconte l’histoire d’une réussite.
Calligaris va fêter ses 90 ans cette année. Comment expliquez-vous sa longévité ?
Au fil des années, Calligaris a créé des objets séduisants par leur modernité et leur ergo-
nomie. Son savoir-faire s’exprime dans la conception et la production de mécanismes d’ou-
verture pour ses meubles, mais aussi dans l’emploi de nouveaux matériaux, comme le po-
lycarbonate, souvent utilisés en complément de matières plus classiques comme le bois
ou le métal.
Comment l’entreprise s’est-elle adaptée durant ces années ?
En résumé, nous avons évolué au rythme de la révolution industrielle, en nous dévelop-
pant à l’international et en restructurant l’entreprise. Plus précisément, en 1950, lorsque
Romeo, le fils du fondateur, a repris la gestion de l’usine, il a fait passer les systèmes de
Calligaris, nonagénaire encore très vert
IDEAT 107
production de l’artisanat à l’industrie (avec notamment l’introduction d’une machine au-
tomatique pour le paillage des chaises en 1960). Parallèlement, Calligaris a commencé à
élargir son offre avec la production de tables destinées aux fabricants de cuisines, séjours
et chambres. En 1966, Romeo a cédé la gestion de l’activité à mon frère et à moi. A cette
époque, nous avons surtout travaillé sur la création d’une identité de marque. Au cours
des années 1970, nous avons lancé notre premier catalogue et nous nous sommes ouverts
à l’international. A partir des années 1980, nous avons élargi notre offre avec l’introduc-
tion de meubles, lits, canapés, objets, luminaires. Après une première période de vente
indirecte par le biais des grossistes et de production pour des tiers, la marque a développé
son propre réseau de vente.
Quels sont vos best-sellers ?
Parmi nos meilleures ventes, nous comptons la table Orbital designée par Pininfarina
(2011), les tables Airport, Omnia et Baron, les chaises Basil, Parisienne, Cream, Bloom et Skin.
Ces deux dernières ont été présentées au Salon du meuble de Milan 2012.
La France semble être un marché qui compte beaucoup pour vous…
Deuxième marché derrière l’Italie et devant les Etat-Unis, la France est le nouvel eldo-
rado de Calligaris. D’ailleurs, 2012 a été une année résolument française pour la marque :
après une collaboration d’envergure avec le Palais de Tokyo pour l’ameublement de tous
les espaces publics du musée, la marque a ouvert en juin dernier son premier flagship-
store parisien au cœur du triangle d’or du design, rue du Bac. Nous visons le doublement
du nombre de points de vente d’ici trois ans, exclusivement sous forme de contrats de
partenariat.
Comment travaillez-vous avec les designers : sont-ils intégrés ou indépendants ?
La majorité des produits Calligaris sont réalisés en collaboration avec de nombreux de-
signers extérieurs à la marque, mais qui connaissent parfaitement nos exigences. Nous tra-
vaillons souvent avec des jeunes designers puisque nous souhaitons valoriser les jeunes
talents. Le « Design Department » de Calligaris est composé de quatre personnes qui coor-
donnent les designers extérieurs et conçoivent avec eux les nouveautés, qui sont ensuite
mises en production industrielle par le département Recherche & Développement. •
Ci-contre :
Les chaises Basil et la table Baron.
Page de gauche :
Alessandro Calligaris.
Page de gauche, de gauche à droite :
Les chaises Cream et Bloom.
CALLIGARIS EN CHIFFRES
• Le CA 2011 : 141 M!.
• En 2011, l’export représentait
57 % du CA.
• Prévisions pour 2013 : 65 % du
CA à l’export et 35 % en Italie.
• Le groupe Calligaris emploie
600 personnes dans le monde.
• Les meubles Calligaris sont
commercialisés dans 69 pays.
• Le catalogue inclut plus de
800 modèles, avec
7 000 déclinaisons de produits.
• En France, Calligaris est présent
dans 51 points de vente. Un
magasin vient d’ouvrir à Marseille,
rue Grignan, ce qui porte à 11 le
total des enseignes en nom propre
en France (Paris, Lyon, Besançon,
Tarbes, Saint-Etienne…).
• 2 flagship-stores : à Milan (2008)
et Paris, rue du Bac (2012, photo).
• Depuis 2007, le fond privé
L Capital (Groupe LVMH) a investi à
hauteur de 40 % dans le capital du
groupe Calligaris S.p.A. Le restant
appartient à la famille Calligaris.
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Fran
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Extravaganza18-22 JAN. 2013PARIS NORD VILLEPINTEwww.scenesdinterieur.net Le salon des grandes griffes internationales de la décoSalon réservé aux professionnelsThe trade show for the major international brands in decorationTrade onlyDepuis la France Tél. 08 11 04 00 96 (prix d’un appel local)From outside of France Tel. +33 (0)1 76 21 18 39maison-objet@badgeonline.net
RÉTROVISION
IDEAT 109
Beaucoup de gens pensent que Cinna est une marque italienne et pourtant, c’est certainement l’une desmarques les plus représentatives de la vraie création française, une marque 100 % française qui fabriqueen France. Petite sœur anticonventionnelle de Ligne Roset depuis 1975, elle connaît ses classiques surle bout des doigts – comme son nom inspiré de la pièce de Corneille le laisse deviner. Enfin une marquequi soutient activement la nouvelle génération de jeunes talents repérés avec flair et passion par soncharismatique DG Michel Roset, militant incontestable du « good design ». PAR ANNE-FRANCE BERTHELON
French Touch
RÉTROVISION
110 IDEAT
Souvent surnommé le Petit Prince du design français, Noé
Duchaufour-Lawrance ne pouvait qu’emboîter le pas, à
sa manière, à Antoine de Saint-Exupéry. C’est d’ailleurs
en puisant dans les souvenirs de l’année où il habitait, étudiant,
non pas en plein Sahara, mais dans un cabanon de pécheur sur
une plage près de Rabat, qu’il a trouvé l’inspiration pour
Ottoman. Cette série de sièges est constituée d’un canapé 2 et
3 places, d’un fauteuil et d’un pouf, tous édités par Cinna en
2010. Initialement dessiné pour l’hôtel W qui devait ouvrir à
Marrakech, Ottoman est une transposition du pouf oriental dans
l’archétype du sofa en mousse version Cinna. Une ode au bien-
être au ras du sol qui colle aussi bien à l’art de vivre tradition-
nel à la marocaine qu’à l’anticonformisme fondateur de Cinna.
Avec quelques bonus tout de même : « J’avais commencé à des-
siner le fauteuil en me disant que ce qui manque à un pouf, c’est
un dossier », raconte Noé. Loin de se limiter à une simple pos-
ture narrative évocatrice des motifs mauresques, le matelassage
en étoile sert la cause du duo tenue/moelleux. D’autant qu’« avec
la mousse, on s’affranchit de la structure. J’ai vraiment profité
de l’expertise Roset/Cinna en ce domaine », poursuit-il. On dé-
nombre pas moins de cinq densités différentes pour l’assise, le
dossier, la base… Un patchwork technique ultrasophistiqué au
service du confort, une vertu jamais négociable chez Cinna. Cette
famille de sièges faussement informels, proposés en monochrome
ou en bicolore, en monomatière ou en mix résille/drap, n’aurait
pas pu s’inviter dans nos intérieurs sans la détermination de
Michel Roset. Noé explique : « Lorsque le projet du W s’est arrêté
en plein vol avec la crise de 2008, Michel Roset a eu envie de
poursuivre et d’éditer Ottoman. » Ce qui démontre au passage
combien la porosité contract/particuliers est aujourd’hui plus
forte que jamais. Et ce n’est pas Noé Duchaufour-Lawrance qui,
très tôt, a su se frotter avec succès au « design d’hospitalité »
(l’aménagement du restaurant Sketch à Londres, du Ciel de
Paris au 56e étage de la tour Montparnasse ou du tout nouveau
Megu au sein de l’hôtel Alpina à Gstaad) qui dira le contraire.
Pour ce dernier projet, le dialogue fertile avec Cinna a été réac-
tivé et IDEAT peut même vous dévoiler que le petit fauteuil
développé pour le Megu sera introduit en version encore plus
japonisante, « avec quatre coussins en amande aux formes sa-
vonnées » au salon Maison & Objet le 18 janvier.
OTTOMANde Noé Duchaufour-Lawrance
IDEAT 111
À PARTIR DE 1 983 ! POUR LE CANAPÉ, 1 187 ! POUR LE FAUTEUIL ET 709 ! POUR LE POUF.
2 0 1 0
RÉTROVISION
112 IDEAT
Ce Cabinet, titre à la connotation délicieusement rétro,
synthétise le projet de diplôme 2010 de Philippine Dutto
à l’ENSCI. Aujourd’hui discrètement installée à Toul
(Meurthe-et-Moselle), la jeune designer avait choisi de s’intéres-
ser aux « objets propices à l’étude ». Encouragée par ses deux di-
recteurs de projet, Inga Sempé et Gilles Belley, elle avait notam-
ment imaginé « un fauteuil d’arbitre de tennis permettant de
prendre de la hauteur pour échanger des points de vue, deux
lampes, une étagère et un secrétaire. » Résultat ? Les félicitations
du jury et une nomination aux Audi Design Awards 2011 où elle
rencontre Michel Roset, membre du jury en perpétuelle quête de
jeunes talents. Un mois plus tard, il lui demande les plans de son
néo-secrétaire aux rangements aussi malins que multiples. Re-
baptisé La Secrète, ce parfait exemple de « smart design » est
édité par Cinna depuis 2012 en MDF et plaqué noyer avec un piè-
tement en noyer massif. Un vrai travelling avant pour cette
inconditionnelle de James Bond et de Jacques Tati ! « Depuis tou-
jours, je suis impressionnée par ces films car il y existe une vraie
réflexion sur les objets – pas seulement des gadgets – qui béné-
ficient d’un traitement presque chorégraphique. Un petit détail
qui me tient à cœur et qui peut évoquer plus clairement le lien
avec Jacques Tati ? Le cale-pied de La Secrète est un trapèze qui
balance ou fixe les pieds de l’utilisateur, selon son envie… » Mais
pourquoi un secrétaire et pas un bureau ? « D’une part, précise
Philippine, parce que j’ai été élevée par des ébénistes et que je
reste émerveillée par tous ces vieux meubles. Ce qui m’intéresse
n’est pas de bloquer sur l’ancien mais de trouver un pont avec
aujourd’hui. » D’autre part, parce que l’usage n’est pas le même.
Si La Secrète peut accueillir un ordinateur portable de 17 pouces,
« on peut aussi juste venir y écrire un courrier. C’est un meuble
qui est vraiment conçu pour travailler debout, comme dans un
bar où on gribouille. » Sans oublier le fameux compartiment se-
cret, sans lequel un secrétaire ne serait pas vraiment un secré-
taire. A défaut d’en comporter un authentique (trop compliqué à
fabriquer), La Secrète invite crânement à ranger, voire dissimu-
ler des objets dans ses différents recoins. Le câble d’alimentation
pour ordinateur portable est ainsi mis hors champ dans le volume
fermé à l’arrière gauche, tandis qu’une bannette coulissante se
déplace, même quand le meuble est fermé. « Rien, c’est toujours
bien ! » conclut, convaincue, Philippine Dutto.
LA SECRÈTEde Philippine Dutto
RÉTROVISION
IDEAT 113
PRIX : 2 982 !
2 0 1 2
IDEAT 113
RÉTROVISION
114 IDEAT
Avec son abat-jour surdimensionné (sa taille : 1,88 m !), sa
silhouette graphique (qui ne déparerait pas dans une
bande-annonce des studios Pixar) et son ruban de 492
LEDs qui génèrent une lumière douce et diffuse, le lampadaire
Peye (en hommage à Popeye et à ses épinards) occupe une place
singulière, à la fois dans le paysage domestique et dans le monde
du design français, probablement l’un des luminaires les plus
créatifs du moment. Fruit d’une première collaboration entre
Cinna et le collectif stéphanois Numéro 111, Peye est une dé-
monstration de la pensée « out of the box » qui caractérise Michel
Roset et les marques du groupe qu’il pilote. Le message est sans
équivoque : il n’y a pas que Paris, Londres ou Eindhoven qui
soient des viviers de jeunes talents. A l’heure où le Louvre s’offre
une antenne hautement désirable à Lens, il était temps ! « La
Biennale de Saint-Etienne nous a beaucoup aidés », affirment So-
phie Françon, Jennifer Julien et Grégory Peyrache (soit 1+1+1 =
Numéro 111). Il est vrai que leur exposition « Le Quatrième Mur »
était l’un des événements du off qui avaient généré le plus de buzz
en 2010. Leur coup de génie était aussi un coup de cœur : convier
deux de leurs ex-professeurs (Eric Jourdan et François Bauchet,
tous deux édités chez Cinna et Ligne Roset) à exposer avec eux.
« L’idée était de travailler sur une mise en scène dans un vieux
cinéma, d’où cette échelle amplifiée pour permettre une interac-
tion avec les objets. » Du théâtral donc, mais épuré, à l’image du
prototype du lampadaire qui, outre sa taille, avait pour particula-
rité d’être aussi intéressant de face que de dos ou de profil. « Il y
a plusieurs échelles de découverte, c’est un objet autour duquel
on se plaît à tourner », raconte le trio de designers. Aussitôt re-
péré par Michel Roset, son avenir de produit fini n’était plus
qu’une question de temps et de mise au point. De fait, début 2012,
Peye figurait dans le catalogue Cinna. Le challenge a consisté à
« redimensionner la lampe pour un usage plus domestique, tout
en restant dans la démesure puisqu’il n’y a, au final, que 20 cm
d’écart entre le prototype et la version réalisée par Cinna », ex-
pliquent de concert les trois fondateurs de Numéro 111. « Le
processus d’industrialisation a été assez périlleux, mais par
chance nous sommes géographiquement assez proches des usines
Cinna dans l’Ain et le lampadaire est assemblé à Saint-Etienne,
ce qui a fluidifié les choses. » Né dans l’esprit alternatif des an-
nées 1970, Cinna démontrerait-il ainsi, comme le défend au-
jourd’hui Terence Conran, que la prochaine révolution du design
passera par une relocalisation du duo création/production ? •
PEYEde Numéro 111
2 20 1
IDEAT 115
PRIX : 2 497 !
TÊTIÈRE
116 IDEAT
Avec CINNA, gagnez l’une
de ces 3 icônes du design
RÉTROVISIONGRAND JEU IDEAT & CINNA
Le slogan « Cinna, révélateur de talents » est mérité. L’undes (trop) rares éditeurs français de mobilier contemporain– à la tête duquel Michel Roset officie avec autant d’exper-tise que de sensibilité – défriche chaque année grâce à sonconcours pour jeunes créateurs les pistes d’un design pourdemain. Si elles sont signées de designers confirmés, lestrois pièces proposées dans le cadre de notre jeu-concoursdémontrent le caractère invariablement innovant et précur-seur de cet éditeur qui compte dans le paysage du mobiliercontemporain. La Secrète, le joli petit bureau de PhilippineDutto, l’incroyable lampadaire Peye du collectif Numéro 111et Ottoman, le fauteuil signé Noé Duchaufour-Lawrance,s’inscrivent déjà dans l’histoire du design français.
1er PRIX :
SECRÉTAIRE
LA SECRÈTE,D’UNE VALEUR
DE 2 982 !
2e PRIX :
LAMPADAIRE
PEYE,D’UNE VALEUR
DE 2 497 !
IDEAT 117
en vous rendant dans
l’un de ses points de venteLISTE DES MAGASINS PARTICIPANTS• 01 BOURG-EN-BRESSE Echavidre Contemporain / FERNEY-VOLTAIRE L’Habitation • 05 GAP Meubles Hermitte • 06MANDELIEU Déco et Boiseries / SAINT-LAURENT-DU-VAR Cinna •10 SAINT-PARRES-AUX-TERTRES Ligne Design • 13 MARSEILLECinna / LES PENNES-MIRABEAU Cinna / SALON-DE-PROVENCEMeubles Espi / LA PENNE-SUR-HUVEAUNE Meubles Lacaux •14 MONDEVILLE Inedit • 16 ANGOULÊME Aubin Contemporain •18 BOURGES Meubles Poubeau • 19 BRIVE-MALEMORT Flamary• 20 AJACCIO Belle Epoque / FURIANI Design 2B-Cinna •26 VALENCE Cinna - Espace Contemporain / MONTÉLIMAR Two BeDesign • 29 QUIMPER Meubles Couturier / BREST Arc •31 TOULOUSE Cerezo Selection / PORTET-SUR-GARONNECerezo Contemporain • 33 BORDEAUX Cinna-Docks Design •34 LATTES Cinna • 35 MONTGERMONT MDI • 37 TOURSArmony’s • 38 GRENOBLE Cinna • 42 SAINT-ÉTIENNEAmeublement Saint Vincent • 44 NANTES Cinna - Bize / SAINTE-LUCE Cinna - Bize / GUÉRANDE Casaligne • 45 FLEURY-LES-AUBRAIS Chamacris • 49 ANGERS Cinna - Diagonale • 53 LAVALCinna Campo • 54 NANCY Cinna • 56 VANNES Credey Décoration /LORIENT Art Form-Cinna • 57 THIONVILLE Cinna / STIRING-WENDEL Meubles Trani / AUGNY Cinna • 59 LILLE Cinna /DUNKERQUE LV Riem • 62 SAINT-LÉONARD Meubles Flahaut /ARRAS-THELUS Wackens Mobilier & Décoration • 63 AUBIÈREOuno • 64 PAU-IDRON Cinna / ANGLET J. Sable Contemporain •66 PERPIGNAN Cinna - Renzo • 67 STRASBOURG Cinna •68 COLMAR Quartz / MULHOUSE Meubles Klein / SAINT-LOUISScan Studio • 69 LYON 1 Ameublement Saint-Vincent / LYON 3Cinna / SAINT-PRIEST Ameublement Saint-Vincent • 71 CHÂLON-SUR-SAÔNE Cinna • 72 LE MANS Cinna • 73 CHAMBÉRYMadelon • 74 ANNECY Ameublement Saint-Vincent / LA ROCHE-SUR-FORON Moenne-Loccoz / ANNEMASSE Moenne-Loccoz •75 PARIS 2 Cinna / PARIS 7 Cinna / PARIS 8 Cinna / PARIS 14 Cinna/ PARIS 6 Le Bon Marché / PARIS 9 Lafayette Maison / PARIS 9Printemps de la Maison • 76 ROUEN Cinna / MONT-SAINT-AIGNANOkxo • 78 ORGEVAL Cinna / VIROFLAY L’Œil du jour (ouverturedébut mars) • 80 AMIENS Bienvenu Design • 83 LA VALETTEMobilier de France / OLLIOULES Mobilier de France • 84 AVIGNONInove • 85 LA ROCHE-SUR-YON Billaud Décorateur • 86 POITIERSBien-être • 87 LIMOGES Cinna • 92 BAGNEUX Cinna •
RETROUVEZ LA LISTE AVEC LES ADRESSESCOMPLÈTES SUR WWW.CINNA.FR ET WWW.IDEAT.FR
Jeu gratuit sans obligation d’achat organisé du 17/01/2013 au 17/03/2013 par IDEATÉDITIONS pour Cinna. Ce jeu est ouvert à toute personne majeure vivant en Francemétropolitaine. Pour y participer, il su!t de se rendre dans l’un des 80 magasinsparticipant à l’opération et de remplir un bulletin de participation disponible sur placepuis de le remettre au gérant qui le tamponnera au dos (une participation par foyer).Les bulletins seront cumulés jusqu’à la fin du jeu-concours et ensuite envoyés à IDEATÉDITIONS à Paris. IDEAT ÉDITIONS recevra les différentes enveloppes (une par magasin)contenant les bulletins tamponnés au dos et réalisera un tirage au sort destrois gagnants en présence d’un huissier. IDEAT ÉDITIONS informera les trois gagnantsvia leur adresse e-mail inscrite sur bulletin ou par courrier. Dès accusé de réception decette notification, Cinna prendra contact avec les gagnants afin d’organiser la livraisonà l’adresse de leur choix en France métropolitaine. Valeur des lots : secrétaire La Secrète(2 982 "), lampe Peye (2 497 "), fauteuil Ottoman en Alcantara (1 455 "). Prix indicatifsTTC. La participation au jeu implique l’acceptation du règlement déposé chez maîtrePROUST, huissier de justice à Paris. Ce règlement est disponible dans son intégralité sursimple demande à l’adresse suivante : IDEAT ÉDITIONS, jeu-concours, 12-14, rue Jules-César, 75012 Paris.
POUR PARTICIPER AU JEU-CONCOURS CINNA-IDEAT,
IL SUFFIT DE VOUS RENDRE CHEZ L’UN DES
CONCESSIONNAIRES CINNA POUR COMPLÉTER LE
BULLETIN DE PARTICIPATION DISPONIBLE SUR PLACE
DU 17 JANVIER AU 17 MARS 2013.
CINNA ET IDEAT RÉALISERONT LE TIRAGE AU SORT
DES TROIS GAGNANTS DÉBUT AVRIL 2013.
CEUX-CI SERONT INFORMÉS PAR MAIL ET RECEVRONT
L’UNE DE CES TROIS ICÔNES DU DESIGN.
3e PRIX :
FAUTEUIL
OTTOMAN EN
ALCANTARA
D’UNE VALEUR
DE 1 455 !
118 IDEAT
ARCHITECTE D’INTÉRIEUR
Les nouveaux desseinsde Bruno Moinard
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IDEAT 119
Pour capter l’univers de l’architecte designer français Bruno Moinard, une vi-site à son agence 4BI s’impose. Son bureau exhale le même soin reconnais-sable dans ses projets éparpillés dans plus de soixante villes du monde.Boutiques de luxe, musées, galeries, restaurants, résidences privées et bien-tôt un grand hôtel… Le designer vient d’ajouter à son arc la corde de l’éditionde mobilier avec « Bruno Moinard Editions ».PAR GUY-CLAUDE AGBOTON
Au 41 de la très fashion avenue Montaigne, pas de cordonnier mal chaussé.
Le traitement de l’espace vaut celui de la lumière. En dessinateur compul-
sif, Moinard a dit oui à cette belle pièce inondée de lumière, haute de pla-
fond et dénuée d’angles droits. Il règne ici une paix royale. Derrière son bureau, une
flaque de laque blanche immaculée qu’il a conçue, six caissons blancs ont été fixés
au mur pour créer une bibliothèque. Ses livres y sont rangés en pyramides parfaites.
Posé sur le bureau, son sac conçu sur mesure par le sellier Serge Amoruso déborde
de crayons glissés dans deux poches. Déjà dans les eighties rugissantes, avec un ap-
pareil photo mais pas encore d’iPad, Moinard voyageait beaucoup avec la décora-
trice Andrée Putman. Pilier de l’éditeur Ecart International, il y était entré à 22 ans.
Depuis 1995, il veille à relever le défi « de ne jamais faire moins bien ». Moinard
est connu dans la bataille du luxe pour bâtir tous les postes avancés de l’empire Car-
tier dans le monde. Les codes de cette armada de boutiques demeurent, sans se ré-
péter. Jamais. Cet habitué des maisons de luxe (dont le siège parisien d’Hermès,
cantine comprise) a également rénové à Paris la grande nef du musée des Arts dé-
coratifs. A Reims, sa refonte de la maison Veuve Clicquot, à l’hôtel du Marc, étonne
d’entrée avec son escalier ceinturé d’une « jupe plissée » de verre bullé, compo-
sée de pans argentés 0 % bling-bling.
Bruno Moinard pourrait s’en tenir là. Mais non, par tempérament et vu la conjonc-
ture, il ferraille comme les autres. Il fait partie de ceux pour qui dessiner des rési-
dences privées à Paris, Casablanca, Le Caire ou Zurich n’est pas une annexe de l’ar-
chitecture. Quand Moinard en parle, on le sent à l’écoute de ses commanditaires.
« On entre dans la vie des gens qui parfois ne disent que progressivement ce qu’ils
veulent vraiment », souligne-t-il. Le client voit son projet se modifier au fil des
échanges rythmés par les croquis à l’aquarelle de Moinard, de vrais story-boards,
En haut à gauche :
Le bureau de Bruno Moinard dans sonagence parisienne baptisée 4BI.
En haut à droite :
Le vestibule de l’hôtel du Marc, réalisé àReims pour Veuve Clicquot.
Ci-dessus :
La nef du musée des Arts décoratifs à Pariset la boutique Cartier de Hong-Kong.
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ARCHITECTE D’INTÉRIEUR
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ou de graphiques mémos d’inspiration. C’est le même Moinard, Parisien made in
Normandie et amateur de vacances en Ecosse, qui sillonnera sous le cagnard le gi-
gantesque marché de Dantokpa à Cotonou (Bénin) en se disant : « Je veux voir ça. »
Récemment, il a fini par créer Bruno Moinard Editions pour éditer les meubles
conçus pour ses projets. Il présente aussi cet hiver du mobilier chez Ecart Paris. Sa
lampe à poser Londres en laiton et pierre, le lampadaire Knokke à l’abat-jour tam-
bour, le sculptural tabouret Stockholm et le fauteuil Bridge en chêne qui libère l’ar-
chétype de ses chaînes : tout cela construit l’image d’Ecart aujourd’hui. Cette an-
née, un piano pour Pleyel et un projet pour les Designer’s Days 2013 sont prévus.
Pour le label de design italien Interna, Moinard a imaginé pour le prochain salon
de Milan une collection de mobilier de bureau pour open space. A Londres, Moi-
nard carbure sur un projet de maison avec l’Italien Romeo Sozzi de la maison Pro-
memoria, un as de la haute facture.
Designer depuis toujours
Moinard ne monte pas, il mute. Il s’explique : « Après mon quinzième voyage en
Chine en trois ans, je me suis retrouvé avec trois projets de maison dans la
concession française de Shanghai. J’en ai aussi deux à Toronto, une à Casablanca
et une autre à Knokke-le-Zoute. Quand on fait une maison sublime pour un parti-
culier et qu’arrive le moment du choix des meubles, je sais toujours lesquels choi-
sir. » Sur sa lancée, Moinard construit actuellement un hôtel à Chengdu (Chine), tra-
vaillant aussi sur les espaces publics des Plaza Athénée à Paris. Un projet de
showroom de mobilier est prévu à Hangzhou, à une demi-heure de Shanghai.
Moinard a aussi été contacté pour un siège social de 41 000 m2 à boucler en qua-
tre mois. « En Chine, tout se fait en direct », explique-t-il. Là encore, le contact
prime. Il s’est noué au chai de Château-Latour à Pauillac. Il était venu rencontrer
des businessmen chinois en visite ; ils ne se sont plus quittés. Un jour, après
72 heures de travail sur un projet présenté en grande pompe devant un parterre
de 60 men in black, le grand patron a déclaré : « Depuis que j’ai rencontré Bruno,
j’ai appris à penser autrement. » Dans un monde de plus en plus global qui ne fait
pas de cadeaux, c’est plutôt pas mal comme image de la France. •
Ci-dessus :
Les croquis à l’aquarelle de Bruno Moinard(de gauche à droite pour un hôtel enChine, la banque Julius Baer et une villa auBénin) forment de véritables story-boards.
Ci-dessous :
Lampes Knokke et Londres en licencechez Ecart International.
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N°2
REVUETRIMESTRIELLE
196 PAGES15 EUROS
Pour en savoir plus : www.revue-longcours.fr EN KIOSQUE ET LIBRAIRIE
E M B A R Q U E ZPOUR UN VOYAGE AU LONGCOURS
“ Une revue que je vous conseille vivement ”Emmanuel Khérad, France Inter
“ La nouvelle bible des lecteurs à l'âme d'explorateur ”
Elle
“ Une invitation au voyage”Bernard Thomasson, France Info
“ Long Cours nous emmène vers des terres que l'on aimerait découvrir
et que la vie moderne ne nous laisse pas le temps d'arpenter ”
Christophe Barbier, L'Express
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SALONChaise longue indoor/outdoor Tokyo deCharlotte Perriand (Cassina), un projet de 1940 édité pour la première fois.Fauteuil de réalisateur pliable Orson enteck et tissu Canatex (Gordon Guillaumierpour Roda). La lampe 604 fait partie du« Progetto Domestico », un programme de recyclage mené par le designer milanaisVincenzo De Cotiis. Meuble bas en ferfabriqué artisanalement en Argentine(Sumampa). Tapis en soie fabriqué à lamain (Altai Seta). Canapé doté de pocheslatérales Metropolitan de Jean-MarieMassaud (Poliform). Table basse Kubicde Roberto Gobbo (Désirée) surmontée de vases en porcelaine chinois (Nader).Lampe sur pied Billy de Nicolo Taliani etGarth Roberts (Kalmar Lighting).
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Maison rêvée
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Comme sorti d’un songe, cet intérieur désincarné et subtil mélange icônesdu design et mobilier contemporain arty et pointu. Visite guidée pièce parpièce…STYLISME A. LELLI MAMI ET C. DI PINTO (STUDIOPEPE) / PHOTOS ROBERT NEUMANN
SALLE À MANGERBanc d’extérieur en aluminium Falster(Ikea) et coussin en tissu Cloqué de Coton(Dominique Kieffer). Au mur, la boîte ennoyer Divisum de Gabriele Centazzo(Valcucine Living) contient des bougeoirsen liège Revolve (Zest Design). Tabouret en châtaignier (Understate). Table en métalet bois Don Giovanni (Cantori) sur laquellea été disposée de la vaisselle Tonale deDavid Chipperfield (Alessi). Lampe à poserBellevue AJ3 d’Arne Jacobsen (&tradition).Tabouret à trois pieds Stool 60 d’AlvarAalto (Artek). Chaise Breva d’Arik Levy(Molteni&C). Tapis pure soie (Altai Sera).
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SALLE DE BAINSPaire de suspensions A110 d’Alvar Aalto(1952, Artek). Chaise en bois Stratos de Francesco Faccin (Danese). Table basseen ébène Artwood d’Antonio Citterio(Flexform). Bibliothèque Primitive de Nucleo(Galerie Nilufar) surmontée d’un téléviseurLCD 8” de Naoto Fukasawa (Plus Minus Zero).Baignoire Vieques de Patricia Urquiola(Agape) et robinetterie monocommandeFaraway de Ludovica+Roberto Palomba(Zucchetti). Sur la table haute Gray 47 de Paola Navone (Gervasoni), vase chinoisen porcelaine (Nader).
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CHAMBRESur la table basse en bois artisanaled’Argentine (Sumampa), lampe blancheBehive de Werner Aisslinger (Foscarini) etvase en porcelaine (Nader). Tabouret LaLocanda en hêtre massif, designManganèse (Calligaris) surmontée d’unesuspension Willy en verre sou!é (Panzeri).Lit de la collection « Contemporaneo »(Ennerev).
BUREAUTables basses en métal et bois de récup’031 (Dimore Studio). Elément de canapémodulable Replay (Divanidea). Echelle en châtaignier faite à la main (Understate).Rangement jaune Bento (Eno). Sur lebureau en métal Edgar d’Antonino Sciortino,théière suédoise des années 1950 chinée,ordinateur Samsung. Chaise Wogg 50 deJörg Boner (Wogg). Fixée au tronc, lampePiantama de Raimondi Malerba (Zest).
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NATURE MORTEVase en éventail signé Claude Lalanne ,assiette surélevée Dou de Kate Chung (Jia Inc), vase de pharmacie en céramiquePanacea de Carlo Trevisani (Botteganove),vase chinois en céramique antique, plat de service en porcelaine blanche Ding(Jia Inc), gobelet en laiton de Ricordi Sfera(Sfera Senses). Au mur, assiettes A Tavolade Stefania Di Petrillo. Lampe à poser enmarbre pentélique Heavy Light de MatteoZorzenoni (Sartori Marmi). SuspensionBabele en aluminium verni, design MarcSadler (Martinelli Luce).
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Ci-contre :
Pour le salon, les décorateurs ont pioché le canapé en cuir, le guéridon en ébène et lebout de canapé chez Flexform. De part et d’autre du canapé, suspensions en albâtreet bronze dessinées par Humbert & Poyet et,au-dessus, toile Bomber Harris d’AdamMcEwen (2008). Au premier plan, lampe surpied des années 1950, fauteuil Lady deMarco Zanuso habillé de tissus Kvadrat(1950, Arflex). Table basse en noyer(Minotti). Sur le mur de gauche, photoAuditorium Easton Theater d’Yves Marchandet Romain Meffre (2008).
À MONACO
Revival 60’s sur la Riviera
Situé au troisième étage d’un immeuble construitdans les années 1970, cet appartement, réinter-prété par les architectes d’intérieur Emil Humbertet Christophe Poyet, présente dans une palettede camaïeux une belle sélection de mobilier vin-tage et d’œuvres d’art. Le tout face à la mer. TEXTE SERGE GLEIZES / PHOTOS VÉRONIQUE MATI POUR IDEAT
Sur ces 250 m2 (dont 60 m2 de terrasse) dominant la mer, plane la philoso-
phie qu’Emil Humbert et Christophe Poyet défendent dans toutes leurs réa-
lisations : un classicisme pétillant et coloré nourri de la passion qu’ils
vouent aux années 1950 à 1970. A l’exception du sol en marbre beige rosé d’ori-
gine, l’ancien appartement a complètement disparu. Les cloisons ont été détruites
afin de créer de nouveaux volumes : un grand salon comprenant un espace de ré-
ception, un bureau et deux chambres. « Nous avons conservé le marbre au sol pour
sa tonalité, confirment les architectes, pour son effet miroir, mais également parce
qu’il évoque le Monaco de cette époque-là, chic et glamour, tel qu’en témoigne éga-
lement la façade en céramique de l’immeuble. » Pour inscrire le lieu dans l’intem-
poralité, la palette chromatique fait cohabiter d’harmonieuses tonalités gris-bleu
pastel, ne serait-ce que pour se fondre avec les œuvres d’art murales souvent très
fortes signées Pierre Le Tan, Yves Marchand et Romain Meffre, Ned Vena…
« Nous avons découvert le travail d’Yves Marchand et Romain Meffre lors de l’ex-
position “LE SILENCE, une fiction” qui eut lieu en février dernier au musée d’Art
moderne de Monaco, raconte Christophe Poyet. Les artistes présentaient trois de
leurs œuvres. Ce fut un choc et nous les avons rencontrés par la suite. Je suis très
sensible à leur univers et en particulier à la dégradation naturelle des choses, à
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Des volumes traitésdans des camaïeuxpour accueillir mobiliervintage et œuvres d’artconceptuelles
Ci-dessus à gauche :
Des fauteuils en osier Vibo d’Audoux Minet(1940) entourent une table basse en noyeret marbre (Flexform). Au mur, Untitled,œuvre de Ned Vena (2011). Lampes surpied en albâtre et bronze(Humbert & Poyet), tapis Fashion for Floors.
Ci-dessus à droite :Devant un bahut suédois en palissandre etFormica des années 1950, fauteuil Lady deMarco Zanuso habillé de tissu Kvadrat(1950). A droite, lampe à balancierLightolier (circa 1950). Au mur, photo PeterReed de Robert Mapplethorpe (1980).
Page de droite :
Christophe Poyet (à gauche) et EmilHumbert derrière le fauteuil Lady deMarco Zanuso. Au mur à gauche, Astoriad’Yves Marchand & Romain Meffre (2008) ;à droite, applique en Inox et Plexiglasd’Olivier Peyricot (2008).
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celle de l’architecture, à l’érosion, à ce temps qui passe. » C’est en revanche le gra-
phisme, le noir et blanc, la rigueur qu’ils affectionnent chez Ned Vena, artiste dont
ils ont découvert le travail dans une galerie de New York il y a quatre ans. « La photo
de Slim Aarons placée au-dessus d’une petite table, dans l’embrasure d’une porte,
est en revanche une sorte de témoignage, de clin d’œil à l’époque de cet apparte-
ment, poursuit-il. L’artiste a fait des clichés célèbres de la côte Ouest des Etats-
Unis, esthétiques et passionnants, qui sont de véritables documents sociologiques,
mais il a également réalisé de nombreuses photos de Monaco et de la Côte d’Azur
dans les années 1970. »
Un univers éclectique et harmonieux
L’autre challenge fut de meubler le lieu de créations vintage chinées dans les gale-
ries spécialisées en mobilier du XXe siècle. Le choix des pièces s’est porté sur des
canapés et des tables basses contemporaines (Flexform), mélangés à des meubles
mythiques comme le lit de jour Barcelona de Mies van der Rohe, une chaise Tho-
net, une bibliothèque venant d’une véritable institution italienne, La Permanente
Mobili Cantù. Même émotion avec un day bed de Wim Rietveld trouvé dans une bro-
Des espaces lumineuxdécorés d’un mobilieraux lignes trèsarchitecturales
Ci-dessus :
Dans l’espace bureau, à gauche, lampe surpied de Jo Hammerborg (1960) etbibliothèque en acajou provenant de lamanufacture La Permanente Mobili Cantù(Italie, 1960). Au-dessus du bureau,suspension en cuivre (Fabricius & Kastholm,1965). Tapis Fashion for Floors. Lit de jourBarcelona de Mies van der Rohe (Knoll). A droite, lampe sur pied Lit Lines deMichael Anastassiades (édition spécialegalerie Nilufar).
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Goût pour la lumière,couleurs fortes, rougeet orangé, bois sombreet mobilier vintagecante et qui a été complètement réinterprété, ou encore avec les lampes de Michael
Anastassiades, des pièces uniques éditées par la galerie Nilufar. Dans cet univers
éclectique et harmonieux, le bureau en bois tropical de Don S. Shoemaker qui dé-
core la partie bureau du grand séjour, devient également table de salle à manger.
« Nous avons eu un coup de foudre pour cette pièce qui meublait autrefois le bu-
reau de son créateur, confirme Emil Humbert, nous l’avons acheté à Mexico, chez
un antiquaire, alors que nous réalisions notre premier BeefBar. »
Métissage et couleur
Parisien d’origine vivant à Monte-Carlo depuis maintenant dix ans, Emil Humbert
est architecte DPLG. Il est sorti diplômé de Paris-Belleville en 2004. Natif de Monte-
Carlo, Christophe Poyet est diplômé CFAI d’architecture intérieure de l’académie
Charpentier et vit sur le fameux rocher depuis toujours. Il y a cinq ans, ils ont créé
leur agence d’architecture intérieure, à Monaco donc, et bien que très jeunes, ils ont
déjà à leur actif de nombreuses réalisations luxueuses dans lesquelles ils mixent leur
goût pour la lumière, les volumes épurés, le sens du détail, les couleurs fortes, rouge
et orangé, les bois sombres, la pierre, le mobilier vintage et enfin les associations
Ci-dessus à gauche :
Dans la cuisine, devant un canapé habilléd’un tissu Kvadrat, sous une applique encuivre italienne Stilnovo (1950), Red CrossPrint de Damien Hirst (2012). Devant le placard aux portes en étain, chaise de Max Bill (1950).
Ci-dessus à droite :Les chaises Kreuzzargenstuhl de Max Bill(1950) entourent un bureau en boistropical de l’ébéniste américain Don S. Shoemaker (1970) sur lequel est posé un vase en argent de VicoMagistretti (1972). Au mur, encres de Chine et aquarelles de Pierre Le Tan(2012, galerie Art & Rapy).
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Ci-contre :
A gauche, une lampe sur pied de Jo Hammerborg (1960) éclaire le litde jour Barcelona de Ludwig Miesvan der Rohe (Knoll), sur lequel sont posés un plaid Hermès et descoussins (Osborne & Little). Adroite, chaise Thonet (1930). Aumur à gauche, Astoria d’YvesMarchand et Romain Meffre (2008) ;à droite, applique d’Olivier Peyricot(2008). Dans l’encadrement de laporte, la table basse en noyer etmarbre calacatta (Flexform) estsurmontée du Poolside gossip deSlim Aarons (1970).
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En haut :
Sur un buffet de Cees Braakman (1970), aucentre, céramique française des fifties et, àdroite, lampe de la même époque. Au mur,applique italienne en acier chromé deMario Torregiani (1980).
Ci-dessus :
Sur un chevet suédois (1960), lampe desannées 1960. Au-dessus du lit, photo de lasérie « Nada USA » d’Aleix Plademunt(2004). Sur le mur de gauche, Pink Cone deDonald Baecheler (2008, galerie Art &Rapy). Dessus de lit Osborne & Little ettapis Fashion for Floors.
atypiques mariant le simple et le précieux, comme l’albâtre, le métal, le bois et la
pierre. « C’est vrai que nous adorons le mobilier d’architecte des années 1950 à
1970, confirment-ils, les créations de Jean Prouvé, de Charlotte Perriand, Le Cor-
busier, pour la sobriété de leurs lignes, la noblesse des matières, leur simplicité,
leur intemporalité. » Partageant leur activité entre Paris et Monte-Carlo, Emil
Hum bert et Christophe Poyet réalisent 75 % de leurs chantiers dans le Sud, des vil-
las essentiellement, mais également de nombreuses boutiques, restaurants, bu-
reaux, showrooms de voitures, dans lesquels on retrouve leur passion de l’archi-
tecture, des volumes soignés et le sens d’une certaine théâtralité sans excès. A
Monaco, ils ont réalisé le Bouchon, l’Avenue 31, le BeefBar qu’ils ont également créé
à Luxembourg et Mexico (une prochaine déclinaison sera bientôt inaugurée à
Londres). A Paris, ils ont réalisé la boutique du couturier Alexis Mabille, achevée
cette année, et ils travaillent actuellement sur des projets à Moscou et Barcelone.
« Nous essayons de traiter les espaces comme des scénographies, concluent-ils, de
penser au déplacement, de créer des aires de respiration, afin de procurer des émo-
tions différentes au sein d’un même lieu. » •AGENCE HUMBERT & POYET. 5, impasse de la Fontaine, 980000 Monaco.
Tél. : +377 93 30 22 22. www.humbertpoyet.com
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