D'où vient la culture de grève en France?D'où vient la culture de grève en France?Cecile Dehesdin (rédactrice en chef adjointe de Slate)

D'où vient la culture de grève en France?D'où vient la culture dD'où vient la cult

Question des lecteurs américains: Pourquoi est-

ce que vous êtes toujours en train de faire la

grève?»

L’historien spécialiste des grèves et du syndicalisme Stéphane Sirot:

Tendances: entre 1900 et 1970, la France se situe toujours dans la moyenne européenne (Allemagne, Belgique, Italie, Pays-Bas, Grande-Bretagne) des journées non travaillées sur 1.000 salariés.

Fin du XXe siècle.

Opinion de Guy Groux, directeur de recherche au CNRS :

La France est passée :

- de168 journées de grève pour 1.000 salariés entre 1970 et 1979

- à 62 journées entre 1980 et 1989

- et 31 journées pour la dernière décennie du XXe siècle.

Pourquoi est-ce que les Américains pensent qu’on fait tout le temps la grève?

Parce que la France a bien une «culture de grèves», affirme Sirot

Après la Seconde guerre mondiale:

- les pays d’Europe du Nord-Ouest (Pays nordiques, Allemagne, Grande-Bretagne) ont reconstruit leurs rapports sociaux sur un principe de «régulation pacifiée».

- tandis que la France, l’Espagne, l’Italie ont construit un système de «régulation conflictuelle».

Stéphane Sirot, voit dans

Mai 68 l’exemple le plus spectaculaire du système à la française

Un autre symbole de conflit à la française:

La manifestation a tendance à devenirun mode de pression plus important.

La manifestation fait partie intégrante de la régulation conflictuelle à la française,

Le Monde (14-10-10)

Marc Schidler,

Journaliste suisse

La France, est le pays d’Europe qui a le plus grand nombre de jours de grève.

Les Français font douze fois plus la grève que les Suisses.

Ce sont surtout les fonctionnaires, qui ont un système de retraite privilégié, qui font la grève.

À la SNCF, pratiquement tous les employés sont à la retraite à 55 ans, les conducteurs de TGV à 50 ans.

Les Français savent bien que, lorsqu’ils ne peuvent pas se faire entendre au Parlement, la seule arme dont ils disposent, c’est la pression de la rue.

Mais le résultat:

Des millions d’euros perdus pour l’économie nationale, pour le budget de la France et pour les grévistes.Personne n’a gagné.