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Tareq OUBROU
CORAN, CLS
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Janvier 2015
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Ce terme calligraphi signifie Lectures et se prononce : qirt.
Calligraphie de Rany Rouabah.
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La Fondation pour linnovation politique
est un think tank libral, progressiste et europen.
Prsident : Nicolas Bazire
Vice Prsident : Grgoire Chertok
Directeur gnral : Dominique ReyniPrsidente du Conseil scientifique et dvaluation : Laurence Parisot
La Fondation pour linnovation politique publie la prsente note
dans le cadre de ses travaux sur les valeurs.
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NOTE DE LDITEUR
Les traductions des versets du Coran proposes dans cette note sontluvre de lauteur et ont t effectues partir de ldition du Caire.
Le conseil scientifique de la srie Valeurs dislam a t assurpar ric Geoffroy, islamologue lUniversit de Strasbourg.
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INTRODUCTION
Lislam appartient lunivers des monothismes, celui des religions rvles.Le Coran, son livre rfrence, se qualifie comme une parole de Dieu (en arabe
Allh1), Celui mme de lAncien et du Nouveau Testament : un Dieu existant,
communiquant et exigeant. Cest--dire un Dieu qui sintresse lhomme
et sa condition, et attend de lui une relation et un retour. Lislam partage
particulirement avec le christianisme la notion de salut eschatologique et
luniversalit de son message, car destin toute lhumanit et non pas un
peuple particulier.
Deux notions se confondent quand on voque lislam : celle de la religion(islam) et celle de la civilisation (Islam). Toute la problmatique laquelle
doit rpondre le discours sur lislam aujourdhui est celle de sa capacit
sparer lordre de la spiritualit de celui de la temporalit, le particulier et
luniversel. Une sparation qui ne veut pas dire une rupture de lien car, quel
que soit le degr de scularisation dune religion, celle-ci reste porte par des
hommes qui ont une histoire et qui vivent dans leur monde et leur poque.
Pour comprendre la nature de lislam en tant que religion et comment ellefonctionne dans sa relation lhistoire et la ralit, nous allons dans cette
1. Les juifs et les chrtiens arabes utilisent le nom dAllh pour nommer Dieu. Dans la Bible, nous trouvonsles mot Elohim, Elohe ou Eloah, qui ont la mme racine smite que le mot Allh que lon peut crire aussi Elah.Quant au mot dieu , il est dorigine indo-europenne paenne : dei, qui signifie briller . Il fut adopt enlatin (deus) au IXesicle pour devenir dieu en franais. En islam, Dieu a plusieurs noms, autant que sesmultiples qualits. Et, contrairement ce qui est rpandu, mme chez les communs des musulmans, il en abeaucoup plus de 99 noms.
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Tareq OUBROUGrand Imam de Bordeaux et thologien
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note accomplir un voyage dans les rfrences de lislam. Elle sera brve,
certes, mais elle tchera nanmoins de donner une ide sur la complexit du
phnomne coranique, une complexit qui chappe mme aux musulmans les
plus aviss et qui explique en partie lintgrisme et le fanatisme dont souffre
lislam cause de lignorance dune partie de ses adeptes. Cela permettraindirectement de comprendre quelque peu ce qui se passe actuellement
dans ce quon appelle par conomie de langage le monde musulman , un
monde o le thologique simbrique souvent avec le politique, lconomique,
lidentitaire, lanthropologique et o parfois la religion apparat comme
une cause de conflits, alors quelle y est souvent instrumentalise. En effet,
nous sommes dans un moment deffondrement des idologies politiques,
un affaiblissement notoire des tats-nations. Le progrs, qui nest plus unepromesse de bonheur, est devenu source dincertitude et donc inquitude et
lconomie qui dicte sa logique de rentabilit et de profit aggrave encore les
ingalits. Et quand lhorizon social se rtrcit, celui du ciel souvre. Cette
situation contribue un retour au religieux, parfois par dfaut, chaotique,
voire brutal, lequel retour doit faire lobjet de toute une discipline, que je
qualifierais de gothologie , afin de suivre la mondialisation des religions
et leur circulation dans les diffrents systmes politiques.
CORAN, UNE COMMUNICATION DIVINE DISTANCE
Toute pense ou tout agir musulman prend en principe son lan partir de la
notion de Rvlation. La thologie musulmane utilise le vocable coranique
al-wahy, qui veut dire faire signe . Nous comprenons ds lors pourquoi
les versets du Coran sont appels yt, signes ou traces. Selon le Coran,Dieu communique par mdiation. Il ne se manifeste pas par Lui-Mme 2. Il
ne sagit donc pas dune rvlation proprement dite, dun dvoilement total,
mais dune simple indication qui ne lve pas intgralement le suspens sur la
vrit de Dieu et sur Son dessein. En effet, le Coran est le Verbe de Dieu, mais
il ne peut tre confondu avec Lui. Il indique un sens quil faudra continuer
chercher. Le Verbe ne sest pas fait chair, dans le sens entendu dans le
christianisme, mais crit. Dieu ne vient pas dans le monde des hommes. Ily a l une scularisation thologique fondamentale, une dmarcation entre
lordre du divin et celui de lhumain. Les thologiens distinguent la Parole
ontologique de Dieu et lessence de ce qui est crit dans le Coran, lu et articul
2. Coran 42 : 51.
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par le musulman. Lorigine de la Parole est absolue et intemporelle, mais son
irruption en dehors de lEssence de Dieu ne peut tre saisie et comprise que
dans les limites dun sens historique. Elle sexprime dans un langage arabe
humain, et est donc relative.
Le travail sur le sens du Texte consistera alors chercher et comprendreuniquement les signes de Dieu. Laccs au sens ontologique (tawl) de Dieu
restera pour lrudit hermneute une tche inluctablement inacheve, car
il ne sagit que dune hermneutique de la trace, avec la conscience quil
y aura toujours une marge smiologique et smantique entre la Parole
Divine intrieure (al-kalm al-nafs), lIntention de Dieu, et la Parole Divine
exprime en langue arabe dans le texte du Coran. Par consquent lintention
du Texte nest donc pas forcment celle de son Auteur. Ce qui veut direque linterprtation quelle que soit sa pertinence ne peut rendre compte
intgralement du vouloir et de la Pense de Dieu. Aussi est-il clair que
les Paroles de Dieu ne sont pas toutes dans le Coran, car elles sont infinies 3.
En rsum : linterprtation du Texte nest pas le Texte, et par consquent
linterprtation du Sacr nest pas sacre. Cest ce qui explique
thologiquement labsence en islam dune institution religieuse qui serait
impeccable, infaillible et qui aurait la lgitimit divine et le monopole de
canoniser une quelconque interprtation du Coran, encore moins unetraduction. Cette sparation entre le Texte et son interprtation explique
un certain degr de tolrance par le pass entre les diffrentes doctrines
thologiques, juridiques et mystiques de lislam. Elles ne se sont pas
constitues comme des religions part, mais comme des ordres, des coles et
des courants au sein dune mme religion. Il a certes exist des tensions, voire
des violences, mais globalement lhistoire musulmane na pas assist, avec la
mme acuit, aux abus des excommunications et des guerres de religion quiont dchir le christianisme occidental avant sa scularisation.
Laccs dmocratique au Texte, qui tait un avantage, est devenu aujourdhui
un accs sauvage, une source de violence chez certains musulmans qui
pensent quil suffit de lire le Coran pour le comprendre et quil suffit de le
comprendre pour le mettre en application, abstraction faite des situations et
dans une intolrance parfois violente.
3. Nous verrons dans ce qui suit que le Coran ouvre sur dautres horizons de la connaissance, dautres signes.
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LE CORAN, STRUCTURE ET STYLE
Le Coran sinscrit dans la mme ligne que les deux autres anciennes
critures, lAncien et le Nouveau Testament (vangile). Il se revendique du
mme message monothiste et reprend beaucoup de thmes de la Bible. Ilse considre comme une ralisation de la promesse biblique dAbraham
concernant son fils Ismal et sa descendance 4, parmi laquelle figure
Muhammad, sceau et dernier des prophtes 5. Le Coran, cet gard, se veut
comme Dernier Testament 6.
Comme la Bible, il est constitu de chapitres (114 au total), lesquels sont
composs de versets (6 326). En voquant les origines de la Cration, les
rcits des prophtes et leur peuple, et sommairement quelques vnementsqui se sont drouls au vivant du Prophte, le Coran, la diffrence de la
Bible, nentre pas dans les dtails. Il ne donne pas de date, ni ne prcise de
lieu, quelques rares exceptions.
Aussi le Coran est-il un texte de structure anarchique. Il nest organis ni
selon une logique chronologique, ni selon des thmatiques. Le discours
y est saltatoire : il passe dun sujet un autre sans continuit ni relation
apparente7. Les transitions sont adoucies grce un style rythm et une
acoustique qui bercent loreille et lesprit du lecteur arabophone.Le texte est atypique ni prose (nathr), ni prose rime (saj), ni posie (shir)
et nappartient aucun genre littraire connu des Arabes dalors. Son style
est particulirement elliptique et de structure linguistique trs contracte, le
signe mme de lloquence par excellence aux yeux des Arabes. Ils y virent
dailleurs un signe divin, car le Prophte tait illettr et na jamais pratiqu
la posie ni particip aux concours de lloquence que son peuple organisait
chaque anne La Mecque.
4. Gense 17 : 15-21.
5. Coran 33 : 40.6. Nous verrons que la fin de la prophtie ne signifie pas clture de la vrit, encore moins une source dinto-lrance et de violence.
7. Cet aspect a fait lobjet de toute une discipline qui sintitule la science de lordonnance et des connexionsdes versets et des sourates du Coran. Plonge dans les interstices du Coran, elle tudie la continuit et lalogique dun texte dont les thmes paraissent discontinus et discrets, exactement comme les lments de lanature. Ils paraissent spars alors quils sont lis, comme la plante et le soleil. En effet, on ne comprendraitpas la croissance dune plante sans le soleil qui lui permet la photosynthse. Le Coran, comme le monde, paratdiscontinu alors que tous ses lments sont lis.
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LA SUNNA 8LE HADTH 9
La Sunna, ou Tradition, est lautre rfrence scripturaire de lislam aprs le
Coran. Elle constitue le corpus des paroles, des actes et des approbations du
Prophte. Sans elle, le Coran ne peut tre correctement lisible.Souvent le Coran renvoie au Prophte comme modle suivre. Il ntait donc
pas un simple messager, un facteur qui apporte un message son peuple. Il
tait aussi un message. Il a certes reu linjonction coranique de lincarner, de
lexpliquer et donc de le commenter , mais aussi denseigner la sagesse, et
donc ouvrir sur luniversel 10.
Nous avons parl du Coran comme Rvlation de Dieu. Pour tre encore plus
prcis, nous sommes en prsence dune Rvlation deux strates : le Coranest dorigine divine et dexpression divine dans la mesure o ses mots et sa
forme linguistique et stylistique ne sont pas luvre du Prophte ; la Sunna,
elle, est dorigine divine mais dexpression humaine, celle du Prophte.
la diffrence du Coran, le contenu de la Sunna pourrait se confondre
avec linterpolation et linterprtation des rapporteurs. Les disciples du
Prophte transmettaient souvent ce quils avaient compris du discours
et des actes du Prophte, non ce quils avaient entendu la lettre ou vu
rellement. En revanche, le Coran est transmis et appris par cur et lalettre. Du point de vue de lauthenticit historique, la Sunnanest pas toute
formelle, contrairement au Coran qui est unanimement authentique et de
manire certaine. Il y a une partie de la Sunnaauthentique qui relve dune
Rvlation formelle. Par exemple, les cinq prires quotidiennes, deuxime
des cinq piliers de lislam. En effet, les dtails et le nombre de ces prires
canoniques sont tablis par la Sunnaet non par le Coran. Lautre partie de la
Sunnanest pas admise unanimement comme authentique par les spcialistestraditionnistes-critiques (muhaddithn).
Il sajoute cette complexit le fait que tout ce qui est attribu au Prophte
nest pas forcment de lordre dune Rvlation, ni mme dune inspiration.
En effet, tout ntait pas religieux dans ses comportements, comme il la
rpt lui-mme plusieurs fois, telles les prises de position quil a t amen
prendre en tant que chef dune cit, par exemple.
La Sunnaacquiert son importance dans la mesure o elle explique ce qui est
gnral ou ambivalent dans le Coran et relativise la charge normative desenseignements de celui-ci, pour ne citer que cet aspect sensible qui touche
la pratique. Nous pouvons examiner quelques cas pour illustrer ce lien.
8. tymologiquement, ce terme signifie coutume , modle .
9. tymologiquement, ce terme signifie parole , discours .
10. Coran 2 : 129 et 151 ; 62 : 2.
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Premier exemple, celui du plus grand verset normatif du Coran 11. Il sagit
dun verset qui oblige, entre autres et en apparence, consigner les contrats
par crit, par un notaire, en prsence de tmoins. Or le Prophte lui-mme
na pas mis en pratique ce verset dans ses contrats. Il faut noter que le style
du Coran, comme tout langage, est li lusage de la langue en gnral et delarabe de lpoque en particulier. Cest ce quon appelle la pragmatique
du langage . Ce qui veut dire concrtement que toute injonction coranique
nimplique pas systmatiquement une obligation. Lattitude du Prophte
vient nous lindiquer ici. Le fait que le Prophte ne met pas en pratique ce
verset signifie quil nest pas de lordre de limpratif catgorique, mais de
celui de limpratif optatif (amr irshd) : un simple conseil. Rappelons que
dans ce mme verset le tmoignage dun homme quivaut au double de celuidune femme. Est-ce prendre comme une obligation ? La rponse est la
mme, il sagit dune option, non dune obligation.
Deuxime exemple, le verset coranique qui autorise le mari frapper
sa femme si elle se refuse lui 12. Certains littralistes y voient mme une
obligation. Or le verbe darabautilis dans le verset ne signifie pas forcment
frapper , mais pourrait signifier en arabe le fait darrter ou dempcher
un acte. Mais supposons que le mot signifie bien frapper ou taper ,
ce qui est plausible. Il faudrait alors inscrire cette lecture et traduction dansla culture du moment coranique qui viserait un accompagnement dune
violence masculine culturelle dans le but de lattnuer. Soulignons que le
verset est destin un public dont il ne faudrait pas ignorer les murs.
Cela fait partie de lexgse fondamentale : comprendre le Texte dans son
univers (asbb al-nuzl). En effet, il ntait destin qu une catgorie de
la communaut musulmane de lpoque, notamment les Mecquois. Les
Mdinois, eux, taient dociles lgard de leur femme. Un verset qui doittre entendu dans un sens plus pdagogique que normatif, le geste physique
qui doit tre un dernier recourt. Il demande au mari dabord dappeler
gentiment lpouse la raison ensuite de la bouder sans quitter le lit conjugal,
avant de recourir un geste physique lui-mme attnu par des hadthqui
le rduisent une simple expression symbolique de la colre. On dit que les
femmes de certaines cultures tolrent ce genre de geste de jalousie de la part
du mari, qui est pour elle est une preuve damour ; cest pourquoi, explique
Tahar Ibn Achour (m. 1973) dans son exgse, quand ce geste mme anodinest peru comme contraire la dignit des femmes dans une autre culture,
il doit tre systmatiquement interdit, voire sanctionn. Cest pourquoi il
faudrait comprendre la cohrence de ce passage dans le sens dune dmarche
11. Coran 2 : 282.
12. Coran 4 : 34.
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qui procde dun remde justement ce type de violence, dont souffrait une
partie de la population musulmane dalors. Il sinscrit dans cette mme
perspective de sevrage que le hadthdu Prophte qui stipule que celui qui
frappe son esclave doit le librer sil veut viter un chtiment de Dieu le jour
du Jugement. Tout en prenant compte dune certaine ralit culturelle, le
Coran propose une ducation qui se fait avec douceur. La Sunnavient jouer
son rle dans ce processus dinterdiction de violence conjugale par tapes.
En effet, nous avons des paroles du Prophte qui interdisent dfinitivement
toute violence conjugale ou domestique. Ici, non seulement la Sunnaattnue
la charge normative du Coran mais annule ce que le verset aurait autoris
provisoirement. Do limportance de la Sunnapour comprendre lintention
coranique. En effet, selon les hanafites, ce que le Coran permet peut treabrog par une Sunna. Mais si lon retient le sens empcher que pourrait
prendre le verbe darabadu verset et non celui de frapper physiquement ,
le dbat devient alors clos.
Troisime exemple : on peut dire la mme chose de la permission de la
ttragamie13. La culture polygame tait tellement ancre anthropologiquement
ces poques quil tait impossible de lradiquer par une simple injonction
du Coran, qui sest content de lattnuer et de la restreindre. En effet, commele fait remarquer Ibn Taymiyya (m. 1328), le Coran et la Sunnaont appliqu
la sagesse qui dit : Si tu veux tre cout demande ce qui est possible.
Certains aujourdhui y voient un privilge donn aux hommes. Ce ntait
pas la perception quen avaient les hommes de lpoque. Le verset tait une
limitation leur droit, car avant lislam ils se mariaient avec autant de femmes
quils voulaient et en rpudiaient sans conditions. Cette limitation quatre
femmes fut paralllement accompagne par des conditions rigoureuses,
exigeant une galit parfaite dans la relation avec les pouses. Le Coranprcise quen cas de risque dtre injuste lhomme doit alors se contenter
dune seule femme. Et le Coran de souligner subrepticement que le fait
dtre parfaitement juste envers ses pouses reste impossible 14. Autrement
dit, le droit coranique limite dfinitivement et rigoureusement la polygamie,
pour quensuite vienne la morale coranique pour inviter les hommes la
monogamie. En effet, pour changer la loi ou le droit, il faudrait dabord
changer la culture et la mentalit par des indications morales qui parlentdabord aux consciences. Cest--dire avant que la loi tombe, il faut dabord
un environnement favorable pour lappliquer, sinon elle sera rejete. Cest
13. Coran 4 : 3.
14. Coran 4 : 129.
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pourquoi des hanbalites interdisent le mariage avec une deuxime femme
si la culture ou les murs dun peuple ne ladmettent pas. Ils ont compris
que la coutume est normative et quen principe une loi doit attendre le
moment favorable pour quelle sexprime entirement, comme labolition de
lesclavage. Il ne fut aboli quune fois devenu plus coteux, moins rentable
conomiquement aprs la rvolution industrielle. Ce ne sont donc pas des
raisons uniquement philosophiques ou thiques mais surtout des raisons
pragmatiques qui ont favoris la libration des esclaves.
La loi se ngocie avec la socit, cest ce que le Coran a fait avec les
musulmans de lpoque : une pdagogie suivre. Autrement dit, sadapter
nest pas forcment approuver.
DE LINTERPRTATION
De toutes les religions monothistes lislam est probablement la religion du
Livre par excellence. En effet, le Livre est la seule autorit qui simpose la
conscience religieuse musulmane. Et qui dit Livre dit lecture et interprtation
sans mdiation ecclsiale. Cependant, linterprtation exige des comptencesintellectuelles et un travail savant. Suyt15voque 80 matires ncessaires
pour lexgse du Coran. Le Coran ne se lit pas nimporte comment.
1. Deux cohrences du Texte
la cohrence endogne : elle consiste comprendre le passage concern
dans le contexte scripturaire et la pricope o il se trouve ; ensuite il faut le
mettre en rapport avec les autres passages dans dautres chapitres (sourates)qui traitent explicitement ou implicitement du mme sujet ;
la cohrence exogne : elle exige la mise en relation du passage tudi
avec son contexte historique, la raison de sa rvlation au Prophte (asbb
al-nuzl).
Cette double cohrence, textuelle et contextuelle, est ncessaire pour
comprendre lesprit des enseignements du Coran. En effet, le fait de se
contenter de la premire cohrence, celle du texte avec lui-mme, pourrait
conduire un autisme hermneutique.
15. Abdurrahmn Al-Suyt (m. 1505), grand rudit de lislam, a rdig 981 ouvrages, concernant toutes lesdisciplines islamiques (thologie, langue arabe, exgse, sciences du Coran, sciences du hadth, droit, thique,soufisme).
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2. Deux formes dexgse
lexgse fondamentale : elle consiste comprendre le Texte dans son
univers (linguistique, anthropologique, historique) dorigine ;
lexgse applique : elle sintresse au sens du Texte partir de la situationhistorique de lexgte, en partant des problmatiques poses par son
poque. Il sagit de rendre le Texte lisible et intelligible aux contemporains,
une sorte de traduction aprs dcodage.
Ces deux manires diffrentes dapprocher le Coran, exigent deux
mthodologies diffrentes. La premire, part de la ralit historiquea priori
du Texte ; la seconde part de la ralit actuelle et donc a posterioridu Texte.
Il est impossible, par consquent, de comprendre le Coran et luniversalit de
son message en faisant fi dune certaine forme dpistmologie hermneutiquede la ralit.
Lexgse plurielle et spcialise
Dans la bibliothque musulmane, nous pouvons constater une multitude
douvrages dexgse de toutes approches : lexgse linguistique, littraire,
thologique, thosophique, morale, juridique, mystique, traditionnelle,
discursive, moderne Et, contrairement une ide rpandue, le Coranest certainement le texte qui a t le plus comment parmi les livres dits
sacrs. Lhistoire musulmane enregistre des dizaines de milliers douvrages
dexgse. Chaque ouvrage peut parfois atteindre plusieurs volumes. Je
ne citerai ici que deux exemples : louvrage dAbu al-Hassan al-Achar
(m. 936), une exgse en 500 volumes, et celui dAbu Bakr Ibn al-Arab
(m. 1148) en 80 volumes, chacun compos de 2 000 feuilles.
Au Moyen ge, il y a eu une vritable inflation hermneutique, tellement
droutante pour le commun des musulmans que les savants ont dcid de
larrter pour sauver la foi et lunit des musulmans. Aujourdhui, notre
monde a considrablement chang, ses interrogations et attentes ne sont plus
celles de lge classique de lislam. Il faudrait ractiver de nouveau la culture
de linterprtation (ijtihd), mais sur des bases pistmologiques nouvelles et
la lumire des problmatiques poses par notre poque.
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LES CATGORIES DU CORAN
Dans le Coran et la Sunna, tout nest pas absolu ni universel, ni mme
universalisable. Lenjeu hermneutique commence dabord par une bonne
taxinomie scripturaire. Le Coran nest pas organis en thmatiqueset la Sunna est constitue de fragments de paroles qui appellent une
classification et une organisation en fonction du thme trait. Les textes
ne prsentent pas de doctrine, mais une somme dinformations. Ce sont les
savants qui, pour trouver un sens et une cohrence toutes ces informations
scripturaires, ont d forger des doctrines diffrentes. Cest ainsi que la pense
thologique, thique ou encore juridique musulmane a toujours fonctionn.
Je proposerai ici quelques lments sommaires dapproche des textes. Ilsagit essentiellement de classification et de sparation des ordres, comme
une des cls de lecture.
Lune des classifications les plus importantes est celle qui consiste distinguer
les informations fondamentales des secondaires.
Deux typologies se prsentent :
les passages principiels : par exemple les versets et les hadthqui demandent
aux croyants dhonorer leur engagement ; ceux qui exigent le souci de justice
et le respect de la dignit humaine ; les passages qui expliquent que la guerrenest pas un objectif et que la paix doit tre recherche et jamais refuse,
etc. ;
les passages circonstanciels, qui sont lis une situation donne et qui,
parfois, ne concernent que la priode du moment coranique : dispositions
particulires lies au statut du Prophte et de sa famille, appels au combat
dans des situations quil faudrait comprendre comme une dfense et une
exception, et non comme la rgleToute erreur ce niveau taxinomique pourrait conduire absolutiser et
universaliser ce qui est relatif et particulier, et relativiser ce qui est absolu
et universel.
Trois grands domaines ne pas confondre
1. Le dogme(al-aqda), domaine des croyances, celui de la foi : lunicit de
Dieu, les prophties, les anges, les Livres rvls (Coran, Torah, vangile,
psaumes), le jour du Jugement dernier, le Destin. Il sagit du credo de lafoi. Ce domaine a donn naissance par la suite la discipline appele kalm,
la thologie spculative, qui sest dveloppe pour traiter des questions que
lon pourrait qualifier de mtaphysiques ou de philosophiques, concernant
la libert humaine, le statut de la raison, etc.
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2. La sharia,systme normatif qui codifie les pratiques exotriques qui sont
de deux sortes :
le rite : domaine cultuel, celui des adorations strictes (al-ibdt). Il
sagit de pratiques invariables et symboliques telles que les cinq prires
quotidiennes, le jene du mois de Ramadan, le plerinage. Ces pratiquescultuelles relvent dune catgorie dactes et de gestes symboliques (ibdt
l tuqal) qui sinscrivent dans un temps spirituel cyclique. Les textes ont
prvu paralllement des drogations et des commutations en cas de ncessit
ou de difficult ;
lthique et le droit : domaine du relationnel (al-mumalt). Cest
le domaine horizontal des pratiques musulmanes qui sont intelligibles
(maqlt), contrairement au rite qui est de lordre de linintelligiblerationnellement, o lon ne se pose pas la question du pourquoi des pratiques
rituelles. Le domaine relationnel, lui, exige de connatre la raison (illa) des
lois, leurs conditions dapplication (shart), leurs finalits (maqsid) Les
valeurs thiques universelles ne changent pas, mais les rgles et les lois qui
les traduisent changent et voluent en fonction des poques, des cultures et
des contextes.
3. La mystique musulmane(soufisme) : domaine des pratiques intrieures.
Elle sintresse, entre autres, aux rgles qui orientent le comportement delesprit et du cur. Il sagit galement dans ce domaine des lois de lasctisme,
du renoncement (zuhd), du scrupule (al-wara), etc., et ne concernent quune
lite musulmane en qute de saintet.
Toute confusion entre ces trois ordres le dogme de foi et le culte, le relationnel
(thique et droit) et la mystique conduirait au mlange des genres.
LE CORAN, LIVRE OUVERT
Nous avons soulign que la Rvlation en islam est un phnomne qui
procde par indication et non pas par dvoilement ni par incarnation.
Nous ajouterons ici le fait que Dieu, selon le Coran, ne communique pas
uniquement par une smantique ou une smiologie. Il dsigne dautres
sources de communication divine : Nous [Dieu] leur montrerons Nossignes aussi bien dans lUnivers [horizons] quen eux-mmes [leur esprit]
jusqu ce quils reconnaissent que cest cela [le Coran] la vrit 16. Ce qui
veut dire tout simplement que la sortie de la clture scripturaire nest pas
une sortie de la religion.
16. Coran 41 : 53.
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Il sagit en dfinitive de trois modes de communication divine : par signes
coraniques ; par signes cosmiques et naturels ; et travers les signes
intrieurs qui se trouvent dans le livre de la raison qui nest autre que cette
voix divine qui nous parle partir de notre esprit et de notre conscience
profonde. Le thologien mystique al-Ghazl (m.1111) a trouv les motsjustes pour exprimer ce lien intime entre la transcendance et limmanence
en disant que la rvlation est une raison extrieure et la raison est une
rvlation intrieure . Et cest peut-tre le sens mme du verset de la
lumire17qui parle de deux lumires qui se joignent, celle de la Rvlation et
celle de la Raison. Le philosophe, thologien et canoniste Averros (m. 1198)
ne sest pas content de ce constat. Il confectionna un opuscule canonique
sous forme de fatwa (fasl al-maql) dans lequel, Coran et Sunna lappui, ilrend obligatoire ltude de la philosophie, comme savoir et sagesse universels.
On peut parler ici dune thorie de trois livres interdpendants mais
convergents et dune triple hermneutique qui doit concilier linterprtation
du monde et celle du Coran avec les lumires de la raison. ce titre, le
silence de Dieu nest quapparent : la nature, notre raison et les vnements
de lhistoire permettent de mieux comprendre les textes. Une condition
spirituelle reste cependant ncessaire : vacuer les bruits intrieurs et les
prjugs qui nous empchent dcouter la voix de la sagesse (al-hikma).Cest ce quon appelle aussi le souci dobjectivit (al-insf), qui suppose une
ouverture de lesprit.
Il est utile ici de rappeler que ltre humain, en tant que vicaire (calife) de
Dieu sur terre 18, doit assumer compltement sa libert de croire ou non,
dagir pour le bien ou non, et donc sa totale responsabilit. Mais il doit tre
en mme temps conscient quil nest pas la mesure de toute chose, que son
monde ne constitue pas la totalit du monde, ni son histoire toute lhistoirede lunivers ; son existence ny occupe que la place dun battement dailes.
Et cest l que, paradoxalement, la conscience de linfime serait la meilleure
garantie contre le nihilisme, dune part, et contre le fanatisme, dautre part,
en contribuant lavnement dune conscience des liens qui unissent les
lments dun monde complexe ce quelle prtend indfiniment explorer et
exploiter. Le Coran rappelle cette condition humaine : Vous navez acquis
quune infime partie du savoir 19. Ce passage peut se conjuguer au prsent
et au futur. En effet, le savoir nest quun moyen de nous faire dcouvrir nosignorances. Lignorant, lui, ne sait ce quil ignore.
17. Coran 24 : 35.
18. Coran 2 : 30.
19. Coran 17 : 85.
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LE POUVOIR, ENTRE LE THOLOGIQUE ET LHISTORIQUE
Les textes ont une histoire. Celle-ci se trouve en grande partie dans la
sra: la biographie du Prophte et lhistoire de son peuple. Elle en assure
la traabilit. Elle permet de situer les versets du Coran et la Sunnadansleur contexte et leur gographie. Comme le style de la Bible, elle rapporte
les vnements sans lesquels beaucoup de passages de Coran et de la Sunna
resteraient illisibles. Cependant cette histoire (sra) est dcouple du corpus
du Coran, lui-mme dcoupl de celui de la Sunna.
Nous pouvons parler dune certaine forme de scularisation qui fait que, tout
en sinscrivant dans lhistoire, la Rvlation se dmarque de toute tentative
de canonisation de celle-ci. Pour la simple raison que lhistoire ne doit pastre un code. Il ny a pas dhistoire ni de mmoire musulmane sacres.
Appliquons ce paradigme de dmarcation entre le thologique et lhistorique
sur le systme politique califal. En effet, lors du moment coranique , les
rponses aux situations historiques que traversaient les premiers musulmans
se faisaient par le biais de la Rvlation et grce aux initiatives personnelles
du Prophte qui, parfois, se voient rfutes puis rectifies par le Coran quand
il lui arrive de se tromper 20. Tout en nonant les grands principes de la foi
et de la morale, et sans anticiper les vnements, le Coran venait rpondreaux diffrentes situations ponctuelles, accompagnant le Prophte dans sa
mission et suivant lvolution historique de la premire communaut de
lislam. On pourrait dire, dune faon gnrale, que les musulmans taient
gouverns par Dieu Lui-mme et travers son Messager.
Aprs la mort du Prophte, les disciples (sahba, compagnons) durent
saccommoder, subitement et difficilement, du silence de la Rvlation et
affronter ainsi seuls des situations inattendues. Ds sa mort et avant mmeson enterrement, le choix de la personne qui devait succder au Prophte la
tte de la communaut sest instinctivement et pragmatiquement pos. Or, ni
intellectuellement ni psychologiquement, les disciples du Prophte ntaient
prpars sa disparition. Pourtant, tous le savaient mortel, comme le
rappelle le Coran plus dune fois. Le dbat sur sa succession fut dautant plus
agit que ni le Coran ni le Prophte navaient laiss de consignes explicites :
Il ny a aucun espoir de trouver un passage du Coran ni un enseignement
du Prophte qui traiterait de cette question, et dont lauthenticit seraitcertaine , fait remarquer le grand juriste al-Juwayn (m. 1085). Le seul
20. Il y a dans le Coran des passages critiques lgard du Prophte, parfois dans un langage dur, touchantmme des questions qui relvent de sa vie personnelle et de ses penses les plus intimes. En effet, dans lathologie musulmane, Mohammed nest pas le Christ, Dieu incarn. Il nest pas infaillible par lui-mme, maisun prophte infaillibilis par la Rvlation. Quand son attitude est juste, le Coran ne ragit pas et son attitudedevient une catgorie que les hanafites qualifient de rvlation implicite.
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recours qui restait tait le principe coranique de dlibration (shr), un
concept au demeurant amphibologique ainsi quen tmoignent les diffrentes
manires de dsigner les quatre premiers califes. Le champ et le mode de
cette dlibration taient restrictifs ; elle se droulait au sein du cercle ferm
des compagnons les plus rapprochs du Prophte.La succession du Prophte fut le premier problme de nature thologico-
juridico-politique qui se posa la communaut des croyants. Il
dterminera par la suite beaucoup dautres questions thologiques,
notamment lorthodoxie et lhtrodoxie. On donna celui qui gouverne
la communaut (al-Umma) le titre de calife (vicaire), de gouverneur
des croyants (amr al-muminn) ou d imam (imm). La dmarche,
ce niveau dapproche, consiste voir si la succession du Prophte fut denature religieuse ou politique sculire, ou bien les deux en mme temps,
cest--dire semi-sculire. Cette question est en lien avec la classification
des comportements du Prophte, qui ntaient pas tous dordre religieux,
et la taxinomie scripturaire des enseignements coraniques, qui ne sont pas
tous absolus. Cest ce niveau de discernement ou de sparation des ordres
(furq) que se joue cette question. Nous allons nous contenter ici dvoquer
les principaux courants thologiques classiques en la matire :
les sunnites (ahl al-sunna wa l-jama) : orthodoxes, ils constituent lecourant majoritaire et dominant. Ils considrent que le Prophte na pas laiss
de testament dsignant son successeur, mais a laiss cette responsabilit la
communaut. Ils exigent de la part de celui qui gouverne une connaissance
religieuse importante, mais pas dinfaillibilit. Ils exigent aussi une moralit
irrprochable, mais pas dimpeccabilit. Commettre des pchs graves ne
le destitue pas, pourvu quil soit comptent dans la gestion de la Cit, quil
garantisse lordre public et scurise les frontires. Les sunnites sont les pluspragmatiques en ce domaine, ils sont majoritaires et le pouvoir califal a
toujours t entre leurs mains, sauf quelques moments exceptionnels de
lhistoire politique de lislam ;
les mutazilites et les kharijites, dune part, et les chiites, de lautre :
qualifis par les sunnites dhtrodoxes (ahl al-bida). Les mutazilites et les
kharijites exigent comme les sunnites la dlibration de la communaut pour
dsigner son chef. Mais, contrairement aux sunnites, ils exigent du calife ou
de limam une impeccabilit morale. Il suffit quil commette un pch gravepour quil soit destitu. Ces deux tendances se sont teintes politiquement.
Les chiites, quant eux, considrent que la succession du Prophte doit
se faire par dsignation divine et au sein de sa filiation. Selon leur doctrine
testamentaire, seul Ali (cousin et gendre du Prophte) et sa descendance issue
de son mariage avec Fatima, fille du Prophte, sont les vicaires et successeurs
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canoniques et lgitimes du Prophte. Ils se rfrent pour cela des textes
dont lauthenticit et/ou linterprtation sont controverses. Les plus connus
aujourdhui sont les chiites imamites ou duodcimains, car ils ont douze
imams. Selon leur doctrine, ces imams rpondent aux qualits dinfaillibilit
intellectuelle, parce quils seraient inspirs directement de Dieu, comme unesorte de prolongement de la Rvlation, ainsi que dimpeccabilit morale.
On peut parler ici dune vraie vision thocratique de ltat et dune vision qui
ressemble celle de linfaillibilit pontificale de lglise romaine. Les chiites
considrent que cet tat ne doit se raliser quavec la parousie du douzime
imam, qui aurait disparu au Xesicle et qui reparatra pour rtablir lordre.
On parle de lImam cach (occulte), qui reviendrait en mme temps que
Jsus. Les chiites vivent dans cette perspective messianique. Ce quon appelle tat islamique en Iran aujourdhui serait alors une hrsie thologico-
politique, si lon se rfre cette doctrine. Pour esquiver la difficult et la
surprise de lhistoire provoques par la rvolution iranienne, Khomeiny a d
inventer un artifice thologique nomm wilyatu al-faqh, la gouvernance
du canoniste , incarne par le guide de la rvolution , dont le statut est
au-dessus de celui du prsident, en attendant le dernier imam et le Messie.
On voit bien dans ce dernier cas de figure la rsistance de la ralit et de
lhistoire aux doctrines, notamment messianiques.Les sunnites, nont pas t non plus conformes leur propre doctrine depuis
le quatrime calife Ali. Le califat fut dynastique et ne fonctionna pas par
dlibration conformment la doctrine thologico-politique sunnite. Le
souverain tait un empereur ou un roi comme dans tous les systmes de
gouvernement du Moyen ge.
LALLIANCE POLITIQUE ET LALLIANCE RELIGIEUSE DANS LE CORAN
Cette question est connue sous le vocable wal, dont le sens se modifie
(alliance, allgeance, fidlit) selon le contexte de son utilisation dans le
Coran et la Sunna, et selon la pragmatique linguistique arabe lie son
usage, cest--dire en fonction des circonstances de la rvlation du verset
ou du hadthet en fonction du public cible du moment coranique Parexemple, lallgeance politique et citoyenne dun musulman une nation
ou un pays, quel quil soit, peut tre totale, de mme que son allgeance
spirituelle lislam, comme religion, est totale galement. Il sagit de deux
allgeances qui relvent de deux rpertoires diffrents et non opposs.
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Dans le Coran, rompre une alliance (al-bar) et il sagit toujours dune
rupture politique momentane, en fonction des circonstances ne concerne
pas uniquement les Gens du Livre et les paens. Il y a aussi des versets qui
parlent de rupture dalliance avec dautres croyants musulmans. En effet,
certains musulmans, lpoque du Prophte, taient rests La Mecque etavaient refus de le rejoindre Mdine, l o il y avait une communaut
musulmane au sein dune entit politique, l o ils auraient pu tre mieux
protgs. Il sagissait dans ce cas de rompre une alliance politique avec les
musulmans mecquois en ce sens que les musulmans de Mdine dclaraient
navoir plus dobligation ni morale ni politique de venir leur secours en cas
de guerre avec dautres tribus non musulmanes, comme lindique le Coran 21.
Politiquement, ils taient une entit spare de la communaut politique deMdine, mme sils appartenaient tous une seule et mme communaut
religieuse et spirituelle. Ce qui veut dire aussi que lennemi politique dune
communaut musulmane particulire nest pas forcment lennemi politique
de toute lUmma. Cest dans ce sens quil faut comprendre la parole du
Prophte disant quil rompait son alliance avec le musulman qui vit parmi les
polythistes et dsignant par-l les musulmans qui ne voulaient pas rejoindre
le territoire de Mdine o ils vivraient leur religion en toute scurit. Cela
veut dire aussi que le Prophte en tant que chef politique navait paslobligation de les dfendre. Par contre, les juifs de Mdine faisaient partie
de lentit politique de Mdine dans une alliance (wal) politique commune
avec les musulmans.
Ce qui est interdit un musulman, cest lalliance politique avec lennemi
en temps de guerre, ou bien une alliance religieuse dogmatique avec
une autre religion, ce qui serait une forme de syncrtisme, nuisible aux
religions elles-mmes. Il faut donc comprendre le sens de lalliance dans lecontexte scripturaire, dune part, et dans le contexte politique et religieux
de la rvlation du passage coranique concern, dautre part. Beaucoup de
tribus polythistes, pendant la trve de Hudaybiyya, firent alliance avec
les musulmans. La tribu Khuza faisait partie de ces tribus idoltres qui
sallirent aux musulmans. Elle fut massacre par une tribu allie aux
Qurayshites de La Mecque, avec le soutien de ces derniers. Les musulmans,
selon les termes mmes du contrat en vigueur, prirent les armes pour dfendre
leur allie Khuza, pourtant polythiste. Ce fut la raison de la conqutede La Mecque. Elle fut pacifique et sans effusion de sang, avec un pardon
gnral et sans condition de conversion. Aprs quils ont reconnu leur tort,
le Prophte dit aux Qurayshites mecquois : Partez ! Vous tes libres.
21. Coran 8 : 72.
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Et cest cela le vrai pardon, lorsque lon a tous les pouvoirs et la capacit
de se venger. Il pardonna une ville qui lavait chass, combattu pendant
plus de vingt ans, qui avait caus la mort de membres de sa propre famille,
perscut ses compagnons, spoli leurs biens. Il refusa mme de reprendre
sa maison spolie. En fait, il cherchait la souverainet sur les curs et sur lesconsciences, non sur les corps et sur les territoires. Sa conqute tait celle des
esprits. Et cest cela le vrai rgne.
Omettre tous ces aspects de lhistoire du moment coranique et dont les
dtails ne se trouvent pas dans le Coran absolutiserait ce qui lorigine
ntait que circonstanciel.
LE CORAN ET LA V IOLENCE
Parmi les tymologies du mot islam se trouve la notion de paix. Dieu dans
le Coran est nomm Salm: Paix. Cest aussi la salutation des musulmans.
Quant la guerre voque dans le Coran, elle ntait pas un objectif, ce qui
serait dailleurs absurde. Elle est un mal ncessaire dans certaines situations,
lorsquelle est impose. La guerre vous a t impose, alors quelle vousest dsagrable 22, dit le Coran. Dans de telles situations conflictuelles, il
faut ragir soit par la diplomatie, soit par les armes. Dans toute lhistoire,
il en a t ainsi : pas dautre issue. Celui qui veut pratiquer la couture doit
ncessairement utiliser ses ustensiles : le ciseau et laiguille. Menacs dans
leur foi et dans leur existence spirituelle et matrielle, les musulmans, sous
le commandement du Prophte, taient donc contraints de tirer les armes,
une fois forts et organiss. Ctait une question vitale. En revanche : Ne
souhaitez pas la rencontre et la confrontation avec lennemi. Mais si lecombat vous est impos, alors vous devez rsister, et sachez que le paradis
est dans lombre des pes , leur disait le Prophte. Cela signifie que le
martyr est celui qui subit la guerre et la mort, et non le kamikaze qui les
recherche, ce qui ne serait en dfinitive quun suicide dguis. Or provoquer
volontairement sa propre mort est interdit, sans parler de celle des innocents.
Le Coran est venu autoriser et confirmer une rgle universelle, celle de la
lgitime dfense : Quant ceux qui, aprs avoir subi un tort, se dfendent, ceux-l aucun reproche ne sera fait. Le reproche est fait ceux qui sont
injustes envers les hommes et qui, sans raison, se montrent violents sur
terre23.
22. Coran 2 : 216.
23. Coran 42 : 41 et 42.
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Souvent, la guerre fut invitable pour le Prophte, mais il arrivait parfois
viter le conflit par la diplomatie. Nous connaissons les conditions qui
lui furent imposes par les Qurayshites en change dune trve de dix ans,
lors du pacte de Hudaybiyya que nous avons dj examin. Le Prophte
en accepta les conditions malgr la position de force et les victoires queles musulmans avaient obtenues. Parmi les termes de ce trait, le Prophte
devait laisser partir la personne qui voulait quitter lislam et Mdine, pour
rejoindre la Mecque. En revanche, il devait rendre aux Mecquois la personne
qui quittait la Mecque pour le rejoindre Mdine. Cette attitude rvolta
beaucoup de musulmans, au point quil y eut une insurrection. Ils perurent
ce pacte comme une capitulation sans raison de la part du prophte, et donc
pour eux comme une humiliation, une offense et une atteinte leur fiertdArabes, peuple rebelle et fier par nature.
Le Prophte devait composer aussi avec le rang intrieur travers et travaill
par des doutes et des moments de rminiscences du fanatisme tribal. Mais le
respect des engagements et des traits, mme au dtriment des musulmans,
tait lexigence thique qui guidait le Prophte dans sa mission, dans un
monde o la trahison et linfidlit taient courantes. Le Prophte devait
prendre en considration les alliances tribales, sans pour autant accepter
lethnocentrisme des valeurs quand cela heurtait de plein fouet luniversalismede sa mission. Le Coran, tout en prenant en considration son contexte
ethnique, vient nanmoins rompre clairement et sans quivoque avec un
certain extrmisme ethnocentrique aveugle 24: Si [des musulmans] vous
demandent votre aide au nom de la Religion, vous devez les secourir ; sauf
quand il sagit de combattre une nation non musulmane avec laquelle
vous avez sign un trait 25. On est ici en prsence dun exemple on ne
peut plus parlant dune norme qui met le contrat et les conventions signsau-dessus de toute appartenance ethnique ou religieuse. Quant lennemi,
il nest jamais radical ni absolu ; il nest que relatif et circonstanciel. Cest
ce qui explique ce passage qui vise apaiser lesprit de vengeance chez
certains musulmans et qui dit qu il se peut quun jour Dieu tablisse de
lamiti entre vous et ceux qui taient vos ennemis. Dieu est capable, Dieu
est indulgent. Dieu ne vous interdit pas dtre vertueux et justes envers ceux
qui ne vous ont pas combattus cause de votre foi et qui ne vous ont pas
chasss de vos demeures. Dieu aime les justes. Par contre il vous interdit depactiser avec ceux qui vous combattent cause de votre foi et qui vous ont
24. Le Coran condamne le fanatisme du temps de lignorance (paganisme) : hamiyatu al-jhiliyya(48 :26).
25. Coran 8 : 72.
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chasss de vos demeures ainsi que ceux qui ont aid votre expulsion. Ceux
qui pactisent avec eux, ceux-l sont iniques26.
Dans un contexte de rupture avec les polythistes et un climat de guerre
totale contre lislam, la neuvime sourate, considre comme la plus
violente, ne manque pas dappeler, malgr cela, au discernement : Et si un
polythiste te demande asile, accorde-le lui, ce sera pour lui une occasion
dentendre la parole de Dieu, puis fais-le parvenir son lieu o il trouvera
sa scurit. Car cest un peuple qui ne sait pas 27. Dans ce passage, il sagit
pour le musulman de risquer sa vie pour protger une personne qui serait
potentiellement un ennemi de lislam. Il ne sagit mme pas de convertir
mais dinformer des gens hostiles sur le contenu du Coran pour arrter
leur hostilit, car ils combattent le Prophte par ignorance. Vient confirmerce passage le hadith du Prophte qui dit que toute protection (dhimma)
octroye par un(e) musulman(e) un non-musulman, mme hostile ou en
guerre contre les musulmans, engage tous les musulmans, qui doivent la
respecter.
propos des vnements historiques rien nempchait les auteurs musulmans
de la sra, grce auxquels nous avons dailleurs t informs sur ces conflits,
dvoquer lexistence dune quelconque volont de conversion religieuse,
comme cause de la guerre. Mais comment pourrait-il en tre ainsi, alors
que le Prophte na pas cess de recevoir, tout au long de sa mission, des
versets qui lui rappellent sa fonction dinformateur et de transmetteur de
la Vrit, et non de tyran qui doit imposer sa foi et trancher la tte de ceux
qui la refusent : Tu ne guides pas qui tu veux. Cest Dieu qui guide celui
quIl veut 28, lui rappelle le Coran. Non seulement il na pas un pouvoir
coercitif en la matire, mais il tait conscient que la conversion de tous les
hommes tait impossible, contraire la volont de Dieu Lui-mme : Quelsque soient tes efforts, la plupart des hommes ne croiront pas 29 ; Si ton
Seigneur lavait voulu, Il aurait rassembl tous les hommes en une seule
communaut. Or ils ne cesseront de se diviser 30 ; Si ton Seigneur lavait
voulu, tous les habitants de la terre auraient t croyants. Est-ce toi qui
pourrais forcer les hommes croire par la contrainte ? 31. Et le Coran de
lui rappeler sa tche : Tu nes en vrit que celui qui a lobligation de faire
entendre le Rappel. Tu nes pas charg de le leur imposer 32.
26. Coran 60 : 7 et 8.
27. Coran 9 : 6.
28. Coran 28 : 56.
29. Coran 12 : 103.
30. Coran 11 : 118.
31. Coran 10 : 99.
32. Coran 88 : 21 et 22.
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Le Prophte devait donc respecter une mthode de diffusion de la foi qui ne
devait pas dpasser largumentation et le conseil sincre (nasha), dans les
limites de la courtoisie et de la bienveillance : Appelle les hommes venir
sur le chemin du Seigneur par la sagesse et la douce exhortation 33. La raison
de la religion dans ces conflits tant carte, le Prophte, en homme vertueuxquil tait cens tre, ne pouvait entrer en guerre sans raison juste, objective
et rationnelle. Cest un postulat, un dogme de dpart, autrement cest son
statut de prophte qui aurait t mis en cause. Il ne pouvait avoir de haine
mme lgard de celui qui ne croyait pas en lui et qui le combattait. Quand
les polythistes lavaient frapp, tout en essuyant le sang qui coulait de son
visage, il priait son Dieu en disant : Seigneur, pardonne mon peuple,
car ils ne savent pas ! Le Prophte est mort alors quil avait mis en gage sacotte de mailles chez un juif pour acheter de quoi manger. Autrement dit, il
a prfr emprunter de largent un juif plutt qu un musulman, sachant
que les musulmans riches ne manquaient pas dans sa Cit, commencer par
le richissime Uthmn Ibn Affn, qui tait pourtant son beau-fils et qui sera
le troisime calife de lislam. Ce geste de sa part est plus que symbolique.
Dune part, les juifs qui ont respect leur engagement sont rests Mdine et
nont pas t inquits pour ce qui est de leur religion, leur identit et leurs
biens ; dautre part, cela signifie quil y avait encore Mdine, bien aprs lesconflits avec les tribus juives, des juifs plus riches que les musulmans et plus
riches que le Prophte lui-mme, lequel est mort dans une pauvret totale.
Aussi le Coran nous rappelle-t-il une ralit vidente propos des Gens
du Livre (et donc des juifs) : Ils ne sont pas tous pareils 34, nous dit-il.
Parmi les Gens du Livre, il y en a qui, si tu leur confiais un quintr35, ils te
le rendraient. Dautres, par contre, si tu leur confiais un seul dinar, ils ne te
le rendraient quaprs longue insistance
36
. On peut dire la mme chose desmusulmans : il y en a de bons et il y en a de moins bons.
Pour clore ce sujet rappelons que lEmpire musulman, malgr les conflits
de pouvoir, stendit et permit le dveloppement dune civilisation qui sest
construite sur les restes des deux civilisations dominantes de lpoque,
affaiblies par les guerres et les divisions internes : la romaine et la perse.
Lexpansion rapide de lislam sexplique en grande partie par leur dclin
et laspiration de leurs minorits plus de justice et de libert. Beaucoup
33. Coran 16 : 125.
34. Coran 3 : 113.
35. Cest une somme dargent apparemment trs leve (1 000 pices dor, 1 000 dinars ?, on ne sait pasprcisment). Nous sommes en prsence dun contenu du Coran dont le sens nous chappe, car il fut enfouidans lhistoire et les savants musulmans nont jamais essay de le ressusciter. Ils savaient que ce contenutait destin aux seuls contemporains du moment coranique.
36. Coran 3: 75.
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dentre elles virent un espoir dans la nouvelle civilisation naissante. Cest
ce qui explique la pntration de lislam en Espagne, pour ne citer que cet
exemple. Ce sont les juifs et les chrtiens dEspagne qui firent appel aux
musulmans, pour les dlivrer de loppression quexeraient sur eux les
Wisigoths, qui taient aussi des chrtiens. Tout ne sexplique pas dans ces
conqutes musulmanes par des raisons religieuses.
Et comme toute religion qui entre dans la logique de la civilisation, de la
politique et de lidentit, lislam y a laiss une partie de ces valeurs spirituelles
et morales jusquau dclin et leffritement puis la disparition de lEmpire
ottoman.
LGALIT HOMMEFEMME
Il y a deux niveaux du discours coranique sur lgalit des hommes et des
femmes, lun sur lgalit ontologique et lautre sur lgalit juridique. La
premire galit est mtaphysique, voire axiologique ; la seconde dpend de
la ralit historique.
La taxinomie du scripturaire en principiel et en circonstanciel est icioprante. Il faudrait rappeler en mme temps, pour ne pas tomber dans un
anachronisme, que le concept dgalit entre les hommes et les femmes tel
que nous lentendons aujourdhui est n avec la modernit.
Lgalit ontologique et mtaphysique
Le Dieu du Coran ne sest pas fait homme, masculin, travers sa knose et
son incarnation dans Jsus, devenu Christ. Dans son apothose, il est restni fminin ni masculin. Il na pris la chair ni dun homme ni dune femme.
Aussi le rcit du Coran ne cadre-t-il pas avec celui de la Gense biblique.
Selon le Coran il ny avait quun seul tre (nafs whida) 37qui donna deux
entits (Adam et ve) sans chronologie, une mme me (rh) asexue par
essence mais dans deux corps diffrents. ve na donc pas t cre pour
tenir compagnie Adam, encore moins son appendice sortant de sa cte,
mais son gale, si lon se rfre la lettre du Coran cette fois-ci. Il ny a
pas non plus une faute dAdam qui serait sduit par ve, laquelle serait
pcheresse par essence et complice de Satan. Le Coran sur ce sujet reste
laconique : les deux furent tents par Satan en mme temps, pchrent en
37. Coran 4 :1 ; 6 : 98 ; 7 : 189
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mme temps, se repentirent en mme temps, puis furent pardonns tous
deux en mme temps. Il ny a pas de pch originel dont la cause serait la
femme parce que tentatrice par nature. Les thologiens musulmans nont
jamais parl dune quelconque infriorit spirituelle, intellectuelle et morale
de la femme par rapport lhomme, car le Coran a clos ce dbat ds lesdbuts de la Rvlation.
Lgalit pratique et juridique
Si lgalit est un principe thologique, mtaphysique et ontologique absolu
soulign par les textes de lislam, nanmoins elle reste relative en matire de
droits et de devoirs des hommes et des femmes, vu le contexte du moment
coranique.Les textes principiels soulignent lgalit ontologique spirituelle et
axiologique de lhomme et de la femme, alors que les textes circonstanciels
normatifs soulignent les diffrences. En effet, le droit codifie essentiellement
pour le corps en fonction de la division des rles donns dans la socit. Ce
droit coranique diffrenci ne pouvait tre mieux formul dans un contexte
tribal et patriarcal, o la richesse et le pouvoir taient surtout lis la
force physique et o, de fait, les femmes taient mises lcart des circuits
politiques, conomiques, etc. En consquence de quoi, elles ne pouvaientavoir une grande indpendance par rapport aux hommes dans un tel
contexte. Cest le sens du passage qui dit : Elles ont des droits quivalents
leurs devoirs selon lusage, et les hommes les dpassent par un degr [celui
de la responsabilit] 38. Ce qui est tout fait banal si lon sen tient la
condition des hommes et des femmes quels que soient dailleurs leur religion,
leur culture, leur peuple, etc., dans le monde et cette poque. Le constat que
fait ce verset est pris malheureusement par beaucoup de musulmans commeune injonction et un modle de socit entretenir. Or cest la configuration
anthropologique dalors qui explique la disposition diffrencie entre
hommes et femmes dans les statuts de lordre social et relationnel (hritage,
tmoignage), mais aucunement dans lordre spirituel, intellectuel et cultuel.
Les femmes du moment coranique nespraient probablement pas mieux
en matire dhritage, dindpendance conomique, daccs au savoir,
de tmoignage Ctait dj une vritable rvolution juridique, mais ce
mouvement ntait pas cens sarrter ce stade.
38. Coran 2 : 228.
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CONCLUSION
La cl de vote de la comprhension du Coran se trouve dans une mtaphore
galnique . En effet, le Coran est comme un mdicament, il contient un
principe actif (esprit ou message) enrob dans des excipients et des adjuvants
culturels (langue arabe, contexte anthropologique). Par consquent, toute
confusion ce niveau de perception du phnomne coranique conduirait
une lecture qui non seulement serait sans effet mais pourrait tre nocive,
voire mortelle. Plus fondamentalement il sagit de passer de la lettre du texte
et mme de son intention celle de son auteur.
Ce qui doit importer le plus, cest la pdagogie coranique. La question devient
alors plus thologique que normative si lon considre que Dieu peutlgifrer une loi quIl ne voulait pas forcment et quIl voudrait ce quIl na
pas lgifr , pour reprendre une remarque thologique dal-Juwayn. On
peut comprendre cette rgle thologique la lumire dun hadthnormatif
du Prophte qui dit : Parmi les choses que Dieu a autorises tout en Lui
tant la plus dtestable il y a le divorce. Cela signifie en clair que la loi
coranique ne reflte pas forcment lidal conforme au Vouloir divin.
On comprendra alors pourquoi le Coran tout en limitant et en attnuant les
ingalits, sans les suspendre toutes, ouvre paralllement et implicitementtout un dispositif dvolution par le biais du principe recteur (irchd) vers
lidal, une fois le contexte devenu favorable. Une loi doit toujours attendre
le moment convenable pour quelle soit admise et bien applique, sinon elle
serait contre-productive ou tout simplement refuse. Lhistoire nous montre
que lesclavage ne fut aboli quune fois devenu plus coteux socialement,
moins rentable conomiquement, surtout aprs la rvolution industrielle. Il
ny avait donc pas que des considrations philosophiques et thiques, maisaussi pragmatiques voire utilitaristes.
Ce qui pourrait paratre aujourdhui choquant dans le Coran sexplique
par le fait que les conditions pour changer certaines lois ntaient tout
simplement pas toutes runies lors du moment coranique. Le temps tait
trop court pour oprer tous les changements qui ont t amorcs par la
dynamique de la Rvlation. Il y a donc une intention tlonomique que le
canoniste musulman doit extraire partir du Coran lui-mme.
Aujourdhui, la technologie, entre autres, qui est lune des caractristiquesde notre modernit, a permis par exemple aux femmes de travailler, davoir
la mme mobilit que les hommes, dtre ministres ou mme prsidentes
mme si la parit est loin dtre atteinte et dtre chefs dentreprise, sans
tre handicapes par le physique, etc. Cest aussi grce aux avances de la
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mdecine et des moyens de contraception que les femmes ont pu matriser
leur fcondit ce que lislam na jamais condamn depuis ses origines. Tout
ceci, entre autres, li aux progrs de lhumanit, a permis aux femmes de
rivaliser plus loyalement avec les hommes dans la socit, voire mme de les
dpasser dans certains secteurs. Cette nouvelle situation convoque ds lorsun dplacement dun certain nombre de normes coraniques vers des formes
thiques concrtes, adquates la condition des hommes et des femmes
aujourdhui.
Cette perception cintique du Coran est la seule rponse ce conservatisme
statique aigu qui, au lieu dextraire lesprit et la mthodologie du Coran
pour les traduire sous une forme nouvelle et contemporaine, cherche
reproduire un contexte coranique pour lui faire correspondre la lettre duCoran, confondant ainsi lenveloppe avec le message que contient la lettre.
Ceci supposer que la lettre du Coran ait t un jour applique totalement,
mme lpoque du Prophte.
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Le pluralisme religieux en islam, ou la conscience de laltritric Geoffroy, janvier 2015, 40 pages
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Le pluralisme religieux en islam, ou la conscience de laltritric Geoffroy, janvier 2015, 40 pages
La classe moyenne amricaine en voie deffritementJulien Damon, dcembre 2014, 44 pages
Pour une complmentaire ducation : lcole des classes moyennesErwan Le Noan, Dominique Reyni, novembre 2014, 56 pages
Lantismitisme dans lopinion publique franaise. Nouveaux clairagesDominique Reyni, novembre 2014, 48 pages
La politique de concurrence : un atout pour notre industrieEmmanuel Combe, novembre 2014, 48 pages
uropennes 2014 (2) : pousse du FN, recul de lUMP et vote bretonJrme Fourquet, octobre 2014, 52 pages
uropennes 2014 (1) : la gauche en miettesJrme Fourquet, octobre 2014, 40 pages
Innovation politique 2014Fondation pour linnovation politique, PUF, octobre 2014, 554 pages
nergie-climat : pour une politique efficaceAlbert Bressand, septembre 2014, 56 pages
Lurbanisation du monde. Une chance pour la FranceLaurence Daziano, juillet 2014, 44 pages
Que peut-on demander la politique montaire ?Pascal Salin, mai 2014, 48 pages
Le changement, cest tout le temps ! 1514 - 2014Suzanne Baverez et Jean Sni, mai 2014, 34 pages
Trop dmigrs ? Regards sur ceux qui partent de FranceJulien Gonzalez, mai 2014, 48 pages
LOpinion europenne en 2014Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de Repres, avril 2014, 284 pages
Taxer mieux, gagner plusRobin Rivaton, avril 2014, 38 pages
Ltat innovant (2) : Diversifier la haute administrationKevin Brookes et Benjamin Le Pendeven, mars 2014, 52 pages
Ltat innovant (1) : Renforcer les think tanksKevin Brookes et Benjamin Le Pendeven, mars 2014, 52 pages
Pour un new deal fiscalGianmarco Monsellato, mars 2014, 8 pages
NOS DERNIRES PUBLICATIONS
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Faire cesser la mendicit avec enfantsJulien Damon, mars 2014, 48 pages
Le low cost, une rvolution conomique et dmocratiqueEmmanuel Combe, fvrier 2014, 48 pages
Un accs quitable aux thrapies contre le cancerNicolas Bouzou, fvrier 2014, 48 pages
Rformer le statut des enseignantsLuc Chatel, janvier 2014, 8 pages
Un outil de finance sociale : les social impact bondsYan de Kerorguen, dcembre 2013, 36 pages
Pour la croissance, la dbureaucratisation par la confiancePierre Pezziardi, Serge Soudoplatoff et Xavier Qurat-Hment, novembre 2013,
48 pagesLes valeurs des FranciliensGunalle Gault, octobre 2013, 36 pages
Sortir dune grve tudiante : le cas du QubecJean-Patrick Brady et Stphane Paquin, octobre 2013, 40 pages
Un contrat de travail unique avec indemnits de dpart intgresCharles Beigbeder, juillet 2013, 8 pages
LOpinion europenne en 2013
Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de Repres, juillet 2013, 268 pagesLa nouvelle vague des mergents : Bangladesh, thiopie, Nigeria, Indonsie,Vietnam, MexiqueLaurence Daziano, juillet 2013, 40 pages
Transition nergtique europenne : bonnes intentions et mauvais calculsAlbert Bressand, juillet 2013, 44 pages
La dmobilit : travailler, vivre autrementJulien Damon, juin 2013, 44 pages
L KAPITAL. Pour rebtir lindustrieChristian Saint-tienne et Robin Rivaton, avril 2013, 42 pages
Code thique de la vie politique et des responsables publics en FranceLes Arvernes, Fondation pour linnovation politique, avril 2013, 12 pages
Les classes moyennes dans les pays mergentsJulien Damon, avril 2013, 38 pages
Innovation politique 2013Fondation pour linnovation politique, PUF, janvier 2013, 652 pages
Relancer notre industrie par les robots (2) : les stratgiesRobin Rivaton, dcembre 2012, 32 pages
Relancer notre industrie par les robots (1) : les enjeuxRobin Rivaton, dcembre 2012, 40 pages
La comptitivit passe aussi par la fiscalitAldo Cardoso, Michel Didier, Bertrand Jacquillat, Dominique Reyni, GrgoireSentilhes, dcembre 2012, 20 pages
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Une autre politique montaire pour rsoudre la criseNicolas Goetzmann, dcembre 2012, 40 pages
La nouvelle politique fiscale rend-elle lISF inconstitutionnel ?Aldo Cardoso, novembre 2012, 12 pages
Fiscalit : pourquoi et comment un pays sans riches est un pays pauvreBertrand Jacquillat, octobre 2012, 32 pages
Youth and Sustainable DevelopmentFondapol/Nomadis/United Nations, juin 2012, 80 pages
La philanthropie. Des entrepreneurs de solidaritFrancis Charhon, mai / juin 2012, 44 pages
Les chiffres de la pauvret : le sens de la mesureJulien Damon, mai 2012, 40 pages
Librer le financement de lconomieRobin Rivaton, avril 2012, 40 pages
Lpargne au service du logement socialJulie Merle, avril 2012, 40 pages
LOpinion europenne en 2012Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de Repres, mars 2012, 210 pages
Valeurs partagesDominique Reyni (dir.), PUF, mars 2012, 362 pages
Les droites en uropeDominique Reyni (dir.), PUF, fvrier 2012, 552 pages
Innovation politique 2012Fondation pour linnovation politique, PUF, janvier 2012, 648 pages
Lcole de la libert : initiative, autonomie et responsabilitCharles Feuillerade, janvier 2012, 36 pages
Politique nergtique franaise (2) : les stratgiesRmy Prudhomme, janvier 2012, 44 pages
Politique nergtique franaise (1) : les enjeuxRmy Prudhomme, janvier 2012, 48 pages
Rvolution des valeurs et mondialisationLuc Ferry, janvier 2012, 40 pages
Quel avenir pour la social-dmocratie en urope ?Sir Stuart Bell, dcembre 2011, 36 pages
La rgulation professionnelle : des rgles non tatiques pour mieux responsabiliserJean-Pierre Teyssier, dcembre 2011, 36 pages
Lhospitalit : une thique du soinEmmanuel Hirsch, dcembre 2011, 32 pages
12 ides pour 2012Fondation pour linnovation politique, dcembre 2011, 110 pages
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Les classes moyennes et le logementJulien Damon, dcembre 2011, 40 pages
Rformer la sant : trois propositionsNicolas Bouzou, novembre 2011, 32 pages
Le nouveau Parlement : la rvision du 23 juillet 2008Jean-Flix de Bujadoux, novembre 2011, 40 pages
La responsabilitAlain-Grard Slama, novembre 2011, 32 pages
Le vote des classes moyenneslisabeth Dupoirier, novembre 2011, 40 pages
La comptitivit par la qualitEmmanuel Combe et Jean-Louis Mucchielli, octobre 2011, 32 pages
Les classes moyennes et le crditNicolas Pcourt, octobre 2011, 32 pages
Portrait des classes moyennesLaure Bonneval, Jrme Fourquet, Fabienne Gomant, octobre 2011, 36 pages
Morale, thique, dontologieMichel Maffesoli, octobre 2011, 40 pages
Sortir du communisme, changer dpoqueStphane Courtois (dir.), PUF, octobre 2011, 672 pages
La jeunesse du mondeDominique Reyni (dir.), ditions Lignes de Repres, septembre 2011, 132 pages
Pouvoir dachat : une politiqueEmmanuel Combe, septembre 2011, 52 pages
La libert religieuseHenri Madelin, septembre 2011, 36 pages
Rduire notre dette publiqueJean-Marc Daniel, septembre 2011, 40 pages
cologie et libralismeCorine Pelluchon, aot 2011, 40 pages
Valoriser les monuments historiques : de nouvelles stratgiesWladimir Mitrofanoff et Christiane Schmuckle-Mollard, juillet 2011, 28 pages
Contester les technosciences : leurs raisonsEddy Fougier, juillet 2011, 40 pages
Contester les technosciences : leurs rseauxSylvain Boulouque, juillet 2011, 36 pages
La fraternitPaul Thibaud, juin 2011, 36 pages
La transformation numrique au service de la croissanceJean-Pierre Corniou, juin 2011, 52 pages
LengagementDominique Schnapper, juin 2011, 32 pages
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Libert, galit, FraternitAndr Glucksmann, mai 2011, 36 pages
Quelle industrie pour la dfense franaise ?Guillaume Lagane, mai 2011, 26 pages
La religion dans les affaires : la responsabilit sociale de lentrepriseAurlien Acquier, Jean-Pascal Gond, Jacques Igalens, mai 2011, 44 pages
La religion dans les affaires : la finance islamiqueLila Guermas-Sayegh, mai 2011, 36 pages
O en est la droite ? LAllemagnePatrick Moreau, avril 2011, 56 pages
O en est la droite ? La Slovaquietienne Boisserie, avril 2011, 40 pages
Qui dtient la dette publique ?Guillaume Leroy, avril 2011, 36 pages
Le principe de prcaution dans le mondeNicolas de Sadeleer, mars 2011, 36 pages
Comprendre le Tea PartyHenri Hude, mars 2011, 40 pages
O en est la droite ? Les Pays-BasNiek Pas, mars 2011, 36 pages
Productivit agricole et qualit des eauxGrard Morice, mars 2011, 44 pages
Lau : du volume la valeurJean-Louis Chaussade, mars 2011, 32 pages
au : comment traiter les micropolluants ?Philippe Hartemann, mars 2011, 38 pages
au : dfis mondiaux, perspectives franaisesGrard Payen, mars 2011, 62 pages
Lirrigation pour une agriculture durableJean-Paul Renoux, mars 2011, 42 pages
Gestion de leau : vers de nouveaux modlesAntoine Frrot, mars 2011, 32 pages
O en est la droite ? LAutrichePatrick Moreau, fvrier 2011, 42 pages
La participation au service de lemploi et du pouvoir dachatJacques Perche et Antoine Pertinax, fvrier 2011, 32 pages
Le tandem franco-allemand face la crise de leuroWolfgang Glomb, fvrier 2011, 38 pages
2011, la jeunesse du mondeDominique Reyni (dir.), janvier 2011, 88 pages
LOpinion europenne en 2011Dominique Reyni (dir.), dition Lignes de Repres, janvier 2011, 254 pages
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Administration 2.0Thierry Weibel, janvier 2011, 48 pages
O en est la droite ? La BulgarieAntony Todorov, dcembre 2010, 32 pages
Le retour du tirage au sort en politiqueGil Delannoi, dcembre 2010, 38 pages
La comptence morale du peupleRaymond Boudon, novembre 2010, 30 pages
LAcadmie au pays du capitalBernard Belloc et Pierre-Franois Mourier, PUF, novembre 2010, 222 pages
Pour une nouvelle politique agricole communeBernard Bachelier, novembre 2010, 30 pages
Scurit alimentaire : un enjeu globalBernard Bachelier, novembre 2010, 30 pages
Les vertus caches du low cost arienEmmanuel Combe, novembre 2010, 40 pages
Innovation politique 2011Fondation pour linnovation politique, PUF, novembre 2010, 676 pages
Dfense : surmonter limpasse budgtaireGuillaume Lagane, octobre 2010, 34 pages
O en est la droite ? LspagneJoan Marcet, octobre 2010, 34 pages
Les vertus de la concurrenceDavid Sraer, septembre 2010, 44 pages
Internet, politique et coproduction citoyenneRobin Berjon, septembre 2010, 32 pages
O en est la droite ? La PologneDominika Tomaszewska-Mortimer, aot 2010, 42 pages
O en est la droite ? La Sude et le DanemarkJacob Christensen, juillet 2010, 44 pages
Quel policier dans notre socit ?Mathieu Zagrodzki, juillet 2010, 28 pages
O en est la droite ? LItalieSofia Ventura, juillet 2010, 36 pages
Crise bancaire, dette publique : une vue allemandeWolfgang Glomb, juillet 2010, 28 pages
Dette publique, inquitude publiqueJrme Fourquet, juin 2010, 32 pages
Une rgulation bancaire pour une croissance durableNathalie Janson, juin 2010, 36 pages
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Quatre propositions pour rnover notre modle agricolePascal Perri, mai 2010, 32 pages
Rgionales 2010 : que sont les lecteurs devenus ?Pascal Perrineau, mai 2010, 56 pages
LOpinion europenne en 2010Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de Repres, mai 2010, 245 pages
Pays-Bas : la tentation populisteChristophe de Voogd, mai 2010, 43 pages
Quatre ides pour renforcer le pouvoir dachatPascal Perri, avril 2010, 30 pages
O en est la droite ? La Grande-BretagneDavid Hanley, avril 2010, 34 pages
Renforcer le rle conomique des rgionsNicolas Bouzou, mars 2010, 30 pages
Rduire la dette grce la ConstitutionJacques Delpla, fvrier 2010, 54 pages
Stratgie pour une rduction de la dette publique franaiseNicolas Bouzou, fvrier 2010, 30 pages
Iran : une rvolution civile ?Nader Vahabi, novembre 2009, 19 pages
O va lglise catholique ?Dune querelle du libralisme lautremile Perreau-Saussine, octobre 2009, 26 pages
Agir pour la croissance verteValry Morron et Dborah Sanchez, octobre 2009, 11 pages
lections europennes 2009 :analyse des rsultats en urope et en FranceCorinne Deloy, Dominique Reyni et Pascal Perrineau, septembre 2009, 32 pages
Retour sur lalliance sovito-nazie, 70 ans aprsStphane Courtois, juillet 2009, 16 pages
Ltat administratif et le libralisme. Une histoire franaiseLucien Jaume, juin 2009, 12 pages
La politique europenne de dveloppement :Une rponse la crise de la mondialisation ?
Jean-Michel Debrat, juin 2009, 12 pages
La protestation contre la rforme du statut des enseignants-chercheurs :dfense du statut, illustration du statu quo.
Suivi dune discussion entre lauteur et Bruno BensassonDavid Bonneau, mai 2009, 20 pages
La lutte contre les discriminations lies lge en matire demploilise Muir (dir.), mai 2009, 64 pages
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Quatre propositions pour que lurope ne tombe pas dans le protectionnismeNicolas Bouzou, mars 2009, 12 pages
Aprs le 29 janvier : la fonction publique contre la socit civile ? Une question dejustice sociale et un problme dmocratique
Dominique Reyni, mars 2009, 22 pagesLa rforme de lenseignement suprieur en AustralieZoe McKenzie, mars 2009, 74 pages
Les rformes face au conflit socialDominique Reyni, janvier 2009, 14 pages
LOpinion europenne en 2009Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de Repres, mars 2009, 237 pages
Travailler le dimanche: quen pensent ceux qui travaillent le dimanche ?
Sondage, analyse, lments pour le dbatDominique Reyni, janvier 2009, 18 pages
Stratgie europenne pour la croissance verteElvire Fabry et de Damien Tresallet (dir.), novembre 2008, 124 pages
Dfense, immigration, nergie : regards croiss franco-allemands sur troispriorits de la prsidence franaise de lUElvire Fabry, octobre 2008, 35 pages
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Pour renforcer son indpendance et conduire sa mission dutilit
publique, la Fondation pour linnovation politique, institution de la
socit civile, a besoin du soutien des entreprises et des particuliers. Ils
sont invits participer chaque anne la convention gnrale qui dfinitses orientations. La Fondapol les convie rgulirement rencontrer ses
quipes et ses conseillers, discuter en avant-premire de ses travaux,
participer ses manifestations.
Reconnue dutilit publique par dcret en date du 14 avril 2004, la Fondapol
peut recevoir des dons et des legs des particuliers et des entreprises.
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Avantages fiscaux : au titre de lIR, vous bnficiez dune rduction
dimpt de 66 % de vos versements, dans la limite de 20 % du revenu
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bnficiez dune rduction dimpt, dans la limite de 50 000 , de 75 %
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rflexion et dchange tourn vers la production et la diffusion dides et de propositions.
Elle contribue au pluralisme de la pense et au renouvellement du dbat public dans une
perspective librale, progressiste et europenne. Dans ses travaux, la Fondation privilgie
quatre enjeux :la croissance conomique, lcologie, les valeurs et le numrique.
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Par ailleurs, notre mdia Trop Libre offre un regard quotidien critique sur lactualit et
la vie des ides. Trop Libre propose galement une importante veille ddie aux effets
de la rvolution numrique sur les pratiques politiques, conomiques et sociales dans sa
rubrique Renaissance numrique (anciennement Politique 2.0 ).
La Fondation pour linnovation politique est reconnue dutilit publique. Elle est
indpendante et nest subventionne par aucun parti politique. Ses ressources sont
publiques et prives. Le soutien des entreprises et des particuliers est essentiel au
dveloppement de ses activits.
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