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numéro 50 janvier 2010 SMCL 2009 : des rencontres au service des collectivités, page 4. parolesdelus.com : le nouveau réseau social TIC & collectivités, page 6. haut débit : deux exemples probants, page 7. santé : agir pour le maintien à domicile, pages 22-23. plan numérique pour l’école : entretien avec Jean-Michel Fourgous, page 24. dialogues numéro France Télécom, partenaire pour des territoires innovants 1990-2010 la révolution des TIC Ils témoignent (pages 9 à 21) : Michel Bon - Xavier Couture - Jean-Marie Culpin - Corinne Erhel - Christian Estrosi - Pierre Hérisson - Bruno Janet - Christian Kert - Jean-Marie Le Guen - Didier Lombard - Laure de La Raudière - Bruno Retailleau - Marcel Roulet - Jean-Philippe Vanot - Thierry Zylberberg

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Page 1: entretien avec Jean-Michel Fourgous, page 24. dialogues · mettre en place un module complémentaire au système de gestion des appels. Celui-ci permet, en toute transparence pour

numéro 50 janvier 2010 SMCL 2009 : des rencontres au service des collectivités, page 4. parolesdelus.com : le nouveau réseau social TIC & collectivités, page 6. haut débit : deux exemples probants, page 7. santé : agir pour le maintien à domicile, pages 22-23. plan numérique pour l’école : entretien avec Jean-Michel Fourgous, page 24.

dialoguesnuméro

France Télécom, partenaire pour des territoires innovants

1990-2010la révolution des TICIls témoignent (pages 9 à 21) : Michel Bon - Xavier Couture - Jean-Marie Culpin - Corinne Erhel - Christian Estrosi - Pierre Hérisson - Bruno Janet - Christian Kert - Jean-Marie Le Guen - Didier Lombard - Laure de La Raudière - Bruno Retailleau - Marcel Roulet - Jean-Philippe Vanot - Thierry Zylberberg

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France Télécom et ERDF : pour des travaux de voirie simplifiésLe 17 novembre dernier, à l’occasion du SMCL (1), France Télécom, représenté par Olivier Wicquart, directeur du domaine Intervention, et ERDF (Électricité Réseau Distribution France), représenté par Thierry Pons, directeur adjoint clients et fournisseurs, ont signé un accord cadre relatif à la réalisation de travaux communs de raccordement d’installations neuves électriques et téléphoniques.ERDF et France Télécom affichent la volonté commune d’accompagner leurs clients dans leur projet de construction d’habitation, en leur offrant une prestation coordonnée “d’adduction maisons individuelles”. Les termes de cet accord : simplicité et efficacité. Les clients, mieux informés en amont par une communication commune, verront leurs raccordements être réalisés en une fois par une seule entreprise. Satisfaction également pour les collectivités locales et leur service de voirie qui verront une réduction du nombre de chantiers à surveiller.L’ambition affichée par France Télécom et ERDF est que d’ici à fin 2010, les grandes lignes de l’accord soient appliquées sur la plus grande partie du territoire français.

(1) Salon des Maires et des Collectivités Locales.

prendre le bus, c’est simple comme un SMS !À Belfort, depuis juillet 2009, les titres de transport peuvent être achetés depuis un simple téléphone mobile, quel que soit son opérateur. Chaque usager envoie le mot “BUS“ par SMS et reçoit instantanément un message faisant office de ticket. Il peut ensuite circuler pendant une heure sur l’ensemble des services de transport Optymo, le projet de transport en commun innovant créé par le Syndicat Mixte des Transports en Commun du Territoire de Belfort. Conçu, développé et déployé par Orange

Business Services (1) à la demande d’Optymo, ce mode de paiement universel simplifie la vie des usagers et permet de diminuer les temps d’arrêt et donc les temps de parcours. Cette innovation s’inscrit dans une série d’actions menée par le Territoire de Belfort. Elle vise à faire d’Optymo une alternative au tout-automobile, en pariant sur la facilité et la qualité de service.

(1) Orange Business Services est la marque d’Orange destinée aux professionnels

actualités

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France Télécom-Orange présente à tous les lecteurs de Dialogues ses meilleurs vœux pour l’année 2010.

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Des maires branchés mais des citoyens français qui consultent moins les sites municipaux que leurs voisins européens

Voici l’un des principaux enseignements de l’étude inédite menée par BVA pour Orange et le Journal des Maires sur Internet et ses usages. Elle a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 400 maires français et de 5010 citoyens de 8 pays d’Europe. Ce sondage met en évidence la familiarité des élus avec Internet : 84 % d’entre eux y recourent plusieurs fois par semaine

et 84 % gèrent une commune disposant d’un site Web. Les internautes français

fréquentent cependant moins régulièrement ces sites que leurs homologues européens. Parmi les services municipaux attendus en priorité on line, les français plébiscitent - à plus de 75 % - l’état-civil, l’aide aux personnes âgées, les transports, l’enfance et l’école. Enfin, Internet est une source d’espoir pour 79 % des Français et 91 % des maires. Autre constatation de l’étude : la majorité des maires estime que l’inégalité d’accès à Internet relève plus d’une fracture informatique que numérique.

avec les flashcodes, l’e-tourisme arrive à Sarlat !

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Utilisés pour découvrir le patrimoine, la ville de

Sarlat pourrait à l’avenir apposer des flashcodes pour proposer des informations relevant de la vie pratique.

Depuis cet été, la ville de Sarlat-la-Canéda a équipé ses monuments d’une cinquantaine de flashcodes. Chaque visiteur, qui souhaite en savoir plus sur le lieu où il se trouve, photographie le flashcode – petit pictogramme intelligent – et l’envoie par Internet, via une application téléchargée sur son mobile qui lui donne instantanément accès à du contenu écrit, audio ou vidéo. Une manière interactive pour la cité médiévale de Sarlat de faire découvrir à ses visiteurs et habitants son patrimoine classé. Cette technologie, qui a été développée en partenariat avec Orange, suscite déjà l’intérêt d’autres villes. Elle pourrait également trouver d’autres applications dans la vie pratique, pour découvrir le contenu d’une programmation culturelle, par exemple.

Retrouvez les résultats complets de l’étude sur :www.orange.com/fr_FR/collectivites/presence/partenaires/sondage.jsp

Pour en savoir plus : www.orange-innovation.tv/webtv/les-flashcodes-arrivent-a-sarlat/video-971-fr

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SMCL 2009 : des rencontres au service des collectivitésLes 17, 18 et 19 novembre dernier à Paris Porte de Versailles, se tenait la 14e édition du Salon des Maires et des Collectivités Locales (SMCL) qui a enregistré un record d’affluence. Cette édition fut l’occasion pour France Télécom-Orange de rencontrer de nombreux élus et de nouer de nouveaux partenariats.

De gauche à droite : Vanik Berberian, Président de l’Association des maires ruraux de France, Jacques Pélissard, Président de l’Association des maires de France, et Bruno Janet, Directeur des Relations avec les collectivités locales et Conseiller spécial du Président (France Télécom - Orange).

Ci-contre : Jean Dionis du Séjour,

Député-maire d’Agen et Président de l’Association

des maires du Lot et Garonne.

Ci-contre : Bruno Bourg-Broc, Président de la Fédération des villes moyennes, Bruno Janet, Michel Destot, Président de l’Association des maires de grandes villes de France, Daniel Nouaille, Vice-président de l’Assemblée des communautés de France.

Ci-contre : Bruno Bourg-Broc, Président de la Fédération des villes moyennes, Bruno Janet, Michel Destot, Président de l’Association des maires de grandes villes de France, Daniel Nouaille, Vice-président de l’Assemblée des communautés de France.

actualités

De gauche à droite : Vanik Berberian, Président de l’Association des maires ruraux de France, Jacques Pélissard, Président de l’Association des maires de France, et Bruno Janet, Directeur des Relations avec les collectivités locales et Conseiller spécial du Président (France Télécom - Orange).

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Ci-dessus : Agnès le Brun, Maire de

Morlaix, et Didier Lombard, Président directeur général

de France Télécom Orange.

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Le pourcentage de Français possédant un smartphone ou un Blackberry (contre 4 % en 2008).

Source : BVA octobre 2009

La hausse en un an (de 28 % à 38 %) des utilisateurs d’Internet équipés du triple-play (1).

(1) Accès à l’Internet (à haut ou très haut débit, téléphonie fixe et télévision).Source : Ipsos septembre 2009

Le pourcentage de Français qui utilisent Internet à leur domicile avec un équipement haut débit.

Source : Ipsos septembre 2009

12 %94 %10 %

samu : pas d’appels sans réponseLe groupement national d’achat UniHA, qui regroupe 53 hôpitaux et totalise 45 % des dépenses hospitalières publiques en France, déploie actuellement une solution France Télécom permettant de pallier le débordement d’appels en cas de saturation des accès téléphoniques au Samu. Jusqu’ici, les appels au 15 n’aboutissaient pas lorsque le canal, réservé au SAMU, était saturé. Au terme d’une consultation nationale, France Télécom a été retenu pour

mettre en place un module complémentaire au système de gestion des appels. Celui-ci permet, en toute transparence pour l’appelant, d’acheminer les appels « débordés » vers un centre de tri, de les hiérar-chiser selon leur degré d’ur-gence et de les faire traiter par un autre Samu disponible. Ce système adapté aux situa-tions exceptionnelles, notam-ment de pandémie, fonctionne à coût modéré : 711 € HT par mois et par Samu.

chiffres clés

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parolesdelus.com : le nouveau réseau social TIC & collectivitésProlongement numérique et participatif de la collection d’ouvrages “Paroles d’élus”, le nouveau site parolesdelus.com est une vitrine d’initiatives des collectivités liées aux TIC et une plate-forme d’échanges entre les acteurs locaux consacrée au développement des territoires.

de l’info en continuOutre la présentation de nouveaux projets concernant les TIC, le contenu de parolesdelus.com est enrichi régulière-ment. Vous trouverez dans le Magazine des dossiers édu-cation, santé, tourisme, transports, maintien des services publics en milieu rural… mais aussi des interviews d’élus, des retours sur initiatives et des infographies pédagogi-ques pour mieux s’approprier l’enjeu des TIC dans la mise en œuvre des politiques locales.

actualités

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Paroles d’élus est aujourd’hui un ouvrage et un site Inter-net, fruits d’un travail collaboratif impliquant la plupart des associations nationales d’élus locaux (1) et France Télécom Orange. Participatif, conçu pour devenir le réseau social “collectivités & TIC”, parolesdelus.com a pour ambition d’accompagner et stimuler le développe-ment des projets TIC innovants dans les territoires.

Un contenu riche et participatifAvec plus de 150 projets TIC (extraits des 5 tomes de la collection) présentés en ligne, parolesdelus.com propose un panorama large et représentatif des initia-tives innovantes menées dans les collectivités. Mais plus encore, grâce à sa plateforme d’échanges et de mises en relation entre porteurs de projets, il éclaire et accompagne tous ceux qui se lancent dans des projets similaires ou ambitionnent de le faire.Un club Paroles d’élus permet de fédérer tous les acteurs locaux autour des TIC. Chacun peut s’inscrire à ce club pour poster un commentaire ou poser une question à un porteur d’initiative. Les porteurs de projet contri-buent quant à eux à la vie du site et peuvent enrichir leurs initiatives d’informations nouvelles ou ajouter sur leur fiche-projet, une vidéo, un lien, des photos… Quel-ques jours après son ouverture, ils sont déjà près de 400 membres inscrits en ligne.Votre collectivité développe un projet TIC ? Rejoignez le réseau de la communauté Paroles d’élus pour témoi-gner et partager votre expérience avec d’autres acteurs publics locaux !

(1) L’Association des maires de France, l’Assemblée des communautés de France, l’Association des maires de grandes villes de France, l’Association des maires ruraux de France, l’Association des petites villes de France, la Fédération des entreprises publiques locales, la Fédération des maires des villes moyennes.

Rendez-vous sur le sitewww.parolesdelus.com

Rejoignez le Club Paroles d’élus en ligne pour échanger sur vos projets.

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aménagement du territoire

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partenariat public-privé : pour agir vite et bien

Joseph-François Kergueris,

Sénateur et Président

du Conseil général du

Morbihan, revient sur le

PPP signé avec Orange

pour couvrir les zones

d’ombre restantes et

apporter le très haut débit

aux entreprises

du département.

« Dans le Morbihan, 4 600 foyers ne sont pas desservis

par l’ADSL et 20 000 y accèdent dans des conditions qui

ne sont pas satisfaisantes. Ces foyers ne représentent

qu’une partie des 360 000 lignes tirées dans le

département : ils sont donc peu nombreux, mais raison de

plus pour s’intéresser à eux. Car le haut débit est de plus

en plus un service universel : chacun en a besoin dans

son foyer, dans son travail, dans sa vie. À terme, il s’agit

aussi de favoriser le développement économique de tout

le territoire.

Nous devons donc continuer à répondre aux besoins,

permettre à la population et aux entreprises de se projeter

dans l’avenir. Mais l’évolution des usages d’Internet

est telle que seul un partenariat public-privé permet d’y

répondre dans des conditions économiques et techniques

convenables et dans un délai bref. En nouant un partenariat

public-privé pour assurer un service à haut débit, dans des

espaces insuffisamment peuplés pour garantir un retour sur

investissement rapide, le Conseil général est dans son rôle

d’aménageur du territoire. »

“mutualiser pour réduire les coûts” Jean-Paul Alduy, Sénateur des Pyrénées Orientales, Président de la communauté d’agglomération Perpignan-Méditerranée (PMCA).

Pourquoi investir dans la connexion haut débit

des entreprises de l’agglomération ?

Notre ambition est de rendre le territoire plus attractif

et d’y développer des activités tertiaires à forte valeur

ajoutée pour entrer de plain-pied dans l’économie de

la connaissance. Pour mettre à niveau le réseau de

l’agglomération, notre projet de départ était d’opter

pour une délégation de service public.

Quelles étaient les contraintes à lever ?

Le réseau existant ne répondait pas aux attentes des 12 000 entreprises de

l’agglomération, tant sur le plan technique que financier. Le tarif des services à

très haut débit (supérieur à 4 Mbs) était prohibitif, notamment pour les PME/TPE,

qui forment l’essentiel de notre tissu économique. Notre optique était à priori de

créer et exploiter notre propre réseau. Mais Orange nous a proposé une solution

plus convaincante.

Quels sont les avantages de la solution Orange ?

Elle se fonde sur une mutualisation de la bande passante entre les entreprises, ce

qui réduit les coûts de fonctionnement de chacune d’entre elles. Le dimension-

nement du réseau (80 Mbs au démarrage) est évolutif. Dès janvier 2010, Orange

s’engage à raccorder toute entreprise sous 3 mois. L’offre intègre des services

clients partagés. Enfin, la centralisation des flux via l’Hôtel PMCA nous permet

de conserver une visibilité sur les consommations.

Les collectivités territoriales sont de plus en plus nombreuses à s’engager dans le financement des infrastructures haut débit. En partenariat avec Orange, Perpignan et le Conseil général du Morbihan manifestent ainsi leur volonté de couvrir les zones d’ombre, de favoriser l’appropriation des usages du haut débit en en réduisant le coût d’utilisation, pour rendre leur territoire plus attractif.

haut débit : deux exemples probants

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Quelles sont les principales orientations de votre conseil général en matière de nouvelles technologies ? Élu d’un département à dominante rurale, je suis très attaché au respect de l’équilibre entre milieux urbain et rural. Les territoires ruraux méritent une attention renouvelée, doublée d’une action politique efficace pour accompagner les changements et soutenir leur développement. Garant de l’équilibre entre les territoires de notre département, notre Conseil général poursuit un objectif clair : lutter contre toute forme de fracture territoriale.Qu’il s’agisse d’Internet haut débit, de téléphonie mobile, de répartition des médecins généralistes ou de services publics, nous conduisons des politiques offensives pour favoriser la qualité de vie dans nos communes.

Quelle est votre action en faveur du très haut débit en Loir-et-Cher et qu’en attendez-vous ?L’accès à l’Internet haut débit est un facteur d’égalité entre les habitants, où qu’ils vivent en Loir-et-Cher. C’est aussi

un levier primordial pour la compétitivité des entreprises. Il faut d’ailleurs rappeler que l’immense majorité des PME, les forces vives de notre pays, sont situées dans la ruralité.En 2004, lorsque nous avons signé avec France Télécom la charte Département innovant, notre volonté était de développer au plus vite et au maximum, la couverture de l’Internet haut débit en Loir-et-Cher. S’engager dans cette démarche, c’était pour nous répondre à un réel enjeu d’aménagement du territoire. Aujourd’hui, le pari est tenu…

Vous avez eu recours à une technologie particulière, les NRA-Z0, pour raccorder les populations qui n’avaient pas accès à l’ADSL classique. Pouvez-vous faire un point de votre action dans ce domaine ?En deux ans, France Télécom a équipé, sur ses fonds propres, tous les centraux téléphoniques de “nœuds de raccordement des abonnées” (NRA), un matériel qui accroît le débit du flux Internet dans les zones éloignées. Cette opération a été un grand succès puisqu’en 2006, avec six mois d’avance, tout était bouclé et 98,8 % de la population avaient accès à l’Internet haut débit. Mais la technologie ADSL est soumise à une contrainte physique : au-delà de 7 km du central téléphonique, le signal est trop faible. Le Conseil général a pris en charge l’installation de NRA spécifiques dans les zones d’ombres, les “NRA-ZO”, au terme d’une procédure d’achat public qui a permis de retenir France Télécom. Cette technologie est une solution pour la plupart des secteurs non encore desservis par le haut débit. Sur les 22 communes très isolées qui vont en bénéficier, 15 NRA sont déjà en fonction. Nous bénéficions pour ces travaux du soutien financier de l’État et de l’Europe dans le cadre du Feder. Pour ceux qui ne sont pas éligibles à l’Internet haut débit par la technologie filaire, le Conseil Général de Loir-et-Cher a mis en place une aide de 400 € maximum destinée à aider les particuliers et les entreprises à s’équiper d’un kit satellite. Plus de 160 demandes sont déjà en cours de traitement. C’est donc une réponse attendue et adaptée au besoin des foyers isolés.

Philippe Sartori, Conseiller général, Président de l’Association des maires du Loir-et-Cher, témoigne de l’action du Conseil général pour fournir l’accès à l’Internet haut débit dans son département.

aménagement du territoire

De droite à gauche : Philippe Sartori, Conseiller général du Loir-et-Cher et Président de l’Association des maires du Loir-et-Cher, Maurice Leroy, Président du Conseil général de Loir-et-Cher, Patrice-Martin Lalande, Vice-président du Conseil général du Loir-et-Cher, et Yves Ménager, Maire de Château-Vieux.

5 points Internet en libre service« Après la couverture à près de 100 % de notre ter-ritoire, place aux usages, souligne Philippe Sartori. Outre le déploiement des tableaux blancs interactifs dans les collèges, nous mettons en place des points Internet en libre service dans nos cinq unités d’action sociale. En Loir-et-Cher, nous ne laissons pas se creu-ser la fracture numérique ; personne ne sera oublié ! »

“le pari est tenu”

8

De droite à gauche :

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la révolution des TIC

10-11 L’histoire des TIC en France : une formidable accélération

12 à 21 Les témoignages de Michel Bon, Xavier Couture, Jean-Marie Culpin, Corinne Erhel, Christian Estrosi, Pierre Hérisson, Bruno Janet, Christian Kert, Jean-Marie Le Guen, Didier Lombard, Laure de La Raudière, Bruno Retailleau, Marcel Roulet, Jean-Philippe Vanot, Thierry Zylberberg

numéro19

90-2

010

spécial >

9

A l’occasion du cinquantième numéro de Dialogues, élus et experts témoignent des bouleversements engendrés par les technologies de l’information et de la communication dans notre société ces 20 dernières années. Les TIC sont plus que jamais un levier de développement économique et sociétal pour notre pays, dans des domaines tels que les réseaux, l’innovation, la santé, la mobilité, les contenus.

numéro

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10

spécial > n°

Invention du Minitel. Débuts des programmes Teletel de videotex

et annuaire électronique.

Lancement de Télécom 1A, premier satellite de communication français.

Ouverture du service Radiocom 2000, premier téléphone de voiture

Le 7e Plan fait du téléphone une priorité.

Livre vert de la Commission européenne sur les télécommunications.

Lancement du satellite

TDF1.

La DGT est transformée en France Télécom (FT).

l’histoire des TIC en France une formidable accélé ration

Des modes de vie en mutation

Patrice Carré, Responsable Relations Institutionnelles Collectivités Locales, et spécialiste de l’Histoire des télécoms, France Télécom - Orange.

L’histoire des TIC est ponctuée de révolutions majeures : télégraphe, téléphone, télévision, informatique … Le tempo s’en est considérablement accentué ces 10 dernières années : le mobile, Internet, le HD, le THD et aujourd’hui, la convergence. Tout cela, dans un environnement concurrentiel et réglementaire instable et rude, totalement inédit dans toute l’histoire industrielle !Le monde des télécoms, contrairement à d’autres secteurs, a été radicalement bouleversé ces dernières années. C’est un véritable changement de paradigme et, pour un historien, un cas unique dans l’histoire technique, économique, sociale et - au-delà - culturelle des deux derniers siècles ! En effet, cette révolution pacifique n’est pas simplement technologique, elle accompagne, sur la longue durée, de profondes mutations de nos modes de vie, de notre rapport à l’autre. Elle a commencé à esquisser de nouvelles sociabilités … Territoires passionnants à défricher pour de futurs historiens !

1974

1979

1982

1986

1987

1988

1990

1984

Lancement du GSM (mobile)

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11

1998

2004

2003

2008

2010

1997

1999

2001

2002

2006

1993

1996

2005

Naissance du fournisseur

d’accès Internet Wanadoo.

Ouverture du marché français à la concurrence.

Le mobile atteint le marché de masse (20% de la population sont équipés d’un téléphone mobile).

Mise en place de l’ART (Autorité de régulation des télécommunications), autorité administrative indépendante. FT devient société anonyme.

Le nombre de lignes mobiles (34,6 millions) dépasse celui des lignes fixes (34 millions) en France.

France Télécom lance l’accès Internet à haut débit selon la

technologie ADSL. Fort développement du

mobile (34 % de taux de pénétration).

Arrivée en France des premières “box” et des premiers smartphones.

La loi donne aux collectivités locales la possibilité de créer ou de subventionner des réseaux haut débit sur leur territoire.

L’ART voit ses attributions étendues aux communications électroniques et activités postales et devient l’ARCEP.

Création du bi-bop, premier

téléphone destiné à un

public en mobilité urbaine

Passage du 12 au 118 pour les

renseignements. L’Auvergne

déploie le premier point

visio-public.

France Télécom Orange retransmet

Roland Garros en 3D.

l’histoire des TIC en France une formidable accélé ration

TV live et vidéo à la demande sur ADSL: première

offre complète sur le marché

français

France Télécom lance le Plan Haut

Débit Pour Tous

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“la révolution du numérique”En tant que premier Président de France Télécom, vous avez vécu le passage d’une administration en position de monopole à celui d’une entreprise publique, ainsi que les premières conséquences de la déréglementation en Europe et dans le monde. Quelles furent, selon vous, les éléments déclencheurs de cette mutation ? De fait, j’ai été à la fois le dernier Directeur Général des Télécommuni-cations de 1986 à 1990 et le premier Président de France Télécom, de 1991 à 1995. J’ai donc vécu une période de transition marquée par deux bouleversements profonds du monde des télécommunications.Le premier est de caractère institutionnel. Ce fut tout d’abord le pas-sage d’une administration à une entreprise publique. Puis, dans la foulée, l’accélération du calendrier de la suppression du monopole. Certes, sa disparition était programmée depuis 1987, mais les déci-sions de 1992 ont précipité le processus initialement prévu.Le deuxième bouleversement est d’ordre technologique, avec la géné-ralisation de la numérisation. Numérisation des mobiles, tout d’abord, avec le GSM et bien sûr apparition de l’IP* qui va conduire à Internet et au Web. La numérisation fut donc une révolution considérable !

Quelles évolutions vous ont le plus marqué durant votre présidence ? Je retiendrai deux phénomènes particulièrement marquants. En premier lieu, l’explosion du marché des mobiles, avec l’apparition de terminaux ergonomiques. Il était désormais possible de les tenir facilement dans la main et ils étaient dotés de fonctionnalités multi-ples. Or, reportons-nous en ce début des années 1990… Personne n’avait prévu un succès aussi massif, personne n’avait imaginé une telle courbe d’apprentissage. Il s’agit d’une évolution sociétale tout à fait considérable. Le deuxième point, tout aussi fondamental, est l’internationalisation des opérateurs. Jusqu’en 1990, il y avait partout des monopoles natio-naux. Quand il y avait concurrence, elle se passait au sein d’un même pays. Or, à partir de 1990, nous avons pris la décision de sortir de nos frontières et d’aller au Mexique, en Argentine, en Indonésie…Il m’est apparu essentiel d’aller conquérir, en anticipation, des parts de marché à l’étranger afin de combler ce que l’ouverture à la concur-rence allait nécessairement nous enlever sur notre marché domesti-que. France Télécom, avec Téléfonica, fut alors le premier opérateur à avoir initié cette démarche.

* Une adresse IP (Internet Protocol) est un protocole de communication de réseau informatique.

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Marcel Roulet

spécial > n° 1991 - 1995

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“faire grandir le marché”Sous votre présidence, de 1995 à 2002, France Télécom a relevé quatre défis majeurs : d’entreprise publique, elle est devenue entreprise cotée, l’abonné est devenu client, le marché des télécoms s’est internationalisé (1), et la révolution d’Internet et du mobile a eu lieu. Quelles ont été les conséquences pour France Télécom et l’ensemble du marché ? Face à l’arrivée de la concurrence le 1er janvier 1998, France Télécom a suivi une stratégie simple : faire grandir le marché le plus possible.Le résultat dépassa tout ce que l’on aurait pu imaginer puisqu’en six ans, de 1996 à 2002, la part du budget des ménages consacrée aux télécommunications a doublé, malgré la chute massive des prix des communications. Fin 2002, lorsque j’ai quitté l’entreprise, France Télécom n’avait jamais été aussi forte, avec ses 46 milliards d’euros de chiffre d’affaires et ses 15 milliards d’euros de résultat d’exploitation avant amortissements.

Quelle évolution vous a le plus marqué durant votre Présidence ?C’est évidemment la transformation de l’entreprise :- Passage d’une situation de monopole à une concurrence géné-ralisée.- Passage d’un statut d’établissement public à celui d‘une société cotée en bourse.- Passage d’une gestion du personnel de droit public à celle d’une entreprise appliquant les règles du secteur privé pour le recrutement, l’avancement et les rémunérations.- Passage d’un métier pratiquement unique - la téléphonie fixe - à plusieurs métiers, obéissant à d’autres logiques de marché, comme le mobile ou Internet.- Passage d’un marché presque exclusivement national à une position de grand opérateur international.- Passage, pour plus de la moitié des salariés, d’un métier à un autre, en général très différent.Ce qui m’a le plus impressionné a été le redéploiement. En six ans, plus de 60 000 salariés de France Télécom ont accepté volontaire-ment de quitter leur métier pour en apprendre un autre et aller vers des postes où la charge de travail était en général plus grande. Com-ment expliquer cela sinon par un profond sentiment d’appartenance à cette communauté humaine qu’était leur entreprise, par une volonté partagée de la voir réussir, et par l’engagement personnel correspon-dant ? Comment voulez-vous ne pas être profondément marqué par huit ans au milieu d’hommes et de femmes de cette valeur ?

(1) Fin 1995, France Télécom réalisait 2 % de son chiffre d’affaires hors de France, contre près de 40 % en 2002.

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Michel Bon

1995 - 2002

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Le très haut débit est-il pour vous l’un des projets industriels majeurs du pays pour les années à venir ?Assurément ! On voit aujourd’hui combien le numérique s’intègre dans le quotidien des Français. Il bouleverse leur manière de communiquer, de s’informer ou encore de travailler. L’accès au très haut débit fixe et mobile va libérer les usages.L’enjeu est particulièrement important pour nos entreprises. Le numérique est devenu un facteur clé de compétitivité. Il est indispensable pour mener un travail collaboratif efficace, pour concevoir ou simuler de nouveaux produits industriels...Cela va encore s’accroître avec l’émergence du “cloud computing” (1) : de plus en plus, l’accès aux applications et aux puissances de calcul se fait au travers du réseau, sur le “nuage”. Avec la fibre optique, nous posons l’infrastructure de cette révolution et de ces nouveaux usages pour les prochaines décennies. Il est essentiel que nous tirions parti de l’opportunité offerte par cet essor du numérique pour renforcer la position des grands acteurs français des TIC, comme Orange, parmi les leaders mondiaux de ce secteur.Ainsi, la prochaine génération de télécommunications mobiles, la 4G/LTE, va “tirer” de nombreux marchés, autour des terminaux, des équipements de réseaux, des circuits intégrés ou encore des applications logicielles et des contenus. Cela représente un enjeu industriel de premier plan pour la France et l’Europe.

Comment le gouvernement va t-il accompagner ce projet ? Pensez-vous que des projets de

“montée en débit” puissent être des réponses adaptées pour certains territoires ?Concernant le déploiement de la fibre optique sur le territoire, notre objectif est avant tout de créer les conditions incitant les opérateurs à investir le plus loin possible. Le cadre réglementaire est bien sûr un élément décisif pour cela. Toutefois, compte tenu de l’ampleur du chantier et des enjeux associés, l’intervention publique est justifiée : elle peut servir de levier vis-à-vis de l’investissement privé. À cet égard, je me réjouis que les financements de l’Emprunt national contribuent à cette grande ambition. Ils permettront d’aller plus vite et plus loin dans la couverture du territoire et contribueront ainsi à résorber la fracture numérique sur le territoire.Pour autant, le déploiement de la fibre optique sera un chantier de longue haleine. Il est donc important d’examiner les solutions alternatives permettant d’offrir sur l’ensemble du territoire le meilleur accès possible. Je pense notamment aux technologies mobiles 4G. Dès 2010, de nouvelles bandes de fréquences seront ainsi progressivement attribuées aux services très haut débit mobile : la bande 2,6 GHz et la bande 800MHz du dividende numérique.Dans les zones où le déploiement de la fibre optique n’est pas envisageable à un horizon suffisamment proche, les projets de “montée en débit” peuvent permettre d’offrir un service amélioré à nos concitoyens, à condition qu’ils n’entravent pas la concurrence et qu’ils préservent les perspectives d’évolution vers

le FTTH (2). Dans ce domaine, les travaux en cours sous l’égide de l’Arcep (3) doivent préciser les conditions de mise en œuvre de ces technologies.

Comment voyez-vous le rôle d’un opérateur comme Orange ?Orange a bien évidemment un rôle essentiel à jouer pour faire de la France un champion du monde du numérique. Il doit, en premier lieu, jouer un rôle moteur dans le déploiement des infrastructures numériques sur notre territoire.À cet égard, j’attache une grande importance au développement de l’investissement et de l’emploi de la part des opérateurs. Pour anticiper l’avenir, l’autre grand domaine dans lequel nous devons mettre le paquet, c’est bien sûr l’innovation dans les services. Orange en est un acteur majeur. Je me réjouis notamment de son rôle très actif au sein des pôles de compétitivité du numérique. Les grands enjeux auxquels nous sommes confrontés constituent autant de marchés émergents, tels que la télésanté, l’optimisation des ressources énergétiques ou encore la maison intelligente. Les technologies aussi évoluent très vite. La convergence entre fixe et mobile est en train, par exemple, de devenir une réalité, avec l’apparition des nouveaux “smartphones” et d’offres adaptées de la part des opérateurs.Ces défis vont façonner la création de richesse dans le monde de demain. Je sais qu’Orange est pleinement mobilisé pour les relever.

(1) «cloud computing»: l’utilisateur (entreprise ou particulier) accède aux ressources informatiques et aux applications hébergées sur le réseau, s’appuyant sur sa capacité de traitement et de stockage.

(2) “Fiber To The Home” : interconnexion à l’aide de la fibre optique, jusqu’au domicile du client.

(3) Autorité de régulation des communications

Christian Estrosi, Ministre chargé de l’Industrie, livre, pour Dialogues, sa vision ambitieuse des TIC dans la société d’aujourd’hui et de demain.

faciliter la vie de nos concitoyens

Il faut tirer parti de cet essor du numérique pour renforcer la position des grands acteurs français des TIC.»

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En quoi le numérique est-il, comme vous l’affirmez, « un démultiplicateur de productivité et de croissance » ?L’avènement du numérique n’est pas une simple rupture technologique mais bien une révolution qui va changer profondément nos façons de communiquer, de travailler, de nous divertir. Les réseaux forment l’infrastructure essentielle de la société de la connaissance de demain. Mais il est clair, que dès aujourd’hui, le numérique est un facteur décisif de productivité et de croissance. Déjà, il génère en Europe 40 % des gains de productivité et le quart de la croissance dans nos économies. Un investissement dans le secteur du numérique a ainsi trois fois plus d’impact sur la productivité que n’importe quel autre investissement. À l’heure où il nous faut sortir par le haut de la crise, il est une des clés du nouveau modèle de croissance.

Quel regard portez-vous sur le bénéfice que le haut débit a apporté aux territoires?De nombreuses collectivités locales ont pris conscience très tôt et très vite en France des enjeux de l’aménagement numérique de nos territoires et du risque de la fracture numérique en termes de déclassement économique notamment. Après s’être battu pour le désenclavement routier ou ferroviaire,

les élus se sont battus pour le désenclavement numérique. Avec succès, puisque le taux de pénétration en France du haut débit (70 % des foyers) qui est l’un des meilleurs en Europe est en partie dû à leur action. Sans cette action volontariste, la désertification rurale se serait étendue en France.

Vous avez remis au Premier Ministre un rapport sur la réattribution des fréquences. En quoi cela aurait-il pu être un facteur de développement économique pour le secteur des télécoms ?Le secteur des télécoms a devant lui trois défis à relever : celui de la capacité en raison de l’augmentation exponentielle du trafic, celui du débit lié aux nouveaux usages, notamment vidéo et, enfin, celui de la mobilité avec le développement de l’Internet mobile.Or, le dividende numérique, les fréquences en or qui seront libérées par le passage au tout numérique de la télévision, répondent à ces défis. J’ajoute que pour une partie de la population rurale qui n’est pas prête de voir arriver la fibre optique, ces fréquences sont la solution pour leur apporter le très haut débit. Je suis heureux que le Premier Ministre ait compris l’enjeu du dividende numérique en suivant très exactement les propositions que notre commission parlementaire lui avaient faites sur ce sujet.

Bruno Retailleau, Sénateur de la Vendée, Secrétaire de la Commission de l’économie, du développement durable et de l’aménagement du territoire.

Bruno Janet, Directeur des relations avec les collectivités locales et Conseiller spécial du Président de France Télécom – Orange.

aménagementnumérique du territoire

spécial > n°

16

Le numérique en Europe : 40 % des gains de productivité et 25 % de la croissance.

Comment la France est-elle devenue le pays le plus dynamique et le plus performant en termes de haut débit ?Dès 2003 le Groupe a lancé la “charte des départements innovants’’, puis le “plan haut débit pour tous’’. Ces efforts considérables d’investissement ont placé la France parmi les rares pays européens à pouvoir offrir une telle couverture de la population. Grâce aux technologies complémentaires à l’ADSL (NRA ZO, offres satellites…), la population française peut désormais être couverte à 100 %. Bientôt, 20 millions de foyers seront abonnés au haut débit. Avec nos partenaires - élus, cadres territoriaux - nous avons repoussé la fracture numérique en travaillant en complémentarité plutôt qu’en redondance, tout en permettant à la concurrence de se développer.

Comment Orange peut-il accompagner les territoires vers les enjeux de demain ?Les réseaux ne sont pas une finalité mais une condition au développement des services, enjeu majeur des années à venir ! Les usages explosent, la demande en débit augmente… Nous allons donc continuer d’investir dans les réseaux de nouvelle génération, fixes et mobiles, pour augmenter les débits et poursuivre le déploiement de la fibre. Notre objectif est que 45 agglomérations en Régions et Paris aient accès au très haut débit d’ici fin 2012 et que la fibre d’Orange soit présente dans tous nos départements d’ici la fin 2015 . Nous souhaitons continuer à renforcer l’attractivité et la compétitivité territoriale, car la compétitivité d’un pays est la somme des compétitivités de ses territoires.

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En quoi l’innovation est-il un

enjeu essentiel dans le secteur

des télécoms, et comment

peut-elle permettre à la France

de conserver sa place parmi les

leaders européens ?

L’innovation est un facteur

essentiel du développement

durable de notre économie. Elle

permet l’élaboration de nouveaux

produits répondant à l’évolution

de la demande, mais aussi la

préservation des emplois sur

le territoire, puisqu’elle requiert

l’excellence tant dans les

domaines de la recherche que

dans celui de la production.

La croyance selon laquelle

la rentabilité s’atteint par

l’abaissement constant des coûts

a vécu. Une stratégie d’innovation

semble plus efficace compte

tenu de la diversité des objectifs :

satisfaire à la fois les exigences

de fiabilité et de sécurité

qu’impliquent la circulation des

informations sur les réseaux de

télécommunication, rechercher

le prix le plus juste pour les

consommateurs tout en maintenant

des filières économiques et

industrielles d’excellence, en

France et en Europe.

Comment les pouvoirs publics

peuvent-ils accompagner

un opérateur comme France

Télécom – Orange pour en faire

un champion européen ?

Le rôle de l’État est de créer

les conditions favorables aux

investissements en vue d’un

déploiement homogène des

réseaux à très haut débit. Les

pouvoirs publics, mais aussi le

Parlement, doivent donc veiller

à ce que la régulation respecte

les choix technologiques de

l’ensemble des opérateurs, à

condition que ces choix n’aient pas

pour conséquence la destruction

d’emplois en amont de la filière.

France Télécom est d’ores et

déjà un champion national. Son

engagement à maintenir en France

des centres de recherche témoigne

de son objectif d’excellence, qui ne

peut que lui être utile sur le marché

européen.

Néanmoins, la pérennisation

en son sein d’emplois de qualité

est une des conditions de sa

réussite : il s’agit d’une question de

responsabilité, notion structurante

dans le secteur sensible de la

dématérialisation des échanges.

Jean-Philippe Vanot, Directeur exécutif de France Télécom – Orange

Corinne Erhel, Députée de la cinquième circonscription des Côtes-d’Armor et membre de la Commission développement économique et recherche.

innovation

L’engagement de France Télécom – Orange à maintenir en France des centres de recherche témoigne de son objectif d’excellence.

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Quelles sont les innovations qui, selon vous, ont été les plus

marquantes ces dernières années en matière de TIC ?

Le haut débit s’est développé très rapidement en France, et l’Internet

est devenu un fait sociétal : 2 foyers sur 3 en sont équipés, et ce chiffre

atteint 90% pour les foyers comptant au moins un adolescent. L’accès

au haut débit est possible pour 100% de la population et les services

utilisant Internet ont explosé.

L’autre innovation marquante est la démocratisation du mobile et

l’arrivée de la 3G. Le mobile se tranforme en « couteau suisse » de la

communication, avec des nouveaux services (sécurité, alerte, maintien

à domicile).

Les Orange Labs* contribuent régulièrement à ces innovations

majeures.

* Les Orange Labs sont les laboratoires de R&D du groupe France Télécom Orange. Ils comptent plus de 3 700 chercheurs dans le monde entier, scientifiques et ingénieurs. Ils enregistrent chaque année environ 350 inventions brevetées pour plus de 8 300 brevets déposés.

Quels sont les prochains enjeux en matière d’innovation dans les

années à venir ?

La simplicité d’usage va faciliter le besoin de connectivité permanente

et le passage d’un terminal à l’autre, avec une réelle convergence

de solutions sur tous les objets communicants. Les innovations

majeures des Orange Labs permettront à chacun de nous

de produire des contenus et d’être au coeur des réseaux de

communication, et ceci quelles que soient les technologies

utilisées (DSL, Fibre, GSM, WiFi, 3G et 4G…). La part

de l’image (vidéo, contenus) ira croissante et la 3D

se développera. La seconde innovation concernera

« l’Internet des objets » : progressivement, chacun

pourra interagir avec les équipements qui l’entourent,

grâce au « cloud computing ». Ce foisonnement

va rendre cette décennie passionnante. Des

applications à la santé, au transport et à l’éducation

transformeront radicalement notre société.

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À quels enjeux l’offre “Santé” d’Orange répond-elle ?

Le rôle des nouvelles technologies dans le domaine de la santé

correspond à une tendance lourde de notre société autour de 3 constats :

- la croissance de l’espérance de vie et donc à terme l’augmentation

du nombre des personnes fragilisées et dépendantes ;

- la croissance rapide du nombre des maladies chroniques : en France,

en 2010, 9,7 millions de personnes sont atteintes

de ce type de pathologie ;

- enfin, la pénurie de médecins qui rendra nécessaire

une mise en réseau systématique des acteurs .

Orange Healthcare a donc répondu à cet enjeux

sociétal en développant une offre complète autour

de la cohérence du parcours de soin d’un patient,

allant de la prise en charge de l’urgence à la prévention

et au bien-être.

Orange a popularisé le concept d’e-santé.

Quelles en sont les applications les plus innovantes ?

Orange est précurseur dans le domaine des solutions innovantes, grâce

au développement de service en collaboration avec ses partenaires

et avec le soutien de son centre de Recherche et développement.

Connected Hospital a été conçu en collaboration avec le CHU de Nancy

en 2008. Depuis, de nombreux hôpitaux publics et privés ont adopté cette

solution qui permet aux patients de se divertir grâce à un accès Internet

ou des vidéos et aux médecins d’accéder aux données médicales de

manière sécurisée. Dans le domaine du télésuivi des maladies chroniques,

Orange va déployer une solution de télésuivi dédiée aux personnes

implantées cardiaques. Enfin, toute une gamme de services allant du tiers

payant social à l’option de téléassistance sur les mobiles ont été conçues

pour favoriser le maintien des personnes âgées à leur domicile.

(1) Division Santé d’Orange.

La réforme de la carte

hospitalière et l’évolution

démographique médicale oblige

les parties prenantes à repenser

le système de santé. Quel rôle

les TIC peuvent elles jouer dans

cette réforme, en particulier à

l’AP-HP ?

L’évolution démographique

médicale et la demande légitime

de chacun d’avoir accès dans un

délai raisonnable à des soins de

qualité rendent indispensables

une réforme de notre manière

d’appréhender les partenariats

au sein du secteur sanitaire et

avec le secteur médico-social et

la médecine de ville. A ce titre,

les TIC sont une opportunité

de réussir cette transformation

d’institutions cloisonnées et peu

coopératives en de véritables

réseaux d’acteurs partageant en

temps réel, dans des conditions

satisfaisantes de confidentialité,

les informations indispensables à

une bonne continuité des soins.

Les TIC doivent également

permettre d’optimiser la qualité et

l’efficience de notre offre de soins

dans un contexte coopératif. Le

projet Dossier Médical Partagé

à l’AP- HP va ainsi permettre

progressivement, d’ici 2013,

d’optimiser la prise en charge du

patient, et de faciliter la décision

thérapeutique par un accès

simplifié à son dossier médical

par les professionnels de santé,

dans un dispositif garantissant

la sécurité des données.

Ce DMP répondra aux règles

d’interopérabilité nécessaires

à l’échange d’informations au sein

des hôpitaux de l’AP-HP.

Il sera aussi communicant avec

les professionnels de santé de

ville et le patient, dans un cadre

répondant aux exigences de

sécurité, de confidentialité et

d’éthique exigibles.

Ces dix dernières années,

Orange a travaillé avec les

professionnels de la santé

pour développer des solutions

innovantes. Comment celles-ci

peuvent-elles contribuer à

l’évolution de l’offre de soins sur

les territoires ?

Ces solutions permettent de

développer l’ouverture des

établissements de santé sur leur

environnement, de favoriser le

maintien à domicile des personnes

âgées et de remédier à des déficits

ponctuels ou durables de l’offre

de soins sur le territoire national.

La bonne organisation de l’offre

de soins sur nos territoires

passe en effet désormais

par la création et l’animation

de réseaux au sein desquels

l’existence d’un système

d’information partagé est la clé

de la réussite.

La télémédecine favorise ainsi

le désenclavement de certains

territoires et les coopérations

de nos établissements avec leurs

homologues d’Ile de France.

Dans le domaine de la gériatrie,

le programme Télégéria à l’Hôpital

Européen Georges Pompidou,

en partenariat avec Orange et

Cisco, a permis de créer un

réseau de télémédecine sur ADSL

sécurisé pour la réalisation de

visioconsultations spécialisées

à distance pour des personnes

âgées. Ces outils peuvent jouer

un rôle déterminant pour la

prévention de la perte d’autonomie

et la réduction des durées

d’hospitalisation de nos aînés.

Jean-Marie Le Guen, Député de Paris, Président de l’AP–HP.

santéspécial > n°

Thierry Zylberberg, Directeur d’Orange Healthcare (1)

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La télémédecine

favorise le

désenclavement

des territoires.

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La notion même de mobilité des télécoms a beaucoup évolué en vingt ans. Que recouvre-t-elle concrètement aujourd’hui ? Cette dernière décennie, les avancées technologiques et les nouveaux équipements ont littéralement révolutionné l’usage de la téléphonie mobile. À l’origine, il ne s’agissait que de téléphoner depuis n’importe quel endroit du territoire. Aujourd’hui, avec la création du réseau 3G+ et du haut débit mobile, les usagers ont accès à une multiplicité de services : ils peuvent surfer sur le web, regarder la télévision, échanger des e-mails, être guidés par GPS, etc.

En quoi France Télécom – Orange joue-t-il un rôle moteur dans ce domaine ?Depuis le début, nous avons la conviction que la création d’infrastructures génère de nouveaux usages qui vont intéresser l’ensemble de la population. Seule une vraie couverture nationale permet de démocratiser les nouveaux usages de la téléphonie mobile. Nous avons donc toujours cherché à étendre le réseau mobile, à l’améliorer tout en augmentant les débits. Le rapport de l’Arcep de décembre 2009 vient ainsi de confirmer que notre réseau 3G/3G+ couvre 87 % de la population française, soit la meilleure couverture mobile en France métropolitaine.

Jean-Marie Culpin, Directeur général délégué d’Orange France Mobiles et Président de l’Association française des opérateurs mobiles

Quels sont les enjeux de la communication mobile aujourd’hui ?Le mobile représente le vecteur de communication universel de l’avenir : nous voulons que notre univers personnel et professionnel nous accompagne en tous lieux. Si la France est désormais pionnière dans ce domaine, c’est, bien sûr, grâce à un effort de déploiement massif de ces technologies, mais aussi parce que l’offre est attrayante. Les services offerts jusqu’à présent sur la téléphonie mobile étaient limités : le téléphone, les SMS, et la messagerie vocale étaient utilisés et facilement accessibles à tous. Grâce à la 3G et à l’arrivée des “smartphones”, les usages et services se multiplient : courriel, accès aux réseaux sociaux, accès à la musique en ligne ou à la radio, ou encore accès à des guides touristiques, des sites de

réservation… La révolution vient souvent des terminaux, comme en témoigne l’énorme succès de l’iPhone. Il ouvre l’avenir vers une multitude de nouveaux services, inimaginables il y a encore trois ans ! Espérons qu’il se démocratise, autant que l’a permis en son temps “Ola” d’Itineris…

Comment accélérer cette démocratisation ?Les priorités de demain sont, bien entendu, l’amélioration de la couverture “réseaux” et l’augmentation des débits disponibles partout, mais je pense qu’il faudra aussi mettre l’accent sur deux autres dimensions : formation aux services offerts et simplicité d’utilisation. En tant qu’élue, je constate que ces deux aspects ont été trop souvent négligés et participent à une fracture numérique non géographique mais sociale.

Laure de La Raudière, Député d’Eure-et-Loir et 1ère Vice-présidente de la Commission supérieure du service public des postes et télécommunications.

mobilité

Le mobile est le vecteur de communication universel de l’avenir.

19

La télémédecine favorise le désenclavement des territoires.

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En quoi Orange a-t-il été l’opérateur qui a ouvert la voie à la convergence des télécoms et des contenus ?Orange est l’un des pionniers de la TV et de la VoD sur les réseaux

ADSL et mobiles en Europe et a très tôt accompagné l’évolution des usages avec des offres de contenus innovantes, favorisant

une consommation personnalisée, multi-écrans et interactive. Ainsi, avec notre bouquet Orange cinéma series, vous pouvez aussi bien regarder les chaînes de manière traditionnelle, que visionner les programmes à la demande, le tout sur télé, PC ou mobile.

Pour bâtir cette stratégie, Orange s’est entouré de nombreux partenaires : chaînes de télévisions, professionnels du

cinéma, de la musique, de la culture, du sport et des jeux, etc. C’est en mariant la richesse de la création et la puissance

de nos réseaux que nous construisons une nouvelle expérience de la télévision.

Pouvoir profiter de ces contenus où l’on veut, quand on veut… Les contenus de demain passeront-ils forcément par de nouveaux modes de distribution ?L’avenir est plutôt à une multiplication des usages et des modes de distribution, avec une consommation de contenus qui peut être linéaire ou non, fixe ou en mobilité. Les frontières entre les écrans disparaissent progressivement : on regarde la télé sur le web et on accède à Internet depuis sa télé. C’est pour cela que nous devons repenser la manière de concevoir les contenus, avec des programmes passant d’un média à l’autre et mêlant la télévision, le web, le mobile ou les jeux vidéo. Nous sommes convaincus que ce concept de transmédia préfigure la télévision du futur et nous avons lancé plusieurs initiatives pour soutenir les auteurs et les producteurs engagés dans ces nouvelles formes de création.

Xavier Couture, Directeur des contenus d’Orange

Les évolutions dans les mondes des télécoms et de l’audiovisuel ont bouleversé les usages : quelles furent les grandes étapes de ces changements ? La grande révolution à laquelle nous avons assisté, c’est celle de la convergence des médias. La distinction qui nous était coutumière entre les services de contenus audiovisuels et les réseaux et services de communication électronique a largement évolué. C’est en 2004 que nous en avons

pris officiellement acte par le texte qui confie au CSA la régulation des services de communication audiovisuelle et cela quel que soit le réseau de communication utilisé et en réservant à l’ARCEP la régulation des réseaux et des services de communication électronique. Bien sûr cette nouvelle forme de régulation fait fi de la convergence des Autorités de régulation. Mais c’est une autre question !

En quoi est-ce une opportunité pour l’audiovisuel français et la France est elle en avance dans ce domaine ? Pour nous les parlementaires qui tenons à la notion de “Média Global’’ pour l’audiovisuel français, l’ouverture de l’offre multiservices associant la téléphonie, l’accès à Internet haut débit et la télévision (la fameuse offre triple play) si elle a pu

créer des tensions, n’en constitue pas moins un facteur économique puissant de développement des contenus et de nouvelle pratique de “lecture’’ des programmes. Bien entendu, ce qui est essentiel pour nous, législateur, c’est que l’offre de contenus apparaisse bien comme l’élément premier de différenciation des offres multi services. Et, pour moi qui suis soucieux de maintenir la création, la production française à un niveau élevé, malgré la baisse des ressources publicitaires qui pourrait affecter la commande des chaînes historiques, j’ai espoir que les investissements des opérateurs de communication électronique viennent rapidement représenter une part significative du financement de notre production audiovisuelle et cinématographique.

À ce double postulat : l’organisation et le contrôle des nouveaux modes de fonctionnement, l’incitation à la création et la production, la France peut se signifier de façon exemplaire dans l’adaptation du marché des contenus.

Qu’attendez-vous des opérateurs, et en particulier d’Orange, sur cette question ?Qu’ils aient le souci non pas de se substituer aux grands diffuseurs historiques qui assurent depuis longue date un équilibre dans notre paysage audiovisuel français, mais qu’ils cherchent à incarner la nouveauté et la qualité des produits qu’ils proposent dans le respect de règles pas toujours évidentes à édicter ! D’Orange, plus particulièrement, j’attends un sens de la compétitivité identique à celle que cette maison a su investir jusqu’à présent dans son métier d’opérateur de communication.

Christian Kert, Député des Bouches du Rhône, Vice-président de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée nationale.

spécial > n°

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contenusJ’espère que

les opérateurs représenteront une part significative du financement de la production.

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Pour plus d’équité entre les territoires

Que représente aujourd’hui le service universel en France ?Le service universel est un héritage d’une loi de 1974, à l’époque où le marché des télécommunications n’était pas encore ouvert à la concurrence. Malheureusement, il concerne uniquement la téléphonie fixe et n’a pas intégré les nouvelles technologies de l’information et de la communication comme le téléphone mobile ou Internet.

Quel bilan feriez-vous aujourd’hui du déploiement de ces TIC en France ? Il y a eu des progrès bien sûr, mais aussi de véritables difficultés. En ce qui concerne le téléphone mobile, même si le programme zone blanches est quasiment achevé, il reste encore des zones où la couverture n’est pas d’une qualité suffisante. Certaines antennes-relais sont démantelées en raison du principe de précaution et laissent de véritables zones grises. Il devient urgent que les scientifiques prennent une

position plus tranchée à ce sujet. L’Internet, quant à lui, est devenu un véritable moyen d’accès à la connaissance et un formidable outil de désenclavement. C’est pourquoi il faudrait qu’il y ait partout un accès possible à 2 Mbs, soit le minimum du haut débit à mon sens. On en est encore loin, mais la responsabilité ne peut pas être imputée exclusivement aux opérateurs.

Que faudrait-il faire pour parvenir à une meilleure équité du territoire ?Il faut parvenir à concilier les attentes des citoyens et les nouvelles règles du jeu du marché. Aujourd’hui, avant de s’installer dans une commune, on cherche à savoir si elle est équipée du haut débit et si elle a une bonne couverture mobile. Mais dans le même temps, on ne peut pas nier que certaines zones sont moins rentables que d’autres pour les opérateurs qui sont soumis aux exigences de leurs actionnaires. C’est pourquoi - et je pense que le gouvernement l’a

bien compris - il faudrait d’abord mettre en place des règles de péréquation afin de contraindre les opérateurs à couvrir des zones moins rentables.Il faudrait ensuite que les collectivités locales et l’État alimentent un fond de

compensation afin de soutenir le déploiement de ces services sur l’ensemble du territoire. Car c’est en conjuguant les efforts de tous que l’on pourra passer du service universel d’hier au service au public de demain.

Pierre Hérisson, Sénateur de Haute-Savoie et Président de la Commission supérieure du service public des postes et communications électroniques, dresse un bilan de la France des TIC et plaide pour la mise en place de règles de péréquation permettant de garantir plus d’équité sur l’ensemble du territoire français.

Il faut parvenir à concilier les attentes des citoyens et les nouvelles règles du jeu du marché.

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En quoi consiste la solution de tiers payant social et pourquoi avoir confié sa mise en œuvre à Orange ?Avec sa filiale Almerys et sous l’impulsion de sa Division Santé, Orange s’est déjà imposé comme le spécialiste du tiers payant médical. La convention de partenariat que nous venons de signer repose sur une idée inédite : transférer le principe du tiers payant médical et son expertise acquise par Orange, aux prestations sociales d’aide au maintien à domicile pour les personnes âgées ou handicapées ayant perdu tout ou partie de leur autonomie. Le tiers payant social simplifie, en les dématérialisant via une plate-forme Web, les flux financiers entre le Conseil général, les structures d’aide à domicile et les 7 200 bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) du Loiret.

Quels en sont les bénéfices pour les usagers, les prestataires de services et le département ?Les bénéficiaires de l’APA et leurs familles vont pouvoir disposer en temps réel, en permanence et à distance, d’informations à jour sur leurs droits et d’un suivi des prestations reçues. Pour les structures d’aide à domicile, le tiers payant signifie un règlement beaucoup plus rapide de leurs factures, à chaque fin de mois. Enfin, il simplifie significativement la gestion de l’APA par les services départementaux et permettra, à effectifs équivalents, de traiter un nombre toujours plus élevé de dossiers, sans les lourdeurs liées aux échanges de documents “papier”. Un système d’horodatage permet de contrôler la conformité des prestations réalisées par rapport au plan d’aide défini pour chaque bénéficiaire.

Quelle place les TIC devraient-elles occuper à terme dans la politique de maintien à domicile sur votre territoire ?L’enjeu lié aux TIC est majeur : il s’agit de simplifier la gestion des prestations sociales et de réaliser suffisamment d’économies d’échelle pour faire face à une nette augmentation des besoins d’accompagnement du maintien à domicile, tout en maintenant le niveau des prestations délivrées.Demeurer chez soi le plus longtemps possible, même lorsque surviennent le handicap et la dépendance, c’est le choix d’une très grande majorité de personnes âgées. Or, dans le Loiret, la population des plus de 75 ans augmente beaucoup plus vite que la population générale. À terme, la plate-forme web mise en place pour la gestion du tiers payant social permettra au département de mieux informer les personnes âgées et leurs proches sur leurs droits à l’APA et sur l’ensemble des prestations à domicile existantes.

Trois questions à Eric Doligé, Sénateur et Président du Conseil général du Loiret, sur le tiers payant social, solution développée, avec Orange, sur son territoire.

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dossier > maintien à domicile

tiers payant social : pour une gestion simplifiée des prestations sociales

Ci-dessus : Eric Doligé, Sénateur et Président du Conseil général du Loiret (à droite), venu sur le stand Orange au SMCL à l’occasion de la signature de la convention de partenariat sur le tiers payant social, et Yves Scaviner, Directeur régional Centre Val de Loire (France Télécom Orange).

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DORO : un service de téléassistance mobile pour conserver son autonomie Un terminal mobile adapté aux seniors, avec un abonnement spécifique « téléassistance mobile » : telle est la nouvelle solution proposée par Orange pour préserver la sécurité des personnes âgées ou fragiles qui vivent encore à leur domicile et conservent une certaine mobilité. Doté de grosses tou-ches, d’un écran large et d’une ergonomie basique, le téléphone portable DORO affiche, depuis son lancement en septembre dernier, une vocation de « mobile des seniors ». Avec l’option « téléassistance mobile », commer-cialisée dans les 186 « boutiques autonomie » du réseau Orange, une simple touche du terminal met l’utilisateur en lien avec Mondial Assistance en cas de problème, de malaise ou pour un dépannage. Et ce, 24h/24 et 7j/7. Grâce à une fiche renseignée à la souscription du service (médecin traitant, pro-ches à prévenir, antécédents médicaux...), la prise en charge de l’appelant est immédiate et entièrement personnalisée. La mairie du 15e arrondissement de Paris et l’association Adomicil mènent actuellement une expérimentation basée sur l’utilisation de cette offre.

Cantal : au service du lien social pour les personnes âgéesDurant une année-test, 26 personnes âgées du dépar-tement du Cantal ont bénéficié d’une solution complète conçue par Orange permettant de consolider le lien familial et de coordonner les prestations des aidants.Au cœur du dispositif, un cadre numérique à écran tac-tile d’usage très simple, leur permettant d’accéder à une messagerie sécurisée et à des albums photo partagés.

Pour les intervenants professionnels, un portail dédié, avec un agenda partagé, un cahier de liaison dématé-rialisé et un horodatage des interventions.Le Conseil général du Cantal a été récompensé pour cette expérimentation par un trophée « Territoria d’Or » remis au Sénat par Michel Mercier, Ministre de l’Es-pace rural.

MAPA, prévenir, plutôt que guérirLa prise en charge des personnes vieillissantes ne se limite pas à la ges-tion des urgences. Breveté par Orange Lab, le système MAPA (Mesure de l’Ac-tivité d’une Personne seule A domicile) détecte toute dérive des habitudes de vie d’une personne, signe annonciateur d’une dégradation de son état. Il permet de déclencher un plan d’aide à domicile avant même que la pathologie s’ins-talle. Contrairement aux systèmes de téléalarme, MAPA ne comporte ni bra-celet ou médaillon à porter, ni capteur apparent dans la maison. Un simple boîtier installé sur le compteur électri-que suit en continu l’évolution du score d’activité d’une personne, à partir de ses interactions avec les équipements électriques domestiques : interrupteurs, appareils électroménagers, lampes... MAPA a été prototypé et testé dans deux communes* en partenariat avec Mondial Assistance, avec le concours actif des CLIC et CCAS.

* Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) et Châtilllon (Hauts-de-Seine).

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