Étude de la compétitivité du monde arabe 2010

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    tude de la comptitivitdu monde arabe2010

    Margareta Drzeniek Hanouz, World Economic Forum

    Sofane Khatib, World Economic Forum

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    World Economic Forum

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    ISBN 10 - 92-95044-90-8

    ISBN 13 - 978-92-95044-90-6

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    Table des matires

    Prface 3

    Renforcement de la reprise dans le monde arabe : constats lissue de ltude de lindice decomptitivit globale 2010-2011 5par Margareta Drzeniek Hanouz, World Economic Forum

    Comptitivit commerciale et croissance dans la rgion MENA 23

    par Masood Ahmed et les membres du Regional Agenda Council sur lavenir du Moyen-Orient et lAfrique du Nord

    Prols par pays 31

    Les auteurs 61

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    Prface

    The Arab World Competitiveness Review 2010est publieen des temps branls par les turbulences conomiqueset un climat dincertitude. En dix ans, cette rgiona connu une explosion conomique alimente parla croissance mondiale, laugmentation des prix desressources nergtiques et une acclration des rormesconomiques, interrompue par la crise conomiquemondiale. Si la croissance reste lente dans un certainnombre dconomies dveloppes en dpit de la miseen place de programmes de relance considrables, lesautres marchs mergents semblent avoir gagn en orce.Le climat dincertitude et lorientation de lquilibre delactivit conomique vers le monde en dveloppementexigera des rponses stratgiques de la part des responsablespolitiques au sein du monde arabe afn dassurer unenvironnement conomique solide et durable pour lavenirdes conomies de la rgion. Dans cet environnement

    conomique mondial en pleine volution, il apparat plusque jamais primordial pour les pays arabes de poursuivrele processus de rorme et de jeter des bases solides poursoutenir la croissance et le dveloppement conomiques venir.

    Depuis plus de 30 ans, le World Economic Forum remplitles onctions de modrateur dans le droulement de ceprocessus en ournissant des valuations dtailles dupotentiel producti des nations localises partout dans lemonde, par lintermdiaire de la srie de Rapports sur lacomptitivit globale. Dans ce contexte, la prsente tudecontribue avoriser la comprhension des acteurs

    essentiels qui dterminent la prosprit et la croissanceconomique du monde arabe, en expliquant les raisons dela russite de certains pays par rapport dautres, en termesdaccroissement des niveaux de revenus et de propositiondopportunits conomiques aux populations respectives.Elle ournit aux responsables politiques et aux dirigeantsdentreprise un outil important pour ormuler les versionsamliores de leurs politiques conomiques et de leursrormes institutionnelles.Dans ce cadre, cette tudeanalyse les perormancesde comptitivit de la rgion, en sintressant toutparticulirement la question de lducation. Si lonconstate une amlioration de la comptitivit dans certaines

    parties de la rgion, il reste de nombreux eorts dployer

    pour permettre aux pays arabes de tirer un meilleur partide cette volution de lactivit conomique en aveur despays en dveloppement, notamment en Asie. Outre cetteanalyse, cette tudeprsente les profls dtaills de toutesles conomies concernes par ltude et ournit une vuedensemble des rsultats par rapport tous les indicateurscompris dans lindice de comptitivit mondiale.

    The Arab World Competitiveness Review 2010naurait puvoir le jour sans lencadrement et lenthousiasme de sesco-diteurs, Margareta Drzeniek Hanouz et SofaneKhatib. Je tiens galement remercier les membresdu Regional Agenda Council sur lavenir du Moyen-Orient et de lArique du Nord, et plus particulirementMassod Ahmed, directeur de la division Moyen-Orientet Asie Centrale du Fonds montaire international, pourleur contribution clairvoyante cette tude. Je souhaite

    galement aire part de ma reconnaissance RobertGreenhill, agent daaires en che, Sheri El Diwany, chede lquipe Moyen-Orient, et Jennier Blanke, directricedu Centre or Global Competitiveness and Perormanceau sein du World Economic Forum. Je tiens enfn exprimer ma gratitude envers les membres de lquipecharge de ltude sur la comptitivit, Ciara Browne,Roberto Crotti, Thierry Geiger, Carissa Sahli, Irene Mia etPearl Samandari, pour leur soutien constant. La rdactionde ce Rapport naurait pas non plus t possible sansle dvouement et lengouement des membres de notrerseau dInstituts partenaires dans la rgion, qui ont menlenqute dopinion auprs des cadres dirigeants et nous

    ont ainsi procur la majeure partie des inormations sous-jacentes utilises dans cette tude. Enfn, je tiens galement communiquer mes remerciements sincres tous lesdirigeants dentreprise du monde arabe qui ont pris letemps de participer notre enqute dopinion et dont lesobservations prcieuses ont rendu possible la compositionde cette tude.

    Klaus Schwabprsident excuti du World Economic Forum

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    Renforcement de la reprise dans le monde globale : constats lissue de ltude de lindice de comptitivit mondiale 2010-2011par Margareta Drzeniek Hanouz, World Economic Forum

    Au lendemain d'une priode relativement prospreau dbut de cette dernire dcennie, la croissance dumonde arabe a connu un ralentissement lors de la criseconomique mondiale, avec une chute des taux decroissance moyens de 6,1 % en 2008 2,2 % en 2009.La aiblesse des liens fnanciers et commerciaux entre lespays arabes et les marchs mondiaux ont attnu l'impactde ce chissement de l'activit conomique sur ces payspar rapport d'autres rgions, telles que l'Europe ou l'Asiecentrale. Les rpercussions de la rcession mondiale sur lesmarchs intrieurs ont t accentues encore davantagepar la mise en place de programmes de relance budgtaireconsquents dans de nombreux pays. Aussi seuls deux paysont-ils enregistr des taux de croissance ngatis en 2009,les mirats arabes unis et le Kowet (c. Tableau 1).

    Malgr son impact relativement modr sur les conomies

    nationales de la rgion, la crise conomique mondiale a misen relie un certain nombre de vulnrabilits conomiquesdans le monde arabe. La quasi-totalit des pays estortement tributaire des pr ix des matires premires, enparticulier les exportateurs et importateurs d'hydrocarbures

    ou de produits agricoles. Dans certains pays, les marchsfnanciers taient alors, et sont aujourd'hui encore, trspeu rglements quand dans d'autres conomies lesmarchs du travail et des produits ne disposent pas de lasouplesse requise pour permettre une adaptation rapideaux nouvelles situations. Le dveloppement de la rsilienceace ces types de bouleversements mondiaux impliqueraavant tout une rduction de la vulnrabilit de manire attnuer l'impact des vnements mondiaux dangereuxsur les conomies nationales et, ensuite, un renorcementde la capacit des conomies aire ace aux ventuellescrises conomiques.1 Ces deux acteurs sont troitementlis la comptitivit nationale. Aussi, moyennant unevaluation des perormances des pays arabes dans cedomaine, le prsent chapitre peut-il contribuer amliorerla comprhension des acteurs dterminant la rsilience auxcrises de chaque pays ainsi que leur voie de dveloppement

    uture. Dans ce contexte, ce rapport met en lumire lesatouts comptitis des pays de cette rgion et analyse lesdifcults qu'il conviendra de surmonter pour assurer undveloppement conomique durable et prendre toute lamesure du potentiel de croissance du monde arabe.

    PIB(milliards d'USD)

    Croissance relle du PIB (%) PIB par habitant(USD)

    Solde du comptecourant

    2009 moyenne 2000-2005 2009 2010 (estimation) 2009 2009

    Algrie 140.8 4.5 2.0 4.6 4,027 0.3

    Bahren 20.2 6.0 2.9 3.5 19,455 4.1

    gypte 187.9 4.0 4.7 5.0 2,450 -2.4

    Jordanie 22.9 6.0 2.8 4.1 3,829 -5.6

    Kowet 111.3 7.7 -2.7 3.1 31,482 25.8

    Liban 33.5 3.9 9.0 6.0 8,707 -11.1

    Libye 60.3 4.3 1.8 5.2 9,529 16.9

    Maroc 90.8 4.4 5.2 3.2 2,865 -5.0

    Oman 53.4 3.5 3.4 4.7 18,013 0.3

    Qatar 83.9 9.0 9.0 18.5 68,872 16.4

    Arabie Saoudite 369.6 4.0 0.1 3.7 14,486 5.5

    Syrie 52.5 3.5 4.0 5.0 2,579 -4.5Tunisie 40.1 4.5 3.0 4.0 3,852 -3.4

    mirats arabes unis 229.9 7.7 -0.7 1.3 46,857 -3.1

    Tableau 1: Indicateurs conomiques slectionns pour les pays du monde arabe

    Source : FMI 2010a

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    Mthodologie

    Le terme comptitivit dsigne l'ensemble des institutions,des politiques et des acteurs qui dterminent le niveau deproductivit d'un pays. Ce niveau de productivit, quant lui, dtermine les taux de rendement obtenus par lesinvestissements oprs dans une conomie. Les taux de

    rendement tant vecteurs de taux de croissance, il y a deortes chances pour qu'une conomie plus comptitivegagne en croissance et en prosprit moyen, voire longterme.

    Depuis son introduction en 2005, l'indice de comptitivitglobale (GCI) est la pr incipale mthodologie utilise parle World Economic Forum pour valuer la comptitivit.Ce modle, labor par Xavier Sala-i-Martin et le WorldEconomic Forum, repose sur l'ide que les lmentsdterminants de la comptitivit sont nombreux etinterdpendants selon une organisation complexe. LeGCI identife ces interactions par le biais du calcul d'unemoyenne pondre entre direntes composantes, chacune

    reprsentative d'un aspect particulier de la comptitivit.Ces composantes sont regroupes dans les 12 catgories2suivantes :

    1. Institutions : lments indispensables la comptitivitdans la mesure o elles dterminent le cadre juridiqueet administrati d'interaction entre les personnes, lesentreprises et les pouvoirs publics pour gnrer desrichesses. Par exemple, on inclut dans cette catgoriedes droits de proprit clairement dfnis et exercs,une administration publique efcace et transparente, unsystme judiciaire impartial et indpendant, l'assuranced'une scurit physique ainsi que des normes degouvernance d'entreprise trs strictes.

    2. Inrastructure : lment essentiel l'activit conomiquepour un certain nombre de raisons. L'inrastructurede transport revt une importance capitale dansl'acheminement rapide et aible cot des marchandisessur les marchs, l'approvisionnement en lectricitpermet une production uide et ininterrompueet les services de tlcommunication assurent unecommunication efcace.

    3. Stabilit macro-conomique : composante importantedont l'absence rend le onctionnement des entreprisesdifcile. L'ination limite la capacit des entreprises planifer et investir, et les climats de lassitudefscale prolonge, une dette publique leve ou unsystme fnancier inefcace peuvent donner lieu une

    diminution des onds pour linvestissement ainsi queune augmentation des taux d'intrt.4. Sant et enseignement primaire : composante cruciale

    dans la mesure o une main-d'uvre en bonne sant etscolarise est bien plus dispose exploiter l'intgralitde son potentiel.

    5. Il est impossible pour les pays de gravir les chelonsdu dveloppement sans investir dans l'enseignementsuprieur et la ormation, eu gard aux exigences decomptences qu'impliquent les processus de productionet d'laboration de produits plus complexes.

    6. Une concurrence vigoureuse est un important acteurde rentabilit et d'innovation ds lors qu'elle exclut dumarch les entreprises inefcaces et acilite l'entre de

    nouvelles activits. Ce concept s'exprime travers leslments du pilierEfcience des marchs des produits.7. Efcience du march du travail : lment important

    pour garantir une utilisation optimale des talents au seind'une conomie. Un march du travail souple, assorti

    de structures d'encouragement mritocratiques etdpourvu de pratiques discriminatoires l'encontre desgroupes socitaux est le mieux plac pour contribuer la comptitivit.

    8. L'attention s'est dernirement ortement cristallisesur le onctionnement des marchs fnanciers. LepilierDveloppement des marchs fnanciers englobedeux acteurs pr imordiaux d'accroissement de lacomptitivit : la rentabilit du systme fnanciercomme source de fnancements destins aux entrepriseset la stabilit ainsi que la fabilit du systme fnancier.

    9. Ouverture la technologie : traduit l'aptitude d'un pays adopter les technologies les plus rcentes et les utiliserpour accrotre la productivit. Nous direncionsla notion d'adoption des technologies de celled'innovation technologique, ces deux acteurs n'ayantpas les mmes eets sur la comptitivit. L'adoptiondes technologies permet d'accrotre la productivit desprocessus existants, tandis que l'innovation repousseles rontires technologiques. En grande partie, l'eetd'amlioration de la productivit, en particulier sur

    les marchs mergents encore loigns des rontirestechnologiques, peut tre mis proft moyennantl'adoption de technologies extrieures.

    10. Taille du march : cette composante est prise encompte en raison des marchs de grande envergure qui,considrs comme des marchs intrieurs et largis parles marchs internationaux, permettent aux entreprisesde raliser des conomies d'chelle.

    11. Sophistication des entreprises : joue un rle importanten aveur de la productivit. La prsence de clustersaccentue la rentabilit de nombreux processus ausein des entreprises, tandis que les activits de typemarketing et distribution augmentent la productivitpar le truchement d'une hausse de la valeur des produits

    et des services.12. Comme indiqu plus haut, la composante d'Innovationest cruciale dans la mesure o elle peut repousserles rontires technologiques. Les entreprises desconomies dveloppes peuvent uniquement maintenirles niveaux de salaire levs dans leur pays en dplaantles rontires technologiques vers l'extrieur ; aussi sedoivent-elles d'laborer des produits et des services depointe et/ou d'employer des processus uniques.

    Bien qu'apprcies individuellement dans le contexte del'indice, ces catgories sont ortement interdpendantes.En ralit, elles tendent se renorcer mutuellement.Par exemple, toute innovation (pilier 12) est impossible

    dans un pays o le aible niveau de concurrence entreles entreprises (pilier 6) ou de protection de la propritintellectuelle (pilier 1) aaiblit les eorts ournis pourstimuler l'innovation. Une population instruite (pilier 5)apporte une meilleure contribution au dveloppementde la productivit lorsque le march du travail estexible et s'accompagne de pratiques d'encouragementmritocratiques sur le lieu de travail (pilier 7).

    L'indice tient galement compte des dirences de degrd'importance accorde aux diverses dimensions de lacomptitivit en onction des pays. mesure qu'un pays sedveloppe, d'un point de vue conomique, ses produits etservices doivent gagner en sophistication afn de maintenir

    l'augmentation des niveaux de productivit requis pourgarantir une hausse du niveau des salaires. Par consquent,cet indice attribue des systmes de pondrationdirents en onction du niveau de dveloppement dupays. Les conomies sont regroupes sur trois stades de

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    dveloppement : le stade tir par les acteurs, le stade tirpar l'efcience et le stade tir par l'innovation, en onctiondu PIB par habitant et de l'importance des ressourcesnaturelles dans l'conomie du pays.3

    Les piliers sont diviss en sous-indices, comme l'illustrela Figure 1, et dirents coefcients de pondrationsont appliqus aux sous-indices en onction du stade

    de dveloppement. Les exigences ondamentales sontrelativement plus importantes pour les conomies tires parles acteurs, la question du renorcement de l'efcience estrelativement plus importante pour les conomies tires parl'efcience et les acteurs d'innovation et de sophisticationrevtent galement une importance croissante pour lesconomies tires par l'innovation. Le Tableau 2 illustrela rpartition des pays du monde arabe selon ces troisstades et ournit une description dtaille du systme depondration.

    Il est important de noter que l'indice est calcul l'aidede deux types de donnes distincts. Prs d'un tiersdes indicateurs correspondent des donnes ournies

    Figure 1: Les 12 piliers de comptitivit

    Tableau 2: Pays arabes en fonction des stades de dveloppement

    Institutions

    Infrastructure

    Stabilit macroconomique

    Sant et enseignement primaire

    Sources d'efficience

    Enseignement suprieur et formation

    Efficience des marchs des produits

    Dveloppement des marchs financiers

    Ouverture la technologie

    Taille du march

    Sources dinnovation et de sophistication

    Sophistication des entreprises Innovation

    Paramtres de basePiliers essentiels pour les

    conomies dont le

    dveloppement est tir par

    les facteurs

    Piliers essentiels pour les

    conomies dont le

    dveloppement est tir par

    l'efficience

    Piliers essentiels pour les

    conomies dont le

    dveloppement est tir par

    l'innovation

    Rapport sur la comptitivit globale 2010-2011

    principalement par de grandes organisations internationales,telles que la Banque mondiale, le Fonds montaireinternational, l'UNESCO, etc. Pour le reste, les indicateursutiliss proviennent de l'enqute d'opinion annuellemene par le World Economic Forum auprs de cadresdirigeants (Executive Opinion Survey). Cette enquteauprs de dirigeants d'entreprises ournit une valuationdes aspects plutt qualitatis de la comptitivit ainsi que

    des dimensions sourant de l'absence de sources statistiquespour tous les pays couverts par le GCI.

    Au cours de la dernire dcennie, la couverture des paysarabes par le GCI a augment de aon constante. L'dition2010-2011 de l'indice couvre 14 pays arabes : l'Algrie, leBahren, l'gypte, la Jordanie, le Kowet, le Liban, la Libye,le Maroc, Oman, le Qatar, l'Arabie Saoudite, la Syrie, laTunisie et les mirats arabes unis. Si la plupart de ces payssont couverts depuis plusieurs annes, le Liban a seulementintgr l'chantillon l'occasion de la dernire dition.Afn de permettre l'tablissement de comparaisons avecl'ensemble de l'chantillon du GCI, les rsultats prsentssont tirs de l'intgralit de l'chantillon de 139 pays.

    Pays arabes Autres pays ce stade Domaines de comptitivit importants

    Stade 1 (tir par les facteurs)PIB par habitant (USD) < 2 000

    Bangladesh, Bolivie, Kenya, Pakistan,Vietnam

    Paramtres de base (60 %) et sourcesd'efcience (35 %)

    Transition du stade 1 au stade 22 000 < PIB par habitant (USD) < 3 000

    Algrie, gypte, Kowet, Libye, Maroc,Qatar, Arabie Saoudite, Syrie

    Azerbadjan, Brune Darussalam,Indonsie, Rpublique islamique d'Iran,Ukraine, Venezuela

    Paramtres de base (entre 40 % et 60 %)et sources d'efcience (entre 35 % et50 %)*

    Stade 2 (tir par lefcience)3 000 < PIB par habitant (USD) < 9 000

    Jordanie, Liban, Tunisie Argentine, Brsil, Chine, Malaisie,Mexique, Fdration de Russie, Afriquedu Sud, Turquie

    Paramtres de base (40 %) et sourcesd'efcience (50 %)

    Transition du stade 2 au stade 39 000 < PIB par habitant (USD) < 17 000

    Bahren, Oman Chili, Croatie, Pologne, Trinit-et-Tobago Paramtres de base (entre 20 % et 40 %),sources d'efcience (entre 50 %) et

    sources d'innovation (10 % 30 %)*

    Stade 3 (tir par linnovation)PIB par habitant (USD) > 17 000

    mirats arabes unis Allemagne, Isral, Rpublique de Core,Norvge, Espagne, Royaume-Uni,tats-Unis

    Paramtres de base (20 %), sourcesd'efcience (50 %) et sources d'innovation(30 %)*

    * Le poids exact varie en fonction du PIB du pays et de la proportion dexportations de produits minraux par rapport au total des exportations. Cf. Sala-i-Martin et al. 2010pour plus de prcisions.

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    Quel degr de comptitivit pour le monde arabe en tantque rgion ?

    Le monde arabe se compose d'conomies trs diversifesen termes de taille, de localisation gographique, de stadede dveloppement et de structure conomique. Aussi est-ilpeu surprenant de constater que les pays de cette rgion

    sont rpartis sur les trois stades de dveloppement dfnispar le GCI. Pour tenir compte de cette diversit et produiredes comparaisons valables, nous valuons la comptitivitdes pays par rapport celle de leurs pairs, c'est--dire lesconomies situes au mme niveau de dveloppement.4

    Les pays en phase de transition entre deux stades ont tassimils au stade de dveloppement le plus proche. Danscette mme ligne, les Tableaux 3 5 situent les pays arabesparmi tous les pays, ainsi que leurs stades de dveloppementrespectis. Dans le groupe des conomies tires par lesacteurs, qui comprend 51 pays et dont le premier rang estoccup par le Brunei Darussalam, le Kowet se dmarque une excellente 2e place en termes de comptitivit.

    L'gypte et l'Algrie sont galement trs bien classes parrapport leurs pairs et s'approchent du haut de l'chelleavec les 10e et 12e rangs, respectivement, tandis que la Libyeapparat plus bas en 18e position. Dans le groupe des paystirs par l'efcience, le Qatar et l'Arabie Saoudite occupentles premires positions parmi 41 pays, tmoignant ainsi dela solidit de leur leadership en termes de comptitivit,au niveau rgional comme mondial. Ils sont suivis de prspar la Tunisie et Oman, respectivement classs en 6e et 7eplaces. Plus loin, on trouve la Jordanie au 21e rang, toujoursdans la moiti suprieure du classement, tandis que leMaroc (31e), le Liban (38e) et la Syrie (41e) chutent dansla moiti inrieure. Seuls deux pays arabes comptent parmi

    les 40 conomies tires par l'innovation : les mirats arabesunis et le Bahren. Tous deux sont la trane derrire leurspairs dans cette valuation, occupant respectivement les 23eet 28e positions, loin derrire le trio de tte incarn par laSuisse, la Sude et Singapour.

    Outre les dirences de perormance enregistres par lespays arabes dans l'chantillon du GCI, nous constatonsgalement des rsultats trs dirents d'une sous-rgiongographique une autre, qui traduisent les caractristiquescommunes des pays regroups dans ces catgories. LaFigure 3 illustre le dcalage entre ces trois sous-rgions, lespays membres du Conseil de coopration du Gole (CCG),l'Arique du Nord et les tats du Levant, et les scoresmoyens obtenus par les pays membres de l'OCDE.

    Il est rappant de constater que les membres du CCGobtiennent des rsultats suprieurs ceux des paysd'Arique du Nord et des tats du Levant dans la quasi-totalit des critres, l'exception de la taille du march,et atteignent, voire dpassent, les niveaux des pays del'OCDE dans certaines catgories. Ces dernires annes,la rgion du Gole a accompli d'importants progrs enmatire d'amlioration de la comptitivit en surmontantde nombreuses difcults. La qualit des institutions a t

    porte un niveau suprieur ceux des pays membresde l'OCDE. Dans l'ensemble, les pouvoirs publics sontestims efcients et transparents, la scurit physique

    Tableau 3: Classement GCI des conomies tires par lesfacteurs

    GCI 2010-2011GCI

    2009-2010

    conomie RangRang

    (sur 139) Score

    Rang danslchantillion

    2009Rang

    (sur 133)

    BruneDarussalam

    1 28 4.75 28 32

    Kowet 2 35 4.59 35 39

    Indonsie 3 44 4.43 44 54

    Inde 4 51 4.33 51 49

    Azerbadjan 5 57 4.29 57 51

    Vietnam 6 59 4.27 59 75Sri Lanka 7 62 4.25 62 79

    Botswana 8 76 4.05 75 66

    Rwanda 9 80 4.00 n/a n/a

    gypte 10 81 4.00 79 70

    Philippines 11 85 3.96 83 87

    Algrie 12 86 3.96 84 83

    Gambie 13 90 3.90 88 81

    Honduras 14 91 3.89 89 89

    Gorgie 15 93 3.86 90 90

    Moldavie 16 94 3.86 n/a n/a

    Mongolie 17 99 3.75 95 117

    Libye 18 100 3.74 96 88

    Bnin 19 103 3.69 99 103

    Sngal 20 104 3.67 100 92Kenya 21 106 3.65 102 98

    Bangladesh 22 107 3.64 103 106

    Bolivie 23 108 3.64 104 120

    Cambodge 24 109 3.63 105 110

    Cameroun 25 111 3.58 107 111

    Nicaragua 26 112 3.57 108 115

    Tanzanie 27 113 3.56 109 100

    Ghana 28 114 3.56 110 114

    Zambie 29 115 3.55 111 112

    Tadjikistan 30 116 3.53 112 122

    Ouganda 31 118 3.51 113 108

    thiopie 32 119 3.51 114 118

    Paraguay 33 120 3.49 115 124

    Rpubliquekirghize

    34 121 3.49 116 123

    Venezuela 35 122 3.48 117 113

    Pakistan 36 123 3.48 118 101

    Madagascar 37 124 3.46 119 121

    Malawi 38 125 3.45 120 119

    Nigeria 39 127 3.38 121 99

    Lesotho 40 128 3.36 122 107

    Cte d'Ivoire 41 129 3.35 123 116

    Npal 42 130 3.34 124 125

    Mozambique 43 131 3.32 125 129

    Mali 44 132 3.28 126 130

    Timor-Oriental 45 133 3.23 127 126

    Burkina Faso 46 134 3.20 128 128Mauritanie 47 135 3.14 129 127

    Zimbabwe 48 136 3.03 130 132

    Burundi 49 137 2.96 131 133

    Angola 50 138 2.93 n/a n/a

    Tchad 51 139 2.73 132 131

    est assure et la gouvernance d'entreprise rpond desnormes trs strictes. La majeure partie des bnfcesptroliers inattendus gnrs dans ces pays ces derniresannes et, dans certains pays, une proportion considrabledes dpenses de relance en 2009 et 2010 (par exemple,en Arabie Saoudite) ont t investis dans l'amlioration

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    tudedelacomptitivitdumondearabe2010

    9

    Tableau 4: Classement GCI des conomies tires parlefcience

    Tableau 5: Classement GCI des conomies tires parlinnovation

    GCI 2010-2011GCI

    2009-2010

    conomie RangRang

    (sur 139) Score

    Rang danslchantillion

    2009Rang

    (sur 133)

    Qatar 1 17 5.10 17 22

    Arabie Saoudite 2 21 4.95 21 28

    Malaisie 3 26 4.88 26 24

    Chine 4 27 4.84 27 29

    Chili 5 30 4.69 30 30

    Tunisie 6 32 4.65 32 40

    Oman 7 34 4.61 34 41Thalande 8 38 4.51 38 36

    Pologne 9 39 4.51 39 46

    Lituanie 10 47 4.38 47 53

    Montngro 11 49 4.36 49 62

    Hongrie 12 52 4.33 52 58

    Panama 13 53 4.33 53 59

    Afrique du Sud 14 54 4.32 54 45

    Maurice 15 55 4.32 55 57

    Costa Rica 16 56 4.31 56 55

    Brsil 17 58 4.28 58 56

    Turquie 18 61 4.25 61 61

    Fdration deRussie

    19 63 4.24 63 63

    Uruguay 20 64 4.23 64 65Jordanie 21 65 4.21 65 50

    Mexique 22 66 4.19 66 60

    Roumanie 23 67 4.16 67 64

    Colombie 24 68 4.14 68 69

    Iran 25 69 4.14 n/a n/a

    Lettonie 26 70 4.14 69 68

    Bulgarie 27 71 4.13 70 76

    Kazakhstan 28 72 4.12 71 67

    Prou 29 73 4.11 72 78

    Namibie 30 74 4.09 73 74

    Maroc 31 75 4.08 74 73

    Guatemala 32 78 4.04 77 80

    Ancienne

    Rpubliqueyougoslave deMacdoine

    33 79 4.02 78 84

    El Salvador 34 82 3.99 80 77

    Argentine 35 87 3.95 85 85

    Albanie 36 88 3.94 86 96

    Ukraine 37 89 3.90 87 82

    Liban 38 92 3.89 n/a n/a

    Jamaque 39 95 3.85 91 91

    Serbie 40 96 3.84 92 93

    Syrie 41 97 3.79 93 94

    Armnie 42 98 3.76 94 97

    Rpubliquedominicaine

    43 101 3.72 97 95

    Bosnie-Herzgovine 44 102 3.70 98 109

    quateur 45 105 3.65 101 105

    Guyane 46 110 3.62 106 104

    Cap Vert 47 117 3.51 n/a n/a

    Swaziland 48 126 3.40 n/a n/a

    GCI 2010-2011GCI

    2009-2010

    conomie RangRang

    (sur 139) Score

    Rang danslchantillion

    2009

    Rang(sur 133)

    Suisse 1 1 5.63 1 1

    Sude 2 2 5.56 2 4

    Singapour 3 3 5.48 3 3

    tats-Unis 4 4 5.43 4 2

    Allemagne 5 5 5.39 5 7

    Japon 6 6 5.37 6 8

    Finlande 7 7 5.37 7 6Pays-Bas 8 8 5.33 8 10

    Danemark 9 9 5.32 9 5

    Canada 10 10 5.301 10 9

    RAS de HongKong

    11 11 5.271 11 11

    Royaume-Uni 12 12 5.25 12 13

    Tawan, Chine 13 13 5.21 13 12

    Norvge 14 14 5.14 14 14

    France 15 15 5.13 15 16

    Australie 16 16 5.11 16 15

    Autriche 17 18 5.09 18 17

    Belgique 18 19 5.07 19 18

    Luxembourg 19 20 5.05 20 21

    Rpublique deCore 20 22 4.93 22 19

    Nouvelle-Zlande

    21 23 4.92 23 20

    Isral 22 24 4.91 24 27

    mirats arabesunis

    23 25 4.89 25 23

    Irlande 24 29 4.74 29 25

    Islande 25 31 4.68 31 26

    Estonie 26 33 4.61 33 35

    Rpubliquetchque

    27 36 4.57 36 31

    Bahren 28 37 4.54 37 38

    Chypre 29 40 4.50 40 34

    Porto Rico 30 41 4.49 41 42

    Espagne 31 42 4.49 42 33

    Barbade 32 43 4.45 43 44

    Slovnie 33 45 4.42 45 37

    Portugal 34 46 4.38 46 43

    Italie 35 48 4.37 48 48

    Malte 36 50 4.34 50 52

    Rpubliqueslovaque

    37 60 4.25 60 47

    Croatie 38 77 4.04 76 72

    Grce 39 83 3.99 81 71

    Trinit-et-Tobago 40 84 3.97 82 86

    des inrastructures de transport, dont le niveau atteintaujourd'hui celui des pays membres de l'OCDE, la oisen ce qui concerne les transports et les services d'lectricitet de tlphonie. En outre, les prix levs des matirespremires de la priode pralable la cr ise ont permis de nombreux pays de consolider leur environnement

    macroconomique, jusqu' dtenir le meilleur niveaude stabilit au monde, mettant ainsi en videnced'importants bnfces inattendus ainsi qu'une gestionmacroconomique amliore par rapport aux priodesd'essor ptrolier prcdentes. Pour l'avenir, tous les paysdu CCG sont conscients de la ncessit de diversifer

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    Figure 2: Performances de comptitivit dans les pays du Golfe, lAfrique du Nord, les tats du Levantet les pays de lOCDE

    Efficience des marchs des produits

    Institutions

    Infrastructure

    Stabilit macroconomique

    Sant et

    enseignement primaire

    Enseignement

    suprieur et formation

    Efficience du march du travail

    Sophistication des

    marchs financiers

    Ouverture

    la technologie

    Taille du march

    Sophistication

    des entreprises

    Innovation7

    6

    5

    4

    3

    2

    CCG Levant Afriquedu Nord

    OCDE

    Les pays membres du CCG sont lArabie Saoudite, Bahren, mirats arabes unis, Kowet, Oman et Qatar.Les pays du Levant sont Jordanie, Liban et Syrie.Les pays de lAfrique du Nord sont Algrie, gypte, Maroc, Libye et Tunisie.

    leurs conomies hors du secteur des hydrocarbures etont, des degrs dirents, pris des mesures cet eet.Une telle volution impliquera le recours une main-d'uvre correctement orme, la constitution d'entreprisessophistiques ainsi qu'une certaine capacit d'innovationde manire atteindre les niveaux de productivit requis

    pour supporter les niveaux de salaires levs qui prvalentdans la sous-rgion. Si la rgion abrite des entreprisesd'exploitation mondiale sophistiques, leur aible capacitd'innovation risque, sans amlioration, de mettre unrein aux eorts de diversifcation dploys. Tel estparticulirement le cas au Kowet, au Bahren et Oman,o la qualit des institutions de recherche est aible et ola collaboration entre entreprises et universits se ait rare.Le potentiel d'innovation est suprieur aux mirats arabesunis, en Arabie Saoudite et au Qatar. Parmi les conditionsimportantes pralables au dveloppement de l'innovation,on inclut notamment une population possdant un niveaud'instruction lev. Or, malgr les nombreux eorts

    ournis pour attirer les coles internationales et les talentsd'enseignement, le niveau de ces deux composantesreste bien en-de des niveaux des pays de l'OCDE. Cesdeux domaines appellent des mesures d'urgence et, tantdonn la petite taille des pays, il convient d'envisager unrenorcement de la collaboration rgionale. L'innovationet l'ducation sont indispensables une volution vers uneconomie plus diversife et exible, et, par consquent, une rduction de la vulnrabilit en diversifant davantageles industries et les services tout en augmentant leur valeurajoute.

    La rgion des tats du Levant, compose ici de la Syrie,de la Jordanie et du Liban, apparat trs loin derrire lamoyenne des pays de l'OCDE. L'avantage comparatile plus important de cette rgion tient au bon tat de

    sant et d'instruction de sa population. Les rsultatsobtenus par cette rgion dans cette catgorie sontparticulirement impressionnants dans la mesure o ilsvont presque jusqu' galer ceux de l'OCDE et sontconsidrablement suprieurs aux niveaux enregistrs enArique du Nord. Le Liban et la Jordanie ont progress

    dans le dveloppement des marchs fnanciers de leur pays; et leurs niveaux appropris de concurrence intrieureet extrieure garantissent un onctionnement efcace desmarchs des produits dans ces deux pays. En revanche,en Syrie, l'efcience reste paralyse par les obstaclesaux changes commerciaux et aux investissementsinternationaux. Tout renorcement de la comptitivitdans cette rgion impliquera un recours plus marqu auxtechnologies les plus rcentes afn de tirer un meilleurparti des technologies disponibles, une amlioration dela qualit mdiocre des inrastructures et le dploiementd'eorts supplmentaires pour stabiliser l'environnementmacroconomique. Tous ces pays sont galement conronts

    des enjeux de taille sur le march du travail, traduisantpar l l'absence de structures mritocratiques, la aibleparticipation des emmes la population active ainsi qu'uneuite des cerveaux consquente. mesure que les paysvoluent vers les stades de dveloppement les plus avancs,la qualit de l'enseignement suprieur, domaine dans lequella Syrie accuse un retard particulirement notable, prendraun tour de plus en plus important dans cette qute decomptitivit.5

    L'Arique du Nord afche des rsultats largement inrieurs ceux de l'OCDE et partage certaines caractristiquescommunes avec la rgion des tats du Levant. Plusparticulirement, elle bnfcie d'un environnementmacroconomique plus stable, bien que l'valuationmoyenne dissimule des dirences considrables entre les

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    conomies exportatrices de ptrole telles que la Libye etl'Algrie, qui enregistrent de aibles taux d'endettementet des taux d'pargne levs, et les autres pays qui, malgrles eorts de stabilisation entrepris ces dernires annes,par exemple en gypte ou au Maroc, prouvent encoredes difcults. Dans l'ensemble, cette rgion devrait tirerproft de son march relativement important et du bontat de sant et d'instruction de sa population. La questiondes inrastructures, bien que celles-ci soient plus rentableset rpandues que dans la rgion des tats du Levant,pourrait constituer un obstacle au dveloppement dans lamajorit des pays. Les institutions pourraient galementse porter mieux en termes de transparence et d'efcience,

    auquel cas l'adoption de pratiques d'excellence reposantsur l'exprience des pays du CCG pourra se rvler utile.Enfn, dernier aspect mais non le moindre, des progrs enmatire d'ouverture la technologie et une amliorationdes systmes d'enseignement suprieur et de ormationpermettraient de mieux prparer les pays gagner encomptitivit.

    Au cours des cinq dernires annes, les pays arabes se sontposts au premier plan des eorts de rorme conomique,proftant pleinement de la entre de possibilits quileur ut ouverte par une hausse sans prcdent des pr ixdu ptrole et une croissance conomique saine. On ne

    pourra poursuivre cette tude sans se poser la questionincontournable de savoir si ces eorts de rormes ontdonn lieu une amlioration des classements en termesde comptitivit nationale, auquel cas cela impliquerait queles pays arabes ont appliqu des rormes plus rapidementque les autres conomies incluses dans l'chantillon duGCI. La Figure 3 illustre l'volution des perormancesdes pays couverts depuis l'dition 2005 du GCI, entermes de classement mais galement en termes de dcile.L'analyse du dcile nous permet de prendre en compte leschangements apports la taille de l'chantillon du GCI,

    Figure 3: volution des classements des pays arabes de 2005 2010 par dcile

    Qatar

    ArabieSa

    oudite

    EAU

    Tunis

    ie

    Oman

    Kowet

    Bahr

    ain

    Jord

    anie

    Maroc

    gypte

    Algri

    e

    Liban

    Syrie

    Libye

    17 21 25 32 34 35 37 65 75 81 86 92 97 100

    lev 12

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    Faible 10

    GCI 2010-2011 rang >

    Rang

    dcile

    GCI 2010-2011 GCI 2005-2006 ou ditions prcdentes Aucun changement de rang dcile

    NEW

    tels que le nombre de pays couverts, qui est pass de 117 139 depuis 2005. Cette analyse met en relie une volutiondirente de la comptitivit dans les sous-rgionsgographiques du monde arabe. Les pays du CCG sedistinguent par l'amlioration considrable de leur positionconcurrentielle ( l'exception du Kowet, dont la positionest reste stable), quand le reste de la rgion a stagn ou aperdu de sa comptitivit. La comptitivit de la Jordanieet de la Libye s'est amoindrie en termes relatis, tandis quela situation n'a pas volu en Algrie, en gypte, au Maroc,en Syrie ni en Tunisie.

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    Gros plan : L'ducation dans le monde arabe : commentprparer son intgration dans une conomie comptitive ?

    Au cours des trente dernires annes, les pays du Moyen-Orient et d'Ar ique du Nord ont accompli des progrsconsquents dans le processus d'amlioration de laccs l'ducation. Entre 1980 et 2008, les taux d'alphabtisation

    moyens dans la rgion sont passs de 39 % 73 % etl'cart d'alphabtisation entre hommes et emmes s 'estconsidrablement rduit.1 La question de l'ducation estessentielle, pour avoriser non seulement la comptitivitdes conomies mais galement l'largissement dudveloppement conomique et social ainsi que le bononctionnement des systmes politiques. Les enants demres instruites tendent afcher un meilleur tat desant. L'ducation garantit une mobilit sociale qui permetl'utilisation productive de tous les talents disponibles dans lepays et largit la participation politique lorsque la majoritde la population est alphabtise. D'un point de vuepurement conomique, l'ducation est le principal vecteurde connaissances gnrales, qui prennent une importancecroissante dans le dveloppement de la comptitivit. Ellepermet aux pays de s'adapter mesure qu'ils gravissentl'chelle du dveloppement et que les entreprises sontconrontes une volution des besoins en capital humain. ce jour, malgr les progrs considrables accomplisen termes d'accs l'ducation dans la rgion, les eortsournis ne se sont pas encore pleinement traduits par unecroissance conomique ni par des possibilits d'emploisoertes aux citoyens.

    L'un des lments susceptibles d'acclrer la progressionvers une amlioration de l'ducation est la meilleureaccessibilit aux donnes qui, en ournissant une valuationplus dtaille, pourrait relancer les discussions sur lesrormes politiques ncessaires et, ainsi, contribuer l'amlioration des perormances d'enseignement dans largion. La prsente analyse vise concourir aux eorts

    dploys pour combler cette lacune en comparant les paysdu monde arabe avec un certain nombre de comparateurspertinents l'aide de l'unique ensemble de donnes portantsur les indicateurs d'enseignement inhrents l'indice decomptitivit globale (GCI) du World Economic Forum.2Au regard de l'objecti principal de cet indice, la valeurde ces indicateurs consiste principalement proposerdes indications sur la aon dont l'ducation pourraitcontribuer davantage l'accroissement de la comptitivitet sur les domaines particuliers aborder en priorit.

    Depuis plusieurs annes, le World Economic Forumrecueille des donnes relatives la qualit et la quantitde l'enseignement utiliser dans le GCI, notamment lesindicateurs quantitatis ondamentaux (taux de scolarisationaux dirents niveaux d'enseignement) ainsi qu'un certainnombre d'indicateurs qualitatis issus de l'enqute d'opinionmene auprs des cadres dirigeants (enqute).3 Lesmesures des aspects qualitatis de l'ducation rassemblespar l'enqute sont corrles d'autres valuations, plusdtailles, de la qualit de l'enseignement, telles que cellesentreprises par le Programme international pour le suivides acquis des lves (PISA) mis en place par l'OCDE.4Au regard de la pnurie de donnes relatives la qualit del'enseignement dans les pays du monde arabe,5 les donnes

    Scolarisation (ratio femmes/hommes)

    Primaire Secondaire Suprieur

    Algrie 0.98 1.06 1.40

    Bahren 1.00 1.05 2.46

    gypte 0.96 0.94 -

    Jordanie 1.02 1.01 1.10

    Kowet 0.97 1.01 2.32

    Liban - - -

    Libye - - -

    Maroc 0.95 0.85 0.89

    Oman 1.02 1.01 1.18

    Qatar 1.00 0.98 2.87

    Arabie Saoudite 0.99 1.08 1.50

    Syrie 0.95 0.97 -

    Tunisie 1.01 1.10 1.51

    mirats arabes unis 0.99 1.03 2.32

    Tableau 1: Scolarisation par genre

    Sources : Institut de Statist ique, Indicateurs de lducation et Banque mondiale, Indicateurs de dveloppement dans le monde, Base de donnes en ligne.

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    de l'enqute, qui rendent compte des points de vue desches d'entreprise sur une chelle de 1 7 (1 score lemoins bon, 7 meilleur score) ournissent une multituded'inormations concernant les domaines les plus importants dvelopper dans les 14 pays de cette rgion. L'analyseci-aprs a pour objet de proposer une premire vued'ensemble des perormances des pays arabes en onctionde ces indicateurs, en procdant une comparaison

    de cette rgion avec le pays enregistrant les meilleuresperormances en termes d'ducation parmi les pays del'OCDE dans le cadre de l'tude PISA, la Finlande, et avecdeux pays dont le profl ournit une comparaison digned'intrt, la Malaisie et la Turquie.

    Une comparaison du monde arabe avec le cas de laFinlande, sur la base du grand ensemble d'indicateursqualitatis et quantitatis d'valuation de l'ducationtablis par le GCI, indique que de nombreux paysde cette rgion restent la trane malgr les progrsaccomplis ces cinquante dernires annes. La Figure 1prsente les rsultats dtaills obtenus par les pays arabes

    pour les indicateurs pertinents du GCI et dans les deuxcomposantes qui rassemblent les indicateurs relatis l'enseignement : le Pilier 4b, Enseignement primaire6 et lePilier 5 Enseignement suprieur et ormation.

    Sciences Lecture Mathmatiques

    Finlande 563 547 548

    Turquie 424 447 424

    Jordanie 422 401 384

    Qatar 349 312 318

    Tunisie 386 380 365

    Tableau 2: Scores PISA 2006 en sciences, lecture et mathmatiques

    Figure 2: Qualit du systme ducatif dans les pays arabes slectionns 2004 - 2010

    Source: OCDE

    L'enseignement primaireest devenu considrablement plusaccessible au cours des 40 dernires annes7 et atteint, dansla grande majorit des pays arabes, des niveaux universelscomparables ceux des pays enregistrant les meilleuresperormances dans ce domaine, l'exemple de la Finlande.Les exceptions non ngligeables incluent Oman (68,3 %) etl'Arabie Saoudite (84,5 %),8 qui restent bien en-de de lamoyenne de la rgion (90,1 %). Nonobstant ces exemples

    de russite, les rormes ducatives des annes passesn'ont pas donn lieu une amlioration consquente dela qualit de l'enseignement primairedans de nombreuxpays et la rgion afche des disparits considrables dans cedomaine. Si certains pays, tels que le Qatar (5.96), le Liban(5.45) ou la Tunisie (5.01), ont obtenu des valeurs prochesde celles releves en Finlande (6.62), d'autres n'ont mmepas atteint la moiti de cette valeur (tous valus sur unechelle de 1 7), comme par exemple l'gypte (2.47) et laLibye (2.45). Ces deux pays enregistrent de graves carencesdans le domaine de l'enseignement primaire, malgr lapriorit donne ce segment dans leurs rormes depuisplusieurs annes. Si la Turquie afche des rsultats inrieurs

    la moyenne du monde arabe, la Malaisie peut cependantservir d'exemple potentiel suivre grce la valeur de 4.87qu'elle atteint pour cet indicateur.

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    Score*

    Dans votre pays, le systme ducatif (1= ne rpond pas aux besoins d'une conomie comptitive,

    7 = rpond aux besoins d'une conomie comptitive)

    EOS 2005 EOS 2006 EOS 2007 EOS 2008 EOS 2009 EOS 2010

    * Le 7 correspond au rsultat maximumSource: World Economic Forum, Executive Opinion SurveyNote: Pour plus dinformations sur le Executive Opinion Survey et la mthodologie utilise veuillez consulter The Global Competitivenes Report 2010-2011

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    Figure 3: Diffrences hommes-femmes dans les scores PISA

    Source: OCDE

    Les niveaux d'enseignement secondaire et suprieuront l'objetd'une valuation dans le 5e pilier du GCI, Enseignementsuprieur et ormation. Ce pilier recueille les rsultatsquantitatis (pilier 5a) et qualitatis relatis l'ducation(pilier 5b), illustrs dans la Figure 1. Les pays enregistrantles meilleures perormances dans la rgion, la Tunisie etle Qatar, obtiennent seulement des scores quivalant environ 80 % du niveau atteint par la Finlande (6.06). Ilest intressant de noter ici que, parmi les pays enregistrantles perormances les moins bonnes, on observe la prsencede pays qui obtiennent des rsultats considrablementplus levs dans le domaine de l'enseignement primaire,

    notamment la Syrie (3.31) et le Maroc (3.51). Et, commedans le cas de l'enseignement primaire, la Malaisie obtientdes rsultats suprieurs la moyenne du monde arabe. Uneanalyse des donnes utilises pour calculer ce pilier ournitdes indications supplmentaires quant aux principauxdomaines amliorer. Si la rgion dans son ensembleenregistre des rsultats largement suprieurs ceux de laMalaisie en termes de quantit d'enseignement (4.39, parrapport 3.82), elle atteint seulement 63 % du score de laFinlande. La Libye se rvle le pays ayant le mieux russi avoriser l'accs l'enseignement secondaire et suprieurces dernires annes, en atteignant des taux de scolarisationlevs par rapport aux critres rgionaux (81,5 % pour

    l'enseignement secondaire et 51,5 % pour l'enseignementsuprieur, ce qui correspond 84,7 % et 59 % de la valeurobtenue par la Finlande). En revanche, au Maroc, lesdonnes indiquent la ncessit considrable d'amliorerencore l'accs la scolarisation en tablissementsd'enseignement secondaire et suprieur. Seulementla moiti environ des enants sont scolariss dans destablissements d'enseignement secondaire, et seulementun peu plus de 10 % des jeunes suivent des cursus deormation au sein d'institutions d'enseignement suprieur.

    En termes de qualit de l'ducation, les donnes brossentun tableau assez dirent et mettent en relie d'importantes

    ingalits entre les pays. Le Qatar, qui enregistre lesmeilleures perormances, atteint des niveaux supr ieurs ceux de la Finlande dans cette catgorie, tandis que lestudiants libyens, malgr la acilit d'accs l'ducation,bnfcient d'un enseignement dont la qualit atteint

    seulement 40 % environ du niveau des salles de classefnlandaises. Les ingalits observes en termes de qualitgnrale entre les pays rsultent principalement desdirences d'enseignement en management. Le niveaudes coles de commerce au Qatar est estim suprieuraux critres appliqus la Finlande, tandis que l'gyptes'vertue amliorer la qualit de l'enseignement enmanagement, obtenant une valeur de seulement 3.26sur une chelle de 1 7. D'un autre ct, la qualit del'enseignement des mathmatiques et des sciences apparatrelativement mieux rpartie dans la rgion, afchant uncart avec le niveau de la Finlande en moyenne similaire.

    Les donnes issues de l'tude PISA ournissent desprcisions supplmentaires concernant les rsultats obtenusdans les tablissements d'enseignement secondaire. Leprogramme PISA value les aptitudes des lves gs de15 ans dans les domaines de la lecture, des mathmatiqueset des sciences. Les rsultats obtenus dans les trois pays dumonde arabe concerns par l'tude, le Qatar, la Tunisieet la Jordanie, indiquent que les lves de ces trois paysatteignent des niveaux quivalant 57 % et 75 % dela valeur enregistre en Finlande. Les lves jordaniensobtiennent en moyenne des scores suprieurs aux lvesdu Qatar et de la Tunisie et, en moyenne, les lvesenregistrent de meilleurs rsultats en sciences qu'en lecture

    et en mathmatiques.

    La ormation en cours d'emploi est un autre domainevalu par le GCI, eu gard l'importance que revtla ormation rcurrente pour accrotre la capacit deladaptation de la main-d'oeuvre aux besoins de l'conomieen constante volution. En moyenne, le secteur des aairesdu monde arabe s'eorce d'investir dans la ormation desemploys et des institutions comptentes pour dispenserdes ormations sont accessibles dans un certain nombrede pays. La Tunisie et les mirats arabes unis obtiennentdes rsultats proches des niveaux de la Finlande. Il resteencore des eorts ournir pour amliorer les services de

    ormation accessibles aux entreprises en Syrie, en Libye eten gypte. La Syrie reste galement la trane en termesd'ouverture des entreprises la ourniture de ormationpour leurs employs.

    -75 -50 -25 0 25

    Qatar

    Tunisie

    Jordanie

    Turquie

    Finlande

    Mathmatiques

    Lecture

    Sciences

    Note : le signe ngatif indique de meilleurs rsultats obtenus par les femmes

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    Les donnes historiques issues de l'EOS (disponiblesdepuis 2004) indiquent que, dans la plupart des pays, peude progrs ont t accomplis vers une amlioration del'ducation ces dernires annes. On compte quelquesexceptions, notamment certaines conomies du Gole quitmoignent de la possibilit d'une volution rapide. LaFigure 2 illustre l'volution des rsultats en onction de la

    variable de l'enqute utilise pour dterminer la qualitgnrale des systmes ducatis dans les pays slectionnsdans cette rgion. Les progrs les plus remarquables aucours de ces dernires annes ont t accomplis par leQatar, dont le score a augment de xx % depuis 2004.L'Arabie Saoudite et Oman ont galement enregistrdes amliorations ces dernires annes, tandis que, dansla plupart des autres pays de la rgion, la qualit del'enseignement est reste inchange.

    Les donnes ournies par le Rapport sur les dispar its entreles genres publi par le World Economic Forum indiquentque, dans l'ensemble et en termes de scolarisation, l'cartentre flles et garons a t combl. Les cases tels que celuidu Maroc, o un nombre inrieur de flles rquentent destablissements d'enseignement secondaire et suprieur parrapport au nombre de garons, restent exceptionnels (c.Tableau 1). En ce qui concerne les autres pays, on constateune prdominance des tudiants de sexe minin auniveau suprieur et, dans une certaine mesure, galementdans les institutions d'enseignement secondaire. L'tudePISA ournit, en ce qui concerne les quelques pays dela rgion concerne (Jordanie, Tunisie et Qatar) desindications concernant les dirences de rsultats scolairesen onction du sexe des lves (c. Figure 3). La Turquie

    et la Finlande ont t intgrs pour jouer le rle decomparateurs. La Turquie et la Tunisie afchent cet gardune confguration similaire celle de la Finlande avecdes rsultats suprieurs en lecture et en sciences pour leslves de sexe minin, et en mathmatiques pour les lvesde sexe masculin. Dans deux pays du monde arabe, en

    Jordanie et au Qatar, les lves de sexe minin obtiennentdes rsultats suprieurs ceux des lves de sexe masculindans tous les domaines. Si l'on en croit ces donnes, l'cartentre les sexes dans le domaine de l'ducation en termes descolarisation et de qualit semble avoir t combl.Pour rsumer, cette brve analyse permet de conclureque, si l'accs l'ducation dans les pays arabes a atteint

    des niveaux observs dans les conomies dveloppeset apparat relativement bon en termes d'enseignementsecondaire, l'enseignement suprieur reste pour le moinshors d'atteinte pour la grande majorit de la population

    jeune. Quant la qualit des systmes ducatis, lemonde arabe atteint en moyenne un niveau quivalent 70 % des scores fnnois. Paralllement, on observeen revanche d'importantes ingalits en termes dequalit d'enseignement dans ces pays tous les niveaux

    d'enseignement, avec la Tunisie, le Liban et la Qatarenregistrant les niveaux les plus levs de la rgion. Aucours de ces dernires annes, certaines conomies duGole ont amlior leurs rsultats dans le domaine del'ducation, quand la majeure partie de la rgion n'voluaitpas. Une analyse des dirences entre les sexes indiqueque les carences de scolarisation ont t considrablement

    combles ces dernires annes et que les flles semblentavoir rattrap leur retard sur les garons en termes dersultats scolaires.

    Notes1 Banque mondiale. Indicateurs du dveloppement dans lemonde.

    2 Pour plus de prcisions sur le GCI, c. Sala-i-Martin et al.2010.

    3 Les donnes qualitatives mettent en relie les opinionsdes dirigeants dentreprise recueillies par lentremise de

    lenqute dopinion ralise auprs des cadres dirigeantschaque anne par le World Economic Forum, tandisque les donnes quantitatives (principalement les tauxde scolarisation) proviennent dun certain nombre deressources statistiques renommes dans le domainede lducation, telles que lUNESCO ou la Banquemondiale. Pour plus de prcisions concernant cetteenqute, c. Browne et Geiger 2010.

    4 La corrlation entre les scores moyens de ltude PISA2006 et la catgorie du GCI valuant la qualit delenseignement (Pilier 5b) slve 0,68.

    5 Le programme PISA concerne seulement la Tunisie, leQatar et la Jordanie parmi les pays arabes.

    6

    Lenseignement primaire ait partie du pilier Sant etenseignement primaire du GCI (Pilier 4).7 C. Banque mondiale 2008.8 Le taux de scolarisation dans le primaire pour la Libyenest pas disponible.

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    La comptitivit des pays arabes

    Le Qatar, class au 17e rang, assoit sa position en tantque pays le plus comptiti du monde arabe. Avec un tauxde croissance prvisionnel de 18,5 % pour l'anne 2010,le pays reprsente l'conomie la plus orte croissanceau monde et compte parmi les pays les plus r iches. Sa

    comptitivit solide tient l'excellente qualit de soncadre institutionnel, class au 10e rang dans l'ensemble, la stabilit de son environnement macroconomique(8e) et l'efcience de ses marchs des produits (12e).Les aibles niveaux de corruption et d'inuence excessivesur les dcisions publiques, le niveau lev d'efciencedes pouvoirs publics et l'excellent niveau de scuritsont les pierres angulaires de la structure institutionnellesolide du pays. Par rapport de nombreuses autresconomies, ce pays a t relativement peu aect par lacrise conomique mondiale, avec un taux de croissanceralenti 9 % en 2009, par rapport 16,4 en 2008. Cettecroissance leve, associe un soutien public avis enaveur du secteur fnancier, a contribu maintenir unestabilit macroconomique et fnancire. Lorsque l'onopre une comparaison internationale, on observe quel'environnement macroconomique est sorti plus robustede la crise, passant de la 13e la 8e. Pour l'avenir, unerduction de la vulnrabilit du pays ace aux variations desprix des matires premires impliquera une diversifcationdans d'autres secteurs de l'conomie et une amliorationde certaines composantes de la comptitivit. Malgr leseorts dploys pour renorcer le secteur fnancier, safabilit et son assurance sont estimes aibles par le mondedes aaires (62e), avec la solvabilit des banques classe au

    46e et les droits des emprunteurs et des cranciers restantsans protection adquate (103e). tant donn le niveaulev des salaires, le pays devra promouvoir le recoursaux technologies les plus rcentes (36e) ainsi que lasophistication des entreprises et l'innovation.

    L'Arabie Saoudite occupe la deuxime place de largion en apparaissant au 21e rang. Ces dernires annes,ce pays a connu un certain nombre d'amliorationsavorisant sa comptitivit, renorant ainsi sa structureinstitutionnelle, l'efcience de ses marchs et lasophistication de ses entreprises. Les dveloppements dela structure institutionnelle (jusqu' 11 pour atteindre

    la 21e place), en particulier une meilleure valuation dela situation de scurit par les entreprises (19e) et unrenorcement du cadre de gouvernance d'entreprise (26e),ont contribu l'amlioration de son positionnementen 2010 par rapport l'anne prcdente. En outre,le gouvernement a mis en place un programme derelance massi, majoritairement destin amliorer lesinrastructures du pays bien qu'il ait donn lieu unedgradation de la stabilit macroconomique mesure quel'quilibre budgtaire devenait dfcitaire. Aussi admirablesque soient les amliorations rcentes, le pays se trouveconront d'importantes difcults qui s'annoncent pourl'avenir. Les domaines de la sant et de l'ducation ne

    satisont pas aux critres en vigueur dans les pays revenussimilaires. Si certains progrs sont visibles dans les rsultats

    relatis la composante sanitaire, et en ce qui concernela qualit de l'ducation, ces amliorations ne s'oprentqu' un niveau trs aible. Par consquent, le pays reste enbas du classement en ce qui concerne les piliers Sant etenseignement primaire (74e) et Enseignement suprieur etormation (51e). Ces deux domaines, outre un march dutravail plus efcient (66e), revtent une importance capitale

    pour l'Arabie Saoudite tant donn le nombre croissantde jeunes gens qui entreront sur le march du travail aucours des prochaines annes. Enfn, dernier aspect mais nonle moindre, le recours aux technologies les plus rcentesmriterait galement qu'on y consacre quelques eortsd'amlioration (42e).

    Au lendemain d'une anne difcile, lesmirats arabesunis perdent deux places et occupent la 25e position. Lacomptitivit gnrale du pays est l'image des derniersinvestissements oprs dans l'inrastructure, domaine danslequel il se poste une excellente 3e place, des taux depntration levs des nouvelles technologies (14e) etdes marchs des produits trs efcients (6e). La stabilitmacroconomique leve ainsi que certains aspects positisdes institutions du pays, tels qu'un important niveaude confance de la population dans la classe politiqueet des pouvoirs publics efcaces, complte la liste desavantages concurrentiels. L'anne passe, on a observune dgradation de l'valuation des institutions dansleur ensemble, et en particulier des institutions prives,pour lesquelles les critres de responsabilit et l'efcacitdes conseils d'administration sont estims moins positisqu'auparavant. Ce bilan moins positi est probablement liaux difcults rencontres par Dubai World, une entreprise

    publique, pour rembourser ses dettes la fn de l'anne2009. Les difcults de Dubai World ont jet le doute surla viabilit du modle de dveloppement de Duba, quia depuis lors t rorient vers un rle plus traditionnelde plate-orme commerciale et logistique, loigne desactivits de dveloppement immobilier. Pour l'avenir, lapoursuite des rormes structurelles d'amlioration de lacomptitivit sera ncessaire pour maintenir la croissanceconomique, tout particulirement dans les domaines de lasant et de l'enseignement.

    La Tunisie conserve la tte de la rgion d'Ariquedu Nord en 32e position. Les institutions publiques

    efcientes du pays restent sa principale orce, avec sonniveau lev de scurit (14e) et son systme ducatiqui garantit un enseignement de bonne qualit (22e),bien que les taux de scolarisation dans les tablissementsd'enseignement secondaire et suprieur atteignent desniveaux considrablement aibles, occupant respectivementles 53e et 69e places. Paralllement, la Tunisie revendiquedes marchs intrieurs relativement efcients en ce quiconcerne les produits et les services. Malgr la crise, lepays a amlior sa stabilit macroconomique depuisla dernire valuation. L'ination a baiss, et les tauxd'pargne ont augment tandis que le dfcit budgtaire estrest stable, avoisinant les 3 %. De plus, si la dette publique

    s'est accrue, elle reste nanmoins grable. Ce rsultat estremarquable au regard de la rcente dgradation de la

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    stabilit macroconomique occasionne par la priode dercession. Deux domaines ncessitant des amliorationsressortent des rsultats du GCI. Tout d'abord, la Tunisiedevra trouver remde aux problmes d'inefcacit gnrspar son march du travail. Cette mauvaise 79e place,bien que plus leve que celle de l'dition prcdente,traduit particulirement la rigidit des rglementations

    relatives l'emploi et des processus de fxation des salaires,le niveau lev des charges et la aible participationdes emmes la population active. En deuxime lieu, ilconviendra de remdier au aible niveau de confancedans la stabilit du systme bancaire (90e), notammenten ce qui concerne la protection juridique des droits desinvestisseurs. Certains progrs ont t accomplis en matired'efcience des marchs fnanciers (35e). Direntesormes de fnancement sont plus acilement accessibles auxacteurs du monde des aaires, bien que les limitations desux de capitaux soient juges trs contraignantes par lacommunaut des aaires.

    Oman passe la 34e place au sortir des progrs rguliersaccomplis ces dernires annes. Cette volution est sansaucun doute l'image de l'engagement du pays instaurerune rorme conomique rapide visant diversiferl'conomie hors du secteur des hydrocarbures et l'orientervers une voie d'intensifcation et de prennisation de lacroissance. Ce processus de rorme a t amorc au milieudes annes 1990 et nonc dans le document Vision2020 publi par le gouvernement. Les rsultats du GCIindiquent que la comptitivit d'Oman est orte de deuxatouts essentiels : une structure institutionnelle solide etun excellent environnement macroconomique. Touteois,

    ces points orts sont neutraliss par des aiblesses dans ledomaine de l'enseignement et de la sant qui persistentmalgr les eorts continuellement dploys par le payspour amliorer ces secteurs. Oman bnfcie d'institutionspubliques efcaces, transparentes et onctionnelles (13e) etd'institutions prives lgrement moins bien cotes (21e).La solidit des institutions publiques repose sur le niveaulev d'efcience des pouvoirs publics, qui n'imposentpas de rglementations injustement lourdes au secteurdes aaires (8e) et veillent la bonne utilisation des ondspublics (4e). De plus, au regard du secteur des aaires, lapopulation afche un haut niveau de confance dans laclasse politique omanaise en termes de standards thiques

    (11e). Ainsi, aucune aiblesse majeure ne transparatdans la structure institutionnelle d'Oman, mme si uneamlioration de la transparence des inormations sur lespolitiques publiques et de la qualit des normes d'auditet de communication fnancire permettrait de parairecette valuation institutionnelle. tant donn la svritdes normes de gouvernance publique et la r ichesse enressources d'hydrocarbures, il n'est pas surprenant deconstater une grande stabilit macroconomique Oman(3e). Pour l'avenir, il convient de s'eorcer d'amliorerla qualit et la quantit des enseignements ainsi que desservices de sant publique afn d'assurer une croissanceplus solide pour Oman. Actuellement, Oman enregistre

    des rsultats plutt mdiocres par rapport aux autrespays en ce qui concerne le pilier Sant et enseignementprimaire, catgorie dans laquelle il occupe la 99e place,et le pilier Enseignement suprieur et ormation, o il se

    place en 63e position. Cette valuation peu concluantednote un aible taux de scolarisation dans le pr imaire, avecseulement 68,3 % des enants inscrits l'cole (131e dansl'chantillon) ainsi qu'un aible taux de scolarisation dansles tablissements d'enseignement secondaire et suprieur.La qualit de la ormation s'est quelque peu amliore cesdernires annes, en passant du 63e rang en 2008 au 52e en

    2010, probablement la suite des eorts dploys dans lecadre du programme Vision 2020.

    Le Kowet et le Bahren occupent respectivement les35e et 37e places du classement gnral GGCI. Cesdeux conomies sont ortement tributaires des revenusgnrs par les exploitations de ptrole qui, d'un ct, ontconsidrablement contribu au maintien d'un excellentenvironnement macroconomique avec d'importants tauxd'pargne et des fnances publiques solides (en particulierle Kowet, class en 2e position dans la catgorie relative l'environnement macroconomique), mais, d'un autrect, prsentent des r isques signifcatis pour l'volutionuture des prix du ptrole. Le Kowet, avec les EAU, estle seul pays du CCG avoir connu une contraction deson PIB en 2009, quivalente -2,7 %, soit une chutebrutale par rapport la croissance annuelle moyennede 7,7 % enregistre sur la priode de 2000 2005. LeBahren a maintenu des taux de croissance positis enattnuant les eets de la crise conomique moyennantune politique fscale expansionniste, au dtriment dela stabilit macroconomique qui a perdu six places etoccupe aujourd'hui la 11e position. Les perormancesgnrales de comptitivit du Bahren sont plus quilibreset enregistrent de meilleurs rsultats dans l'ensemble des

    catgories, en particulier en termes de qualit des servicesde sant et d'enseignement et en ce qui concerne leonctionnement des marchs fnanciers et des marchs desproduits, alors que le Kowet ait ace des difcults dansces domaines. Plus particulirement, le secteur fnancierkowetien (class au rang xx dans ce pilier) conserve uneposition vulnrable aprs que la contraction de prtsimproductis dans le systme bancaire a doubl leur ratioen 2009 pour atteindre 9,7 %, et aprs que les entreprisesde placement ont ait l'objet de pressions portant sur lefnancement et la qualit des investissements.6

    LaJordanie, dont le taux de croissance a t rduit de

    moiti en 2009, a enregistr la plus importante perte entermes de comptitivit dans cette rgion au cours del'anne passe, avec une chute de la 15e la 65e position.Une valuation considrablement plus ngative desinstitutions, de l'efcience des marchs des produits et dela ormation explique largement cet aaiblissement et meten dsquilibre les dveloppements de l'environnementmacroconomique, pourtant moins dgrad par la criseconomique que dans les autres pays. Si le ratio dfcit/PIB a plus que doubl pour atteindre 11,8 % en 2009,le gouvernement s'engage nanmoins a consolider lebudget en 2010.7 Malgr les aibles scores enregistrscette anne, le cadre institutionnel jordanien reste l'un des

    atouts concurrentiels du pays, l'instar de son niveau dedveloppement des marchs fnanciers (54e), de l'efciencede ses marchs des produits (46e) et de la exibilit deson march du travail (35e). Paralllement, les eorts

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    de rorme conomique devront tre acclrs dans uncertain nombre de domaines si le pays souhaite renorcersa comptitivit. Les deux acteurs qui se distinguent desautres sont les fnances publiques, restes tendues (136e) etgreves de charges par une importante dette publique, ainsiqu'une exploitation inefcace des talents (135e). Ce dernieracteur s'explique par le dveloppement limit de structures

    d'encouragement sur le lieu de travail (100e) et par la aibleparticipation des emmes la population active, indicateurpour lequel le pays occupe la dernire position parmi les139 pays..

    Le Maroc, qui se place en 75e position, s'enorgueillitde perormances largement constantes dans l'ensembledes catgories pr ises en compte par le GCI. Les eortsdploys par le pass pour stabiliser l'environnementmacroconomique n'ont pas t anantis par la criseconomique et portent leurs ruits dans la mesure ole pays ournit aux entreprises un environnement assezprvisible et stable, avec un classement au 31e rang. Cesrormes ont galement contribu rduire la proportiond'obstacles administratis la cration d'entreprises.Cependant, le problme le plus important au Maroc restele taux de chmage lev, qui atteignait 9,4 % en 2008selon l'OIT. 8 Un assouplissement des marchs du travail(127e) et une augmentation de l'efcience de l'utilisationdes talents (127e) permettraient de rduire le taux dechmage. Paralllement, le systme ducati du pays neprpare pas correctement la population relever les dfsinhrents une conomie comptitive (105e). Tels ensont tmoins les aibles taux de scolarisation tous lesniveaux d'enseignement suprieur, secondaire et primaire

    mais galement l'valuation ngative de la qualit del'enseignement par le secteur des aaires, l'exception dela qualit des coles de gestion, avec un classement en 49eposition.

    L'gypte occupe la 81e place parmi les 139 pays. Lesprincipaux atouts concurrentiels du pays sont l'ampleur deson march (26e) qui permet aux entreprises d'exploiterles conomies d'chelle, les institutions prives assez biendveloppes (60e) qui garantissent une bonne gouvernance,ainsi qu'une inrastructure des transports satisaisante (56e).En revanche, les problmes sont nombreux. Le march dutravail reste soumis trop de rglementations, rduisant

    ainsi les possibilits d'aectation et d'emploi approprides ressources humaines. Le pays afche de mauvaisrsultats dans l'chantillon du GCI en termes d'efcacitd'utilisation des talents (133e). Malgr quelques progrs,les rigidits persistantes du march du travail restentinquitantes en raison dutaux de chmage important parmi les jeunes. En outre, laparticipation des emmes la population active reste aible(130e), malgr quelques rsultats prliminaires positisaisant suite aux eorts ournis par le gouvernement pourremdier ce daut. l'instar des annes prcdentes,l'gypte reste aux prises avec d'importantes difcults lies la stabilit macroconomique mais, contrairement aux

    autres pays, celles-ci ne se sont pas rvles excessivementexacerbes durant la crise. La dette publique a diminu (un taux toujours lev de) 80 % du PIB, aprs la tendance la baisse des annes prcdentes, et le dfcit budgtaire

    est rest stable, 6,6 % du PIB en 2009 (6,8 % en 2008),malgr l'augmentation de l'ination partir d'un niveaudj lev (16,2 %, ce qui correspond au rang 135, parrapport aux 11,7 % relevs lors du GCI 2009-2010). Deplus, la solvabilit du systme bancaire gyptien, malgrcertains progrs, reste source de proccupation, commel'indique sa 99e position au classement.

    L'Algrie se positionne aprs l'gypte la 86e place.Le ralentissement de l'activit conomique a donnlieu la perte du principal avantage concurrentiel dupays ces dernires annes : son excellent environnementmacroconomique, qui est pass de la 2e la 57e positiondepuis 2009. L'important dfcit budgtaire, la baisse dutaux d'pargne national, la hausse de l'ination et de ladette publique sont autant de acteurs qui participent une valuation bien plus ngative de la stabilitmacroconomique du pays. Cette dgradation signifcativeest compense par des progrs, de petite envergure maisconstants, accomplis dans la quasi-totalit des autresdomaines valus dans l'indice.9 Ce constat met en relie uncertain nombre de dveloppements positis dans le pays entermes de comptitivit, mme si ces progrs sont raliss partir d'un niveau trs aible. Pour l'avenir, l'Algrie doitcentrer ses eorts sur l'amlioration de l'efcience desmarchs des produits, du march du travail et des marchsfnanciers. Le pays reste erm la concurrence extrieure(127e), qui pourrait nanmoins lui profter via uneouverture des relations commerciales et d'investissementplus intenses, et n'utilise pas pleinement le capital humaindisponible (133e place en matire d'utilisation des talents).Cette dernire place est particulirement proccupante

    dans la mesure o le pays ait ace un taux de chmagedes jeunes trs lev (24 %).10 Paralllement, malgr lesrevenus gnrs par les activits d'exploitation de ptrole,les entreprises rencontrent des difcults pour accder auxfnancements (131e en termes de disponibilit des servicesfnanciers) et on observe un manque de confance desinvestisseurs dans le secteur fnancier (135e).

    Inclus pour la premire ois dans le classement, le Libanoccupe la 92e place du classement. Aprs de aiblesperormances de croissance la moiti de la dcennie,les taux de croissance du pays ont rebondi 9 % en2008 et sont sortis indemnes de la cr ise conomique de

    2009. Des rormes d'amlioration de la comptitivitpermettraient de maintenir ce rythme ascendant. Lesrsultats du GCI dnotent un certain nombre d'atoutsexploitables par le Liban. La population de ce pays esten bonne sant et instruite grce un systme ducatide qualit qui se distingue de ceux des autres pays de largion. Le pays occupe une excellente 16e place en cequi concerne la qualit du systme ducati, en particulierdans les domaines de l'enseignement des mathmatiqueset des sciences, pour lesquels il est class en 7e position,ainsi que la qualit de l'enseignement primaire (12e).Paralllement, il conviendrait de rendre ce systme ducatid'excellence accessible une proportion plus importante

    de la population, car les taux de scolarisation dans leprimaire et le secondaire restent aibles (respectivement105e et 86e). L'insufsance de politiques mritocratiquessur le march du travail limite les possibilits d'emploi

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    pour les jeunes talents et contribue alimenter la uite descerveaux du pays. Les autres atouts incluent des marchsdes produits efcients - l'image de la concurrence localeintense - ainsi qu'un secteur fnancier bien dvelopp, quipermet un accs acile aux prts (36e) et d'autres servicesfnanciers (39e) et est renorc par un secteur bancaireortement solvable (4e). Les difcults surmonter incluent

    des inrastructures de transport, d'approvisionnement enlectricit et de tlphonie dplorables (123e) ainsi qu'unenvironnement macroconomique ragile caractris parune mauvaise gestion des fnances publiques. Pourtant, leproblme principal reste la rorme de l'environnementinstitutionnel en termes d'institutions publiques et degouvernance d'entreprise. Actuellement, les institutionspubliques du pays se caractrisent par un manque detransparence (129e), une inuence excessive (130e) et desoprations publiques inefcaces (122e).

    Le classement rgional s'achve avec la Syrie (97e)et la Libye (100e). Si ces deux pays afchent desenvironnements macroconomiques stables (en particulierla Libye), ils restent conronts de nombreuses difcultsen relation avec l'inefcience de leurs marchs des produits,leur march du travail et leurs marchs fnanciers, ainsiqu'avec l'insufsance de leurs inrastructures et leurs aiblesniveaux d'adhsion technologique, entre autres.

    Conclusions

    Cette brve tudea permis d'analyser les perormances des14 pays arabes l'aide de l'indice de comptitivit globale.Dans l'ensemble, la crise conomique mondiale sembleavoir renorc une tendance dj observe au cours descinq dernires annes : un cart concurrentiel croissant

    entre les pays du CCG et le reste de la rgion qui, dansun certain nombre de catgories de l'indice, ont atteint lesniveaux des pays de l'OCDE.

    En moyenne, les atouts concurrentiels de la rgion sont puiser dans des systmes institutionnels sains et transparents,une stabilit macroconomique et une sophistication desentreprises, alors que les pays se doivent d'acclrer leurseorts pour accrotre l'efcience de leurs marchs du travailet poursuivre plus avant le dveloppement et la stabilit desmarchs fnanciers. Les aiblesses dans ce dernier domaineont t une source sre de vulnrabilit durant la criseconomique. En revanche, au cours des cinq derniresannes, les initiatives d'amlioration de la comptitivitont, en moyenne, permis de renorcer la comptitivitde la rgion et ont produit de meilleurs rsultats danscertains domaines cls tels que la sant et l'enseignementprimaire, l'enseignement suprieur et la ormation ainsi quel'ouverture la technologie.

    Ce chapitre analyse en dtail les orces et les aiblesses dechaque pays de la rgion couverte par le GCI. Au regardde la ncessit de rduire l'exposition de cette rgion auxrisques conomiques et de dvelopper la capacit des pays aire ace aux chocs conomiques, les rsultats du GCI ont

    la lumire sur les principaux obstacles la comptitivit.Ce aisant, nous esprons ournir une base de dialogueentre les sphres publique et prive afn de trouver unmoyen de surmonter les obstacles la comptitivit et ainsiassurer un dveloppement conomique plus sain et durableau proft des gnrations utures.

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    Bibliographie

    Sala-i-Martin, Xavier et Jennier Blanke, MargaretaDrzeniek Hanouz, Thierry Geiger et Irene Mia. TheGlobal Competitiveness Index 2010-2011: LookingBeyond the Global Economic Crisis, in: World EconomicForum, Global Competitiveness Report 2010-2011.

    Genve.

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    Fonds montaire international. 2010b. Kuwait: 2010 ArticleIV Consultation Sta Report and Public InormationNotice on the Executive Board Discussion. Washington. 29

    juillet.

    Fonds montaire international. 2010c. Jordan: 2010 ArticleIV Consultation Concluding Statement o the IMFMission. Washington. 17 juillet.

    Fonds montaire international. 2010d. Algeria: 2009 ArticleIV ConsultationSta Report; and Public InormationNotice. Washington. Mars.

    Banque mondiale. 2008. The Road not traveled. EducationReorm in the Middle East and North Arica. MENADevelopment Report. Washington.

    Banque mondiale. 2009. Middle East and North AricaRegion. 2009 Economic Developments and Prospects.Navigating through the Global Recession.

    Financial Times. 2010. A trade to ply, by Roula Khala andSimeon Kerr. 5 juillet.

    Notes

    1 C. FMI 2010a pour une tude plus dtaille de larsilience au Moyen-Orient.

    2 Pour une tude plus dtaille des 12 piliers et de leurscontributions la comptitivit, c. Sala-i-Martin et al.2010. LAnnexe A illustre en dtail la structure du GCI.

    3 Cette donne est indique par la proportiondexportations de produits minraux par rapport laproportion totale dexportations.

    4 Si les rangs voqus dans cette partie du texte renvoient la position lintrieur du stade de dveloppement, nouserons cependant rrence aux classements gnraux dansla suite du prsent chapitre.

    5 Pour plus dinormations concernant la rorme delducation dans cette rgion, c. le rapport de la Banquemondiale 2008.

    6 C. FMI 2010b.7 FMI 2010c8 OIT 2010.9 Les perormances de lAlgrie dans le pilier Taille dumarch restent stables.

    10 FMI 2010d.

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    Annexe : Calcul et composition de l'indice decomptitivit globale 2010-2011

    Cette annexe dtaille la composition de l'indice decomptitivit globale 20102011 (GCI). Le numro quiprcde la priode indique le pilier correspondant lavariable (par exemple, la variable 1.01 ait partie du 1er

    pilier, et la variable 12.04 relve du 12e pilier).

    Le calcul du GCI repose sur des agrgations successivesdes scores, depuis chaque niveau d'indicateur (le niveau leplus agrg) jusquau score global. Sau indication contraire,nous utilisons une mthode arithmtique pour agrger lesvariables individuelles dans une catgorie.a Pour les niveauxd'agrgation suprieurs, nous utilisons le pourcentageindiqu en regard de chaque catgorie. Ce pourcentagecorrespond la pondration de la catgorie pour le pilierconsidr. Les pourcentages indiqus sont arrondis aunombre entier le plus proche, mais ce sont les chiresexacts qui sont utiliss pour le calcul du GCI. Par exemple,le score obtenu par un pays pour le 9e pilier reprsente 17% du score de ce pays dans le sous-indice Sources d'efcience,indpendamment du stade de dveloppement du pays. Demme, le score obtenu pour le sous-pilier Infrastructure detransportreprsente 50 % du score obtenu pour le pilierInrastructure.

    Contrairement au cas des niveaux dagrgation inrieurs,la pondration de chacun des trois sous-indices (Paramtresde base, Sources defcienceet Sources dinnovation et desophistication) n'est pas fxe. Elle dpend en revanche dustade de dveloppement de chaque pays, comme expliqu

    dans ce chapitre.b

    Ainsi, dans le cas du Bnin, pays qui setrouve actuellement au premier stade de dveloppement,le score obtenu pour le sous-indice Paramtres de basereprsente 60 % du score GCI global de ce pays, alorsque celui-ci reprsente un peu moins de 20 % du scoreGCI global des mirats arabes unis, pays qui en est, lui, autroisime stade de dveloppement.

    Les variables non drives de l'enqute d'opinion auprsdes cadres dirigeants (enqute) sont identifes par unastrisque (*) dans les pages suivantes. La section Notestechniques et sources situe la fn du Rapport sur lacomptitivit globale 2010-2011 ournit des inormations

    dtailles concernant ces indicateurs. Pour rendrel'agrgation possible, ces variables sont transposes surune chelle de 1 7 afn de les aligner sur les rsultats del'enqute. Nous procdons une transormation min-maxqui conserve l'ordre et la distance relative entre les scoresdes pays.c

    Les variables suivies de la mention 1/2 sont intgresdans le GCI dans deux piliers dirents. Pour viter deles dcompter deux ois, nous leur assignons une demi-pondration chaque ois.d

    Pondration (%) dans la

    catgorie globale

    PARAMTRES DE BASE1er pilier : Institutions...........................................................25%

    A. Institutions publiques..................................................................75%1. Droits de proprit....................................................................20%

    1.01 Droits de proprit1.02 Protection de la proprit intellectuelle 1/2

    2. thique et corruption................................................................20%1.03 Dtournement de fonds publics1.04 Conance de la population dans la classe politique1.05 Versements irrguliers et pots-de-vin

    3. Abus dinuence........................................................................20%1.06 Indpendance du pouvoir judiciaire1.07 Npotisme dans les dcisions des fonctionnaires

    4. Inefcacit des pouvoirs publics...........................................20%1.08 Gaspillage des fonds publics

    1.09 Poids de la rglementation1.10 Efcacit du cadre juridique dans la rsolution des

    litiges1.11 Efcacit du cadre juridique dans la contestation des

    rglementations1.12 Information sur les politiques publiques

    5. Scurit.......................................................................................20%1.13 Cot du terrorisme pour les entreprises1.14 Cot de la dlinquance et de la violence pour les

    entreprises1.15 Crime organis1.16 Fiabilit des services de police

    B. Entits prives...............................................................................25%1. thique des entreprises............................................................50%

    1.17 thique des entreprises2. Reddition de comptes...............................................................50%

    1.18 Qualit des normes daudit et de communicationnancire

    1.19 Efcacit des conseils dadministration1.20 Protection des intrts des actionnaires minoritaires1.21 Qualit de la protection des investisseurs*

    2e pilier : Infrastructure........................................................25%A. Infrastructure de transport..........................................................50%

    2.01 Qualit de linfrastructure gnrale2.02 Qualit de linfrastructure routire2.03 Qualit de linfrastructure ferroviaire2.04 Qualit de linfrastructure portuaire2.05 Qualit de linfrastructure de transport arien2.06 Siges-kilomtres disponibles*

    B. Infrastructure nergtique et de tlphonie...........................50%2.07 Qualit de la fourniture dlectricit2.08 Lignes tlphoniques xes* 1/2

    2.08 Abonnements des services de tlphonie portable* 1/2

    3e pilier : Stabilit macroconomique..............................25%

    3.01 Excdent/dcit public*3.02 Taux dpargne national*3.03 Ination* e

    3.04 cart de taux dintrt*3.05 Dette publique*3.06 Cote de solvabilit par pays*

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    4e pilier : Sant et enseignement primaire......................25%A. Sant...............................................................................................50%

    4.01 Impact du paludisme sur les entreprises f

    4.02 Incidence du paludisme* f

    4.03 Impact de la tuberculose sur les entreprises f

    4.04 Incidence de la tuberculose* f

    4.05 Impact du VIH/SIDA sur les entreprises f

    4.06 Prvalence du VIH/SIDA* f4.07 Mortalit infantile*4.08 Esprance de vie*

    B. Enseignement primaire...............................................................50%

    4.09 Qualit de lenseignement primaire4.10 Taux de scolarisation dans le primaire* g

    SOURCES D'EFFICIENCE

    5e pilier : Enseignement suprieur et formation.............17%A. Enseignement sous l'angle quantitati f.....................................33%

    5.01 Taux de scolarisation dans le secondaire*5.02 Taux d'inscriptions dans le suprieur*

    B. Enseignement sous l'angle qualitatif ......................................33%5.03 Qualit du systme ducatif5.04 Qualit de lenseignement mathmatique et

    scientique5.05 Qualit des coles de commerce5.06 Accs Internet dans les coles

    C. Formation en cours d'emploi......................................................33%5.07 Services de recherche et de formation spcialise

    locaux5.08 Formation du personnel

    6e pilier : Efcience des marchs des produits..............17%A. Concurrence..................................................................................67%

    1. Concurrence sur le march intrieur...........................variable h

    6.01 Intensit de la concurrence locale6.02 Concentration du march6.03 Efcacit de la politique de la concurrence6.04 Ampleur et rpercussions des prlvements scaux 1/2

    6.05 Taux dimposition total**6.06 Nombre de dmarches ncessaires la cration dune

    entreprise* i

    6.07 Dlai ncessaire la cration dune entreprise* i

    6.08 Cot de la politique agricole

    2. Concurrence trangre..................................................variableh

    6.09 Prvalence des obstacles aux changes commerciaux6.10 Droits de douane pondrs par les changes*6.11 Prvalence des intrts trangers dans le capital6.12 Impact sur les entreprises de la rglementation sur

    lIDE6.13 Poids des procdures douanires10.04 Importations en pourcentage du PIB* g

    B. Qualit de la demande.................................................................33%6.14 Attitude vis--vis des clients6.15 Sophistication des acheteurs

    7e pilier : Efcience du march du travail.......................17%A. Flexibilit.......................................................................................50%

    7.01 Coopration dans les relations personnel/employeurs7.02 Souplesse dans la xation des salaires7.03 Rigidit de lemploi*7.04 Pratiques dembauche et de licenciement7.05 Cot de licenciement*

    6.04 Ampleur et rpercussions des prlvements scaux 1/2B. Utilisation efciente des talents...............................................50%

    7.06 Rmunration et productivit7.07 Fiabilit de lencadrement 1/27.08 Fuite des cerveaux7.09 Participation des femmes la population active*

    8e pilier : Dveloppement des marchs nanciers........17%A. Efcience........................................................................................50%

    8.01 Disponibilit des services nanciers8.02 Accessibilit des services nanciers8.03 Financement via les Bourses locales8.04 Facilit daccs aux prts8.05 Disponibilit du capital-risque8.06 Limitation des ux de capitaux

    B. Solidit et abilit........................................................................50%8.07 Solvabilit des banques8.08 Rglementation des Bourses des valeurs mobilires8.09 Indice des droits des cranciers et emprunteurs*