filière gourmande - - rentrée · 2019. 10. 2. · qui propose un pain de campagne de 1 kg...
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SPÉCIAL MAJORQUE28 SEPTEMBRE-2 OCTOBRE 2009
BOULANGERIE - PATISSERIE
NOMADING - SNACKING
n° 5Août/Sept. 2009ISS
N 19
69 -
9530
CÉCILE DESCLOS(Consultante chargée d’étude chez Eurostaf)
MMAARRCCHHÉÉSS && TTEENNDDAANNCCEESSL’irrésistibleascension de la BVPi
PAINS& PAI Cap vers le naturel
EQUIPEMENTS& SERVICESRévision du guide de bonnespratiquesd’hygiène enpâtisserie (GBPH)
DISTRIBUTION & COMMERCEBien choisir ses matériaux
paniscopie
votre code d’accès sur www.FilierePainGourmand.frJo 0909E S P A C EA B O N N É S
EENN EEXXCCLLUUSSIIVVIITTÉÉ pp..1188
B A C K E U R O PF R A N C E
Rentréeprometteuse
BVPpour laindustrielle
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C haque semaine, sur la 5, les Escapades de Petitrenaud font saliverles téléspectateurs gourmands de toutes régions. De l’autre côté de leurécran, sont invités des professionnels témoignant que les différents métiersde bouche, quand ils sont pratiqués avec passion, réjouissent tousnos sens, et pas seulement nos papilles. De plus, n’y a-t-il pas meilleureconvivialité que de réunir une sympathique bande de copains-gourmands sensibles au goût et
à la qualité des produits ?
Parmi eux, lors de certaines émissions, sont souvent invités d’authentiques boulangers heureux
de partager leurs pains, notamment leurs tourtes de campagne ou autres miches, caractérisées
par une croûte croustillante, et favorable à la conservation, ainsi que par une mie dense et
savoureuse. On n’en perd pas une miette !
« Mais on ne savoure ça qu’à la télé ! » sont en droit de penser bon nombre de citadins
(et même de ruraux) trop souvent « gastronomiquement » frustrés de ne pas pouvoir acheter
ces pains de nos « grands-mères ». Tout juste est-il proposé de les commander !
Là encore, la GMS se distingue, notamment la « nouvelle » enseigne Carrefour Market
qui propose un pain de campagne de 1 kg composé de farine de froment, de farine de seigle,
de levain, de gluten de blé et, bien sûr, d’eau, de sel et de levure… N’est-ce pas là l’une
des raisons expliquant la lente mais continue érosion du marché d’une certaine boulangerie
artisanale ayant oublié ses véritables traditions ?
Jacques DarmonDirecteur des rédactions
Attention à vos miches !▼ édito
Filière Pain GourmandSEPP - 23, rue Galilée75116 ParisTél. : 33 (0)1 44 92 50 50Fax : 33 (0)1 44 92 50 51Directeur de la publication : Jacques DarmonPour joindre vos correspondants Tél. : composez le 01 44 92 suivi des 4 chiffres mentionnés.E-mail : @cpi-media.com précédé de l’initiale du prénom et du nom en entier (minuscules)
RÉDACTIONDirecteur des rédactions / Rédacteur en chef : Jacques DarmonJournaliste :Émilie Rullier (50 70)Assistante de production :Joëlle Daemen (50 62)
Ont collaboré à ce numéro :
Rémi Pin, Mélaine Dutertre
Conseillers éditoriaux :
Gérard Brochoire, Edouard Raymondis
Conseiller honoraire :
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Assistante : Céline Millo (50 43)
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A l’étranger : nous consulter
Prix au numéro : 10 €.
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Filière Pain Gourmand est édité par la société d’éditions et de publicité professionnelle SEPP, société anonyme aucapital de 40 000 €. Représentant légal : Jacques Dar-mon, p-d g, principal associé : CPI Média.
Une publication du
BOULANGERIE - PATISSERIE
NOMADING - SNACKING
© SEPP, Paris. Reproduction interdite.Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées avec l’autori-sation de l’éditeur. Celle-ci pourra être obtenue auprès du Centre Français du Copyright, 20, rue des Grands-Augustins,75006 Paris, auquel SEPP a donné mandat pour le représenterauprès des utilisateurs. Tél. : + 33 (0) 1 44 07 47 70.
Dépôt légal : Août 2009
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n° 5 • Août/Sept. 2009 I 3
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BOULANGERIE - PATISSERIE
NOMADING - SNACKING
MARCHÉS &TENDANCES
6 L’irrésistible ascension de la BVPi AMÉNAGEMENT
EQUIPEMENTS & SERVICES
12 Révision du guide de bonnes pratiquesd’hygiène en pâtisserie
14 Questions à...Patrice Mora (Président d’Ekip)
15 Solution :Pain précuit : étude Eu-Freshbake
HYGIÈNE
FILIÈRE INDUSTRIELLE
PAINS & PAI
8 Cap vers le naturel 10 Questions à...
Gérard Blin (CSFL)
1 1 Solution :Tout est bon dans la levure
ARÔMES ET COLORANTS
n° 5 • Août/Sept. 2009 I 5
▼
SCARITECH . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2ee de couverturePROVALYS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3ee de couvertureDOBLA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4ee de couverture
AEMIC JTIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26ANNELIESE . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22ANUGA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19BACKEUROP . . . . . . . . . . . . . . . . . .VIIIBARDINET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11BLEFAPAIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32
BRIDOR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21-23
LESAFFRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4
SANDWICH & SNACK SHOW . . . .32
SIAB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33
SPIROMATIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15
Liste des annonceursAoût/Septembre 2009
n°5
DISTRIBUTION & COMMERCE
16 Bien choisir ses matériaux 18 Questions à... Augustin (Michel & Augustin)
19 Solution :Retour à la croissance en 2010 pour la restauration rapide
PORTRAIT ENTREPRISE
24 L’épopée Brossard
PRODUITS
20 Notre sélection à découvrir
DOSSIER SPÉCIAL BACKEUROP
27 LETTRE FEBPFinfo
31 Guide des fournisseurs©
DR
paniscopie34 CÉCILE DESCLOS (Consultante chargée d’étude chez Eurostaf)
“Globalement, le marché se porte bien”
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L’irrésistible aFILIÈRE INDUSTRIELLE BOULANGERIE PÂTISSERIE TRAITEUR
corrobore les chiffres clés 2008 présen-
tés, également en juillet dernier, par la
FEBPF et issus d’une analyse effectuée
par le Symex (Syndicat français de la
meunerie d’exportation) à partir de don-
nées France AgriMer.
BAISSE DE LA CONSOMMATIONDE PAIN…Si la consommation de produits céréa-
liers reste stable, celle du pain continue
de diminuer, la consommation moyenne
Déjà, lors de la Rencontre du CEBP, organiséele 8 avril dernier, à Tarascon, plusieurs experts ont confirméque « l’agroalimentaire, et en particulier la BVP, résiste plutôtbien à la crise, cette filière maintenant une croissance del’ordre de 0,4 à 1,5 % par an selon les segments ». Durant l’été,ont par ailleurs été publiées deux autres analyses plutôtpositives pour la BVP industrielle : d’une part, Cécile Desclos,chargée d’études chez Eurostaf (groupe Les Échos), en estimefavorables les perspectives (voir aussi la rubrique Paniscopie,en fin de revue) ; d’autre part, la FEBPF (Fédération desentreprises de boulangerie-pâtisserie françaises) avanceégalement des chiffres plutôt encourageants.
À PROPOS DU BIO, même si la farine biologiquene représente que 1,8 % de la totalité de la farinepanifiée en France(1), il n’en demeure pas moinsque la demande progresse inexorablement.« Comment les industriels de la BVP et lesdistributeurs peuvent-ils y répondre ? » a-t-il étédemandé lors d’une récente Rencontre CEBP (2). Àcette question, Jean-Philippe Poulin, président duCercle d’Études, conseille : « Qu’ils se mettentd’accord, dès aujourd’hui, sur la constitutiond’une offre qui arrivera sur le marché dans deuxou trois ans, obligeant d’anticiper et de partagerles coûts ». Cela fait écho à un deuxième point :la nécessité de monter des partenariats autourdu bio entre des producteurs, des transfor -mateurs et des distributeurs, en faisantconfiance et en acceptant de travailler sur deuxou trois ans. « Cette approche peut aider àchanger notre vision du commerce et à apprendrela contractualisation sur le long terme », conclutPhilippe Poulin pour qui c’est aussi un moyend’atténuer et de mieux gérer les fluctuations surles matières premières.
(1) 2,6 millions de tonnes de farine ont été panifiées, en2008, représentant une augmentation de + 0,8 % parrapport à 2007. À noter que la farine biologique nereprésente que 1,8 % du marché (47 600 t).(2) Celle du 26 février dernier.
MARCHÉS & TENDANCES
«dans un contexte de crise,les industriels de la BVPrésistent mieux que lesartisans boulangers dont la part de mar-
ché s’effrite. » Telle est la conclusion de
Cécile Desclos, chargée d’études chez
Eurostaf qui, après 4 mois d’enquête, a
réalisé une étude de 265 pages, publiée
en juillet dernier, intitulée : « Les pers-
pectives du marché de la BVP
industrielle en France » (voir rubrique
Paniscopie en fin de revue). Cette analyse
6 I n° 5 • Août/Septembre 2009
BIENVENUE DANS UN MONDE QUI CHANGE…Telle est l’invitation faite par Jean-Pierre Crouzet, président de la Confédé-ration nationale de la boulangerie-pâtisserie française, pour participer, les11 et 12 octobre prochains, au Futuroscope de Poitiers, à la 4e édition d’Uni-vers Boulangerie. Pour cette édition 2009, sera mise en perspective la pro-fession avec le contexte de crise aussi bien économique que morale, aussibien financière que sociale, voire sociétale. Au programme, les interven-tions de Marc Giget, professeur de gestion de l’innovation, à André ComteSponville, philosophe, en passant par Julien Levy, professeur affilié à HEC etdocteur en gestion, et Marc Touati, économiste.« Innovation, compétitivité et performance » seront aussi présentes aucœur d’Univers Boulangerie 2009 autour de conférences et de tablesrondes auxquelles participeront des spécialistes des nouvelles technolo-gies, des personnalités issues du monde politique, des milieux profession-nels et interprofessionnels. « Des sportifs de haut niveau seront égalementprésents et apporteront leur témoignage », conclut Jean-Pierre Crouzet.
A gauche, Pascal Philibert, dirigeant de la société Philibert Savours faisant goûter,
à Lyon, en juin dernier, ses "créations de saveurs" à Enzo Fassone, boulanger-
entrepreneur marseillais, membre de la FEBPF.
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n° 5 • Août/Septembre 2009 I 7
MARCHÉS & TENDANCES
des Français étant passée de
325 g/jour, en 1950, à 136 g/jour en
2008. « Pire, elle ne dépasse guère les
110 g/j chez les adolescents », regrette
la FEBPF en notant que, depuis 2003, la
consommation de pain par Français a
chuté de – 7 %. Et même si le pain reste
présent dans l’alimentation de 98 % des
Français, « moins d’un d’entre eux sur
deux mange du pain au moins deux fois
par jour ».
DÉVELOPPEMENT DE LA RESTAURATION RAPIDEEn conséquence, le marché de la
boulangerie-pâtisserie se modifie
régulièrement chaque année. Même si
cette évolution est légère, trois ten-
dances sont manifestes :
- tout d’abord, la part de marché détenue
par les boulangeries artisanales diminue,
en production, d’un demi-point tous les
ans « au profit des industries de la BVP »,
estiment les adhérents de la FEBPF ;
- ensuite, la part occupée par les labora-
toires de boulangerie installés au sein
des GMS reste quasiment stable depuis
une décennie. Une légère tendance à la
baisse est toutefois apparue en 2007 ;
- enfin, la part acquise par les terminaux
de cuisson et les boulangeries froides ne
progresse que très légèrement. « Toute-
fois, leur volonté de développer la
restauration rapide sur place devrait ren-
forcer leur position », anticipe la FEBPF.
ON RESTE CLASSIQUE, MAIS…Alors que l’ensemble des acteurs (arti-
sans comme industriels) multiplient les
innovations, « les produits les plus “clas-
siques” restent les plus consommés ». Il
en est de même en pâtisserie où les
choux, les éclairs au chocolat et les
tartes aux pommes demeurent les pro-
duits les plus demandés. Il n’en reste pas
moins qu’au niveau de certains produits,
pains spéciaux ou produits bio ainsi que
certains produits régionaux comme les
cannelés ou les crêpes, « les perspec-
tives de développement renforcent les
marges des fabricants ».
Quant au marché du sandwich, il
connaît, depuis plusieurs années, un
essor soutenu d’environ + 5 % de crois-
sance annuelle. En conséquence, on
estime, aujourd’hui, que se consomment
annuellement plus de 1,2 milliard de
sandwichs représentant un CA de l’ordre
de 3,8 milliards d’euros. Par ailleurs, en
rappelant que les deux tiers de l’ensem-
ble des sandwichs consommés sont
toujours préparés à base de baguette
traditionnelle, « 60 % des sandwichs
fabriqués par les industriels sont à base
de pain de mie », souligne la FEBPF pour
laquelle, enfin, au sein des quelque
3 500 points de vente assimilés aux ter-
minaux de cuisson ou aux boulangeries
« froides » (2), « la part du traiteur/petite
restauration connaît un développement
sans précédent. En moyenne, celle-ci
occupe le quart de leur activité, au détri-
ment du pain courant, dont la part
diminue régulièrement. » ■
Jacques Darmon
(1) BVPi : Boulangerie-ViennoiseriePâtisserie industrielle.
ascension de la BVPi(1) • RRééppaarrttiittiioonn ddee ll’’aaccttiivviittéé BBVVPP eenn FFrraannccee,, tous secteurs confondus et sur la base du CA global :- boulangerie, 67 % ;- viennoiserie, 17 % ;- pâtisserie, 16 %.
• PPrriinncciippaauuxx pprroodduucctteeuurrss,, répartition en volume (% de panification) :- boulangerie artisanale, 59,2 % ;- boulangerie industrielle, 31,6 % ;- laboratoires de boulangerie
en GMS, 9,2 % ;- secteur public, 0,1 %.
• PPrriinncciippaauuxx ddiissttrriibbuutteeuurrssselon une répartition en volume :- boulangeries artisanales, 64 % ;- hypermarchés/supermarchés,
25 % (19 %/6 %) ;- boulangeries « froides »/terminaux
de cuisson, 11 %.
• RRééppaarrttiittiioonn,, eenn vvoolluummee,,ddeess vveenntteess eenn bboouullaannggeerriiee ::
- pains courants, 75 % ;- pains spéciaux, 17 % ;- pains emballés, 8 %.
• RRééppaarrttiittiioonn,, eenn vvoolluummee,,ddeess vveenntteess ddee vviieennnnooiisseerriieess ::- croissants, 41 % ;- pains au chocolat, 35 % ;- autres viennoiseries, 24 %.
• PPrriinncciippaauuxx cciirrccuuiittss ddee ddiissttrriibbuuttiioonn ((rrééppaarrttiittiioonn eenn CCAA aannnnuueell)) ::
- restauration, 52,5 % ;- GMS/boutiques, 25 % ;- boulangeries, 22,5 %.
• RRééppaarrttiittiioonn,, eenn vvoolluummee,,ddeess rreecceetttteess ddee ssaannddwwiicchhss ::
- les classiques, 85 % ;- les gourmets, 7 % ;- les ethniques, 6 %.- les « santé », 2 %.
CHIFFRES CLÉS EN BVP
Tout sourire, les leaders de la BVP industrielle, réunit au sein de la FEBPF, à la sortie de leurs journées professionnelles 2009, organisées à Lyon
en juin dernier. Rappelons que la Fédération est scindée en deux organisations : la Fédération des Industries de boulangerie pâtisserie ; le Syndicat
des magasins de boulangerie pâtisserie. Au total, ce secteur compte 3 500 points de vente qui emploient près de 10 000 personnes et réalisent
un CA d'environ 1 milliard d'euros. Près de 2 magasins sur 3 disposent de moins de 60 m2 de surface et emploients moins de 5 salariés.
PROCHAINE RENCONTRE. La Rencontre CEBP du 15 octobre prochain sera consacréeaux « nouveaux espaces, nouveaux clients » avec, notamment, la participation de la direction des Gares de la SNCF (renseignements : tél./fax : 01 40 28 48 90).
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8 I n° 5 • Août/Sept. 2009
Cap vers le naARÔMES ET COLORANTS
les additifs synthétiques pour-
ront-ils résister à la vague du «
tout naturel » ? Une tendance
amorcée fin 2007 à la suite
d’études soupçonnant plusieurs
additifs d’effets indésirables sur la
santé, largement relayées dans les
médias puis entérinées par plu-
sieurs règlements européens fin
2008. L’agroalimentaire s’est depuis
engouffré dans cette tendance, en
témoignent les mentions « sans colo-
rant ou arôme artificiel » ou « 100 %
naturel » qui fleurissent dans les
annonces publicitaires ou sur les pro-
duits. « Au cours des dernières années,
la part de marché du naturel n’a cessé
de croître par rapport au synthétique »,
constate Antoine Dauby, responsable
marketing du groupe Naturex, fabri-
cant d’additifs.
LES COLORANTS SE DIVERSIFIENTLe marché des colorants ne distingue
pas moins de quatre typologies diffé-
rentes. Les colorants artificiels,
obtenus par voie synthétique, les colo-
rants naturels identiques, qui existent
naturellement mais qui sont obtenus
par synthèse, les colorants natu-
rels, d’origine animale, végétale ou
minérale, et, tout dernièrement, les
aliments ou ingrédients colorants : jus
concentrés ou extraits végétaux. « Les
possibilités d’utilisation des colorants
naturels, réputés plus sensibles, se
diversifient, analyse Eric Zabiolle,
directeur commercial de la division
Food & Beverage de CHR Hansen.
L’écart s’est réduit avec les synthé-
tiques, et leurs performances sont
maintenant très proches. » En BVP, la
majorité des colorants utilisés sont
dans les teintes jaune ou jaune orangé,
représentées par des béta-carotènes
synthétiques. « Une alternative existe
dans notre gamme Colorfruit avec des
carotènes naturels issus de l’huile de
palme », témoigne Eric Zabiolle. Ces
composés se retrouvent aussi dans les
gammes de produits de DSM Nutritio-
nal Products. Concernant la forme du
colorant, un même composé peut être
proposé sous forme liquide ou sous
forme de poudre par le fabricant qui
s’accordera aux exigences du client et
de son produit.
Les colorants utilisés dans les four-
rages ou nappages ont aussi leurs
versions naturelles. « Les anthocyanes
ou les carmin naturels peuvent être
utilisés pour les teintes rouges ou vio-
lettes », explique Ivan Pestretzoff,
directeur commercial de Sensient
Food Colors France. Naturex propose
également des mélanges de colorants
permettant d'obtenir toutes les
teintes de la nature : les Vege'Brite.
« Le mélange de différentes oléoré-
sines d'herbes permet de retrouver
une couleur proche de celle du caramel
tout en évitant l'étiquetage de ce colo-
rant », explique Antoine Dauby.
DE LA NA-TU-RA-LI-TÉ !Un yaourt au chocolat avec seulement 2 % cacao, des bonbons à la banane sansbanane, des yaourts blanc de blanc et pourtantau goût « fruits exotiques » c’est possible !Arômes et colorants créent les petits miraclesdu goût et de la couleur indispensables pourexciter nos papilles. Mais le secteur a lui aussiconnu sa crise. Soupçonnés d’être néfastes ànotre santé, la tendance est désormais, là aussi,à la naturalité.
Arômes et colorantsCap vers le naturel 8
Questions à...Gérard Blin (président de la CSFL) 10
SolutionCampagne : tout est bon dans la levure ! 11
Les différentes réglementations et les attentes des consommateurs poussent les entreprises à utiliser moins d’additifs artificiels, soupçonnés d’effets indésirables sur la santé. Arômes et colorants n’échappentpas à la règle et sont de plus en plus issus de ressourcesnaturelles.
PAINS & PAI
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n° 5 • Août/Sept. 2009 I 9
PAINS & PAI
Dernier-né de la famille des
colorants, l’ingrédient colorant
n’a pas encore de statut claire-
ment défini en France. « La
DGCCRF considère que l’on doit
déclarer un produit que l’on ajoute pour
sa fonctionnalité, précise Eric Zabiolle,
elle prime sur son statut. » En d’autres
termes, si l’on ajoute une substance
concentrée pour colorer, celle-ci doit
être étiquetée comme colorant et
n’échappera pas au E dans la liste
d’ingrédients. Ce statut, différent
selon les pays européens, devrait être
mieux encadré très prochainement
par une nouvelle directive.
LA RÉGLEMENTATION DES ARÔMES PLUS CONTRAIGNANTELe secteur des arômes connaît lui
aussi sa petite révolution depuis le
31 décembre 2008 et la publi cation du
nouveau règlement n° 1334/2008.
L’objectif de ce nouveau cadre
réglementaire est d’assurer le fonc-
tionnement du marché intérieur en
protégeant la santé du consomma-
teur, et entrera en application en
janvier 2011. Celui-ci distingue les
substances aromatisantes, les prépa-
rations aromatisantes, les arômes
obtenus par traitement ther-
mique, les arômes de fumée et
les précurseurs d’arômes ou
autres arômes ou leurs mélanges.
L’utilisation du terme « naturel
» connaît plusieurs évolutions.
L’agent aromatisant doit
notamment être composé exclusive-
ment de « préparations aromatisantes
et/ou de substances aromatisantes
naturelles ». L’utilisation du qualificatif
« naturel » subit aussi quelques amé-
nagements et ne peut être utilisé en
association avec la référence d’une
source d’arôme végétale ou animale
que si « la partie aromatisante a été
obtenue exclusivement ou à au moins
95 % à partir du matériau de base ».
Le seuil français en vigueur était alors
de 90 %. Les 5 % minimum restants ne
peuvent être utilisés que pour mieux
caractériser la note de cette source
ou en réguler la qualité olfactive. La
majorité des fabricants se sont mis
aux arômes naturels. Là encore, ces
derniers seront proposés sous forme
liquide, poudre ou émulsion selon la
formulation du produit des clients.
LE COÛT DE LA NATURALITÉReste que, si les réglementations inci-
tent les entreprises à aller vers plus de
naturalité, le prix des additifs naturels
constitue un frein non négligeable.
Même si les quantités utilisées sont
faibles, les colorants naturels peuvent
être deux à cinq fois plus chers que
leurs homologues synthétiques.
Même constat du côté des arômes,
où le coût est deux à trois fois plus
élevé que le synthétique. De quoi limi-
ter la vague du tout naturel dans un
contexte économique particulière-
ment difficile. ■ Rémi Pin
Les anthocyanes et les carmin naturels
peuvent être utilisés pour les teintes rouges
ou violettes.
“ Au cours des dernières années, la part de marché du naturel n’a cessé de croître par rapport au synthétique ”
SIX COLORANTS À « EFFETS INDÉSIRABLES »
Le 16 décembre 2008 entrait en vigueur le paquet « additifs alimentaires »applicable à l’échelle européenne. L’annexe V du règlement n° 1333/2008rend obligatoire sur l’étiquetage la mention « peut avoir des effets indési-rables sur l’activité et l’attention chez les enfants » pour six colorants : lejaune orangé S (E110), le jaune de quinoléine (E104), la tartrazine (E102), lacarmoisine (E122), le ponceau 4R (E124), et le rouge allura (E129). Ces co-lorants avaient été mis en cause par une étude de l’université de Sou-thampton de Mc Cann & al publiée en 2007. Si l’Aesa (Autorité européennede sécurité des aliments) avait relativisé les conclusions de cette étude, laCommission européenne a tranché en imposant la mention pour protégerles consommateurs. La mention de mise en garde devra être apposée surtous les produits mis sur le marché après le 20 juillet 2010.
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10 I n° 5 • Août/Sept. 2009
de conduite des fermentations et de
nouveaux intrants tout en assurant à la
levure ses trois qualités indispensables :
un pouvoir fermentaire adéquat, une
conservation longue et une consistance
égale d’un lot de production à l’autre.
On nous oblige à inventer sans prendre
en compte le « gap » technologique. Il va
de soi que toutes ces modalités vont
entraîner des investissements lourds
pour le secteur.
La « levure biologique »répond-elle à un besoin du marché ?G. B. : À vrai dire non, et cetteabsence est d’ailleurs un vrai pro-
blème. On exige de nous de gros
efforts sans pour autant qu’il y ait au
départ une véritable demande justi-
fiant de tels investissements.
La certification nous pose aussi un pro-
blème. Les organismes certificateurs
dans certains pays sont plus laxistes
qu’en Europe. Or il existe des « équiva-
lences » reconnues par l’Union
européenne en matière de certification
bio. La Commission attend de nous des
investissements importants, elle doit
nous donner des garanties. Pourquoi
faire quelque chose de compliqué dans
l’Union européenne, qui peut être réa-
lisé avec moins de contraintes en
dehors de l’Union ?
Vous avez l’air inquiet quant àl’arrivée de la levure biologique. Pour-quoi ?G. B. : Ma crainte, c’est que la Commis-sion européenne veuille supprimer
l’autorisation d’incorporer 5 % de levure
non biologique dans la fabrication de
produits issus de l’agriculture biolo-
gique. Quand la production de levure
biologique sera suffisante, on va nous
obliger à entrer dans le cadre des 95 %.
Pourquoi pas ? Mais la manière d’agir de
la Commission laisse place à tous les
doutes quant à ses intentions véritables.
Au départ, les ingrédients d’origine agri-
cole sont d’origine animale ou végétale.
La Commission européenne a purement
et simplement changé la qualification de
la levure pour l’adapter à un texte de loi.
Cette procédure administrative me rend
en effet perplexe quant à l’avenir. ■
Propos recueillis par Emilie Rullier
La fabrication de levure biolo-gique ne semble pas chose facile.Pouvez-vous nous expliquer quelles ensont les contraintes ?G. B. : Notre première difficulté sera denous approvisionner en substrat. Celui-
ci devra être obligatoirement issu de
l’agriculture biologique. En Europe, la
mélasse de betterave biologique est
quasiment inexistante à part quelques
rares productions en Suisse, en Alle-
magne et en Autriche. Quant à la
mélasse de canne à sucre biologique,
elle existe mais est principalement pro-
duite en Amérique latine.
L’azote et le phosphore, utiles au bon
développement de la levure et tradition-
nellement utilisés, seront interdits par le
règlement « levure biologique », seul
l’ajout d’extrait de « levure non
biologique » sera autorisé temporaire-
ment. La solution envisagée consiste à
utiliser d’autres substrats organiques qui
nécessiteront une adaptation délicate
du process de production. Enfin, seuls
les acides lactique et citrique seront
autorisés pour assurer le suivi du pH.
Il faut donc trouver de nouveaux modes
Gérard Blin, président de la CSFL (Chambre
syndicale française de la levure)
“On exige de nous de gros effortssans une véritable demande ”
La CSFL (Chambre syndicale française de la levure) organisait en juin une conférence de
presse pour le lancement d’une communication institutionnelle sur la levure. Quelques
mois après l’autorisation de l’appellation « levure biologique », nous avons demandé
à Gérard Blin, président de la CSFL, de nous exprimer la position de la Confédération
sur le sujet.
Gérard Blin (CSFL)
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PAINS & PAIQuestions à...
Comment la levure peut-elleêtre considérée comme « biologique »puisqu’il ne s’agit ni d’un produit du sol,ni d’un produit de l’élevage ou de lapêche ?Gérard BLIN : C’est là tout le cœur duproblème. Pour qu’un ingrédient soit éti-
queté « biologique », il doit d’abord être
reconnu comme « ingrédient d’origine
agricole », ce qui n’est pas le cas de la
levure. La Commission européenne a
volontairement choisi de changer le sta-
tut de la levure qui sera, à compter du
31 décembre 2013, considérée comme
« produit agricole » et pourra ainsi rentrer
dans le calcul des 95 % d’ingrédients
d’origine agricole qui doivent être biolo-
giques. Avant cette date, la levure non
biologique, active ou désactivée, peut
parfaitement entrer dans la fabrication de
produits étiquetés comme biologiques en
tant qu’ingrédients non agricoles.
C’est à partir du 31 décembre 2013
que la levure sera assimilée à un ingré-
dient d’origine agricole. À cette date,
deux possibilités : soit la levure entre
dans les 95 % d’ingrédients d’origine
agricole qui doivent être biologiques,
soit elle entre dans les 5 % d’ingré-
dients d‘origine non agricole qui
peuvent ne pas être biologiques.
-
n° 5 • Août/Sept. 2009 I 11
PAINS & PAI
CAMPAGNE
c’ est en partant duconstat de méconnais-sance de la levure parles artisans boulangers que les
levuriers ont décidé de réagir en
lançant une grande campagne d’in-
formation.
Une double page dans laquelle trois
experts rappellent l’utilité de ce pro-
duit naturel : Béatrice de Reynal,
nutritionniste, qualifie les levures de
« petits trésors nutritionnels » ;
Hubert Chiron, chercheur INRA et
coauteur du livre Les pains français
affirme « que la richesse aromatique
du pain provient en grande partie du
type de levure, de sa concentration
et de la durée totale de la panifica-
tion » ; enfin Jean-Michel Lecerf,
médecin nutri tionniste, à l’Institut
Pasteur de Lille, rappelle que « la
levure de boulangerie participe à
l’amélioration de l’index glycémique
du pain ».
Tous vantent les mérites de ce pro-
duit d’origine naturelle qui « permet
un grand pas nutritionnel ».
Le communiqué laisse également la
parole à deux utilisateurs : Serge Pas-
quier, président directeur général du
groupe Pasquier, qui souligne la natu-
ralité de ce produit ainsi que Didier
Chouet, artisan boulanger M.O.F :
« C’est une matière première essen-
tielle dans la réalisation de tous nos
produits de boulangerie ».
Rappelons que la levure de boulangerie
est un champignon microscopique uni-
cellulaire qui appartient à la classe des
Ascomycètes, du genre Saccharo-
myces et de l’espèce cerevisia. Ce
champignon sert bien sûr à faire lever
la pâte, mais il participe aussi à la tex-
ture et au goût du pain. ■
LLaa lleevvuurree,, uunn pprroodduuiitt dd’’eexxppoorrtt
LA LEVURE EN CHIFFRES
LLaa lleevvuurree,, uunn lleeaaddeerrsshhiipp eeuurrooppééeenn
LLee mmaarrcchhéé mmoonnddiiaall
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SFL
Solution
Devant le questionnement des artisans sur la levure, ses méthodes de
fabrication et ses applications, les levuriers, au travers de la Confé-
dération des Fabricants de levures de l’union européenne, communi-
quent pour la première fois en publiant un fascicule. La campagne de communication,
lancée en juin dernier, vante les bienfaits de cette cellule en s’appuyant sur sa naturalité.
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SFL
TToouutt eesstt bboonn ddaannss llaa lleevvuurree !!
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12 I n° 5 • Août/Sept. 2009
Révision du gpratiques d’hy
HYGIÈNE
le règlement (CE) n° 852/2004 du29 avril 2004 relatif à l’hygiène desdenrées alimentaires, applicabledepuis le 1er janvier 2006, encourage
l’élaboration des guides de bonnes pra-
tiques d’hygiène et d’application des
principes HACCP (Hazard Analysis
Critical Control Point).
Les guides ont pour objectif d’aider les
professionnels à maîtriser la sécurité
sanitaire des aliments et à respecter
leurs obligations réglementaires en leur
proposant des moyens et/ou des
méthodes à mettre en œuvre. Ils sont
particulièrement utiles aux PME en
permettant aux professionnels de déve-
lopper des éléments de maîtrise
concrets, spécifiques au secteur ali-
mentaire qui les concernent, et adaptés
à leur structure d’entreprise tout en res-
pectant la démarche HACCP. « Leur rôle
est renforcé au niveau des TPE du fait
qu’ils resteront très probablement LES
documents de référence de ces entre-
prises. Les TPE seraient en effet
dispensées de mettre en œuvre une
démarche HACCP complexe au niveau
de chaque établissement, à condition
d’appliquer un GBPH construit selon la
nouvelle approche HACCP et validé par
les autorités sanitaires », souligne Jean-
Philippe Claude de la société Vethyqua.
La version validée et intégrale d’un
GBPH présente également l’intérêt
d’être un document de référence pris
en compte lors des contrôles officiels
des professionnels de la chaîne alimen-
taire, comme il est rappelé dans l’article
10 du règlement (CE) n° 882/2004.
LES NOUVELLES EXIGENCESRÉGLEMENTAIRESLes règlements européens du Paquet
Hygiène imposent une application ren-
forcée de la méthode HACCP. Les
principales nouveautés portent sur :
- l’élargissement du champ des dangers
à rechercher : biologiques, chimiques,
physiques, sans oublier de considérer le
danger « allergène » ;
- l’exigence de validation scientifique de
tous les points de la démarche : valida-
tion des dangers retenus, validation des
tolérances de température (lorsqu’elles
sortent du cadre réglementaire), valida-
tion des mesures correctives et
QU’EST-CE QU’UN GUIDE DE BONNES PRATIQUES D’HYGIÈNE ? Un guide de bonnespratiques d’hygiène et d’application desprincipes HACCP (GBPH) est un document deréférence, évolutif, d’application volontaire,conçu par une branche professionnelle pour lesprofessionnels de son secteur.Tous les secteurs sont concernés, de la« fourche à la fourchette ».
HygièneRévision du GBPH 12
Questions à...Patrice Mora (Président d’Ekip) 14
SolutionL’étude EU-Freshbake 15
ProduitsÀ découvrir 20
Le Paquet Hygiène, entré en application enjanvier 2006, renforce l’harmonisation des textesréglementaires européens et la responsabilité desprofessionnels. Il impose également une applicationrenforcée de la méthode HACCP. Pour répondre à cesnouvelles exigences réglementaires, la Confédérationnationale de la boulangerie-pâtisserie et la Confédérationnationale des artisans pâtissiers se sont réunies pourrédiger un guide commun aux artisans boulangers etpâtissiers en actualisant la 1re version sortie en 1997.
ÉQUIPEMENTS & SERVICES
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n° 5 • Août/Sept. 2009 I 13
ÉQUIPEMENTS & SERVICES
validation des durées limites de conser-
vation proposées par les professionnels.
Selon la nouvelle approche et le Paquet
Hygiène, chaque établissement est tenu
de faire sa propre analyse HACCP ren-
forcée. C’est pourquoi les GBPH sont
devenus dans le Paquet Hygiène des
« Guides de bonnes pratiques d’hygiène
et d’application de la méthode HACCP »,
précise Jean-Philippe Claude.
CONTENU ATTENDUDES GUIDES NATIONAUX Un guide doit inclure dans sa partie
introductive : les objectifs ; une présen-
tation générale du secteur d’activité
concerné ; la réglementation en vigueur.
Il doit comporter une description détail-
lée de son champ d'application qui :
- identifie précisément le secteur
d'activité, les produits et les procédés
de fabrication concernés ;
- illustre la description de l'approche
HACCP et sa mise en place.
Le guide doit très clairement identifier le
public qui est ciblé. Il doit présenter une
analyse comportant l’identification et
l’évaluation des dangers biologiques y
compris les allergènes éventuels, chi-
miques et physiques, à prendre en
compte en fonction des produits ou pro-
ductions considérés et des procédés
utilisés dans l'environnement spécifié.
L’analyse des dangers doit être exposée
de façon claire et précise. Dans cer-
tains cas, cette analyse peut aboutir à
la conclusion que les bonnes pratiques
d'hygiène suffisent pour maîtriser les
dangers et qu'il n'y a pas de points cri-
tiques pour la maîtrise (CCP). Ces
bonnes pratiques d’hygiène doivent être
correctement définies, décrites avec
précision et si possible illustrées par
des exemples concrets. Lorsque ces
pratiques répondent à des exigences
réglementaires, les textes concernés
peuvent être cités en référence des pra-
tiques présentées dans le guide.
Rappelons que les bonnes pratiques
d’hygiène ont toute leur importance
puisqu’elles contribuent à l'hygiène des
denrées alimentaires.
En revanche, le guide doit identifier, s’ils
existent, les points critiques pour la
maîtrise des dangers et, lorsque cela
est nécessaire, leurs limites critiques.
Un danger présenté comme important
doit être accompagné de mesures de
prévention et/ou correctives. Les
mesures de maîtrise recommandées
doivent être justifiées. D’autre part, les
documents (instructions, enregistre-
ment…) indispensables à l’entreprise
permettant de vérifier la mise en œuvre
effective des mesures préconisées y
sont décrits et adaptés au personnel
auquel ils s’adressent.
L'approche choisie par le guide doit
être clairement lisible et compréhensi-
ble par les professionnels et les services
de contrôle officiel. Ainsi, plusieurs
exemples peuvent être illustrés et des
tableaux ou diagrammes utilisés pour
décrire simplement les situations. Des
fiches types peuvent décrire les bonnes
pratiques d'hygiène et par exemple les
procédés de fabrication.
Le document doit être clair et pratique
pour le public visé par le guide et doit
comporter : un sommaire rigoureux ;
une table des annexes : le guide peut
lister en annexe les éléments pouvant
gêner la lisibilité du document (tout ou
partie des textes réglementaires
majeurs pris en référence…) ou per-
mettant d’aider à la compréhension
(des exemples de réalisation ou des
rappels de connaissances de base
(fiche type de nettoyage et désinfection,
méthodes de calcul de barèmes ther-
miques…) ; une liste des références
bibliographiques ; un glossaire qui
reprend les définitions des termes
généraux et des termes propres à la
profession, en particulier les sigles et
les abréviations. La terminologie utili-
sée dans le guide doit être précise et
rigoureuse. ■ Mélaine Dutertre
Les guides ont pour objectif d’aider les
professionnels à maîtriser la sécurité
sanitaire des aliments et à respecter leurs
obligations réglementaires
© D
R
g uide de bonnes y giène en pâtisserie (GBPH)
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14 I n° 5 • Août/Sept. 2009
Dans quel contexte s’est inscrite votre nomination à la prési-dence d’Ekip ?Patrice Mora : Après 5 ans de prési-dence du syndicat Ekip, le mandat de
Jean-Louis Perret est arrivé à échéance
en mai 2009 lors de l’assemblée géné-
rale. Ayant estimé avoir accompli sa
mission, il a demandé, lors de la réu-
nion du bureau ayant suivi l’A.G., de
désigner son successeur. Faute de
Quant à Jean-Louis Perret, il a accepté
de siéger au conseil d’administration
en tant que président d’honneur, avec
pour mission l’ouverture vers des col-
laborations établies avec les autres
syndicats professionnels.
Propos recueillis par Jacques Darmon
candidat, il s’était toutefois engagé à
poursuivre cette présidence pour une
période la plus courte possible.
Quel a été le sens de votrecandidature ?P. M. : Le choix fait par l’A.G. consis-tant à conserver la propriété des
salons Europain, Salon International
de la Boulangerie Pâtisserie et Inter-
suc, conduit le syndicat à renforcer sa
stratégie pour assurer le développe-
ment de ces manifestations. C’est
dans ce sens que, en tant que
vice-président de la commission
« expositions », j’ai proposé ma candi-
dature le 2 juillet. Jean-Louis Perret, en
ayant pris acte, a donc décidé de se
retirer. Le conseil d’administration a,
de ce fait, décidé, à l’unanimité, de me
Quels principaux enseignements auront singularisé le 31e congrès de l’AIBI (1) quis’est tenu à la mi-juin, à Istanbul ? Tout d’abord, il a rappelé que la Turquie est lepays le plus gros consommateur de pain en « Europe », devant l’Allemagne, leplus gros consommateur de l’Europe de l’Ouest… pays qui accueille par ailleursune grande communauté turque. Autre similitude entre les deux États : le fortdéveloppement de la production industrielle.Le deuxième principal enseignement tiré de ce congrès, où une douzaine de paysétaient représentés, a été l’importance du « couple » franco-allemand cher à l’Eu-rope actuellement. En effet, deux délégations dominaient quantitativement (la ger-manique et la française) alors que la participation britannique étaitexceptionnellement faible. Tandis que les Belges et les Néerlandais étaient cor-rectement représentés, les pays sud-européens ont également brillé par leurquasi-absence. Globalement, il se confirme encore que l’Europe du pain reste àconstruire. Le troisième enseignement, sans doute le principal, révèle un para-doxe. En effet, créé en 1956, à Paris, ce congrès bisannuel ambitionnait de repré-
senter les intérêts de la boulan-gerie industrielle. En juin dernier,c’est toujours l’amont (fournis-seurs et équipementiers) qui atiré la filière ; seul un groupe deniveau européen (de surcroîtfrançais (2)) représentait la boulangerie industrielle. À croire que cette dernièremanque de vision stratégique, de force de proposition, de créativité, d’innovationet de communication… pour en débattre au niveau européen.Les grands acteurs de la B.I. auraient-ils trouvé d’autres solutions de marketinget de valeur ajoutée pour promouvoir leurs produits ? Souhaitons-le ! Mais, quoiqu’il en soit, on sait toujours que « l’union fait la force ».
(1) Association internationale de la boulangerie industrielle créée, en 1956, à Paris.
(2) Il s’agit de Nutrixo.
Patrice Mora, Président d’Ekip.
Début juillet, le conseil d’administration d’EKIP (Les équipementiers du goût), a confié la
présidence de l’organisation professionnelle à Patrice Mora. Ce dernier, jusqu’à présent
vice-président de la commission « expositions », succède ainsi à Jean-Louis Perret dans
une période économiquement « chahutée ».
Questions à...
Patrice Mora (Président d’Ekip)
© D
R
ÉQUIPEMENTS & SERVICES
confier la présidence du syndicat, tout
en conservant la responsabilité opéra-
tionnelle des salons.
De nouveaux projets sont-ilsen gestation ?P. M. : Effectivement, de nouveauxprojets seront prochainement annon-
cés. J’y travaille notamment avec
Serge Valadou et Patrice Jacquelin, le
conseil d’administration ayant décidé
un accompagnement de ma mission
au niveau de l’organisation interne du
syndicat, pour le premier, et des rela-
tions externes, pour le second.
“ les changements annoncent de nouveaux projets ”
JEAN-MARIE LAPLANCHE (ALNÉA) : “ L’EUROPE DU PAIN RESTE À CONSTRUIRE “
-
ÉQUIPEMENTS & SERVICES
Solution
dans les années à venir, la crois-sance des pains produits avecles technologies de cuisson dif-férée serait estimée à près de 10 % par
an. Problème : ces technologies sont
bien plus consommatrices d’énergie
que les procédés de panification tradi-
tionnels. Depuis 2006 l’Enitiaa de
Nantes coordonne le projet européen
EU-Freshbake qui vise à réduire la
consommation d’énergie liée à la cuis-
son différée, mais aussi à améliorer les
aspects nutritionnels et qualitatifs.
Cette étude a déjà donné ses premiers
résultats. « Nous avons appris que la
technologie de pains partiellement cuits
et congelés produit des pains avec un
index glycémique plus faible que des
pains conventionnels. » témoigne le
Pr Alain Lebail de l’Ecole Nationale d’In-
génieurs des Techniques des Industries
Le pain précuit nécessite davantage d’énergie que le pain « traditionnel » : congélation, pré-
cuisson, cuisson, sans compter les phases de préchauffage. Le projet européen
EU-Freshbake a pour objectifs de réduire cette consommation, mais aussi d’améliorer la
qualité nutritionnelle de ses pains.
ENERGIE ET NUTRITION
L’étude EU-Freshbake
n° 5 • Août/Sept. 2009 I 15
Agricoles et Alimentaires (ENITIAA).
En termes de consommation d’énergie,
les chercheurs ont mis en évidence
qu’une bonne maîtrise de la tempéra-
ture pouvait réduire la consommation
d’énergie lors de la congélation.
Un guide de bonnes pratiques
contenant des recommandations pour
réduire les demandes énergétiques
des technologies BOT est disponible
sur le site du projet : http://eu-
freshbake.eu/eufreshbake
Les prochains résultats seront
présentés lors du salon IBA le mardi
6 octobre 2009. Attention le nombre de
places est limité. Inscription sur
-
16 I n° 5 • Août/Sept. 2009
Bien choisir AMÉNAGEMENT DE MAGASINS
i l est communément admis quela spécificité et l’atout du com-merce indépendant résidentdans la qualité des produits qu’il pro-
pose. Mais l’esthétique du point de
vente ne doit pas être négligée pour
espérer séduire le chaland. Le maga-
sin reflète une image globale,
institutionnelle, qui est la représenta-
tion que se fait le client du commerce.
Le choix des matériaux, de leur durée
de vie et de leur tenue sont indispen-
sables pour maintenir une image de
qualité aux clients. Ils doivent non
seulement respecter des critères
esthétiques mais aussi de sécurité
pour éviter toute chute, glissade ou
autres incidents.
RÉPONDRE À LA DEMANDE Côté tendances, deux se distinguent
pleinement. La dimension classique
ou rustique, proche de l’image tradi-
tionnelle de la boulangerie, reste
fréquemment demandée.
« L’autre tendance est plus contempo-
raine, plus fluide, avec des couleurs
assez sombres, explique Jean-Marie
Lecomte, responsable projet chez
Polystyl Agencement. Mais l’objectif
doit être de guider le client vers sa pro-
pre envie. » Une opinion partagée par
Alain Reuzeau, dirigeant de Mosaic
Agencement : « La meilleure tendance
est celle qui s’adapte au quartier et à
l’esprit du boulanger. Un projet dépend
de la ville, de la rue, de sa localisation
précise et de l’esprit du boulanger. Trop
de projets sont nés en copiant des
réussites ou des chaînes de boulange-
rie. » Un aménageur doit faire émerger
le magasin qu'imagine son client tout
en tenant compte d'impératifs finan-
ciers, techniques et réglementaires.
SOL : LE GRÈS CÉRAME POURPLUS DE SÉCURITÉLes matériaux utilisés pour les maga-
sins souffrent énormément, ils doivent
résister aux variations de température,
aux chocs, à l’humidité et au passage
d’une moyenne de mille clients par jour.
L’HABIT FERAIT-IL LE MOINE ? Si la qualité duproduit est indispensable, la qualité de sonemballage n’est pas pour autant à négliger. ChezMichel&Augustin, le packaging et la communi-cation qui entourent le produit sont travailléspour attirer une clientèle jeune et branchée.Mais comment faire quand il n’y a pas d’embal-lage ? Misez sur l’esthétique de votre commerce! La bonne baguette chaude n’est-elle pas plusappétissante dans un cadre convivial ?
Bien choisir ses matériaux 16
Questions à... Augustin (Michel & Augustin) 18
SolutionRestauration rapide : retour à la croissance en 2010 19
ProduitsÀ découvrir 22
Le choix des matériaux dans la rénovationou la construction d’un magasin se fait non seulement surdes aspects esthétiques mais également sur des critèresde solidité, de sécurité et d’hygiène. Du sol au plafond,des choix stratégiques s’imposent pour la bonne tenuedu lieu de vente.
DISTRIBUTION & COMMERCE
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MATÉRIAUX INNOVANTS
Plusieurs matériaux plus innovants peuvent être envisagés dans l’aména-gement du magasin, en particulier pour les sols. On trouve maintenant destypes de grès cérame de plusieurs teintes et plusieurs motifs comme desimitations bois, qui s’éloignent du traditionnel gris moucheté. Les principauxfournisseurs sont Villeroy et Boch, Sichenia ou Marrazi. Pour les magasins lesplus élaborés, l’utilisation de pierre de taille, de granit, de marbre ou de corianpeut également être envisagée, mais ces matériaux ont un coût supérieur.
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n° 5 • Août/Sept. 2009 I 17
DISTRIBUTION & COMMERCE
« Pour le sol, il n’y a pas réellement d’al-
ternative, poursuit Alain Reuzeau, la
quasi-totalité des boulangers optent
pour un grès cérame pour leur résis-
tance au passage des personnes et des
chariots ». Le plus important est que ce
grès soit teinté pleine masse, ce qui lui
confère une grande résistance à
l’usure et aux entretiens répétés. Par-
fois antidérapant, il est garanti trente
ans par la majorité des fournisseurs
lorsqu’il est de classe 5 (lire l’encadré).
« Le choix de nos clients se porte à
95 % pour du grès cérame, les 5 % res-
tants optent pour du parquet », précise
Alain Bocquené, dirigeant de l’entre-
prise Volum’mag située à Vitré
(Ille-et-Vilaine).
MURS ET PLAFOND Pour les revêtements muraux, les pos-
sibilités sont en revanche plus
étoffées. « L’important est que ce soit
parfaitement lisse pour des raisons
sanitaires et d’entretien », explique
Alain Reuzeau. Les revêtements en
bois ou en placage sont les plus utili-
sés, la seule obligation réglementaire
est d’adapter des matériels de type
M2 dans le classement des matériaux
en fonction de leur réaction au feu.
« Dans le cas de lambris, il devra être
ignifugé, classé M2 et avoir une épais-
seur minimum de 19 mm », complète
Jean-Marie Lecomte. Les réglementa-
tions peuvent varier et être plus
draconiennes selon la localisation du
magasin ; un local en zone commer-
ciale, où le magasin est souvent plus
fréquenté, impose ces mesures.
Concernant les peintures, le choix se
porte presque exclusivement vers des
peintures à l’eau pour limiter le relar-
gage de composés organiques volatils
réputés cancérigènes, ou d’autres
substances toxiques. Pour Alain Reu-
zeau, l’utilisation de peintures est
même à proscrire pour des raisons de
tenue. « Il n’est pas rare que des chocs
se produisent entre le mur et les grilles
de produit sortant du four ou des cha-
riots, explique-t-il. Dans ces cas-là, un
mur peint peut laisser des traces ou
des résidus sur les produits. »
Concernant le plafond, le matériau
couramment utilisé reste le plâtre, le
meilleur étant, pour le gérant de
Mosaic Agencement, le staff, ou pla-
fond suspendu en plâtre. « Nous
utilisons le plus souvent des plaques de
plâtre BA 13 », poursuit Jean-Marie
Lecomte. La luminosité est un critère
déterminant à intégrer pendant la
conception. Contrairement aux idées
reçues, l'éclairage n'est pas de la
décoration mais une technique qui se
calcule. Il existe à présent des sources
lumineuses performantes qui ont un
rapport consommation/rendement
très intéressant. L'éclairage permet
de créer une ambiance et de mettre
en scène les produits vendus dans le
magasin.
DES ENDROITS BIEN PENSÉSLa durée d’un projet de rénovation
est variable selon son type, mais les
travaux ont une durée moyenne de
deux à tro is semaines. Les
demandes d’autorisation des travaux
en mairie sont souvent bien plus
longues. « Le plus important est de
concevoir des projets fonctionnels,
conclut Alain Reuzeau. On doit faire
des magasins où les gens ne souf-
frent pas, en pensant ergonomie. Il
faut aider le boulanger à penser son
magasin dans sa fonctionnalité, on ne
passe à la décoration que dans un
second temps. » Les conséquences
d’un bon aménagement de magasin
sont diverses. Un magasin bien
conçu doit pouvoir se nettoyer en un
temps très court, de l’ordre de
30 minutes. Le choix des matériaux
détermine la durée de vie physique
du local et sa tenue, mais aussi sa
praticité. Des critères qui influent
largement sur sa durée de vie com-
merciale. ■
Rémi Pin
Agencement, sol, murs, peinture, éclairage,
tout doit être pensé pour optimiser le travail
des professionnels et attirer la clientèle
“ La meilleure tendance est celle qui s’adapteau quartier et à l’esprit du boulanger”©
Mos
aic
r ses matériaux
-
18 I n° 5 • Août/Sept. 2009
Racontez-nous les grandeslignes de votre aventure.Augustin : L’histoire débute en 1989près du radiateur, celui du fond de la
classe de 4e5. C’est à partir de cet
emplacement de prédilection que naît
une amitié. Après l’école, Michel
devient par égarement consultant en
stratégie à Paris pendant 5 ans. Quant
à moi je passe mon CAP/BEP de bou-
langer.
En 2003, nous partons battre le pavé
parisien à la découverte de ses
1 263 boulangeries ! Nous dégustons
1 432 baguettes et 432 pains au cho-
colat, et c’est en 2004, dans le fournil
d’Arnaud Delmontel dans le 9e arron-
dissent de Paris, que nous lançons
Michel & Augustin. En 2005, LE pre-
mier client des petits sablés ronds et
bons ! Vu pour la première et dernière
fois entre 18 h 32 et 18 h 41 sortant
de chez l’épicier Salah. En mai 2006,
nous nous lançons dans l’aventure de
la vache à boire. Après avoir testé
47 recettes, on passe à une, puis deux
Après avoir mangé une mangue, une
poire et une pêche, on en a toujours
plein les mains. Je finissais par mettre
ça sur le dos de mes filles, mais ça ne
dupait personne. Pas très pratique. Et
voilà les fruits entiers mixés en
gourde. Et encore beaucoup de jolies
surprises dans nos fours et frigos…
Quelle est votre part de marché en boulangerie-pâtisserie ?Est-ce un marché en forte croissance ?A. : En ce qui concerne notre part demarché, le bananier épluche à lon-
gueur de journée des feuilles Excel.
Mais pas de chiffre officiel à l’heure
actuelle. En tout cas, on a le plaisir
de compter aujourd’hui parmi nos
commerçants certains boulangers-
pâtissiers qui ont rejoint l’aventure à
ses débuts, qui sont toujours à nos
côtés et sans qui nous n’en serions
pas là.
Quels sont vos prochainsobjectifs ?A. : Mettre un pied sur la lune entenue de vache ! Pour être plus
sérieux, dès la rentrée nous allons
faire découvrir à nos chers commer-
çants tous les nouveaux produits que
l’on a concoctés. Nous continuerons
par ailleurs à faire du 100 % naturel
pour tous nos produits.
Votre politique de manage-ment est assez décontractée. Quelsen sont les avantages et les inconvé-nients ?A. : À la Bananeraie(1), tout le mondea le sourire, il doit donc y avoir plus
d’avantages que d’inconvénients ! La
tribu est comme une famille, on se
dit TOUT, avec sincérité. On s’en-
traide pour faire grandir l’aventure au
quotidien. Vu notre nombre, on peut
prendre le temps de se saluer en arri-
vant le matin et en repartant le soir.
Des inconvénients ? On s’appelle le
week-end, entre deux animations.
Chacun, dans la tribu, prend très à
cœur l’évolution de l’aventure, et dès
qu’on a la moindre once de début de
mauvaise nouvelle, tout le monde
s’inquiète (parfois trop) et se mobi-
lise. Quand Richard, en charge de la
logistique, reçoit 4 palettes de
vaches à boire par surprise, il se
retrouve avec 30 trublions dans son
dos, et est obligé de les renvoyer à
leur bureau !
■
Propos recueillis par Emilie Rullier
(1)La Bananeraie est le nom donné aux bureaux de
la société « Michel & Augustin » en référence à la
passion de Michel pour les bananiers.
et enfin huit vaches dans notre pré !
Au printemps 2007, la vache devient
givrée. Trois glaces au yaourt voient le
jour ! Enfin, pendant l’été 2008, nous
vient une envie soudaine de fruits frais
entiers mixés toute l’année : poire,
fraise, mangue, et maintenant pêche !
Et l’aventure continue !
Vous commercialisez dessablés, des fruits à boire, des vachesà boire et autres givrées. Pourquoivotre choix s’est-il arrêté sur ces produits ? A. : Notre démarche est très simple :nous nous lançons dans un nouveau
produit chaque fois que nous ne le
trouvons pas dans les rayons tel qu’il
nous plairait.
Quand nous regardions les petits
sablés, Michel et moi étions à la
recherche d’un biscuit comme celui
de nos grands-mères, avec des ingré-
dients simples à comprendre. Un puis
deux, puis trois. Aujourd'hui, nous
avons huit recettes sucrées et trois
salées.
Idem pour la vache à boire : on cher-
chait des yaourts à boire plus naturels
et plus gourmands.
Michel & Augustin, les trublions du goût comme ils aiment à se définir, ont réussi
à s’imposer en quelques années seulement comme une marque jeune et de qualité.
Marketing enfantin, produits naturels, discours décontractés, voilà les ingrédients d’une
recette qui a du goût !
Questions à...
Augustin (Michel & Augustin)
“Nous continuerons à faire du 100 %naturel pour tous nos produits ”
DISTRIBUTION & COMMERCE
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Les trublions du goût : Michel de Rovira et
Augustin Paluel-Marmont
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n° 5 • Août/Sept. 2009 I 19
DISTRIBUTION & COMMERCE
Solution
a vec la crise, c’est sansgrande surprise que l’onapprend que le secteur dela restauration rapide devrait être
moins florissant que les années précé-
dentes. Les dépenses de restau ra tion
apparaîtront comme des variables
d’ajustement budgétaire pour les
ménages. En revanche, ce secteur
devrait être moins touché que celui de
la restauration traditionnelle et devrait
même bénéficier de sa clientèle du midi.
Une amélioration devrait se profiler à
l’horizon 2010, la restauration rapide
continuant à bénéficier des évolutions
de comportement des Français, à
savoir une pause déjeuner plus courte
et une accélération des rythmes de vie.
À noter que la restauration tradition-
nelle bénéficie désormais de la TVA à
5,5 %, ce qui pourrait, selon le choix de
la direction, favoriser l’embauche, éle-
ver les salaires et attirer les clients par
des prix plus compétitifs. Les enseignes
de la grande distribution, comme Car-
refour avec Carrefour City et Chez Jean,
proposent désormais à leur clientèle
des produits de restauration rapide
avec des sandwiches, des salades, des
desserts, des boissons, etc.
La tendance des produits sains et dié-
tétiques est toujours de mise et devrait
contribuer à la réussite des grands
chefs de la gastronomie comme Alain
Ducasse ou Paul Bocuse qui se sont
eux aussi lancés sur le marché
du sandwich .
Le succès des
c o n c e p t s d e
r e s t a u r a t i o n
rapide basés sur
l e s « p â t e s à
emporter » et la
croissance des
établissements
spécialisés dans
l e ke b a b e s t
t o u j o u r s a u
rendez -vous .
www.xerfi.fr ■
Le groupe Xerfi a publié une étude intitulée :
« Restauration rapide : les nouveaux concepts ». Ce travail
de Nicolas Garin apporte de vraies réponses sur les pers-
pectives du marché. Extrait.
RESTAURATION RAPIDE
© X
erfi
Retour à lacroissance en 2010
-
20 I n° 5 • Août/Sept. 2009
Produits
Œufs et ovoproduits
Goût pralinéPrêts à l’emploi, les pralinés de chez Ravifruit se
composent de trois produits : Amande Marconas,
Noisette du Piémont et Amande et noisette. Ces pro-
duits trouveront leur utilité en chocolaterie, pour les
fonds de tartes et les gâteaux, les fourrages, les
crèmes, etc. Ravifruit ■
Écumes culinairesCuisine Solutions,
ce sont « des pro-
duits créés par
les chefs, pour les
chefs ». Dernière
création en date :
d e s é c u m e s
sucrées.
Surgelées et prêtes à l’emploi, les écumes sont réalisées avec de la purée
de fruits et du sucre (pêche blanche, framboise ou fruits de la passion).
La texture aérienne des écumes assure un bon maintien pendant
30 minutes. Légères et fruités, elles peuvent être utilisées dans un
cocktail, une entrée, un plat ou un dessert. Cuisine Solutions ■
Garniture chaude Bel Foodservice PAI a décliné son produit le Leer-
dammer® pour les applications à chaud avec le
Fondu de Leerdammer®. Ce produit convient
comme garniture de produits de volaille, de pois-
son, de pâtes, de pommes de terre, de soupes,
de purées ou de gratins. Le fondu de Leerdam-
mer® est disponible en bloc de 15 kg.
Bel Foodservice PAI ■
Disque à garnir
Voici un simple disque qui permet mille et une fan-
taisies. Prêt à garnir, ce disque croustillant et légè-
rement feuilleté de chez Jean Ducourtieux permet
une certaine liberté dans la création des desserts
montés, des desserts façon mille-feuilles ou
encore des desserts glacés
Jean Ducourtieux ■
Prêts à garnirLes Mini Canelittos sont de nouveaux produits
prêts à garnir développés par Pidy Gourmet. Pré-
parés à partir de pâte à foncer à base d’huile de
tournesol, à mi-chemin entre la pâte feuilletée et
la pâte brisée, le produit est livré sous forme cylin-
drique. Il ne reste alors plus au professionnel qu’à
trouver avec quel ingrédient le garnir. Et il n’a que
l’embarras du choix puisque les Canelittos peu-
vent être servis sucrés ou salés, chauds ou
froids ! Pidy Gourmet ■
Support pour pâtisserieSolia lance les « supports à pâtisseries »
de forme carrée, rectangulaire ou ronde munie
d’une petite anse pour faciliter la prise
en main. Six coloris : transparent, transparent
vert d’eau, noir, fuchsia, chocolat et argenté.
Les produits sont entièrement personna -
lisables. Solia ■
l a gamme d’appareils 1, 2, 3 Délices d’Ovoteam estconstituée de 4 produits : appareil pour quiches ettartes salées, œufs brouillés, tartessucrées et crème caramel.Les préparationssont pasteu -risées dansl’emballage etla traçabilitéest totale.Ovoteam ■
-
22 I n° 5 • Août/Sept. 2009
Produits
l a chocolaterie Michel Cluizel sélectionne soigneusement lesfèves issues de plantations tout autant rigoureusement choisiespour des goûts à la fois uniques et spécifiques. Le coffret de 25 ganaches chocolat noir réunit sept bonbons de chocolat dont lesfèves proviennent de cinq plantations différentes. Un voyage gustatifpour les papilles. Rappelons que leschocolats Michel Cluizel sont sansmatières grasses végétales d’ajoutautre que le beurre de cacao. Ilssont sans arômes ajoutés ni lécithine de soja.
Michel Cluizel ■
Que du bon !
Les gourmandisesEn sortant une nouvelle gamme de
4 références sur le circuit de la consom-
mation hors domicile, Danone tente
d’apporter une réponse à ce que la
marque appelle « la problématique fin de
repas ». Si la salade a su se faire sa
place au milieu des sandwiches, les des-
serts sont encore souvent trop riches en
sucre et/ou en matières grasses.
Danone sort donc un yaourt à la vanille
au lait entier, un yaourt sur lit de mûres-
myrtilles, une crème
dessert chocolat et
une autre saveur
vanille sur lit de
caramel.
Danone ■
Bouchées apéritivesL’apéritif est toujours aussi populaire et la période estivale encourage davantage
encore cette pratique déjà bien ancrée en France. Maison Boncolac diversifie
son offre et propose de nouvelles bouchées, canapés et pains surprise pour les
restaurateurs et traiteurs. Sept variétés, 42 bouchées : mini-club au délice de
poivrons rouges séchés sur duo de pains briochés et à la tomate ; bloc de foie
gras sur compotée de pommes caramélisées aux graines de sésame sur pain
aux épices ; brochette de jambon Serrano sur beurre de fenouil, duo de pains
noir et mie ; mini-cake au jambon et olives noires ; barquette de saumon au mas-
carpone et pointe de gingembre ; mini-club au thon, olives et citrons confits sur
pain polaire, et enfin un duo de blinis au curry. Boncolac ■
Décors chocolat
PatisFrance a réalisé une nouvelle
gamme de décors fabriqués avec du
chocolat Belcolade. 16 nouvelles
références sont disponibles durant
toute l’année et 7 autres seront
spécifiques à la période de Noël.
PatisFrance ■
-
24 I n° 5 • Août/Sept. 2009
Du bon sens, dL’ÉPOPÉE BROSSARD
l’épopée, comme Guy Schumacherl’appelle, commence au XIXe siècleavec M. Grégoire, pâtissier de Louisd’Orléans et inventeur d’un petit gâteau
sec : le boudoir. C’est en 1940 que sa
société, la société Gringoire, est rache-
tée par un certain Georges Brossard,
lui-même créateur du Savane. L’his-
toire commence donc là, entre deux
célèbres biscuits.
Jusqu’en 1966, la société reste sous
pavillon français et, en 1989, elle est
vendue une première fois à un Améri-
cain, M. Pillsbury, pour finir aux mains
du groupe Sara Lee en 1997.
C’est au début des années 80 qu’entre
en piste un ingénieur agronome de
formation : Guy Schumacher, alors
employé de Gaston Lenôtre. À l’époque,
le groupe éponyme est déjà renommé,
mais le contexte politique français (Fran-
çois Mitterrand vient d’être nommé
président) n’est pas en accord avec les
ambitions de la famille. Le 11 mai 1981,
le fils de Gaston Lenôtre est donc
envoyé à Houston, Texas, pour y monter
une structure. Le projet échoue et, en
février 1985, Accor devient le seul
actionnaire.
LE BOOM DU SURGELÉÀ l’époque, les rayons surgelés se
développent, tout comme les produits.
Mais dans le secteur de la pâte feuil-
letée demeure un gouffre. Seuls exis-
tent des produits bas de gamme et
haut de gamme, sans intermédiaire. Et
ce marché, c’est Guy Schumacher qui
le prend avec Saveurs de France, dès
1986. « Un produit a du succès quand
on le propose à toutes les strates de
la population. » La première difficulté
rencontrée était d’obtenir un plan de
financement de 50 millions de francs
alors qu’il n’en fallait que 40. « C’était
le prix de la survie, de la liberté et de
l’autonomie. Si un problème se pré-
sentait et que j’avais besoin d’un
complément, les banquiers n’auraient
pas accepté. Et j’ai tout dépensé. »
Malgré des débuts un peu difficiles, le
temps de se constituer une clientèle,
la société génère, en 1996, 60 MF de
chiffre d’affaires.
Lorsque vient le moment de s’agran-
dir pour entrer dans la grande
distribution, Guy Schumacher retourne
voir ses banquiers. Devant le succès
de son entreprise, on lui propose non
pas de lui prêter de l’argent, mais de
lui en donner pour la lui racheter.
L’homme d’affaires refuse et entre en
Bourse. L’augmentation du capital
correspond alors au montant néces-
saire au doublement de la surface de
son entreprise. La règle selon lui :
« Devant la communauté financière, ne
jamais dire ce qu’ils n’ont pas envie
ETUDES ET PERSPECTIVES DE MARCHÉLa nouvelle étude Eurostaf sur « les perspectivesde la boulangerie, viennoiserie, pâtisserieindustrielle » réalisée par Cécile Desclos (lirenotre article p. 34) confirme que dans le contextede crise actuel, les acteurs de la BVP industrielssans sortent mieux que les artisans-boulangers.Un outil complet pour mieux connaître le secteuret ses évolutions.Parallèlement les prochaines rencontres du CEBPqui se dérouleront le 15 octobre sur le thème« Gares & nouveaux espaces commerciaux »présenteront notamment la politique de laSNCF de redéploiement de ses espacescommerciaux et les opportunités qu’elle offre auxentreprise de la filière.Deux outils indispensables.
L’épopée BrossardDu bon sens, du talent et un peu de hasard 24
Guy Schumacher était l’invité desrencontres CEBP en juin dernier. L’homme d’affaires detalent a exposé, devant un parterre de professionnelsattentifs, la saga du groupe Brossard. Recherche definancement, interlocuteurs opiniâtres, stratégies risquées,mais aussi hasard, chance et une bonne dose de compétences, un savant mélange qui a fait l’histoire deBrossard. Récit.
PORTRAITENTREPRISE
© D
R
-
ne mènent à rien, le hasard s’invite
dans l’histoire.
Amateur d’aviation, Guy Schumacher
pose son petit avion, qu’il doit
convoyer jusqu’à Roissy, à l’aéroport
du Bourget alors qu’un Falcon fait de
même avec à son bord le n° 2 du
groupe Sara Lee. Après une longue
conversation, l’homme prend ses
coordonnées. « C’était un vendredi
soir. Le lundi matin, j’avais un appel de
Franck Mesman, le patron des affaires
Sara Lee en Europe. J’étais devenu
légitime. »
En 2001, Brossard redevient un
groupe français.
Depuis, le groupe a subi plusieurs
« attaques » : deux tentatives de
rachat en 2003 puis en 2005, s’ensuit
une période d’endettement dont le
groupe se sort en diversifiant son acti-
vité par la voie de l’exportation.
LES CLÉS DE LA RÉUSSITEGuy Schumacher est l’un de ces per-
sonnages qu’on se plaît à écouter.
Homme passionné dans sa vie privée
comme dans sa vie professionnelle,
c’est un homme d’affaires comme on
en rencontre peu. Pour lui, la capa-
cité humaine à capter les
informations est primordiale, bien
avant les diplômes. Ainsi il va « cher-
cher » celui qui deviendra son
directeur général dans le secteur de
la biochimie et dans celui de l’infor-
matique celle qui deviendra la
directrice générale adjointe et la
DRH, Sylvie Vasseur. Des exemples
comme ceux-là, Guy Schumacher en
a beaucoup. L’homme, qui privilégie
les capacités humaines à capter l’in-
formation et à développer une
réflexion, prône avec insistance la
rupture des habitudes qui, selon lui,
n° 5 • Août/Sept. 2009 I 25
PORTRAITENTREPRISE
d’entendre. La seule information qui
les intéresse est de connaître le poten-
tiel de hausse ou de baisse de l’action
dans les trois mois. »
Le problème du financement résolu,
c’est celui du marché concurrentiel
qui pointe son nez : « Nous étions
trois sur le marché à nous faire du
mal : Pikiche, Brossard et Saveurs de
France. L’idée était simple, il fallait
regrouper le marché. » Si Brossard
était à l’époque intouchable, Pikiche
en revanche était à portée de main.
Un petit détour par la Bourse et une
augmentation de capital plus tard,
Pikiche est racheté en 1999, et les
deux sociétés réunies conservent
ce nom.
Si les fournisseurs cherchent à se
regrouper, il en est de même du côté
de la clientèle, puisqu’ils ne sont
plus qu’une dizaine contre une ving-
taine dix années auparavant, leur
niveau d’exigences étant plus que
proportionnel à la vitesse de leur
regroupement.
Puis vient l’époque où le groupe Sara
Lee, propriétaire de Brossard,
contacte Guy Schumacher et lui pro-
pose de le racheter. C’est l’inverse qui
se produit. Après des réunions sans
fin au siège du groupe américain, qui
sont responsables du déclin de
l’innovation. « L’innovation est un tra-
vail de longue haleine et ne se limite
pas à l’innovation produit. C’est aussi
l’innovation par les gens et par l’évo-
lution des conditions de travail »,
conclut-il. ■
Emilie Rullier
Le célèbre Savane, un des emblèmes
du groupe Brossard
© C
EBP
du talent et un peu de hasard
Guy Schumacher, P-DG du groupe Brossard
RENCONTRES CEBP
Les prochaines rencontres CEBPse dérouleront lejeudi 15 octobre2009, de 9h30 à 1 4 h 3 0 , a uSénat-Palais duLuxembourg.
Au programme :La SNCF présentera sa politiquede redéploiement de ses espaceset les opportunités qu’elle offreaux entreprises de la filière :débouchés ou implantat iondirecte. Suivront des témoignagesd’opérateurs et d’industriels de lafilière, dont celui de la filiale alle-mande de Neuhauser : Crobag.Tél/fax : 01 40 28 48 90
© B
ross
ard
-
D’après les chiffres fournispar le Symex (donnéesFranceAgriMer), la part
de marché des boulangeriesartisanales est passée en 2008sous la barre des 60 %, celle desboulangeries industrielles dépas-sant le cap des 30 %, la part decelles installées dans les grandessurfaces diminuant légèrement,à un peu plus de 9 % du total.Cette situation n’est que le refletde l’évolution importante de notresociété, et, à travers elle, de cellede notre paysage commercial, quine fait que s’adapter aux habitudesdes consommateurs. En cela,l’adoption récente de la loi sur laliberté du travail dominical ne faitqu’entériner une situation de fait,répandue d’ailleurs dans presquetoute l’Europe, à savoir le souhaitpour chacun de pouvoir,au moindre coût et sans perdrede temps, acquérir le produitdésiré. Il est légitime de donnerdes garanties aux plus faibles,quand une mutation s’enclenche,pour les aider à s’adapter auchangement. Mais ne faut-il pastenir compte, aussi, des attentesdes consommateurs, qui dictentles règles de nos économies,des chaînes de productionaux circuits de distribution. Celas’appelle du marketing, encorebien discret dans notre profes-sion. Sans doute faut-il qu’elleaffirme davantage sa fierté defabriquer des produits de qualitéet de les vendre au traversde concepts originaux pour croireen elle, sous toutes ses formes !
André Barreteau
Les délégations de 12 paysmembres de l’AIBI (Associationinternationale de la boulangerieindustrielle) se sont retrouvéesdu 11 au 14 juin à Istanbul dansle cadre de leur 31e Congrès.Sous le slogan « Le monde dela boulangerie européenne :défis et solutions », cette ren-contre bisannuelle s’inscrivaitdans un contexte de crise éco-nomique qui affecte, de fait,tous les pays. On a pu leconstater au regard des don-nées fournies par les princi-paux pays membres, où l’onenregistre une diminution parfois sensible de la consom-mation de pain (1), baisse com-pensée en partie par unrecours croissant à la petiterestauration de la part deconsommateurs en quête de(bas) prix. Mais cette pressionsur les prix, omniprésente enEurope, pèse davantage sur lesproducteurs, qui doivent faireface depuis deux ans à uneforte volatilité des cours des
matières premières. Cette ten-dance a été confirmée parGeorge Mason, de Heygates
Ltd, et contre laquelle, il ne proposed’autre alternative aux entrepre-neurs que de se « couvrir suffisam-ment longtemps » (6 à 8 mois).On notera aussi, en prenantconnaissance des rapports desdifférents pays, la part croissantede la Boulangerie industrielle enEurope, tirée en cela par la pro-gression régulière des produitssurgelés.
Anne Frémaux, directeur du Gira,dans son panorama du marchéeuropéen de la BVP, a même
parlé « du déclin de l’artisanat »,qui détiendrait désor mais à peinele tiers du marché (en production)à cette échelle (2). Concernant lemarché dans son ensemble, elle aeu des propos plus encoura-geants, évoquant une croissancede 0,3 % l’an jusqu’en 2013.Les différents intervenants n’ontpas apporté de solutions clés enmain pour surmonter la criseactuelle, si ce n’est rappeler destendances que l’on connait déjà(priorité aux produits « santé »pour nombre de consommateurs,le développement du fast food, etc.). Annette Mützel, direc-trice de l’agence FoodserviceSolutions, basée en Allemagne,s’est efforcée de montrer que lescafés de boulangerie avaient un
“
❛❛La consommation de pain poursuit globalement sa baisse
❜❜>>>
FEBPFinfonuméro 12 Août/Sept.09
Bulletin d’information de la Fédération des Entreprises de Boulangerie et Pâtisserie Françaises
Croire en soi“
31E CONGRÈS DE L’AIBI À ISTANBUL
Pages réalisées par l’équipe permanente de la FEBPFNicole WATELET, Philippe GODARD, Sylvie LEMAITRE, Cathy CAILLAUD
Pour les joindre : Tél. : 01 53 20 70 38 - Fax : 01 50 23 91 16 - [email protected] - 2, rue de Châteaudun 75009 PARISInformations complémentaires : www.febpf.fr
Bulletin n° 12 • Août/Sept. 2009 I 27
Croissance continue sur fond de crise
© DR
Le congrès AIBI permet aux boulangers industriels de faire le point sur lesmarchés mondiaux dans un cadre convivial.
-
FEBPFinfo
fort potentiel, à condition decommuniquer des valeurs fortesà travers une marque affirmée,en jouant la praticité des pro-duits, en mettant en avantauthenticité et transparence (tra-cabilité, fabrication sur place).Bref, pas de recette miracle,mais des règles de bon sens.
Après tout, n’est-ce pas le B-A-BA de toute réussite ?Terminons en rappelant que c’estG e o r g H e b e r e r ( W i e n e rFeinbäckedrei) qui a été élu pré-sident de l’Aibi, ce qui signifie quele prochain Congrès se dérouleravraisemblablement à Berlin, finmai 2011.
Le marché de la restauration com-merciale en Europe (1) représente2,3 millions d’établissements (soit4 restaurants par habitant),7,2 milliards de repas (soit unemoyenne de 114 repas par per-sonne et par an) et un chiffred’affaires de 4O milliards d’eurosde CA (soit 640 € par habitant enmoyenne). Depuis l’an 2000, lemarché croît de 1,2 % par an, enmoyenne toujours.Le marché de la restaurationrapide représente pour sa part760 000 points de vente, qui assu-rent chaque année la conception de2,4 milliards de repas (68 par per-sonne et par an), pour un CA de 9,7 milliards d’€. Sa croissances’établirait à 4,5 % l’an depuis 2000.Bien entendu ces « moyennes » nereflètent pas la très grande diver-sité qui existe entre pays, surtoutentre l’est et l’ouest, le nord et le
sud du continent. Ce sont lesChypriotes (215 repas/an), qui avecles Suédois (175) et les Finlandais(170) et les Anglais (170) mangentle plus à l’extérieur de chez eux.Sur 29 pays, la France arrive 20e,avec 115 repas/an, tout commel’Italie, toute proche de la moyenneeuropéenne, les pays de l’Est(Russie, Estonie, Lituanie…) étantles moins consommateurs de tablede restaurants.On retiendra surtout de l’étudelivrée dans la publication de l’Aibiles grandes tendances deconsommation, observées à desdegrés divers dans tous les pays,et qui sont favorables au dévelop-pement de la restauration rapide :- Une population vieillissante,mais avec une part croissante dejeunes et de personnes seules enrecherche de nouveaux modesd’alimentation,
- La poursuite de l’érosion continuede la structure familiale classique,- Les consommateurs acceptentde plus en plus de nouveaux ali-ments, de nouvelles recettes pro-venant d’autres cultures,- Progression continue des pra-tiques du snacking et de prises derepas entre les prises régulières(déjeuner, dîner…),- Une population européenne deplus en plus urbanisée,- Les activités touristiques vontcontinuer de se développer,- L’organisation du travail favorisetoujours les journées continues,avec comme conséquence, moinsde temps consacré aux repas,- Le mix prix/qualité/service deplus en plus exigé par le consom-mateur, en recherche de facilité etd’économie de temps commed’argent,- Le marketing accentué desgrandes enseignes de restaura-tion rapide,- L’évolution du repas du soir, quin’est plus systématiquement prisen famille, au domicile.L’étude note que les grandesenseignes pèsent pour près de lamoitié du CA en Europe, « les BigThree » (Mc Do, YUM ! et BurgerKing totalisant même plus de
40 % du total. En France, Paul etBrioche Dorée (2) sont perçuscomme les deux enseignes fran-çaises de restauration en pointe.Les partenariats signés par la pre-mière avec Sélection Repas etElior, ainsi qu’avec Total pour laseconde pour être présente sur lesaires d’autoroute, contribuent àleur développement soutenu. Enrevanche, n’en déplaise auxpuristes de la cuisine française,c’est bien le hamburger quidomine (et largement) ce seg-ment, le sandwich ne représentantque 19 % des ventes dans leschaines de restauration rapide. Ilfaudra suivre néanmoins avecattention l’évolution des nouveauxconcepts plus originaux (pasta,bio, healthy…), qui tententd’apporter des solutionsalternatives aux pizzas et auxfameux « big mac ».
(1) L’étude porte sur 29 pays dont ceux dela Communauté européenne, ainsi que laRussie, l’Estonie, la Lituanie, Malte.(2) Quick, KFC, Relais H café, la MieCâline, la Croissanterie, Pizza Hut,Domino’s Pizza comptent parmi les prin-cipales enseignes de restauration rapide.
(1) La Turquie reste le premier pays consommateur de pain, avec 151 kg par habitant
et par an, loin devant la France (58kg/hab) ou la Grèce (65kg/hab)
(2) Entre la France où les boulangeries artisanales détiennent encore 62 % de PDM,
et la Hollande où leur part se réduit à 20 %, il est difficile de dresser un « modèle »
européen. Les relations entre ces deux formes de production et de distribution
varient aussi beaucoup d’un pays à l’autre. Mentionnons le cas de l’Allemagne, où
artisans et industriels travaillent main dans la main, dans le cadre « d’intérêts com-
muns bien compris », selon les termes même du président de la Fédération des arti-
sans allemands, le Dr Eberhard Groebel.
Focus sur la restaurationrapide en Europe
>>> Croissance continue sur fond de crise (suite de la page 27)
28 I Bulletin n° 12 • Août/Sept. 2009
© DR
Le poids des enseignes (en CA)
Le poids des enseignes en France par thème (en CA)
« Le sandwich, loin de dominer lemarché en Europe