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FRANCE FRANCE Catholique FRANCE Catholique www.france-catholique.fr 82 ème année - Hebdomadaire n°3043 - 20 octobre 2006 Un hebdo engagé pour l’Amour et la Vérité 2,90 ISSN 0015-9506 Week-end à la Ferme chez Jean Vanier Evangélisation Le congrès de Bruxelles Pop chrétienne Le tournant de Glorious Ukraine La tombe ouverte du Pape Martin Soudan Un Irak africain ? "Vacances de Toussaint" "Vacances de Toussaint" Découvrir la Cantabrie Terre de Jubilé 3:HIKLMI=YUW^U[:?d@k@e@d@k; M 01284 - 3043 - F: 2,90 E "Vacances de Toussaint" Evangélisation Le congrès de Bruxelles Pop chrétienne Le tournant de Glorious Ukraine La tombe ouverte du Pape Martin Soudan Un Irak africain ? Week-end à la Ferme chez Jean Vanier Découvrir la Cantabrie Terre de Jubilé

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BREVES

2 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

MONDEVATICAN : Le Pape a reçu, le 13 octobre,,le Dalaï Lama, puis Romano Prodi...NOBEL : Le prix d’Economie a été décer-né le 9 octobre à l’Américain EdmundPhelps pour ses travaux sur la politiqueéconomique. Le prix de Littérature est re-venu le 12 octobre au romancier turc Or-han Pamuk pour son combat sur "l’entre-lacement des cultures". Enfin, le prix No-bel de la Paix a été attribué le 13 à l’é-conomiste bangladais Muhammad Yunuset à sa "banque pour les pauvres" spécia-lisée dans le micro-crédit. ENERGIE : Pour la première fois depuisvingt ans, en dépit d’une croissance soutenue, les pays développés ont commencé à réduire leur consommationde pétrole ; le plongeon des cours du brut(moins 15% en septembre) et le ralentis-sement de l’inflation qui en résulte placent même la BCE dans une situationinconfortable après le relèvement à3,25% de son principal taux directeurdébut octobre. De leur côté, les pays del’OPEP devaient envisager le 19 octobreune réduction de leur production de l’ordre d’un million de barils par jour.SANTE : L’OMS et la Croix Rouge ontappelé le 10 octobre les gouvernements àlutter contre l’augmentation des cas detuberculose multirésistante, notammenten Europe orientale et en Asie centrale.DÉMOGRAPHIE : Dans une communica-tion du 12 octobre consacrée au "défidémographique", la Commission euro-péenne préconise une politique familialeplus vigoureuse, le recul de l’âge de la re-traite, la coordination entre gouverne-ments pour favoriser l’immigration légaleet la réduction des déficits publics ; elleprévoit 40 millions d’immigrés en Europed’ici à 2050.REPUBLIQUE TCHEQUE : Le 11 octobre, lePremier ministre Mirek Topalev a remis sadémission au président de la Républiquefaute d’avoir obtenu la confiance du Par-lement ; des élections auront lieu fin oc-tobre.IRLANDE DU NORD : Londres et Dublinont convoqué le 11 octobre une réunionde la dernière chance en Ecosse pourtenter de relancer les institutions nord-irlandaises au point mort depuis quatreans ; les bases d’un accord "historique"conclu le 13 octobre devront être entéri-nées avant le 10 novembre par les catho-liques et les protestants.

CORÉE : Suite à l’essai nucléaire nord-coréen, le Conseil de sécurité a voté le 14octobre à l’unanimité une résolution pré-voyant un embargo sur les armes et lesmatériels liés à la technologie nucléaireou à celle des missiles ; est égalementprévue l’inspection internationale detoute cargaison à destination ou en pro-venance de la Corée du nord.DANEMARK : Un parti d’extrême-droite asuscité une fois encore l’indignation desmusulmans en publiant le 13 octobre une caricature satirique de Mahomet, quelques jours après la diffusion d’unevidéo raillant le Prophète.EQUATEUR : Neuf millions d’Equatoriensont voté le 15 octobre pour des électionsprésidentielles, législatives et munici-pales ; Rafaël Correa, proche du prési-dent vénézuélien Hugo Chavez, est arri-vé en deuxième position derrière le can-didat de droite Alvaro Noboa, qu’il af-frontera au second tour, le 26 novembre.ISRAEL : La police israélienne a informéle 16 octobre le procureur général del’Etat qu’il y avait assez de preuves pourinculper le président Moshé Katzav deviol, harcèlement sexuel et écoutes illi-cites.

FRANCEECONOMIE : L’inflation française esttombée à son niveau le plus bas depuiscinq ans ; sur un an, la hausse du niveaugénéral des prix atteint 1,2%.TRANSPORTS : Une collision entre untrain de voyageurs luxembourgeois et untrain de marchandises s’est produite le 11octobre dans le nord de la Moselle, fai-sant six morts et une quinzaine de bles-sés ; une erreur humaine du côté luxem-bourgeois en est la cause principale.SOCIAL : Jacques Chirac a proposé le 10octobre devant le Conseil économique etsocial d’imposer un temps de négocia-tions entre partenaires sociaux avanttoute réforme relative au travail ou àl’emploi.L’Association des paralysés de France aorganisé le 10 octobre une journée sur lesdiscriminations dont sont victimes leshandicapés dans leur vie quotidienne.SOLIDARITE : Le Programme alimentairemondial des Nations unies et plusieursassociations humanitaires ont organiséles 14 et 15 octobre en France une séried’actions pour lutter contre la faim dansle monde.

FINANCES LOCALES : Pour boucler sonbudget 2007, le maire de Paris a présentéle 16 octobre de grandes orientations quicomportent un plan de réduction desdépenses de fonctionnement de la capi-tale, ce qui suscite les critiques des Vertset du parti communiste.ENTREPRISES : Dans le but de recréerl’ancienne Lyonnaise des eaux aujour-d’hui intégrée à Suez, l’industriel FrançoisPinault serait prêt à investir 18 milliardsd’euros s’il trouve un allié pour lancerune OPA sur Suez ; cette opération va àl’encontre du projet gouvernemental defusion Suez–GDF. De son côté, la Commission européenne a décidé le 12octobre de prolonger l’examen de ce pro-jet de fusion jusqu’au 24 novembre. Legroupe PS a demandé la suspension desdébats au Sénat sur la privatisation de GDF.SECURITE SOCIALE : Le projet de loi surle financement de la Sécurité socialepour 2007, approuvé le 11 octobre enConseil des ministres, prévoit un déficitde 8 milliards d’euros, soit une diminu-tion de 2 milliards par rapport à 2006 ;les médecins libéraux considèrent cet ob-jectif comme "irréaliste et intenable".SANTE : Un accident dû à une erreur d’u-tilisation d’un logiciel a provoqué le dé-cès d’un malade et des complicationschez treize autres personnes à la suited’une surexposition radioactive au Centre hospitalier d’Epinal (Vosges). On aaussitôt entendu dans les médias desreprésentants des professions médicalesinvoquer “le manque de moyens”.VIOLENCE : Un policier a été blessé pardes jeunes le 13 octobre dans une citéd’Epinay-sur-Seine à la suite d’un guet-apens au cours duquel des coups de feuont été tirés.PARLEMENT : L’Assemblée nationale aadopté en première lecture le 12 octobreun projet de loi socialiste réprimant lanégation du génocide arménien ; ce pro-jet qui divise les partis embarrasse legouvernement inquiet des mises en garded’Ankara qui pourrait boycotter les pro-duits français.JEUX D’ARGENT : La Commission euro-péenne a adressé le 12 octobre une miseen demeure à la France, soupçonnée deprotéger le monopole du PMU, rappelantque les Etats membres de l’Union ne peuvent inciter leurs citoyens à jouertout en limitant la concurrence. J.L.

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EDITORIAL

FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006 3

écidément, il est difficile de se débarrasser des idées toutesfaites, dont la redoutable simplicité fait la fortune et faci-lite la circulation. L’une d’entre elles, concernant le nou-veau pontificat, voudrait que Benoît XVI ait répudié lesvues de son prédécesseur sur le dialogue avec l’Islam et

plus encore sur les relations interreligieuses en général. Les souvenirsvagues que l’on a gardé de Dominus Jesus, le texte naguère rédigé parle cardinal Ratzinger, l’analyse hâtive (et fausse) que l’on a faite de laconférence de Ratisbonne, l’interprétation unilatérale donnée à cer-taines nominations et aux remaniements de l’organisation de la Curieincitent à proclamer, urbi et orbi, que le Pape aurait bouleversé lastratégie élaborée par Jean-Paul II et que cela signifierait la fin del’esprit de Vatican II au nom d’une conception intransigeante de laVérité. On entend même, ici ou là, que le Pape serait acquis à la thèsede Hungtington sur le choc des civilisations et serait donc résigné auchoc frontal du christianisme et des autres conceptions du monde.

Il convient de réfuter au plus vite cesinterprétations souvent délirantes, pourrevenir aux textes les plus incontes-tables et d’autant plus intéressants etriches qu’ils se fondent sur une longueréflexion menée par un théologiendepuis toujours passionné par les débatset les énigmes de notre temps. Mais préalablement, il serait aussi utile decompléter l’information sur les décisionsrécentes du Pape. On verrait ainsi queBenoît XVI, loin de dédaigner ce qui concerne le dialogue avec l’Islam,accorde au sujet une attention toute particulière. Ne vient-il pas derenflouer financièrement l’Institut des Pères Blancs voué à l’étude dela culture et des réalités politiques du monde islamique ?

Mais c’est surtout les orientations intellectuelles du Pape qui doivent être comprises. Benoît XVI n’a pas la conception fondamen-taliste de la Vérité qu’on lui impute, non sans ridicule. La Vérité est,en effet, pour lui en corrélation totale avec la raison humaine, c’est-à-dire la faculté de reconnaître le vrai, le bien et le juste. C’est pourcela qu’il se méfie de la propension actuelle à opposer des identitéscommunautaires plus soucieuses de défendre leurs originalités que dedébattre sur le terrain d’une raison commune. Ce n’est pas pour rienque Joseph Ratzinger s’est trouvé si largement en accord avec JürgenHabermas, théoricien du débat rationnel. Simplement, la raison qu’ildéfend est à l’opposé du rationalisme, elle est aussi ouverture au mys-tère et soucieuse d’un dialogue des civilisations qui laisse toute saplace à l’interrogation religieuse et donc à toutes les traditions etsagesses rétives à l’instrumentalisation techniciste de l’esprit. �

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SOMMAIRE

ACTUALITÉ4 SOUDAN Un Irak africain

Yves La Marck5 CLIMAT Le facteur 4

Alice Tulle6 SOCIETE Affaire Courjault : folie maternelle

Tugdual Derville

FORMATION8 COMMUNAUTE DE L’ARCHE La Ferme

Ludovic Lécuru

ESPRIT

12 MEMOIRE DES JOURS Nostalgie d’IsraëlRobert Masson

13 ECCLESIA Dimanche de la MissionPère Jean-Marie Aubert

15 LECTURES Il n’est pas incapable, Lui, de comprendre

Père Michel Gitton16 EVANGELISATION Bruxelles-Toussaint

Jean Guiraut et Louise Jansen18 ŒCUMENISME La tombe ouverte

Patrick de Laubier

MAGAZINE20 IDEES Liberté d’expression

Gérard Leclerc22 VOYAGES Cantabrie, terre de jubilé

Paul Chassard25 B.D. Avec Jean-Paul II et Benoît XVI (21/36)

Dominique Bar - Guy Lehideux26 MUSIQUE Le tournant de “Glorious”

Anne Montabone28 EXPOSITIONS Georges Condominas à Branly

France-Aimée Nguyen32 “Il était une fois Disney”

Pierre François33 CINEMA "The Queen", “Le fils de l’homme”

“Les rebelles de la forêt”, "L’école pour tous",Marie-Christine Renaud d’André / Marie-Lorraine Roussel

34 THEATRE "Le petit prince"Pierre François

35 TELEVISION "Opération Rainbow Warrior","Ça commence aujourd’hui",

Marie-Christine Renaud d’André36 TELEVISION Votre début de soirée

M.-Ch. R. d’A.38 BLOC-NOTES Vie associative et d’Eglise

Brigitte Pondaven

Couverture : La Ferme de Trosly © Ludovic Lécuru Le port de Santander © Office du tourisme d’Espagne

www.france-catholique.frwww.monde-catholique.com

par Gérard LECLERC

stratégie romaine ?Une nouvelle

© YV

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ELAU

NAY

Pour soutenir France Catholiquefaites un don à l’ADCC60, rue de Fontenay

92350 Le Plessis-Robinson(reçu fiscal)

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ACTUALITE

epuis 2003, la commu-nauté internationalecherche à éluder leproblème. Elle n’a pastrouvé le moyen d’in-

tervenir et s’est abritée derrièrel’Union Africaine qui y maintientsept mille soldats pour la protec-tion d’observateurs et derrièreune conférence de paix qui acertes abouti "au forceps" à unaccord à Abuja le 5 mai dernier,mais signé par un seul mouve-ment rebelle. L’ONU a finale-ment adopté le 31 août unerésolution 1706 autorisant l’en-voi d’une force de vingt millecasques bleus mais Khartoums’oppose à leur mise en place,préférant la force africaine exis-tante.

Les enchères sont en trainde monter : les Etats-Unis s’im-patientent. Ils ont un plan B :dans un premier temps, créationd’une zone aérienne exclusive etsanctions contre Khartoum. Iln’est pas étonnant que le prési-dent soudanais Al Bachir se croiemenacé d’un second Irak. LeDarfour bénéficierait de la mêmeprotection que les régions kurdesau temps de Saddam Hussein.Les avions de chasse chargésd’interdire le survol aux appa-reils soudanais partiraient de laseule base disponible, celled’Abéché au Tchad sous respon-sabilité française. On parlemême d’une opération souscouvert de l’OTAN comme enAfghanistan. Comme dans laphase qui a précédé l’interven-

tion de l’OTAN au Kosovo, lapresse américaine fait état deplans stratégiques soudanaispour prendre la population et lesrebelles du Darfour en ciseau.

Le président Chirac est surce dossier en accord parfait avecle président Bush comme l’ontmontré leurs déclarations sem-blables à la tribune des NationsUnies à New York. Les motiva-tions sont certes différentes :pour la France c’est la défense durégime du président Idris Débyau Tchad ; pour les Etats-Unisc’est la lutte contre le pouvoirislamiste de Khartoum qui pour-rait donner la main à celui quis’installe en Somalie, avec l’ap-pui de l’Erythrée qui a des comptes à régler avec l’Ethiopie.La nouveauté est ici la jonctionentre le problème du Darfour etcelui de la Somalie. Au total plus

d’une douzaine de pays africainssont directement concernés del’Egypte et de la Libye jusqu’à laCentrafrique, l’Ouganda et leKenya. Au centre du puzzle, lanouvelle entité du Sud Soudanqui avait gagné son autonomieet son droit à l’autodétermina-tion après plus de trente ans delutte. Son statut a donné desidées à d’autres. Le gouverne-ment de Khartoum estime alorsavoir été floué et redoute dedevoir subir le sort de la Serbieréduite comme peau de chagrin.

Ceci n’excuse en rien lesquelque deux millions de dépla-cés, soit le tiers de la populationdu Darfour. Le nombre de mortsdus au conflit a été revu à labaisse : 180 000 en trois ans. Lesrezzou des miliciens arabes, lesjanjaweed, étaient, semble-t-il,destinés à faire partir la popula-

tion plutôt qu’à la massacrer,afin de s’emparer des terres. Ilss’apparentent à l’ancestrale que-relle des nomades et des séden-taires, ces derniers faisantobstacle au libre déplacementdes troupeaux et des caravanes.L’assistance extérieure, massive(600 millions d’euros en trois anspour la seule commission euro-péenne, aide humanitaire et sou-tien à la force africaine de paix),comme souvent, est une occa-sion de rapines supplémen-taires, tandis que les camps deréfugiés constituent un enjeupour les divers groupes rebelles.

Comme pour l’Irak, l’emploide la manière forte semble s’im-poser sans préjudice de la désta-bilisation générale qu’elle risquede provoquer.

L’autre voie, autrement plusdélicate, qui obligerait, sur leterrain et dans la grande région,à renouer les fils du politique,paraît de plus en plus hors d’at-teinte. �

D

Le président Chirac est, sur ce dossier, enaccord parfait avec le président Bush

4 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

par Yves LA MARCK

Un Irak africain ?La guerre au Darfour pourrait être le prélude

d’une déstabilisation régionale qui

impliquerait les grandes puissances.

SOUDAN

(

Page 5: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE …FRANCE FRANCE FRANCE Catholique Catholique 82ème année - Hebdomadaire n 3043 - 20 octobre 2006Un hebdo engagé pour l’Amour et la

e débat sur la réalité duréchauffement est closjusqu’à nouvel ordre. Lacommunauté scientifiqueadmet que la planète est

exposée à une augmentation detempérature de trois degrés d’ici2050. Cela peut paraître insigni-fiant, mais cette modification duclimat va provoquer des catas-trophes : les canicules en sontparmi les signes annonciateurs.Mais nous aurons pire : la sub-mersion de régions côtières enraison de la fonte des glaciers.

C’est à ce péril majeur qu’unancien vice-président des Etats-Unis, Al Gore, veut sensibiliser lesresponsables politiques et les po-pulations. Son film (cf FC n°3042)a même été projeté aux députésfrançais le 10 octobre. Mais nosparlementaires étaient déjà bieninformés et, dès 2003, Jean-Pierre Raffarin s’était engagé àdiviser par quatre les émissions degaz polluants... en une cin-quantaine d’années.

On a calculé que l’augmen-tation de température peut êtrelimitée à deux degrés si la popu-lation de la planète réduit dras-tiquement sa production dedioxyde de carbone. Les pays trèsindustrialisés doivent faire uneffort tout particulier car leurmode de consommation et leursystème de transport entraînentd’énormes gaspillages d’énergie.Il est d’ailleurs inquiétant de voirce modèle repris tel que par lespays émergents.

Quant à la volonté d’agir, laFrance n’est pas en retard. Le pré-sident de la République souhaiteintensifier la lutte écologique etune loi a été votée le 13 juillet

2005, qui fixe comme objectifcette division par quatre de nosémissions de gaz à effet de serre.

Par la suite, un groupe de tra-vail ("Facteur 4") a été installépar Nelly Olin et François Loos,respectivement ministre de l’Eco-logie et du Développement dura-ble et ministre délégué àl’Industrie. Les auteurs du rap-port estiment qu’il ne faut pasrelancer le débat sur l’énergie nu-cléaire, cible préférée de lagauche écologiste : les centralesnucléaires sont paradoxalementpeu polluantes, en tout cas leursdéchets répondent à l’exigencede "traçabilité", alors que ces pe-tites centrales thermiques surroues qu’on appelle automo-biles sont massivement répan-dues et portent une considérableresponsabilité dans le réchauf-fement de la planète. C’estd’ailleurs grâce à ses centralesnucléaires que notre pays émetmoitié moins de CO2 que lamoyenne des paysindustrialisés.

Le rapport insiste sur la maî-trise de la "demande d’énergie",sans se bercer d’illusions sur lesénergies renouvelables (piles so-laires, éoliennes) mais sans né-gliger pour autant la filière bois.

Le projet "facteur 4" met l’ac-cent sur la rénovation de l’ha-bitat afin d’éviter trop degaspillage en matière de chauf-fage - ce qui suppose probable-ment une formation plusexigente pour les architectes, lesingénieurs et les chauffagistes. Ilinsiste aussi sur les obligations àrespecter dans le domaine del’automobile : limitation de la vi-tesse à 120 km/h sur les auto-routes, obligation pour lesconstructeurs de fournir avant2020 des véhicules émettantmoins de 200 gr de CO2 par km,nécessité de privilégier letransport par chemin de fer.

Ces mesures, qui susciterontle mécontentement des indus-

triels de l’automobile, peuventaussi remettre en cause certainesévolutions de la distribution ali-mentaire puisqu’il est proposé -au risque de raviver des accusa-tions de protectionnisme - derelocaliser la production des fruitset légumes, afin de réduire le coûténergétique de leur transport surgrande distance ! Ce qui peutchanger beaucoup de chosespour les agriculteurs (qui serontpar ailleurs associés à la produc-tion de bio-carburants).

Les contribuables sont, quantà eux menacés d’une nouvelletaxe sur les biens d’équipementen fonction de leurs émissionspolluantes…

Chaque secteur voudra sansdoute que les autres donnentl’exemple, en espérant se faireoublier. Il faudra beaucoup deforce aux gouvernements suc-cessifs pour faire prévaloir l’inté-rêt général – et vital – sur lesintérêts privés. �

FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006 5

ACTUALITECLIMAT

par Alice TULLE

L

Le facteur 4Dans sa lutte contre le réchauffement climatique, le gouvernement lance

un plan visant à diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre.

En théorie, cela devrait changer certaines choses dans nos comportements.

Chaque secteur voudra sans doute que les autres donnent l’exemple

(

Page 6: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE …FRANCE FRANCE FRANCE Catholique Catholique 82ème année - Hebdomadaire n 3043 - 20 octobre 2006Un hebdo engagé pour l’Amour et la

éronique Courjaultest donc passée dudéni à l’aveu, en deuxétapes. Après avoirraconté aux enquê-

teurs un double infanticide dejumeaux (de 3,2 et 3,6 kg !), elleleur a livré une version plus ter-rible, mais aussi plus plausible :si on la croit, cette femme de 39ans aurait donc attendu, mis aumonde et étranglé successive-ment ses troisième, quatrièmeet cinquième enfants. Le tout àl’insu de son mari.

Premier meurtre en 1999 : lepetit corps aurait été incinéré lejour même "dans un insert de lacheminée" de leur maison deSouvigny-de-Touraine. Ensuitec’est en septembre 2002, puis endécembre 2003, au domicilefamilial de Séoul : ces fois-là, lesbébés auraient été aussitôtcongelés.

"Rondouillette", VéroniqueCourjault a pu dissimuler jus-qu’au bout ses grossesses sousses vêtements amples. Bien sûr,le procureur a du mal à croirequ’elle ait pu tenir son mari àl’écart des drames. C’est l’é-pouse qui gérait les provisionsfamiliales, et donc le congéla-teur transformé selon l’expres-sion d’un enquêteur en "caveaude famille".

Mais comment dissimulergrossesses et accouchements àcelui dont on partage l’inti-mité ? D’autant que, victimed’une infection, la jeune femmea dû subir une ablation de l’uté-

rus quelques semaines après sondernier meurtre.

Cependant c’est Jean-LouisCourjault qui a alerté les poli-ciers lorsqu’il a découvert lesdeux corps lors d’un retour im-promptu en Corée pour raisonprofessionnelle en juillet dernier.Pas un instant, explique-t-il, iln’aurait imaginé que c’était sesenfants. Et les enquêteurs coré-ens témoignent qu’il a été coo-pératif lors du prélèvementd’ADN qui révéla sa paternité.

On rapporte qu’après avoirclamé ensemble leur innocenceet dénoncé pendant l’été le "lyn-chage médiatique" qu’ils pré-tendaient subir en Corée, lesépoux Courjault se sont tombésdans les bras à l’aveu des meurtres, la stupéfaction dumari n’enlevant apparemmentrien à son amour pour sa femme.

Même si le dénouement dé-fraie légitimement la chronique,l’affaire ayant tenu en haleinedeux pays pendant deux mois etdemi, il nous ramène à la tristeréalité de la misère humaine.On s’interroge sur les motifs quiont fait passer une mère ai-mante pour ses deux aînés (au-jourd’hui âgés de 10 et 11 ans)en mère meurtrière.

Mais son avocat peut avan-cer que, si la jeune femme "n’apas eu le courage" de détruireou jeter les deux derniers corps,c’est "probablement parcequ’elle les aimait". D’un de cessentiments maternels déviants,marqué par un syndrome de

"toute-puissance" (c’est le motqu’elle utilise pour décrire lapréméditation des meurtrespendant ses grossesses) ? Un"amour" étouffant au senspropre. Du côté du père, fermerles yeux sur des signes qui au-raient alerté plus d’un, est éga-lement une dérive somme toutecourante, même si elle neconduit pas la plupart deshommes à pareille extrémité.

Nombre de femmes en-ceintes sont tiraillées par unsentiment d’ambivalence : désiret peur d’exprimer leur fécon-dité, accueil et rejet de la vie. Etde tout temps il y eut des mèresinfanticides. Bien entendu, cetriple meurtre exceptionnelsemble révéler un profond dé-sordre psychique de la mal-heureuse sur lequel son avocatentend d’ailleurs fonder sa dé-fense. Mais faudrait-il épouserla consternation réflexe de cer-tains journaux qui s’atterrentqu’elle n’ait pas avorté ?

La folie maternelle de Véro-nique Courjault, mise en exa-men pour assassinats avecpréméditation, met en lumièreles incohérences de notre so-ciété. Car des sociologues pré-tendent aujourd’hui distinguerle "désir de grossesse" du "désird’enfant" pour légitimer l’avor-tement légal dans les cas où cesdeux désirs ne coïncideraientpas. Et les médecins procréa-teurs proposent aux couples decongeler vivant leurs enfants àl’état d’embryons qui sont alors

soumis au verdict du "projetparental".

Ces pratiques ne cau-tionnent-elles pas la tentationd’une "toute-puissance pa-rentale" ? La loi ne fait-elle paspeser sur les mères ou sur lesparents le pouvoir exorbitant desceller le sort de leurs enfantsdéjà conçus ? Beaucouptombent dans ce piège. L’atrocedrame à répétition qu’a vécuVéronique Courjault est raris-sime, mais combien de femmesou de couples subissent dansleur conscience les doulou-reuses conséquences des at-teintes à la vie de leurs propresenfants !

Quant à notre extraordinairecapacité de dissimulation et dedéni, elle ne date pas d’hier."Suis-je le gardien de monfrère ?" rétorque l’auteur dupremier fratricide. Ainsi en est-il de l’homme : capable de nierl’évidence en présence de l’évi-dence. Même répétitifs, lesinfanticides de Véronique Cour-jault ont pu être relégués dansune semi-conscience. D’autantqu’elle affirme les avoir commisseule et sans témoin, ce quin’aurait pas été le cas si elleavait opté pour l’avortement.

Quand le roi David eut faitsecrètement envoyer vers lamort au combat le mari de lafemme qu’il convoitait, il fallutau prophète Nathan une para-bole pour libérer par la vérité laconscience du meurtrier. EtDavid de se couvrir de cendre,saisi d’un sincère repentir. Icic’est l’ADN qui a "parlé". Puissel’incarcération de VéroniqueCourjault – son mari, mis enexamen, étant laissé en libertésous contrôle judiciaire – ouvrirpour elle ce temps d’une véritéqui libère. �

ACTUALITEAFFAIRE COURJAULT par Tugdual DERVILLE

6 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

Après plusieurs mois de dénégations, l’aveu du meurtre

de ses trois bébés à la naissance par Véronique Courjault

fait réfléchir sur les tentations de toute-puissance parentale.

Folie maternelle

V

La folie maternelle de Véronique Courjault met en lumière les incohérences de notre société(

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lus je vis à l’Arche, plus je crois que c’estun signe pour notre monde". La confi-dence vient de Veronika, jeune femmeresponsable de la Ferme de Trosly-Breuil,centre spirituel implanté en 1972 au cœur

de la Communauté de l’Arche fondée ici en 1964."Aujourd’hui où il y a de plus en plus d’enfermementsidentitaires, précise-t-elle, qu’ils soient religieux ouculturels, l’Arche est la preuve que l’unité est possibledans le monde. S’écouter est possible, se rencontrerest possible, se parler est possible, mais que c’est unlong chemin et difficile." Ce qui a le plus touchéVeronika tout au long de ses années à l’Arche, c’estde constater avec le même émerveillement qu’ "unepersonne démunie peut faire le choix de la vie et dela relation. Elle peut dire non à la mort par ses capa-cités de se laisser aimer".

La Communauté de l’Arche a su, en plus de 40années d’existence, diffuser une expérience et unmessage inédits : vivre avec des personnes ayant unhandicap permet de retrouver auprès d’elles le sens

FORMATION

8 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

Jean Vanier, Veronika, Alina et tous

les membres de la communauté

de la Ferme, ainsi que des

pensionnaires de l’Arche, vous

reçoivent, à Trosly-Breuil en forêt

de Compiègne - 1.500 personnes

par an - individuels ou groupes,

pour des sessions d’initiation à une

spiritualité fondée sur la rencontre

des handicapés mentaux.

COMMUNAUTE DE L’ARCHE

P

Week-end à la

Veronika, responsable de La Ferme

La Ferme - accueil (Tél. : 03.44.85.34.70)

B.P. 21, 23, rue d'Orléans 60350 Trosly-Breuil

http://www.lafermedetrosly.com

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de l’humain. Jean Vanier, co-fondateur de l’Archeavec le Père Thomas Philippe, explique mieux quepersonne le charisme de cette Communauté : "La vieà l’Arche c’est de pouvoir dire à l’autre : ‘Je suiscontent de vivre avec toi’ ". L’autre ? "Le pauvre et lefaible qui sont au cœur de l’Évangile. À l’Arche, onapprend à se laisser guérir de ses peurs et de sesmanques de relations par Jésus qui s’est fait pauvreet faible".

Aux côtés de Veronika à Trosly, Alina, jeunefemme polonaise. Aussi loin qu’Alina se souvienne,elle a toujours souhaité s’occuper des plus petits. Àl’issue de ses études de psychologie en Pologne, elle acôtoyé, dans le mouvement “Foi et Lumière”, de nom-breuses personnes ayant un handicap. C’est ce qui l’aamenée à suivre une formation en éducation spécia-lisée. Sa rencontre avec le Père Thomas Philippe l’aconduite à l’Arche de Trosly.

Voici cinq ans, au lieu de retourner dans son paysnatal, elle se voit nommée responsable de l’accueil à“La Ferme”, qui venait tout juste d’être restaurée. Elle

aussi est convaincue que le pauvre qui est rejeté peutnous transformer dans la relation avec lui. "J’ai faitcette expérience à l’Arche, confie-t-elle, que ça n’apas d’importance que l’on sache parler ou pas, quel’on ait de l’intelligence ou pas, que l’on soit beau oupas beau : il n’y a qu’un niveau d’humanité qui estpartagé lorsque nous nous retrouvons tous enfantsde Dieu".

Imprégnés de l’expérience de vie dans les foyersde l’Arche, douze permanents de La Ferme- Veronika,Alina, Marc, Mirella et les autres - vivent cette spiri-tualité au quotidien pour l’annoncer autour d’eux.Depuis plus de cinq ans, ils accueillent à La Ferme,des groupes qui viennent se mettre à l’écoute dumessage et de l’expérience de l’Arche à travers lesrencontres avec des personnes ayant un handicapmental et leurs assistants. Des personnes en séjoursindividuels viennent également se ressourcer aucontact de la vie eucharistique et de la prière duFoyer. S’ils n’ont pas le monopole de ce type d’accueil,le but est plus particulier : "Dans la personne dému-

Par le Père Ludovic LÉCURU

FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006 9

Ferme

“A l’Arche onapprend à selaisser guérirde ses peurset de sesmanques derelations parJésus qui s’estfait pauvre etfaible”

Alina, organisatrice des sessions

Jean Vanier

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FORMATION

nie, vulnérable, Dieu, puisqu’il se révèle ainsi, se laissepressentir, explique Alina. Notre mission ici est d’ac-cueillir des personnes qui veulent mieux connaître etvivre cette spiritualité qui a été donnée à l’Arche. Cesont des personnes qui cherchent le sens à leurs souf-frances qui restent pour elles un mystère. Grâce à laprière, à l’eucharistie vécue ensemble, aux rencontresavec les personnes ayant un handicap que l’on peutcôtoyer ici dans le village, à la chapelle, ces personnesrepartent toujours avec une nouvelle espérance etune nouvelle force".

Le cadre s’y prête d’ailleurs admirablement. Aumilieu d’anciennes maisons basses aux murs de pierres blanches taillées en gros blocs réguliers,typiques de cette région, le centre d’accueil de LaFerme dispose d’une chapelle, d’un oratoire où leSaint-Sacrement est exposé presque toute la journée,

d’une bibliothèque et d’une quinzainede chambres individuelles, le tout reliépar une galerie qui a tout d’un cloître.Outre les séjours individuels, le centre propose plus de vingt-quatreweek-ends et retraites de formationdans l’année. Il y a tout d’abord desretraites données par Jean Vanier lui-même, où un public vient à la ren-contre de celui qu’il reconnaît forcé-ment comme une des grandes person-

nalités de l’Eglise d’aujourd’hui. Et c’est merveille que de découvrir Jean Vanier

dans “son jus”, au milieu de ses amis pensionnaires dufoyer tout proche, dont certains viennent à la messequotidienne, mais quelques-autres troublent aussiparfois gentiment ses exposés. Là on voit de quelleautorité douce est capable ce pédagogue-né. Alorsque le groupe d’une quarantaine de retraitants - cejour-là, des retraités, des couples de diverses origines,des personnes seules, entre trente et soixante ans,quelques sœurs de la communauté du Pain de vie... -est installé et mis en condition d’écoute par Véronikaou Alina, Jean Vanier est arrivé par une petite porte ettraverse la salle en deux enjambées. Il case sa grandecarcasse derrière un minuscule pupitre, se replie unpeu sur lui-même, ouvre son évangile vers lequel il

10 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

En suivant l’évangile de Jean“Lorsque l’apôtre Jean écrit, autour de 90-100, son autorité estcontestée à cause de conflits entre communautés : c’est déjà la naissancede la Gnose avec le refus de la matière et de la corporalité de Jésus-Dieu. C’est pourquoi Jean insiste tellement pour dire qu’il a vu et touchéJésus, insiste sur son corps. Voilà qui nous introduit à la réalité del’eucharistie : le corps de Jésus comme source de grâce. [...] Lacorporalité, cela nous ramène beaucoup à l’Arche. Je pense au foyer deLa Forestière. En 1978, il a accueilli Christophe et Georges... qui neparlent pas, ont du mal à marcher, crient d’une manière intempestive,comme vous l’avez entendu à la messe de ce matin... mais avec lesquelsont peut toujours être présent, avoir une qualité d’attention, un contactcorporel ! L’Arche est fondée sur le corps plus que sur la parole. Il y acertes des choses à dire, mais l’essentiel, c’est la corporalité. Pensez à laqualité de la relation entre une mère et son enfant. La mère révèle parson corps à son enfant qu’il est unique et précieux. Ce que trop de gens,et particulièrement de jeunes gens, ignorent trop aujourd’hui. Tout lereste de notre vie peut-être, nous chercherons à retrouver cette qualitéde regard qui nous a dit : “Je suis content que tu existes”. Nousvoudrons nous prouver que nous pouvons être source de joie. Une tellequalité de relation peut se retrouver au moment du mariage... maisensuite l’amitié des époux se fait forcément plus rationnelle [...] C’est ledrame de notre société : faute de se savoir précieux, des gens vont subirleur histoire, au lieu de la faire. L’image blessée de soi-même, lesentiment de non-valeur, d’être une déception, d’abord pour ses parents,c’est particulièrement vrai pour les personnes handicapées ! Mais c’estun sentiment que nous partageons tous à un degré ou un autre. [...]Mais nous avons tous une place dans le cœur de Dieu ! Je me souviensde ce petit garçon gravement handicapé de 11 ans qui faisait sa premièrecommunion. Le parrain avait dit à quelqu’un de la famille : “Qu’est-cequ’elle était belle cette liturgie ! Quel dommage que mon filleul n’aitrien compris”. Or le garçon avait tout entendu et je l’ai entendumurmurer à sa mère : “T’inquiètes Maman, Jésus m’aime”. [...]C’est de cet amour que nous vivons ici [...] On n’est passeulement des professionnels qui font du bien. On crée un lienoù chacun est heureux d’être avec l’autre, dans la joie decélébrer la vie ensemble, sans être trop sérieux même...N’oublions jamais que lorsque Jésus a réuni ses cinq premiersdisciples, il ne les a pas emmenés dans le désert, ni à une sessionde Thora, mais à une fête, aux noces de Cana ! Rappelons-nousque “le Royaume de Dieu est comme un repas de noces”.Aujourd’hui, on a perdu le sens du mariage, vécu comme unelégalité pesante, alors que ce devrait être la célébration éclatantedu don fait de soi-même, ce don qui mène à la fécondité, lacélébration des familles qui s’unissent, de l’unité donc et de la vie [...]Jésus est venu pour la célébration de l’unité, mais pour cela il faut quemon cœur de pierre soit changé en cœur de chair. Il me faut perdre mapeur de perdre quelque chose vis-à-vis de l’autre et comprendre quec’est en me tournant vers d’autres qui souffrent, que je me guéris moi-même” [...] Jésus est caché dans la personne handicapée. C’est difficile àcomprendre quand je vois Françoise, arrivée chez nous en 1979, qui nepouvait pas marcher et criait. Plus de trente ans plus tard, elle nemarche pas plus, crie un peu moins, est devenue aveugle. Commentcroire qu’elle est présence de Dieu ? Et Loïc ? Il a plus de 50 ans.Physiquement on dirait un enfant de 8 ans. Qu’est-ce qui se passerait si,par “une prière charismatique”, il était soudain guéri ? Ce qui estévident, c’est que c’est vous et moi qui avons besoin d’être guéris, parceque nous ne supportons pas que Loïc crie pendant la messe... Donner lebain à Loïc ou Françoise, c’est une rencontre avec Dieu, qui noustransforme...

propos recueillis lors d’une récente intervention de Jean Vanier à La Ferme

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penche le nez et commence, humblement, d’une voixflûtée, un commentaire de l’évangile de Jean qu’ondirait improvisé spécialement pour l’occasion. C’estbien sûr l’expérience de toute une vie qui se dessinebientôt, sans beaucoup d’anecdotes, avec une formed’humour minimaliste, mais avec une originalité véri-table qui amène soudain à comprendre autrement cequ’on croyait savoir, ou à se rendre compte que, fina-lement, l’Apocalypse c’est “très simple”, si on la metau cœur de notre vie !

D’autres retraites permettent d’aborder plus spé-cifiquement l’expérience de la rencontre avec lespauvres. Parmi les prédicateurs, on note Mgr Lustiger,Michel et Colette Collard, Martine et Tim Guénard. Unweek-end s’adresse aux pères ayant des enfants avecun handicap. “Car pour nous, les assistants, rappelleVeronika, c’est un choix de venir rencontrer ces per-sonnes. Mais pour les parents ce n’est pas pareil". Leprochain rendez-vous des pères aura lieu les 13 et 14janvier, animé par Gilles Le Cardinal, professeur deCommunication et auteur du livre Vivre la paternité.

Une retraite pour les 18-35 ans, est animée parJean Vanier, du 27 octobre au 1er novembre. La mêmetranche d’âge est invitée à La Ferme du 26 décembreau 1er janvier. "Le but de ces retraites n’est pas d’an-noncer aux jeunes ce qu’est une personne handica-pée, précise encore Veronika, un peu sur la défensive,mais ce que la vie avec la personne handicapée nousfait comprendre de l’homme. C’est notre anthropolo-gie au contact des pauvres que nous voulons partageravec eux. Les jeunes sont sensibles à l’idée d’entendrequ’ils ne sont pas obligés de suivre les idéaux aux-quels on veut les contraindre pour devenir des hommes et des femmes efficaces, riches et forts. Ilssentent que ce n’est pas cela qui sera leur épanouis-sement véritable. Ils ont aussi une soif d’entendrequ’ils sont des hommes et des femmes avec des li-mites et qu’ils ont le droit de les éprouver. Nous vou-lons leur annoncer qu’ils peuvent être des hommes etdes femmes capables de bâtir un monde nouveau eten accueillant la différence".

De l’intérêt, dans un monde divisé où le plus fortest roi, de lieux qui veulent être des signes d'espé-rance, d’adoration et d’humanité. �

FORMATION40 ans d’expansionL’Arche trouve sa source dans la création d’une première communauté en1964 à Trosly-Breuil, un petit village au nord de Paris. Encouragé par lePère Thomas, un prêtre dominicain devenu son père spirituel, Jean Vanierinvite Philippe Seux et Raphaël Simi, deux personnes ayant unedéficience intellectuelle, à quitter leur institution pour venir vivre aveclui dans une petite maison de Trosly-Breuil qu’il baptisa "L'Arche" enréférence à l'arche de Noé, symbole de sécurité et de renouveau.La petite communauté grandit vite et, bien que cela n'ait pas été prévupar Jean, il ne fallut pas attendre longtemps pour que l'une ou l'autrepersonne décide de créer une nouvelle communauté de L'Arche dans sonpays natal. C'est ainsi que la création d'un premier foyer à Daybreak(près de Toronto, Canada) implante les communautés de L'Arche enAmérique du Nord en 1969. Dès les années '70, le concept de L'Archeséduit les pays les plus pauvres, tels l'Inde, la Côte d'Ivoire ou leHonduras.Par cette expansion, L'Arche s'ouvre à des cultures, des langues, dessituations et des origines sociales très différentes. Créées dans la traditioncatholique, les communautés de L'Arche deviennent oecuméniques voireinter-religieuses, mais toujours réunies autour d'un même ensemble devaleurs humaines. Ouvertes et engagées dans le monde, elles cherchent àêtre un signe d’espoir et de solidarité.Un conseil international est alors mis en place. Les responsables descommunautés se réunissent régulièrement pour approfondir leur identitécommune. En 1987, la 6e rencontre réunit à Rome 350 délégués de 82communautés et est marquée par la visite de Mère Teresa et par uneaudience de Jean-Paul II. Entre-temps, de nouvelles communautéscontinuent de naître en Europe (Grande-Bretagne, Allemagne, Italie,Suisse, Espagne, Hongrie, Pologne) et sur d'autres continents (Mexique,Brésil, Ouganda, Japon).La Charte de L'Arche est adoptée en mai 1993 au Québec. Elle inscrit lamission de L’Arche dans le respect des différences, le partage d'une viecommunautaire, la confiance et l'authenticité des relations entre lespersonnes avec ou sans handicap mental.L'Arche existe aujourd’hui depuis plus de 40 ans et la Fédération compte,à ce jour, 131 communautés réparties dans plus de 30 pays sur les cinqcontinents. �

Bengladesh

Moments de détente

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En mémoire des jours

ous le titre Nostalgied’Israël, paraît un livrequi a de quoi surprendre,

quand on connaît le parcoursde son auteur, qui fut et entendbien demeurer un ami d’Israël.Citoyen d’adoption de ce pays,Marcel Dubois en avait épouséla cause, qui s’inscrivait à sesyeux dans un ordre transcen-dant le cours ordinaire des choses.

On était encore au lende-main de la guerre, quand dé-barque à Haïfa un jeune domi-nicain, qui devait avec quelquesautres créer la Maison Saint-Isaïe, dont le rayonnement futen son temps le signe d’un rap-port nouveau entre la syna-gogue et l’Eglise. Le concile,dans les mêmes années, ouvraitles perspectives à un respectrenouvelé entre juifs et chré-tiens.

On sortait à peine de cegrand traumatisme, qu’on nesavait encore nommer. C’estavec les années qu’on a fini parparler de Shoah, un terme àconsonance d’effroi. Cettevolonté affichée d’en finir avecce peuple de la Promesse, dontle destin ne relevait pas descompréhensions ordinaires.D’où cette jalousie des nations,dont la constance traversel’histoire, et la blesse. Au risqued’en arriver un jour à une

volonté d’extinction, que l’on aosé appeler une ‘solution finale’.

Quand Marcel Dubois arriveen Israël, et quelques autresavec lui, la conscience chré-tienne commence à s’interrogersur les significations de l’hor-reur, et les moyens de la conju-rer. Israël en est encore à saphase d’émergence. Les NationsUnies lui ont concédé un terri-toire, où les enfants d’Israël sesentent enfin chez eux, mêmes’il est exigu. Mais non sansdétriment pour d’autres, hélas.

Cette terre n’était pas vierge, mais habitée de popula-tions qui n’avaient pas moins ledroit d’être là. Israël retrouvaitsa terre, mais d’autres enétaient dépourvus, et parfois,spoliés. On ne parlait pas en-core de Palestiniens, mais déjàon se trouvait devant un réel decet ordre, et qui n’a fait ques’amplifier avec d’autres épi-sodes, conséquences de cet étatde guerre permanent, ce conflitisraélo-arabe, dont on ne voittoujours pas l’issue.

Marcel Dubois est surtoutsensible à l’élan d’une jeunenation venue de partout, duYémen, et de bien d’autres en-droits. Dans les premiers temps,l’histoire d’Israël se confondavec une épopée, qui suscitel’admiration de beaucoup. Toutun peuple retrouvait ses ra-cines, que l’Exil n’avait pas éra-diquées : “Si je t’oublie, Jéru-salem, que ma langue reste col-lée à mon palais”, chantaientinlassablement les rabbins, quisouvent n’avaient jamais misles pieds sur leur terre d’origine.

Marcel Dubois et ses frèresdominicains, vécurent, desannées durant, dans un étonne-ment émerveillé. Ce fut letemps d’Eve Shalom, ce villagedes réconciliations, où vivaientdans une situation de partage,

juifs et musulmans, sans oublierles chrétiens. Sur les pas dupère Fontaine les pèlerins venusdu monde entier apprenaient àrouvrir la Bible sur la terre oùelle fut écrite.

Le père Dubois, pour sapart, se faisait une place à l’u-niversité de Jérusalem, où ilfinit même par occuper le postede responsable du départementphilosophie. La Maison Saint-Isaïe, était au centre d’une fer-veur judéo-chrétienne quiretrouvait ses sources d’origine.Quand Rome donne son agré-ment, les frères de cette communauté peuvent alorscélébrer en hébreux, et nonplus en latin, cette langue quirappelait aux enfants d’Israël lepersécuteur qui avait détruit defond en comble le Temple deJérusalem, n’y laissant pour2000 ans que des pierresenfouies et une esplanadeinterdite.

L’histoire retrouvait sa source. Marcel Dubois n’en arien oublié, et aujourd’huiencore il sait trouver desaccents d’amour pour évoquercette période de sa vie, où deschrétiens fraternisaient avecdes juifs, ces enfants de la pro-messe. “Nos frères aînés bien-aimés”, devait dire quelquesannées plus tard Jean-Paul II àla synagogue de Rome.

L’histoire et ses avatars deguerre tempérèrent quelquepeu ces enthousiasmes dedépart. Dans son grand âge,Marcel Dubois confesse aujour-d’hui comme un péché d’inat-tention à ce qu’il appelle àjuste titre “la détresse palesti-nienne”. Il en tient pour respon-sable le sionisme, dont il ditqu’il est comme le péché origi-nel d’Israël. Ce n’est pas poursusciter l’agrément des juifs,qui redoutent, et non sans rai-

son, un parfum d’antisémitisme,dans tout antisionisme.

Le procès que fait aujour-d’hui Marcel Dubois aux pèresfondateurs d’Israël n’est pas re-cevable pour leurs héritiers.Qu’il y ait risque, comme le re-doute le père Dubois, d’un na-tionalisme israélien, qui porteen lui le rêve d’un impossiblegrand Israël, ce n’est peut-êtrepas faux. Encore faudrait-iltempérer cette assertion qui nerecueille pas l’assentiment detous en Israël.

A Jérusalem comme à TelAviv, il y a une opinion qui nese montre pas unanime dansson appréciation des difficultésdu moment. Par ailleurs, il y ace fait qu’Israël se sait le dos aumur, dans un environnement oùd’aucuns souhaitent ouverte-ment sa disparition. A Téhéranpar exemple, où l’on en revientau vieux langage de la hainedès qu’il s’agit d’Israël. Le dos-sier palestinien mérite d’êtrepris en compte, et reconnu parIsraël de manière irréversible. Acharge de réciprocité. On avaitpris ce chemin à Oslo. Pourquoidésespérer de l’avenir qui s’étaitalors ouvert.

De toute façon, on ne peutaimer les Juifs en oubliant lesPalestiniens, mais l’inverse estvrai aussi. Le père Duboisdevrait le savoir mieux que per-sonne. Il parle de nostalgie. Sinostalgie il y a, ce ne peut êtreque celle de l’avenir. Ce qu’ellesuppose c’est d’aimer les uns etles autres du même mouve-ment. Est-ce bien le cas du pèreDubois aujourd’hui ? �

Nostalgie

Par Robert Masson

ESPRIT

12 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

S

Marcel Jacques Dubois, Oli-vier-Thomas Venard, AnnieLaurent, Yossef Schwarz(préface), Nostalgie d’Israël,Cerf, 418 pages, 34 €.

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MANUEL II PALEOLOGUE

par Marie-Hélène Congourdeau

Dans son discours à l’Université deRatisbonne, Benoît XVI a cité un passagedu Dialogue de l’empereur byzantinManuel II Paléologue avec un musul-man, passage qui s’est retrouvé au centred’une polémique. Le Pape ayant préciséqu’il ne reprenait pas à son compte lespropos qu’il citait, tout le mondes’accorde maintenant à rejeter sur “cetexte d’un autre âge”, “ce texte duMoyen Age”, la responsabilité du ma-lentendu. En fin de compte, c’est ManuelII qui apparaît comme le “vilain” del’histoire.

Je m’étonne que dans une contro-verse qui met en scène un empereur by-zantin, personne n’ait demandé l’avis debyzantinistes. Il se trouve que je connaisbien Manuel II et que j’ai étudié de prèsle texte en question. C’est pourquoij’estime nécessaire d’apporter quelquesprécisions, car on dit aujourd’hui, dansles médias, tout et n’importe quoi àpropos de ce texte, et à propos deManuel II (jusqu’à l’accuser d’avoirl’habitude de crever les yeux de sesprisonniers - propos entendu sur FranceCulture - alors que sept siècles séparentnotre Manuel II de Basile II qui avait faitcrever les yeux de ses prisonniersbulgares).

Contexte de la citation

La phrase controversée (”Montre-moique Mahomet ait rien institué de neuf: tune trouverais rien que de mauvais etd’inhumain, tel ce qu’il statue endécrétant de faire progresser par l’épéela croyance qu’il prêchait”) est extraitedu 7e livre d’un Dialogue qui en compte26.

Ce 7e livre a été édité en 1966 parThéodore Khoury dans les SourcesChrétiennes (n° 115), et c’est, semble-t-il, de cette édition qu’est tirée la citation,puisque Benoît XVI mentionne Khoury.

L’ensemble du texte grec a été par lasuite l’objet d’une édition critique parErich Trapp dans les WienerByzantinische Studien, en 1966. Uneréédition révisée est en cours, par lessoins de Karl Förstel, dans le Corpus isla-mo-christianum, series graeca. Sont déjà

FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006 13

Dimanche de la Missionpar le Père Jean-Marie AUBERT

ette année, nous voulons partir dudernier verset de l’Evangile duDimanche de la Mission universelle,

le 22 Octobre. A la demande des Fils deZébédée («accorde-nous de siéger dans tagloire… »), Jésus fait cette réponse : «LeFils de l’homme n’est pas venu pour êtreservi, mais pour servir et donner sa vie enrançon pour la multitude » (Mc 10/45). LeChrist s’est fait le Serviteur ainsi quel’annonce Isaïe dans la première lecture dumême Dimanche. A la suite du Christ, aveclui et en lui, nous, les chrétiens d’aujour-d’hui, nous sommes au service les uns desautres. L’affiche de la Semaine Missionnaire Mondiale sur le lavement des pieds (Jn 13)en est le rappel.� Des Eglises au service de la multitude :- Des Eglises qui annoncent en paroles et en gestes le Royaume qui vient («en chemin,proclamez que le Règne de Dieu s’est approché. Guérissez les malades, ressuscitez lesmorts…» - Mt 10,7). La mission s’inscrit dans ce temps où l’Eglise annonce et attendactivement le Royaume, accompli et proclamé en Jésus-Christ (Encyclique RedemptorisMissio, n° 16-18), qui s’achèvera avec le retour du Christ au dernier jour.� Des Eglises qui veulent répondre aux défis de la société d’aujourd’hui :- En œuvrant pour la justice, la réconciliation, le pardon, la guérison, l’éducation, la vie enplénitude (Jn 10,10), etc. Citons quelques exemples : l’action de réconciliation etreconstruction dans la région des Grands Lacs en Afrique, l’assistance aux victimes decatastrophes naturelles en Asie, le soutien au développement des pays au Sud du Sahara, lesefforts pour la sauvegarde de la création, la promotion d’une mondialisation de la solidarité.On pourra prendre l’exemple de l’action du Secours Catholique et des Caritas dans le monde,et aussi les réalisations des autres organismes chrétiens de solidarité internationale.- Ces Eglises sont la communauté des catholiques réunis autour de leur Evêque, en com-munion avec l’Eglise universelle, au coude à coude avec leurs frères et sœurs d’autresdénominations chrétiennes ou d’autres religions et convictions, portant l’Evangile là où desquestions de vie et de salut se posent aux hommes et aux femmes de notre temps.� Par une solidarité des communautés chrétiennes avec tous, à commencer par les pluspauvres, lieu de l’évangélisation :- Une solidarité qui se déploie sous des formes complémentaires* Les Œuvres pontificales missionnaires-Coopération Missionnaire manifestent le soutien del’Eglise universelle à la vie et à la mission de toutes les Eglises en chaque lieu par le partagefinancier et par la prière, mais aussi dans la réciprocité (échange d’ouvriers apostoliques).* Dans cette dynamique d’échanges entre Eglises, ont leur place également les Institutsmissionnaires, les Communautés nouvelles, l’Aide à l’Eglise en détresse ou l’Œuvre d’Orient,par exemple.* Le Secours Catholique, en collaboration avec les Caritas et d’autres organisationsecclésiales de chaque pays, manifeste la compassion active de l’Eglise pour les personnes enprécarité, dans l’urgence et pour un développement durable.* De façon complémentaire, nous trouvons d’autres organismes de solidarité et de servicecomme le CCFD (dont nous sommes membres), les organisations d’envoi de volontaires…Pour le Dimanche de la Mission universelle les collectes opérées le sont au profit des ŒuvresPontificales Missionnaires (Pour la Propagation de la Foi). La collecte pour le SecoursCatholique se fera au mois de Novembre.- Une solidarité orientée par le choix prioritaire des pauvres. « C’est à l’amour mutuel et enparticulier à la sollicitude que nous manifesterons à ceux qui sont dans le besoin que nous

C

ARCABAS "LE LAVEMENT DES PIEDS" © ADAGP, PARIS 2006, PHOTO ALLEGRET 38360

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14 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

parus les volumes 4/1 (1993) quicomporte les livres 1 à 9, et 4/2 (1995)qui comporte les livres 10 à 17.

Une traduction en allemand, parRaimund Senoner, des livres 1, 2, 5, 6 et7 est parue en 2003 à Vienne.

Contexte historique de la discussion

En application d’un accord passéentre son père, l’empereur Jean V, et lesultan Bayezid qui lui avait accordé sonaide contre la rébellion d’un de sespetits-fils, Manuel II, devenu empereur,doit servir comme vassal dans l’arméede Bayezid. Au cours d’une campagneen Asie Mineure contre les Mongols(1391), il soutient une discussion, aussiserrée que pacifique, avec un ulemad’Ankara (auquel il donne le titre de“müderris”), chez lequel il loge.Quelques années plus tard, alors que Ba-yezid assiège Constantinople, il met parécrit cette discussion. Le titre en est :Dialogue de l’empereur Manuel II avecun Perse. Le mot “Perse” dans la languebyzantine de l’époque désigne un Turc(en référence, selon la mode des lettrésbyzantins, à l’antique conflit entre lesGrecs et l’empire perse).

Contrairement aux nombreux traitésde polémique anti-musulmane qu’ontrouve aussi bien dans la chrétienté

occidentale que dans l’empire byzantin,ce texte est la transcription d’unediscussion qui eut réellement lieu. Ma-nuel présente son interlocuteur musul-man sous un jour favorable, comme unhôte aussi respectueux que curieux deconnaître la religion de son hôte. Lesdiscussions sont à la fois cordiales etfranches, aucun des deux n’hésitant àexposer ce qu’il reproche à la religion del’autre. Les relations entre les deuxhommes n’en sont aucunement affec-tées. Il s’agit de l’un des premiers dia-logues inter-religieux où chacun exposesa vérité et cherche le dialogue sans rienrenier de ce qu’il croit.

Th. Khoury précise dans son intro-duction: “Les excès de langage, rela-tivement rares, que l’on peut lire encoredans le texte, proviennent en majeurepartie des libertés que Manuel s’estpermises lors de la rédaction définitive.”(p. 20) Le fait que Bayezid soit en traind’assiéger Constantinople au moment oùManuel rédige ces Dialogues peutexpliquer le durcissement de certains deses termes.

Retour à la citation : violence et foi

Benoît XVI cite un passage de la 7e

controverse, qui a trait au djihad. C’estun thème classique de la polémique

entre les Byzantins et les musulmans. Ilest présent dès les premiers siècles de laconquête arabe.

Ce thème a pris de l’importanceaprès les croisades. A l’époque où écritManuel II, lorsque les Byzantins com-battent l’idée de guerre sainte, ils ont enligne de mire à la fois le djihad musul-man et la croisade occidentale. C’est unaspect de la mentalité byzantine, surtoutà la fin de l’empire, qu’il ne faut pasperdre de vue. En attaquant l’islam surce point, un Byzantin a toujours enmémoire le traumatisme de la 4e

croisade, et l’ensemble de ces expédi-tions où l’on a vu des soldats chrétiensporter la croix sur leurs vêtements etmanier l’épée au nom du Christ.

On voit que cette citation, remisedans son contexte, prend un sens trèsdifférent de celui que lui donnent lesmédias. Ceux qui voudraient appro-fondir la question peuvent lire l’étudesuivante de Stephen Reinert : Manuel IIPalaeologos and his müderris, dans TheTwilight of Byzantium : aspects of cultu-ral and religious history in the lateByzantine empire, ed. Slobodan Curcicet Doula Mouriki, Princeton, 1991.

M.-H. C. (CNRS, Paris)

EQUATEUR

Dans une note du 10 octobre, lesévêques équatoriens ont sévèrementcondamné les dispositions “injustes etinconstitutionnelles” du futur code deSanté qui fait le choix du tout avorte-ment et de l’éducation sexuelle obli-gatoire par l’Etat, pour régler la questiondes maternités indésirables.

FIDES

AUSTRALIE

Le 11 octobre, la conférence desévêques catholiques australiens arappelé dans un communiqué que le“clonage est une pratique qui méprise lavie humaine et n’est pas autorisée niréglementée par une loi étatique”. Uneloi sur la bioéthique et le clonage est endiscussion au Parlement Fédéral. FIDES

LITURGIE

Pour faciliter la célébration selon le riteS. Pie V, le Pape s’apprêterait à publier unmotu proprio sur ce que le pape appelle“la forme extraordinaire du rite romain”.Selon le Corriere della Sera du 12 octobre,le Pape souhaiterait que les évêques puis-sent accorder l’indult pour la célébrationde la messe selon le rite S. Pie V - selon leslivres liturgiques de 1962, c’est-à-dire d’a-vant le Concile - si un groupe de 30 fidèlesle demande.

ZF06101204

serons reconnus comme de véritables disciples du Christ (Jn 13, 35 et Mt 25, 31 et sv.). Telest le critère qui prouvera l’authenticité de nos célébrations eucharistiques » (Jean-Paul II,lettre apostolique Mane nobiscum Domine, 2004, n° 28). Le choix prioritaire des pauvresimplique de reconnaître que les pauvres sont les premiers acteurs de leur développement, etde s’engager avec eux pour lutter contre les causes de la pauvreté (Secours catholique,Planification stratégique, Mai 2005).- Une solidarité éclairée par l’Evangile et tendue vers l’annonce de l’Evangile. Noussommes dans l’ordre du témoignage en actes et en paroles. « Si quelqu’un dit : j’aime Dieu,et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur » (1 Jn 4, 20). Il y a une relation intime etnécessaire entre le message à annoncer en paroles : l’amour du Père pour tout homme ettoute femme venant en ce monde, et le message vécu en actes dans la solidarité avec ceuxqui sont en recherche spirituelle ou en détresse matérielle, en qui nous découvrons desfrères et des sœurs en Christ : l’exemple de tant de saints est là pour nous montrer lechemin.� A la suite du Christ- Le Christ, Serviteur souffrant (Is 53), a pris la condition de serviteur (Philippiens 2, 7) etcompatit à nos faiblesses (He 4, 15 - deuxième lecture du dimanche de la Mission)… Cettesolidarité concrète du Christ manifeste la compassion de Dieu pour les pécheurs, lesmalades, les exclus…, une compassion active s’exprimant par le pardon, la guérison, lamultiplication des pains.- Le Christ vivant de l’Esprit Saint : « l’Esprit du Seigneur est sur moi, il m’a envoyéproclamer la bonne nouvelle aux pauvres… » (Luc 4,18). Toute attention à l’autre, toutecharité fraternelle est fruit de l’Esprit Saint (Gal 5, 22).- Le Christ inaugurant le Royaume de Dieu déjà-là et encore à venir : le signe parexcellence du Royaume est que « la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres » (Mt 11, 5).Jésus annonce les paroles du Royaume et pose les gestes du Royaume.- Le Christ envoyant des serviteurs, hier (mission des Douze : Mt 10,1) comme aujourd’huipar son Eglise (les chrétiens sont invités à être les mains du Christ pour le service de leursfrères et sœurs).� Soutenons les Eglises locales du monde

Dans l’Esprit Saint, en communion avec les Eglises de tous les continents, devenons desserviteurs de l’Evangile pour le monde : en ce mois d’octobre, mois de la Mission universelleet de la collecte pour les Œuvres Pontificales Missionnaires, soutenons tout spécialementles Eglises du monde qui ont le plus besoin d’aide pour réaliser leur mission de service à lasuite du Christ

P. Jean Marie Aubert, directeur des OPM-CM

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FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006 15

LECTURES29e dimanche du temps ordinaire - année B

Il n'est pas incapable, Lui, de comprendre

’auteur de la lettre aux Hébreux nous parle duChrist glorieux, installé dans le sanctuaire célesteprès de son Père auquel il présente nos prières. Or,

lui (lui seul en vérité), est capable de comprendre nosfaiblesses, littéralement : de sympathiser avec notrefaiblesse. Pourquoi ? Encore une fois (cf. mon billet dela semaine dernière), il a pris toute la part blessée denotre expérience humaine, il l’a détachée de son versantpécheur, il a rompu l’engrenage "j’ai mal – je fais dumal". Reste qu’aujourd’hui, il la "comprend", il la portesur lui, il "sympathise", au sens fort, il souffre avec.Arrêtons-nous un instant à cela.

Est-ce que Jésus souffre de notre souffrance ? Jen’aime pas beaucoup le thème du Dieu souffrant, quinaguère a eu beaucoup de succès dans le catholicisme.Si Dieu n’est pas béatitude absolue, s’il est torturé parnotre mal, on ne voit pas bien comment il peut nousproposer le bonheur éternel. Bien sûr, on comprend àquoi ont voulu échapper les partisans de la "souffrancede Dieu" : à l’idée d’une divinité insensible, éloignée detoutes les péripéties de notre devenir humain, qu’elle secontenterait de regarder de loin et de haut. Mais on peutdire, bien plus justement que Dieu, qui est purjaillissement et don sans reprise, redouble demagnificence et de générosité devant le malheur del’homme, sans être obligé de l’imaginer diminué pourautant, lésé en quelque sorte dans son être.

Mais le débat redouble avec Jésus glorieux etressuscité. Comment imaginer qu’il peut être heureux,quand les siens sontmalheureux ? Pascal n’a-t-il pas dit du Christ qu’il"est en agonie jusqu’à lafin du monde" ? Sansdoute y a-t-il là du vrai,mais encore une foisquel intérêt à mettre dela souffrance dans la viede gloire ? Jésus, qui atant souffert, estaujourd’hui pleinementheureux, je l’espère. Etson bonheur ne faitnullement offense à lasouffrance des hommes,elle leur montre aucontraire que le malheurn’est pas éternel, et qu’ily a place quelque partpour une vie délivrée

des affres de la mort. Saint Louis Marie Grignon deMontfort conseillait aux hommes dans l’épreuve depenser à Jésus et à Marie qui sont heureux, consolationau moins aussi solide que de les imaginer dolents.

Quelle place faire alors à la "compassion" dont nousparle l’Epître aux Hébreux ? Jésus veut se solidariseravec les membres souffrants de son Corps mystique : àSaul, il explique : "je suis ce Jésus que tu persécutes"(Actes 9,5), et, dans la Parabole du Jugement dernier(Matthieu 25), il déclare, à propos de ceux qui aurontaccueilli ces "petits qui sont (ses) frères" - les chrétiensprobablement - quand ils avaient faim, soif, qu’ilsétaient nus ou enchaînés : "c’est à moi que vous l’avezfait." Il veut prendre sur lui, considérer comme siennestoutes les blessures, les affronts, les pauvretés de ceuxqui sont ses amis. Il les prend sur lui pour les soulever,les entraîner vers sa gloire. Désormais, entre Simon deCyrène et lui, les rôles sont inversés : quand nous avonsà porter notre croix, c’est lui, mystérieusement, qui laporte à nos côtés, pour que jamais plus ce poids nenous serve de prétexte pour penser : "Toi, tu ne sais pasce que c’est".

Il a tout saisi de notre condition humaine : la mort etla vie, le haut et le bas, pour que plus aucun secteur del’expérience humaine ne nous permette de nous cacherde lui et de nous enfermer dans cette mauvaise solitudeoù l’homme défie Dieu. �

par le Père Michel GITTON

L

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n se souvient des précédentsCongrès, et spécialement dela procession de Notre-Damede Fatima à Lisbonne suiviepar 700.000 personnes. Cette

année, la partie Congrès se tiendra dansl'immense basilique du Sacré-Cœur àKoekelberg. Andrea Riccardi, fondateurde la communauté Sant’Egidio, TimothyRadcliffe, ancien maître général des Do-minicains, Nicolas Buttet, fondateur dela communauté Eucharistein, et MaggyBarankiste, Rwandaise qui a sauvé desmilliers d’enfants, seront les principauxorateurs, avec les cardinaux Danneels,archevêque de Bruxelles, Schönborn, deVienne, Polycarpo, patriarche de Lis-bonne, et l’archevêque de Paris, MgrVingt-Trois.

Une grande Mission se déroulera enmême temps dans la ville de Bruxelles,centre et les communes associées, surles places, dans les rues et aux sortiesde métro. Un accueil sera spécialementorganisé près des cimetières pour laToussaint.

Les paroisses, mouvements et com-munautés sont bien associés dans cettedynamique, et les organisateurs espè-rent que cet élan d’évangélisation seprolongera. Bruxelles bouge. Ceux quicroyaient l'Eglise catholique presquedisparue, ou en tout cas endormie, sontétonnés de l'élan et de la vie que révèle

tout d'un coup le Congrès : 118 pa-roisses ou secteurs sont engagés. Maisaussi 90 mouvements, associations,congrégations et communautés nouvel-les. Le Projet-Jeunes, centré sur sainteCatherine, a révélé un dynamisme au-quel ont contribué tous les groupes, au-môneries et communautés nouvelles.Certes on ne parle pas d'"évangélisa-tion", mais il est prévu d'"aller vers lesautres".

Les autorités municipales ont canali-sé les ardeurs vers des lieux tout à faitpropices, comme la Grand Place, et laPlace Royale, où aura lieu le spectacledes Jeunes, suivi d'une nuit d'adoration.

Une Bruxelloise nous raconte la sur-prise de plusieurs amies non-croyantesauxquelles elle parlait du Congrès :"Mais l'Eglise est donc vivante ?" LesBruxellois sont intéressés, quelle quesoit leur opinion. Un notable anticléricalnous dit en parlant du Congrès : "Hébien, nous allons voir...", en manifestantune attitude bienveillante et curieuse.

EVANGELISATION

16 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

“KOM EN ZIE”

A Bruxelles, du 28 octobre

au 5 novembre, a lieu,

après Vienne, Paris et

Lisbonne, le quatrième

Congrès International

d’Evangélisation.

Ouvrir les églises, sortir, dire qui ils sont,voilà ce que les catholiques vont faire(

O

par Jean GUIRAUT et Louise JANSEN

Magazine bilingue du diocèse,tiré à 150.000 exemplaires.

Bruxelles-TousLa basilique du Sacré-Cœur

© J.L

. GIO

S

Page 17: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE …FRANCE FRANCE FRANCE Catholique Catholique 82ème année - Hebdomadaire n 3043 - 20 octobre 2006Un hebdo engagé pour l’Amour et la

Les politiques, eux, sont prudents.L'un d'entre eux, C. Picqué, Président dela région Bruxelloise, réputé anti chré-tien, paraîtra au Congrès et fera un dis-cours à l'inauguration. Le roi et la reinedes Belges, de réputation catholique,feront aussi une apparition officielle.Certes tout cela est mesuré au millimèt-re près, et l'on comprend que la po-litique belge, avec ses différentes com-munautés et tendances, est chose quinécessite beaucoup de nuances et decompromis.

La pression anti-religieuse restenéanmoins sensible sur les milieux éco-nomiques, et empêche pratiquementtoute sponsorisation, libéralement don-née à d'autres événements...

Ouvrir les églises, sortir, dire qui ilssont, voilà ce que les catholiques n'a-vaient pas fait depuis si longtemps, ettout d'un coup ils vont le faire. Danstoute la ville, centre et communes envi-ronnantes, en français, et en néerlan-dais, pour les communautés flamandes.

Dans cet élan, c'est aussi l'occasionde découvrir les communautés nouvellesbelges, bien vigoureuses, qui ont fleuridepuis vingt-cinq ans : Maranath'a,Tiberiade, Poverello... Et bien sûr denombreuses communautés et mouve-ments internationaux comme les Fo-colari, Communion et Libération, l'OpusDei, Taizé, l'Emmanuel, le Chemin Neuf,le Verbe de Vie, les Fraternités monas-tiques de Jérusalem, ici bien implantés,seront actives à côté des mouvementsd'Action catholique, d'aide aux prison-niers, de communautés africainescomme Kristu Bolingo, d'organisationœcuméniques comme El Kalina...

Dans le passé, la Belgique a donnéde grands témoins : le Père Damien,apôtre des lépreux à Hawaï, le chanoineLemaître, ami d'Einstein et inventeur dela théorie scientifique du "Big Bang", leroi Baudouin... Aujourd'hui, les témoinsvivants de l'Evangile sont là, commeJean-François Thiry (Communion etLibération), qui a parcouru la Sibérie et

a fondé la Bibliothèque spirituelle àMoscou, Frère Marc, fondateur de Ti-bériade, Jean-Luc Moëns, mathémati-cien qui a fait le tour du monde pourévangéliser (Emmanuel), ou Marie Lam-bert, qui participe à Toulon à la missiondes Cités en difficulté, et Patrick Dubois,le courageux animateur du Congrès. �

FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006 17

EVANGELISATION

Informations pratiques : http://www.bruxelles-toussaint2006.be/

� Vous pouvez aider le Congrès en envoyantdes dons à l'ADCC qui sponsorise l'édition de90.000 brochures d'évangélisation pourToussaint Bruxelles sur "La Vie après la mort","Questions sur Dieu", "Le Baptême", "Quiétaient Adam et Eve (création, évolution,péché originel)", "Jésus est-il historique ?","Les Horoscopes peuvent-ils guider ma vie ?",dont les textes ont été publiés dans FranceCatholique. ADCC (association pour la diffu-sion de la Culture Chrétienne), 18, bd Koenig92200 Neuilly-sur-Seine (reçus fiscaux).� Vous pouvez également faire un virementau compte 230-07360-63, ouvert au nom deArchidiocèse de Malines-Bruxelles, 2800Mechelen-Malines, avec la mention "Bru-xelles Toussaint 2006".

“Venez et voyez”Témoigner de l'amour de Dieu pour l'humanité. Telle est lamission de chaque chrétien. A Bruxelles, comme dans d'autresgrandes villes, cette mission risque d'être éclipsée par tantd'autres centres d'intérêt. C'est pourquoi nous voulons, parl'organisation de Bruxelles Toussaint 2006, réfléchir à nosresponsabilités de chrétiens et prendre à cette occasion denouvelles initiatives. Entre autres en vue de contribuer à cette

indispensable humanisation de la Société à Bruxelles, au nom de notre foi et de notre amourdes autres. Comme le Christ invitait ses disciples à le découvrir très librement : "Venez etvoyez", il nous appartient d'inviter la population de Bruxelles à redécouvrir toute la pertinencedu message et de l'exemple du Christ. Paroisses et associations de Bruxelles et d'ailleurs,peuvent proposer leur participation par toutes formes d'initiatives correspondant à leursensibilité ou charisme d'Eglise. Célébrations liturgiques et manifestations culturelles ferontd'ailleurs de Bruxelles 2006, non ‘un marché du religieux', mais une expérience en profondeurde la beauté et de la force de notre foi, expérience susceptible de rendre l'évangile attrayantpour bien des gens qui ne le connaissent plus. En marche donc vers Bruxelles 2006, vers uneintense semaine de vie et de culture chrétiennes autour de la fête de Toussaint 2006.

+ Godfried Cardinal Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles

saintCardinal Danneels

Parterre de fleurs sur la Grand-Place de Bruxelles

La cathédrale de Bruxelles

D.R.

© C.

DEC

LERC

© J.L

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Logo deBruxelles-Toussaint

Page 18: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE …FRANCE FRANCE FRANCE Catholique Catholique 82ème année - Hebdomadaire n 3043 - 20 octobre 2006Un hebdo engagé pour l’Amour et la

ne fosse creusée dans le rocserait la tombe de Martin Ier

qui avec Maxime le confes-seur, éminent docteur de langue grecque, paya de sa

vie la proclamation de la vérité. Face àun empereur byzantin hérétique, Cons-tance II (641-668), qui subordonnait lathéologie à des considérations poli-tiques, Martin Ier resta intraitable. Ori-ginaire d’Ombrie, il connaissait bienConstantinople pour y avoir travaillécomme diacre. Elu pape sans attendrel’accord de Constance II qui refusa dele reconnaître, il réunit à Rome un sy-node de 105 évêques latins et de théo-logiens grecs réfugiés à Rome qui af-firmèrent solennellement, en 649,l’existence de deux volontés, humaineet divine du Christ. Pour mettre unterme à des oppositions entre diffé-rentes régions de l’empire, Constance IIavait signé un décret interdisant d’a-border cette question dogmatique (Ty-pos). Martin refusa de s’y soumettre, cequi lui valut d’être arrêté par des sol-dats du Basileus dans la basilique duLatran où le pape s’était réfugié. Dé-

porté à Constantinople en 653 il futcondamné à mort et flagellé, puis fi-nalement banni à Chersonèse, en Cri-mée, où il mourut, des suites des mau-vais traitements qu’on lui fit subir, en655. Le récit de sa passion ignomi-

nieuse nous a été rapporté par un té-moin oculaire.

Pèlerins en route pour la Crimée

Ils étaient une douzaine de pèle-rins, catholiques et orthodoxes, à serendre à Chersonèse, fin septembre2006, pour honorer ensemble ce grand

ŒCUMENISME

18 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

UKRAINE

Arrêté par des soldats du Basileus dans la basilique du Latran où il s’était réfugié(

La tombe ouverEn Crimée, au bord de la

Mer Noire entre le tombeau

de saint Clément, pape

martyr, compagnon de

saint Paul, et la basilique

élevée sur le baptistère oû

Vladimir devint chrétien en

988, se trouvent les restes

d’une église associée à

Martin Ier dernier pape

martyr en 655.

Tombeau présumé de saint Martin Ier

U

Page 19: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE …FRANCE FRANCE FRANCE Catholique Catholique 82ème année - Hebdomadaire n 3043 - 20 octobre 2006Un hebdo engagé pour l’Amour et la

pape qui avait été configuré au Christpar une mort semblable à la sienne. Aumême moment, siégeait à Belgrade laCommission mixte internationale pourle dialogue théologique catholique–orthodoxe qui ne s’était plus réuniedepuis six ans suite à l’échec de la ren-contre de Baltimore à propos juste-ment de l’uniatisme ukrainien.

L’Ukraine est, en effet, au cœur dudébat sur l’unité en raison des cinqmillions de gréco-catholiques quiconstituent la plus importante Egliseorientale rattachée à Rome. Ils con-naissent depuis quinze ans une véri-table résurrection après deux siècles depersécution et, pour une partie d’entreeux, de clandestinité pour échapperd’abord à la police tsariste, puis auxcommunistes. Forts de cette fidélité,les gréco-catholiques d’Ukraine de-mandent maintenant que le titrepatriarcal soit accordé à leur chef.

La majorité des paroisses ortho-doxes d’Ukraine dépendent du patriar-cat de Moscou mais, en 1991, unpatriarcat orthodoxe autoproclamé etnon reconnu par les autres églises or-thodoxes a introduit un pluralisme defait qui n’existe pas en Russie parexemple.

La perspective de voir s’instaurer unpatriarcat gréco-catholique a provoquéune très vive réaction de la part du Pa-triarcat de Moscou et de fortes objec-tions de Constantinople. Le patriarcatde Moscou craint de voir l’Ukraine luiéchapper et de perdre près de la moi-tié de ses paroisses. Constantinople nes’entend guère avec Moscou, mais dé-nonce "l’uniatisme" comme méthode.

La politique est aussi présente et la"révolution orange" a contribué à créeren Ukraine un authentique climat deliberté politique et religieuse.

Soloviev et Maritain

Le pèlerinage à la tombe de Mar-tin Ier, qui, on l’espère, se renouvelleral’année prochaine, fut précédé par uncolloque consacré à deux penseurs :Vladimir Soloviev (1858-1900) etJacques Maritain (1882-1973), col-loque qui faisait suite à une autrerencontre organisée en mai dernier à

l’université MGU de Moscou sur lesmêmes thèmes. Ces deux philosopheschrétiens peuvent apporter une contri-bution importante à l’évangélisation dela culture qui est un des grands défisde notre temps. Une publication desactes en français et en russe est pré-vue.

Il faut évoquer à ce propos la créa-tion toute récente du Centre St-Clé-ment de Kiev, fondé par un prêtre or-thodoxe ukrainien rattaché au patriar-cat de Moscou, le Père Mykola Makaret par le professeur Konstantin Sigovde l’université Mohila, qui est bienconnu de nos lecteurs.

Ce Centre orthodoxe se propose decollaborer avec les catholiques latinset orientaux d’Ukraine pour organiserun cursus universitaire sous forme d’undiplôme d’œcuménisme catholique–orthodoxe.

Concluons en disant que la ques-tion de la primauté romaine, qui est aucœur des débats actuels sur l’unité,doit être abordée en premier lieu d’unpoint de vue spirituel, puis théologiqueet enfin sur le plan canonique. Lesréunions officielles ne suffisent pas, ilfaut aussi des rencontres informellespour susciter l’amitié et mieux encorela charité qui rend possible la commu-nion. �

FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006 19

ŒCUMENISME

par Don Patrick de LAUBIER

te de Martin Ier

D.R

.

D.R

.Basilique du baptistère de Saint Vladimir

Chœur de l’ancienne église où futenterré Martin, pape et martyr.

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5 OCTOBREDepuis des jours, l’affaire Robert Redeker

fait rage. Il y a de quoi. Un professeur dephilosophie qui, pour avoir écrit un articlevéhément dans Le Figaro, du 19 septembre,sur l’Islam [“Chef de guerre impitoyable,pillard, massacreur de juifs et polygame, telse révèle Mahomet à travers le Coran. (...)Haine et violence habitent le livre danslequel tout musulman est éduqué, leCoran.”] connaît le sort de Salman Rushdie.Interdit de domicile, d’enseignement pourmenace permanente de mort. C’est insup-portable. Un collectif d’intellectuels se mo-bilise pour dénoncer le scandale. Commentne pas être d’accord ? Mais en même tempsje m’interroge et comprends les réservesexprimées par Jean Baubérot, qui regretteque l’indignation légitime masque lacomplexité du débat. L’autre soir, j’avaisassisté à un bout de dialogue télévisé où lemême Baubérot était aux prises avec unecollaboratrice de Charlie-hebdo dont lefonctionnement intellectuel n’était guèrerassurant. Ce matin dans Le Figaro, ou tout acommencé, un beau papier de ChantalDelsol, qui vise tellement juste. Et comme jeme retrouve dans sa confession initiale !Chrétienne, il lui arrive de souffrir de cer-taines caricatures : “pour autant je n’irai pascracher sur les auteurs de ces facéties mis-érables, même pas cracher, et je dirai trèshonnêtement, que je ne les déteste pas. C’estce que ma religion m’a appris.”

J’avoue que parfois je trouve une cer-taine littérature et une certaine BD tropdébiles pour que je m’en émeuve, sauf àpenser qu’elles témoignent de la bêtisehumaine. Je préfère de loin les articles dejournaux à certaines tribunes de la télévisionoù, le spectacle prenant le dessus, il est diffi-cile de saisir le fil des argumentaires. Aumoins, le trouble actuel a-t-il le mérite demettre en valeur les vrais sages - notam-ment parmi les intellectuels musulmans. Etpour terminer avec Chantal Delsol, il fauttenir à fond sur la liberté de l’esprit et ladéfense de l’état de droit, “c’est-à-dire unEtat où la terreur n’a pas de place”.

Plusieurs papiers, aujourd’hui, sur le der-

nier livre de Virgines Despentes - une ro-mancière que je n’ai jamais lue et dont jedevine qu’elle est un peu l’archétype de cesfemmes écrivains au style cru et cruel quifait entrevoir un abîme de souffrance. Pourune fois, je serais presque d’accord avecMarcella Lacub qui, dans Le Monde consacreune page à King Kong théorie, (Grasset). Ceschoses sont suffisamment terribles pourqu’on en parle sérieusement, c’est-à-direhors névroses.

Curieusement, alors que j’ai repensé cestemps-ci à Gustave Thibon, à cause des car-nets de Marrou et d’une conversation avecEmmanuel Gabellieri (préparation d’unCahier H sur l’auteur de Diagnostics), m’ar-rive un recueil posthume (Aux ailes de la lettre, éd. du Rocher). Choisies par FrançoiseChauvin, ces notes collectées dans des ca-hiers tenus de 1932 à 1982 méritent vrai-ment d’être connues. On y découvre unThibon souvent déchiré, se chargeant lui-même de détruire sa légende !

6 OCTOBRECe que je soupçonnais depuis longtemps

à propos de Michel Onfray, lui-même lerévèle dans un livre que j’ai découvert enregardant Guillaume Durand sur France 2.C’est la révolte et le ressentiment à l’égardd’une expérience d’enfance qui expliquent etnourrissent sa posture intellectuelle. Ber-nanos parlerait d’un enfant humilié. Comment réagir lorsqu’on est soi-mêmetributaire d’une expérience inverse ? Est-ilseulement possible de dire que ces Pèressalésiens, auxquels Onfray en veut terrible-ment, ne sont pas réductibles à ses accusa-tions et à ses terribles souvenirs, que desmilliers de jeunes leur ont dû leur apprentis-sage de la vie et leur chance ? Tout ce quel’imprécateur désigne en fait de mépris ducorps et de la culture, de la part de ces “édu-cateurs”, je le récuse avec indignation en cequi me concerne. Et je ne me crois pas dutout une exception...

Impression assez sinistre de cette émis-sion, en dépit de quelques échanges perti-nents sur la culture, l’argent et la puissancepublique. La conclusion avec Virginie Des-

pentes n’a rien arrangé. Onfray peut diretout ce qu’il veut. On lui sert la soupe. Au-cune contradiction. Plafond bas, très bas. Onme dira que c’est le propre des sociétés libres de laisser paraître le spectacle de nostristesses et parfois de nos vices jusqu’à lacomplaisance dans la dislocation. C’estPascal Bruckner qui me suggère cela dansson dernier essai (La tyranie de la pénitence,Grasset). “Aujourd’hui, être civilisé veut direse savoir potentiellement barbare. Nous autres Européens sommes évidemmentpusillanimes et décadents, pathétiques dansnos aspirations et pitoyables dans nos plaisirs.Au moins en sommes-nous assez avertis pourtenter de nous corriger. Malheur aux brutesqui se croient policées et s’enferment dans letourniquet infernal de leurs certitudes”.

Je suis au fond assez d’accord, même sije pense que les choses ne sont pas égalesentre courants d’opinion et que VirginieDespentes n’est pas le miroir parfait de notreréalité. Sans doute oblige-t-elle à réfléchirsur les situations-limite, les déséquilibres quiaffectent profondément un univers nonavoué et non avouable. La charmanteEmmanuelle Béart, “grand témoin” de l’é-mission, est-elle la meilleure arbitre pourjuger de ces choses ? C’est vrai qu’elle aussi,peut être le témoin révélateur... Tout celapour dire que je n’ai aucune envie de censu-rer Guillaume Durand, même s’il m’insup-porte, à mes frais, sur le service public.

Allons plus loin : Charlie-hebdo peut pu-blier tout ce qu’il veut, je n’agresserai passon directeur que je rencontre régulièrementdans mon voisinage. Je tolère presque tout,c’est une des conditions de ma propre liber-té. Et contrairement à ce que les anticléri-caux disent à longueur de journée, c’estaussi les conséquences de ma liberté chré-tienne.

9 OCTOBREToute la journée d’hier, dimanche, j’ai

assisté au 40e anniversaire du diocèse deCréteil, le mien. Heureux de ce que j’y ai vuet entendu, et surtout de ce “peuple des pa-roisses”, si attaché à son Eglise. Pas mal dejeunes et de plus âgés, avec peut-être la

IDEES

20 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

JOURNAL DE GERARD LECLERC

Liberté d’expression

Page 21: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE …FRANCE FRANCE FRANCE Catholique Catholique 82ème année - Hebdomadaire n 3043 - 20 octobre 2006Un hebdo engagé pour l’Amour et la

moindre présence de la génération intermé-diaire. Des conférences et débats - auxquelsj’ai participé, parlant dès la première heure -j’ai retenu le désir de s’informer et de com-prendre. La célébration eucharistique, qui arassemblé quelque 7000 personnes, étaitbelle, signifiante, et la présence centrale del’évêque, Mgr Daniel Labille, déterminante.

Cette vitalité ne cache pas des fragilitéset des réalités cinglantes. Fragilités d’uneEglise qui n’a plus qu’un faible nombre deprêtres : un seul séminariste ! Réalités d’unepopulation globale qui se déchristianise etdont les statistiques de baptêmes ou de ma-riages indiquent une transformation pro-fonde alarmante. Je suis persuadé que nousn’en resterons pas là. Et qu’un renouveau in-terviendra. A partir de ce qu’est ce diocèseaujourd’hui, avec ce qui naîtra, s’affermira.

10 OCTOBREUn aphorisme de Thibon traduit assez

bien mon état d’esprit hier, écrivant l’édito-rial de France Catholique : “c’est une situa-tion bien inconfortable que d’être assez sen-sible à la bêtise pour en souffrir et tropintelligent pour s’en indigner”. Il n’est pasnécessaire de disposer d’une intelligenceexceptionnelle pour débusquer la bêtise quine blesse que parce qu’elle se complaît dansce seul usage.

Justement, les pages “Idées” du Figarod’aujourd’hui poursuivent le débat sur lesrapports du religieux et de l’espace public,avec une contribution du cardinal AngeloScola et une autre de Guy Coq. Le patriarchede Venise note le caractère nouveau, et dés-tabilisateur pour la pensée contemporaine etla régulation sociale du brassage des cultures. La laïcité classique se trouve dés-orientée et dépassée par des phénomènesqu’elle maîtrise mal ou pas du tout. Quandaux religions, il leur faut abandonner, dit leCardinal, l’interprétation privée ou fonda-mentaliste pour créer un terrain propice aux

FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006 21

IDEES

échanges réciproques et directs avec les autres religions et les autres cultures : unespace de dialogue dans lequel les religionspuissent jouer leur rôle dans le débat publicsur les valeurs de civilisation et exprimerleurs vues historiques.” Je trouve cela inté-ressant et fécond même si c’est encore pro-blématique.

Quant à Guy Coq, il prend position dansl’affaire Redecker en se déclarant “athée dudieu au nom duquel on menace de mort lephilosophe”. J’aurais pu adopter un tel pointde vue dans mon éditorial et je l’ai d’ailleursadopté en partie. Je l’ai orienté de préfé-rence vers la défense de la liberté du croyantque je vois aussi menacée dans certainescrispations laïcistes et anti-religieuses.

11 OCTOBREL’assassinat d’Anna Politkovskaïa, à

Moscou ne peut pas ne pas me toucherpuisqu’il s’agit d’une collègue qui a payé desa vie l’honneur d’avoir fait son métier,c’est-à-dire conformément à la vérité et à lajustice. Tous les regards se tournent versVladimir Poutine dont elle était, à travers sesenquêtes, l’adversaire directe, mais aussivers le Premier ministre tchétchène pro-russes, Ramzan Kadyrov, cible des dernièresrévélations de la journaliste.

Comment désigner ou nommer lesassassins, tant qu’une enquête sérieusen’aura pas été menée jusqu’à son terme ?Force est de reconnaître que la Russie n’estpas un véritable Etat de droit, que le crimede sang y est une pratique habituelle qui nevise pas seulement les journalistes. Dans LeMonde de ce soir, en dessous du récit desobsèques d’Anna Politkovskaïa, une dépêcheannonce l’assassinat d’un banquier à Mos-cou. On rappelle qu’en septembre, le n°2 dela Banque centrale de Russie avait déjàconnu le même sort. Vladimir Poutine est-ilresponsable de cette anarchie qui laisse librecours aux gangs et mafias ? Le problème le

dépasse en partie, même s’il apparaît violentdans ses propos et si la façon dont il mèneles affaires intérieures et extérieures nousheurte fréquemment.

Dans cette jungle, Anna Politkovskaïa,faisait preuve d’un courage exceptionnel, etj’ai l’intime conviction qu’elle était vraimentlibre dans ses jugements et ses choix, sou-cieuse d’abord de venir en aide aux gens quisouffraient. En ce sens, elle était un peu plusqu’une journaliste, n’hésitant pas à payer desa personne, non seulement pour informer,mais pour agir de la façon la plus auda-cieuse. On l’a vu aussi bien dans l’affaire duthéâtre moscovite que dans celle de l’écolede Beslan. Tout indique aussi une femmerévoltée par le devenir de la société russe etde ce qu’elle percevait comme l’impéritied’un Etat aveugle et sourd à la réalité. [...]

13 OCTOBREHeureux d’avoir fait connaissance hier

avec Guillaume de Thieulloy, excellentconnaisseur de la pensée de Jacques Mari-tain. Notre libre conversation dans le cadredu palais du Luxembourg nous a permis debalayer assez large, de la philosophie poli-tique à l’actualité à laquelle le Sénat n’estévidemment pas étranger. La jeunesse demon interlocuteur me rend encore plus sin-gulière sa proximité intellectuelle. Même s’iln’est pas le seul de sa génération, il n’est passi commun de rencontrer quelqu’un qui évo-lue si naturellement dans certains domainesde la culture, avec une liberté d’esprit quichange heureusement des stéréotypes lesmieux partagés.

Je suis revenu à pied par le parvis deNotre-Dame-place Jean-Paul II pour visiterle “village médiéval” installé pour les 25ans de Radio-Notre-Dame. Un public nom-breux ne cesse de passer d’une tente àl’autre, notamment celle qui accueille lestudio. Du matin jusqu’au soir, les émis-sions y ont lieu en public avec les anima-teurs habituels et des invités bien choisis(Paul Thibaud et Denis Lensel à ce mo-ment). J’ai le plaisir de retrouver mon vieilami Robert Toussaint, maintenant nona-génaire, qui fut aux commencements par-fois acrobatiques de l’entreprise. Pour avoirbien connu cette période fondatrice, je nepuis que me réjouir d’avoir vu aboutir cetrès beau projet voulu par le cardinalLustiger et pas toujours bien considérédans le monde et les médias catholiques.La Radio a grandi dans la fidélité à elle-même, en suscitant toujours de nouveauxtalents. Elle est un espace de liberté irrem-plaçable aujourd’hui. �

Mgr Vingt-Trois s’adressant en direct aux Parisiens, dans le village de toile des 25 ans de Radio Notre-Dame,

le 14 octobre sur le parvis Jean-Paul II.

D.R.

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n Espagne, on sert le vin dansles grands verres et l'eau dansles petits... Illustration parmid'autres de l'adage forgé parPascal ("Vérité en deçà des

Pyrénées, erreur au-delà"). Le vin estbon d'ailleurs, en progrès chaque annéedisent nombre d'œnologues français, et,pour rester dans le domaine de la gas-tronomie, on a su garder le goût d'uncertain nombre de bonnes choses -comme les vieux jambons qui suintentlentement suspendus aux poutres desauberges - que sous prétexte de norma-lisation européenne, nous avons mal-heureusement perdues. Et pourtant l'Eu-rope est omniprésente chez nos voisinsdu Sud, qui ont profité de subventionsde remises à niveau économique pourdévelopper le tourisme. Celui-ci n'estplus seulement centré sur les plages etle soleil, mais sur un vaste patrimoineculturel de mieux en mieux mis envaleur. C'est ainsi que certaines régionscommencent à peine à être découvertespar les touristes français.

La Cantabrie ? C'est le nouveaunom de l'ancienne province de Santan-der, devenue Communauté autonome en1981. 5000 km2, 500.000 habitants.Connue justement, pour le port de San-tander : tout au long de l'Histoire, unedes principales fenêtres de l'Espagne sur

l'Europe, les Indes et les Amériques,mais très isolée de Madrid par les montsCantabriques. Elle s'enorgueillit d'avoirété la terre des Cantabres, peuple guer-

rier exterminé par les Romains, et d'a-voir été un point de départ de la Re-conquête sur les Sarrasins. A Santanderon a vécu la prospérité commerciale etdonc bancaire (la banque de Santanderreste la première d'Espagne, la qua-trième d'Europe...), industrielle (les

VOYAGES

22 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

ESPAGNE

Sur un des chemins

de Saint-Jacques de

Compostelle, il est

une étape qui vaut

le pèlerinage pour

elle-même : San Toribio

de Liébana.

De nouvelles régions commencent à peineà être découvertes par les touristes(

E

Cantabrie terre

Adoration du Lignum Crucis. On peuttoucher ou embrasser le bois apparentdans une ouverture.

Un des frères franciscainsportant le reliquaire

D.R

.

Page 23: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE …FRANCE FRANCE FRANCE Catholique Catholique 82ème année - Hebdomadaire n 3043 - 20 octobre 2006Un hebdo engagé pour l’Amour et la

mines, notamment de fer, l'industriechimique...), la pêche (à la sardine, à labaleine !), avant de tout miser sur ledésenclavement autoroutier et le tou-risme. Il est vrai que celui-ci avait déjàconnu un premier développement grâceau roi Alphonse XIII, qui prenait à San-

tander ses quartiers d'été, et est à l'ori-gine de bien des institutions de prestigecomme le port de plaisance ou le casi-no... Malgré des vicissitudes - un grandincendie en 1941, la promotion immobi-lière effrénée des dernières années - etses 200.000 habitants, la ville garde le

charme d'une station balnéaire bour-geoise avec ses parcs et ses grands im-meubles de la première moitié du XXe

siècle.Il y aurait beaucoup à dire sur les ri-

chesses touristiques de cette "Espagneverte", de son climat humide et tem-

FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006 23

par Paul CHASSARD

de jubiléMonastère de San Toribio de Liébana.La petite porte à droite n’est ouverte que pour le Jubilé.

Miniature illustrant lecommentaire de l’Apocalypsepar le moine Beatus

Groupe de marcheurs photographiés devant le monument des pèlerins de Saint-Jacques, juste avant d’arriver à San Toribio. Il s’agit d’une statue en bronze représentant un pèlerin.

Dans le parc nationaldes Pics de l’Europe

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VOYAGES

24 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

péré, de ses fleuves, de ses falaises, desfresques des grottes d'Altamira (le Las-caux espagnol) et, surtout peut-être, deses profondes vallées remontant jus-qu'aux Pics de l'Europe qui culminent àplus de 2500 m. Mais si nous l'évoquonsaujourd'hui c'est pour une autre parti-cularité dont on imagine difficilementl'équivalent chez nous.

La Cantabrie est certes réputée poli-tiquement conservatrice (elle s'est pour-tant donné récemment un gouverne-ment socialiste), mais il est tout demême à nos yeux surprenant de la voirfaire toute sa forte promotion touris-tique avec une grande croix rouge po-tencée et le slogan "Cantabria 2006,Liébana Tierra de Jubilo". Il s'agit toutsimplement de placer la communicationde l'Office du tourisme sous le signe duplus gros fragment connu de la VraieCroix (Lignum Crucis) du Christ, gardépar six moines franciscains et toute lapopulation de la vallée de Liébana etnotamment de sa capitale, Potes, où laConfrérie de la Sainte-Croix est encoreassez vivante. L'une des deux fêtes prin-cipales de cette cité médiévale est cellede "l'exaltation de la Croix" (14 sep-tembre) (l'autre fête étant celle de l'eaude vie !). On trouve la précieuse relique,à deux km de là, dans un monastère duXIIIe siècle, de style gothique cistercien,sur ce chemin écarté du pèlerinage deSaint-Jacques de Compostelle gravis-sant les premiers contreforts des picsd'Europe. Un chemin journellement fré-quenté par des pèlerins à pied.

Un monastère fut donc construit iciau VIe siècle, par Toribio, évêque de

Palence, et placé sous le patronage desaint Martin de Tours. Au VIIIe siècle, unautre Toribio, évêque d'Astorgue, y seraenterré auprès du Lignum Christi qu'ilavait lui-même rapporté de Jérusalem.Et le monastère prendra le nom de SanToribio. Jusqu'aux persécutions antireli-gieuses des années 1830, le monastèreconnut plusieurs grandes périodes deprospérité, fut entouré d’ermitages,essaima dans la vallée en nombreusesparoisses. Le moine Beatus, qui connutCharlemagne, y avait rédigé un com-mentaire de l'Apocalypse dont les illus-trations furent à l'origine de l’art de laminiature dans l'Europe entière. AuxXVIIIe siècle, l'or des colonies améri-caines permit la construction d'unebelle chapelle baroque. Ce sont les

papes Jules II et Léon X qui ratifièrentune tradition depuis longtemps établiequi conférait l'indulgence plénière pourles pèlerins se rendant ici à l’occasiondes années jubilaires, celles où la fêtede saint Toribio (16 avril) tombe un di-manche. C'était le cas, il y a six ans, cesera le cas dans dix-sept ans et, c'étaitle cas cette année. Or, en 1967, le papePaul VI, impressionné par la fréquenta-tion populaire de ce pèlerinage, a aug-menté ce privilège en l'étendant à toutel'année jubilaire. San Toribio de Liébanapartage le privilège de l'indulgence jubi-laire avec seulement quatre villes dontRome et Jérusalem.

Que l'on apprécie ou pas cette pra-tique condamnée par Luther, qu'on croieou non à l'authenticité de cette "bûchesacrée", dont les archéologues ont ad-mis la provenance proche-orientale etl'antiquité bi-millénaire, et dont rien nes'oppose historiquement à ce qu'elle soitbien une partie de la Croix découvertepar l'impératrice Hélène au IVe siècle, unfait est là : depuis plus de 1000 ans, deshommes et des femmes arpentent cettemontagne pour se recueillir devant unsigne de la Passion de leur Seigneur etDieu, mort pour que leurs péchés leursoient remis. Le moment du Jubilé estune jolie fête pour cette restauration del'homme dans sa pureté ! Une fête quidure désormais un an et à laquelle ceuxqui y viennent, quelles que soient leursconvictions de départ, ne restent querarement insensibles.

Un pays moderne, dont la déchris-tianisation a été un phénomène d'unerapidité sidérante ces dernières années,a décidé de faire de la Croix du Christun des fondements de son identité, desa différence, certes touristique, mais -tout de même - profonde, celle qu'onaffiche devant les étrangers, et qu'on vitintérieurement quoi qu'on en dise etquoi qu’on fasse par ailleurs. Un bienbeau voyage que celui que vous pouvezfaire dans cette région cantabrique, d'iciau 16 avril prochain, si vous voulez jouerle jeu en passant par la porte jubilaire,ou, plus tard, car la relique est exposéeen permanence. L'atmosphère prenantede cette terre chrétienne vous attenddepuis quatorze siècles, avec bien d’aut-res richesses... �

Office Espagnol du Tourisme43, rue Decamps 75784 Paris cedex 16Tél. 01.45.03.82.52 - www.spain.info

Monastère de San Toribiodepuis le site de l’ermitage dela grotte-ermitage de Toribio

D.R

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Page 25: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE …FRANCE FRANCE FRANCE Catholique Catholique 82ème année - Hebdomadaire n 3043 - 20 octobre 2006Un hebdo engagé pour l’Amour et la

© Editions du Triomphe, 7, rue Bayen, 75017 Paris

FRANCE CATHOLIQUE à suivre...

Avec Jean-Paul II et Benoît XVILe Vent de l'Histoire

Avec Jean-Paul II et Benoît XVILe Vent de l'Histoire

par Dominique Bar,Guy Lehideux

21/36

Page 26: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE …FRANCE FRANCE FRANCE Catholique Catholique 82ème année - Hebdomadaire n 3043 - 20 octobre 2006Un hebdo engagé pour l’Amour et la

� Qui a conçu les illustrations graphiques devotre album ? Dans quel esprit ?

Nous avons confié la réalisation de lapochette à un jeune graphiste chrétien,Mike Stéfanini. Nous lui avons demandéd’exprimer ce que lui avait inspiré l’é-coute de notre album et tout de suiteavons aimé cette charte graphique faitede symboles évocateurs de la Création.

� Par rapport à vos œuvres précédentes, vousne citez plus ni Jésus ni Marie. Pourquoi ?

La présence de Dieu dans cet albumressemble à Sa présence dans nos vies dechaque jour. Elle est cachée. Ces textessont venus de manière naturelle, ils ontjailli de nous. L’écriture a été bien plustravaillée que sur les albums précédents.Nous souhaitions être capables de nousrenouveler dans tous les domaines : mu-sicalement, mais aussi dans notre façond’écrire.

Le risque est grand, sur un troisièmealbum, de tourner en rond, de raconter lamême chose. C’était vital pour nousd’arriver à partager notre Foi de façonnouvelle.

� La présentation, les paroles, tout semble sefondre aux goûts d’aujourd’hui. Techni-quement c’est parfait, mais n’est-ce pas dan-gereux pour votre dynamique de louange ?

Évidemment que Glorious est au goûtd’aujourd’hui ! Comment interpeller unjeune avec une manière démodée ? La

musique, les paroles, tout est actuel.Notre style, la pop, est influencé desgrands groupes : U2, Coldplay, Muse ouRadiohead… qui bercent la jeunesse.

Avec Glorious, nous souhaitons êtreprésents dans le monde, sur les radios,dans les lecteurs MP3 et, là, témoigner dece que nous vivons au fond de nous degrand, de beau, de fort ; mais aussi leurpartager nos peurs, nos souffrances. Surcet album, nous chantons nos ombres etnos lumières. Des textes comme “Je viens

MUSIQUE

26 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

“POP CHRETIENNE”

Le groupe de pop-rock

Glorious repart en tournée

du 4 novembre au 9

décembre, avec un

troisième album, plus

conséquent d’épaisseur

humaine... Au nom des

quatre, Aurélien nous

parle de son engagement.

Avec Glorious, nous souhaitons être présentssur les radios, dans les lecteurs MP3 des jeunes

propos recueillis par Anne MONTABONE

(

Le tournant de GlorioD.

R.

Page 27: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE …FRANCE FRANCE FRANCE Catholique Catholique 82ème année - Hebdomadaire n 3043 - 20 octobre 2006Un hebdo engagé pour l’Amour et la

de Toi” ou “Intime” sont des textes delouange. Cependant nous laissons l’audi-teur y entrer avec sa sensibilité à lui. Demême que je suis complètement librelorsque j’écris un texte, le jeune qui écou-te est pleinement libre d’interpréter cetexte, de le faire sien. Le refrain de lachanson “Viens”, qui exprime la souffran-ce et l’incompréhension d’une personnedevant la vie, est tiré du psaume 27, ver-set 14 “Espère et prends courage”. Ontrouve l’espérance dans chaque chanson.

FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006 27

MUSIQUE

us

Aurélien, Thomas, Jean et Benjamin

� Touchez-vous davantage les non-chrétiensou les chrétiens ?

Nous sommes conscients que le pu-blic de Glorious est essentiellementcomposé de jeunes qui ont déjà plus oumoins la Foi. Notre but est qu’il y aitaussi des jeunes qui cherchent, qui che-minent, sans pour autant qu’ils soientcatholiques pratiquants. Le risque estgrand lorsqu’on parle “d’évangélisation”de rester avec un discours qui ne résonneque chez les chrétiens. “Allez dans lemonde entier proclamer l’évangile à toutela création” (Marc 16, 15). L’enjeu est là…

� Vous avez "tout quitté" pour la musique.Est-ce aussi une manière de tout quitterpour l’Evangile ?

Nous vivons tous les quatre de notremusique. Nous vivons Glorious à fond.J’espère me retourner sur ma vie dansquelques années et pouvoir me dire queje n’ai pas eu peur, que j’ai eu des rêvesassez grands pour que je ne les perdepas en route, et que rien n’a pu m’arrê-ter. Glorious c’est notre manière à nousde faire résonner notre Foi dans notrevie. On donne ce qu’on a, tout simple-ment. Tous les jours je me dis que cen’est vraiment pas grand chose ce quej’ai à donner… Mais tant que les gensseront là pour nous témoigner de ce queGlorious leur apporte de positif dansleurs vies, je continuerai à donner ce“pas grand-chose”. “Donne moi lemeilleur”, dit le refrain d’un des titres del’album.

� Comment vivez-vous les éloges ? Et lescritiques ?

Les encouragements sont rares etprécieux dans ce métier. Ils permettentde retrouver la motivation premièrequand ça devient difficile. Les reproches,c’est plus dur. Mais le jour où tu ne peuxplus entendre de remarques sans te re-mettre en cause, tu n’avances plus.

� Etes-vous invités à l’étranger ?

Nous avons eu la chance d’être in-vités en Italie pour un grand concertplace Navona à Rome. Nous avonsjoué en Allemagne plusieurs fois du-

rant les JMJ à Cologne. On tourne aus-si en Suisse où on a un bel accueil dupublic. Nous avons un projet de tour-née au Québec. Cette année nous ou-vrons notre tournée avec un concert àBruxelles le 4 Novembre.

� Que pensez-vous de votre parcours ?

Je suis heureux et très fier du par-cours de Glorious jusqu’à aujourd’hui.Ce n’était pas forcément simple quandon s’est lancés, il y a 4 ans. On était trèsjeunes, on ne connaissait absolumentrien du milieu de la musique, on neconnaissait personne. Et Glorious estbien là aujourd’hui. 4 ans plus tard, 3 al-bums, environ 200 concerts et, si on encroit les gens, beaucoup de bonheurpartagé… Alors on continue…

� La mission, au-delà des concerts, est-elleune exigence de vie morale pour vous ?

Si nous étions chrétiens uniquementsur la scène, pour faire beau, alorsGlorious ne rimerait à rien. Mais je croisque les gens ont ressenti cette authenti-cité-là ; cette Foi que Dieu a placée aufond de nous. Qu’on soit bien d’accord,je ne suis pas en train de vous dire queje suis un saint. Par contre, oui chaquejour je m’efforce de Le suivre...

� Votre chanson sur les frères est-elle unhommage à votre famille ?

Dans Glorious, sur les quatre, noussommes quand même trois frangins, etc’est quelque chose de fort au sein dugroupe, ce lien du sang qui nous unit.On a voulu partager un peu de cela avecle public. On trouve dans cette chansonencore une fois les opposés de la vie. Lesombres et les lumières d’une relation.On nous a souvent dit que ce lien seressentait, en particulier lorsqu’on estsur scène ensemble. Je suis heureux delaisser le public entrer un peu dans nosprofondeurs, lui ouvrir ainsi nos cœursplus largement que ce qu’on avait pufaire jusqu’à aujourd’hui. �

Des Ombres et des Lumières, Glorious,diffusion Rejoyce, 22€. Tous les lieuxet dates de la tournée Glorious (du 4novembre au 9 décembre) sur le sitewww.glorious.fr

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EXPOSITIONS

28 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

es joncs frémissent et se mirent dansl’eau verte et mousseuse en bordure dujardin étonnement vallonné, ramassé,au bord de la platitude liquide de laSeine. Le visiteur chemine par le sentier

puis, à peine entré dans le Musée du QuaiBranly, s’engage et suit doucement la pente cré-meuse, sablée de la rampe qui contourne unespirale musicale en verre, enracinée au cœur dumusée : aquarium d’instruments inertes, de harpes dressées, de luths couchés, vernis, profi-lés. Tous les sens sont en éveil. Le visiteur pié-tine ou contourne ici et là des splashs gra-phiques d’images colorées : vagues, écumes,ressac. Chemin initiatique, lisse, scandé, épuré,avant de pénétrer dans le rougeoiement desmythes.

Le Musée du quai Branly propose depuis l’ététrois expositions temporaires. L’une d’entreelles : "Nous avons mangé la forêt ( 1 )…" -Georges Condominas au Viet Nam - parachuteavec ferveur le visiteur chez les Mnong Gar, cesmontagnards austro-asiatiques dont les ancêt-res étaient probablement parmi les autochtonesdu Viet Nam. Georges Condominas, ethnologuede vingt-six ans, vécut deux années dans l’inti-mité du quotidien végétal du village de Sar Luk,dans les Hauts-Plateaux. C’était en 1949.

A son retour, sur la colline de l’autre côté dela Seine, au Musée de l’Homme, Georges Condo-minas déballe, sous les yeux émerveillés de l’é-quipe du musée, l’ensemble de ses objets.

"L’exposition est promise pour 1950 ; affaiblipar les conditions éprouvantes de mes deuxannées à Sar Luk qui faillirent m’emporter, elleest repoussée. Je m’arc-boute à la vie. Quarantecahiers de notes écrits en mnong, c’est capitalpour les chercheurs. L’exposition a lieu cin-quante-six ans plus tard".

Avec amplitude, Georges Condominasajoute :

"J’ai enfin fait admettre que le contexte estcapital. Il y a quelque chose d’innovant de mon-trer le lien entre les objets et celui qui les arecueillis. Les objets sont beaux, d’accord, maisce qui est important : quel est leur usage, com-ment ont-ils abouti là... ? Christine Hemmet (2) ainnové beaucoup et a été au delà".

Actuellement, le récent Musée

d’Ethnographie du Viet Nam à

Hanoï et celui de Buon Ma Thuot

dans les Hauts Plateaux,

présentent exclusivement des

pièces des minorités ethniques

vietnamiennes. Des collections

figurent également au British

Museum, à l’Oxford Museum, à

l’American Museum of Natural

History et au Smithsonian. Au

Japon et à Singapour. Le Musée

du Quai Branly expose dès son

ouverture les richesses de ces

peuplades, et rend hommage au

travail innovant de l’ethnologue

Georges Condominas.

Lpar France Aimée NGUYEN

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"Mêmene

"Les objetssont beaux,mais quel estleur usage,commentont-ils abouti là... ?"

Sraang, du clan Rjee, vit dans la même longue maison que sa mère Bröong-la-Veuve, sa grand-mère Troo et sa "petite mère" (tante maternelle) Laang-Mhoo ;mariée au fils de Bbaang-l’Enceint, avec lequel elle a eu une fille, Poong.

Sraang - Mars 2006

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EXPOSITIONS

Les pages illustrées des carnets de notetapissent la Galerie Suspendue Est. Ici et là seglisse scrupuleusement un mot en mnong.L’immersion de l’ethnologue est totale. Leur lit-térature est orale : la magnifique cadence desvers mnong, cette musique souple et éclatante àla fois qui, par la succession de ses rythmes et deses riches accords en cascade, envoûte l’audi-toire par le simple déroulement du chant.(L’exotique est quotidien (3)).

Ses photos en noir et blanc de Sar Luk, lesmontages vidéo magnifiquement racontés parGeorges Condominas, ses objets bruts et lesimages en couleurs prises en 2005 lors d’unvoyage de presse in situ, mais également, l’émo-tion des retrouvailles replacent, relient, vivifientce village dans sa profondeur historique et sonactualité du vingt et unième siècle. Une intimitéavec la réalité indigène, plus grande que tout cequi avait été tenté auparavant a pu écrire à l’é-poque Claude Lévi-Strauss.

En effet, le visiteur ou le lecteur peut êtreétonné par les détails précis de tous les faits et gestes abondants que donne Georges

Condominas - motivations inclues. Hyperréa-liste, il décrit par le menu. La tâche de l’ethno-graphe sur le terrain est de se méfier constam-ment de lui-même, de soumettre à une critiquede tous les instants ses gestes, ses paroles...(L’exotique est quotidien). Ses remarques per-sonnelles, constantes et conscientes, nous asso-cient sur le terrain et nous permettent de nousfamiliariser en direct avec sa quête.

"Les missionnaires étaient là pour les trans-former, moi, les observer par la vue, l’ouïe. Ilfaut apprendre leur langue. Ils m’ont appris lemétier d’Homme. En saison de pluie, pas moyend’en sortir, même les éléphants ne passaientpas".

Saveurs forestières rudes et enfumées. Levisiteur de l’exposition se familiarise avec gé-nies, sacrifice du buffle et jarre de bière-de-riz.Animal et bière-de-riz sont offerts aux Divinités,on consacre celle-ci - en l’absorbant - aumoment même où celui-là est mis à mort, pilagedu paddy et chant du fleuve, nasses, sabres,gongs, lithophone, tissages, hottes.

Il ne faut ni siffler, ni chanter aux champs, ni

MUSÉE DU QUAI BRANLY

La tâche del'ethnographesur le terrainest de se méfier constammentde lui-même...

les éléphantspassaient pas"

Tombeau Jörai de la province de Gia Lai reconstruit au MuséeEthnographique du Viet Nam d'Hanoï par des villageois jörai.

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30 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

EXPOSITIONSs’y disputer, ni pleurer ; cela déplaît à l’Âme duriz. (L’exotique est quotidien).

Puis, il y a Kroong-le-Bref, cet “hommetotal” Bbaang-l’Enceint, Jôong-la-Guérisseuseet Sraang, cette jeune fille de 18 ans au regardsi ardent, si résolu, revue il y a quelques mois.Nous crapahutons.

Et pourtant, dans les profondeurs du VietNam, depuis des millénaires, sommeillaient desmontagnes chaotiques, des jungles insondableset des Hauts Plateaux mystérieux, peuplés deminorités ethniques, oubliées du monde mo-derne, jusqu’à l’arrivée des Français, très viteconscients de leur fabuleux potentiel humain,économique (terre rouge, teck, hévéa, thé, café),et de leur position stratégique. Ce fut le débutde la fin.

Le bilan de la guerre américaine se solda parl’exode de 85 % de la population des minoritésethniques, la destruction massive des forêts tro-picales, l’empoisonnement par les défoliants denombreuses rivières et forêts.

Quel bouleversant désastre. L’attachementque l’Homme de la Forêt porte à sa terre estorganique. Il ne s’agit pas d’un simple rapportd’exploitation, de production, de nourriture : unrocher, une haute futaie, un ruisseau, lui parlentcomme autant d’êtres animés. Qu’un malheursurvienne et il va consulter les esprits des lieux etdes sites ; il demeure en dialogue constant aveceux et y puise réconfort et assurance pour l’ave-nir immédiat. (L’exotique est quotidien).

Georges Condominas me parle de ces forêts :"Dans la belle forêt, vous aviez un sens de la vieextraordinaire, dans la bambouseraie vous n’a-vez pas ça".

Quelle est leur excellence ? "C’est d’êtreeux-mêmes" ; il continue : "Dans ces petitsespaces sociaux, leur art de la parole et duchant était extraordinaire pour surmonter lessouffrances". Il s’empresse de rajouter : "C’estun constat".

Toute la beauté de cette exposition, c’estd’avoir côtoyé en vérité ces populations in-tactes, grâce à l’échange constant entre cejeune ethnologue de talent, scrupuleux etrespectueux et ces villageois hospitaliers qui nesavaient ni lire ni écrire, mais capter l’inexpli-cable, l’inexprimable.

Cette proximité donne envie de continuer.Non loin de la Galerie Suspendue Est s’étend lecontinent Asiatique : 450 mètres carrés, depuisle Proche-Orient jusqu’au Japon. Du tambourvietnamien en bronze de Dong Son (4ème siècleavant J.-C.) au palanquin de dromadaire dudésert Syrien. On longe la vitrine des coupe-noixd’Arec de l’Inde, ciseaux en laiton qui servent àconstituer les chiques de bétel, avant de re-trouver coupe-coupe et arbalètes des minorités

Georges Condominas lors du sacrifice du buffle offertau village. De droite à gauche : Bbông-l’Adjoint, BaapCan qui partage le riz, Wan-Jôong et son béret basque,Bbaang-l’Enceint.

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Truu ramenant l’âme du paddy durant un rite agraire.Il garde de son expérience parmi les militaires françaisun béret basque, qu’il porte immanquablement à l’envers pour qu’on voie l’étiquette de la marquejoliment coloriée à son goût.

Georges Condominas, au Viet Nam, Mars 2006

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FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006 31

ethniques du Viet Nam, Laos, Cambodge, Thaï-lande et Birmanie.

"Les grandes civilisations de l’Asie sont àGuimet, le musée asiatique des grandes civilisa-tions du passé, des grandes cultures de cour. Ici,les cultures villageoises sont plus contempo-raines (19ème et 20ème siècle). Mon idée", précised’emblée Christine Hemmet "c’était de mettreen valeur l’admirable au cœur de cette simplici-té, mais également de montrer l’homogénéitédu continent de l’Asie du Sud-Est ainsi que sonévolution. Ils ont des modes, des modes identi-taires qui évoluent avec le temps."

L’iconographie et les couleurs des tissagestraditionnels se conjuguent et se dupliquentactuellement dans les tons. Le motif étoilé dutambour de bronze de l’entrée se retrouve aucentre d’un bouclier ou d’un épouvantail.

De part et d’autres, le visiteur peut faire unehalte pour consulter trois types de multimédias :en boucle, ou sur des écrans tactiles, ou surd’autres encore, qui illustrent et animent lesvitrines en réactualisant les traditions.

Objets usuels, rituels et parures sont exposésdans des vitrines stylisées. L’accrochage vire-volte. "Je voulais que chaque vitrine soit untableau". Hottes caramel côtoient pipes et taba-tières telles des portées, allégrement. Ici, la civi-lisation est végétale. A l’écart, solitaire, une

sculpture masculine en bois, rugueux, concen-tré : le veilleur d’un tombeau Bahnar.

Malgré les vitrines, la loi martiale imposéedans la province des minorités ethniques en2002, les arrestations, les déplacements massifs,les conditions de vie si dignes, difficiles, de cer-tains montagnards, le souffle subsiste, le soufflecircule, revitalise.

Le travail plutôt unique de ces deux ethno-logues français est une source de fierté exem-plaire, reconnue en Orient comme en Occident. �

Toute la beauté decette exposition,c'est d'avoircôtoyé envérité cespopulationsintactes

(1) - C'est l'essartage, un pan de la forêt estcoupé puis brûlé (mangé) pour cultiver riz etmanioc. L'étalement des cendres constitue leprincipal engrais.(2) - Commissaire de l'exposition "Nous avonsmangé la forêt". Ethnologue, elle est responsablede l'Asie au musée du Quai Branly. Muséologue,elle a coopéré avec talent à la création du Muséed'Ethnographie du Viet Nam à Hanoï et œuvredéjà au projet, dans le même jardin, d'un nou-veau musée : le Musée de l'Asie du Sud-Est.(3) - L'exotique est quotidien, GeorgesCondominas, Plon, coll. "Terre Humaine", 1965,réédité chez Pocket en 2006.

"Nous avons mangé la forêt…" exposition dédiéeà Georges Condominas au Musée du Quai Branly,51, quai Branly et 206-218, rue de l’Université,75007 Paris. Jusqu’au 17 décembre 2006. Tél.01.56.61.70.00. www.quaibranly.fr

Maison Êdê construite au Musée Ethnographique du Viet Nam d'Hanoïpar les villageois êdê de la province du Dac Lac

(un village près de Buon Ma Thuot).

EXPOSITIONS

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EXPOSITIONS

32 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

L ÉTAIT UNE FOIS WALT DISNEY" (1) est uneexposition magistrale sur les inspirationsréciproques entre l’art dit savant et celuiqui se veut plus populaire. Une longue pre-mière partie montre méthodiquement,

thème par thème puis film par film, en quoi WaltDisney a commencé par passer maître dans l’art…de s’inspirer des idées des autres, de préférence surle vieux continent. Le Moyen Age gothique, le sur-réalisme, Daumier, Doré, les peintres romantiqueset symbolistes allemands, les préraphaélitesanglais, les primitifs flamands et italiens, le cinémaexpressionniste, tous ces courants furent mariés

sur la pellicule par des dessinateurs venus, euxaussi, d’Europe. Volontairement. Walt Disney depassage dans nos régions en 1935 n’envoya-t-ilpas à ses studios 300 livres illustrés qu’il y avaitmoissonnés ?

Faut-il pour autant accuser ses dessinateurs deplagiat ? Non, il faudrait plutôt parler de patch-work, si on veut aller dans cette direction. Et re-connaître aux studios Disney de hautes ambitionsartistiques dans au moins deux films, même s’ilsfurent des échecs commerciaux : Fantasia et Des-tino. Ce dernier étant l’avatar de six minutes quela compagnie pu tirer en 2003 d’une collaborationentre Dali et Disney, les deux hommes s’admirantmutuellement. Certes, pour le reste, Disney s’inspi-ra allègrement des frères Grimm, Perrault, ou desauteurs anglais comme Dodie Smith (les 101 dal-matiens). Mais le mouvement se retourna à partirdes années 60, notamment avec le Pop Art. Déjà en1945 Eisenstein et Prokofiev s’étaient intéressésaux travaux de Disney au moment de concevoirIvan le terrible. De même que le chef d’orchestreLéopold Stokowski, au moment de Fantasia. En1977, le mouvement est tellement général queRobert Combas crée un tableau sur lequel est ins-crit "Mickey n’est plus la propriété de Walt, ilappartient à tout le monde". De fait, on ne compteplus les artistes "créant" d’après Disney selon laméthode du "ready made". On citera Lichtenstein,Andy Warhol, Hervé Télémaque, Frédérique Loutz,Boltanski, Lavier, Saul, Baseman, Fleischer…

En cela, cette exposition, à côté de la magiequ’elle restitue fort bien - les enfants en sont lespremiers bénéficiaires – pose la question des in-fluences entre art élitiste et populaire. Elle n’yrépond d’ailleurs pas, se bornant à constater, maisdonne tous les éléments pour bien y réfléchir dansune atmosphère positive, loin du faux débat sur la

prétendue “sous-culture américaine”. �

Vulgarisateur de génie dans

un premier temps ; Disney est

rapidement devenu à son tour

source d’inspiration pour des

artistes reconnus. C’est ce

que montre cette exposition,

aussi captivante pour les

enfants que leurs parents.

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"IL ÉTAIT UNE FOIS WALT DISNEY"

(1) "Il était une fois Walt Disney", aux sour-ces de l’art des studios Disney. Grand Palais,entrée par le square Jean Perrin, 75008 Paris.Tous les jours (10h-20h, sauf lundi, mercre-di jusqu’à 22h), jusqu’au 15 janvier. Entrée :11,30/9,30 €, gratuit en dessous de 13 ans,RMI et minimum vieillesse.

par Pierre FRANÇOIS

Disneys'inspira allégrementchez les frères Grimm,Perrault...

Magieet tradition

Le château du roi Stéphane,la belle au bois dormant,

par Eyvind Earle.

Illustration anthropomorphiqueayant pu servir de modèle à Disney : “souris cousant le costume du Maire”,vers 1902, Tate, Londres

“La fée bleue”, étude préliminaire, 1938,Gustav Tenggren.

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“Peter Pan, la fée Clochette se coiffant d'un dé

à coudre”, étude préliminaire, 1939, David Hall.

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CINEMA

Il n'est jamais aisé d'évoquer un évé-nement récent, surtout lorsqu'il aeu une répercussion aussi forte que

la mort tragique de Diana. StephenFrears a eu la bonne idée de s'intéres-ser, non pas tant à la tragédie en elle-même, mais à la réaction de la familleroyale et à la façon dont elle a géré cetévénement. Avec un souci de réalismeet un soin accordé au moindre détail, ilconfronte tradition et modernités.

Le dimanche 31 août 1997, la prin-cesse Diana meurt à Paris, à la suited’un accident de voiture. Le mondeentier est sous le choc. Le Premier mi-nistre Tony Blair lui rend hommage. Lafamille royale, retirée en Écosse, gardele silence. La population, traumatiséepar ce drame, vit mal ce silence et lapresse ne tarde pas à se déchaînercontre la famille royale.

��� Le nouveau film de StephenFrears est une excellente surprise, carle cinéaste parvient à éviter tous lespièges d'un tel sujet. Il ne tombe ja-mais dans la caricature. Et si certainesattitudes un peu figées de la familleroyale prêtent à sourire, le réalisateurn'est pas plus tendre envers lesconseillers de Tony Blair ni envers unepresse opportuniste. Ses personnagessont dotés d'une réelle complexité, etc'est ce qui rend son film passionnant.La mise en scène est soignée et la nar-

ration fluide. Remarquable directeurd'acteurs, le réalisateur tire le meilleurde ses comédiens en misant sur lajustesse de jeu.�� Si le cinéaste s'attache à mon-trer les différents types de réactionsc'est pour en dépeindre leur perti-nence et leur vérité. La relation entrela Reine et le Premier ministre est dé-crite avec beaucoup de subtilité. �

The Queen. Comédie dramatique britannique (2006) deStephen Frears, avec Helen Mirren (la reine), James Cromwell(le prince Philip), Alex Jennings (le prince Charles), RogerAllam (Sir Robin Janvrin), Sylvia Syms (la reine-mère), TimMcMullan (Stephen Lamport), Robin Soans (l'écuyer), LolaPeploe (1h39). (Adolescents). Sortie le 18 octobre 2006.

Les rebelles de la forêtBoog, un ours apprivoisé, savoure le confortde sa petite vie auprès de Beth, la ranger quil'a élevé. Son existence paisible et sans souciest bousculée le jour où il sauve la vie d'Elliot,un cerf maigrelet et bavard qui a été capturépar un chasseur. Elliot l'incite à découvrir lebonheur d'une vie sauvage, mais Boog nel'entend pas de cette façon.�� Le moins que l'on puisse dire est quenous sommes en terrain connu. Ce premierlong métrage de Sony Pictures Animation neprésente, en effet, guère d'originalitégraphique et thématique, la question de la viesauvage confrontée à la civilisation ayant déjàété abordée dans des films d'animationcomme «Madagascar» et «De l'autre côté dela haie». On suit néanmoins avec plaisir lespéripéties de ces sympathiques animaux etcertaines scènes sont très drôles. �� Boog découvrira les vertus de l'amitiéet de l'entraide. Le personnage du chasseurpeut impressionner les jeunes spectateurs.

M.-L. R.

Film d'animationaméricain (2006) deJill Culton et RogerAllers, avec les voixoriginales de MartinLauwrence (Boog),Ashton Kutcher(Elliot) et les voixfrançaises de PascalLégitimus (Boog)(1h30) (Tous). Sortiele 18 octobre 2006.

Les fils de l’hommeEn 2027, dans un monde devenu, stérile, unhomme doit protéger une jeune femme enceinte.��� Le film d'Alfonso Cuaron nous plongedans un décor de guerre, hélas trop familier. Ilest dommage que l'intrigue laisse autant dequestions en suspens, car l'odyssée du héros,filmée caméra à l'épaule, a une indéniableforce dramatique, même si elle est éprouvante.��� L'enfant à naître est perçu commeun espoir. Des violences.

M.-L. R.

Film de science-fictionaméricain (2006) deAlfonso Cuaron, avecClive Owen (Théo),Julianne Moore (Julian),Michael Caine (Jasper),Chiwetel Ejiofor (Luke)(1h50). (Grandsadolescents) Sortie le 18octobre 2006.

L’école pour tousJahwad, trente ans et quelques méfaits à son actif, parvientà se faire passer pour un professeur de collège. ��� L'histoire de cette comédie sociale est totalementinvraisemblable et n'évite pas une certaine démagogie («Y pasbesoin de savoir lire pour être prof !» déclare le héros). Maiscette plongée dans un collège est assez réjouissante, et plu-

sieurs situations sont bien vues. La performance d'Arié Elmaleh est particulièrement savoureuse.�� Rien n'est vraiment à prendre au sérieux dans cette comédie légère, et, malgré sesimpostures, Jahwad est doté d'un bon fond.

Marie-Lorraine ROUSSEL

Comédie (2006) de Eric Rochant, avec Arié Elmaleh (Jahwad), Elodie Navarre (Pivoine), Vincent Desagnat (Leroux), Noémie Lvosky (Krikorian), NaderBoussandel (Yacine), Gilles Cohen (Despalin), Irina Muluile (Halimata), Reda Oudra (Brendon), Oscar Copp (Kevin), Aymen Saïdi (Karim), EmmanuelleHubert (Carole) (1h37). (Adolescents). Sortie le18 octobre 2006.

Voici un vrai film d'atmosphère

dans lequel le style visuel

traduit la confrontation d’univers

très différents les uns des autres.

Le silence de la reineTHE QUEEN par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Certaines images d'archives donnent une force particulièreau récit(

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i les deux premières minutes sont unpeu déroutantes - la personnalité capri-cieuse et fantasque de la fleur est tropbien jouée pour ne pas susciter un mou-vement de rejet – le spectacle s’installe

rapidement dans un onirisme de fort bon aloi.Les adaptations au texte ne retirent rien à sonfond, au contraire, elles en préservent la poésie.

D’un abord infantile pourles enfants, il est accessi-ble avec autant de plaisirà ceux dont l’âme estrestée fraîche dans uncorps adulte, voire vieilli.

Il faut mentionner, tant cet aspect est réussi,l’art des transitions. En effet, si la rose et le petitprince sont interprétés par deux jeunes comé-diens (en alternance, pour respecter la législationsur le travail des enfants), c’est un unique adultequi joue tous les autres personnages. Il tombe etun des personnages meurt, il se relève et déjà lasalle a compris qu’il en est un autre. Parfois, ils’aide d’un changement d’accessoire pour bienfaire comprendre celui de la personnalité, parfoisc’est inutile. Parfois enfin ce sont les ustensilesles plus inattendus qui se métamorphosent sansle moindre effort d’imagination de la part desspectateurs. Un archet de violon n’est-il pasnaturellement une moustache, un cache pot unchapeau, ou une cape un dais ?

Et voilà ce texte éternel redevenu captivantpar la grâce d’une pièce, laquelle donne envieaux enfants de se tourner vers l’original. Quedemander de plus ? �

THEATRE

34 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

"LE PETIT PRINCE"

par Pierre FRANÇOIS

"Le petit Prince" (1) est un

texte qu’on ne présente plus.

Parallèlement à trois

expositions (2), cette œuvre de

Saint Exupéry est reprise à la

Comédie des Champs-Elysées.

(1) "Le petit prince", adapté de l’œuvred’Antoine de Saint Exupéry par VirgilTanase. Les mercredi, samedi et dimancheà 14h30 à la comédie des Champs-Elysées,15 av. Montaigne, 75008 Paris. Repré-sentations supplémentaires les 26 et 27octobre, joué le 1er novembre. Places 30 €

(10 € entre 8 et 26 ans). Tél. : 08.92.707.705 (0,34 €/mn)

(2) A la Monnaie de Paris et au musée deslettres et manuscrits, en ce qui concerneles parisiennes (qui se terminent les 22 et29 octobre) ; au mémorial de Caen jus-qu’au 30 novembre pour celles sur lesobjets de la vie du couple Antoine-Consuelo de Saint Exupéry.

Bien, mal, idéal ?Une mise en scène très illustrative (jusqu’aux bruitages), un recours régulier au procédédu retour en arrière, un jeu nuancé : tout est réuni pour que le texte soit offert au publicavec un naturel qui le rend évident.Les thèmes de l’amitié et du handicap mental sont fouillés avec une grande honnêteté,sans passer sous silence celui de la justice ou du mal. Tout est exposé, aucune réponsen’est imposée, le spectateur est laissé avec son angoisse : jusqu’où faut-il aller dans lacompassion envers Lennie ? Comment éviter les catastrophes ? Quelle est la validité dela réponse "j’ai essayé", dite par un homme capable de tuer sans s’en rendre compte ? Toutes ces questions rejoignent les réponses que cherche tout adolescent.On croit complètement au couple formé par ces deux hommes inséparables, même si leplus capable rêve régulièrement d’une vie plus indépendante (mais alors sur qui aurait-ilprise ?), l’intelligence intuitive du débile est bien mise en évidence, de même que la com-plexité des relations de groupe (mixte, de surcroît), la scène de la vision de Lennie est unmoment privilégié du spectacle.En marge des faits, ou plutôt après eux, il y a la digni-té inviolable de Georges. Qui pourtant participe aussiau règne du mal, mais rachète en quelque sorte cettefaiblesse par sa contribution à l’avènement d’unmonde qu’il essaie de rendre le moins laid possible.Steinbeck voulait que Lennie ne soit pas un idiot mais"l’incarnation des désirs informulés et puissants detous les hommes". Peut-être est-ce là la seule pierred’achoppement d’un spectacle par ailleurs exem-plaire. Car le fait de ne garder pour la scène que trois des personnages du roman -Georges, Lennie et le shériff – en renforce la problématique au lieu de la diluer. �

(1) "Des souris et des hommes", de J. Steinbeck adapté et mis en scène par Ismaïl Safwan et PatrickChevalier. Avec Roland Brodbeck et Patrick Chevalier. Du mardi au samedi (20h) au Lucernaire, 53rue N.-D. des champs, 75006 Paris. Places à 30, 20, 15 et 8 €. Tél. 01.45.44.57.34.

Un onirismede fort bon aloi

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Idéaléternel

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De plus en plus, la télévision s’inté-resse à l’histoire contemporaine,transposée dans des fictions, plus ou

moins librement adaptée. Après MarieBesnard, et avant l’affaire Grégory, voicil’affaire du Rainbow Warrior.Supposés en vacances en Nouvelle-Zé-lande, les Turenge, un couple suisse, sontarrêtés par la police. Ils sont soupçonnésd’avoir participé à l’attentat qui a causé lamort d’un homme et détruit le RainbowWarrior, le bateau de Greenpeace. C’est ledébut d’un long calvaire pour DominiquePrieur (alias Sophie Turenge) et Alain Maf-fart, ainsi que celui d’une crise internatio-nale grave - et jamais vraiment refermée -entre la France et la Nouvelle-Zélande.�� Canal + avait déjà produit un télé-

film sur le sujet, mais TF1 a choisi de né-gliger les aspects politiques de l’affaire etde ne s’intéresser qu’à ce qu’ont vécu lesfaux époux Turenge. Toute l’histoire estainsi racontée de leur point de vue. C’estintéressant, bien documenté et mené sanstemps mort par un réalisateur qui connaîtbien son métier. Alexandra Vandernoot estune héroïne à la fois forte et fragile, obéis-sante et révoltée par la lâcheté de sessupérieurs. Même si on connaît la fin, onsuit cette histoire invraisemblable commeun véritable suspense policier.

�� Ce téléfilm a pris le parti de rendrehommage aux agents secrets français (lesfaux époux Turenge), qui surent garder lesilence, comme ils en avaient reçu l’ordre,alors qu’ils étaient lâchés par leur hiérar-chie. Signalons une bagarre très violenteentre deux prisonnières. �

Opération Rainbow Warrior. Téléfilm français (2005) deCharlotte Brändström, avec Alexandra Vandernoot (DominiquePrieur), Yann Dunsberg (Alain Maffart), Aladin Reibel (Bachelor),Pascal Elso (Maître Daniel Soulez-Larivière), Jacques Zabor (le colo-nel), Georges Jackos (Joël), Danny Keogh (Galbraith) (1h30).Diffusion le lundi 23 octobre, sur TF1, à 20h50.

Ça commence aujourd’hui

Dans la petite ville de Hernaing, près deValenciennes, le chômage sévit durement.Daniel Lefebvre dirige la petite école mater-nelle de la ville, avec une passion et uneardeur sans pareilles. Toujours à l’écoute desenfants, il utilise mille subterfuges pour déve-lopper en eux l’imagination et la curiosité.Pourtant, les choses sont rarement simplespour lui, car la misère est là, qui prend lesfamilles à la gorge. C’est ainsi qu’un jour, envoulant embrasser ses enfants, Madame Henrytombe, car elle est ivre. Morte de honte, elleprend la fuite. Lorsque Daniel reconduit lesenfants chez eux, il découvre, stupéfait, lagrande misère dans laquelle ils vivent.��� Il fallait tout le charisme de PhilippeTorreton (superbe !) pour incarner cet hommehabité par son métier et ses responsabilités,prêt à tout pour défendre ses gosses.Ponctuée par des extraits d’une poésie, cetteœuvre brosse un portrait sans concessiond’une situation sociale dramatique, mais illu-minée par l’extraordinaire énergie joyeuse deson héros. L’humour (et la poésie) viennentégalement alléger cette vision sombre, mais ôcombien réaliste, de la pauvreté de certainsde nos compatriotes. À archiver. �� Cette œuvre poignante est un magni-fique hommage aux enseignants qui croientencore aux beautés de leur métier et l’exer-cent comme un sacerdoce. Le héros est unhomme dans toute l’acception du terme, à lafois fort et généreux, et toujours tourné versles autres.

Comédie dramatique française (1999) de Bertrand Tavernier, avecPhilippe Torreton (Daniel), Maria Pitaresi (Valeria), Nadia Kaci(Samia), Véronique Ataly (Madame Liénard), Emmanuelle Bercot(Madame Tiévaux), Françoise Bette, Christine Citti, Didier Bezace(1h57). Diffusion le jeudi 26 octobre, sur France 3, à 22h25.

TÉLÉVISION

l’homme qui murmurait à l’oreille des chevauxGrace, une adolescente de 14 ans, est en état dechoc. Pilgrim, son superbe pur-sang, vient d’avoirun très grave accident qui a coûté la vie à lameilleure amie de Grace. Blessé, Pilgrim doit êtreabattu, mais Annie, la mère de la fillette, ne peuts’y résoudre, craignant d’augmenter encore ledésarroi de sa fille. Elle se met donc en quête dequelqu’un susceptible de soigner Pilgrim. C’estainsi qu’elle fait la connaissance de Tom Booker.

��� Des images sublimes d’une nature luxuriante servent une belle histoire de résurrec-tion. Robert Redford a su allier une grande rigueur dans la mise en scène et une vraie ten-dresse pour ses personnages. Servi par une distribution sensationnelle (c’était l’un des pre-miers rôles de Scarlett Johansson), il a réalisé un bel hommage à la nature et à la nécessitéde la préserver.�� Fidèle à ses idéaux, Robert Redford raconte une histoire de communion entre l’hommeet l’animal. Surtout, il met en scène une histoire d’amour pudique, dans laquelle le devoiraura le dernier mot. Comédie dramatique américaine (1998) de Robert Redford, avec Robert Redford (Tom Booker), Kristin Scott Thomas (Annie MacLean), Sam Neill(Robert MacLean), Dianne Wiest (Diane Booker), Scarlett Johansson (Grace MacLean) (2h37). Diffusion le lundi 23 octobre, sur M6, à 20h50.

L’affaire du Rainbow Warrior,

mais vue du côté

des faux époux Turenge.

Opération Rainbow Warriorpar Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Une passionnante etfidèle reconstitutiond’une affaire d’État(

FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006 35

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TELEVISION

36 FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006

TF120.50 Les 100 plus grands….Divertissement présenté parChristophe Dechavanne etSandrine Quétier.23.10 New York, unité spéciale.Série avec Christopher Meloni 3.France 220.50 Tenue de soirée.Divertissement présenté parMichel Drucker, en direct deMarseille, avec Renaud, GuyBedos, Michel Leeb, FlorentPagny, Yannick Noah, JohnnyClegg, Patrick Fiori, etc.23.15 On n’est pas couché.Magazine présenté par LaurentRuquier, avec la collaborationde Michel Polac, Éric Zémour,Florence Foresti, Jean-LucLemoine et Frédéric Martin.France 320.50 SOS 18 : «Chienne de vie»,«Insalubre» GA. Téléfilm avecArnaud Bedouet, Patrick Raynal2. �� Très moyen.23.10 Personnel et confidentiel«Châteaux en héritage». 00.25 La case de l’oncle Doc«Sur la piste d’Alto». Arte

20.40 L’aventure humaine«Mission secrète pour SaMajesté : L’affaire des bibles enlu-minées» J. ��� Aussi spectacu-laire que bien fait.21.35 360° le reportage Géo«Tambours du Burundi».Musica

22.35 Georges Aperghis«Tempête sous un crâne». 23.30 Metropolis.00.20 La lucarne «Une journéeordinaire de la Pologne commu-niste». Documentaire.M6La trilogie du samedi

20.50 Charmed. Série avec HollyMarie Combs, Alyssa Milano.22.35 Dead zone. Série avecAnthony Michael Hall.Canal +20.50 Il était une fois dansl’oued GA. Comédie (2005) deDjamel Bensalah, avec JulienCourbery, Sid Ahmed Agoumi(1h33). �� Drôle et tendre.KTO20.50 VIP «Le général MarcelValentin». Rencontre avec le gou-verneur militaire de Paris.21.45 Mahler «Symphonie n°2Résurrection», avec l’OrchestrePhilharmonique de Rotterdam.

TF120.50 Les experts : «Le seul res-capé», «Entre la vie et la mort»,«En eaux troubles». Série avecGeorge Eads, William Petersen 3.23.30 Total recall Ø. Science-fic-tion (1990) de Paul Verhoeven,avec A. Schwarzenegger (1h53)3. ���� Bien filmé, maisconfus, érotique et très violent.France 2

20.50 FBI, portés disparus :«Amnésie», «Le sang versé». Sérieavec Anthony LaPaglia, MarianneJean-Baptiste 3.22.30 Urgences : «L’heure deschoix», «Corps et âme». Série avecLaura Innes.00.05 New York 911. Série.France 3

20.50 La reine Sylvie GA. Téléfilmavec Line Renaud, Nicolas Silberg,Geneviève Fontanel. �� Une his-toire très originale et prenante.23.10 France Europe Express. 00.55 Les vainqueurs GA. Film deguerre en NB et VO (1963) de CarlForeman, avec Vincent Edwards(2h45). �� Une œuvre de classe.ArteLes aventuriers de la science

20.40 Voyage au centre de laTerre J. Aventures (1959) deHenry Levin, avec James Mason,Pat Boone (2h09). ���Magnifique.22.50 La science au cœur descimes glacées «L’expéditionMuztagh Ata 2005» J. ���Fascinant.00.10 Le piège de glace«L’odyssée arctique duTegetthoff». Documentaire.M620.50 Zone interdite «Au cœur dela Légion : Des soldats d’excep-tion». Magazine.23.00 Secrets d’actualité «Legang des barbares». Magazine 2.Canal +21.00 Football «Marseille/Lyon».KTO20.50 La foi prise au mot«Banlieues», avec Anne Giudicelli,experte en matière de terrorisme.22.10 Sous la dalle, le soleil.

TF120.50 Opération RainbowWarrior GA. Téléfilm avecAlexandra Vandernoot, YannSundberg, Pascal Elso, AladinReibel, Jacques Zabor, G. Jackos.(Voir notre analyse page 35)22.35 Confessions intimes.Magazine présenté par IsabelleBrès.00.40 Vol de nuit. Magazine pré-

senté par Patrick Poivred’Arvor, avec Bénédicte Martin,Éric-Emmanuel Schmitt,Vincent Ravalec, AlainMabanckou, Chloé Radiguet,Yann Queffélec.France 2

20.50 Chirac (1/2) «Le jeune loup(1932-1981)» GA. Documentairede Patrick Rotman (1h43). (Voirnotre analyse ci-contre)22.50 Complément d’enquête«Gaz : La facture va-t-elleflamber ?». Magazine.01.00 Musiques au cœur«Concert : Le World PhilharmoniaOrchestra». Magazine.France 320.55 Questions pour unchampion «Spéciale : Le cham-pion des juniors». Divertissementde Julien Lepers, avec Nadya.22.55 Ce soir ou jamais.Magazine présenté en direct parFrédéric Taddéi. (et à 23h25)00.35 NYDP blue. Série.Arte20.40 Head-on A/Ø. Drame (2003)de Fatih Akin, avec Birol Ünel (2h).���� Bien fait, mais atroce.22.35 Grand format «Un cadeaudu ciel : Le baptême de l’air».M620.50 L’homme qui murmurait àl’oreille des chevaux J. Comédiedramatique (1998) de et avecRobert Redford, et avec KristinScott Thomas, Sam Neill (2h37)2. (Voir notre analyse page 35)23.50 Ignition. Policier (2003) deYves Simoneau, avec Bill Pullman,Colm Feore, Lena Olin (1h30) 2.Canal +20.50 Les parrains GA. Comédie(2005) de Frédéric Forestier, avecGérard Lanvin, Jacques Villeret(1h37). �� Très amusant.KTO20.50 Passeurs de paix. Le dia-logues interreligieux à Garges-lès-Gonesse.22.10 Édition spéciale «Les ban-lieues, un an après».

TF120.50 Pirates des Caraïbes «Lamalédiction du Black Pearl» GA.Aventures (2003) de GoreVerbinski, avec Johnny Depp, KeiraKnightley (2h20). ���� Unsplendide film de pirates, maisc’est un peu violent.23.20 Appels d’urgence«Chevaliers du ciel : Les pilotes del’extrême». Magazine.France 220.50 Chirac (2/2) «Le vieux lion(1981-2006)» GA. Documentairede Patrick Rotman (1h46). (Voirnotre analyse ci-contre)22.40 Débat.23.50 Jour de fête. Magazineavec Monica Bellucci, GuillaumeCanet, François Berléand, Antoinede Caunes, C. Rampling, IsabelleNanty, Jean Rochefort, etc.02.05 Conte d’automne GA.Comédie dramatique (1998) de E.Rohmer, avec Béatrice Romand(1h47). �� Un très joli film.France 320.50 The closer : «Vivre libre»,«Erreur d’identification» GA. Sérieavec Kyra Sedgwick 2. �� Deuxépisodes très bien menés.22.30 Ce soir ou jamais.Magazine. (et à 23h25)00.35 NYDP blue. Série.ArteMortes ou vives :

Le trafic de femmes

20.40 La malédiction de naîtrefille J. ��� Un documentaireterrible et poignant.21.40 Vies d’esclaves.22.30 Débat.22.45 Ne te retourne pas A.Téléfilm en VO avec Fabian Busch(1h34). �� Moyen et illustré descènes sensuelles.00.35 Nuit et brouillard GA.Documentaire en NB (1955) deAlain Resnais (0h32). ����Remarquable, mais très dur.M620.50 Panique à l’hôtel/Paniquechez le coiffeur. Divertissement.21.50 Super Nanny. Magazine.22.50 T’empêche tout le mondede dormir. Magazine.Canal +20.50 J’ai mal au travail.Documentaire (1h21).KTO20.50 Le docteur reçoit sansrendez-vous. Un médecin enSeine-Saint-Denis.22.10 La foi prise au mot«Banlieues».

Samedi 2Samedi 21 octobre1 octobre DimancDimanche 22 octobrehe 22 octobre LLundi 23 octobreundi 23 octobre Mardi 24 octobreMardi 24 octobre

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Émissions religieuses :Émissions religieuses :08h30 Émissions religieuses : «Voix boud-dhistes», «Islam», «Source de vie», «Présenceprotestante» - 10h30 Le jour du Seigneur«Envoyés ensemble en prison» - 11h00

Messe, en direct de la grotte de Lourdes(65). Prédicateur : Mgr Emmanuel Lafont.

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Page 37: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE …FRANCE FRANCE FRANCE Catholique Catholique 82ème année - Hebdomadaire n 3043 - 20 octobre 2006Un hebdo engagé pour l’Amour et la

TELEVISION

FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006 37

sur France 2Lundi 23 et mardi 24 octobre, à 20h50Chirac GADepuis son entrée en politique,Jacques Chirac n’a cessé d’occuperle devant de la scène.���� Il fallait un regard d’histo-rien pour réaliser ce portrait passion-nant, mais sans concession, de l’ani-mal politique qu’est l’actuel occupantde l’Élysée. Patrick Rotman a réussi àrendre fascinant le parcours de cethomme politique, qui n’a jamais quit-té les feux de la rampe et que l’onconnaît si mal. Même si l’on n’est pasd’accord avec telle ou telle affirma-tion, on ne peut qu’admirer l’excellenttravail de documentariste et d’histo-rien de Patrick Rotman.

TF120.50 Les enfants, j’adore ! GA.Téléfilm avec Claire Borotra, YvonBack, Marie-France Pisier, PatrickGuerineau, Laurent Ournac. ��Une comédie ratée.22.35 Preuve à l’appui «Le profa-nateur». Série avec J. Hennessy 3.France 220.55 Football «Coupe de laLigue : Lyon/PSG».23.00 L’arène de France.Magazine présenté par StéphaneBern.France 320.50 Vie privée, vie publique«SOS enlèvement d’enfant».Magazine présenté par MireilleDumas, avec Pascal Clément,ministre de la Justice, BrigitteAngibaud, et une interview excep-tionnelle de Valéry Giscardd’Estaing.22.50 Ce soir ou jamais.Magazine présenté en direct parFrédéric Taddéi. (et à 23h25)00.35 NYDP blue. Série avecMark-Paul Gosslaar.Arte20.40 Mercredis de l’histoire«1956, la crise de Suez» GA. �Un documentaire très orienté etfort peu historique.21.40 Arte reportagge.22.30 Le dessous des cartes«Sida (3) : Les enfants au cœur del’épidémie». Magazine présentépar Jean-Christophe Victor.22.45 L’important, c’est d’aimerØ. Drame (1975) de AndrzejZulawski, avec Romy Schneider,Jacques Dutronc, Klaus Kinski(1h50) 4. �� Fatigant, hysté-rique et très contestable.M620.50 Chaos sur la planète :«Super-tornade», «La grande inon-dation», «La menace solaire», «Cequi nous attend vraiment».Magazine.Canal +

20.50 La maison de Nina J.Drame (2005) de Richard Dembo,avec Agnès Jaoui, Sarah Adler,Katia Lewkowic, Arié Elmaleh(1h47). ��� Une histoire poi-gnante sur une période peuconnue de l’après-guerre.KTO20.50 La cité des parents. Sixmois après les émeutes des ban-lieues, KTO fait le point.22.15 VIP «Le général MarcelValentin».

TF120.50 Star Academy.Divertissement présenté par NikosAliagas.23.20 Sans aucun doute.Magazine de Julien Courbet.France 2

20.55 Boulevard du Palais «Lejugement de Salomon» GA. Téléfilmavec Anne Richard, Jean-FrançoisBalmer (1h34) 2. �� Une his-toire prenante, mais affreuse.22.40 La Crim’ «Room sévice» GA.Téléfilm avec Jean-FrançoisGarreaud, Didier Cauchy (0h52).� Pas mal fait, mais sans plus.23.40 Esprits libres. Magazineprésenté par Guillaume Durand.France 320.55 Thalassa «Une saison dansles îles : En direct de Saint-Malopour le départ de la Route duRhum». Magazine. �23.25 La vie comme un roman«Cayenne express : “Comparutionsimmédiates au tribunal“, “La fiè-vre monte au tribunal“». Arte20.40 Souvenir douloureux GA.Téléfilm avec Marie Bäumer(1h25). ��� Original et bienfait, mais sinistre.22.10 David LaChapelle «Du popart à la provocation». Hollywood et le Pentagone

23.05 Opération Hollywood J.�� Très intéressant.00.35 Memphis Belle J.Documentaire de William Wyler.��� Un magnifique documen-taire en couleurs sur la guerre.01.15 La nouvelle Babylone.Drame muet et en NB (1929) deG. Koznitsev et Leonid Trauberg,avec Elena Kouzmina (1h33).M620.50 NICS, enquêtesspéciales : «Prisonniers», «Le des-sous des cartes». Série avecMichael Weatherly.22.30 Numb3rs. Série.23.20 Sex & the City. Série 2.Canal +Opération adrénaline

20.50 Le transporteur 2 GA.Aventures (2005) de LouisLeterrier et Corey Yuen, avecJason Statham (1h24) 2. ���Sympathique, mais simpliste.KTO20.50 KTO magazine «Banlieues,des jeunes bâtisseurs». 22.10 Joue-là comme la vie.L’équipe féminine de football de lacité des Bosquet, à Montfermeil.

TF120.50 Julie Lescaut «Le droit detuer» GA. Téléfilm avec VéroniqueGenest, Julien Cigana, NadègeBeausson-Diagne, Paul Allio,Hervé Caullery, DominiqueFouassier, Jacques Spiesser, Jean-Claude Adelin. ��� Pas mal,mais la fin est décevante. 22.35 La méthode Cauet.Divertissement présenté parCauet.France 2

20.55 Envoyé spécial : «Lemonde selon Gad», «Si loin de l’Éden». Magazine présenté parGuilaine Chenu et François Joly.23.00 Infrarouge : «Ils ont ditcoupable...», «Quand tombent lesmurs de l’asile». Documentaires.France 320.50 Ça commence aujourd’huiGA. Comédie dramatique (1999)de Bertrand Tavernier, avecPhilippe Torreton, Maria Pitarresi!,Nathalie Bécue (1h57). (Voir notreanalyse page 35)22.55 Ce soir ou jamais.Magazine présenté en direct parFrédéric Taddéi. (et à 23h25)00.35 NYDP blue. Série avecMark-Paul Gosslaar.01.20 Espace francophone«Portrait de la chanteuse Zoé».Arte20.40 Une histoire simple A.Comédie dramatique (1977) deClaude Sautet, avec RomySchneider, Claude Brasseur(1h52). ���� Un film trèsémouvant et bien interprété, maisqui banalise l’avortement.22.35 La vie en face «Adod’ailleurs».00.40 David Gilmour «Live atRobert Wyatt’s Meltdown».M620.50 Prison break : «Poker men-teur», «La clé». Série avecWentworth Miller, DominicPurcell, Robin Tunney, AmauryNolasco, Peter Stomare 2.22.35 Blind justice. Série avecRon Eldard 2.Canal +20.50 Desperate housewives (15et 16/24) GA. Série avec TeriHatcher 2. �� Très bien fait,mais assez dur.KTO20.50 Les ravaudeuses. Portraitsde femmes dans les banlieues.22.15 Mahler «Symphonie n°2Résurrection».

Mercredi 25Mercredi 25 octobreoctobre Jeudi 26 Jeudi 26 octobreoctobre VVendredi 27endredi 27 octobreoctobre

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T : Tout publicJ : AdolescentsGA: Grands adolescentsA : AdultesØ : Œuvre (ou scène) nocive� : Elément positif� : Elément négatif

Repères

RADIOSRCFSamedi 21 octobre13h30 Contre courant, "Le Pano-mètre, un outil pour apprendre lavaleur du pain et du goût"14h30 Emission spéciale, à l’occa-sion du 60e anniversaire du Se-cours catholique, en direct de Vitré.16h30 Chrétiens dans le monde"Spécial Semaine MissionnaireMondiale", témoignages de mis-sionnaires et éclairage de Mgr Oli-vier de Berranger (Pdt Com. épisco-pale pour la mission).19h30 Il était une foi "Dieu etl'homme : Histoire d'une al-liance", avec le Père Eric Jacqui-net (prêtre du diocèse de Lyon)Lundi 23 octobre17h Contre-courant "24 heuresdans un camp MEJ" (à l'occasiondes Assises du Mouvement Eucha-ristique des Jeunes à Liège, du 28 au31 octobre.Mercredi 25 octobre16h Perspectives "Assise, 20 ansaprès. Où en est le dialogue inter-religieux ?", avec Michel Kubler(Rédacteur en chef au journal La Croix)Vendredi 27 octobre9h Grand angle "Les 20 ans du ras-semblement intereligieux d'Assise"France CultureDimanche 22 octobre10h Messe, en direct de la Cha-pelle des missions étrangères, 128rue du Bac, 75007 Paris. Prédica-teur : Père Gilles Reithinger (desmissions étrangères à Paris).Lundi 23 octobre11h00 Les chemins de la connais-sance "Le monde de GeorgesBrassens" [(1/5) tous les jours à11h], par Jacques Munier, à l'occa-sion du 25e anniversaire de sa mortle 29 octobre.

M.B.

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Page 38: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE …FRANCE FRANCE FRANCE Catholique Catholique 82ème année - Hebdomadaire n 3043 - 20 octobre 2006Un hebdo engagé pour l’Amour et la

ParisParis✔ "Toussaint : apprivoiser lamort...", une conférence-échangeavec Damien Le Guay (auteur de"Qu'avons-nous perdu en perdant lamort ?", Ed. du Cerf) et Maïté Camy(de l'aumônerie du crematorium duPère-Lachaise), le 24 octobre(20h30), salle Albert-le-Grand,228 rue du faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris. Rens. aucouvent de l'Annonciation (do-minicains) ✆ 01.44.95.13.10, site :www.dominicains.info/annonciation✔ Les 18 et 19 novembre, auralieu, le 50e anniversaire de Résur-rection. A l'institut Bossuet, 6 rueGuynemer, 75006 Paris, le 18 :(9h) conférence de Luc Perrin "50ans de la revue Résurrection aumilieu de 50 ans de la vie del'Eglise), (11h30) Messe d'actionde grâces présidée par le cardinalPhilippe Barbarin, à la ChapelleSt-Joseph des Carmes, 70 av. deVaugirard, 75006 Paris, (14h) col-loque sur les "Enjeux d'une pen-sée chrétienne", à l'institut Bos-suet, avec le père Jean-Robert Ar-mogathe, Jean-Luc Marion, RémiBrague... et le 19 (8h) Offices desmatines et des laudes, crypte duSacré-Cœur de Montmartre, prèsde la tombe de Mgr Charles,(9h30) à Saint-Ferdinand desTernes, 27 rue d'Armaillé, 75017Paris, reprise des conclusions ducolloque en présence de MgrAndré Vingt-Trois, (11h) Messe,(14h) table ronde, dans la cryptede Saint-Ferdinand des Ternes,

animée par Samuel Pruvot "De laSorbonne à Sarcelles : quelles per-spectives pour l'évangélisation ?",avec Anne-Marie Mennesson,Jean Duchesne et le père MichelGitton, (17h) Vêpres animées parla Communauté Aïn Karem. Rens.à Résurrection, 28 rue de laConvention, 75015 Paris, ✆ 01.60.58.46.50. Participation à cesjournées 10 €. Site : www.mouvement-resurrection.orgAisneAisne✔ La communauté de la SainteTrinité propose une session deguérison intérieure intitulée "Lavérité vous rendra libre" ou com-ment se libérer des esclavagesspirituels (ésoterisme, spiritisme,astrologie, sectes...), du 9 (10h)au 12 novembre (17h), animéepar le Père Remels (s.j. Charler-oi). Inscriptions auprès de FrèreEphrem Yon, Prieuré Saint Pierreet Saint Paul, 02210 La Croix sur Ourcq, ✆ [email protected]✔ Les Petites Sœurs Francis-caines, 1, rue du Couvent, 67440Thal-Marmoutier, ✆ 03.88.03.12.03, fax 03.88.03.12.08, orga-nisent une journée compassion -à la vie dans l'Esprit - expressioncharismatique, sur le thème "Al'école de Marie", le 29 octobre(9h-18h30), animée par le pèreJean-François Bizot, o.p.Bas-RhinBas-Rhin✔ Du 27 au 29 octobre, une ses-sion de formation éthique, pour

les professionnels de la santé"Comment faire pour bien faire"est organisé par la Communautédu Puits de Jacob, 12, rue desDentelles, 67000 Strasbourg,✆ 03.88.22.11.14. Site : www.puitsdejacob.comFinistèreFinistère✔ Tugdual Derville (délégué géné-ral de l’Alliance pour les Droits de laVie), donnera une conférence surle thème "Le respect de la vie auprogramme - comment mettre lerespect de la vie au cœur de lasociété ?" le 8 novembre (20h30)à Quimper à la Grande Ferme duChâteau de Lanniron - Cheminde Ker Ba Bic - Direction Bé-nodet. Sortie Prat Maria Lanniron(suivre les panneaux : campingde Lanniron). Rens. auprès deChantal Hugues, de l’Alliancepour les Droits de la Vie deQuimper, ✆ 06.81.96.42.38.Parking sur place. Entrée libre.GirondeGironde✔ Une retraite sur le thème "Labeauté, chemin vers Dieu" seraanimée par Sœur Andrée Gas-pard (Sœur de la Sainte Famille deBordeaux), du 28 octobre au 3 no-vembre, à "La Solitude", 29 routede la Solitude, 33650 Martillac,✆ 05.56.72.71.10, fax 05.56.72.66.49.OiseOise✔ Une retraite spéciale jeunes(18-35 ans) est organisée du 27octobre au 1er novembre "L'Evan-gile, espérance pour le monde",avec Jean Vanier, à La Ferme de

Trosly, BP 21, 23 rue d'Orléans,60350 Trosly-Breuil, ✆ 03.44.85.34.70, www.lafermedetrosly.com✔ Le centre spirituel de Loisy, 2route de Mortefontaine, 60950Ermenonville, ✆ 03.44.54.91.32,propose une session "Pour vivreun célibat qui ait du sens", pourcélibataires chrétiens, hommesou femmes, animée par ClaireLesegretain (journaliste, auteur dulivre "Etre ou ne pas être célibataire"Ed. St Paul), du 3 (19h) au 5 no-vembre (17h). Part. au frais 80 à100 €.TTarn-et-Garonnearn-et-Garonne✔ Le centre spirituel FrançoisPalau, N-D de Livron, 82160 Cay-lus, ✆ 05.63.67.05.94 prévoit unehalte spirituelle le 6 novembre"Ecoute Israël, le Seigneur", par lepère Ange-Marie (carme).YYvelinesvelines✔ "Parler de la Vie aux enfantsblessés, rencontre des enfantsdes rues de Manille". Lors d'unbref passage en France, l'abbéMatthieu Dauchez (aumônier de lafondation "Un pont pour les enfants" àManille [Association Anak, 8 rue desréservoirs, 78000 Versailles, www.associationanak.org) vous invite àune soirée-conférence, le 8 no-vembre (20h45) dans la cryptede l'église Sainte Jeanne d'Arc,17 rue Albert Joly, 78000 Ver-sailles. Entrée libre.

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(*) France métropolitaine et DOM uniquement - (**) Pour les personnes n’ayant jamais été abonnées. (***) Dans la limite des stocks disponibles. (****) Lepréciser dans un courrier séparé. (*****) France métropolitaine uniquement. CNIL N° 678405 - Loi informatique & liberté du 6/01/78 : vous disposez d’undroit d’accès et de rectification aux informations vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez être amenés à recevoir des propositions d’autresentreprises. Si vous ne le souhaitez pas, il suffit de nous écrire ou de nous téléphoner et il en sera tenu compte immédiatement.

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Page 39: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE …FRANCE FRANCE FRANCE Catholique Catholique 82ème année - Hebdomadaire n 3043 - 20 octobre 2006Un hebdo engagé pour l’Amour et la

BelgiqueBelgique✔ Une retraite icône "Chemind’Avent" sera animée par AstrideHild-Delande, à La Shekinah,chez les Sœurs Annonciades,Avenue des mille mètres, 9, 1150-Bruxelles, du 4 (matin) au 9 dé-cembre (soir). En peignant l’icônedu Christ Pantocrator ou pour lesinitiés, l’icône de l’Annonciation.Chemin de Lumière… L’Aventm’apprend à vivre éveillé ! A êtreattiré par la clarté, à prendre cons-cience que ma vie est faite pour sedéployer en pleine lumière.Pendant cette marche vers Noël,préparons au Seigneur le cheminet laissons le Christ naître au plusprofond de nous-mêmes. Rens.✆ 00.32 (0) 27.31.47.36.as t r id .de lande@pandora .behttp://users.pandora.be/astridSuisseSuisse✔ A la Maison Saint DominiqueCH-1783 Pensier, ✆ 41.026.684.26.58, fax 41.026.684.25.26,[email protected] uneretraite est prévue du 14 (18h) au19 novembre (15h) "Evangéli-sation des blessures de la vie".Enfants en vacances :Enfants en vacances :✔ Le Musée des plans-reliefs,Service d’action pédagogique etculturelle, Hôtel national desInvalides, 75700 Paris cedex 07,✆ 01.45.51.92.45 propose diffé-rentes activités (qui débutent à14h) pendant les vacances de laToussaint : les 28 octobre et 2novembre, des ateliers de ma-quettes "citadelle" (pour les 9 à14 ans). A quoi servent les cita-delles ? Où se trouvent-elles ? Les26, 30 octobre et 4 novembre"fortification médiévale" (pour les7-9 ans) créneau, muraille, mâ-chicoulis… Les 27 et 31 octobre"parcours ludiques" Les plans-reliefs d’énigme en énigme (àpartir de 9 ans) ; les 29 octobre et3 novembre "jeu d’enquête" «Surles traces de mystérieux person-nages du temps du Roi-Soleil» (àpartir de 9 ans). Tarif : 7 € parenfant. Réserv. obligatoire ✆01.45.51.92.45. www. musee-desplansreliefs.culture.frGuides et Scouts d'EuropeGuides et Scouts d'Europe✔ Les Aînées des Guides et Scoutsd'Europe, en route pour Le Puy-en-Velay, du 26 au 29 octobre, àl'occasion de leur rassemblementannuel de Toussaint, sur le thème"Sentinelles de l'Invisible", aurontdes moments de ressourcementspirituel, des ateliers, des témoi-gnages... La veillée d'adoration dusamedi soir et la messe de clôtureseront présidées en la cathédraledu Puy par Mgr Brincard. Les Aî-nés des Guides et Scouts d'Eu-rope, seront également présentspour leur 31e pèlerinage national,

avec la participation de MgrBoccardo et Mgr Patenotre.Site : www.scouts-europe.org/por-tail/vezelay/PèlerinagePèlerinage✔ Le pèlerinage à Lourdes du dio-cèse de Nanterre a lieu du 25 au28 octobre. Les liturgies (messes,procession mariale, chemin decroix, temps de réconciliation,écoles de prière) et des temps dio-césains (rencontres avec l’évêque)seront l’occasion de répondre à lademande du Seigneur "Tenez voslampes allumées". Durant ce pè-lerinage présidé par Mgr Dau-court, 1200 pèlerins sont conviésà "prier pour les vocations sacer-dotales et religieuses". Des activi-tés sont prévues pour les jeunes,les collégiens et les enfants à par-tir de 7 ans. ✆ 01.41.38.12.48.VVoyageoyage✔ "L'Egypte autrement avec LeMonde Copte", du 24 février au 7mars 2007. Voyage culturel chré-tien à la rencontre de l'Eglisecopte-orthodoxe, les chrétiens duNil. Le Caire, monastères desPères du désert à Ouadi Natrounet à la Mer Rouge, Alexandrie,Moyenne Egypte, lointaine oasisde Kharga, sanctuaires de pèleri-nage, itinéraire de la Fuite enEgypte, nombreuses rencontresœcuméniques et principaux sitespharaoniques. Voyage au départde Paris conduit par Marie-Ga-brielle Leblanc (journaliste à FamilleChrétienne) et le Prof. A. Sadek(égyptologue et coptologue, diacrecopte-orthodoxe). 1400 €. ✆01.48.07.05.84,[email protected]élégation Catholique Délégation Catholique pour la Coopérationpour la Coopération✔ La Délégation Catholique pourla Coopération, 11 rue Guyton deMorveau, 75013 Paris, propose :les 28 et 29 octobre, la sessionDCC-SCD pour les volontaires deretour. Une centaine de volon-taires retrouvent les équipes afinde faire un bilan d’une ou deuxannées de coopération. Elle per-met de proposer aux volontairesun "espace de parole et d’écoute,car raconter sa coopération, c’estdéjà la mettre en forme" ; le 30octobre, une Journée d’Aide à laRecherche d’Emploi ; du 17 au 19novembre, à Marly-le-Roi, l’unedes session de recrutement de laDCC. (proposition aux candidatsde prendre deux jours pour expli-citer leur projet et découvrir levolontariat, les contextes, les typesde mission...) http://dcc.cef.fr

Pour passer un communiqué, contactez :[email protected]

fax : 01.46.30.04.64www.france-catholique.fr

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FRANCECatholique N°3043 20 OCTOBRE 2006 39

FRANCE CATHOLIQUE - hebdomadaireN° Commission Paritaire de la Presse : 1006 I 85771 en cours de révision

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60, rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-RobinsonTéléphone : 08.75.69.14.92 - 01.46.30.79.06 - 01.46.30.37.38 - Fax : 01.46.30.04.64

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PETITES ANNONCES

Tarif : la ligne de 35 lettres : 6 €. Domiciliation : 9 €. Communiqué dans lebloc-notes, forfait : 20 €

➥ Compositions florales pour fêtes et cérémonies"Le Pois de Senteur", fleuriste, 67, rue Jean-Longuet,92290 Chatenay-Malabry, tél. 01.43.50.53.96, commande par téléphone, paiement par carte bleue

➥ Aide à la conciliation et à l'arbitrage en affaires defamille : partage, indivision, héritage, donation...Région Poitou-Charentes, tél. 06.63.36.43.20, cour-riel : [email protected]

➥ Un harmonium est à céder provenant de la manu-facture de pianos et d'orgues Gilbert, rue deVaugirard, à Paris. Il mesure 1,20 m de long, 70 cmde large et 1,03 m de haut. S'adresser à Sœur HélèneWicker, communauté de la Divine Providence, 2 ruede la Chapelle, 19120 Beaulieu/Dordogne, tél. 05.55.91.05.73.

➥ Chambres d'Hôtes de Charme, B & B, Jacuzzi, boxeset prairies pour chevaux, au Manoir de Magneville,chez Murielle et Philippe Bazillou, 50310 Fresville,tél/fax 02.33.01.02.24, port. 06.83.82.10.10, courriel :[email protected] (italien parlé).

➥ Le Père Daniel-Ange recherche en don, une voi-ture utilitaire diesel excellent état - 2 ou 5 placespour transport de courses ou de matériel de l’écoleJeunesse Lumière (type Kangoo-Partner ou Expert-Berlingo). Contact : Jeunesse Lumière, École Ca-tholique Internationale de Prière et d’Évangélisation,Pratlong, 81330 Vabre, tél. 05.63.50.41.57 ou [email protected]

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