L’édition historique en Suisse à l’ère numérique. Pour une approche globale

L'édition en histoire à l'ère du numérique

15 novembre 20131

Prolégomènes

• Problématique de l’édition numérique essentielle pour les historiens car intimement liée à leurs méthodes et à leurs pratiques de recherche, aujourd’hui et à plus long terme

• Considérer l’édition numérique comme un objet historique

• Aborder le champ éditorial numérique suisse en tant que «laboratoire» riche en expériences novatrices

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Démarche: pour une approche globale

1) Intégrer le propos dans les transformations amenées par le numérique dans le champ des sciences historiques

2) Replacer la problématique de l’édition historique dans le contexte plus général des mutations liées à l’édition numérique

3) Incarner ces niveaux d’analyse par quelques case studies issues du champ éditorial et scientifique suisse

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I. Digital History

• Il y a 50 ans maintenant que les historiens travaillent et s’interrogent sur les potentialités de l’outil informatique:

- Carl August Lückerath, «Prolegomena zur elektronischen Datenverarbeitung im Bereich der Geschichtswissenschaft», Historische Zeitschrift, 207, 1968, 265-296

- Edward Shorter, The Historian and the Computer. A Practical Guide, Englewood Cliffs, New Jersey, 1971

- Emmanuel Le Roy Ladurie, Le territoire de l’historien, Paris: Gallimard, 1973.

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1978, Programme Clio (Manfred Thaller), Max

Planck Institut

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HNSOURCE en 1993, Univ. Illinois

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Wikipedia, 2001 et le Web 2.0

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Dès 2007: Liseuses, smartphones et Ipad (2010)

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II. Impacts de l’édition numérique

2.1 Les mutations dans la chaîne du livre

2.2 Nouveaux modèles de diffusion mais aussi de validation du savoir

2.3 Les paradoxes du numérique: des potentialités infinies, une demande anémique

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2.1 Les mutations dans la chaîne du livre

• Processus de désintermédiation: auto-édition pour l’auteur ou autodiffusion pour l’éditeur (Oxford University Press: 2’200 titres), remise en question de la librairie traditionnelle, voire de l’imprimeur

• Nouveaux acteurs: librairies en ligne, agrégateurs (netLibrary, Humanities E-Book, CAIRN, Numérique Premium, Openedition), entrepôts numériques…

• Sans oublier, les trois «monstres» – Amazon, Apple et Google – qui dominent la commercialisation des livres numériques: Amazon, 48 milliards $ de CA, Apple 108 mia, Google 38 mia (chiffres de 2011)

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2.2 Nouveaux modèles de diffusion mais aussi de validation du savoir

• Potentialités nouvelles de publication: plus vite, plus aisément, moins cher, public plus large

• Fonction de la publication s’infléchit: il ne s’agit plus seulement de diffuser une recherche achevée mais de contribuer à un work in progress + prend son sens par sa capacité à s’inscrire dans une communauté de chercheurs (nouvelle validation du savoir!!)

• Introduit des temporalités différenciées de la publication: le court terme (numérique) vs. le long terme (ou la revanche du papier)

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2.3 Les paradoxes du livre électronique: des potentialités infinies,

une demande anémique• Développement du numérique très différencié

suivant les espaces nationaux- Le numérique représente 21% des ventes aux EU en termes d’exemplaires, 11% du CA; 12% des ventes au Royaume-Uni (2012), 3% en France (2012).

• Demande freinée par le prix, par la «jungle» des formats, par les systèmes de protection

• Du côté des scientifiques, persistance de la valeur symbolique de la publication papier

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2.3. Des éditeurs attentistes

• Méfiance générée par les précédents de l’industrie du disque et de la presse

• Le numérique demande des investissements importants, des compétences nouvelles (développeur, architecte de systèmes d’informations, intégrateur web…)

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2.3 Potentialités du numérique sous-exploitées

• Majorité des publications numériques sont encore homothétiques dans les contenus comme dans la forme

• Dans le domaine historique, peu d’ouvrages-phares au niveau numérique

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Ouvrages du catalogue numérique de la BNF

Un Gallo d’essai?

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«L’histoire est-elle soluble dans les moocs» (Lyonel Kaufmann)

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III. L’édition numérique historique en Suisse

• Multiplication des sites et des bases de données (avec beaucoup de pierres tombales digitales…)

• Plusieurs projets phares: projets éditions de sources (e-codices, DODIS), expérience précurseur du eDHS

• Développement des blogs (certes très rares dans le monde académique), présence sur Facebook et autres sites type Linkedin ou ResearchGate

• Projet de certains éditeurs de vendre des pdf

Mais permanence du support papier pour ce qui concerne le livre et le manuel ou la formule «bundle»

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Cî-git le CD

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Prokektleitung: Bruno Meier, Dominik Sauerländer, Hans Rudolf Stauffacher, Andreas Steigmeier

Conception: Hans Ulrich Jost, Monique Pavillon, Jean-Damien Humair

Nouveaux acteurs: la librairie en ligne

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E-helveticat et retro-seals

• La BN lance en 2001 un projet d’archivage numérique concernant les Helvetica (thèses, publications commerciales, publications officielles de la Confédération, sites web).

• Retro-seals (e-lib.ch): rétronumérisation de périodiques suisses

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Du côté des pratiques scientifiques

• Directive sur le libre-accès (Open Access) aux publications scientifiques issues des projets encouragés par le FNS (4 juillet 2007):

- «Le règlement relatif aux octrois de subsides du FNS astreint en principe les bénéficiaires de subsides à déposer en libre-accès les résultats des recherches que le FNS a subsidiées (art. 1)»

- «L’observation des principes du OA s’ajoute à la publication par une maison d’édition, sauf en cas de publication directe dans une revue en libre accès» (art. 3)

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Le laboratoire helvétique…

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Le laboratoire helvétique…

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Conclusions (provisoires)

• Vers une cohabitation (durable ?) des supports: papier vs. numérique mais aussi dans l’édition scientifique livres-synthèses (papier) vs. interactivité et rapidité des publications numériques

• Nécessité de maintenir des partenariats forts entre scientifiques et éditeurs mais aussi de contribuer à réinventer la chaîne du livre sur la base d’un nouveau modèle commercial

• Modes de soutien et de subventions adaptés et renouvelés

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