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Le Magazine de Automne 2015

LE GRAND ENTRETIEN : ARNAUD DE PUYFONTAINE

30 AVENTURES ENTREPRENEURIALES REMARQUABLES

LEPITA, leader de la cyberscurit

Paroles dAnciens : Anne-Sophie Pic

4 IONISMag #30 - Automne 2015

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SOMMAIRE

DIRECTEUR DE LA RDACTION Marc Drillech [email protected]

RDACTION Mathias Bocabeille [email protected]

Antoine Laurent [email protected]

Arnaud [email protected]

CONCEPTION GRAPHIQUE Aurore de Cagny [email protected]

CORRECTION Monique Perrot-Lanaud

IONIS EDUCATION GROUP2, rue des Quatre Fils - 75003 ParisTl. : 01 44 54 13 06 - Fax : 01 42 71 15 21www.ionis-group.com- [email protected]

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P.4 LE GRAND ENTRETIEN Arnaud de Puyfontaine

P.11 DOSSIER 30 aventures entrepreneuriales remarquables

P.26 ENTRETIEN Marc Sellam

P.32 REMISE DES TITRES

P.46 HACKATHON IONISx

P.48 E-ARTSUP : LES GRANDS PROJETS

P.52 LA CYBERSCURIT LEPITA

P.55 LANCEMENT DE IONIS UP

P.56 DFI H 2015

P.58 ILS ENSEIGNENT, ILS PUBLIENT

P.64 CEST QUOI LIDE

P.66 PORTRAIT DASSOCIATION Le Club Afriseg

P.68 PAROLES DANCIENS Anne-Sophie Pic, Cyprien Verseux

P.71 TRIBUNE LIBRE Cdric Prunier

P.72 ENTREPRENEURS

P.74 AU CURS DES COLES

P.86 NOMINATIONS

P.90 AGENDA

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IONISMag #30 - Automne 2015 3

Il y a plus de huit ans paraissait le premier numro du IONIS Mag . Vingt-neuf numros plus tard, il a bien grandi et a pris de lpaisseur. Cette volution nest pas le fruit du hasard. Elle reflte le dveloppe-ment du Groupe IONIS. Lui aussi, a connu dimportantes volutions. commencer par la cration de nouvelles coles et la constitution de nouveaux campus. Pour Marc Sellam, prsident-directeur gnral du Groupe, ces espaces au cur de la ville constituent le meilleur choix pour ltudiant, celui qui offre les meilleures conditions de vie et dtudes (p. 26). Dans ces lieux se ctoient des coles dunivers dif-frents mais combien complmentaires et le nombre de projets entrepreneuriaux dcoulant de cette transversalit sont plus nombreux chaque anne .

Car lentrepreneuriat a toujours fait partie de nos valeurs et nous met-tons tout en uvre pour transmettre cet tat desprit nos tudiants, y compris dans leurs cursus. loccasion de ce 30e numro, nous avons voulu vous faire dcouvrir 30 aventures entrepreneuriales remar-

quables (p. 11). Quil fut compliqu de faire un choix parmi le grand nombre dentreprises cres par nos diplms et tant mieux ! Cette richesse traduit le dynamisme de ceux qui font notre fiert et pour qui nous mettons tout en uvre pour quils russissent.

La russite ne se dcrte pas, elle se gagne, quitte devoir tout remettre en cause. Cest ce quexplique Arnaud de Puyfontaine, prsident du directoire de Vivendi, qui, parlant des mdias, insiste sur la ncessit de

rinventer un cosystme qui a compltement explos (p. 4). Le numrique a tout balay. Il a galement boulevers lenseignement et le rapport lapprentissage. Avec IONISx, la structure qui pilote lensei-gnement numrique du Groupe, nous rflchissons quoi ressemblera le cours du futur (p. 46). Toute rvolution doit tre accompagne et non pas subie. LEPITA la bien compris, en se positionnant trs tt comme un acteur incontournable de la cyberscurit. Celle-ci est devenue un enjeu essentiel pour les entreprises qui ne peuvent plus en faire lconomie (p. 52). Enfin, autre invite de marque de ce numro, Anne-Sophie Pic, diplme de lISG, seule femme chef triplement toile de France (p. 68).

Rien nest plus triste que limmobilisme.En trente numros, nous avons chang. Et vous aussi, pour le meilleur.

Marc Drillech, directeur gnral de IONIS Education Group

#30


Le Grand EntretienArnauddePuyfontaine

Ne pas avoir peur du changement. lheure o lensemble du secteur des mdias et de lentertainment est boulevers par les nouvelles manires de sinformer et de se divertir, cest ce que prconise Arnaud de Puyfontaine, prsident du directoire de Vivendi. Il analyse avec ralisme cette priode incertaine mais combien passionnante et plaide pour une rinvention durable du journalisme et des mdias comme de leur cration et de leur distribution.

Ceuxquiprnentlestatuquoserontlesfossoyeursdelindustriedesmdias


Le Grand Entretien

Dans la consommation et la faon dont volue ce secteur, la valeur des marques mdias sera plus dcisive que jamais

Comment qualifieriez-vous, du point de vue de lhistoire des mdias, la priode que nous vivons ?Cest une rvolution copernicienne. Nous sommes dans une phase de rinvention totale du secteur mdia, pour des raisons qui sont lies principalement limpact de la technologie sur la manire dont les consommateurs grent leur relation avec les mdias. Au niveau du consommateur, il y a labscisse et lordonne, savoir le temps et largent disponibles. Dans un monde idal, la quantit dargent dispo-nible peut augmenter avec le temps, ce qui nest pas le cas du temps disponible. Nous sommes de plus en plus sollicits et la faon de consommer linformation et lentertainment a compltement explos. Nous nous retrouvons face la ncessit de rinventer un cosystme plus norm et daccompagner une volution structurelle des comportements des consommateurs. Cela ne concerne pas que la Gnration Y. On le voit aussi chez les seniors, on le voit partout. Nous assistons une totale reconfiguration de lcosystme, une rinvention de lespce mdia . Cela per-met une redfinition du march, du modle conomique et de ce que sera lenvironne-ment mdias/entertainment de demain.

Pourquoi les mdias ont-ils autant de mal se renouveler ?Il y a eu du grand nimporte quoi pendant un certain nombre dannes. Les Anglais ont une phrase qui parle delle-mme: If you pay peanuts, you get monkeys ( Si tu payes en cacahutes, tu attires les singes ). Est-ce que le contenu peut tre gratuit ? Une certaine forme, peut-tre, mais fondamentalement le contenu de qualit se paie. Il a une valeur. Le modle publicitaire sur lequel on peut financer de la qualit parce quon a une audience et que si on a une audience, on a de la pub na quun temps. Quand vous regardez des modles de distribution la YouTube, les diteurs de contenus ne gagnent pas dargent, ce sont les distributeurs qui en gagnent. Cest lArche de No : on monte sur un bateau, il y a un orage, a gronde de toute part, on veut atteindre un objectif qui permettra de reconstruire le monde. Par rapport aux caractristiques de ce nouveau monde, je suis convaincu de la valeur des

marques. Ce sont des labels et cest essen-tiel. Cest vrai en matire dinformation comme en matire dentertainment. Ny-a-t-il rien de plus frustrant que de ddier du temps un exercice de consommation dentertainment, de payer parfois et den ressortir du ? Cest trs, trs frustrant de lire un livre, de voir un film, dcouter un CD et dtre du par rapport au temps quon y a consacr, parce que le temps a une valeur de plus en plus grande aujourdhui. La sollicitation tant de plus en plus impor-tante, la gestion du temps est de plus en plus complexe. Tous ces lments rendent encore plus ncessaire le fait de pouvoir faire confiance des marques.

Si je veux tre inform, japporterai par exemple, au Figaro , au Monde ou une marque dinformation gnrale, plus de crdibilit. Je considrerai linforma-tion comme valide, digne de confiance, mme si je me sais dans un certain envi-ronnement de pense. Si je consulte Fox ou CNN, Mediapart ou Atlantico, je connais lenvironnement dans lequel je suis. Il y a une suppose crdibilit de linformation lie cette marque. Transposons ce rap-port lentertainment : si je vais voir un film de Disney, je sais quil a une crdibilit par rapport ce quest la marque Disney et ce que sont ses produits. De la mme manire, lorsque je suis face un produit Canal+, je sais que cest un certain posi-tionnement, une certaine valeur ajoute. Dans la consommation et la faon dont volue ce secteur, la valeur des marques mdias leur capacit pourvoir apporter de la crdibilit, de la valeur ajoute, de me guider par rapport au choix que je vais faire sera plus dcisive que jamais.

lheure o les chiffres daudience sont plus scruts que jamais et que les choix ditoriaux se font en consquence, comment tirer son pingle du jeu ?Dans un monde qui a t dfini dans une sorte de globalit entre les contenus et la distribution, cette dernire explose. Laccs aux consommateurs est aujourdhui com-pltement protiforme. Tout cela donne la qualit du contenu une dimension abso-lument essentielle. Le contenu est roi. Le monde dans lequel nous sommes et celui

que nous sommes en train de prparer feront de cette phrase non plus un gimmick de la premire vague de lInternet mais une ralit. Pour dtourner une formule clbre de Marc Andreessen, le contenu dvore le monde . Game of Thrones dHBO, Le Bureau des Lgendes de Canal+ ou dautres produits, cest ce que vous voulez que vous le consommiez sur votre tablette, votre cran de tlvision, votre smartphone, o que ce soit, que vous passiez par un oprateur de tlcommu-nication, par Amazon, par Dailymotion Tous ces lments sont des plateformes, des go-to-market . Cest la valeur du contenu qui est essentielle et qui sera ll-ment de diffrenciation.

Aujourdhui, en termes de contenu, les Amricains sont extrmement forts. On assiste une explosion des terrains de jeu. Deux terrains de jeu sont aujourdhui, et depuis peu, rendus possibles : lAsie et lAfrique. En Chine, tout le domaine des mdias et du contenu tait de la distribu-tion physique et il ny avait pas de business cause des piratages. Il y a dsormais des oprateurs qui se dveloppent, des plate-formes, comme Alibaba, qui ont besoin de contenu mme sils viennent de le-com-merce. Ces nouveaux terrains dexpan-sion ce nouveau monde constituent un espace quun oprateur qui a une vision mondiale des perspectives de dveloppe-ment doit intgrer. Cest nouveau et ce sera trs important. Dailleurs, lAfrique sera la Chine du 21e sicle. On pense de manire beaucoup plus globale.

Le big data est-il aujourdhui, pour Vivendi notamment, une ralit ?Cest une ralit. Le big data est lun des quatre chantiers stratgiques qui per-mettent de considrer aujourdhui, que Vivendi est une maison dont la valeur est suprieure la somme de ses parties. Ces chantiers sont : les stratgies internatio-


Canal+, cest une certaine forme de consommation. Cest une marque quon dveloppe, via notamment le Studio Canal. Il y a une vraie rflexion sur cette thma-tique. Les mdias, lentertainement et tout ce que cela reprsente font tellement partie de lcosystme, fdrent tellement dau-dience, quils permettent daller sur des territoires bien plus vastes. Cest comme un chanteur : lindustrie de la musique sest dveloppe pour vendre de la musique, mais aujourdhui le secteur a chang. Bien sr que cest un des lments du business, mais ce qui est important, cest de crer une marque part entire. Comme Pharrel Williams ou Jay-Z lont dmontr, comme Sam Smith est en train de le faire. On est dans cet univers o les marques mdia, les stars, les talents, tous ces lments changent compltement les rgles du jeu. Cest ce quon appelle lhybridation.

Comment expliquer finalement qu Elle nait pas cr Aufminin.com, quAuto Plus nait pas cr Blablacar et que Go nait pas cr Airbnb ? Est-ce quils ne se sont pas replis sur ce concept de marque mdia qui ne faisait que du mdia ?Cest li plusieurs choses. Il y a en France un environnement trs village gaulois qui ne sest pas suffisamment ouvert sur lInternational. On le voit dans tous les secteurs. Lhyper-rgulation laquelle sont soumis nos mtiers et larchasme de certaines contraintes rglementaires font en sorte quon est malheureusement en train de rater le coche sur un certain nombre de mutations. Mais il nest pas trop tard pour bien faire ! Cest un des pro-jets et des visions stratgiques du groupe Vivendi quant la dfinition de son avenir. Et puis, cette sorte de nombrilisme ou de capacit trop intgrer uniquement la pro-blmatique dun pays a fait en sorte que par rapport aux diffrents secteurs, il y a eu, en France, un manque dambition. Quand jai travaill sur les tats gnraux de la presse fin 2008, on se demandait comment faire pour crer un champion international des mdias en France. Il y avait un candidat pri-vilgi, mais lorsque jai rencontr linter-locuteur qui mavait confi cette mission, je lui avais dit quil y en avait deux autres : un

nales, les stratgies de distribution, les stratgies dinteraction des talents dans les milieux cratifs qui sont les ntres et, enfin, le domaine de la data. Notre devoir est de satisfaire les envies de divertissement de nos clients. La data, de ce point de vue, est quelque chose dminemment essentiel dans notre stratgie. Au-del des mots, il y a des ralits. Cest linitiative que nous avons prise, avec Havas et Universal au Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas, au mois de janvier 2015, sur ce que nous avons appel la Global Music Data Alliance : nous possdons des dizaines de millions dinfor-mations sur nos consommateurs et Havas a de formidables quipes en matire dalgo-rithmes pour traiter ces informations. Nous avons un gros projet dinvestissement dans des Data Management Platform (DMP) qui permettra effectivement dagrger et dap-porter de la valeur dans toutes ces donnes. Big data nest pas quun gros mot. Cest quelque chose qui va marquer lentreprise dans les annes venir de manire tout fait structurelle et stratgique.

La connaissance de qui vous tes et de ce que vous aimez, dans un environnement de consommation des biens culturels et rcratifs non ncessaires, est un aspect trs important. Lvolution des mdias et du business de lenternainment est lie lvo-lution de la classe moyenne. Aujourdhui, par rapport cette capacit de distribution trs protiforme, cette matire cens-ment infinie qui vous est propose, si vous tes dans une relation avec un oprateur qui va anticiper ce que sont vos gots et qui va pouvoir vous dmontrer que cest cela que vous allez aimer, et qui mme, en amont, va produire une forme de contenu qui rpondra vos besoins, vous tes dans ce nouveau monde. Ce nouvel univers, en train de se prparer, sera fond sur ces besoins non ncessaires que nous appe-lons, en marketing, des unarticulated

needs de sorte que la data et la capacit de pouvoir bien intgrer ces aspects vont tre essentielles dans lcosystme et le business model des oprateurs.

Lun des grands enjeux est donc dallier richesse analytique et brio cratif ?Je suis rentr dans le secteur des mdias parce quil y avait cette quation fantas-tique. a na pas chang. Il y a dans ces industries cratives la capacit de grer cette dimension humaine la fois complexe mais phnomnalement attrayante et exci-tante ainsi que le business. Avec la crati-vit sans business, il ny a pas de prennit. Sinon a sappelle de la philanthropie. Et dans les milieux cratifs, sil ny a que le business, a sappelle du nimporte quoi. Il y a beaucoup de similitudes avec le sec-teur de la mode et du design. Si on prend lexemple du Royaume-Uni, les industries cratives ont globalement un taux de crois-sance deux fois suprieur au taux de crois-sance moyen du pays et cinq fois plus de crations demplois. Pourquoi le Royaume-Uni peut-il afficher ces chiffres qui, mal-heureusement, ne sont pas de mme nature en France ? Nous avons lintention de faire de Vivendi un acteur qui va pou-voir changer cela et faire en sorte que les rgles du jeu puissent tre redfinies. Allier le cratif et le business est une dimension passionnante dans ces mtiers.

Face toutes ces rvolutions, les grandes marques sont-elles encore gres comme des marques traditionnelles ou comme des marques mdia ?Une marque comme Canal+ dpasse le cadre de la marque mdia. Il y a une vraie marque au sens gnral du terme. Cest un actif fort qui permet Canal+ davoir, par exemple, 1,7 million dabonns payants en Afrique francophone subsaharienne.

Ce nouvel univers, en train de se prparer, sera fond sur ces besoins non ncessaires que nous appelons, en marketing, des unarticulated needs

Il y a en France un environnement trs village gaulois qui ne sest pas suffisamment ouvert sur lInternational


Le Grand Entretien

numrique. Le chemin est encore trs long. Maintenant, il faut crer les conditions co-nomiques qui permettent aux entreprises de gagner de largent, de pouvoir investir dans la formation et dans la qualit. Quand on regarde les investissements de nos voi-sins europens dans la qualit ditoriale, le modle allemand, italien, espagnol et anglais notamment, il y a plein de success

il y a une vraie volont. Ayant grandi dans lenvironnement de la presse quotidienne puis de la presse magazine, quand jai quitt le secteur en France en 2009, je pensais vraiment que celle-ci serait en premire ligne de cette mutation. Ces der-nires annes, cest la presse quotidienne nationale qui a t la plus innovante dans sa manire dintgrer la nouvelle donne

qui sappelait Orange, lautre qui sappelait Vivendi. Il savre que les faits me donnent quelque peu raison, puisque cest Vivendi qui est aujourdhui un candidat crdible dans ces mtiers. Le potentiel champion franais dimension mondiale sappelle Vivendi. Maintenant, il faut beaucoup com-muniquer, rencontrer les interlocuteurs et expliquer que le repliement sur soi nest pas une solution long terme. La France a normment davantages, il faut juste avoir un peu plus confiance en soi. Il ne faut pas avoir peur du changement. Il faut avoir la capacit de se mettre en position de risque et avoir une ambition qui permette de sortir des frontires de notre beau pays. De ce point de vue, il y a des aspects struc-turants, lis lvolution de la francopho-nie, la richesse culturelle et historique de notre pays. Le plus beau V12 Ferrari, sil na pas un bon chssis ni de bons pneus, natteindra pas les performances qui ont fait la rputation de cette maison. On a tout en France pour gagner le championnat du monde.

Comment va voluer la presse crite franaise ?Je prfre ne pas imaginer que les choses restent en ltat. Si tel devait tre le cas, je serais trs pessimiste. Je pense que tous ceux qui prnent le statu quo seront les fossoyeurs de lindustrie. Maintenant, il est temps doprer un vrai wake-up call qui doit doter les entreprises de presse de stratgies, dambitions, dactionnaires, dquipes, dans un univers qui doit tre rinvent dans sa distribution, dans sa rai-son dtre, dans lvolution des mtiers des journalistes. Pour ne plus tre dans une logique de peau de chagrin mais dans un vrai redploiement. Il ny a pas de fatalit ni dinluctabilit.

Direct Matin, du groupe Bollor [qui dtient 14,5 % du capital de Vivendi], est-il un exemple dans ce domaine ?Cest une marque formidable, lune des premires marques mdia en France, qui touche des millions de Franais tous les matins et qui symbolise ce genre de dve-loppement. Il y a aussi dautres schmas, sur des marques plus anciennes. Quand on regarde aujourdhui ce qui est fait dans la rinvention du Monde ou du Figaro ,

Arnaud de Puyfontaine est prsident du Directoire de Vivendi depuis juin 2014. Il avait dabord rejoint le groupe en tant que directeur gnral des activits mdias et contenus. Diplm de lcole suprieure de commerce de Paris (ESCP Europe) et de la Harvard Business School, il a baign pendant toute sa carrire dans le monde des mdias, avec des activits de direction au Figaro , Emap France ou encore au sein du groupe amricain Hearst Corporation. Prsident du Conseil de surveillance de Groupe Canal+, prsident du Conseil de surveillance dUniversal Music France, administrateur de Schibsted Media Group, ancien prsident de ESCP Europe Alumni, Arnaud de Puyfontaine est chevalier de la Lgion dhonneur, chevalier de lOrdre National du Mrite et de lOrdre des Arts et des Lettres.


a t multiplie par cinq, notamment avec la cration dITV Studio, une maison de production. Encore une fois, lenjeu, cest le contenu. Contenu, marque et ensuite capacit de distribution multi-canal. Quest-ce que cela signifie ? Quil y a parfois des domaines dans lesquels il y a une offre trop forte et que celle qui subsistera sera celle du meilleur contenu avec la meilleure exprience utilisateur. Et avec des enjeux qui seront de plus en plus internationaux.

Ny a-t-il pas une contradiction, par exemple avec Canal+, entre le fait quelle reste une chane page bien quelle doive rpondre des performances ?Tout dpend de lvolution des modles de chanes payantes. Aujourdhui, la qua-lit, lexclusivit et les rendez-vous se paient. Je crois la prennit des chanes payantes quant la capacit de proposer un spectacle, comme on va au thtre ou au cinma. Ce qui laisse aussi un formidable potentiel la tlvision gratuite, parce que celle-ci est une autre forme de consomma-tion qui fdre un plus grand nombre, avec un modle publicitaire, o nous sommes prsents via D8, D17 et iTELE. Dailleurs, D8 a ralis au cours des derniers mois la meilleure performance de ce nouveau paysage quest la TNT. Il y a des schmas de consolidation mondiale qui font en sorte que de nouvelles conomies dcosystme se constituent autour de paiements. Et les paiements procdent de la capacit de financement.

Revenons-en aux fondamentaux. On est dans le spectacle. Pour crer du spectacle, il faut avoir des moyens, il faut financer. Dailleurs, sur les chanes thmatiques, quand on analyse la puissance de la Premier League en Angleterre, cest intressant de voir quil y a au moins sept quipes qui font le

stories qui permettent de pouvoir renouer avec la croissance avec une vraie stra-tgie de redploiement de la marque, de multiplication des sources de revenus, de qualit, de ce que lon apporte en matire dinformation, de capacit dutilisation de cette marque pour aller dans les services, de dveloppement dans le digital. Des exemples de la vision stratgique de ces entreprises qui donnent de lenvie, de len-thousiasme, qui permettent de sortir des plans sociaux ou des dcisions malheu-reuses qui font que le secteur a la gueule de bois. Alors on dit : La France, la loi Bichet, la dmocratie, la spcificit franaise Foutaises ! Ces arguments sont mis en avant par les grands dfenseurs du statu quo. Il faut arrter de dire que la France est idale de ce point de vue. La France, dans son inertie et son incapacit se position-ner par rapport aux enjeux de mutation de ce secteur, a cr la situation actuelle. Cest un carcan d ceux qui ont t trop

longtemps les acteurs du secteur et ceux qui nont pas eu le courage de la rforme. Jai eu la chance de pouvoir faire lacqui-sition pour Hearst Corporation des activi-ts internationales du groupe Lagardre Active, de pouvoir ainsi avoir des exemples de march entre la Chine, la Russie, le Japon, les pays europens que je citais, ou les tats-Unis. Tout cela dmontre quun vrai projet de rinvention, bien que difficile, est possible. Presse franaise, lve-toi !

Et dans le secteur de la tlvision ?Nous sommes dans lre de la d-lina-risation de la consommation du contenu audiovisuel. Ce qui est trs important, cest de faire en sorte que les distributeurs actuels, les tlvisions, se positionnent en amont sur la chane de valeur en tant dans le domaine de la production. Aujourdhui, en France, le fameux dbat sur le rapport entre les producteurs et les diffuseurs est dun archasme total par rapport dautres pays europens. Quand on regarde une entreprise comme ITV (groupe audiovisuel britannique contrlant onze des quinze chanes rgionales) qui en 2009 tait au milieu de nulle part, eh bien aprs sa reprise par Adam Crozier, ancien patron de la poste britannique, la valeur de son action

Encore une fois, lenjeu, cest le contenu. Contenu, marque et ensuite capacit de distribution multi-canal

Le journaliste doit intervenir sur les mdias sociaux, avoir la capacit de prsenter une mission en streaming, faire de laudio

Presse franaise, lve-toi !


Le Grand Entretien

Quavez-vous envie de dire aux tudiants, futurs actifs ?Jamais de contraintes, que du plaisir ! Dveloppez votre capacit dadaptation. Rien nest vraiment prvisible. Il faut avoir cette adaptabilit qui est extrmement impor-tante. Elle passe par des expriences, des engagements, et une volont de ne pas faire de concession avec cette dimension de plai-sir. Il y a une formidable opportunit de pou-voir aller dcouvrir le monde : il faut le faire, il faut en avoir envie et se nourrir de la culture des autres. Chacun dentre nous est respon-sable de lvolution de lenvironnement dans lequel nous sommes. Lengagement per-sonnel, lengagement thique et la capacit davoir son mot dire sont compltement essentiels. Je ne crois pas linluctabilit. Je crois quon a un formidable pays qui est juste un peu inquiet parce quil doit se rfor-mer. Il faut un vrai projet, avec un vrai lea-dership, une vraie vision et une vraie envie. Les fondamentaux sont l, il faut juste quil y ait un bon patron avec des bonnes quipes et un projet qui donne envie. La France en 2025 ? Ce sont les tudiants du Groupe IONIS et les autres, tous ceux qui porteront la res-ponsabilit dtre des acteurs de ce que sera cette France dans dix ans. Cest nous de crer lenvironnement qui facilitera lmer-gence des ingrdients qui constitueront la France dans une dcennie.

intgrer sa capacit dinteraction avec son audience de manire beaucoup plus vaste et tendue quauparavant. Il doit intervenir sur les mdias sociaux, avoir la capacit de prsenter une mission en streaming, faire de laudio En France, on a connu larrive des journalistes repor-ters dimages. Maintenant, les journa-listes sont des acteurs de linformation qui vont devenir de plus en plus importants en termes de lgitimit et en fonction de la faon dont ils ancreront cette sorte din-tuitu person qui dfinira leur expertise, leur crdibilit, leur capacit informer et, le cas chant, influencer. Le journa-liste de demain a davantage de possibili-ts pour peser que celui dhier. Il y a une redfinition des mtiers. Il y a une rupture parce queffectivement, les modalits de travail sont diffrentes. Dans des secteurs comme la presse crite qui ont travers de nombreuses annes de rtrcisse-ment, de frustration, certains ont parfois une rticence par rapport ces change-ments. Il faut avoir la capacit de crer des environnements qui donnent une vraie vision, une vraie volont avec les moyens des ambitions et qui permettent de lancer un phnomne de boule de neige au sens positif du terme, plutt que de rgression. Oui la lgitimit du journaliste, mais du journaliste 3.0 !

spectacle. Il y a une grande diffrence entre le foot anglais, o il y a du vrai spectacle, et le foot franais. Les chanes payantes profitent de cet cosystme. Cest comme la F1 : sa valorisation est de dix milliards deuros alors que laudience mondiale est passe de 600 millions 450 millions de spectateurs lors de la saison 2014, cause du modle payant. Ce modle profite lconomie de la F1 en pleine mutation , qui a normment de sponsors, et donne des moyens de produc-tion phnomnaux des diffuseurs comme Canal+ ou Sky. Du coup, lexprience utilisa-teur fait la diffrence ; les clients bnficient dexpriences quils nont pas ailleurs.

Comment arrive-t-on aujourdhui tre crateur lInternational, en alliant la fois la rationalit conomique et tous les besoins de crativit ?Lagenda de Canal+ aujourdhui est celui dune redfinition de ce qui fera les succs de la marque sur le march franais dans les annes venir par rapport des rgles qui changent. Il tait important, et il est important, de pouvoir se reposer les bonnes questions et de redfinir les fondamentaux qui permettront la chane de russir. Et paralllement, de pouvoir stimuler, dans les diffrents domaines qui sont les ntres, la croissance lInternational qui concerne aujourdhui le continent africain, le Vit-Nam et la Pologne. Et de ce point de vue, la marque est extrmement importante. La marque Canal est trs connue, avec un trs bon niveau de notorit sur lequel nous devons plus miser.

Le mtier de journaliste est-il condamn ou est-ce qu linverse tout le monde va devenir journaliste ?Tout le monde est capable de faire de linformation. Mais le mtier de journa-liste est la condition sine qua non de la redfinition du secteur en un domaine formidable potentiel. Un journaliste doit

Chacun dentre nous est responsable de lvolution de lenvironnement dans lequel nous sommes


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30AVENTURESENTREPRENEURIALES

REMARQUABLES


Poisson est une poissonnerie en ligne cre en 2014 par Caroline Hennequin avec deux de ses cou-sins. Issus dune famille de poissonniers, pcheurs et mareyeurs originaire de lle dYeu, ils ont dcid de se lancer ensemble dans laventure entrepreneuriale pour faire perdurer les traditions. Dfendre la pche durable Poisson est un concept qui peut paratre surprenant mais qui rpond totalement aux nouvelles habitudes de consommation des Franais , explique Caroline Hennequin. Concrtement, Poisson est un site e-commerce qui propose aux particuliers des produits de la mer frais, locaux et de saison, en direct des ports franais. Merlu, thon, colin, espadon ou homard vivant : en quelques clics, linternaute compose sur mesure son panier de la mer et choisit le mode de prpara-tion des produits slectionns (poisson en filet, entier, vid...). Avant de valider sa commande, deux possibi-lits soffrent lui : venir retirer ses produits en drive (point de retrait situ Nantes) ou se les faire expdier par voie postale dans des conditionnements adapts garantissant leur fracheur (transport en moins de 24 h partout en France mtropolitaine). Valoriser les produits locaux, dfendre la pche durable et donner accs tous les Franais des bons produits de la mer sont les principaux objectifs de ce projet. La poissonnerie 2.0Caroline Hennequin et ses deux cousins envoient donc poissons et fruits de mer dans toute la France, en colis conditionn. La socit expdie mme des homards vivants ! Tout cela a un cot, bien sr, mais parfois moindre par rapport au prix du poisson dans les grandes villes. Poisson est donc ladaptation dun savoir-faire familial lre digitale, pour redynamiser la filire. Avec lexplosion du e-commerce et notamment du drive, lide tait toute trouve , conclut la jeune entrepreneure.

Caroline HennequinISEG Group - Campus de Nantes promo 2011

Rgaler

Simplifi er et pimenter la vie des gourmands de France et dailleurs. Le ventre, cest le deuxime cerveau.

POISSON

Big Fernand, chane de restauration rapide de burgers haut de gamme cre dbut 2012 par Steve Burggraf et deux associs, ne cesse de prendre de lam-pleur. La socit compte quinze points de vente en France et ltranger et a ralis sept millions deuros de chiffre daffaires en 2014. Le hamburger dans une assiette sur quatre Arrtez de bouffer des burgers, mangez des hamburgs ! Telle est la devise de Big Fernand. Au dpart, un constat : malgr son poids important dans le secteur de la restauration rapide, le hamburger souffre dune relative mauvaise image. Pourtant, les ventes de hamburgers ont t multiplies par 13 en, 13 ans. En France, en 2014, 1,07 milliard de burgers ont t consomms, soit une hausse de 10 % en volume par rapport 2013. Aujourdhui, le burger reprsente prs dun repas sur quatre dans lHexagone. Une progression lie lessor dun nouveau concept : le fast food gastro-nomique, cette tendance qui rconcilie les plus rticents avec le fameux sandwich. Plus fort que Gordon RamsayEn ouvrant le premier Big Fernand, les trois associs veulent donc casser la mauvaise rputation du burger et rvolutionner la restauration rapide. Le concept : un fast food haut de gamme qui propose des burgers gourmands

BIG FERNAND Steve BurggrafISG promo 1996


Dossier : 30 aventures entrepreneuriales

Romain Melloul est lun des trois cofonda-teurs dInnovOrder, une solution innovante de prise de commandes pour restaurant. Sa socit a t rcemment slectionne par le magazine Challenges dans son classe-ment des 100 start-ups o investir en 2015. Un retour sur investissement positifds les premiers mois InnovOrder dmocratise les outils de prise de commandes des grandes chanes de la restauration rapide tous, en offrant une solution multicanale pour optimiser la ges-tion des flux et augmenter le panier moyen , explique-t-il. La premire partie de loffre de la socit cre en 2014 est une borne de commandes sur tablette qui permet au client de commander et de payer sans passer par un serveur. Rsultat : une aug-mentation du panier moyen allant jusqu 20 %, une fluidification des flux mais aussi plus de commandes traites aux heures de

pointe. Lautre produit dInnovOrder, com-plmentaire du premier, est une solution de commande en ligne adapte aux besoins spcifiques de la restauration rapide : en quelques clics, le restaurateur peut gn-rer son module de commande et linsrer sur son propre site Internet. Le tout sans de lourds investissements. Nous garantissons au restaurateur un retour sur investissement positif ds les premiers mois ! , assurent les fondateurs. InnovOrder a fait partie de la 4e saison de lacclrateur StartUp42 by EPITA, ce qui leur a beaucoup apport sur la partie technique, en mettant leur disposition de nombreux experts en dveloppement infor-matique et des entrepreneurs expriments. Aujourdhui, la start-up est accompagne

par lincubateur HEC ainsi que par le Petit Poucet. Dbut 2015, elle a remport le prix du Concours national de cration dentre-prise Total EDHEC Entreprendre. Un an et demi dexistence, neuf salaris Dsormais, nous sommes en fin de phase de test. Nous travaillons de manire trs proche avec nos clients, en tant serveurs dans leurs tablissements par exemple, de manire faire voluer notre solution et apporter encore plus de valeur , prcise Romain Melloul. La socit compte actuelle-ment neuf personnes. Elle organise une leve de fonds pour entamer un dmarchage com-mercial grande chelle.

la franaise, labors avec des produits du terroir dans une ambiance conviviale. Le concept sduit partout en France mais aussi ltranger : en fvrier 2015, Big Fernand ouvrait ainsi ses portes Hong-Kong. Une premire implantation hors des frontires franaises avant louverture, quelques mois plus tard, dune enseigne londonienne. La cration de ce restaurant en Asie fait figure dexploit : la rumeur dit lentreprise franaise la emport contre Gordon Ramsay, clbre chef cuisinier cossais galement prsentateur de plu-sieurs missions tlvises, qui convoitait lui aussi lemplacement pour y servir, des burgers. La majorit de ses restau-rants sont sous franchise : pour rejoindre Big Fernand, un apport personnel de 150 000 est ncessaire.

Steve BurggrafISG promo 1996

INNOVORDER Romain MelloulESME Sudria promo 2013

Cre en 2013 par Cdric Auriol, Micronutris produit aujourdhui une tonne dinsectes comestibles par mois dans des locaux de 650 mtres carrs Saint-Orens-de-Gameville, prs de Toulouse. Vers de farine et grillons pour remplacer les lardons Micronutris a dvelopp la premire unit de production dinsectes destins lalimentation humaine oprationnelle en Europe , dclare Cdric Auriol. Le pari tait fou, mais il peut se fliciter de lavoir tent : il emploie aujourdhui dix per-sonnes. Nous produisons des insectes comestibles franais de haute qualit, le grillon domestique et le tnbrion, afin de dvelopper et commercialiser des produits innovants base dinsectes. La produc-tion se fonde sur une conviction forte : celle dintgrer sant, nutrition, plaisir et envi-ronnement au cur de linnovation. La jeune entreprise fait trs attention tout ce

quelle fait, avec un objectif zro dchet : les djections des insectes sont utilises par les particuliers pour faire du compost, les pluchures des aliments sont manges par les vers de farine et les grillons et les botes dufs qui accueillent les grillons vont elles aussi au compost. Des insectes made in FranceAutre particularit de Micronutris : utili-ser des circuits courts pour produire des insectes franco-franais. Les grillons et tnbrions proposs dans les diverses recettes de la socit naissent et sont le-vs en Haute-Garonne, plutt quimports, et leur alimentation provient au maximum de producteurs de la rgion. Le tout natu-rellement bio, ajoute Cdric. En tant quentrepreneur, je souhaitais me lancer dans une activit de production novatrice avec des perspectives de dveloppement mais ayant aussi du sens au niveau social, socital et environnemental.

Cdric AuriolISEG Group - Campus de Toulouse promo 2007

MICRONUTRIS


Alexandre Malsch, Jeremy Nicolas et Jonathan Surpin lancent melty en 2008, suite dun projet de fin dtude dvelopp Epitech. Aujourdhui, ils sont la tte dune vritable galaxie : 14 sites en France, prs de 30 dans le monde dans dix langues diffrentes, 26 mil-lions de visites en moyenne chaque mois et un chiffre daffaires annuel qui approche les sept millions deuros. Aujourdhui, les jeunes veulent la fois du gnraliste et du spcialis, une forme

moderne avec un contenu qui les intresse, et aussi lire do ils veulent et partager avec qui ils veulent , explique Alexandre Malsch. Un constat quil faisait dj en 2005 et qui la alors pouss dvelopper un algo-rithme permettant danalyser les usages des 18-30 ans sur le Web. Et den dtecter des tendances. Cest cette technologie qui deviendra, trois ans plus tard, la colonne vertbrale de melty. Les nouvelles technologies, les jeux vido, les mmes et autres phnomnes Internet parlent

davantage aux jeunes quaux adultes, car ils vivent dj dans le monde numrique de linformation et nont pas eu le temps de shabituer aux mcanismes de linnovation technologique. Un ado sur trois passe chaque jour chez meltyEn sept ans, melty est devenu le groupe mdia en ligne leader chez les jeunes. Aujourdhui, un jeune Franais sur trois consulte chaque jour lun des sites de lem-

MELTY Alexandre Malsch, Jrmy Nicolas, Jonathan SurpinEpitech promo 2009

La premire di t ion du journal EcoRseau est parue en janvier 2013, loccasion du salon des Entrepreneurs de Paris. Initialement tir 30 000 exem-plaires et test dans sa premire anne sous une priodicit bimestrielle, le jour-nal est depuis son premier anniversaire devenu mensuel et a augment son tirage pour le porter plus de 35 000 exemplaires fin 2014. Une progression noter, lheure o une grande majorit de supports voient plutt diminuer la leur. Le print bnficie dune certaine aura Initialement, lide tait de proposer un nouveau media print avec la volont dtre tourn vers lavenir et rsolument opti-miste, l o les autres mdias donnent le sentiment de traiter en priorit des sujets ngatifs , explique Jean-Baptiste Leprince, certain que le numrique, ce jour en tout cas, ne remplace pas dfinitive-

ECORSEAUJean-Baptiste LeprinceISEG Group - Campus de Paris promo 2004

ment le papier. Le journal a donc t lanc contre-courant, dans une priode morose, avec la vocation de dcrypter les grands sujets dactualit conomique, numrique et sociale au service de lentrepreneuriat, de linnovation et de lenvironnement. Le fondateur dEcoRseau sappuie sur trois mots cls pour caractriser sa marque : Comprendre, Entreprendre et Innover . Jean-Baptiste Leprince profitera du pro-chain anniversaire du journal, qui ftera ses 3 ans en janvier 2016, pour annoncer cer-taines volutions. Au vu des retours que nous avons chaque jour, le potentiel du jour-nal semble indniable. Cest pourquoi nous nous efforons rgulirement dapporter de la nouveaut. Renforcement de lquipe ditoriale, nouvelles rubriques, volution de notre maquette sont autant de points que nous travaillons sans cesse. Un nouveau site est en cours dlaboration et de nouveaux services sont ltude .

LHandispensable est un magazine cultu-rel trimestriel qui traite du handicap. Cofond par Benjamin Lochner, le mdia se veut nor-mal , dans le sens non-pjoratif du terme. Nous ne voulions absolument pas reproduire ce qui existait dj. Nous avons donc cr un vrai magazine culturel dans lequel nous par-lons de mode, de sport, de gastronomie, de littrature Tout en abordant le sujet du han-dicap. Et non linverse. Cest un magazine qui se veut ouvert tous. L pour rester Le premier numro date de 2014. On prend grand plaisir le raliser. Le maga-zine est l pour rester. Aujourdhui, LHandispensable compte environ 3 000 abonns et est imprim 8 000 exemplaires. Il est sous le parapluie de Grrr... Art ditions, une maison indpendante qui appartient au directeur de la publication. Je suis en train de travailler sur le site Internet. Je fais le dvelop-pement commercial, je suis responsable des rseaux sociaux, jcris des articles, je fais du dveloppement Jai la main dans peu prs toutes les facettes du magazine , se rjouit Benjamin Lochner.

LHANDISPENSABLEBenjamin LochnerISEG Group - Campus de Paris promo 2009

Informer et divertir. clairer le quotidien, conter des histoires et prparer demain. Les meilleures discussions naissent dune curiosit stimule.



Raconter

Yves-Marie Boulvert est co-fondateur dOb-jetconnecte.net et dObjetconnecte.com, des sites Web clairvoyants qui traitent de lactua-lit de ce nouveau monde quest lInternet des objets. Plusieurs dizaines de milliers de visi-teurs, curieux et professionnels, sy rendent chaque mois. Cest lors dune semaine immersive Objets connects organise en dbut de 2e anne SUPInternet quil se dcouvre une passion pour ces innovations. Il fonde ainsi Objetconnect.net en 2013 avec Renaud Acas, qui en est aujourdhui le rdac-teur en chef. Objetconnecte.net enregistre 100 000 visiteurs uniques par mois. Cela ne suffit pas aux deux associs qui dcident de lancer Objetconnecte.com en sappuyant sur le succs de son grand frre.

OBJETCONNECTE.NET/.COMYves-Marie BoulvertSUPInternet promo 2015

Ne pas rater la transition connectePourquoi deux sites ? Il manquait un site principalement destin aux acteurs du sec-teur, un vritable carrefour daudiences ddi aux professionnels , explique Yves-Marie Boulvert. Et l o Objetconnecte.net vise plutt le grand public, en parlant de toutes les nouveauts et en faisant des tests de produits ou des comparatifs, Objetconnecte.com ambitionne daider les entreprises ne pas rater la transition connecte, comme certaines ont pu rater la transition Internet il y a quelques annes. Il faut bien avoir en tte que le march des objets connects est norme. Rien quen France, il reprsentait 150 millions de chiffre daffaires et atteindra les 500 millions en 2016.

Alexandre Malsch, Jrmy Nicolas, Jonathan SurpinEpitech promo 2009

pire melty. Alexandre Malsch et ses deux camarades de classe emploient une grosse centaine de personnes et quasiment autant de free-lances. Moyenne dge : 27 ans.

Lancien vice-prsident du Conseil national du numrique et membre des 100 person-nalits qui font le Web en France ne sin-quite pas pour lavenir : La forme melty pourrait tre adapte une autre gnra-tion par adaptation du contenu ou voluer avec la cible actuelle.

Pascal Chevalier, entrepreneur, est aujourdhui la tte de Reworld Media, un groupe de presse franais quil a fond en 2012. Par une politique de rachats et de fusions mene depuis quelques annes, Pascal Chevalier compte aujourdhui au sein de son groupe une quinzaine de mdias jouant sur la complmentarit entre la presse en ligne et le print. Lobjectif du groupe : crer un renouveau mdia. Une quinzaine de titres rachets Reworld Media est donc un groupe mdia qui rsulte dun build-up de titres rachets depuis 2012 : Marie France, Be, AutoMoto, Maison & Travaux, Tl Magazine, etc. ce jour, le groupe est compos de 15 marques dclines sur lensemble des leviers de diffusion, en France et lInternational. Au total, le groupe de Pascal Chevalier gre peu prs 55 millions de points de contact par mois, rpartis entre les visiteurs uniques des sites, les tlchargements des appli-cations mobiles du groupe, les lecteurs des magazines ou les personnes exposes aux produits vendus dans les caisses des super-marchs de France.

REWORLD MEDIAPascal ChevalierEPITA promo 1992


FaciliterFond en 2006 par Thierry Andrieux, Humanessence est un cabinet dintrim, de recrutement et de management de transition spcialis dans les mtiers de la finance-comptabilit, de la banque-finance de march, de lassurance, de limmobilier, du secrtariat-assistanat et du juridique-fiscal. La socit compte aujourdhui plus de 25 collaborateurs. Quand jai cr Humanessence, jtais tendu par le fait que je navais pas de res-sources financires javais d dmission-ner de mon prcdent poste pour lancer mon entreprise, explique Thierry Andrieux. Quand vous avez la peur au ventre et que vous voulez russir, vous navez pas le choix : il faut russir. Cette faim et cette envie ne mont jamais quitt. Un objectif : tre visibleIl recrute trs rapidement et dcide de ne pas se payer, dans un premier temps. Petit petit, la socit se construit en cherchant toujours tre la plus visible, linverse de ce qui se fait traditionnellement dans les cabinets de recrutement. Il y a neuf ans, les cabinets de recrutement taient considrs comme des tablissements trs confidentiels. Les choses se faisaient en sous-main. Jai appris en finance que pour tre reconnu, il fallait tre visible. Il participe la BFM Acadmie (concours de crateurs dentreprise) en 2008 et se posi-tionne sur les rseaux sociaux. Le cabinet Humanessence, prsent dans sept villes de France, gnre 1,7 million deuros de chiffre daffaires la premire anne, 3 millions la deuxime et 4,5 millions la troisime anne. La suite est confidentielle. Pour assurer la transition digitale de son entreprise, Thierry Andrieux a galement lanc en 2013 KeeWork, une plateforme de recrutement en ligne via candidatures anonymes o seules la formation et lexprience priment, qui compte six salaris aujourdhui.

HUMANESSENCEThierry AndrieuxICS Bgu promo 1996

En 2011, Robin Dauzon confonde Bankin, start-up daide la gestion dargent, avec Joan Burkovic. Aujourdhui, plus dun million de personnes en Europe utilisent lapplication Bankin et Bankin PRO, sa version premium. Quand ai-je dpens autant ?! Robin Dauzon et Joan Burkovic ont donc cr une application de gestion des finances personnelles et professionnelles. Disponible sur toutes les plateformes, Bankin permet de reprendre le contrle de son argent et de consulter tous ses comptes de toutes ses banques en un clic, en regroupant toutes les donnes sur une seule et mme plateforme. Lapplication est gratuite ; le business model de lentreprise repose sur un abonnement premium qui offre des fonctionnalits sup-plmentaires, tels lexport des donnes vers Excel, un historique illimit, le support et lac-tualisation prioritaire des donnes Dix collaborateursLe succs de Bankin repose aussi sur les options proposes par lapplication, qui ne se contente pas de permettre la seule consul-tation de comptes bancaires. Bankin aide ses utilisateurs voir o part leur argent part en classant automatiquement les dpenses et en faisant des analyses graphiques. Synthses quotidiennes et hebdomadaires, gestion des notes de frais, volution de lpargne : lancien de lEPITA et son associ ont pens tout, do la russite de Bankin qui comprend aujourdhui dix collaborateurs pour grer son million dutilisateurs.

BANKINRobin DauzonEPITA promo 2009

Victor & Charles est la premire plateforme B2B qui permet aux acteurs touristiques trangers haut de gamme de disposer dun accs simple et rapide des expriences uniques en France pour leurs clients tran-gers aiss, en qute dauthenticit. Cette ainsi quAlexandre Henneuse prsente son entreprise, cofonde avec Romain Nkounkou et Stphan Besnier (ISG promo 1991). Pour rpondre aux aspirations de cette clientle, Victor & Charles propose des expriences 100 % personnalisables, au cur des univers des grandes Maisons franaises en compa-gnie dartisans aux savoir-faire reconnus, mais aussi la dcouverte des lieux franais les plus emblmatiques, dans des conditions privilgies. En octobre 2014, la socit, qui sadresse donc aux clients des concierge-ries de luxe, a t slectionne pour intgrer lIncubateur de start-up de Neuilly-sur-Seine. Dans la foule, sduit par le potentiel de lentreprise, un investisseur est entr au capital de la socit.

VICTOR & CHARLESAlexandre Henneuse Romain NkounkISG promo 2014



Cre par Alexandre Ponsin en 2011, TextMaster est la premire plateforme de solutions professionnelles de tra-duction, rdaction et correction la demande sur Internet. Aujourdhui, la socit travaille avec 60 000 traduc-teurs et correcteurs, dans dix langues diffrentes, et accompagne plus de 5 000 clients dans leur croissance sur Internet et lInternational. TextMaster est une place de march mettant en relation des clients ayant des besoins lis au texte (rdaction, traduction ou correction) et des auteurs potentiels capables dy rpondre , relate Alexandre Ponsin. Il est parti de lquation basique

TEXTMASTER Alexandre Ponsin EPITA promo 2005entre loffre et la demande : Lide de la plateforme est ne la fin de 2010. Quelques mois plus tard, nous lancions un premier site de recrutement afin de constituer un premier microsystme dau-teurs dans les huit langues sur lesquelles nous travaillons. En novembre 2011, nous ouvrions le service aux clients. Aprs Paris et New York, direction Hong-KongAprs une premire leve de fonds en 2012, la start-up a dcroch un nouvel apport dun million deuros en 2014. Une leve de fonds assez simple car effectue avec les investisseurs historiques de TextMaster. Leurs objectifs ? Continuer sexporter

lInternational : Aujourdhui, TextMaster possde un bureau principal Paris et un autre New York. Dans ce souci dexpan-sion, nous avons envie douvrir un bureau en Asie, probablement Hong-Kong, et ces apports nous permettront de le faire et dembaucher sur place . Hong-Kong, cest une porte vers lAsie. Et vers la Chine, sur-tout, ce march gigantesque conqurir pour le mtier de traducteur. Pour tout ce qui est matriel lectrique ou lectronique, les usines ont souvent la charge de fournir galement les manuels dutilisation. Ces manuels, on a tendance sen moquer ici car ils sont en gnral mal traduits. Cest donc une norme opportunit pour sim-planter au sein des usines .

Lionel Moutouh et Maxime Sabourin ont fond 1001pneus.fr, le spcialiste de la vente de pneus online prix discount , sept ans aprs stre rencontrs sur les bancs de lcole. Depuis sa cration en 2009, la socit dgomme : avec 800 000 pneus vendus, 8 millions de visites enregistres sur le site et une prsence dans cinq pays dEurope. Son chiffre daffaires est aujourdhui estim 42 millions deuros. Pourtant, lide ntait pas vidente au dpart. Lionel Moutouh et Maxime Sabourin ne dcident pas de sassocier directement la sortie dEpitech. Alors que le premier part dans lducation nationale, le second intgre British Telecom. Finalement, Lionel Moutouh ouvre dabord un magasin de pices dta-ches avant dinaugurer un centre de pneus, Lyon. Il y rencontre sa femme, grossiste, et ils imaginent ensemble un site e-commerce de vente de pneus. Nous sommes alors en

1001PNEUS.FRLionel Moutouh et Maxime SabourinEpitech promo 2002

2006 et dans la tte du couple, 1001pneus.fr est dj n. Il faudra attendre larrive de Maxime Sabourin dans le projet en 2009 pour que les statuts de lentreprise soient dposs et que laventure dbute vraiment.

Priorit lexprience utilisateurLa force de la petite entreprise ? Une par-faite connaissance du monde informatique qui leur permet dtre efficace sur le Web face leurs gros concurrents. Lide est donc de se mettre la place du consom-mateur et de simplifier le processus client. Ce dernier choisit le modle quil sou-haite sur le site et ltat des stocks gr en direct lui permet dtre livr en 48 h, voire 24 h avec le service premium. Il choisit ensuite lun des 6 000 centres de montage avec lesquels la socit collabore et va naturellement faire poser ses nouveaux pneus. En six ans, lentreprise a gagn3,5 % de part de march en France.

Aider au quotidien. Une main tendue pour rduire les contraintes.

VICTOR & CHARLES


Adapter

Laventure digiSchool est ne de la ren-contre entre Thierry Debarnot et Anthony Kuntz et du regroupement, fin 2011, des socits Kreacktive et Media Etudiant. Lobjectif pour Thierry Debarnot tait de permettre Media Etudiant, plateforme dinformation communautaire desti-nation des tudiants, de sexporter sur mobile et tablette. Ces deux frus de nou-velles technologies font preuve de clair-voyance. Ils sont conscients que larrive des smartphones et des tablettes va rvo-

DIGISCHOOL Thierry DebarnotISEG Group - Campus de Lyon promo 2007lutionner la manire dapprendre pour les gnrations futures.

Trois millions deuros levs en 2013Deux ans aprs, ils lvent trois millions deuros. Aujourdhui, digiSchool, devenu leader de lducation numrique en France, accompagne les 15-25 ans tout au long de leur scolarit sur leurs proccupations majeures : russite scolaire, recherche de formations, entre dans la vie active, vie au quotidien, mais aussi fiches de rvisions,

quiz, vidos, annales dexamens Sur digiSchool, on rvise laide de contenus raliss par des enseignants. la conqute de lEuropeLes services digiSchool sont disponibles sur lensemble des devices et sadressent trois types dutilisateurs : collgiens, lycens et tudiants post-bac. Avec plus de 6,5 millions dutilisateurs par mois et 5 mil-lions de membres, digiSchool ambitionne de dployer son modle en Europe.

Arnaud Budk iewicz , parra in de SudriCub, lincubateur de start-ups de lESME Sudria, est co-fondateur de la start-up Bistri spcialise depuis 2010 dans la communication en temps rel sur internet via la technologie WebRTC. Tout est parti dun pari un peu fou : lintui-tion quune nouvelle technologie promet-teuse allait compltement rvolutionner la manire dont nous changeons sur Internet. Le WebRTC ma pouss crer Bistri il y a cinq ans, relate Arnaud. Cest la toute premire fois quon standardise les principes du peer-to-peer, de surcrot au sein mme du navigateur, sans que luti-lisateur nait besoin du moindre plugin. Que propose donc Bistri ? Lopportunit pour un utilisateur, via cette technologie, de communiquer en temps rel (texte, audio, chat vido, partage dcran ou web-confrence, etc.) sans avoir besoin de crer un compte ni dinstaller une nou-velle application. Arnaud Budkiewicz avait vu juste : aujourdhui, cette technologie est notamment adopte par Facebook via Messenger. Depuis sa cration, Bistri a

BISTRI

Faciliter la transition vers une socit connecte. Les nouvelles technologies sont dj l, pourquoi ne pas les intgrer ds maintenant ?



Arnaud BudkiewiczESME Sudria promo 1998

lev trois millions deuros et servi plus de deux millions dutilisateurs - ce qui repr-sente plus de trois millions de minutes de communications par mois.

Reconnaissance internationaleLa start-up a t couronne Cool Vendor par Gartner, entreprise am-ricaine de conseil et de recherche dans le domaine des techniques avances. Un Cool Vendor est une entreprise offrant des technologies ou des solutions inno-vantes permettant aux utilisateurs de raliser ce quils ne pouvaient pas faire auparavant, et/ou qui ont ou auront un impact sur les entreprises. En 2013, Arnaud Budkiewicz dcide de pivoter dun produit grand public gra-tuit - un simple lien bistri.me/votre-nom permet dtre joignable en un seul clic - vers une rentabilit lie louverture de la plateforme aux dveloppeurs, afin quils puissent utiliser et intgrer facile-ment dans leur application mobile ou site Internet les fonctionnalits de communi-cation en temps rel.

Louis Bur, Alexei Chemenda et Arthur Querou sont lorigine dune solution daffichage publicitaire dynamique et interactive au sein dapplications mobiles. Son nom ? MotionLead. Lance en 2013 et incube dans la premire saison de StartUp42, lacclrateur de start-ups by EPITA, elle intgre lanne suivante lun des plus prestigieux incubateurs am-ricains, Y Combinator, qui a accueilli leur dbut les gants Dropbox, Reddit ou encore Airbnb. Elle devient au passage la premire start-up franaise intgrer la clbre couveuse de la Silicon Valley fon-de en 2005 par Paul Graham. MotionLead

MOTIONLEAD Louis Bur, Alexei Chemenda et Arthur QuerouEPITA promo 2015repense lexprience publicitaire mobile en fournissant aux agences et aux annonceurs une technologie interactive adapte aux nouveaux usages.

Des pubs penses pour lusage mobileLobjectif est de permettre aux supports mdia doptimiser leur montisation grce des formats publicitaires penss pour le second cran. Fini les apparitions sur-prises dindigestes pages de publicit en plein milieu de la navigation. Le mobile ne se rsume pas au gaming. Les marques et e-commerants ont aussi leurs opportu-nits sur ces supports mais ils ont besoin

des bons outils technologiques , prcise Arthur Querou. La technologie de brand display mobile de MotionLead adap-te aux marques permet de proposer aux annonceurs une offre innovante, premium et impactante, au lieu de supports tels que des bannires clignotantes ou des inters-titiels pnibles. Les publicits saffichent habilement sur lcran sans bloquer luti-lisation de lapplication, ce qui entrane-rait un taux de clics 50 fois suprieur sur lesdites publicits. La jeune socit vient dannoncer sa fusion avec Adikteev, une start-up spcialise dans le ciblage publi-citaire. Pour encore grandir.

En 2006, Laurent Soubrevilla cofonde Visimmo 3D, une entreprise devenue en 2011 le premier oprateur dvnements virtuels 3D interactifs en France. Tout commence en 2004, lors de lachat dun appartement. Laurent Soubrevilla se fait alors vendre son futur logement via un plan papier pas trs sexy , dans lequel il narrive pas se proje-ter. Du coup, il transforme le plan et lam-nage pour en faire un objet 3D dans lequel on peut virtuellement se balader. Cest ce moment-l que nat lide de Visimmo 3D : permettre aux promoteurs immobiliers de faire visiter leurs biens aux internautes. Organiser des vnements 3D en ligneLaurent Soubrevilla sassocie avec Marc Poisson et Yoann Fabre et lance, dbut 2006, la SAS Visimmo 3D. Aujourdhui, la jeune socit compte une vingtaine de salaris et propose des prestations sur mesure dans le domaine de limmobilier et de la 3D. Leader du march, Visimmo 3D se place en prcur-seur de la transformation digitale et propose mme, grce sa plateforme V3D Events,

VISIMMO 3DLaurent SoubrevillaEPITA promo 2000 + Executive MBA Epitech 2014

dorganiser des salons virtuels interactifs. De vritables vnements en ligne qui nont pas vocation remplacer les salons tradi-tionnels mais qui permettent de coupler une rencontre physique et une rencontre virtuelle. On a russi avoir une activit qui repose en partie sur du service et en partie sur la vente dune licence logiciel , explique Laurent Soubrevilla. Coup de chapeau de Fleur PellerinPour passer un cap et permettre le dvelop-pement de leurs concepts, les trois associs organisent et russissent une leve de fonds auprs de fonds dinvestissement et grce au crowdfunding. Nous avons essay de trouver une source innovante de finance-ment. Et des gens ont eu un coup de cur pour notre projet, ils ont vu quil y avait un march, ils ont compris. Au milieu de lan-ne 2013, la socit a mme reu la visite surprise Fleur Pellerin, alors ministre dl-gue aux PME, lInnovation et lconomie numrique, venue les fliciter en tant que PME innovante ayant fait appel au crowdfun-ding, son cheval de bataille dalors.

Faciliter la transition vers une socit connecte. Les nouvelles technologies sont dj l, pourquoi ne pas les intgrer ds maintenant ?


oser

Camille Hetez a cofond CeleScreen, start-up qui dveloppe une mthode alter-native de tests de screening toxicologique. Celle-ci est incube au sein dAgoranov et laurate du Concours i-LAB rcom-pensant les entreprises de technologies innovantes. En avril, Celescreen a aussi remport le Prix BNP Paribas (Entreprises en cours de cration) du 21e Concours national de cration dentreprise par Total EDHEC Entreprendre. Des tests sur des petits versSappuyant sur la rglementation euro-penne REACH, qui interdit les tests sur les animaux dans lindustrie cosm-tique, la mthode propose et brevete par Celescreen consiste faire intgrer des substances, molcules ou principes actifs, un petit ver dun millimtre envi-ron, le caenorhabditis elegans. Lobjectif est de voir si le ver survit ou non, ce qui

CELESCREEN Camille Hetez SupBiotech promo 2014donne des indications sur la toxicit du produit administr. Ce ver, un invertbr et donc non soumis la rglementation, est utilis parce quil partage prs de 60 % dhomologie gntique avec ltre humain. Un gain de temps et dargentLa socit propose ainsi ses services aux entreprises de lindustrie cosmtique pour valuer la toxicit des molcules, de manire fiable et reprsentative, ce qui nest plus le cas en Europe depuis 2013. Dautre part, CeleScreen permet de rduire les cots et le temps ncessaire la recherche de nouveaux mdicaments, en diminuant le nombre de molcules ds les premires tapes du dveloppement. Cela permettra alors au client de pour-suivre avec des tests plus labors en utilisant seulement les molcules juges non toxiques car nayant pas entran la mort du ver.

lodie Dahan, ingnieure-entrepreneure, est lorigine de la start-up OsmoBlue, lance en 2011 et spcialise dans le recy-clage nergtique. Crer de lnergie verte partir de dchets industriels Intrigue par lnergie, un domaine quelle ne connat pas mais qui lintresse, lodie Dahan trouve lide lorigine de cette start-up en 2010 en se renseignant sur le domaine de lhydraulique. Jai dcouvert sur Internet le phnomne de losmose qui peut tre utilis pour rcuprer de lner-gie. Cest un phnomne naturel quon observe quand on a de leau sale et de leau pure : un flux naturel se cr entre ces deux rservoirs deau. On utilise alors lnergie mcanique de ce flux pour faire tourner une turbine et gnrer llectricit , explique-t-elle. De ce phnomne, lodie Dahan et ses associs (dont Nicolas Abeles, un autre

OSMOBLUE lodie DahanESME Sudria promo 2003Ancien de la promo 2003 de lESME Sudria, par ailleurs cofondateur de Lemoptix) vont alors dcider de dvelopper une nouvelle technologie permettant de rcuprer des chaleurs industrielles basse temprature et de les convertir en lectricit , autre-ment dit de crer de lnergie verte par-tir de dchets thermiques industriels . Lune des 50 start-ups suisses dans lesquelles investir OsmoBlue vise ainsi des usines de ciment, de papier ou encore de ptrochimie, soit des usines qui relchent beaucoup dnergie thermique basse temprature quelles ne sont pas capables de valoriser aujourdhui, mais aussi les entreprises dingnierie qui construisent ces usines. Installe Lausanne (Suisse), OsmoBlue faisait partie du classement 2014 des 50 start-ups suisses dans lesquelles investir du magazine conomique Bilan .

Ne se donner aucune limite. Imaginer le futur et dessiner lavenir en bousculant, repensant et rvolutionnant les codes.



sa sortie de lcole et en parallle de son activit professionnelle, Solomon Hykes rflchit la cration dun service dh-bergement simple et efficace pour dve-loppeurs, facilement chelonnable en fonction des besoins : lide de dotCloud (futur Docker) est ne. En 2008, il franchit le pas et cre sa socit avec Sbastien Pahl (Epitech promo 2009). Les dbuts sont dif-ficiles, notamment pour la recherche din-vestisseurs, complique cause du faible nombre de business angels spcialiss dans les nouvelles technologies en France. Une rvolution pour les dveloppeursEn 2010, la roue tourne : dotCloud intgre lincubateur amricain Y Combinator qui offre 20 000 $ lquipe contre un faible pour-centage du capital de lentreprise. Solomon Hykes a trois mois pour dvelopper son pro-duit et le prsenter une confrence orga-nise avec des investisseurs : dotCloud fait mouche et lve 800 000 $. La communaut open-source prend connaissance du projet et senthousiasme : dotCloud permet aux

DOCKER Solomon HykesEpitech promo 2006dveloppeurs de saffranchir des contraintes de dploiement des applications. En 2011, le service lve 10 millions de dollars pro-venant dinvestisseurs de grandes socits comme Yahoo!, Apple, Benmarck et Trinity. Une russite consacre par le magazine amricain Forbes qui a dsign Solomon Hykes comme lun des 30 under 30 , dans la catgorie Technology . Docker valorise 1 milliard de dollarsEn mars 2013, dotCloud change de nom pour devenir Docker, soit le nom de la technologie utilise par le service dhber-gement de Solomon Hykes. Dbut 2014, lentreprise lve 15 millions de dollars avant den lever 40 au mois de septembre et 95 autres en avril 2015. Ce nouvel apport valo-rise dsormais la socit dont le logiciel a t tlcharg plus de 400 000 fois et a dj t adopte par de grands noms du cloud tels que RackSpace, Yandex, Open Stck, Baidu, eBay ou encore Spotify (au moins) un milliard de dollars.

Co-fonde par Jrmy Foiche en 2010, Vaylon est une entreprise de construction automobile et aronautique dont le projet de voiture volante, Pgase, suscite nor-mment dattention. Il est soutenu par les Forces spciales franaises. Pas la voiture de James BondEn 4e anne lIPSA, lors de la prsentation des Projets dinnovation et de recherche (PIR), Jrmy Foiche rencontre le por-teur du projet Pgase, Jrme Dauffy. Ce dernier lui explique quil ne souhaite pas construire la voiture de James Bond mais bien un moyen de transport innovant rpondant des besoins oprationnels spcifiques. Mon PIR a t consacr au dveloppement de cette ide, explique Jrmy Foiche, et jai poursuivi ce travail

VAYLON Jrmy FoicheIPSA promo 2010lors de mon projet de fin dtudes, en 5e anne. Une fois mon diplme en poche, Jrme Dauffy ma propos de crer une entreprise avec lui, pour dvelopper cette voiture : Vaylon est ne en janvier 2010 . Lide derrire Vaylon : concevoir, dve-lopper et commercialiser un vhicule tout terrain ultralger, convertible en aronef. Cest un buggy disposant dune hlice et dune voile souple, de type parapente, per-mettant de faire dcoller la voiture tout moment .

mais un aronef capable de dcoller en 50 mtresLengin devrait pouvoir dcoller en moins de 100 mtres, voire moins de 50 mtres lorsque les conditions sont propices et, surtout, depuis nimporte quel terrain,

pas seulement dun arodrome. Fin 2013, lentreprise a procd au premier dmar-rage moteur. Un succs. En 2014, les deux associs ont dbut les essais dynamiques au sol (roulage...). Nous externalisons beaucoup notre dveloppement, du fait de la taille rduite de notre structure (deux salaris) mais galement pour travail-ler avec des professionnels rputs pour leurs comptences dans ce domaine , prcisent-ils. Jrmy Foiche espre pouvoir commercia-liser rapidement le premier prototype de Pgase. Prsente au Salon du Bourget en juillet 2015, la PME franaise Vaylon y a pr-sent son buggy volant plusieurs clients et investisseurs potentiels, dont plusieurs dlgations trangres.


Julien Lemoine lance Algolia en 2012 avec son associ, Nicolas Dessaigne. Algolia per-met nimporte quel site Web ou application davoir une fonctionnalit de recherche et de navigation du niveau de Google.

Simplifier des technologiesLa recherche devient intuitive et rapide pour les utilisateurs, qui sont donc plus satisfaits et plus engags. Nous travaillons tous les deux depuis presque dix ans dans le

domaine de la linguistique et des moteurs de recherche. Nous avions constat que ces technologies restaient trop complexes pour tre matrises par les dveloppeurs, explique Julien Lemoine. Seule une poigne dexperts est capable davoir une exprience de recherche du niveau de Google. Nous avons commenc par dvelopper un moteur de recherche tournant sur tlphone mobile et accessible tous les dveloppeurs. Ce premier produit a t un grand challenge

technologique mais le march ntait pas vraiment au rendez-vous. Les retours taient excellents sur lexprience utilisateur, mais nos prospects souhaitaient pouvoir accder au moteur en ligne, do lorientation vers notre produit actuel. Des possibilits de croissance infiniesAujourdhui, Algolia a russi lever prs de 20 millions deuros, au total. Sur lensemble de lanne 2014, lentreprise a eu, en moyenne,

ALGOLIA Julien LemoineEPITA promo 2004

Prestashop est une solution e-commerce de cration de boutique en ligne cofonde par Bruno Lvque en 2005. Aujourdhui incontournable dans le domaine au niveau mondial, PrestaShop est accompagne par des investisseurs de renom et a lev plus de 15 millions de dollars pour accompagner son dveloppement. Mais avant de deve-nir lun des acteurs majeurs de le-com-merce, PrestaShop fut dabord un Epitech Innovative Project, un projet de fin dtudes, sous le nom de phpOpenStore . Une solution simple, gratuite et per-formante pour le e-commerceCest donc en 2005 que Bruno Lvque et quatre autres lves dcident dapporter avec leur projet une vritable rvolution dans le monde de le-commerce : pro-poser une solution open source, simple daccs, gratuite et performante des-tination des e-commerants. lissue

PRESTASHOPBruno LvqueEpitech promo 2007

de son cursus, Bruno Lvque cofonde alors sur cette lance la socit open-source PrestaShop. Cette dernire connat une croissance record : en cinq ans, elle compte 120 collaborateurs, 5 millions de tlchargements et 7 bureaux dans le monde. 850 000 membres, 250 000 boutiques dans le mondeTraduite dans plus de 65 langues, pro-pulse au niveau dune communaut mondiale de 850 000 membres et accom-pagnant plus de 250 000 boutiques en ligne, la solution PrestaShop a toujours de lambition. Bruno Lvque, aujourdhui prsident du conseil dadministration de la socit, souhaite encore sexporter et continuer proposer la solution e-com-merce la plus simple et complte pour des marchands qui nont pas le temps de perdre de largent .

Ds sa sortie de lISG, Hugo Bernard cofonde Neocananal, agence de prospec-tion digitale pour les PME et ETI (entre-prises de taille intermdiaire) franaises. Accompagner le client pendant un anAlors Shanghai, il fait un stage dans la communication digitale o il conoit des sites Internet pour les TPE. Il sait quil veut continuer dans ce secteur et y crer sa socit, Neocanal. Nous utilisons des leviers digitaux pour attirer de nou-veaux clients sur le Web, explique Hugo Bernard. On aide les dirigeants de PME et ETI dvelopper leur chiffre daffaires en utilisant Internet. La socit cre toutes les communications ncessaires pour attirer des prospects (vidos, tmoi-gnages clients, tudes de cas, confrences en ligne, ebook) et met ensuite en place linfrastructure digitale ncessaire pour motiver ces prospects. On accompagne lentreprise une anne entire avec une quipe qui va piloter toutes ses campagnes en ligne et les optimiser . Neocanal est sur la fin de sa leve de fonds. Lentreprise vise la somme de 300 000 euros pour consolider son projet.

NEOCANALHugo BernardISG promo 2013

Accompagner et encourager lenvie de grandir. Favoriser la croissance des entreprenants, des crateurs et des courageux.



Dvelopper

Synetis est un cabinet de conseil en management et systme dinformation spcialis dans la transformation et la scurisation des systmes dinformation. Implante Paris, Rennes et Genve, Synetis a t cre en 2010 par deux asso-cis, dont Eric Derouet. Eric Derouet dbute sa carrire au sein de la sphre IT par une anne passe en Chine dans le dveloppement commer-cial international. Il rejoint ensuite, en tant que directeur commercial puis associ, une socit spcialise dans les infras-tructures scurises, pendant cinq ans. Finalement, en 2010, celui qui estime avoir toujours t entrepreneur dcide

SYNETISEric DerouetISEG Group - Campus de Paris promo 2004

de se lancer avec Synetis. Je nai quune envie en tte : crer. Une croissance de plus de 200 % Aujourdhui, des socits comme GDF Suez, le Conseil suprieur du notariat, Natixis, Rolex ou encore Canal+ sappuient sur les comptences et laccompagnement des experts de Synetis pour russir la scuri-sation progressive de leur systme dinfor-mation, sans pour autant renier les aspects traditionnels de leur activit qui ont fait leur succs. Synetis a gnr prs de trois millions deuros de chiffre daffaires en 2014 et compte aujourdhui 30 collaborateurs, trois agences. Sa croissance a t de plus de 200 % en trois ans.

Julien LemoineEPITA promo 2004

une croissance du chiffre daffaires de 30 % dun mois sur lautre. Les possibilits de croissance pour nous sont infinies : nos clients sont lInternational et nous sommes dj utiliss par de nombreux sites et appli-cations, mme par des applications internes comme de la recherche dans des factures clients, ajoute Julien Lemoine. Nous avons aujourdhui plus de 800 clients dans plus de 100 pays et notre infrastructure est dploye dans 25 data centers dans le monde.

Thomas Xu a cr Asie Energie en 2011 pour mettre en relation les PME franaises expor-tatrices dquipement et de savoir-faire dans le domaine de lnergie nuclaire avec des professionnels chinois. Aider les PME franaises exporter tout en respectant la volont chinoise dind-pendance nergtique, tel est lobjectif de Thomas Xu et de sa socit : Nous four-nissons des services, de la prospection et ngoce la vente en passant par les tudes de march. Nous sommes implants Pkin et Hong-Kong. Nos quipes de char-gs daffaires, tous diplms de grandes institutions chinoises, assurent le lien et la synergie des comptences franaises et du commerce chinois . Nuclaire et aronautique Asie Energie Ltd sorganise aujourdhui en deux ples : lun spcialis dans lnergie nuclaire et lautre consacr laronau-tique, autre fleuron industriel franais dont une partie de lavenir sinscrit en Chine. Thomas Xu a t honor par le Prix de lentre-preneuriat Club France 2014 en Chine, pour son produit de dcontamination nuclaire.

ASIE ENERGIEThomas XuIPSA promo 2009


RaPProcherRduire les distances entre les mondes, entre deux trangers, entre les entrepreneurs ou entre les marques et leur public. Arranger et adoucir les diffrentes rencontres de la vie.

Blackmeal est un studio de cration fond par Matthieu Colombel. Pourquoi Blackmeal ? Cest le fond de casserole, le brl, lorsque lon fait cuire des pommes de terre avec du beurre, par exemple. Cest trange, a fait un peu peur, mais ds quon y gote, on ne peut plus sarrter. Cest exactement la mme chose pour le motion design. Faire bouger des choses qui ne sont pas censes bouger Le dada du studio, cest donc le motion design. Je suis fils de psychomotriciens et passionn par le film danimation depuis que je sais marcher, explique Matthieu Colombel. Jai toujours eu une conception particulire du mouvement. Le mouvement, cest un geste, une action mais, dans mon mtier, cest avant tout quelque chose qui se pense. Le motion designer se doit de trouver des solutions par le mouvement. Jai toujours

BLACKMEAL Matthieu Colombele-artsup promo 2006trouv cela passionnant : faire bouger des choses qui ne sont pas censes bouger. En Europe et aux tats-UnisLe studio, lanc en 2011 avec Vincent Ben Abdellah, Thomas Lecomte et Donald Simonet, est rejoint par un autre ancien de-artsup, Mal Franois (promo 2005), qui tait jusqualors chez Pixar. La mayon-naise prend : chaque anne le studio grossit, se dploie et enchane les gros clients, comme BNP Paribas ou Publicis. En dcembre 2014, Blackmeal cre une succursale Nantes. Aujourdhui, il est galement prsent de lautre ct de la Manche, Londres. Nous travaillons avec plusieurs pays, en Europe et en Amrique. Nous nous rinventons avec chaque client. Chaque projet est diffrent et nous chan-geons rgulirement de technique (2D, 3D, live, etc.) . Le futur de la jeune socit ? Simplanter durablement aux tats-Unis.

Charles Rambeau a cr en 2012 Tout le monde aime les pingouins, agence spcia-lise dans la conception, la ralisation et la production de vidos et de photos ins-titutionnelles, promotionnelles et vne-mentielles. Quand il sort de lISEG Group en 2011, les diffrentes plateformes Web se mettent dvelopper lintgration des vidos. La demande tait assez nouvelle. Nous sommes arrivs au bon moment avec le bon produit. Je suis all chercher les personnes avec qui je voulais travail-ler, il a fallu les convaincre que laventure mritait dtre tente et les choses se sont lances , explique-t-il. Mais pourquoi un pingouin ? Ils doivent alors trouver un nom. Les deux animaux ayant le capital sympathie le plus fort auprs des gens sont le pingouin et le panda. Le panda a ce ct "flemmard" que nous naimions pas trop. Mais un pingouin ce ntait pas suffisant, il fallait un nom avec

TOUT LE MONDE AIME LES PINGOUINS

Charles RambeauISEG Group Campus de Paris promo 2011



RaPProcher

TOUT LE MONDE AIME LES PINGOUINS

Charles RambeauISEG Group Campus de Paris promo 2011

une rsonance encore plus forte. Un jour, lun dentre nous a remis en cause le choix du pingouin et a demand "mais pourquoi un pingouin ?" et un autre a rpondu "mais parce que tout le monde aime les pingouins ! ". Le nom tait l . Tout de suite, leur premier client (RedBull) leur donne une forte lgiti-mit. Trs vite les demandes affluent : Il a fallu structurer notre offre et notre organisa-tion pour rpondre efficacement aux premiers clients. Ensuite cest un cercle vertueux, plus on a de demandes, plus on produit, plus on a de choses montrer, plus on attire lattention, plus on est sollicit. Ils dveloppent ensuite leur offre sur la photo et la vido et ajoutent des tapes de conseil et daccompagnement pour ne pas tre uniquement des produc-teurs dimages , ce que leurs clients leur demandent. Aujourdhui, la socit travaille pour des noms comme Danone, Cartier, Publicis, Evian, Le Raffut, Guerlain, Smartbox, Lagardre Active, Fouquets Barrire ou encore Zenith Optimedia.

Larry Tchiou a eu lide dun incubateur pour start-ups tech impact social il y a plusieurs annes. Nous nous focalisons sur une cause ou communaut spcifique la fois. Nous slectionnons des entre-preneurs prometteurs et surtout engags construire une entreprise commerciale, afin de maximiser leur impact social sur le long terme , explique-t-il. Un accompagnement holistiqueBaptis UNFRAMED, lincubateur est aujourdhui install Singapour, pour des raisons personnelles et pour profiter des avantages fiscaux, administratifs et go-graphiques de la ville, vritable hub en

Asie. Notre programme principal est un "acclrateur" de cinq mois avec un accom-pagnement holistique incluant un fonds damorage (10 000 dollars de Singapour par start-up), ducation avec workshops, coa-ching, mentoring par des entrepreneurs et professionnels expriments, mise en rela-tion avec un cosystme exhaustif de parte-naires Le but ? Aider ces start-ups, en un minimum de temps, dmontrer leur impact social et leur business model afin quelles puissent accder aux ressources ncessaire pour mettre leur produits et services sur le march. UNFRAMED ambitionne de deve-nir leader rgional en matire dinnovation sociale et start-ups technologiques.

Antony Cohen et son frre Fabien ont voulu crer une application qui donne un super pouvoir au quotidien : celui de retrouver une personne croise par hasard, dans la rue ou dans un lieu public, et dentrer en contact avec elle. Cest ainsi quHappn voit le jour en janvier 2014, Paris, et sduit aujourdhui plus de six millions dutilisa-teurs dans le monde. Tout commence vrai-ment par une rencontre. Les deux frres Cohen, via des aventures entrepreneu-riales passes, avaient une certaine exp-rience dans le domaine des applications mobiles golocalises, le cur du concept dHappn.

Ouverte ou ferme, lapplicationenregistre les donnes la recherche de financement pour dve-lopper leur ide, ils rencontrent Didier Rappaport, cofondateur de Dailymotion, en mai 2013. Ils lui prsentent lan-ctre de lapplication qui est aujourdhui prsente dans une quinzaine de pays. Le courant passe et les trois hommes

Antony CohenEPITA promo 2012

HAPPN

dcident de sassocier. Ensemble, ils reposent tout plat, font le constat que chacun a dj eu envie de retrouver quelquun quil avait crois et lancent vritablement Happn en fvrier 2014. Et aujourdhui, a marche : lapplication fait notamment fureur en France, au Brsil et au Royaume-Uni. Elle se place en concur-rent du leader mondial, Tinder, mais pro-pose un concept diffrent : que lapplication Happn soit ouverte ou ferme, elle continue denregistrer les personnes que lutilisateur croise, en temps rel, lui permettant ainsi de retrouver les hommes et femmes quil ou elle narrive pas se sortir de la tte. Base sur un modle freemium, savoir que lap-plication est gratuite mais que lune de ses fonctionnalits, non obligatoire son fonc-tionnement, est payante, la socit emploie aujourdhui entre 45 et 50 collaborateurs. Un an et demi aprs sa cration.

Cette slection nest quun chantillon de la richesse des projets ports par les diplms des coles du Groupe IONIS. Nous aurions pu aussi parler de :

Aenydris (SupBiotech), Aerys (EPITA), Aquila Paris (ISEG Group), Anova-Plus (SupBiotech), AT&B (ISEG Group), AVDB Moto (ISEG Group), BeBoDrinks (ISEG Group), Buzzly.fr (SUPInternet), Castr (e-artsup), Comment a vole ? (IPSA), Digitage (Epitech), EVERYDAYiPLAY (EPITA), Gris Perle Cration (ISEFAC), Infinit (EPITA), Ma commode dore (ISEG Group), Medicapp Connect (ISEG Group), Places Pour Tous (ISG), Pain Pon (ISG), PressInnov (EPITA), Prium Partners (EPITA), Realytics (EPITA), Startsquare (SupInternet), Swopr (e-artsup), Thank You Motion (Epitech), Us (e-artsup), Wehome (ISG), Value Feet (ISEG Group), While42 (Epitech), Ysance (EPITA) et bien dautres encore.

Larry TchiouEPITA promo 2007UNFRAMED


Entretien avec Marc Sellam, prsident-directeur gnral de IONIS Education Group

LeGroupeIONISaurasonrlejouerdanslarvolutiondelenseignement

Vous tes en pleine rentre et mme si lheure nest plus aux bilans, est-ce que lanne 2014-2015 a t un bon cru pour le Groupe IONIS ?Avec le recul que nous avons sur lanne qui sachve, concernant nos tudiants et nos diplms, que nous suivons attentive-ment, ces derniers continuent trs bien se placer en entreprise, malgr un contexte difficile. Cest encore plus vrai pour les diplms des coles technologiques du Groupe, qui enregistrent une nette hausse de leurs rmunrations. Quant aux pas-sages dans les annes suprieures, ils se droulent trs bien : les tudiants conti-nuent dans nos coles. Cette fidlisation est un lment important qui montre la confiance quils nous portent. Lanne coule a t marque par plusieurs op-

Diplm de lESME Sudria en 1974, Marc Sellam commence sa carrire dans lin-dustrie des tlcommunications. De 1976 1980, il est inspecteur principal la Direction de lenseignement suprieur des tlcommunications. En 1980, il cre lIns-titut suprieur europen de gestion (ISEG Paris), premire cole de ce qui deviendra IONIS Education Group.


Rubrique

LeGroupeIONISaurasonrlejouerdanslarvolutiondelenseignement

dable pour ltudiant. Cest une vraie valeur ajoute. On ne peut pas passer ct de ses annes dtudes, car cest un moment o lon tisse des relations et un rseau qui nous accompagneront tout au long de la vie. Nous multiplions les projets pdago-giques et associatifs qui permettent aux tudiants dunivers diffrents de travailler ensemble. Les projets entrepreneuriaux ns de cette transversalit sont chaque anne plus nombreux, ce qui nous ren-force dans cette conviction. Pour cela, nous implantons progressivement, dans chaque campus, des espaces ddis la cration dentreprises et au travail collaboratif, des lieux quips avec des moyens humains, pour accueillir des tudiants ou Anciens porteurs de projets.

Vous venez dannoncer le lancement du programme Business & Management de lISG dans sept villes de France. Quest-ce qui a motiv cette dcision ?Le programme Business & Management de lISG a t cr il y a trois ans. Ce pro-gramme en cinq annes, particulirement attractif, rencontre un succs grandissant.

demain. Nous navons pas choisi ces villes par hasard : ce sont toutes de grandes agglomrations rgionales, dynamiques. Par ailleurs, nous souhaitons permettre aux tudiants de poursuivre des tudes suprieures sans tre obligs de passer par Paris, o le cot de la vie est trs lev. Au regard de la dynamique existante, ctait aussi un choix judicieux pour le dveloppe-ment du Groupe IONIS.

En quoi ces campus urbains expriment-ils votre vision de lenseignement suprieur ?En raison de la transversalit quils incarnent. Dabord dun point de vue go-graphique : une fois inscrit dans lune de nos coles, ltudiant a la possibilit de poursuivre ses tudes dans la ville de son choix nous avons dvelopp une cohrence dans les formations et les pro-grammes en ce sens. Ensuite, cette trans-versalit dans les campus se traduit par les synergies qui existent entre les coles. Lorsque cohabitent, en un mme lieu, des coles technologiques et de business pour ne citer que ces deux domaines , cela cre une dynamique de formation formi-

rations de restructuration et dagrandis-sement de nos coles. Les ouvertures et les nouvea

ionis mag #30

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