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[ Dossier & Interviews ]

La veille

Cest au dbut des annes quatre-vingt-dix que la veille est devenue un thme de proccupation pour les entreprises. Il sagissait, le plus souvent, de grands groupes industriels qui dveloppaient leurs oprations linternational et voulaient tre informs des mouvements de leurs concurrents, de lvolution des technologies, de la solidit de leurs fournisseurs Cest ainsi que sont apparues les premires cellules de veille. Malheureusement, cette poque la recherche des informations, la constitution des dossiers de veille et leur diffusion reprsentaient un lourd travail, trs consommateur de temps, car ils restaient essentiellement bass sur des supports papiers. Ainsi, malgr des efforts consquents, la veille restait isole, rserve aux personnes qui en avaient la charge et quelques collaborateurs particulirement motivs, et surtout trs peu outille. L'arrive d'internet dans les entreprises a fait voluer la veille. Sortant de la sphre des professionnels, internet a permis le dveloppement de la recherche d'informations par les non-spcialistes, grce aux nombreux moteurs de recherche disponibles. Avec linternet, puis les bases de connaissances spcialises, lintrt de la veille est apparu un grand nombre de collaborateurs et sa professionnalisation est devenue une ncessit. Depuis, la veille sest insre progressivement dans les modes de fonctionnement des entreprises jusqu en devenir un lment naturel. Elle est rendue possible par la mise en place dune organisation et de processus adapts ainsi que par le dploiement des progiciels spcialiss utilisant des technologies volues.

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[ it-expert numro 56 juillet/aot 2005 ]

et ses outils

Pour la premire, la veille a pour fonction de rechercher des informations caractre anticipatif concernant lvolution dune activit, dun produit, dune technologie Usuellement, ces informations sont appeles signaux faibles. Leur analyse permet lentreprise danticiper sur les volutions futures et ainsi de mieux se positionner. Pour la seconde, la veille doit permettre de rassembler thmatiquement des informations peu accessibles usuellement. Il sagit davoir une meilleure connaissance de lenvironnement pour amliorer les prises de dcision oprationnelles. Dans les deux cas, la veille permet didentifier des risques et des opportunits. Au final, la veille est un ensemble dactivits orientes vers lobtention dinformations caractre stratgique ou oprationnel sur lvolution de lenvironnement pour viser la pertinence des processus de dcision court ou moyen terme. Lapparition du concept de veille sest accompagne de la mise en avant de trois types de veille : la veille stratgique, la veille concurrentielle et la veille technologique. Depuis le concept sest segment et de nombreux autres types de veille sont apparus. Le tableau suivant (Figure 1) prsente les diffrents types de veille reconnus actuellement.

QUEST-CE QUE LA VEILLE ?La veille est souvent positionne comme une activit cl dans le processus de dfinition de la stratgie. Dans ce contexte, elle a pour rle didentifier et de rassembler les informations critiques qui vont permettre la direction gnrale de dfinir sa stratgie pour les annes venir. En fait, la veille na pas que ce rle. Quil sagisse de veille concurrentielle ou de veille technologique, les activits de veille sont actuellement profondment insres dans les processus oprationnels. De nombreuses organisations sont l pour en tmoigner. Il existe plusieurs approches de la veille, lune va privilgier son caractre anticipatif et lautre son aspect oprationnel.

Veille stratgique Veille socitale Veille sectorielle Veille concurrentielle Veille commerciale Veille fournisseurs Veille juridique et rglementaire Veille image Veille technologique

Informations recherches Tendances globales dvolution Signaux faibles sur lvolution des comportements Dynamique du secteur Chiffre daffaires, rsultats, nouveaux produits, acquisitions des concurrents Besoins explicites et tacites des clients Prennit, technologies, savoir-faire des fournisseurs Normes et rglements Elments de perception de lorganisation par les clients, les fournisseurs Evolutions des technologies actuelles et futures des produits et processus de lentrepriseFigure 1 : Diffrents types de veille

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LES APPORTS DE LA VEILLEMme sils ne sont pas toujours valus de manire quantitative, les apports de la veille aux organisations sont connus, il sagit notamment de : La connaissance factuelle des volutions de lenvironnement, Lidentification des menaces et des opportunits par rapport lorganisation, Lappui la prise de dcisions oprationnelles ou stratgiques, La dynamisation de linnovation. Usuellement, les collaborateurs des entreprises quil sagisse des chefs de produit, des ingnieurs de bureau dtude, des acheteurs connaissent le contexte de leurs activits, a fortiori sils sont dans la fonction depuis plusieurs annes. Cependant, la mondialisation, le dveloppement de plus en plus rapide de linnovation quil sagisse de nouveaux produits ou de nouvelles technologies, lvolution parfois difficilement identifiable des besoins clients font que les professionnels ont des difficults tre au fait de lensemble des volutions de leur environnement. Une veille bien organise peut leur tre dun grand secours par une surveillance cible de sources lectroniques comme par le recueil des informations transmises partir des collaborateurs (sources humaines). Dun point de vue global, la veille en apportant des connaissances externes lentreprise, linterpelle dans ses offres comme dans ses modes de fonctionnement. Elle lincite ragir, trouver des nouvelles solutions et au final innover.

LA VEILLE NEST PAS LINTELLIGENCE CONOMIQUEDans les faits, mme si lintelligence conomique et la veille se rejoignent sur la ncessit de dtecter les menaces et opportunits que lentreprise peut avoir affronter, lintelligence conomique possde une orientation beaucoup plus active. Elle peut tre dfinie comme : La matrise et protection du patrimoine scientifique, technologique et concurrentiel de lentreprise, La dtection des menaces et opportunits que lentreprise peut affronter, La constitution de stratgies dinfluences au service de lentreprise. Certains experts de lintelligence conomique ont cherch intgrer la veille dans un concept global. Dans celui-ci, la partie de surveillance de lenvironnement de lintelligence conomique relverait de la veille. En fait dans les entreprises, les praticiens de la veille ne se sont pas intgrs dans une telle approche. Il faut indiquer cependant que certains grands groupes ont cr des cellules spcialises dans lintelligence conomique. Ils avaient une exprience dveloppe de la pratique de la veille et voulaient mettre en place des actions offensives par rapport leurs concurrents. Conceptuellement, il est possible dadmettre que la veille sintgre dans lintelligence conomique, dans les faits elle ne sintroduit dans les entreprises que lorsque leur pratique des activits de veille a atteint un certain niveau de maturit.

Depuis la publication du rapport Carayon1 en juin 2003, lintelligence conomique est devenue une priorit nationale. Le retentissement de ce rapport a t tel que le terme intelligence conomique a remplac petit petit celui de veille. Pourtant depuis de nombreuses annes, les entreprises ont mis en place des processus, organisations et systmes dinformation, que certains classeraient dans le domaine de lintelligence conomique, mais quelles mmes positionnent plus couramment sur le registre de la veille.1 : Intelligence conomique, comptitivit et cohsion sociale Rapport au Premier ministre de Bernard CARAYON, dput du Tarn www.bcarayon-ie.com

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LE PROCESSUS DE VEILLELe schma suivant (Figure 2) en fournit une reprsentation. Le ciblage permet de dfinir les thmes sur lesquels la veille doit tre dploye. De manire prcise, il sagit de fixer les sujets qui doivent faire lobjet dune surveillance active et de les hirarchiser selon leur degr dimportance. Lactivit de ciblage produit usuellement un plan de veille qui rassemble les thmes et les acteurs que lon veut surveiller et les sources concernes. La collecte dinformations vise rassembler des faits, des opinions, des tudes sur les thmes dfinis pralablement. Ces lments sont collects partir de sources formelles ou de sources informelles. Les sources formelles sont le plus souvent des sources lectroniques. Il sagit de lInternet, de fils dinformation, de bases de donnes professionnelles Les sources informelles sont le plus souvent des sources humaines. Lanalyse et la synthse sont des activits haut niveau de valeur ajoute. Elles doivent permettre de valider les informations recueillies, den extraire le contenu pertinent, de lintgrer dans une ou plusieurs synthses et ventuellement de faire des propositions daction. Usuellement cest lors des activits danalyse et de synthse que sont produits les livrables de la veille.

Aprs les premires expriences de mise en uvre de la veille et en se basant sur la dfinition du cycle du renseignement, les praticiens ont dfini un processus-type qui a fait rfrence. Le processus-type de veille, tel quil a t dfini il y quelques annes rassemble les activits suivantes : Ciblage, Collecte dinformations, Analyse et synthse, Diffusion.

Observateurs

Recueil de l'information

Experts

RESPONSABLE DE LA VEILLE Comit de veille Ciblage Synthse et propositions d'actions Informations brutes Analyse et Validation

Demandeurs

Action Diffusion Action Dossiers ActionFigure 2 : Processus-type de veille

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La diffusion est la mise disposition des informations, le plus souvent dans des livrables spcifiques, ainsi que les changes et lenrichissement qui en rsultent. Des propositions daction sont souvent intgres. Lintgration des activits de veille dans les entreprises, lvolution de la notion de processus, le dveloppement des systmes dinformation de veille ont fait voluer le processus de veille. Dans les mises en uvre oprationnelles, le ciblage est effectu une seule fois pour toutes avant le lancement de la veille. Il permet de raliser un plan de veille qui est actualis ponctuellement suivant les rsultats obtenus. Cette mise jour nest pas continuelle. Ntant, pour lessentiel, ralises quune fois, les activits de ciblage nont donc pas tre intgres dans un processus, dfini comme un ensemble dactivits interconnectes, contenant aussi la collecte, lanalyse, la synthse et la diffusion. Il faut noter que ce point a t renforc par lutilisation des progiciels de veille. La collecte des informations formelles et informelles a t modifie par la mise en uvre de logiciels ddis. Lutilisation de ces logiciels a permis de faciliter la collecte des informations partir de sources informelles en la rendant beaucoup plus facile mettre en uvre. Pour ce qui concerne le recueil dinformations partir de sources formelles, le dveloppement des logiciels a permis dautomatiser la collecte des informations sur lInternet public ou de bases de donnes payantes (Factiva, Newsedge, Dialog). Au final, la forme et les conditions de mise en uvre des activits de recueil de linformation ont profondment chang.

Les activits danalyse et de synthse ont elles aussi chang. Plus prcisment, laugmentation de la maturit des collaborateurs par rapport aux flux informationnels amne minimiser lactivit de validation. Plutt quune validation systmatique des informations recueillies par un ou plusieurs experts, la tendance est maintenant que le responsable de la veille exploite les informations recueillies et les mette disposition aprs les recoupements ncessaires, charge aux destinataires des livrables de ragir lorsquils considrent que les informations mises disposition sont errones. Par ailleurs, le dveloppement des technologies danalyse textuelle et les rsultats quelles permettent dobtenir, incitent considrer les activits danalyse et de synthse comme deux tapes distinctes du processus. Pour ce qui concerne la diffusion dinformations, il faut noter quelle ne saccompagne plus systmatiquement de propositions dactions. Linformation est mise disposition et les destinataires de livrables lutilisent pour le mieux dans leurs diverses activits mtiers. Au final, il semble quil faille plutt considrer maintenant une activit de ciblage bien distincte et un processus de veille qui regroupe les tapes suivantes : Collecte dinformations, Analyse, Synthse, Diffusion.

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LES MTIERS DE LA VEILLELe fonctionnement originel dune organisation de veille requerrait diffrents profils lis entre eux par le processus de veille. Il sagit des : Responsable de la veille, Observateurs, Experts, Demandeurs, Comit de veille. Les demandeurs sont les destinataires des livrables de la veille. Mme sils nont pas tous exprim leurs besoins de manire formelle, ils vont recevoir les analyses et synthses produites. Le comit de veille est une instance de pilotage de la veille. A ce titre, il a pour vocation principale de raliser le ciblage des thmes de veille, dtre force de proposition auprs de la direction gnrale pour les actions raliser et de fournir un support au coordinateur de la veille pour lanimation du rseau de veille. Suivant les contextes, il peut impliquer la direction gnrale ou ses reprsentants. De la mme manire que prcdemment, le dispositif organisationnel et les mtiers de la veille ont bien volu et quelques points doivent tre prciss par rapport lorganisation originelle de la veille. Dans certaines entreprises, il nexiste pas de responsable de la veille. Il y a un coordinateur par type de veille : coordinateur de la veille concurrentielle, coordinateur de la veille technologique Il a les mmes attributions que le responsable de la veille mais sur son domaine particulier. Il est le plus souvent rattach la structure fonctionnelle classique. Par exemple, le coordinateur de la veille concurrentielle est rattach la direction marketing, celui de la veille technologique la direction R&D. Dans ces conditions, la responsabilit de la coordination de la veille, par exemple concurrentielle, ne devient quun des aspects de la fonction du chef de produit. Dans certains contextes, la veille technologique par exemple, les observateurs peuvent tre les destinataires dune partie des informations contenues dans les livrables de la veille. Dans cette situation, le passage par ces derniers peut paratre lourd et non pertinent. En fait, la veille met en perspective les informations brutes recueillies et sera ainsi porteuse de valeur ajoute mme pour les collaborateurs ayant fourni une partie des informations brutes. Comme indiqu prcdemment, lutilisation dexperts pour valider les informations recueillies nest pas toujours ncessaire. Il faut nanmoins indiquer que la validation dinformations brutes par des experts permet de fiabiliser les informations recueillies lorsque les observateurs ne sont pas comptents sur le domaine. Par exemple, si les acheteurs ou les commerciaux recueillent des informations technologiques. La mise en uvre dun comit de veille na dintrt que pour les veilles transversales comme la veille sectorielle, la veille juridique et rglementaire sinon la structure organisationnelle classique base sur les fonctions usuelles des entreprises est suffisante. La veille concurrentielle et la veille commerciale sont ainsi directement rattaches aux directions marketing et commercial.

Le responsable de la veille est un lment cl dans le dispositif de veille. Ses rles sont multiples. Il doit ainsi : Sensibiliser les collaborateurs de son entreprise la veille, Faire connatre ses apports, Identifier les nouveaux besoins, Proposer des thmes de veille, Faire valider ces thmes auprs du comit de veille, Organiser le rseau de veille en mettant en place la cooptation de ses membres, Dynamiser les membres du rseau, Raliser ou faire laborer les analyses ou synthses des informations recueillies, Vrifier la satisfaction des destinataires des livrables de la veille.

Lobservateur ou capteur a pour rle de collecter et dinjecter dans le rseau de veille les informations qui se rapportent aux thmes de veille retenus et dont il a connaissance. Ces informations peuvent tre transmises sous diffrentes formes : notes, questions En plus de ces oprations, le capteur sastreint gnralement apporter son regard critique sur les informations quil transmet en apportant ses commentaires. Lexpert a principalement pour fonction de fournir ses comptences pour valider les informations recueillies. Certaines informations caractre technologique, commercial ou concurrentiel en provenance du terrain nont pas un degr de fiabilit absolu, cest pourquoi en pralable leur utilisation, une opration de validation par des sachants est ncessaire.

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LE RLE ET LA PLACE DU SYSTME DINFORMATION DANS UNE DMARCHE DE VEILLE

Il ne peut y avoir de veille sans outils informatiques et systme dinformation performants. Cependant, il ne faut surtout pas cantonner la veille la mise en uvre de logiciels. Les outils informatiques sont utiliss dans le but dassister les diffrents acteurs tout au long du processus de veille. Ils viennent en soutien la fois pour collecter, traiter et diffuser linformation. Ils ne vont en aucun cas remplacer lexpertise humaine. En effet, si comme nous allons le voir par la suite de nombreux logiciels permettent danalyser de grandes quantits dinformations, difficilement manipulables par un seul individu sans laide dun outil, ils sont incapables dinterprter les

rsultats de lanalyse et de les mettre en perspectives par rapport lactivit de lentreprise. Lexpertise humaine est indispensable et nest en aucun cas remplaable par linformatique. Au final, le systme dinformation est au service de la stratgie de veille. Dans ce cadre, la mission du DSI est double : tre attentif son environnement technologique et participer aux choix stratgiques en matire de technologies de linformation pour proposer les outils les plus pertinents ; soutenir les projets de veille au sein de lentreprise.

LES OUTILS DE VEILLE

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Le march des outils pour la veille est extrmement riche. Une partie des outils existants, que nous ne dtaillerons pas ici, est bien connue : il sagit des moteurs de recherche, des mtamoteurs et des annuaires. Par del ces outils, loffre en matire doutils de veille se dcompose de la manire suivante : les outils monopostes, qui offrent gnralement une seule fonction du cycle de veille mais qui cotent trs peu cher (gnralement moins de 100 euros). les outils dentreprise, qui couvrent tout, les progiciels, ou partie, les briques technologiques, du cycle de veille peuvent tre vendus sous la forme de solutions client/serveur ou en mode ASP. Ces outils sont coteux : de quelques milliers deuros par mois pour une offre ASP plus de 10 000 euros pour une solution client/serveur. Quels que soient leur type, ces outils peuvent tre regroups en catgories fonctionnelles : les outils de collecte dinformations ; les outils danalyse et de mise en forme ; et les progiciels.

Outils de collecte dinformations Les outils de collecte dinformations sont de trois sortes : les agents de recherche et les agents de surveillance et les aspirateurs de sites. Les agents de recherche sont des logiciels qui permettent de rechercher des informations de manire plus ou moins sophistique sur des contenus internes ou externes et de les mettre disposition aprs des traitements adapts. (cf. : tableau 1). A ces agents logiciels monopostes peuvent tre ajouts des outils dentreprise dont la vocation est de fdrer et dautomatiser la recherche dinformations sur des sources internes et externes. (cf. : tableau 2). Les agents de surveillance sont des logiciels qui permettent de mettre sous contrle tout ou partie de sites Internet, de forums, de listes de diffusion. Ils scrutent intervalles rguliers le contenu de sources choisies et mettent une alerte lorsque des modifications surviennent. (cf. : tableau 3). Les aspirateurs de sites sont des logiciels qui permettent de copier lidentique un site web sur sont propre disque dur. (cf. : tableau 4). Outils danalyse et de mise en forme Avec les outils danalyse et de mise en forme, il faut entendre principalement :

2 : La liste des outils prsente ne prtend pas lexhaustivit, certains outils peuvent ne pas avoir t mentionns. En fait, lobjectif de ces listes est plus dillustrer la segmentation que de fournir un recueil exhaustif des outils existants.

les outils de classification ; les outils de rsum automatique ;

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les outils dextractions de connaissances ; les suites logicielles de text mining ; et les outils de cartographie. Les logiciels de classification permettent de raliser des traitements haut niveau de valeur ajoute sur des fonds documentaires. Ils assurent la ralisation des oprations suivantes: gnration automatique de plans de classement : organisation de faon dynamique et intuitive dun ensemble non structur de documents en thmes et tablissement dune vritable cartographie du fonds documentaire considr ; catgorisation automatique: classement par apprentissage des documents dans un plan de classement prexistant, il est possible ce niveau de catgoriser des fonds documentaires de natures htrognes. (cf. : tableau 5). Lobjectif dun outil de rsum automatique est de produire, partir du contenu dun document, une reprsentation condense dans laquelle les informations importantes du texte original sont prserves tout en tenant compte des besoins de lutilisateur. Il existe deux grandes catgories de techniques pour construire un rsum automatique : la reformulation, sattache comprendre le contenu du document de manire gnrer un nouveau texte, contenant de nouvelles phrases, diffrentes du texte original ; lextraction, repose sur lextraction dinformation. Le rsum obtenu contient les lments jugs importants du texte original. Cest la technique la plus utilise dans les logiciels commerciaux. (cf. : tableau 6). La vocation des outils dextraction de connaissances est didentifier linformation pertinente. Ces outils mettent en uvre une analyse du texte pour interprter et construire une reprsentation formelle qui permettra d'apporter automatiquement des rponses prcises l'utilisateur. Il ne s'agit donc pas simplement de slectionner un fragment brut du texte, mais de mettre des lments en relation pour restituer une information complte et structure partir dun patron prdfini. (cf. : tableau 7). Nous pouvons galement classer dans cette catgorie les outils danalyse de contenu dont la vocation est de dterminer automatiquement les liens entre des concepts. La restitution se fait gnralement sous forme darbres ou de rseaux de termes. (cf. : tableau 8). Les suites logicielles de text mining sont de vritables botes outils dont la vocation est de faciliter la dcouverte de connaissances. Cet ensemble doutils propose lensemble des fonctionnalits qui sont offertes par les diffrents outils que nous venons de voir. (cf. : tableau 9). Utilise traditionnellement et depuis longtemps des fins de reprage gographique ou goconomique, les logiciels de

cartographie sont de plus en plus intgrs aux systmes de veille, lappui ou comme laboutissement de leurs tapes de traitement et danalyse de linformation. La cartographie peut tre la visualisation dune recherche au sein dun corpus spcialis, sur base de donnes, sur Internet, ou encore au sein de newsgroups et de listes de diffusion. Dans tous les cas et par rapport une recherche classique sur Internet, la cartographie permet de faire apparatre dautres liens, dautres dynamiques. Les prsentations graphiques se font sous forme de sphres, de rseaux, ou de grappes dinformation. En amont, des outils spcialiss prennent en charge les relations spatiales, temporelles, statistiques, gographiques pour retracer tous les liens entre les diffrents lments du corpus. (cf. : tableau 10).

Progiciels de veille Les progiciels de veille sont des outils intgrs qui rassemblent des fonctionnalits couvrant le champ complet des besoins en matire de veille. Plus prcisment ils offrent, des degrs divers, des fonctionnalits dacquisition externe et interne des informations, de stockage et de traitement, danalyse, de mise en forme documentaire, de diffusion et dadministration. Il y a deux sortes doutils dans cette catgorie, les outils gnralistes et les outils spcialiss. Les outils gnralistes sont des suites logicielles incluant portail, gestion documentaire, moteur de recherche Elles peuvent tre utiliss de diffrentes manires. Le travail collaboratif en est une. Avec un paramtrage adapt et, le plus souvent des dveloppements spcifiques, elles peuvent tre utiliss pour la veille. (cf. : tableau 11). Les outils spcialiss sont des logiciels intgrant les fonctionnalits dun systme dinformation de veille tel que cela a t prsent prcdemment. Des diteurs proposent leurs outils en mode ASP avec un accs par un navigateur Internet au logiciel. Certains lintgrent des prestations plus globales dexternalisation des activits de veille sous forme de service. (cf. : tableau 12).

Il existe dautres outils comme ceux de : Cipher Systems (www.cipher-sys.com), Docere (www.docere.se), Strategy Software (www.strategy-software.com), Novintel (www.novintel.com), Traction Software (www.tractionsoftware.com), Wincite Systems (www.wincite.com), WisdomBuilder (www.wisdombuilder.com). Il sagit de logiciels amricains, sudois ou finlandais qui ne sont peu ou pas du tout distribus en France.

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Tableau 1

Logiciel Copernic Agent Pro Strategic Finder WebSeeker Logiciel ECI Services Verity Federator Logiciel Check&Get Copernic Tracker KBCrawl KeyWatch Vigilus WebSite Watcher Webspector Logiciel HTTrack MemoWeb Teleport Pro WebCopier Pro Wysigot Logiciel DQ-Server GammaWare LexiQuest Categorize MindServer Categorization Stratify Discovery System 3.0 Texis categorizer Verity Intelligent Classifier Vivisimo Clustering Engine

Editeur Copernic Digimind Blue Squirrel Editeur EMC-Documentum Verity Editeur ActiveURLs Copernic BEA Conseil Iscope Pragtec Aignes Illumix Editeur Open Source Goto Software Tenmax Maximum Soft Wysigot Editeur Caatoosee GammaSite SPSS Recomind Stratify Thunderstone Verity Vivisimo

Site Web www.copernic.com/fr/ www.strategicfinder.com www.bluesquirrel.com Site Web www.documentum.fr www.verity.fr Site Web www.activeurls.com www.copernic.com/fr/ www.beaconseil.com www.iscope.fr www.pragtec.com www.aignes.com www.illumix Site Web www.httrack.com www.goto.fr www.tenmax.com www.maximumsoft.com www.wysigot.com/fr Site Web www.caatoosee.com www.gammasite.com www.spss.com/fr www.recommind.com www.stratify.com www.thunderstone.com www.verity.com/fr www.vivisimo.com

Tableau 2

Tableau 3

Tableau 4

Tableau 5

Tableau 6

Logiciel Copernic Summarizer Inxight Summarizer Pertinence Summarizer

Editeur Copernic Technologies Inxight Pertinence Mining

Site Web www.copernic.com www.inxight.com www.pertinence.net

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Tableau 7

Logiciel Moho Extractor Mindset Infoxtract Verity Extractor Logiciel Tropes Zoom WordMapper LexiQuest Mine Logiciel ClearForest Text Analysis Suite Enterprise Mining Suite Inxight SmartDiscovery Lingway KM SAS Text Miner TEMIS Insight Discoverer Logiciel Anacubis Kartoo Visu MapStan WPS ThinkMap 2.5 VisuaLinks VizServer Logiciel Autonomy IDOL Server HummingBird Enterprise Verity K2 Logiciel AMI Market Intelligence Aperto Libro Arisem Kaliwatch Profesionnal Cybion Eye Digimind Evolution Pericles VS 2000

Editeur Kofax (MohoMine) Xtramind Verity Editeur Acetic Grimmersoft SPSS Editeur ClearForest Intelliseek Inxight Lingway SAS Temis Editeur Anacubis Kartoo Social Computing ThinkMap Visual Analytics Inxight Editeur Autonomy HummingBird Verity Editeur Albert Alogic Arisem Cybion Digimind Datops Ayonis

Site Web www.kofax.com www.xtramind.com www.verity.com/fr Site Web www.acetif.fr www.grimmersoft.com www.spss.com Site Web www.clearforest.com www.intelliseek.com www.inxight.com www.lingway.fr www.sas.com www.temis.com Site Web www.anacubis.com www.kartoo.net www.social-computing.com www.thinkmap.com www.visualanalytics.com www.inxight.com Site Web www.autonomy.com www.hummingbird.com www.verity.fr Site Web www.albert.com www.alogic.fr www.arisem.fr www.cybion.fr www.digimind.fr www.knowings.com www.datops.com www.ayonis.com

Tableau 8

Tableau 9

Tableau 10

Tableau 11

Tableau 12

KnowledgeManager et Global Finder Knowings

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MISE EN UVRE DE LA VEILLEvent, la hauteur des esprances. Cest la raison pour laquelle nous allons exposer la premire approche. Dfinir une dmarche valable dans tous les contextes est dlicat, en effet les situations locales sont trs diffrentes, la maturit et la disponibilit des collaborateurs pour implmenter de nouveaux modes de fonctionnement et un logiciel sont donc trs variables. Cependant lapproche propose ci-aprs met laccent sur limplication des collaborateurs et peut tre considre comme un dnominateur commun toutes celles qui sont possibles. Elle est un retour dexprience des nombreux projets de mise en place de la veille sur lesquels sont intervenus les auteurs et les consultants de KnowledgeConsult. Le schma ci-aprs (Figure 3) prsente une vue densemble de la dmarche. La russite de la mise en uvre d'une organisation et d'un systme de veille supports par des outils spcialiss repose sur des principes et s'appuie sur une dmarche de projet. Les principes retenir sont: Dfinir une organisation et un systme de veille adapts au contexte oprationnel, Etablir un ciblage prcis des thmes de veille qui permettent d'obtenir rapidement des rsultats tangibles, Crer un dynamique organisationnelle autour du systme de veille qui permette la prise de dcisions oprationnelles fort niveau de valeur ajoute, Ne pas ngliger les incitations l'utilisation du systme, Rester simple dans la mise en uvre des outils et ne pas survaloriser les technologies notamment celles d'analyse textuelle, Identifier, suivre et partager les apports de valeur de la veille pour l'ensemble des parties prenantes.

Pour mettre en uvre la veille, deux types dapproches existent actuellement: lapproche fonctionnelle et lapproche outil. Lapproche fonctionnelle va chercher arrimer les processus et lorganisation de la veille dans la socit travers des oprations de sensibilisation aussi bien que de communication globale et dans ce cadre choisir un logiciel qui permettra de raliser la mise en uvre oprationnelle dun premier pilote qui sera gnralis sil rencontre du succs. Lapproche outil va viser, dans un premier temps dfinir, chercher puis choisir un logiciel qui dans un deuxime temps sera dploy au travers dun pilote puis gnralis en cas de succs. Mme si dans les deux cas, on souhaite procder progressivement et mettre en uvre un pilote, le point de dpart nest pas le mme. Dans un cas, la dmarche trouve son origine dans des besoins ressentis par la socit qui vont tre traits en tant que tels, dans lautre cas, il est possible que des besoins aient t identifis mais ils ont t conceptualiss et la rponse par un outil leur a t fournie. Il ne faut pas penser que la seconde approche est obligatoirement conduite par des informaticiens. De grands groupes ont procd de cette manire alors que les chefs de projet taient fonctionnels. Il faut indiquer que les rsultats nont pas t, le plus sou-

Fixation des objectifs

Construction du plan de travail

Mise en oeuvre oprationnelle d'actions de veille Organisation de la prennisation Intgration du logiciel de veille

Obtention de la participation

Accompagnement continu

Figure 3 : Dmarche de mise en uvre

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CONCLUSIONIl reste que, si actuellement la plupart des entreprises ont mis et mettent en uvre des organisations, processus et systmes dinformation de veille, certaines commencent viser plus loin. Elles ne veulent plus seulement utiliser les informations que leur procure la veille pour amliorer leurs prises de dcisions mais souhaitent utiliser ces informations pour agir sur leur environnement. Elles veulent ainsi passer de la veille lintelligence conomique. Or, cest principalement la matrise et le renforcement des activits de veille qui permettra aux entreprises dentrer aisment dans lintelligence conomique.

La veille, tout en se segmentant en diffrents types sest insre progressivement dans les organisations en affinant ses processus et modes dorganisation. Ce faisant, elle a laiss une place de plus en plus grande aux systmes dinformation qui sont maintenant outills par des progiciels spcialiss. Les nombreuses mises en uvre de la veille font quil est actuellement possible den tablir un retour dexprience sous forme dune dmarche type. Des logiciels varis fournissent un appui apprciable aux veilleurs et aux responsables de la veille qui peuvent maintenant disposer dune surveillance automatique des sources lectroniques comme dune analyse approfondie de grandes masses documentaires. Quil sagisse de laboratoires pharmaceutiques, de socits industrielles, dentreprises oprant dans le domaine des services non financiers, dadministrations ou de banques, la veille apporte beaucoup aux organisations.

Denis MEINGAN Directeur Associ KnowledgeConsult

Denis MEINGAN a travaill pendant plus de 15 ans dans de grandes socits de conseil comme Ineum, Solving International, JMAC Consultants, PA Consulting Group. Il a dirig de nombreuses missions: amlioration de la performance de la R&D, rorganisation des achats, conception de systmes d'information dans des grands groupes internationaux comme des moyennes entreprises. Ses premiers contacts avec le management des connaissances remontent 1993 au Japon, depuis il a ralis de nombreuses missions dans le domaine et dans celui de la veille. Il est intervenu dans les principaux pays d'Europe, aux Etats-Unis et au Japon. Denis MEINGAN ralise frquemment des sminaires ainsi que des confrences et fournit des contributions de nombreuses revues de management. Gilles BALMISSE a travaill dans les dpartements R&D de grands groupes bancaires. Il a notamment particip l'introduction d'outils de knowledge management et de veille au sein de diffrentes filiales du Groupe BNP Paribas. Gilles BALMISSE inter vient rgulirement dans des confrences et sminaires. Il est galement charg d'enseignements sur les outils du KM dans de nombreux tablissements. Il est par ailleurs l'auteur de l'ouvrage Guide des outils du knowledge management , Vuibert (2005), ainsi que de livres blancs et d'articles sur les aspects informatiques du knowledge management.

Pour aller plus loin De nombreuses publications (livres blancs, articles, notes dtudes) sont tlchargeables gratuitement aprs inscription sur le site de KnowledgeConsult : www.knowledgeconsult.com Un annuaire des outils de veille et du knowledge management est disponible ladresse suivante : www.gillesbalmisse.com/annuaire Gilles BALMISSE Directeur Associ KnowledgeConsult

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