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Keo DES IDÉES NEUVES SUR LA MOBILITÉ JANVIER 2015 LES TRANSPORTS PUBLICS AU CŒUR DU GRAND PARIS Premières réalisations annoncées pour 2019 : le projet passe à la vitesse supérieure LES AMIÉNOIS RÉCONCILIÉS AVEC LE BUS Deux ans après le début du contrat, un bilan positif

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Page 1: Keo (janvier 2015)

KeoDES IDÉES NEUVES SUR LA MOBILITÉJANVIER 2015

LES TRANSPORTS PUBLICS AU CŒUR DU GRAND PARIS Premières réalisations annoncées pour 2019 : le projet passe à la vitesse supérieure

LES AMIÉNOIS RÉCONCILIÉS AVEC LE BUSDeux ans après le début du contrat, un bilan positif

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2ÉDITO

KeolisPrésent dans 15 pays à travers le monde, Keolis est un opérateur majeur du transport de voyageurs. Le Groupe propose une palette de solutions de transport adaptées aux besoins des territoires et des clients voyageurs.

Keolis – 20 rue Le Peletier 75320 Paris Cedex 9Tél. : 01 71 32 90 00

Keo’ LE MAGAZINEKeo’, le magazine corporate du Groupe Keolis, se propose d’explorer le thème de la mobilité durable. Actualité, succès, métiers, innovations, débats, opinions… Keo’ fait circuler des idées neuves sur la mobilité !

RÉDACTION

de rédaction : Catherine Miret. Quentin Vijoux,

Antoine Levesque, Gez/Kot Illustration. Getty, Fotolia,

Andia, Corbis, AFP, Urba Images, Raphaël Dautigny

(réf. : KEOL026)

En novembre 2014, cinq communes d’Île-de-France ont fait le choix d’intégrer le Grand Paris, redéfinissant ainsi les frontières de la future métropole. Un mois plus tard, c’est le contour des régions françaises dans leur ensemble qui s’est trouvé modifié, sous l’effet du projet de loi sur la réforme territoriale. Partout, les frontières bougent, et votre magazine Keo’ suit le mouvement ! Le dossier de ce numéro fait ainsi le point sur les projets de transport qui vont structurer le Grand Paris, tandis que la rubrique Keo’Forum invite trois spécialistes à partager leurs points de vue sur la nouvelle carte des régions. Le monde bouge aussi dans Keo’Idées, où notre invité nous dit tout sur les objets connectés, une petite révolution qui repousse les limites du réel et de la technologie. Une nouvelle ère qui s’ouvre donc… et une nouvelle année ! L’occasion de faire le bilan en page 6, avec Jean-Pierre Farandou, pour un point d’étape sur le projet KeoLife et ses perspectives pour 2015.

BONNE ANNÉE À TOUS !

REPOUSSER

Page 3: Keo (janvier 2015)

Keolis Janvier 2015 3 SOMMAIRE

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14Keo’FOCUSLES TRANSPORTS PUBLICS AU CŒUR DU GRAND PARIS

4Keo’ACTURoute intelligente, prix des carburants, insécurité dans les transports : toute l’actu de la mobilité

8Keo’PRATIKOn vous dit tout sur le délit de fraude d’habitude et le dépôt vert idéal

10Keo’TEAM KeoLife : un projet de terrain à Angers

12Keo’POLISLes Amiénois réconciliés avec le bus

18Keo’VISAVoyager autrement

20Keo’FORUMRéforme territoriale : quid des transports ?

22Keo’IDÉESRafi Haladjian : « Demain, nos objets capteront tous types de données »

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MOSCOU OPTE POUR LE TOUT-CONNECTÉRUSSIE

4Keo’ACTU

CÔTÉ MObilite

La Chine investit dans le ferroviaire indienL’Inde a demandé à la Chine de l’aider à construire le deuxième plus long chemin de fer à grande vitesse du monde. D’une longueur de plus de 1 700 km, cette ligne représente un coût d’environ 26,6 milliards d’euros et permettra de relier les villes de Delhi et de Chennai, dans le sud-est du pays. Selon le ministère indien des Chemins de fer, l’étude de faisabilité de cet ambitieux projet devrait commencer début 2015.

INTERNATIONAL

Un sentiment d’insécurité

TRANSPORT PUBLIC

elon un sondage OpinionWay publié en

novembre 2014, près de la moitié des Français qui utilisent les transports en commun éprouvent un sentiment d’insécurité lors de leurs déplacements (49 % des femmes et 44 % des hommes). Interrogés sur les facteurs qui pourraient les tranquilliser, 89 % des voyageurs se disent plutôt rassurés par la présence de policiers ou de vigiles, ainsi que de contrôleurs et d’agents d’accueil (81 %). L’éclairage

contribue aussi largement à améliorer le sentiment de sécurité (87 %), de même que la vidéosur-veillance (81 %), la propreté et l’entretien (77 %). Enfin, l’étude précise que « les Français se montrent favorables à la croissance du nombre de caméras de vidéosurveillance, particu-lièrement dans les trans-ports en commun (90 %) ». Néanmoins, seulement un tiers d’entre eux se disent prêts à payer plus cher leur titre de transport pour financer ces installations.

* Étude réalisée sur un échantillon représentatif de 1 026 personnes.

S

Sept millions de voyageurs quotidiens connectés : c’est ce qu’affiche le métro de Moscou (le deuxième métro le plus fréquenté au monde), avec comme nouveauté l’installation d’un réseau wi-fi haut débit sur ses lignes. Une première mondiale, assure la municipalité russe, puisque le wi-fi, jusqu’alors disponible seulement dans les stations, l’est désormais sous les tunnels et dans les rames en mouvement. Les voyageurs peuvent accéder à un ensemble

de chaînes de télévision, de stations radio, de films, de livres ou de magazines en ligne, disponibles gratuitement ou sur abonnement. Les travaux, estimés

à environ 17 millions d’euros, ont été entièrement pris en charge par l’opérateur Maxima Telecom.

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Keolis Janvier 2015 5

Un premier projet en test

LE PRIX DES CARBURANTS AU PLUS BAS

Le prix des carburants a atteint son niveau le plus bas depuis quatre ans. La raison ? Une chute du cours du pétrole d’environ 30 % enregistrée au second semestre 2014. Fin novembre, un litre de gazole coûtait en effet aux auto mobilistes 1,22 euro en moyenne. Selon le ministère de l’Écologie et de

l’Énergie, c’est le chiffre le plus bas enregistré depuis décembre 2010. Cette tendance, qui concerne également le prix de l’essence sans plomb, s’explique par une production mondiale abondante et une demande moins vigoureuse que prévu, notamment en Europe et en Chine.

FRANCE

Un bus en toute transparenceIl a l’air de venir du futur mais il est bien réel : Willie, un autobus urbain recouvert d’écrans plats transparents, a été conçu par le designer Tad Orlowski. À la façon d’un panneau d’affichage mobile, ce premier prototype peut projeter des publicités ou des extraits de films, ou bien fournir des informations en temps réel aux voyageurs, comme des plans du réseau, des bulletins météo, des news TV et des renseignements touristiques. Selon son créateur, ces écrans pourraient même prochainement intégrer des fonctions tactiles interactives.

INNOVATIONROUTE INTELLIGENTE

CHIFFRES

17 % des Français ont eu recours à l’autopartage au cours des douze derniers mois (36 % chez les 18-24 ans).Source : sondage CSA pour Uber.

3,3 milliards C’est le nombre de passagers annuels du métro de Tokyo, le plus fréquenté au monde.

AGENDA

ENTRETIENS DU CEREMA “TERRITOIRES ET VILLES DURABLES” Colloque réunissant plus de 800 professionnels, décideurs et acteurs de terrain, sur les politiques locales pour des territoires et villes durables.3 et 4 février 2015 au Palais des congrès – Lyon

BIM WORLD 2015 Salon du numérique dans la construction et l’aménagement des milieux urbains. 25 et 26 mars 2015 au CNIT La Défense – Paris

CONGRÈS CAPURBA Salon Smart Cities : des projets innovants pour une ville facile, intelligente et attractive.2 au 4 juin 2015 à Eurexpo – Lyon

FUTUR EN SEINE 2015 26e festival de rencontres, d’ateliers et d’expositions pour amateurs d’innovations et de transformations numériques.11 et 12 juin 2015 aux Arts & Métiers – Paris

70 euros C’est le montant du tarif unique du Pass Navigo qui sera mis en place en Île-de-France à la rentrée 2015.

La D199, en Seine-et-Marne, a été choisie pour tester un projet de route à énergie positive. Le principe : un revêtement semi-transparent sous lequel se trouvent des cellules photovoltaïques qui produisent de la lumière. L’énergie produite permettra d’alimenter l’éclairage public et d’assurer une autosuffisance énergétique. Par ailleurs, la route fonctionnera comme une pompe à chaleur, capable de stocker l’énergie et de la restituer par temps froid ou bien de rafraîchir l’atmosphère par temps chaud. Petit plus : cette route nouvelle génération saura dialoguer avec nos voitures et réguler le trafic en envoyant aux conducteurs des informations sur la circulation en temps réel, afin d’éviter les embouteillages ! Patience car les travaux ne devraient pas débuter avant le printemps 2017…

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6Keo’ACTU

CÔTÉ eOKeoLife

Keolis a acquis en décembre dernier l’entreprise familiale Autocars Striebig, implantée en Alsace depuis 1927 et leader de l’interurbain dans le Bas-Rhin (67). L’entreprise emploie 300 collaborateurs et compte six agences, dont deux en Allemagne. La direction

opérationnelle sera assurée par Laurent Tonon, jusqu’ici directeur de secteur Keolis Trois-Frontières (Moselle et Alsace) et spécialiste reconnu du marché inter-urbain. Par ailleurs, le Groupe exploite déjà le réseau urbain d’Obernai et assure l’assistance technique des transports

urbains de Colmar et de Strasbourg. Ce rachat confirme ainsi la volonté de Keolis de développer ses activités dans la région, particulière-ment dynamique en termes de transport public.

Premier bilan positif

Keolis se développe en AlsaceINTERURBAIN

En 2013, Keolis lançait KeoLife, un vaste projet d’entreprise au service de la performance. Un an après, où en est-il, et comment va-t-il se poursuivre en 2015 ? Les explications de Jean-Pierre Farandou, Président du Groupe.

 En quoi consiste KeoLife et quels sont ses enjeux ? KeoLife est un programme d’amélioration continue qui doit permettre à Keolis d’atteindre ses ambitions : être un leader incontesté de la mobilité et devenir d’ici à 2017 un vrai groupe international intégré. L’ensemble des collaborateurs est concerné par la démarche, qui consiste à travailler au quotidien sur tous les maillons de nos métiers pour proposer le meilleur rapport qualité/prix. Le projet se décline en six axes (satisfaction client, relation partenariale avec les autorités organisatrices, engagement des salariés, responsabilité sociétale, excellence opérationnelle et performance économique) et 26 projets très concrets qui poursuivent un même but : nous permettre d’améliorer nos offres au bénéfice de nos deux clients, les autorités organisatrices et les passagers. Chaque filiale doit mettre en place et suivre ses propres plans d’action, en fonction de ses contraintes, de ses enjeux, de sa situation et de sa maturité.

 Depuis plusieurs semaines, vous allez dans les filiales pour des « visites KeoLife » : quels progrès avez-vous pu observer ? Les différentes visites que j’ai déjà effectuées montrent une très bonne

intégration de KeoLife sur le terrain, ce qui est remarquable si peu de temps après son lancement. Toutes les filiales se sont approprié le projet et le déclinent à leur manière. Certaines initiatives sont exemplaires quant à la qualité du projet déployé, aux méthodes utilisées, à l’implication du management et des collaborateurs… L’impulsion est donnée et c’est enthousiasmant : je peux constater la mise en mouvement de l’entreprise, en France comme à l’international. De plus, KeoLife apparaît partout comme un cadre fédérateur qui renforce le sentiment d’appartenance au Groupe.

Quelles sont les prochaines étapes ?    Le projet est lancé, il faut maintenant nourrir la dynamique pour poursuivre et amplifier nos progrès. Plusieurs éléments vont nous aider à entretenir la flamme en 2015. L’animation par axes va être renforcée et les directions métiers vont continuer à soutenir l’action des filiales. Les collaborateurs vont aussi pouvoir s’appuyer sur un nouvel outil : KeoShare, la plateforme collaborative ouverte début décembre. Et pour favoriser l’échange d’expériences et le partage de bonnes pratiques, nous allons communiquer sur les exemples réussis et récompenser les meilleures initiatives locales lors de la cérémonie des Keo’Awards.

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7Keolis Janvier 2015

GROUPE KEOLISDe nouvelles valeurs pour refléter l’engagement de tousPartout dans le monde, Keolis promeut l’innovation, la solidarité et l’excellence opérationnelle. Afin de faire de ces engagements un socle commun pour ses collaborateurs, le Groupe a redéfini ses valeurs à échelle mondiale. « We Imagine – We Care – We Commit » : une promesse en trois temps qui reflète une histoire et un positionnement uniques. Avec ces nouvelles valeurs, établies à la suite d’une consultation interne, Keolis entend donner des repères forts à ses collaborateurs et renforcer le sentiment d’appartenance à un groupe intégré.

UN RÉSEAU SOLIDAIRE

Dans quelques mois, deux nouvelles lignes de tramway seront inaugurées à Nottingham, en Angleterre. Pour accompagner ce projet d’extension, à l’étude depuis 2013, le réseau Nottingham Trams a conclu un partenariat

innovant avec les agences locales pour l’emploi. En effet, les 22 rames supplémentaires qui seront mises en service nécessitent la création d’environ 150 nouveaux postes. Une campagne de recrutement solidaire, qui a rencontré un grand

succès auprès de la communauté locale, a donc été lancée pour offrir des opportunités de développement professionnel à des personnes en recherche d’emploi. D’autre part, la mise à disposition de bornes d’achat de tickets à l’extérieur des tramways a nécessité de mettre en place des formations pour les conducteurs. En effet, jusqu’à mainte-nant chargés de vendre les titres à bord des rames, ils doivent désormais être en mesure de les contrôler.

NOTTINGHAMKeolis renforce sa présence en ChineD’ici à 2019, le Groupe Keolis pourrait se voir confier, avec son partenaire Shanghai Shentong Metro Group, l’exploitation de plusieurs lignes de métro automatique à Shanghai. Implanté sur le marché chinois depuis 2010, Keolis avait obtenu en 2013 la gestion du futur hub intermodal du terminal de l’aéroport de Wuhan. Le Groupe confirme ainsi son expertise en matière d’exploitation de réseaux multimodaux à l’international et sa volonté de s’implanter sur le marché asiatique.

ASIE

a communauté urbaine de Bordeaux (CUB) a renouvelé sa confiance au Groupe Keolis pour

l’exploitation de son réseau de transport, qui dessert chaque jour 28 communes et 720 000 habitants. Opérateur du réseau depuis 2009, Keolis a élaboré pour ce nouveau contrat de délégation de service public une offre sur mesure répondant aux exigences de la CUB en termes de mobilité globale. Une augmentation de 7 % de l’offre kilométrique et une hausse de 34 % de la fréquentation sont notamment prévues pour les prochaines années. Un projet ambitieux qui fera du réseau

bordelais le plus grand réseau de tram français et qui permettra à Keolis de conforter sa position de leader mondial de ce mode de transport. « Je me réjouis que la CUB nous renouvelle sa confiance, reconnaissant ainsi notre expertise en matière d’exploitation de transport public et la qualité de nos relations partenariales avec les autorités organisatrices », a déclaré Jean-Pierre Farandou, Président du Groupe Keolis. Un chiffre d’affaires cumulé de 1,7 milliard d’euros est prévu pour ce nouveau contrat d’une durée de huit ans.

Une confiance renouveléeBORDEAUX

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ON VOUS DIT TOUT SUR…

8Keo’PRATIK

UTP : DES RECOMMANDATIONS CONTRE LES FRAUDEURS RÉCIDIVISTES Tout d’abord, il faut inciter les voyageurs à circuler avec un titre de transport valide. Ainsi, afin d’encourager les fraudeurs à se mettre en règle, un certain nombre de paramètres ont été listés. Tout d’abord, un matériel de contrôle de qualité et des valideurs en bon état. Avoir également des propositions commerciales adaptées comme l’échange du procès-verbal contre deux mois d’abonnement (selon certaines conditions et valable une seule fois). Il est aussi important d’avoir de nouvelles techniques de contrôle : contrôles en civil, avis préalables au contrôle, etc. Par ailleurs, en plus de durcir la procédure du délit de fraude d’habitude, l’UTP a proposé de relever le montant de l’indemnité afin d’augmenter l’effet dissuasif. Quant à la réponse pénale, l’UTP la souhaite ferme et systématique, toujours dans l’idée de l’exemplarité de la peine.

LES SANCTIONS ENCOURUES � LORSQU’UN DÉLIT DE FRAUDE D’HABITUDE EST CONSTATÉ, la procédure dépend du tribunal correctionnel et le fraudeur est passible d’une peine de prison de six mois et d’une amende qui peut aller jusqu’à 7 500 €. Par ailleurs, en octobre dernier, pour améliorer la lutte contre la fraude, l’UTP a proposé au ministère des Transports et au ministère de l’Intérieur que la procédure de délit de fraude d’habitude soit déclenchée à partir de 5 contraventions et non plus 10.

LE DÉLIT DE FRAUDE D’HABITUDEInstauré par la loi de 2001 relative à la sécurité quotidienne*, le délit de fraude d’habitude est un enjeu majeur pour les opérateurs de transport. Le durcissement de la loi en la matière, prôné par l’UTP**, permettrait de diminuer le nombre de fraudeurs récidivistes.

LE CADRE JURIDIQUE LA LOI DE 1845 EST LA PREMIÈRE LOI SUR LA POLICE des chemins de fer. Elle a été partiellement abrogée et transférée dans le Code des transports de 2011, qui établit le cadre juridique et énonce la liste des infractions concernant les délits et contraventions cités également dans le Code pénal.

La loi du 15 novembre 2001 sur la sécurité intérieure instaure le délit de fraude d’habitude et le Code de procédure pénale détermine les conditions de transaction entre le fraudeur et la société gestionnaire du réseau. En effet, la loi donne deux mois à l’usager fraudeur pour s’acquitter de l’indemnité forfaitaire, ce qui lui évitera une contravention.

LE DÉLIT DE FRAUDE D’HABITUDE SONT CONSIDÉRÉS COMME DES CAS DE FRAUDE deux types d’infraction : le défaut de titre de transport et le titre non conforme ou non validé. Il faut bien distinguer la fraude générale (qui peut toucher tous les utilisateurs à un moment ou à un autre et qui résulte de multiples facteurs) de la fraude d’habitude, qui est le fait spécifique de personnes récidivistes. En effet, au bout de dix contraventions toutes impayées au cours des douze derniers mois, la onzième déclenche la procédure de fraude d’habitude, qui devient un délit.

* La loi sur la sécurité quotidienne regroupe des textes portant sur divers moyens de lutte contre le terrorisme, les trafics (notamment d’armes), les nuisances sociales et les incivilités. ** Union des Transports Publics et ferroviaires.

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ON VOUS DIT TOUT SUR…

9Keolis Janvier 2015

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5

’activité de transport public participe naturellement à la préservation de l’environnement. Il était donc important pour Keolis d’inscrire dans sa démarche KeoLife une feuille

de route en matière de projets environnementaux. En partenariat avec les autorités organisatrices, le Groupe investit notamment dans la construction de dépôts et de centres de maintenance estampillés « verts ». Autrement dit, des structures préservant l’environnement qui réduisent de 30 % les consommations d’énergie. C’est le cas dans certaines filiales Keolis : dépôts de bus et de tramways équipés de parois brise-soleil, de zones de tri des déchets, etc. La révolution écologique est en marche dans les réseaux Keolis !

LE DÉPÔT VERT IDÉAL

ISO 14001 Keolis a pour ambition d’obtenir cette certification environnementale pour l’ensemble du Groupe.

1 Les bureaux administratifs sont équipés d’une toiture végétalisée.

2 Eau, énergie, papier : dans les bureaux, les collabora-teurs s’impliquent pour une gestion durable des ressources.

3 Zone permettant le tri sélectif des déchets.

4 Le système de récupération de la chaleur permet de capter des calories dans le sol et l’eau, produisant ainsi de l’énergie de façon autonome.

5 Recyclage des eaux de lavage. Grâce à un système fermé, les eaux de lavage sont récupérées et filtrées, puis utilisées, et de nouveaux filtrées, etc.

6 Parois brise-soleil : des ailettes sont posées au-dessus des vitrages, inclinées pour protéger des rayons du soleil en été et pour les laisser passer en hiver.

L

100 % des filiales sont engagées dans la démarche environnement du Groupe.

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10Keo’TEAM

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KEOLIFE : UN PROJET DE TERRAIN A ANGERSÀ Angers, KeoLife, le projet d’entreprise du Groupe Keolis, se déploie avec efficacité depuis plus d’un an déjà. Les premiers résultats sont très positifs, en interne comme en termes de satisfaction client. Reportage.

2 Au CTT (centre technique des transports), une équipe de régulateurs assure la fiabilité et la ponctualité des bus et des tramways, dans le cadre de l’application des process KeoLife.

3   4 Passage à la station de lavage et vérification du bon fonctionnement du véhicule, deux étapes indispensables qui ont été intégrées dans le projet d’entreprise.

5 La montée par la porte avant fait partie des règles que doit faire appliquer le conducteur.

6 Pour la bonne lisibilité de l’info voyageurs, les panneaux d’affichage sont régulièrement entretenus.

1 Afin de faire le point sur l’avancée des projets, des réunions KeoLife sont régulièrement organisées avec les collaborateurs.

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Page 11: Keo (janvier 2015)

11Keolis Janvier 2015

e déploiement de KeoLife à Angers a débuté en juillet 2013, au moment où démarrait le nouveau

contrat d’exploitation du réseau. Nous avons donc voulu réunir dans un même grand projet cette démarche d’amélio-ration de la qualité de service ainsi que les exigences d’Angers Loire Métropole », explique Christophe Reineri, directeur opérationnel de Keolis Angers. Pour plus d’efficacité, les six axes de KeoLife (satisfaction client, relation partenariale avec les autorités organisatrices, engage-ment des salariés, excellence opération-nelle, responsabilité sociétale et perfor-mance économique) ont été pris en compte en même temps dans une démarche globale. « Nous souhaitions avancer sur l’ensemble des thèmes simultanément pour plus de cohérence. C’est pourquoi nous avons créé un poste de directeur du projet d’entreprise car il était fondamental pour nous d’établir un management transversal en lien avec toutes les directions. »

Organiser les process« Nous avons commencé par croiser les processus qualité de la filiale et le référentiel KeoLife afin d’établir une description claire de chaque activité », souligne Christophe Reineri. Cela a permis d’identifier les axes d’amélioration et d’en assurer le suivi. L’ensemble du personnel a été associé à cette démarche, via des groupes

de travail interservices. « KeoLife est un outil de cohérence globale ; en mettant le personnel au cœur de cette démarche d’amélioration, les collaborateurs ont pu mieux se l’approprier, ce qui me paraît indispensable car ce sont eux les vrais porteurs du projet. » Les managers ont également eu une place essentielle. Conscients de leur rôle pilote, ils ont pu expliquer les objectifs attendus et être de véritables relais d’information.Côté clients, les résultats ne se sont pas fait attendre. Une enquête réalisée sur 1 000 voyageurs, début 2014, a révélé une hausse de la satisfaction de 15 points par rapport à 2012. Dynamique favorable validée par 31 % des clients, qui considèrent que la qualité de service du réseau Irigo s’est améliorée au cours des douze derniers mois. La sécurité sur le réseau a également progressé de manière notable : le taux d’accidents en 2014 devrait être inférieur de 26 % à celui de 2012. Désormais, à Angers, KeoLife fait partie intégrante de la culture d’entreprise !

NATACHA

ASSISTANTE QUALITÉ

L

Mesurer la qualité des prestations�”Natacha Chauvel, assistante qualité

ÉTABLIR DES PLANS D’ACTION Ronan Nicot, directeur du projet d’entreprise KeoLife à Angers

Mon rôle est de décliner le référentiel KeoLife dans l’ensemble de la filiale. En croisant ses objectifs avec les demandes stipulées dans le contrat de délégation et les exigences budgétaires et sociales de notre filiale, nous avons établi un plan d’action global, que nous avons organisé selon les six axes de KeoLife. L’ensemble de ces actions a été ensuite intégré au système qualité afin de garantir sur le long terme la valeur ajoutée du projet KeoLife.De cette façon, nous avons créé un outil personnalisé, adapté aux problématiques du réseau et prenant en compte les bonnes pratiques déjà existantes. Pour chaque action, nous avons désigné un pilote (cadre ou agent de maîtrise) qui connaît parfaitement les enjeux du métier et qui est responsable de son avancement. En comité de direction, nous effectuons régulièrement le suivi des objectifs du plan d’action KeoLife Angers.

CHRISTOPHE

DIRECTEUR OPÉRATIONNEL DE KEOLIS ANGERS

DIRECTEUR DU PROJET

D’ENTREPRISE

RONAN

«

Je suis chargéed’intégrer KeoLife aux procédures et aux modes opératoires

de l’entreprise, et je m’assure que les nouvelles versions

sont diffusées à toutes les personnes qui doivent les appliquer. J’ai participé à la mise en place des démarches liées à la qualité de service : pour cela, j’ai créé un référentiel ainsi que des grilles de notation utilisées lors des contrôles. Par ailleurs, je participe avec Angers Loire Métro-

pole aux audits qualité trimestriels prenant en compte ces nouveaux critères, et j’analyse les résultats puis propose des actions correctives. En interne, je communique autour de ces résultats via des réunions de service, en organisant des forums ou encore par voie d’affichage.

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12Keo’POLIS

En 2012, Keolis a remporté le contrat de délégation de service public pour l’exploitation du réseau de l’agglomération d’Amiens. Deux ans plus tard, le bilan est plus que positif : le réseau est réorganisé, la sécurité renforcée et la fréquentation constamment en hausse.

En tant que président de la métropole, ma préoccupation était surtout de répondre aux attentes des habitants : avoir un réseau de transports en commun fiable, sécurisé et attractif. Le partenariat avec Keolis a abouti, depuis le mois d’avril, à ce que l’ensemble du réseau soit harmonisé : certains sites, comme la zone industrielle, ont été mieux desservis, et la fréquence des bus a augmenté. Les horaires ont également été ajustés au rythme de vie des Amiénois. Par exemple, les bus desservant les collèges ont vu leurs horaires adaptés à ceux des écoliers afin de faciliter les trajets des enfants. D’autres projets sont en cours,

orsque Keolis a pris les rênes du réseau Ametis, en juin 2012, pour une durée de six ans, la situation de la

métropole d’Amiens était difficile. Les tensions sociales étaient importantes dans certains quartiers et les outils d’aide à l’exploitation (radio, géolocali-sation des véhicules) souvent défi-cients. Le sentiment d’insécurité à bord des bus entraînait de nombreuses grèves des conducteurs. Les transports subissaient une baisse de fréquenta-tion depuis dix ans et jouissaient d’une image peu flatteuse pour cette métro-pole de 180 000 habitants.Pour Keolis, le défi à relever était de taille, mais le pari a été tenu : le réseau a été restructuré de manière efficace avec une fréquentation qui a décollé (+ 10 % de recettes entre septembre 2013 et septembre 2014) et un taux d’absen-téisme des conducteurs qui a baissé de 6 % en deux ans. Les Amiénois sont désormais réconciliés avec le bus !

L

Grâce à Keolis, l’ensemble du réseau de transport a été harmonisé.”

Les transports sont une vitrine pour la ville

comme la création de bus à haut niveau de service. Collaborer avec Keolis a été très fructueux : les transports en commun, plus attractifs, deviennent une belle vitrine pour notre ville.

Alain Gest, président d’Amiens Métropole

1

LES AMIÉNOIS RÉCONCILIÉS AVEC LE BUS

Page 13: Keo (janvier 2015)

13Keolis Janvier 2015

Jean-Marc Sauvestre, directeur opérationnel de Keolis Amiens

côté

Lorsque nous avons remporté l’appel d’offres en 2012, notre premier chantier a porté sur le renforcement et l’amélioration du management au sein de toutes les directions. Six mois plus tard, nous avons totalement réorganisé le réseau en le hiérarchisant autour de quatre Lianes (lignes à haut niveau de service assurant des dessertes cadencées sur une large

amplitude horaire) qui desservent les principaux pôles générateurs de trafic et 80 % de la population de l’agglomération. Nous avons également créé des lignes express, vers l’hôpital Sud et le campus, et mis en place une navette de centre-ville. Tout cela en privilégiant la régularité des horaires, la réduction des temps de parcours et la simplification des itinéraires. Après une période d’adaptation de six mois,

la fréquentation est repartie à la hausse : + 4 % en 2013 et + 10 % en 2014 ! Nous tenions également à mettre l’accent sur la sécurité de nos clients. Nous avons revu notre dispositif de lutte contre la fraude et avons équipé l’ensemble de notre parc de bus avec Konfort, un outil d’assistance à la conduite qui permet d’améliorer le confort des voyageurs tout en réduisant les risques d’accident et les consommations d’énergie.

Sécuriser et hiérarchiser le réseau

2. La navette Citéis relie les différents quartiers d’Amiens au cœur de ville. Elle passe toutes les vingt minutes en semaine.

3. Les Lianes (lignes de bus à haut niveau de service) structurent le réseau de bus de la ville. Elles circulent de 4 heures à 23 heures ou minuit du lundi au dimanche.

1. Le réseau Ametis dessert 33 communes, soit près de 180 000 habitants, et totalise 12 millions de voyageurs par an en moyenne.

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Le Grand Paris passe à la vitesse supérieure ! Alors que les premières réalisa-tions sont annoncées pour 2019, zoom sur un projet qui illustre comment, pour inventer la métropole de demain, il faut repenser le réseau de transport public.

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aire de l’Île-de-France une métropole du XXI e  s iècle, attractive, durable, inventive et solidaire, offrant à ses habi-tants une vraie qualité de vie tout en continuant à jouer son

rôle de locomotive économique du pays : telle est l’ambition du Grand Paris. Comme le rappelle l’économiste et géographe Frédéric Gilli : « Ce projet est la concrétisation d’un mouvement engagé au début des années 2000, après une prise de conscience progressive des retards pris par Paris et sa région en matière de transport, de logement et de développement économique. »

Le rôle clé des transportsLe transport est l’un des quatre volets prioritaires du Grand Paris. Les réseaux urbains jouent en effet un rôle majeur dans l’aménagement des grandes métropoles. Ils connectent les bassins d’emploi aux zones d’habitat et de loisirs, aux gares et aux aéro-ports. Ils contribuent à faire émerger de nouveaux pôles dédiés au logement, aux activités écono-miques, à l’enseignement, à la culture… Ils favorisent aussi un meilleur équilibre entre les territoires et augmentent leur attractivité. « C’est particulièrement

F

LES TRANSPORTS PUBLICS AU CŒUR DU GRAND PARIS

Keo’FOCUSKeo’FOCUS

Page 15: Keo (janvier 2015)

15Keolis Janvier 2015

21 %C’est le taux d’augmentation du trafic sur les infrastructures ferroviaires d’Île-de-France depuis dix ans.

le cas à Paris, dont le système de transport a souvent été loué pour sa qualité et son maillage, souligne Aurélien Delpirou, chercheur au Lab’Urba. Mais ce système a été pensé et développé à partir de Paris intra-muros, comme le montre le choix, en 1900, d’un métro axé sur le centre-ville. Par la suite, la plupart des projets et des investissements ont concerné des liaisons “radiales” entre Paris et sa banlieue. » Avec le fort développement de l’urbanisation et du trafic, ce modèle a fini par montrer ses limites. Aujourd’hui vieillissant et saturé, le réseau de transport public ne répond plus aux pratiques de déplacement des Franciliens, qui voyagent à l’échelle du bassin de vie en privilégiant de plus en plus l’intermodalité.

Un projet en deux axesPrésenté par le gouvernement le 6 mars 2013, le Nouveau Grand Paris des transports s’articule autour de deux axes. D’une part, le réseau existant va être modernisé et étendu, selon un plan de mobilisation convenu entre l’État, la Région Île-de-France, les départements franciliens et le STIF. Ce plan prévoit notamment le prolongement de certaines lignes de métro et du RER E, la création de tramways et des bus à haut niveau de service ainsi que l’améliora-tion des lignes de Transilien et du RER. D’autre part,

205 km de nouvelles lignes de métro automatique et 72 gares vont voir le jour pour relier les territoires, les trois aéroports et les gares TGV : c’est le Grand Paris Express. L’ensemble vise à améliorer l’offre de transport entre la capitale et les villes périphériques et à connecter entre elles les communes de petite, moyenne et grande couronnes. « Le nombre consé-quent de gares le prouve : derrière ce projet, il y a l’idée que la puissance de la région parisienne est liée à la masse de sa population, à l’extrême diversité de ses activités et à la qualité de ses territoires, irrigués par le réseau de transport », commente Frédéric Gilli.

Des enjeux majeursLe Nouveau Grand Paris des transports répond à plusieurs enjeux. Le premier est d’améliorer les conditions de transport des Franciliens. À moyen terme, par exemple, leur temps de trajet quotidien, qui n’a cessé d’augmenter ces dernières décennies (passant de dix minutes il y a soixante ans à une heure vingt actuellement), devrait redevenir raison-nable, notamment pour les trajets de périphérie à périphérie. Le deuxième enjeu est d’accroître la solidarité régionale en désenclavant les territoires les plus défavorisés. Le troisième, de renforcer

côté

« Keolis, déjà présent à Paris et dans une grande partie de l’Île-de-France, veut se positionner comme un acteur incontournable du Grand Paris. À ce stade du projet, nous participons au débat public avec la volonté de faciliter la vie des voyageurs. Nous préconisons notamment la mise en place d’un plan Bus, c’est-à-dire le développement de nouvelles lignes connectées aux modes lourds, pour mieux mailler le territoire régional. Nous insistons aussi sur l’intermodalité, indispensable pour adapter le système de transport public aux nouvelles habitudes de déplacement. À plus longue échéance, nous souhaitons participer

aux appels d’offres lancés par le STIF pour l’exploitation des nouvelles lignes de métro automatique. En effet, au-delà de son implantation locale, notre Groupe est un opérateur légitime car il est le leader mondial du métro automatique. Nous sommes prêts à mobiliser toutes nos expertises pour assurer un service plus ajusté, moins coûteux pour la collectivité et qui réponde aux attentes des Franciliens. »

“KEOLIS, UN ACTEUR INCONTOURNABLE DU GRAND PARIS”

Jean-Pierre Farandou, Président du Groupe Keolis

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l’attractivité de l’Île-de-France, dont le développe-ment est un sujet d’intérêt national puisque Paris et sa banlieue pèsent 30 % du PIB français pour 20 % de la population. Au-delà, le projet vise à renforcer la compétitivité de la France en facilitant l’accès à ses principaux pôles économiques, notamment depuis l’international. Le projet devrait en outre entraîner la création de 15 000 à 20 000 emplois directs et, surtout, bénéficier à l’ensemble des entreprises d’Île-de-France. À cela s’ajoute un enjeu de développement durable et de santé publique, puisque le renforcement de l’offre de transport en commun contribue au report modal et donc à la réduction des nuisances liées au transport routier (dégradation de la qualité de l’air, bruit, accidents…).

Une co-construction localeLes gares joueront un rôle stratégique dans la future métropole. « Ce sont des lieux où l’on sou-haite concentrer les dynamiques urbaines des trente prochaines années. En attirant logements, bureaux et projets, elles seront au cœur des politiques d’amé-nagement visant au développement des territoires desservis par le réseau de transport public », résume Aurélien Delpirou. La mise en œuvre de ces poli-tiques se fera à travers les contrats de développe-ment territorial passés entre l’État et les collectivités, dont 22 ont déjà été signés (c’est le cas par exemple aux Grandes Ardoines, dans le Val-de-Marne).En amont, les acteurs locaux sont également associés à la réalisation du Nouveau Grand Paris des transports. La Société du Grand Paris, maître d’ouvrage du Grand Paris Express, a mis en place

> Dans le contexte économique actuel, où l’heure est aux restrictions budgétaires, le gouvernement s’emploie à sécuriser le financement du Nouveau Grand Paris des transports. En mars 2013, Jean-Marc Ayrault, Premier ministre à l’époque, avait réaffirmé la réalisa-tion intégrale du projet, mais

réévalué son coût à la hausse avec 31,5 milliards d’euros, dont 24,5 milliards pour le Grand Paris Express (au lieu de 22,6 milliards prévus à l’origine) et 7 milliards d’euros pour le plan de mobilisation, financés à la fois par l’État, les entreprises et les collectivités locales. En octobre 2014, le Premier Ministre Manuel Valls

a annoncé la mobili-sation de ressources supplémentaires pour conforter la mise en œuvre du plan de mobilisation. La Région Île-de-France va disposer d’une recette complémentaire de 140 millions d’euros par an et l’État versera 1,4 milliard d’euros de plus d’ici à 2020.

Quel budget pour les transports ?

DÉCRYPTAGEcôté

“NOTRE DÉVELOPPEMENT EN ÎLE-DE-FRANCE PASSE PAR LES MODES LOURDS”

André Magnon-Pujo, directeur général adjoint Keolis, branche Ile-de-France

« Notre objectif est d’être retenus pour exploiter au moins l’une des quatre nouvelles lignes de métro automatique créées dans le cadre du Grand Paris. En tant que premier opérateur mondial de métro automatique, Keolis est plus que crédible et répondra aux appels d’offres, en espérant que la concurrence sera juste et équitable. Par ailleurs, pour nous, le Grand Paris ne se limite pas au métro. Nous travaillons avec SNCF Transilien pour exploiter ensemble les trois lignes de tram-train qui seront mises en service en 2017 et 2018, dans le cadre du projet du Nouveau Grand Paris intégrant tous les modes de transport collectif. Notre objectif commun sera d’apporter à la fois le meilleur du tramway et le meilleur du train. Enfin, nous soutenons le développement de l’offre bus, particulièrement nécessaire en grande couronne. Le STIF a voté une enveloppe de 160 millions d’euros sur quatre ans afin de renforcer cette offre. Dans ce cadre, nos filiales franciliennes ont mis en place 100 véhicules et 250 conduc teurs supplé mentaires en Île-de-France l’an dernier. Cet effort important devra être poursuivi pour répondre aux besoins de déplacements croissants de la grande couronne. »

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Les transports publics au cœur du Grand ParisKeo’FOCUS

2millions de voyageurs devraient emprunter chaque jour le réseau Grand Paris Express.

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8,5 millions de voyageurs empruntent quotidiennement les transports en commun en Île-de-France.

90 %de Franciliens, grâce au Nouveau Grand Paris des transports, habiteront à moins de 2 km d’une gare.

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des comités de pilotage à l’échelle de chaque tronçon de ligne. Ils rassemblent les maires, les présidents de communautés d’agglomération, les présidents de conseils généraux et leurs parte-naires : services de l’État, STIF, RFF, SNCF, RATP, Aéroports de Paris. Chaque tronçon fait également l’objet de réunions d’information et d’échange avec les citoyens avant d’être soumis à une enquête publique. La logique qui prévaut est donc bien celle d’une co-construction, indispensable à la prise en compte de tous les besoins.

Un calendrier accéléréOù en est aujourd’hui le Nouveau Grand Paris des transports ? Les premiers travaux pour prolonger la ligne 14 du métro parisien vers la mairie de Saint-Ouen sont en cours et le gouvernement a annoncé mi-octobre une accélération du calendrier. L’objectif est de desservir plus rapidement des bassins d’em-ploi majeurs. Le plateau de Saclay sera ainsi relié à l’aéroport d’Orly dès 2024, au lieu de 2027 comme initialement prévu. Les premières inaugurations sont prévues en 2019, les dernières à l’horizon 2030. « L’essentiel du projet doit voir le jour vers 2024 ou 2025, dans la perspective d’éventuels événe-ments tels que les Jeux olympiques ou l’Exposition universelle », précise Frédéric Gilli.

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« Historiquement, le réseau de transports collectifs s’est développé depuis Paris : le métro au cœur de la ville, les trains de banlieue en étoile. L’urbanisation s’est faite le long de ces lignes jusqu’à l’essor de la voiture, qui a conduit à une évolution urbaine importante en banlieue. La création du RER et les prolongements de métro ont alors soutenu l’émergence de polarités urbaines fortes. Depuis la fin des années 1990, plusieurs lignes de tramway et de bus en site propre sont venues amorcer un maillage en banlieue. Les projets en cours et à venir (métro Grand Paris Express, nouvelles lignes de tramway et de T Zen) poursuivent ce même objectif d’une desserte hors Paris maillée avec le réseau existant. »

“UN MAILLAGE DU CENTRE VERS LA BANLIEUE”

Sophie Mougard, présidente du Syndicat des transports d’Île-de-France

LE NOUVEAU GRAND PARIS DES TRANSPORTS

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3. Le jeepney est le moyen de transport le plus économique et le plus convivial des Philippines. Sa décoration bariolée est même un symbole de la culture artistique locale.

1. Le water taxi de New York permet aux habitants et aux touristes de se déplacer en admirant les monuments et la fameuse Skyline de la ville.

2. Le Schwebe-bahn de Wuppertal, en Allemagne, a été rendu célèbre par l’éléphanteau Tuffi, qui, pour la publicité d’un cirque, avait emprunté ce train suspendu et s’en était échappé en plongeant dans la Wupper.

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18Keo’VISA

Du « jeepney » philippin au « water taxi » américain, Keo vous emmène pour un tour du monde des moyens de transport insolites. Certains sont connus, d’autres plus étranges… Attachez votre ceinture, c’est parti !

VOYAGER AUTREMENT

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4. Le CycloTul, à Laval, est un tricycle de deux places à assistance électrique, idéal notamment pour le transport de personnes à mobilité réduite.

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5. Le tuk tuk, tricycle motorisé d’origine thaïlandaise, fait office de taxi bon marché dans plusieurs pays asiatiques, à la fois pour la population locale et pour les touristes.

6. Le coco taxi, baptisé ainsi à cause de sa ressemblance avec une noix de coco, est apparu à La Havane dans les années 1990 pour les touristes. Il est désormais utilisé par toute la population.

19Keolis Janvier 2015

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20Keo’FORUM

Entamée avec la publica-tion en janvier 2014 de la loi de modernisation de l’action publique territo-

riale et d’affirmation des métropoles, la réforme territoriale se poursuit. Après des discussions passionnées, son deuxième volet – le projet de loi relatif à la délimita-tion des régions, aux élections régionales et départementales, et modifiant le calen-drier électoral – a été adopté fin 2014. Cette loi fait passer le nombre de régions en métropole de 22 à 13. Sept fusions sont prévues  : entre l ’Alsace, la Champagne-Ardenne et la Lorraine ; l’Aquitaine, le Limousin et le Poitou-Charentes ; l’Auvergne et Rhône-Alpes ; la Bourgogne et la Franche-Comté ; le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées ; le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie ; la Basse-Normandie et la Haute-Normandie. Le nouveau découpage entrera en vigueur le 1er janvier 2016. Avant cette date, hormis pour Strasbourg, le texte

En 2016, la France sera découpée en 13 grandes régions, au lieu de 22 actuellement. Quel sera l’impact du deuxième volet de la réforme territoriale sur le transport de voyageurs ? Les avis sont partagés.

prévoit que le chef-lieu et le nom de la région seront pris par décret en Conseil d’État après avis du conseil régional de la nouvelle région. Entre-temps, la réforme territoriale aura été complétée d’un dernier volet : le projet de loi de déve-loppement des solidarités territoriales et de la démocratie locale, qui arrive en discussion à l’Assemblée début 2015.

NOUVELLE CARTE DES RÉGIONS : QUID DES TRANSPORTS ?

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21Keolis Janvier 2015

CARLOS DA SILVA, député et vice-président du Conseil général de l’Essonne, rapporteur du projet de loi

Une organisation qui allie efficacité et proximité« Ces dix dernières années, plusieurs rapports parlementaires ont mis en lumière la nécessité de revoir le nombre de régions en métropole. Nous y sommes ! La réforme va réunir certaines régions pour en créer de plus importantes. L’objectif est de leur donner davantage de poids pour qu’elles gagnent en force et en cohérence, de créer un meilleur équilibre avec la région capitale, mais aussi de développer les services publics via des économies d’échelle. Grâce à cette réforme, les régions françaises auront une taille semblable aux autres régions européennes et seront capables de bâtir des stratégies territoriales. Cela signifie que les opérateurs de transport auront en face d’eux des collectivités plus puissantes qu’aujourd’hui, avec des capacités d’investissement accrues pour mener à bien de grands projets d’aménagement du territoire. Et ce, sans perdre pour autant leurs interlocuteurs de proximité, car les mécanismes de délégation continuent d’exister. La réforme ne touche pas au couple communes-intercommunalités, d’ailleurs renforcé par le développement des métropoles. »

JEAN-LÉONCE DUPONT, questeur du Sénat, sénateur du Calvados et président du Conseil général du Calvados

Pourquoi changer ce qui fonctionne ?« De nombreuses incertitudes demeurent quant aux effets de cette loi. Je veux bien entendre que les affaires locales puissent être mieux gérées au niveau territorial supérieur, à condition qu’on me prouve l’utilité d’un tel transfert de compétence. Or, au cours de la discussion sur la réforme territoriale, beaucoup d’objectifs ont été affichés, notamment en termes d’économies budgétaires et de simplification, mais rien n’a été démontré. Les études d’impacts – aussi bien positifs que négatifs – manquent, et les rares chiffres communiqués ont varié. Cela peut faire douter de la pertinence de la réforme. C’est vrai notamment pour les transports. Dans ce domaine, si j’en crois ce qui se passe dans le Calvados, la gestion des départements est satisfaisante. Alors, pourquoi changer ce qui fonctionne, au risque d’entraîner une dégradation du service actuel ? Les transports scolaires, par exemple, sont une somme de cas particuliers qu’il faut gérer de manière assez fine. La région est-elle le bon échelon pour le faire ? Ce n’est pas évident. »

LOUIS NÈGRE, président du Groupement des autorités responsables de transport (GART)

Nous approuvons l’objectif, mais sera-t-il atteint ? « Au GART, nous avons un avis réservé sur cette réforme, dont la préparation et la méthode ont prêté à discussion, compte tenu de l’impact que cette loi aura sur le quotidien de nos concitoyens et des collectivités territoriales. La montée en puissance des régions va évidemment dans le sens de l’histoire, surtout si l’objectif est de les hisser au rang des Länder allemands en matière de taille et de prérogatives. Mais le futur découpage est vraiment loin de faire l’unanimité parmi les élus locaux. La nouvelle loi entraîne un changement de compétence pour le transport de voyageurs. L’objectif est de fluidifier l’usage des transports publics et d’en faciliter l’utilisation en évitant les doublons. Si cet objectif est atteint, nous ne pourrons qu’applaudir, car c’est une vieille revendication du GART. Mais, là encore, les doutes ne manquent pas quant à l’efficacité globale du dispositif. C’est le cas notamment s’agissant de l’offre de transport interurbain, maillon crucial de la chaîne de mobilité et dont on sait qu’il ne peut bien fonctionner qu’en étant administré au plus près du terrain. »

L’ÉLU « POUR »

L’ÉLU « CONTRE »

L’AVIS D’EXPERT

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Comment expliquez-vous l’engouement actuel pour les objets connectés ?Plusieurs phénomènes expliquent ce boom des objets communicants. En premier lieu, le fait que l’on a la possibilité technique de développer cette technologie à moindre coût. D’autre part, les infrastructures existantes des réseaux 3G, 4G et wi-fi ainsi que la généralisation de l’usage du smartphone forment un écosystème favorable à l’émergence de ces objets connectés. C’est dans ce contexte que les industriels vont de plus en plus utiliser ce levier de développement majeur et lancer la génération connectée de leur produit. Enfin, il y a une exigence du public de pouvoir quantifier et anticiper. Par exemple, on ne pourrait plus admettre aujourd’hui de ne pouvoir suivre son colis postal à distance ou de se déplacer sans l’aide d’un GPS.

Vous venez de lancer Mother, un concept qui enregistre des données sur la vie quotidienne de ses utilisateurs. À quels besoins répond cette innovation ?Selon moi, dans un avenir proche, plutôt que d’avoir à gérer et à recharger de multiples objets connectés, l’utilisateur n’aura même plus besoin d’interagir avec les machines. Les objets s’adapteront à sa vie, et non l’inverse. En effet, avec ses capteurs intelligents posés sur soi ou dans la maison, Mother permet de mesurer la température d’une pièce, le sommeil ou l’activité physique, de surveiller la prise de médicaments, l’ouverture de la porte d’entrée, ou même de vérifier que l’on arrose bien ses plantes… Les données sont agrégées dans un journal en ligne, hiérarchisées selon leur importance, et l’utilisateur peut les consulter à tout moment pour se faciliter le quotidien.

Quelles sont les limites de ces objets, notamment en termes de sécurité ?Pour moi, l’inquiétude qu’ils suscitent est très franco-française ! Les Anglo-Saxons sont plus pragmatiques face à ces objets facilitateurs de la vie quotidienne.

22Keo’IDÉES

Rafi Haladjian, fondateur de la société Sen.se, pionnier des objets connectés, créateur du Nabaztag

INTERVIEW

“DEMAIN, NOS OBJETS CAPTERONT TOUS TYPES DE DONNEES”

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Mais il est vrai qu’il n’y a pas de risque zéro. L’enjeu de sécurité repose sur la protection des données personnelles et sensibles. Nous sommes entrés dans une ère de l’ultratransparence, du Big Data. Aujourd’hui, capter de l’information est devenu banal et à la portée de tous et n’importe qui peut produire des données. Avec Mother, nous avons fait le choix d’assurer la pleine propriété des données à l’utilisateur en supprimant notamment toute fonction de partage sur les réseaux sociaux. Ainsi, l’information est rendue au consommateur, qui a l’opportunité de maîtriser ses propres données.

Dans le domaine des transports publics, l’Internet embarqué est largement répandu. Y a-t-il déjà des applications pour les objets connectés dans ce secteur ? Quelles applications seront possibles demain ?Le transport public, c’est l’univers privilégié de la prédictibilité. On le voit, l’information voyageurs en temps réel est partout. Plus un trajet ne se fait sans que l’on soit informé du retard du bus ou de l’heure d’arrivée du prochain métro. Selon moi, l’évolution naturelle serait un échange gagnant-gagnant de la production et de la maîtrise des données. Par exemple, les données de mon Pass Navigo ne me sont pas accessibles, contrairement à celles de la carte Oyster d’un Londonien. Or, ces datas sont une mine d’informations pouvant nourrir une multiplicité d’applications, comme la programmation d’une musique selon son itinéraire ou le calcul de l’économie carbone réalisée par trajet, par exemple.

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Rafi Haladjian est le fondateur de Sen.se, société qui fabriqueMother et les Motion Cookies, une famille de capteurs intelligentspermettant au grand public de s’immerger dès aujourd’hui dans la vie connectée.

1986 : Rafi Haladjian, diplômé de sémiologie et proche du monde littéraire et artistique, est recruté par la société Publications Nouvelles pour s’occuper des activités Minitel. Il rachète l’entreprise en 1992 avant de la revendre quelques années plus tard pour se lancer à la conquête d’Internet.

1994 : Création de FranceNet, l’un des premiers opérateurs Internet français, revendu en 2001.

2003 : Création d’Ozone, fournisseur d’accès wi-fi communautaire, et de Violet, société spécialisée dans les objets connectés, qui lance en 2005 Nabaztag, le lapin connecté.

2010 : Fondation de Sen.se, plateforme de conception d’objets communicants de deuxième génération.

2014 : Sen.se lance Mother, le premier objet communicant universel.

> BIO EXPRESS

NOS DÉPLACEMENTS PRODUISENT UNE MINE DE DONNÉES POUVANT DONNER LIEU À DE NOUVELLES APPLICATIONS.”

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24Keo’CLAPPHOTOS DE LA SÉRIE « GONE UNDERGROUND », FRANÇOIS SOLA, 2014.

LE MÉTRO LYONNAIS AU PIED DE LA LETTRE

Après Janol Apin avec sa série « Métropolisson » dans le métro parisien, le photographe François Sola reprend le même concept et met en scène avec humour le nom des stations du métro de Lyon. Retrouvez des stations telles que Gratte Ciel, Cusset et Bellecour représentées au pied de la lettre !