la gazette des jockeys camouflÉs - n°6

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LA GAZETTE D E S J O C K E Y S C A M O U F L É S « La Gazette des Jockeys Camouflés » est un tabloïd mensuel de littérature installé dans les marges de la collection « Les Jockeys Camouflés » publié par Bãzãr édition et dont les premiers livres sortent le 15 avril 2013. Parce que la poésie est inadmissible, le poème y tiendra une grande part avec des traductions inédites de poètes étrangers et des interventions d’auteurs contemporains. N U M É R O 6 - M A R S - A V R I L 2 0 1 3 LA GAZETTE DES JOCKEYS CAMOUFLÉS EST ÉDITÉE PAR BÃZÃR ÉDITION - RÉDACTION : LILIANE GIRAUDON ET THOMAS DOUSTALY - CONCEPTION GRAPHIQUE : MARC-ANTOINE SERRA - TÉLÉCHARGEZ LA GAZETTE DES JOCKEYS CAMOUFLÉS SUR BAZAREDITION.COM HANS LODEIZEN STÉPHANE BOUQUET PATRICK LAFFONT SUZANNE JOUBERT

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« La Gazette des Jockeys Camouflés » est un tabloïd mensuel de littérature installé dans les marges de la collection « Les Jockeys Camouflés » publié par Bãzãr édition et dont les premiers livres sortent le 15 avril 2013. Parce que la poésie est inadmissible, le poème y tiendra une grande part avec des traductions inédites de poètes étrangers et des interventions d’auteurs contemporains.

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Page 1: LA GAZETTE DES JOCKEYS CAMOUFLÉS - N°6

LA GAZETTEd E s j o c k E y s c A m o u f L é s

« La Gazette des Jockeys Camouflés » est un tabloïd mensuel de littérature installé dans les marges de la collection « Les Jockeys Camouflés »

publié par Bãzãr édition et dont les premiers livres sortent le 15 avril 2013. Parce que la poésie est inadmissible, le poème y tiendra une grande part avec des traductions inédites

de poètes étrangers et des interventions d’auteurs contemporains.

n u m é r o 6 - m A r s - A v r i L 2 0 1 3

LA GAZETTE dEs jockEys cAmoufLés EsT édiTéE PAr BÃZÃr édiTion - rédAcTion : LiLiAnE GirAudon ET ThomAs dousTALy - concEPTion GrAPhiQuE : mArc-AnToinE sErrA - TéLéchArGEZ LA GAZETTE dEs jockEys cAmoufLés sur BAZArEdiTion.com

hans LODEIZEn

stéphanE bOuquEt

patrIck LaffOnt

suZannE jOubErt

Page 2: LA GAZETTE DES JOCKEYS CAMOUFLÉS - N°6

B Ã Z Ã Re d i t i o n

collect ion “les Jockeys camouflés”

NÉcessaire et urgeNt est un manuel de questions (524) à poser aux fantômes, ceux des corps disparus. il aborde sous une forme quasi vocale le problème de la mémoire et de « la douleur au membre fantôme ».Pourquoi sont-ils restés sur place ?Pourquoi ne sont-ils pas partis ?Parce que c’était leur terre natale ?Qu’ils étaient nés dans ce pays ?Qu’ils voulaient s’y faire enterrer ?Qu’ils n’avaient nulle part où aller ?

La coNditioN des soies paru en 1982 aux Éditions de Minuit, enfin réédité, est un livre radicalement transgenre (récit et poésie et théâtre) ainsi que transformiste (y circulent personnages tout à la fois homme et femme, mort et vivant, jeune et vieux)… superbement scandaleux, ce livre renvoie à la splendeur des aurores boréales comme à la passion érotique des étoffes de clérambault…

un cahier de photographies d’arno gisinger articule ces deux textes non pas sous forme illustrative mais dans une fonction méditative d’arrêt sur image.

BÃZÃR

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annie ZaDek +

aRno GisinGeRnécessaiRe et uRGent

suivi de la conDition Des soies

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nécessaiReet uRGent

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la conDition Des soiessuivi de

Z a D e ka R n o G i s i n G e R

NECESSAIRE_COVER.indd 1 04/03/13 19:38

Annie ZAdek images Arno gisinger

Nécessaire et urgent suivi de La Condition des soies

ISBN : 978-2-9539327-2-0

20 euros

c o L L E c T i o n « L E s j o c k E y s c A m o u f L é s »

w w w . B A Z A r E d i T i o n . c o m

E n L i B r A i r i E L E 1 5 A v r i L

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B Ã Z Ã Re d i t i o n

CATWALK

JE AN-JACQUES

V ITONL A R O C H E G A U S S E N

COLLECT ION « LES JOCKEyS CAmOUfLéS »

Catwalk est un faux roman-photo.légendes et personnages y circulent selon le principe

de l’errance. Seule la nuit, unité de temps, de lieu et d’espace est véritable.

BÃZÃR

ed

it

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JEAN-JACQUES VITON +

LA ROCHEGAUSSENCATW

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2 0 E U R O S T T C f R A N C EW W W . b A z A R E d I T I O N . C O m

CATWALK-COVER.indd 1 06/03/13 09:48

c o L L E c T i o n « L E s j o c k E y s c A m o u f L é s »

JeAn-JAcques Viton images LA rochegAussen

Catwalk

ISBN : 978-2-9539327-5-1

20 euros

w w w . B A Z A r E d i T i o n . c o m

E n L i B r A i r i E L E 1 5 A v r i L

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hans LODEIZEn Poèmes de Hans Lodeizen, poète néerlandais né en 1924 et mort de leucémie à 26 ans.Lodeizen n’a publié qu’un seul recueil de son vivant, « La tapisserie intérieure » (Het innerlijk behang), ensemble de poèmes intimistes et mé-lancoliques encore très lus aujourd’hui.Ses poèmes complets ont été rassemblés et pu-bliés en 1996 et réédités en 2007, avec une bio-graphie par Koen Hilberdink chez le même éditeur ( G.A. van Oorschot, Amsterdam).

Les poèmes présentés ici respectent la chronologie, ont été arbitrairement choisis dans cette dernière édition et traduits par Saskia Deluy.

LA TAPissEriE inTériEurE

Ij’ai saisi la métaphysique de la viedans le mouvant moment oùj’ai senti dans ma main la lunecomme une balle

tout était alors léger comme le vent du soir; lacorde était tendue entre les arbresma question a retenti dans leciel comme dans un piano.

ne jamais dire.

IInotre situation est désespéréemais nous mourrons bientôt je pense à mes voyagessur mer sur terreet le soir est paré

j’irai dans d’autres pays Rio de Janeiro Paris RomeCasablanca me promener le soir avec un homme avecun cigare riant pleurant

je me promènerai partout.

#

j’ai avancé d’une lieuedepuis hier mais le brouillard est toujours là ; le malest persistant comme une horloge etje danse avec des gestes grotesquessur la mauvaise piste de danse età la mauvaise heure

en moi un ascenseur chargé de monde redescend lentement, chargé de vies, de souvenirsun lourd ascenseur chargé de misère et de plaisir

m’enveloppant un soirmuet à la pensée, désemparédevant la main qui mendie, latoile sombre dans laquelle je suis prisoù l’araignée de la lune m’attend :je suis malheureux le soir

je dérive dans une gondolele long de villes décorées ; la musiquevient à moi comme une nuée de pigeonsje ris et je sais que je suis très malade.

#

La voix du peuple*

nous voulons être amusésdivinement amuséspar le vent nocturne et ses senteursélégantes (princesses invisibles)le piccolo des chauves-souris et le violondes affreux scarabées noirs

nous voulons être amusés

nous voulons rire dans le bleumourant du ciel et ma tantele rossignol chante en ronronnantnous voulons étaler nos chaisessur la terrasse, le vin tremblant dans les verres, les filles et leursvoix perçantes. nous voulons rire.

nous voulons avoir du plaisirdans des draps comme de blancsicebergs et chasser les yeux sournoisdu ciel et être ivres les pieds nus oh le contact des mains et le bourdonde la voix la nuit entre les lèvrespâlies. nous voulons avoir du plaisir.

#

Il pleut. EncoreUn après-midi de pleursIgnoré de tous.Liquidé.

Demain je serai dans le trainEt il pleut,Pendant que sur les quais blancsLes gens attendent.

#

Les nageurs

le ciel attendaittel une maladie divine,dans une barque doréechargée de désirs, avançant lentement lentement vers le salut de la rive. des palais peignaientl’horizon dans la lumière tardive.

#

le parc est en joie aujourd’hui…avec les cyclistesavec les promeneurs colorésaucun enfant sans sa mèredes amoureux dans l’ombreet un tas de scarabéesnous habitons dans le verre à vindu ciel.

comme des petits singessatisfaits et tranquilles nous grignotons nos glaces à l’eau

#

Des matelots dans la rue

là non plussi je n’étais pas parti*en français

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LA TAPissEriE inTériEurE

peut-être serais-je encore heureux

mais ma mère attendait le bateaudes matelots marchaient dans la rue

peut-être aurais-je pu me rendreinvisible entre les fenêtresou rater l’horloge

mais j’étais à l’heuredes matelots marchaient dans la rue

si j’avais commandé une glace,ou peut-être mangé du melon,ce que je ne fais jamais d’habitude

j’aurais pu me pourrir le ventremais j’avais le ventre pleindes matelots marchaient dans la rue

ou j’aurais pu la nuit m’allonger dans l’Hudsonlaisser le courant recouvrir ma têteaprès une prise d’air somnifère …?

les fenêtres des maisons étaient ouvertesdes matelots marchaient dans la rue.

#

approche toi donc de moi, mon amilà pose ta main sur mon épaulen’aie pas peur là pose ta main

bientôt nous serons tous deux ailleurs partis avec le matin noyés dansl’aube libérés le dernier

jour tant ma fatigue est grande.

#

nous devons tous souffrirceux qui résistent vaincrontil est une heure du matinceux qui voient les étoile sont vivants.

Une fois cela dit, il s’est fait tardles trams ne roulaient plus, la nuit s’était tueet dans le noir tu es tombécomme un caillou blanc, sans bruit.

moi qui vous parle je viens de la lunema bourse d’argent est remplie de piècesj’ai repoussé brusquement l’obscurité comme un rideau, pour voir la nuit.

#

WEEK-END À MéTROPOLIS

dorénavant je ne t’ai plustu es mort le sais-tuje t’ai trouvé haletantau dessus des toits de Métropolis

#

tu vis dans l’eautu bouges avec mes penséescomme une damemes doigts tedétruisentje suis amoureux de toi.

#

jusqu’au bout du monde;où un oiseau tombe de l’horizoncomme une branchequi se brise à l’automne,

tu n’étais pas là aujourd’hui…

#

« par un matin langoureux, quand le ventde l’Ouest s’agite… »

la vie est ridicule et je la hais

ce matin est inquiet et a mauvaise conscience

des nuages maculent le ciel

tels des méduses sur la plageils salissent l’horizon

et ils dériventtransparents dans l’azur

monsieur Bercoviciest pauvre maintenant

la vie est ridiculeet je la hais.

#

LES BALCONS DE NOTRE SOMMEIL

mais je reviendraimais je sentirai le vent de nouveaula vie n’est pas totalement absurdepourquoi ne pas m’en retournerje n’aime pas les frites

je reviendrai tel la musiqueje danserai dans les villesje pleurerai depuis les toits je reviendrai par les fenêtreset la nuit sera très douce

douce comme le vent par les fenêtres

#

quand j’étais un petit garçon et que je décorais la vie de mon gant

quand je passais à mon doigtune mer de bonheur et que j’étais marié

quand j’étais tout petit.

#

je suis revenu aujourd’hui; marchantdans mon dos je reconnais mon costume, la veste que je portaiset aussi l’après-midiquand j’ai dit mais il n’y a que toi

là je retourne dans ma chambrelire des poèmes sur le malheurcontraire des gens qui disaient :l’envers du bonheur c’est la misèredes gens sans colonne vertébrale sans os,

et j’apprends la souplesse du chagrin.

#

si tu retiens cette extasesi tu ne cèdes jamaisne cèdes jamais à la faiblesseau rire quand vient le soiraux larmes à l’aubene cèdes jamais tu seras richeet tu reviendras de l’Est –

(oh viens donc je t’attends en extase)

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patrIck LaffOnt

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Patrick Laffont est plasticien. Il travaille essentiel-lement la vidéo, la photo et l’installation. Membre du collectif MxM depuis 2004 il y ex-plore les nouvelles formes d’écritures du plateau

en étroite complicité avec Cyril teste. Il signe les créations vidéos de nombreux spectacles d’Hubert Colas depuis 2001 et travaille égale-ment avec Jean-Marc Montera depuis plusieurs

années. Il collabore à la revue Action poétique entre 2008 et 2012 et co-signe un roman photo avec Liliane Giraudon.

Ces images (Lac des Eaux Chaudes, Prads) ont pour titre Sextines. Elles accompagnent 3 sex-tines de 3 poètes. Travail in situ.

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Il a publié cinq livres de « poésie » chez Champ Vallon (Dans l’année de cet âge, 2001 ; Un monde existe, 2002 ; Le Mot frère, 2005 ; Un peuple, 2007 ; Nos amériques, 2010). Il a pro-posé une traduction des poètes américains Robert Creeley (Le Sortilège, éd. Nous) ; Paul Blackburn (Villes, éd. José Corti) et Peter Gizzi (L’Externationale, éd. José Corti).Il est par ailleurs co-scénariste après avoir été longtemps critique aux Cahiers du cinéma. Il a publié des études sur Clint Eastwood (Capric-ci, 2012), Gus Van Sant (Cahiers du cinéma, 2009), Eisenstein (Cahiers du cinéma, 2008) et Pasolini (Cahiers du cinéma, 2003).Il a participé – en tant que danseur et drama-turge – aux créations chorégraphiques de Ma-thilde Monnier, Déroutes (2002) et frère&sœur (2005).

stéphanE bOuquEt

I

Son regard et qui suffisait de peut-être 3saluts / secondeseulement… sa tête sous capuche bleuequ’il retireparce que la pluie s’arrête… voilà il y ala confirmation du calendrier prochain etquelqu’un tient le plan illusoire de la conversation on va se direça et ça…les rues seront sans désordresi je suis toujours posé tout prèsdes zones de sa surveillance…mais il n’est pas faciled’imaginer que la table et la lampe et le soiront le son essoufflé de sa respiration quand il me découvre et nettoie

II

Dans le métro je lève la tête du livre etoh… il tient des fleurs pas pour moiet une boîte à gâteauxpas pour moi… une fois de plus où un visage est un dangereuxdébarquement d’espérancepar ex. nous ne sommes pas déserts de demains… la preuve tu eslà… débutant à la lisièredes actes humains et ta peur de revenirsans sourires… ça va aller… sinon je pourraisà la place t’entourer d’affection … inventerdes canapés de lumièresles installer bien soigneux dans le fondd’accueil de mes chambres intérieures où je prie allongé contrela tendresse du dasein ou tout autre impression de tiédeur

III

Je croise quelqu’un qui est vaguement un ex tu as un cil sur la… enlève-le… alors caresse…… il est avec son frèreet sa grand-mère est… paix à son âme…il fait le mouvement d’ailes qui s’envolent et il y adans la rue et l’instant le merle léger de la mort… le soirj’embrasse en consolation quelqu’un que je désireà peine… son visage ressemble à un chantiercreusé d’acné… j’aiéteint la lumière pour croireque c’est un animalfidèle qui me lécherait dans le présent accompli… ok c’est bon je me laisse persuader il a 20 ans…vient d’Alaska un autre pays de plus pour ajouter l’étreinte

IV

Chaque fois que j’embrasse le dealer…du coup souvent interrompusbipé urgence argent il doit partir il revient… et chaque fois que je l’attends je pense auxfoules inouïes de gens qui se droguent…heureusement il r’accourt toujourspresto vu la chimie de limaillede nos peaux commesi on était des séries de + / – concordants et nousrecommençons oh auj. ça serait immanence sans condition du globe terrestre… moi qui avive son cou… lui qui montre la capotefaçon polie d’obtenir le droit de pénétrerla liesse gémissante du lierre et du vent intérieurs

V

Tee-shirt rouge et voixvoilée… on fait du yoga ensemble… beaucoup moins fortque moi mais supérieurement plus beau…à la fin dans shavasana quand on est censés devenirune des vibrations quelconques de l’air et la cloche rituellenous déposepresque derrière l’absence je peux seulementpenser avec mon animal de vivre oh lala il y a cette longue mince envieallongée à 2 m si je meroulais sur lui est-ce vraiment désormais la seuleespérance d’atténuerà cause de la douceur dans tes osla vitesse de mourir contre quoi je récite follement un autre rose ce matin mignonLE

s Am

ours

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VI

« Laissez les fauvettes de mai » disait la pancarte de protection… et alors laissez aussi Grégoire qui n’a peut-êtremême pas 16 ans devenir nu dans le sonnet… je le croise au bordd’un trottoir il tremble vraiment de froiddans la neige qui revient et l’hiver à tiroirs secrets… mais Grégoire resteet persiste et attend parce que… … c’est le futur promis depuis l’enfanceau froid du nom de février… et ses yeux sontbleus et ses Converse sont rougeset je chantonne l’extrêmel’extrême tendresse de primevère déchirableau tout début quand il écarte doucementles jambes de la neige et me fleurit dedans

VII

Son pseudo sur le site… Adonis blu1m86 21 ans actif yeux bleus cataracte de blondeur& dans mon cœur bête le pur curare de beauté… sur wikipédia Adonis est un dieu mineurdes aromates et des incendies d’encens…et Lucrèce dit que l’odeurest le vrai surnom secret des choses… alors voilà Adonisblu je brûle depuis des lustres suffisammentd’espoir parfumé pour que tu acceptes de venir / viens /je peux payer le taxi et plus si tu préfèresc’est rien c’est presquenaturel de verser des sommes follespour qu’une bouche au chewing-gum mentholéprononce encore le seul impératif divin / viens /

VIII

Vu que Pindare est devenu somme de silence& choses indéchiffrables, il faut bienque quelqu’un se dévoue pour chanter le skieuraux ailes d’aurore et à l’ambitieuse toison… « j’étais venu icipour gagner »… la télé ravie de faire circuler sonsourire juste après le seuil d’adolescence… ô vainqueur… ô méegisteton mégiston… ô faucon doré et spécialdans l’hiver et ensuite lutin qui bondit surla glace… ô coureur qui baved’effort… ô abords tenus secrets du nombril où il y aautant de poils que j’ai d’envie et leur hibernationse réfugie dans tes terriers profonds … ôsexe de neige épaisse qu’on vient recueillir doucementbeaucoup ici… ô Jason Lamy-Chappuis

IX

Il s’appelle Simon je crois maispeut-être qu’il porte un autre prénom dansles pièces où quelqu’un le surprend& l’embrasse & prononce Simon…on va être saisis et posés ensemblesur une étagère de tranquillité ikéa ou ce genre de boisblanc et pas cher… il fait le café chaque matin… il est en caleçon et sinonnu dans les variations de la lumière… il n’y a rien que la série logique des jours le 1 et le 2et le 363 la suite d’Euler de vivre je sais c’estscientifiquement insensé Simon c’est foucomme on a encore envie apporte le café stp… qui te frotte le nez et te gratte le ventre et finalementdépose sur le lit l’odeur tremblante du matin

X

Et puis après nous sommes partisensemble & en voiture il conduit… le soleil glacé tape sur des villages peints gris bleu… aucun parking surveillén’accepte les voitures pour 4 nuits d’affilée on ne peut paslaisser / sauter dans le train qu’il adore… l’autorouteest dégagée le gps en charge du trajet on parle dela conférence sur le climat de cancunou de n’importe quoi qui a le son de sa voixet voici le récit imprévu… il était une fois 1&1profite d’un peu de temps proche et d’air voisinporté par une coque de métal elle aussi fragileet si elle aussi facile à écraser

XI

Quand le vainqueur après l’épreuve caressetrès doucement désolé la tête d’Eric Ress… la chancedes atomes d’air par hasardécrasés de joie dans le toucher de la consolation… Pindarepeut-être qu’on devrait démocratiquementchanter aussi la gloire inverse des vaincus… ô EricRess nageur franco-américain issu des campus d’Indiana8ème et dernier… et le lendemain moi aussi je pars nager longueursur longueur… je rejoins très bien là-bas… la sueurdéçue de sa chambre les self-reproches contre sa faiblesse les tulipierspar la fenêtre à automnes extraordinaires… et en fait vainqueur regarde moiaussi… aussi avec la sensée certitude de perdre

XII

Je me souviens parfaitementdu caillou de testostérone un jour posé sur le canapé rougedans le café où j’allais… les serveursdisaient hey you quand j’arrivais… des années depuisje continue toujours de sucer l’éternel bonbon aux hormones… peut-être qu’il me répare en silenceou organise de faux hasards ou dessinele plan des rues de notre rencontre, vie nouvelle chap. 9… je l’appelle intérieurement Lauremais au pluriel mesLaures mes Béas mes amoursle résultat était toujours aprèsde compter jusqu’à 14comme un nombre de fois parfait où je t’aurais touché

XIII

Dans le film CaseyAffleck détruit ses copines à coups de poings& les tue… je suis assisà côté de Kennethmais à quoi bon lui sauter dessus il vas’esquiver d’un sourire… dans le filmon nous dit que la maison esttranquille si les chaisessont rangées autour de la table &les œufs grésillent dans la poêle & il y a quelqu’unon s’en approche comme des lapins confiantset il nous tue et la maison est tranquilleet le mondeétait calme

XIV

Sur Facebook quelqu’un a posté & merciun jeune visage qui lit un poème…Réparé au plus vite ça s’appelle… nous seronsréparés au plus vite si et seulementsi tu viens près de moi articuler le langage… nous sommestous bavardsc’est vrai mais sous le bavardage gisent les solutionspartout croisées depuis le début… je te recommence en boucleclair lecteur du poème Adam Fitzgerald enl’occurrence… tout est vérifiable et dure4’ 51’’… tu parles… tu dis… avec et parfois sanssolitaire et désespéré et tout est quand mêmerassurant à cause de ton écharpe au cou à causedu monde désormais & désormais saisissable

XIV’

(Je ne vais pas te laisser partir comme ça…sur Youtube d’autres gens ont partagéleur avis sur toi… U R A QT dit heyyoumillionnaires ce qui est vraimentcomplètement vrai… merci ditdinnerbucket9 aux… « molécules infatigables deton écharpe, à toutes les tribusrugissantes qui y nichent »… pour lui aussi alorstu ouvres les vannes énergétiques du pluriel… … je vais traduiremon poème 14 & le poster…tu réponds si tu veux ce n’estpas grave c’est surtout papoter qui compte la preuvetu vois je viens déjà d’ajouter un commentaire de plus)

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L A G A Z E T T E d E s j o c k E y s c A m o u f L é s

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Suzanne Joubert vit et travaille à Marseille. Auteur associé au Théâtre des Bernardines, elle écrit des textes destinés à la scène, essentiel-lement édités aux Solitaires Intempestifs. Le Funiculaire (1992), Les Chants de l’Ordinaire (1993), Fragments pour Conversation pièces (1994), Le second œuvre des cannibales (1995), Corps présent (1996), La Peau de la Grande Ourse (1996-1997), Mort de Rosa (France Culture 1998), Tangente (2000), Des jeunes gens (2003), Je crois qu’il va pleuvoir (2005), Remix (2006), Tous tant qu’ils sont (2007), C’est gentil d’être venu jusqu’ici (France Culture 2007). Ecriture non théâtrale : Cesena dans le paysage (com-mande autour de la Tragedia Endogonidia de Romeo Castellucci).

suZannE jOubErt

LUIEcoute-moi tout est possible si on le veut, pour toi et pour moi tout est encore possible. J’ai ouvert une brèche et, tu le vois, je n’hésite pas me jeter dedans à corps perdu. Et ce n’est pas tout, je dirais même : ce n’est qu’un début. Il suffit d’imaginer, de s’imaginer par exemple d’autres vies, tu com-prends, d’autres histoires, un autre décor, parler autrement, faire d’autres gestes… Tiens tu vas voir comme c’est simple. Prends une bougie.

ELLEUne bougie ?

LUIOn a bien une bougie quelque part, pour les anniversaires ou quelque chose de ce genre, je ne sais pas moi…

ELLELes anniversaires ?

LUIC’est ça !

ELLEMais tu sais bien que ça fait longtemps que…

LUI Ah voilà ! Bon maintenant mets-la au centre de la table et toi assieds-toi là, en bout là. Moi je me mets en face à l’autre bout. Tu vois, il se passe déjà autre chose entre nous.

ELLEIl se passe que plus rien n’est à la bonne place. Le sel par exemple regarde où il est du coup, à l’opposé…

LUIMais on s’en fout du sel. On se fout de tout. On invente, on modifie, on décale, on imagine tout, à commencer par ce que nous pourrions dire, simplement dire si on le décidait maintenant, si on décidait là maintenant que nous sommes libres de faire des choses différentes, de dire des mots diffé-rents, des mots qui ne sont pas a priori les nôtres mais qu’on s’autoriserait tous les deux, là, à se dire. Ecoute, ça pourrait être quelque chose du genre :

Moi : encore un doigt de Brouilly ma chérie, ou bien du cham-pagne ? toi : non merci… Un temps. Je suis toujours surprise du calme que nous avons ici. tu ne trouves pas ? Moi : oui. Le parc est vaste, il faut dire. rien à perte de vue. A part l’étang et les biches qui vont et viennent… toi : oui. encore que, mon chéri, ces méchantes biches font parfois un bruit terrifiant. epou-vantablement éprouvant pour les nerfs je dirais même. Moi : je te l’accorde, ma douce. Je te l’accorde. Un temps… Moi : nous n’attendons personne ce soir ? toi : non, personne. Moi : cette robe sublime, alors, c’est pour… ? toi : toi oui… Moi : te l’aurai-je offerte pour ton anniversaire ? toi : oui tu ne t’en souviens pas ? Moi : si bien sûr, je sais même que c’est une…. ne souffle pas… une… une… une PrAdA ! toi : non, perdu chéri ! Alors là tu ris et tu bois du champagne par-dessus, ok ? Et moi je repars ok ? Moi : tu es ravissante, mon amour, abso-lument ravissante. te l’ai-je déjà dit ? toi : jamais assez mon amour. Un temps… Moi : dis-moi, t’ai-je déjà parlé des frères helding ? toi: non, je ne crois pas. Moi : ils m’ont proposé d’aller voir leur usine dans l’Arkansas. Les affaires marchent du feu de dieu là-bas. il faut aller prendre quelques leçons sur place. toi : et alors… tu comptes t’y rendre ? Moi : je ne sais pas. il faut que j’étudie la question. toi : bien sûr. c’est prévu pour quand ? Moi : pour la fin de la semaine mais il est juste question de passer deux jours. Je ne peux pas rester loin d’ici trop longtemps. Je ne peux pas laisser le groupe sans moi, trop longtemps, tu comprends, chérie ? toi : bien sûr. Bien sûr. Vu tes fonctions au sein du consortium, je comprends… Un temps… Moi : m’accompagnerais-tu ? on ne connaît pas ce petit bout des usA. toi : cela m’aurait enchantée mais tu oublies que je suis à Lausanne, ces jours-là, pour voir cette exposition dont je t’ai parlée, tu sais, cet ami de Bernadette de Fontviel qui peint de

show room

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mieux en mieux et qui… Moi : c’est vrai, c’est vrai, où avais-je la tête… soupir suivi d’un long temps… toi: qu’as-tu mon chéri ? tu ne manges pas ? Pourtant le savarin est ton dessert préféré, tu as l’air… préoccupé. Moi : j’ai fait un rêve la nuit dernière et... une sorte de rêve, oui… je ne me souviens plus exac-tement… tu étais là, enfin ce n’était pas là… c’était ailleurs… dans un appartement… un de ces appartements, tu vois, sans grand intérêt… tu étais vêtue d’une drôle de manière… je ne sais plus bien… on devait dîner, je crois… la table était mise… tu parlais de… d’ascenseur… de Vasco de gama… de… et puis il y avait un bruit horrible d’autoroute et par-dessus tout ça un fond de musique… et moi, tu ne vas pas me croire, je portais un costume de je ne sais plus trop quoi, une sorte de panoplie, comme portent les enfants, tu vois ? toi : rien d’extraordinaire. un rêve quoi. Moi : au contraire, mon amour, quelque chose d’extraordinaire mais dont je n’ai gardé qu’une sensation diffuse. Je ne sais plus du tout ce qui se passait. Bref, c’était un rêve. oui, c’était sûrement un rêve. toi : qui sait… qui sait mon chéri. Moi : un rêve ou plutôt une de ces sortes de scènes qu’on a l’impression d’avoir déjà vécue dans le passé, alors qu’on est en train de la vivre pour la première fois. toi : peut-être étais-tu simplement dans le rêve de quelqu’un d’autre, il paraît que cela arrive et plus souvent qu’on ne le croit. Moi : et c’est dangereux. toi : dangereux et passionnant, mon amour…

Et voilà, après ça nous pourrions rire longtemps, en buvant à nouveau du champagne. Génial, non ?

ELLE…un temps…

LUIAlors… Qu’en dis-tu, étonnant, non ? Tu ne sens pas pointer de nouvelles aubes au ras de notre fade horizon ? un temps… Mais pourquoi tu ne dis rien, qu’est-ce qu’il y a ?

ELLEC’est pire que tout, tu ne comprends pas ? Ce que tu viens de fabriquer là, c’est pire que tout. C’est comme si, soudain, une porte invisible s’était ouverte et qu’un courant d’air glacé, sorti d’un autre monde avait traversé cette pièce.

Tu m’as insultée, blessée, tuée, je suis morte ou plutôt non, je DOIS mourir. Je ne peux que mourir après ça. Tue-moi, tiens. Tue-moi tout de suite. Tiens prends ça et plante le là (elle lui tend une banderilla oubliée sur le canapé et la tourne contre elle). Tue-moi ou plutôt achève-moi. Vas-y plante, plante. Avec l’entraînement que tu as tu ne devrais pas rater ton coup, matador, assassin. Et après, coupe-moi en mor-ceaux, voilà, et jette-moi aux poubelles comme à la télé ou non congèle-moi, c’est ça congèle-moi, il y a encore de la place entre le veau de ta mère et les saucisses Herta.

show room LUIArrête, tu es folle. Tu vas finir par te faire mal. Donne. Donne-moi ça. Donne-moi ça et le Pineau. Je ne sais pas ce qui t’arrive.

ELLECe qui m’arrive ? Mais tout, mais rien. Tout et rien, voilà, c’est ça, c’est exactement ça qui m’arrive. Je suis comme une actrice qui a fini de tourner un film tu saisis et qui n’a pas encore commencé le suivant. Je ne suis plus nulle part et si je ne suis plus nulle part, je ne suis plus rien, tu comprends. Ton truc là c’est de la poésie et on ne peut rien en faire, nous, de la poésie tu comprends ?

LUITais-toi, tais-toi, ne pleure pas, ne tire plus sur ce pull, calme-toi, c’était juste comme ça, tais-toi ou plutôt, non, revenons au début.

C’est ça, reprends ta tirade, je ne dirai rien, je ne dirai plus rien. Tu es méconnaissable. Tu ressembles à une hyène à l’affût. Ca me fout les jetons. J’ai les jetons, je te jure. On se croirait dans un film d’Argento. Stop. Stop, lâche ça… mais lâche ça, lâche!

ELLE De quoi as-tu peur, mon amour, c’est un rêve. Et aucune arme dans un rêve n’a jamais blessé, ni tué personne. Et cette tenue qui ne ressemble à rien et que je porte par la force des choses, ce pull, cette jupe atroce, un rêve. Ce canapé et toi à longueur de journée en torero dedans, un rêve. Et le manque de boulot et l’ascenseur en panne huit jours sur sept, un rêve. Et ça… elle ouvre la fenêtre… Tu entends mon amour, nos biches à nous, nos parcs à nous, un rêve n’est-ce pas ?

Le bruit strident du périphérique emplit très vite la pièce comme si le trafic la traversait. L’impression étrange, confuse, comme dans les rêves, qu’une inversion s’est produite entre l’intérieur et l’extérieur, comme si aucune paroi, aucun mur ne protégeait plus de rien. idem pour la musique du voisin qui s’entend comme si elle venait directement de l’endroit qu’ils occupent. dans le même temps de la fumée envahit peu à peu l’espace.

ELLEVois cette brume qui nous vient de l’étang. O quelle beau-té mon amour ! Qui nous a donné tout ça ? Et pourquoi à nous ? Pourvu que les biches dorment. Pourvu qu’elles nous laissent un peu tranquilles. Qu’elles nous laissent en paix. Juste le temps d’écouter le silence… elle hurle : je dis, juste le temps d’écouter ce silence. L’entends-tu sortir des gorges lointaines ?

LUIMais où tu es là ? A qui tu parles là ? A quel fantôme ?

ELLETu sais, tout compte fait, je me dis que profiter de ton séjour, pour visiter l’Arkansas n’est pas une si mauvaise idée. Nous pourrions pousser le voyage jusqu’à la mer. Comment, il n’y a pas de mer en Arkansas !?! Mais que dis-tu mon amour ? Bon, bon, soit admettons, mais même s’il n’y a pas de mer, il y a bien de l’eau quelque part, il y a bien quelques gouttes quelque part, un fleuve, un fleuve avec des indiens qui campent sur les bords. Il doit bien y avoir ça dans ce pays.

Ca doit bien être bourré de réserves, ce pays. On pourrait toi et moi aller voir des indiens de près. J’ai toujours rêvé de voir des indiens de près. Oh oui mon chéri, toi et moi, assis ensemble au fond de la même barque glissant sur les mêmes eaux en direction de la même embouchure vers une même rive où seraient postés ceux qui nous attendent car nous se-rons attendus, nous sommes attendus à voir tous les efforts mis dans les préparatifs, nous sommes c’est clair attendus, et alors nous…

on entend alors une explosion. L’espace s’obscurcit. soudain dans la pénombre apparaît, volant sous le plafond, une masse noire et ronde tournant sur elle-même : sans doute la poêle à paella projetée ou bien quelque objet volant non identifié tra-versant à une vitesse sidérante la pièce et allant disparaître par la fenêtre, rejoignant ainsi étangs, bagnoles, toréadors, biches, sirènes, freins, cygnes, lacs… Bref le monde tel qu’il est.

un temps. La lumière revient lentement. on distingue peu à peu l’espace. La fenêtre est ouverte. Le sol est à présent recouvert d’eau. sorte de lac de poche. eLLe est seule assise à la table. elle porte une robe de soirée. Près d’elle, posée à même l’eau, une biche naturalisée. elle éclaire des bougies. La table est somptueu-sement dressée.

ELLE La voix normale d’abord baisse peu à peu jusqu’au murmure.Heureusement que nous sommes seuls. Je dis : heureusement que nous sommes seuls. Je dis encore : les moules ont ouvert leurs coquilles, c’est un signe. Je dis ça, comme ça comme ça vraiment. Comme on dit, par exemple, je crois qu’il va pleuvoir, en voyant un nuage. On voit un nuage et on dit je crois qu’il va pleuvoir. Je nous vois et je ne dis rien de plus, rien d’autre. J’aurais pu dire par exemple : et si nous faisions ce que d’autres font tous les soirs à cette heure éternellement de leur vivant. Et si nous faisions, in fine, ce que tous font, ce que tous sont amenés à faire, in fine, de leur vivant. Attendu que, si nous n’étions pas seuls, tous ceux qui seraient là, pour le coup, ne manqueraient pas de se le dire ça : et s’ils faisaient ce qu’ils sont amenés à faire ces deux-là devant. Ce qu’ils sont amenés à faire d’ordinaire et qu’ils ne font pas et qui du coup devient extraordinaire…

Musique. du rock cette fois : au pire uprising de Muse par exemple ou, au mieux, un Franz Ferdinand ou quelque chose de ce genre. ou si on veut y aller à fond, on peut envoyer Zapatillas du groupe power pop rock el canto del Loco.

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Page 12: LA GAZETTE DES JOCKEYS CAMOUFLÉS - N°6

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B Ã Z Ã r é d i T i o n - 3 v i L L A G r E n E L L E 7 5 0 1 5 P A r i s - d i r E c T E u r é d i T o r i A L : T h o m A s d o u s T A L y - T é L é c h A r G E Z L A G A Z E T T E d E s j o c k E y s c A m o u f L é s s u r B A Z A r E d i T i o n . c o m