l'art de la conversation à porto rico

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Departamento de Lenguas Extranjeras

Lart de la conversation Porto Rico

Patrick-Andr Mather

Universit de Porto Rico Ro Piedras

1. Introduction: Quest-ce que la pragmatique?

La production et linterprtation du langage ne se rsume pas lencodage (production) et au dcodage (comprhension) dune phrase. Pour comprendre une phrase, en contexte, le locuteur doit faire appel des processus infrentiels, un raisonnement sur les intentions de linterlocuteur.

En effet, derrire une question (dcodage) peut se cacher un ordre indirect (interprtation contextuelle), par exemple lorsquon dit passe-moi le sel, ou Avez-vous lheure?. La pragmatique cherche comprendre les processus dinterprtation, en contexte, du langage en situation relle. Dans la vie relle, les locuteurs doivent non seulement comprendre le sens des mots et des phrases, mais aussi attribuer des tats mentaux (cest--dire des intentions implicites) leurs interlocuteurs. La pragmatique se distingue donc de la smantique qui dcompose et analyse le sens des mots ou des phrases sans tenir compte du contexte rel de communication. Il ne sagit pas seulement de comprendre les phrases, mais souvent de les interprter. En effet:

Lattitude qui consiste attribuer des tats mentaux autrui dpasse donc de beaucoup lusage du langage. On lappelle communment la stratgie de linterprte. [elle] permet de passer du simple dcodage, qui ne livre quune interprtation partielle des phrases, leur interprtation complte. (Reboul et Moeschler 1998: 21)

Qui plus est, linterprtation contextuelle des phrases peut varier dune langue lautre, dune culture lautre, car quiconque a voyag ltranger peut constater que chaque langue possde ses tabous, ses codes de politesse, ses faons plus ou moins directes de demander, dexiger, dordonner, bref, de confronter ses besoins ceux dautrui.

La pragmatique est une discipline trs rcente, qui a dbut dans les annes 1950 avec les confrences du linguiste John Austin. Ce dernier estimait quune phrase complte reprsente la ralisation dau moins un acte de langage, et quil existe trois types dactes de langage: 1) lacte locutionnaire (le fait de dire quelque chose); lacte illocutionnaire (par exemple, donner un ordre ou poser une question); lacte perlocutionnaire (par exemple, tenter de convaincre quelquun de quelque chose). Comme nous lavons mentionn, lacte locutionnaire de poser une question peut dissimuler un acte illocutionnaire, celui de demander une faveur ou de donner un ordre. videmment, pour tre interprts correctement, les actes de langage sont soumis certaines conditions, par exemple la condition de sincrit (Searle). Du coup:

toute thorie pragmatique devrait permettre de dcrire ce que nous faisons quotidiennement avec le langage et le mensonge est pour le moins un acte regrettablement quotidien. (Reboul et Moeschler 1998: 38).

Nous verrons dans la suite que la dfinition du mensonge, elle aussi, peut varier dune culture lautre.

2. Histoires vcues: un tranger Porto Rico

Premire anecdote

Lorsque jai dmnag Porto Rico en aot 2003, jai d attendre deux bons mois avant de recevoir mes meubles. Il faut dire que lagence de dmnagement locale, dont les bureaux sont situs prs du port de San Juan, ne ma jamais averti de larrive de mes affaires, bien que jaie appel ds mon arrive pour leur communiquer mon nouveau numro de tlphone. Cest en appelant pour minformer de la situation quon ma appris que les meubles moisissaient dans un hangar, au port, depuis plus de deux semaines.

Une fois mon appartement meubl et nettoy, jai dcid dinviter quelques amis pour pendre la crmaillre. Ma voisine et collgue de lUniversit, que jappellerai Maria, ma rpondu la chose suivante lorsque je lai invite avec son mari: Attention Patrick-Andr, tu es ici Porto Rico et tu dois inviter deux fois plus de personnes que tu ne souhaites recevoir. Les gens disent oui, mais ne tiennent pas parole, et ne prviennent pas.

Maria ne ma pas menti: Des seize personnes que jai invites, la moiti nest pas venue. Mais le plus tonnant, cest que Maria et son mari comptaient parmi les absents. Quelques jours plus tard, luniversit, elle ma aperu dans le salon des professeurs et ma dit, lair navr: Alors Patrick-Andr, comment sest passe ta soire? Excuse-moi de ntre pas venue, Marco et moi tions la plage

Ma premire raction, que je nai heureusement pas exprime, fut de penser quelle se moquait de moi. Jai dailleurs souvent pens, au cours de ma premire anne Porto Rico, que les gens se fichaient de moi. Je le pense encore, parfois, lorsque je perds patience au terme dune longue journe sous la chaleur accablante des tropiques. Mais Maria est une personne gnreuse, aimable, serviable, et incapable de la moindre malice. Du reste, mes conversations avec dautres trangers mont permis de prendre les choses moins personnellement, dmettre des hypothses sur les mcanismes de la conversation Porto Rico.

3. Une tude ethnographique: Saying and Meaning in Puerto Rico (Morris 1981)

la fin des annes 1970, Marshall Morris, professeur lUniversit de Porto Rico Ro Piedras, a publi une tude dtaille sur lethnographie de la communication Porto Rico. Cette tude a t publie et traduite en espagnol, et se fonde sur lhypothse dun dcalage systmatique entre la forme linguistique et le sens, que lauteur attribue au comportement communicatif des Portoricains.

Son tude se fonde essentiellement sur des anecdotes dtrangers vivant Porto Rico et cherchant comprendre et se faire comprendre dans diffrentes situations. Il constate quau-del des difficults proprement linguistiques, il existe des problmes de communication lis linterprtation des noncs, et la comprhension de lintention relle du locuteur portoricain qui est parfois bien mystrieuse pour les trangers nord-amricains ou europens.

Lune des raisons voques par Morris qui expliquerait ce dcalage entre forme et signification, est une rgle tacite de la socit portoricaine qui est dviter daccuser ou de confronter les autres, ce qui exige de la patience, une grande matrise de soi et la capacit de formuler les critiques ou les souhaits de faon dtourne, indirecte. Du coup, toujours selon Morris, tant donn que personne nose accuser ou critiquer directement les autres, il existe un certain laxisme dans le respect des engagements et une certaine irresponsabilit, du point de vue nord- amricain (p. 88-89), en particulier en matire de civisme (propret des lieux publics). En effet, quoi que vous fassiez, personne nosera vous critiquer ouvertement. Qui plus est, si vous osez critiquer quelquun, il cherchera vous imputer la faute, contre toute logique, histoire de sauver la face. Au besoin on utilisera la stratgie Ay bendito, qui vient de Ay, bendito sea Dios. En effet, cette expression signifie quon sen remet Dieu, la fatalit en quelque sorte, et du coup on se dgage de toute responsabilit face aux vnements. En Allemagne ou en Suisse, ce serait une autre histoire.

Morris rsume ainsi le problme de linterprtation des noncs:

Porto Rico, o lon prend pour acquis que vous avez toujours une intention secrte, quil y a toujours un motif cach derrire le plus simple des noncs, et quon doit toujours interprter plutt que de comprendre un commentaire au premier degr, on prfre rpondre non pas la question, mais au motif derrire la question. Ainsi, lorsquon pose une question directe on obtient en gnral une rponse indirecte. (p. 94, ma traduction)

La principale conclusion de ltude de Morris est quil existe Porto Rico une Convention of Indirectness (p. 109), convention (tacite) dexpression indirecte qui caractrise les interactions verbales. Pour le Portoricain, cette convention va de soi et lon apprend ds le plus jeune ge interprter, plutt qu comprendre, dceler les intentions caches du locuteur, et sexprimer de faon indirecte pour viter les situations conflictuelles. Pour ltranger, cette convention tacite reprsente un dfi considrable et on a limpression (errone?) que les rponses sont systmatiquement floues. Ltranger qui ne connat pas les codes implicites de la conversation Porto Rico, qui ne sait pas lire entre les lignes, peut tre plus facilement manipul car il ne sait pas interprter les intentions relles de son interlocuteur.

Deuxime anecdote

lautomne 2005, mon ami Ren ma appel pour me dire quon lui avait donn des billets de faveur pour le rcital dune soprano roumaine au Centro de Bellas Artes de San Juan. Il disposait dune dizaine de billets et les avait distribus parmi ses proches. Une amie maccompagna, et dut sacheter un billet car il ny avait plus de billets gratuits. lentracte, jai demand Ren si, aprs le concert, lui et ses amis aimeraient aller dner ou prendre un verre dans un restaurant-bar cubain o nous avions dj mang et que nous avions aim. Il ma rpondu que oui et ma promis den parler aux autres membres du groupe.

la sortie du concert, nous nous sommes ainsi retrouvs devant la porte, et jai demand au groupe sils souhaitaient aller ce restaurant-bar ou ailleurs. Ren tait enthousiaste, et les autres ont souri et hoch la tte en signe dapprobation. Je leur ai donc dit que jirais directement en voiture avec mon amie, et quen arrivant au restaurant je tcherais de rserver une grande table pour tout le monde. Nous sommes arrivs tous les deux au restaurant, avons rserv la table et attendu larrive de Ren et de ses amis. Personne nest venu. Au bout dune demi-heure, Ren menvoya un message-texte sur mon portable: Ils ne veulent pas aller au restaurant, ils prfrent sortir en bote et comme je profite de leur voiture je ne peux rien faire.

Lorsque quelques jours aprs je suis tomb par hasard sur un de ces amis de Ren, en lui demandant pourquoi il navait pas tout simplement suggr un autre lieu ou une autre activit si le restaurant en question ne lui plaisait pas, il me dit, gn: Je ne sais pas, mon compagnon ma dit que a avait lair dun truc arrang davance, et puis je naime pas tellement la cuisine cubaine.

Porto Rico, ce nest pas au locuteur dtre clair, cest lauditeur de dceler le sens rel des phrases. Lintention cache derrire un consentement apparent. Sexprimer directement, clairement, refuser une invitation, critiquer ouvertement, tout cela relve dun manque dducation, voire de la grossiret: Respectful talk, judging by the evidence, is certainly not direct talk (Morris: 118). Il est tellement important de sauver les apparences, que toute critique directe est perue comme un tentative dhumilier son interlocuteur. Les personnes trop directes sont dailleurs traites de tous les noms: presentado, averiguado, atrevido, abusador, entremedito et directo (p. 121). Ces personnes violent une maxime de la conversation Porto Rico, celle de sexprimer de faon indirecte afin de ne pas brusquer son interlocuteur. Les Portoricains ayant vcu aux Etats-Unis se retrouvent dans la situation peu enviable de devoir choisir entre deux modes compltement opposs de sexprimer.

4. Les maximes de la conversation (Grice 1975)

Dans son ouvrage dsormais classique publi en 1975, Logic and Conversation, Grice affirme que les locuteurs qui participent une conversation respectent le Principe de coopration. Ce principe comprendrait neuf maximes, que les locuteurs sont censs respecter et exploiter pour se faire comprendre. Elles sont donc destines expliquer linterprtation dun nonc par les interlocuteurs. Ces maximes se regroupent en quatre catgories.

Maximes de quantit:

Les maximes N1 et N2 expriment des conditions sur la quantit d'information changer. Un comportement coopratif est bas sur un change la fois suffisant (N1) et minimal (N2).

(N1) Faites que votre intervention soit aussi dtaille que ncessaire (pour les besoins de la conversation)

(N2) Faites que votre intervention ne soit pas trop dtaille.

Maximes de qualit:

Les maximes Q1 et Q2 expriment des conditions sur la qualit de l'information changer. Si l'on considre toujours un comportement coopratif, l'change ne doit pas comporter d'information fausse (Q1), ou que l'on ne peut pas justifier (Q2). (Q1)Ne dites pas ce que vous savez tre faux.

(Q2)Ne dites pas des choses pour lesquelles vous navez aucune preuve.

Maxime de relation:

La maxime R1 exprime la pertinence de la contribution par rapport au contexte de la conversation.

(R1)Soyez pertinent.

Maximes de manire(variables selon la communaut linguistique?)Les maximes de manire dcrivent de quelle manire la contribution doit tre faite. L'expression doit tre claire (M1) et non ambigu (M2). Pour cela, il faut tre bref (M3) et mthodique (M4).

(M1)Exprimez-vous clairement. (M2)vitez lambigit.

(M3)Soyez concis (vitez de vous tendre inutilement).

(M4)Soyez ordonn.

la lumire des anecdotes vcues par les trangers vivant Porto Rico, on peut se poser la question suivante: Est-ce que les maximes Q1, M1 et M2 sont opratoires Porto Rico? Dans le cas contraire, sont-elles dclasses/remplaces par dautres maximes, ou tout simplement absentes ?

Lexprience portoricaine semble suggrer que les Maximes de manire (M1 et M2) sont trs relatives. On sait par exemple que dans les cultures orientales il est impoli dopposer un refus catgorique, de dire non. La mme maxime vaut Porto Rico, o plutt que de dire non on dira peut-tre, de faon ne pas choquer ou blesser son interlocuteur. Ainsi, dans les changes verbaux Porto Rico, on pourrait penser quil est secondaire, voire malvenu, de sexprimer clairement ou dviter lambiguit. Ainsi, les Maximes de manire, si elles sont contingentes, si elles dpendent de la communaut linguistique, en un mot si elles sont idiosyncratiques, alors je propose qu Porto Rico, on pourrait formuler les Maximes de manire suivantes:

M1(PR): Exprimez-vous de faon viter toute confrontation directe.

M2(PR): Exprimez-vous de faon prserver votre honneur et celui de votre interlocuteur.

Dans leurs changes verbaux, les Portoricains cherchent essentiellement faire plaisir leur interlocuteur, ne pas le froisser, et surtout viter tout prix toute confrontation. En somme, les Portoricains vous diront presque toujours non pas la vrit, mais ce quils pensent que vous avez envie dentendre (par exemple, quils se rjouissent daller chez vous pour une pendaison de crmaillre) puis feront ce quils ont envie de faire sur le moment, peu importe les engagements. Il peut arriver que les deux concident (ce quils promettent de faire et ce quils font), mais cest purement accidentel.

On pourrait mettre toutes sortes dhypothses sur lorigine de cette maxime de la conversation (Dites quelque chose de gentil), et sur ses consquences, bonnes et mauvaises, sur le fonctionnement de la socit et de lconomie du pays.

5. Quelques hypothses sur les consquences de cette maxime de conversation indirecte sur la socit portoricaine

Au dbut des annes 1980, un mouvement de grve tudiante dune dure et dune ampleur sans prcdents a entran lintervention de la police sur le principal campus de lUniversit de Porto Rico Ro Piedras, en banlieue de San Juan. la suite de provocations de manifestants et de bavures policires, 1 mort et plusieurs blesss parmi les tudiants

lissue de la grve, la direction de lUniversit et les principales associations tudiantes se sont runis pour formuler une politique visant prvenir ce type de tragdie lavenir. La nouvelle politique, dite de non-confrontation (Poltica de no confrontacin), en vigueur jusqu ce jour, prvoit quen aucun cas on ne permettra la police municipale ni la gendarmerie laccs au campus. Par ailleurs, chaque fois que les tudiants tiendront une assemble ou dcrteront une grve, le recteur ou la rectrice ordonnera une suspension des cours, conformment aux souhaits des tudiants.

Cette politique a certes le mrite dtre conciliante envers les tudiants et de leur permettre de sexprimer, mais elle a aussi ses limites. Au printemps 2005, une grve de plus dun mois a vu non seulement la fermeture de luniversit et linterdiction daccs aux chercheurs (certains, notamment en sciences biologiques, on perdu des mois voire des annes de recherche), mais le saccage des locaux par des tudiants et agitateurs. La passivit, labsence des gardiens de scurit tait dconcertante devant lampleur des dgts. Cette mme politique de non-confrontation a entran lautomne 2006 la fermeture pendant plusieurs mois du thtre de luniversit qui venait de rouvrir aprs 10 ans, en raison du mcontentement (et de la violence) des tudiants au sujet du mode de gestion du thtre.

Aux yeux dun tranger, la politique de non-confrontation, malgr ses mrites, ressemble parfois une capitulation, une peur de la confrontation directe entre les tudiants, ladministration et les forces de lordre. Cette crainte du conflit est prsente dans toute la socit portoricaine, jusque dans les codes de la conversation, comme nous lavons vu plus haut. Pourtant, paradoxalement, Porto Rico est une socit trs violente o le nombre dhomicides slve plus de 800 victimes par anne pour une population de moins de quatre millions dhabitants. Comment expliquer ce paradoxe?

Le ministre de la Justice et la gendarmerie voquent souvent les problmes de drogue et la rivalit entre bandes de narcotraficants. On voque aussi linjustice sociale, la corruption et la frustration des jeunes qui se tournent vers la violence, les vols de voiture, les agressions pour se dfouler. Mais on passe sous silence un autre facteur, linguistique et culturel, peut-tre par souci de rectitude idologique, qui pourtant saute aux yeux des trangers qui visitent lle, savoir le souci constant de sauver la face, dviter tout prix la confrontation directe, quitte mentir ou donner des rponses vasives. Or, en vitant la confrontation (que lon appellerait sous dautres latitudes une discussion franche), on ne rsoud pas les problmes, on repousse lchance, et lorsque la frustration atteint un certain seuil, lorsque la confrontation devient invitable, elle est dautant plus violente quelle correspond une accumulation de petites capitulations, de petites vexations, qui finissent par peser lourd.

Conclusion

Dans cet article jai essay de brosser un tableau dune ralit culturelle, linguistique et pragmatique, de la socit portoricaine, savoir une faon bien particulire de sexprimer et dinterprter les intentions de ses interlocuteurs. Pour le Portoricain, le caractre volontairement flou et indirect des conversations na rien de surprenant ni de secret, car on apprend ds le plus jeune ge non pas dcoder les phrases, mais dceler les intentions des locuteurs et ragir non pas aux questions, mais la motivation apparente de lautre. La socit fonctionne tant bien que mal dans un contexte o lon est souvent confront au style beaucoup plus direct de la socit amricaine (Porto Rico est un territoire amricain jouissant depuis 1952 dune certaine autonomie interne, sous le rgime dtat libre associ). Ce style direct est peru comme grossier, agressif, et en donnant des rponses floues, les Portoricains ne cherchent ni mentir, ni tromper, mais plutt viter les conflits, rels ou imaginaires.

Pour ltranger, cette maxime de la conversation peut savrer parfois frustrante car on est habitu, sous dautres latitudes, exiger des rponses claires et prcises, se prsenter lheure aux rendez-vous, accepter ses torts sans toujours voquer un Dieu tout-puissant et misricordieux (pour reprendre la formule bien portoricaine qui sert dexcuse dans toutes les situations,Ay Bendito). Cela fait partie de ladaptation culturelle, adaptation ncessaire car la personne qui transgresse les rgles de la conversation, Porto Rico ou ailleurs, risque lexclusion ou lincomprhension permanente.

Ouvrages cits

Austin, J. L. How to Do Things with Words,London, Oxford University Press, 1962.

Grice, H. P. Logic and conversation, Syntax and Semantics 3, New York, Academic Press, 1975, pp. 41-58.

Grice, H. P., Logique et conversation, Communications no 30, 1979, 57-72.

Morris, Marshall. Saying and Meaning in Puerto Rico, New York, Pergamon Press, 1981.

Reboul, Anne et Jacques Moeschler, La pragmatique aujourdhui: une nouvelle science de la communication, Paris, Seuil, 1998.

Searle, J.R., Les actes de langage. Essai de philosophie du langage, Paris, Hermann, 1972.