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SWISSMEM NETWORK Le magazine de la place industrielle et intellectuelle suisse Le succès se prépare Négocier au lieu de lutter Comment développer des solutions innovatrices, à l’image de Leica Geosystems. Page 6 Thomas Daum, directeur de l’Union patro- nale suisse, s’exprime sur le succès des conventions collectives de travail en Suisse. Page 10 Prendre pied sur le marché asiatique Les bonnes connaissances de la culture font la différence. Page 14 4/11

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SWISSMEMNETWORK

Le magazine de la place industrielle et intellectuelle suisse

Le succès se prépareNégocier au lieu de lutter

Comment développer des solutions innovatrices, à l’image de Leica Geosystems. Page 6

Thomas Daum, directeur de l’Union patro­nale suisse, s’exprime sur le succès des conventions collectives de travail en Suisse.Page 10

Prendre pied sur le marché asiatiqueLes bonnes connaissances de la culture font la différence.Page 14

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éDiTORiaL SOmmaiRE

Toujours une longueur d’avanceTout le monde parle d’innovation et son importance en tant que facteur de succès est incontestable. Ceci est tout particulièrement le cas pour un pays comme le nôtre qui ne peut pas compter sur des ressources naturelles, mais doit compenser ce han­dicap avec son esprit innovateur. Nos positions en tête des classements internationaux prouvent que nous excellons dans cet exercice.

Plus rapide, meilleur, moins coûteux, voici la devise inévitable pour nos entreprises. Lorsque les marges souffrent sous l’évolution des devises et que les commandes reculent, alors l’innovation dans la production et l’optimisation des procédés devien­nent toujours plus importantes. Comment les entre­prises réalisent­elles ces innovations? Vous en apprendrez plus en lisant notre reportage principal.

Des conditions cadres stables sont indispen­sables pour toute innovation. Elles sont une condi­tion essentielle pour la place industrielle suisse pour assurer des rapports commerciaux durables et la qualité des produits, qui forment la base de la renommée des entreprises suisses. Outre l’inno­vation, un partenariat social performant est égale­ment indispensable. il y a 100 ans que la possibilité de conclure des conventions collectives de travail fut introduite dans le CO. La convention de l’indus­trie des machines, l’«accord de paix», fut une des premières étapes vers un partenariat social effectif. Cet accord fête l’année prochaine son 75e anniver­saire. L’interview dans cette édition du magazine vous montre que le développement de rapports stables entre employeurs et travailleurs était un constant processus de renouvellement qui n’est parfois pas facile.

Echange plus intensif avec l’étranger: l’échange de produits de recherche et de développement ainsi que de technologies et de brevets ne cesse d’augmenter. Entre 1998 et 2008, les exportations R&D avaient quadruplé et les importations quintuplé. Selon l’Office fédéral de la statistique, ces chiffres indiquent une intégration toujours plus importante de la R&D suisse dans une société intellectuelle toujours plus globalisée.

04 Facts & Figures La campagne «Tecmania» remporte

le prix national award Corporate Communications.

06 Innovation De l’idée au produit fini: comment

commercialiser des innovations?

10 Interview De bons rapports entre les partenaires

sociaux sont un avantage précieux pour la Suisse. Entretien avec Thomas Daum.

13 Informations de Suisse Succès aux mondiaux des métiers:

la délégation suisse remporte 17 médailles.

14 Marchés d’exportation La Chine est la locomotive de l’écono­

mie mondiale. Le pays est tout particu­lièrement intéressant pour le secteur suisse de l’énergie et du transport.

16 Histoire d’une entreprise La force hydraulique est son atout:

andritz Hydro aG mise depuis des décennies déjà sur les énergies renouvelables.

18 Agenda L’empreinte du CO2 est toujours plus

importante. il ne s’agit pas unique­ment de soucis pour l’environnement.

19 Service Le dynamisme de l’industrie

mEm suisse a diminué en comparaison internationale.

ImpressumEdité par: Swissmem Kirchenweg 4 Case postale CH­8032 Zurich www.swissmem.ch [email protected] La place industrielle et intellectuelle suisse Rédactrice responsable:Gabriela Schreiber, Swissmem Communication Concept et réalisation: infel aG, Zurich; Daliah Kremer (rédaction), Bernadette Schenker (design) Impression: Theiler Druck aG, Wollerau

L’innovation est un élément central chez Leica Geosystems. Page 6

Compétence en matière de force hydraulique de Kriens: Heinz Duner, co-directeur d’Andritz Hydro AG (à droite), est fier du travail fiable et précis de ses collaborateurs. Page 16

Peter Dietrich, directeur Swissmem

PHOTOS: PHiLiPP ROHNER (COUVERTURE), DaNiEL WiNKLER, DaNiEL ammaNN, ZELJKO GaTaRiC

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«Si les prévi-sions écono-miques et l’évolution de la défl ation l’exigent, nous sommes prêts à prendre des mesures supplémen-taires.»

Leader dans le secteur du laser depuis 25 ans: Bystronic Laser AG.

Swissmem s’impose avec sa campagne en faveur de la relève «Tecmania».

La «Fachhochschule Nord­westschweiz» a analysé les rapports commerciaux d’entre­prises suisses. Geberit aG s’est une nouvelle fois distin­guée grâce à «son rapport particulièrement détaillé et précis». L’école analyse les rapports des 250 entreprises les plus grandes de Suisse et de quelques PmE. Outre les aspects économiques, sociaux et écologiques, la transparence et la crédibilité sont également passées au crible.

PHOTOS: iSTOCKPHOTO, KEYSTONE/GaETaN BaLLY, SWiSSmEm

FaCTS & FiGURES

Rapport commercialle plus fondé

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L’administration fédérale s’occupe de la mise en œuvre de la nouvelle politique éner-gétique suisse. L’objectif consiste à élaborer un projet de consultation jusqu’au prin­temps 2012. L’administration a mis en place des groupes de travail chargés de trouver des solutions. Swissmem participe à ces groupes de travail pour défendre les intérêts de l’indus­trie mEm dans des sujets d’importance pour l’industrie.

Bystronic Laser aG fête cette année ses 25 ans d’existence. L’entreprise est un pionnier dans le développement et la fabrication d’installations de coupe au laser et fait partie des leaders dans le commerce des systèmes complets pour la fi nition de tôles. En 1986, Bystronic a débuté avec envi­ron 30 personnes à Niederönz, avant d’étendre successive­ment ses activités.

aujourd’hui, 500 des 1400 employés au total travaillent au siège principal de l’entre­prise. La société est spéciali­sée dans la fabrication d’ins­tallations de coupe au laser et aux jets d’eau pour le mar­ché mondial. L’anniversaire a été fêté avec quelque 330 invi­tés venus du monde entier.

Swissmem participe àdes groupes de travail

Succès grâce à latechnologie du laser

Lors de la remise du prix national «award Corporate Communications®» de cette année, les campagnes de communication les plus innovatrices ont été primées. Pour sa campagne en faveur de la relève «Tecmania – accède au monde de la tech­nique», Swissmem a remporté le trophée et reçu la sculpture «Communicator». La plate­forme pour les métiers technique www.tecmania.ch constitue le cœur de cette campagne. «Cette campagne réussit parfaitement à fusionner l’aspect social media et l’entrée en contact avec les jeunes gens», explique Nadine Borter, membre du jury. «Le jeu fl exible des images avec les éléments inter­actifs rend le sujet ‹métier technique› palpable et incite à la découverte.»

Entrée en contact réussieavec les jeunes gens

Convainquez-vous sous www.tecmania.ch

Vous trouverez des informations supplémentaires sous www.bystronic.com

L’importance des rapports commerciaux avec la Chine augmente toujours plus. Les exportations de l’industrie suisse des machines, des équi­pements électriques et des métaux vers la Chine ont aug­menté au cours des dix der­nières années de plus de 400%. En 2010, la Chine fut le qua­trième débouché derrière l’allemagne, les Etats­Unis et la France.

400%

Philipp Hildebrand, président de la Banque nationale suisse

Prix remporté

analyse des rapports

Stratégie énergétique 2050

Bystronic fête ses 25 ansAperçu

S O u R CE : « N Z Z A M S O N N TA G »

En février et septembre 2011, Swissmem a effectué une enquête auprès de ses entreprises membres concernant les conséquences de la force du franc. Les résultats confi r-ment que la situation s’est encore aggravée. 65% des entreprises ont indiqué être «fortement touchées négati-vement» par la force du franc. Outre des pertes au niveau des entrées de commandes et du chiffre d’affaires, les pertes sur les marges ont augmenté malgré des contre-mesures engagées par les entreprises. Désormais, 36% des entreprises MEM opèrent dans la zone de pertes.

La force permanente du franc durcit la situation

Pas touché

ToucToucT hé positivement

+

À peine touché négativement

Faiblement touché négativement

Fortement touché négativement

1%

11111%%%

6%

33333%%%%

6%

4444444%%%%%

33%

27272727272727272727272727272727%%%%%%%%%

54%

6565656565656565656565656565656565656565656565%%%%%%%%%%%

–Enquête septembre/octobre 2011 (N=280)

Enquête janvier/février 2011 (N=227)

6 NETWORK 4/2011 PHOTOS: DaNiEL ammaNN 7NETWORK 4/2011

iNNOVaTiON

Maître de la situationLeica Geosystems s’est profilée grâce à des inventions révolutionnaires dans le domaine de la mesure industrielle. Comment s’y prendre pour satisfaire sa clientèle et être meilleur que sa concurrence?

Chez Leica Geosystems à Heer­brugg, la planification est multicolore: des Post­it car­rés de toutes les couleurs sont collés sur de grandes

parois de présentation. Bernd Walser, responsable de projet, explique: «Ceci permet aux personnes impliquées de tou­jours être informées sur l’état du projet, de savoir qui doit terminer quoi jusqu’à quand et à quel moment les différents éléments du projet doivent être assem­blés.» Ce qui semble logique et clair est malgré tout surprenant pour une entre­

prise qui est considérée dans le monde entier comme pionnier dans le domaine de la technologie de mesure et qui a dé­veloppé des instruments, systèmes et solutions révolutionnaires pour les diffé­rentes méthodes de mesure. «Nous avons essayé plusieurs méthodes, dont égale­ment des systèmes électroniques. Finale­ment, notre planification à l’aide de Post­it s’est révélée être pratique, simple et claire», ajoute Bernd Walser.

L’innovation au quotidienLa méthode Post­it est à l’image de la stratégie de l’entreprise technologique domiciliée en Suisse orientale. Des têtes innovatrices unissent leurs efforts pour développer des méthodes et des systèmes de mesure les plus efficaces et précis pos­sibles. La concurrence n’est pas au repos et Leica Geosystems s’efforce donc d’avoir toujours une longueur d’avance afin de pouvoir offrir à sa clientèle ce qui est at­tendu d’une entreprise suisse: de la tech­nologie de pointe répondant aux exigences de qualité les plus élevées. «Nous ne pou­vons assurer une qualité de haut niveau que si les déroulements sont corrects», souligne Eugen Voit, vice­président.

Eugen Voit (à gauche) et Richard Wenk présentent des instruments de mesure de Leica Geosystems avec lesquels ils devancent la concurrence grâce à des efforts de recherche et de développement intensifs.

Planification de projets astucieuse (à gauche): Eugen Voit, Richard Wenk et Bernd Walser (de gauche à droite) expliquent comment les idées sont concrétisées.

8 9NETWORK 4/2011NETWORK 4/2011

Leica Geosystems occupe 3300 personnes dans le monde entier, dont 1000 tra­vaillent en Suisse et desquelles 300 sont engagées dans la recherche et le dévelop­pement à Heerbrugg. «La R&D occupe une position centrale chez nous. Plus de 10% du chiffre d’affaires sont investis dans le développement de nouveaux produits», déclare Eugen Voit.

au début des années 80, un nouveau projet de gestion de systèmes a été lancé à Heerbrugg visant à améliorer le travail d’équipe. «Souvent, nous avons beaucoup trop de projets au programme et la foca­lisation sur l’essentiel en souffre. Nous investissions beaucoup trop de temps dans des déroulements inutiles», ex­

plique Richard Wenk, vice­président du secteur Recherche & développement.

Par conséquent, les procédés ont été remis en question et réorganisés. «Selon le projet, 25 à 30 personnes sont impli­quées et souvent il est nécessaire d’asso­cier différents projets. Un déroulement impeccable n’est alors pas toujours évi­dent», explique Eugen Voit.

La procédure ressemble à un réseau complexeLa solution consiste à combiner les trois qualités «plus rapide, encore meilleur, moins coûteux». «La procédure ressemble à un réseau complexe», explique Eugen Voit. «Le responsable de projet conduit la locomotive et assume ainsi la responsa­bilité des wagons qu’il entraîne. Les dif­férents arrêts sur le réseau symbolisent les jalons du projet.»

Le responsable de projet forme son équipe qui, selon les besoins, se compose d’électroniciens, de spécialistes en logi­ciels, d’ingénieurs en application, de membres de la production ou de la logis­tique. La chose la plus complexe est cependant de laisser travailler chaque équipe de façon indépendante, tout en les associant le moment venu. Nous tra­vaillons également de manière intensive

avec des hautes écoles spécialisées et des universités dans le cadre d’avant­projets. De manière générale cependant, nous profitons des connaissances de nos colla­borateurs lorsqu’il s’agit d’avancer dans le développement de produits. «Nous dis­posons du savoir­faire indispensable, ce qui est de grande importance en matière de protection des brevets», souligne Richard Wenk. il est également possible que nous ayons besoin de recourir au soutien de spécialistes externes pour certaines tâches particulières.

il est important d’analyser, le moment venu, la progression des objectifs définis. Par exemple: les coûts sont­ils justifiés? Quels sont les enseignements des tests sur les produits? Les simula­tions sont­elles suffisamment affûtées pour commencer le lancement d’une série expérimentale? Le produit est­il commercialisable? «il nous a été pos­sible, grâce à un travail d’équipe optimal, de développer un produit en 19 mois au lieu de 30», déclare Richard Wenk. «Ceci permet d’économiser du temps et de l’argent et n’est qu’un exemple parmi d’autres, ce qui nous permet de toujours offrir à nos clients le meilleur service, ce qui finalement assure notre survie.»

– Daliah Kremer

Vous réalisez un grand nombre de vos projets sous forme de partenariats avec des entreprises industrielles. Comment s’imaginer ce genre de coopération?

Cela débute par de simples mandats de services ou de conseils nous deman­dant de résoudre des problèmes concrets et s’étend jusqu’à des partenariats de recherche stratégique, tout particuliè­rement dans le domaine Empa, en pas­sant par l’élaboration commune de pro­jets R&D, par exemple via la CTi. Un modèle est le «Liaison Office», dont le partenaire s’occupe à l’Empa avec son propre personnel, qui collabore alors avec des spécialistes de l’Empa. Pour nos partenaires, nos services sont avant tout intéressants dès que nous impli­quons du savoir­faire des différents secteurs de recherche.L’innovation hier et aujourd’hui – quelle est son évolution au niveau des produits et des procédés?

Les cycles d’innovation à partir de la découverte d’un nouvel effet ou matériau dans la recherche jusqu’à la finition d’un nouveau produit sont aujourd’hui beau­coup plus rapides et complexes. De plus, les innovations sont toujours plus réali­sées à la limite des différentes disci­plines scientifiques classiques, grâce à la coopération transparente des équipes interdisciplinaires. L’Empa dispose de tous les éléments nécessaires pour assu­mer une tâche d’entremise entre la re­cherche académique et l’industrie.Pour rester innovateur, il est impor-tant de reconnaître très tôt déjà les nouvelles tendances. Comment réus-sissez-vous à le faire et quel est l’avenir du développement dans votre domaine de recherche?

afin de pouvoir reconnaître très tôt déjà les tendances dans l’industrie et l’économie et de pouvoir réagir en conséquence, nous avons mis en place une commission industrielle composée

de cadres du monde économique suisse avec lesquels nous échangeons nos ex­périences. L’efficience énergétique et des ressources constitue par exemple un sujet de discussion central. au­jourd’hui, nous consommons beaucoup trop de tout. L’objectif de l’Empa consiste à fabriquer avec moins de ressources des cellules solaires ou des catalyseurs encore plus performants. Que faut-il à la Suisse pour faire partie des pays les plus innovateurs à l’avenir encore?

En observant les études compara­tives internationales consacrées à l’in­novation, alors la Suisse se trouve en excellente position.apparemment , nous sommes sur la bonne voie. Le transfert de savoir et de technologie des instituts de recherche vers l’économie suisse est toujours ex­ cellent lorsqu’il existe des contacts directs ou des réseaux perfor­mants. Nous pouvons cependant encore nous améliorer en unissant nos qualités et en intensifiant la coopération. il est hors de question que chaque région ou chaque ville de taille moyenne entre­tienne son propre centre de transfert de technologie et que nous nous dévorions mutuellement. Nous devons globali­ ser également notre raisonnement; la concurrence n’est pas de l’autre côté du «Röstigraben» mais elle est active dans des pays comme la Chine, l’inde ou le Brésil. L’innovation fondamentale de haut niveau constitue la base de toute innovation. Si nous économisons au­jourd’hui à ce niveau, alors nous serons les perdants de demain au niveau de l’innovation. – Interview: Gabriela Schreiber

«Globaliser également notre raisonnement»

Interview avec le professeur Gian-Luca Bona, directeur Empa

iNNOVaTiON

Gian-Luca Bona, directeur de l’Empa

Parfaitement informé sur les besoins de la clientèle: les instruments de mesure de Leica Geosystems sont constamment développés et assemblés avec la plus grande précision (en bas).

Soutien de la part de Swissmem

La Commission pour la technologie et l’innovation (CTi) encourage et accompagne le transfert de savoir et de technologies entre les hautes écoles et l’industrie. Les entreprises désirant du soutien en vue d’entamer des partenariats pour des projets de développement ont la possibilité de s’adresser à Swissmem. mm. Josef Keller et Urs Ramseier sont à votre écoute et se rendent volontiers chez vous pour évaluer les projets technologiques de votre entreprise.

Contact au 044 384 41 [email protected]@swissmem.ch

Economie privée uniquement; parts des branches en %Total: 11 979 mio. CHFTotal industrie MEM: 3413 mio. CHF

Autres branches23%

Chimie/pharma-ceutique

44%

Machines, métallurgie, instruments de techno-

logie de pointe 28,5%

Denrées alimentaires4,5%

Investissements dans la recherche et le développement, CH 2008

S O u R CE : O F S , 2 0 1 0

PHOTOS: DaNiEL ammaNN, EmPa

10 11NETWORK 4/2011 NETWORK 4/2011PHOTO: PHiLiPP ROHNER

Il y a 100 ans a été introduit dans le CO le principe selon lequel les organisa-tions d’employeurs et les organisations de travailleurs peuvent conclure vala-blement des conventions de travail au nom de leurs membres. Qu’est-ce qui fait le succès des conventions collectives de travail suisses (CCT)?

Les CCT rendent possible une solution pacifique des divergences d’intérêts entre employeurs et travailleurs. Les négocia­tions se substituent aux conflits de tra­vail, et les relations se stabilisent grâce à l’élément central qu’est la paix du travail. Deuxièmement, les conditions de travail peuvent être aménagées en fonction des spécificités des branches et des entre­prises, et il peut être mis un frein aux ré­glementations du législateur. Troisième­ment, une culture du partenariat social peut naître sur la base des CCT, culture reflétant aussi les intérêts communs des employeurs et des travailleurs.Comment peut-on caractériser le pay-sage conventionnel de la Suisse?

Le paysage des CCT est aussi varié que la structure de l’économie suisse. Nous connaissons des conventions de branches et des conventions d’entreprises. Une partie des CCT ont force obligatoire géné­rale pour une branche, les autres ne sont valables que pour les partenaires directs. De nombreuses CCT présentent une structure de réglementation centralisée, d’autres – notamment la convention de l’industrie mEm – délèguent de nombreux domaines au niveau de l’entreprise. il n’y a pas en Suisse de conven­

«La transpa-rence est importante»Qu’est­ce qui fait l’importance des conventions collectives de travail suisses (CCT)? Thomas Daum, directeur de l’Union patronale suisse, donne son avis.

En tant qu’ancien directeur de Swissmem, Thomas Daum a participé lui-même activement à des négociations de conventions collectives de travail.

PortraitThomas Daum est depuis mai 2006 directeur de l’Union patronale suisse. après ses études de droit, suivies de passages dans les tribunaux et d’une activité d’assistant en droit économique à l’Université de Zurich, il a été consultant juridique d’une banque étrangère avant d’entrer en 1982 au secrétariat de ce qui était à l’époque l’association patronale suisse des constructeurs de machines aSm. il en fut le vice­directeur dès 1989 et le direc­teur à partir de 1993. De 1999 à 2006 il a dirigé en tant que directeur les deux associations juridi­quement indépen­dantes aSm et VSm réunies sous la déno­mination commune de Swissmem. Thomas Daum est membre de plusieurs commissions et comités nationaux.

ENTRETiEN

tion collective de travail typique. Dans l’ensemble, les CCT suisses sont plus souples que leurs pendants étrangers, comme par exemple les accords tarifaires allemands.L’extension des conventions collec-tives de travail est liée aux tensions sociales et aux grèves du début du XXe siècle. Une pression venant d’en bas a-t-elle été nécessaire?

il faut une pression aussi bien d’en bas que de l’extérieur. L’évolution des CCT constitue une partie de la mutation de la Suisse au début du siècle passé. Les ja­lons en sont la grève générale de 1918, l’introduction du système proportionnel pour l’élection du Conseil national et l’in­tégration qui en résulte de la gauche dans la politique et la société. Dans les 30 pre­mières années du XXe siècle, la Suisse a vécu de graves conflits du travail, et le chemin menant à des relations ordonnées entre employeurs et travailleurs fut labo­rieux. L’étape décisive a eu lieu lorsque le Conseil fédéral, sous la pression écono­mique du franc fort et en raison de l’ag­gravation de la situation politique en Eu­rope, a souhaité enrayer les conflits du travail par une médiation étatique forcée. C’est pour l’empêcher que les syndicats et l’association patronale de l’industrie des machines ont conclu la légendaire convention de paix.Comment l’importance du partenariat social a-t-elle évolué au cours du temps?

La valeur du partenariat social n’a pas diminué avec la globalisation – au contraire. De bonnes relations entre em­ployeurs et travailleurs sont un avantage important de notre pays dans la concur­rence internationale. Nous avons en Suisse des coûts du travail proportion­nellement élevés, il est donc d’autant plus important de ne pas gaspiller nos atouts. La fiabilité dans les relations d’af­faires est une de nos caractéristiques principales, et celle­ci a surtout pour base aussi un partenariat social ayant un effet stabilisateur. Des conflits du travail et l’insécurité qui en découlerait seraient dommageables pour l’image de notre

pays, ce qui aurait en fin de compte des effets économiques négatifs.

«Un succès important: régler pacifiquement les conflits.»

12 13NETWORK 4/2011NETWORK 4/2011 PHOTOS: SWiSSmEm, EPF ZURiCH/aNGELa BRUNNER

ENTRETiEN

On a l’impression que le fossé entre travailleurs et employeurs s’est de nouveau élargi. Qu’est-ce qui est nécessaire pour que l’idée de solidarité ait de l’avenir?

Selon mes observations, les rapports entre les partenaires sociaux sont influencés par différentes situations de stress. C’est ainsi qu’il y a eu de violentes alter­cations lorsque l’industrie a procédé dans les années 90 à une importante modification de ses structures. Nous nous trouvons de nouveau dans une phase économique difficile. Les rapports sont cependant fortement imprégnés par les personnes impliquées et par

leur disponibilité à négocier en s’en te­nant aux faits. J’ai fait l’expérience que les négociations étaient difficiles quand certaines personnes leur conféraient un aspect politique.Dans quels domaines les conventions collectives de travail actuelles ont-elles un potentiel de développement?

Les marges de manœuvre sont étroites. J’irais jusqu’à prétendre que, compte te­nu de la situation économique actuelle, même le maintien du statu quo peut être considéré comme un succès. Le danger existe aujourd’hui qu’une interprétation trop formaliste et juridique d’une CCT en restreigne la souplesse et l’applicabilité. Les parties doivent ici se concentrer de nouveau davantage sur l’aspect pratique de la CCT. Je vois ici un défi en ce que les

partenaires d’une CCT doivent toujours se mettre d’accord sur un cadre de négociation. Cela nécessite avant tout la volonté des deux par­

tenaires de s’éloigner des fixations idéo­logiques et, d’une manière constructive, de ne pas exiger l’impossible, mais en même temps d’offrir le possible.En tant que chef de division, puis de directeur chez Swissmem, vous avez négocié à plusieurs reprises une nou-velle CCT. Exploiteurs d’un côté, re-vendicateurs de l’autre – qu’en est-il?

La situation n’est pas seulement in­fluencée par des personnes et leur com­portement, mais aussi par l’environne­

ment. C’est ainsi qu’il y a dix ans la délo­calisation de la production est devenue un thème et nous avons constaté que cette évolution était perçue différemment du côté des travailleurs que de notre côté. Cela nous a incités à commander une ex­pertise sur les risques liés à la délocali­sation et à organiser un voyage d’étude avec les partenaires sociaux dans les pays de l’Europe de l’Est – dans le but de créer une base commune de compréhen­sion. Cela montre combien peut être im­portante la préparation du terrain comme préalable aux négociations d’une CCT. Cela fait partie du «jeu» que les négocia­tions soient introduites avec des catalo­gues de revendications détaillés. il faut ensuite en extraire ce qui est faisable. Une communication permanente est alors décisive. Si, chez nous, on n’aboutissait à aucun résultat, il s’agissait alors de cher­cher à nouveau la discus­sion dans les 24 heures pour éviter un durcisse­ment des fronts. Quels ont été de votre point de vue les résul-tats les plus significatifs de ces négociations?

avec l’introduction de la participation des travailleurs dans les entreprises, qui a débuté dans les années 70 déjà, la CCT de l’industrie des machines a joué un rôle de pionnier. Ensuite, dans les années 90, la flexibilisation du temps de travail est apparue au premier plan pour réagir aux variations de la charge des entreprises. Le passage à la durée annuelle du travail, d’abord refusé du côté des travailleurs, a pu être réalisé en deux étapes. Un progrès important dans les négociations de 1993 a été la volonté de se distancer des dis­cussions sur divers modèles de temps de travail et, en lieu et place, de mettre à la disposition des partenaires sociaux une «boîte à outils» leur permettant d’aména­ger avec plus de souplesse la semaine de 40 heures. Grâce à l’utilisation croissante de ces «systèmes spéciaux de durée du travail», certaines réserves ont disparu, de sorte que dans une deuxième étape a pu être introduite en 1998 la durée an­nuelle du travail, qui est considérée de­puis longtemps par toutes les parties comme un instrument ayant fait ses preuves. Interview: Gabriela Schreiber

NOUVELLES EN BREF

Accords scellés par des signa-tures: extrait de la convention de 1937.

«La préparation du terrain de négociation est importante.»

«Il faut savoir se distancer des fixations idéolo-giques.»

L’ensemble des professions va être adapté à la loi sur la formation professionnelle. À l’exception du métier de constructeur/trice d’installa­tions (aNaP), toutes les pro­fessions mEm ont désormais été réformées.

Les objectifs de la réforme des professions aNaP sont l’actualisation des conte-nus d’étude, l’amélioration de l’efficacité en appli-quant une formation orien-tée vers la pratique et les compétences, l’amélioration de la coopération d’appren­tissage entre les trois lieux de formation (formation en entreprise, formation inter­ entreprises et formation à l’école professionnelle), l’op­timisation de la procédure de qualification, le maintien et l’encouragement de la motivation d’enseigner des entreprises d’apprentissage.

Entre­temps, les travaux de développement fondamen­taux sont également terminés pour ces professions. Le modèle compétences­res­sources, adopté pour les autres métiers mEm réfor­més, constitue la base de la réforme. ainsi, tous les métiers mEm techniques vont de nouveau profiter d’un système de formation unitaire. La consultation fédérale va être lancée cette année encore.

Professions techniques MEM unifiées

Les jeunes professionnels suisses font partie de l’élite mondiale

Réforme des professions

WorldSkills 2011

Des cloches de vaches, des ovations et une forêt de drapeaux et de trans­parents: voici à quoi ressemblait l’accueil euphorique de la délégation suisse. Un jour auparavant, les 38 jeunes Suisses avaient remporté 17 médailles aux championnats du monde des métiers à Londres et ravi ainsi la troisième place au classement par équipes. Grâce à la médaille d’argent de Basil Brunner (mSW Winterthur) chez les électroniciens, à la médaille de bronze de Pascal Brunner (Bühler aG) chez les constructeurs ainsi qu’au diplôme gagné par l’équipe d’automaticiens Reto meier (mSW Winterthur) et adrian Kamer (Wifag Berufsbildung), les résultats des années précédentes dans les métiers techniques ont été confirmés.Pour l’angleterre, les WorldSkills ont constitué d’une part un test de pré­paration pour les prochains Jeux Olympiques et, d’autre part, aussi l’occasion de lancer de nouvelles initiatives de formation. C’est pourquoi les concours ont reçu la visite du premier ministre David Cameron, qui n’a pas manqué de se laisser convaincre par les performances des jeunes professionnels. Des milliers d’écoliers de tout le pays en ont fait de même grâce à l’invitation financée par l’Etat anglais.

L’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) et le Paul Scherrer institut (PSi) à Villigen recherchent des spécialistes pour la construction et l’entretien de laboratoires de recherche, d’installations de tests et d’autres équipements high­tech. Par conséquent, les deux institutions forment environ 250 apprentis dans leurs propres ateliers d’apprentissage, dont des polymécaniciens/nes, des constructeurs/trices,

des automaticiens/nes et des électroniciens/nes. Swissmem soutient l’EPFZ et le PSI dans leurs efforts pour établir une formation professionnelle initiale de haut niveau. Ce soutien comprend la mise à disposition de matériel didactique pour la formation pratique, que Swissmem a tout spécialement développé pour les métiers mentionnés.

Partenaires de Swissmem en matière de formation professionnelle

EPFZ et PSi

Fabian Dietschi est le premier futur électroni-cien formé au service sismologique suisse de l’EPFZ.

Concentra-tion au travail: la délégation suisse a remporté 17 mé-dailles aux mondiaux des métiers.

Renseignements: Arthur W. Glättli, tél. 052 250 55 66, [email protected]. Infos: www.swissmem-berufsbil-dung.ch -> constructeur/trice d’installations

Informations supplémentaires: www.swissmem-berufsbildung.ch; www.lehrling.ethz.ch; www.psi.ch/bab/berufsbildung. Renseignements: [email protected], tél. 052 260 55 66

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maRCHéS D’EXPORTaTiON

l’infrastructure n’est pas parfaite, alors elle reste l’obstacle majeur sur la voie de la croissance et de la prospérité. C’est dans cet esprit que la Chine renforce ses efforts: aujourd’hui déjà, le pays possède sept des vingt ports les plus importants du monde. En raison des coûts de produc­tion en constante augmentation dans les provinces côtières, toujours plus d’entre­prises transfèrent leurs ateliers à l’inté­rieur du pays où les salaires sont encore bas et le terrain bon marché. La consé­quence est que le transport des marchan­dises entre la côte et l’intérieur du pays a fortement augmenté, ce qui conduit par­fois déjà à des impasses. Les exigences particulièrement des provinces de l’ouest, où l’infrastructure est encore sous­déve­loppée, se trouvent tout en haut de l’ordre du jour à Pékin. il est prévu d’investir 1,3 billion de dollars dans les cinq an­nées à venir dans la construction de nou­velles routes, de ports fl uviaux, d’aéro­ports et du réseau ferroviaire. L’intention est de desservir à l’aide des trains à grande vitesse également les régions de cet immense pays qui jusqu’à présent n’ont pas encore profi té de la croissance économique. L’expansion du trafi c aérien profi te également de ces investissements. De nouveaux aéroports vont faciliter l’ac­cès aux centres commerciaux de l’est du pays. L’argent est investi dans la construc­tion de quatre nouveaux aéroports à

Tazhong, Shache, Lulan et Tumshuq, ainsi que dans la modernisation des aéroports existants à Urumchi, Hotan et Korla.

Accord de libre-échange attendu«Le potentiel en Chine est probablement plus important que n’importe où», ex­plique Claudio mazzucchelli, Head of Swiss Business Hub China. «Je pense que les fournisseurs suisses y ont des possi­bilités économiques prometteuses.»

Le commerce entre la Suisse et la Chine augmente année par année et la valeur des produits suisses exportés vers la Chine va encore sensiblement augmenter après la mise en œuvre de l’accord de libre­échange prévu. Dans le cadre de la coopération toujours plus intensive entre les deux pays, la «compétence intercultu­relle» va prendre toujours plus d’impor­tance. Dans le but d’avoir du succès com­mercial avec la Chine, il est extrêmement important de parfaitement préparer son engagement.

Les cadres chinois ne sont pas habi­tués à ce que des partenaires commer­ciaux mettent les pieds dans le plat. La devise est: rechercher une affaire avec beaucoup de doigté. Une première prise de contact peut avoir lieu dans le cadre d’un salon commercial, par l’intermé­diaire d’une délégation commerciale ou sur place à l’aide d’un cabinet d’avocats ou d’audit international. Des inter­médiaires jouent un rôle central lorsd’un rapprochement commercial. Qu’il s’agisse du chef du parti local ou d’une personne membre du gouvernement: le succès commercial en Chine dépend for­tement des connaissances. Donc, il est important de soigner ses contacts per­sonnels. Les négociations devraient tou­jours évoluer dans la conscience de ne pas brusquer le partenaire potentiel tout en voulant atteindre une situation «ga­gnant­gagnant» – ce qui constitue parfois un exercice d’équilibre diffi cile.

La langue est un obstacle supplémen­taire. aujourd’hui, toujours plus de cadres chinois possèdent des connaissances d’anglais. mais souvent, les partenaires plus âgés – et ce sont souvent eux qui prennent les décisions – ne parlent que le chinois. il est donc conseillé de négocier avec son propre interprète.

– Andreas Turner

Bien que la croissance écono­mique en Chine ne soit plus aussi rapide qu’il y a encore quelques mois, le commerce extérieur avec la Suisse af­

fi che toujours une forte progression. Les prévisions pour 2012 sont bonnes et les affaires avec la Chine offrent encore de bonnes perspectives, tout particulière­ment pour les entreprises d’exportation de l’industrie des machines, des équipe­ments électriques et des métaux.

L’Empire du milieu investit par exemple énormément d’argent dans la construction d’installations de produc­tion d’électricité conventionnelle et alter­native. il est prévu d’octupler jusqu’en 2020 la capacité nucléaire à 86 gigawatts. De plus, le gouvernement a l’objectif dé­claré de doubler à 15% jusqu’en 2020 la part des sources d’énergies non fossiles. il est prévu d’investir 740 milliards de dollars dans la production d’énergies

renouvelables. Cet objectif est ambitieux, mais dans aucune autre économie com­parable l’augmentation du besoin en énergie n’est aussi rapide. Les efforts d’élargissement sont les plus importants dans des projets concernant les centrales hydrauliques. Sur les bords du Jinsha, un affl uent du Yangtse, la Chine prévoit la construction de quatre nouvelles cen­trales gigantesques. Ensemble, leur pro­duction d’électricité doublera celle de la centrale hydraulique du barrage des trois gorges qui est actuellement la plus grande de toutes. Les autres moyens de produc­tion d’énergies renouvelables prennent également toujours plus d’importance. La capacité de l’énergie éolienne a dé­passé l’année dernière pour la première fois en Chine celle de l’énergie nucléaire.

Expansion de l’infrastructureLa compétitivité d’un pays dépend forte­ment de l’infrastructure de transport. Si

il existe un potentiel important dans le renouvellement de l’infrastructure en Chine. Pour le commerce d’exportation suisse, ce sont principalement les secteurs de l’énergie et du transport qui sont intéressants.

Pas de danger jaune

iLLUSTRaTiON: SVEN HaUSHERR

JaponRép. de CoréeTaïwanUSAAllemagneAustralieMalaisieBrésilThaïlandeArabie saouditeSuisseAutres

12,7%

9,9%

8,3%

7,3%

5,3%4,4%

2,9%1,7%2,4%

2,4%2,7%

40%

Produit intérieur brutIndustrieProduction industrielle

Jan-Sept2011

9,4%

10,8%

14,2%

Jan-Sept2010

7,7%7,5%

8,7%

3e tr.2011

9,1%

13,8%

Pays fournisseurs majeurs de la Chine

Données de l’évolution économique chinoise

Les besoins de la Chine augmen-tent. En tant que fournisseur, la Suisse contribue à la croissance.

Augmentations marquantes par rapport à la même période de l’année précédente.

S O u R CE : G E R M A N Y T R A D E & I N V EST

S O u R CE : N AT I O N . STAT I ST. BA N Q u E D E

D O N N É ES CE I C

Chine

Les exportations de l’industrie mEm vers la Chine ont atteint un niveau élevéétonnant, tout particulièrement dans les secteurs des machines­outils, des machines textiles et de l’emballage.

Total du commerce extérieur:CHF 7.079 mia.Machines, appareils, électroniqueCHF 3,175 mia.Instruments de précision, montreset bijouterieCHF 1,781 mia.Produits chimiques et apparentésCHF 1,258 mia.

Facts & Figures

Exportations suisses en 2010

S O u R CE : OSEC

Heinz Duner, co-directeur, présente un des nombreux rotors impressionnants d’une turbine Pelton fabriquée et entretenue chez Andritz Hydro.

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Chez andritz Hydro aG, l’éner­gie renouvelable est d’actua­lité depuis longtemps déjà. La fabrication de turbines Pelton assistée par robots

aux ateliers de Kriens (LU), constitue le cœur de ce fournisseur global domi­ cilié en autriche. Depuis 1856 déjà, des installations de téléphériques, des ponts et bien d’autres choses encore sont construits dans l’ancienne fonderie. À l’époque, l’entreprise portait le nom de «Bell». En 1960, la société Escher Wyss de Zurich acheta l’entreprise lucernoise qui 30 ans plus tard fut transformée en Sul­zer Hydro. En 2001, l’entreprise fut ven­due à Va Tech Hydro aG et intégrée en 2006 dans le groupe andritz – une his­toire bien mouvementée. «Ce qui pour­tant n’a jamais changé, c’est la loyauté des collaborateurs envers l’entreprise et la fierté du produit», souligne Heinz Duner. Depuis 2010, les deux co­direc­teurs Christian Dubois et Heinz Duner sont à la tête de l’entreprise suisse qui entretient encore des sites à Vevey, Zurich et Jonschwil.

Investissements dans l’avenirPour andritz Hydro aG, les employés sont également très importants. L’entre­prise investit environ un million de francs dans la formation des apprentis et les soutient avec des formateurs à plein temps. Environ 10% des 350 personnes occupées à Kriens sont des apprentis. «Ceci est un investissement dans l’avenir. Tant notre entreprise que l’industrie dépendent d’une relève bien formée. il est évident que nous sommes obligés pour cela d’offrir un environne­ment adéquat aux jeunes gens», explique le co­directeur.

Les turbines pour les centrales hydrau­liques sont construites et entretenues à Kriens. Dans le groupe andritz, le site suisse est le centre de compétence pour la conception des turbines Pelton ainsi qu’un fournisseur leader pour l’entretien et la modernisation des centrales hy­drauliques existantes. La société andritz Hydro aG à Kriens est même leader mon­dial dans la fabrication de turbines Pelton à l’aide de microfonte. Lors de cette pro­cédure brevetée, les godets des turbines hydrauliques ne sont pas fondus mais appliqués sur un disque forgé à l’aide d’une méthode de soudage robotisée.

Une pièce uniqueLa fabrication de turbines hydrauliques n’est pas une production de masse. «Chaque turbine est différente et aucune centrale n’est comparable à une autre», explique Heinz Duner. actuellement, une turbine toute particulière se trouve à Kriens: la turbine Pelton de la centrale suisse de Bieudron/Cleuson Dixence. «Nous sommes tout particulièrement fiers de cette turbine», déclare le direc­teur. Le rotor de la turbine a un diamètre impressionnant de 5 mètres et pèse 29 tonnes. La centrale hydraulique a trois de ces turbines en service qui travaillent sous des conditions très contraignantes. Chaque turbine fournit une performance de 423 mégawatts pour une performance totale de 1,2 gigawatt et une chute d’eau de 1869 mètres, ce qui constitue un record du monde.

«Les efforts écologiques à l’aide d’énergies renouvelables sont d’une très grande impor­tance dans notre secteur», confirme le co­directeur. «La demande de modernisation des centrales hydrauliques est importante et après l’accident de Fukushima les commandes ont encore augmenté.» il n’est même pas question de construire de nou­velles centrales, mais de trouver des solutions pour améliorer l’efficacité des machines dans les centrales en service.

Heinz Duner aborde l’avenir avec opti­misme: «La crise des devises actuelle n’est pas réjouissante pour nous non plus. Cependant, elle nous donne aussi la chance de pouvoir nous préparer sérieu­sement pour l’avenir.» – Daliah Kremer

PHOTOS: ZELJKO GaTaRiC

ViSiTE D’UNE ENTREPRiSE

En avant toutesLa société andritz Hydro aG est le leader des fabricants suisses d’équipements pour les centrales hydrauliques. L’entreprise peut puiser dans son expérience de 170 ans dans la construction de turbines.

Andritz AGLe groupe andritz a son siège principal à Graz et entretient 150 sites supplémen­taires dans le monde entier. il est un des fournisseurs majeurs d’installations et de services d’entretien pour les centrales hy­drauliques, l’industrie de transformation de cellulose et de papier, la métallurgie ainsi que pour d’autres in­dustries spécialisées. En Suisse, le groupe occupe environ 350 personnes à Kriens ainsi que quelque 150 à Vevey, Zurich et Jonschwil.

«Emblème» d’Andritz Hydro AG à Kriens: la turbine Pelton bleue est placée devant l’entrée.

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La direction efficace de col­laborateurs créatifs et indé­pendants exige beaucoup de doigté pour une conduite performante du personnel intellectuel. Une méthode de direction sous forme de coaching exige, outre d’excellentes qualifications professionnelles, également une attitude collégiale et une maîtrise parfaite des outils de direction. En plus de la capacité de pouvoir travailler en équipe et de l’habileté dans la négociation, une présence convaincante est tout aussi importante que la connaissance des rapports économiques et des évolu­tions au niveau de l’organisa­tion. Un nouveau stage pour responsables de développe­ment, proposé par l’Ecole de cadres Swissmem, permet aux responsables R&D d’ac­quérir de façon pratique les compétences méthodiques, d’organisation et de planifi­cation nécessaires, leur per­mettant d’effectuer ce travail complexe, intégrant parallèle­ment plusieurs projets et pro­cédés de développement, de manière couronnée de succès.

Swissmem a demandé à «BaK Basel Economics aG» d’effec­tuer une étude sur la compétitivité de l’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux en comparaison avec la concurrence étrangère la plus importante. Conclusion: en comparaison internationale, l’in­dustrie mEm suisse affiche un niveau de productivité très élevé. Cependant, et ceci est essentiel pour la compétitivité internationale future de l’industrie mEm suisse, le dyna­misme a manifestement diminué et n’est plus très prononcé. L’étude, publiée pour la première fois en janvier 2011, se base sur les données enregistrées jusqu’à fin 2009. au cours de l’été dernier, Swissmem a demandé une actualisation des données les plus importantes à fin 2010.

Du responsable de développement au «Innovation Leader»

Grande priorité à l’industrie MEMEcole de cadres Swissmem

Les installations à air comprimé indus­trielles consomment beaucoup d’énergie et présentent d’importants potentiels d’économie. Un nouveau programme d’encouragement de la Confédération soutient l’élaboration d’analyses et permet des investissements servant à améliorer l’efficience d’installations à air comprimé électriques d’une puissance de 15 à 300 kW. Un élément important se situe dans l’évaluation de la consommation d’air comprimé à l’aide de mesures servant à configurer l’installation selon les besoins de l’en­treprise et de l’exploiter en conséquence. Les économies d’énergie et d’argent sont considérables et le soutien provenant du programme de la Confédération offre un délai de rentabilité intéressant. au total, la Confédération met CHF 0,8 million à disposition, ce qui devrait permettre d’économiser environ 37 GWh d’électricité. Le programme est prévu jusqu’au milieu de 2014.

Importants potentiels d’économie

Nouveau programme d’encouragement Etude BaK

SERViCEaGENDa

PHOTOS: GETTY/aLEX WiLLamSON, SWiSSmEm

«utopia City»: la ville de l’avenir?

Vous trouverez les données actualisées sur www.swissmem.ch

Informations supplémentaires sur: www.swissmem-kader schule.ch

Visions pour la vie de demainLa population sur terre ne cesse d’augmenter. Par conséquent nous devons serrer les rangs, donc redessiner notre espace d’habitation, de travail et de loisir. Depuis longtemps déjà, des architectes, artistes et techniciens se creusent la tête pour dessiner la cité optimale, appelée «Utopia City». Tecmania.ch te présente en décembre ce projet visionnaire.

Thèmes en décembre

Vous trouverez le thème actuel ainsi que d’autres e-magazines sur le site www.tecmania.ch

TECMANIA .

L’asie en pleine expansion modifie non seulement les priorités dans le monde économique, mais elle apporte également de nouvelles aspirations envers l’argent et la richesse. En rai-son de la présence croissante d’investisseurs asiatiques dans les pays industriels, il est toujours plus important que les Européens reconnaissent les intentions spéci-fiques des acteurs asiatiques. Car nonobstant la domination tou­jours plus importante des valeurs occidentales sur l’attitude de consommation dans la nouvelle

classe moyenne en inde et en Chine, les valeurs traditionnelles restent primordiales lorsqu’il est question de la gestion de la fortune et de la valeur attribuée à la richesse. Urs Schoettli, connaisseur éprouvé et excellent rédacteur, nous familiarise avec la gestion de l’argent et de la richesse des différentes sociétés asiatiques et explique ce que toute personne entretenant des rapports commerciaux en asie devrait savoir.

Les clients commerciaux, les consommateurs, les investisseurs et les politiques posent toujours plus la question des conséquences climatiques causées par une entreprise, une branche ou un produit. Souvent la question cache plus que le seul souci de l’environnement. En effet, l’intérêt porte plutôt sur la hausse des prix de l’énergie et l’avenir incertain de l’approvisionnement en électricité en Suisse. il est bien probable que les émissions de CO2 vont entraîner une hausse des prix – la taxe CO2 sur les combustibles n’est que le début. Par conséquent, des entreprises leaders s’efforcent de se faire une image globale sur leur situation par rapport au climat et à la gestion énergétique. Une empreinte CO2 constitue un instrument de gestion et de planification transparent. L’industrie des machines s’en sert également toujours plus. Dans la branche de l’impression par exemple, une empreinte CO2 est non seule­ment élaborée et, à la demande du client, adaptée aux besoins climatiques du produit imprimé, mais le procédé de production est également soumis en toute conséquence aux exigences climatiques. L’efficacité d’une machine – tant son efficience économique pour l’utilisateur que son efficience écologique en exploitation – est évidente à l’aide de données facilement déterminables pour présenter une empreinte CO2.

Voulez­vous en apprendre plus? En coopération avec BHP­ Brugger und Partner et PricewaterhouseCoopers, Swissmem propose un séminaire à ce sujet en mars 2012.

Argent, or et esprit

Quelle est la valeur de l’empreinte CO ?

Fortune et richesse en asie

Entreprises et climat

L’attitude asiatique face aux valeurs matérielles est toujours très tradi-tionnelle.

Vous trouverez des détails et un bulletin d’inscription sur http://www.swissmem.ch/veranstaltungen

Vous trouverez des informations supplémen-taires ainsi qu’un formulaire d’inscription sur www.enerprice-partners.ch/proeda

Vous pouvez commander sa publication sur www.nzzlibro.ch

Les émissions de CO2 sont préoccupantes: le souci du climat est tout aussi important que la peur d’une augmentation des prix de l’énergie et de l’avenir incertain de l’approvisionne-ment en électricité.

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PHOTO: RaFFaEL WaLDNER

Saviez-vous que...

… les trieurs fabriqués chez Bühler analysent la couleur, la taille et la forme de produits non manufacturés à l’aide de caméras de haute précision? Les pièces défectueuses sont triées en quelques fractions de seconde avec une précision chirurgicale. Dans le monde entier, cette méthode permet de traiter 20 000 tonnes de riz par heure – ce qui correspond à un débit incroyable de 540 millions de grains par heure. – Photo: Disque de pré-accélération d’une machine Sortex-Z+.