ligue internationale contre le racisme et l

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LIGUE INTERNATIONALE CONTRE LE RACISME ET L’ANTISÉMITISME Suivez-nous sur et sur www.licra.org

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Ligue internationaLe

contre Le racisme et

L’antisémitisme

Suivez-nous sur et sur www.licra.org

RAPPORT D’AcTiviTé 2015

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RAPPORT D’AcTiviTé 2015

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Mener la bataille des idées

Depuis sa création en 1927, la Licra a mené de front sa mission de veille et d’alerte contre les théories dangereuses de « la race supérieure », contre la peur ou la haine des étrangers et des actions de terrain, auprès des populations. Cette bataille des idées contre les négation-nistes et contre les théories xénophobes qui veulent faire croire que les étrangers sont la cause des difficultés du pays, qu’il suffirait d’appliquer une « préférence » pour sortir le pays du chômage ou pour répondre aux coups de boutoirs des nouveaux « fous de dieu ».

Ces combats, nous devions aussi les mener sur leur terrain de prédilection : les réseaux so-ciaux. Là où les propos racistes et antisémites sont les plus violents et se propagent en quasi impunité. Mais toujours avec le même souci : mobiliser le plus largement possible, tous les antiracistes de la Toile. Nous offrons désor-mais des contenus, des images, des « pro-duits » porteurs de nos valeurs de respect, de tolérance et de fraternité. Aux internautes de s’en saisir, de les faire circuler pour que ce soit la « communauté » des antiracistes qui fasse reculer les thèses nauséabondes de l’extrême droite ou des islamistes antisémites.

Devant la montée des dangers, nous avons aussi souhaité renouer les liens avec les trois associations antiracistes universalistes (SOS Racisme, la LDH et le MRAP), avec qui nous partageons 80 % de valeurs. La réussite de la Campagne « Grande Cause Nationale » contre le racisme et l’antisémitisme, menée

ensemble, constitue un point d’appui pour ras-sembler les antiracistes de notre pays : plus de 20 millions de téléspectateurs ont vu au moins un des spots et plus de 4 millions de personnes ont été fauchées sur les réseaux sociaux.

Gagner la bataille des cœurs

Mais cette bataille des idées ne saurait être suffisante pour inverser la courbe des vio-lences racistes et antisémites. Une parole médiatique nationale, relayée sur les réseaux sociaux est incomplète si elle ne peut pas s’ac-compagner d’un développement des actions dans la proximité, pour gagner la bataille des cœurs.

C’est la face méconnue de la Licra, ces cen-taines de militants qui prennent à bras le corps ces actions et incarnent cette France fraternelle. Leur générosité, leur engagement, leur dévouement rendent convaincant l’antira-cisme, la laïcité, le vivre-ensemble.

Les plus jeunes, nous les rencontrons dans les établissements scolaires. Ces interventions dans un millier de classes sont l’occasion d’échanges avec ou entre élèves sur les pré-jugés, les racines du racisme, de l’antisémi-tisme, sur les risques associés à ces fléaux…

Lors de nos actions contre le racisme dans le sport, nous touchons les 18-35 ans, à l’occa-sion de tournois ou lors d’actions de prévention contre le racisme et les dérives communauta-ristes. Si les matchs des clubs professionnels

avant-propos

RAPPORT D’AcTiviTé 2015

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RAPPORT D’AcTiviTé 2015

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sont aujourd’hui mieux contrôlés, les difficul-tés s’aggravent dans le sport amateur, comme en témoigne notre enquête.

Lors de nos actions de formation auprès des forces de Police et de Gendarmerie, nous tra-vaillons ensemble pour améliorer l’accueil des victimes. Faire connaître la Licra et ses prises de position, présenter sa plateforme juridique, son réseau d’avocats bénévoles, expliquer la valeur ajoutée de la Licra pour les 95 % de vic-times qui ne pourront pas mener une action en justice, toutes ces approches constituent des points de passage de ces échanges.

Parmi les actions publiques et judiciaires de la Licra, citons celles contre BDS pour faire inter-dire leurs opérations de boycott et alertent sur les fondamentaux de cette organisation, qui se présente comme un soutien du Hamas, du FPLP. Sous couvert d’un antisionisme avéré et en utilisant la question palestinienne, BDS est de plus en plus ouvertement un mouvement antisémite.

Dans les entreprises, nous continuons d’expé-rimenter des actions de formation ou « d’ap-pui conseil » pour répondre aux difficultés engendrées par les tensions racistes et les de-mandes religieuses.

Ces actions de terrain représentent aussi une source d’expériences enrichissantes pour le renouvellement des idées et pour percevoir les évolutions en cours sur les questions du racisme et de l’antisémitisme.

Professionnaliser la Licra

Dès qu’une section Licra a pu rassembler une équipe déterminée et aguerrie, les demandes sont plus nombreuses et diverses. Mais, comme pour la plupart des ONG, ces actions de terrain ne peuvent pas se déployer sur les seules forces militantes. Plus l’équipe est ex-périmentée, plus les temps d’organisation, d’intervention et d’évaluation des actions sont longs et imposent une professionnalisation des équipes Licra.

A titre d’exemple, intervenir deux heures dans une classe représente entre 6 et 8 heures de travail pour deux militants en général... Dans le sport amateur, les temps de préparation, de coordination avec les partenaires sont plus longs encore, et peuvent représenter plusieurs journées… mais pour un plus grand nombre de personnes touchées.

Cette professionnalisation est devenue une condition sine qua non pour développer le maillage du territoire, former de nouvelles équipes, répondre aux multiples demandes et assurer le renouvellement générationnel.

Ce rapport d’activité en témoigne, il rend compte de cette nouvelle mue qui s’engage sous l’impulsion des militants de la Licra pour être plus efficaces contre le racisme et l’anti-sémitisme.

Roger BenguiguiSecrétaire Général

édito

Alain Jakubowicz, Président de la Licra

2015 a vu la République chanceler… mais ne jamais abdiquer. Ses valeurs ont été défendues par toutes celles et ceux qui jamais ne cèderont face à la terreur, au fatalisme et aux fanatismes. L’horreur nous a saisi, nous a questionné, mais surtout nous a obligé au seul comportement sensé face à l’irrationnel : rester debout, unis et déterminés.

Debout face à tous les extrêmes et extrémistes. Nous avons analysé l’après-Charlie, ses consé-quences et prévenu ses dérives. Le siège et les sections de la Licra sont intervenus partout sur le territoire pour dialoguer avec les jeunes et les moins jeunes. Ce sont ainsi 1 100 interventions dans les écoles qui ont été effectuées et un nombre important de débats dans nos sections. Nous avons été mobilisés contre le Front National lors des dernières élections régionales, alors que la France joue à se faire peur dans les urnes…

Unis dans les défis qui se présentent à nous. La Licra est un phare dans la nuit. Forte de son ex-périence presque centenaire, elle agit sur tout le territoire grâce à ses militants, ses bénévoles et son équipe de permanents. Inlassablement, elle fait face aux assauts répétés de ses détracteurs et parle d’une seule voix contre les déferlantes haineuses qui sévissent dans notre société et sur les réseaux sociaux. Son message porte toujours plus haut, il agrège les antiracistes et contre frontalement les discours de la fachos-

phère, des conspirationnistes et de toutes les mouvances racistes et antisémites.

Déterminés dans nos actions. Le mal s’immisce partout où l’on lui cède une once de terrain. C’est pourquoi nous redoublons d’efforts dans nos ac-tions auprès des lycéens, des collégiens et dans les associations sportives. Un langage concret, clair pour les jeunes et nos interlocuteurs, voilà notre feuille de route et notre meilleure signa-ture. Pour la Licra, il n’y a pas d’échelles de va-leur dans le racisme et l’antisémitisme. Nous les combattons tous. Nous accompagnons chaque année plus de 2 000 victimes dans leurs procé-dures judiciaires, convaincus qu’aucune de ces infractions ne doit être laissée impunie.

La Licra, ses 62 sections, ses 7 commissions thématiques et surtout ses milliers d’adhérents et militants bénévoles, travaillent au quotidien à l’élaboration de projets collectifs, organisent des ciné-débats, interviennent auprès de 40 000 jeunes chaque année dans les écoles et les as-sociations sportives et vont rencontrer un public parfois éloigné lors des festivals comme les So-lidays. Aucun terrain, aucune action, aucun mot ne doit être tabou dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

La Licra est plus que jamais mobilisée pour l’es-sentiel: une France citoyenne et fraternelle, de-bout, unie et déterminée.

debout, unis et déterminés

que fait la licra

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RAPPORT D’AcTiviTé 2015

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sommaireAvAnt ProPoS

Edito

SommAirE

QuE fAit LA LicrA ?

LA LicrA En chiffrES

LES tEmPS fortS dE L’AnnéE

Hommages aux victimes des attentats

Faire preuve d’humanité

Combattre les extrêmes

Défendre les droits de l’Homme

Au cœur des enjeux politiques

Pour une Licra plus offensive

LES événEmEntS dE LA LicrA

Convention de Marseille (23-24 avril)

Le colloque Licra-CRAN

Un symposium au Conseil de l’Europe

Festival d’Avignon

Universités d’automne : Faites l’humour pas la haine

Journées des Justes à Dieulefit

Prix Jean Pierre-Bloch

L’ActuALité dES commiSSionS

Culture

Éducation

International

Jeunesse

Juridique

Mémoire & Histoire & Droits de l’Homme

Sport

L’ActuALité dES déLégAtionS

Institutions et monde associatif

Affaires publiques

Communication

Le développement digital

Formations

Police & gendarmerie

Diversité et laïcité

LES PubLicAtionS Et débAtS

Le Cercle de la Licra, réfléchir les Droits de l’Homme

Droit de Vivre

Dialogues et réflexions

P.3

P.5

P.6

P.7

P.9

P.11

P.123

P.127

P.129

LES SEctionS dE LA LicrA dAnS LES tErritoirES

LES coordonnéES dE LA LicrA

LES PArtEnAirES

témoignAgES dE victimES dE rAciSmE Et d’AntiSémitiSmE

P.65

P.33

P.45

P.85

P.93

Elle est aujourd’hui à la pointe de tous les combats contre le racisme et l’antisémitisme. Indépendante, en dehors de tout parti politique et de toute organisation philosophique et confessionnelle, la Licra est l’héritière d’une tradition humaniste et universaliste.

Elle a le statut d’organe consultatif auprès des Nations Unies et du Conseil de l’Europe.

En PrEMièrE LiGnE sur LE tErrain - Forte de ses milliers de militants et plus

de 60 sections en France et à l’étranger, la Licra œuvre au quotidien pour la défense des valeurs républicaines de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité. L’ensemble forme un maillage dense qui permet à la Licra de mener ses missions à grande échelle afin de sensibiliser tous les publics aux problématiques de racisme, d’antisémitisme et de xénophobie.

- un réseau de plus de 100 avocats bénévoles aide et soutient les victimes. Une permanence juridique conseille et assiste chaque jour les victimes d’actes racistes et antisémites partout en France.

En PrEMièrE LiGnE Pour éduquEr, forMEr, PrévEnir

La Licra exerce de nombreuses missions de formation, de sensibilisation et de prévention dans le cadre de conventions passées avec les ministères et les collectivités territoriales.

- Missions éducatives dans les écoles. La Licra effectue chaque année plus de 1000 missions d’éducation à la citoyenneté

dans les écoles primaires, les collèges et

les lycées. Elle répond aux situations de

racisme et d’antisémitisme rencontrées

par les établissements et participe à la

sensibilisation et à la prévention des élèves,

des enseignants et des responsables

scolaires.

- Missions de formation des forces de l’ordre.

La Licra intervient dans les écoles de police

et de gendarmerie et en formation continue

pour sensibiliser les professionnels aux

délits de racisme, aux conditions du

dépôt de plainte et améliorer l’accueil des

victimes.

- Missions de perfectionnement des

professionnels du droit. La Licra est

présente dans les écoles de la magistrature

et du barreau pour former les futurs

magistrats et avocats.

- Missions de formation des intervenants.

L’École des Militants de la Licra forme

ses intervenants dans les domaines

de l’éducation, du droit, du sport, de la

culture pour agir efficacement auprès

des institutions publiques ou privées qui

ont recours à elle dans toute la France.

Elle conçoit des supports pédagogiques

et diffuse la documentation utile.

La Licra est présente dans de nombreuses

manifestations d’ordre culturel, sportif et

citoyen et auprès de leurs organisateurs

pour encourager et valoriser le respect

d’autrui.

que fait La Licra ?

que fait la licra que fait la licra

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- La Licra s’investit dans le sport et déve-loppe des actions en partenariat avec les différents acteurs du monde sportif (en-traîneurs, clubs, fédérations...) : Actions de sensibilisation, de formation, étude annuelle sur le racisme dans le sport... Vecteur de mixité sociale et d’égalité des chances, il est un outil ludique et populaire qui valorise le vivre-ensemble et la citoyen-neté auprès des jeunes et des éducateurs.

En PrEMièrE LiGnE contrE LE racisME Et L’antiséMitisME sur intErnEt

Face à une situation inédite et préoccupante sur Internet et les réseaux sociaux, la Licra s’impose comme un partenaire privilégié des grands acteurs d’Internet (Facebook, Twitter, Google…) et des pouvoirs publics (Premier ministre, les ministères de l’Intérieur, de l’Éducation, du Sport, de la Culture, de la Justice, Dilcra, Défenseur des droits). Elle développe au quotidien des réponses aux nouvelles formes de haine qui sévissent sur la toile.

- une présence accrue avec son site, ses blogs, ses pages et sur les réseaux sociaux

La Licra déploie ses outils pour recruter, mobiliser et diffuser une parole républicaine et fraternelle sur le web. Sa newsletter hebdomadaire, ses campagnes et ses messages atteignent une audience de plus en plus large.

- une veille avec Licranet. L’influence de la Licra sur Facebook, Twitter, YouTube et sur notre site Internet permet d’effectuer une veille et de riposter rapidement en demandant la suppression de contenus. Constitué d’avocats bénévoles, Licranet se positionne comme une vigie qui agit en

relation constante avec les grands acteurs de l’Internet.

- une riposte à la haine avec une e-section. La Licra a créé une section dédiée uniquement à Internet et aux réseaux sociaux. Cette e- section propose de nouvelles formes de lutte et d’engagement aux internautes pour répondre aux semeurs de haine et devenir ainsi des webmilitants.

En PrEMièrE LiGnE dans LE débat d’idéEs La Licra est une association où le débat, l’échange d’idées et la réflexion sont constants pour mieux agir et adapter le combat contre le racisme et l’antisémitisme à l’évolution de notre monde et de notre société.

- sept commissions suivent des domaines spécifiques : Jeunesse, sport, culture, Mémoire & Histoire & droits de l’Homme, éducation, Juridique, international. Elles rassemblent des intellectuels, des historiens, des juristes et des experts de nombreuses spécialités.

- « Le droit de vivre » est édité par la Licra depuis 1932. Le plus ancien journal antiraciste est un bimestriel qui rassemble éditoriaux, enquêtes, entretiens, tribunes. L’actualité de l’antiracisme y est décortiquée et analysée afin que chaque lecteur se fasse une opinion et trouve des raisons d’agir.

- « Le cercle de la Licra-agir pour les droits de l’Homme » est un Think Tank dédié aux droits de l’Homme. Il promeut des analyses et des concepts novateurs en matière de respect et de défense des droits de l’homme et fait émerger solutions alternatives et bonnes pratiques.

1 convention Universités d’automne

1 campagne Grande Cause Nationale 2015 « Debout contre le Racisme ». Plus de 20 millions de téléspectateurs, soit 1 français sur 3 ont vu au moins 1 spot

Symposium européen « No Hate Web » rassemblant 800 personnes1 plan territorial de lutte contre le racisme et l’antisémitisme signé entre la Licra

et la Mairie de Vaulx-en-Velin

62 sections locales2 810 militants participent aux actions de la Licra dans toute la France

24 000 élèves de 6 à 18 ans, bénéficiaires de plus de 1 100 interventions scolaires

800 actions contre le racisme dans le sport dans toute l’Europe avec le réseau FARE 17 000 jeunes sensibilisés par nos programmes dans le sport

4 475 gendarmes et policiers formés à l’accueil des victimes de racisme et d’antisémitisme2 175 plaignants aidés par la plateforme juridique nationale de la Licra et par les

permanences juridiques des sections95 dossiers juridiques et procès engagés en 2015

304 000 dépliants distribués dans les lieux d’accueil de la police et de la gendarmerie nationale

47 600 exemplaires du Droit de Vivre

153 980 visiteurs uniques sur le site www.licra.org1 182 contenus racistes sur Internet traités

8 055 personnes ont participé à nos débats et conférences

5 864 bénéficiaires des actions culturelles de la Licra18 463 inscrits à la Newsletter

82 089 fans sur FacebookAudience des publications sur Facebook : 700 927 vues par post

8 095 followers sur TwitterAudience moyenne des vidéos Youtube : 24 394 par vidéo

Audience des vidéos sur Facebook : 143 170 par vidéo

La Licra en chiffres

Les temps forts de L’année

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que fait la licra

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Les temps forts de L’année

cHarLiE HEbdo Est La francE !

communiqué de presse du 7 janvier 2015

La terreur a frappé aujourd’hui Charlie Heb-do. Nous pleurons les victimes de cette igno-minie et exprimons toute notre solidarité aux familles.

A travers cet acte, les assassins se sont atta-qués à la France, à son modèle et à ses valeurs.

Aujourd’hui Charlie Hebdo est la France et la France est Charlie Hebdo.

La Licra appelle TOUS les Français à des-cendre dans la rue pour signifier que nous sommes plus nombreux et plus forts que les pourvoyeurs de haine et de mort.

Ne laissons pas les terroristes nous diviser. Plus que jamais, affirmons l’unité nationale contre la barbarie.

rEndrE HoMMaGE Et dirE non

communiqué de presse du 8 janvier 2015

La LDH, la Licra, le Mrap et SOS Racisme ap-pellent tous les citoyens à sortir de chez eux partout en France le dimanche 11 janvier 2015 à 15h pour participer aux rassemble-ments de soutien aux victimes de la tuerie de Charlie Hebdo.

Parce que nous n’acceptons pas le fanatisme et la violence, parce que nous sommes attachés à la démocratie et l’État de droit, parce que la liberté de la presse est un des biens les plus précieux que nous avons acquis, nous voulons vivre ensemble, sans racisme et sans discri-mination, en paix et en harmonie quelles que soient nos origines, nous appelons les femmes et les hommes vivant en France, les organisa-tions syndicales et politiques, les associations et tous ceux et toutes celles qui sont attachés à cet idéal de se joindre à nous, sans mot d’ordre ni slogan, sans banderole ni bannière. Juste pour être ensemble.

hommages aux victimes des attentats

Les temps forts de L’année

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Les temps forts de L’année

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dEs MiLLions dE cHarLiE

communiqué publié le 9 janvier 2015

La grande manifestation de dimanche à Paris et dans toutes les villes et villages de France doit être un moment d’union et de communion nationale.

Tous les hommes et toutes les femmes vivant dans notre République sont invités à venir af-firmer haut et fort qu’ils n’ont pas peur et qu’ils ne céderont pas devant la barbarie.

Il ne doit y avoir dans ces manifestations ni récupération ni hiérarchie. Tout le monde peut et doit y participer, quelles que soient ses origines, ses croyances ou ses sympathies politiques.

Les rues de nos villes appartiennent à tout le

monde. Rien ni personne ne doit venir troubler ce moment d’union nationale. Dimanche, il ne doit y avoir ni partis politiques, ni syndicats, ni associations, mais des millions de Charlie.

criEr PLus fort

article paru dans le Huffington Post le 3 février 2015

Faudra-t-il toujours plus de haine, plus de fana-tisme et plus de morts pour que nous soyons entendus ? Les événements que nous venons de vivre nous ont d’autant plus bouleversé, qu’au-delà de notre immense tristesse, nos analyses, depuis plus de dix ans, se sont révé-lées d’une justesse effrayante. Est-ce un tort d’avoir eu raison trop tôt ?

Les terroristes voulaient nous diviser. Ils nous ont réunis. Des millions de Français se sont rassemblés sur la Place de la République à Paris, en janvier 2015. Tous unis sous le mot d’ordre « Je suis Charlie ».

En 2000, au début de la seconde Intifada, nous avons mis en garde contre les dangers de l’impor-tation du conflit israélo-palestinien en France. En 2001, nous avons dénoncé la pantalon-nade de la conférence de Durban. En 2002, nous avons entamé le combat judiciaire contre le sinistre Dieudonné M’Bala M’Bala. En 2003, nous avons alerté sur les dangers du racisme et de l’antisémitisme sur Internet. En 2004, nous avons soutenu les proposi-tions de la commission Stasi. En 2005, nous avons défendu le rapport Obin sur les reven-dications religieuses à l’école. En 2006, nous avons mis en garde contre l’antisémitisme des banlieues après l’assassinat d’Ilan Halimi. En 2007, nous étions aux côtés de Charlie Hebdo poursuivi pour ses caricatures et présents à l’ONU contre le délit de blasphème. En 2008, nous avons apporté notre soutien à Mohamed Sifaoui. En 2009, nous étions à Genève pour la conférence Durban 2. En 2010 nous avons poursuivi Éric Zemmour pour ses propos ra-cistes. En 2011 nous avons soutenu la loi interdisant le port du voile intégral. En 2012 nous avons formulé « 50 propositions pour une France plus fraternelle ». En 2013 nous avons demandé que la lutte contre le racisme et l’antisémitisme soit érigée au rang de Grande cause nationale...

Notre tort a sans doute été de ne pas avoir crié assez fort pour être entendus par les poli-tiques, les médias et nos concitoyens. Quand nous avons engagé les premières poursuites contre Dieudonné M’Bala M’Bala, nous étions bien seuls. Quand nous avons poursuivi Éric Zemmour, on nous a accusé de porter atteinte à la liberté d’expression. Quand nous avons appelé à manifester à la suite de l’incendie cri-minel qui a frappé Charlie Hebdo, nous étions quelques centaines. Quand nous avons mani-festé après les assassinats commis par Mo-hammed Merah à Montauban et à Toulouse, nous étions quelques milliers. Quand nous avons soutenu la loi interdisant le port du voile

intégral, nous avons été traité d’islamophobes. Quand nous avons parlé de grande cause na-tionale, personne ne nous a pris au sérieux...

Nos 50 propositions pour une France plus fra-ternelle n’ont jamais été autant d’actualité.

Plusieurs d’entre elles sont aujourd’hui re-prises par le gouvernement. Il aura fallu 17 morts. Pour qu’ils soient les derniers nous continuerons à crier. Plus fort...

contrE LES AmALgAmES, LA SoLution ESt EntrE LES mAinS dES muSuLmAnS Eux-mêmES

article paru dans le Huffington post le 30 avril

Qu’on le veuille ou pas, les fous de Dieu qui décapitent, enlèvent, violent et assassinent aux quatre coins de la planète se réclament de l’islam. D’un islam dévoyé, bafoué et humilié certes, mais de l’islam quand même.

Bien sûr qu’il ne faut pas faire d’amalgames. Bien sûr que ces criminels sanguinaires ne constituent qu’une infime minorité dont les musulmans sont les premières victimes. Il n’empêche, quand ils font couler le sang, ce sont tous les musulmans qui sont montrés du doigt. C’est injuste, mais c’est ainsi. On peut s’en indigner, faire de grands et beaux discours, ça ne changera rien. On ne réglera pas le problème avec des bons sentiments, fussent-ils légitimes et sincères.

La solution est entre les mains des musul-mans eux-mêmes. C’est à eux de crier à la face du monde que les fanatiques qui as-sassinent au nom de leur foi sont des im-posteurs qui déshonorent le Prophète. C’est à eux de descendre en masse dans les rues des capitales souillées par le sang des

Les temps forts de L’année

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Les temps forts de L’année

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victimes pour hurler « not in my name ! ». Il ne s’agit pas pour eux de s’excuser de crimes qu’ils n’ont pas commis, mais d’envoyer un message fort aux assassins, pour leur intimer l’ordre de cesser d’instrumentaliser leur Dieu et leur signifier qu’ils n’ont pas peur.

La parole de l’islam de tolérance, de paix et de concorde doit être plus forte que celle des obscurantistes pourvoyeurs de haine et de mort. Elle doit être plus claire, plus unanime et plus ferme. Ces voix existent, lucides et cou-rageuses, plus nombreuses qu’on croit. Nous connaissions celles de l’imam Chalgoumi et de Latifa Ibn Ziaten.

Nous sommes heureux et fiers de faire en-tendre dans le dernier numéro du Droit de Vivre celles de Boualem Sansal, Farid Abdelk-rim, Chadortt Djavan,Samy Aldeeb, Abdenour Bidar, Fehti Benslama, Hakim Elkaouri, Bariza Khiari, Chahla Chafiq, Lassana Bathily, Tareq Oubrou, Tewfik Allal, et Waleed Al-Husseini.

Ces hommes et ces femmes de culture musul-mane, venant d’horizons divers, chiites et sun-nites, croyants et laïcs, parlent sans langue de bois ni tabou de tous les sujets, y compris des sujets qui fâchent : la place de la religion dans la société, la question du voile, le blasphème, les caricatures, la liberté d’expression, l’anti-sémitisme... Leur voix est la meilleure réponse aux fanatiques et aux racistes. Écoutons-les, remercions-les, aidons-les...

dEbout, uniS Et détErminéS contrE LES ExtrêmES article publié le 14 novembre 2015 sur le site de la Licra

La France et ce qu’elle représente dans la communauté des Nations a, à nou-

veau, été frappée au cœur de sa capitale. Mais ce sont tous les Français qui ont été visés et qui aujourd’hui sont meurtris.

En ces heures de douleur la Licra tient à ex-primer sa compassion fraternelle aux victimes et à leurs familles. Elle invite nos concitoyens à rester debout, unis et déterminés à lutter contre le terrorisme.

Publié le 25 novembre 2015

La France est attaquée, la République est me-nacée. En frappant notre jeunesse et notre avenir, des fanatiques ont voulu briser le socle républicain que la Licra défend sans relâche depuis près d’un siècle. Nous refusons de tomber dans le piège que ces assassins nous tendent. Leur but est clair, favoriser les amal-games, le communautarisme et renforcer les divisions qui sapent la Fraternité, ce pilier Républicain auquel nous sommes tant atta-chés. C’est ce qu’ils attendent, c’est ce qu’ils veulent.

La Licra combat sur ce terrain, celui des va-leurs républicaines. Pour gagner cette bataille, nous devons rester unis et ensemble rejeter tout sectarisme, toute idéologie raciste ou haineuse et tout ce qui conduit au repli sur soi. C’est ce qu’ils redoutent, c’est ce qu’ils craignent.

Cela doit se traduire par des actes citoyens et politiques.

Le 13 décembre, un mois jour pour jour après la sauvagerie que Paris et Saint-Denis ont af-frontée, nous serons invités à voter au second tour des élections régionales. Gardons dans nos têtes et dans nos cœurs cette fraternité et cette unité en déposant notre bulletin dans l’urne. Car on ne répond pas à l’extrême par l’extrême.

PArLonS vrAi

article paru dans le Huffington post le 24 novembre

La réaction de l’humanité a été à la hauteur du coup qui lui a été porté. Le monde entier a chanté la Marseillaise et pavoisé ses lieux symboliques du drapeau tricolore.

Chez nous, les citoyens, les artistes, les in-ternautes, ont fait assaut d’imagination pour marquer leur colère, leur rage et leur déter-mination à ne rien céder devant les barbares. Nous, militants de la Fraternité, tout en étant à l’unisson de nos concitoyens, sommes res-tés silencieux. Nous savons que dans ces moments d’unité nationale, notre parole est inutile et inaudible. Face à la dimension de l’horreur et à l’embrasement qui en est ré-sulté, le peuple de France, dans sa richesse et sa diversité, s’est emparé du flambeau de l’indignation et de la révolte. Quand l’incendie sera éteint, quand la vie aura repris son cours, que les victimes exterminées le 13 novembre auront rejoint dans le cimetière de la mémoire collective celles des 7 et 8 janvier et tant d’autres aujourd’hui oubliées, il nous appar-tiendra de ramasser le flambeau encore chaud et d’entretenir la flamme chancelante de la vic-time inconnue... jusqu’à la prochaine fois.

Tel est notre rôle, tel est notre destin, depuis près d’un siècle. Il n’y a nulle amertume dans ce constat, mais un peu de lassitude et beau-coup de tristesse. La belle unanimité à la-quelle nous avons assisté, laisse en effet, pour les observateurs avertis que nous sommes, un goût un peu amer.

Parlons vrai. Qu’est ce qui a le plus touché nos concitoyens dans le drame que nous venons de vivre ? Le fait que chacun de nous aurait pu en être victime et se sent donc directement concerné. Qui ne va dans un stade, à la ter-

rasse d’un café, ou tout simplement dans la rue ? Qui n’aime pas la musique, manger au restaurant ou boire un verre entre amis ? Mais quelle différence y a-t-il entre ces victimes et celles de Merah en 2012 et de Kouachi et Coulibaly il y a 10 mois à peine ? Les unes, seraient-elles plus victimes que les autres ? Y aurait-il des morts qui seraient plus injustes que d’autres ? Allez, lâchons le mot puisqu’il a été employé à satiété sans apparemment cho-qué grand monde, y auraient-ils des victimes innocentes et d’autres qui le seraient moins ?

Il existe certes une « nouveauté » dans le drame du 13 novembre : au-delà du nombre de vic-times, qui glace le sang, les assassins ne les ont pas « sélectionnées » en fonction de leur origine ou religion réelle ou supposée. C’est ce qui a conduit les commentateurs à relever que les victimes ont été choisies non pour ce qu’elles ont fait, mais pour ce qu’elles étaient (ce qui est, soulignons-le, l’une des caractéris-tiques du crime contre l’humanité). Admettons que cela vaille pour les journalistes de Charlie, encore que le seul fait d’en émettre l’idée me révulse. Mais les enfants abattus par Merah et les clients de l’hyper cacher de Vincennes, de quoi étaient-ils coupables ? D’être juifs ? Cela les priverait-t-ils de la présomption d’inno-cence ? Et puisqu’on parle vrai, y aurait-t-il eu 4 millions de Français dans la rue le 11 janvier avec un cortège des chefs d’État en tête, si le massacre de l’hyper cacher n’avait pas été pré-cédé par celui de Charlie Hebdo ?

La réaction est humaine me dit-on, on ne se mo-bilise que quand on est concerné et l’immense majorité des Français ne mettent pas leurs en-fants dans une école juive et ne fréquentent pas les magasins cachers. Il aura donc fallu un carnage et 130 victimes innocentes pour que chacun se sente enfin concerné et ré-alise que c’est la même haine et la même hystérie meurtrière qui ont frappé à Toulouse en 2012 et à deux reprises à Paris en 2015.

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La même haine et la même hystérie meurtrière confinant, je reprends le terme à dessein, en une véritable volonté d’extermination, au nom d’une foi dévoyée et d’un prophète instrumen-talisé.

On ne dira jamais assez qu’aucune caricature, aucun « vice » et aucune luxure ne fera jamais autant de mal au Prophète et à ses croyants que ces salauds endoctrinés et assoiffés de sang. Arrêtons une bonne fois pour toute de leur chercher des excuses, ils n’en n’ont au-cune. Aucune misère, aucune injustice, au-cune discrimination, pour réelles qu’elles soient, ne justifie d’ôter la vie à quiconque, a fortiori au nom d’un Dieu qui n’en peut mais. Leur volonté est de semer la zizanie en même temps que la peur au sein de notre société. Je frémis à l’idée qu’ils puissent y parvenir et cer-taines prises de parole d’irresponsables poli-tiques au cours de ces derniers jours n’incitent guère à l’optimisme.

Ce n’est pas en jetant l’opprobre sur une re-ligion au nom d’une prétendue et absurde responsabilité collective qu’on réglera le pro-blème, au contraire. Autant il est indispen-sable de lutter sans merci contre tous les tenants de cet islam radical qui gangrène certains de nos quartiers (et pas seulement), en ayant recours, s’il le faut, aux mesures les plus coercitives, autant il est urgent de tendre la main à nos concitoyens de confession mu-sulmane pour leur signifier qu’ils font définiti-vement partie de la communauté nationale.

C’est avec eux et pas contre eux qu’on éradi-quera le mal. Il ne s’agit pas de les sommer de prendre parti ou de se justifier de quoi que soit.

Mais il leur appartient, oui, de signifier claire-ment, que leur foi, que la laïcité protège, n’a rien à voir avec ceux qui prônent le djihad et qui sèment la mort au nom d’une idéologie ra-ciste et antisémite. Les musulmans de France sont victimes de l’islamisme radical et doivent donc prendre toute leur place dans le combat implacable que nous devons mener pour l’éra-diquer. Nous serons pour cela à leurs côtés, unis dans la foi qui nous est commune, celle dans l’espérance, les valeurs de la République que sont la liberté, l’égalité et surtout, oui sur-tout, la fraternité. Montrons dans la belle et puissante union du peuple de France qui se manifeste depuis le 13 novembre que nous sommes, tous ensemble, déterminés à refuser tous les extrémismes et leur cortège de haine et de rejet de l’autre. L’occasion nous en sera donnée dès le mois prochain. Après ce que nous avons tous vécu, il ne peut, il ne doit, plus y avoir de place pour l’abstention. Pour re-prendre notre destin en main, usons de l’arme des démocrates qu’est le bulletin de vote et fai-sons-en bon usage. Au-delà et s’il le faut contre les calculs politiciens et les logiques d’appa-reils, unissons-nous dans un vaste et salvateur front de défense républicaine, pour dire non à l’obscurantisme et ne pas donner raison aux salauds. Nous devons cela au moins aux vic-times, à, toutes les victimes.

réAgiSSonS Aux génocidES dES chré-tiEnS Au moyEn oriEnt ! réAgiSSonS Aux génocidES dES minoritéS non mu-SuLmAnES !

article paru dans le Huffington Post le 9 avril 2015

Un génocide à bas bruit se déroule sous nos yeux en Syrie, en Irak en Libye et en Afrique noire à l’initiative de Daech, l’État islamique et ses complices. Depuis la proclamation du califat par l’État islamique, le 29 juin dernier au premier jour du ramadan, des milliers d’Ira-kiens chrétiens sont morts, exécutés par les djihadistes ou tués au combat, et environ un million de personnes auraient quitté leur foyer. La première destination des réfugiés, et ces dernières semaines des chrétiens de Mossoul, est le Kurdistan irakien, région voisine des ter-ritoires conquis par l’État islamique mais qui reste la plus stable et la plus prospère du pays.

Les Yezidis connaissent le même sort. Des cen-taines d’entre eux ont été décapités et ceux qui restent ont dû affronter de terribles marches pour fuir la mort. Les survivants rassemblés dans des camps de fortune connaissent un sort dramatique dans des camps où la pous-sière envahit tout et où ils manquent de l’es-sentiel.

Il y a moins d’un mois 100 chrétiens d’un vil-lage syrien ont été capturés et aujourd’hui leur assassinat ne fait plus de doute, rappelant le martyr médiatisé subi par 21 Coptes en Libye

quelques jours plus tôt. Il faut craindre le mas-sacre dans les jours à venir, des villageois enle-vés femmes et enfants inclus dans des mises en scène d’une cruauté qui dépasse l’imagi-nation. Ce génocide, comme tous les grands génocides de l’histoire, se déroule dans la pas-sivité et la lâcheté de la communauté interna-tionale.

Les chrétiens de Syrie décapités, les coptes d’Égypte massacrés, les chrétiens nigérians brûlés vifs dans leurs églises et les petites éco-lières violées ou vendues, les 148 étudiants du Kenya assassinés parce qu’ils ne savaient pas réciter le Coran, n’étaient pas armés. Ce sont des populations civiles sans défense que les islamistes de Daech ont passé par les armes. Reconnaissons que quelques militants chrétiens sont bien seuls en France à alarmer. Pourtant nous sommes tous concernés. La Licra fera tout ce qui est en son pouvoir pour mobiliser nos concitoyens. L’humanité com-mande d’être solidaires avec ces victimes d’un nouveau génocide.

La Licra défend le droit de chaque commu-nauté religieuse à vivre, à croire et exercer son culte, et pour elle, la défense du droit à la vie est le premier impératif à faire triompher. Aussi appelons- nous les françaises et les français à s’organiser pour défendre les droits essen-tiels de ces minorités chrétiennes ou non, pourchassées par ces islamistes avides de meurtres et de sang. Certains rescapés com-mencent à parvenir en France. Aidons-les à survivre !

faire preuved’humanité

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LE PoidS dES motS, LE choc dES PhotoS

article paru dans le Huffington Post le 17 septembre et dans le droit de vivre d’octobre 2015

Il aura fallu la photographie insoutenable d’un petit garçon mort sur la grève pour réveiller nos consciences assoupies.

Les articles et reportages sur les milliers de noyades en Méditerranée et les corps décom-posés de « migrants » dans un camion aban-donné, n’y suffisaient pas. Le poids des mots ne vaut pas le choc des photos.

Le public a besoin de voir pour croire et d’émo-tion pour se mobiliser. Les États, eux, n’ont pas d’émotion, ils ne réagissent que sous la pres-sion de l’opinion publique.

Mais au-delà de la bataille de l’image, il y la guerre des mots. Car en ce domaine plus qu’en tout autre, mal nommer les choses c’est ajou-ter aux malheurs du monde. Ce n’est pas un hasard si les malheureux dont on parle sont désignés sous le vocable générique et anes-thésiant de « migrants ». Les migrants sont ceux qui migrent. Le terme est rassurant en ce

qu’il implique le mouvement. Le migrant est de passage, il n’a pas vocation à s’installer « chez nous ». Il est celui dont personne ne veut. Le migrant n’a pas de statut. Au gré des flux et des flots, des frontières qui se ferment, de canots de fortune, de passeurs qui font fortune, de campements insalubres et d’humiliations suc-cessives, il perd même son statut d’humain.

Les migrants ne sont plus des hommes, des femmes et des enfants, mais des cohortes fa-méliques et hagardes dont le sort ne dépend que de l’empathie inspirée par une photogra-phie volée sur une plage. Le terme de migrant désigne la conséquence, pas la cause. Dans le drame que nous connaissons la cause est pourtant connue. Elle se nomme guerre, mort, génocide, dictateurs sanguinaires, islamistes fanatiques... Le statut qui en découle porte aussi un nom, celui de réfugié.

Aylan n’était pas un migrant, Aylan était un ré-fugié, comme les grands-parents de nombre de ceux qui hurlent aujourd’hui au loup et qui se-raient inspirés de se souvenir d’où ils viennent. Le statut de réfugié implique le droit d’asile. Est-ce pour s’en affranchir qu’on préfère ne pas nommer les choses ? On m’objectera que parmi ces pauvres ères qui se sont résignés

Migrants, réfugiés, dépassons les mots. Qu’ils soient Syriens, Afghans, Irakiens… ils aspirent tous au bonheur. © István Zsíros.

à déraciner leur famille pour tenter de sauver leur vie, se sont peut-être mêlés des réfugiés économiques et climatiques, voire même quelques terroristes en puissance. C’est pos-sible. Devons-nous pour autant vouer à une mort certaine des milliers de malheureux in-nocents ? La solution serait pour une poignée d’élus, d’accueillir les seuls réfugiés chrétiens. Comptent-ils demander aux petits garçons de baisser leur pantalon pour s’assurer qu’ils sont bien nés ? La seule idée d’une telle sélection déshonore ceux qui l’émettent et pire, désho-nore la France. Dans les années 30, face à l’af-flux de réfugiés fuyant les pogroms d’Europe Centrale et l’Allemagne nazie, le Président de la Licra écrivait dans le Droit de Vivre :

« Notre devoir c’est d’assister les errants du nouvel exode avec tous les égards qui sont dus à des hommes dont brusquement le des-tin s’effondre... Nous ne voulons pas que les malheureux échoués ici aient l’impression d’être traités en clochards. Nous voulons qu’ils gardent avant tout le sentiment de leur dignité. Leur venue parmi nous ne doit pas les abais-ser à leurs propres yeux. Des temps meilleurs viendront pour eux, il faut l’espérer. Qu’ils ne conservent pas de leur passage ici le souvenir d’une déchéance ».

Il n’y a pas un mot à changer.

Pour unE frAtErnité En ActE

tribune parue le 16 septembre dans le Huffington Post

Sous la pression du flux migratoire de la route des Balkans et dans le contexte d’une excep-tionnelle prise de conscience de la population européenne, un sommet européen des chefs d’État et de gouvernement se penchera les 15 et 16 octobre sur la situation des réfugiés, un

sujet brûlant depuis de nombreux mois.

Les initiatives citoyennes qui se sont déve-loppées ces derniers jours et l’attention mé-diatique enfin portée sur ces hommes, ces femmes et ces enfants qui risquent leur vie en tentant de rejoindre l’Europe ont permis de porter le débat sur la trop longue inaction des différents pays européens face à d’insuppor-tables drames humains.

Rien ne saurait justifier que les pays européens continuent à tergiverser. Rien ne saurait justi-fier que la pression des extrêmes droites conti-nue à freiner la mise en œuvre de la solidarité et de la fraternité dont nous avons le devoir de faire preuve à l’égard de centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui prennent les routes de l’Europe. D’ailleurs quel plus bel hommage rendu à l’Union Européenne que ces Syriens, Irakiens, Soudanais ou Erythréens qui viennent y chercher refuge parce qu’ils y voient la terre où leur vie pourra se reconstruire et leurs enfants grandir et s’épanouir ?Certes, l’annonce de l’accueil par la France de nouveaux réfugiés constitue un message posi-tif, après des mois d’atermoiement. Mais :- rappelons que l’asile est un droit, reconnu in-ternationalement- empêchons l’exploitation populiste de la si-tuation que nous voyons se développer à tra-vers la parole de certains responsables poli-tiques, et notamment de quelques maires.- affirmons que l’engagement de l’accueil de nouveaux réfugiés nécessite une volonté poli-tique sans faille de la part du gouvernement et de l’ensemble des pouvoirs publics, avec l’adoption des moyens budgétaires et humains nécessaire à l’accueil et à l’intégration de ces populations. C’est la condition de l’effectivité des engagements pris par la France.- pesons, en lien avec les sociétés civiles des différents pays de l’Union européenne, sur les gouvernements européens. L’Europe doit se comporter de façon solidaire et tourner le dos

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aux égoïsmes nationaux. Il faut obtenir des pays qu’ils mettent en place non pas une poli-tique à retardement mais bien une réponse sur la longue durée, puisque les causes de l’afflux des réfugiés ne disparaîtront pas à bref horizon.

Atteindre ces objectifs nécessite que la société civile – associations, syndicats, organisations de jeunesse, intellectuels, artistes, citoyens mobilisés - inscrive sa démarche dans la du-rée, par-delà l’émotion ponctuelle.

C’est pour porter ce message et inscrire notre mouvement dans la durée que nous appe-lons, pour le week-end des 19 et 20 septembre 2015 à une mobilisation à Paris et dans toutes les villes de France. Sous des formes diverses, ces mobilisations seront l’occasion de faire partager et amplifier la nécessité de retrouver dans notre pays, au-delà de l’accueil des ré-fugiés, le chemin qui peut nous permettre de faire France : le chemin de la fraternité.

organisations signatairesSOS Racisme, France Terre d’Asile, Ligue des Droits de l’Homme, MRAP, LICRA, EGAM [Euro-pean Grassroots Antiracist Movement], CFDT, CGT, FSU, UNSA, UNEF, FAGE, UEJF [Union des Etudiant Juifs de France], FIDL [Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne], UNL [Union Nationale Lycéenne], Inter-LGBT, FORIM, Forum réfugiés – COSI, CHERPAA, Collectif DOM, CM98, Association « La Paix Maintenant », Association « JCall », Hachomer Hatzaïr, Saut Jeune, GRAD Guinée (groupe de réflexion et d’appui au développement de la Guinée), Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme], CDCA [Comité de Défense de la Cause Arménienne], Collectif Urgence Darfour, Ibuka, France Syrie Démo-cratie, L’Afrique a du talent, Coordination des Associations Guinéennes de France, Club de réflexion Demain La Guinée.

SoLidAirES dES réfugiéS

éditorial d’antoine spire paru dans le droit de vivre, octobre 2015

Les dizaines de milliers de réfugiés qui ont enfin envahi nos écrans de télévision nous interpellent tous et balayent les autres sujets d’actualité. Ils nous émeuvent d’autant plus que nous savons qu’ils fuient la mort pour eux et les leurs, et sont prêts à tout pour trouver un havre d’accueil. La formidable solidarité qui s’est d’abord manifestée en Allemagne, chez Angela Merckel et dans la société germanique, nous montre un chemin que, pour l’heure, une petite moitié de Français envisage d’em-prunter. A nous de faire grandir cette prise en compte de l’Autre qui frappe à nos portes.

Ces hommes, ces femmes, ces enfants m’ont remis en mémoire le visage de cet interlocuteur qui m’interpella, en juin à Nogent-sur-Marne, lors d’un débat public consacré au droit d’asile. Cet homme apparemment seul, la cinquantaine, qui se déclara artisan électricien, tenait à m’expliquer que nous acceptions beaucoup trop de « migrants » clandestins en France, qu’ils envahissaient nos rues, nos écoles et nos hôpitaux, qui seraient débordés par ce flux dont les pouvoirs publics voudraient nous cacher l’importance. Je le pris au sérieux et, après lui avoir rappelé le petit nombre d’étrangers acceptés en France, je lui demandai ce qu’il avait à craindre de cette présence étrangère sur notre sol. En quoi aurait-il, lui, à pâtir d’une éventuelle augmentation du nombre de ces réfugiés qui quittaient leur pays au péril de leur vie ? En quoi leur présence affecterait-elle son existence ? Curieusement, je sentis que la question le désarçonnait. Il balbutia quelques mots incompréhensibles, en ajoutant : « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde. » Poussant mon avantage je lui demandai ce qu’il perdait avec la présence de ces immigrés

sur notre territoire. Et de lui dire que son point de vue reflétait comme une peur de l’autre que la fréquentation régulière de l’homme ou de la femme qu’il s’agissait de recevoir pourrait faire tomber. Je ne pense pas l’avoir convaincu, et je suppose qu’il fait partie de cette moitié de nos compatriotes qui s’opposent à une application plus généreuse du droit d’asile.

Les maires de Roanne ou de Belfort, par exemple, expliquent qu’ils peuvent recevoir des réfugiés, à condition qu’ils soient chré-tiens. Toujours cette peur de l’autre et cette quête du même !

A l’opposé, en Allemagne, et plus timidement en France, des familles se proposent pour ac-cueillir chez elles ces réfugiés. On a même ap-pris que le Premier ministre de Finlande met-tait sa propre maison à la disposition d’une famille syrienne. Quel magnifique geste de solidarité de ces citoyens qui font vivre au quo-tidien l’idée de fraternité ! Des villes entières,

parfois des villages, se déclarent prêts à rece-voir ces humains qui cherchent d’abord un lieu où poser la tête. Les démarches de générosité individuelle se multiplient, parfois encoura-gées par des maires de gauche ou de droite.

Puisse-t-il m’être permis de dire que notre Licra est du côté de cette France fraternelle qui se réveille. Avant de parler d’appel d’air, ceux qui, frileux, s’inquiètent de cette « inva-sion » devraient prendre la mesure des limites du phénomène : il s’agit d’abord de permettre à ceux qui fuient la guerre, la torture et les discriminations, d’exercer leur droit d’asile et de formuler une demande auprès de l’Ofpra, conformément à nos lois.

N’est ce pas légitime ? Nombre d’entre eux ne pourront pas rester, mais tous ont droit à l’examen sérieux de leur situation. Alors, aidons-les.

Repenser le droit d’asile est désormais une nécessité et un devoir pour notre pays et la Communauté Européenne.

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LE fn rEStE LE fn

article paru dans le Huffington Post le 24 août 2015

C’est donc pour achever la dédiabolisation du Front National que Jean-Marie Le Pen en a été exclu.

Par cette décision hautement symbolique Marine Le Pen voudrait en finir avec le racisme et l’antisémitisme qui collent aux basques du parti frontiste comme la misère sur le pauvre monde. Voilà le vieux grognard victime de son obsession clanique. De fait, aucun autre Pré-sident que sa fille n’aurait osé prendre une telle décision.

Marine Le Pen commet cependant une erreur si elle croit qu’il suffira de se débarrasser de son père pour conférer au FN la respectabi-lité qu’il n’a jamais eue. Les urnes confèrent au mieux la légitimité, pas la respectabilité. Ne lui en déplaise, avec ou sans son père, le Front National demeure ce qu’il a toujours été, un parti d’extrême droite, fondé entre autres par un ancien membre de la Waffen SS (Léon Gaultier), un ancien membre de la division SS Charlemagne (Pierre Bousquet), un ancien mi-licien condamné pour collaboration avec les nazis (François Brigneau), et un père du néga-tionnisme (François Duprat).

Depuis plus de 40 ans, on ose nous pré-senter comme patriote, un parti cofondé par des salauds qui ont trahi la France.

Les électeurs du Front National s’en moquent parait-il. Eh bien ils ont tort.

Si elle était sincère, Marine Le Pen aurait été inspirée de rompre avec ces pairs et pas qu’avec son père. Et tant qu’à s’attaquer au su-jet, c’est toute la nébuleuse radicale qui tient encore une place prépondérante au sein du Front National qu’elle aurait dû exclure. Mais cela elle ne le veut ni le peut, sauf à faire im-ploser le parti. Tous les membres du Front Na-tional ne sont pas racistes et antisémites, mais tous les racistes et antisémites y sont les bien-venus. Marine Le Pen en a besoin. La seule différence avec son père, c’est qu’ils sont dé-sormais invités à se faire discrets. C’est parce qu’il ne l’est pas et ne le sera jamais, surtout sur ce thème, que «le vieux» a été viré comme un vulgaire élu local qui s’est lâché sur Twitter.

Pour autant Marine Le Pen n’a rien réglé. Si elle veut vraiment rompre avec le parti d’ex-trême droite que lui a légué son père, elle n’a qu’une solution : le quitter et en fonder un autre, sans les identitaires, les intégristes, les négationnistes et autres nostalgiques du ré-gime de Vichy. Avec son arbre généalogique, il ne suffit pas d’élaguer le FN, ce sont les ra-cines qui sont pourries. L’opération « bonne-teau » annoncée, consistant à changer le nom du parti après en avoir viré la relique, ne trom-pera que ceux qui le voudront bien. Ce n’est pas à la famille Le Pen qu’on apprendra que ce n’est pas en changeant de nom qu’on se défait de son héritage. Tant qu’à changer de nom, si Marine Le Pen est désormais heurtée

combattre Les extrêmes

par le racisme et l’antisémitisme au point de répudier le fondateur de la marque, qu’elle ait le courage et l’honnêteté politique de dépo-ser la sienne. Si elle est en mal d’inspiration, on pourra lui suggérer « Les Démocrates ». Elle pourra alors faire tous les procès qu’elle veut à ceux qui auront l’audace de qualifier son parti d’extrême droite.

aPPEL du caMP dEs MiLLEs

communiqué de presse du 20 septembre 2015

L’HistoirE aLErtE LE PrésEnt

veillons sur les valeurs de la république : Pas une voix pour les candidats du racisme et de l’antisémitisme !

« Le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire ». Albert Einstein

Racisme et antisémitisme progressent dange-reusement.

En France et dans le monde, ils provoquent la montée des haines et des violences, de plus en plus meurtrières.

Ils sont nourris par des discours démago-giques qui se saisissent de difficultés objec-tives, de peurs et de colères pour justifier l’in-justifiable : la désignation de boucs émissaires et leur exclusion, au prétexte de répondre aux problèmes qu’affrontent le monde et donc, nos sociétés.

Nous connaissons ces mécaniques ; elles ont déjà malheureusement marqué notre histoire et elles resurgissent dans les moments diffi-

ciles, car les crises favorisent discriminations et atteintes aux droits de l’homme. Nous sa-vons qu’elles conduisent à exalter la force, à pratiquer la violence, à conjuguer la haine des faibles, des minorités et des étrangers. Nous savons qu’elles déstabilisent ainsi le vivre en-semble, l’ordre public, l’idée même d’un avenir commun.

Bien que dangereuses, ces idées sont au-jourd’hui au cœur du débat public, dont elles donnent trop souvent le ton. Elles entendent conquérir encore du terrain lors des pro-chaines élections régionales. Il est urgent d’y porter un coup d’arrêt, il est décisif que nos voix bannissent racisme et antisémitisme du débat républicain.

C’est pourquoi nos associations lancent d’une même voix un appel solennel aux électrices et aux électeurs, quels que soient leurs appar-tenances, leurs préférences, leurs choix poli-tiques.

Nous avons choisi de le faire ensemble parce que nous sommes profondément opposés au racisme, à l’antisémitisme, à tous les discours et à toutes les politiques de haine et d’ex-clusion qui préparent, toujours, le pire. Nous avons choisi de le faire au camp des Milles afin de rappeler que notre démocratie vit et se développe à l’ombre de l’histoire. Ce lieu, seul camp français d’internement et de déportation encore intact, témoigne en effet des persécu-tions et des déportations du régime de Vichy dont les héritiers et les défenseurs relèvent aujourd’hui la tête.

Nous avons choisi de le faire parce que face à un danger sociétal aussi grave, nos Associa-tions ne peuvent réussir seules et ont besoin de l’implication de tous.

Tout indique que lors du scrutin régional la démagogie – singulièrement celle du FN mais

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pas uniquement, le repli identitaire et le rejet de l’Autre vont être agités comme autant d’ap-pels à la peur et à la haine.

Le camp des Milles fait comprendre la per-manence de ces périls, il rappelle qu’on peut, qu’on doit leur résister.

C’est ce à quoi nous appelons toutes et tous. Parce que le racisme et l’antisémitisme ont un potentiel explosif et contagieux, parce que les dynamiques qu’ils engendrent deviennent vite immaîtrisables, aucun candidat ne doit impunément s’autoriser à les banaliser ou les légitimer.

Ne laissons pas ces idéologies polluer l’esprit public, contaminer les discours de certains élus dits modérés et détourner le débat démo-cratique du traitement sérieux des vrais pro-blèmes sociaux, économiques, écologiques, sécuritaires, migratoires.

Aujourd´hui comme hier, ne rien faire, c’est laisser s’enclencher des engrenages mor-tifères pour la démocratie et pour chacun d’entre nous ; car la haine ne s’arrête ni aux frontières, ni aux « races », ni aux religions…

Nous en appelons à la capacité individuelle et collective à ne plus rien laisser passer, et à convaincre, autour de soi comme sur Internet. Il en va de notre responsabilité à tous : élus, responsables politiques, journalistes, hommes de culture et plus encore citoyens et électeurs.

Ne laissons pas la haine et la peur dicter leurs lois aux valeurs de la République ; entre une construction commune et solidaire et un repli mortifère, sachons combiner nos refus et nos choix pour porter et faire vivre les valeurs ré-publicaines et humanistes de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, de dignité et de justice. Elles seules sont garantes de la paix civile et de l’avenir.

LA défAitE Et LE déShonnEur

article paru dans le Huffington Post le 7 décembre

Il y a quelques années on nous disait que ce n’était pas grave que le Front national ob-tienne quelques sièges dans des conseils mu-nicipaux. Puis que ce n’était pas grave qu’il conquiert quelques mairies. Ce n’était pas grave non plus qu’il fasse élire des députés, puis des sénateurs.

Comme ce n’était pas grave qu’il entre dans les Conseils Régionaux avec des groupes de plus en plus nombreux et de plus en plus im-portants. Aujourd’hui il s’apprête à conquérir plusieurs régions. Et dans 18 mois, que di-rons-nous quand nous aurons livré le pays tout entier à un parti d’extrême droite ? Nous avons encore, peut-être, la possibilité d’éviter le dé-sastre en même temps que la honte. Il est hé-las trop tard pour convaincre massivement les abstentionnistes de voter dimanche prochain; ils ont trop été désespérés pour qu’on puisse les « récupérer » en si peu de temps. Mais il n’est pas trop tard pour dresser le dernier rem-part d’un Front de Défense Républicain auquel aspirent tous les démocrates de France.

Marine Le Pen et ses acolytes hurleront au complot UMPS. Et alors ? Le temps n’est plus à l’hypocrite et opportuniste «ni-ni» et aux dis-cours éculés sur les « voix qui ‘appartiennent à personne ». Face au danger qui menace, il faut que tombent les masques et que chacun prenne ses responsabilités.

N’en déplaise à nos responsables politiques dont beaucoup semblent une nouvelle fois n’avoir rien compris, le choix n’est pas entre la gauche et la droite, mais entre les démocrates attachés aux valeurs de la République et l’ex-trême droite qui foule au pied ces valeurs.

Pour éviter le pire, pour signifier clairement que nos Régions ne veulent pas être gouvernées par un parti qui n’a pour seul programme que la division des français, il n’y a d’autre solution pour le second tour des élections régionales que le désistement de la liste la moins bien placée ou la fusion des listes des démocrates, dans un sursaut d’union nationale.

Celles et ceux qui croient pouvoir éviter la dé-faite au prix du déshonneur auront le déshon-neur et auront la défaite. Ils en seront respon-sables face à l’histoire, car la victime sera la France.

LA LicrA APPELLE à fAirE bArrAgE Au fn

communiqué de presse des sections de la région alsace-champagne-ardenne-Lorraine- 7 décembre 2015

Les sections Licra de la région Alsace-Cham-pagne-Ardenne-Lorraine ont pris connaissance des résultats du 1er tour des élections régio-nales.

La région court le danger d’être dirigée par l’extrême droite, incarnée par M. Philippot et le Front National.

La Licra ne peut rester silencieuse quand le danger de l’extrême droite menace le respect des valeurs qui animent nos institutions natio-nales et européennes.

Les événements tragiques qui viennent encore de frapper notre pays nous ont rappelé à quel point la liberté, l’égalité et la fraternité sont menacées.

Ces valeurs sont pourtant notre bien le plus précieux.

C’est pourquoi la Licra entend sortir de sa tra-ditionnelle neutralité en période électorale et appelle l’ensemble des candidats figurant sur des listes de partis républicains à faire barrage à la liste du Rassemblement Bleu Marine, soit en fusionnant, soit en se retirant au profit de la liste la mieux placée.

Au-delà des partis politiques, la Licra lance un appel à l’ensemble des électeurs de la région afin d’empêcher l’élection de M. Philippot et de ses acolytes à la tête de la Région, en se reportant massivement sur la seule liste sus-ceptible d’offrir une alternative républicaine à notre région.

La Licra appelle tous les citoyens qui entendent refuser que la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine soit dirigée par l’extrême droite à se retrouver pour un meeting républicain en présence de son Président national Alain Jakubowicz le jeudi 10 décembre 2015 à partir de 20 heures à l’ARES 10 rue d’Ankara à Strasbourg.

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défendre Les droits de L’homme

un cEntEnAirE dE combAt

article d’antoine spire paru dans le droit de vivre de janvier 2015

(...) A l’heure où la tentation communautariste gagne nombre de consciences, nous avons voulu tordre le cou au palmarès des souf-frances que certains, même parmi nos amis, veulent installer. Ce n’est pas facile, tant la réaction spontanée de tout un chacun est de se positionner dans le camp des victimes prin-cipales de l’histoire sanglante du XXème siècle.

Alors que sera commémoré, en 2015, le cen-tenaire du génocide des Arméniens, il nous re-vient de dire ce que fut ce drame, le premier des génocides du siècle, face auquel le néga-tionnisme turc, mais pas seulement, n’a pas désarmé. Tout autant que le meurtre réel de centaines de milliers de sujets vivants systé-matiquement exterminés, le génocide vise à détruire la chaîne symbolique qui constitue leur généalogie, en anéantissant toute possibi-lité de descendance. Le déni entretient la dis-parition de l’existence passée des victimes ; elles deviennent ainsi non seulement des morts, mais des êtres « n’ayant jamais existé ».

L’écriture est alors une tentative de réinscrire dans les textes ce que les auteurs du génocide se sont acharnés à occulter. D’où l’importance d’une historisation du propos qui démente, en pratique, le génocide, et rende un corps et une âme à ceux que les assassins voulaient effacer.

La commémoration est donc à la fois fixation dans le temps et dans l’espace. Le déni des bourreaux avait rendu impossible le deuil et la transmission.

Les survivants s’étaient vus « comme expulsés du champ symbolique », et donc « contraints de repasser par une mort reconnue » pour pouvoir réintégrer l’univers de tous. Ainsi les Turcs ont-ils non seulement assassiné, en 1915, près de deux millions d’Arméniens, mais su organiser la dénégation de ce génocide au point que, cent ans plus tard, les séides d’Erdogan nient toujours, et continuent à faire pression sur les individus, sur les institutions et sur les Etats, pour empêcher cette reconnaissance.

Hélène Piralian avance l’idée que les morts sans tombe transmettraient une question, un vide de génération en génération, jusqu’à ce que quelqu’un, dans la chaîne généalogique, puisse exhumer le corps mort comme cadavre et l’enterrer symboliquement grâce à la recon-naissance publique de l’extermination. Aux yeux du monde entier cela ouvrirait aux Armé-niens un espace de vie digne de ce nom en tant qu’héritiers des victimes.

Faut-il rappeler que, si la France a reconnu le génocide des Arméniens en janvier 2001, elle n’a toujours pas adopté de loi pénalisant la né-gation du génocide ? C’est ce combat que la Licra veut mener, avec d’autres, à l’occasion du centenaire du génocide arménien.

LES romS Et L’union EuroPéEnnE : EntrE StigmAtiSAtion Et mobiLiSAtion

note réalisée par cora berner, nicolas berthozat, Margot fortin, aifang Ma et constance rimlinger dans le cadre du projet collectif de sciences Po Paris pour le cercle de la Licra.

Le racisme anti-Rom est aujourd’hui dange-reusement banalisé au sein des sociétés eu-ropéennes. Selon diverses études, cette ten-dance va en s’accentuant.

En France comme dans le reste de l’Europe, la société civile sonne l’alarme: les expulsions forcées des Roms qui vivent en bidonville en-traînent de graves problèmes en amont tels que la déscolarisation des enfants et le main-tien des familles dans un cycle de pauvreté.

Cette situation condamne essentiellement les Roms à l’errance en plus de faire obstacle à leur insertion sociale et à leur accès au mar-ché du travail.

En plus d’être hautement stigmatisés dans les pays où ils se concentrent typiquement en majorité (Roumanie, Bulgarie et Hongrie), les Roms subissent aussi les contrecoups de la montée de l’euroscepticisme à l’Ouest. À l’origine de l’exclusion des personnes Roms se trouve d’abord une confusion sémantique quant à cette désignation elle-même. Ainsi, les termes Roms, Tsiganes, Bohémiens, Gitans ou autres sont souvent utilisés de façon syno-nyme alors qu’ils comprennent des groupes hétérogènes avec des trajectoires et traditions différentes.

En France, les Roms sont souvent confondus avec un autre groupe hétérogène désigné sous le vocable administratif « Gens du voyage ». Cependant, le terme Rom a été formellement adopté par le premier Congrès mondial des

Roms en 1971 afin d’éviter l’emploi de termes pouvant porter à controverse.

Par conséquent, le terme Rom englobe donc l’ensemble de groupes ayant en commun leur origine indienne du Nord ainsi qu’une langue, le Romani, qui se décline sous de nombreuses variantes. Établis en Europe depuis le 14ème siècle, où ils se sont pour la plupart sédentari-sés et forment aujourd’hui la plus grande mino-rité du continent européen. À l’heure actuelle, cette désignation a pourtant perdu sa valeur globale et s’applique surtout aux groupes pro-venant des nouveaux états membres d’Europe centrale et orientale. Ainsi, la présente note de recherche se concentre sur le racisme subi par les personnes roms de citoyenneté eu-ropéenne qui se déplacent vers l’Europe de l’Ouest à la recherche d’opportunités.

LA QuEStion noirE

Par antoine spire et Louis-Georges tin, Editorial paru dans le droit de vivre en avril 2015

Sur toutes les mairies de France, le mot « Égalité » figure au cœur de notre devise ré-publicaine, et pourtant, dans notre pays, le racisme frappe les Noirs de plein fouet : c’est ce jeune homme qui, d’origine camerounaise, explique qu’il a dû renoncer à l’auto-stop parce que noir ; c’est cette mère célibataire, candi-date à un logement social dans les Hauts-de-Seine, dont la demande, régulièrement renouvelée, ne parvient jamais sur le haut de la pile ; c’est ce jeune diplômé d’un IUT recon-nu qui candidate à de nombreux emplois, est convoqué, et se voit régulièrement préférer un concurrent bien blanc ; c’est ce plafond de verre qu’évoquent nombre de cadres d’entre-prise et d’hommes politiques noirs lorsqu’ils parlent de leurs chances de promotion.

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Face à cette ségrégation qui ne dit pas son nom, nous sommes trop peu nombreux à nous mobiliser. La lente agonie des idéologies ré-volutionnaires serait- elle une explication de la démobilisation ? Pourtant, qu’il s’agisse de Desmond Tutu ou de Mandela, de Martin Luther King ou d’Aimé Césaire, des millions de nos contemporains communient dans l’admi-ration de ces hommes noirs qui ont pris tous les risques pour faire triompher l’égalité des droits en posant souvent la question de l’es-clavage, de ses conséquences, et des répa-rations. Mais avec quel retard nos politiques et la société française dans son ensemble se sont mobilisés face aux pires injures lancées contre notre ministre de la justice, Christiane Taubira ! Tout se passe comme si les héros du combat antiraciste étaient forcément des femmes et des hommes d’hier, et comme si les combattants d’aujourd’hui n’étaient pas aussi nécessaires que ceux d’hier. Et pourtant, l’enjeu de notre mobilisation est considérable. Aux États-Unis, une bonne partie des Noirs se sont laissés aller à un antisémitisme dévasta-teur, malgré la coopération des juifs à la lutte pour les droits civiques et contre la ségréga-tion raciale. On y a vu grandir la concurrence des victimes entre Noirs et juifs. Celle-ci est en train de gagner la France : Mbala Mbala y in-carne cette évolution en faisant, à tort, porter aux juifs une bonne part de la responsabilité de la traite négrière. A l’heure où l’antisémi-tisme relève la tête en France, les Noirs vont-ils massivement se ranger dans ce camp, ou au contraire nouer une alliance indispensable avec tous ceux qui se battent contre le racisme et l’antisémitisme ?

On peut redire que les militants antiracistes peuvent réussir quand ils combattent pour l’égalité d’accès au logement, à l’éducation et à l’emploi, et que chaque jour, dans cer-tains lieux, des élus chargés des questions d’égalité et de politique de la ville mènent des actions qui font bouger les consciences.

Mais l’espace public doit prendre sur cette question une autre dimension. Nous devons relancer le débat public et, pour ce faire, user de moyens nouveaux. Les réseaux sociaux de-vraient nous aider à porter partout la parole antiraciste, et la mise à disposition, pour tous, de livres, de films, de pièces de théâtre devrait nous permettre de convaincre et d’émouvoir. Face à l’agression raciste, il y a une victime, une personne dont l’émotion touche chacun d’entre nous et nous révolte. La dignité de cha-cune d’entre elles, qu’elle soit noire, maghré-bine ou juive, doit devenir un objectif commun. C’est la raison pour laquelle, pour ce numéro spécial du « Droit de vivre », la Licra s’est ad-joint le Cran et la fondation Lilian Thuram. Une alliance historique se noue.

Ensemble, nous sommes plus forts.

hArkiS, LES oubLiéS dE L’hiStoirE

article paru dans le Huffington Post le 25 septembre

Ils se sont battus par patriotisme comme sup-plétifs de l’armée française entre 1954 et 1962 pendant la guerre d’Algérie. Cinquante trois ans plus tard, les Harkis attendent tou-jours la reconnaissance des massacres subis en Algérie tout comme celle de leur abandon par la France.

Pour ces Harkis d’hier et leurs enfants d’au-jourd’hui, la Licra demande au gouvernement d’appliquer le plan d’action de dix mesures an-noncé le 25 septembre 2014 par son Premier ministre Manuel Valls et l’ancien secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Défense Kader Arif.

Rejetés par la France, les Harkis le sont aussi par les Algériens. Aujourd’hui encore, les familles réclament un droit d’inhumation en Algérie.

Il est des rituels qui fondent nos sociétés. L’inhumation en est un. Les relations diplo-matiques entre la France et l’Algérie peuvent certainement dénouer cette situation afin que leurs morts reposent en paix sur leur terre d’origine.

Les Harkis sont si souvent dénigrés que leur voix ne porte pas. Et pourtant, si leurs aînés ont été les seconds de l’armée, ils restent des Français de premier plan. Notre devoir est non seulement de leur rendre hommage pour leur courage mais aussi de les aider à laver leur honneur vis à vis de leurs enfants et de la société.

Pour rappel :

- Les Harkis se rattachent à ce mouve-ment d’ « indigènes » pro-français qui naît en 1830 lorsque des tribus prêtent allé-geance à la France.

- 173.000 soldats « indigènes » algériens ont participé à la Première guerre mon-diale.

- Pendant la Seconde guerre mondiale, de 1939 à 1940, plus de 200.000 soldats « indigènes » algériens ont combattu aux côtés des soldats français.

- Le 19 mars 1962, jour du cessez-le-feu de la guerre d’Algérie, on dénombrait en Algérie, 263.000 musulmans engagés du côté français (60.000 militaires régu-liers, 153.000 supplétifs, dont 60.000 Harkis, et 50.000 notables francophiles)

représentant, familles comprises, près de 1.500.000 personnes menacées sur 8 millions de musulmans algériens.

- Dès le 19 mars 1962, les Harkis sont dé-sarmés par l’armée française.

- Après la déclaration d’indépendance de l’Algérie le 3 juillet 1962, les massacres de Harkis se développent. Ils sont dus à des règlements de compte, des vengeances mais aussi au zèle des « marsiens », ralliés au FLN de la 25ème heure (au mois de mars 1962), voulant montrer leur patriotisme.

- Le 15 juillet 1962, le gouvernement fran-çais envoie une directive pour limiter l’ac-cueil des Harkis en France.

- En novembre 1962, Jean Lacouture dé-nonce l’abandon et le les massacres des Harkis dans les colonnes du « Monde », plus de 10.000 Harkis auront été exécu-tés ou massacrés entre le 19 Mars et le 1er novembre. Aujourd’hui, les historiens évaluent le nombre de morts entre 60.000 et 70.000 personnes.

- Au final, 91.000 Harkis et membres de leurs familles se sont établis en France de 1962 à 1968.

- Ceux qui ont pu rejoindre la France, ont enduré des conditions inhumaines de ra-patriement, le dénuement et la honte à l’intérieur de camps « provisoires » où ils seront regroupés. Ils étaient vivants, mais dans quelles conditions ?

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LE PréSidEnt dE LA LicrA dEmAndE à nétAnyAhou dE cESSEr SES APPELS Aux JuifS d’EuroPE

article paru dans Le Monde le 18 février 2015

Après les attentats antisémites qui ont frap-pé Paris et Copenhague, le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, a appelé les juifs d’Europe à rejoindre Israël.

Bruxelles, Paris, Copenhague… Après chaque attentat antisémite le premier ministre israé-lien Benyamin Nétanyahou appelle les juifs d’Europe à rejoindre Israël. Je ne crois pas être le seul à ressentir le besoin de lui deman-der, respectueusement mais fermement, de mettre un terme à ces appels. Certes, un an-tisémitisme mortifère frappe à nouveau notre vieille Europe. Certes, pour la première fois depuis la guerre, on a hurlé « mort aux juifs » dans les rues de Paris. Certes, on assassine aujourd’hui dans les écoles, les musées et les magasins juifs. Certes, les synagogues et les écoles juives doivent être protégées par des hommes en armes. Certes, tout cela est insup-portable. Mais au nom de quoi les juifs euro-péens et particulièrement les juifs Français quitteraient leur pays ?

Ce n’est pas à eux de partir, mais aux sa-lauds qui s’attaquent à eux. Il n’est ni dans l’histoire ni dans la tradition juive de déserter. Ce n’est pas au premier ministre israélien que je rappellerai l’histoire de Massada et de la résistance du ghetto de Varsovie. La situation

n’est certes pas la même, mais le choix n’est pas non plus comme dans les années 1930 entre l’exil et Auschwitz.

Ne pas interférer dans ma vie de citoyen

Ma famille a quitté l’Allemagne en 1933 pour se réfugier en France. Mon grand-père n’a pas choisi cette destination par hasard, il voulait être heureux comme Dieu en France, et il le fut. La France est mon pays et personne ne m’en fera partir. Je n’accepte pas l’idée que les juifs soient confinés dans un État, fut-il le leur. La vocation d’Israël n’est pas de devenir le dernier village juif de la planète. Français, je n’ai pas à juger de la politique conduite par Benyamin Nétanyahou, mais je suis autorisé à lui demander de ne pas interférer dans ma vie de citoyen et de renvoyer l’idée que je serais un Français de seconde zone.

Je respecte ceux de mes concitoyens qui font le choix de l’alyah. Si leur nombre est en forte augmentation, comme les médias se plaisent à le rappeler à satiété, il ne s’agit pas pour au-tant d’un exode. Je demande seulement que mon choix soit respecté. L’appel lancé a été en-tendu, point n’est besoin de le réitérer à chaque occasion hélas devenues trop nombreuses. Is-raël ne peut pas prospérer sur le malheur des juifs. La peur et le repli ne peuvent être les in-grédients d’une alyah harmonieuse. Mon choix n’est ni de l’aveuglement ni de la candeur. Je refuse seulement de désespérer de mon pays et de mes concitoyens. Je refuse que la France ne soit plus la France, comme cela ad-

au cœurdes enjeux poLitiques

viendrait si les juifs devaient quitter son sol. Quels que soient les périls, l’alternative n’est pas de rester ou de partir mais de se résigner ou de se battre, et le choix est vite fait. À nous de remonter nos manches. Pour certains, hé-las devenus rares, on pourra encore y lire un numéro matricule…

Par Alain Jakubowicz, Président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémi-tisme (LICRA). Il s’exprime ici à titre personnel.

100 AvocAtS dE victimES dE rAciSmE Qui S’EngAgEnt à fAirE du rAciSmE un « vrAi » déLit

tribunE publiée dans Libération le 19 mai 2015

Depuis son annonce par le Gouvernement, le projet de sortir les délits de propos racistes de la loi sur le presse de 1881 pour les in-sérer dans le Code pénal est l’objet de vives attaques, venant du camp même des antira-cistes. Il s’agirait là d’une loi d’émotion, en ré-ponse aux tragédies du mois de janvier, d’une atteinte à la liberté d’expression, d’une me-sure inefficace.

Aucune de ces critiques n’est pourtant fondée.

En premier lieu il faut rappeler qu’il ne s’agit pas là d’une réaction politique au traumatisme de Charlie. C’est notamment une revendication très ancienne de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, qui dès les an-nées 1990 portait le projet de sortir de la loi de 1881 sur la presse pour mieux lutter contre le racisme. En cause, la loi elle-même. Technique, complexe, d’un formalisme extrême immaitri-sable pour la plupart des juristes. Même si les efforts se sont accrus depuis plusieurs années pour renforcer la formation des magistrats sur la lutte contre le racisme, la réalité d’une juri-

diction non spécialisée – seules 4 juridictions en France comportent des chambres spéciali-sées en matière de « délits de presse » – c’est de voir trop souvent des procédures relevant de la loi de 1881 échouer faute d’avoir respec-té les chausse-trappes procédurales de cette loi. Ce qui signifie au quotidien nombre de vic-times de racisme qui ne voient pas leurs af-faires jugées par un tribunal.

Les hérauts de la liberté d’expression clament le caractère sacro-saint de la loi de 1881, parfait équilibre entre le respect de la liberté d’expres-sion et la sanction de ses abus, équilibre qui se-rait ainsi rompu par le projet de loi en cause.

Comment ne pas rappeler pourtant que la loi du 29 juillet 1881, intitulée « loi sur la liberté de la presse » était originellement destinée aux professionnels de la communication (presse, éditeurs, medias) pour encadrer leurs activi-tés. Ainsi, elle s’adressait à des professionnels responsabilisés, encadrés par une déontolo-gie. Aujourd’hui, les propos racistes émanent principalement de personnes qui ne sont pas des professionnels de la communication, mais par tout un chacun, dans la rue, sur son lieu de travail, à l’école, sur les réseaux sociaux.

Or la loi sur la presse n’a pas été conçue pour une expression publique généralisée. Elle n’est aujourd’hui pas adaptée au contentieux de masse que l’Internet est de nature à engen-drer, tout internaute devenant désormais un éditeur public potentiel.

La protection particulière qu’elle accordait aux professionnels de la presse, caractérisée par le fait de restreindre de manière stricte les li-mites à la liberté d’expression, n’est plus jus-tifiée ni adaptée s’agissant de ses nouveaux adversaires.

Il est en outre essentiel que le Gouvernement adresse un message clair à l’attention de l’opi-

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nion publique. La haine raciste ne doit pas être traitée comme un délit d’exception qui serait l’expression d’une simple opinion. Elle mérite une véritable réponse pénale, efficace et rapide.

C’est pour cette raison que nous, avocats des victimes, demandons que le racisme puisse in-tégrer le code pénal, afin de constituer un délit de droit commun, en somme un « vrai » délit.

L’éducAtion, LE SEuL vAccin contrE LE rAciSmE

Notre objectif est de diversifier nos sources de revenus : sollicitation par courrier postal, campagne digitale, pétition en ligne... En fin d’année, nous avons mis en place une grande campagne d’appel à don sur les réseaux so-ciaux qui commence déjà à porter ses fruits.

Les missions d’éducation contre le racisme : objectif 100 000 enfants !

On ne naît pas raciste, on le devient.

Nous luttons quotidiennement contre le ra-cisme depuis près de 100 ans. Pour mener ce combat, nous devons nous adresser aux citoyens de demain. Les effroyables attentats

dont notre pays vient à nouveau d’être la cible montrent combien il est indispensable de s’adresser aux jeunes. C’est pourquoi l’école, lieu d’échange, de réflexion et de mixité, est au cœur de nos préoccupations. A ce jour, la Licra rencontre chaque année 25 000 élèves en milieu scolaire. Nos interve-nants, formés à cet effet, échangent avec les jeunes et leurs professeurs, les aident à dé-construire les préjugés, abordent les questions identitaires et valorisent le socle républicain, ses institutions et la laïcité.Face aux défis lancés à notre société, notre ambition est de porter le nombre d’élèves ren-contrés à 100 000, en particulier dans les ter-ritoires en mal de lien social. Pour cela, il nous faut des moyens supplémen-taires et avons plus que jamais besoin de votre soutien financier.Grâce à vos dons, les équipes de la Licra pour-ront, partout en France, aider à ce que chacun et chacune se sente enfant et citoyen de la Ré-publique.

Aidons les jeunes à construire leur avenir.

Je compte sur vous !

alain Jakubowicz, Président de la Licra

pour une Licra pLus offensivecampagne d’appel à don de la Licra

Les 21 et 22 mars 2015, la Convention natio-nale de la Licra s’est tenue à Marseille sur le thème de l’engagement historique de la Licra dans l’éducation nationale. L’enjeu n’était pas anodin au lendemain des attentats contre Charlie Hebdo et de l’Hyper cacher. Le débat a relevé la nécessité de renouveler les outils dédiés aux jeunes d’aujourd’hui et d’intensifier les interventions en milieu scolaire.

Au cours de la Convention, Alain Jakubowicz s’est interrogé sur la réalité de la situation dans les établissements scolaires. Les échanges ont mis en lumière une réalité diverse. Il n’y a pas d’enseignant type ni d’élève type. Les problèmes sont en fonction des territoires, des expériences, des compétences et doivent être identifiées et appréhendées comme tel. À la Licra d’adapter ses interventions de pré-vention et de sensibilitation.

La première table ronde de l’après-midi réu-nissait, autour d’Alain Jakubowicz, Renaud Muselier (député européen), Gilles Braun (inspecteur général de l’Éducation nationale),

Gérald Attali (inspecteur d’académie, ins-pecteur pédagogique régional d’histoire-géo-graphie), Jean Nattiez (Président de la com-mission Éducation de la Licra), Michel Pezet (conseiller général des Bouches-du- Rhô-ne) et Annette Bloch, vice-Présidente de la Licra et responsable de l’École des militants.

Les événements de La LicraLa convention de marseiLLe

L’éducation a toujours été au coeur des actions de la Licra. En 2015, la Licra a repensé son modèle pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui.

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Le 4 mai dernier, un colloque réunissait pour la première fois, au Musée National de l’Histoire de l’Immigration, des membres du Cran et de la Licra pour débattre sur la possibilité et la légitimité de comparer ces crimes contre l’hu-manité que constituent l’esclavage et la Shoah et essayer d’avancer ensemble sur leurs répa-rations possibles.

Devant près de 150 personnes, deux tables rondes ont permis de rappeler qu’il n’y a pas de hiérarchie entre les crimes contre l’humanité qui tous reposent sur la négation de l’être humain. Négation qui implique la chosification du Noir dont on fait commerce mais qui suppose qu’il

reste vivant ; négation qui appelle à l’anéantis-sement du Juif pour le nazi.

Seule l’éducation peut faire obstacle à l’igno-rance et à l’oubli organisé, le travail commun de la mémoire est à même de faire comprendre que ni les génocides ni l’esclavage n’étaient inéluctables et que les combattre n’est pas voué à l’échec. Il en va de même pour les ré-parations : on ne sortira du compassionnel et de la politique victimaire qu’en revenant à des questions de justice concrète.

Direction de projet : Mano Siri, Antoine Spire, Louis-Georges Tin (Cran)

De gauche à droite : Myriam Cottias, Présidente du Comité Pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage, Louis-Georges Tin, Président du Cran, Benjamin Stora, Président du Conseil d’orientation de l’Établissement public du Palais de la Porte Dorée, Antoine Spire, vice-Président de la Licra et rédacteur en chef du Droit de Vivre, Mano Siri, Présidente de la commission culture de la Licra.

Le coLLoque Licra-cran« crimes contre l’humanité et réparations. regards croisés »

Dotée du statut participatif auprès du Conseil de l’Europe, la Licra a renforcé ses actions en 2015, participé à l’ensemble des sessions de la Conférence des OING et a été particu-lièrement active auprès de la Commission « Droits de l’Homme ». Gilles Bloch, le Président de la Commission Europe de la section de la Licra Strasbourg est devenu en 2015 le secré-taire en charge du groupe de travail du Conseil de l’Europe « Lutte contre les discours de haine » au sein de la commission « Droits de l’Homme ».

Ce travail, mené sur la problématique de la cyber-haine et du discours de haine, a été lancé par le symposium « No Hate Web, No Hate Speech ». La Licra nationale, la Licra Strasbourg et la Conférence des OING du Conseil de l’Europe ont mobilisé les 28, 29 et 30 mai 2015 dans les locaux du Conseil de l’Europe à Strasbourg plus de 800 personnes dont 200 collégiens et lycéens, des chercheurs, des universitaires, des experts d’Internet et des réseaux sociaux, des simples utilisateurs du web ainsi que des responsables d’organisation internationales venus de plus de trente pays.

Le « No Hate Speech Movement » a été un événement enrichissant. Constat de proliféra-tion des messages de haine en ligne et dans l’espace public, interrogations autour des ré-ponses à apporter, le message des cinquante intervenants et experts invités était tourné vers l’action : ne pas abandonner l’espace nu-mérique et organiser une riposte. Le combat passe aussi par une responsabilisation des hé-bergeurs et des diffuseurs de contenus. Twitter et Facebook étaient présents au symposium pour travailler en partenariat avec les ONG à la construction d’un internet plus éthique.

un symposium au conseiL de L’europe

Comprendre et analyserla cyber-haine

Le Symposium « No Hate Web, No Hate Speech » a attiré des centaines de jeunes qui ont assisté à des conférences et des ateliers pratiques.

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La Licra au festivaL d’avignon

Cette année nous avions décidé de passer à la vitesse supérieure, malgré la modestie de notre équipe militante présente quotidiennement sur le festival : 2 000 Numéros du Droit de Vivre ont été distribués dans les rues d’Avignon. Présent dans les présentoirs des théâtres amis (Les Halles, Le Balcon, Le Chien qui fume et Le Petit Chien, Le Chêne noir), diffusé dans les files d’attente, notre spécial Avignon a ainsi été vu, lu et pris en main par plus de 8 000 personnes.

Parmi les actions menées pendant ou après avignon :

- Présence de 5 pièces labellisées Licra au festival ;

- Repérage de pièces susceptibles d’être la-bellisées et promues dans les sections ;

- Organisation de 4 débats, avec la section Vaucluse, Olivier Py et Gilles Clavreul, avec Alain Timar (O vous frères humains ! d’Albert Cohen), avec Isabelle Starkier (L’homme dans le plafond de Timothy Daly) et Aïda As-gharzadeh (Les vibrants) ;

- Publication quotidienne d’articles pour la Newsletter de la Licra pendant le festival ;

- Article Retour de festival dans le N° du Droit de Vivre d’octobre.

Les Vibrants d’Aïda Asgharzadeh est une fresque romanesque qui s’attache aux parcours douloureux des Gueules Cassées de la Première guerre mondiale. Présenté dans le OFF, la pièce a été un vrai coup de cœur de la Licra et de la presse.

« faites L’humour pas La haine » :

Universités d’Automne de la Licra

« Humoristes, lâchez-vous ! », tel a été le mot d’ordre lancé par le Président de la Licra, Alain Jakubowicz, pour la 5ème université d’automne de la Licra.

Le thème « Faites l’humour, pas la haine » a rassemblé plus de 250 personnes, du 9 au 11 octobre dernier au Pasino du Havre.

Pendant ces trois jours, les militants motivés et enthousiastes, les journalistes, les socio-logues, les démographes, les écrivains, les humoristes et les philosophes ont pu échan-ger, débattre et apprendre pour répondre aux haineux qui tirent à l’aveugle sur des Français et déversent leurs anathèmes sur le net. Le dimanche, intellectuels et politiques se sont interrogés sur l’accueil réservé aux migrants. Faut-il les rejeter, élever des barrières, ou ap-pliquer – et comment ? – nos lois organisant le droit d’asile ?

Beau moment de vraie liberté, sous haute pro-tection, que ce dialogue entre Zineb el Rha-zaoui et Olivier Ranson samedi matin sur le pouvoir de la caricature. Unanimes, ils l’ont été pour dénoncer les tentations de négocier avec l’islamisme.

(...) Pour Zineb el Rhazaoui « Ce n’est pas parce qu’on est né musulman, juif ou chrétien, qu’on est condamné à penser quelque chose » : rien ne doit nous inter-dire l’accès à la culture universelle dont le théâtre et la représentation sont porteurs. On ne doit donc ni céder sur ce droit-là ni cher-cher à apaiser cette extrême droite islamiste qui rejette l’État de droit ! C’est un projet totali-taire, il faut le combattre ! »

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Propos dûment repris par le dessinateur de presse Olivier Ranson, pour qui cette exi-gence de « respect de la religion » ne doit pas s’étendre dans la société civile et devenir une contrainte sociale : cela reviendrait à dire qu’on peut imposer des critères selon lesquels il serait licite de « tuer », mais pas de « dessiner et caricaturer l’islam ».

En parallèle se tenait un atelier numérique, le militantisme antiracisme sur les réseaux sociaux animé par l’Institut Boléro, Facebook et Twitter. Nous ne pouvons nous contenter de riposter aux paroles de haine sur les réseaux sociaux. Il aussi faut les investir, reprendre l’initiative et proposer des contenus.

Twitter, Facebook, YouTube, blogs et autres forums constituent désormais le terrain favori d’une kyrielle d’émetteurs racistes et antisé-mites. Le web est devenu le lieu de prédilec-tion d’une parole « libérée », haineuse et des-tructrice.

L’institut Boléro a réalisé une étude visant à mesurer la réputation et l’image de la Licra sur Internet. Premier constat : la Licra est dotée d’une représentation négative sur les réseaux sociaux, son image est maîtrisée par des oppo-sants très organisés. Deuxième constat : si les militants antiracistes existent, ils sont pourtant disséminés. La Licra doit reprendre l’ascen-dant et servir de lieu de confluence, elle doit produire des contenus, des outils, c’est-à-dire devenir une base arrière. Dans une société de consommation aspirée par l’immédiateté, Facebook et Twitter constituent de véritables plateformes de communication, où l’image et la vidéo permettent d’occuper le terrain, de se donner de la visibilité, et de lutter en temps réel contre des contenus intolérables. Un dé-calage générationnel impose à la Licra de s’in-vestir sur un terrain déjà bien maîtrisé par ses détracteurs.

Dimanche 11 octobre, il était question des réfugiés et de la réponse à apporter face à cette situation humanitaire et d’urgence.

Les caricaturistes de Charlie Hebdo ont été les premiers visés par les attentats en janvier 2015. Aujourd’hui, comment pratiquer l’humour ? Au péril de sa vie ? Le débat animé par Frédéric Taddéi a nourri la réflexion de tous les militants. De gauche à droite : Frédéric Taddéi, Alain Jakubowicz, Olivier Ranson, Zineb el Rhazaoui, Richard Malka, Pierre Bénichou et Jean-Michel Ribes.

Ce débat, à la Licra, nous a paru nécessaire, « conforme à notre ADN », selon Alain Jakubowicz, qui a rappelé les propos de Léon Blum au banquet de la Licra, en 1938 : « Quand éclate une catastrophe et qu’on frappe à votre porte, on ouvre : c’est un devoir d’humanité élémentaire, presque “animal”. Naturellement, ils ne pourront pas s’installer, mais comment leur refuser l’asile d’une nuit ? Sommes-nous de doux rêveurs ? Oui, nous nous en honorons, car cette fonction est essentielle dans la société, et non car nous avons une vision de la société. La France restera une terre d’asile. On sait où mènent le repli identitaire et la mise en exergue de boucs émissaires. »

Zoom Sur LE SondAgE « LES frAnçAiS Et L’humour »

Les Français réclament un plus grand droit à l’humour : comment en faire une arme contre le racisme

L’humour fait désormais débat sur les pla-teaux et en salles de conférences. Mais qu’en pensent les Français ? Ce sondage exclusif conduit par Opinion Way pour la Licra à l’occa-sion de son Université d’Automne révèle un at-tachement très profond des Français au droit à l’humour. Mais il met aussi en lumière une certaine confusion et d’inquiétantes lignes de fracture.

92 % des Français jugent l’humour nécessaire à la vie en société, 88 % notamment parce qu’il permet de prendre du recul par rapport aux sujets difficiles et 82 % parce qu’il est un moyen efficace pour dénoncer les injustices. Dans ce contexte très unanime, ils ne sont que 3 % à se déclarer souvent mal à l’aise devant des sujets humoristiques. Motivés donc, et à l’aise les Français ?

Le tableau se fissure pourtant rapidement,

quand 71 % des Français répondent qu’on rit moins facilement aujourd’hui qu’il y a trente ans.

Si une majorité précise qu’il faut faire atten-tion à ne pas blesser, les Français considèrent qu’on doit pouvoir rire de tout, non seulement de la politique (spécialité française qui réunit 94 % de nos compatriotes) mais également des communautés (86 %) et des religions (83 %), voire même de la pauvreté et du handicap (71 et 66 %). Or, dans les faits, que se passe-t-il selon eux ? Une majorité de 62 % juge qu’on ne peut pas rire de tout en France aujourd’hui. Ceux-là dénoncent pêle-mêle une montée du « politiquement correct » qui conduit à refuser les pensées discordantes, la conjoncture de crise, l’augmentation des sujets tabous, l’ac-croissement de la censure (certains citent les sanctions pénales) et de l’autocensure, l’im-portance grandissante des pressions commu-nautaires… Autant d’arguments qui énoncent une société en crispation.

Les tensions se précisent quand on leur de-mande si on peut également rire de toutes les communautés : 86 % (*) jugent que non, 77 % évoquant la communauté musulmane et 47 % la communauté juive. Les crispations émergent alors. Les violences récentes ont laissé des traces profondes puisque 30 % des personnes qui évoquent une impossibilité de rire sur certaines communautés pointent un risque de « réactions disproportionnées » ou « violentes » liées au « fanatisme ». Mais l’en-quête révèle également que 36% d’entre elles (soit 30 % de la population Française dans son ensemble) dénoncent de supposés « manque d’humour, susceptibilité, manque d’ouverture d’esprit » des communautés concernées. Pour le président de la Licra, Alain Jakubowicz, ces chiffres doivent alerter quant à « un trauma-tisme plus profond qu’on a bien voulu le voir » lié aux « relents délétères des affaires Dieu-donné M’Bala M’Bala ou Zemmour qui ont créé beaucoup de confusion ». Il considère que

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« pouvoirs publics, médias et associations ont ici un grand rôle à jouer aujourd’hui pour réex-pliquer les fondamentaux et fédérer autour du combat antiraciste. »

Dans ce contexte, seul un Français sur deux (50 %) juge aujourd’hui normal que des procès soient faits aux personnes faisant de l’humour sur les communautés ou les religions quand il s’agit de propos jugés racistes ou encoura-geant la haine. Au contraire, les autres consi-dèrent qu’il faut laisser les gens libres de faire de l’humour, quelques soient leurs intentions, parce que c’est leur liberté. Alain Jakubowicz rappelle que « ces procès sont au cœur du combat antiraciste, car la loi française dit bien que le racisme est un délit et non une opinion. Le juge n’est pas juge de la qualité de l’hu-mour, la jurisprudence française en la matière est exemplaire : c’est l’intention qui compte.

Il faut le redire. Préserver la liberté d’expres-sion implique d’interdire les appels à la haine. Les deux vont ensemble. Ils ne s’opposent pas, c’est ce que chacun doit comprendre. »

Ce faisant, dans cette France de 2015 mar-quée par l’attentat de Charlie Hebdo, les Fran-çais sont 71 % à demander aux humoristes de continuer à rire de tout au nom de la liberté d’expression, même si ça ne plait pas toujours. La Licra rejoint les Français dans cet appel aux humoristes : « oui, nous avons besoin d’eux, de leur liberté, de leur capacité à nous challen-ger, à nous faire aussi bien rire que réfléchir. Une société sans humour, c’est une société non seulement tyrannique mais sans sas de décompression, sans exutoire, donc violente » précise Alain Jakubowicz.

Après le succès des premières Journées de Dieulefit, décision fut prise de réitérer cet événement et de lui donner une actualité pé-renne. Car des Justes, il y en eut partout : et il est donc possible d’imaginer des « Journées des Justes » partout en France.

Les 20, 21 et 22 novembre 2015, une semaine après les terribles attentats parisiens, se sont donc tenues ces deuxièmes Journées, réunis-sant, autour de 3 tables rondes, deux projec-tions, un atelier de réflexion, et un concert de près de 200 personnes pour raconter l’histoire des Justes de la région romanaise, débattre du rapport entre justice, obéissance et désobéis-sance civile et examiner enfin si on peut ensei-gner à être juste.

Une autre manière de faire face au sentiment d’impuissance, renvoyé comme une justifica-tion au ne rien faire : comprendre et avoir envie d’imiter les justes, c’est le sens de ces Journées vouées au sens à donner à toute éducation.

Car il est clair que la haine et la violence sont contagieuses. Mais il y a aussi une exemplarité de l’humanité et de la justice qui peut changer la donne de l’Histoire.

direction de projet : Pierre Pieniek (Drôme), Mano Siri, Antoine Spire (DDV)

deuxième édition des journées des justes

à bourg-de-péage :« Peut-on apprendre

à être Juste ? »

Germaine Chesneau avait été désignée Juste parmi les Justes. Sa fille, Marianne Ferrero a tenu à participer à la seconde édition des Journées des Justes 2015.

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prix jean pierre-bLochLe Prix Jean Pierre-Bloch récompense cette année

la talentueuse cantatrice Barbara Hendricks au Palais de l’Élysée

Par martine benayoun, Présidente du Jury

Le Prix Jean Pierre-Bloch est remis en la mémoire de Jean Pierre-Bloch (1905-1999), résistant de la Seconde Guerre mondiale et ministre du Général de Gaulle. Après avoir été membre du comité directeur de la Ligue Internationale Contre l’Antisémitisme (Lica) de 1934 à 1968, il en fut le Président de 1968 à 1993. Il fut le promoteur de l’ajout du terme « racisme » consacrant ainsi une orientation généraliste et universelle à l’association en 1979 (Licra).

Humaniste, militant, homme engagé, il était aussi un esthète aimant les arts et la culture. Son épouse Gaby et lui comptaient parmi leurs nombreux amis, des artistes engagés, des peintres, des musiciens, des chanteurs, des danseurs dont la célèbre et pétillante Joséphine Baker, membre de la Lica. C’est aussi pour cela que le Prix Jean Pierre-Bloch récompense « un artiste et son œuvre » dans son rapport à la lutte contre le Racisme et l’Antisémitisme. Les disciplines artistiques pouvant être récompensées sont la littérature, la poésie, le cinéma, le théâtre, la photographie, la musique, la peinture, la sculpture, l’architecture, l’opéra, la danse.

cette année le Prix a récompensé la célèbre cantatrice barbara Hendricks. il a été remis au Palais de l’Elysée le 8 décembre 2015 par le Président de la république, en présence de nombreuses personnalités.

Barbara Hendricks est l’une des artistes les plus aimées et les plus admirées au monde. Elle s’est produite sur toutes les plus grandes scènes d’opéra. Elle est reconnue comme l’une des récitalistes les plus actives de sa génération.

Après presque 20 ans d’infatigables services pour la cause des réfugiés en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux Réfugiés, elle a reçu le titre d’Ambassadrice Honoraire à Vie de l’UNHCR.

En 1998, elle fonde la Fondation Barbara Hendricks pour la Paix et la Réconciliation qui soutient son combat pour la prévention des conflits dans le monde, facilite la réconciliation et le renforcement de la paix dans les zones de conflits.

Barbara Hendricks a reçu de nombreux prix et récompenses, aussi bien pour son travail artistique que pour son engagement humanitaire. Elle a reçu le titre de Commandeur des Arts et Lettres du Gouvernement français et a été promue au rang de Chevalier de la Légion d’Honneur par François Mitterrand. Elle est désormais la lauréate du Prix Jean Pierre-bloch 2015. La sculpture réalisée pour l’occasion par le sculpteur Pierre Margara lui a été remise par françois Hollande et le Jury du Prix.

« C’est un immense honneur de recevoir le Prix

Jean-Pierre Bloch, ici, à l’Élysée, aujourd’hui. Cela me rend très humble. Parce que je n’aurais jamais eu le courage, ni la conviction de devenir la citoyenne que je suis aujourd’hui sans l’engagement de tous ceux et celles qui, comme Jean- Pierre Bloch, ont milité avant moi »

Le Prix Jean Pierre-Bloch a été créé il y a quatre ans par Martine Benayoun, vice-Présidente de la Licra. Parmi les Parrains du Prix Jean Pierre-Bloch : Pascal Amoyel (Pianiste, compositeur) Michel Boujenah (Humoriste, acteur) Francis Huster (Comédien, réalisateur) Marc Levy (Ecrivain) Martine Martine (Peintre, sculpteur) Fodé Sylla (Ambassadeur itinérant du Sénégal) Alain Timár (Metteur en scène, scénographe) Véronique Vasseur (Ecrivain, peintre).

Le Jury éclectique est composé de personnalités du monde des arts et de la culture :Monique Berthe (Musicienne, Professeur)

Véronique Bévin (Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme) Giulia Bogliolo Bruna (Ethno-historienne) François Bourcier (Comédien, Metteur en scène) Francis Brun-Buisson (Conseiller Maître à la Cour des Comptes) Maria Giuseppina Bruna (Chercheure) Michèle Colomès (Présidente de l’association Et Tant d’Arts) Nicole Gdalia Kaminski Durocher (Poétesse, Editrice) Jessica Hazan (Action Sociale) Christine Goguet (Journaliste, éditrice de La Parisienne) Harry Matsakos (Etudiant) Francis Monnerville (Avocat) Claude Pierre-Bloch (Délégué exécutif de la Licra chargé du Comité d’Honneur) Raphaël Pierre-Bloch (Étudiant) Mano Siri (Présidente de la Commission Culture de la Licra) Antoine Spire (Journaliste) et Gérard Unger (Président Directeur Général de Métrobus).

Barbara Hendricks et le Président de la République François Hollande au Palais de l’Élysée

Barbara Hendricks, François Hollande, Président de la Ré-publique, Alain Jakuubowicz, Président de la Licra et Mar-tine Benayoun, Présidente du Jury

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L’actuaLité des commissions

cuLture

L’année 2015 ne s’est pas mieux terminée qu’elle n‘avait commencé : l’hyper-terrorisme qui a frappé le quartier de la Bastille et le Ba-taclan nous confirme que nous sommes en guerre ; l’islamisme radical, cette maladie de l’Islam, nous vise pour ce que nous sommes, des amants de la vie et de la liberté.

Quelle est donc la tâche de la culture dans cette nouvelle donne, où l’antisémitisme et la haine de la laïcité sont plus que jamais le fer de lance de ce terrorisme et de l’idéologie du déni qui l’accompagne ? Pourquoi nous bat-tons-nous si ce n’est pour que la culture et le pluralisme continuent à vivre, envers et contre tout ? Et quelle est désormais la tâche de la Commission Culture à la Licra ?

La tâche de la culture reste la même : s’éton-ner et s’indigner pour ne pas se laisser inti-mider, transformer les émotions en pensées, apprendre à distinguer et à argumenter pour convaincre, transmettre le sens de l’analyse pour appréhender la complexité du réel, mais aussi éduquer au respect de l’autre pour don-ner envie à chacun de partager et d’habiter l’espace commun républicain.

Mais face à la haine antisémite et raciste, au poison de l’islamisme, et au rejet de la laïcité, la question du « comment » est décisive. C’est pourquoi la Commission Culture de la Licra est appelée à évoluer et à renforcer son poids et son action au sein de la Licra.

Désormais, forte de l’expérience de ces 4 der-nières années, la Commission se développe dans 5 directions majeures dont nous présen-tons certaines des réalisations :

1. Coproduction d’événements culturels forts à portée régionale et nationale

2. Présence accrue sur le festival d’Avignon

3. Pérennisation des ciné-débats « Licra »

4. Production d’outils culturels partageables et utilisables par tous

5. Organisation du réseau de la Commission Culture

Par mano Siri, Présidente de la commission culture

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PérEnniSAtion dES cinéS-débAtS :

Le cinéma Le Luxy d’Ivry nous accueille désor-mais pour des séances de cinéma le dimanche après-midi ou le soir sur des films de leur pro-grammation (ou sur notre demande) autour desquels nous proposons et organisons des débats. Le principe est simple : trouver un ci-néma partenaire et s’inscrire dans sa program-mation, une occasion de parler des films et de ce que le cinéma nous permet de comprendre du réel, de découvrir des films que l’on peut ensuite amener dans les collèges ou les ly-cées, une autre manière de parler de la Licra et de communiquer sur nos actions en diffu-sant à cette occasion les derniers N° du Droit de Vivre.

Les films autour desquels un débat a eu lieu :

• « La ligne de couleur », un film de Laurence Petit-Jouvet, présenté à l’Espace St-Michel

• « Himmler, the decent one », un film de Vanessa Lapa, présenté à l’Arlequin

• « Le dernier jour d’Yitzhak Rabin » un film d’Amos Gitaï présenté au Méliès à Montreuil

• « Moi, un Noir » un film de Jean Rouch pré-senté au Luxy à Ivry

• « A peine j’ouvre les yeux », un film de Leila Bouzid au Luxy à Ivry

Production d’outiLSune nouvelle édition des « 100 mots pour se comprendre »

Une édition revue, corrigée et augmentée, avec de nouvelles entrées :

« Palestine », « Amalgame », « Islamophobie », « Blasphème »…

Et un intérêt renouvelé pour ce lexique au-tour duquel il est toujours possible d’organi-

ser conférences-débats, atelier de réflexion, séances de formation…

Par exemple en 2015 : une conférence à la li-brairie de Dieulefit, un atelier aux Journées des Justes, des séances de formation mensuelle au MJLF.

Production de films

– Dans la foulée des dernières Journées des Justes, entièrement filmées, une série de tea-sers est en cours de montage qui en repren-dront les moments forts. Un film de 52’ est également envisagé qui deviendrait ainsi un outil de référence pour les sections.

– Préparation en cours du 1er court-métrage (sur l’antisémitisme ordinaire) d’une série in-titulée « Je suis…, et alors ? » : tournage mi-fé-vrier, présentation du pilote mars 2016

orgAniSAtion du réSEAu dE LA commiS-Sion cuLturE

L’action de la Commission Culture est désor-mais renforcée par la mise en place d’un ré-seau qui se développe dans deux directions :

1. Le développement du groupe Facebook de la Commission qui compte désormais plus de 630 membres : un lieu d’annonce de nos actions, de discussion et de produc-tion intellectuelle pour bâtir une culture de combat de l’antisémitisme et du racisme. https://www.facebook.com/groups/Com-missionCulturedelaLicra/

2. La création (ou l’accompagnement) de Com-missions Culture régionales : Lyon, Romans, Strasbourg… L’existence et le développe-ment de commissions culture locales sont un des axes essentiels du renforcement de notre action et du maillage territorial.

éducationPar Jean natiez, Président de la commission éducation

unE nouvELLE convEntion Et un Agré-mEnt dE LA LicrA

Les actions de la Licra en milieu scolaire bé-néficient du soutien de la Ministre de l’Éduca-tion Nationale, Najat Vallaud-Belkacem, qui a octroyé un agrément de cinq ans à notre asso-ciation par arrêté ministériel le 16 avril 2015.

L’éducation est une des missions premières de la Licra. C’est en éduquant les jeunes à de-venir des citoyens responsables et conscients des dangers du racisme et de l’antisémitisme, en leur enseignant les valeurs républicaines que notre société favorise la mixité sociale et le vivre-ensemble.

La commission est en première ligne sur le ter-rain. Elle forme et prévient les élèves et permet de déceler les évolutions du racisme et de l’an-tisémitisme d’aujourd’hui.

Pour réaliser ces objectifs, un réseau de mili-tants, membres de la Commission Éducation,

œuvre sur l’ensemble du territoire à la sensibi-lisation et à la formation d’élèves, d’étudiants mais aussi de nouveaux publics en adaptant leurs interventions aux problématiques ac-tuelles. Afin de permettre le bon fonctionne-ment de ce réseau, la commission développe des partenariats avec les acteurs institution-nels du monde éducatif. Elle fait le lien entre les grandes orientations développées par la Licra et les actions proposées par les militants en sections.

LA PréSEncE Sur LE tErrAin Et LES in-tErvEntionS En miLiEu ScoLAirE

En 2015, plus de 28 000 jeunes ont rencontré un animateur de la Licra. Ces quelques 1 100 interventions touchent en priorité le cycle du collège et du lycée. Avant chaque intervention, nous rencontrons les enseignants et le personnel afin de ré-pondre à leurs attentes et leur proposons un module dédié à leurs problématiques. Pen-dant deux heures, nos militants échangent avec une classe d’élèves et leur professeur qui les a préparés à la problématique en amont. Nos objectifs pédagogiques visent à les sen-sibiliser au racisme et à l’antisémitisme en enrichissant l’argumentaire des jeunes anti-racistes, en ébranlant certaines convictions racistes rapportées par les élèves, en provo-quant la curiosité des indifférents pour les impliquer dans le débat ; en luttant contre la banalisation des propos et insultes racistes et antisémites, en mettant en garde les jeunes contre les préjugés, les idées préconçues, les théories du complot... Notre intervention dans

Alain Jakubowicz et la Ministre de l’Education National, Najat Vallaud-Belkacem lors de la signature de la convention d’agrément.

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les classes est aussi le moment de valoriser le socle républicain en abordant la question de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, de la laïcité, de la solidarité. Nous expliquons que la démocratie est garante de la paix entre les citoyens et favorise le « vivre ensemble », nous parlons de la question de l’identité, de l’exil afin de responsabiliser le citoyen de de-main en affûtant son esprit critique pour qu’il se construise ses propres opinions afin de lui permette de trouver en lui les ressources et la force d’agir contre l’indifférence.

un AntiSémitiSmE bAnAL Et PArtAgé

Au cours de ses rencontres avec les élèves, la commission Éducation est au plus près du racisme et de l’antisémitisme. Sans que cela soit complètement nouveau, mais d’une façon de plus en plus explicite depuis cette rentrée de septembre 2015, elle constate que les élèves se revendiquent antisémites de façon banale et partagée, alors même que certains se présentent comme antiracistes. Constat que les élèves exprimant leur antisémitisme se montrent hermétiques, inaccessibles à tout ce qu’on peut leur dire de l’ordre de la connaissance historique, du raisonnement, et ce, dans des établissements divers : lycées de banlieues, de zones « rurbaines » ou de centre-ville, trop homogènes au plan des catégories socio-professionnelles et des origines ou pré-sentant une véritable mixité sociales, d’ori-gines, de religions.

créAtion d’outiLS dE trAvAiL

Les jeux sont un moyen d’échanger avec les plus petits. A Strasbourg, les militants de la commission Éducation utilisent le jeu « Res-pecto ». Conçu comme un jeu de l’oie par une association alsacienne, il permet aux en-fants (8 à 11 ans et 11 à 13 ans) de jouer les

uns avec les autres et non contre les autres. Il interroge et pose des questions sur l’égalité, le droit, le respect...

Par ailleurs, l’utilisation du Jeu de l’Oie, créé voici quatre ans, progresse toujours. Il est uti-lisé à la fois devant un public scolaire ou en d’autres occasions lors de tournois de futsal.

En revanche, pour répondre à l’antisémitisme, les membres de la commission et les sections de la Licra regrettent le manque d’outils adap-tés aux publics scolaires sur l’antisémitisme. Pour une des participantes: « On n’a pas d’ou-tils honnêtes et adaptés pour montrer les rela-tions ancestrales entre Juifs et Arabes. » Une autre évoque un film sur le shtetl qui pourrait permettre de déconstruire le préjugé : « les Juifs sont riches ».

Pour répondre à l’antisémitisme exprimé, la Commission Éducation propose d’utiliser les œuvres de la littérature jeunesse qui peuvent permettre de faire naître de l’empathie chez les enfants et adolescents comme cela a été fait par la section de Paris avec « Identités meurtrières » d’Amin Maalouf. L’ouvrage a permis d’aborder avec les élèves d’origines étrangères le conflit personnel qu’ils peuvent ressentir pour construire leur identité propre.

concEPtion Et dévELoPPEmEnt dE mooc

Un MOOC (Massive Online Opened Course) est une formation en ligne destinée à accom-pagner et relayer la formation en présenciel. Il peut être suivi par plusieurs centaines voire milliers de personnes en même temps, et dif-férencié selon les publics visés : élèves, for-mateurs, acteurs sociaux, entreprises, grand public… Un premier MOOC est en cours de développement ; il porte sur les fondamen-taux de la Licra, racisme, antisémitisme, laïci-té. Maquette et pilote prévus en mars 2016.

Un deuxième est envisagé pour exploiter la pro-duction intellectuelle des Journées des Justes.

LE fonctionnEmEnt dE LA commiSSion éducAtion

Depuis plusieurs réunions, la Commission Éducation fonctionne en trois temps : un en-tretien formatif sur un thème (par exemple les racines psychologiques du racisme, les ra-cines religieuses, ou encore comment aborder la question de l’islamisme radical) suivi d’une réflexion commune sur un outil et, enfin, sur des problèmes concrets rencontrés par les in-tervenants lors de leurs interventions.

LA réSErvE citoyEnnE

À Angers, Châlons-en-Champagne, Stras-bourg... Les militants Licra se sont inscrits à titre personnel, comme il est de règle, dans ce dispositif lancé le 12 mai 2015 avec l’idée que leur candidature, si elle était retenue par l’Académie, pouvait ouvrir des portes supplé-mentaires pour que la Licra puisse développer ses actions à la citoyenneté. À Reims, l’Acadé-mie a réuni des « réservistes » en juillet 2015 : une trentaine d’entre eux étaient présents.

À Angers, les militants de la Licra inscrits montent un projet avec le rectorat et la Chambre de Commerce et d’Industrie.

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Active auprès des instances européennes, onusiennes et de réseaux d’organisations in-ternationales non gouvernementales (OING), la Commission Internationale de la Licra prend part aux grands combats antiracistes en fa-veur des droits Humains. Elle travaille en par-ticulier sur les problématiques de cyber-haine, de liberté d’expression et de laïcité. Elle déve-loppe également sa présence à l’étranger par l’implantation de sections, relais efficaces de l’action de la Licra contre le racisme et l’anti-sémitisme.

Promouvoir LA défEnSE dES droitS humAinS

- Partager des compétences et prendre part au combat en Europe

Depuis 2012, la Commission Internationale poursuit son engagement en faveur du com-bat d’Anne-Isabelle Tollet pour la libération d’Asia Bibi. Cette mère pakistanaise avait été condamnée à mort pour délit de blasphème. La reporter Anne-Isabelle Tollet, à l’initiative du Comité, était l’invitée en 2015 de la première réunion de la Commission Internationale. Elle a pu partager avec les membres de la Commission son combat. Aujourd’hui, la si-tuation d’Asia Bibi s’est améliorée. La Cour Suprême du Pakistan a émis un avis met-tant en garde contre les fausses accusa-tions de blasphème une loi largement uti-lisée pour régler des comptes personnels. Elle a suspendu en fin d’année 2015 la condamnation à mort d’Asia Bibi. Cette der-

nière va bénéficier d’un nouveau procès, prévu pour le début de l’année 2016.

En collaboration avec différentes organisations non gouvernementales (ONG) arméniennes, la Commission Internationale a travaillé sur la question du négationnisme du génocide armé-nien en participant à l’affaire Perinçek.

Les faits étaient les suivants : en 2005 lors d’une conférence de presse tenue à Lau-sanne, M. Perinçek a déclaré notamment que « les allégations de ‘génocide arménien’ [sont] un mensonge international ». L’association Suisse-Arménie porte alors plainte contre lui. En 2007, il est reconnu coupable par les tribu-naux suisses au motif que ses intentions appa-raissaient racistes et nationalistes et que ses propos ne contribuaient à aucun débat histo-rique. Il décide alors de saisir la CEDH au motif de la violation de l’article 10, droit à la liberté d’expression, garanti par la CEDH. En 2013, une chambre de la CEDH conclu à une viola-tion de l’article 10 de la Convention. Le gouver-nement suisse demande le renvoi de cette af-faire devant la Grande Chambre. Aux côtés de plusieurs associations arméniennes, la Licra représentée par Philippe Schmidt, a participé à l’audience qui s’est tenue le 28 janvier 2015 janvier à Strasbourg en présence notamment des deux parties : la Confédération Suisse et M. Perinçek. En octobre, la Grande Chambre a donné raison à Dogu Perinçek estimant que ses propos ne pouvaient être regardés comme ayant attenté à la dignité des membres de la communauté arménienne au point d’appeler une réponse pénale en Suisse.

internationaLpar Philippe Schmidt, Président de la commission internationale

En dépit de cette décision, la Licra poursuit son combat en faveur de la reconnaissance du génocide arménien et de son négationnisme. À l’occasion de la réunion de la Commission Internationale qui a suivi cette décision, le pro-cès Perinçek a été l’occasion de travailler sur la question de la pénalisation du négationnisme avec les acteurs et les spécialistes de la ques-tion : Ara Toranian, co-président du Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France (CCAF) et rédacteur en chef du jour-nal « Nouvelles d’Arménie », Vincent Berger, avocat du CCAF pour la tierce-intervention dans l’affaire Perinçek et ancien jurisconsulte de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, Alexandre Couyoumdjian, avocat et président de l’Association Française des Avocats et des Juristes Arméniens (AFAJA), Franck Mourad Papazian, co-président du conseil de coordina-tion des organisations Arméniennes de France (CCAF), et Daniel Lévy, avocat et co-président du Barreau Pénal International.

- agir auprès des instances onusiennes

Dans le cadre de son partenariat avec l’ONG UN Watch, la Licra a participé au Sommet an-nuel pour les droits de l’Homme et la démo-cratie organisé en février durant la première session du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU à Genève. Cet événement exceptionnel, organisé au sein du Palais des Nations, a ras-semblé des journalistes, des diplomates, des activistes, des étudiants et des membres de la société civile dans le but d’éclairer la commu-nauté internationale sur la situation des droits humains dans de nombreux pays : Corée du Nord, Mexique, Iran ou encore Russie. En paral-lèle, la Licra a participé aux réunions de travail organisées avec les différentes instances de l’ONU et notamment avec le Haut-Commissa-riat des Nations Unies aux droits de l’Homme.

La Licra a poursuivi son travail auprès des institutions internationales et notamment

auprès du Conseil des Droits de l’Homme (CDH) à Genève. Représentée par Déborah Wolkowicz-Breillat, lors des sessions du CDH, la Licra a collaboré aux travaux menés par l’institution onusienne. Elle était également présente à la dernière session de l’Assemblée générale de l’ONU à New York en octobre 2015 afin de promouvoir son projet de résolution demandant « l’inéligibilité dans les instances de l’ONU pour tout État qui, soit refuse de coopérer avec les procédures spéciales des Nations Unies, soit est auteur d’actes d’intimidation ou de représailles contre des particuliers ou des groupes qui coopèrent avec l’Organisation des Nations Unies, ses représentants et ses mécanismes dans le domaine des droits de l’Homme ».

- avec l’inacH, développer des outils innovants

En parallèle du Symposium, la Licra a organi-sé le meeting annuel de l’INACH, International Network Against Cyber-Hate, qui a rassemblé les représentants des vingt OING membres du ré-seau pour mettre en place de nouveaux outils et lutter contre les discours de haine sur internet.

Dans le cadre de son partenariat avec l’INACH, la Licra participe au projet « Research, report, remove : Countering cyberhate phenomena » soutenu par la Commission Européenne. Ce pro-jet, qui débutera en 2016, prévoit le lancement d’une plateforme européenne pour signaler et lutter contre les contenus haineux en collabo-ration avec différents partenaires-membres du réseau : le Centre Interfédéral pour l’Éga-lité des Chances belge, le Jugendschutz al-lemand, la Magenta Foundation située aux Pays-Bas, le Movimiento Contra La Intoleran-cia espagnol, ZARA, une ONG autrichienne. Objectifs principaux : mieux comprendre le phénomène de la cyber-haine en Europe et établir des partenariats durables avec les ac-teurs du monde du web sont les objectifs prin-cipaux de ce projet innovant.

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La Licra s’est investie en 2015 dans le projet « Get the trolls out ». Lancé en juin, il s’inscrit dans la lutte contre l’antisémitisme sur le web en Europe. En partenariat avec le Media Diversity Insti-tute, ONG anglaise, le CEJI (Une Contribution Juive pour une Europe Inclusive), ONG belge, le Centre des Journalistes Indépendants hon-grois et l’ONG grecque Symbiosis, la Licra a mis en place un système de veille et de repor-ting des contenus haineux dans les médias, sur le web et plus particulièrement sur les ré-seaux sociaux. D’autres programmes ont également été dé-veloppés notamment dans le domaine de la culture : ciné-conférences en région pari-sienne, production de vidéos à destination des jeunes internautes.

Conférence républicaine sur le discours de bienveillance orga-nisée à l’ENA Strasbourg le vendredi 29 mai.

jeunessepar Antoine beaufort, Président de la Licra Jeunes

La commission Jeunes de la Licra, appelée couramment « Licra Jeunes », a accentué son action en faveur d’un élargissement de sa base militante en 2015 et à faire mieux connaître la Licra au grand public. Elle a ainsi confirmé son rôle de passerelle tant entre les générations que sur les champs d’action afin de faire vivre davantage la Licra et de dynamiser ses actions militantes.

unE PréSEncE ActivE LorS d’événEmEntS miLitAntS

La Licra Jeunes s’est mobilisée à l’occasion d’événements militants, et a notamment affi-ché sa présence lors des festivals de l’année, tels que Les Solidays et l’éco-festival Cabaret Vert à Charleville-Mézières. Temps forts de ren-contres et d’échanges, la participation de la Li-cra Jeunes aux différents villages associatifs a permis, sur un ton informel mais avec souvent beaucoup d’humour, de mieux faire connaître les actions de la Licra et de sensibiliser de nombreux jeunes à ses combats.

Notre présence dans ces lieux extrêmement fréquentés, notamment par les jeunes, est en-core à développer en 2016.

De la même manière qu’elle agit au quotidien dans le champ de la prévention dans les ter-ritoires, l’équipe des jeunes est régulièrement active sur internet, notamment sur les réseaux sociaux, e-terrain laissé trop longtemps aux prédicateurs de haine raciste et antisémite.

L’Action-PhArE : un « Qui A dit Quoi ? » AntirAciStE

Chaque année, pour garantir sa participation aux différents festivals, la Licra Jeunes doit être créative pour inventer des animations suf-fisamment attrayantes pour le public de ces événements estivaux.

En 2015, la Licra Jeunes a renouvelé son ani-mation originale pour sensibiliser ce public. Ce sont donc près de 800 personnes qui ont pu jouer au « Qui a dit quoi ? » Les visiteurs de nos stands ont pu ainsi deviner qui avait pu prononcer publiquement un certain nombre de phrases parmi des personnalités ou res-ponsables politiques. Si beaucoup ont été sur-pris, voire choqués, par les citations affichées, l’objectif était de montrer la réalité des « pe-tites phrases » retentissantes qui n’aident pas au vivre-ensemble. Les femmes et hommes politiques venu(e)s nous voir ont également participé à ce jeu, permettant des discussions intéressantes.

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Cet atelier ludique a permis de sensibiliser dans une ambiance conviviale ceux qui sont venus à la rencontre des militants et de faire

mieux comprendre les combats quotidiens et objectifs de la Licra.

qui a dit quoi ?

« Envie de vomir le jour de l’élection du président islamo-socialiste »

Fabien Engelmann

« Certains endroits sont devenus des lieux de rencontre pour la racaille dont nous connaissons l’origine commune »

Robert Ménard

« Les Français, à force d’immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux »

Claude Guéant

« Remettre dans les bateaux» les «populations qui viennent de la Méditerranée»

Chantal Brunel

« J’attends du jeune musulman, quand il est français, c’est qu’il aime son pays, c’est qu’il trouve un travail, c’est qu’il ne parle pas le verlan, qu’il ne mette pas sa

casquette à l’envers »

Nadine Morano

« Je suis l’invitée d’honneur au bal de l’extrême droite européenne à Vienne le 27 janvier 2012 »

Marine Le Pen

juridiquePar benoît Louvet, Président de la commission Juridique

AidE Aux victimES

Depuis sa création en 1927, l’aide aux victimes est l’une des actions fondatrice de l’associa-tion. Aujourd’hui encore, le siège de la Licra dispose d’une permanence juridique gratuite à l’attention des plaignants ou témoins en matière de racisme et d’antisémitisme. Cette

permanence permet de contribuer à l’amé-lioration de l’accès au droit des victimes. Les victimes peuvent contacter le service juridique par plusieurs biais :

- Soit en contactant la permanence téléphonique au 01 45 08 08 08 (gratuite et ouverte tous les jours de 9h30 à 12h30 et de 14h à 17h30) ;

AnnéE 2015 APPELS EmAiLS totAL

injures 246 214 460discrimination 85 120 205diffamation 7 19 26Provocation 46 36 82Menaces, Harcèlement 26 16 42violences 37 25 62négationnisme 3 2 5apologie 9 2 11travail 126 118 244internet 31 33 64Logement 21 14 35voisinage 82 51 133école 23 32 55activités, loisirs, sports 9 15 24autres 83 89 172antisémitisme 139 85 224anti-musulmans (confesssion) 33 21 54anti-blancs 11 12 23anti-roms 6 3 9anti-maghrébins (origine) 138 134 272anti-noirs 77 105 182autres 27 33 60Hors sujet 121 151 272

totAL (SignALEmEntS) 530 529 1059

totAL (infrActionS) 433 413 846

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- Soit en remplissant le formulaire présent sur le site de la Licra intitulé « vous êtes victime de racisme » (accessible en suivant ce lien : http://www.licra.org/victimes/?statut=victime).

Le service juridique traite chaque signalement et conseille les victimes au cas par cas.

En 2015, plus de 1 000 signalements (hors signalements Internet) ont été traités par le service juridique de la Licra, dont 530 par té-léphone et 529 par courriel (ou voie postale). Par ailleurs, la Licra accueille et conseille les victimes de racisme et d’antisémitisme par-tout en France par le biais de ses sections locales. Il existe actuellement soixante-deux sections réparties sur l’ensemble du territoire national. Les chiffres ci-dessus ne tiennent donc pas compte des victimes qui s’adressent aux sections locales de la Licra.

Ces signalements émanent de victimes ou de témoins d’infractions à caractère racial. Tous ces signalements ne font pas nécessai-rement l’objet d’une plainte. En effet, les vic-times n’ont pas toujours le réflexe de déposer plainte et sont souvent confrontées aux diffi-cultés liées à l’administration de la preuve ou à l’acquisition de la prescription.

Le constat en termes de répartition montre une augmentation des actes et propos antisémites (21 % en 2015 contre 14 %

en 2014) et une légère baisse des actes et propos anti-musulmans (5 % en 2015 contre 6,6 % en 2014). En janvier et février, le service juridique a constaté une recrudescence des signalements (par téléphone ou formulaires) essentiellement de la part des Juifs ciblés par les attentats et des Musulmans de plus en plus stigmatisés.

Pendant l’été 2014, l’actualité Israélo-Palestienne avait provoqué des tensions en France, notamment lors des manifestations pro-palestiennes. Le nombre d’actes antisémites avait alors augmenté. L’été 2015 a été moins tendu. Le service juridique a reçu moins de signalements.

La Licra est consciente que ces chiffres ne re-flètent pas la réalité du racisme et de l’antisé-mitisme en France. Tous les acteurs de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme doivent réfléchir à la mise en place de dispositifs per-mettant de rendre plus fidèlement compte des faits. Il est d’ailleurs apparu à la Licra que le système existant au Royaume-Uni pouvait ser-vir de référence, puisque plus de 35 000 « hate crimes » ont été recensés en un an, même si le phénomène n’est peut-être pas comparable (la notion de « hate crime » étant certes plus large). La Licra projette d’étudier la façon dont les services de police traitent la question au Royaume-Uni et de voir si la méthode pourrait être adaptée à la France.

conclusion : les actes qui sont signalés au service juridique de la Licra relèvent surtout de l’injure et de la discrimination à caractère racial.

Les faits sont principalement observés sur le lieu de travail.

s’agissant du « type de racisme », il s’agit essentiellement de victimes de racisme en raison de leur « origine », comme par exemple en raison de la couleur de peau ou de la consonance étrangère d’un nom.

intErnEt, réSEAux SociAux, LA bAnALiSAtion dES inJurES rAciStES

La Licra met à la disposition des internautes un formulaire « signaler un contenu raciste sur Internet » par lequel ils peuvent infor-mer la Licra de tout contenu qui leur semble constitutif d’une infraction à caractère racial (formulaire accessible en suivant ce lien : http://www.licra.org/signalement/).

Le service juridique a reçu et traité, sur l’en-semble de l’année 2015, 1 182 signalements de contenus haineux sur internet. La « Licranet » est une sous-commission de la Commission juridique, composée d’avocats spécialisés en droit de l’Internet et des nou-velles technologies.

Elle se réunit pour analyser les contenus signalés par les internautes au service juridique de la Licra. Face aux contenus haineux qui lui sont signalés, deux principales voies d’actions (cumulatives) se présentent :

- demander la suppression des contenus : la Licra sollicite la suppression des contenus auprès des directeurs de publication des sites concernés, ou des hébergeurs des sites. Ces deux types d’acteurs sont en effet juridique-ment considérés comme les premiers respon-sables des contenus publiés sur les sites.

signalements par la Licra entre le 1er janvier et le 31 décembre 2015

nombre de signalements

%

TYPE

S D

E C

ON

TEN

U Réseau Social

Facebook 196 40%

Twitter 102 21%

Google + 10 2%

Site 86 17.6%

Blog 28 5.7%

Forum 23 4.7%

Jeu 2 0.4%

Vidéo 42 8.6%

CR

ITèR

ES Racisme 191 36.4%

Antisémitisme 196 37.4%

Anti-musulman 137 26.2%

contenus signalés à la Licra qui ont été suivis d’une action (signalements PHaros, Parquet, facebook,

twitter…)487 41.2 %

signalements qui n’ont pas été suivis d’une action (non qualifiables, prescrits…)

424 35.8%

autres (déjà signalés, à surveiller, déjà supprimés, communiqué de presse)

271 23%

totaL 1182 100%

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ActionS En JuSticE

La Licra dispose d’un réseau de plus de 100 avocats militants et actifs répartis sur l’en-semble du territoire. Ils interviennent à titre bénévole.

La Commission Juridique, qui se réunit une fois par mois, analyse chaque dossier et émet un avis juridique. Si une infraction est constituée et que la décision d’intervenir est prise, le dos-sier est confié à un avocat de la Commission.

En 2015, plus de quatre-vingt procédures ont été ouvertes [hors Internet] (signalement au parquet, plainte simple ou plainte avec consti-tution de partie civile, citation directe, etc.) Les actions judiciaires sont soumises à la difficulté de rassembler des témoignages et d’apporter des preuves afin de consolider les dossiers.

Force est de constater le faible nombre de pro-cédures judiciaires intentées par rapport au nombre de faits racistes recensés par le ser-vice juridique.

Si la présence de la Licra aux côtés du parquet représente une valeur ajoutée, elle ne peut in-tervenir sans un accord exprès de la victime lorsque celle-ci est identifiée.

QuELQuES AffAirES JudiciAirES EmbLé-mAtiQuES En 2015

signalement de la Licra suite aux propos te-nus par Eric Zemmour dans sa chronique sur la radio rtL le 6 mai 2014 :

Le 6 mai 2014, Eric Zemmour a tenu les pro-pos suivants : « Les grandes invasions d’après la chute de Rome sont désormais remplacées par des bandes de Tchétchènes, de Roms, de Kosovars, de Maghrébins, d’Africains, qui dé-valisent, violentent ou dépouillent ».

Le 28 mai 2014, les propos étaient signalés par la Licra au Procureur de la République de Paris. Eric Zemmour et Christophe Baldelli, di-recteur de la publication du site RTL, étaient alors cités devant la 17ème chambre correction-nelle du tribunal de grande instance de Paris pour les délits de diffamation, provocation à la haine raciale et complicité desdits délits.

Cependant, par un jugement du 22 septembre 2015, la 17ème chambre correctionnelle pro-nonça la relaxe des prévenus aux motifs qu’il résultait « de l’analyse des termes employés par Eric Zemmour ne s’appliquaient en réali-té qu’à une partie, qualifiée de « bande », des cinq communautés évoquées » et que « le terme de ‘bandes’ avait nécessairement une

conclusion : La toile, notamment par le biais des réseaux sociaux, est devenue le nouveau lieu de banalisation des injures à caractère racial. Près de 1 200 signalements de conte-nus racistes et antisémites sur internet ont été signalés au service juridique de la Licra en 2015 (chiffre à peu près stable depuis plusieurs années). il existe une plus grande réactivité de la part des hébergeurs, surtout de ceux situés en france, qui suppriment de plus en plus facilement les contenus signalés, même si beau-coup reste à faire.

- Engager des poursuites à l’encontre des responsables : Cette voie est choisie lorsque l’auteur est identifiable, et en cas de conte-nu particulièrement violent. Le constat est le

même que les années précédentes : c’est prin-cipalement sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) que les contenus haineux se déve-loppent le plus et sont les plus virulents.

portée à la fois péjorative (…) et limitative, ne pouvant s’appliquer qu’à une fraction des communautés visées et non à celles-ci dans leur ensemble ».

Cette théorie dite « du fractionnement » est ré-gulièrement invoquée pour faire échec à des poursuites en matière d’infraction à caractère racial. Elle est néanmoins contestable lorsqu’il apparaît clairement de l’ensemble des propos que c’est bien la totalité du groupe qui a été visé en raison de la race, l’origine ou la religion, et qu’en tout état de cause, les sentiments de rejet et d’hostilité rejaillissent bien à l’encontre de la totalité du groupe.

Le parquet a interjeté appel de ce jugement et la Licra soutiendra le Ministère public en cause d’appel le 6 avril 2016.

signalement de la Licra suite aux propos te-nus par Eric Zemmour dans le journal italien « corriere della serra » du 30 octobre 2014 :

Le 30 octobre 2014, Eric Zemmour a tenu les propos suivants : « Je pense que nous nous dirigeons vers le chaos. Cette situation d’un peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile. Des millions de personnes vivent ici, en France, mais ne veulent pas vivre à la française ». Par un jugement du 17 décembre 2015, la 17ème chambre correction-nelle du tribunal de grande instance de Paris l’a condamné à 3.000 € pour provocation à la haine envers les musulmans. Un appel est ac-tuellement en cours.

constitution de la Licra devant le conseil constitutionnel à la suite du renvoi d’une ques-tion prioritaire de constitutionnalité (qPc) :

Le 27 janvier 2014, la Licra adressait un signalement au parquet pour un site Internet intitulé « Pour une Histoire Débarrassée

des Nombreux Mensonges » dont l’auteur revendiqué était le négationniste multirécidiviste Vincent Reynouard. Ce site contenait de nombreux propos constitutifs de contestation de crimes contre l’humanité.

Dans le cadre d’une instance dans laquelle la Licra s’est constituée partie civile, Vincent Reynouard a été condamné en première ins-tance, puis en appel, à un an d’emprisonne-ment ferme. Dans le cadre de son pourvoi en cassation, Vincent Reynouard a formulé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) relative à l’article 24 bis de la loi de 1881 en alléguant une rupture d’égalité, laquelle a été renvoyée devant le Conseil Constitutionnel qui a tenu son audience le 8 décembre 2015. La Licra s’est constituée devant le Conseil consti-tutionnel.

Le 8 janvier 2016, le Conseil Constitutionnel a jugé que les dispositions de l’article 24 bis, ré-primant la contestation de crimes contre l’hu-manité, était conforme à la Constitution.

deux affaires contre le magazine « valeurs actuelles » :

En 2015, la Licra est intervenue dans deux instances contre le magazine « Valeurs Actuelles » et son directeur de la publication Yves de Kerdrel :

• Citation directe de la Licra contre un nu-méro intitulé « Roms, l’overdose » paru en août 2013. Le 5 mars 2015, le tribunal de grande instance de Paris déclara le direc-teur de la publication coupable de provoca-tion à la haine et de diffamation raciale et le condamna à 3.000 € d’amende. Cette amende fut confirmée en appel.

• Constitution de partie civile de la Licra contre un numéro intitulé « Naturalisés, l’invasion qu’on cache » paru en septembre 2013.

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Le 3 février 2015, le tribunal déclara le directeur de la publication coupable de provocation à la haine et le condamna à 2.000 € d’amende. Cette amende fut confirmée en appel.

des condamnations à la suite de propos tenus sur les réseaux sociaux :

La Licra est très active en matière de lutte contre les contenus haineux sur les réseaux sociaux. De plus en plus d’affaires aboutissent à des condamnations d’internautes suite à des messages postés sur les réseaux sociaux.

Par exemple, le 8 septembre 2015, le tribunal correctionnel d’Epinal a condamné Patrick C., un ex-élu FN, a une peine de deux mois d’em-prisonnement avec sursis pour incitation à la haine raciale, après des propos visant les rou-mains.

Par ailleurs, le 5 octobre 2015, le tribunal cor-rectionnel de Mulhouse a condamné Mickaël B. à quatre mois d’emprisonnement ferme après avoir posté sur Facebook, le 16 janvier 2015, le message suivant : « Nous avons le droit de dire en 2015 mort aux juifs. Je le redis encore une fois : mort aux juifs ».

mémoire & histoire & droits de L’homme

Par Alain david, Président de la commission

La Commission s’est fixée comme objectif de proposer pour l’action de la Licra des éléments de réflexion sur un certain nombre de sujets. Voici ceux que nous avons pu aborder.

•Commémorations : la commission a jugé qu’il n’était pas opportun de multiplier les dates. L’effort a été porté sur les commémo-rations touchant les crimes contre l’humani-té et les génocides afin de leur donner plus de visibilité et de consistance.

•Usage du mot islamophobie : la Commis-sion, en accord avec le bureau exécutif de la Licra conteste l’usage du terme.

•Publication de « Mein Kampf » : la Commis-sion a été d’avis qu’il fallait accompagner ce qu’on ne pouvait empêcher, et s’est in-téressée au travail considérable de l’Institut allemand d’Histoire du Temps présent, à Munich. Elle est entrée en relation avec les chercheurs de l’institut et du côté français avec l’historien Fabrice d’Almeida. Depuis, nous avons appris que les éditions Fayard étaient en France partie prenante à ce tra-vail, et nous nous sommes mis en rapport avec elles. Le principe d’une présence de la Licra dans l’entreprise a été acquis. Reste à en déterminer la forme.

• Invitation d’Alain Juppé au bureau : la Com-mission a manifesté ses réserves, rappelant le rôle équivoque de ce dernier ministre des Affaires étrangères pendant le génocide

des Tutsi. Le souci qu’elle a fait valoir était de demander à M. Juppé d’être grand té-moin et de porter le message de la culpa-bilité universelle, et en particulier de la culpabilité française quant au génocide (la Commission a considéré que le rapport à un génocide, quoi qu’il en soit des faits qu’il ap-partient à la recherche historienne d’établir, ne pouvait être que celui de la conscience d’une culpabilité universelle : cette thèse de la Commission a inspiré un article dans le DDV et une prise de parole au bureau lors de la venue d’Alain Juppé.)

•Labellisation Licra : la Commission a souhai-té la création d’un comité de lecture qui au-rait la responsabilité d’examiner les œuvres proposées à l’approbation de la Licra, publi-cations, expositions, prix littéraires...

•Les événements : la Commission a été pré-sente lors des manifestations qui ont mobi-lisé la Licra nationale : une soirée sur l’es-clavage organisée avec le Cran au musée de l’immigration ; une réunion des 4 asso-ciations antiracistes au Camp des Milles ; l’inauguration du site de Rivesaltes ; les jour-nées sur les Justes organisées par Mano Siri et Antoine Spire à Bourg-de-Péage.

•Communication de la Licra : la Commission a participé à l’élaboration d’un agenda mé-moriel. Nous avons pu à cet égard donner des indications sans doute utiles et conti-nuerons à le faire.

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À côté de ces chantiers qui ont eu un impact tangible sur la vie de la Licra, d’autres, à plus long terme, ont été abordés, certains étant toujours en cours :

• La création d’un mémorial à Dijon, assorti d’un colloque à l’inauguration. Pour des rai-sons circonstancielles cela n’a pas pu avoir lieu à a date prévue du 21 septembre 2015. La date en a été déplacée au 27 janvier 2017, avec l’installation d’une œuvre d’art, la modi-fication du concept qui désormais concerne-ra les trois génocides reconnus par l’ONU et l’idée corrélative d’un « Jardin de la mémoire ».

•Poursuite sur la réflexion sur la question de l’islam, sur celle de l’homophobie.

LEcturES dE LA commiSSion

A chaque séance, la Commission a eu à cœur de faire une revue de livres, convain-cue que l’attention aux publications en cours était absolument nécessaire à son travail et que, de surcroît, une telle atten-tion ne pouvait que crédibiliser les prises de position de la Licra dans son ensemble. Nous avons entre autres rendu compte dans nos séances de :

Fethi Benslama : Déclaration d’insoumission ; La guerre des subjectivités en Islam ; L’idéal et la cruauté.

Chahla Chafiq : Le nouvel homme islamique ; Chemins de brouillard ; Demande au miroirCharb : Lettre ouverte aux escrocs de l’islmao-phobieOlivier Ravanello – Rached Ghannouchi : Au sujet de l’IslamPierre Daum : Le dernier tabou. Les Harkis res-tés en Algérie après l’indépendancePhilippe Val : Malaise dans l’incultureCollectif : Penser le 11 janvierAbdenour Bidar : Lettre ouverte au monde mu-sulman ; Self islamEmmanuel Todd : Qui est CharlieOtto Weininger : Sexe et caractèreAntoine Vitkine : Mein Kampf. Histoire d’un livreJacques Semelin : Purifier et détruire ; Persé-cutions et entraides dans la France occupéePatrick Weil : Le sens de la RépubliqueGérard Noiriel : Qu’est-ce qu’une nation ?Gilles Kepel : Alexandre Jardin Terreur dans l’HexagoneHervé Le Bras : Le pari du FNPhilippe Joseph Salazar : Paroles armées. Com-prendre et combattre la propagande terroristeDidier Leschi, Régis Debray : La laïcitéPierre Bouretz : Lumières du Moyen-AgeBenjamin Stora, Alexis Jenni : Les mémoires dangereusesJean Birnbaum : Un silence religieux. La gauche face au djihadismeNuméro 421 (janvier 2016) de la revue Esprit : Violences sans fin avec en outre un dossier sur la publication de Mein Kampf

conclusion : la commission poursuivra ses travaux au cours de l’année 2016, avec ses ambitions auxquelles elle ne renonce pas. nous essaierons de remédier à la difficulté bien compréhensible qui est celle des provinciaux d’assister aux débats mensuels en mettant à contribution les moyens modernes de communication (il faut que nous puissions passer à la vidéo-conférence. Mais d’ores et déjà internet existe, les mails, le téléphone…) tout en demandant aux Parisiens de se mobiliser encore davantage, rappelant en terminant ce compte-rendu la belle idée de Montesquieu : la démocratie ne fonctionne que si les citoyens sont vertueux.

sportPar Emmanuel ygout, Président de la commission Sport

Depuis 17 ans, la Licra s’est dotée d’une Com-mission Sport. Elle est composée de militants de la Licra engagés dans les territoires dans des actions d’éducation par le sport.

La Licra milite auprès des instances sportives pour qu’elles soient davantage volontaristes pour sanctionner le racisme et le communau-tarisme dans les stades, dans les vestiaires et sur le terrain afin de faire respecter la laïcité, la neutralité et l’égalité au sein des pratiques sportives.

Des sections de la Licra (Strasbourg, Lyon, Beau-vais, Dijon…) ont mis en place des équipes de football et de futsal qui assurent une sensibili-sation sur le terrain du jeu et de la fraternité.

unE ExPErtiSE Pour LuttEr contrE LE rAciSmE dAnS LE SPort

Face à l’accentuation de la ségrégation territo-riale et l’effritement de la mixité sociale, la Licra a souhaité intensifier ses actions auprès des acteurs du territoire. L’enquête annuelle sur les dérives racistes dans le sport auprès de 600 communes françaises a été mise en œuvre. Ses résultats montrent une hausse du commu-nautarisme et du racisme dans le sport. L’accès à la pratique sportive des jeunes filles et des femmes connait également des difficultés. Le football est le principal touché mais d’autres commencent à être victimes de ce fléau comme les sports de combat, le basket, le rugby, la musculation, la boxe….

Les collectivités signalent l’existence de faits racistes dans l’espace urbain entre différentes

communautés et entre sportifs de la ville et de la campagne, à l’occasion de rencontres sportives.

Des sections locales participent activement à des actions territoriales. C’est le cas de la Licra Rhône-Alpes, partenaire du plan territorial de lutte contre le racisme et l’antisémitisme de la ville de Vaulx-en-Velin. Le volet sport de la convention triennale a pour objectif de mener une expérience-test avec 3 clubs de football vaudais. Ainsi, la Licra en partenariat avec Foot Citoyen a aidé les clubs locaux à prévenir les actes de racisme auprès des footballeurs en herbe et accompagné les entraîneurs vers une approche éducative et citoyenne du sport pour favoriser le vivre-ensemble.

En 2015, le Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports a publié le Guide juridique sur la prévention et la lutte contre les incivilités, les violences et les discriminations dans le sport, auquel la Licra a apporté son expertise.

dES PArtEnAriAtS rEnforcéS

La Commission Sport a renoué des liens forts avec la principale organisation du sport scolaire, l’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS).

En 2014 a été lancé le Prix Éthique et Sport Scolaire de l’UNSS. Reconduit en octobre 2015, ce prix national tend à encourager la réalisation d’actions exemplaires par de jeunes collégiens et lycéens. Des membres de la Commission Sport interviennent également tout au long de l’année scolaire auprès de collégiens et lycéens afin transmettre leurs expériences

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et témoigner des actes de racisme et des discriminations dans le sport. À l’occasion du Challenge Michelet (Olympiades nationales durant lesquelles 300 jeunes en difficulté concourent dans 6 disciplines sportives : football, basket, athlétisme, natation, escalade et cross) organisé par la Protection Judiciaire de la Jeunesse du 28 au 25 mai 2015 à Metz, la Licra était présente pour mener des actions de sensibilisation contre le racisme et l’antisémitisme. La Licra est partenaire depuis 3 ans de cet événement qui s’inscrit dans une démarche d’éducation et de socialisation par le sport.

La Commission Sport collabore étroitement avec le Secrétariat d’État aux Sports et notam-ment le Pôle Sport Éducation Mixité et Citoyen-neté d’Aix-en-Provence. De nombreuses pistes de travail ont été engagées sur les questions de la laïcité, du vivre-ensemble et du commu-nautarisme dans le sport.

En 2015, la Licra a participé à des groupes de travail menés par le Conseil Régional d’Ile-de-France sur la thématique de la laïcité et de la neutralité dans le sport.

Concernant la candidature de la France aux Jeux Olympiques de 2024, la Licra est interve-nue dans un groupe de travail spécifique sur

les questions de cohésion sociale et d’enga-gement citoyen présidé par Laura Flessel et François Chérèque.

En sa qualité de représentant national de FARE (Football Against Racism in Europe), la Licra a mené, en novembre 2015, des actions pour promouvoir la tolérance et le respect dans les stades dans le cadre des semaines européennes de lutte contre le racisme. Des sections locales de la Licra se sont beaucoup investies proposant des actions très variées.

Nombreuses sont les sections de la Licra à en-tretenir des liens privilégiés avec des acteurs du sport amateur et professionnel. Ces actions de prévention offrent un complément indis-pensable à l’accueil et au soutien des victimes de racisme dans le sport.

Fin 2015, des contacts ont été initiés avec la Fédération Française de Handball, la Fédé-ration Nationale des Offices Municipaux du Sport, l’Agence pour l’Éducation par le sport, EDUCAP City, l’association Aurore à l’initiative d’un tournoi de la solidarité entre jeunes fran-ciliens et réfugiés…. Et à la demande du secré-tariat d’État chargé des Sports, la Commission sport a lancé une réflexion autour de la forma-tion des éducateurs et des dirigeants sportifs afin de proposer à chacun d’entre eux l’exper-tise de la Licra sur les questions de discrimina-tions et de racisme. Des démarches qui seront concrétisées en 2016.

Le Prix national éthique et sport scolaire de l’UNSS (Union Nationale du sport scolaire) était remis au Sénat en juin 2015 par la médaillée olympique d’escrime Laura Flessel, Alain Jakubowicz et Michel Savin, sénateur et président du groupe sur les pratiques sportives.

Chaque année, la Licra et ses sections participent aux actions dans le sport du réseau européen Fare.

L’actuaLité des déLégations

institutions et monde associatif

Depuis cinq ans, la délégation « Liens avec le monde associatif » noue des contacts et veille à renforcer ceux déjà existants avec les asso-ciations et institutions œuvrant dans les do-maines dans lesquels la Licra a le devoir de faire entendre sa voix.

Cette année fut l’occasion d’accentuer nos partenariats avec le Délégué Interministériel à la Lutte Contre le Racisme et l’Antisémitisme (DILCRA) et les institutions du Défenseur des Droits et de la Commission Nationale Consul-tative des Droits de l’Homme (CNCDH).

La Licra a entretenu des relations étroites avec les autres organisations antiracistes uni-versalistes : SOS Racisme, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), ainsi qu’avec les autres associations « partenaires » dans la lutte contre les discri-minations comme SOS Homophobie, l’UEJF, le CRAN...

Tout au long de l’année, la Licra a travaillé de concert avec les autres associations antira-cistes notamment sur le champ judiciaire. Le dossier contre Marine Le Pen dans l’affaire des prières de rues a été mené avec le MRAP. La Licra a poursuivi Eric Zemmour avec le MRAP, SOS Racisme, UEJF et le CRAN pour des propos incitant à la haine raciale contre les musulmans lors de sa chronique sur RTL du 6 mai 1014. Le dossier contre Jérôme Bourbon, directeur de la rédaction Rivarol a été instruit avec SOS Racisme et la LDH. Enfin, la Licra a poursuivi Alain Soral avec l’UEJF, SOS Racisme, la LDH, Mémoire 2000 et BNVCA pour sa « quenelle » devant le Mémorial de la Shoah à Berlin.

Sabrina Goldman, Vice-Présidente et Déléguée aux institu-tions et au monde associatif

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La Licra a renforcé ses liens avec les autres associations sur le terrain médiatique afin de faire valoir ses idées universalistes. Le 7 sep-tembre, la Licra lançait avec plus d’une dizaine d’organisations* un appel unitaire de soutien aux réfugiés « Asile, c’est un droit ! » et deman-dait un accueil respectueux, l’organisation d’un grand débat public, une suspension des accords de Dublin et leur révision.

Le 4 mai, la Licra et le Cran s’unissaient pour le colloque « Crimes contre l’Humanité et répa-rations. Regards croisés ».

Parce que l’Histoire alerte le présent, le 20 et 21 septembre, la Licra se joignait à SOS Ra-cisme, la LDH et au MRAP pour un appel au Camp des Milles et le premier forum « Démo-cratie, Mémoires et vigilance ».

Depuis des années, la Licra œuvre pour que la lutte contre le racisme et l’antisémitisme soit labellisée « Grande Cause Nationale ». Parce qu’en matière de racisme, aucun acte n’est anodin et qu’il fragilise la société, le président de la République, François Hollande a décré-té notre combat Grande Cause nationale. La campagne « Debout Contre le Racisme » menée conjointement par la Licra, SOS ra-cisme, le MRAP et la LDH.

La Licra et le Défenseur des Droits se ren-contrent de façon régulière. L’association est consultée par le Défenseur des Droits dans les domaines d’action communs. Elle a répondu favorablement à la demande de Jacques Tou-bon à rejoindre le projet de mobilisation pour un espace d’expression publique sans racisme et xénophobie.

Cette année encore, la Licra a été particuliè-rement active au sein de la Commission Na-tionale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) en apportant une forte contribution et en fournissant ses chiffres et ses analyses sur l’évolution du racisme en général, de l’an-tisémitisme et du racisme antimusulman en particulier. Sabrina Goldman, la représentante de la Licra à la CNCDH, Vice-Présidente de la sous-commission « Racisme, xénophobie, dis-criminations - groupes vulnérables », a partici-pé à l’élaboration du Rapport sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie 2015 de la CNCDH, lequel a permis tout parti-culièrement de mettre en avant la question du racisme à l’encontre des musulmans et actes antisémites à la suite des attentats de l’Hyper Cacher et le problème de la lutte contre le ra-cisme sur Internet.

* Organisations signataires de l’appel unitaire « Asile, c’est un droit »

Acat, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), Association des Tunisiens en France (ATF), Attac, Cedetim/ Ipam, CGT, Collectif 3C, Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme et Tunisie (CRLDHT), Confédération syndicale des familles (CSF), Fédération nationale des Maison des potes, FSU, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Licra, Mrap, Organi-sation de femmes égalité, SNJ-CGT, SOS Racisme, Syndicat des avocats de France (Saf), Union nationale lycéenne (UNL), Unef, Union syndicale Solidaires

affaires pubLiques

Leaders d’opinion, entrepreneurs, élus et re-présentants politiques, la Licra œuvre auprès de tous pour faire connaître ses combats et valoriser son savoir-faire. Experte en matière de lutte contre le racisme et d’antisémitisme, l’association est un relais d’information pour les parlementaires qui se nourrissent de nos retours d’expériences. De fait, la Licra se posi-tionne en tant que spécialiste afin d’être consul-tée par les commissions parlementaires dès la conception des projets et des campagnes.

En 2015, la délégation Affaires publiques a étendu son réseau d’influence et a mené toute une série de rencontres : Claude Bartolone, Président de l’Assemblée Nationale, Jean-Christophe Cambadélis, Président du Parti Socialiste, Luc Carvounas, Sénateur PS du Val-de-Marne, Anne Hidalgo, Maire de Paris, Christian Jacob, Député Les Républicains de la 4ème circonscription de Seine-et-Marne,

Alain Juppé, Maire de Bordeaux, Patrick Kanner, Ministre PS de la Ville, de la Jeunesse et des sports, Roger Karoutchi, Sénateur des Hauts-de-Seine, Jean-Christophe Lagarde, Député UDI de la 5ème circonscription de la Seine-Saint-Denis, Gérard Larcher, Président du Sénat, Bruno le Roux, Député PS de Seine-Saint-Denis, Hervé Marseille, Sénateur UDI des Hauts-de-Seine, Valérie Pécresse, Présidente de la région Ile-de-France, Barbara Pompili, Députée Union des Démocrates et des Écologistes de la Somme, Jean-Vincent Placé, Sénateur Union des Démocrates et des Écologistes, Bruno Retailleau, Sénateur LR de la Vendée, François de Rugy, Député Union des Démocrates et des Écologistes de Loire-Atlantique, Nicolas Sarkozy, Président Les Républicains, Philippe Vigier, Député UDI de la 4ème circonscription d’Eure-et-Loir, Manuel Valls, le Premier Ministre, Haïm Korsia, Grand Rabbin de France.

Par mario-Pierre Stasi, vice-président de la Licra

De gauche à droite et de haut en bas : Mario-Pierre Stasi, Vice-Président de la Licra, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Alain Jakubowicz et Manuel Valls et Roger Benguigui, Barbara Pompili et François de Rugy, Mario-Pierre Stasi et Valérie Pécresse, Jean-Vincent Placé.

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communication

L’actualité tragique en 2015 nous a imposé un rythme intense et a mis en évidence les dé-fis que nous devions relever au niveau de la communication. Nous devons non seulement maintenir notre présence sur les medias tradi-tionnels pour peser sur le débat public. Mais nous devons aussi nous déployer sur le web et les réseaux sociaux pour recruter et nous adapter à la nouvelle réalité de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Le service de com-munication a donc été réorganisé et renforcé quantitativement comme qualitativement pour répondre à ces nouveaux enjeux.

Nous avons pu intensifier la rénovation et l’adaptation de nos outils de communication. Nous avons lancé une importante refonte de notre site et de la gestion de nos espaces sur les réseaux sociaux qui est désormais sous la direction d’une experte du social media. Les premiers résultats que nous avons enregis-trés sont très encourageants et nous montrent que nous allons dans la bonne direction.

LA LicrA Au cœur dES débAtS dE Société

Réaction à l’actualité, promotion de nos événe-ments, débats de société, les combats de la Li-cra ont bénéficié en 2015 d’une médiatisation ciblée afin de toucher un large public.

À la télévision, les interventions d’Alain Jakubowicz sur les Universités d’automne (Faites l’humour, pas la haine) ont permis de s’adresser aux jeunes sur le plateau du « Grand Journal » sur Canal Plus (567 000 téléspecta-

teurs le vendredi 9 octobre 2015, à revoir à partir de 12 min 48 s), aux moins jeunes mais avec une plus large audience sur celui de « C à Vous » sur France 5 (906 000 téléspectateurs le jeudi 8 octobre 2015, à revoir à partir de 7 min 20 s).

Pour l’occasion, la Licra avait réservé à RTL l’exclusivité des résultats de son sondage « Les Français et l’Humour » réalisé par Opinion Way. Annonce des Universités le jeudi 1er octobre dans l’émission « RTL vous en parle déjà », in-terview d’Alain Jakubowicz dans « Allo Bouvard » le samedi 3 octobre, diffusion des résultats du sondage vendredi 9 octobre dans la matinale d’Yves Calvi, interview d’Alain Jakubowicz dans « Le journal inattendu » de Marie Drucker sur RTL samedi 10 octobre...

Par Patrick Samama, vice-Président et l’équipe de la communication

Alain Jakubowicz au « Grand Journal » du 9 octobre 2015

« 71% des Français jugent qu’il faut encore pouvoir rire de tout », titrait l’AFP au matin du 3 octobre, repris par 20 Minutes, France Info, Libération, TF1, le Figaro, Paris Normandie...

La campagne « debout contre le racisme » a également été un événement médiatique, grâce au label Grande Cause Nationale contre le racisme attribué aux quatre grandes asso-ciations universalistes (Licra, SOS Racisme, Mrap, LDH) par le Président de la République, elle a touché plus de 163 millions de foyers de 140 pays dans le monde dont 55 105 600 téléspectateurs en France métropolitaine.

« En 2015, plus que jamais, la campagne Grande Cause Nationale « Debout contre le racisme » était nécessaire, vitale même, pour renouer avec la fraternité. Après les attentats de Charlie Hebdo, de l’Hyper Cacher et au len-demain de ceux 13 novembre, elle résonnait d’autant plus fort », déclarait Alain Jakubowicz au lancement de la campagne.

La Licra a fait le choix d’une campagne de communication rassembleuse et positive en privilégiant l’angle de l’empathie. Ainsi la ci-tation d’Alphonse de Lamartine, « Je suis de la couleur de ceux qu’on persécute », prend

tout son sens. Elle appelle à la solidarité et ré-pond à la tradition universaliste de la France. Le message a été entendu par la presse qui a largement relayé la campagne.

À la télévision, l’émission d’Anne-Sophie Lapix, « C à vous », sur France 5 a consacré un sujet dans la chronique de Maxime Switek, le « 5 sur 5 » (audience 1,219 million de téléspectateurs). La campagne était également le coup de cœur d’Enora Malagré, chroniqueuse de « Touche

Émission « C à vous » sur France 5

Les douze acteurs de la campagne Grande Cause Nationale

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pas à mon poste » de Cyril Hanouna sur D8 (audience 1,74 million de téléspectateurs). La radio a largement couvert le sujet : France Info (C’était Comment), le Mouv. La presse écrite également : La Croix, Ozap...

« Je suis de la couleur de ceux qu’on persécute » Grande Cause Nationale 2015 tribune parue dans Libération le 10 décembre 2015

La campagne de spots, qui sont diffusés de-puis samedi 28 novembre sur les chaines de télévision et dans les salles de cinéma, vise à remobiliser l’ensemble des citoyens sur cette lutte essentielle à la construction et à la pro-

jection vers l’avenir de notre société. Vivre en société démocratique ne nécessite pas sim-plement des mécanismes institutionnels. Car la démocratie ne peut être que la loi de la ma-jorité. Vivre en société nécessite la capacité de chaque citoyen à faire preuve d’empathie vis-à-vis de la souffrance de l’Autre et de volonté de faire cesser cette dernière.

C’est de cet esprit que chaque citoyen est ame-né à s’inspirer afin de construire une France fraternelle, une France qui tourne le dos aux replis identitaires, une France composée d’hommes et de femmes capables, ensemble, de rêver ensemble et de bâtir un avenir plein de promesses.

En 2013, Robert Badinter nous exhortait lors du 47ème congrès de la Licra à mener le combat contre le racisme et l’antisémitisme sur le ter-rain de l’internet. Nous savons tous qu’il avait raison face aux torrents de boue et de haine que charrient ces autoroutes où l’audience est démultipliée et l’anonymat une liberté pour cracher des horreurs sans être inquiété. Nous avons décidé d’une forte mobilisation de nos forces et de nos moyens pour mettre en place et développer une stratégie digitale et une pré-sence accrue sur les réseaux sociaux.

une stratégie de communication décompo-sée en trois chantiers chronologiques :

- changer la perception de la Licra : le manque de communication par le passé a laissé trop d’espace à nos détracteurs qui ont imposé au grand public leur perception à notre égard. Il faut rattraper ce manque de communication par des éléments de contre-discours, mais

surtout par des actions concrètes : valorisation des commissions et des sections, dialogue quotidien avec les internautes ayant des préju-gés sur l’association, relai des initiatives posi-tives émanent de citoyens eux-mêmes.

- fédérer grâce à l’écosystème : déploie-ment en cours d’une stratégie permettant de rayonner auprès de diverses sphères d’in-fluence : journalistes, e-militants, chercheurs et intellectuels, élèves et parents d’élèves, vic-times etc. Pour cela, la création d’un certain

déveLoppement digitaL de La Licra

Experts en Droit,Emploi, Logement...Chercheurs, Intellectuels

L’antirasciste(DDV)

Enseignants

Le Cercle

Chercheurs, Intellectuels

AR de Souche

Etudiants

Militants

InfluenceursAntiracistes

Commentateurs

Militants

Fachosphère

LICRA(Siège)

Militants

Grand Public (Facebook)Victimes (forums)

Partenariat médias/ acteurs du monde de l’entreprise et de l’associatif

Médias (Twitter/Site/RP)Influenceurs en ligne

La FR aux AR(sections)

Acteurs locaux

Le blog d’Alain

Politiques

Experts en droit, Avocats Journalistes

Institutions officielles de l’état

Les différents espaces de l’écosystème

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nombre d’espaces digitaux va nous permettre de partager nos éléments de discours pour toucher des publics différents. (cf. image ci-jointe)

une nouvelle ligne éditoriale moins centrée sur notre actualité, plus ouverte aux problé-matiques intéressant le grand public, et qui se veut positive, engagée, héroïque, inspirante (cf. schéma « Les différents espaces de l’éco-système » ci-dessus.)

notre influence grandissante sur les réseaux sociaux : Nous sommes passés de 11 000 fans en septembre à plus de 80 000 fans en décembre : une augmentation de plus de 600 % de notre communauté.

L’ensemble de nos publications Facebook at-teint désormais une communauté plus large : sur le dernier mois, chaque publication a tou-ché en moyenne 380 000 personnes avec des records d’audience à des moments clés de l’actualité :

- 3 septembre : Photo du petit Aylan Kurdi : notre publication invitant à plus de fraternité pour les réfugiés a atteint 150 000 personnes.

- 19 septembre : la publication sur les réfugiés a atteint 1,4 million d’internautes, plus de 6 400 likes et 10 700 partages.

- 2 octobre : propos de Nadine Morano sur la race blanche : notre publication de contre-of-fensive a atteint près 3,5 millions de per-sonnes, 22 900 likes, 18 200 partages.

- 21 octobre : notre campagne #NoLikesFor-Racism en partenariat avec Facebook a at-teint plus de 15 millions de Français sur le réseau social, a été visionnée plus de 7 mil-lions de fois, et a généré 143 800 likes et 16 400 partages.

- 26 novembre : la campagne digitale de la Grande Cause Nationale #DeboutContreLe-Racisme a été vue plus d’1 million de fois et partagée à 17 700 reprises.

- 5 décembre : notre campagne « Le vrai vi-sage du FN » pour les élections régionales a été visionnée 1,4 millions de fois et a atteint 4,5 millions de personnes.

Bonjour Michael,Merci pour votre message. En fait, si il y a antisémitisme et racisme dans notre acronyme, ce sont pour des raisons historiques : à la base l’association s’appelait la LICA. Lors de sa création en 1927, les juifs avaient particulièrement besoin de soutien. Après la Seconde guerre Mondiale et devant la montée d’autres formes de racisme, l’association a décidé d’élargir son combat et de s’occuper de toutes les formes de racisme. Le A dans notre acronyme est resté pour des raisons historiques. Par ailleurs sachez que nous avons été la première association à porter en justice les cas de racisme anti-blanc et à gagner en justice :http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/22/premiere-condamnation-pour-racisme-enti-blanc_4352323-3224.html

25/11/2015 12:47

Merci à vous de rester objectif On a dit beaucoup de choses sur nous, pas facile de faire entendre raison aux personnes s’étant fait monter le bourrichon par nos détracteurs... Très bonne journée à vous

Bonjour j aurai une question à vous pauser quante au nom de votre organisation

La Licra signifie ligue internationale contre le racisme et l antisemitisme

Etre antisemite c est etre raciste alors pourquoj leur donner un nom special antisemite parce que c est des gens qui ont trop souffert ?

Et le racisme blanc etc alala revoyez donc vos priorité

Ok je me suis toujours demandé merci

On ma monté la tete betement donc je me suis permis de vous demander

Je vous remercie

En tout cas vpus faite du bon taffmerci a vous

Oui je reste du coté lumineux me ferai pas avoir ! Merci a vous

Exemples de contre-discours : Par le biais de la désinformation opérant sur le web, de nom-breux internautes se sont construits des préju-gés sur notre association. Heureusement, par l’écoute, le dialogue et parfois l’humour, nous parvenons à déconstruire ces préjugés. Voici un extrait :

Un internaute

La Licra

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facebook, la licra et stratégies s’associent pour le trophée facebook

« Hack for good » article paru dans stratégie le 2 juin 2015

« Hack for Good », c’est le nom du concours créatif qu’organisent mercredi 3 juin Facebook et Stratégies, en partenariat avec la Licra. Huit teams créatifs (agences 5ème Gauche, BETC, Digitas-LBI, DDB, Fred & Farid, La Chose, Pu-blicis Conseil et We are social) vont plancher toute la journée pour réaliser une campagne de communication sur Facebook destinée à mobiliser les jeunes autour de l’antiracisme, dans un contexte où l’on déplore une recrudes-cence de messages incitant à la haine raciale sur les réseaux sociaux.

Les teams seront jugés par un jury composé des directeurs de création Olivier Altmann (Altmann+Pacreau), Matthieu Elkaim (BBDO Paris), Pascal Nessim (Marcel) et Stéphane Soussan (Sid Lee), de Laurent Solly (directeur général de Facebook France), Alain Jakubowicz

(président de la Licra) et Olivier Mongeau (ré-dacteur en chef de Stratégies).

Le team gagnant sera révélé lors du Grand Prix Stratégies de la publicité, jeudi 18 juin. Sa campagne bénéficiera d’un plan d’envergure sur Facebook.

olivier Mongeau

La Licra invente le dislike sur facebook pour lutter contre le racisme

article paru dans numérama le 24 octobre 2015

La Licra lance en partenariat avec l’agence DDB Paris une renversante campagne de communication pour sensibiliser au racisme ordinaire.

« Retournez votre téléphone et activez le son ». La Ligue Internationale Contre Le Racisme et

Alain Jakubowicz présente la Licra aux équipes des candidats du Hackaton organisé en mai dernier par Facebook. Le mot d’ordre : «Lâchez-vous!»

l’Antisémitisme nous avait habitués à des slo-gans plus percutants que son post ce matin sur sa page Facebook. Mais lorsqu’on fait l’ex-périence, tout s’explique : avec le téléphone re-tourné, la vidéo apparaît à l’endroit, contraire-ment au like Facebook. Il suffisait de tenir son écran à l’envers pour faire du célèbre like un pouce à l’envers, qui exprime la condamnation des scènes de racisme ordinaire présentées dans la courte vidéo de la Licra.

Alors que Facebook a annoncé l’ajout d’émo-ticônes à la place du bouton dislike promis de longue date, voici enfin un exemple pertinent de contenu qu’on « n’aime pas ». Créée en par-tenariat avec l’agence DDB Paris, cette cam-pagne de communication a remporté le prix « Hack for Good » lancé par Facebook, la Licra et le magazine Stratégies. À ce titre, elle aura droit à un généreux plan de communication : plus de douze millions de personnes seront touchées en seulement trois jours, soit 40 % des utilisateurs français de Facebook.

détourner facebook

C’est un usage détourné de Facebook qui appelle à l’action : seize heures après sa pu-blication, la vidéo a déjà été partagée près de 1 800 fois sur le réseau social, et a reçu

15 500 « dislikes ». Elle est donc extrêmement bien ciblée, en plein dans ce que le jargon pu-blicitaire nomme un « insight », un usage collec-tif inconscient mais profondément ancré, en l’occurrence celui de Facebook comme moyen de reconnaissance identitaire, et comme lieu de la revendication humanitaire passive.

Quoiqu’on ait souvent critiqué un like qui uniformiserait trop les émotions, ou soulage-rait à trop bon prix la conscience des utilisa-teurs, Facebook assume de plus en plus ces détournements caritatifs, et s’en revendique. Delphine Reyre, directrice des affaires pu-bliques de Facebook France affirme que « Le racisme n’a pas sa place sur Facebook, c’est pourquoi nous nous engageons dans des ini-tiatives pour contrer les discours de haine. Il était naturel pour nous de soutenir la Licra dans la création et la diffusion de la campagne #NoLikesForRacism. Cette initiative s’inscrit dans la continuité des actions que nous me-nons auprès d’associations pour promouvoir l’émergence de contre-discours sur Facebook, en France et dans le monde ».

Mais la campagne va peut-être au-delà du sou-tien à la lutte contre le racisme ordinaire et les propos haineux répandus sur les réseaux so-ciaux. Alain Jacubowicz, président de la Licra, y voit « un message fort envoyé aux racistes et aux antisémites qui essayent de faire des réseaux sociaux leur terrain de jeu. »

C’est donc une action concrète, originale et inventive que la Licra résume d’un slogan : « Autrefois, les murs se paraient de graphs racistes. Aujourd’hui, les murs d’Internet re-fusent d’accueillir la haine des autres. »

Laura sibony

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Créée en septembre 2010, l’École des mili-tants a pour objectifs :

- de faciliter le passage d’adhérent à mili-tant en donnant des outils pour l’action, des méthodes, des argumentaires, des sa-voirs et des savoirs-faire sur les sujets qui sont les nôtres, centraux dans notre socié-té, complexes, « brûlants », sensibles … ;

- de mettre à la disposition des Présidents des temps de mise en mouvement et de mobilisation des adhérents d’une Section

- d’harmoniser les positions et les pratiques des militants qui agissent et s’expriment au nom de la Licra sur l’ensemble du ter-ritoire.

L’École est très liée au rythme et à la dyna-mique des Sections. Les événements tragiques de l’année 2015 ont suscité chez un certain nombre de sympathisants, d’adhérents et de militants le sentiment qu’il faut vraiment agir, « se bouger », retrouver l’envie d’agir. Et cette envie s’inscrit souvent sous la forme de volon-té de rencontrer les jeunes et de tenter de les mettre à l’abri de la haine.

formation : L’écoLe des miLitants

Session de formation à Roanne

Par Annette bloch, vice-Présidente chargée de la formation

S’en est suivie une demande forte par des sections de formations aux interventions en établissements scolaires secondaires au deu-xième semestre. Dans ce cas, les formateurs se déplacent vers les Sections demandeuses. En 2015, 4 sessions de formation aux inter-ventions en établissements scolaires secon-daires se sont tenues à Strasbourg, à Roanne, à Lyon et à Paris.

Le rythme reste soutenu en ce début de l’an-née 2016. Les formateurs, sur ce thème, sont des militants de la Licra qui appartiennent aux métiers de la formation professionnelle et ont une large expérience des interventions en mi-lieu scolaire.

Par ailleurs, afin de remplir nos engagements pris aux termes de la convention signée avec le Ministère de l’Intérieur, une session de for-mation aux interventions auprès de la Police et de la Gendarmerie a été organisée le 26 Septembre à Paris. Elle a été animée par des formateurs habilités, deux militants expéri-mentés de la Licra dont un a une carrière pro-fessionnelle dans la gendarmerie à un niveau de responsabilité élevé.

Comme il se doit, ces sessions se terminent toujours par une évaluation à chaud et une évaluation écrite par les stagiaires. D’une manière générale, ce qui est évoqué aux termes de ces évaluations :

- l’objectif d’apprentissage de méthodes, d’argumentaires et de transmission d’ou-tils est atteint.

- la qualité du dossier laissé à chacun est appréciée car elle permet de participer aux échanges sans le souci de prendre des notes ; elle est rassurante car le dossier permet de s’y reporter ultérieurement dès que nécessaire.

- le stagiaire est souvent venu avec l’ap-préhension de s’ennuyer ; or le temps est passé très vite malgré une exigence toute particulière et une amplitude horaire conséquente (8h30 à 18h).

- c’est un vrai plaisir - et très réconfortant - de découvrir, d’échanger sur notre com-mun engagement, d’aborder les questions les plus délicates et difficiles de façon apai-sé ce qui permet à chacun de poser des questions très vraies, très directes, très dif-férentes voire opposées sans agressivité, afin de se forger leurs propres convictions.

- nous connaissons mieux la Licra ; nous sommes donc plus à même de porter nos missions militantes.

- cela donne une envie d’agir.

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continuité du PArtEnAriAt AvEc LE miniStèrE dE L’intériEur :

À la suite de la signature d’une nouvelle convention triennale avec le Ministère de l’In-térieur le 29 juillet 2014, nous avons renforcé en 2015 les liens existants avec les interlocu-teurs de la Licra.

Cette convention, qui existe depuis 2010, a pour objectif :

- la prévention et la lutte contre la délin-quance à caractère raciste et antisémite ;

- l’amélioration de l’accueil des victimes de racisme et d’antisémitisme dans les com-missariats et postes de gendarmerie.

La Licra doit incontestablement cette marque de confiance et cette légitimité à la singula-rité de son combat qui s’inscrit dans le strict respect des valeurs de la République et de la laïcité à laquelle elle est particulièrement at-tachée.

Par le biais de cette nouvelle convention, la Licra et le Ministère de l’Intérieur se sont en-gagés à améliorer la diffusion des divers sup-ports de communication, notamment d’un dépliant d’aide aux victimes de racisme et d’antisémitisme conçu par la Licra, dans tous les points d’accueil du public des services de Police et de Gendarmerie, afin de faciliter l’ac-cès aux droits des victimes.

Les parties se sont également engagées à poursuivre leur collaboration en matière de formation initiale et continue des personnels, au sein des écoles de la Police et de la Gen-darmerie.

La Licra a poursuivi ses relations partenariales étroites avec la police et la gendarmerie natio-nale en lien direct avec la Délégation aux Vic-times du Ministère de l’Intérieur et le Délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (DILCRA).

Ainsi, la Licra a notamment pu informer la Délé-gation aux Victimes du Ministère de l’Intérieur de certains refus d’enregistrement de plaintes par les services de Police, pratique encore trop souvent récurrente des Commissariats qui pré-fèrent enregistrer des mains courantes. Or, ces dernières ne sont pas transmises aux Procu-reurs de la République et ne peuvent donner lieu à des poursuites. Ce constat est notam-ment partagé par le Défenseur des Droits.

Les services de police et de gendarmerie sont normalement tenus, en application de l’article 15-3 du code de procédure pénale, de recevoir la plainte de toute victime d’une infraction à la loi pénale. Ce droit est réaffirmé dans l’article 5 de la Charte d’accueil du public et d’assis-tance aux victimes affichée dans l’ensemble des locaux de police et de gendarmerie.

Il est du devoir de la Licra de faire remonter les difficultés auxquelles se trouvent confrontées les victimes, notamment quant aux dépôts de leurs plaintes.

LES divErSES ActionS dE LA LicrA S’inScrivAnt dAnS LE cAdrE dE cEttE convEntion

Cette année encore, la Licra a consacré la place qu’il mérite à un programme national de sensibilisation auprès de ses partenaires de

poLice et gendarmeriePar denis vaultier, chargé des relations avec les forces de l’ordre

la police et de la gendarmerie nationales. Les militants de la Licra ont multiplié les actions de sensibilisation à destination des policiers et gendarmes directement concernés par l’ac-cueil des victimes.En 2015, la Licra a participé à de nombreuses interventions touchant plus 2 500 policiers ou gendarmes, avec plusieurs priorités :

- mieux connaître les valeurs et les combats de la Licra,

- présenter les objectifs de la Convention Mi-nistère de l’Intérieur – Licra dans son volet « amélioration de l’accueil des victimes »,

- faire partager que le racisme ou l’antisémi-tisme sont des idéologies qui s’attaquent aux piliers de la démocratie,

- toutes les dictatures, toutes les théocra-ties ont instrumentalisé la marginalisation d’une population (les juifs, les arméniens, les tutsis, les « infidèles »…) pour conquérir le pouvoir et mettre à bas la démocratie,

- insister sur l’importance de la qualité du récit de la plainte, comme première répa-ration pour les victimes,

- partager le fait que 95 % des faits de ra-cisme ne peuvent pas faire l’objet de pour-suites judiciaires faute de preuves ou de témoignages juridiquement valides,

- esquisser les partenariats possibles entre les services de police et de gendarmerie dans le cadre de « missions bons offices » confiées à la Licra.

Les sections de la Licra ont également mené des actions justifiées par tels ou tels pro-blèmes ponctuels. La convention laissant ou-verte toute opportunité de partenariat sur des thèmes aussi divers mais essentiels que la ci-toyenneté, les actions de proximité, la laïcité ou les valeurs républicaines.

Ainsi, la présence des militants a été particu-lièrement appréciée lors d’interventions dans des journées de prévention, dans des stages de citoyenneté, ou au sein de Commissions pour la Promotion de l’Égalité des Chances et de la Citoyenneté (COPEC) devenues Comités Opérationnels de lutte contre le Racisme et l’Antisémitisme (CORA).

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LA LuttE contrE LE rAciSmESur intErnEt

Cette année encore, la Licra a développé son partenariat engagé avec l’Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technolo-gies de l’Information et de la Communication (l’OCLCTIC) et sa plateforme de signalements PHAROS.

La convention prévoit d’ailleurs que « la Licra bénéficie d’un accès privilégié à cette plate-forme, en vue de signaler les contenus illicites

relevés sur internet et les réseaux sociaux. Le Ministère de l’Intérieur s’emploiera, dans la mesure du possible, à informer la Licra des suites données à ses signalements ».

En 2015, la Licra a instruit et déposé plus d’une centaine de signalements vérifiés et argumentés auprès de la plateforme Pharos. Malheureusement, l’absence de retours d’in-formations met la Licra en difficulté vis à vis des internautes qui nous signalent ces conte-nus et qui sont en attente des suites données aux différentes affaires.

Dans la continuité de ses travaux antécédents, la Délégation a poursuivi, tout au long de l’an-née 2015, une action résolument engagée en faveur de la prévention des discriminations en entreprise et de la sensibilisation des mana-gers et des parties prenantes à la diversité. Son action s’est structurée autour de 6 axes :

doter la Licra d’un corpus conceptuel et pro-cessuel autour de la prévention des discrimi-nations à caractère raciste et de promotion de la diversité en entreprise pour une parole co-hérente de la Licra auprès des partenaires pu-blics et privés et de soutenir le développement de modules de formations autour de la problé-matique « Diversité & Laïcité : Entreprise res-ponsable et Changement Organisationnel ».

représenter la Licra au sein du collectif des associations Laïques présidé par M. Da-niel Keller, Grand Maître du Grand Orient de France, et animé par M. Christophe Habas, premier Grand Maître Adjoint.

Le Collectif des Associations Laïques ras-semble, depuis plusieurs années, les princi-pales obédiences maçonniques, des asso-ciations de libres penseurs, des organismes engagés en faveur de l’éducation populaire ainsi que des associations de promotion des droits de l’homme (Licra et SOS Ra-cisme). Le Collectif a engagé une réflexion approfondie autour des enjeux d’explica-tion et respect de la laïcité dans l’ensemble des champs sociaux, à commencer par la sphère institutionnelle, l’école, l’enceinte de l’entreprise et l’enseignement supérieur. Ponctuée d’interventions d’experts et de

grands témoins, les discussions se sont notam-ment centrées sur la gestion des demandes religieuses en entreprise (y compris à l’aune de l’affaire Baby-Loup et du cas d’école du Groupe Paprec, ayant négocié par consensus interne des salariés, des partenaires sociaux et de la direction une « Charte de la laïcité et de la diversité » adoptée par son entreprise), sur l’enseignement de la morale laïque et des valeurs républicaines dans l’enceinte scolaire et, en amont, la formation (initiale et continue) des formateurs, à commencer par les ensei-gnants (primaire et secondaire).

Les travaux récents du Collectif se sont intéressés, plus spécifiquement, aux enjeux de la laïcité dans l’enseignement supérieur. Des réflexions approfondies ont été engagées autour :

1) de la pertinence (ou non) d’étendre l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires dans l’enceinte universi-taire pour les usagers de ce service public, 2) de la nécessité (ou non) d’encourager une évolution législative en la matière, ainsi que 3) des risques de prosélytisme et radicalisation des étudiants. Le Collectif encourage, par ail-leurs, les établissements d’enseignement su-périeur à se doter de Chartes et à inscrire dans leur règlement intérieur les principes fonda-mentaux appelés à régir notre vivre ensemble républicain et à veiller à ce qu’il n’y ait confusion, dans l’octroi de subventions publiques, entre les associations culturelles et celles à carac-tère confessionnel, voire à vocation cultuelle.

diversité – LaÏcitéPar maria giuseppina bruna (déléguée Exécutive)

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A cet égard, ont été esquissées deux pistes de travail pour l’année 2016 relatives à la compi-lation d’un guide des lois et réglementations publiques entourant la question de la laïcité et du fait religieux dans l’enceinte universitaire ainsi que l’accompagnement des autorités académiques dans la conception de Chartes du Vivre-Ensemble.

Le Collectif s’est aussi penché sur l’abrogation des statuts dérogatoires des cultes dans des territoires à régime spécial (Alsace-Moselle, DOM-TOM…) et sur le suivi des travaux de l’Ob-servatoire de la laïcité qui a été installé par M. François Hollande, Président de la République, sous la présidence de M. Jean-Louis Bianco.

représenter la Licra au sein du Groupe de dia-logue sur les discriminations en Entreprise. Installé en novembre 2014 par M. François Rebsamen, Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social et M. Patrick Kanner, Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports (séances plénières et séances de travail), ce Groupe de Dialogue rassemble les parties prenantes en-gagées dans la prévention des discriminations dans le monde de l’emploi et du travail.

Tout au long de la vingtaine de réunions (plé-nières et préparatoires) ayant ponctué l’année 2015, au sein desquelles la Licra a été repré-sentée, la Déléguée exécutive à la Laïcité et à la Diversité a relayé la vision de notre associa-tion auprès de représentants de haut niveau de la sphère politique, administrative et pro-fessionnelle.

La Licra a été force de proposition et de concilia-tion de positions divergentes ; elle a entretenu des liens étroits et suivis avec les organisations syndicales et patronales, les autres associations de défense des Droits de l’Homme représentées et l’ensemble des fondations, associations et groupes d’experts prenant part au débat.

L’année 2015 a été ponctuée par deux séances plénières au sommet. La première a réuni à l’occasion de la remise du rapport du Groupe de Dialogue, rédigé sous les auspices de son Président, Jean-Christophe Sciberras, les Ministres François Rebsamen (Travail et Emploi), Christiane Taubira (Justice) et Patrick Kanner (Ville, Jeunesse et Sports) à la pré-sence de l’ensemble des membres du Groupe de Dialogue.

La seconde réunion est intervenue en toute fin d’année 2015 sous la présidence des Mi-nistres Myriam EL Khomri (Travail et Emploi) et Patrick Kanner (Ville, Jeunesse et Sports) pour annoncer la poursuite des travaux du Groupe de Dialogue.

La contribution de la Licra s’est centrée au-tour de l’élaboration de propositions comme :

1. la mise en place de clauses de « mieux disant social » permettant de favoriser, dans l’octroi des marchés publics, les en-treprises impliquées dans la prévention des discriminations et la promotion de la diversité,

2. l’instauration d’une formation à la non-dis-crimination pour les cadres supérieurs et dirigeants, pour les recruteurs de premier ordre (DRH) et pour les dirigeants et repré-sentants syndicaux. Un texte convention-nel pourrait préciser la forme, la nature et le ciblage de ces formations,

3. l’intégration dans la formation continue (« le 1 % formation ») de modules d’ensei-gnement relatifs aux domaines « écrire et parler le français » et « les droits et devoirs civiques en france »,

4. l’encouragement des entreprises à mener une négociation entre partenaires sociaux autour du traitement des demandes reli-

gieuses, en développant une démarche de dialogue social par branche, territoriale sur comment et que répondre aux demandes religieuses,

5. la mise en place obligatoire de « cellules de veille et d’écoute anti-discriminations » sur le modèle des « cellules » prévues dans le cahier des charges du Label Diversité mais avec une possibilité de mutualisa-tion, à l’échelle sectorielle, de branche ou d’un bassin d’emploi (cellules communes externalisées). L’intégration au sein des « cellules » d’un référent intersyndical an-ti-discrimination, aux côtés de juristes, psychologues ou RRH désignés par l’entre-prise (ou le groupement), a été également évoquée, en vue d’alimenter le dialogue social autour de la non-discrimination. La mise en réseau du milieu associatif antira-ciste et des « cellules » viendrait parache-ver la démarche.

Outre la proposition d’institutionnalisation du Groupe de Dialogue lui-même, le Rapport a re-tenu trois thèmes majeurs de réflexion :

- Les méthodes de recrutement non-discri-minantes (non-systématisation du CV ano-nyme, incitation à l’utilisation du CV ano-nyme au même titre que les méthodes de recrutement par simulation…).

- La lutte contre les discriminations dans la carrière et dans l’emploi (dispositifs de formation et d’accompagnement des DRH, des managers impliqués dans le recrute-ment et des représentants syndicaux…).

- Le développement de nouvelles voies de recours collectif (mise en place de class actions).

La poursuite des travaux du Groupe de Dia-logue tout au long de l’année 2017 permettront d’approfondir les pistes d’action proposées, d’accompagner la conduite par les services de l’État d’une grande campagne de testing an-ti-discriminations dans le monde de l’emploi et d’alimenter la réflexion autour des indicateurs à mobiliser dans l’évaluation des politiques de diversité et les pratiques d’audit social.

Rédaction de contributions autour des enjeux de la diversité et de la non-discrimination en entreprise dans la revue de la Licra, le Droit de Vivre.

interactions avec des journalistes de la presse écrite nationale autour des enjeux de la lutte contre le racisme et les discriminations et de la promotion de la diversité dans l’enceinte professionnelle,

intervention le 13 avril 2015 à la rencontre « Penser l’après-charlie avec les Experts », or-ganisée et animée par Me. Martine Benayoun, Présidente-fondatrice du Cercle de la Licra – Réfléchir les Droits de l’Homme, à la Maison de l’Amérique Latine.

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Les pubLications et débats

Le cercLe de La Licra réfLéchir Les droits

de L’hommePar martine benayoun, Présidente-fondatrice

du cercle de la Licra, vice-Présidente de la Licra

Le Cercle-Réfléchir les droits de l’Homme est un espace de réflexion, de dialogue et d’anti-cipation, tourné vers la production et la diffu-sion d’idées et de propositions. Y débattent librement entrepreneurs, chercheurs, experts, associatifs, étudiants, universitaires, intellec-tuels et artistes. Ils analysent et décryptent les droits de l’homme aujourd’hui, défrichent des idées et des solutions alternatives innovantes les mettant au service de la Licra et d’autres acteurs institutionnels. Les travaux du Cercle sont complémentaires à ceux des commis-sions de la Licra.

La Licra combat, le cercle débat avec :

- Une liberté de concevoir, de dire et de pen-ser différent ;

- Une vision globale qui prend en compte l’état réel du monde ;

- Une volonté d’ouverture et de décloisonne-ment ;

- Une volonté de traiter les sujets dans la transversalité.

En partenariat avec :

- D’autres think tanks européens et à l’étranger ;

- Des écoles et des universités.

Rencontre du Cercle sur le thème « la question Rom » en partenariat avec Sciences Po Paris le 16 avril 2015 au siège de la Licra en présence des étudiants, des experts et des repré-sentants de la communauté Rom

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Le Cercle dispose d’une structure avec un or-ganigramme disponible et visible sur son site : www.lecercledelalicra.org

- Un Conseil d’orientation constitué de 20 personnalités, qui donne les grandes orientations des débats et des entretiens d’experts de l’année.

- Une équipe d’experts, animateurs et/ou défricheurs d’idées, ayant pour vocation d’enrichir les travaux du Cercle par un ap-port d’expertises, de relations et d’entre-gent.

- Un Comité d’éthique chargé d’arbitrer sur des sujets clivants et de fixer les règles de fonctionnement et de gouvernance du Cercle.

rEALiSAtionS 2015

cycle de rencontres « Penser l’après-charlie »Après le choc et la stupeur à la suite des at-taques terroristes de janvier 2015, après l’émotion et le sentiment d’union nationale exprimés lors des marches républicaines qui ont rassemblé plus de 4 millions de per-sonnes dans toute la France, le Cercle a pris le temps de la réflexion en organisant un cycle de conférences autour de la thématique « Penser l’après-Charlie ».

- « Penser l’après-Charlie » avec les intel-lectuels à l’École Normale Supérieure – 2 avril 2015

- « Penser l’après-Charlie » avec les experts à la Maison de l’Amérique Latine – 13 avril 2015

- « Penser l’après-Charlie » avec les repré-sentants des communautés religieuses au Collège des Bernardins – 8 septembre 2015

Les vidéos et les publications sont en ligne sur le site du Cercle : www.lecercledelalicra.org

Les autres rencontres se dérouleront en 2016 sur le thème « Penser l’après-13 novembre 2015 ».

A l’École Normale Supérieure le 2 avril 2015. De gauche à droite : Emmanuel Debono, Ghaleb Bencheikh, Cynthia Fleury, Alain Seksig, Guillaume Klossa, Fabrice D’Almeida, Elisabeth Roudinesco, Emmanuel Laurentin, Nathalie Heinich

A la Maison de l’Amérique Latine 13 avril 2015. De gauche à droite : Gilles Clavreul, Jacques Tarnero, Lucile Schmid, Philippe Vall, Nicolas Tenzer, Philippe Schmidt, Virginie Martin, Aziz Senni, Marie-Nadine Prager, Margie Bruna.

Au Collège des Bernardins le 8 septembre 2015. De gauche à droite : Antoine Arjakowski, François-Xavier Maigre, Delphine Horvilleur, Francis Brun-Buisson, René Levy, Abdennour Bidar, Valentine Zuber.

Les débats et notes d’experts 2015

- Le cycle des débats sur la question Rom, en partenariat avec Sciences Po Paris, se poursuit sur le thème «Les Rroms et l’Union Européenne: entre stigmatisation et mobilisation». Avec Andra Tonitza, Médiatrice, Manon Fillonneau, Déléguée générale du Collectif National Droits de l’Homme Romeurope, Liliana Hristache, Présidente de l’association Rom Réussite et Jeannine Thoral, Responsable de la commission discrimination d’Amnesty International. http://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-Roms-et-lUE_Projet-collectif-Sciences-Po-Paris-.pdf

- « Lorsque le Commissaire européen aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe s’intéresse au cas français » avec Marc Knobel, historien, directeur des Etudes du Crif. http://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/02/Dans-son-carnet-des-Droits-de-l.pdf

- « Penser l’après Charlie : nommer l’ennemi » avec Jacques Tarnero, sociologue, documentariste. http://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/ENTRETIEN-JACQUES-TARNERO.pdf

- « La gauche doit renouer avec son héritage laïc » avec Marie-Nadine Prager, Vice-Présidente du Think Tank Eurocité. http://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/NOTE-MARIE-NADINE-PRAGER.pdf

- « Continuités et discontinuités de l’antisémitisme » avec Nathalie Heinich, sociologue, directeur de recherche au CNRS. http://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/NOTE-NATHALIE-HEINICH-BIS.pdf

Les entretiens d’experts 2015

- Entretien « Penser l’après Charlie » avec Emmanuel Debono, historien http://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/ENTRETIEN-EMMANUEL-DEBONO.pdf

- Entretien « Penser l’après Charlie » avec Lucile Schmid, Vice-Présidente de de la Fondation de l’écologie politique et

membre du conseil d’administration du Think-Tank La Fabrique de l’écologie http://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/ENTRETIEN-LUCILE-SCHMID.pdf

- Entretien « Penser l’après Charlie » avec Valentine Zuber, Directrice d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes Chaire de Religions et relations internationales. http://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/ENTRETIEN-VALENTINE-ZUBER.pdf

- Entretien « Les phénomènes racistes : regards croisés entre deux chercheurs sur la base de leur participation à l’enquête annuelle sur le racisme menée pour la Commission nationale consultative des droits de l’Homme » avec Nonna Mayer du Centre d’études européennes, Sciences Po Paris et Vincent Tiberj du Centre Emile Durkheim, Sciences Po Bordeaux http://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/Entretien-avec-Nonna-Mayer-et-Vincent-Tiberj.pdf

Les rencontres publiques 2015

- Rencontre avec Faïza Zerouala, auteure de l’ouvrage « Des voix derrière le voile » sur le thème : femmes, islam, laïcité ».

- Projection du film « Made in France » de Nicolas Boukhrief suivie d’un débat avec l’équipe du film et Gérard Haddad, Psychanalyste sur le thème: « Dérive d’une jeunesse française dans l’intégrisme islamiste et processus d’embrigadement des jeunes français musulmans et convertis »

Les interventions extérieures du cercle 2015

- Intervention de Martine Benayoun à l’Elysée le 8 décembre 2015 pour remettre le Prix Jean Pierre-Bloch 2015 à Barbara Hendricks. Le Prix récompense « un artiste et son œuvre dans son rapport aux droits de l’Homme ». Martine Benayoun est présidente du Jury.

- Tribune des deux think tanks Eurocité et Le Cercle de la Licra dans Huffington Post http://www.huf f ingtonpost. fr/ jennifer-l emper t/ inc lus ion - roms_b_7654376.html?utm_hp_ref=france

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deux nouveaux partenaires en 2015

- Octogone : Laboratoire de création théâtrale

- Le Collège des Bernardins

Le cercle en 10 chiffres

- 15 notes d’experts

- 15 entretiens d’experts

- 25 rencontres publiques filmées

- 10 partenariats

- 1 cabinet d’experts

- 1 comité d’orientation avec 20 personnalités

- 1 comité d’éthique avec 1 charte éthique

- 1 financement privé : le Cercle a une autonomie financière à 100 % de fonds privés

Les propositions en cours d’élaboration

Proposition 1 : Créer des cellules de liaison pour mobiliser les savoirs et assurer la transmission des travaux et réflexions des chercheurs auprès des décideurs et responsables politiques.

Proposition 2 : Créer une nouvelle discipline scolaire, « l’éducation démocratique », accompagnée d’un coefficient élevé et déterminante dans le passage en classe supérieure.

Proposition 3 : Réinventer les éléments fondateurs de notre démocratie et les rendre fédérateurs : liberté non égoïste, égalité altruiste, fraternité stimulante.

Proposition 4 : Revoir les méthodes d’éducation pour mettre en valeur les atouts et les capacités de chaque enfant, dans un objectif de valorisation et d’intégration selon le principe de capabilité.

Proposition 5 : Développer des programmes éducatifs destinés à la petite enfance sur les thèmes du racisme, de l’antisémitisme et du terrorisme.

droit de vivrePar Antoine Spire, rédacteur en chef du droit de vivre

Notre revue a tenté cette année de coller plus encore à l’actualité ; son comité de rédaction qui mêle militants et professionnels de la presse s’est enrichi de personnalités qui nous ont permis de mieux couvrir une thématique di-versifiée. Nous avons pu publier sept numéros cette année qui ont accompagné l’actualité.

Plus que jamais nous nous donnons pour ob-jectif de présenter à un large public les initia-tives de notre association, mais aussi d’en expliquer les attendus pour populariser les dé-bats qui traversent la Licra. Nos dossiers sont consacrés à de nombreux problèmes d’actua-lité (réfugiés, résistances musulmanes, Roms, festival d’Avignon et les radicalisations). Ils nous ont permis d’étoffer et de préciser les ru-briques de notre journal : il traite aussi, dans chaque édition, de l’actualité, des batailles juridiques que nous menons (Chroniques de la haine), des événements culturels, d’un mo-ment de la conjoncture internationale, de nos actions dans le monde du sport et de la vie de l’organisation.

Notre objectif est de mettre à la portée de tous les analyses les plus complexes que suggère l’actualité politique culturelle et sociale. Même devant une publication inédite du philosophe Heidegger nous n’avons pas reculé. Nous ne

nous interdisons aucune forme de journalisme en combinant éditoriaux, prises de position, en-quêtes et interviews. Les points de vue contra-dictoires ne nous effraient pas d’où l’apparition de tribunes libres : elles doivent permettre à nos lecteurs de se faire leur propre opinion. Mais autant que faire se peut, nous avons à cœur sur chaque sujet de présenter les orientations de l’association en révélant les conditions de leur élaboration. Et disons-le, si nous voulons apporter à nos lecteurs des informations qu’ils ne trouvent pas ailleurs nous devons privilégier le reportage « maison » dans un quartier, dans une entreprise, ou dans une école.

Tout ce qui touche au racisme et à l’antisé-mitisme nous concerne, qu’il s’agisse des exactions ou des crimes commis sous cette bannière, des moyens de lutte employés par ceux qui les combattent, ou de la philosophie de tous ceux qui militent dans le même sens que nous. Le Droit de Vivre, en offrant une tri-bune à certains intellectuels qui ne savaient pas grand chose de la Licra, les a rapprochés de l’association. Nous nous attachons aux récits des victimes, aux conditions dans les-quelles elles ont été discriminées mais aussi aux réparations qu’elles ont obtenues en jus-tice ou tout simplement avec l’aide de tous ceux qui refusent toute forme de ségrégation.

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Ces dernières années nous avons aussi choisi de rendre compte des livres et déclarations de nos adversaires. L’analyse du « Suicide fran-çais » d’Eric Zemmour ou de « Soumission » de Michel Houellebecq en sont de bons exemples. Quand un grand nombre de nos concitoyens achète un mauvais livre où perce le racisme, il faut nous en saisir.

Faire connaitre l’action et la réflexion des anti-racistes est l’un de nos buts essentiels. Dans cette perspective, le portrait de militant que nous proposons dans chaque numéro est une manière de donner chair et âme au combat de nos militants. Leur vie est un livre d’heures qui fait penser. Si nous n’hésitons pas à solli-citer les meilleurs chercheurs en sciences hu-maines, nous pensons que leur réflexion peut s’incarner dans des vies apparemment ordi-

naires mais qui se déroulent sous le signe de la solidarité et de l’action pour la justice. Cela dit, nous continuons nos reportages dans les sections et beaucoup d’entre elles nous aident à rencontrer sur place leurs militants.

Enfin, nous avons encore développé nos pages « courrier » dans chaque numéro pour per-mettre à nos lecteurs d’exprimer leurs points de vue sur une revue qui est autant la leur que la nôtre. Éloges et critiques même acerbes sont ici publiés dans leur intégralité. Ainsi se nouent des liens étroits entre la rédaction et les militants de l’association. Le Droit de Vivre a besoin de tous les adhérents de la Licra pour être mieux lui même, l’organe d’expression an-tiraciste au service du combat contre toutes les discriminations.

diaLogues et réfLexionsPar Antoine Spire, vice-Président de la Licra

Le débat public est plus que jamais un for-midable moyen de confronter nos analyses à celles qui circulent quotidiennement dans les médias. De très nombreuses sections ont or-ganisé nombre de discussions sur la banalisa-tion du racisme et de l’antisémitisme: autant d’occasions de montrer le progrès des ana-lyses de la Licra et la grande importance que nous attachons à comprendre les mille et une facettes d’un antisémitisme préoccupant.

Notre annuelle université d’automne, nos conventions et congrès, nos journées d’études sont autant d’occasions d’associer plus d’in-tellectuels et de politiques à l’activité de notre association.

Les sujets de débats ont été très divers : le vivre ensemble, la banalisation du racisme et de l’antisémitisme, quoi de neuf dans l’antisé-mitisme ?

Nous avons pu constater que beaucoup de ceux que nous convions ainsi à débattre libre-ment avec nous sortent ravis des initiatives que nous avons prises avec eux. Souvent, ils découvrent en participant à l’une de nos ma-nifestations que notre association ne se réduit pas à l’image tronquée qu’ils pouvaient avoir. Mais il faut aussi insister sur ce qu’ils nous ap-portent en nous évitant l’enfermement dans nos débats internes : les Journées des Justes à Dieulefit conçues grâce à Mano Siri et à la

Tout au long de l’année, Antoine Spire et Mano Siri parcourent la France et organisent des débats et des conférences pour toutes les sections qui en font la demande.

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section de la Drôme de la Licra emmenée par le docteur Pierre Pieniek en est un excellent exemple : philosophes, historiens et religieux ont remarquablement enrichi ces journées. Nous avons innové en 2015 en faisant venir des débatteurs notoirement connus pour adop-ter des positions différentes des nôtres . Nous avons tout à gagner à cette confrontation.

Nous avons, avec Mano Siri, mené à bien la publication du livre « 100 mots pour se comprendre contre le racisme et l’antisémitisme ». 38 auteurs y ont contribué. Outre les anciens ministres Vincent Peillon et Aurélie Filippetti, ce sont certains des intellectuels les plus prestigieux qui ont participé à ce travail collectif : Boris Cyrulnik, Henri Atlan, Jean Michel Besnier, Mireille Delmas-Marty, Frédéric Encel, Daniel

Bougnoux, Antoine Sfeir, Yves Ternon nous ont fait l’honneur de nous accompagner. Mais toute aussi précieuse est l’aide de ces militants qui eux aussi ont rédigé certains des articles de notre livre. Son succès est étonnant. Des libraires mais aussi des sections de la Licra nous invitent à venir le présenter devant des auditoires importants, et cela se poursuit depuis plus d’un an.

Bien sûr ce n’est pas là le tout de l’activité militante mais ce peut être l’étincelle qui dé-clenche mobilisations et travaux d’approche du grand public. Encore faut-il relayer ces ini-tiatives, y proposer l’adhésion et insuffler le dynamisme nécessaire à une mise en route de nos adhérents vers un travail de fond indis-pensable.

Les sections de La Licra

dans Les territoiresLa Licra puise son énergie et ses idées de l’engagement de ses militants et de ses bénévoles qui œuvrent sur le terrain en France et à l’international. Ses 62 sections locales constituent le maillon précieux de nos actions. Leur présence et la richesse de l’expérience de nos militants permet de mettent en œuvre les missions de la Licra pour une France plus fraternelle, plus tolérante et plus ouverte. Forte de leurs compétences, les sections assurent innovations et expérimentations de pratiques nouvelles en réponse aux attentes du terrain, enrichissant d’autant la capacité de proposition de la Licra.

Les militants de nos sections tiennent un rôle important dans la société civile :

- en premier lieu dans sa mission de veille, d’alerte et de prise en charge juridique des victimes de racisme et d’antisémitisme,

- avec les plus jeunes lors des actions d’édu-cation à la citoyenneté dans les établisse-ments scolaires ou dans les clubs sportifs,

- avec les 18-35 ans pour les actions contre le racisme dans le sport,

et avec les adultes :

- lors des actions de sensibilisation-formation auprès des forces de Police-Gendarmerie

afin d’améliorer l’accueil des victimes et la prise en compte de leurs plaintes,

- dans les entreprises qui font appel à l’ex-pertise de la Licra pour les aider à mieux ré-pondre aux enjeux du « travailler ensemble »,

- dans les territoires pour faire émerger des Plans territoriaux de lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

Claude Secroun, Délégué à la vie des sections, assure le lien entre le local et le national. Son rôle est de prendre le pouls des sections, d’être à l’écoute des militants pour une meil-leure coordination des actions militantes.

Retour sur une année d’actions réalisées par nos militants dans les domaines du sport, de la culture, de l’éducation et de la transmission de la mémoire...

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AgEn Lot-Et-gAronnE

Pour la section d’Agen Lot-et-Garonne, la culture est un moyen de sensibilisation.

Elle a organisé plusieurs projections de films tout au long de l’année (« Paris d’exil » aux Montreurs d’image à Agen et du film « La rafle au cœur » au Liberty à Monsempron-Libos, Héritage Fight » en présence de la réalisatrice Eugénie Dumont) et d’expositions (Exposition du 100 % Collectif « Enfants du Monde » de Maurice Cuquel au collège Jean Monnet à Fumel Exposition « L’enfant cachée » avec le témoignage de Jean au collège Jean Monnet à Fumel, Exposition « L’enfant cachée » à Canopé à Agen).

Les rencontres sont l’occasion d’échanger en profondeur, notamment lors des journées du 7 au 9 avril pour « Lutter contre l’homophobie » au collège Crochepierre à Villeneuve-sur-Lot. La section a notamment participé le 16 avril aux « Assises départementales de la mobili-sation de l’École et de ses partenaires pour les valeurs de la République ». Au-delà, deux actions phares ont rythmé l’année de la sec-tion : café Licra « Le racisme dans le sport » Le 4 avril, les représentants du monde sportif et membres de la Licra Agen ont débattu sur les discriminations dans le sport dont le ra-cisme. Étaient présents : Georges Autefage, Président du comité départemental de judo, Gérard Giffard, Président du comité départe-mental de tennis de table, Michel Sanz, Pré-sident de la section tennis de table du SUA, Miguel Vicens, vice-Président de la fédération pongiste et Frank Rollini, co-Président de la section handball de l’Amicale laïque Agen. Un constat : prévenir au lieu de guérir, la plu-part des sports en Lot-et-Garonne n’étant pas encore gangrenés par de multiples faits discriminatoires. Les participants se sont quittés avec la ferme intention de travailler ensemble sur la prévention des cas les plus fréquents de discrimination dans le sport.

championnats de france 2ème division de Judo La section a été associée aux Championnats de France 2ème division de Judo qui se sont tenus à Agen les 12 et 13 décembre et qui a vu défiler plus de 4 000 personnes. Elle a été présente en permanence sur son « stand » situé dans la salle où se déroulaient les combats. Diffusion du matériel, des tracts et des affiches Licra. La banderole « Licra Agen 47 », entourée par les affiches « Judo LICRA » sur lesquelles fi-gure Jigoro Kano, fondateur du judo en 1882 et sa devise qui rejoint les valeurs du Judo et de la Licra « Le Respect, c’est faire naître la Confiance » étaient fixées sur la balustrade su-périeure de la salle des « Dojos ».

Anthony- ScEAux

La section Anthony-Sceaux a organisé le 15 mars une représentation théâtrale « Sallam Chalom » de Serge Misraï à Bourg-la-Reine en présence de 200 personnes issues des com-munautés juive, musulmane et chrétienne.

AngErS

L’actualité de la Licra angers 49 a été riche en 2015.

- 25 et 26 février : venue de Jean-Claude Mos-covici pour la conférence rencontre à la li-brairie Sadel et le collège David d’Angers au-tour de son ouvrage « Voyage à Pitchipoï ». En présence de plus de 80 personnes, cette ac-tion devrait être reconduite en 2016 et une autre éventuellement avec le cinéma « Les 400 coups ».

- En avril : présence de la section à la confé-rence organisée par l’Union des mosquées de France suite aux événements tragiques de janvier. Tour d’horizons sur les différentes problématiques liées à l’islamisme. Ren-contre avec le préfet.

- Interlocuteur privilégié pour les actions écoles : en mai, rencontre avec le Maire d’Angers. La Licra Angers 49 s’avère être la seule association susceptible d’intervenir dans les écoles primaires. Elle sera donc l’interlocuteur privilégié de la Ville pour la mise en place d’actions lors des temps périscolaires et autres. Participation au séminaire organisé par le Conseil Régional. La région est en demande d’outils de formation à destination des animateurs des temps périscolaires entre autres. Rendez-

vous a été pris pour la mise en place de formations « Laïcité » en partenariat avec la Licra Nantes.

- En juillet : prise de contact avec la Direction territoriale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (DTPJJ) Maine-et-Loire/Sarthe pour des actions qui pourraient être potentielle-ment conduites auprès des mineurs qui lui sont confiés (sous mandat judiciaire).

- Une action de formation des animateurs pé-riscolaires depuis septembre 2015. Mise en place d’un partenariat avec la ville de Sau-mur. La Licra Angers 49 a été sollicitée par la ville de Saumur pour mettre en place une action pérenne autour du Vivre ensemble dans des écoles de quartiers sensibles. Il s’agit d’une volonté d’élus saisis par les ani-mateurs des temps périscolaires, à la suite des incidents survenus après les attentats de janvier.

Lors du bilan d’une première action réalisée en mai, il est apparu qu’une opération ponc-tuelle avait un intérêt réel mais réduit. Aussi l’équipe municipale a demandé à la section de mettre en place une action à plus long terme sur le plan de la formation des animateurs et de l’animation auprès des élèves.

L’action est mise en place pour l’année sco-laire 2015/2016 avec deux temps forts de six semaines en janvier/février 2016 et avril/mai 2016. Le volet formation comprend une partie théorique et une conférence sur la laïcité ainsi qu’une partie pratique repo-sant sur la création d’un photo langage et la création d’un jeu de l’oie pour les CE 1/2 et CM 1/2. Une mallette pédagogique inclura aussi une bibliothèque mettant en scène ces questions de citoyenneté et de discriminations. Une liste de films et de clips sera aussi élabo-rée avec les accompagnateurs.

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Cette formation sera jugée réussie si ces acti-vités peuvent progressivement s’inscrire dans les projets d’école et recueillir l’intérêt des enseignants. Pour la jeune section Licra An-gers 49, cette action a valeur de laboratoire et pourra fournir un cadre pour des actions ulté-rieures.

aix-En-ProvEncE

Tout au long de l’année, la Licra d’Aix-en-Provence a participé à des manifestations à l’occasion de la grande marche nationale du 11 janvier en hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher. Lors de la fête des associations, la section a tenu un stand au centre-ville pour aller à la rencontre des aixois. L’exposition sur la Laïcité au collège Mignet et Concours a aussi été un moment d’échanges avec les plus jeunes. Avant les élections régionales de décembre, la Licra d’Aix-en-Provence s’est mobilisée contre le front national.

Par ailleurs, la section a organisé des confé-rences sur :

- « Les Justes du Chambon-sur-Lignon » : 80 personnes étaient présentes au Temple Protestant

- « La liberté de la Culture » à Sciences Po - « Femmes en résistance », le stand de la

Licra a accueilli 150 personnes.

et co-organisé des événements : - Festival de Théâtre Israël Horovitz : stand,

6 représentations : 840 spectateurs - Fête de la Fraternité : stand, conférence/

débat : 200 personnes - Journée de la liberté de la presse :

400 personnes

Avignon-vAucLuSE

La section d’Avignon œuvre toute l’année pour sensibiliser à la lutte contre le racisme et l’an-tisémitisme.

Dans le domaine de l’Éducation Nationale, elle a réalisé cinq interventions auprès de 545 élèves dont 180 futurs enseignants.

Dans le domaine culturel et mémoriel, la Licra Avignon Vaucluse a organisé trois rencontres débats, dont une consacrée à la commémora-tion des cent ans du génocide Arménien. Ces événements ont rassemblé près de 500 per-sonnes.

Pendant la campagne des élections régio-nales, la Licra Avignon s’est rapprochée des candidats pour provoquer un sursaut citoyen et inciter les électeurs à aller voter contre la candidate du Front National.

Enfin, elle a participé à la rencontre « les As-sociatives » à l’initiative de la mairie d’Avignon qui a permis de rencontrer 250 personnes sur deux jours.

bEAuvAiS-PicArdiE

La Licra Picardie a été sur tous les fronts en 2015 : participation de la section à la Fête citoyenne de Feigneux le 19 et 20 novembre pour accueillir la Ministre de la Famille, des personnes âgées et de l’enfance, Laurence Rossignol, sur le stand de la Licra ; Présence de la section à la Journée nationale des dé-portés à Chantilly, le 26 avril ; grande mobilisa-tion pour les élections régionales...

Un tournoi « couleur foot » pour lutter contre les discriminations

La Ville de Beauvais et la Licra ont organisé la 2ème édition du tournoi Couleurs Foot le 13 juin, au City-stade du parc de la Grenouillère à Beauvais. Un événement sportif et citoyen pour lutter contre les discriminations.

Dix équipes de jeunes adultes ont été consti-tuées dans cinq quartiers de Beauvais et chaque équipe a représenté symboliquement un pays marqué par des événements ces der-nières années.

Une façon de sensibiliser les joueurs et les spectateurs aux combats contre toutes les formes de discrimination.

bESAnçon

La Licra Besançon a œuvré dans les domaines suivants :

conférences et débats - Conférence « Pichipoï de Drancy à Auschwitz »

le 27 janvier à Besançon, animée par les photographes Simon Daval et Jean-François Lami (30 personnes).

- Soirée d’échanges et de musiques du monde (Fénua d’outre-mer, le groupe Mala’ka et Ra-fika Hakkar) le 19 mars à Besançon dans le cadre de la « Semaine d’éducation contre le racisme », organisée par la Licra, la LDH, le MRAP, SOS Racisme et Halte Discriminations (150 personnes).

Mémoire et Histoire - Voyage à Auschwitz, Cracovie, Prague et Téré-

zin, du 31 mai au 5 juin, organisé par la Licra et l’AJMF dans le cadre du 7Oème anniversaire de la libération des camps (13 personnes).

- Journée de la Mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’huma-nité à la Citadelle le 27 janvier, organisée par les amis de la fondation de la mémoire et de la déportation, la Licra, le musée de la résistance et de la déportation, le service dé-partemental de l’office National des anciens combattants et victimes de guerre.

Manifestations publiquesForum et Trophées de la Diversité de Franche-Comté le 23 avril, organisé par Halte discriminations à la CCI du Doubs, avec un stand Licra.

interventions en milieu scolaire La Licra Besançon est intervenue à trois re-prises auprès de 20 classes de 6ème soit près de 600 élèves des collèges Pompidou à Pouilley-les-Vignes, Jean-Jaurès à Saint-Vit, les Clairs soleils à Besançon et deux fois auprès d’un élève de terminale du lycée Monjoux de Besançon.

Ba Daouda a organisé une rencontre avec Latifa Ibn Ziaten, désormais membre du comité d’Honneur de la Licra.

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commémoration de l’abolition de l’esclavage - Conférence « L’abolition de l’esclavage de

l’antiquité à nos jours » animée par Marc Dahan (21 personnes ), concert de gospel par le groupe « The Glorious Gospel Singers » dirigé par le Pasteur N’GASI (92 personnes), le 7 mai à Lure.

- Stand Licra et vente de Livres le 10 mai, Place Pasteur à Besançon. Animation musicale par les groupes : « The Rising Sun », « The Landing Stage Avenue », « Mala’ka », « Henri Dikongué », « Woudzima des Comores ». Animation Radio Sud et stand de boissons tenu par la case des cultures africaines.

bordEAux & girondE

renforcer nos actions en direction des jeunes

La Licra Bordeaux-Gironde s’est donnée comme fil rouge en 2015 de renforcer son ac-tion en direction des jeunes. Les interventions scolaires ont été repensées pour être en adé-quation avec l’univers des élèves.

L’année a été intense, puisque les militants ont sillonné le département et ont rencontré 1 800 collégiens et lycéens essentiellement sur le thème « les réseaux sociaux à l’épreuve de la haine ».Ce sujet a servi de support pour aborder no-tamment la liberté d’expression, le droit au blasphème et la laïcité, valeurs souvent bous-culées voire contestées par un certain nombre.

Par ailleurs, le Concours scolaire organisé par la section en partenariat avec la Direction Aca-démique a invité les classes participantes à travailler sur « les réseaux sociaux/le numé-rique et la lutte contre le racisme et l’antisé-mitisme ».Une remise des prix a eu lieu au Musée d’Aqui-taine, l’occasion pour les participants de visiter les salles dédiées à l’histoire de l’esclavage.

Par ailleurs, Clothilde Chapuis, la Présidente de la section, a participé au comité de pilotage des assises de l’école pour les valeurs de la République.

Lutter contre le communautarisme ambiant

Pour lutter contre le communautarisme am-biant, la section a créé un parcours pédestre républicain destiné à tout public et notamment aux classes qui l’ont découvert à l’occasion de la semaine contre le racisme. Ce parcours in-titulé « Passeurs d’histoire » s’adosse sur la richesse mémorielle de Bordeaux et a pour ob-jectif de montrer l’universalité des mémoires, sans exclusive.

La liberté d’expression, tragiquement ba-fouée par les attentats de janvier, a in-cité la section à créer un événement autour de la défense de cette valeur. Dans cette optique, elle a bâti une journée composée d’un débat « la liberté d’expression est-elle menacée ? » et du spectacle de Pierre Fatus « L’arme de fraternité massive ».

Parallèlement, la section a participé à de mul-tiples initiatives proposées par la Ville de Bor-deaux dont la Quinzaine de l’égalité.

châLonS-En-chAmPAgnE

L’année 2015 a été riche en actions dans de nombreux domaines :

Éducation : 23 interventions dans des collèges et lycées publics et privés, une intervention dans un Centre de Rééducation Psychomo-trice, une intervention dans une Maison Fami-liale rurale pour un total de 465 élèves.

Autres interventions devant un public de jeunes et d’adultes : soirée ciné-débat sur le racisme devant une cinquantaine d’étudiants de l’IUT « Carrières Sociales » de Châlons-en-Champagne, devant trois groupes de Vo-lontaires d’Unis-Cité, intervention devant 50 animateurs, éducateurs et autres agents des Centres sociaux et culturels de Châlons-en-Champagne, 7 interventions auprès de jeunes et de parents dans les Centres sociaux et culturels avec présentation de l’exposition « Des Noirs dans les Bleus » et dans une Mai-son de quartier de Sainte-Menéhould. Une in-tervention dans le « Quartier Femmes » de la maison d’Arrêt de Châlons.

Sport : 360 enfants de primaire et collèges sensibilisés dans le cadre de deux « Journées Multisports » et de la « Journée Départemen-tale Olympique », 100 jeunes d’IME participant à une « Course d’Orientation » (partenariat CDOS-BPDJ).

Tournoi de futsal contre le racisme (semaines FARE) : 73 jeunes participants.

Justice : procès mené depuis 2010 par la Licra de Châlons à l’issue d’un testing devant la discothèque « L’Alegra ». La Cour d’appel de Dijon a validé la condamnation en première instance de cette discothèque pour discrimination raciale.

Accueil de victimes : 6 saisines dont 3 concernant le milieu de l’entreprise.

Projet de création radiophonique en partenariat avec la radio locale, « Radio Mau-Nau », à travers des « Ateliers Citoyens ». Il s’agit de sensibiliser

Intervention de Clothilde Chapuis, Présidente de la section de Bordeaux et de Gilles Clavreul Délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra) dans un lycée.

Journée Départementale Olympique

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des jeunes collégiens à la citoyenneté, la laïcité, la lutte contre le racisme, les valeurs d’égalité, notamment hommes-femmes, avec la participation d’autres associations. Les premiers ateliers ont débuté en octobre 2015.

coLmAr

La section Licra Colmar a organisé le 1er mars une projection débat autour du film « Kaddish pour un ami » et participé au salon du livre de Colmar en novembre.

Elle a également tout au long de l’année contri-bué aux travaux Participation active du groupe pilote « Réfléchir le social » composé d’un col-lectif d’éducateurs de rue et d’associations (CIMADE, LDH…).

diJon

La Licra Dijon compte environ 25 % de nou-veaux membres.

Les réunions du « bureau élargi » ont lieu tous les mois, dans une atmosphère marquée par une vraie intensité militante et la convivialité, chaque réunion représentant un moment, at-

tendu, de plaisir, de conversation et de par-tage, autour d’un repas-buffet. Il faut souligner l’effort particulier de la sec-tion pour participer en nombre aux grands ren-dez-vous nationaux de la Licra.

La vie de la section a été évidemment mar-quée par l’atmosphère dramatique née des attentats de janvier et de novembre, d’où des thèmes déjà présents depuis plusieurs an-nées, mais qui l’ont été encore davantage : les interventions dans les écoles (convention pas-sée avec le Rectorat pour des mesures de re-médiation – la section a été appelée trois fois cette année, au collège de Bligny-sur-Ouche, au lycée Marey de Beaune, au lycée Antoine de Chenove, et elle a participé à d’autres ren-dez-vous/débats organisés – 3 fois, à Seurre, à Brochon, à Arnay-le-Duc, et pris des contacts avec le référent-laïcité de la Côte d’Or, le Princi-pal du collège de Genlis, Jean-Claude Meunier. Des débats ont été amorcés avec des associa-tions musulmanes.

Elle a constaté l’augmentation des incidents racistes (essentiellement un racisme « anti-mu-sulman » avec au moins une dizaine d’incidents dont plusieurs ont été transmis aux avocats – Me Eric Ruther et Me Cedric Mendel) : sur les lieux de travail notamment, parfois dans des contextes qu’on aurait pu croire protégés en rai-

« Kaddish pour un ami » de Léo Khashin suit un ado pa-lestinien et un vieux Juif d’origine russe qui s’opposent puis s’épaulent dans un quartier populaire de Berlin. Un plai-doyer interculturel et humaniste.

La Présidente de la section de Dijon, Nathalie Kleinhans

son du niveau social des victimes (le cas exem-plaire de plusieurs femmes, médecins hospita-liers, celui d’un patient également, victime de violences de la part d’un médecin).

La section a également poursuivi son effort pour le maintien de la mémoire (notamment les cérémonies commémoratives de la Rafle du Vel d’Hiv), le projet validé d’édification d’un Jardin de la Mémoire concernant les 3 géno-cides reconnus par l’ONU, le génocide des Arméniens, celui des Juifs, celui des Tutsi du Rwanda (à cet égard les circonstances, la mort du maire Alain Millot, ont fait qu’il a fallu sur-seoir à ce qui devait avoir lieu le 21 septembre, et qui devrait finalement aboutir le 27 janvier 2017 sous une autre forme, plus élaborée).

Les réunions régulières ont permis de donner consistance à la continuité d’une vie militante, la section étant attentive aussi bien aux évé-nements locaux qu’aux événements nationaux (plusieurs articles publiés par le Bien Public se sont faits l’écho de cette attention, des in-terviews à France Bleu Bourgogne, ainsi que la participation à des rendez-vous associatifs, des rencontres avec des officiels – le Maire, sa première adjointe, la Directrice de cabinet du Préfet, des représentants du Recteur, un député etc.

La convention avec le DFCO a été reconduite. Présence de la section également aux réunions de la Plateforme associative et la Plateforme municipale de lutte contre les discriminations, à la rencontre annuelle du « Grand déj ».

En résumé, la Licra Dijon a essayé de faire face et de tenir sa place dans un contexte particu-lièrement éprouvant, où l’on a le sentiment parfois que les digues s’effondrent et que le flot d’événements terribles emporte tout sur son passage.

drômE

Depuis bientôt 25 ans, la section Drômoise poursuit trois axes de travail : la mémoire et la transmission, l’éducation, l’action juridique. Et depuis 3 ans, s’y ajoute le travail sur les réseaux sociaux.

La section compte 30 % d’adhérents de moins de 30 ans. Plus qu’aux 11 réunions annuelles trop formelles, ils participent aux temps forts de la vie républicaine et de défense des valeurs à Paris, au Camp des Milles, au Havre et en Drôme…Ils contribuent également à la e-riposte : analyse, formation et actions sur les réseaux sociaux.

La Licra Romans-Valence-Drôme a participé de manière très active à Valence, Romans, Dieulefit, Poet Laval aux célébrations du centenaire du génocide arménien, les visites au Camp Mémorial des Milles à Aix en Provence, en particulier le 20 septembre pour l’Appel des Milles (Ligue des Droits de l’Homme-MRAP-SOS Racisme-Licra).

La Licra Romans-Valence-Drôme a été présente : - aux temps forts de la vie de la Licra

(Convention, Universités d’Automne, Conseils Fédéraux, etc.)

- aux manifestations des associations auxquelles elle adhère (Plateforme d’Insertion par l’Humanitaire et la Coopération, Souvenir Français, ANACR, …)

- aux cérémonies mémorielles tout au long de l’année.

Elle a participé au COPEC devenu CORA avec un projet ambitieux de travail sur l’apport à la Drôme des populations étrangères en un siècle.

La section a développé la présence de la Licra sur le territoire drômois et a travaillé à la mise en place d’une future antenne ardéchoise.

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L’action éducation s’est poursuivie avec les interventions en milieu scolaire et sportif, ainsi que l’accompagnement juridique pour deux affaires avec l’aide de 2 avocats drômois et de la commission juridique de la Licra.

Action phare : temps fort de la vie de la Licra nationale, portée par la Licra Romans-Valence-Drôme avec l’aide logistique de la Plateforme d’Insertion : « les Journées des Justes : Peut on enseigner à être Juste ? » (20, 21, 22 novembre). Près de 200 personnes y ont assisté (160 en 2014).

dunkErQuE Et LittorAL

Les bénévoles de la section de Dunkerque et Littoral sont intervenus auprès de 33 classes de collèges soit au total 800 élèves. Ces interventions assurées à la demande du corps enseignant avaient pour objectif de sensibiliser les jeunes aux discriminations à caractère raciste ou homophobe. Pour la première fois, la section est intervenue à la demande de la Protection Judiciaire de la Jeunesse auprès d’adolescents dans le cadre d’un « stage citoyenneté ». En mars, dans le cadre de la semaine contre le racisme, le cinéma d’art et d’essais « Studio 3 » a accueilli

la Licra et 608 élèves pour la projection du film « Les Héritiers ». La Licra Dunkerque et Littoral a également participé aux débats qui ont suivi la projection des films « Kaddish pour un ami » (avec la Ligue des Droits de l’Homme) et « Timbuctu ».

Le 2 avril a eu lieu, en Mairie de Dunkerque, l’inauguration de l’exposition consacrée à « Auschwitz-Birkenau » suivie de deux conférences proposées par le Mémorial de la Shoah. Le 21 novembre, s’est déroulée en Mairie de Coudekerque-Branche, l’inauguration de l’exposition « Génocide des Arméniens de l’empire ottoman » suivie au « Studio 43 » de la projection du film « Histoire de fou » en présence de son réalisateur, Robert Guédiguian. Cette année, marquée par les attentats de janvier et novembre, a été guidée par des échanges réguliers avec des jeunes et des adultes et par une participation à des groupes de travail dunkerquois consacrés à la lutte contre les discriminations.

fécAmP

Jeune section, la Licra Fécamp fêtera en février 2016 sa première année d’existence. Forte de quelques adhérents motivés, elle s’est appliquée à mettre en place une relation de confiance et de partenariat éducatif citoyen avec les trois lycées de la ville, leurs enseignants et personnels administratifs.

Journées des Justes : « Les Justes, ce sont toujours et avant tout des hommes et des femmes, des parcours et des trajets singuliers qu’il faut retracer ».

« Une Histoire de fou » de Robert Guédigian (à droite) avec Ariane Ascaride (à gauche)

Dans le premier, le lycée maritime Anita Conti, Licra Fécamp et enseignants ont programmé ensemble une série d’entrevues avec de jeunes lycéens volontaires, le mercredi après-midi. Le but de ces rencontres est de permettre à ces jeunes d’améliorer le vivre ensemble au sein de l’établissement, grâce à une prise de conscience de l’importance des mots, de la connaissance de leur signification exacte, et de leur utilisation à bon escient. Pour ce faire, documents iconographiques et courts métrages Licra sont utilisés comme déclencheurs de prise de parole, menant à des échanges très constructifs où les valeurs et notions fondamentales qui définissent l’éthique républicaine sont mises en perspective.

Dans les deux autres lycées, qui partagent le même lieu géographique, les rencontres enseignants/Licra Fécamp sont programmées pour le premier trimestre 2016 et devraient aboutir à la création par les élèves d’une enquête auprès de leurs camarades, suivie d’une exposition au CDI.

Outre ces actions éducatives, des démarches ont été entreprises au niveau citoyen (effacement de graffiti racistes, positionnement dans la presse suite à la présence de croix gammées sur plusieurs édifices privés, dépôt de plainte consécutif à ces actes à caractère nazi), au niveau publicitaire (réalisation de prospectus, papier à lettre, cartes de visite…), et au niveau prospectif (démarchage de nouveaux adhérents…).

Les membres de la section Licra Fécamp se font également un devoir d’être présents lors des manifestations nationales (Convention Nationale de Marseille, Universités d’automne du Havre) et bénéficieront prochainement d’une formation assurée par Annette Bloch, avec les membres des sections de Rouen et le Havre qui souhaiteront se joindre à eux.

Les actions de la section Licra Fécamp démarrent doucement mais sûrement, et l’enthousiasme des jeunes rencontrés est le garant de leur pérennité.

gErS

La Licra Gers s’est fixée pour mission le rapprochement des communautés par la connaissance et le dialogue. Forte de la diversité de ses adhérents, la Licra du Gers se trouve très impliquée dans le dialogue interculturel.

Les cérémonies commémoratives font l’objet de rencontres et d’échanges sur la signification de celles-ci : c’est une démarche pédagogique.Pour cela, la Licra du Gers travaille avec le Ligue des Droits de l’Homme, Amnesty Interna-tional, l’Association des Chrétiens pour l’Aboli-tion de la Torture et la Société Archéologique, Historique, Littéraire et Scientifique du Gers.

Le département du Gers est particulièrement investi dans la commémoration de l’abolition de l’esclavage puisque le propriétaire de la plantation de Breda à Saint-Domingue où tra-vaillait Toussaint l’Ouverture, était le Comte de Noé dont le château se situe à l’Isle-de-Noé, commune du Gers. Chaque année, le 10 mai, en application de la loi dite Taubira, dans le

Commémoration de l’abolition de l’esclavage (Daniel Raab, Président de la Licra du Gers et Brigitte Kley, Secrétaire générale)

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parc du château, le Président de la Licra inter-vient lors de la cérémonie.

d’autres moments forts :

- Participation à la manifestation du 11 janvier à Auch à la suite des attentats des 7 et 8 janvier,

- Partie prenante à la Journée nationale à la Mémoire des victimes d’actes racistes et antisémites de l’état français et d’hommage aux Justes de France,

- Intervention auprès des responsables de la Mosquée d’Auch à la suite de l’incendie volontaire dans la nuit du 22 au 23 août, pour témoigner sa sympathie et combattre au nom de la Licra à leurs côtés, rencontre avec le ministre de l’Intérieur et manifestation de soutien.

De par son implication dans d’autres associations régionales, la section du Gers fait entendre le message de la Licra dans divers milieux, ce qui renforce son influence et son rayonnement.

ivry-Sur-SEinE

La jeune section Ivry-sur-Seine est en cours de création. Trois rencontres conviviales ont été organisées en 2015 pendant lesquelles la section a abordé la situation des réfugiés. La Licra Ivry-sur-Seine a également participé à une réunion organisée par le maire autour de l’accueil des réfugiés syriens.

- Dans le domaine culturel, elle a aussi initié un partenariat avec le cinéma local, le Luxy. Trois projections débats ont été organisées, précédées d’une campagne d’affichage, tota-lisant près d’une centaine d’affiches collées entre décembre 2015 et début janvier 2016. La venue d’Amos Gitaï, le 7 janvier 2016, a été un réel succès, la salle de 385 places

n’ayant pu accueillir tous les spectateurs ve-nus pour l’occasion.

- La Licra Ivry a rédigé un communiqué de presse en réaction à des propos tenus par un adjoint au Maire au conseil municipal qui justifiait les attaques terroristes. Le commu-niqué de la Licra Ivry a ensuite été repris par le site d’information régional, 94.citoyens.com. L’affaire aborde actuellement un volet administratif et judiciaire.

LiLLE

La section Licra Lille a réalisé des interventions auprès des élèves du collège Schweitzer de la Bassée. Elle a participé à des cérémonies mémorielles (Commémoration du soulèvement du ghetto de Varsovie, commémoration pour les déportés à la Noble Tour) et aux hommages faits aux victimes des attentats.

Elle a également organisé une rencontre avec Yael Hassan à la librairie « Le Bateau Livre » pour son ouvrage sur l’affaire Finaly. Le livre raconte l’histoire vraie de 2 orphelins juifs dont les parents ont été déportés. A la fin de la guerre, leur tante tentera de les récupérer mais la directrice de la crèche municipale de Grenoble qui les avait recueillis fera tout pour les soustraire à leur famille. Ainsi, elle les cachera dans différents couvents à travers la

Débat organisé à la suite d’une projection

France, la Suisse et l’Espagne. Ce n’est que 8 ans plus tard qu’ils retrouveront leur famille en Israël à la suite d’un ultime procès.

LimogES

La section Limoges est née le 17 octobre. 13 adhérents ont reçu une formation à l’intervention dans les établissements secondaires par l’École des militants de la Licra. Un rapprochement avec les institutions éducatives est engagé afin d’intervenir dans les établissements scolaires. Elle multiplie les contacts auprès des partenaires institutionnels et associatifs et conçoit un Prix pour les scolaires et un dépliant de présentation de ses actions.

Lyon-rhônE-ALPES

La Licra Lyon-Rhône-Alpes a accentué ses ac-tions dans les domaines suivants :

- interventions en milieu scolaire,

- accueil des plaignants,

- dans le sport avec la participation au cham-pionnat loisirs de l’équipe de foot Licra.

- dans le volet « mémoire et citoyenneté », la section a remis le Prix Gilbert Dru et mis à disposition 3 expositions dont la « Tragédie des harkis », des « Noirs dans les Bleus » et « l’Antisémitisme du moyen âge à nos jours ».

Une initiative portée par la section de longue date a abouti cette année à la concrétisation d’un partenariat avec le Centre National de Mémoire Arménienne, une association des Tutsis et la Communauté Juive Libérale autour du partage des mémoires et des mécanismes génocidaire, et un événement qui a réuni plus de 100 personnes.

chiffres clés :

- 104 classes pour 2 500 élèves rencontrés sur les thèmes du racisme, de l’antisémi-tisme et de la citoyenneté ;

- 50 plaignants accueillis et accompagnés ;

- 25 matchs de championnats de l’équipe de foot amateur Licra qui sont l’occasion de sensibiliser, joueurs, corps arbitral, specta-teurs sur nos valeurs ;

- 3 classes mises à l’honneur et récompen-sées par le prix Gilbert Dru pour un travail pédagogique conduit sur l’année ;

- 3 expositions installées dans 15 établisse-ments scolaires, mairies et Centres sociaux

- 5 interventions/formation auprès de sta-giaires de l’IFRIS (agents de sécurité).

Le premier plan territorial de lutte contre le racisme et l’antisémitisme a été lancé avec la Mairie de vaulx-en-velin

A la suite de propos communautaristes et an-tisémites tenus par un adjoint au Maire de Vaulx-en-Velin, la Licra s’est mobilisée pour

Rencontre avec Yael Hassan à la librairie « Le Bateau Livre »

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trouver, avec Hélène Geoffroy et son équipe municipale, les moyens de faire reculer l’anti-sémitisme. Certains auraient préféré une ac-tion judiciaire éclatante, nous avons choisi une voie plus militante, proche de la population, un travail de terrain pour agir dans la proximité.L’antisémitisme n’est pas le fait de personnes isolées ou de dérives récentes : Vaulx-en-Velin a vu se réduire le nombre de familles juives, à la suite de multiples violences subies, sans réactions courageuses des mandatures pré-cédentes. 178 familles juives vivaient à Vaulx-en-Velin dans les années 80, elles sont moins d’une quinzaine aujourd’hui.Nous avons constaté que, paradoxalement, des personnes qui subissent l’injustice du ra-cisme et des discriminations raciales, peuvent en toute tranquillité afficher un antisémitisme banal. Deux constats se sont imposés :

- faire reculer les préjugés antisémites et ra-cistes est un objectif ambitieux, de longue haleine, d’où le projet d’un plan, d’au moins trois ans,

- rassembler les forces antiracistes et les com-pétences est indispensable pour garantir une démarche rassembleuse contre les pré-jugés et les discours de haine.

Les chantiers lancés et mis en œuvre :

Rapidement la Licra a initié un plan d’actions ambitieux visant toutes les composantes de la population de Vaulx-en-Velin :

- Auprès des jeunes scolaires, une ac-tion de prévention : Nous avons entre-pris un travail méthodique de proposi-tion de nos interventions dans les classes des collèges et Lycées de Vaulx-en-Velin. En lien avec le Plan Territorial, et avec le sou-tien du Rectorat et des équipes pédagogiques, la Licra a pu déployer pour la première fois des actions dans les établissements scolaires de la Ville. En 2015, les équipes de la Licra sont intervenues dans 16 classes de la ville et au-près de 380 élèves… De son coté l’Association ARCAD, s’est engagée dans un programme d’interventions scolaires axé sur les 20 cri-tères de discrimination interdits par la Loi, à ce titre, l’Association est intervenue dans une douzaines de classes de Vaulx-en-Velin.

Forts de ces premiers résultats et pour aller plus loin, nous visons la mise en place d’une Conven-tion entre la ville et le Rectorat pour travailler :

- Auprès des publics sportifs. La convention triennale a pour objectif de mener un audit et une expérience-test avec 3 clubs de football vaudais. Ainsi, la Licra en partenariat avec Foot Citoyen a aidé les clubs locaux à prévenir les actes de racisme auprès des footballeurs en herbe et accompagné les entraîneurs vers une approche éducative et citoyenne du sport, pour favoriser le vivre-ensemble.- Auprès des familles. Avec les Centres So-ciaux, nous travaillons sur un programme axé sur la transmission des mémoires collectives en organisant des visites avec les familles de lieux de mémoire ;- Auprès de personnel relais. Nous avons noué un partenariat, que ce soit avec les profession-nels de la ville ou de la mission locale, avec les

1er anniversaire du Plan territorial de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations de Vaulx-en-Velin.

"Mariannes de la République" pour conduire des actions d’éducation à la citoyenneté ;- et en projet des actions de formation à l’ac-cueil des victimes pour les équipes de la Police.

avec le centre social Georges Lévy, ou comment amener les jeunes à s’ouvrir à la mémoire de l’autre.

Avec le Centre Social Georges Lévy, nous avons voulu travailler sur les enjeux de la transmission de la mémoire, toujours avec le souci d’associer enfants et parents. Une partie de l’enracinement des jeunes et de leurs familles peut être travaillé, renforcé en se confrontant à notre mémoire collective. Chaque projet est une occasion d’interroger nos histoires personnelles ou collectives, souvent peu transmises dans le cadre familial.La première action a été d’organiser, avec le Centre Social Georges Lévy, un déplacement à Izieu : « les enfants de Vaulx vont à la rencontre des enfants d’Izieu ». Une vingtaine de per-sonnes (adolescents et parents) ont participé à ce voyage riche en échanges et émotions, or-chestrés par l’équipe de professionnels aguer-ris de la Maison d’Izieu.

Les hostilités restent puissantes

S’il fallait une nouvelle preuve de la nécessité d’un plan territorial de lutte contre le racisme et l’antisémitisme à Vaulx-en-Velin, les provo-cations organisées par certains activistes de la « lutte contre l’islamophobie » ou de la litanie du « deux poids, deux mesures » ont démon-tré combien les hostilités restaient violentes à notre travail.

L’événement organisé pour le premier anni-versaire du Plan Territorial a été marqué par les provocations contre Madame le Maire, des intimidations envers les jeunes du Centre So-cial Georges Lévy et surtout par les attaques hystériques contre Gilles Clavreul, Délégué In-

terministériel de lutte contre le racisme et l’an-tisémitisme.

un nouveau partenariat avec le camp des Milles

En dépit de ces incidents, la journée a été marquée par la signature d’un nouveau parte-nariat dans le cadre de la Convention avec Le Camp des Milles pour organiser un programme de visites de jeunes et des familles sur la thé-matique du site historique : les mécanismes et processus qui conduisent aux génocides et au crime contre l’humanité.

Nous aurons bien besoin de trois ans pour mesurer l’efficacité de nos actions contre le racisme et l’antisémitisme…

En projet pour 2016

- un voyage au Camp des Milles, centré sur les processus qui conduisent au génocide et au crime contre l’humanité avec les exemples des tragédies du génocide Arménien, de la Shoah et du génocide Rwandais. Toujours avec le souci d’associer enfants et parents.

- des déplacements au mémorial Tata de Chasselay, au cimetière de la Doua et à la Cité de l’immigration à Paris…

- la présentation de l’Exposition « La tragédie des Harkis » sera un temps fort de restitution de notre mémoire collective sur cet épisode de la guerre d’Algérie qui suscite toujours autant la polémique.

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mArSEiLLE-mArSEiLLE mEtroPoLE

Le premier objectif de 2015 était de mobili-ser les entreprises de Marseille et de la Mé-tropole en mettant l’accent sur la nécessité du « vivre-ensemble » pour qu’elles améliorent leurs résultats en termes de développement durable.

Deuxième sujet qui a occupé cette année : la mise en place d’un projet avec la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Les résultats de la rencontre avec le Référent Citoyenneté Culture ont été déterminants et devraient être suivie d’actions en 2016.

Les actions déjà entreprises dans les établis-sements scolaires ont été pérennisées et mul-tipliées.

L’association « Unis Cités », formation civique et citoyenne avec laquelle la Licra Marseille collabore depuis plusieurs années, a deman-dé à la section d’intervenir plusieurs fois au cours de l’année.

Sur le plan sportif, la Licra Marseille Métro-pole a été partie prenante du tournoi de Beach rugby organisé par les étudiants de KEDGE et a fait don de T-shirts floqués du logo de la Licra.

Le partenariat a été renforcé avec la Préfec-ture de Police grâce à différentes rencontres.

La section a été présente également à toutes les manifestations du Camp des Milles pour lesquelles elle a été invitée.

En avril, la section de Marseille a organisé la Convention annuelle de la Licra. La 49ème convention était tournée vers le terrain, les mi-litants et chaque force vive de notre associa-tion. Elle a permis de faire le point sur notre partenariat avec le Ministère de l’Éducation Nationale et a été l’occasion d’un échange

entre tous les acteurs : intervenants, inspec-teurs d’académies, proviseurs, professeurs.

montbriSon-forEZ

En juin, la section a pris contact avec la mai-rie à propos du quartier de Beauregard et de l’action envisagée sur cette zone dans le cadre des subventions accordées par l’État.

Les échanges ont tourné autour des projets urbains, force étant de constater une certaine fracture entre ses nombreuses « communautés ».

En juin aussi, la section a participé à une fête réunissant plusieurs associations de la ville (Secours populaire, Centre social, Amnesty, Attac...) dont le point d’orgue a été une fête au Jardin d’Allard : expositions, chants, musiques diverses, jeux sportifs… La Licra Montbrison-Forez a proposé un repas exotique gratuit et une animation de foot et de basket grâce à Carlos Acosta (ancien international de football uruguayen), les supporters de l’ASSE et le club de basket local. La mairie de Montbrison a soutenu ces initiatives.

En juin puis en septembre, des contacts ont été pris avec l’inspection primaire de Montbrison

La Licra en plénière à l’amphithéâtre du Palais du Pharo à Marseille

à la demande des enseignants sur un projet concernant 200 enfants du secteur au sujet des luttes contre les diverses discriminations. Ainsi, en juin 2016 au Rex, une projection de film devrait rassembler les enfants avec une remise de diplôme constatant le travail annuel accompli.

La section s’est rapprochée également de Carlos Acosta chargé de la mise en place d’un projet sportif pluridisciplinaire qui pourrait réunir plusieurs quartiers de Montbrison, avec l’idée de ne plus être dans un sport purement de compétition mais un sport vecteur intergénérationnel de vivre ensemble, procurant plaisir et échange culturel structurant.

En novembre, contact a été pris à Feurs avec l’Inspection académique pour la signature en février 2016 d’une nouvelle convention.

montPELLiEr

En 2015, deux poursuites judiciaires ont été menées par la section. La première vise l’ouverture d’un blog raciste par une personne d’extrême droite qui fait l’objet d’un arrêt de la cour de cassation de Montpellier la condamnant. La seconde fait suite à la plainte de la LDH et de la Licra contre deux porte-paroles de la mouvance BDS 34 qui avait mis en ligne sur Facebook une photographie et un texte ouvertement négationniste, antisémite et même complotiste. Cette affaire est toujours en cours et devrait être plaidée le 23 mars 2016 devant le Tribunal correctionnel de Montpellier.

Une manifestation a été organisée par la sec-tion le 30 mai contre cette mouvance BDS à la suite des mêmes faits relatés ci-dessus comme de leur occupation illégale de la Place de la Comédie chaque samedi. Cette manifes-

tation a été interdite par le Maire de Montpel-lier qui ne peut plus tolérer cette occupation du domaine public.

En 2015, La Licra Montpellier a organisé devant 200 personnes une conférence débat sur le thème « La Liberté d’expression et la liberté religieuse » avec la présence de Farid Abdelkrim, auteur de « Pourquoi j’ai cessé d’être islamiste » et d’Antoine Spire.

Le 2 décembre la soirée annuelle consacrée aux génocides a rassemblé plus de 400 per-sonnes dont de très nombreux scolaires. Au programme : un spectacle de danse contemporaine de la compagnie « Imagine » de David Azéma et un débat avec les danseurs, le chorégraphe et la salle.

Ce sont plus de 200 élèves qui ont pu bénéfi-cier des interventions scolaires de la section et de son exposition contre les racismes.

Sur le plan culturel, la section a également acheté des places pour des scolaires pour les spectacles « Partisans », « Charlotte Salomon » et « l’Affaire Calas ».

Mobilisation de la Licra Montpellier contre BDS

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muLhouSE

La Licra Mulhouse s’est constituée partie civile devant le Tribunal Correctionnel de Mulhouse dans 15 procédures portant tant sur des in-jures ou diffamations raciales que sur des faits de négationnisme ou d’incitation à la haine ra-ciale.

A cet égard, la section a obtenu pour des faits d’incitation à la haine une condamnation très lourde dans un dossier, à savoir 4 mois d’em-prisonnement ferme.

En outre, la Licra Mulhouse a eu la satisfaction d’obtenir dans les dossiers d’appels à boycott des produits israéliens qui s’étaient passés dans le ressort mulhousien la confirmation des condamnations par la Cour de Cassation par arrêt du 20 octobre.

Ces procédures ont mobilisé les militants de la section compte tenu du fort écho donné par la presse locale à cette affaire.

Une convention a également été signée avec le procureur de Mulhouse, le Maire de Mulhouse et différentes autres structures, permettant l’in-tervention de la Licra au cours de l’année à 4 stages de citoyenneté destinés aux adultes ce qui a constitué une première au niveau national. La section de Mulhouse a organisé une projec-tion du film « Kaddish pour un ami » suivie d’un

débat dans le cadre du Festival de films jeune public européens « Les petites bobines », du 21 février au 8 mars.

A l’instar des autres sections de la grande ré-gion ACAL, la section de Mulhouse a participé à l’organisation à Strasbourg d’un meeting entre les deux tours des élections régionales pour faire barrage au Front National.

nAncy –mEurthE-Et-moSELLE

La Licra Nancy –Meurthe-et-Moselle est très active dans le domaine de l’éducation. Elle intervient régulièrement dans les établisse-ments scolaires de la région. Les intervenants de la Licra 54 ont pu constater lors de leurs visites dans des collèges du « Sud Meur-the-Moselle » (Badonviller, Blâmont, Cirey-sur-Vezouze) des propos évoquant les thèmes du racisme et de l’exclusion ; cette région étant relativement isolée avec une forte présence du Front National.

La section a souhaité approfondir ses inter-ventions en organisant un concours auprès de deux classes de troisième dans ces trois col-lèges sur le thème : « Le racisme, une mau-vaise réponse à de vraies questions ».

Les lauréats ont été reçus le 16 septembre au Conseil Départemental où leur ont été remis leurs prix dont deux livres « Et si c’est un homme » de Primo Levi et « Une saison blanche et sèche » d’André Brink.

Assistaient à cette cérémonie, un représen-tant du Conseil Départemental, la principale du collège de Blâmont, le professeur d’histoire et le Président de la Licra 54, Grégoire Bouvier. Par la suite, élèves, parents, enseignants et membres de la Licra ont assisté à la projection du film « Tinghir Jérusalem l’écho du Mella » en présence de son réalisateur Kemal Hachkar.

Signature de la Convention relative aux stages de citoyenneté adulte dans le ressort du TGI de Mulhouse

Très mobilisée, la commission Éducation de la Licra 54 prépare de nouvelles interventions dans les collèges pour sensibiliser les élèves à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

nAntES

La Licra Nantes est très engagée sur le plan éducatif et a comptabilisé cette année plus de 100 interventions dans les collèges et lycées nantais soit plus de 2 525 élèves touchés.

Ces actions dans les établissements scolaires ont la particularité d’être le plus souvent me-nées avec des délégués de la Police ou de la Gendarmerie, en utilisant les 4 mini-films pro-duits par la Licra et le Ministère de l’Intérieur.

Les militants de la Licra de Nantes inter-viennent en binômes sur les questions tou-chant à la lutte contre le racisme et l’antisémi-tisme, mais aussi sur les différents thèmes de la lutte contre les discriminations.

Des actions de sensibilisation sont égale-ment mises en place avec le mouvement sportif local.

nEuiLLy- LA défEnSE

La Licra Neuilly - La Défense se félicite d’une meilleure réceptivité des interventions en mi-lieu scolaire autant en établissement d’en-seignement professionnel que général, en établissement privé sous contrat et public. Malheureusement, elle observe aussi une libé-ralisation grandissante de la parole raciste, an-tisémite et parfois sexiste venant des élèves.

Le champ de l’éducation

Les interventions, axées sur le partage des va-leurs, sont réalisées par trois intervenants au-tour du précieux témoignage de Sonia Pancer.

22 interventions ou actions ont été réalisées en 2015. Ces interventions ou actions environ ont sensibilisé 600 élèves dans 13 établisse-ments différents.

débat « Jeunesse et valeurs »

Suivi par plus de 80 personnes, le débat organisé le 7 octobre a été animé par 6 intervenants : Jean-Christophe Fromantin, Député - Maire de Neuilly-sur-Seine, Thibaut Dernoncourt, Capitaine Olympique Neuilly, Jérémie Haddad, Président Éclaireuses et Éclaireurs Israélites de France, Oméro Marongiu-Perria, Sociologue de l’ethnicité et des religions, spécialiste de l’islam en France, Gilles Vermot-Desroches, Président Scouts et Guides de France et Olivier Tesquet, Journaliste Télérama, Spécialiste des questions numériques. Cet événement a fait l’objet d’un long article dans le numéro 659 du Droit de Vivre et peut se résumer à une formule empruntée aux médias : « Depuis que

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le monde est monde, les jeunes ont toujours fini par être la solution de l’espoir et non le problème ».

Le c.L.u.b. (citoyenneté, Laïcité, unification de nos bases)

Dès la sortie fin 2013 de son ouvrage démon-trant la convergence de 20 valeurs de la Ré-publique française avec celles des religions, le C.L.U.B. s’est engagé dans la recherche de pro-positions d’actions à partir de vecteurs tels que des rites et des fêtes religieux et républicains.

Le C.L.U.B. a fait émerger de nombreuses ac-tions et a décidé d’en instruire certaines, les cibles privilégiées étant les ministères, les pré-fectures, l’éducation nationale et les mairies.

Quelques membres de la Licra Neuilly-La Dé-fense pilotent le groupe de travail. Ils ont ras-semblé près de trente personnalités reconnues au niveau national ainsi que des partenaires potentiels intéressés par ces travaux.

nicE- côtE d’AZur

La section Licra Côte-d’Azur a vécu une année 2015 productive et enrichissante, avec un changement d’importance à sa présidence, puisque la présidente alors en fonction a sou-haité, après de bons et loyaux services et une implication sans faille, passer le flambeau à son bras droit, Alexandre Aimo Boot.

Le 10 janvier, la section a participé à la manifestation qui a suivi les tragiques attentats de Charlie-Hebdo, de l’Hyper Cacher Porte de Vincennes, et de l’assassinat de Clarissa Jean-Philippe à Montrouge. Jamais tant de monde n’avait défilé sur la Promenade des Anglais.

Le 24 avril, elle a participé à la commémora-tion du Génocide arménien, défilant sur la Pro-

menade et déposant une gerbe au Monument aux Morts. À cette occasion, des contacts furent pris afin de travailler en commun avec les associations arméniennes.

Une section Jeunes a été créée, co-présidée par Hanna Aimo-Boot et Tarik Chantit. Elle s’est occupée de détruire ou masquer les af-fichettes antisémites placardées dans toute la ville, avant de s’attaquer à d’autres projets.

des commissions ont été mises en place :

Éducation : participation au Lycée Thierry Maulnier à une semaine sur les génocides du XXème siècle en avril 2015.

Sport et Jeunesse : l’action FARE s’est déroulée en octobre dernier avec la commission éducation et la Ligue de football à Mouans-Sartoux, en présence du Maire de la ville, Pierre Aschieri, et de nombreux élus. De nombreux ateliers, tant pour les adultes que pour les jeunes footballeurs (une centaine), ont attiré un public très intéressé. D’autres projets actuellement en cours de réalisation.

Juridique : la commission a été composée avec soin et réunit, maintenant, quatre avocats motivés qui s’occupent actuellement de cinq

À Nice, la promenade des Anglais était Charlie. Le 10 jan-vier, 25 000 à 30 000 personnes se sont rassemblées sur un kilomètre pour une marche silencieuse en hommage aux 17 victimes des trois attentats.

affaires de racisme et d’antisémitisme. Beau-coup de travail, conjointement avec le service juridique parisien.

Police Gendarmerie, Préfecture : la signature d’une convention entre ces trois partenaires et la Licra Côte d’Azur est en cours. Par ailleurs, tous les élus locaux ont été contactés et se montrent réceptifs.

nîmES

développement des actions dans les établis-sements scolaires, à l’école nationale de Po-lice et dans les gendarmeries

Du 26 janvier au 08 février : À l’occasion du 70ème anniversaire de la libération des Camps, la Licra Nîmes proposait à l’École Nationale de Police l’exposition « L’antisémitisme du Moyen-âge à nos jours » (exposition de 38 panneaux que vient d’acquérir notre section). 1 800 policiers qui se trouvaient à cette période à l’École et plusieurs groupes scolaires ont pu voir cette exposition. Le vernissage s’est tenu en présence de 80 invités et personnalités et des 180 cadets présents.

L’événement a bénéficié du relais des princi-paux médias régionaux : Midi Libre, France 3 Pays Gardois, Radio France Bleu Gard Lozère… Pour l’occasion, le rectorat et deux de ses re-présentants étaient présents.

Dans les semaines qui ont suivi, le recteur de l’académie a adressé un courrier aux chefs d’établissement de toute l’académie de Mont-pellier valorisant l’utilisation de l’exposition comme support pédagogique, exposition dont la Licra Nîmes est désormais dépositaire.

Pour cette seule année, cette exposition a été vue par une dizaine d’établissements et

des centaines de collégiens et lycéens ap-partenant aux 5 départements de l’académie de Montpellier. Et elle est déjà programmée jusqu’en avril 2016.

4 novembre : reconduction de la convention d’engagement de lutte contre le racisme et l’antisémitisme entre la Licra et les forces de police et gendarmerie.

La signature de cette nouvelle convention triennale a été l’occasion de mettre en évidence un bilan salué par tous les partenaires et même la presse (Interview du Lieutenant Colonel Guibault dans le Midi Libre).

Elle s’est traduite par :

- des interventions de sensibilisation auprès de 600 gendarmes sur 850 du département,

- des interventions en milieu scolaire avec la Brigade de Prévention de la Délinquance Ju-vénile,

Dîner républicain en juin 2015

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- une dizaine d’interventions auprès de 1 300 gardiens de la Paix et de la trentaine des nouveaux effectifs de la DDSP (direction dé-partementale de la sécurité publique) nom-mée en septembre,

- la présentation de l’exposition «L’antisémi-tisme du Moyen-âge à nos jours» en janvier à l’École Nationale de Police puis à l’Hôtel de Police au mois de juillet.

orLéAnS-LoirEt

Le 9 décembre, la Licra Orléans-Loiret orga-nisait à la Maison des associations d’Orléans une conférence débat « Banalisation du ra-cisme et de l’antisémitisme » avec Antoine Spire, rédacteur en chef du Droit de Vivre et Vice-Président de la Licra.

Depuis les attentats de janvier, les préjugés s’enracinent. Le nombre d’actes racistes et antisémites augmente même s’ils s’accom-pagnent d’une réprobation qui elle aussi s’ac-croît. Comment prendre la mesure de ce phé-nomène et surtout comment le combattre ?

fédérAtion dE PAriS

En 2015, la Licra de Paris a réalisé 16 inter-ventions scolaires dans 29 classes soit 910 élèves bénéficiaires de ses actions.

Elle a également organisé une table ronde sur le thème de la laïcité auprès de 300 jeunes apprentis.

4 séances d’initiation et d’approfondissement au thème de la lutte contre les discriminations ont été mises en place et des mesures de ré-paration signées avec 3 collèges.

La 8ème édition du Salon du Livre de l’antira-

cisme et de la diversité organisé par la Licra Paris s’est tenue à la Mairie du Vème arrondis-sement, le 31 mai avec la présence de 60 auteurs et 300 visiteurs. Dans ce cadre, une conférence « Terrorisme, Antisémitisme et Ra-cisme » a été organisée avec Frédéric Encel, Michaël Prazan, Antoine Sfeir et Daniel Sibo-ny. Sur le plan de la citoyenneté et du sport, la Fédération de Paris a participé au City Raid Andros, parcours sportif citoyen à Melun et Tremblay-en-France qui a mobilisé plus de 1 200 enfants.

La section a également organisé des temps d’échanges et de débats :

- La conférence « la radicalisation dans les pri-sons », le 11 février à la Mairie du 1er avec Isabelle Gorce, Directrice de l’administration pénitentiaire, Hassen Chalghoumi, Imam de la mosquée de Drancy, Thibault De Mont-brial, Avocat spécialiste du terrorisme, et Jean-Michel Decugis, Chef du service police justice sur iTélé.

- Le débat « Debout contre le terrorisme ra-ciste et antisémite » le 25 novembre avec Pierre Kanuty pour le parti socialiste, Conseil-ler régional porte-parole du parti socialiste, et Geoffroy Didier pour le parti des républi-cains, Conseiller régional d’Ile-de-France,

Participation de la Licra Fédération de Paris au City Raid Andros

porte-parole de Valérie Pécresse pour les régionales, délégué national aux fédérations pour les Républicains.

- La conférence « La vérité sur le génocide des Chrétiens d’Orient », avec la participation de Jean-François Colosimo, auteur de l’ouvrage « Les hommes en trop : La malédiction des chrétiens d’Orient » et Fleur Olive, Reporter à Paris Match et Auteur du récit « Les femmes esclaves de l’État islamique ».

Les militants et les adhérents de la Licra Paris ont participé en nombre aux hommages aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, de l’Hyper kacher de Vincennes et du Bataclan.

La section a soutenu la campagne de commu-nication Antisémitox contre l’antisémitisme et l’antisionisme et plus largement contre le ra-cisme.

PériguEux-dordognE

La Licra Périgueux-Dordogne a intensifié ses in-terventions dans les établissements scolaires notamment avec l’installation de l’exposition « Regards de jeunes sur la déportation », suivies de conférences sur la Shoah animées par les époux Wieder, soit un public de plus 450 jeunes scolaires et 4 stagiaires de l’école de police.

Des conférences sur les valeurs citoyennes ont été données dans des collèges, une syna-gogue, des gendarmeries et une maison de retraite soit plus de 550 élèves, 50 brigades du département et 30 personnes en résidence touchés.

Les archives départementales ont accueilli l’exposition présentée par la section autour du Procès de Nuremberg ainsi qu’une conférence donnée par Maître Lisa Chevalier, avocate de la Licra sur l’historique de cet événement.

La Licra Périgueux-Dordogne a également organisé des voyages mémoriels : dans les camps en Pologne avec 35 participants et à Ouradour-sur-Glane avec 44 scolaires.

La Licra Périgueux a renouvelé sa convention avec le district de Football et le Comité Dépar-temental Olympique Sportif.

Une baisse de 70 % des plaintes a été enregis-trée grâce au travail de prévention réalisé en partenariat avec la gendarmerie et la Direction Départementale de Sécurité Publique. Enfin la Licra Périgueux-Dordogne a participé aux ras-semblements qui ont eu lieu à la suite des at-tentats de Charlie Hebdo et du Bataclan.

rEimS

2015 a été une année exceptionnelle pour la section de Reims.

Ses bénévoles se sont investis sur plusieurs chantiers :

- Prévention auprès des jeunes soit 2 300 col-légiens, lycéens, étudiants et élèves du pri-maire. La convention pluriannuelle signée avec le collège Maryse Bastié a permis à la section d’intervenir dans les classes de la 5ème, 4ème et 3ème.

- Actions de citoyenneté avec une Maison de quartier auprès de femmes immigrées.

Signature de la convention Police Gendarmerie

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- Organisation de conférences et d’expositions autour des génocides arménien, juif, tsigane et tutsi pour sensibiliser la population des dangers liés à l’extrémisme.

- 6 interventions dans le sport amateur avec plus de 400 jeunes rencontrés et reconduc-tion de la convention avec le Stade de Reims.

- Commémoration de la Nuit de Cristal, le 9 novembre, rassemblant exceptionnellement un grand nombre de Rémois.

- Journée de la laïcité le 9 décembre à la Mai-rie de Reims : séance avec des représen-tants collégiens et lycéens, travail théâtral autour des discours les plus significatifs lors du débat sur la loi de 1905, et conférence tout public avec Alain Jakubowicz, Président de la Licra.

roAnnE

Au cours de cette année sanglante, La Licra du Roannais a manifesté sa douleur et son sou-tien aux victimes des attentats : communiqués de presse et rassemblements.

des actions phares avec les scolaires :

En 2015, la section a noué un partenariat avec

le Lycée Jean-Puy de Roanne en particulier avec une enseignante d’Histoire Géographie :

- Aide à la réalisation d’un voyage à Auschwitz avec une classe de 1ère,

- Rencontre avec le Conseil de Vie Lycéenne,

- Organisation du prix Joseph Kott, résistant roannais qui a sauvé 2 000 juifs,

- Création d’un clip vidéo « Run Boy » avec des élèves du Lycée Jean Puy.

La Licra du Roannais a également une conven-tion de partenariat avec la Mairie de Roanne et intervient dans les écoles primaires de la ville avec des conteuses. Pour assurer ces in-terventions auprès des élèves, elle a organisé une journée de formation en septembre, avec la Licra de Lyon et l’École des militants de la Licra : Annette Bloch et Jean-Paul Schmidt. Elle est aussi intervenue dans des collèges et dans d’autres lycées, à la demande des enseignants.

Les autres actions :

En juin, la section du Roannais a participé à la Fête de l’Amitié entre les peuples et a noué des contacts avec les associations locales de la Ligue des Droits de l’Homme et d’Amnesty International.

Commémoration de la Nuit de Cristal. Au centre, Claude Secroun

Journée de formation avec la Licra Lyon et l’École des militants de la Licra

En novembre, elle a organisé une conférence avec Alain Jakubowicz, Président de la Licra sur « Le rôle des associations dans le combat antiraciste ». L’événement a été relayé dans la presse locale lors d’une rencontre à la mairie entre Alain Jakubowicz et le Conseil Municipal des Jeunes et à la Sous-Préfecture de Roanne.

La Licra du Roannais a également développé son partenariat avec la Délégation de football du Roannais.

Enfin, elle a travaillé à la diffusion de la news-letter de la Licra.

La section compte deux avocats qui assurent le travail juridique d’aide aux victimes.

rouEn

Des contacts ont été pris par la section de Rouen cette année avec la Gendarme-rie afin d’initier des interventions en 2016. Celle-ci est par ailleurs inscrite dans le cata-logue du Contrat de Réussite éducative dépar-temental.

Des actions de sensibilisation ont été réalisées dans le cadre de la semaine FARE au sein du club de football, l’Union Sportive de Petit-Quevilly, partenaire de la Licra Rouen depuis 3 ans. Un avocat de la section a pris en charge le dossier Vincent Raynouard condamné à un an de prison pour propos négationnistes par la cour d’appel de Caen le 17 juin.

StrASbourg-bAS-rhin

Pour la Licra Bas-Rhin l’année 2015 a été par-ticulièrement active.

Tous les indicateurs sont en progression, qu’il s’agisse du nombre de membres comme des

actions éducatives menées dans les établisse-ments scolaires et des dossiers de discrimina-tion soumis à nos juristes.

3 actions ont fortement contribué à la visibilité de la section strasbourgeoise :

Janvier : dans les jours qui ont suivi les terribles attentats contre Charlie Hebdo et l’Hypercacher la section a organisé un spectacle d’humour antiraciste avec Pierre Fatus « La guerre des clowns est déclarée ». Les deux représentations ont été un réel succès puisque 1 000 spectateurs s’y sont pressés, amorçant le début d’une tournée nationale de l’artiste.

Mai : Organisation au Conseil de l’Europe du symposium « No hate web, No hate speech - lutter contre le discours de haine » 3 jours de débats, d’ateliers, de réflexion, avec un public de jeunes, d’éducateurs, de community managers, 800 personnes au total et la volonté de prolonger ce moment fort par des actions de formation.Toutes les infos sur http://nohateweb.eu/nhw/fr/

Décembre : dans l‘entre-deux tours des élec-tions régionales pour faire barrage au Front national, la Licra Bas-Rhin avec l’appui des sections de la nouvelle grande région d’Al-sace, Champagne-Ardenne et Lorraine (ALCA), organise un meeting républicain en présence d’Alain Jakubowicz et de représentants des partis de gauche comme de droite. Plus de 200 participants, une excellente couverture presse et, qui sait, une petite incidence sur les résultats.

D’autres moments ont été marquants dans l’année, les rencontres avec les jeunes de Sarre-Union lors de la profanation du cimetière juif, la participation au Forum mondial de la démocratie, l’animation au Parlement

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européen dans le cadre de la convention nationale de la Fédération des MJC de 2 ateliers sur le web et sa surveillance, ou encore la co-organisation avec l’association « LGBTI la station », d’une Nuit de l’amitié sur le thème du complot.

thonon LES bAinS

Les militants de la Licra de Thonon les Bains sont intervenus auprès de 237 collégiens et lycées sur les thématiques : lutte contre le ra-cisme, l’antisémitisme et les discriminations, et l’esclavage.

La section a participé activement aux se-maines d’éducation contre le racisme et l’anti-sémitisme sous le patronage de la Fédération des Œuvres Laïques d’Annecy.

touLouSE

La section de Toulouse agit sur plusieurs plans, autant dans le domaine de la justice que culturel. Sur le terrain, la Licra a participé à de nombreux événements.

Manifestations et interventions :

- Débat en janvier avec interview par le Jour-nal Toulousain sur la venue de Dieudonné au Zénith de Toulouse.

- Débat en février à l’Espace des Diversités avec les représentants d’un groupe de Mu-sulmans opposé aux intégristes

En avril : - Participation et prise de parole lors du cen-

tenaire commémorant le génocide arménien de 1915 avec marche silencieuse aux côtés de plus de 1 000 personnes

- Importante conférence lors de la venue du Défenseur des Droits Jacques Toubon sur le thème « Ensemble contre les discriminations »

- Inauguration de l’exposition sur l’Antisémi-tisme du Moyen Age à nos jours en présence du représentant du Maire de Toulouse, du Secrétaire général de la Licra et du Président de la Licra Toulouse.

- Présence en juin à la manifestation au Mé-morial de la Shoah à l’Espace du Judaïsme.

- Acceptation du Maire de Toulouse en juillet pour ériger une stèle à la mémoire des en-fants Juifs déportés entre 1943 et 1944.

- Participation en septembre à l’inauguration de l’exposition « Les génocides des Armé-niens ».

- En novembre : Conférence débat avec Mo-hamed Sifaoui sur « Ensemble contre l’Isla-misme et le Fanatisme » avec plus de 130 participants, débat à Barcelone sous l’égide du Président de la section barcelonaise et du président de la Licra Toulouse avec le Di-recteur de l’immigration et le Procureur de la République de Barcelone et article de pro-testation contre la montée de l’extrémisme dans la presse régionale.

- Sous l’égide de la communauté arménienne de la Licra et du CRIF : important rassemble-ment en décembre et prises de parole des responsables de la Cour du Conseil départe-mental de la Haute-Garonne contre la mon-tée des extrêmes.

actions avec la Justice, la Gendarmerie et la Police

- Réunion en septembre avec les officiers de police et des responsables de services sous l’égide du Chef d’État Major au Commissariat central avec Gérard Folus et Maître Damien Barbet.

- Intervention à l’École de Police. - Réunion de synthèse en avril avec la Procu-

reure Générale du Tribunal De Grande Ins-tance de Toulouse en présence des magis-trats et défenseurs des droits.

- Réunion avec le Procureur de la République afin d’évoquer les actes du BDS à Toulouse.

tourS-tourAinE

À la suite des attentats terroristes qui ont se-coué notre pays, Martine Strohl, Présidente de la Licra Tours-Touraine, a invité Pascale Croci, auteur de bandes dessinées, scénariste, colo-riste, caricaturiste, à une rencontre le 2 février avec les élèves de deux classes de premières du lycée Vaucanson de Tours, sur le thème de la « Liberté d’expression ». « Qu’on embrasse ou non les idées des dessinateurs sur les ca-ricatures, c’est la liberté de s’exprimer qu’il faut protéger » a insisté Martine Strohl en s’ap-puyant sur la place prioritaire qui doit être faite à la laïcité, principe sur lequel s’est construite notre République.

L’histoire des juifs de Shanghai est multiforme, car elle est celle d’individus d’origines diverses, qui s’y sont établis à différentes époques. C’est l’épisode méconnu de la période 1933-1949, qui est l’inspirateur de l’exposition que la Licra Tours-Touraine a présenté du 05 au 25 mars à la Mairie de Tours.

À l’initiative de la Direction de la Protection Judiciaire de la Jeunesse de la Région Centre Val de Loire, Martine Strohl est intervenue le 24 juin, auprès de l’ensemble des jeunes par-ticipant à la 5ème édition de RAID’SPECT AVEN-TURE organisée par L’UFOLEP 37 & L’UEAJ VAL

DE LOIRE sur le thème « Sport et Prévention ». L’occasion pour la Licra Touraine, de présenter les vidéos de diverses campagnes de commu-nication contre le racisme et l’antisémitisme initiées par la Licra.

SAint–EtiEnnE métroPoLE

décollage des actions contre le racisme dans le sport et dans les établissements scolaires

Les actions de La Licra Saint-Etienne Métro-pole se sont développées principalement dans quatre grandes directions :

Dans l’Éducation, la Licra Saint–Etienne Mé-tropole a poursuivi son action vers les col-lèges (classes de 5ème et de 3ème) et les lycées (classes de 1ère), ainsi qu’à l’occasion de sa participation au « Bus de l’égalité », la sec-tion a rencontré pendant deux heures plus de 900 élèves et lycéens.

Dans le sport, la section a participé à des ac-tions de sensibilisation contre le racisme lors du tournoi handisport au Parc des Sports de l’Etivallière de Saint–Etienne, et lors des se-maines d’action FARE ainsi qu’à la course à pieds de 10 km en équipe (avec France Bleue Saint-Etienne Loire).

Le lundi 26 octobre, la section invitait la délégation offi-cielle de la région du Tibet ainsi que M. WU, le conseiller de presse et de la communication de l’Ambassade de Chine en France. Christian Guyon, Maire d’Amboise, a réservé le meilleur accueil à la Licra et à ses invités internationaux.

Action contre le racisme dans le football devant 2 5000 personnes au Stade Geoffroy-Guichard.

les sections

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Dans le domaine de la santé, la section pour-suit son action menée depuis deux ans avec la création d’une structure assurant le rôle d’ex-pertise, de consultant et de groupe ressource. En 2015, elle a rencontré à de nombreuses re-prises des professionnels de santé de la Loire. Le projet devrait voir le jour en 2016.

Par sa participation à de nombreuses interventions, débats et réunion : intervention dans les maisons de quartier (quartier Beaubrun), conférence sur la laïcité, soirée en centre social (Andrézieux), participation à 2 conférences – débats de Mme Latifa Ibn Ziatem (Saint-Chamond), Participation au 1er comité technique de coordination de la JIDF du 8 mars 2015.

Elle a enfin participé à une tribune dans « Libération » : « 100 avocats pour une répression juste des propos racistes ».

vAnvES

La section de Vanves a participé au 70ème anniversaire de la libération des camps le 27 janvier. Une gerbe a été déposée au pied de la stèle dédiée aux victimes de la barbarie nazie. Comme tous les ans, pour les scolaires, elle a organisé les 30 janvier et 10 février, les « Jour-nées de la mémoire ».

La projection d’un film documentaire illustrant la montée du nazisme en Europe et la mise en place du système concentrationnaire a été suivie, cette fois encore, par les témoignages de Robert Wajcman et de Charles Baron tous deux rescapés des camps. Les élèves ont ré-digé des mots de remerciements après une discussion fructueuse avec nos anciens dé-portés.

La section a tenu un stand au forum an-nuel des Associations le 6 septembre.

Nos militants ont accueilli les élus de Vanves et de nombreux sympathisants intéressés par nos activités.

Elle a participé le 12 septembre au centenaire du génocide arménien organisé par la ville de Vanves avec l’inauguration d’une plaque et la plantation d’un arbre du souvenir. La projec-tion du film « Les Héritiers » le 7 octobre, film qui met en relief les valeurs de la République, le refus de l’échec scolaire à la chaine, le repli communautaire et la montée de l’intégrisme, a été particulièrement apprécié par les nom-breux spectateurs.

vincEnnES-nogEnt-Sur-mArnE-SAint-mAndé-fontEnAy-SouS-boiS

En 2015, la Licra Vincennes a organisé trois conférences :

- le 5 février à Vincennes avec Simon Malkes pour son livre « Le juste de la Wehrmacht » ;

- le 24 mars à Nogent-sur-Marne, « La justice face à l’antisémitisme » avec notamment Renaud Chazal De Mauriac, Premier Président de la Cour d’Appel de Paris et Ivan Levaï, Directeur de Tribune Juive ;

Plantation de l’arbre du souvenir pour le centenaire du géno-cide arménien

- le 3 décembre à Saint-Mandé sur le thème « La laïcité et son avenir » avec Daniel Keller.

Elle a également participé le 5 mars à l’hom-mage au dessinateur et auteur décédé Jacques Kamb, réalisé par son beau-frère, membre de la section, à travers l’ouvrage « Le Petit Clown ».

Sur le volet « éducation », la section est interve-nue auprès de 140 élèves du Lycée de Jouy-le-Moutier (95), de l’école primaire d’Ermont (95) et du LEP Val-de-Beauté à Nogent-sur-Marne (94). Des contacts ont été pris avec la Direc-tion de la Police du Val-de-Marne. Par ailleurs des représentants de la section sont membres de la Direction Départementale du Territoire et du CORA du Val-de-Marne.

les coordonnées de la licra

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les sections

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La Licra est présente dans le monde. Elle est particulièrement active en Suisse, en Autriche et aux États-Unis grâce à sa section de New-York.

bArcELonE

Créée en 2014, la section de Barcelone s’im-plante désormais dans le paysage catalan.

Elle a participé en tant que partenaire en oc-tobre 2015 au Séminaire international sur l’an-tisémitisme organisé par la Fondation Baruch Spinoza et la Generalitat de Catalogne.

En novembre, elle a également organisé la conférence « Ensemble contre les discriminations » avec la Generalitat pendant laquelle sont intervenus le Procureur général de Catalogne M. Aguilar, le professeur d’Université en sciences politiques M. Torrens ainsi que le président de la Licra Toulouse, Gérard Folus. Un manifeste pour lutter contre les discriminations doit être rédigé à la suite de cette conférence.

SuiSSE

La Licra Suisse a organisé une série de conférences. A la suite du procès Perinçek à la CEDH, la section de Genève s’est interrogé sur :

- « Pourquoi l’islamisme séduit-il ? » avec le journaliste Mohamed Sifaoui ;

- « La négation du génocide arménien et le futur de la norme antiraciste » le 25 novembre 2015. Le débat animé par François Modoux, journaliste au quotidien « 24 heures » rassemblait Frédéric Krenc, avocat au barreau de Bruxelles, Vincent Berger, avocat au barreau de Paris, Marcel Alexandre Niggli, professeur de droit pénal à l’université de Fribourg, et Martine Brunschwig-Graf, Présidente de la Commission fédérale contre le racisme.

- Comment assurer le « vivre-ensemble » dans un monde globalisé, où des populations d’origine, de cultures et de religions diverses doivent cohabiter ?

futurES SEctionS à L’intErnAtionAL

- En Tunisie grâce à l’implication des militants de plusieurs ONG établies à Tunis.

- En Allemagne, grâce au partenariat avec la section de Strasbourg et des ONG allemandes du Bade-Wurtemberg.

à L’internationaL

Conférence Débat à Barcelone

LicrA AgEn

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LicrA Aix En ProvEncE

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LicrA AngErS

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Les coordonnéesde La Licra

nAtionAL

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LicrA iSSy LES mouLinEAux

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LicrA Lyon

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LicrA vAL d’yErrES

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LicrA vAnvES

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partenaires

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Rockhgasse 1 1010 VIENNE +431 535 11 06

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LicrA monAco

31 bd du Larvotto 98000 MONACO 06.40.62.47.77 [email protected]

LicrA nEw york

1430 Broadway 17th Floor 10018-3 NEW YORK + 1 212 792 49 56 [email protected]

LicrA SuiSSE

80 avenue CF Ramuz CH 1009 LAUSANNE [email protected] Facebook : www.facebook.com/licra.suisse/

intErnAtionAL

PArtEnAirES finAnciErS :

•Comité interministériel de prévention de la délinquance

•Commissariat général à l’égalité des terri-toires

•Délégation interministérielle de lutte contre le racisme et l’antisémitisme (DILCRA)

•Fondation Esther Nathan et Pépo Tchenio

•Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS)

•Football Against Racism in Europe (FARE)

•Groupe Partouche

•Mairie du Havre

•Mairie de Paris

•Mairie du 3e arrondissement de Paris

•Mairie de Vaulx-en-Velin

•Ministère des Affaires Étrangères et du développement international

•Ministère de l’Éducation Nationale, de l’en-seignement supérieur et de la Recherche

•Ministère de l’Intérieur

•Ministère de la Justice

•Ministère de la Ville, de la Jeunesse, et des Sports

•Premier Ministre

•Préfecture de Paris

•Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ)

•Région Ile-de-France

•Union des Clubs Professionnels de Football (UCPF)

PrinciPAux PArtEnAirES nAtionAux Et intErnAtionAux :

•Les Amis de Beauvallon

•Agence des droits fondamentaux de l’Union Européenne (FRA)

•Association Française des Avocats et Ju-ristes Arméniens (AFAJA)

•Association française des prestataires de l’Internet (AFPI)

•Association harkis et droit de l’Homme (AHDH)

•Ben Wrobel, graphiste

•Boléro

•Bureau national de vigilance contre l’anti-sémitisme (BNVCA)

•Cinéma Le Luxy

•Cinéma Le Majestic - Bastille

•Cinéma le Méliès

•Comité français Yad Vashem

•Commission Européenne

•Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH)

•Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France (CCAF)

•Conférence des OING du Conseil de l’Eu-rope

•Conseil National des Barreaux

•Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN)

•Club Dijon Football Club (DFCO)

partenaires

partenaires

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témoignages

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•Défenseur des Droits

•Direction de l’Administration Pénitentiaire

•Direction Générale de l’Enseignement sco-laire (DGESCO)

•École de Formation du Barreau (EFB)

•École Nationale de la Magistrature (ENM)

•Les Éditions du Bord de l’Eau

•Facebook

•Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne (FIDL)

•Football Against Racism in Europe (FARE)

•Foot Citoyen

• Ibuka

•Le Havre Athlétic Club (HAC)

• Institut National d’aide aux victimes et de médiation (INAVEM)

• International Network Against Cyber Hate (INACH)

•Kuribay, conseil en recrutement

•Legipresse

•Ligue des Droits de l’Homme (LDH)

•Ligue de l’Enseignement

•Ligue de Football Professionnel (LFP)

•Mairie de Dieulefit

•Media Diversity Institute

•Mémorial de la Shoah

•Mouvement contre le racisme et pour l’ami-tié entre les peuples (MRAP)

•L’Œuvre de Secours aux Enfants (OSE)

•Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication

•Opinion Way

•Pôle Ressources National Sport, Éducation, Mixités, Citoyennetés (PRN SEMC)

•RTL

•Rugby Urban Attitude (Rugban)

•Service de Protection de la Communauté Juive (SPCJ)

•SPOA

•SOS Homophobie

•SOS Racisme

•Twitter

•Union Européenne des Associations de Football (UEFA)

•UN Watch

•Union des Étudiants Juifs de France (UEJF)

•Union Nationale Lycéenne

•Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS)

•Vigilance Arménienne contre le Négation-nisme (VAN)

•We Are Social

•XL Print

Remerciements particuliers :

- à Monsieur Le Président de la République Française, François Hollande, aux services de l’Élysée

- aux forces de l’ordre (police – gendarmerie) qui assurent notre sécurité - à tous nos militants et sympathisants qui, chaque jour, se dépensent sans compter

et donnent de leur temps pour repousser le racisme et l’antisémitisme

Le service juridique de la Licra reçoit chaque jour des signalements de victimes. Chaque cas est examiné par le service juridique afin de qualifier pénalement les faits et d’envisager l’aide à apporter aux victimes pour constituer un dossier et les accompagner dans leurs dé-marches (plainte, procès ...)

Voici quelques exemples de signalements re-çus après les attentats de Janvier et du 13 no-vembre 2015.

« sale arabe (...) Mais je suis français, mon pays c’est la france »Témoignage reçu le 7 janvier 2015

Chauffeur de car, je vous sollicite afin de vous informer que j’ai été victime d’actes et de pro-pos racistes. Au moment des faits je me trou-vais à mon poste de travail. Je me suis fait d’abord insulter de connard. Puis de fils de pute, puis agresser physiquement.

Et verbalement de « sale arabe », de « bou-gnoule », et en pleine face « retourne dans ton pays ». Mais je suis Français et mon pays est la FRANCE. J’ai déposé une plainte en tant que victime à la gendarmerie. Je vous serais très reconnaissant de m’apporter votre aide ainsi que vos services concernant mon cas.

« sale babtou (...) sale blanc de merde »Témoignage reçu le 11 janvier 2015

Je suis lycéen, quasiment tout les jours, on me traite de sale babtou, de sale blanc de merde, (je suis quasiment le seul blanc du lycée). On nous insulte, et depuis peu, on nous insulte de « nazi » de sale antisémite... Je n’ai rien fait, je ne m’intéresse pas à la politique et je ne com-prends pas cette attitude !

« quelle différence entre un juif et une pizza ? »Témoignage reçu le 12 janvier 2015

Ma fille a reçu de la part de la part d’une élève de 17 ans de son lycée un post sur Facebook la veille de la manifestation et le lendemain de l’attentat de la Porte de Vincennes avec le message suivant « Quelle différence entre un juif et une pizza ? Le temps de cuisson ». Quelle suite comptez vous faire face à ce post qui a bouleversé ma fille ?

« Pas normal que les noirs dansent avec les blancs »Témoignage reçu le 14 janvier 2015

L’école dans laquelle ma fille de 7 ans est scolarisée organise un petit spectacle où les enfants doivent danser semble-t-il 2 par 2. Le

témoignages de victimes de racisme

et d’antisémitisme

témoignages témoignages

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partenaire de ma fille lui a déclaré ce matin qu’il n’était pas normal que les noirs dansent avec les blancs, qu’elle n’était pas belle car noire et qu’elle ne devrait pas être ici.Que puis-je faire d’autre, que me conseil-lez-vous ?

« tous les musulmans sont des salopards »Témoignage reçu le 19 janvier 2015

Je suis employé en tant qu’hôte de caisse dans un supermarché, il s’avère que j’ai eu échos des propos racistes et islamophobe d’une collègue suite aux évènements surve-nus concernant l’attentat des frères kouachi. En croisant cette personne, je lui demande donc ce qu’elle pense de cet évènement, elle me répond mot pour mot : « tous les musul-mans sont des salopards ! » Je lui réponds « Pardon ? » Elle me répète exactement la même chose : « Tous les musulmans sont des salopards ». Je lui dis donc qu’elle ne peut pas dire cela elle me dit que je ne peux pas enle-ver la pensée des gens et que c’est toujours la même chose avec « nous » : le 11 septembre, l’affaire Mohamed Merah et maintenant l’at-tentat à Charlie Hebdo. Je lui dis qu’elle ne peut pas faire de généralités, elle me dit que ce sont tous les mêmes à part deux ou trois personnes...

« vous ferez moins les malins quand la Marine va passer »Témoignage reçu en février 2015

Bonjour, j’ai fait construire une maison il y a 3 ans. J’ai une servitude de passage devant chez lui pour pouvoir rentrer chez moi. Depuis que j’ai emménagé, nous avons le droit a des insultes raciales (je suis Portugais).Encore aujourd’hui, ma fille et ma femme sont passées devant chez lui pour rentrer chez nous, elles ont eu le droit a des ‘morues’, « vous fe-rez moins les malins quand la Marine va pas-ser, enlever votre putain de drapeau portu-

gais », « vous ne comprenez rien vous n’êtes pas Français ». Ma femme a des origines loin-taines allemandes, il l’a appris et a crié HITLER en faisant le signe de la main et j’en passe... J’ai appelé la police municipale qui m’a conseillé de porter plainte car cela n’est pas la première fois que ce monsieur tient des propos racistes . De plus, je voudrais ra-jouter qu’il a avoué lui même être raciste. Je voudrai savoir comment faire pour le condamner car cela devient pesant à l’idée de sortir de chez soi et de se faire insulter.

« une pétition contre moi pour ne pas avoir laissé un professeur dire du bien de dieudonné, de sa quenelle » Témoignage reçu en février 2015

J’ai été exclue le 2 février du module d’or-thophoniste à Paris d’une école privée (très chère) préparatoire aux concours paramédi-caux où j’étais inscrite depuis le 2 septembre 2014. Officiellement parce qu’une pétition de 15 élèves datée du 28/02, se plaint de mon comportement qui perturbe le bon déroule-ment des cours, alors que je ne venais d’in-tégrer ce groupe que 2 jours plus tôt (j’étais auparavant inscrite dans un autre module). Officieusement parce que je n’ai pas laissé la veille, le 27/02, notre professeur de Français (dont une recherche sur Google vous montrera ses accointances avec le FN) dire du bien de Dieudonné, de sa quenelle, « geste salutaire et antisystème » d’après elle, que je ne l’ai pas laissé médire de la loi qui combat le négation-nisme et que je l’ai contredit quand elle a dit que « l’éducation nationale n’avait pas à «em-mener des gosses de 14 ans à Auschwitz, que cela doit venir d’une démarche personnelle ».

témoignAgES rEçuS à PArtir du 13 novEmbrE 2015

« sale arabe »

Ma fille de 11 ans subie du harcèlement à l’école par une camarade du même âge. De l’humiliation à des menace de mort elle se fait aussi insultée de « Sale arabe » et le vit très mal. La harceleuse utilise internet et envoi des SMS plusieurs fois par jour.

« c’est le traitement pour les arabes »

Bonjour j’ai été victime d’une discrimination. Je précise que je suis Français d’origine ma-rocaine. Mercredi 18 Novembre, je fais un dé-tour à la poste pour expédier un colis. J’arrive à l‘entrée où se trouvent deux vigiles. Ils me de-mandent d’ouvrir ma veste pour me contrôler, je fais une petite blague en leur répondant que je sais que les Arabes de France n’ont pas la cote et que ça fait bizarre de se faire contrôler partout mais je m’exécute, j’ouvre ma veste et là il se permet de me palper comme un poli-cier. Je le laisse faire et lui fais une réflexion en disant que j’espère qu’il fouille chaque per-sonne tel qu’il le fait pour moi. Il me répond que c’est un traitement que pour les Arabes et qu’il n’y a qu’eux qui sont concernés à la suite des événements ! Je me fâche un peu et lui explique qu’il n a pas à généraliser. (...) Je demande de prévenir un responsable pour qu’il assiste à ce qu’il se passe. Il me refuse l’accès, me refoule et insiste sur sa phrase : « tu ne rentres pas, tu peux partir ! » Je com-mence à entrer et, là, le vigile se permet de me frapper avec ses poings à l’œil gauche. Le deuxième vigile me tenait les bras, je me suis alors dégagé les mains pour me défendre de cette pluie de coups de poings. En voulant l’écarter, je tombe au sol avec lui qui me tenait et qui est retombé à genoux sur mes côtes. Dans la chute, je me cogne violemment la tête contre le mur et ressens une énorme douleur

à l’épaule. Je précise que je n’ai porté aucun coup (...) La police arrive, fouille mon colis et mon blouson... et ma voiture. Je leur demande d’appeler les pompiers car personne n’a ap-pelé les secours. Les pompiers arrivent et soigne mon épaule, déboîtée. La police me fait la réflexion que ça ne sert pas à grand chose de porter plainte, car en ce moment, ce n’est est pas la priorité (...) Je sors de l’hôpital, j’ap-pelle le commissariat pour savoir où je devais porter plainte et on m’informe qu’ils ferment leurs portes à 17h30. Je rentre chez moi car la nuit est déjà tombée. Je ne ferme pas l’œil de la nuit à cause des douleurs, des malaises et des nausées. Je retourne au commissariat pour porter plainte. On m’explique que le com-missaire qui prend les plaintes est surchargé jusqu’à la fermeture. (...) Le lundi, j’y retourne : c’est bondé de monde. J’attends mon tour, j’expose mon problème. On me conseille de revenir...

« arabes = ss »

Pendant la nuit du 2 au 3 décembre 2015, des inscriptions à caractères racistes ont été inscrites sur ma porte : « Arabes = SS ». Je suis d’origine marocaine et j’ai subi plu-sieurs provocations de la part de mes voisins : repas d’immeuble sans inviter les 2 familles d’origine étrangère, plainte à l’Office des HLM car selon certains ce sont les Marocains qui ramènent des blattes !!! J’ai porté plainte à la gendarmerie. Il m’a fallu insister car ils ne vou-laient pas prendre ma plainte, ils ne se sont même pas déplacés pour faire une constata-tion. Je me retrouve dans une situation dou-loureuse car mes deux enfants sont affectés et étant mère célibataire avec de faibles reve-nus, je ne trouve pas de logement ailleurs…. Que dois je faire ?

RAPPORT D’AcTiviTé 2015

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Document réalisé sous la direction de Corinne Tapiero.

Remerciements à Florence Houzé, Aurélia Jakmakejian, Safia Ouaissa, Camille Lhopitault, Camille Destans, Charlotte Lefranc, Nathalie Rosell, Matthias Bötsch, Lucrecia Pereira.

Conception graphique : Ben Wrobel.

Réalisation : Valérie Bensoussan.

Impression : XL Print