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DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SICAP SA Le magazine de notre économie EDITION 004 • 15 au 28 JUIN 2020 •PRIX 2000 FCFA Mamadou KASSÉ REPORT D’ECHEANCES BOCAR SY, DG BHS 70 ans de la SICAP SA LA SICAP EST UN PATRIMOINE NATIONAL Mamadou KASSÉ LA SICAP EST UN PATRIMOINE NATIONAL LA SICAP EST UN PATRIMOINE NATIONAL Dossier Special «La SICAP est un pionnier qui a ouvert la voie à la promotion immobilière privée» Les Banques, la BCEAO et l’Etat complotent contre les clients

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DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA S ICAP SA

Le magazine de notre économie

EDITIO

N 004 • 15 a

u 28 JUIN 2020 •PRIX

2000 FCFA

Mamadou KASSÉ

REPORT D’ECHEANCES BOCAR SY, DG BHS

70 ans de laSICAP SA

LA SICAP EST UN PATRIMOINE

NATIONAL

Mamadou KASSÉ

LA SICAP EST UN PATRIMOINE

NATIONAL

LA SICAP EST UN PATRIMOINE

NATIONAL

Dossier Special

«La SICAP est un pionnier qui a ouvert la voie à la

promotion immobilière privée» Les Banques, la BCEAO

et l’Etat complotent contre les clients

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Editorial

ls sont nombreux ces compatriotes sénégalais pour qui le sommeil reste hanté par l’acquisition d’un toit pour la famille. Aujourd’hui encore, la question du logement demeure une équation à multiples inconnues pour la plupart des Sénégalais. Et le constat est on ne peut plus

amer : la demande est beaucoup plus forte que l’offre. Il y a une disproportion et un déséquilibre réel entre la demande et l’offre. Le Président de la République avait pris, dès son accession au pouvoir, un décret pour porter assistance aux locataires, pris à la gorge par les bailleurs. Mais, la loi sur la baisse du prix du logement, qui imposait son application, n’a pas été bien encadrée. Les populations se sont retrouvées prises au piège de certains bailleurs qui n’ont pas hésité à appliquer la loi de la «surface corrigée», pour revoir du coup les prix à la hausse de la location.

Par ailleurs, la qualité de l’offre de logement laisse à désirer, avec des espaces d’appartement trop étroits pour accueillir, ne serait-ce qu’une famille standard de cinq personnes, au plus. Et, en même temps, les prix du loyer flambent.

Les politiques visant à développer des logements sociaux se font de plus en plus rares. Et, parallèlement les promo-teurs immobiliers s’emparent quasiment de tous les espaces potentiels d’habitation. Les entreprises privées de construc-tion font sortir des cités de terre comme des champignons ; mais elles n’en appliquent pas moins des prix qui demeurent hors de portée du citoyen lambda.

Toutefois, toutes ces questions semblent interpeller la Direc-tion Générale de la Sicap SA, l’une des sociétés phares qui porte la politique de logement de l’Etat du Sénégal. Et dans l’entretien qu’il nous a accordé dans ce numéro spécial sur la Sicap SA, le Directeur Général, Mamadou Kassé, décline les ambitions de la Sicap SA et réaffirme avec force que cette société doit être perçue comme un patrimoine national. Ce numéro de votre magazine préféré est tout aussi spécial en

Par Mouhamed FALL AL Amine

la hantise des chefs de famille ce qu’il ouvre de larges fenêtres sur les 70 ans de la Sicap SA, sur fond de témoignages des premiers propriétaires ou résidents de la Sicap, avec notamment le doyen Abdoulaye Diallo, dont l’aventure avec la Sicap a débuté en 1962.

Chers lecteurs, vous pourrez également apprécier la lecture que l’une des plus anciennes employées de la Sicap fait de la gestion de ses différents directeurs. Septafrique Magazine met aussi en lumière les politiques de logement des deux camps politiques (socialistes & libéraux) qui ont géré la Sicap, de sa création à nos jours.

De nos différentes approches avec toutes ces personnes ressources de premier plan, il ressort que la Sicap SA de-meure un maillon essentiel dans la chaîne qui porte la po-litique d’habitat de l’Etat. Celle-ci s’est offerte un nouveau souffle depuis quelques mois avec l’idée géniale de propo-ser 100 mille logements aux Sénégalais, suivant des critères d’acquisition bien définis.

Le seul bémol est aujourd’hui mis par les effets indus de la crise sanitaire de la Covid-19. En effet, à l’échelle mondiale, le Coronavirus a fait que toutes «les certitudes ont été re-mises en question et cela, tous secteurs confondus». Le Dg de la Sicap le reconnaît sans ambages : «L’immobilier a bel et bien été impacté sévèrement avec des difficultés dans la mobilisation des effectifs dans les chantiers ainsi qu’un ra-lentissement dans la mobilisation financière…».

Cet impair va, inéluctablement, influer sur les délais de livrai-son de certains projets bien ficelés et qui étaient à quelques encablures d’aider à afficher le sourire sur les visages tristes de nombre de chefs de famille.

Bonne lecture à tous !

Édité par Septafrique Médias

PDG Groupe Septafrique M. Fall Al AmineHebdo

Email Rédaction

Rédaction

Rédacteur en chefMbagnick Ngom

Mouhamed Ndjim Souleymane Sy Baye Ndongo Fall Habib Mimran

[email protected]

I

Le toit,

SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

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4 SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

SOMMAIRE Septafrique Hebdo N°4 Du 15 au

28 Juin 2020

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA S ICAP SA

Le magazine de notre économie

EDITIO

N 004 • 15 a

u 28 JUIN 2020 •PRIX

2000 FCFA

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA S ICAP SADIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA S ICAP SAMamadou KASSÉ

REPORT D’ECHEANCES BOCAR SY, DG BHS BOCAR SY, DG BHS

70 ans de laSICAP SA

LA SICAP EST UN PATRIMOINE

NATIONAL

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA S ICAP SADIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA S ICAP SAMamadou KASSÉ KASSÉMamadou KASSÉ

LA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAP EST UN PATRIMOINE

NATIONAL

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NATIONALNATIONAL

LA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPLA SICAPEST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE EST UN PATRIMOINE

NATIONALNATIONALNATIONALNATIONALNATIONALNATIONALNATIONALNATIONAL

LA SICAP EST UN PATRIMOINE

NATIONAL

Dossier Special

«La SICAP est un pionnier qui a ouvert la voie à la

promotion immobilière privée» Les Banques, la BCEAO

et l’Etat complotent contre les clients

P. 6/9 - MAMADOU KASSE(DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SICAP SA)«La Sicap est un patrimoine national»

P. 10 MME MAÏMOUNA KANE KOITA (SG DE LA SICAP SA) «Notre première garantie est l’accompagnement du client pour l’obtention d’un titre foncier»

P.12 MME MERRY BA(DIRECTEUR MARKETING & COMMERCIALDE LA SICAP SA)«La vocation de la SICAP n’est pas de faire du profit sur le dos des Sénégalais»

P.12 -MME AÏSSATOU TRAORE AGENT A LA SICAP SA DEPUIS 27 ANS «L’Etat doit davantage soutenir la Sicap»

MME MARIÈME LY(VICE-PRÉSIDENTE DE L’ASLPS)Instaurer un climat de paix entre proprié-taires et résidents des Sicap

ABDOULAYE DIALLO (PRÉSIDENT DE L’ASPLS) «La Sicap gagnerait à faire des logements sociaux»

P14 - LA SICAP SA DE 1960-2000 De l’âge d’or aux ajustements structurels

P 15 - 70 ANS DE LA SICAP SADR SERIGNE MANSOUR TALLLa SICAP a 70 ans : trois temps comme dans une course de fonds

P16- HABITAT SOCIAL DES LIBERAUX Wade étale le Plan Jaxaay pour 52 milliards

P.18- SICAP SAFocus sur les différents directeurs depuis 2001

P 22 ENTRETIEN AVECM.BOCAR SY, DG BHS«La SICAP est un pionnier qui a ouvert la voie à la promotion immobilière privée» MASSAER NDIAYE , DFC DE LA SICAP SA «A 70 ans, la SICAP SA reste encore avec l’ambition de la jeunesse»

P24 SICAP DIGITAL

P25& 27 IMMERSION DE SEPTAFRIQUE

P 28/34 ZOOM SUR LA SICAP EN IMAGES

P.34/35 HOMMAGE WORLD MUSICLe Covid-19 diffère l’hommage national à Mory Kanté

MOISE AMBROISE GOMISAduna, teedd ak teeraalaté

P. 36 &37- ASTUCE & BIEN *Cinq astuces pour combattre l’halitose

*L’utilité du Savon noir

P. 38 REPORT D’ECHEANCESLes Banques, la BCEAO et l’Etat com-plotent contre les clients

P.39 CRIME ORGANISE TRANSNATIONAL EN AFRIQUE Comment faire face aux cartels de la drogue

P. 40 SERVICESMots mêlés & Mots croisés

P.41/45 CONTRIBUTIONS (Par Mary Tew Niane, Moussa Mara, Kalidou Kassé)

P 46- JOURNEE MONDIALE DE L’ENVIRONNEMENTLa Crabe sensibilise sur la dépollu-tion de la baie de Hann

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- 5SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

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6 SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

Mamadou KASSE (DG DE LA SICAP SA)

et d’habitat autant comme Conseiller à ses côtés mais aussi comme Président de Conseil de surveillance et Directeur gé-néral. Bien entendu, chacune de ces fonc-tions est d’une particularité telle que mon expérience en a été grandement renfor-cée et mon expertise mise à rude épreuve.

La lecture que je fais de ce parcours avec le Président se résume à l’expression d’une confiance que ma loyauté et mon engagement doivent aider à renforcer. Par conséquent, je m’investis pleinement afin d’être à la hauteur de la tâche et rem-plir avec succès les missions qui me sont confiées.

La SICAP SA est un des fers de lance de la politique d’habitat de l’État du Sénégal. Concrètement quel est son apport ?Dans le domaine immobilier la SICAP a été un instrument efficace pour la poli-tique d’habitat et d’urbanisme de l’État du Sénégal et cela précède l’accession de notre pays à la souveraineté interna-tionale. Son leadership dans le secteur est incontestable parce qu’elle a réalisé

Septafrique : Vous étiez dans un passé récent Directeur général de la Sn Hlm avant d’être appelé à diriger la SICAP SA. Quelle lecture faites-vous de ce re-déploiement ?Mamadou KASSE : Il est vrai qu’après avoir passé plus de trois années à la tête de la Société Nationale des HLM, Monsieur le Président de la République Macky SALL, qui nomme aux emplois civils et militaires, m’a fait l’insigne honneur de me porter à la tête de la SI-CAP SA. Vous imaginez bien que pour moi qui n’ait officié que dans le secteur de l’habitat depuis plus de Vingt ans, c’est un privilège certain de diriger suc-cessivement les deux sociétés pionnières de la promotion immobilière au Sénégal.

Cette marque de confiance particulière du Chef de l’État est inestimable à mes yeux et ladite confiance a été, sans cesse renouvelée depuis 2012. Il est vrai que depuis son accession à la magistrature, il m’a donné la possibilité de l’accom-pagner à plusieurs niveaux de la mise en œuvre de sa politique d’urbanisme

Le leadership de la Sicap SA dans son secteur d’activité est incon-testable, parce qu’elle a réalisé au Sénégal ce qu’aucun opérateur n’a encore envisagé dans la promotion immobilière, tous segments compris autant résidentiel, commercial que de loisirs et tous stan-dings confondus. Telle est la conviction du Directeur général de la Sicap SA. Dans l’entretien qui suit, Mamadou Kassé revient sur ce qui fait la force de la Sicap. Aussi, M. Kassé insiste-t-il sur le fait que cette société doit être perçue comme un bien appartenant à tous les Sénégalais.

«La Sicap est un patrimoine national»

LA GRANDE INTERVIEW

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- 7SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

Recueillis par Mouhamed FALL AL Amine

- 7SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

Par Mouhamed FALL AL Amine

Credit Photos : Guillaume SYLLA

Crédit Photos : Guillaum

e SILVA

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8 SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

LA GRANDE INTERVIEW

au Sénégal ce qu’aucun opérateur n’a encore envisagé dans la promotion im-mobilière, tous segments compris autant résidentiel, commercial que de loisirs et tous standings confondus.

La SICAP est un des instruments tech-niques privilégiés destinés à traduire de manière concrète la politique du gouver-nement en matière d’habitat. Elle n’a ja-mais failli à cette mission. Seulement, ses résultats s’apprécient toujours en tenant compte du degré d’accompagnement de l’État dans le cadre du logement planifié.

La SICAP a développé des communes entières avec des équipements de tout gabarits ; cinémas, écoles, lieux de culte, stades, centres commerciaux, Aires de jeux et de stationnement, entre autres. J’en veux pour preuve que le stade Dem-ba DIOP ainsi que le Centre commercial SICAP Plateau sont à l’actif de notre structure.

Si l’on s’aventurait à rayer de l’espace Dakarois tous les grands ensembles construits par la SICAP, la vie s’arrête-rait dans la capitale sénégalaise le temps d’une longue reconstruction. Ce scénario supposerait l’élimination de la carte des communes de SICAP, Derklé, Mermoz Sacré cœur. De plus, une partie du Pla-teau, de Fann-Résidence, Point E, Ami-tié, Fann-Hock, Mbao, Sacré-Cœur se-rait à rebâtir. Tout cela représente plus de 1000 hectares de cadre de vie aménagé.

La SICAP a dépassé le simple cadre de la promotion immobilière, elle est plutôt un Développeur de Territoires cohérents et de cadres de vie appropriés.

Qu’avez-vous eu à impulser depuis votre prise de fonction ?La SICAP est une société organisée et, elle déroule son action sur la base de son Plan Stratégique de Développement ain-si que le Contrat de Performance signé avec l’État du Sénégal. C’est pourquoi,

la continuité est de mise avec une priorité qui consiste à jouer pleinement notre rôle dans la mise en œuvre de l’ambitieux programme de 100 000 logements initié par le Chef de l’État.

Notre cœur de métier, la Promotion im-mobilière à grande échelle, consiste à construire des ensembles immobiliers

cohérents et par conséquent, nos équipes sont à pied d’œuvre pour à court terme, achever les chantiers de Rue 10, Grand Mbao et Keur Massar et à moyen terme, dérouler les programmes du Lac Rose, de Liberté 3, Grand SICAP DIASS et Bao-bab.

«Notre cœur de métier, la Promotion immobilière à grande échelle, consiste à construire des ensembles immobiliers cohérents et par conséquent, nos équipes sont à pied d’œuvre pour à court terme, achever les chantiers de Rue 10, Grand Mbao et Keur Massar et à moyen terme, dérouler les programmes du Lac Rose, de Liberté 3, Grand SICAP DIASS et Baobab».

Crédit Photos : Guillaum

e SILVA

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- 9SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

L’habitat social est une forte demande bien entendu. Comment l’État fait-il face à cette urgence sociale ?L’ambition découle d’une vraie vision que décline naturellement le PSE dans son volet habitat et cela se traduit par les importantes réalisations dans le domaine à travers le pôle urbain de Diamniadio, le Programme d’accélération de l’offre d’habitat mais surtout, le très résilient programme de construction de 100 000

logements destinés à révolutionner l’offre et davantage démocratiser l’ac-cession à la propriété.

L’ambition du Président de la République est de prendre en compte les préoccupa-tions majeures des primo accédant à la propriété immobilière et foncière mais au-delà, de lutter contre la prolifération des Bidonvilles et de d’éradiquer l’habi-tat précaire.

La Covid-19 ne remet-il pas en cause votre feuille de route de par son impact dans l’immobilier ?Avec la COVID 19, à l’échelle mondiale toutes les certitudes ont été remises en question et cela, tous secteurs confondus. L’immobilier a bel et bien été impacté sévèrement avec des difficultés dans la mobilisation des effectifs dans les chan-tiers ainsi qu’un ralentissement dans la mobilisation financière tant au niveau des institutions financières que dans le recouvrement des sommes dues par les clients. Bien entendu, la conséquence principale sera le retard dans les livrai-sons prochaines même si depuis quelques semaines, nous œuvrons dans le sens de rattraper le temps perdu. Aujourd’hui, dans tous nos chantiers, nous avons un plan d’accélération de la cadence.

La SICAP ne se sent-t-elle pas en perte de vitesse face aux promoteurs immobiliers privés, qui font sortir de terre de nom-breuses cités ?

Absolument pas, dans un secteur où la demande est largement supérieure à l’offre, la concurrence est quasiment une fiction. De plus, la SICAP est en position de patriarche dans le sens où elle fête cette année ses 70 ans d’existence. Avec une telle expérience, il nous appartient

«La SICAP, au-delà d’être la société pionnière dans son domaine, compte rester leader et asseoir sa politique qua-lité en s’inscrivant dans l’optique de conserver sa certification Iso 9001 ver-sion 2015».

de nous remettre en question et d’opérer notre mue pour de nouveaux défis dans la promotion classique. La SICAP SA est un patrimoine national.

Nous comptons poursuivre dans le volet renouvellement urbain parce que certains de nos programmes ont connu un degré de maturation et de saturation telle que nous devons imaginer une autre forme d’accompagnement pour les propriétaires initiaux et de nouveaux projets pour les futurs membres de la grande famille des propriétaires de la SICAP. Nous envisa-geons, par exemple, de donner l’opportu-nité à nos propriétaires de valoriser leur bien privé tout en préservant le cadre de vie commun. En somme, la SICAP dans les quartiers qu’elle a créé doit agir dans les segments de Rénovation pour préser-ver sa tradition de qualité tout en affinant sa ligne basée sur la mixité sociale et fonc-tionnelle des espaces construits. En effet, la mixité sociale favorise la cohabitation de plusieurs catégories sociales dans un même cadre doublée d’une mixité fonc-tionnelle qui intègre plusieurs fonctions dans un même rayon.

Cette année, la SICAP fête ses 70 ans, qu’est-ce que cet âge d’or représente dans la vie d’une Société nationale ?La SICAP entame un tournant décisif après avoir capitalisé plusieurs années de politiques publiques, vu passer plu-sieurs Directeurs généraux et plusieurs employés au service d’une noble cause. Toute cette énergie mobilisée dans le temps s’est traduite par des réalisations

impressionnantes et des perspectives ex-ceptionnelles. La SICAP, au-delà d’être la société pionnière dans son domaine, compte rester leader et asseoir sa poli-tique qualité en s’inscrivant dans l’op-tique de conserver sa certification Iso 9001 version 2015.

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Septafrique : Qu’est-ce qui fait la parti-cularité des logements de la SICAP, eu égard au respect des règles d’urbanisme et de construction en vigueur ?Maïmouna KANE KOITA : La particula-rité de la SICAP SA est d’offrir, au-delà du simple logement, un cadre de vie avec des programmes conçus de manière inté-grée impliquant la création d’espaces de vie, d’équipements et d’espaces culturels et cultuels.La mixité des programmes, avec un pa-naché d’économique, de moyen standing et de grand standing, permet de créer une

harmonie entre les différentes catégories de la population autour d’un cadre de vie organisé et sécurisé.Il convient également de rappeler que nos projets sont conformes aux règles d’urba-nisme, parce que réalisés sur la base d’une stricte planification et de lotissements co-hérents et légaux.

Même si on sait que le risque zéro n’existe pas… A quel taux de couverture, la SICAP garantit-elle ses logements ?Nous estimons que la première garantie est l’accompagnement du client pour l’obten-

Au-delà du simple logement, la particularité de la SICAP SA est d’offrir un cadre de vie avec des programmes conçus de manière intégrée impliquant la création d’équi-pements et d’espaces culturels et cultuels. Mais, pour la Secrétaire générale de la Sicap, Mme Maïmouna Kane Koita, qui donne ces indications dans cet entretien, la ga-rantie majeure qu’offre la Sicap est l’accompagnement du client pour l’obtention d’un titre foncier.

tion d’un Titre Foncier, sécurité ultime de l’acquéreur. La SICAP SA dispose, pour ses pro-grammes de construction, d’une garan-tie décennale et de toutes les assurances connexes. Elle assure, pendant le temps nécessaire, à l’entretien du patrimoine livré dans la limite des engagements contractuels et des obligations.

Quelles sont les précautions prises dans la sélection des ouvriers déployés sur les chantiers de la SICAP pour offrir des mai-sons clé en main répondant aux attentes des acquéreurs ? La réalisation des travaux et des ouvrages se fait sur la base d’une sélection rigou-reuse qui exige des Entreprises, l’utilisa-tion d’ouvriers qualifiés.Pour rappel, tous nos marchés sont attri-bués tenant compte du décret No 2014-1212 du 22 septembre 2014 portant code des marchés auquel les Sociétés Natio-nales sont assujetties.De plus, dans sa démarche qualité, la SI-CAP procède, en permanence, à l’évalua-tion des programmes réalisés et au recueil de l’appréciation globale des propriétaires. Dans le même ordre, les marchés de tra-vaux qui étaient attribués en tous corps d’état le sont actuellement en allotisse-ment. Ce choix a permis de faire des éco-nomies considérables, d’améliorer la qua-lité des produits livrés et gérer au mieux les délais de livraison.

Y a-t-il eu dans l’histoire de la SICAP des accidents de chantiers qui ont remis en cause vos techniques de construction ?Pas du tout ! Même si, dans notre secteur, nul n’est à l’abri de défaillances. Pour pa-rer à ces éventualités, la SICAP s’acquitte de toutes les polices d’assurance néces-saires à la couverture des risques et assure un suivi rapproché des chantiers.Il faut dire que nous avons, en notre sein, des ingénieurs très outillés ainsi qu’un bu-reau d’études interne chevronné.Recueillis par la Rédaction

«Notre première garantie est l’accompagnement du client pour l’obtention d’un titre foncier»

Mme Maïmouna KANE KOITA (SECRETAIRE GENERALE DE LA SICAP SA)

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12 SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

«La vocation de la SICAP n’est pas de faire du profit sur le dos des Sénégalais»

Mme Merry BA (Directeur Marketing & Commercial de la Sicap SA)

La SICAP SA s’adresse à tous les profils d’acquéreurs : du Cadre Supérieur au travailleur de l’Informel. Et pour le Directeur commercial de la Sicap, il est impor-tant de savoir que la vocation de cette société n’est pas de «se faire du profit sur le dos des Sénégalais».

Septafrique : Quelles sont les offres faites aux potentiels acquéreurs de logement pour leur permettre de s’engager dans des projets immobiliers avec confiance ?Mme Merry BA : La SICAP SA a des offres diversifiées et variées et cela va du Terrain Viabilisé à Bâtir à la Villa Grand Standing en passant par la Villa écono-mique et des appartements.

La SICAP SA offre un cadre de vie avec des lotissements dans des zones non inondables, l’édification des Voiries et Réseaux Divers (VRD) de qualité et des espaces communs vivables.

La SICAP SA commercialise ses pro-duits sous forme de Location-vente pour faciliter aux sénégalais l’accès à la pro-priété.

Quel est aujourd’hui le profil de vos clients, si on sait que le pouvoir d’achat des Sénégalais est en baisse constante.La SICAP SA s’adresse à tous les profils d’acquéreurs : du Cadre Supérieur au tra-vailleur de l’Informel. Chaque catégorie professionnelle ou sociale se retrouve dans la gamme des produits développés.

La SICAP porte en elle la politique d’ha-bitat de l’Etat. Comment fait-elle pour as-surer une rentabilité aux investissements consentis ?La vocation de la SICAP SA n’est pas de faire du profit sur le dos des Sénégalais. Elle cherche à équilibrer ses comptes et répondre aux orientations du Gouverne-

ment. C’est une posture incommode car, le statut peut paraitre hybride : une so-ciété anonyme à participation publique largement majoritaire qui évolue dans un secteur concurrentiel et qui est également astreinte aux obligations d’un service pu-blic. La SICAP est un fardeau de charges et d’obligations, de compétences sans re-cettes et elle est également assujettie aux rigueurs du Code des Marchés Publics contrairement aux privés.

Malgré tout, avec l’expertise des travail-leurs, elle continue de tenir haut le flam-beau en assurant sa mission de service public.

Quelles garanties, la SICAP propose-t-elle en particulier pour ne pas subir la concurrence des promoteurs immobiliers privés ?La SICAP SA, c’est 70 ans de présence. Elle est le leader de l’immobilier au Sé-négal. Le Dakar Moderne, c’est la SICAP SA qui l’a construit avec au moins trois communes qui sont dans un habitat pla-nifié. C’est une notoriété, un label ; elle est certifiée ISO 9001-2015. Elle donne l’espoir à tout prétendant au logement.

La SICAP SA accompagne ses clients dans l’acquisition de logements. Sa vo-cation n’est pas de donner des logements et de les reprendre. Elle est une société anonyme à participation publique majo-ritaire qui déroule la politique de l’État en matière d’habitat ; donc elle va au-de-là de la concurrence.

Propos Recueillis par la Rédaction

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14 SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

La Sicap a toujours entretenu des rela-tions privilégiées avec sa clientèle et au delà, a voulu rigoureusement intégrer les préoccupations sociales des parties prenantes et s’est engagée à faire des ac-tions bénéfiques au profit de la société .

Elle investit dans le capital humain en participant volontairement à l’améliora-tion des conditions de vie des citoyens à travers l’allocation de ressources au profit des maires de communes, des as-sociations, des écoles coraniques...

Cette politique volontariste lui permet d’avoir un lien étroit avec toutes les par-ties prenantes mais également d’asseoir sa visibilité

Cet investissement représente pour elle un avantage concurrentiel important et lui permet de nouer des partenariats avec des entités avec lesquelles elle partage les mêmes valeurs.

C'est dans ce sens qu'il faut entendre la forte participation au Fonds de riposte contre la COVID 19 ainsi que l'accom-pagnement de l'Amicale des Employés de la SICAP aux couches vulnérables.

Dans le cadre de la Responsabilité so-ciétale d'entreprise, le Rond point du Jet d'eau sera entièrement réaménagé

La SICAP Entreprise citoyenne

La pandémie de la COVID 19 a révélé la SICAP SA sous un autre angle à savoir celui de la responsabilité sociétale d’entreprise.

Faisant suite à l’appel à la solidarité du Chef de l’État la SICAP SA a fait une importante contribution au Fonds de Riposte à hauteur de vingt Cinq millions de F CFA.

De plus, l’Amicale des Employés de la SICAP a procédé à des appuis en denrées de pre-mière nécessité à des personnes vulnérables.

RSE

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Un démarrage rapideLe logement social s’est développé dès la fin du XIX e siècle en France et un peu partout dans le monde pour réduire les inégalités grandissantes creusées par les guerres et les catastrophes facteurs d’ex-clusion et de paupérisation. L’habitat so-cial favorise l’équité sociale et territoriale.Au Sénégal, la promotion de l’habitat a été appuyée par les pouvoirs publics avec le développement de plans d’urbanisme initiés dès 1862 à Saint-Louis et à Dakar. Mais, les options prescrites n’étaient pas opérationnalisées par des investissements dans le secteur du logement. Ainsi, de 1914 date de la création de la Médina à 1952 quand fut érigé le campement de Pikine, des opérations de déguerpisse-ment furent menées pour consacrer le tableau caractéristique des villes afri-caines de l’époque coloniale : une ville européenne planifiée et une ville africaine bidonvillisée. Les opérations immobi-lières limitées et épisodiques comme Fass Batiment, Fass casier, Ouagou Niayes ont eu des impacts limités dans le temps et dans l’espace urbain. Pour casser cette dynamique, l’Etat colonial a mis en place en 1950 la SICAP, un instrument de pro-motion immobilière et de développement urbain pour traduire sa politique inté-grationniste en matière d’aménagement, d’urbanisme, de logement, d’architecture et de cadre de vie.

La SICAP a réalisé une succession d’opé-rations immobilières soutenues de sa création à 1974 grâce à des conditions favorables :

- Des disponibilités foncières impor-tantes- Des financements concessionnels dis-ponibles- Une demande solvable de fonction-naires et de classes moyennes

La SICAP a 70 ans : trois temps comme dans une course de fondsLa SICAP est un précurseur de la promotion immo-bilière publique dont la vie peut être assimilée à une course de fonds d’un athlète qui a encore besoin de ressources pour tenir son rythme.

- Une offre de logements de différents standings ciblant une diversité d’acqué-reurs- Un service de proximité des quartiers (déchets, équipements publics, VRD…- Une offre locative d’équilibre de la tré-sorerie et de garantie auprès des marchés financiers

Un essoufflement persistant depuis 1974A ce sujet, à la date d’aujourd’hui près de 75% du parc de logements réalisé par la SICAP l’a été avant cette date qui consacre la crise du logement née d’une triple crise :

- Crise du pétrole de 1973- Crise écologique avec la grande séche-resse de 1973- Crise financière liée à ces deux évène-ments mais matérialisée dans le secteur du logement par le retrait de la CCCE qui finançait le secteur à des taux conces-sionnels.

Une reprise poussive dans un contexte complexifié Devant cette crise en partie liée au finan-cement et au foncier, l’Etat a mis en place plusieurs réformes et mesures dont la loi d’orientation sur l’habitat social et le FO-GALOG. Mais le secteur urbain dakarois s’est complexifié et la SICAP pour retrou-ver son lustre d’antan a besoin de déve-lopper un certain nombre de mesures et d’actions :

- Diversifier le financement du logement social par une mobilisation des finance-ments innovants : diaspora, fonds verts, tiers associé, - Promouvoir des opérations de restruc-turation, de requalification urbaine et de rénovation des friches urbaines dans les zones à très forte plus-value foncière et immobilière pour accroitre le patrimoine foncier de la SICAP, - Développer les opérations rentables dans les villes dynamiques de l’intérieur du pays- Mobiliser les acteurs du BTP et développer des partenariats dans les pôles urbains- Casser le mythe de la pleine propriété pour promouvoir une offre mixte et équi-librée en location simple et en accession à la propriété- Initier des opérations d’industrialisa-tion des modèles constructifs et de pro-motion de bâtiments à énergie positive- Institutionnaliser la réhabilitation et la revalorisation des anciennes opérations locatives de la SICAP et y promouvoir une offre en location simple- Promouvoir la densification verticale et l’offre d’appartements dans des zones ciblées

La SICAP reste un outil novateur de pro-motion immobilière dont les exigences de mutation institutionnelle, stratégique et fonctionnelle conditionne en grande partie les chances de faire du Sénégal un pays zéro bidonville.

Par Dr Serigne Mansour TALLExpert Urbaniste

70 ANS DE LA SICAP SA

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SICAP SOCIALISTES

De l’âge d’or aux ajustements structurels1960 - 2000

Reluisante dans les années 1960 et au début des années 1970, la Société immobilière du Cap-Vert (Sicap) a connu, sous le régime socialiste, des hauts ponctués de bas - entre santé florissante, fortes vel-léités de privatisation et liquidations ajournées…

Créée en octobre 1950 sous forme d’une société anonyme d'économie mixte, la Société immobilière du Cap-Vert (Sicap) avait pour objectif premier de gérer le parc immobilier, légué par l’administra-tion coloniale française. Ses missions sont réorientées par la suite vers la réalisation des lotissements en vue de la construc-tion de logements locatifs. Elle est aus-si chargée, sous le régime du président Léopold Sédar Senghor, de contribuer à l’amélioration des conditions d’habitation et à la réalisation des plans d’extension ou d’aménagement, notamment ceux ré-sultant de l’application du plan directeur d’aménagement de Dakar.

Vestige colonialL’ouvrage intitulé : «Gouverner le Séné-gal - Entre ajustement structurel et déve-loppement durable», paru en 2004 sous la direction de Momar Coumba Diop, rap-pelle que le Fonds pour l’amélioration de l’urbanisme et de l’habitat (Fahu) a été un important outil financier censé aider les demandeurs de logements par la bonifi-

cation et la réduction du taux appliqué au crédit logement. Une convention de parte-nariat a été signée en ce sens, pour que les 80% du Fahu soient alloués à la Banque de l’habitat social (Bhs). Ce fonds a ensuite connu une baisse progressive et a disparu en 1997.

Entre 1960 et 1973, la production immo-bilière publique est créditée d’une période faste. Les sociétés immobilières comme la Sicap bénéficient des prêts bonifiés consentis par la France via l’ex Caisse centrale de coopération économique (Ccce), précise Serigne Mansour Tall dans la monographie «Investir dans les villes africaines : les émigrés et l’habitat à Da-kar».

La revue documentaire, effectuée par Sep-tafrique, montre que la loi n°60-009 du 11 janvier 1960 portant institution d’un pré-lèvement sur les salaires et d’une cotisa-tion des employeurs pour l’amélioration du secteur a un temps servi de levier de financement.

Dans l’ouvrage intitulé : «La Banque Mondiale et les villes, du développement à l’ajustement», paru en 1995, Annick Os-

Maurice Galy, le 1ier DG de la Sicap, accompagné du Ministre sénégalais, Cissé Dia, et du Ministre français Lecourt de l’Aof le 06 janvier 1960.

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mont rappelle que «la Sicap a connu une période de crise financière aigue de la fin des années 1970 à 1985, en raison notam-ment du retrait total des financements de la Ccce française en 1974. Les promoteurs immobiliers sont obligés de recourir à des fonds propres et aux crédits de banques commerciales en acceptant des coûts fi-nanciers plus élevés. Sa production a été quasi nulle au début des années 1980, en dépit de la mise en place d’un plan de re-dressement en 1981, puis d’un plan d’ac-tion en 1985».

Contraintes nationalesAvec le spectre des ajustements structu-rels, et l’entrée en vigueur du Plan de re-dressement économique et financier (Pref) d’Abdou Diouf, la privatisation voire la liquidation de la Sicap est agitée. Même si les effectifs passent de 400 à 40 employés en 1994, l’édifice plie mais ne rompt pas. Devenue société anonyme à participa-tion publique majoritaire en 1992, avec Assane Diagne comme directeur général jusqu’en mai 2001, la Sicap souffre du re-proche d’avoir progressivement abandon-né son aspect social pour s’engager dans une politique de grand standing, suite aux difficultés de financement auxquelles est confronté le logement social et l’habitat au sens large.

La question n’est pas définitivement éva-cuée au moment où survient l’alternance politique en l’an 2000. Le rapport 2002 – 2003 de la Cour des Comptes ne manque pas de tirer des cafards de la gestion so-cialiste. Les irrégularités et anomalies relevées par la Cour sont les suivantes : «arrêté de comptes annuels et approbation du budget en retard et tenue irrégulière des réunions du Conseil d’administration ; non prise en compte dans les états finan-ciers de l’incidence d’un redressement fiscal en vue de minorer les pertes sur les exercices 1996 et 1997 ; suivi défectueux du fichier des immobilisations du fait de l’absence de prises d’inventaires ; recours excessif à des stagiaires dans des condi-tions non conformes à la législation fiscale et sociale ; attributions de logements sans versement préalable d’apports personnels ; octroi de dons à caractère politique et re-cours injustifié à des intermédiaires en vue de rechercher des financements auprès des banques».

Par Mohamed NDJIM

Vue aérienne du Stade Demba Diop et du Rond Point Jet d’Eau en 1962 – Actuelle Place OUA.

Rond Point Jet d’Eau en 1962 – Actuelle Place OUA.

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Après l’ère socialiste sous le régime des présidents Senghor et Diouf, le pays est pris dans des soubresauts liés à «l’art de gouverner» de la nouvelle classe di-rigeante. Pour les libéraux, un recul est nécessaire afin d’identifier les cycles du processus de production de l’État et d’in-diquer ensuite comment les ambitions sociales, politiques et économiques des élites sénégalaises ont progressivement perdu de leur efficacité.

En mars 2000, une alternance politique a permis un transfert ordonné du pouvoir entre Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Le nouveau président de la République avait une certaine aversion sur les poli-tiques socialistes aussi bien sur le plan économique, administratif que sur le plan social.

En effet, la Sicap, une entreprise vieille de 55 ans à l’époque, n’était pas un des leviers privilégiés du Président Wade. Oumar Sarr, qui est dans le premier gou-vernement de l’alternance en tant que mi-nistre de la Pêche à peine un an, est limo-gé pour être nommé directeur général de la Sicap jusqu’en 2005, date à laquelle il est remplacé par Sada Ndiaye.

Wade étale le Plan Jaxaay pour 52 milliards

Arrivé à la tête du pouvoir en 2000, les libéraux ac-cordent moins d’importance à La société immobilière du Cap-Vert. Ceci est dû à une certaine abjection face aux politiques socialistes en général, et à une proposi-tion d’une nouvelle vision.

Ce dernier fera part aux travailleurs de la Sicap de son intention de relever le défi en ce qui concerne la bonne gestion de la société. M. Ndiaye devant les employés et le Conseil d'Administration de la Si-cap a aussi fait part de sa détermination de ne ménager aucun effort, ni son temps, encore moins ses compétences pour por-ter très haut le flambeau que vient de lui remettre Omar Sarr, «un homme du reste difficile à remplacer».

Quand les inondations du mois d’août 2005 ont rendu inhabitables certaines banlieues défavorisées de Dakar, le pro-gramme de construction de logements sociaux, envisagé depuis longtemps par le gouvernement pour loger décemment chaque famille sénégalaise, est subitement devenu une urgence nationale.

Avec plus de 20 mille personnes soudai-nement mises à la rue, le gouvernement a annoncé un plan d’urgence d’un mon-tant de 52 milliards de francs CFA pour la construction de quatre mille logements modernes pourvus d’électricité et d’eau courante.

«J’ai décidé de mettre en place un plan

spécial que je vous propose d'appeler ‘le plan Jaxaay’ - ce qui veut dire aigle en wolof - l'oiseau qui vole le plus haut», dé-clarait le président sénégalais Abdoulaye Wade.

Pourquoi Sn Hlm & Sicap de-vaient être dissoutesMais plus d’un an après l’annonce du pré-sident Wade, les terrains situés à la péri-phérie de Dakar pour la construction des habitations du plan Jaxaay sont encore de vastes chantiers inachevés. Pendant ce temps, des milliers de victimes vivent toujours sous les tentes des camps de si-nistrés.

En 2013, les résultats peu convaincants poussent le Directeur de la promotion de l’habitat social, Mamadou Lamine Diouf, à se poser la question de savoir, si la Si-cap S.A et la Sn hlm ne devraient-elles pas disparaître ? Et la question mérite d’être posée, si l’on se fiait aux révélations faites par M. Diouf. Selon lui, aucune de ces so-ciétés nationales n’a pu produire plus de 100 logements par an, entre 2000 et 2012.

A l’en croire, la production globale de la politique d’habitat de l’Etat n’a pas dépas-sé 5 000 logements par an, alors qu’il y a un déficit de 3 000 logements par an dans le pays ; avec une augmentation annuelle estimée à 12 000 unités. Présentant les enjeux et les défis pour un nouveau pro-gramme urbain, il a souligné la nécessité pour le Sénégal de réformer sa politique de logements sociaux. Avant de déplorer le coût excessif imposé aux Sénégalais dans le sous-secteur du logement.

D’après le Directeur de la promotion de l’habitat social, le marché locatif est es-sentiellement spéculatif et est contrôlé par les privés. Parce que, argue-t-il, le marché locatif public a disparu. «La Sn Hlm n’in-vestit plus dans ce service qui est laissé à la merci du secteur privé. Le coût d’ex-ploitation des logements est extrêmement élevé, surtout pour les ménages démunis. Parce qu’ils ont des logements inopérants. Depuis un an, aucune virgule n’a été ajou-tée à la loi d’orientation relative à l’habita-tion sociale», regrettait M. Diouf.

En réalité, rappelait-il, dans toutes les po-litiques publiques du pays, le logement n’a été qu’un enjeu social. Ainsi, au lieu de permettre au logement de jouer son rôle économique, les pouvoirs publics cherchent uniquement à loger les ménages.

Par Souleymane SY

HABITAT SOCIAL DES LIBERAUX

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SICAP SA

Oumar Sarr Homme de confiance de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade, Oumar Sarr, natif de

Dagana, a été nommé directeur général de la SICAP SA en 2001. Il est nommé directeur général de la SICAP, après avoir quitté le premier gouvernement de l’alternance en tant que ministre de la Pêche. Promu ministre du Patrimoine bâti, de l'Habitat et de la Construction lors d’un énième remaniement ministériel, Oumar Sarr, quitte la SICAP SA, après y avoir passé quatre années de réalisations.

Sada NdiayeAncien baron socialiste et ex-Directeur du Centre des œuvres universi-taires de Dakar (Coud), Sada Ndiaye atterrit à la tête de la

SICAP SA en 2005, remplaçant Oumar Sarr. Voulant redorer le blason et porter très haut le flambeau que lui a remis son prédécesseur, Sada Ndiaye a entrepris d’énormes projets, afin de redresser la structure. Deux ans après son nomination, il a été remplacé par Ababacar Ndao, malgré son engagement et sa volonté de redresser la SICAP SA.

Focus sur les différents directeurs depuis 2001

Ababacar NdaoDu Parti socialiste (Ps) à l’Alliance pour la République (Apr) en passant par le Parti démocratique sénégalais (Pds), Ababacar Ndao a pratiquement eu une expérience dans toutes les grandes for-mations politiques du Sénégal. Un actif politique qui lui a, d’une part, permis d’être un leader incontournable dans la commune de Richard Toll. Son parcours politique et son leadership a convaincu le gouvernement en 2007. C’est d’ailleurs dans la même année qu’il est nommé directeur général de la SICAP SA. Il remplace Sada Ndiaye à ce poste et prend la direction pendant cinq ans. Comme ses prédécesseurs, il a fait des efforts de hauts degrés pour porter haut la SICAP SA. Il sera finalement remplacé par Ibrahima Sall en 2012.

Ibrahima SallHomme politique d’envergure nationale, écono-miste de renom, Ibrahima Sall est le président du parti Model.Il est nommé ministre de

l’Education nationale le 4 avril 2012 dans le gouvernement de Macky, alors que le secteur est touché depuis cinq mois par de nombreuses grèves, et menacé d’une an-née blanche. Il réussit à faire passer tous les examens avec de bons résultats, aide à faire sortir des eaux, plus de 500 écoles inondées. Il sauva l’année en pacifiant le climat social. Ibrahima Sall quitte le gouvernement lors du remaniement du 29 octobre 2012.Nommé en novembre 2012 à la tête de la

Sicap, après un passage nuancé au minis-tère de l’Education, Ibrahima Sall aura réussi à trôner six ans à la tête de la Sicap. Il passe le témoin à Mamadou Kassé en 2019, et continue son aventure politique avec son parti Model.

Mamadou KasséUrbaniste Ame-nagiste formé à l’Université de Montpel-lier, Mamadou KASSE qui prend les commandes de la SICAP SA

en octobre 2019 est un homme du sérail. Après un passage comme Directeur de Projets à Real Real Convergence, Développeur de Territoires, il est tour à tour Directeur Technique du Fonds de So-lidarité Nationale, Directeur exploitation puis Directeur Administratif de Teyliom Properties, Conseiller Urbanisme Habitat du Président de la République, PCA de l’ANAT, Directeur Général de la SNHLM avant d’atterrir à la Sicap.Membre de l’APR, ce natif de Tamba-counda est élu municipal et départemental de ladite Zone.

Par Baye Ndongo Fall

La SICAP SA, nouvelle dénomination de la société immobilière du Cap-Vert (SI-CAP) est une société anonyme à participation publique majoritaire créé en 1950. Elle a pour objet toutes opérations tendant à supprimer la crise du logement, à améliorer les conditions de l’habitat au Sénégal et à participer à ces fins à l’exé-cution des plans d’extension ou d’aménagement des villes, notamment de ceux résultant de l’application du plan directeur de toutes les régions du Sénégal. Ainsi, de sa création à nos jours, plusieurs directeurs généraux se sont succédé à la tête de la structure. Focus sur les différents directeurs depuis 2001.

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Il était un temps où le rond-point Jet d’eau, qui jouxte les locaux de la Sicap, était très bien aménagé et l’endroit attirait énormément de monde, lors du feu d’ar-tifice du nouvel an. Cela faisait la fierté

«L’Etat doit davantage soutenir la Sicap»

SICAP SA

Mme Aïssatou TRAORE AGENT A LA SICAP SA DEPUIS 27 ANS

Mme Marième LY (Vice-Présidente de l’ASLPS)

Abdoulaye DIALLO (Président de l’ASPLS)

Instaurer un climat de paix entre propriétaires et résidents des Sicap

«La Sicap gagnerait à faire des logements sociaux»

Il est à la Sicap depuis 1962, et il avoue aujourd’hui ressentir un sentiment d’in-certitudes pour la Sicap. Lui, c’est le Président de l’Association Syndicale des Propriétaires et Locataires de la Sicap (ASPLS).

Doyen Abdoulaye Diallo ne cache pas ses inquiétudes face à la politique que mène la Sicap : «J’ai de gros soucis pour la Sicap»,

des habitants des Sicap. On est nostalgique de cette époque. Ces aveux sont de la plus ancienne employée de la Sicap Sa, Mme Aïssatou Traoré. Depuis 1992, cette en-fant des Sicap, où elle a vu le jour et fait ses humanités, arpente les couloirs de la société immobilière phare du Sénégal, après y avoir effectué son stage en comp-tabilité. Et elle en a vus passer des direc-teurs, avec notamment Assane Diagne qui semble l’avoir marquée. «Assane Diagne a construit et livré beaucoup de logements en dix ans de magistère. Il aimait faire du social ; son passage a marqué la vie des Sicapois», témoigne Mme Traoré.

Aujourd’hui, elle plaide pour un meilleur accompagnement de l’Etat afin de per-

Entre l’Association Syndicale des Pro-priétaires et Locataires de la Sicap (AS-PLS) et ladite société, les relations sont basées sur la confiance. Et pour cause, ce regroupement sert de relais entre la Sicap et ses pensionnaires. L’ASPLS, forte de plus de trois mille membres, s’investit dans la gestion de conflits, des arriérés de location, des litiges liés à l’héritage ; en plus des dossiers relatifs aux demandes de mutation, informe sa vice-présidente, Mme Marième Ly. Qui précise : «Cette association a été portée sur les fonts bap-tismaux en 1966, et elle a obtenu son ré-cépissé, il y a 16 ans, maintenant».

mettre à la Sicap de bien répondre aux at-tentes des populations, surtout celles moins nanties. Selon elle, l’Etat doit davantage soutenir la Sicap pour lui permettre de faire face aux promoteurs immobiliers pri-vés et de proposer plus de logements loca-tifs. Parce que tout le monde ne peut pas accéder à des logements chers.

Face aux privés, qui font des logements modernes, note Mme Traoré, la Sicap pourra compter sur les compétences de sa jeune équipe, et relever tous ses challen-ges.

Ainsi, renseigne Mme Ly, «en 1999 et 2000, on a eu à traiter la délocalisation des trois cités collectives (Karack, Baobab et Rue 10). Ce sont des habitations où il y avait le désarroi. Au total, il y a 415 par-celles qui ont été redistribuées aux occu-pants des anciens logements de la Sicap, à l’unité 20 de Keur Massar, à côté du Plan Jaxaay».

L’acquisition de ces trois nouvelles cités a été facilitée par le gouvernement qui a acheté les terrains, via le ministère de l’Urbanisme et celui de l’Economie et des Finances.

Par Mbagnick NGOM

lâche-t-il, au bout du fil. Sa conviction est que «la Sicap Sa gagnerait à faire des loge-ments sociaux».

Pour avoir vu la Sicap évoluait depuis 65 ans, Doyen Diallo regrette «le manque d’organisation» qui handicape sa société de cœur. Par Mb. NGOM

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Septafrique : La Sicap fête ses 70 ans, en tant qu’acteur financier, que vous inspire cet anniversaire ?Bocar SY : J’ai coutume de dire que l’his-toire de l’immobilier au Sénégal a 171 ans pour un pays qui a 60 ans d’indépen-dance. Sur les 171 ans, la SICAP en porte les 70 et la SN HLM et la BHS, l’acteur financier du dispositif, respectivement 61 et 40 ans.La SICAP est une marque, au cœur des Sénégalais. Et chaque Sénégalais a un lien, un vécu avec un quartier de la SI-CAP, y a fréquenté de la famille. Darabis, Baobab, Liberté, Amitié, Sacré-Cœur, etc. nous renvoient tous à quelque chose dans notre jeunesse.Pour ma génération, c’est une chance qu’après ce vécu de connaitre, d’accom-pagner la SICAP en tant qu’acteur finan-cier.

Sur le plan historique, quels liens existent entre la BHS et la SICAP ?Au-delà d’être un partenaire financier, d’avoir travaillé en tant que Banquier sur des dossiers de la SICAP et de ses clients-acquéreurs, nos deux Institutions entretiennent des participations croisées dans leur capital social respectif ; et la BHS dispose d’un siège au Conseil d’Ad-ministration de la SICAP. Pour rappel, la Banque de l’Habitat du Sé-négal a été créée, entre autres, pour com-pléter le dispositif de soutien des activités de la SICAP et de l’OHLM devenue SN HLM, avant le développement de la Pro-motion Immobilière Privée.Les 70 ans de la SICAP nous permettent en tant qu’acteur de l’Ecosystème du loge-ment, de parler de nos 40 ans de contribu-tion aux réalisations de la SICAP à travers les projets Sacré-Cœur, Mbao, Avenue de la République, Keur-Gorgui, etc.

Quel a été le rôle de cette entreprise sep-tuagénaire dans le secteur immobilier au Sénégal ?La SICAP est un précurseur, un pionnier qui a ouvert la voie à la promotion immo-bilière privée mais aussi et surtout qui sait se réinventer en permanence. Car l’im-mobilier est un métier où tout repose sur l’expérience et l’amélioration constante faite de leçons et suggestions retenues entre deux projets, deux clients, etc. C’est également un promoteur qui, au-delà de la mise à disposition du logement, a su offrir un cadre de vie organiséLa SICAP est et sera toujours là, car le be-soin de se loger que ce soit en accession directe à la propriété ou en location simple ou vente, sera toujours là. Elle sera tou-jours là car, elle a une capacité à s’adapter et à rajeunir. Je disais à son Directeur Gé-néral, mon jeune frère Mamadou Kassé, que cette capacité de la SICAP à «rajeu-

ENTRETIEN AVEC…

M. Bocar SY, Directeur Général de BHS

«La SICAP est un pionnier qui a ouvert la voie à la promotion immobilière privée»

La BHS n’a pas un pro-gramme, mais tout un dispositif varié et adapté à chaque Sénégalais, d’ici et d’ailleurs, en fonction de ses moyens et surtout dé-sireux d’être propriétaire. Pour le DG de la BHS, Bo-car Sy, qui livre ces infor-mations pour l’accès à un toit, la seule condition, c’est de s’y prendre à temps et en faire une priorité dès qu’on a la chance d’avoir un revenu pour faire face à un loyer.

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Septafrique : En quelle année, avez-vous intégré la Sicap et sous quel titre ?M. KANE : J’ai été recruté à la SICAP SA en 1984 en qualité de comptable.

Quelles sont les responsabilités ma-jeures que vous avez eues à exercer au sein de la Sicap ?

J’ai eu à occuper successivement les postes de Chef du Service Financier et Chef Comptable, avant d’être nommé Directeur Financier et Comptable.

3° Quels sont les différents directeurs qui vous ont le plus marqué, depuis votre intégration à la Sicap ?

Je peux dire que tous les DG que j’ai connus m’ont marqué d’une manière ou d’une autre, tant j’ai eu avec eux tous des relations de confiance et de franche collaboration. J’en citerai quand même trois particulièrement :

- Mamoudou Amadou LY qui m’avait recruté dès ma sortie de l’école et

«A 70 ans, la SICAP SA reste encore avec l’ambition de la jeunesse»

nir» est symbolisée par le fait que c’est un Directeur Général de moins de 50 ans qui organise les 70 ans de la SICAP…

Au Sénégal, certains travailleurs n’ac-quièrent pas de maison jusqu’à l’heure de la retraite. Avez-vous pensé à un pro-gramme pour les accompagner dans ce sens ?Vous me donnez l’occasion de rappeler le rôle de la Banque de l’Habitat auprès des acteurs de l’offre et de ceux de la de-mande de logements. Pour montrer qu’au-jourd’hui, tout Sénégalais désireux d’avoir un toit dispose d’une palette de solutions pour y arriver. Nous sommes là pour finan-cer les promoteurs publics (SICAP & SN HLM), Privés et les Coopératives d’habi-tat pour construire des logements.Une fois ces logements construits par les acteurs précités, nous finançons les de-mandeurs de logements via un crédit sur des durées pouvant aller jusqu’à 25 ans. A côté de ce dispositif, nous accompagnons aussi tout Sénégalais qui est son propre promoteur par :

- L’acquisition d’un terrain suivie de sa mise en valeur ;- L’acquisition d’une maison ancienne vendue par son propriétaire ; - Etc.

Et tout ce dispositif est complété et accom-pagné par l’Etat en termes de facilitations et d’avantages divers en matière foncière, fiscale, etc.L’’illustration parfaite du rôle de l’Etat est le programme en cours des 100.000 loge-ments.Il reste juste à mieux organiser l’informa-tion financière et immobilière, à mieux sensibiliser nos compatriotes sur les risques à «taper» aux mauvaises portes et à la tentation des fausses économies en ne s’adressant pas aux promoteurs réputés et aux notaires pour leurs opérations.En résumé, nous n’avons pas un pro-gramme, mais tout un dispositif varié et adapté à chaque Sénégalais, d’ici et d’ail-leurs, en fonction de ses moyens et surtout désireux d’être propriétaire. A une seule condition, s’y prendre à temps et en faire une priorité dès qu’on a la chance d’avoir un revenu pour faire face à un loyer.C’est ce loyer qu’il faut transformer en échéance pour devenir propriétaire avec le remboursement d’un crédit immobilier à la Banque de l’Habitat du Sénégal ou le rè-glement d’une location-vente à la SICAP.

Recueillis par la Rédaction

m’avait responsabilisé très jeune à un poste d’encadrement ;- Papa Amath DIENG qui m’avait for-maté à l’administration pure et dure, faite de rigueur et pertinence, dans l’analyse, l’argumentation et la pré-sentation entre autres ;- et Assane DIAGNE qui avait décu-plé les ambitions de la société, élargi notre vision de l’immobilier et ap-pris à toujours se surpasser pour aller au-delà des attentes.

4° Aujourd’hui, que vous inspire les 70 ans de la Sicap ?

A 70 ans la SICAP SA a un bel avenir. Malgré son âge, elle reste encore avec la vigueur et l’ambition de la jeunesse. Elle a fini de démontrer sa résilience à travers le temps et les épreuves. Sa machine de production a repris un régime certes en-core en deçà des attentes, mais qui au-gure de bonnes perspectives pour l’ave-nir. C’est le lieu d’ailleurs d’adresser nos sincères remerciements à notre clientèle dont la confiance n’a jamais fait défaut.

Massaer NDIAYE , Directeur Financier & Comptable de la SICAP

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24 SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

LA SICAP à l’ère du numérique

SICAP DIJITAL

1

53

7 10

2

6

9

4

8

Contact avec la Sicap (Par tous moyens)

Inscription à un programme

Définition des loyers pour la location-vente

Prise en charge par un chargé de clientèle (Téléphone, Siège,

Réseaux)

Réception des clés

Remplissage fiche de renseignements (voie élec-tronique ou au siège)

DU CLIENTPARCOURS

Envoi du dossier au Notaire pour établissement

Titre FoncierSolde ou poursuite loyers

Versement apport Ouverture Compte Sicap (siège Sicap) + versement 50 mille frs

Pour satisfaire sa clientèle et être dans l’air du temps, la SICAP SA s’est engagée dans un processus de transformation digitale.

Dans les nouvelles orientations de la Di-rection général, la prise en considération des réseaux sociaux est au rang des prio-rités.

Le Facebook de la SICAP est très dyna-mique et permet en quelques clics d’appré-cier la palette des produits proposés. Il est de même sur Instagram et Youtube.

Le site web www.sicap.sn offre de belles résolutions ainsi qu’un système de paie-ment digital permettant aux souscripteurs de d’acquitter de leurs loyers à partir de n’importe quel pays à travers une plate-forme dédiée.

Le Directeur Général nous a précisé qu’en interne, la Direction des Systèmes Infor-matiques développe beaucoup d’applica-tions pratiques en phase avec les nouvelles mutations numériques.

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- 25SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

L’IMMERSION DE SEPTAFRIQUE

Visite des chantiers de la SICAP SA

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26 SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

L’IMMERSION DE SEPTAFRIQUE

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28 SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

LA SICAP EN IMAGES

Vue d’ensemble de Sicap Baobab

Inauguration de l’Amitié devenu Stade Demba Diop – Avril 1963

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30 SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

LA SICAP EN IMAGESLA SICAP EN IMAGES

Place publique Fann Hock Entrée Baobab, actuel emplacement pharmacie Baobab

Villa type A Liberté 2Entrée Liberté 1 – Printania, devenue Casino Liberté

Stade Demba Diop & Stade Marius Ndiaye (Vue d’ensemble Sicap)

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- 31SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

Rond Point Jet d’Eau

Vue d’ensemble Dieuppeul Printania

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32 SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

LA SICAP EN IMAGES

Printania

Les Immeubles de SICAP Mermoz 2ème porte

Fann Hock Baobab Sicap

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- 33SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

Vue d’ensemble Baobab

Jardin public Liberté 1Baobab

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34 SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

WORLD MUSIC

Le monde a perdu, coup sur coup, deux monuments de la musique africaine. Après Manu Dibango, décédé le 24 mars 2020, celui qui fût un virtuose de la Kora, Mory Kanté, s’est éteint le vendredi 22 mai der-nier à Conakry. Grande figure de la world music, ses funérailles ont été marquées par les mélopées de griots mandingues au son de la kora et du balafon. Une belle manière pour eux de rendre hommage à un artiste multidimensionnel qui aura popularisé leur musique et leurs instruments tradi-tionnels à travers le monde en les adaptant aux sonorités de son époque.

En témoigne le tube planétaire Yéké Yéké qui a contribué à le propulser au cœur de l’industrie musicale à la fin des an-nées 1980. Yéké, Yéké, ce sont des mots qu'on chante en Guinée pour exprimer de la joie et l'amour. Et c'est avec ces mots que le griot Mory Kanté est allé conquérir la planète en 1988 pour devenir un ambassadeur de la musique africaine dans le monde, au même titre que Youssou Ndour, Manu Di-bango, Salif Keïta ou en-core Papa Wemba.

Mory Kanté voit le jour en 1950 à Albadaria dans le sud de la Gui-née. Il est rapidement initié aux traditions et à la musique par son père, El Hadj Djeli Fodé Kanté, lui-même déjà un griot réputé. A l'âge de sept ans, il est envoyé chez sa tante à Bamako au Mali qui va lui enseigner le chant et le balafon. Dans les années 60, Mory Kanté, briè-vement étudiant à l'Institut des Arts de Bamako, se met à la gui-tare, puis à la kora, l'instrument qui va colorer le son de ses futurs plus

grands succès.

Le Mali d'alors est conquis par la toute nouvelle rumba zaïroise, la salsa cubaine et la pop anglo-saxonne.

Dans le même groupe que Salif Keïta

En 1971, Mory Kanté rejoint le Rail Band, l'orchestre du buffet de la gare à Bamako. Le chanteur princi- pal du groupe n'est autre qu'un certain Salif Keïta, que Kanté va finir par rempla-cer au micro.

A la fin des années

70, Mory Kanté poursuit sa

route et s ' i n s -talle en C ô t e

d ' I v o i r e , pour notam-ment profiter de la qualité des studios d 'enregis -trement à A b i d j a n . C'est là que

naît son premier album, Courougnègnè, qui va immédiatement propulser Mory Kanté vers une reconnaissance à l'échelle du continent. Au milieu des années 80, il quitte l'Afrique et pose ses valises à Paris, au moment même où émerge la notion de World Music.

Le public raffole alors de ces mélanges de musique traditionnelle et occidentale.

Akwaba Beach signe le déclicMory Kanté commence à tourner dans toute l'Europe. En 1985, le Guinéen tra-vaille avec un ancien musicien de Bruce Springsteen pour réaliser son album 10 Cola Nuts, où la kora, les synthétiseurs et les cuivres vont devenir la marque de fa-brique de l'artiste.

Puis arrive le déclic, l'album Akwaba Beach, enregistré en 1987. Mory Kanté reprend alors et dépoussière une chanson qu'il avait déjà écrite et composée pour un

autre de ses disques lors de ses dé-buts à Paris.

Ce titre, c’est Yéké Yéké. La nouvelle version, qua-

lifiée de funk mandingue, propulse le griot guinéen à la

tête des Hits parades à travers le monde. Yéké Yéké se vendra à plu-

sieurs millions d'exemplaires. Au début des années 90, Mory Kanté est au sommet. Il travaille avec le guitariste Carlos San-tana, donne un concert à Central Park et profite de sa notoriété pour s'investir dans les causes humanitaires auprès de l'ONU.

Son 11ème et dernier album, La Gui-néenne, sort en 2012. Il est décrit ainsi sur la page de l'artiste : «C'est une chanson d'amour pour l'Afrique et la Guinée et un trésor de conseils sur la confiance, la la-

Le Covid-19 diffère l’hommage national à Mory Kanté

«Artiste africain universel, par excellence», «un patrimoine africain», «un baobab de la Culture africaine»…, et les mots pour qualifier le talent de feu Mory Kanté, au-teur-compositeur guinéen, décédé le vendredi 22 mai 2020 à l'âge de 70 ans, font foison. Avec sa disparition, c’est la World Music qui perd un de ses dignes représen-tants.

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beur, la gratitude et l'importance de main-tenir les traditions face à la modernité».

Artiste africain universelAncien ministre de l’Information en Gui-née, Justin Morel Junior disait de Mory Kanté : «C’est l’artiste africain universel, par excellence». En écho, Sékouba Bam-bino Diabaté lui lançait : «Mory Kanté est un patrimoine africain».

A l’annonce de sa disparition, cette autre icône de la musique africaine, Youssou

Ndour, a exprimé son émotion : «Je viens d'apprendre avec consternation le rappel à Dieu de mon frère aîné et référence Maître Mory Kanté. Je ressens un énorme vide aujourd'hui avec le départ de ce baobab de la Culture africaine. Repose en paix. De ton frère affligé Youssou Ndour».

L’Institut des beaux-arts de Dubréka va porter le nom de Mory Kanté

Le griot électrique a été accompagné le mardi 26 mai à sa dernière demeure, au cimetière de Kipé. L’affluence a dû être

limitée pour ne pas occasionner de ras-semblements susceptibles de propager le coronavirus. Le président Alpha Condé, en phase avec l’élan national, a signé, au lendemain de l’inhumation, un décret qui immortalise davantage l’artiste.

L’Institut des beaux-arts de Dubréka va désormais porter le nom de Mory Kanté. Le ministre de la Culture, Sanoussi Ban-tama Sow, a pris l’engagement de faire en sorte qu’un hommage plus digne de la per-sonnalité du disparu lui soit rendu après l’épidémie.

Par Mohamed Ndjim & Mbagnick NGOM

A la levée du corps de Moïse Ambroise Gomis, tenue ce vendredi après-midi à la mosquée Sicap Karack, les témoignages, servis par tous ceux qui ont perdu un être cher, peuvent être résumés en un mot : générosité. Oui, Moïse Ambroise Gomis était généreux. Il était, au-delà des ap-puis financiers qu’il pouvait consentir au profit de tiers dans la plus grande discré-tion, généreux dans le partage du savoir, généreux dans la mise en relation, bref généreux dans le partage des valeurs car-dinales de la vie. Et le tout, il aimait à le verser dans le mot «Téranga», en tant que

Moise Ambroise GOMISAduna, teedd ak teeraalaté (*)

digne fils de Saint-Louis. Son sens des re-lations était articulé autour du partage de bons procédés, avec le souci permanent d’élever son interlocuteur au grade le plus élevé de la dignité humaine.

Des propos de l’artiste-rappeur Amadou Barry alias «Doug E Tee», accompagné de son compère du Positive Black Soul, Di-dier Awadi, à ceux du représentant des ar-tisans et maîtres-tailleurs Babacar Guèye dit «BG» venu de Thiès, en passant par le doyen Djibril Fall de la Rts, le maître-mot est resté le même : Moïse Ambroise Gomis

s’est toute sa vie évertué à baliser la voie pour ceux que le Bon Dieu aura mis sur son chemin.

Et, au plan personnel, pour avoir chemi-né avec lui une dizaine d’années durant au sein du Comité National Miss Séné-gal, j’ai eu à découvrir des facettes d’un homme qui était certes sous les feux des projecteurs, mais dont la pudeur rendait fragile, voire susceptible. Moïse Ambroise Gomis, que l’on appelait affectueusement «Prési», se souciait tellement d’éviter de froisser son vis-à-vis qu’il en indisposait par moment les membres de son équipe. Emphatique à souhait, je l’ai vu souffrir dans sa chair les vives critiques soulevées lors de l’événement Miss Diongoma, en particulier.

Sur un autre registre, son expérience d’animateur reconnu et respecté dans son milieu professionnel lui a permis d’ouvrir la voie à nombre de jeunes adeptes des mé-tiers de l’audiovisuel et du mannequinat, qui font aujourd’hui le bonheur de nombre de chaînes de télévision. Cela prouve que le souci d’aider les jeunes à se réaliser était devenu un sacerdoce pour l’homme. Il nous disait souvent : Boula Yalla Di Té-ral, Danguay Téral Nitt Gni (quand on a la chance de vivre des grâces divines, il faut savoir en faire profiter aux autres).

Aujourd’hui, pour tout ce qu’il aura fait pour ses semblables, et suivant ce qu’en disent les religions révélées, sa famille, ses proches en général peuvent être soulagés et optimistes. Mieux, ils peuvent espérer pour lui une vie tout aussi remplie et pai-sible dans l’au-delà.

*Vivre dans la décence et la générosité

Par Mbagnick NGOM

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ASTUCE & BIEN ÊTRE

Cinq astuces pour combattre l’halitose

1.Boire du jus de citronLa mauvaise haleine est la plupart du temps, due à la présence de bactéries dans la bouche. C’est pourquoi, boire du jus de citron peut s’avérer très efficace. Ses ver-tus antiseptiques permettront de retrouver une haleine fraîche à n’importe quel mo-ment de la journée. Cette solution 100% naturelle a le double avantage d’être effi-cace et agréable. Mélangé dans un verre d’eau, le jus de cistron peut être une bois-son du quotidien. Pour encore plus d’ef-ficacité, vous pouvez croquer directement dans un citron. Mais attention, c’est extrê-mement acide.

2. Se préparer une solution à base de bicarbonate de soudeComme vous devez déjà le savoir, le bi-carbonate de soude est un produit indis-pensable dans une maison. Il peut blanchir les dents, soulager des brûlures d’estomac mais aussi lutter efficacement contre la mauvaise haleine. Pour cela, mélangez 1 cuillère à café de bicarbonate de soude

dans un verre et faites des gargarismes. Vous pourrez renouveler l’opération au-tant de fois que nécessaire. C’est parce que c’est un antibactérien puissant que le bicarbonate de soude permet de supprimer la mauvaise haleine. Si vous souhaitez ne plus sentir le tabac, cette méthode n’aura pas grand intérêt.

3. Mâcher du persilLe persil peut être utilisé de différentes manières pour lutter contre la mauvaise haleine. Vous pouvez mâcher les feuilles après un repas. Parce qu’il est riche en chlorophylle, le persil saura capter les odeurs et les détruire. La chlorophylle ré-duit, en effet, la production des gaz et des toxines d’origine digestive. Si vous aimez le goût du persil, vous pouvez le mettre en accompagnement de vos viandes, de vos salades, ou de vos légumes. En plus de vous donner une bonne haleine, le persil est excellent pour la santé. Dernière option : laissez infuser du persil frais dans une tasse d’eau chaude, laissez refroidir, puis gargarisez-vous avec la préparation.

4. Utiliser du charbon végétalLe charbon végétal est un complément ali-mentaire utilisé contre les maux de ventre. Il a pour vertu d’absorber les toxines et les bactéries. Il est donc recommandé pour lutter contre la mauvaise haleine. Mais comment l’utiliser ? Mélangez une cuil-lère à café de charbon dans un verre d’eau et buvez la préparation après chaque repas. Vous pouvez aussi trouver du charbon vé-gétal sous forme de gélule mais il est plus efficace de se gargariser avec le charbon que de l’avaler tout rond. Avant d’utiliser le charbon, il est cependant conseillé de prendre conseil avec son pharmacien qui saura voir, avec vous, si ce produit est bien recommandé à votre état de santé. Les per-sonnes constipées, par exemple, doivent éviter d’en prendre.

5. Tournez-vous vers les huiles essentiellesEnfin, si aucune de ces méthodes ne vous convient, vous pourrez vous tourner vers les huiles essentielles. Là encore, vous aurez l’embarras du choix : mettez une à deux gouttes d’huiles essentielles de menthe poivrée, de citron, d’arbre à thé ou encore de lavande sur la langue avant de vous brosser les dents ou sur la brosse à dents et vous serez assuré d’avoir une haleine bien fraîche après chaque lavage. Avant un rendez-vous galant, cette astuce est garantie zéro risque.

Par Sokhna Faty

La mauvaise haleine peut être extrêmement handi-capante, surtout en cette période de Ramadan. Cer-tains ont beau se laver les dents régulièrement, rien ni fait, l’odeur fétide est persistante. En cause : l’al-coolisme, le tabagisme, les caries ou encore les pro-thèses dentaires. Alors que faire ? Voici cinq astuces pour combattre efficacement l’halitose.

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- 37SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

L’utilité du savon noir

POUR LA MAISON1. Nettoie toutes les surfacesMélangez 1 cuillère à soupe de savon noir et 1 cuillère à café de bicarbonate dans un vaporisateur. Et ajoutez 1 litre d'eau. Vous pouvez mettre quelques gouttes d'huiles essentielles pour parfumer si besoin. Ce spray multi-usage nettoie tout dans la mai-son : plan de travail, lavabo, évier, douche, frigo, cuisinière...

3. Dégraisse toutVous avez besoin de dégraisser une hotte, un four, une plaque de cuisson, un plat ou votre évier ? Alors, le savon noir est votre allié. Pour cela, saupoudrez la surface de bicarbonate et nettoyez avec une éponge imbibée de savon noir. Cela va former une pâte nettoyante et dégraissante très effi-cace. Il ne reste plus qu'à rincer.

4. Décape le fourIl y a des projections de graisse dans tout votre four ? N'attendez pas pour le net-toyer. Pendant que le four est encore tiède, enduisez-le de savon noir et laissez agir toute la nuit. Le lendemain, passez une éponge avec du bicarbonate dessus pour désincruster les projections. Puis rincez.

5. Dégraisse les casserolesMême méthode pour dégraisser les casse-roles ou les poêles. Mettez du bicarbonate et du savon noir sur une éponge et nettoyez tous vos ustensiles de cuisine. Ça enlève la graisse et toutes vos casseroles et poêles vont briller !

6. Fait briller l'argenterieMettez 2 à 3 cuillères à soupe de savon noir dans une bassine d'eau chaude, et ajoutez 2 cuillères à café de bicarbonate. Puis, plon-gez vos objets en argent dans ce mélange et laissez agir environ 10 minutes.

Pas besoin de rincer, laissez juste sécher. Et voilà ! Ils sont comme neufs et bien brillants. Cela fonctionne aussi pour les objets en cuivre. À découvrir : L'Astuce Pour Faire Briller Son Argenterie SANS Effort.

7. Lave les vitres Mettez 1 cuillère à café de savon noir pour 2 litres d'eau chaude et mélangez bien. Puis, trempez une éponge dans cette solu-tion et nettoyez vos vitres. Pas besoin de rincer, juste de passer une raclette pour enlever l'eau restante. Résultat, vos vitres sont impeccables sans utiliser de produits hors de prix !

On entend souvent parler du savon noir sans vraiment savoir à quoi il sert. Le savon noir peut être plus ou moins épais et a une couleur marron. Il est fabriqué à partir d’huiles d’oli-ve et de lin saponifiées. Il ne contient ni colo-rants, ni stabilisateurs, ni conservateurs. Il a, en général, une odeur assez forte. Contraire-ment aux autres savons, il ne mousse pas. Mais ce n’est pas pour cela qu’il n’est pas actif et qu’il ne nettoie pas en profon-deur. Car, il faut bien le dire, le savon noir est un nettoyant puissant et 100% naturel.Tellement efficace qu’il remplace presque tous les produits ménagers cracra que l’on trouve dans le commerce. Pour toute la maison et les extérieurs, il détache, décape, dégraisse, net-toie, fait briller, assainit et limite les invasions d’insectes parasites. Voici sept utilisations in-croyables du savon noir pour toute la maison.

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38 SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

La lettre datée du 1er juin 2020 a une triple ampliation. Le Ministre du Budget et des Finances, le Directeur national de la BCEAO et le Président de l’APBEF. Amadou Hott, Ahmadou Al Aminoune Lô et Mamadou Bocar Sy, tous les trois interpellés, sont aux bancs des accusés. Et au-delà d’eux, leurs autorités, notamment le Président de la République, le gouver-neur de la BCEAO.

La lettre ouverte, signée par le Président de l’Association des Clients et Sociétaires dans les Institutions Financières (ACSIF), a juré de mener le combat jusqu’à obte-

nir gain de cause pour, dit-il, «obtenir le report des échéances de crédit durant la pandémie de la Covid-19». Pour Famara Ibrahima Cissé, le contexte l’exige, «en ces dures périodes de crise sanitaire, mar-quées par le ralentissement et l’arrêt des activités dans plusieurs domaines privés comme publics».

Trois mois de report d’échéance demandés !

D’après la lettre qui nous est parvenue, «l’ACSIF avait sollicité vivement un re-

port des échéances de crédit de trois (03) mois renouvelables, via une lettre ouverte en date du 20 mars 2020 pour permettre aux personnes physiques et morales de faire face efficacement à la pandémie de la Covid-19». Une demande qui semble tom-ber dans l’oreille d’un sourd car, ni l’Etat, ni la Banque centrale encore moins les banques n’ont donné une suite favorable à cette requête.

Le manque de volonté manifeste de l’Etat, de la BCEAO et des

banquesToujours dans le sillage de la dénoncia-tion, Famara Ibrahima Cissé de rappeler les vaines tentatives engagées avec des lettres adressées aux autorités étatiques et bancaires sénégalaises. Selon lui, «d’abord l’État du Sénégal, via un communiqué en date du 15 avril 2020, avait donné instruc-tion aux ministres en charge des secteurs d’engager des réflexions avec la BCEAO pour donner corps au report des échéances de crédit aux différents agents écono-miques sur une période à convenir»- En-suite, poursuit-il, «la BCEAO via un com-muniqué en date du 17 avril 2020 avait à son tour sollicité le report des échéances de crédit au secteur privé sans charge d’intérêt, ni pénalité, ni frais». Et enfin, conclut-il, «l’APBEF dit mettre en place un dispositif d’éligibilité de report et d’ac-compagnement des personnes physiques et morales «impactées» par la Covid-19».

La question fondamentale que tout le monde se pose, au vu des pompeuses dé-clarations de part et d’autre, est : Qu’en est-il de tout cela après deux pénibles mois de Covid-19 ? Les personnes physiques et morales «impactées» ont-elles réellement bénéficié du report ? Les mesures ont-elles été respectées par les banques ? La réponse des travailleurs à ces questions est tout simplement NON !

L’impuissance des usagers face aux banques

L’ACSIF a très tôt alerté, et n’a pas cher-ché longtemps la faille. Pour elle, «le refus de l’APBEF d’un quelconque report est fondé sur le cérémonial mis en place par les banques de second rang pour contour-ner voire empêcher tout report sans charge d’intérêt, ni frais, ni pénalité en proposant pour certains un différé sous forme de prêt racheté, de prêt spécial ou de découvert». En définitive, se désole l’ACSIF «toutes

Les Banques, la BCEAO et l’Etat complotent contre les clients

REPORT D’ÉCHÉANCES BANQUES

C’est une énième demande de l’ACSIF adres-sée aux autorités bancaires sénégalaises : Le report des échéances bancaires dans ce contexte de Covid-19. Mais c’est la sourde oreille partout. Tant du côté de l’Etat, des banques à travers l’APBEFS que de la BCEA0 qui devait jouer le rôle de régulateur. Trois mastodontes contre le pauvre usager d’institu-tion financière qui tire le diable «bancaire» par la queue par ces temps durs, marqués par la pandémie du Coronavirus.

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les sollicitations faites pour le report des échéances pendant cette période de crise ont été soldées par un refus déguisé». Tout en fustigeant cette attitude bancaire, l’ACSIF dénonce le fait que «les banques dépensent beaucoup d’argent pour sensibiliser à la bancarisation sans grand effet tout en oubliant que le vrai problème se situe à leur niveau et de par leurs pratiques. De ces faits, certaines banques accuseraient, même à tort, ceux qui dénoncent ces pratiques de torpiller la politique de relèvement du taux de bancarisation au Séné-gal, tout en omettant que les vrais saboteurs de la bancarisation sont ceux qui refusent d’apaiser le climat de méfiance et de frustration qui ha-bitent les usagers».

A la recherche d’une autre alternative contre les

banquesFace au refus des banques d’octroyer des reports d’échéances, l’ACSIF semble les inviter «à revoir votre stratégie en cultivant et pérennisant des relations saines avec les usagers pour inciter les potentiels usagers à s’engager non pas par une loi de bancarisation générale comme ce fut le cas en 2002, mais plutôt par un engagement volontaire». Et de pour-suivre dans sa conviction que «les populations se bancarisent malgré elles et cherchent désespérément une alternative crédible». Cela semble s’expliquer dans la lettre ouverte par «la forte mobilité des clients entre les banques en ces périodes car, les usagers ne trouvent satisfaction dans aucune de vos banques à cause de vos pratiques peu orthodoxes. Cela a l’air d’un mariage de contre nature dans lequel l’une des parties cherche à se sauver dès que l’occasion se pré-sente tout en sachant qu’elle n’aime pas et qu’elle n’est pas aimée».

Un véritable énième cri du cœur que l’ACSIF lance pour sauver les clients et usagers de la spirale ban-caire dans laquelle ils sont CONFI-NÉS.

Synthèse de Habib MIMRAN

CRIME ORGANISE TRANSNATIONAL EN AFRIQUE

Comment faire face aux cartels de la drogueEn 2050, l’Afrique sera le deuxième plus gros consom-mateur de drogue au monde, après l’Asie du Sud. Le développement du trafic, de la production, de la consommation et d’organisations criminelles puis-santes n’épargne aucune région du continent. Cette situation alarmante est décrite par Martin Ewi, spécia-liste du crime organisé transnational en Afrique, dans un entretien accordé à nos confrères de Rfi.

Coordinateur technique du Projet EN-ACT (renforcer les capacités de réponses de l’Afrique face au crime organisé trans-national) à l’Institut d’études de sécurité (ISS) basé à Pretoria, en Afrique du Sud, Martin Ewi estime que les Etats africains devront fournir beaucoup d’efforts pour empêcher les cartels de la drogue de pros-pérer sur le continent. Et pour cause, face aux trafics de produits illicites et qui se dé-veloppent à grande échelle, la population africaine est sous la menace permanente des trafiquants. C’est pourquoi, une coopé-ration soutenue semble être indispensable avec le projet ENACT.

Financé par l’Union européenne dans le cadre de son programme panafricain, mis en œuvre par trois institutions : ISS, Inter-pol et Global Initiative against Transnatio-nal Organised Crime (l’Initiative globale contre le crime organisé transnational), le projet ENACT vise à atténuer l’impact du crime organisé transnational sur le dé-veloppement, la gouvernance, la sécurité et l’État de droit en Afrique, à travers la recherche et le renforcement de capacités techniques.

Interpellé sur les drogues les plus consom-mées sur le continent, Martin Ewi fait remarquer que «la cartographie de la consommation des drogues en Afrique est très diversifiée». A l’en croire, le cannabis est largement produit à travers le continent et c’est la drogue la plus sollicitée et la plus consommée en Afrique. «Mais si vous allez en Somalie et dans d’autres pays de la corne de l’Afrique, c’est le khat qui est largement produit et qui est le plus consommé dans la région. Mais l’histoire récente des dro-gues en Afrique montre aussi l’émergence de nouveaux médicaments, de plus en plus consommés, comme la méthamphétamine, la méthaqualone (mandrax), le tramadol et diverses substances synthétiques qui sont beaucoup plus dangereuses que les drogues traditionnelles», soutient-il.

De ces échanges avec Rfi, il ressort égale-ment que «l’Afrique sera le deuxième plus

grand consommateur de drogues au monde après l’Asie du Sud en 2050». Et, précise Martin Ewi, «ce que les statistiques nous disent, c’est que 87% des opioïdes pharma-ceutiques saisis dans le monde provenaient d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale et d’Afrique du Nord. En 2016, il y avait 1,8 million de consommateurs de cocaïne sur le continent. Toutes drogues confondues, il y a plus de 10 millions de consommateurs de drogues en Afrique, dont 5,7 millions rien qu’en Afrique de l’Ouest (2018). Avec plus de 50% du total du continent, l’Afrique de l’Ouest est actuellement le plus grand consommateur de drogues d’Afrique».

Conséquences sanitaires et écono-miques du marché de la drogueLes drogues sont quelques-unes des subs-tances les plus dangereuses qui coûtent à l’humanité une énorme fortune. L’ONUDC estime qu’environ 35 millions de personnes souffrent de troubles liés à la consom-mation de drogues, 53 millions de per-sonnes consomment des opioïdes, 585 000 personnes sont mortes des suites de la consommation de drogues en 2017 et que 271 millions de personnes, soit 5,5% de la population mondiale, âgée de 15 à 64 ans, avaient consommé de la drogue en 2017.

L’économie mondiale de la drogue est la deuxième plus grande économie illicite après les contrefaçons. Sa valeur est esti-mée entre 426 et 652 milliards de dollars, informe le coordinateur technique du Projet ENACT. Martin Ewi souligne, toutefois, qu’ «il n’y a pas d’estimation spécifique pour l’Afrique. On considère cependant que l’Afrique est la plus touchée par le commerce mondial des drogues illicites. Le trafic de drogue a constitué une part importante des 3,3 milliards de dollars que la Banque mondiale a estimés en 2011, comme le montant total des revenus géné-rés par le crime organisé en Afrique».

Par Mbagnick NGOM

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40 SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

La pandémie du corona virus co-vid19 continue lentement, irrésistible-ment à progresser en Afrique. Cette semaine sur mille (1000) cas positifs testés dans le monde, vingt-six (26) sont en Afrique soit une augmenta-tion de trois (3) cas par rapport à la semaine dernière. Sur mille (1000) décès liés à la covid19 dans le monde douze (12) décès sont en Afrique, soit un (1) décès supplémentaire par rap-port à la semaine dernière.

La population africaine représente 17% de la population mondiale, le nombre de cas testés positifs à la co-vid19 en Afrique représente 2.6% des cas testés positifs dans le monde. Les oiseaux de mauvais augure, déçus que l’hécatombe qu’ils prévoyaient, n’arrivât point, redécouvrent les conditions difficiles de vie dans nos quartiers et villages, s’agrippent sur les perspectives qu’ils prédisent sombrent pour l’agriculture.

Pourtant s’ils avaient une vision po-sitive du Continent, ils seraient émer-veillés de la résilience des africains face à la covid19, à la compétence de notre corps médical qui malgré la faiblesse du plateau technique et des moyens a pu faire face, à l’ingéniosi-té et à l’inventivité de notre jeunesse, de nos scientifiques et de nos tech-niciens.

Si Madagascar rayonne avec son co-vid organic, le Sénégal est en train de préparer le lancement de la fabrication de tests rapides à un coût très faible grâce à l’Institut Pasteur de Dakar qui est une Fondation de droit sénégalais dirigé par un éminent chercheur sé-négalais, Dr Amadou Alpha Sall avec une équipe de chercheurs sénégalais. Lorsque The Lancet a sorti sa publica-tion foireuse contre l’hydroxychloro-quine, le Professeur Oumar Gaye fut un des signataires de la pétition qui a remis en cause le fondement mé-thodologique de l’article. Ils ont ainsi obligé The Lancet et trois des quatre auteurs de l’article à se dédire. C’est le lieu de saluer l’indépendance d’esprit du Professeur Seydi, de son équipe et du Gouvernement du Sénégal,

COVID-19, le tournant

qui ont maintenu le protocole avec la chloroquine refusant de suivre l’OMS, le gouvernement français et d’autres qui, précipitamment ont suspendu les essais cliniques comme Solidarity ou les prescriptions médicales.

La pandémie corona virus covid19 poursuit son expansion au Sénégal. Le pays a une moyenne d’un (1) décès par deux (2) jours soit un taux de mor-talité de 1.1%. Ce taux est inférieur au taux de mortalité en Afrique qui est de 2.8% et très en dessous du taux mon-dial qui est de 5.84%. Il faut noter que les taux de mortalité au niveau afri-cain et mondial ont depuis quelques semaines une tendance à la baisse. Cependant avec la nouvelle politique de gestion de la pandémie, il y a un fort risque d’augmentation du taux de mortalité comme conséquence d’une augmentation du nombre de cas de covid19 et son corollaire l’arrivée de plus de personnes au stade des cas graves. C’est pourquoi il devient ur-gent qu’une communication ciblée soit portée :

- d’une part sur les personnes à risque (personnes âgées de plus de cinquante cinq (55) ans et/ou per-sonnes ayant les maladies comme

l’insuffisance respiratoire, l’asthme, le diabète, l’hypertension artérielle, le sur poids, etc.) afin de les détecter, de les protéger et lorsqu’elles sont atteintes de les prendre en charge médicale-ment précocement,

- d’autre part sur les porteurs asymp-tomatiques du virus qui vont se mul-tiplier et être, si on y prend garde, le facteur principal de transmission mas-sive du virus.

De semaine en semaine, un constat visuel dramatique s’impose : il y a un relâchement. De plus en plus de per-sonnes sortent sans masque. C’est une source d’inquiétude. Si nous n’au-rons jamais l’hécatombe de l’Europe, il ne serait pas cependant exclu que le nombre de décès puisse atteindre des chiffres alarmant si les mesures barrières sont abandonnées, s’il y a un relâchement général des acteurs de la lutte contre la covid19, si la stig-matisation prenait de l’ampleur. À ce moment là aux cas communautaires succéderaient les « décès commu-nautaires » dans les familles ce qui n’est pas souhaitable.

Le Sénégal est à un tournant, les quinze prochains jours seront cru-ciaux dans l’évolution de la pandémie. C’est pourquoi la communication, la sensibilisation, le respect des mesures barrières, la rigueur et la persévérance des autorités administratives, de sécu-rité, d’hygiène et de santé seront dé-terminants dans la maitrise de l’évolu-tion de la maladie.

Des défis se posent à notre pays dont les conséquences découlant de leur prise en charge aujourd’hui se mesu-reront en 2021 et bien après. Ils sont critiques dans les domaines comme l’agriculture, l’éducation, la formation et l’enseignement supérieur.

Unis et engagés, nous vaincrons !

Mary Teuw NIANE

6 juin 2020

CONTRIBUTION

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- 41SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

Yaye Boury katty

SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 21 Juin 2020

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42 SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

CONTRIBUTION

Facilité ou dilemme des analyses et autres « passionnés » du Continent, la tentation a toujours été grande de parler de l’Afrique comme d’un seul pays alors qu’il en compte 54 !

Dans presque tous les domaines et en différentes occasions, le Continent est ainsi globalisé et simplifié avec la prétention de mieux en comprendre les dynamiques, prononcer des dia-gnostics et proposer des remèdes à ses difficultés. Diagnostics et remèdes d’autant plus légers et inappropriés qu’ils reposent sur un tableau fort éloigné des réalités africaines. L’his-toire, les conditions géo climatiques, les réalités socio culturelles du Leso-tho sont aussi différentes de celles de la Mauritanie que le Brésil est différent de la Nouvelle Zélande ! L’économie sud-africaine a peu de points com-muns avec celle du Tchad, tant dans ses fondements, que dans sa vision ou encore son degré d’inclusion dans les chaînes de valeur mondiales. Il n’y a pas une Afrique mais des Afriques !

Face à la pandémie du COVID 19, les mêmes généralités sont en passe de s’imposer en ce qui concerne les stratégies pour la gestion sanitaire de la crise mais aussi et surtout face aux conséquences économiques de la pandémie, qui seront sans doute plus douloureuses que ses impacts sani-taires. Dans ce dernier domaine, il ap-parait évident que le Continent résiste mieux aux dégâts sanitaires du virus que l’Europe ou encore l’Amérique. Si le nombre de cas positifs est sans aucun doute très fortement minoré du fait de la modestie du nombre de tests, le nombre de malades et de dé-cès en Afrique est fort éloigné de ce qui est constaté ailleurs. Les études scientifiques permettront d’expliquer cela mais le constat est incontestable.

En revanche, sur le plan écono-mique, la situation est tout autre. Il est attendu en Afrique une récession de 5% en 2020 et des pertes d’au moins 20 millions d’emplois là où il aurait fallu en créer au moins 15 millions, d’où un déficit de plus de 35 mil-lions d’emplois et un accroissement de la pauvreté pour près de 15% de

la population du Continent. Cette si-tuation masque mal des disparités importantes. Quand des pays comme la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Ghana ou encore le Rwanda maintiendront leur économie à peu près aux niveaux de l’année 2019, les géants africains que sont l’Afrique du Sud (-7%), l’Egypte (-5%), l’Angola (-9%) ou l’Algérie (-9%) connaitront de véritables crises éco-nomiques avec des conséquences sérieuses en matière de développe-ment humain. Les pays vivront de ce fait des situations contrastées. Au sein de chaque pays, et en fonction des zones géographiques et des secteurs économiques, l’impact économique de la pandémie ne sera pas le même.

L’attitude des gouvernements afri-cains face à la crise présente en conséquence des différences liées à ce contexte. La reconfiguration des charges, les économies consenties en faveur des dépenses sociales, le recours à l’endettement pour soula-ger les acteurs économiques ou en-core la sollicitation des institutions multilatérales de développement fi-gurent parmi les moyens utilisés par de nombreux Etats. Certains autres, notamment les plus connectés aux marchés financiers internationaux, ont utilisé d’autres leviers de finan-cement pour obtenir des ressources additionnelles. L’exposition financière des Etats africains, la structure de leur endettement et la typologie de leurs créanciers présentent de ce fait des

disparités à ne pas négliger. En raison de cela, les gouvernements n’ont pas la même attitude face aux initiatives d’allègement de la dette. Quand le Mali ou le Sénégal sont très heureux de recevoir un dispositif de report d’échéances de leurs passifs, le Kenya lui refuse ce système car il entraine-rait automatiquement la baisse de la notation de ses dettes souveraines et donc le renchérissement des taux d’intérêt de ses prochains emprunts sur les places financières. 2

La situation économique contras-tée en Afrique impose des réponses variées et adaptées. Un plan d’al-légement uniforme de la dette ou un afflux massif de ressources sur le Continent, à répartir entre les Etats, ne seraient pas aussi efficace qu’espéré ! Il convient d’adapter les instruments aux contextes et aux spécificités des pays.

C’est ainsi qu’il serait souhaitable d’agir en plusieurs phases. La première sera de régionaliser le soutien aux Etats. Il est nécessaire d’agir à l’échelle des cinq régions du Continent. Les Etats y ont des profils homogènes et quelques fois complémentaires. La se-conde étape sera de confier à l’organe politique d’une part, et aux institutions financières régionales idoines d’autre part, les rôles de conseil aux Etats dans leurs rapports avec le dispositif

Face aux conséquences de la Pandémie Covid-19 : l’Afrique ou les Afriques ?

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- 43SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

international de soutien économique. Pour l’Afrique de l’Ouest par exemple, on retiendrait la Communauté Econo-mique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’une part sur le plan po-litique, la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et la Banque Africaine de Développement (BAD) d’autre part sur le plan économique. Ces Institutions travailleront avec les Etats et avec le dispositif du G20 pour obtenir des interventions adaptées et efficaces. Elles incorporeront égale-ment une dimension régionale à leurs actions et solliciteront les partenaires internationaux pour qu’au moins une partie des ressources soit orientée vers le financement des infrastruc-tures de connectivité, de production et de transport d’énergie notamment renouvelable ainsi que de l’intégration économique des régions africaines, directement gérées par les commu-nautés économiques régionales. Cela permettrait de retenir l’effet de la crise actuelle comme une opportunité vers davantage d’intégration et de renfor-cement des fondamentaux écono-miques du Continent.

Ce dispositif devra également inté-grer des aspects de gouvernance et de transparence afin de rassurer les parte-naires au plan de l’utilisation efficiente des ressources obtenues. La gouver-nance sous entendra également les réformes endogènes permettant de renforcer les capacités intrinsèques de chaque Etat, en vue d’asseoir sa rési-lience face à d’éventuelles nouvelles crises ou la persistance de la pandé-mie sur le Continent, hypothèse à ne pas écarter.

L’Afrique est diverse et variée. Ou-blier cela reviendrait à multiplier les incantations et à concevoir des stra-tégies et des actions individuelles pays non adaptées, comme cela est constaté actuellement. Il faut avoir l’humilité de le reconnaître, et ima-giner des systèmes de mutualisation innovants de certaines politiques, à l’échelle régionale, tout en accompa-gnant les pays dans leurs démarches spécifiques. C’est le moyen de ne pas perdre l’opportunité que constitue la crise actuelle vers une plus grande intégration continentale et, en même temps, un renforcement des capacités productives de chaque pays.

Moussa MARA

www.moussamara.com

L’on ne cesse de le dire, un peuple affamé, apeuré, stressé, subissant les affres du chômage, parfois pas édu-qué et maintenant malade est un peuple imprévisible. En condamnant de toute mon énergie, ces actes compréhensibles certes mais injus-tifiables, la jeunesse de votre pays vous met face à vos responsabilités.

Qu’attendez-vous donc d’une jeu-nesse qui vit dans la promiscuité des chambres ? Qu’attendez-vous donc d’une jeunesse qui achète à manger toutes les nuits ou qui passe chez un ami, un parent, pour manger ? D’une jeunesse qui passe son temps de-vant le thé pour oublier ses maux ? D’une jeunesse dont les éducateurs ont quasi démissionné ou submergé par leur recherche de quoi nourrir la famille ? D’une jeunesse qui ne bénéficie plus de l’éducation ci-vique à l’école ? D’une jeunesse qui passe son temps devant la télévision entre débats stériles et mensonges de certains hommes dit publics ? D’une jeunesse qui fait face à des gouvernants qui ne connaissent pas la notion de priorité et qui peuvent mettre des milliards sur un projet tel que le TER au lieu de réfectionner le rail et offrir de l’emploi ? La liste est longue.

Il n’en demeure pas moins Mon-sieur le Président de la République, que détruire nos biens, violer la Ré-publique, et s’exposer à cette pan-démie n’est pas la meilleure chose à faire pour trouver une solution. Mais, arrêtez-vous et soyez sincère dans votre introspection ainsi que vos collaborateurs.

Le Sénégal a échoué.

Cependant, l’échec n’est pas syno-nyme de défaite à condition qu’on en tire des leçons. Monsieur, faites votre casting, et entourez-vous ne serait-ce que le temps de cette crise de jeunes qui connaissent la réalité socioculturelle de ce pays, de jeunes qui n’attendent rien de vous et qui peuvent vous parler du jeune trans-porteur, du charretier, de l’étudiant, de l’enseignant, du personnel de san-té, du chômeur, de l’élève, etc. Vous devez construire ce pont entre les générations et veiller à ce que les va-leurs soient préservées, que tout un chacun puisse jouer sa partition.

Monsieur le Président, nous avons, nous peuple, ce sentiment qu’on nous ment, qu’on nous vole, qu’on nous prend pour des débiles et que nos intérêts ne comptent absolu-ment pas. Et face à cela, en condam-nant ces actes, notez qu’il est difficile de ne pas se relâcher, de ne pas lais-ser sa colère exploser. Certains auront la chance de faire du sport, d’autres fumeront, d’autres vont boire pour oublier, d’autres verront un psycho-logue ou un psychiatre, d’autres prie-ront. Mais, ceux qui ne connaissent que la rue comme alternative iront dans la rue.

A bon entendeur son Excellence.

Citoyennemment vôtre

Par Yaye Fatou SARR

Le Sénégal a échoué, mais... !

Sans nous dédouaner car, nous sommes tous res-ponsables, monsieur le Président, vous êtes le prin-cipal responsable de ce qui se passe dans ce pays ! Wayee nak bu takké keene du mucc !

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44 SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

CONTRIBUTION

Nous vivons actuellement un mo-ment inédit dans l’histoire de ce monde interconnecté. Et, naturelle-ment, le monde des arts et la Culture ne sont pas épargnés par la pandé-mie du Coronavirus. L’impact négatif s’est répercuté au niveau financier, économique, social et dans tous les domaines de la création : les Arts plastiques, le cinéma, la musique, le théâtre, la danse… tous les spectacles de la scène nationale et internatio-

Du dérèglement humain et social causé

par le Coronavirus*nale sont impactés, avec l’annulation de plusieurs programmes.

Cela me rappelle la citation de Ama-dou Hampathé BA qui disait : «Il n’y a pas de petit incendie, tout dépend du combustible qui l’a allumé». Et ce petit virus protéiforme qui prend plusieurs noms : Covid 19, Sras-Cov, Coronavirus… a vraiment enflammé le monde et causé un véritable «dérè-glement humain et social» dans cette planète urbanisée et hyper connectée.

En tant que créateur, cette trêve d’activités ne nous a pas empêché de continuer notre réflexion et booster notre création ; c’est en cela qu’il y a eu beaucoup de nouvelles œuvres nées dans le secret et le silence de nos ateliers en compagnie de nos muses et particulièrement sur le thème du Covid-19.

A mon niveau, j’ai privilégié la do-cumentation sur beaucoup de sujets et ce fut l’occasion de finaliser des

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- 45SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

œuvres majeures qui demandaient plus de temps de réflexions.

La situation actuelle du monde inter-pelle la conscience collective sur nos responsabilités individuelles, et nous sommes tous citoyens et gardiens de notre environnement. On assiste et participe à une dégradation conti-nuelle de nos espaces communs.

Je pense qu’il était opportun de nous arrêter pour réfléchir, reprendre et re-partir avec de nouveaux paradigmes et rappeler ici que cette période que j’appellerai ‘’Période Noir et Blanc’’ qui ressemble à une scénographie col-lective avec des personnes masquées ou des ‘’sans-visages’’, on ne sent plus la couleur ni le goût de la vie, donc chaque signe doit être décodé et ne doit pas constituer un désenchante-ment dans le monde. Le changement de comportement s’est imposé natu-rellement ; et il nous faut reconstruire de nouveaux rapports au temps, à l’es-pace et à notre environnement pour un monde meilleur et plus équitable, c’est simplement rappeler la centralité de l’homme dans l’ici-bas.

Je suis inspiré depuis la première rencontre initiée par le Ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye DIOP, en présence du Mi-nistre Seydou GUEYE à la Maison de la Culture Douta SECK, qui ont vérita-blement sensibilisé en premier les ar-tistes sur la gravité de cette pandémie qu’on entendait depuis Wuhan et qui nous semblait lointaine. Ainsi, de nou-veaux ‘’Mots’’ et ‘’Maux’’ arrivaient dans notre vocabulaire artistique : Covid-19, SRAS-COV, Corona virus, gestes bar-rières, cas importés, cas contacts, cas communautaires, confinement… Mais la science a toujours accompagné l’art. Du coup, un thème m’a inter-pellé ‘’La Réconciliation de l’homme avec soi’’ et l’objectif de cette œuvre majeure était de participer à la sensi-bilisation par le biais de l’art mais aussi intégrer le nouveau langage avec une architecture narrative et esthétique.

L’humanité s’est toujours saluée par les mains ; et en ce moment, on cherche le meilleur moyen de garder nos rapports avec notre prochain, en se saluant par les coudes, les pieds. Fi-nalement, on se cherche… Et cela de-vient une chorégraphie collective. Le sourire disparait de nos visages sous

le masque ; c’est vraiment surréaliste.

L’œuvre réalisée en tube galvanisé avec des matériaux comme le tissu, le grillage sur la toile sous forme d’instal-lation surmontée du symbole des trois religions révélées qui sont le Chris-tianisme, le Judaïsme et la religion Musulmane, c’est pour montrer nos points de convergences, de commu-nions avec des liens de sociabilités in-tenses en tant que humain avec Dieu le Tout-Puissant qui rappelle à toute l’humanité qu’il est le seul maître du monde et nous invite à cette réconci-liation avec nous-mêmes, avec la na-ture, les animaux pour un monde de justice et de paix.

L’art a toujours été présent dans toutes les sociétés du monde depuis les périodes rupestres dans les grottes de Lascaux et d’Altamira, jusqu’à nos périodes contemporaines où je milite pour un Art-Responsable ; et rappe-ler que tout art est engagé pour citer Hélène Caroline FOURNIER ‘’le rôle de l’art, en ce sens est primordial ; il nous invite à revoir notre propre rôle face aux drames humaines qui se jouent’’.

L’art a toujours été un produit de consommation émotionnelle, éco-nomique et sociale. Il faut se rappeler qu’avant les années d’indépendance, l’art avait une fonction rituelle sociale et décorative (le SUUWER) et plus tard utilitaire avec des scènes de la vie quotidienne, des photos noirs et blancs des photographes visionnaires, avec feus Mama et Salla KASSÉ, des peintures traditionnelles….

Le même processus continue avec de nouvelles mentalités ; et en ce moment, une porte est ouverte dans le monde à l’ère des paraboles. Ce monde devient notre ville où le mar-ché de l’Art contemporain se joue à Dakar, à Paris, à New York, en Chine, à Hong-Kong, Dubaï…

De ce fait, on ne peut pas avoir la même perception émotionnelle face à une œuvre abstraite, surréaliste, conceptuelle ; œuvre éphémère ou une installation. Il y a plusieurs niveaux d’appréciation, et c’est tout naturel.

Dans nos pays africains, particuliè-rement au Sénégal, il me semble im-portant d’intégrer de nouvelles filières sur l’histoire de l’art au Centre d’Etude Diplomatique, si on parle aujourd’hui

de diplomatie culturelle, à l’Ecole Na-tionale d’Administration (ENA), ainsi qu’à l’ENAM. Ces enseignements ne seraient pas de trop pour mieux com-prendre les différents enjeux liés aux ‘’Biens culturels’’ surtout au moment où on revient sur le retour des œuvres d’Art en Afrique. Aujourd’hui, l’Art a in-vesti tous les secteurs de la vie, parce qu’étant transversal. Et Paul Eluard di-sait : «Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. Il faut être prêt ; et quand une porte s’ouvre, savoir en franchir le seuil».

En tant que membre du comi-té d’orientation, la Biennale de Da-kar était bien partie pour une belle réussite et fêter ses 30 ans. Il y a eu plusieurs innovations majeures avec le Directeur artistique, le Professeur Malick Ndiaye ; en plus d’une nou-velle vision de la Secrétaire générale Mme Diop Marième Bâ, et un comité d’orientation de personnalités de haut niveau, connues et reconnues, présidé par Maître Moustapha NDIAYE, notaire et collectionneur d’Art.

La pandémie a impacté sur la pro-grammation et le Ministère de la Culture a dû reporter la manifestation et les nouvelles dates seront commu-niqués ultérieurement.

Dans cette 14e édition, on m’a confié le commissariat du MARCHÉ DES ARTS dans le cadre d’une exposition internationale.

Libérons les énergies créatrices avec cet excellent levier qu’est la culture, pour que l’art reprenne son droit de cité, la littérature, le cinéma, les arts plastiques, la danse, la musique, le théâtre…

L’Art est ouvert !

*Le titre est de la Rédaction

Par Kalidou KASSÉ

Artiste Plasticien

Président du Conseil Sénégalais des Arts CSART

Grand Prix du World Master Corée

[email protected]

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46 SeptAfrique Hebdo I N° 04 - 15 au 28 Juin 2020

JOURNEE MONDIALE DE L’ENVIRONNEMENT

La Crabe sensibilise sur la dépollution de la baie de Hann

La communauté internationale célèbre, ce vendredi 5 juin 2020, la Journée mondiale de l’environnement, placée sous le thème de la «Biodiversité». Occasion saisie par la Concertation des riverains et acteurs de la Baie de Hann pour l’environnement (CRABE), en col-laboration avec la direction du Parc forestier et zoolo-gique et la mairie de Hann, pour une activité de mobili-sation et de sensibilisation sur la dépollution de la Baie de Hann.

Le lancement de cette activité de mobili-sation et de sensibilisation s’inscrit dans le cadre de l’un des objectifs majeurs de la Concertation des riverains et acteurs de la Baie de Hann pour l’environnement (CRABE), qui vise la sauvegarde, la pro-tection du littoral, de la forêt urbaine, des zones humides, la promotion et l’incita-tion au respect de la Baie de Hann. En effet, la baie de Hann a atteint une situa-tion de dégradation avancée en raison du rejet direct d’effluents industriels (60% de l’industrie manufacturière sénégalaise)

et domestiques (des villages à proximi-té, sans système d’évacuation des eaux usées). Ainsi, pour faire face à ces enjeux à la fois environnementaux, économiques et sanitaires, ladite association, en parte-nariat avec la direction du parc forestier de Hann, a élaboré un plan d’action pré-voyant l’opération de reboisement et de curage du canal de la baie.

La Concertation des Riverains et Acteurs de la Baie de Hann pour l’Environnement (CRABE), qui porte le plaidoyer pour la

dépollution de la baie de Hann, a voulu à travers le thème de la journée de l’envi-ronnement sur la biodiversité marquée son empreinte.

Selon le président de la CRABE, Abdou-rahmane Camara, il est impératif de pro-céder au curage de la baie de Hann, qui est le canal d’évacuation des eaux usées et pluviales. «Si le canal n’est pas curé, il va impacter sur le Parc de Hann et les popu-lations. C’est la raison pour laquelle, nous avons initié cette journée de nettoiement et de reboisement des cocotiers tout le long de la Baie de Hann», déclare-t-il.

Selon le directeur du Parc forestier et zoologique de Hann, la biodiversité est une source de préoccupation urgente. A cet effet, pour célébrer cette journée dans le cadre de la lutte contre la biodiversité, deux sites importants ont été choisis. Il s’agit du Parc forestier et zoologique et la Baie de Hann. «Le Parc de Hann est dans le dispositif que l’État a mis en place pour la conservation de la biodiversité. Mais, la Baie de Hann, compte tenu de la forte pollution, contribue à une perte de la bio-diversité», déclare le Capitaine Momar Séye.

De son côté, le maire de Hann Bel/Air, qui salue l’initiative, estime que le curage va permettre d’évacuer facilement les eaux usées et pluviales et de soulager les populations d’éventuelles inondations à l’approche de l’hivernage. Ainsi, face aux lenteurs notées dans le projet de dépollu-tion de la Baie de Hann, Babacar Mbengue rassure : «Le travail de préparation de dé-pollution de la baie se fera dans les deux prochaines semaines à venir».

Cependant, il informe avoir rencontré, ce vendredi matin, le directeur général de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), Lassana Gagny Sakho, et l’entreprise en charge du projet. Et à l’en croire, le démarrage des travaux de la dépollution de la Baie de Hann est immi-nent.

Par Baye Ndongo FALL

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