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Université de Rouen UFR de Psychologie, Sociologie et Sciences de l’Education Département des Sciences de l’Education DESS Ingénierie de la Formation
La formation du jeudi
à la Caisse d’Epargne d’Auvergne et du Limousin
une démarche de professionnalisation. Mémoire réalisé sous la Direction de Monsieur Jean Louis REBOUL Par Jacques MINISINI
Année universitaire 2003 – 2004
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Sommaire Introduction 4
1ère partie : Une fusion récente de 2 Caisses d’Epargne 5 1.1 La Caisse d’Epargne d’Auvergne et du Limousin 5
1.1.1 Présentation 5 1.1.2 Chiffres clés 5 1.1.3 Organigramme structurel 6 1.1.4 Projet stratégique 2004 7 1.2 Le cadre de l’étude 9
1.2.1 L’organisation commerciale 9 1.2.2 Les principales lignes directrices du projet 10 1.2.3 Le Management du réseau de distribution 11 1.2.4 La formation 13 1.2.5 Les acteurs 14
1.3 La demande 15
2 ème partie : Le cadre théorique de notre problématique et de l’étude 17
2.1 La problématique 2.2 Cadre théorique 19 2.2.1 La formation 19 2.2.1.1 Apprendre
2.2.1.2 Méta cognition
2.2.1.3 Zone proximale de développement
2.2.1.4 Apprentissage en simple boucle et double boucle
2.2.1.5 Organisation apprenante
2.2.1.6 Système d’action concret
2.2.2 Compétence 27 2.2.2.1 Définition
2.2.2.2 Formation et compétences
2.2.2.3 Compétences et performance
2.2.2.4 Du type A au type B selon Le Boterf
2.2.3 Professionnalisation 32 2.2.3.1 Définition
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2.2.3.2 Formation et professionnalisation
2.2.3.3 Conditions favorables à la professionnalisation
3 ème partie : L’enquête 39
3.1 Rappel de L’hypothèse 39 3.2 L’enquête 39
3.2.1 Définition de la population 39 3.2.2 Méthode utilisée 40 3.2.3 Déroulement des entretiens 40 3.2.2.1 L’environnement
3.2.3.2 Le contrat de communication
3.2.3.3 Le mode d’intervention
3.2.4 Le questionnaire 41 3.3 Résultats et analyses 42 4ème partie : Nos préconisations pour satisfaire la commande 61
4.1 Recommandations stratégiques 61 4.1.1 Le Directoire 61 4.1.2 Les Directeurs de Groupes 62 4.1.3 Communication externe et interne 63 4.1.3.1 Communication externe
4.1.3.2 Communication interne
4.1.4 Concept CBC. 65 4.2 Recommandations opérationnelles 66 4.2.1 Préparation des Managers à l’animation 66 4.2.2 Accompagnement des Managers 67 4.2.2.1 Appropriation des contenus
4.2.2.2 Pendant l’animation
4.2.2.3 au quotidien
4.2.3 Rôle du groupe projet. 68 4.2.4 Evaluations 69 4.2.5 Formation de concepteur de formation 70 Conclusion. 72 Bibliographie 74
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Introduction.
Au cours du dernier trimestre 2003 ; le Directoire de la toute récente C.E.P.A.L, Caisse
d’Epargne d’Auvergne et du Limousin, a déclaré souhaiter mettre en place une nouvelle
organisation. Cette dernière s’appuierait sur un ensemble de mesures dont la création
d’un espace temps appelé « formation du jeudi ». Ce dispositif nouveau et novateur
dans le réseau des Caisses d’Epargne et dans les Banques devrait permettre de créer un
espace de formation pour faciliter la professionnalisation des acteurs du réseau de
distribution.
Ce projet nous a été confié en décembre 2003. Le Directoire attend des résultats
immédiats et concrets, notamment en termes de performance des équipes, de
développement et de croissance de l’entreprise. La formation devient un
investissement.
Nous nous proposons d’étudier dans ce mémoire comment le dispositif peut contribuer
à la professionnalisation des acteurs. Pour ce faire nous concentrerons notre étude
autour de 4 parties :
La première partie sera consacrée à la présentation du champ de l’étude au cours de
laquelle seront analysés les éléments essentiels pour comprendre dans quel cadre la
C.E.P.A.L évolue, notamment son environnement interne et externe. Le nouveau plan
stratégique sera présenté sommairement.
Nous nous attarderons dans la seconde partie sur la problématique issue de la
commande du Directoire. Nous présenterons également les recherches et les modèles
théoriques sur lesquels se fonde notre hypothèse.
La troisième partie sera consacrée à l’enquête que nous avons menée et à son
analyse. Ceci permettra de confronter les résultats avec notre hypothèse.
Enfin, la quatrième partie regroupera un ensemble de préconisations, tant stratégiques
qu’opérationnelles. Ces préconisations sont la résultante de l’analyse effectuée à
l’issue de l’enquête. Elles nous permettent de montrer quels sont les leviers sur
lesquels nous recommandons d’agir pour mener à bien le projet.
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1 ère partie : Une fusion récente de 2 Caisses d’Epargne 1.1 La Caisse d’Epargne d’Auvergne et du Limousin
La Caisse d’Epargne d’Auvergne et du Limousin, CEPAL, est née le 29 avril
2003 de la fusion de deux entités juridiques distinctes : la Caisse d’Epargne
d’Auvergne et la Caisse d’Epargne du Limousin. Le rapprochement de ces deux
caisses régionales de taille similaire a pour objectif de permettre à la nouvelle
entreprise un renforcement de sa présence auprès de sa clientèle mais également un
développement de ses services afin de conquérir de nouveaux marchés et d'être plus
efficace auprès des acteurs de l’économie locale.
1.1.1 Présentation
Composée de 7 départements, la nouvelle
Caisse a pour ambition de devenir la grande banque
du Massif Central.
L'orientation stratégique de la CEPAL est
bien entendue de se développer sur ses deux
régions, de conquérir et fidéliser une clientèle
toujours plus large : particuliers, professionnels,
collectivités territoriales, jeunes, … Pour cela, elle
offre une gamme étendue de produits et services dans divers domaines : collecte de
l'épargne, versement des crédits, équipements en moyen de paiement et assurances
ou encore l'accès aux nouveaux services comme la gestion des comptes à distance.
Enfin, comme toute caisse, la CEPAL est investie de missions d'intérêt général
et intervient dans le domaine de la solidarité bancaire et sociale. C'est ainsi que pour la
seule année 2003, plus de 1,5 millions d'euros seront engagés pour diverses missions.
1.1.2 Chiffres clés
La Caisse d'Epargne d'Auvergne et du Limousin, c'est :
229 agences,
219 automates bancaires,
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1400 collaborateurs,
au service de 1 022 000 clients :
243 000 jeunes,
6 900 professionnels,
1 450 entreprises PME-PMI,
11 900 associations,
1 750 collectivités, HLM, SEM.
La récente fusion de deux caisses de taille moyenne a permis à la nouvelle
entité de se positionner au 8ème rang des 34 caisses du groupe, tant au niveau de
l'effectif, que de la solvabilité, des fonds propres moyens, et du Produit Net Bancaire.
1.1.3 Organigramme structurel
Comme toute Caisse, la Caisse d'Epargne d'Auvergne et du Limousin est
présidée par un Directoire, sous le contrôle d'un COS. Son Directoire est composé de
5 membres, élus pour 5 ans, chacun ayant en charge un pôle d'expertise :
- Pôle Présidence : Bernard MONIER
- Pôle Ressources Humaines : Alain BONGIORNI
- Pôle Exploitation Bancaire : Bertrand GLINEUR
- Pôle Développement : Jacques-Olivier HURBAL
- Pôle Finances Risques : Yves LE BORGNE
Chaque pôle encadre diverses directions ou départements :
- Présidence Cabinet du Directoire
Contrôle Général
Secrétariat Général
Communication institutionnelle
- Finances Risques Gestion Financière
Contrôle de Gestion
Engagements Risques
Secteur Public territorial / Grands Comptes
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- Exploitation Bancaire Production Bancaire
Conduite du changement
Contentieux / Recouvrement
Logistique
- Ressources Humaines Développement de l’Emploi et des Compétences
Relations et Etudes Sociales
Administration du Personnel
Formation
- Développement Marketing
Animation et Distribution
Economie Locale
Réseau de distribution
(Allier, Brive-Tulle, Cantal, …)
1.1.4 Projet stratégique 2004
Les axes du projet stratégique sont orientés vers un développement des ventes, en
plaçant le client au cœur du projet de développement 2004. Ce dernier recense un
ensemble de mesures, de préconisations, de recommandations qui ont trait au
développement des activités au travers de :
- La mise en place progressive des projets du dispositif « fréquence clients »
(annexe 1) qui permet une meilleure connaissance des clients, des
méthodes de distribution orientées clients dont « la formation du jeudi », une
évolution du réseau physique, une optimisation du centre de relations
clients et un renforcement de l’utilisation du marketing direct et de la vente à
distance.
- La mise en place d’un pilotage de l’activité plus professionnel.
- La reconnaissance de la performance pour tous.
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- Le choix d’axes de développement pertinents sur l’ensemble des marchés
et produits.
Les résultats financiers de la Caisse d’Epargne d’Auvergne et du Limousin la placent
au 8 ème rang des Caisses d’Epargne en France, collecte et crédits réunis. Le PNB
par agent la situe au 4ème rang. Ces divers résultats, pour une première année
d’existence de l’entreprise, sont jugés satisfaisants et encourageants par le Directoire,
mais insuffisants pour assurer la pérennité à long terme de la Caisse.
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1.2 Le cadre de l’étude : Une fusion au service de nouvelles ambitions
1.2.1 L’organisation commerciale :
L’organisation commerciale actuelle correspond à la juxtaposition des 2 anciennes
organisations commerciales avant fusion, aucune modification n’a été apportée jusqu’à
ce jour. Dans chacune des ex entités, tout est resté à l’identique de ce qu’il était,
organisation, emplois, modalités de fonctionnement, … Or, on constate des différences
notoires dans les structures, les emplois, les horaires d’ouverture à la clientèle, les
méthodes de vente, les délégations. Le Directoire avait choisi de ne rien modifier la
première année et d’utiliser cette dernière pour préparer le plan stratégique de la
nouvelle Caisse d’Epargne. Au cours de cette année un audit des activités de chacune
des Directions a été mené, dans le but d’optimiser la nouvelle organisation.
Le réseau de distribution au moment de la fusion recense 10 Groupes répartis en 66
Agences principales. 165 Agences et Points de Ventes sont rattachés à ces Agences
principales. L’effectif d’une Agence principale oscille entre 10 et 25 personnes, pour les
Agences entre 3 et 8 personnes et pour les Points de Vente entre 1 et 3 personnes.
60 % de l’ensemble des unités de vente ne recense qu’une personne.
900 collaborateurs commerciaux composent physiquement le réseau de distribution de
l’entreprise à cette fusion. Chaque Groupe est organisé comme le schéma ci-dessous
le montre.
Groupe
Agence
Principale
Agence
Principale
Agence
Principale
……….
Ag PDV Ag Ag PV PDV ……
Un groupe est éclaté en Agences principales, entre 6 à 12 suivant les Groupes.
L’Agence principale regroupe des Agences et des Points de Vente, entre 1 et 6
chacune. L’effectif du réseau de distribution représente près de 70 % de l’effectif total.
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Après une année d’existence le Directoire a souhaité modifier l’organisation
commerciale et plus particulièrement le réseau physique de distribution pour créer,
enfin, la Caisse d’Epargne d’Auvergne et du Limousin et non la cohabitation des 2
anciennes entités qu’étaient la Caisse d’Epargne d’Auvergne et la Caisse d’Epargne
du Limousin.
Le projet de mise en place du nouveau réseau de distribution est confié en décembre
2003 à la Direction de la distribution. Cette dernière devra livrer ses conclusions et ses
préconisations au plus tard en juin 2004. L’été 2004 étant réservé à la mise en place
de cette nouvelle organisation et à la mise en communication auprès du public et des
clients plus particulièrement. La nouvelle organisation sera opérationnelle au
1er septembre 2004.
1.2.2 Les principales lignes directrices du projet :
- Une réduction de la ligne hiérarchique qui facilite le pilotage stratégique,
ceci devrait se traduire par une diminution du nombre de groupes et
d’agences principales.
- Une répartition plus homogène des Groupes, ainsi chaque Directeur de
Groupe aurait à piloter entre 7 et 8 Agences principales chacun pour un
effectif d’environ 150 personnes.
- Une étude de l’environnement externe devra être menée, et notamment sur
les perspectives de développement économique, à moyen et long terme, de
chacun des cantons du territoire géographique. Les prises de décisions
concernant les opportunités d’ouverture, de déplacement, de transformation
en Point Rouge et de fermeture d’agences et de points de vente
s’appuieront sur les résultats de cette étude, ce que nous appelons
vulgairement et techniquement dans notre jargon professionnel un re-
maillage du réseau. Le Point Rouge est un lieu d’exercice de l’activité
bancaire confié à un commerçant, boulanger, boucher, tabac,… L’activité
est réduite, elle se limite à quelques opérations de bases, tels que
commande de chéquier, dépôt et retrait d’espèces, …
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- Une re-allocation des effectifs donc des personnels et des métiers par
agence et Point de Vente en prenant en compte les zones de chalandise à
court et moyen terme, les objectifs de performance, les encours clients et
les perspectives de développement économique du canton.
- Une harmonisation des métiers et des pratiques dans les agences. Ces
derniers devront s’appuyer sur des référentiels nationaux récents puisque
mis à disposition des Caisses fin octobre 2003,
- Des horaires de travail identiques dans toutes les agences et points de
vente, ainsi les clients peuvent aller dans n’importe quelle agence sans se
soucier des horaires particuliers de chacune d’entre-elles,
- La création dans l’organisation de nouveaux métiers en appui du réseau,
tels que moniteurs des ventes et animateurs commerciaux.
- La mise en place progressive de la part variable pour tous les
collaborateurs. Cette part variable correspond à une prime attribuée à
chaque collaborateur lorsque les résultats de son activité annuelle sont en
adéquation avec les objectifs de production qui lui ont été confiés en début
d’année. La première année les personnels du réseau de distribution seront
les seuls concernés.
- La prise en compte dans l’activité d’un espace temps dénommé formation
du jeudi.
- La mise en place de nouvelles délégations qui apportent une réelle plus
value aux commerciaux et facilitent le développement des ventes.
1.2.3 Le management du réseau de distribution
Il s’agit ici du management opérationnel d’agence principale, à savoir les Directeurs
d’agence. Ils sont au nombre de 66 actuellement. La moyenne d’âge est de 49 ans.
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Pour les autres agences et points de vente, l’encadrement opérationnel porte le titre de
Responsable.
10 % a moins de 35 ans et exerce son activité dans une agence de type urbain mais
en banlieue de grandes villes. Ce sont majoritairement des recrutements externes
récents, moins de 5 ans. Ils sont titulaires de diplômes bac+2 à bac+4 et ont tous une
première expérience professionnelle de management bancaire dans une entreprise
concurrente.
Les 35 à 50 ans représentent 10 % des effectifs. Ils sont basés en général dans des
agences de type urbain et en centre ville. Ils ont fait toute leur carrière dans l’entreprise
elle-même ou dans une autre entreprise du Groupe Caisse d’Epargne. Ils sont titulaires
d’un diplôme de niveau bac à bac +2.
Les 50 à 60 ans représentent 80% de l’effectif. Ils managent des agences de type
semi-urbain et/ou rural. Ils ont construit leur carrière professionnelle pour la grande
majorité d’entre-eux dans la même agence. De formation initiale inférieure ou égale au
bac ils sont non mobiles géographiquement.
Tous ont suivi une formation Management sur 4 jours, de 2002 à début 2004. Il n’est
guère possible de tirer les leçons de cette montée en compétences puisque aucun
système d’évaluation et/ou d’appréciation n’est officiellement mis en oeuvre dans
l’entreprise, héritage d’un statut protecteur et d’un passé difficile dans les relations
avec les Organisations Syndicales. Lors des formations, un référentiel d’activité du
Manager a été partagé. Il s’appuie sur la charte du Management issue du national
(annexe 2).
Le re-maillage du réseau de distribution, structurant en 45 agences la nouvelle
organisation, va impacter l’effectif actuel des Directeurs d’agence. Les 45 nouveaux
Directeurs ne seront pas forcément issus des 66 existants.
Bien que l’exercice du métier ait évolué depuis quelques années, parfois plus sous les
contraintes de l’exigence de la clientèle et de l’environnement externe, il est encore
très marqué par une conception Taylorienne : planifier, organiser, diriger, contrôler. Le
management, habile combinaison du directif, du persuasif, du participatif et du
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délégatif, n’est pas encore une pratique couramment en œuvre dans la plupart des
agences.
Les Directeurs d’agence sont réunis une fois par mois par leur Directeur de Groupe
pour prendre connaissance des résultats commerciaux du mois écoulé concernant le
groupe et chacune de leurs agences et les commenter. A cette occasion les
campagnes commerciales du mois suivant sont présentées et les objectifs de
production sont attribués pour chacun d’eux.
Des objectifs de production ambitieux les poussent à assurer une gestion à court terme
de leurs activités, un pilotage de l’activité par les résultats au jour le jour. Ce pilotage
suscite de plus en plus de récriminations, des Managers eux-mêmes comme des
opérationnels. Les premiers constatant qu’ils ne trouvent plus assez de temps pour
leurs autres missions d’encadrement, les seconds accusant la hiérarchie de pratiquer
un management par le stress.
Les horaires du Personnel étant jusqu’alors calés au plus près des horaires d’ouverture
à la clientèle, les Managers, pour réunir leurs collaborateurs, sont contraints de le faire
en dehors des horaires de travail. Tant que cette pratique restait exceptionnelle, les
contestations exprimées étaient rares. Depuis que le pilotage par les résultats est érigé
en doctrine la fréquence des réunions est devenue intolérable pour beaucoup. Ce
management par les résultats et le recours aux réunions en dehors des heures de
travail sont le principal sujet de récriminations des syndicats depuis quelque temps.
1.2.4 La formation
Le plan de formation 2003 consolidé des 2 entités, chiffre 4991
jours/hommes/formation pour un investissement financier de 5,71 % de la masse
salariale. Ces 5,71 % pour être appréciés sont à analyser : l’année 2003 a été
marquée par une migration du système informatique et l’accompagnement formation a
nécessité 60% de ces 5,71 % ; L’investissement formation 2003 se situe largement au-
dessus de l’obligation légale mais il reste néanmoins dans la partie basse de la
fourchette des entreprises bancaires en général.
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Chaque année les orientations en matière de formation ainsi que le projet de plan sont
élaborés par le département formation de la DRH, et sont annuels. Le projet de plan
est établi à partir du recensement des demandes de chacune des Directions, puis
arbitrer et valider par le Directoire. Quasiment aucune demande individuelle de
formation n’est transmise à la DRH par les Directeurs, les rares demandes faites en
direct sont, soit retournées à leur Directeur pour arbitrage soit orientées vers les CIF,
congés individuels de formation. Le plan après validation par le Directoire est
communiqué à chacun des Directeurs mais ne fait l’objet d’aucune autre diffusion ou
communication auprès des opérationnels. Sa mise en œuvre et son suivi sont confiés
au département formation de la DRH.
La formation est principalement orientée vers l’adaptation au métier dans une logique
de réponse aux besoins à court terme de l’organisation. Les inscriptions aux actions de
formation sont décidées par les Directeurs de Groupe, parfois seuls, parfois en
collaboration avec leurs Directeurs d’agence. 90% des actions de formation
s’adressent au personnel du réseau de distribution. Les documents d’évaluation des
actions de formation sont étudiés par le département formation et ne font l’objet
d’aucune communication à la hiérarchie des apprenants. Une enquête récente fait état
que 90% des apprenants ne sont jamais rencontrés par leur hiérarchie que ce soit
avant et/ou après la formation.
La formation est organisée sous la forme de stages en interne dont l’animation est
confiée à des cabinets de formation. Moins de 5 % des animations sont confiées à des
spécialistes en interne, aucun formateur interne n’est recensé à l’organigramme. Dans
un souci de limiter les distances et frais de déplacement pour se rendre en formation,
les séances sont organisées au plus près des apprenants. Ceci ne permet pas un
brassage des populations des 2 ex entités. Un projet de formation à distance conçue
uniquement pour les commerciaux et proposé par le national sera en œuvre en 2005,
les contenus sont de type technique produit.
Le recrutement de spécialistes en externe est systématiquement privilégié au détriment
d’un accompagnement dans la montée en compétences d’un collaborateur en interne.
1.2.5 Les acteurs
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A ce jour, le réseau de distribution dénombre 10 Directeurs de Groupes, 66 Directeurs
d’Agences principales, 34 Directeurs adjoints d’Agences, 165 Responsables de Points
de Vente, 300 Chargés de Clientèles Particuliers, 15 Chargés d’affaires gestion privée,
20 chargés de Clientèles Professionnelles, 300 Commerciaux de Points de Vente, 5
Chargés d’accueil, 3 moniteurs des ventes et 5 animateurs commerciaux.
Un des objectifs du projet, le re-maillage du réseau, devrait conduire à une diminution
du nombre de Groupes donc de Directeurs, moins de Directeurs d’agences mais avec
chacun un adjoint, une montée en gamme des commerciaux de Point de Vente vers
Chargés de Clientèles Particuliers, un accroissement du nombre de Chargés d’accueil,
la mise en place d’un moniteur et d’un animateur par groupe. Le tout sans recrutement
externe, sauf exception concernant des spécialistes.
Il est confié à chacun des acteurs de l’entreprise une définition d’emploi lui permettant
de prendre en compte les finalités de son emploi et les activités qu’il recouvre. La grille
actuelle de classification des emplois étant construite à partir de l’exercice réel des
activités, le personnel se préoccupe principalement et parfois uniquement de son
activité, dans une conception très proche du Taylorisme. Ces définitions d’emplois en
l’état actuel sont considérées comme un handicap au développement commercial.
Une présence plus marquée et plus dynamique de la Direction de la Distribution en
soutien aux forces de ventes est mise en avant.
La période actuelle est difficile pour l’ensemble des acteurs du réseau. L’inconnu de la
nouvelle organisation entretient un climat général qui ne concourt pas à la sérénité
dont le réseau a besoin pour atteindre ses objectifs commerciaux. Les managers,
d’ordinaire garants de cette sérénité, ne sont pas sûrs de leur avenir et ceux qui
craignent de perdre leur responsabilité, donc du pouvoir, ont du mal à rester mobilisés
ou à mobiliser leurs collaborateurs.
La période qui s’écoule entre l’annonce des futurs changements organisationnels, en
décembre 2003, et la prise de connaissance de ces changements, en principe courant
juin 2004, est jugée trop longue par le personnel du réseau de distribution.
1.3 La demande
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La formation du jeudi a été évoquée pour la première fois lors des journées
commerciales de décembre en présence de tous les Directeurs de Groupes,
d’Agences et des Directions de siège (annexe 1) pour accompagner le développement
des ventes et l’accroissement des performances individuelles et collectives. La
demande émane du Directeur du développement commercial, membre du Directoire.
Elle est actée dans un procès verbal du Directoire en date du 22 décembre 2003 ; Ce
dernier est transmis à l’ensemble du Personnel par notre DRH le 3 janvier 2004.
Elle a été formulée ainsi :
« Le département formation assurera la mise en place puis la mise en oeuvre de la
formation du jeudi à compter de septembre 2004 dans toutes les agences de la
CEPAL. Toutes les agences seront fermées au public pendant 2 heures le jeudi après
midi et les collaborateurs du réseau commercial seront réunis dans leur agence
principale de rattachement. Cet espace temps est confié au Directeur d’agence ou à
son adjoint en cas d’absence pour faciliter le développement des compétences de
leurs collaborateurs, de plus il permettra de supprimer toutes les réunions en dehors
des heures effectives de travail ».
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2 ème partie. : Le cadre théorique de notre problématique et de l’étude
2.1 La problématique
C’est dans ce contexte que la formation du jeudi est positionnée par le Directoire
comme un des facteurs déterminants du développement des ventes et de la
performance des commerciaux. C’est un défi qui requiert donc l’élévation du niveau de
compétences de tous les opérationnels. Il attend du management, les Directeurs
d’agences, qu’ils misent davantage sur les compétences de leurs salariés, sur leur
capacité d’adaptation et d’initiative, leur capacité à apprendre et à se professionnaliser.
Face à l’imprévu et à l’incertitude des situations, l’entreprise doit disposer d’hommes et
de femmes capables d’affronter l’inédit et le changement permanent. Chacun,
individuellement et collectivement, doit savoir faire face à des situations
professionnelles évolutives, de moins en moins définies, et atteindre un degré suffisant
d’autonomie dans la conduite de ses activités professionnelles. La polyvalence, la poly-
fonctionnalité, la capacité à coopérer prennent de plus en plus d’importance, il devient
indispensable de se mettre en état d’apprentissage permanent.
L’économie exige une conception nouvelle de la productivité, cette dernière tend à
prendre la signification de performance globale par une valorisation et un
développement des compétences, la performance n’étant plus comprise comme une
atteinte des objectifs mais comme une maximisation des différentes opportunités qui
se présentent. Confrontée à des exigences de réactivité, de qualité de service et
d’amélioration de la performance, l’entreprise attend un professionnalisme toujours
plus élevé de ses salariés.
En détournant du temps commercial au profit d’un temps pour le développement des
compétences de ses collaborateurs, l’entreprise affiche clairement que la formation du
jeudi est un investissement. Le développement des compétences fait partie de ses
nouveaux choix organisationnels, économiques et commerciaux, il ne peut être le
moteur de la performance de l’entreprise, il doit s’articuler avec l’ensemble des
transformations qui tirent tous dans le même sens. Il n’est plus seulement question de
mettre en place de bonnes formations, nous sommes entrés dans une économie du
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savoir dans laquelle la réussite économique se redessine autour de la compétence des
hommes.
Nous essaierons de montrer dans la suite de ce travail et au travers des modèles
théoriques et des concepts comment le dispositif permet non seulement d’acquérir des
compétences mais d’en produire, comment il permet l’émergence d’une économie du
savoir, comment il peut s’inscrire dans un concept d’entreprise apprenante et par delà
favoriser la professionnalisation des acteurs. C’est dans le cadre théorique de cette
étude que nous essaierons d’apporter des éléments pour esquisser une réponse à la
problématique. Nous vérifierons dans le cadre opérationnel du chantier confié que le
projet se rapproche de ce cadre théorique et en reprend les éléments déterminants.
En instituant ce dispositif, le Directoire fait le pari que le management de la
professionnalisation doit s’effectuer au plus près du terrain et des acteurs. Il demande
à l’encadrement, les Directeurs d’agences, de modifier son rôle pour privilégier
dorénavant le développement des compétences de leurs salariés. Le management de
la professionnalisation est un management qui donne du sens et qui agit par influence.
Aider ses collaborateurs à fixer un cap communément accepté, piloter une dynamique
de professionnalisation plutôt que de continuer à surveiller et contrôler l’exécution de
leurs activités professionnelles, tel est le management qui est désormais requis.
Les directeurs d’agences doivent non seulement acquérir de nouvelles compétences
mais modifier durablement leur comportement. Investis d’une nouvelle mission ils
doivent être préparés et accompagnés dans la mise en œuvre de la formation du jeudi,
c’est l’hypothèse que nous essaierons de démontrer au cours de l’enquête en
troisième partie de notre travail.
Ce dernier se conclura par un ensemble de préconisations concernant la préparation et
l’accompagnement des Directeurs d’agence dans leur nouvelle activité.
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2.2 Cadre théorique
2.2.1 La formation. Un moyen pour l’organisation de s’adapter. La formation a pris naissance dans l’éducation. Une distinction a cependant été très
vite faite autour des notions de former-éduquer et former-exercer. (1)
Former-éduquer faisant référence à la formation initiale,
Former-exercer faisant référence à la formation professionnelle, et le savoir-faire.
L’évolution récente des organisations ainsi que les références à l’éducation
permanente remettent fortement en cause cette distinction.
La formation professionnelle a véritablement pris une dimension par la loi de 1971. Elle
a d’abord été initiale puis continue, elle devient permanente par le concept de
formation tout au long de la vie.
La formation, a dans un premier temps, été la réponse aux besoins d’acquisition de
savoir des Organisations. Elle a permis aux entreprises d’adapter leurs personnels aux
requis des situations, elle a même parfois été une récompense. Dans un contexte de
plein emploi et lorsqu’il était juste nécessaire d’adapter son personnel aux besoins de
la production pour s’accroître, les organisations n’ont cessé de recourir à la formation.
La formation était quasiment l’unique réponse pour s’adapter.
Dans les années 1960 elle commence à être considérée non plus comme une dépense
mais comme un investissement. L’organisation, après avoir investi, dépensé des
sommes considérables dans la formation, souhaite mesurer en retour ses gains de
productivité. Elle n’accepte plus de ne pas connaître comment sont investies ces
dépenses. L’ingénierie de formation prend naissance et se développe très vite pour
contribuer à cette évolution.
La seconde évolution dans les années 1990, avec la prise en compte des démarches
qualité, fait entrer la formation dans une logique d’économie de service. Ces
démarches qualité ont introduit une nouvelle conception de la formation, la qualité des
processus mis en œuvre par la production, la maintenance et le développement des
compétences devenant essentiels pour les Organisations. Le client prend le pas sur
l’offreur et le Responsable de la formation fait évoluer son rôle vers un rôle de
Consultant interne.
19(1) Cours DESS - Sociologie des Organisations –T.RENAUD
-
La troisième et dernière évolution est très récente. Les Organisations sont face à de
nouveaux défis, mutations technologiques et économiques, internationalisation de la
concurrence, démographie. De nouvelles logiques et pratiques de gestion des
ressources humaines sont nécessaires pour affronter ces défis. Pour faire face, les
Organisations voudraient pouvoir disposer de personnels qu’elles qualifient de
professionnels. La formation contribue à la professionnalisation mais n’est qu’un
moyen parmi d’autres. Le Responsable de formation est appelé à occuper une
multitude de postures.
Comme nous venons de le voir la formation joue un rôle important dans la vie des
Organisations, elle suit la même évolution et peut même contribuer à la faire évoluer.
Dans une organisation où aucune action de formation ne serait programmée, les
acteurs apprendraient néanmoins. Toute activité est formatrice en ce sens qu’il est
nécessaire d’adapter son comportement aux circonstances, et ces circonstances ne
sont quasiment jamais à l’identique. L’acteur enrichit en permanence sa palette de
schèmes d’actions, donc apprend. Mais qu’est ce qu’apprendre ?
2.2.1.1 Apprendre. Une action permanente et incessante pour s’adapter aux évolutions de l’organisation.
Apprendre est un verbe actif, cela suppose donc que l’apprenant est un acteur. C’est
lui qui apprend (2) s’il en a le désir, la volonté et/ou s’il est contraint. Ce n’est pas le
formateur qui apprend quelque chose à quelqu’un mais quelqu’un qui se met en action
d’apprentissage. Apprendre suppose donc d’avoir une intention, une prise de
conscience de ce projet d’apprendre, une auto-mobilisation de l’individu. Mais les
motivations intrinsèques sont enrichies, soutenues et complétées par les bonnes
raisons qui relèvent de l’interaction de l’individu avec son environnement. Prétendre
que l’individu est seul acteur de son apprentissage relève d’une utopie, cela
consisterait à centrer la pédagogie sur lui, sur ce qu’il sait, sur ce qu’il est prêt à fournir
pour acquérir de nouveaux savoirs. La question clé est de comprendre et mettre en
œuvre le type de soutien et d’aide dont l’individu a besoin. Le discours actuel sur
l’employabilité et la responsabilité de l’individu dans son propre devenir, s’il devient
partagé, devrait faciliter l’acte d’apprentissage. En effet les résistances devraient, sans
tout à fait disparaître, être considérablement amoindries.
20(2) Ingénierie en formation d’adultes –S.BELLIER, Page 51
-
Apprendre c’est organiser le transfert de l’information vers la mémorisation. Ainsi la
mémoire se trans-forme et permet à l’individu de se transformer. Le processus
d’apprentissage met en cause la relation entre l’individu et son environnement. Cette
relation permet à l’individu d’acquérir de nouveaux savoirs, elle modifie les schèmes
opératoires et permet d’en acquérir de nouveaux, adaptés à la situation à résoudre. Le
Petit Larousse définit acquérir par « devenir possesseur par le travail ». Le travail
faciliterait donc l’acquisition.
Nous raisonnons beaucoup par déductibilité, inférences pour résoudre une difficulté,
un problème. Sur ce principe on pourrait prétendre que plus la masse de
connaissances acquises est large et importante, plus l’inférence est possible, facile et
précise. Il suffirait donc que l’entreprise mette à disposition de ses salariés l’ensemble
des savoirs connus de l’organisation pour limiter, voire supprimer, les difficultés et les
problèmes. Mais les savoirs dont l’entreprise a besoin, évoluent et se modifient sans
cesse, il lui appartient donc de créer des conditions pour faciliter les apprentissages
permanents dont chacun a besoin dans son activité. Si le salarié est le bénéficiaire
direct, l’entreprise en est le bénéficiaire indirect, il s’agit d’établir un compromis entre
les aspirations légitimes du salarié et les besoins de l’entreprise.
2.2.1.2 Méta cognition. Donner du sens à son action.
La métacognition consiste pour un apprenant à savoir qu’il sait. Elle passe par une
prise de conscience de l’individu qu’il a acquis un savoir. Ainsi une des meilleures
façons pour faciliter les apprentissages ne serait pas d’expliquer ce qu’il faut faire mais
de le faire faire puis l’action serait complétée par la compréhension de l’action. (3)
Cette prise de recul de l’individu, permettant de se rendre compte qu’il a appris, modifie
ses schèmes opératoires. La métacognition est le moment clé de l’appropriation, c’est
le moment où l’individu commence à affirmer comme sien ce qu’il a appris.
Pour faciliter cette prise de conscience, la formation devrait donc s’attacher à faire
expliciter par l’individu lui-même ce qui a été appris et prendre le temps de s’arrêter
pour permettre à l’apprenant de travailler, de débriefer sur ce qui s’est passé pendant
21(3) Développer la compétence des professionnels – G.LE BOTERF, Page 188.
-
une séquence d’apprentissage. Ce prise de recul et cette prise de conscience doit être
totale nous dit P.Zarifian, (4), « Pour que le bagage de connaissances de l’individu se
transforme et grandisse, encore faut il que la situation affrontée ait été pleinement
exploitée du point de vue de ce qu’il y a à apprendre ». Une telle évaluation devrait
toujours conclure une séquence.
Le principe de métacognition rejoint le concept d’apprendre à apprendre que nous
développerons dans la partie concernant l’organisation apprenante.
2.2.1.3 Zone proximale de développement. Une nécessaire prise en compte pour favoriser les apprentissages.
L’individu est acteur, il a envie d’apprendre, de se former, dans n’importe quel ordre et
quelle que soit la difficulté et/ou la complexité du nouveau savoir à acquérir. La
formation et sa durée ne sont pas des garanties suffisantes pour l’acquisition d’un
nouveau savoir, d’une nouvelle compétence. Il est nécessaire pour l’entreprise comme
pour l’individu de prendre en compte la zone proximale de développement des
individus à former.
La zone proximale de développement (5) « n’est pas autre chose que la distance entre
le niveau actuel du développement, déterminé par la capacité de résoudre
indépendamment un problème, et le niveau proximal du développement, déterminé par
la capacité de résoudre un problème sous le guidage d’un adulte ou en collaboration
avec un autre compagnon plus capable ». Ainsi ce serait l’écart entre ce que peut faire
un enfant seul et ce qu’il est capable de faire avec l’aide d’un autre.
Cette théorie qui visait le développement de l’enfant est transposable à l’adulte, par
analogie et extrapolation. L’individu peut acquérir de nouveaux savoirs si ces derniers
ne sont pas trop éloignés de ses acquis antérieurs. En pédagogie des adultes les pré-
requis sont souvent mis en avant pour pouvoir suivre une formation. Il est donc
nécessaire de connaître l’état de départ pour s’engager dans un processus
d’apprentissage. Toute formation, et plus particulièrement les apprentissages collectifs,
qui nierait cette zone proximale de développement des individus risque de ne pas
aboutir à l’objectif poursuivi.
22(4) Objectif compétence, P.ZARIFIAN, Page 71 (5) VIGOTSKY Cours DESS - Psychologie cognitive et formation, page 17
-
L’individu et l’entreprise doivent être conscients de cette zone proximale de
développement lorsqu’ils mettent en œuvre des conditions d’apprentissage. Cette non
prise en compte peut représenter un réel obstacle sauf si chacun occupe des emplois
assez proches les uns des autres. Les pré-requis, les motivations, le construit
identitaire de chacun doivent être pris en compte. La formation professionnelle sous sa
forme traditionnelle, s’attache peu à ceci, elle requiert tout au plus des groupes
d’apprenants de niveau quasi équivalent, l’homogénéité restant toujours très subjective
puisque les diagnostics pré-formation ne sont pas pratiques courantes.
2.2.1.4 Apprentissage en simple ou double boucle, ou la remise en cause fréquente des objectifs qui ont entraîné une action.
Une fois le besoin identifié et les pré-requis des apprenants connus, il est facile pour
un concepteur de formation d’élaborer un module de formation qui compense l’écart de
compétences. A chaque nouvelle demande sur le sujet, l’Organisation a tendance à
reproduire et à mettre en œuvre la même réponse formation, sous prétexte de
maximisation des coûts et de temps disponible pour élaborer une nouvelle proposition.
Elle se comporte comme si le besoin et le public étaient à l’identique du besoin
premier. La réponse devient routinière. Le système d’apprentissage peut être qualifié
« apprentissage en simple boucle ». (6)
Chaque situation professionnelle fait référence à une part de permanence et à une part
de changement. La permanence de la situation requiert une réponse formation
s’appuyant sur un apprentissage en simple boucle, pouvant être caractérisée de
réponse routinière. En revanche la part de changement dans une situation doit
s’appréhender comme une situation nouvelle, comme une remise en cause des
objectifs qui sous-tendent une réponse formation. Lorsque l’organisation remet en
question les valeurs qui guident les stratégies d’actions, on dit qu’elle met en œuvre un
système d’ « apprentissage en double boucle ». (6).
Souvent lorsqu’un décalage est perçu entre les résultats d’une action et les objectifs
poursuivis, la seule réponse consiste à envisager une nouvelle action. On assiste alors
à la mise en place de nouvelles actions en complément de la première, puis à nouveau
23
(6) C.ARGYRIS, D.SCHON - 1978 Organizational learning : a theory of action perspective, Addison Wesley
-
d’autres actions complémentaires. On s’interroge sur les méthodes, sur les capacités
du formateur, sur d’éventuels problèmes relationnels, bref la formation est accusée de
tous les maux. La formation par sa réponse devient non crédible puisqu’elle ne prend
pas en compte les nouveaux objectifs.
Aussi de manière régulière et pour des formations récurrentes, l’entreprise doit se
poser des questions sur les objectifs qui ont sous-tendu cette réponse formation. Les
objectifs ont-ils évolué et si oui quels en sont les impacts sur le système
d’apprentissage mis en œuvre. Même si l’environnement peut être caractérisé de
mouvant, les situations sont assez stables sur du court terme, 6 mois à 1 an. Il est
donc raisonnable de s’interroger 1 fois par an pour apprécier les changements
éventuels d’objectifs à l’occasion, par exemple, de la mise en place du nouveau plan
de formation.
Pour Argyris et Schon une organisation est apprenante lorsqu’elle parvient à réaliser
de manière durable un apprentissage en double boucle.
2.2.1.5 Organisation apprenante. Faire de la plupart des situations une occasion d’apprentissage.
Concept, né de l’imagination d’Arie de Geus, l’Organisation apprenante crée les
conditions et donne au poste de travail un contenu favorisant un apprentissage
constant, en mettant les salariés en situation de vigilance et d’interrogation sur les
évolutions de leurs activités. Ce concept rejoint le concept d’apprentissage en double
boucle.
Travaille-t-on en apprenant ou apprend t-on en travaillant ? Cet état d’esprit, cette
permanence de l’apprentissage dans les pratiques professionnelles permet de modifier
la posture du salarié, il devient acteur de son développement et du développement de
ses compétences. En déplaçant le centre de gravité des compétences, des processus
d’apprentissage couramment utilisés vers les activités et en mettant en place les
conditions pour que les salariés deviennent les acteurs du développement de leurs
savoirs, le management par les compétences transforme la place et le rôle de la
formation. La formation n’est plus qu’un des moyens au service de l’organisation pour
le développement des compétences de ses salariés.
24
-
Les savoirs construits et produits dans l’action sont avant tout des savoirs pratiques,
mais n’est ce pas ce que l’Organisation et l’Individu recherchent ? Ils deviennent
transférables et réutilisables que dans une démarche de métacognition. Les
compétences ne font pas que s’adapter à l’Organisation, elles peuvent transformer
cette Organisation. (7)
Parmi les conditions pour créer une dynamique d’organisation apprenante, l’entreprise
confie un nouveau rôle à son encadrement opérationnel. L’Organisation suppose un
savoir faire et une légitimité suffisante de cet encadrement pour qu’il exerce ce rôle.
Elle requiert :
- une adaptation du mode de management centré sur la capitalisation et
l’appropriation individuelle et collective des savoir-faire,
- des formes explicites d’accompagnement de la progression individuelle de
chacun,
- que la place de la formation soit repensée au plus près des situations de travail,
- que le désir d’apprendre soit partagé, une co-responsabilité du salarié et de
l’Organisation dans le développement des compétences.
En parallèle à la mise en œuvre du plan de formation, l’entreprise prévoit et organise
des mises en expériences. Ainsi, en reconnaissant le caractère formateur de
l’expérience, l’entreprise fait de tous les processus un projet au service de son
évolution permanente. Le Responsable formation doit reconnaître qu’une partie
importante de la formation se passe sur le terrain et qu’il doit apporter :
son concours à l’organisation des dispositifs,
un soutien méthodologique,
sa capacité d’innovation.
Il doit s’associer aux autres acteurs de l’entreprise qui posent des problèmes et
amènent à identifier des solutions.
25
(7) - Objectif compétence, P.ZARIFIAN, page 20.
-
L’Organisation, tout en modifiant le rôle du management, doit accepter de perdre, à
court terme, une partie de sa performance. Elle doit laisser du temps pour apprendre et
du temps pour transmettre. C’est un temps non productif dans l’immédiat,
l’Organisation doit l’accepter et l’encourager auprès de ses collaborateurs. Le contexte
d’urgence dans la conduite des activités est un des points négatifs et un frein évident à
la mise en place d’une telle Organisation. La force d’une Organisation, qui entre dans
une telle démarche, est qu’elle accepte de déléguer l’initiative, le temps d’études et
d’expérimentations pour que les salariés appréhendent eux-mêmes les événements et
les problèmes qu’ils soulèvent.
2.2.1.6 Le système d’action concret. L’individu s’inscrit dans des ajustements permanents de l’organisation.
L’évolution de l’organisation entraîne et/ou nécessite la transformation de ses salariés,
nous l’avons vu précédemment. Il est nécessaire de considérer le temps comme une
variable dans la capacité à se transformer mais il est aussi important de porter une
attention particulière et de prendre en compte les stratégies personnelles des acteurs.
Il y a toujours un compromis entre les propres buts des acteurs et ceux de
l’Organisation.
La capacité d’autonomie de penser et d’agir est toujours existante quels que soient les
systèmes mis en œuvre pour la limiter. De plus l’individu ne choisit pas la solution
optimale mais une solution satisfaisante, la moins « coûteuse » pour lui, le juste
minimum pour ne pas le mettre en difficulté. Il essaie de garder ainsi un certain
pouvoir, équilibre difficile entre l’imposé et la légitime allégeance à l’Organisation. En
somme traiter de compétences, de changements de qualification, c’est traiter de la
redistribution des pouvoirs individuels et collectifs.
L’Organisation assure des ajustements permanents, elle n’est pas figée, elle s’adapte
humainement à chaque situation rencontrée, l’ensemble de ce construit est le système
d’action concret. Il est nécessaire de croiser l’analyse stratégique avec l’analyse
systémique pour comprendre la véritable place des uns et des autres dans la
contribution à la production. Ce système représente un ensemble humain structuré qui
26
-
coordonne les actions de ses participants en maintenant une relative stabilité dans
leurs rapports entre eux par des mécanismes de régulation.
« Chacun a ses objectifs, ses buts propres » et « dans toute organisation, tout acteur
garde une possibilité de jeu autonome qu’il utilise plus ou moins ». (8)
L’individualisation législative récente de la formation et la responsabilisation des
individus dans leur employabilité modifie quelque peu cette conception. L’individu va
s’inscrire dans le projet de l’entreprise et ses objectifs devraient être en adéquation
avec ceux de l’entreprise. Ainsi l’Organisation et les individus, qui la composent,
partageront les enjeux et les objectifs, c’est à dire qu’ils donneront un sens collectif aux
actions. Ainsi les ajustements permanents vont pouvoir être anticipés puisque le jeu
des acteurs sera mieux connu. Les ajustements s’inscriront dans les projets de plans
de développement et seront partagés par tous.
Toute organisation est soumise à de multiples contraintes qui créent une zone
d’incertitude. Or cette dernière renforce le jeu des acteurs dans la mesure où elle peut
favoriser ou non l’autonomie de ceux-ci. Les acteurs capables de la contrôler,
détiennent un pouvoir. Il appartient donc à l’Organisation que cette zone d’incertitude
soit la moins vaste possible de manière à limiter ou contrôler le pouvoir des salariés et
des acteurs en général.
2.2.2 Compétence.
2.2.2.1 Définition. La compétence s’appuierait sur des capacités
Le terme compétence a bénéficié et bénéficie toujours d’une multitude de parutions
pour tenter de le définir. Pour l’AFNOR, la compétence est la mise en œuvre de
capacités en situations professionnelles qui permettent d’exercer convenablement une
fonction ou une activité. La compétence serait donc professionnelle et s’appuierait sur
des capacités. Les capacités constituent des ressources internes de base qui
appartiennent en propre à chaque personne. Elles peuvent être intellectuelles,
méthodologiques, physiques, manuelles, artistiques mais aussi d’adaptation,
d’initiative, … Elles s’associent aux ressources acquises ultérieurement par l’individu
pour produire la compétence. La formation, les échanges avec les collègues, l’exercice
27
(8) P.BERNOUX cité dans le cours du DESS : Sociologie des organisations
-
d’activités professionnelles, l’accompagnement en tandem ou tutorat favorisent le
développement des ces ressources.
La compétence professionnelle se traduit par un processus dynamique dans lequel le
salarié mobilise, transpose et agence ses ressources, diversement acquises, pour
constituer une combinaison originale en vue de l’exécution d’une activité. On retrouve
cette notion de combinaison chez A Meignant lorsqu’il écrit « la compétence est la
capacité à mettre en œuvre une combinaison spécifique. Cette capacité permet de
mobiliser des savoirs théoriques, procéduraux, expérientiels, empiriques, sociaux
cognitifs, … ». Cette combinaison est variable suivant les individus, elle est fonction
des ressources de chacun.
La compétence professionnelle se constate lors de la mise en œuvre. C’est donc en
activité qu’elle peut s’exercer, s’évaluer et se valider par rapport aux compétences
requises, dans les référentiels d’activités et de compétences de l’entreprise, pour
l’activité professionnelle exercée. Ainsi, définie comme un processus dynamique de
combinaison de ressources, la compétence est contingente et directement fonction
d'une situation professionnelle donnée. Les compétences, entendues comme une
somme de ressources et de capacités constituent le capital de chacun. C’est une
disposition pour agir, il appartient à l’entreprise de créer les conditions pour que le
salarié les mette en œuvre dans l’activité qui lui est confiée.
2.2.2.2 Formation et compétences. La formation est un des moyens pour acquérir des compétences.
Dans les entreprises de service la qualité des compétences humaines constitue
l’avantage concurrentiel absolu. En effet, les produits sont quasi identiques, la création
de nouveaux produits est vite imitée parce que non protégée, les besoins des clients
sont connus. La formation bénéficie de budget important et constitue pour l’essentiel
des entreprises le moyen pour développer les compétences de ses salariés. Ainsi
chaque entreprise ne possède pas réellement d’avantage sur ses concurrents, si ce
n’est dans la qualité du service qu’elle apporte à ses clients.
Il devient donc nécessaire, non seulement de mettre en œuvre d’autres processus de
développement des compétences en complément de la formation pour asseoir son
28
-
avantage mais aussi de réussir à nommer, formaliser, et développer des compétences
enracinées dans des valeurs plus culturelles que techniques. La capacité d’agir en
équipe, la notion de qualité de service rendu, l’écoute du client, l’autonomie, la
responsabilité, la résistance au stress acquièrent leur lettre de noblesse.
Ce que perçoit le client n’est pas la somme des compétences individuelles mais bien le
résultat collectif. Cette compétence collective est bien plus que la somme des
compétences individuelles. Cela s’explique par les effets de synergie entre les
compétences individuelles. Les individus partagent les mêmes enjeux, des référents
communs, coopèrent et développent ainsi de nouvelles compétences. Il appartient à
l’entreprise de créer un environnement favorable à la construction du développement
de ces nouvelles compétences pour créer son propre développement. Cet
environnement associe la stratégie, l’organisation, le management et les acteurs eux-
mêmes, et permet à l’Organisation d’entrer dans une démarche compétence. Ainsi
l’entreprise aura à cœur de renforcer les capacités d’adaptation de son personnel, de
centrer ses efforts sur la qualité du service rendu à la clientèle, de placer le personnel
dans une dynamique d’amélioration continue pour lui permettre de s’adapter à toutes
les évolutions.
Cette démarche s’inscrit dans le concept d’organisation apprenante, c’est-à-dire une
organisation conçue pour faire de toute situation de travail une occasion d’apprendre et
de se perfectionner.
La formation ne peut donc plus être considérée comme l’unique vecteur du
développement des compétences. Même si elle tient encore, dans beaucoup
d’entreprises, le rôle central dans le développement des compétences des salariés,
elle n’est plus la seule, le travail, le management et l’organisation apportent leur
contribution.
2.2.2.3 Compétence et performance. La compétence est un levier de la performance.
La compétence ne peut s’observer en tant que telle, isolée de la situation dans laquelle
elle s’exerce et du résultat auquel elle aboutit, c’est à dire la performance. Pour une
entreprise la performance est d’accroître la valeur produite. Elle ne concentre plus
29
-
uniquement sur la réduction des coûts ou l’accroissement de la production, comme
naguère. La performance de l’organisation n’est pas non plus la somme des
performances individuelles de chacun des acteurs, elle est le résultat de la
performance collective. Il ne s’agit pas de demander à un manager d’être autre chose
qu’un manager, ou à un commercial d’être autre chose qu’un commercial, mais de
l’être autrement. (9)
Un salarié est-il forcément performant s’il est compétent ? Pour tenter de répondre à
cette question nous utiliserons une autre image, tout individu sachant faire du vélo est
en mesure de gagner le tour de France puisqu’il est compétent, il sait faire du vélo. La
compétence doit donc forcément être associée à d’autres éléments pour contribuer à la
performance. La performance est le produit de la compétence, de la motivation, des
moyens alloués et des conditions de réalisation pour atteindre les objectifs attendus.
La performance ne porte plus uniquement sur l’exercice des activités attachées au
poste de travail, elle concerne l’ensemble du fonctionnement de l’entreprise, en ce
sens qu’elle ne peut plus être comprise, uniquement, comme l’atteinte des résultats
mais aussi comme la maximisation des différentes opportunités qui se présentent.
Avec le couple compétences/performance, nous entrons dans une logique ou chacun
doit trouver son compte,
L’entreprise est plus performante
Le salarié augmente sa valeur.
Chacun assure sa part dans cet engagement, sans à proprement parler d’égalité.
Une rétribution par l’entreprise des compétences acquises et mobilisées par le
salarié.
Un engagement du salarié à contribuer aux objectifs de l’entreprise et à
développer ses compétences.
Le contenu du travail, en tant que levier de la performance et occasions
d’apprentissage, doit être interrogé en permanence. Il ne peut plus faire l’objet d’une
analyse détaillée par postes de travail pour affiner les compétences nécessaires dans
une conception Taylorienne. Il devient important de recentrer les activités sur les
cœurs de métiers et les compétences qu’elles sous-tendent. La réussite économique
30(9) Objectif compétence, P.ZARIFIAN, page 140).
-
se redessine autour de la compétence des hommes, la question n’est plus de mettre
en place la bonne formation mais de mettre en œuvre des processus d’apprentissage
permanents, individuels et/ou collectifs, pour permettre à l’Organisation de satisfaire
durablement ses clients et par-delà d’être performante. Nous sommes entrés dans
l’économie du savoir, Guy Le Boterf . (10)
2.2.2.4 Du type A au type B (Guy Le Boterf, 2003). Les organisations entrent dans une économie du savoir.
Les entreprises n’ont pas de problèmes de formation, elles ont des problèmes que
seule la compétence en actes de management et du Personnel peut contribuer à
résoudre. Le paradigme traditionnel de la formation dans l’entreprise, (11), dans lequel
la formation est avant tout un outil d’adaptation de la main d’œuvre aux exigences de
l’organisation du travail, est largement obsolète. Il fait place à un nouveau paradigme,
plus exigeant, dans lequel la gestion de la compétence individuelle et collective est la
clé de l’anticipation permanente par l’organisation des exigences de l’environnement.
De la conception Taylorienne de la relation homme/poste, il est nécessaire de
substituer la relation équipe/mission. L’organisation n’a plus besoin d’hommes bien
formés mais d’un personnel engagé, responsable, autonome, attentif au client,
compétent. L’organisation entre dans une nouvelle logique, la gestion par les
compétences. Cette gestion ne peut plus être pilotée uniquement par la Direction des
Ressources Humaines, elle est l’affaire de tous, de l’Organisation, du management et
des acteurs eux-mêmes. Il est ici question de l’émergence du concept d’économie du
savoir, du modèle A au modèle B selon Le Boterf.
Modèle A : Le sujet est considéré comme un opérateur dont la compétence se
limite à savoir exécuter des opérations conformes à la prescription.
Modèle B : Le sujet est considéré comme un acteur, un professionnel
compétent qui sait aller au-delà du prescrit, qui sait agir et réagir et donc prendre des
initiatives.
Le Professionnel sait établir des liens entre son patrimoine de ressources et des
situations à gérer.
(10) Développer la compétence des professionnels, G.LE BOTERF, page 110. (11) Manager la formation - A.MEIGNANT, page 371,
31
-
2.2.3 La professionnalisation. Un concept d’apprentissage permanent.
2.2.3.1 Professionnalisation. Un concept polysémique.
La professionnalisation ferait donc référence à un comportement, une attitude. Ainsi se
professionnaliser ce serait mettre en oeuvre un nouveau comportement en fonction
des besoins de la situation, chaque situation étant considérée comme nouvelle. Ainsi
l’individu ferait évoluer ses schèmes opératoires, en les modifiant ou en acquérant de
nouveaux, en fonction de cette situation. Ce qui semble caractériser un professionnel
c’est sa propension à s’extraire du regard sur la pratique pour mieux émettre ce qui la
fonde et faire évoluer ses schèmes. Cette démarche pourrait être définie comme la
capacité à faire face aux exigences professionnelles en situation. Elle requiert une
démarche volontariste de l’individu, ce dernier serait en recherche permanente
d’adéquation avec les exigences de l’environnement et les ressources à acquérir pour
évoluer dans cet environnement. C’est une capacité à réagir, à mettre en oeuvre en
permanence des schèmes opératoires différents, différents car chaque situation est
abordée et traitée différemment.
C’est en ce sens que la professionnalisation ne peut se confondre avec l’expérience.
L’expérience fait souvent référence à une certaine routine dans les traitements des
événements, une réponse de type stéréotypée. La professionnalisation au contraire
suppose une réponse adaptée et différente à chaque événement.
Le Petit Larousse définit la professionnalisation comme :
Caractère d’une activité dont l’exercice tend à devenir professionnel, à ne plus
être confié qu’à des spécialistes, des gens de métier.
Caractère d’une activité que l’on pourvoit d’une finalité professionnelle.
Cette définition tente de montrer que la professionnalisation est au même titre que la
compétence une polysémie.
Elles sont d’ailleurs souvent associées. Ainsi Guy Le Boterf, (12), définit un
professionnel comme compétent s’il sait agir avec compétence. Il propose de
reconnaître le professionnel au travers de l’action et de ses ressources internes et
externes nécessaires à la réalisation de l’action. Il fait donc une distinction entre les
ressources et l’action, leur interaction ferait la professionnalité. Le professionnel
32(12) Développer la compétence des professionnels – G.LE BOTERF, Page 13
-
compétent serait celui qui met en œuvre un savoir combinatoire, qui associe son
équipement, ses ressources internes et externes, à l’action dans l’action à réaliser. La
professionnalisation serait ainsi l’acte, la manière, qui permet à chacun d’acquérir ce
savoir combinatoire. Chacun étant différent, il existerait donc une multitude de façon de
se professionnaliser. Mais comment faire acquérir ce savoir combinatoire puisqu’il est
à chaque fois différent, toute situation étant différente et mouvante, les acteurs eux-
mêmes étant différents, ne serait-ce que par leur identité.
Janine Roche (13) accrédite le concept de professionnalisation comme une polysémie
: la professionnalisation est loin d’être univoque, elle peut revêtir des sens différents
selon le point de vue adopté. 5 dimensions lui seraient attribuées, une économique,
une ethico-philosophique, une sociologique, une psychologique et une pédagogique.
Ainsi suivant le positionnement d’un individu dans une de ces dimensions la
professionnalisation pourrait se définir différemment.
Dimension économique : La professionnalisation permettrait à l’individu de vivre de son
travail ou du produit de son travail. C’est ce qui différencierait l’amateur du
professionnel, notamment dans le sport. Pour vivre de son activité il doit sans cesse se
professionnaliser, s’entraîner. La stagnation de sa compétence ne le rendrait plus
compétitif au regard de ceux qui font des efforts pour apprendre et progresser, il ne
présente plus d’intérêt pour le spectateur, il diminue sa valeur marchande et ne peut
plus vivre de son activité.
Dimension ethico-philosophique : La professionnalisation est l’engagement à fournir un
travail qui serve l’homme au lieu de le desservir. C’est ce qui permet l’échange entre
une contribution sociale de qualité et une rémunération. Cette dimension est en
particulier traduite par les organisations professionnelles et même parmi les
représentants des organisations syndicales
Dimension sociologique : La professionnalisation s’inscrit dans une optique de lutte
sociale afin d’obtenir un meilleur positionnement social. C’est une recherche de
reconnaissance sociale d’une profession alliée à la stabilisation d’un statut et d’une
rémunération. Ainsi le professionnel se caractériserait par ses connaissances, la prise
en compte du client, le statut social, la responsabilisation.
33(13) éducation permanente n° 140/1999-3 – J.ROCHE, page 36
-
Dimension psychologique : Etre un professionnel c’est accepter la complexité et
l’incertitude, et parfois même s’y complaire. C’est au travers de cette dimension que
l’on constate l’évolution du concept de professionnalisation au cours des ans. Nous
sommes passés de l’amour du travail bien fait, conception Taylorienne, faisant appel à
la conscience professionnelle à aimer la complexité, conception moderne, faisant appel
à des qualités plus cognitives et socio-affectives. En ce sens la professionnalisation,
comme savoir combinatoire de gestion de la complexité, rejoint la conception de Guy
Le Boterf. En effet le professionnel ne saurait se contenter de la routine, il est plus
inventeur-concepteur qu’exécutant. Professionnaliser des individus consisterait à leur
permettre d’avoir prise sur leur environnement en les dotant de compétences
complexes faites à la fois de connaissance théorique, d’un équipement cognitif et d’un
équipement socio-affectif. En formation initiale des jeunes, on s’interroge beaucoup sur
les moyens de satisfaire ces caractéristiques pour qu’ils soient employables.
Dimension pédagogique : Le contenu du travail suppose de plus en plus la mise en
œuvre d’un savoir-faire et d’un savoir être qui incluent des qualités inhérentes à la
personnalité des individus. Il est nécessaire d’évaluer des éléments qui tiennent
compte de la subjectivité, de la personnalité avec tous les risques de dérives possibles
dès lors que l’apparence prend le pas sur le rassurant savoir-faire. Il faudrait donc
revoir et/ou inventer de nouveaux modes de formation qui prennent en compte toutes
les composantes de la compétence et en particulier les schèmes cognitifs et socio-
affectifs. Ceci paraît plus difficile en formation initiale, le système éducatif, centré sur
les savoirs et savoir-faire est peu familier avec ces pratiques. L’alternance école
entreprise paraît être une bonne réponse.
Pour Janine Roche, si toutes ces dimensions revêtent une importance dans les
réflexions sur la professionnalisation, les dimensions psychologiques et pédagogiques
semblent des approches plus appropriées pour concevoir des contenus et des
méthodes au service de cette professionnalisation. Ces deux dimensions positionnent,
au centre des préoccupations, le sujet apprenant.
Chaque situation de travail étant différente le professionnel réagit différemment, il
modifie ses schèmes opératoires en fonction de chacune. Il les modifie, il les fait
évoluer, il produit de nouveaux savoirs pour faire face, il apprend et même il apprend à
apprendre. La professionnalisation produirait donc de nouvelles compétences.
34
-
Peut-on qualifier un professionnel de débutant, de confirmé ou d’expert ? Qu’est ce qui
caractérise chacun d’eux ? Est-ce la difficulté du problème à traiter et leur capacité à le
résoudre, est-ce la complexité des ressources internes mises en œuvre, est-ce dans le
savoir combinatoire qu’il faut faire une différence ? Pour l’organisation il est important
de définir et de faire connaître quel sens elle leur donne. Pour ce faire elle doit écrire et
diffuser les référentiels de ses métiers, de ses activités, afin que chacun se les
approprie. En effet si la professionnalisation revêt un caractère d’exigence pour les
salariés afin de permettre à l’organisation d’acquérir une nouvelle performance, il
appartient à cette dernière de mettre rapidement en place des outils d’évaluations qui
s’appuient sur les référentiels métiers. Elle doit cependant rester vigilante sur son
degré d’exigence, car l’importance croissante des experts et des professionnels
entraîne une diminution de leur loyauté à son égard.
La professionnalité est l’élément qui caratérise le professionnel, qu’il soit débutant,
confirmé ou expert, elle est cependant difficilement mesurable en tant que telle, seul le
résultat de sa mise en œuvre, l’action, est mesurable et qualifiable. Guy le Boterf, (14),
la caractérise à partir de 7 thèmes que sont :
La démarche ou mode d’intervention,
La contextualisation des savoirs,
Les méta-connaissances,
La gestion du temps,
Le degré d’autonomie,
L’image de soi,
La fiabilité.
2.2.3.2 Formation et professionnalisation. La formation n’est qu’un des moyens de la professionnalisation.
La professionnalisation inclut la formation mais ne peut se réduire à celle ci, elle est
complémentaire. La formation permet d’acquérir des savoirs, elle permet à l’apprenant
de se constituer et/ou de modifier des ressources mais elle n’intervient, sous sa forme
traditionnelle, que très rarement dans le processus combinatoire entre les ressources
(14) Développer la compétence des professionnels, G.LE BOTERF, Pages 199-201
35
-
et l’action. Ce processus est complexe et différent à chaque mise en œuvre. La
professionnalisation suppose la mise en œuvre de moyens pour développer la
réflexivité et la distanciation critique du professionnel sur ses pratiques, sur ses
ressources, sur sa façon d’agir, et même sur sa façon d’apprendre. De plus en plus de
salariés ont des activités qui les obligent à résoudre des difficultés pour lesquelles il
n’existe pas de solution évidente et vérifiée, parce que l’environnement change, les
clients sont différents.
La professionnalité est subjective, c’est dans l’action qu’elle peut être mesurée et
évaluée, elle est donc difficilement formalisable avant sa mise en œuvre. Ce qui
semble important dans l’analyse de la professionnalité, c’est cette propension du
professionnel à s’extraire du regard sur sa pratique pour mieux émettre ce qui la fonde.
Un individu particulier constitue de plus en plus sa compétence en se frottant à une
multiplicité de sources de connaissances, d’expertises, d’expériences, P.Zarifian, (15).
Il appartient à l’entreprise de réunir et de mettre en œuvre les conditions et les
situations favorables à la professionnalisation. Cet espace de professionnalisation
contient à la fois des situations de formation et des situations de professionnalisation. Il
appartient à chaque salarié de se professionnaliser, de porter une attention et sa
réflexion sur les démarches visant à la transformation de ses pratiques
professionnelles. Ainsi les organisations qualifiées d’apprenantes ont su créer les
conditions favorables à cette professionnalisation.
2.2.3.3 Conditions favorables à la professionnalisation. La professionnalisation s’inscrit plus dans une logique de navigation que de
programmation.
Comme je l’ai écrit précédemment, il appartient à l’entreprise de créer les conditions et
situations favorables à la professionnalisation. Cette dernière ne peut être une fin en
soi, elle n’est qu’un élément du projet stratégique de l’entreprise qui lui permet
d’apporter sa contribution à la compétitivité et au renforcement de l’employabilité de
ses salariés.
La reconnaissance de la finalité sociale autant qu’économique de toute politique de
professionnalisation s’avère une des conditions essentielles à la réussite de celle-ci.
Cette double reconnaissance ne mérite pas nécessairement l’immédiateté ni la
36(15) - Objectif compétence, P.ZARIFIAN, page 115
-
simultanéité, mais néanmoins elle ne saurait faire abstraction de l’une ou de l’autre.
Les salariés qui adhèrent à cette politique et qui s’engagent dans une telle démarche,
attendent un retour sur investissement, une reconnaissance, sous peine d’échecs.
L’organisation doit lui conférer une légitimité, une implication à tous les niveaux et c’est
le chef d’entreprise lui-même qui doit en être l’instigateur, le moteur, le pilote, il doit
porter le projet.
Entrer pour une organisation dans une démarche de professionnalisation ne peut se
concevoir dans l’organisation de travail existante, elle nécessite une construction
nouvelle, une organisation à vocation apprenante. Une organisation conçue pour faire
de toute situation de travail une occasion d’apprendre et de se perfectionner.
S’engager dans un processus de professionnalisation, c’est apporter une vigilance sur
les résultats certes mais surtout sur les dispositifs qui les engendrent. C‘est s’assurer
que les conditions ont bien été réunies et mises sous contrôle.
La mise en place de conditions favorables à la professionnalisation permet d’évoluer
vers plus de pragmatisme et d’efficacité, bien qu’elles relèvent comme le souligne Guy
le Boterf (2003) plus de la navigation que d’une logique de programmation. En effet il
est aisé pour l’organisation de créer des opportunités de professionnalisation que sont
les formations proprement dites, les situations formatives, les situations de travail à
vocations formatives. Elle devra de plus construire des dispositifs qui coordonnent tous
les registres d’acquisition des compétences.
Pour accompagner ces dispositifs, le management de proximité est le mieux placé.
Parmi ses missions, il lui appartient de maintenir un environnement favorable au
développement des compétences individuelles et collectives de ses collaborateurs. Ce
que Guy le Boterf qualifie de management jardinier, (16). Le rôle du management n’est
plus d’éliminer les obstacles pour que ses collaborateurs progressent, il est plus dans
un univers ou il lui faut créer les conditions favorables pour qu’ils progressent. Ainsi il
facilite la réalisation du changement et ancre les nouvelles stratégies dans le concret.
L’organisation en s’engageant dans une démarche de professionnalisation doit veiller
au conflit potentiel pour le pouvoir entre les acteurs. Le management est investi d’un
pouvoir, mais le savoir permet d’acquérir du pouvoir. Il appartient à l’organisation
d’accompagner et de soutenir le management dans la mise en oeuvre de cette
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(16) - Ingénierie et évaluations des compétences, G.LE BOTERF, page 223
-
nouvelle mission. Le pouvoir du management doit être vécu par les opérationnels non
comme de la subordination mais comme une relation de confiance.
38
-
3ème partie : l’enquête menée auprès des Directeurs d’Agences.
3.1 Rappel de l’hypothèse.
Les Directeurs d’Agences doivent non seulement acquérir de nouvelles compétences
mais modifier durablement leur comportement. Investis d’une nouvelle mission, ils
doivent être préparés et accompagnés dans la mise en œuvre de la formation du jeudi,
Cette hypothèse doit se référer à des notions mesurables. Elle n’est que provisoire, ce
n’est pas une certitude. Il ne s’agit pas de la question que nous souhaitons poser
directement aux sujets de l’enquête. Ainsi, cette hypothèse, si elle est vérifiée, permet
d’élaborer des préconisations en vue d’apporter des éléments de réponse à la
problématique.
« Le savant n’est pas l’homme qui fournit les vraies réponses, mais c’est celui qui pose
les bonnes questions » Claude Levi Strauss.
Comment pratiquer une enquête ? Il est communément admis que cette démarche
s’effectue en 4 phases : une préparation, un questionnaire, la récolte des réponses,
l’analyse. Nous nous attacherons à respecter ces différentes étapes au cours de notre
enquête.
3.2 L’enquête.
3.2.1 Définition de la population.
Dans le langage des sciences humaines, une population est un ensemble fini ou infini
d’éléments définis à l’avance sur lesquels portent les observations. (Gravitz cité par
Angers 1996). L’idéal aurait été de prendre l’ensemble de la population des Directeurs
d’Agence, mais des contraintes de temps et de disponibilité des personnes n’ont pas
permis de travailler sur l’exhaustivité de la population. Les personnes rencontrées ne
représentent pas un échantillon typique de la population totale au sens statistique du
terme mais un échantillon regroupant des acteurs reconnus par l’Entreprise pour leur
capacité à s’investir dans un projet et à communiquer. Initialement prévu à 20
personnes, nous nous sommes volontairement arrêtés au douzième entretien après
avoir constaté, qu’à partir du neuvième, les réponses étaient identiques. Continuer
39
-
malgré tout jusqu’au vingtième n’aurait présenté aucun avantage dans l’analyse, un
gain de temps a été ainsi observé.
3.2.2 La méthode utilisée.
Blanchet.A, Gotmann.A, (17), définissent l’entretien comme un instrument
d’investigation spécifique aidant à la mise en évidence des faits particuliers. Toutefois,
la spécificité de cet instrument d’investigation passe par la parole. Il s’agit donc de faits
tels qu’ils sont perçus par les acteurs de l’organisation et, plus particulièrement, par les
acteurs directement concernés, les Directeurs d’Agence.
Elle s’est déroulée en 2 étapes. L’enquête sur le terrain a été précédée de quelques
entretiens individuels permettant de déceler les problèmes. Ce n’est qu’à ce moment là
que nous avons construit un questionnaire plus structuré. L’objectif consistait, à partir
du flou initial, à définir des objectifs clairs permettant l’élaboration du questionnaire.
Une grille questionnaire est établie pour mener des entretiens de type semi-directif
d’une durée moyenne d’environ 1h30 ; ceci afin de limiter les effets de fatigue et de ne
pas abuser de la disponibilité de la population concernée. Ces entretiens semi-directifs
laissent la place à des remarques de la part des acteurs pouvant donner lieu à des
développements et des échanges. Ils comprennent à la fois des questions ouvertes et
fermées. On entend par questions fermées celles où les personnes interrogées doivent
choisir entre des réponses déjà formulées à l’avance. Quant aux questions ouvertes,
les personnes interrogées sont libres de répondre comme elles le veulent.
3.2.3 Déroulement des entretiens.
Nous avons porté une attention particulière à 3 facteurs qui conditionnent le
déroulement de ces entretiens :
L’environnement.
Le contrat de communication.
Le mode d’intervention.
3.2.3.1 L’environnement.
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(17) - L’enquête et ses méthodes, A.BLANCHET, A.GOTMANN.
-
Selon Blanchet (1991), chaque lieu communique des significations susceptibles d’être
mises en actes dans le discours de l’enquêté. C’est pourquoi, tous les entretiens ont
été menés dans le bureau même de la personne rencontrée afin de favoriser la
production d’un discours soutenu et maîtrisé sur les thèmes évoqués. De plus, le fait
d’être replacé dans son contexte de travail peut favoriser chez l’enquêté la
récupération en mémoire d’informations.
3.2.3.2 Le contrat de communication.
Nous avons décidé de présenter, avant tout entretien et par téléphone, aux personnes
interrogées, les informations suivantes :
L’objet de l’entretien et sa durée.
Les modalités de l’entretien.
La confidentialité des informations fournies.
La restitution de la globalisation des réponses des enquêtés.
Puis de lui envoyer le questionnaire, pour information, 8 jours avant l’entretien.
3.2.3.3 Le mode d’intervention.
Bien que nos entretiens soient basés sur un certain nombre de questions fermées,
notre intervention se centre principalement dans une démarche d’écoute en procédant,
lorsque cela s’avère nécessaire, à une reformulation de ce qui nous est rapporté, tout
en évitant les jugements de valeurs. Les entretiens sont menés sous la forme
d’administration indirecte, l’enquêteur note les réponses que lui fournit l’enquêté.
3.2.4 Le questionnaire.
Le document ou grille questionnaire qui nous a servi pour les entretiens est en annexe,
(annexe 3).
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3.3 Résultats et analyse.
L’analyse des résultats de nos entretiens est de nature descriptive. Pour les questions
ouvertes, une analyse de contenu a été réalisée.
Les tableaux récapitulatifs des résultats des entretiens sont en annexe, (annexe 4).
Chaque paragraphe de l’analyse ci-dessous fait référence à une ou plusieurs questions
du