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revue n.2 de passerelle

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Éditorial

Ce deuxiéme volume de la revue littéraire Passerelle s’inscrit

dans la dynamique de la promotion de la littérature maghrébine

d’expression francaise au Québec. Nous avons opté pour une

nouvelle approche: celle de l’analyse, de la critique, de la lecture

systémique d’oeuvres majeures et inédits tout en encourageant la

diversité au sein de la francophonie québecoise. Des enjeux de

l’édition en ligne à la poésie marocaine d’expression francaise,

nous amorçons un point de vue sur la littérature Québecoise,

puis une analyse littéraire sur le poète Haitien Gérard Etienne,

décédé en 2008, ainsi que le poète marocain à l’honneur Abdel-

majid Benjelloun dont la contribution à la littérature marocaine

est révélatrice à plus d’un titre. Ce premier numéro du deuxiéme

volume se veut un tremplin vers d’autres horizons promotteurs.

Je vous souhaite à tous et à toutes une bonne lecture .

Kamal Benkirane Éditeur

Mars 2009

Revue littéraire Passerelle Vol. 2, N.1

Sommaire

P:3 Les en-jeux de l’édition en ligne

P:5 la poésie marocaine de langue Française

P:9 Littéra-ture Québecoise: point de vue

P:11 La poésie de Gerard Etienne

P:17 Abdelma-jid Benjelloun

P:23 Parutions Passerelle

ISSN: 1911-4427

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ternative à l’édition traditionnelle sans la discréditer. Il est in-contestable que les technologies de l’in-formation sont inalié-nables pour la réalisa-tion du livre. Le co-pyright standard une norme acquise d’a-vance pour assurer l’auteur du plein droit sur son livre ainsi que la possibilité de fixer ses propres droits d’auteur.

Le livre numérique en devenant impor-tant que son tirage sur papier ne rend pas ce dernier inutile pour autant. Le tirage à la deman-de est une excellente option pour l’avenir, commander un livre en ligne, opérer plu-sieurs types d’édition selon la demande de l’auteur garantit une qualité d’impres-sions et de mise en page. La diffusion cependant prolongée du livre n’est pas une garantie de ce

que j’appellerais un contrat clair garan-tissant l’intérêt de toutes les parties. Le libre choix de dispo-ser de son œuvre, comme l’auteur veut, tel que le gar-der dans l’espace public virtuel ou l’enlever est une question de libre choix.

Il n’est pas difficile d’éditer en ligne, le défi majeur est de libérer les potentiali-tés et d’offrir une al-

Les enjeux de l’édition en ligne

L’édition en ligne est devenue le moyen le plus simple et le plus économique d’éditer et de publier un livre, De ce fait, tout est possible, tout travail intellectuel, dans dif-férentes disciplines peut être mis en for-mat numérique et en version papier, à la disposition du public.

Pour rendre un ma-nuscrit diffusable, l’ultime tache est la conversion du fi-chier source en un format connu et pu-blic. Cependant il

n’est pas souvent avantageux de lire à l’écran, à souvent défiler des lignes, on peut en souffrir. À ceux qui préfèrent toucher un livre, l’option demeure rentable pour ache-ter un livre imprimé,

donc tangible. Mais il faut admettre que l’édition en ligne a apporté beaucoup d’avantages aux au-teurs inédits, entre autres de se servir d’internet comme un vecteur culturel qui leur permettra de se

faire connaître d’a-bord, et d’entrer dans la grande en-ceinte des auteurs publiés, et qui ont opéré un choix, celui de l’autonomie in-conditionnelle. Outre que l’édition peut être en format privé ou public, opa-que ou transparent, en accès libre, proté-gé ou payant, le livre numérique permet la recherche à partir de chaque mot, d’accé-der à des liens inter-nes et externes, la copie de citations et

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Les instances politiques doivent considérer sous de nouvelles auspices les avanta-ges de l’édition en ligne, et à rendre ces enjeux constructifs, dans un contexte culturel, qui s’écarte des discours démagogiques ou le livre est figé dans l’option du produit industriel , l’enjeu majeure c’est d’accompagner l’édition en ligne, dans son objectif de permettre aux auteurs non édités, d’être édité, et aussi dans le contexte la diversité des options qui est un atout majeure à la créativité humaine.

Kamal Benkirane

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Au seuil de l'acte poétique

La poésie est mémoire du langa-ge et de l'Histoire. Les Arabes disent qu'elle est leur di-wan: on peut y lire leur passé, leurs gloires et leurs dé-boires. La poésie marocaine de lan-gue française veut cependant aller au-delà de cette fonc-tion d'inscription du vécu collectif et de l'espace identitaire. De texte en texte, elle cherche à faire émerger du réel une vision de soi et de l'autre totalement transformée par le jeu déroutant qu'el-le opère sur le signe et sa trace, la parole et le silence, le dit et le non-dit... C'est qu'elle est conçue par la plupart des poètes d'aujour-d'hui comme une aventure risquée au seuil de l'exil et de l'interdit, une mise

en péril des langa-ges institués.

Que dit cette poésie évoluant en marge des feux de la rampe, presque ou-bliée par les cercles de consécration? El-le chante les blessu-res d'un peuple qui refuse l'amnésie et la servitude. Ce peu-ple est muselé mais son corps tatoué parle comme un li-vre ouvert entre ciel et terre, inaccessible à toute censure. Ses phrases tombent l'une après l'autre et s'incrustent sous forme de marques indélébiles en tous lieux de la terre na-tale. Le verbe du poète s'enroule dans ces traces et leur donne forme et ré-alité, se dresse en rébellion et installe le blasphème au coeur du sacré. A l'instar de toute poésie véritable, la poésie marocaine de langue française peut-être ainsi considérée comme

un acte d'"extrême hérésie", bouscu-lant les vérités de la morale et de l'idéo-logie.

Mais, et c'est là que réside son origi-nalité, elle n'est pas toujours à lire com-me une invitation à l'émeute. Elle dé-passe souvent cette exigence pour affir-mer le bonheur d'écrire les plus beaux textes en hommage à ceux qui résistent et com-battent dans l'om-bre - pour que reste intacte la dignité de l'homme. L'histoire de cette poésie est d'ailleurs pleine-ment significative à cet égard: elle té-moigne à la fois du douloureux combat que mènent les poè-tes marocains pour la prise de la parole, et de leur quête in-lassable d'une écri-ture de l'écart.

C'est aux années soixante que l'on peut faire remonter

La poésie marocaine de langue Française

SUR LA LITTÉRATURE QUÉBECOISE ... POINT

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la naissance et l'affirmation de la poésie marocaine de langue françai-se. Deux événements plus précisément permettent d'étayer cette data-tion: la publication en 1964 par Mostafa Nissaboury et Mohamed Khaïr-Eddine du manifeste Poésie Toute, et le lancement en 1966 de la revue (Souffles) sous la direction d'Abdellatif Laâbi.

LA POÉSIE MAROCAINE DE LANGUE FRANÇAISE ( suite)

L'un des traits communs aux poètes apparus avec la revue Souffles est celui d'avoir vécu les luttes d'indépendance alors qu'ils étaient ado-lescents, et donc de n'y avoir pas participé directement. Il n'empêche que les évènements troublants de cette période les ont si profondément marqués qu'ils en ont gardé des traces inoubliables. L'école, dit Laâbi, fait leur premier contact avec la politique dépersonnalisante de la colo-nisation. D'où ce sentiment aigu de déchirement qui va pour long-temps les installer dans une situation d'écartèlement, voire d'exil inté-rieur tant ils étaient confrontés à deux cultures différentes, et par là se sentaient comme exclus de l'une et de l'autre. Nous avons sans doute ici l'un des premiers facteurs qui ont suscité la création de Souffles. C'est, nous semble-t-il, pour dépasser ce tiraillement linguistique et culturel que la nécessité de fonder une revue littéraire s'est imposée lors des années soixante. Souffles devait servir pour ses fondateurs et pour tout écrivain de langue française, en même temps que de lieu d'exorcisation de leurs angoisses, d'instrument de reconquête de la lé-gitimité culturelle. Car il leur fallait tout à la fois se distinguer de la gé-nération précédente (souvent accusée à tort de complicité avec la colo-nisation), et prouver à l'opinion publique nationale que leur mouve-ment, loin d'être un épiphénomène de la littérature métropolitaine, était profondément enraciné dans la réalité du pays. Ce facteur socio-psychologique (l'acculturation) est à l'origine aussi de ce que nous appellerons à la suite de Marc Gontard la "violence du tex-te", qui est la marque essentielle de la poésie dans Souffles. Le désir ardent qu'avaient les poètes de Souffles de casser la langue française au point de la rendre étrangère à elle-même est en effet à considérer - dans certains de ses aspects tout au moins - comme l'expression douloureu-se de la violence qu'ils avaient subie.

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Autant de contraintes auxquel-les s'est violemment heurtée toute une génération animée d'un patriotisme fougueux et désireu-se de donner à la dé-colonisation son contenu authenti-que: l'établissement d'un système démo-cratique hostile à toute forme d'injus-tice et d'inégalité sociale. Refusant le silence imposé, les poètes se veulent avant tout icono-clastes, "porteurs de feu" et "lutteurs de classe" pour que cesse le "règne de barbarie". Par là s'explique la véhé-mence des thèmes qu'ils abordent le plus souvent: rejet des mystifications et appel à la révolte. Nous devons préci-ser toutefois que ces poètes ne cherchent nullement à s'enfer-mer dans un régio-nalisme chauvin, ni à cristalliser de nou-veaux sentiments

nationalistes. Ils éprouvent surtout, par-delà leur rela-tion au pays natal, un profond besoin de tout effacer, de tout remettre en question dans l'es-poir de voir naître un jour un homme nouveau, vierge d'identité. Parlant de la "jeune poésie marocaine", André Laude écrit juste-ment:

Ecrire pour les généra-tions nouvel-les, c'est de-voir s'enraci-ner dans l'héritage de la tradition, transcender celle-ci, la violenter jus-qu'à débou-cher sur la scène actuel-le. C'est en-core, pour les plus luci-des, les plus courageux, les plus li-bres, éviter les pièges

contenus dans un concept de culture nationale codifié par les bureaucra-ties au pouvoir. C'est enfin déchi-queter une à une, avec les dents, les ongles et les os, les bandelettes de mo-mie dans lesquelles la nation, confon-due avec la langue, sommeillait.

Il est clair alors que pour les poètes ma-rocains l'engagement ne signifie nullement l'idéologie au détri-ment de la producti-vité poétique. Dans leurs différentes in-terventions.

Des poètes marocains autour d'une revue, et Souffles avait œuvré pour sa concrétisation en se fixant deux objectifs es-sentiels:

LA POÉSIE MAROCAINE DE LANGUE FRANÇAISE ( suite)

SUR LA LITTÉRATURE QUÉBECOISE ... POINT

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LA POÉSIE MAROCAINE DE LANGUE FRANÇAISE

dentales". Le but de cette action était de mettre en texte une parole inédite, pui-sant sa force et ses ressources dans les profondeurs de l'imaginaire popu-laire refoulé et dé-daigné.

Ecriture éclatée et mettant en pièces les codes de la litté-rature classique, la poésie marocaine de langue française n'a cependant pas vu le jour pour répondre seulement à une vo-lonté intense de changement d'écri-ture. La préoccupa-tion esthétique est ici inséparable d'une autre encore plus cruciale: dé-noncer la violence de l'oppression sous ses différentes paru-res et manifesta-tions. En parlant des formes littérai-res, Jean-Louis Jou-bert a sans doute raison de dire que "toute forme est

-D'une part, re-nouveler la littératu-re marocaine tout en l'associant à la lutte culturelle, au combat national pour le progrès et la démocratie. "Il fal-lait faire" écrit Ab-dellatif Laâbi "dépasser à la litté-rature émergeant d'ici le cap de la ré-thorique et des dé-calcomanies pour la constituer en tant qu'écriture, lieu et instrument d'une voix, d'un corps et d'une mémoire irré-ductibles, la recons-tituer en tant qu'oralité se rebran-chant sur la seule tradition anti tradi-tionnaliste parce qu'elle est lutte in-cessante d'un peu-ple pour son droit à la parole".

- D'autre part, engager l'activité littéraire dans un travail de "réinterprétation des écritures occi-

historique", qu'"elle appartient à l'Histoire". L'émergence au Maroc durant les années soixante d'une poésie révolutionnaire tant sur le plan de la forme que du contenu est, pour une bonne part, tributaire de la conjoncture socio-politique de cette époque. Il convient en effet de souli-gner que la poésie marocaine d'après l'indépendance (y compris celle de langue arabe) s'est affirmée dans un climat de désillusions et de question-nements pressants: comment sortir le pays du sous-développement? Comment instaurer une démocratie juste, un Etat de droit? Les poètes, toujours à l'écoute de la mémoire et du temps présent, étaient particuliè-rement sensibles à ces questions dont seul un langage libéré de toutes entraves était en mesure d'exprimer l'urgence et la gravité. C'est donc en tenant compte de ce contexte en ébullition.que l'on peut comprendre la naissance de la modernisation poétique au Maroc.

Abderrahman TENKOUL

(Extrait de « La littérature maghrébine de lan-gue française », Ouvrage collectif, sous la di-rection de Charles BONN, Naget KHADDA & Abdallah MDARHRI-ALAOUI, Paris, EDI-CEF-AUPELF, 1996). Tous droits réservés : EDICEF/AUPELF

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SUR LA LITTÉRATURE QUÉBECOISE ...

D’aucuns pensent que les éditeurs au Québec publient moins de littérature que de livres de cuisine ou de témoignages politi-ques sur certains événements. Force est de constater que cette réalité n’est pas présente seulement au Québec, et qu’on a ten-dance à valoriser de moins en moins le rôle des libraires. Le probléme n’est pas souvent le lectorat, mais c’est aussi la per-ception qu’on a de la littérature dans un monde dominé par les lois implacables de l’économie. Bien que nous assistons à une réelle profusion des talents qui se bousculent sur le portil-lon du salon du livres chaque année, il serait intéressant que la littérature québécoise participe intensément à la dynamique du dialogue nord-sud et ce dans le sens de contextualiser les co-des de cette littérature dans la sphère des littératures étrangè-res. Dans un autre ordre d’idées, si la littérature québécoise ne s’é-broue pas dans les mêmes rivages que la littérature maghrébi-ne, les deux puisent dans les mêmes références linguistiques, existant communément à l’intérieur d’une littérature franco-phone qui, par le truchement d’une langue, unit sans disso-cier. Or, que le volet économique étende de plus en plus sa fé-rule sur la culture, les temps ne sont pas propices pour affir-mer le contraire, encore que le manque de courage politique

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des dirigeants, pour poser des gestes efficients envers la culture et la littérature, demeure problématique et ne comble pas réellement les attentes des artistes profes-sionnels voire aussi de la relève. La littérature québécoise est appelé à sortir de son cocan, sans déroger de cette sensibilité créatrice et identitaire qui la caractérise. Il fau-drait sans cesse instituer le volet communicationnel au nom d’une altérité réelle qui fera la différence. Les défis sont certes majeurs, mais de la différence, ne nait pas souvent la lumière ?

P.M

Sur la Littérature Québécoise: ( Suite)

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La poésie de Gérard Vergniaud Etienne

Né au Cap-Haïtien le 28 mai 1936. Il passera bientôt sous les drapeaux, enrôlé au Corps d’aviation des Forces armées haïtiennes. A l’âge de vingt ans, il fit ses pre-mières armes dans la poésie, après qu’il eut découvert Eluard, Aragon, Yvan Goll et Lorca, au hasard de ses lectures. Après ses humanités obtenues en 1956, il décrocha un poste d’enseignant du secondaire et collabora à plusieurs quotidiens et hebdomadai-res d’Haïti. Il fut, entre autres, animateur d’une émission radiophonique, Notes et Ri-mes (1960-1964), diffusée sur les ondes de Radio Haïti à Port-au-Prince, et fondateur d’un petit groupe culturel. Émigré en 1964 à Montréal où il obtint une licence en lettres, il poursuivit ses études en Europe et décrocha un doctorat en linguistique de l’Universi-té de Strasbourg en 1974. Autrefois Professeur à la Faculté des lettres de l’Université de Moncton au Nouveau-Brunswick. Ancien directeur de la revue Lettres et Écritures (1967-1968), metteur en scène, ancien rédacteur en chef de la Revue de l’Université de Montréal, il fut également membre des Comités de lecture de plusieurs maisons d’édi-tion, à Montréal et en Acadie. Gérard Vergniaud Étienne a fait de la prison, beaucoup de prisons sous les différents gouvernements d’Haïti de son époque port-au-princienne. Anti-aristidien acharné, il s’est fait injurier et battre sur le terrain de Radio Canada (Montréal) en 1993, juste avant une émission-interview avec la journaliste Denise Bombardier dont il était l’hôte. Bien entendu, cette agression politique l’a complète-ment traumatisé. Écrivain engagé dans la vie comme dans l’écriture, il fut polémiste à temps plein et professeur retraité de l’Université de Moncton. Gérard V. Étienne a beaucoup voyagé, surtout en Europe, aux Antilles et en Amérique du Sud où il participa à des congrès et prononça des conférences publiques, pour les Nations Unies, entre autres. Il prononça également des conférences sur les sciences humaines à Montréal, Santo Domingo, San Juan, Naples, Paris, Strasbourg, Mexico, Londres, etc. Outre de nombreuses études sur la linguistique et la sémiologie, il a publié plus d’une centaine d’articles littéraires, sociologiques et politiques dans les journaux suivants: Panorama, Le Nouvelliste (1958-1964), Métro-Express (1965-1966), Quartier latin, Lettres françaises, Haïti Observateur, Le Devoir, etc. Ses hypo-thèses scientifiques, particulièrement sur la phonologie du créole haïtien, ont été repri-ses par plusieurs chercheurs américains et français. De plus, ses travaux scientifiques ont été cités dans la bibliographie d’un manuel d’introduction à la linguistique, ainsi que dans Langue française, les parlers créoles, paru chez Larousse, et dans Initiation à la linguistique, le Créole, structure, statut et origine, de Albert Valdman, chez Klinc-ksieck, notamment. Il est décédé à Montréal dans la matinée du dimanche 14 décembre 2008. Gérard V. Étienne a, littérairement, publié neuf recueils de poésie: Au milieu des larmes (1960), Plus large qu’un rêve (1960), La raison et mon amour (1961), Gladys (1963), Lettre à Montréal (1966), Dialogue avec mon ombre (1972), Cri pour ne pas crever de

Saint john Kauss

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La poésie de Gérard Etienne ( Suite)

honte (1982), Un ambassadeur macoute à Montréal (1979), Une femme muet-te (1983), La reine Soleil levée (1987), La pacotille (1991), Le bacoulou (1998), Maître Clo ou la romance en do mineur (2000), Au bord de la falaise (2004), Vous n’êtes pas seul ( 2007); et six essais: Essai sur la négritude (1962), Le na-tionalisme dans la littérature haïtienne (1964), La question raciale et raciste dans le roman québécois (1995), La femme noire dans le discours littéraire haïtien (1998), L’injustice (1998), Hervé LeBreton et la poétique de la femme (2006). Son oeuvre a été traduite en anglais, en espagnol, en portugais et en russe. Elle figure dans plusieurs anthologies, dont Le silence éclate (Moscou) et Présence africaine (Paris).

***

Pour des raisons personnelles et d’ordre technique, nous n’aborderons que l’œuvre poétique de Gérard Vergniaud Étienne, laquelle, longtemps négligée par la critique, mérite d’être dévoilée et revisitée au van des souvenirs. Nous ne tente-rons donc d’étudier multiples facettes de sa poésie qu’à travers une rétrospective publiée de l’ensemble de ses poèmes (1). Comme tout grand poète, G.V. Étienne croit en l’inspiration poétique. “La poésie”, soutient-il dans une lettre adressée à l’auteur de cette étude (2), “ne court pas les rues, et ne se vend pas au marché. L’inspiration poétique pénètre, oui ou non, l’être humain. Il n’y a pas deux poids, deux mesures, dans cette forme que les gens appellent poésie.” L’inspiration de la poésie de G.V. Étienne vient sans doute d’en bas. Une poésie de l’immersion, parlant de choses vues qui sont d’ailleurs d’ici ou de là, avec un rituel propre aux poètes de l’après-guerre en France. Chez Gérard V. Étienne, on peut parler sans risque de se tromper d’art réaliste et de modernisme appliqué, donc d’hyper-réalisme; le fait qu’il soit possible, à partir de ses poèmes, d’énoncer une technique simple d’après laquelle le poème est le résultat de la pro-lixité de l’Être et de son environnement (le social). Pour nous, le recours à un sys-tème, à son système, est une façon d’obtenir une distance vis-à-vis de l’œuvre. « Déjà vingt-trois saisons dans une vie crucifiée La marée disparaît au bruit des canons Je n'ai pour boussoles que des soleils d'amitié Maman n'a pas mis aujourd'hui la marmite au feu. » (La charte des crépuscules)

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La poésie de Gérard Etienne ( suite)

Avec Gérard V. Étienne, donc, c’est la lecture d’un monde intime, sensible aux multiples épanchements de la nature, sans cesse à la recherche de la femme (3), de la vil-le (4) ou de son ombre (5). On le lit (et l’oeuvre) dans une quête intéressante des mots et des images, et son écriture qui charrie sans fin les gestes du quotidien rassure du choix heureux des couleurs qui s’imposent d’emblée. Le poète prend parfois plaisir à se noyer dans l’oubli funeste et dans la mésaventure de son île au regard d’acier (6). Façonnant le souvenir telle une étoile tombée du ciel, on y retrouve exprimée toute sa rancoeur d’être ailleurs. Nostalgie de l’île en détresse. Défaillance d’un coeur marchant à la hauteur des hommes et des Tropiques. Beauté candide d’une poésie de l’incertain retour, Cri pour ne pas crever de honte (7) traduit une sorte de révolte dans la douleur des mots qui s’exal-tent autour de la mémoire du poète. C’est le retour des vieilles obsessions (ce retour au concret), cette étreinte faite de fiel qui dépasse les limites de simples réminiscences. Ce village bâti autour de la mémoire du poète cimente au quotidien chacune de ses démar-ches. Dans le “Cri...”, en effet, tout est plus décrit que suggéré. Ce poème est bâti autour d’une nostalgie, autour d’un rêve, et autour d’un pays.

« Si le soleil le chien de ta détresse ne se lève plus du côté de ta case Si l'hirondelle qui passe tous les matins s'est aujourd'hui cachée sous la feuillée Si tu te juges inapte à labourer le ciel toujours sois ferme et courageux Une graine d'espoir a germé dans la pluie 11 y a la terre qui tourne avec les hommes Il y a le monde qui te tend la main lève-toi et marche à la quête de nouveaux paradis pour le salut des diables cachés sous ton grabat » « Mon ombre d'hier, l'ombre en moi palpitante, mon ombre, ma fièvre et mon délire, d'où viens-tu? Mon ombre d'hier, l'ombre en moi palpitante, je t e montre mon labyrinthe, ma jeunesse qui s'affaisse. Que tu me voies dans le tumulte du fleuve, que tu attendes patiemment mo n départ, je serai ton double dans le soir le matin. » « Me reconnais-tu O ma haine sacrée sol étrange crispé dans mon orgueil ami des lampes chaudes ami des marées noires de ces lacs en détresse parmi les gestes de l'ange qui aurait séquestré le temps la mémoire et l’amour Me reconnais-tu vierge mule fois immolée nerveuse aux cols fermés à la concupiscence »

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A Moncton, en 1993, aux éditions d’Acadie, disions-nous, Gérard V. Étienne a récidivé en publiant une rétrospective de l’ensemble de ses oeuvres poétiques: La charte des crépuscules (1). Divisé en sept sections, ce livre n’est que la reproduction de Au milieu des larmes (1960), Plus large qu’un rêve (1960), La raison et mon amour (1961), Gladys (1963), Lettre à Montréal (1966), Dialogue avec mon ombre (1972) et Cri pour ne pas crever de honte (1982). Étrangement, les sections ont été titrées différemment par l’auteur. On peut lire maintenant: Frissons et pleurs, Cla-meurs de rêves, L’amour au pluriel, Romance antillaise, Montréal entre les branches de l’aube, Paroles de vents contraires, Et tombe le rideau sur un pays en notes funè-bres. Même si Gérard V. Étienne est souvent perçu comme un romancier cinglant, donc un prosateur, ses poèmes qui sont le témoignage d’une écriture vaillante et lyri-que, le protègent (l’auteur) de tout scandale et de toute politique du silence. Le langa-ge félin, souvent utilisé par le poète, note un esthète aux accents si simples, une poé-sie de communication munie d’une puissance émotionnelle capable d’ajouter du fris-son aux mots. « Je t'appelle hirondelle de mes vingt-six saisons Il n'est pas de sommeil sans décor ni folie C'est l'heure de cueillir les roses de la lune Lève-toi Bien Aimée le Grand rêve arrive. »

« Ma rivière endolorie Je ne sais et ne sens qui je suis devant l'océan de ta beauté. Immobilité. Si je dois accepter que tu panses mes folies quand vient ton sourire avec un drôle de sourire ta chanson avec quelque rien d'amour tu chercheras mes roses fanées pour les éparpiller sur une nuit de cauchemars Gladys mon immaculée le Chopin dans le soir fortifie ma douleur et l'orage aura brisé un pan de mon espoir Sur la place publique avec un ami humant l'odeur d'une belle-de-nuit qui se promène Je presse contre mon cœur les déesses de la nuit Et toutes les notes vertigineuses qui font le tour de ma pensée pareilles à ces vols rapides d'ortolans comme pour courtiser les fées des matins éblouis. » (La charte des crépuscules)

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Le temps n’a rien détruit de tous ses vers écrits depuis les années ‘60. Au contraire, plus engagé et plus maîtrisé dans La charte des crépuscules, l’art du poète rénove et contribue à alimenter une part du surréalisme, celui qui s’identi-fie aux limites de l’incompris, celui qui donne sa chance au lyrisme et permet à l’artiste d’exprimer ses sentiments dans la jouissance et la révolte. En effet, la poésie de Gérard Vergniaud Étienne est l’expression même de l’état d’âme le plus concret, une poésie de la kinesthésie locale et mobile qui offre à l’épanche-ment du lecteur l’image d’un poète spontané livré aux plus curieux. Au demeu-rant, le poète qui transmet, crée cette émotion qui explique pourquoi son impul-sion à tout transformer par la poésie. Métamorphoses de l’idée en jets de lumière ondulée d’une écriture faite de clarté, tandis que rien de cette poésie ne relève de l’artifice. Tout baigne au contraire dans les sentiments (femme, ville, homme, misère et honte). Expression authentique d’une âme en pleurs, de l’amour au plu-riel. Poésie syncopée, jazzée dans son ensemble, mais d’une trop grande sensibi-lité. « Mon amour Je l'ai joué sur un clavier d'aurore orange brise frileuse un midi d'octobre blasé par une fenêtre du collège est entré dans ma chambr e Mon amour Je l'ai construit humblement patiemment avec la tendresse de ma mère et la voix de mon Dieu avec des formes de ciel bleu et des débris de rêve avec le soir, avec les jours, avec la pluie l'avenir qui pousse et nous enchaîne Si vaste mon amour tel un aveu d'amants que la terre fille amoureuse entre pieds nus et bras ouverts dans la baie de mon amour Mon amour à construire de milliers lendemains Mon amour à chanter par toutes les voix du monde Mon amour des roses sauvages au bord des chemins Je t'enserre plus que la pieuvre de l'Île pour un peu de puissance à l'heure des massacres Mon amour je t'écris sur les palmes de ma raison Pour tout ce que je suis le nègre et ses démons »

(La charte des crépuscules) L’auteur est un poète d’origine haïtienne vivant à Montréal, il est membre de L’UNEQ et fondateur d’un courant littéraire: LE SURPLURÉALISME

La poésie de Gérard Etienne

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Œuvres littéraires connues de Gérard V. Étienne : - Au milieu des larmes, poésie, Port-au-Prince (Haïti), Togiram Presse, 1960. - Plus large qu’un rêve, poésie, Port-au-Prince, Imprimerie Dorsainvil, 1960. - La raison et mon amour, poésie, Port-au-Prince, Les Presses Port-au-

Princiennes, 1961. - Essai sur la négritude, essai, Port-au-Prince, Panorama, 1962. - Gladys, poésie, Port-au-Prince, Panorama, 1963. - Le nationalisme dans la littérature haïtienne, étude, Port-au-Prince, Éditions

Pétion, 1964. - Lettre à Montréal, poésie, Montréal, Estérel, 1966. - Dialogue avec mon ombre, poésie, Montréal, éditions Francophones du Ca-nada, 1972. - Le nègre crucifié, récit, Montréal, éd. Francophones du Canada, 1974. Métro-

polis, Genève (Suisse), 1989. - Un ambassadeur-macoute à Montréal, roman, Montréal, Nouvelle Optique, 1979. - Cri pour ne pas crever de honte, poésie, Montréal, Nouvelle Optique, 1982. - Une femme muette, roman, Montréal, Nouvelle Optique, 1983. - La reine soleil levée, roman, Montréal, Guérin littérature, 1987. Métropolis,

Genève (Suisse), 1989. - La Pacotille, roman, Montréal, L’Hexagone, 1991. - La charte des crépuscules, poésie 1960-1980, Moncton (Canada), éd. d’Aca-die, 1993. - La question raciale et raciste dans le roman québécois, étude, Montréal, Bal-

zac, coll. “Littératures à l’essai”, 1995. - La femme noire dans le discours littéraire haïtien (Éléments d’anthroposé-

miologie), Montréal, Balzac-Le Griot, coll. “Littératures à l’essai”, 1998. - Le bacoulou, récit, Genève, Métropolis, 1998. - L’injustice, pamphlet, Montréal, Humanitas, 1998. - Maître Clo ou la romance en do mineur, roman, Montréal, Balzac-Le Griot, 2000. - Au bord de la falaise, roman, Montréal, CIDIHCA, 2004. - Hervé LeBreton et la poétique de la femme, essai, Coconut Grove (Floride),

Educa Vision, 2006. - Vous n’êtes pas seul, roman, Côte Saint-Luc (Montréal), Du Marais, 2007. - Natania, poésie, Côte Saint-Luc (Montréal), Du Marais, 2008.

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Solstice de la soif Solstice de la soif Solstice de la soif Solstice de la soif

Abdelmajid Benjelloun

Éditions de l’Association Culturelle Passerelle Abdelmajid Benjelloun est né le 17 novembre 1944 à Fès. Il a émigré avec sa famille à Kénitra, fin 1955, où il a fait le cycle se-condaire de l’enseignement. Il a poursuivi ses études supérieu-res à l’Université et à l’Institut Universitaire de Hautes études internationales, à Genève. Il a enseigné depuis à la Faculté de Droit à Rabat. Il a publié une quarantaine de livres, dont notamment cinq por-tant sur l’histoire du mouvement national dans le Maroc sous domination espagnole, dans la période 1912-56. Il est nouvelliste, romancier, poète, aphoriste et peintre. Il a produit et présenté une émission culturelle en langue fran-çaise, à la Radio nationale marocaine RTM-chaîne Inter, ‘Paroles d’esplanade’, de 1997 à 2006.

Extrait

L’art le plus sublime donne l’éblouissement, et la femme donne par l’amour l’éblouissance. Je le sais jusqu’au désir, puis c’est l’absolu qui se matéria-lise trop. Je le sais jusqu’au désir, puis c’est l’absolu qui se matéria-lise trop à mon gré. Chaque jour sa chance d’infini Aimer, c’est certes, marquer à l’ange la femme, mais aux dépens de la pureté.

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Aimer la femme ne signifie pas consommer sa fleur. L’amour est une offrande vindicative. Une passante est reconnue par l’oubli, par simple fascination. L’amour entre l’homme et la femme me fait l’effet d’un été fasciné par le soleil et réciproquement. L’amour entre l’homme et la femme me fait l’effet d’un été dépas-sant le soleil. L’amour, cette petite soif de soleil si compacte!

Abdelmajid Benjelloun

Tableau de Abdelmajid Benjelloun

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Dans le domaine de l'histoire contemporaine du Maroc -Approches du colonialisme espagnol et du mouvement nationa-liste marocain dans l'ex-Maroc khalifien. Rabat, Okad,1988;290 pa-ges.(avec une couverture originale de l'auteur). -Deuxième édition du même ouvrage parue en 1990, chez le même édi-teur. -Pages d'histoire du Maroc: le patriotisme marocain face au Pro-tectorat espagnol. Rabat, Imprimerie Maarif elJadida,1993, 308 pages.(avec une couverture originale de l'auteur). -Fragments d'histoire du Rif oriental, et notamment de la tribu des Beni Said, dans la deuxième moitié du XIX è siècle,d'après les documents Mr Hassan Ouchen. Rabat, Imprimerie Maarif el Ja-dida,1995,429 pages. (avec une couverture originale de l'auteur). -Le Nord du Maroc: L'indépendance avant l'indépendance/Jean Rous et le Maroc, 1936-195, Casablanca, Editions Toubkal, et Paris, l'Harmattan,1996,284 pages. -Études d’histoire contemporaine du Maroc, Tunis, Fondation Te-mimi pour la recherche scientifique et l’information Zaghouan, avril 2000, 146 pages. -Colonialisme et nationalisme (Arguments), Rabat, Okad, 2001,435 pages.(avec une couverture originale de l'auteur). Dans le domaine de l'histoire des institutions: -Pour une approche de l'histoire des institutions et des faits so-ciaux, Casablanca,Editions Toubkal,1997,208 pages. -Un livre-témoignage sur sa mère: Mama.Rabat,Imprimerie Maarif el Jadida,1997,144 pages. -Mama, dans une nouvelle version, Paris, Editions du Rocher, (collection Anatolia), avril 2002,204 pages. Préfacé par William Cliff. -La mort d'un proche ne se termine jamais, roman, Casablanca, les Editions Toubkal, 1998, 118 pages. (Avec le concours du service culturel de l'Ambassade de France au Ma-roc).

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-Hassane l’andalou, ou l’étoile de la manquante était bien allumée, ro-man, Rabat, Editions Racines, 2007, 249 pages. (avec une couverture originale de l’auteur). Dans le domaine de la poésie, de l’aphorisme et de l’aphorisme poétique: .Etres et choses, le même silence. Paris.Editions Saint-Germain-des prés,1976. .Qui tire sur les bretelles de ma respiration? Rabat,1989.(avec une couverture originale de l'auteur). .Une mouette réveillée d'une tempête.Rabat,1990.(avec une couver-ture originale de l'auteur). .Qui tire sur les bretelles de ma respiration? Die.A Die,1991(avec le concours du Centre National des Lettres français).(avec une couverture originale de l'auteur). .Murmure vivrier.Rabat, Okad,1991.(préfacé par Salah Stétié et avec une couverture originale de l'auteur). .Les sept cieux apparents du mot.Rabat,1993.(avec une couverture originale de l'auteur). .Dogme et friandise ou pulsion de sourire. Dépliant avec 211 apho-rismes poétique, 1996. .La flûte des origines ou la danse taciturne.Rabat,1997.(avec une couverture originale et une autre illustration de l'auteur). .L'éternité ne penche que du côté de l'amour. Rabat, 1998.(avec une couverture originale de l'auteur). .Le discobole amoureux et l'écho ou les années inutiles de l'horizon, Rabat, 1998.(avec une couverture et quatre autres illustrations originales de l'auteur). .Une femme à aimer comme on aimerait revivre après la mort.Rabat, 1998.(avec une couverture et sept autres illustrations origi-nales de l'auteur). .L'amour rajeunit l'univers et même la création, Mohammadia, 1999.(avec une couverture et deux autres illustrations originales de l'au-teur). .Paroles déçues d'esplanade, Rabat, 1999.(avec une couverture origi-nale de l'auteur).

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Cette hébétude totémique avec elle, Rabat 1999.(avec une couverture et une illustration originales de l'auteur). .Aphorismes, entre le lent et le long de l’an 1994, Rabat,2001. (avec une couverture et une autre illustration originales de l'auteur). -A un détail près de l’éternité, recueil d’aphorismes, Tétouan, Publica-tions de l’Association Tétouan Asmir, 2002(avec une couverture origina-le de l'auteur). -L’éternité ne penche que du côté de l’amour suivi de Dogme et friandise ou la pulsion du sourire et de Une femme à aimer com-me on aimerait revivre après la mort, Bordeaux, Editions William Blake and Co, 2004.(avec une couverture et trois illustrations originales de l’auteur). -Nouvelles en lignes, fragments de miroir au noir, Rabat, Editions Ra-cines, 2006,241 pages(avec une couverture et vingt dessins originaux de l'auteur). -L’Eternité, belle comme le visage de mes enfants, Le Riffle, (Collections écritures), 2007,122 pages. -L’âme fréquente aussi les beaux quartiers de l’esprit,… recueil d’aphorismes, Casablanca, Editions Aïni Bennaï, 2008, 149 pages. (avec une couverture originale de l’auteur, et une préface d’Abdelkébir Khati-bi). -Cette petite étoile frémissante du matin, Le Chasseur abstrait Edi-teur, France. - Je l’accompagne au chant, recueil d’aphorismes, Rabat, Editions Marsam, 79 pages. Fait partie du groupe d’écrivains marocains(avec Mohammed Khaïr-Eddine, Abdelkébir Khatibi, Mohamed Choukri, Ahmed Bouanani, Mustapha Nissabouri, Mohamed Bennis, Mehdi Akhrif, Hassan Bour-kia) auxquels La Nouvelle Revue française, dans son N°558,n de juin 2001, consacre un dossier, avec une présentation de Jean-Paul Michel, pp.163-169(sous le titre “je suis poète”). -Un amour à fendre le solstice, avec Fred Edson Lafortune, recueil de poèmes et d’aphorismes, à paraître aux Editions Patrick Cintas. (avec une couverture originale de l’auteur). - Rûmi ou une saveur à sauver du savoir, recueil d’aphorismes, à paraître aux Editions W. Blake and Co, à Bordeaux. (avec une couvertu-re originale de l’auteur).

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Flâneries strictes d’encre ou: éduque-t-on les signes ? recueil de 250 de mes dessins à l’encre de Chine (des signes- êtres)précédés d’une préface mienne. Tirage limité hors commerce. -Un livre à deux mains avec Jacques Levrat sur leurs expériences respec-tives de Musulman et de Catholique, à paraître aux Editions l’Harmat-tan, à Paris. -La crise de l’autorité parentale au Maroc, à paraître chez Eddif. A contribué, notamment, à l’ouvrage collectif Lettres à Dieu, Calmann-Lévy, 2004, repris dans la collection de poche J’ai Lu, la même année. Cet ouvrage a été traduit en arabe, en coréen, en chinois, en roumain, et bientôt en croate.

Oeuvres de Abdelmajid Benjelloun

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Parutions: - T i t r e : Revue l i t téra ire Passere l le , vo l1 , N.3 - Nombr e de pages : 68 - I ss n : 1911- 4427 - T i t r e : La voie dip lomat ique de Hassan II - Aut eur : M oulay Hicham M ouat ad id - Nombr e de pages : 115 - I SB N : 978-2- 923564- 11- 1 - T i t r e : Tranches de v ie (Seconde édi t ion) - Aut eur : Sa id Abou El Abbas -Nombr e de pages : 26 - I SB N : 978-2- 923564- 10- 4 - T i t r e : Revue l i t téra ire Passere l le , vo l1 , N.4 - Nombr e de pages : 95 - I SSN : 1911- 4427 - T i t r e : Le guide dip lomatique du Maghreb - Aut eur : M oulay Hicham M ouat ad id - Nombr e de pages : 138 I SBN : 978- 2- 923564-13- 5 T i t r e : Accommodement déraisonnable - Aut eur : Kamal B enk ir ane - Nombr e de pages : 70 I SBN : 978- 2- 923- 564- 04- 3 - T i t r e : Revue l i t téra ire Passere l le , vo l1 . N.5 - Nombr e de pages : 70 - I SSN : 1911- 4427 - T i t r e : Solst ice de la so i f - Aut eur : Abde lmaj id B en je l loun - Nombr e de pages : 204 - I SB N 978- 2- 923564-15- 9 - T i t r e : L ia i sons mort e l l es a lumbas hi Aut eur : J ean pau l kyungu ( s econde ed i t ion a prevo i r ) T i t r e : T at a l t une eco le à l a g r andeur du déf i Aut eur : ACP et M ohamed Sabbar I SBN:978- 2- 923- 564- 05- 0

Parutions de l’Association Culturelle Passerelle 2008

Pour plus d’informations, Rendez vous sur notre site web : www.association-passerelle.com

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À paraître dans les trois prochains mois: Titre : Aissawa, soufisme, r i tuels et musique de De transe au Maroc Auteur: Mehdi Nebti Titre : Méli-mélo Auteur: Isabel le Gauthier Titre : Cœur suprême Auteur: Abdelmajid Benjel loun Titre : L’ instant présent Auteur: François Dussault (Trois iéme édit ion) Titre : Peurs inédites Auteur: Rabah Mouloudji Titre : Liaisons mortel les à lumumbashi Auteur: Jean Paul Kyungu

Parutions de l’Association Culturelle Passerelle

Pour plus d’informations, Rendez vous sur notre site web : www.association-passerelle.com

Conception et Graphisme: Kamal Benkirane Révision: L.Bennani

Presse: Lulu Inc