robert linssen-psychisme-et-parapsychologie-1976
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parapsychologieTRANSCRIPT
- 1. Psychisme, ParapsychologieetS P I R I T U A L I T par Robert Linssenavant-propos de Robert TournaireTextes extraits deLUnivers de la Parapsychologie et de lsotrismedirig par Jean-Louis Victor, Tome 1,ditions Martinsart, 1976Les illustrations ne sont pas reproduites
2. Sommaire1- Avant-propos par Robert Tournaire2- Histoire de la parapsychologie par Robert Linssen3- Nature de lnergie psychique selon Stphane Lupasco par Robert Linssen4- Nature des nergies psychiques et fonction psi par Robert Linssen5- Rapports entre physique, parapsychologie et psychotronique par Robert Linssen6- La tlpathie par Robert Linssen7- La rincarnation par Robert Linssen 3. Avant-propos par Robert TournaireAvec une joie profonde j'ai lu le manuscrit de Spiritualit de la matire de Robert Linssen,dont la participation de l'auteur dans cette encyclopdie est un dveloppement.Je crois que le plus grand mrite de l'auteur est d'avoir lev le dbat. Qu'il s'agisse du relen soi, du dualisme sujet-objet, de la notion de complmentarit, de la recherche d'une unitpsychologique du monde et de l'homme, de la notion d'antagonisme principiel, du contenu ultime del'nergie, du problme de la vie et de la mort, Robert Linssen a constamment dbarrass leproblme du pur verbalisme, du conventionnel, de l'intuitif familier et sans valeur.De concession en concession, de dgradation en dgradation, de tradition en tradition, denombreux philosophes ne parvenaient qu' des pseudo-solutions appliques de faux problmes,pseudo-solutions qui n'taient gnralement, derrire une brillance trompeuse, que verbe ouexercice de style. En dmystifiant la vie, l'auteur prtend librer l'homme de l'angoisse de la mort.Qu'il soit bni! L 'homme en blanc que je suis, au travers de la biochimie quantique que j'ai cre,n a jamais eu d'autres proccupations que de dlivrer l'homme de la souffrance et de l'horreur de lamort.On dit l'homme qu'il va demain rendre visite aux plantes de son systme solaire, qu'il vadisposer de multiples sources d'nergie plus impressionnantes les unes que les autres (antimatire,proto-matire, matire plasmique, matire hypronique, matire dfinition imaginaire, matire spins inverss). Dans le mme temps, on lui apprend que, dans quelques annes, il n'y aura plus deplace pour l'homme la surface de la Terre. On dit enfin l'homme que ce qu'il peroit de cosmosest vritablement insignifiant par rapport au rel, que tout ce que lui livrent ses sens n'estqu'hallucinations, que les notions d'espace, de temps, de matire, de mouvement sont rviser defond en comble et que la premire question qu'il faudrait rsoudre c'est de savoir si l'homme existeet s'il est en vie.Le savant authentique n'aime pas dramatiser; le savant fait gnralement confiance l'homme et son devenir, mais ce n'est pas dramatiser si je reconnais aujourd'hui que l'espcehumaine n'est pas simplement la croise des chemins, mais au seuil d'abysses insouponns.Quand nous saurons mieux ce que sont notre cerveau, notre conscience, notre moi , notrepersonnalit, nous aurons sur le cosmos, sur l'homme, sur leurs sens et leurs destines, des notionsqui nous permettront d'viter la chute l'abme et d'assurer la condition humaine la marchepontificale et bnfique laquelle il me semble qu'elle puisse prtendre.Visitons maintenant, en guise d'introduction aux travaux de cette encyclopdie, la plus belleusine lectronique automatise, comportant les prodigieux systmes asservis selon les derniersperfectionnements de la cyberntique dont l'homme puisse rver, je veux dire le cerveau humain.A la base du cerveau, le cervelet. Il est l'organe de la coordination et de l'harmonisation desmouvements. Si je n'avais plus de cervelet, au lieu de porter ma cigarette aux lvres, je la porteraispeut-tre mon oreille. Le cervelet collabore, en outre, infiniment plus qu'on ne le ditgnralement, avec le cerveau pour permettre l'laboration du psychisme. Il est la fois unautorgulateur et un rservoir d'nergie.Aprs le cervelet, nous rencontrons l'encphale mdian, que le professeur Henri Ey appelle lecentrencphale. Il comprend la formation rticule que l'on connat assez bien depuis les rcentstravaux de J.-M. Cuba et de Magoun; en cette formation rticule on distingue le rhombencphaleet le msencphale. En dehors de la formation rticule, le centrencphale comprend lediencphale, lequel comprend le thalamus et l'hypothalamus. Enfin, nous rencontrons le cortex oucorce crbrale, avec son manteau.La formation rticule, amas considrable de neurones, reprsente un foyer d'activation ducortex. Elle assure l'veil de la conscience et lui permet de s'organiser en champ structur du vcu.D'aprs les travaux de Magoun, la formation rticule joue un rle fondamental dans le contrle etl'intgration des messages affrents; il s'agit l d'une thorie nouvelle se rattachant une slectiondynamique des affrences, une manire de gestaltisation . La formation rticule serait leprincipal sige des rflexes conditionns et du Learning. D'aprs les travaux de F. Bremer, la 4. formation rticule raliserait un vritable centre de modulation de la volition. Enfin, la formationrticule constitue avec le cortex un systme cyberntique, un systme feed-back effet contre-alatoirertroactif, positif ou ngatif, processus non linaire. Sans une telle autorgulationneurochimique, neuro-lectrique, notre vie psychique serait anarchique et dmentielle.Le thalamus est le centre des affrences sensitivo-affectives. C'est un relais de la sensibilitentre la formation rticule, dont les ractions sont assez sommaires et brutales. Nous ne sommesplus devant des ractions de tout ou rien. Il module avec beaucoup plus de nuances que laformation rticule la volition du sujet. Il est reli au cortex par le rhinencphale. C'est l'organe duplaisir et de la douleur. Ralisant une synthse intgre du vcu sensoriel et du vcu intracorporelpsychique, c'est peut-tre le thalamus qui permet l'mergence, la transcendance d'un moi.L'hypothalamus est reli, comme le thalamus, au cortex par le rhinencphale; il joue un rlefondamental dans la rgulation hormonale, il est l'organe des besoins organiques; faim, soif,fonction gnitale, etc.Enfin, couronnant le tout, le nocortex des vertbrs suprieurs dont on trouve la premirebauche chez les reptiles amphibiens. Notre corce crbrale comprend trois parties : lerhinencphale ou cerveau olfactif, le cerveau notique et le cervelet prfrontal, que l'on nerencontre, en tout dveloppement, que chez lHomo sapiens. Le nocortex est l'apanage desmammifres. Les poissons, les batraciens, les oiseaux eux-mmes ont peu ou pas d'corcecrbrale. Bien entendu, les invertbrs n'en possdent pas et les plus volus des insectes nedisposent en tant que cerveau que de ganglions crbroides.Le rhinencphale ou cerveau olfactif est le cerveau des vertbrs infrieurs. C'est un organe la fois de coordination et rgulation du comportement affectif et instinctif. Il module l'activitviscrale du centrencphale. Il est le rgulateur de la fureur et de l'apathie, de l'hyperactivitsexuelle ou de son contraire; il est le cerveau de l'euphorie ou de l'angoisse (cf. les travaux deCadilhac, Mac Lean, Woods, Kaada). Le professeur Wiener a localis dans l'hippocampe unemanire de compteur, non pas d'un temps objectif, d'un temps en soi, mais d'un temps vcu. Lecentrencphale a rvl l'animal, puis l'homme, la notion d'espace. Le rhinencphale a rvl lanotion de temporalisation qui se trouverait donc lie aux besoins, aux dsirs, la fonctionmnsique.Ai-je besoin d'insister sur l'importance fondamentale de telles donnes dans notre laborationd'une nouvelle thorie de la connaissance ? Le rhinencphale, avec l'hypothalamus, participefondamentalement l'acquisition de rflexes conditionns et la fonction mnsique. Il ne renfermequ'un milliard de neurones. Le cerveau notique, avec ses six couches neuroniques et ses douzemilliards de neurones, est le cerveau du langage et de l'intelligence. Il caractrise les mammifres.C'est le cerveau de la vision interprte, de l'audition slectionne, de la sensibilit gnrale etparticulirement cutane, de la motricit. En bref, le cerveau notique est la fois le cerveau duconnatre et du penser. Grce lui, l'acquis l'emporte sur l'inn, l'intelligence sur l'instinct. C'est lecerveau des centres praxiques et gnostiques.En dehors de la partie prfrontale du cerveau humain, partie la plus noble sans doute del'organisme humain, je voudrais prciser ma thorie propos de cette portion du cortex. C'est l,en effet, pour reprendre les termes d'A. Saury et Henri Ey, que l'on trouve, d'une part, les troiscentres de projections, c'est--dire aire visuelle, aire auditive et les aires somesthsiques, d'autrepart, les centres associatifs sans lesquels il n'y aurait pas d'intelligence humaine.C'est aux centres de projections qu'il appartient d'intgrer les affrences des rcepteurs dansune espce de logistique mathmatique. Le problme est rendu particulirement complexe par lefait que ces affrences sont intgres dans des schmes prexistants idaux et verbaux o separachve notre perception. En d'autres termes, ce sont les centres de projections qui prsident lamise en forme des qualits et des paramtres spatio-temporaux de la perception, opration laquelle participe l'ensemble du systme nerveux-cerveau de notre organisme et peut-tre mmetout notre organisme.Pour les centres associatifs, la question devient la fois encore plus grandiose et plus subtile.Ce sont les centres associatifs qui modulent les synthses idomotrices et idoreprsentatives, 5. verbales, gnostiques ou praxiques. Ils permettent l'intelligence du comportement. Mais leurarchitectonie polysynaptique conduit une interprtation statique et de structure probabiliste.Cette architectonie, sur le plan anatomique, voque le cblage des machines penser les plusmodernes (cf. les travaux de Rosenblueth, N. Wiener, Bigelow, D. A. Scholl).A propos de ces centres associatifs, je veux seulement signaler les centres du langage quijouent un rle de mdium entre l'activit idique du supracortex et les donnes des sens ou lesmotivations du centrencphale. Au fond de la fosse de Sylvius, l'insula, qui assure la fonction dulangage articul. La pense est un langage muet, un dialogue silencieux du je avec le moi . Ilexiste enfin des centres spcifiques qui permettent le comportement praxique ou gnostique; ce sonteux qui permettent les schmes idoverbaux, lesquels conduisent la pense. Ils constituentvritablement les champs opratoires de l'activit intellectuelle de la pense et de l'action.En rsum, les centres associatifs permettent le patterning sur le modle de l'information desmachines penser modernes. Lcorce crbrale apparat ainsi comme une matrice oprationnelle.Quant la codification de l'information, elle serait assure par le marquage des molcules A.R.N.(acide ribonuclique) (cf. les travaux de H. Hyden, P. Lange, F. Morell, G. Walter, Ashby).Si le nocortex est la zone de l'intelligence, la zone corticale prfrontale est celle de lasynthse conceptuelle, de la raison, de la notion du bien et du mal, de la beaut, de lapersonnalisation. Cette zone de l'corce crbrale caractrise la fois les primates et l'homme.Chez les primates infrieurs, tels les gentils lmuriens, cette zone n'occupe que 8 % de l'corcecrbrale. Sa proportion est de 12 % chez le singe ordinaire, de 17 % chez le chimpanz, de 22 %chez l'homme de Nanderthal, de 30 % chez l'homme moderne. Elle est particulirement riche enneurones. Pour raliser le psychisme et l'intelligence de l'homme moderne, elle doit assurer un rlede coordination et l'laboration d'une individualit base d'unit. Il ne faut pas considrer lecerveau de l'homme moderne comme une somme d'organes htrognes ou de localisations.L'activit crbrale et particulirement celle qui nous occupe : la conscience, la consciencerflchie, fait appel la totalit des diffrentes parties du cerveau. En d'autres termes, pourl'activit crbrale la plus noble, la plus humaine, c'est toute la verticalit du cerveau qui entre enjeu. La conscience est immanente du tout form par le cortex, le sous-cortex et probablementl'ensemble des diffrents systmes nerveux.Le problme est infiniment plus complexe que ces quelques lignes peuvent le laisser supposer.Pour expliquer le psychisme, la conscience, la mmoire, le sommeil, le rve, nous ne trouvonsen dernire analyse que formes et structures, mais non des structures statiques comme, c'est le casdans nos machines penser modernes, mais structures dynamiques. Ce qui, d'aprs moi,caractrise le cerveau humain, la conscience humaine, c'est non seulement qu'ils temporalisent laphnomnologie vcue, plus ou moins spatiale, mais que, grce une articulation entre laphnomnologie et le champ de la conscience, le cerveau modifie en permanence sa proprearchitectonie. Tout se passe comme si, dans le cerveau, on pouvait concevoir une manire de partiefixe qui caractriserait la bioconscience de l'animal et du jeune enfant et une partie fluctuante,dynamique, en perptuelle transformation structurale, facultative par surcrot, permettant laconscience rflchie, ennoblie, suprieure de l'homme moderne.Il en est de la conscience comme du bloc courbe espace-temps-matire, du principed'exclusion de Pauli, des univers parallles ou du temps rversible. Ce sont des donnesextrmement difficiles, subtiles apprhender, retenir. Il faut une longue pratique pour lesutiliser. Le cerveau, pour employer la terminologie du professeur Henri Ey, est un super-organetransanatomique; il n'est pas charg d'assurer une fonction simple comme le foie ou l'estomac. Laconscience n'est pas un produit, ce n'est pas un tat, moins encore un cadre statique : c'est un acte.Comme nous le verrons, c'est un acte qui semble avoir pour seuil une dsintgration molculaire,lectronique, subquantique. C'est prcisment dans les cas pathologiques que le champ deconscience perd son dynamisme, devient statique, perd sa structuration labile.Le sommeil, le rve ne sont que la rvlation de l'infrastructure neurobiologique de ce champstructur labile de la conscience humaine. En d'autres termes, la conscience ou, comme nous ledisons aujourd'hui, le champ structur labile de la conscience est tout autre chose que le champ 6. de perception donn par les sens (champs visuel, auditif, olfactif, etc.) avec lequel on l'a tropgnralement confondu. Par son dynamisme, par son pouvoir de rorganisation autochtonepermanent, la conscience transfigure le champ de perception, transgresse la notion gestaltiste oubehaviouriste pour dboucher sur une manire de jaillissement ayant pour base un jeuarchicomplexe d'articulations extrmement labiles. Dans cette transfiguration du champ deperception, nous retrouvons cette notion de forme qui, avec la notion de structure et de dynamisme,semble aujourd'hui caractriser non seulement le vivant, mais plus encore le psychique.Pour projeter quelque clart sur le difficile problme de la conscience rflchie et de lapersonnalit humaine, considrons un enfant.Il commence, comparable en cela aux vertbrs infrieurs, par n'avoir qu'une zooconscience,il y a un sujet conscient, mais le je n'merge pas pour se former en ego. Bientt, grce lamaturation de son cerveau, et particulirement de son cortex prfrontal, le je sous-jacent vas'organiser en objet intrieur. La mmoire, l'historicit, le langage, la pense vont jouer leur rle,et un moi va se former, bientt se dtacher, puis prendre connaissance du pouvoir qu'il peutexercer non seulement sur le monde extrieur, mais encore sur le monde intrieur, c'est--dire surla conscience. Alors le moi et la conscience vont former une manire de dualismecomplmentaire qui constituera l'essentiel de la conscience rflchie.En premire approximation, on peut dire que le moi se forme chez l'enfant l'ge deraison, mais n'oublions jamais que l'lectro-encphalogramme de l'tre humain ne devient dfinitifqu' l'ge de vingt ans.En rsum, le fait conscienciel consiste dans le fait d'avoir conscience de quelque chose : le moi se forme par le fait d'avoir conscience de soi-mme. Mais l'ego va se diffrencier de laconscience, ds sa formation, pour la transcender et bientt pour la diriger. Le moi , grce une articulation des structures, va transgresser l'exprience du vcu pour en faire un vnementhistorique. La conscience est un gomtre. Le moi est un historien.Grce l'utilisation de l'inconscient, grce certains jaillissements partir du subconscient,grce aux tranges et somptueuses possibilits de la mmoire, grce des perceptions, unenergie qu'hier encore nous ignorions et qui commence se rvler l'homme d'aujourd'hui, grceau ballet ferique, la chorgraphie vertigineuse de la pense humaine (il faut considrer lapense, ce logis silencieux, comme un soubassement de la conscience et non comme un produit), undialogue va s'instaurer entre le je du fait conscienciel et le moi personnalis. Selon laparole de Janet, le moi va se raconter son exprience. Un univers va natre par l'influence dudonn conscienciel sur le moi et du moi sur le donn conscienciel.Nous ne saurons probablement jamais si le rel, le cosmos tout entier, n'est pas inclure enun tel monde. C'est tout le problme de la ralit du monde extrieur que je pose ici.Aprs l'abandon de l'hypothse phrnologique, hypothse la fois trop simpliste parce quetrop mcaniste, trop localisatrice, aprs l'abandon de la thorie de la cartographie trop rigoureusede Von Economo, aprs avoir reconnu que les 13 milliards de neurones de notre cerveau nepermettaient pas le stockage des informations, nous en sommes parvenus considrer notrecerveau, sur le plan de la mmoire, comme ne pouvant tre ni un entrept, ni une machinelectronique. Henri Ey distingue dans la mmoire humaine trois processus : une rtention desinformations, une sommation qui dclenche une sollicitation prfrentielle, un tirement dans letemps. D'aprs Bock (1956) et Eccles (1953), la trace mnsique se situerait entre les boutonsterminaux des dendrites neuroniques. Sarkisov (1956) l'a fait dpendre du soma des neurones.Fessard (1959) la place au niveau des synapses.En 1961 a eu lieu un symposium ayant pour objet Brain Mecanism and Learning. D'aprs lesrcents travaux de Hyden, de Morell, de B. W. Grard, ce pseudo-stockage de l'information seraliserait dans la structure diffrentielle des nucloprotides. On assisterait, en ce qui concernel'A.R.N. grand responsable de la rtention, de l'information, un phnomne analogue celui de lareproduction par clivage de l'A.D.N. Il y a trs peu de temps (1963), le professeur Crick a pu 7. dchiffrer le code inscrit dans l'A.D.N. Les acides amins avec lesquels sont constitus ces acidesnucliques ralisent le vritable langage de ce code. Ce sont des molcules d'un poids trs lev del'ordre de 3 000 000. L'intelligence d'un individu est lie son taux en A.R.N. Ce taux croit de 3 40 ans et baisse partir de 70 ans. Ce sont les molcules d'acide A.R.N. qui permettent les 1015 bitsqui caractrisent l'activit psychique d'un tre humain. L'animal le plus volu dispose de quelquesbandes d'enregistrement. Lhomme en possde plusieurs millions.Tout ce fonctionnement physico-chimique est autorgul. L'irrigation crbrale sanguine estautorgule : le passage de l'influx nerveux d'une synapse l'autre est autorgul. Le systmenerveux et surtout les deux systmes sympathiques, ortho et parasympathiques, sont desautorgulateurs. On peut dire que le psychisme est la fois autorgul et autorgulateur. Plusprcisment, l'activit crbrale est sous la dpendance de la thyrone scrte par la thyrode; cemicromcanisme est autorgul grce des hormones et bien d'autres substances chimiques. Lemsencphale, le rhinencphale, le corps stri sont des autorgulateurs.Comme nous venons d'en rendre compte, le mcanisme de la mmoire, encore trs mal connu,est extrmement complexe et subtil ; il faudra probablement, pour parachever son tudescientifique, faire appel des notions de forme, de continuum-bloc, pour employer les termes denotre physique la plus rcente. En premire approximation, on peut dire que l'A.R.N. estresponsable de la mmoire individuelle; s'il y a transfert jusqu' l'A.D.N., nous sommes en prsencede la mmoire ancestrale. Ai-je besoin de souligner qu'avec la notion de fonction errante Ky nous sommes ici devant le problme fondamental de l'volution, de la transmission des caractresacquis?De nos jours, on sait que les gnes ne sont pas seulement responsables de la synthse desacides amins et des protines, mais de l'architectonie mergente de leurs groupements. De nosjours, on a dcouvert que des molcules d'A.D.N. se trouvent dans les mitochondriescytoplasmiques. De nos jours, on dcouvre une hrdit non mendlienne, une hrditcytoplasmique. De nos jours on assiste aux plus hardies manipulations vis--vis de l'assortimentchromosomal. Pourra-t-on demain fabriquer sur commande des gnies, des hommes robots ou descaryotypes prdtermins? Pour ma part, je n'en sais rien. Ce que je sais, c'est que l'on nemanipule pas aisment la nature et, personnellement, je crois que c'est un grand bienfait.Il serait faux, je crois, de dire que la mmoire s'inscrit dans les seules molcules d'A.D.N., etd'A.R.N. du systme nerveux. Ainsi que l'expose Robert Linssen, elle semble s'inscrire dans toutesles cellules de l'organisme. Il conviendrait de citer ce sujet les rcents travaux sur les planairesde James MacConnel, Allan Jacobson, Daniel Kimble, H. S. Jennings et Winterbeer.Si nous connaissions mieux l'anatomie, la neurologie, la neurophysiologie, l'lectrochimismedu cerveau, si nous connaissions mieux la structuration du champ conscienciel, le mcanisme de lammoire, celui de la conscience rflchie et le mode d'mergence du moi , pourrions-nous direque le problme serait enfin rsolu, serions-nous enfin parvenus une connaissance parfaitementexhaustive ? Certainement pas. Nous sommes mme sur le seuil de ce qui constitue, d'aprs moi,l'essence de la grande rvolution de la connaissance humaine du XXe sicle, une rvolutioninfiniment plus considrable que celle provoque au dbut de ce sicle par la mcanique quantique,la relativit gnralise et le degr d'incertitude d'Heisenberg.Quand j'avais fait paratre mes travaux, en 1938, sur la cration d'une chimie organiquelectronique, sur le substrat lectronique et infralectronique de la naissance de la vie, j'avaisinsist sur le fait, alors rvolutionnaire, qu'au-del du domaine subquantique, sous-jacent touteschoses qui sont au monde, dominant les trois rgnes traditionnels, il m'apparaissait indispensablede recevoir la notion d'un rgne du discret, du subtil, pour employer des termes de notre dialectiquemathmatique. En bref, les choses ne sont plus ce qu'elles taient hier encore. Le cosmos, ses lois,son volution, la substance, l'espace, le temps, la vie, le psychisme humain, grce la qualitd'observation et d'analyse de nos instruments et de nos mathmatiques modernes nous apparaissentplus fluctuants, plus volutifs, plus subtils, plus labiles, plus relatifs et surtout plus complexes quenous le pensions. 8. Il y a quelque chose d'autre que la matire, l'espace, le temps, l'nergie; le mouvement, laforme, le rgne du discret sont probablement les premiers signes faits l'homme partir de grandsprincipes qu'hier encore nous ne souponnions pas. La vie, sans bruit, sans fracas, sans cyclotron,ralise entre le sodium, le magnsium, le calcium et le potassium des transmutations. Quel est lesecret d'une aussi merveilleuse chimie ? Nous n'en savons rien. A partir d'un sous-marin atomique,des expriences de tlpathie ont t instruites. Elles se poursuivent aux U.S.A. comme en U.R.S.S.Quel est le substrat infralectronique de telles radiations? Nous n'en savons rien. Il est reconnuaujourd'hui que le psychisme dispose d'une nergie capable de modifier des ractionslectrochimiques dans l'organisme. Quelle est la nature de cette nergie psychique? Nous n'ensavons rien. Tout ce que je puis vous dire, c'est qu'elle n'est pas confondre avec une biolectricitdu type maxwellien.Selon moi, l'un des premiers enseignements de cette dernire rvolution du savoir humainconsiste dans le fait que nous ne devons plus considrer le fait conscienciel, le fait psychique, l'trepsychique comme des mergences, des sublimations, des produits de la substance, ainsi qu'on l'atoujours fait jusqu'ici. Il m'apparat, et depuis de longues annes, que nous nous sommes fourvoys.La substance n'est peut-tre qu'une expression de l'tre psychique.Aux environs de 1935, quand j'ai eu l'ambition de fonder une science de la vie et de l'homme,j'ai voulu naturellement le faire l'aide des nouveaux outils mis ma disposition : je veux dire lamcanique quantique, les thories de Dirac et de Pauli, certaines conclusions de la relativitgnralise, la thorie du demi-quantum et du magnton. Ds le dbut de mes travaux, il m'apparutque je devais m'appuyer sur une nouvelle thorie de la connaissance et c'est ainsi que je fus amen fonder ce que j'appelle la mtaphysique quantique, la nouvelle thorie de la connaissance o lesnotions d'individualit, d'identit, de causalit, de dualisme de sujet-objet, d'espace, de temps, desubstance taient bouleverses. Sur le plan scientifique, je m'en suis entretenu longuement avec mesmatres, Georges Urbain, Paul Langevin, Paul Painlev. J'ai eu de longues conversations avec leprofesseur G. Bachelard, et je dois dire que, loin de calmer mon juvnile enthousiasme d'alors, iln'a fait que m'encourager. C'tait d'ailleurs l'poque o il fit paratre son ouvrage La Philosophiedu non.Cette philosophie du non, dont la smantique, mme gnralise, ne concerne qu'un casparticulier, n'est pas une philosophie ngative et strilisante. Elle procde du mme tat d'espritque celui grce auquel Kant a bti toute sa philosophie. C'est une rvision des valeurs, et siAristote, de nos jours, rapparaissait, il serait le premier nous aider construire cettephilosophie non aristotlicienne. Il y a quelques dcennies, on ne savait rien du contenu de lanotion de temps, mais on en parlait comme d'une notion ayant essence indiscutable, correspondant une intuition dont la valeur ne pouvait tre mise en doute. Beaucoup considraient le tempscomme chose inne, la manire d'Emmanuel Kant. Le temps tait rvl l'homme en ses troisaspects bourgeoisement intouchables : le pass, le prsent, le futur.A la suite des travaux de Lorentz, d'A. Einstein, de G. Bachelard, de Lecomte du Nouy, ons'aperut que le temps avait un aspect subjectif, qu'il y avait plusieurs espces de temps, qu'il nefallait les confondre ni avec le vieillissement, ni avec la dure. Puis vinrent les thories de Dirac etde Pauli sur les antiparticules, les travaux de Fred Hoyle sur le champ de cration pure, de Milnesur la merveilleuse cosmologie dynamique. On se demanda s'il tait convenable d'admettre lanotion d'un bloc espace-temps-matire; la suite de travaux sur la notion d'antiparticule, je medemande si le temps n'est pas qu'nergie dgrade.Aujourd'hui, nous allons beaucoup plus loin : la notion d'un temps en soi s'estompe encoredavantage et, la suite de considrations rcentes sur le cosmos, on envisage une annihilation pureet simple du temps. Le moins que j'en puisse dire en rsum, c'est que le temps n'est pour l'hommequ'un aspect du mouvement, que les notions de pass, de prsent, de futur ne sont que desdgradations conceptuelles qui encombrent bien inutilement notre conscience.Il n'y avait pas, jusqu' nous, de notion plus claire, plus vidente, que la notion d'homme. Sonindividualit, son identit ne faisaient aucun doute. Savez-vous combien de temps une molcule de 9. phosphore, une molcule marque afin d'tre identifie, reste dans l'organisme humain ? Quelquesjours. Savez-vous combien un lectron de n'importe quelle molcule de notre organisme resteidentique lui-mme? Pas mme un quantum de temps! Toute particule lmentaire n'est qu'unplissement nodal dont la pseudo-trajectoire ondulatoire n'est qu'une onde de probabilit de naturestatisticielle. C'est Schrdinger qui disait : Comment pourrais-je parler de mon moi puisqueje ne suis aucun instant identique moi-mme? On n'avancera pas utilement dans l'tude de la conscience, et moins encore dans celle dal'volution des espces, aussi longtemps que l'on s'accrochera bourgeoisement un espace mmeriemannien et un temps linaire traditionnel.Le cadre d'un tel avant-propos est trop troit pour une tude exhaustive de la conscience.Je veux parler de la pluralit des plans de conscience.Je dirai qu'il en existe au moins deux fondamentaux : le plan de conscience relatives'appliquant au domaine qui nous est familier, la multiplicit de ce qui entoure notre mondequotidiennement. Ensuite, le plan de conscience absolue, grce auquel nous essayons, au prix dequelles batailles, d'apprhender un absolu, un rel en soi, une ralit ultime rechercher bien au-deldes limites de l'infra-lectronique ou des hypergalaxies.Rcemment, en 1974, j'ai eu l'occasion d'exposer dans une confrence ayant pour sujet LaNaissance de la Vie, que la biologie moderne ne pouvait plus se contenter des instrumentstraditionnels de la connaissance scientifique et que le biologiste de pointe devait faire appel l'intuition, la mtapsychologie et acqurir une manire de sixime sens.Je peux en dire autant de notre physique moderne. Elle repose maintenant sur les notions dechamp et de forme. Hier encore, un champ se dfinissait par son nergie et sa direction; quant l'nergie, elle se matrialisait en quanta. Or, les rcents travaux des savants chinois, japonais etamricains ont dmontr que le quantum comme toute particule lmentaire tait non seulementstructur en quark et en infra-quark mais que l'infra-quark tait structur l'infini. Ceci dmontreexprimentalement mon hypothse du champ unitaire ultime.Cependant, un quantum, comme toute particule lmentaire, a une masse : Il faut donc sepencher nouveau sur la notion de masse1. Personnellement, j'ai toujours prfr l'quation quiexprime l'quivalence de l'nergie et de la masse ( un coefficient prs), l'quation qui exprimel'quivalence de l'nergie et du temps ( un coefficient prs).On a dit que la premire particule, par le fait mme de son exister , tait de nature criminelle . Les minraux, les plantes, les animaux, la condition humaine, parce qu'ils sont ns,porteraient la souillure du crime... Mais je crois qu'il y a en l'homme une essence absolument purede toute souillure (le Dharma Kaya du bouddhisme par exemple2) et que c'est vers la ralisation decette pure essence qu'volue l'homme, ralisation en laquelle il sera le Cosmos.Telle est la perspective grandiose que nous fait entrevoir Robert Linssen. En insistant sur lesnouvelles et rvolutionnaires dimensions du Cosmos, l'auteur rend l'homme sa vraie grandeur quiest immense.PROFESSEUR ROBERT TOURNAIREde l'cole nationale suprieure de chimie;laurat de la Facult des Sciences del'Universit de Paris; membre du Cercle dephysique thorique; membre du Groupement del'nergie nuclaire.1 La physique enseigne que les particules telles le neutrino ou le photon ont une masse nulle. Nombreux sont cependantles physiciens qui, depuis 1973, doutent que la masse du photon et du neutrino soit absolument nulle .2 N.D.L.R.: le Dharma Kaya du bouddhisme, ou Corps de vrit correspond I' Endroit de l'Univers selon lesactuels Gnostiques de Princeton qui le considrent comme une Conscience cosmique. 10. Histoire de la parapsychologieL'histoire mme sommaire de la parapsychologie suppose que l'on connaisse auparavant etles objets divers qu'elle a pu se donner travers les ges, les noms, non moins divers qu'elle a puprendre et les mthodes d'approche les plus frustres, comme les plus scientifiques de nos jours,qu'elle a pu utiliser au cours de cette volution. Le terme de parapsychologie est en effet deformation relativement rcente.Le paranormal dans la plus haute AntiquitL'existence de faits dits paranormaux a t reconnue ds la plus haute Antiquit. Ces faits nefaisaient primitivement l'objet d'aucune analyse critique. Cependant, divers vnements devaientcontribuer la modification de cet ancien climat de confiance. Nous citerons ici l'attitudeexagrment hostile de Voltaire voquant, d'une part la crdulit et la navet des uns et, d'autrepart, l'habilet, les fraudes et la supercherie des autres. Ce scepticisme s'est encore renforcconjointement l'essor de l'exprimentation scientifique, du scientisme et du rationalisme.Mais en quoi consiste le domaine du paranormal ? Ce terme dsigne l'ensemble desphnomnes que nous jugeons normaux, que ce soit par ignorance, par manque d'information ou parprjug et qui ne sont pas explicables par les seules lois de la physique. Ce domaine tant en gnralencore peu explor, il nous semble utile de dfinir ce que l'on entend par normal. On dfinit commenormal ce que l'on considre comme peu prs universellement admis dans une socit ou ungroupe donn. La notion de normal s'exprimerait en fonction d'une majorit incontestabled'individus ayant un mme sens des valeurs ou se comportant de faon semblable. Elle n'a donc pasune valeur absolue. Elle n'est qu'une simple valeur de rfrence par rapport un groupe particulieret ce groupe peut pourtant juger ces normes statistiques comme fondamentales, et d'une importancetelle qu'il en arrive rejeter, exclure, voire supprimer ceux qui ne s'y conforment pas. Il est, parexemple, normal statistiquement, qu'un groupe de scientistes matrialistes rejette en bloc lesphnomnes et les hypothses de la parapsychologie.La croyance en des pouvoirs paranormaux a des origines obscures qui se perdent dans la nuitdes temps. Ds la formation des premiers clans humains, il y eut un chef : il tait considr commele plus fort et le plus valeureux. A ses cts se trouvait toujours un Sage, un vieillard riched'expriences, qui prit rapidement le nom de prtre. Au cours de l'histoire, une sorte de Caste deprtres se constitua lentement. Leurs connaissances se transmettaient de bouche oreille. Chacund'eux apportait sa pierre l'difice global des sciences. Celles-ci s'intressaient autant aumouvement mystrieux des astres qu' la plupart des phnomnes naturels : soleil, lunaisons,nuages, clipses, clairs ainsi qu'aux thories sur la mort, la naissance, les maladies, la vie post-mortem,les rincarnations. Chacun voyait dans ces vnements autant de signes, d'avertissementset la plupart d'entre eux taient l'objet d'observations et de mditations attentives et prolonges.C'est de cette faon que se formrent les premiers rudiments des sciences, soigneusement conservspar les premiers prtres. Bientt, des hirarchies s'organisrent : les plus sages et les plus savantsd'entre eux devinrent les Grands Prtres et plus tard, les Initis. Ils deviendront les matres que l'oncoute, que l'on consulte. Certains de ces matres liront parfois les disciples qu'ils jugerontcapables de leur succder.Toutefois, au sein de ces enseignements, transmis de bouche oreille, la partie qui pouvaitsembler la plus difficile expliquer et plus mystrieuse, touchant les choses les plus occultes, c'est--dire caches aux regards, devint un enseignement sotrique, afin d'viter une trop grandedivulgation de secrets initiatiques. Le secret initiatique avait galement pour but d'empcher destres indignes d'exploiter leur profit les pouvoirs insouponns qu'apportent certainesconnaissances. Le secret initiatique avait aussi pour but, bien sr, la sauvegarde du pouvoir de ceuxqui le dtenaient.Nous trouvons ici l'expression, consciente ou inconsciente, de la volont de puissance qui semanifesta dans l'gypte antique o les prtres se considrant comme les hritiers des dieux 11. imposeront secrtement leurs lois aux pharaons. Certaines traditions sotriques, et notammentl'hermtisme, enseignent que Pythagore (VIe sicle av. J.-C.) vint chercher l'initiation en gypte etensuite chez les Mdes en Perse, o il fut exil avant de revenir Samos, sa ville natale.C'est au IIe sicle av. J.-C. qu'apparatra la Kabbale juive, quoique cette date soit parfoisconteste. Il s'agit d'une oeuvre de porte sotrique et occulte dont la signification vritable ne serarvle qu'aux seuls initis possesseurs des cls. Telle est notamment la thse de Carlo Suars,exposant dans La Kabbale des Kabbales 1 et La Bible restitue le mystre des nombres-clsauxquels correspondent les lettres de l'alphabet hbreux. Les commentaires du Sepher Jetzira deCarlo Suars 2 sont significatifs ce point de vue.L'AntiquitLa proccupation du paranormal a marqu toute la haute Antiquit. Nous en trouvonsgalement la manifestation en Chine, en Inde, en Chalde, en Iran, en gypte, dans le Proche etMoyen-Orient, en Grce et, plus tard, chez les Romains puis au Tibet, en Mongolie. Trs souvent,l'tude des annales historiques et des traditions de ces rgions relate l'existence de maints rcitsprophtiques, d'actes de magie, de sorcellerie ou de divination. La divination se prsentait, selon lesauteurs grecs (Dmocrite, Aristote, Hraclite), dans les rves.Les personnes qui pratiquaient la divination se nommaient les oracles. L'oracle de Delphestait le plus connu de la Grce antique. Il s'agissait d'une femme, Pythia, trs clbre par sesprdictions. Hrodote nous rapporte qu'elle fut choisie par Crsus pour ses prdictions remarquablesparfaitement ralises. A cette poque, l'origine des pouvoirs de divination tait attribue Apollon,dieu de la lumire, des arts et de la divination, constructeur du char du soleil.Dans son trait De divinatione Cicron distinguait deux modes de prdiction.1 La divination intuitive ou naturelle se manifestant occasionnellement en des tresprivilgis, des prtres, des voyants ou des prophtes.2 La divination inductive ou raisonne rsultant de l'interprtation de signes sacrsapparaissant dans le ciel ou sur la terre sous l'action de la divinit.Les Grecs de l'poque classique, Plotin dans ses Ennades, Plutarque, Platon, Xnophonvoquent l'existence de tels phnomnes. Platon et Xnophon faisaient de frquentes allusions laprsence du Damon inspirant Socrate. Lorsqu'il voquait les sources tranges de son inspirationSocrate dclarait en effet : Dans tout le cours de ma vie, cette voix prophtique est certainementplus authentique que les prsages tirs du vol ou des entrailles des oiseaux. J'ai communiqu mesamis les avertissements que j'en ai reus et, jusqu' prsent, sa voix ne m'a jamais rien affirm quiait t inexact. Aristote estimait que si les rves prmonitoires taient envoys par les dieux, les sujets chezlesquels ils se produisaient auraient d tre choisis avec plus de discernement. Il est intressant deremarquer qu'Aristote fut le premier formuler une thorie qui faisait intervenir des ondes dans leprocessus de divination.Le Moyen AgeDurant tout le Moyen Age europen, et surtout au XVIe sicle, les phnomnes paranormauxfurent considrs, dans l'optique chrtienne, comme l'oeuvre du dmon, de Satan. Ils provoqurent,dans cette perspective, de violentes et cruelles perscutions. L'glise en exceptait nanmoins lesapparitions dites divines, se produisant au cours d'expriences mystiques ou extases de certainsreligieux. Nous rappellerons ici que les miracles du Christ figurent dans le Nouveau Testament. Lespersonnes manifestant des pouvoirs paranormaux furent nanmoins cruellement perscutes.Partout se crrent des procs de sorcires, et, travers toute l'Europe chrtienne, l'on vit partout1 La Kabbale des Kabbales, Carlo Suars, ditions Adyar - Paris.2 Publi aux ditions du Mont-Blanc, Genve, ainsi que La Bible restitue. 12. s'difier des bchers. Des groupes sotriques se constiturent pour chapper la torture et l'anantissement mais leurs perscutions se poursuivirent sans relche. Les adeptes de certainessocits secrtes pratiquaient de surcrot l'alchimie. Ce fut la priode de naissance de l'occultismeeuropen.Qu'est-ce que l'occultisme?Diverses dfinitions en sont donnes suivant la tendance philosophique de leurs auteurs.Robert Amadou donne une dfinition plutt panthiste de l'occultisme qu'il dfinit comme l'ensemble des doctrines et pratiques fondes sur la thorie selon laquelle tout objet appartient unensemble unique et possde avec tout autre lment de cet ensemble des rapports ncessaires,intentionnels, non temporels et non spatiaux .L'occultisme pourrait tre plus simplement dfini comme une doctrine enseignant qu'au-delou l'intrieur du monde visible il y a un monde invisible. Ce que nous considrons actuellementcomme sciences occultes repose sur une trs longue tradition dont les origines sont exposes engrande partie dans l'oeuvre magistrale du matre Herms Trismgiste, auteur de la Tabled'meraude. Celui-ci est souvent confondu avec l'Herms de la mythologie grecque, divinitpastorale originaire d'Arcadie. Herms Trismgiste tait le nom donn par les Grecs Thot, le dieulunaire gyptien. Les Grecs le considraient comme un trs ancien roi d'gypte, auteur denombreux ouvrages consacrs la magie, l'astrologie, l'alchimie. Certains auteurs considrentque l'occultisme ne se limite pas seulement la magie, la sorcellerie, ni l'alchimie oul'astrologie. Il comporterait aussi un ct spirituel et mystique : celui de la relation de l'tre humain l'univers sur le plan de l'me et de l'esprit.Ceci implique la dcouverte et l'exprience vcue de l'unit d'une essence spirituelle ultime,en dpit de la diversit apparente des tres et des choses.Rappelons cependant que l'occultisme n'est pas ncessairement li des concepts panthistes.De nombreux monothistes, partisans de doctrines enseignant l'existence d'un Dieu crateur unique,s'intressent aux sciences occultes. L'influence de l'occultisme a t considrable jusqu' la fin duXIXe sicle. Elle s'est ralentie partir du moment o apparaissaient le dveloppement de la scienceexprimentale et celui du rationalisme.Le XVIIIe sicle : l'illuminismeDivers vnements marqurent un certain progrs vers la constitution dfinitive de laparapsychologie au XVIIIe sicle. Le premier fut l'apparition du philosophe et homme d'tatsudois Emmanuel Swedenborg, n Stockholm en 1688 et dcd Londres en 1772. Il se renditclbre par un rcit du grand incendie de Stockholm tmoignant un don de clairvoyanceremarquable. Aprs avoir publi de nombreux ouvrages scientifiques relatifs la physique, l'astronomie, aux travaux miniers, il s'orienta vers la mystique et l'tude des sciences occultes ds1743. Il exposa ses doctrines, relativement l'occultisme, dans Arcana coelestia (1749-1756), Decultu et amore Dei (1745), De Nova Hierosolyma (1758). Swedenborg fonda une secte qui remportaun vif succs en Angleterre et en Amrique. Ses disciples se sont organiss en sectes indpendantesdont certaines avaient pris la dnomination d' glise de la Nouvelle Jrusalem .Parmi les reprsentants les plus connus de l'illuminisme il importe de signaler aux cts deSwedenborg, Louis Claude de Saint-Martin n Amboise en 1743 et dcd Aulnay, prs deParis, en 1803. Initi la franc-maonnerie en 1768 par Martinez Pasqualis, il se consacra larecherche philosophique et mystique. Son premier ouvrage consacr l'sotrisme et aux sciencesoccultes, intitul Des erreurs et de la vrit fut publi en 1775. Il connut un grand succs. Certainestraditions sotriques nous rapportent que Louis Claude de Saint-Martin fut le fondateur de l'ordremartiniste existant encore de nos jours. Il contribua la diffusion des doctrines de l'illuminismedans les milieux mondains. Les enseignements de Louis Claude de Saint-Martin s'orientrent versun spiritualisme et un mysticisme de plus en plus profonds qui se concrtisrent dans un ouvrage 13. intitul : Tableau naturel des rapports qui existent entre la nature, l'homme et Dieu, publi en 1782.Influenc par Swedenborg et Jacob Boehme (1575-1624), Louis Claude de Saint-Martin prit uneorientation de plus en plus dvotionnelle et mystique qui se trouve exprime dans Homme de dsir(1790). Le sentimentalisme profondment religieux dont il tait imprgn devait le conduire desconceptions favorables la thocratie et, par consquent, hostiles la Rvolution.Signalons galement le mystique allemand Adam Weishaupt (1748-1830), professeur l'universit d'Ingolstadt, qui fonda en 1776 l'ordre des Illumins. Weishaupt contribua l'essor del'sotrisme et des sciences occultes en Allemagne.Le mdecin allemand F. A. Mesmer (1734-1815) eut une part importante dans ledveloppement du magntisme. Aprs avoir fait ses tudes de mdecine l'universit de Vienne ilfit la dcouverte d'un phnomne qu'il dcrit par l'expression de magntisme animal . Dans unbut thrapeutique, le Dr Mesmer dmontra qu'un fluide magntique, semblable celui des aimants,pouvait se transmettre entre diffrentes personnes et entraner de profondes modifications dans leurtat physiologique. Par une srie de passes magntiques, il mettait ses sujets dans un tat particulierque l'on dcouvrira plus tard, et auquel on donnera le nom d'hypnose. Ses expriences mirent envidence les phnomnes de transmission de pense et de clairvoyance. Il tenta d'obtenirl'approbation de la Facult de Mdecine, mais il se heurta un chec. Les expriences de Mesmereurent nanmoins un grand retentissement. Une mthode thrapeutique base sur les travaux deMesmer fut tablie par Deleuze et par de Puysgur.Le XIXe sicleParadoxalement, c'est de ces tudes ttonnantes et insolites qu'allait soudain, de toutes parts,apparatre des exprimentateurs, des cercles d'tudes, se consacrant aux recherches et auxexpriences de ce qui allait tre les bases de la parapsychologie. De cette faon, se dessinait unelente volution qui permettrait de dfinir un statut dj plus scientifique du paranormal. EnAllemagne C. de Reichenbach et en France, le colonel A. de Rochas entreprirent des travaux surl'extriorisation de la sensibilit tandis qu'un mdecin anglais, le Dr Braid, dcouvrit son tour qu'ilsuffisait de fixer l'attention du sujet magntiser pour qu'il s'endorme. L'explication nergtique detransfert de fluide dans l'hypnose, mise par Mesmer, fut alors abandonne titre provisoire.Le spiritismeLe spiritisme se dveloppa soudain ds 1848 tant en Amrique qu'en Angleterre et en Europecontinentale. Prs de New York, les deux jeunes soeurs Fox, ges de 12 et 14 ans, entendaient dansleur maison des coups frapps qui semblaient exprimer un langage ou un message cohrent. Aprsun dmnagement, les coups continurent se faire entendre et un alphabet conventionnel fut crafin de communiquer avec d'ventuels esprits ou entits. C'est au XIXe sicle que naquit l'poquedes tables tournantes. Cette vritable pidmie du spiritisme aura une influence considrable danstous les milieux cultivs y compris les milieux scientifiques. Des crivains connus, tel Victor Hugo,commentrent les phnomnes tudis dans le spiritisme en pleine vogue. Victor Hugo dclarait ce propos : Il ne faut pas se servir du mot surnaturel, vu qu'il est vide de sens, tout dans la naturetant naturel. Mais il y a deux parties dans la Nature : la premire que nous connaissons, ladeuxime que nous commenons connatre et n'expliquons pas encore. C'est une nouvelle science.Les pionniers de la recherche psychiqueVers 1870, le chimiste William Crookes procda aux premires expriences scientifiques surles mdiums effets physiques. Un autre savant anglais, Alfred Russel, s'engagea dans la mmevoie. Ces diffrents vnements devaient aboutir un pas dcisif : en 1882, Myers, Gurney et lephysicien Barrett fondent Londres la Socit de recherches psychiques (Society for psychical 14. research) dont le but est l'examen de la nature et de l'tendue de l'influence qu'un esprit peutexercer sur un autre, en dehors de tout mode de perception gnralement reconnu .Les pionniers de la recherche psychique s'taient surtout intresss aux phnomnes detlpathie. Ils organisaient des runions prives d'exprimentation en prsence de mdiums capablesde produire des faits parapsychiques incontestables. Les expriences de certains d'entre eux eurentun retentissement international. Elles contriburent la cration de nouveaux cercles d'tudes. Cettevolution aboutit la fondation, en 1884, de l'American Society for psychical Research par leclbre psychologue amricain William James. Son objet principal consistait en l'tude des lois dela nature mentale. L'American Society for psychical Research eut pour correspondants franais le DrPierre Janet et Th. Ribot.Parmi les vnements importants du XIXe sicle, mais ayant un rapport indirect avec l'essorde la parapsychologie, il importe de signaler la fondation New York en 1875 de la Socitthosophique par Helena R. Blavatsky et le colonel Olcott. Les thosophes en situent les premiresorigines aux poques les plus recules de l'histoire. Le terme thosophie signifie sagesse de Dieu.On en trouverait les premires manifestations dans les Collges des Mages de l'antique Chalde,dans les centres d'Initiation de la Grce, de l'Asie et d'gypte qui prsentaient les mystres sousforme de cultes : cultes d'Isis et de Demeter. Ces cultes taient mlangs des enseignementssotriques visant un entranement que l'on pourrait qualifier d'occulte. Les thosophesconsidrent Pythagore, Platon, Socrate, Aristote, Znon, Apollonius de Tyane comme leursprcurseurs ainsi que les courants des coles gnostiques, le celtisme, le mazdisme, le parsisme. Ilsestiment qu'une mme ralit divine a prsid l'inspiration de tous les matres, tels HermsTrismgiste, Roger Bacon, Paracelse, Cornelius Agrippa, Ruysbroeck l'Admirable, Eckhart, JacobBoehme, sainte Catherine de Sienne, saint Franois d'Assise, sainte Thrse d'Avila, saint Jean de laCroix, etc. Les reprsentants les plus connus de l'illuminisme tels Martinez de Pasqualis et de L. C.de Saint-Martin, les sotristes et occultistes tels liphas Lvy, Stanislas de Gaita et le Dr Encausse(Papus) furent, avec Saint-Yves d'Alveyde, les lments les plus reprsentatifs d'un courant qui,selon les thosophes, devait aboutir la constitution de la Socit thosophique. Ses fondateurs, H.P. Blavatsky (auteur d'Isis dvoile (1871) et de la Doctrine Secrte (1882) et H. Olcott eurent poursuccesseurs Annie Besant et C. Leadbeater, et ensuite, G. Arundale et Jinarajadas.Les buts de la Socit thosophique sont dfinis comme suit :1 Former un noyau de fraternit universelle dans l'humanit, sans distinction de race, decroyance, de sexe ou de couleur.2 Encourager l'tude des religions compares, de la philosophie et des sciences.3 tudier les lois inexpliques de la nature et les pouvoirs latents dans l'homme.Le troisime but, on le voit, se rapproche de celui de la parapsychologie.Certains adeptes de la psychotronique moderne reprochent cependant la thosophie d'avoirml les phnomnes de la parapsychologie des conceptions philosophiques et mystiquescontestables.Entre 1875 et 1925, la Socit thosophique connut un essor considrable. Elle compta parmises membres ou sympathisants des savants ou crivains connus, tels Thomas Edison, inventeur duphonographe, Camille Flammarion, etc. Rudolf Steiner se spara de la Socit thosophique vers1909 la suite d'un conflit avec Annie Besant relatif l'annonce de J. Krishnamurti et fondal'anthroposophie d'inspiration essentiellement chrtienne. La doctrine thosophique et sesfondateurs ont t violemment attaqus par l'crivain anti-rincarnationniste Ren Gunon.La parapsychologieA la fin du XIXe sicle, la parapsychologie, en tant que science de l'tude des phnomnesdits paranormaux, n'tait pas encore ne. Comment situer exactement l'origine de laparapsychologie sous sa forme actuelle? Un mmoire a t publi par l'universit de Lausanne enjuin 1974 sous la direction du professeur R. Droz et de son assistant J.-F. Dallenbach. Il dclare : C'est au philosophe et psychologue berlinois Max Dessoir que l'on doit l'appellation, en 1889, du 15. terme parapsychologie pour dsigner cette branche nouvelle de l'tude de l'me. Par l'emploi duprfixe para ( ct), l'on entend la catgorie de tous les phnomnes psychiques qui chappent notre comprhension. Ces phnomnes psychiques sont, soit d'ordre mental (perception extra-sensorielle),perceptions autres que celles de notre sens commun, soit d'ordre physique(psychokinse = action inexplicable distance sur la matire). Dans son dictionnairephilosophique, le professeur Lalande crit au sujet du terme parapsychologie. Terme propos parBoirat et approuv par Flournoy pour dsigner les phnomnes de prvision et de tlpathie ainsique leur tude. Le terme parapsychologie a t employ dans le mme sens par K.Oesterrich dansDer okkultismus. Cependant, en France, c'est le terme de mtapsychique qui a t adopt par leprofesseur Charles Richet, Prix Nobel de physiologie. Ds 1890, le professeur Charles Richetpubliait les Annales des Sciences Psychiques. Il n'hsita pas dclarer que les sciencesmtapsychiques mritaient de faire partie intgrante de la physiologie et de la biologie.Vingtime sicleDs le dbut du XXe sicle, le savant franais E. Boirac, correspondant de l'Institut, recteur del'Acadmie de Dijon, obtint un prix de l'Acadmie des sciences pour un mmoire intitul LaPsychologie inconnue. L'auteur ralisait une tentative de classification des expriences demagntisme et de spiritisme tudies sur les mdiums. Puis, ces diffrents travaux aboutirent lafondation, en 1919, par Jean Meyer, de l'Institut mtapsychique international dont le professeurCharles Richet assura la prsidence jusqu'en 1935. En 1913, la prsidence de la Socit anglaisede recherches psychiques tait assure par le clbre philosophe Henri Bergson, tandis qu'enBelgique, le professeur Rutot, membre de l'Acadmie royale, Maurice Scharrer et Eugne Schepersfondaient la Socit mtapsychique et la revue du mme nom.De son ct, le clbre astronome franais Camille Flammarion s'intressait aux phnomnespsychiques l'tude desquels il consacra plusieurs ouvrages. Camille Flammarion fut l'un desmembres du Comit de l'Institut mtapsychique international. Ce dernier eut pour directeursjusqu'en 1938 les Drs G. Geley et R. Osty, auteurs de nombreux ouvrages. Au cours des recherchesde l'Institut mtapsychique international, de nombreux mdiums purent tre tudis sous descontrles trs svres. Des moulages de mains matrialises furent obtenus par Kluski.L'authenticit en est absolument certaine comme le confirma M. R. Tocquet.Le Dr Osty tudia plus particulirement Rudi Schneider et montra exprimentalementl'influence de la substance mise par ce mdium sur les rayons infrarouges et la lumire blanche.Dans un trs remarquable ouvrage : La Connaissance supranormale, il exposa toutes sesobservations sur la clairvoyance.Depuis lors jusqu' l'poque actuelle, les recherches mtapsychiques et parapsychologiques sesont tel point dveloppes dans tous les pays, qu'il serait difficile et fastidieux d'en donner unenomenclature complte et dtaille. Signalons cependant que le prsident actuel (1974) de l'Institutmtapsychique international est le Dr Marcel Martiny, prsident de l'Association d'anthropologie deParis. Depuis 1974, le professeur Rmy Chauvin en est le prsident d'honneur, succdant auphilosophe Gabriel Marcel, membre de l'Institut.La mthode statistiqueDans son excellent ouvrage : La Vision parapsychologique des couleurs1, l'crivain etparapsychologue franais Yvonne Duplessis rappelle que ce fut le professeur Charles Richet quiintroduisit la mthode statistique en parapsychologie. Une place importante doit tre consacre auxrecherches du professeur Rhine commences vers 1935 la Duke University de Durham (Carolinedu Nord). Reprenant et dveloppant sur une trs grande chelle les premires expriencesquantitatives sur la tlpathie ralises ds 1900 par les Anglais Usher et Burt, le professeur Rhine a1 Yvonne Duplessis, La Vision parapsychologique des couleurs, ditions E.P.I., Paris, 1974. 16. contribu de faon dfinitive au statut scientifique de la parapsychologie. Les expriences taientsoumises aux mmes processus d'investigation appliqus toutes les autres disciplines scientifiques: contrles svres, observations rigoureuses et surtout utilisation de mthodes statistiques. Cesrecherches furent entreprises la requte d'adversaires farouches refusant d'admettre tout faitrelevant de la mtapsychique ou de la parapsychologie. Ceux-ci ne se doutaient pas du vritabletriomphe que l'emploi des mthodes statistiques allait apporter la parapsychologie. On assistaalors de longues batailles de chiffres. A l'aide d'un jeu de 25 cartes de Zener, form de figurescomprenant 5 cartes chacune, Rhine dveloppa une mthode simple pour dterminer le taux deprobabilit en faveur des phnomnes de perception extra-sensorielle. La dtermination du taux designification fut entreprise par les mathmaticiens Fisher et Greenwood. Selon les bases du calculdes probabilits, en effet, la probabilit des rponses rsultant du simple hasard est de 5 sur 25 soit1/5. Tout cart au-dessus de cette proportion dmontrerait l'existence d'une perception extra-sensorielle.Des dizaines de milliers de tests de tlpathie, de clairvoyance, de prcognition ont t tablisde cette faon et fournissent les bases d'une parapsychologie toute exprimentale.L'importance des travaux du professeur Rhine attira l'attention de l'Institut amricain desstatistiques mathmatiques (The American Institute for mathematical Statistics) qui en vrifia etadmit le contenu en 1937. C'est ce moment que le professeur Rhine publia son important ouvrage: New frontiers of the Mind tandis qu'un laboratoire de parapsychologie (Parapsychologylaboratory) tait officiellement annex la section de psychologie qu'il dirigeait l'universit deDuke. Les travaux et recherches de la parapsychologie de la Caroline du Nord eurent de nombreuxchos en Californie, dans la Virginie et l'tat de New York. En 1957, une importante socitd'tudes parapsychologiques amricaine se constitua : la Parapsychological Association qui a taffilie l'association scientifique la plus rpute d'Amrique : l'American Association for theAdvancement of Sciences.Signalons enfin que les diverses socits de parapsychologie et de recherches mtapsychiquesde 1974 comptent parmi leurs membres un nombre impressionnant de Prix Nobel de physique, demdecine, de professeurs de philosophie, de membres de la Royal Society d'Angleterre ou del'Acadmie des sciences d'U.R.S.S. et des Prix Lnine.Ds 1936, les recherches de parapsychologie s'tendirent d'autres pays o diversesuniversits les acceptrent. En 1936, le professeur Tenhaeff enseigna la parapsychologie l'universit d'Utrecht aux Pays-Bas et obtint la premire chaire de parapsychologie en Europe tandisqu'en Allemagne, le professeur Hans Bender dirigea, ds 1954, une chaire de psychologiespcialement oriente vers les domaines frontires de la parapsychologie. A Fribourg-en-Brisgau, leprofesseur Hans Bender publia, en 1972, aux ditions Piper and Co, un ouvrage bien document :Telepathie, Hellsehen und Psychokinese. En Argentine, le Dr Ricardo Musso introduisit vers 1964l'tude de la parapsychologie aprs sa nomination la chaire de psychologie de l'universit deBuenos Aires. En Inde et au Tibet, la plupart des faits tudis par la parapsychologie taient connusdepuis des sicles sinon depuis des millnaires, peut-tre mieux que partout ailleurs, tel pointqu'ils taient considrs comme des phnomnes naturels et parfaitement normaux. Une tudehistorique de phnomnes aussi naturels et normaux n'avait jamais t juge ncessaire. Ce n'estque tout rcemment qu'une tude scientifique de ces faits s'est ralise en Inde, la suite destravaux du professeur Rhine. Parmi les Indiens ayant effectu des stages l'universit de Duke enCaroline du Nord, il faut citer le professeur K. R. Rao dirigeant une section de psychologie et deparapsychologie l'universit d'Andrah ainsi que les professeurs Kanthamani et Jamuna Prasad.En Italie, l'ingnieur E. Mengoli de Gnes dirige la revue Metapsichica et organise descongrs internationaux de parapsychologie. A Florence, la Societa italiana di parapsicologia poursuit ses travaux sous la prsidence d'un savant italien, le professeur S. Somogi de la facult desciences statistiques de l'universit. Parmi les chercheurs italiens, il importe de mentionner leprofesseur Marco Todeshini, ingnieur et professeur de mcanique et d'lectronique l'colesuprieure d'ingnieur, S.T.C.M. de Rome. Il procda de nombreuses expriences dans leslaboratoires de l'institut prcit aboutissant la dcouverte des liens existant entre les phnomnes 17. physiques, biologiques et psychiques. La psycho-biophysique du professeur Todeshini comprendune partie physique qui dmontre comment tous les phnomnes naturels peuvent tre considrscomme des expressions mouvantes d'espaces fluides rgis par une seule quation mathmatique. Lapsycho-biophysique comprend ensuite une biologie qui dmontre comment de tels mouvements,lorsqu'ils se heurtent nos organes des sens, produisent dans ces derniers des courants lectriquesqui, transmis par les nerfs au cerveau, suscitent dans le psychisme les sensations de lumire, dechaleur, de son. La psycho-biophysique du professeur Todeshini est une science qui tend donnerles dmonstrations scientifiques de l'existence du psychisme humain et des nergies spirituellesainsi que de leurs relations rciproques avec l'nergie physique.En Suisse, le clbre psychologue zurichois C. G. Jung tudia et contrla les phnomnes depsychokinsie et de matrialisation raliss par le mdium Rudi Schneider.En juin 1974, le professeur Remy Droz de la facult de psychologie de l'universit deLausanne et son assistant J.-F. Dallenbach ont dirig des enqutes sur la parapsychologie et lesdmonstrations de l'Isralien Uri Geller, lors de diverses missions ralises la tlvision.L'intensification des changes internationaux tend l'aboutissement d'une coordination desrecherches parapsychologiques l'chelle mondiale. Parmi les premires initiatives de cet ordre, ilfaut signaler le congrs international de Parapsychologie qui s'est tenu Utrecht en 1953. Depuislors, d'autres rencontres internationales se sont produites. Ainsi le Dr Zdenek Redjk de l'UniversitCharles de Prague organisait un congrs international de Psychotronique du 18 au 22 juin 1973. LeDr Z. Redjk prside l'International Association for Psychotronic Research constitue le 27 juin1973. Le vice-prsident pour l'hmisphre occidental est le Dr Stanley Krippner (U.S.A.).Une importante rencontre internationale s'est droule Genve en aot 1974. Elle avait pourthme l'tude des rapports existant entre la physique quantique et les faits relevant de laparapsychologie. Parmi les participants cette confrence internationale de parapsychologiefiguraient plusieurs savants de rputation mondiale, tels Ted Baston (Universit de Cambridge), C.T. K. Chari (Inde), O. Costa de Beauregard (Institut Henri Poincar-Paris), G. Feinberg (Universitde Columbia-U.S.A.), V. A. Firsoff (Socit royale d'astronomie d'Angleterre), Harold Puthof(Universit de Stanford-U.S.A.), professeur Helmut Schmidt (U.S.A.), Russel Targ (U.S.A.), E. H.Walker (U.S.A.), J. H. M. Whiteman (University of Cape Town). L'crivain Arthur Koestler figuraitparmi les observateurs.La plus rcente rencontre internationale de parapsychologie s'est tenue Mexico en dcembre1974. La France y tait le plus largement reprsente.La parapsychologie dans les pays de l'EstLes dbuts de la parapsychologie en U.R.S.S. datent de 1916. Ils eurent pour principalanimateur un collaborateur du clbre physiologiste Pavlov, nomm Betchrev. Les deuxchercheurs poursuivirent leurs expriences en secret durant de nombreuses annes. Depuislongtemps cependant, les pouvoirs parapsychiques extraordinaires du tlpathe Wolf Messingavaient boulevers toute l'Union sovitique jusqu' Staline lui-mme. Wolf Messing avait t mis l'preuve par Albert Einstein, Gandhi et Sigmund Freud. Polonais d'origine, il avait fui l'invasion dela Pologne par les Nazis aprs que Hitler, dont il avait prdit la mort dramatique, et mis sa tte prix pour 200 000 marks.Dans l'intressant ouvrage de S. Ostrander et L. Schroeder intitul Les fantastiques recherchesparapsychiques en U.R.S.S. 1 nous relevons le rapport d'une exprience stupfiante, parmi tantd'autres, ralise par Wolf Messing et dmontrant indiscutablement l'ampleur de sa puissance desuggestion,Des savants sovitiques qui connaissaient le clbre tlpathe nous racontrent une autrepreuve que lui imposa Staline. Sans autorisation et sans sauf-conduit, Messing devait pntrer dansla datcha du chef de l'tat Kuntsevo. Une garde nombreuse entourait bien sr la maison de1 ditions Robert Laffont. 18. campagne de Staline. Une quipe de gardes de corps protgeait troitement le dictateur. Quant aupersonnel de ses rsidences, tous les membres en taient des policiers dguiss. A quelques jours del, comme Staline travaillait dans sa datcha, assis devant une large table encombre de documentsofficiels, un petit homme aux cheveux noirs pntrait dans la maison, sans veiller particulirementl'attention. Les gardes de corps de Staline s'inclinrent respectueusement devant lui, tandis que lepersonnel domestique lui ouvrait les portes. L'homme traversa une enfilade de chambres, toutesmeubles d'une manire identique, d'un tapis, d'un canap et d'une table. Il s'arrta la porte d'unechambre o Staline tait assis. Le dictateur lve les yeux, stupfait. L'homme qui le regardait dansle cadre de la porte tait Wolf Messing. Chacun se demandera quel tait le secret du pouvoir de suggestion de Wolf Messing ? A laquestion que lui posa Staline trs intrigu, Messing rpondit qu'il s'tait concentr afin de suggrermentalement tous les gardes ainsi qu'aux domestiques qu'il tait Bria. Bria tait le chef de lapolice secrte sovitique et c'est ce titre qu'il tait un habitu de la datcha de Staline. L'expriencede suggestion de Messing eut un grand retentissement. Lorsque le Dr Nicolas Semyonov, PrixNobel de chimie et vice-prsident de l'Acadmie des sciences d'U.R.S.S. apprit la nouvelle ets'assura de son authenticit, il dclara dans la revue Science et Religion, en 1966: Il est trsimportant d'tudier scientifiquement les phnomnes parapsychiques qui se produisent chez lessensitifs comme Wolf Messing. Depuis plusieurs annes, les travaux et recherches du professeur Rhine avaient attirl'attention des savants sovitiques. Ceux-ci taient moins enclins s'attarder l'examen desphnomnes l'aide des mthodes classiques de la statistique. Ils se sont davantage intresss l'tude de la nature des nergies mises en vidence dans les faits parapsychiques. Ils se sont assignpour tche d'examiner les possibilits de dtection et d'enregistrement de ces nergies par desappareils suffisamment perfectionns et sensibles. Ainsi que le dclare le Dr Naumov, cit par le DrUllman : Nous sommes reconnaissants au professeur Rhine d'avoir prouv la perception extra-sensorielle;les chercheurs ici essayent de prouver qu'elle existe. Nous essayons de dcouvrircomment et pourquoi la facult psi opre. Ce fut le professeur Lonide Vassiliev, Prix Lnine de physiologie, titulaire depuis 1943 de lachaire de physiologie de l'universit de Lningrad et lve de Betchrev, qui organisa en 1960, l'Institut de physiologie de Lningrad, un laboratoire pour l'tude de la suggestion mentale. Il publiales rsultats de ses recherches au cours d'expriences de tl-hypnose ou suggestion distance dansun ouvrage intitul La suggestion distance1. Des sujets hypnotiss avaient t rveills par desordres transmis distance leur insu, par la seule force de la pense.Les recherches sur la transmission des informations se sont ensuite poursuivies sous ladirection du mathmaticien Ippolit Kogan, prsident de la section de bio-information de l'Institutscientifique et technique des communications radiotechniques et lectroniques de Moscou. Lessovitiques se sont galement intresss la tlkinsie. Le Dr Genady Sergiev, neurophysiologistede rputation internationale, procda aux analyses des effets psychokintiques produits par NeylaMikalova dite Nina Kulagina. Ces diffrentes recherches en entranrent d'autres et notammentcelle de l'effet dit de Kirlian. L'utilisation de champs lectriques haute frquence permit Semyonet Valentina Kirlian la photographie en couleurs du rayonnement magntique et psychique de l'trehumain souvent dsign par le terme d' aura .Ainsi, paradoxalement, entre 1950 et 1975, ce mme progrs de l'exprimentation scientifiquea fini par mettre en vidence un vaste ensemble de ces faits, dits paranormaux qui semblent denature bouleverser, ou, en tout cas, complter ou corriger la plupart des thories actuellesrelatives la constitution exacte de la matire, la nature du psychisme ainsi qu'aux rapportsexistant entre nergies physiques et nergies psychiques.1974 date importante pour la parapsychologie et l'volution de la pense scientifiqueDeux vnements importants peuvent marquer l'volution de la parapsychologie au cours des1 ditions Vigot frres, Paris, 1963. 19. prochaines annes. Ces vnements ne la concernent qu'indirectement. Ils rsultent assezparadoxalement de recherches et travaux d'une majorit de physiciens minents. Ceux-ci arrivent la conclusion d'une nature spirituelle de l'essence nergtique de la matire et admettent lapossibilit d'une prise de conscience des ultimes profondeurs de l'univers, en l'homme et parl'homme.Le premier vnement auquel nous avons fait allusion consiste en la publication, en octobre1974, d'un ouvrage de l'crivain franais Raymond Ruyer, professeur l'universit de Nancy,intitul La Gnose de Princeton1. L'auteur rvle pour la premire fois au public d'expressionfranaise les conclusions surprenantes et du plus haut intrt, auxquelles sont arrivs plusieurssavants amricains comptant parmi eux des Prix Nobel, une majorit de physiciens, des chimistes,des biologistes, des astrophysiciens, des mdecins et des mathmaticiens de rputationinternationale. Ceux-ci, se runissant de faon presque confidentielle depuis 1969, changeaientpriodiquement les conclusions de leurs recherches concernant la nature relle de l'univers, de lamatire, de l'homme, des phnomnes de conscience, de la pense, de l'intelligence, des liensexistant entre la matire, le psychisme et l'esprit. Certains d'entre eux participent d'ailleurs auxrecherches de la psychotronique.Les progrs rcents des sciences ont eu pour effet de mettre en vidence l'unit de l'univers,l'unit des aspects physiques, psychiques et spirituels de l'tre humain en dpit des morcellementsarbitraires oprs par lui. De plus en plus, dans l'esprit des savants vivant autour de l'universit dePrinceton, se manifestait la ncessit imprieuse de considrer l'univers comme une totalit dontnos perceptions sensorielles imparfaites ne discernent que l'envers alors que l'endroit ou la base sesitue aux ultimes profondeurs d'un champ unitaire, non seulement dou de conscience plus aumoins confuse mais tant lui-mme conscience cosmique et intelligence souveraine.Le fait est d'importance. Une telle prise de position, formule par des physiciens minents etdes hommes de laboratoire, peut avoir d'immenses consquences non seulement pour l'orientationfuture de la philosophie scientifique mais pour l'volution et le crdit nouveau qu'elle apporteindirectement la parapsychologie ou la psychotronique. Nous nous proposons d'y revenirfrquemment.Qui taient les Gnostiques de Princeton parfois dsigns par le terme de NouveauxGnostiques ? Les Nouveaux Gnostiques sont des hommes de science nettement spiritualistes, la condition que l'on dgage ce mot de tout le halo nbuleux de superstitions, de croyances naves etd'illuminisme au sens pjoratif du terme. Ils sont thocentristes mais d'un thocentrisme tellementloign de nos anthropomorphismes et tel point dpouill, qu'il est de nature dcevoir un certainsentimentalisme religieux. Ils admettent l'existence des faits tudis dans les expriences depsychotronique tout en formulant quelques rserves concernant les travaux du professeur Rhine.Les inspirateurs du mouvement des Gnostiques de Princeton se rfrent frquemment auxoeuvres de l'ancien philosophe anglais Samuel Butler (1835-1902). Ils sont apolitiques, nondogmatiques et sont libres de toute appartenance aux grandes religions traditionnelles tout entmoignant une grande affinit pour les formes dpouilles du bouddhisme et de l'advata vdantaindien. Le professeur Raymond Ruyer les compare aux sages de l'poque hellnique, tmoins dela dissolution, en des empires aux contours incertains, du vieux monde politique des cites .Dans quel sens faut-il interprter l'expression Gnostiques de Princeton ou NouveauxGnostiques et de quelle gnose s'agit-il ? La gnose traditionnelle naquit en Mditerraneorientale vers le 1er sicle aprs J.-C. Divers aspects du gnosticisme se sont dvelopps au cours del'histoire. Il y eut un gnosticisme juif dont Philon d'Alexandrie et la Kabbale reprsentaient lesenseignements. Il y eut, et il existe encore, un gnosticisme islamique reprsent dans les sectessoufis et druses. Le gnosticisme chrtien eut de nombreuses ramifications au dbut du christianismesous l'influence de Simon le Magicien, de Basilide, de Carpocrate, de Valentin.Le climat des Gnostiques de Princeton est fort diffrent de ces diverses formes dugnosticisme traditionnel. Les Nouveaux Gnostiques sont des scientifiques. La parfaite1 Raymond Ruyer, La Gnose de Princeton, ditions Fayard, Paris, 1974. 20. connaissance de soi et de l'univers se ralise autant par la science mais une science suprieure , que par la mditation. Comme les anciens, les Gnostiques de Princeton considrent que laparfaite connaissance de soi et celle de l'essence de l'univers ne se limite pas seulement aux aspectsmatriels visibles de l'tre humain et du monde. Elle implique la connaissance directe d'une ralitfondamentale, suprasensible, essence ultime, unique des tres et des choses. Pour les ancienscomme pour les modernes la gnose est une science nous informant de la nature d'un principe divin,noumnal, universel, formant, au niveau phnomnal, l'nergie motrice de toute existence.Les Gnostiques de Princeton ressemblent quelque peu aux gnostiques anciens par lavaleur qu'ils accordent la connaissance ainsi qu'aux sciences plutt qu'aux activits pragmatiquesou la puissance. Quelques diffrences sont signaler entre les Nouveaux Gnostiques et lesanciens. Ces derniers taient les adeptes fervents de divers rituels. Les Gnostiques de Princeton ne sont pas ritualistes, ils n'ont ni Temples, ni crmonies religieuses ou initiatiques. Peut-tresubissent-ils en cela, l'influence du bouddhisme dit de la Voie abrupte et du Satya Dharma (Sentier Direct) de l'advata indien qui sont rsolument non crmonialistes ou non ritualistes. Lessciences modernes, telles la physique nuclaire, la chimie, l'astrophysique, la biologie, laneurophysiologie, les mathmatiques suprieures tudies par les Nouveaux Gnostiques ,donnent aux illuminations et rvlations des anciens gnostiques un climat trs diffrent de celuisouvent voqu dans les anciens mystres.Dans le cadre de ceux-ci, l'veil intrieur ou rvlation tait donn au cours de rituelsinitiatiques dont les origines se perdent dans la nuit des temps travers la Grce, de la Crte, del'gypte et de l'Inde. Pour les Gnostiques de Princeton , au contraire, l'accs la connaissancesuprme se ralise par une mditation solitaire et par l'approfondissement des formes suprieures dela science. Le processus de cet veil intrieur est rigoureusement individuel. Il exclut tout recours des initiations ou des rituels initiatiques semblables ceux frquemment utiliss par de nombreuxgnostiques anciens.Les laboratoires de l'universit de Princeton o travaillait le clbre physicien RobertOppenheimer (1904-1967) en collaboration avec le professeur John Wheeler, comptaient denombreux savants chinois et japonais. Parmi eux se trouvaient plusieurs sympathisants dubouddhisme. Rober Oppenheimer et le professeur John Wheeler n'ont d'ailleurs jamais cach leurssympathies pour les sagesses orientales. Les plus clbres chasseurs de particules et lesthoriciens les plus audacieux de la physique nuclaire et intranuclaire n'ont jamais manqu derendre hommage aux formes les plus dpouilles de la pense bouddhique, du yoga, du taosme etdu zen.Ainsi que l'crit Raymond Ruyer : La science bouddhiste et la science brahmanisterencontraient la science chrtienne mais au niveau le plus lev1. II faut imaginer surtout l'atmosphre si particulire de ces communauts scientifiques,vraiment tibtaines, qui se sentent sur le toit du monde. D'un monde qu'elles dominent parl'intelligence mais non par le pouvoir. Il est intressant de remarquer les rfrences nombreuses que les Gnostiques de Princeton font aux formes dpouilles du bouddhisme. Ils se rfrent aux bases de la philosophie bouddhisteconcernant la non-substantialit du moi et conseillent la pratique de techniques mditativesspcifiquement bouddhiques, dmontrant le caractre illusoire et conflictuel de la consciencegoste habituelle. Le professeur Raymond Ruyer cite ce propos dans le paragraphe intitul LaGnose et la Doctrine bouddhiste 1 l'un des exercices mentaux de rajustement mental pratiqudans les formes suprieures du bouddhisme. Comme les bouddhistes, les Gnostiques de Princeton considrent que l'expression Je regarde est une expression commode mais elle inverse l'ordrerel. L'ordre rel est plutt :1 il existe avant tout un champ visuel ;2 ensuite apparat une existence subjective ;1 Op. cit., p.8. 21. 3 ensuite apparat une conscience informe;4 cette conscience informe s'objective et donne naissance un moi , une pseudo-entitqui dit je ;5 celui-ci a l'impression illusoire que c'est lui qui priori est le sujet observant quiaffirmera faussement je dirige mon regard sur .Lorsque nous avons fait allusion la sympathie que les Gnostiques de Princeton tmoignent l'gard du bouddhisme, nous avons pris la prcaution de prciser intentionnellementqu'il s'agit des formes suprieures et dpouilles du bouddhisme . Il ne s'agit nullement desformes dvies et rcentes de cette doctrine que les Nouveaux Gnostiques dsignent par leterme de bouddhisme zen de bazar dont certaines sectes japonaises, telles le soto mettantl'accent sur l'importance exclusive des postures, du za-zen et certaines dviations amricaines du beat zen nous donnent d'affligeants exemples.Telles sont les raisons pour lesquelles des penseurs non scientifiques mais srieux,s'approchant indirectement des Gnostiques, tels Krishnamurti et Wei Wu Wei prennent leur distance l'gard de ces formes dulcores du bouddhisme originel. Le professeur Raymond Ruyer dclare ce propos : Les Gnostiques se sont intresss un trs court moment l'art infrentiel de JohnCage, o l'auditeur doit contribuer au moins autant que l'auteur. Mais ils ont cess trs vite de leprendre au srieux, de mme que tout ce qui ressemble, dans tous les ordres, au bouddhisme zen,qu'ils ont fini par considrer, au contraire, comme un des flaux de notre temps. 1 Une telledclaration permet de mesurer l'ampleur considrable du tort caus au zen vritable (le Ch'anchinois) par la plupart des formes japonaises actuelles et les dviations amricaines du zen de ladrogue adoptes par diverses sectes hippies en Californie.Nous n'avons jamais cess de dnoncer la vritable trahison que constituaient lesenseignements les plus rpandus du zen, par contraste la rigueur, la profondeur du bouddhismepur et du Ch'an chinois dont il est une manation tardive. Ce sont de telles dviations qui ontconduit les Gnostiques de Princeton formuler les jugements svres que formule le professeurRaymond Ruyer 2 : Le bouddhisme zen bien ou mal compris, est, pour l'intelligentsia, aux U.S.A.et ailleurs, un flau. Il prtend remplacer les oeuvres par des gestes insignifiants, quelconques maiscenss tre rvlateurs par leur insignifiance mme de l'absolu, au-del des sens. Les cures desimplicit gnostiques n'ont rien de commun avec ces poses . Nous retrouvons dans cettedclaration une allusion prcise qui vise incontestablement les affirmations du soto zen moderne,dont l'un des reprsentants actuels en Europe n'hsite pas dclarer que tout le zen consisteessentiellement dans l'art de s'asseoir (Deshimaru).La position philosophique des Gnostiques de Princeton est assez diffrente de la plupartdes courants de pense connus. Il est plus ais d'exposer en quoi ils diffrent de ceux-ci qued'affirmer de faon prcise leur position par rapport aux catgories classiques de la philosophie. Leprofesseur Raymond Ruyer dclare ce propos : On ne peut dire qu'ils n'aient aucune admirationpour les deux grands dmolisseurs modernes, Marx et Freud, ces casseurs de la philosophie etde la socit, ces rducteurs et dcomposeurs. Mais ils excrent leurs suiveurs, commentateurs etprolongeurs, notamment Wilhelm Reich et Herbert Marcuse. En fait, ils vont de l'avant avec le butavou d'essayer de mettre fin la priode de dissociation et de raction qui dure trop et accumuleles dgts. Les rducteurs n'ont qu'une vision trs locale de l'homme, une vision anthropocentriqueet scientifiquement dpasse. Les gnostiques, au contraire, ont une vision cosmocentrique sinonthocentrique conforme, disent-ils la science contemporaine et sa cosmologie referme .Trois flaux menacent le monde moderne, en Amrique surtout, estiment les Gnostiques dePrinceton . D'abord l'anthropologie abusive dont certains proslytes tendent difier l'hommeoutre mesure et le sparent indirectement de la nature. Ensuite, les dviations, les excs et lesdrogues du bouddhisme zen (mais erronment attribues ce dernier). Enfin, les abus de lapsychanalyse vulgaire et de leurs doctes reprsentants les psychanalystes, y compris les1 Op. cit., p. 198.2 op. cit., p. 198. 22. enseignements habilement exploits par la diantique et la scientologie de R. Hubbard, fondateur dele nouvelle glise scientologique .Signalons enfin que les Gnostiques de Princeton dnoncent les dangers de tous lesproslytismes religieux. Ils les considrent responsables des plus grands massacres de l'histoire. Lespropagandes, le proslytisme religieux sont, en fait, beaucoup plus idologiques que vritablementreligieux. Pour ces raisons, les gnostiques dclarent : Laissons les religions redevenir toutdoucement religieuses, c'est--dire, faire retour au paganisme naturel et universel. Nous ne voulonspas de croisades, pas de rarmement moral, pas de proslytisme, pas de conversions massives 1.Les Gnostiques de Princeton prennent le contre-pied du scientisme matrialiste. Dansl'optique de celui-ci, tout est objet , tout est extrieur. Le scientisme matrialiste se laisse prendreentirement l'apparence extrieure des choses rsultant des perceptions sensorielles, visuelles,tactiles ou autres. Ce que le matrialisme considre comme l'endroit des tres et des choses estconsidr par les Gnostiques de Princeton comme un envers. Ainsi que l'exprimait GeorgesCahen : L'univers n'est une ralit que dans sa totalit. Le phnomne est une convention 2 . Latotalit des phnomnes observs est conditionne par la situation particulire des observateurs etles chelles d'observation qu'ils utilisent. Les choses, les objets matriels n'ont pas la consistanceque nous leur attribuons gnralement. Ensuite, ils ne sont jamais isols et n'existent jamais par eux-mmes.Les Gnostiques de Princeton estiment que le corps matriel visible n'est qu'uneapparence superficielle pour les observateurs qui l'examinent de l'extrieur par le moyen d'chellesd'observation trs limites, et ce, dans une position elle-mme limite et singulire.En fait, la ralit profonde des corps visibles auxquels nous nous identifions de faonexclusive et unilatrale, est toute autre. De ce point de vue, nous disent les Gnostiques dePrinceton , nous n'avons pas de corps, nous ne sommes pas corps . La seule ralit, en nous entous les tres, en toutes les choses est l' ENDROIT unique, l'essence nergtique universelle.Cette ralit est une conscience cosmique se manifestant au coeur de la matire, aux niveauxatomiques et molculaires par une intelligence, qui loin d'tre vague et confuse, est infinimentsuprieure la ntre.Nous avons expos dans la partie physique les arguments des auteurs d'une prise de positionaussi surprenante, d'autant plus qu'ils sont en majorit des physiciens. Les Gnostiques dePrinceton considrent que nous n'avons un corps, un envers que les uns par rapport aux autres. Nous nous voyons mutuellement, les uns les autres et, nous voyant, nous mettons en mouvement, dece fait mme, les processus nous transformant naturellement en choses vues. En contraste, et parrapport l'Endroit unique des tres et des choses, les gnostiques considrent que l'existencecorporelle n'est jamais qu'une illusion, un sous-produit de la conscience . Dans cette optique, lesphnomnes dits matriels ne sont qu'piphnomnes de penses individuelles se profilant sur latoile de fond d'une ralit unique. Mais la signification et la nature vritable des piphnomnes quenous sommes, sont travesties, pour nous, par les vices de fonctionnement de notre propre pense.De telles conclusions, au plus haut point surprenantes sinon choquantes pour des cartsiens etrationalistes, constituent l'aboutissement des recherches et mditations de physiciens, biologistes, desavants appartenant aux disciplines les plus varies, chacun tant de rputation mondiale dans saspcialit. Les recherches, travaux et conclusions des Gnostiques de Princeton revtent,indirectement, une importance considrable pour l'essor de la parapsychologie et de lapsychotronique. Nul ne peut le contester. En nous rvlant la nature spirituelle de l'essence de lamatire et de ses constituants ultimes, ils nous permettront de mieux comprendre la nature exacte etles mcanismes de l'nergie psychique servant d'intermdiaire indispensable, entre les cimes lesplus hautes de l'esprit et les phnomnes physiques, biologiques de la matire, telle qu'elle nous estperceptible.Deuxime vnement1 Op. cit., p. 20.2 Georges Cahen, Les Conqutes de la pense scientifique, ditions Dunod, Paris. 23. Celui-ci concerne galement la parapsychologie mais cette dernire n'en constitue pas l'objetessentiel. Les fondateurs relient les crises qui svissent dans l'universalit des activits humaines des facteurs psychologiques ainsi qu'aux effets que peuvent entraner les nergies psychiques pourl'avenir immdiat de l'humanit. Dans le processus de cause effet dterminant la gravit desdsquilibres actuels, l'nergie psychique, les phnomnes de conscience peuvent jouer un grandrle. L'vnement dont nous parlons ici consiste en la fondation par des physiciens minents, et desphilosophes de l'lnstitute for fundamental Studies sous la direction du professeur Jack Sarfatti, duprofesseur F. Wolf de l'universit de San Diego (Californie), du physicien amricain Toben,travaillant en collaboration avec l'crivain Carlo Suars connu pour ses tudes remarquables surl'sotrisme de la Gense.Les savants qui viennent d'tre cits se consacrent l'tude des rapports existant entre lafonction psi de la physique des quanta et la fonction psi de la parapsychologie, entre l'antimatire etl'anti-temps et les facults de prmonition ou prcognition, entre l'nergie physique, la pense et laconscience, entre les vitesses supra-lumineuses, tachyoniques et les expriences de prmonition,entre les dimensions spatio-temporelles actuellement connues et d'autres univers poly-dimensionnels.Le Manifeste de l'Institute for fundamental Studies dont les savants qui viennent d'tre citssont les signataires, et dont le sige est Chicago, dclare que : De rcentes tudes montrentl'invitabilit de crises conomiques et l'puisement des ressources naturelles au cours deprochaines dcades. Nos institutions, telles qu'elles sont prsentement constitues, ont dmontrleur incapacit de rsoudre ces crises. Nous estimons qu'un dsastre mondial ne peut tre minimisque par la transformation fondamentale de la conscience humaine. Sur la base des dveloppements rcents de la physique thorique, notre point de vue peut sedfinir comme suit :1. Toute matire-nergie a son origine dans la pense.2. Notre perception normale de la ralit est un compos d'un nombre indfini d'univers danslesquels nous coexistons.3. L'espace, le temps et les lois de la physique, telles qu'elles sont connues actuellementpeuvent tre dramatiquement altrs par un effondrement gravitationnel de l'espace-temps seconcentrant dans une singularit c'est--dire une rupture dans la structure ordinaire del'espace-temps et de la causalit.4. Il y a une relation intime entre l'nergie quantique et la conscience et chacune gnre l'autre.5. Il existe une varit de techniques psycho-nergtiques pouvant minimiser les effets de lacrise qui s'approche. En relation avec ce qui vient d'tre expos, nous avons commenc les tudes suivantes :1. La capacit qu'a la pense d'tre en relation avec d'autres espaces-temps et d'laborer unsystme de matire-nergie dans un sens diffrent de celui existant actuellement.2. Les anciens codes des archtypes et leurs relations avec nos sciences (voir C. Suars etarchtypes celtiques).3. L'application de nouvelles valeurs en vue de la ralisation d'un tat suprieur de conscience.Les annes 1973 1975Vers une nouvelle dfinition de la parapsychologie : la psychotronique.Depuis quelques annes, et surtout depuis 1974-1975, quelques spcialistes deparapsychologie tendent abandonner le terme de parapsychologie pour le remplacer par celui depsychotronique. Le climat ancien de la parapsychologie subit actuellement une volutionimportante et bnfique, tant par le perfectionnement et la rigueur des mthodes scientifiques derecherches que par ses procds de documentation. L're plutt philosophico-psychologique de laparapsychologie traditionnelle semble actuellement rvolue et cde la place une nouvelle 24. orientation d'ordre plus technique et plus physique. Rien ne nous empche d'ailleurs d'en tirertoujours les conclusions philosophiques ou morales que nous estimons intressantes et utiles. Enfait, la dmatrialisation progressive du monde matriel par la physique, d'une part, et lamatrialisation des phnomnes psychiques, d'autre part, devaient aboutir invitablement au climatnouveau de la psychotronique.Comment les spcialistes dfinissent-ils actuellement la psychotronique? Zdenek Redjk,docteur en philosophie de l'universit Charles de Prague, crit ce sujet dans un excellent articlepubli dans le volume N 24 d'octobre-dcembre de la revue Impact dite par l'UNESCO : Lapsychotronique est la thorie des interactions distance dont la nature n'est pas encore lucide.Cette forme d'nergie est une proprit de la matire vivante, et les interactions se manifestent entre sujets ou entre sujets et objets , y compris les tres vivants. Les recherches de plus en plus nombreuses, tant en U.R.S.S. qu'aux U.S.A. et ailleurs, ont misen vidence de faon incontestable l'existence de phnomnes dits parapsychologiques qui ne sontgnralement pas explicables dans l'tat actuel des sciences. Les exprimentateurs des gnrations