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© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Supplément à La Libre Belgique - N°194 - Semaine du 5 au 11 juillet 2013 MARTIN PARR ET LA 1.MARTIN PARR, THE LAST RESORT, LON6985. GB. ENGLAND. NEW BRIGHTON, 1983-85 / MARTIN PARR / MAGNUM PHOTOS, COURTESY OF GALERIE PARIS-BEIJING CONSOMMATION PP.4-5 Expo en vue Portrait Philippe Bordas écrit, photographie, pédale. Un talent multiple. P.16 Le bouillant et fantasque, Jean-Jacques Lebel expose au Sablon. PP.2-3 Le Plaza Athénée s’agrandit à Paris. Des meubles seront en vente. P.14 Le marché FANNY ADLER/STÉPHANIE TOUSSAINT/ARTCURIAL

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Arts Libre du 5 juillet 2013 : Martin Parr et la Consommation

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Supplément à La Libre Belgique - N°194 - Semaine du 5 au 11 juillet 2013

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Expo en vue PortraitPhilippe Bordas écrit,photographie, pédale.Un talent multiple. P.16

Le bouillant et fantasque,Jean-Jacques Lebel exposeau Sablon. PP.2-3

Le Plaza Athénée s’agrandità Paris. Des meubles seronten vente. P.14

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2 L'actu SEMAINE DU 5 AU 11 JUILLET 2013 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Impressions d’Afrique et “Colonial Horror”

hExposition à quatre facettes sur deuxétages. En invité d’honneur, lebouillant, fantasque, lucide, Jean­Jacques Lebel, héraut de Fluxus.

ADVERSAIREDETOUTE IMPOSITIONCARDINALE,libertaire soucieux d’égalité et de respect de l’indi­vidu quel qu’il soit, ardent défenseur de l’inutile etdes utopies qui rafraîchissent les mémoires commeles présents aveuglés, le Français Jean­Jacques Lebel,né à Paris en 1936, a presque, pourrait­on dire,grandi sur les genoux de Marcel Duchamp et d’An­dré Breton, deux parrains dont il se revendique tou­jours. L’art, pour lui, ne serait en somme pas un sa­cerdoce mais un combat. Une lutte jusqu’àl’outrance, pourvu qu’elle soit porteuse d’espoirs àcontrario. Entré en art par des voies marginales, ré­volutionnaires et toniques, innervé au Dadaïsmecomme au Surréalisme, anar au détour du chemin etdu cheminement, il a partagé, depuis, ses actions en­tre peintures, collages et assemblages, s’y jouant detous et de tout, l’arme de la dérision et de la contes­

tation poing levé. A point venue.Le voici, à l’invitation de Sandra Agbessi Delvaux,

monté au Sablon, à Bruxelles, s’y retrouvant même,jouissance et vomissures aiguisées, exposé à uneportée de fusil d’une église Notre­Dame qu’il ab­horre d’autant plus qu’elle serait, selon des infosqu’il répéta séance tenante et à l’envi, un domainede l’Opus Dei. Rebelle professionnel, Lebel ajuste depamphlets, coups de gueule, gauloiseries et apostro­phes imagées, les radicalismes puissants et coupa­bles. Guerres et colonialismes en prennent, chez lui,pour leur grade. Déculottés à la face des hommes debonne volonté. Le monde, aujourd’hui, n’en est­ilpas victime encore et toujours au risque de s’y per­dre pour de bon ? Convié à participer, dans le cadrede Bruneaf, à un accrochage à connotation africaine,Lebel n’est pas venu à Bruxelles pour y faire de la fi­guration complaisante. Son art relevant, comme ildit, “de l’anthropologie sociale autant que des arts plas­tiques, de la sémiologie et du collage d’inspiration néo­dadaïste”, il ne pouvait être question avec lui decharmes et parodies.Deux de ses panneaux ont été composés pour

l’expo bruxelloise, les autres datent de 1990. Ils di­sent tous, par la bande, son horreur de la colonisa­

Commentaire

L’artabordable

Par Claude Lorent

L’un des refrains les plus fréquents parrapport à l’art contemporain est soncoût soi­disant exorbitant. Il est vrai quedans la plupart desmédias, on n’afficheque les records de vente et les sommesparfois faramineuses qu’atteignentcertainesœuvres d’artistes actuels. Pourcertains, l’art est devenu un investisse­ment, a priori et jusqu’à preuve ducontraire, des plus sûrs, et un placementparfois à court terme avec rapportplantureux garanti. Ces préoccupationsavant tout financières et ces résultatsspectaculaires bien réels ne concernenten réalité, en nombre, qu’uneminoritédes achats et ventes d’œuvres d’artcontemporain, et partant qu’une toutepetite partie du public. Hors de ce cré­neau particulier une très grande part del’art d’aujourd’hui est proposée, quoique l’on en dise, à des prix relativementaccessibles. On n’oubliera pas qu’ache­ter uneœuvre d’art n’est pas acquérirun objet décoratif ou quelconque, c’esten soi un acte culturel par lequel ons’enrichit intellectuellement et ons’offre un plaisir des sens durable.La visite des expositions en galeriesnous le confirme constamment et nousl’avons souligné à plusieurs reprises, onpeut facilement acquérir desœuvres dequalité, originales et uniques, pour dessommes allant de 500 à 5000 euros.Pour preuve, nous publions régulière­ment cesmontants qui corrigent leseffets d’annonce. Tout n’est bien en­tendu pas à ce niveaumais le choix estdéjà très large et si l’onmonte à10 000 € on peut déjà s’offrir de trèsbelles pièces !Dernièrement un site de vente (Arts­pace) a attiré notre attention car ilannonçait comme partenaires et donccomme garantie de sérieux, desmuséeset non desmoindres puisque l’on ytrouve notamment le Brooklyn, le Gug­genheim, leMet et leWhitney, tous deNewYork, aussi des centres d’art et desgaleries comme la Barbican à Londres,Almine Rech (Paris/Bruxelles) ou DavidZwirner (Londres et NewYork). Uncoup d’œil sur la liste des artistes livredes noms tels : A. Oehlen, D. Hirst,A. Gursky, A. Serrano ouNeto,Wurm,Kapoor, G. Richter… les Belges FilipDujardin, F. Alÿs, Tuymans ouManuelGeerinck… Lesœuvres présentées (avecdescription) sont généralement desprints ou des photos, et la plupart valententre 600 et 3000 € ! Très vaste choix.Un site c’est bien, mais pour choisir rienne remplace le contact réel avec lesœuvres et ça, c’est uniquement dans lesgaleries. Bonnes visites estivales !

“Ya Bon Banania III”, 1990, technique mixte, assemblage.Jean-Jacques Lebel,

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3L'actuSEMAINE DU 5 AU 11 JUILLET 2013 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Impressions d’Afrique et “Colonial Horror”

tion, son horreur des sévices moraux ou physiquesque le Blanc fit subir auNoir jusquedans ses boîtes Ba­nania à déclinaisonsmultiples et sauvages. Et que direde son “Négronoir café exquis”, de ses provocationsérotiques abusives ! De ses “Ya bon Banania” à ses“Mutilations” et “Sacrifiés”, Lebel a mal à son Afriquedévoyée.Mais Lebel n’est pas seul à exposer et on peutpenser que les quatre participants auraient pu êtremieux ajustés entre eux. L’éclectisme est, ici, la règle etil est à prendre tel quel avec tout le mal qu’on peutavoir à dissocier les portées des ouvrages des uns etdes autres.A l’étage, Jean­Dominique Burton a installé, en noir

et blanc et en couleurs, ses” Vodounons”. Ses portraitsde prêtres et prêtresses du vaudou béninois et leursautels. Un travail sans bavure, riche en expressions.Une autre réalité d’une Afrique actuelle encore éprisede ses cultes et croyances. Epris d’Afrique, Burton estun aventurier de la belle image féconde. Il y a aussi lesphotos noir et blanc de Pierre Amrouche : “Le jourd’avant”. Sa vision d’une femme à vingt­quatre heuresd’accoucher. Lourdeurs et générosités d’un corps enfléjusqu’à l’éclatement des formes et des sens, une autrevérité encore. Et Marie­Louise B. explore, en trois di­mensions, les symboles chamaniques croisés au coursde son enfance métissée. Enfin, Ingrid Baars déploieson imagination pseudo ancestrale autour de clichésqui, par les vertus de la manipulation électronique,superposent visage de femme et masque traditionnel.C’est léché et factice, plaisant à l’œil.Roger Pierre Turine

Infos pratiques

Fine Art Studio, 13 rue des Sablons, 1000 Bruxelles.Jusqu’au 20 juillet. Infos : 02.514.25.92.et www.fineartstudio.be Parution d’un catalogue PierreAmrouche “Le jour d’avant” avec poèmes de MichelBohbot (Editions Fine Art Studio).

Bio express

Né à Paris en 1936, Jean-Jacques Lebel fut surréalisted’abord. Puis, l’auteur, en 1960, à Venise, de ‘L’enterre-ment de la Chose”, premier happening européen.Vedette de l’art international, il exposa un peu partoutet notamment avec Fluxus. En 2013, RétrospectiveLebel au Mamco, à Genève (jusqu’au 8 septembre).

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“Où es-tu Jacques Gabriel I”, 1990, techniquemixte, assem-blage.En bas, Jean-Dominique Burton, “Avleketenon”(autel)53x36cm & “Avlekete”(prêtre), 53x53 cm, 2007.

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“Jean-Jacques Lebel met enmouvement les images et les textesqu’il convoque. En accordant auspectateur l’appât du rire et del’ironie, il fait en sorte que le piègese referme. Sourire en voyant unepaire de fesses, c’est entrer dans lejeu et accepter tout le reste : lesidées en vigueur, le rappelsubversif de l’Histoire, les menacesqui pèsent sur le réel”.Anne Troncheà propos de Jean­Jacques Lebel,en 2012

Sm’ArtGuetatra a encore frappé !Lauréate en 2013 du Prix Paribas Fortis dujeune artiste et du Prix du Public du con­cours de la Médiatine, Annabelle Guetatra,née en 1985, se dote d’une nouvelle dou­ble plume à son chapeau à malices. Elle aenlevé, haut la main, le Prix internationalde la Ville de Tournai, doté de 2500 euros,et, à l’unanimité, le Prix Lucien Asselbornede la Province du Hainaut, bienvenu avecses 1250 euros. La lauréate a émergé d’unconcours de belle qualité qui, sous la hou­lette de Jacky Legge, réunissait 45 candi­dats de tous âges. Les plus jeunes ontémergé et douze des postulants sont réu­nis pour l’exposition des meilleurs tra­vaux. Le Prix Jeune Artiste deWallonie Pi­carde est échu à Sophie Schraen nantied’une aide à la créationde1000euros, tan­dis que Mailys Lecoeuvre a reçu le Prix dela Maison de la Culture de Tournai et500 euros. Les trois jeunes dames priméesaffirment des talents contrastés. Guetatrasigne des dessins inventifs et subtils, ajus­tés et toniques; Schraen et ses photos sym­boles séduisent par leur sobriété magnéti­que; toute d’émotion et délicatesse, l’ins­tallation de Lecoeuvre est un appel audialogue. (R.P.T.)UMaison de la Culture de Tournai, boulevarddes Frères Rimbaut, Tournai. Jusqu’au 3 août.

Templon à BruxellesAnnoncée aumoment de la foire Art Brus­sels, l’ouverture de la galerie Daniel Tem­plon à Bruxelles est désormais officielle­ment confirmée. La galerie Templon, l’unedes grandes figures parisiennes et interna­tionales ouvrira le 19 septembre au 13 dela rue Veydt à Bruxelles à l’emplacementde l’ancien restaurant Amadeus lui­mêmeinstallé dans l’ex­galerie Maya qui officiaitdans les années soixante et septante en ex­posant entre autres Christian Dotremontet Serge Vandercam. Inaugurée en octo­bre 1966, la galerie Daniel Templon s’estdistinguée en exposant dès les années sep­tante les artistes américains tels Warhol,Serra, De Kooning, Judd, Noland… aussi lesFrançais Devade, Cane Martinez, Venet…,le Belge Luc Peire et plus récemment JanFabre. L’exposition d’ouverture sera consa­crée à une grande installation de l’artisteChiharu Shiota (Japon, 1972 – Vit à Berlin)qui tisse d’immenses réseaux de fils noirs.On en reparlera en septembre. (C.L.)

Quatuor de choc au MoulinDestination estivale garantie sympathiqueet fleurie, l’omniprésente Galleria Conti­nua (San Gemignano, Beijing, Boissy­le­Châtel près de Paris) fait offre d’une visited’été assortie de quatre rencontres ausommet de l’art actuel. Cela se passe dansles environsdeParis, à la campagne, à Bois­sy­le­Châtel, au Moulin. Quatre mousque­taires en lice : le Chinois AiWeiwei, le Sud­Africain Kendell Geers, l’Egyptien MoatazNasr, le Belge Hans Op de Beeck. Du beaumonde, de la diversité, entre poésie et con­testation. En prime dans le jardin, unWallDrawing, “4 Seasons”, de PascaleMarthineTayou, Bamiléké camerounais. Rebelote auChâteau de Blandy­les­Tours avec “Originof Good(s), de NariWard. Une offre doubleà saisir ! (R.P.T.)UChâteau de Blandy­les­Tours, jusqu’au27 octobre. Galleria Continua/Le Moulin, 46rue de la Ferté Gaucher, 77169 Boissy­le­Châtel. jusqu’au 29 septembre. Infos :01.64.20.39.50 etwww.galleriacontinua.com

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4 L'actu SEMAINE DU 5 AU 11 JUILLET 2013 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Parr, couleur et passe

LORS DE SA CONFÉRENCE À L’ÉCOLE supérieuredes arts Saint­Luc à Bruxelles, Martin Parr a pris unmalin plaisir à mettre mal à l’aise les retardatairespar cet humour british, très pince­sans­rire qu’onlui connaît. Le “non, non, vous ne pouvez plus rentrer”était dans la parfaite continuation de son exposésur sa carrière de photographe qui a dû en surpren­dre plus d’un. En effet, peu de gens savent qu’à sesdébuts le coloriste fou qu’il est devenu travaillait ennoir et blanc.En témoigne l’ouvrage “Bad weather” publié en

1982 (et aujourd’hui épuisé) dans lequel il traitaitde la météo qui, comme il le dit ironiquement, estle sujet de préoccupation principal outre­manche.Le coup d’œil était déjà bien en place ainsi que laméthode. Il montrait là, de manière précoce, sa ca­pacité à s’emparer d’un sujet apparemment banalet à en tirer une fable des temps modernes par lebiais de l’humour.

Depuis lors, il n’a eu de cesse de poser un regardmordant sur le monde tel qu’il tourne et à ques­tionner notre façon de vivre entièrement tournéevers la consommation. Son exposition présentéeactuellement à la Galerie Paris­Beijing à Bruxelles

fait preuve de la férocité qu’il peut mettre à pour­fendre la grossièreté que cela engendre, tant dansles us et coutumes que dans tout ce qui nous en­toure désormais.Le projet “Common sense” qu’il développa en­

tre 1995 et 1999 est à cet égard le plus radical. On yvoit en gros plan, avec une minutie digne de l’eth­nographie la plus pointilleuse, des objets, de lanourriture et des corps modelés par l’économieglobale. C’est parfois hilarant, souvent peu ragoû­tant, toujours très décapant : des “ice creams” cré­meuses dégoulinant le long des doigts, des orteilsaux ongles jaunes enserrés dans des sandales cou­vertes de marguerites rouges, une mamy rôtie ausoleil…Ce regard est sans doute ce qui a donné tant de

difficultés au photographe britannique pour inté­grer l’agence Magnum dont il est néanmoins de­venu membre depuis 1994. La rupture avec le noiret blanc, mais surtout avec le regard compatissantdes humanistes de la première heure a mis dutemps à passer. Cependant, ce renouvellement a étéplus que bénéfique. D’abord pour la nécessairemise en phase avec l’époque dans les sujets et lamanière de les aborder. Ensuite pour une adapta­tion à la nouvelle donne dumarché de la photogra­phie plus porté désormais vers le monde de l’artque vers celui de la presse illustrée.C’est donc en toute logique que cette exposition

se retrouve dans une galerie plutôt que dans uneinstitution publique. En l’occurrence, cela nouspermet de (re) voir dans des grands formats, desaperçus d’autres fameuses séries telles “Last Re­sort”, “Small World”, “Luxury” et “Bored Couples”.À vrai dire la confrontation de l’esthétique trash deParr avec l’élégant décor de l’Hôtel Winssinger nemanque pas de sel. Celle des invités du vernissagedévorant hamburgers et frites en­dessous d’imagesnous montrant les mêmes scènes dans l’Angleterrede Tatcher fut un pic dont on ne peut pas être cer­tain qu’il n’était pas voulu.Jean-Marc Bodson

hMartin Parr de passage à Bruxellespour son exposition à la GalerieParis­Beijing.

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En gros plan, avec une minutie digne de l’ethnographiela plus pointilleuse, des objets, de la nourriture et descorps modelés par l’économie globale.

Infos pratiques

“Martin Parr” : Bruxelles, Galerie Paris-Beijing,rue de l’Hôtel des Monnaies,66. Jusqu’au 27 juillet,du mardi au samedi, de 11h à 19h. Rens.: www.gale-rieparisbeijing.com M

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5L'actuSEMAINE DU 5 AU 11 JUILLET 2013 ARTS LIBRE

l Expo en vue l Expo en vue

L’humain, en corpset esprit

LES EXPOSDEMICHEL Boulanger se font rares raisonpour laquelle il ne faut absolument pas manquer cel­le­ci qui n’est pas à proprement parler une rétrospec­tive, un musée devrait s’en charger avec publicationadjointe !, mais comme le dit l’artiste, une suite “depetits cailloux que j’ai semés surmonparcours depuisles années septante”. Artiste issu des années soixante,Michel Boulanger est pleinement de son époquecomme en témoigne cette piècemajeure remontée icipour la circonstance, “Caisse et un son” (1971 – 1973)qui se situe entre l’objet, l’installation, la sculpture etl’intervention dans une approche pluridisciplinairequi depuis ce temps n’a cessé de prendre de l’exten­sion. Cette œuvre est à la fois une rupture affirméed’avec les pratiques antérieures, une participation à ceque l’on nommait l’avant­garde, mais surtout unesorte de credo de l’artiste qui ne s’en est jamais dé­parti. Il y livrait le souffle vital dans une grande boîtenoire goudronnée dont l’intérieur est inaccessible !Toute son œuvre ou presque y est concentrée, l’hu­main pris entre vie etmort, unmauvais sort qu’il con­vient de conjurer en donnant la priorité à la vie.Il y a quelque chose de Beuysien dans cette œuvre,

surtout à travers les préoccupations humaines, à tra­vers l’attention au corps et à la nature, également parle dessin, mais elle ne se limite pas, loin de là, à cetteprestigieuse référence, et c’est ce qui la rend aussi par­ticulière qu’intéressante et riche. Alors que les cou­rants et mouvements ont tendance à se succéder, lui,les condense en quelque sorte, il y puise ce qui lui cor­respond et forge un cheminement intellectuel, plasti­que et humain, de lente progression. La part concep­tuelle n’est pas à négliger dans ce qu’elle a d’exigencementale, le minimalisme le conduira sur la voie de laréserve et la concentration sur ce qu’il considèrecomme essentiel. Aussi, une part d’Arte Povera. Etpuis il a cet aspect zen qui pourrait venir de l’Orient etdont les traces les plus probantes, toujours présentes

aujourd’hui, c’est dire la permanence et l’importance,sont ces fulgurances gestuelles livrant des portraitshumains vivants. Ils sont le souffle de la vie. Toutel’énergie physique et mentale qu’il y a mise, sans quecela nous apparaisse, se transforme en grand calme. Etpourtant il ne s’agit pas de figer les corps, bien au con­traire,mais il faut quedans la vitesse d’exécution s’ex­prime une sorte de densité intemporelle de l’être quile garde en vie. Ces dessins sont des haïkus qui pro­viennent d’une force spirituelle, d’une capacité men­tale à traduire une attitude humaine plastiquementsur une décision rapide qui suit immanquablementune intense concentration, une sorte demédiation.Qu’elle soit abstraite ou qu’elle se réfère à l’humain

toute son œuvre est de cet ordre, même ses grandessurfaces intensément noires, même ses compositionsde formes rouges, même les accumulations de bâtons(branches) qu’il trouve lors de ses pérégrinations,même ses petites sculptures qui peuvent sembleranodines. Ce n’est pas un hasard s’il se limite à troiscouleurs, le rouge, le noir et ses nuances, le blanc; s’il arecours à des matériaux naturels ou ordinaires, s’ilmêle parfois des objets issus d’autres cultures, s’il créedes tensions sans autre objet qu’elles­mêmes, car iln’établit pas de hiérarchie, ce qui compte avant toutc’est le vécu réel ou potentiel que ces œuvres trans­mettent et leur capacité d’intériorisation.Claude LorentUMichel Boulanger. Pièces et encres. Galerie le Trianglebleu, Cour de l’Abbaye, 5, 4970 Stavelot. Jusqu’au28 juillet. Du jeudi au dimanche de 14h à 18h30.

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Vue partielle de l’expo de Michel Boulanger au Triangle bleu, à gauche une série dedessins dont le grand fusain et mine de plomb “Grünewald” (1980-1981), et dessculptures (Canne Colonne, 1981), à droite, “Caisse et un son” (1971-1973), 220 x220 x 220 cm, dont la composition sonore est de Henri Pousseur.

hA Stavelot, la galerie le Triangle bleu ainvité l’artiste liégeois Michel Liégeois àretracer, en œuvres choisies, unparcours de création de plus dequarante ans.

“[…] s’emparer d’unespace en le cernant designes et d’empreintes,tenter de lui donner une

présence, une aura,jusqu’à se mouvoir dans

ces zones d’aire, desespaces sensibles”Michel Boulanger

Bio express

Né à Anthisnes en 1944,formé à l’Aca de Liège, ilpoursuit une carrière d’ensei-gnant jusqu’en 2004. Ilexpose principalement enBelgique ainsi qu’en la galerieBernard Bouche à Paris. En1969, il fait partie des Jeunesartistes de Wallonie pourl’expo à l’Apiaw à Liège. En1978, il représente la Belgi-que à la Biennale de Veniseoù il montre “Caisse et unson”. Il y sera à nouveauassocié en 1986 avec l’Espace251 Nord. Expose en 1979avec le groupe l’A au muséede liège, salle St Georges.

ALAINJANS

SENS

Michel Boulanger, “Boîte crânienne”, 1980-1995, encresur papier de riz et papier indien, diptyque, 61,3 x 26,5 cm.

Expo des amis

Dans la salle de l’étage ses œuvres, des encres et unbronze, s’insèrent dans un accrochage collectif quiréunit quatre artistes avec lesquels il est en affinité.Dan Van Severen (1927 – 2009) avec des encres etdes fusains minimalistes où s’exprime la recherche despiritualité. Jean-Pierre Ransonnet (Lierneux, 1944 –Vit à Tilff) avec une “Figure”, peinture sur toile qui seconcentre sur l’essentiel de la forme humaine. MarcAngeli (Bruxelles, 1954 – Vit à Liège) auteur depeintures monochromes au vin et au pigment. Lephotographe Alain Janssens (1956, Liège où il vit)avec deux tirages argentiques de sa série “PeauPelage Paysage”.

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6 Les galeries SEMAINE DU 5 AU 11 JUILLET 2013 ARTS LIBRE

GaleriesBRUXELLES

Albert DumontJean-Paul Laixhay. ‣ Jusqu’au 07·07.Du J. au D. de 13h30 à 19h ou sur rdv.URue Léon Lepage 43 - 1000 Bruxelles -02 512 49 43 - www.galeriedumont.be

B-GalleryWillem Sarah. Le duo d’artistes, com-posé de Willem Corten et Sarah Marks,aborde la relation entre le public,l’oeuvre d’art et l’espace. Ce qui les in-téresse, c’est la façon dont le specta-teur regarde, interprète et réagit.‣ Jusqu’au 06·07. DuMe. au S. de 13 à18h.UGalerie Bortier - Rue Saint-Jean 17 -1000 Bruxelles - 02 279 64 03www.brupass.be

c-l-e-a-r-i-n-gMuen Kuey (it’s always the same).Oeuvres récentes de Korakrit Aruna-nondchai. ‣ Jusqu’au 20·07. Du Ma.au S. de 12 à 18h.UAvenue Louise 292 - 1000 Bruxelles -02 644 49 11 - www.c-l-e-a-r-i-n-g.com

Catherine BastideThe Forest, The Cloud and The Sea.

Oeuvres de Janaina Tschäpe. ‣ Jus-qu’au 20·07. Du Ma. au S. de 11 à 18h.URue Vandenbrandenstraat 1 - 1000 Bruxel-les - 02 646 29 71www.catherinebastide.com

ChampakaParis. Dominique Corbasson s’est bala-dée à travers une ville dont elle connaîtintimement l’âme et les secrets. Près de50 illustrations forment cet hymne gra-phique à la Ville Lumière. ‣ Jusqu’au20·07. Du Me. au S. de 11 à 18h30, leD. de 10h30 à 13h30 ou sur rdv.URue Ernest Allard 27 - 1000 Bruxelles -02 514 91 52 ou 0475 26 94 08www.galeriechampaka.com

Espace BlancheClem Peltier. Peintures. ‣ Jusqu’au28·07. Du L. au V. de 10h30 à 18h, lesS. et D. de 14 à 18h en présence del’artiste.URue Marché au Charbon 3 - 1000 Bruxelles- 02 510 01 41 - www.espaceblanche.be

Etablissement d’en face projectsA Top-Hat, a Monocle and a Butterfly.Une exposition d’Anthony Hubermanavec des oeuvres de Nairy Baghramian,Judith Bernstein, Eustace Tilley, Rose-marie Trockel... ‣ Jusqu’au 21·07. DuMe. au D. de 14 à 18h.

URue Ravenstein 32 - 1000 Bruxelles -02 219 44 51www.etablissementdenfaceprojects.org

Fine Art StudioColonial Horror. Oeuvres de Jean-Jac-ques Lebel. ‣ Jusqu’au 20·07. Du Me.au S. de 11 à 18h ou sur rdv.Impressions d’Afrique. Oeuvres d’In-grid Baars, Marie-Louise B., Jean-Jac-ques Lebel, Pierre Amrouche et Jean-Dominique Burton. ‣ Jusqu’au 20·07.Du Me. au S. de 11 à 18h ou sur rdv.URue des Sablons 13 - 1000 Bruxelles -02 514 25 92 ou 0475 82 52 76www.fineartstudio.be

Galerie Bruxelles-ParisRétrospective Lucky Luke. A l’occasionde la parution du dernier album deLucky Luke, la galerie invite Hervé Da-menton, alias Achdé, l’actuel dessina-teur du célèbre western humoristique.‣ Jusqu’au 21·07. Du Me. au S. de 11 à18h30 et le D. de 11 à 16h.UPlace de la Vieille Halle aux Blés -1000 Bruxelles - 02 502 70 25www.galeriebruxellesparis.com

Galerie LaurentinJohn Martini. Sculptures et monotypes.‣ Jusqu’au 27·07. Du Ma. au S. de10h30 à 18h30.URue Ernest Allard 43 - 1000 Bruxelles -02 540 87 11

Gladstone GalleryMagnus Plessen. Peintures récentes.‣ Jusqu’au 05·07. DuMa. au S. de 10 à18h.URue du Grand Cerf 12 - 1000 Bruxelles -02 513 35 31 - www.gladstonegallery.com

J. Bastien-ArtChina Today. Oeuvres de Bai Yi luo,Chu Teh-Chun, Gao Xingjian, Hu Qinwu,Jia Jing, Xiong Wenyun et Zhu Wei.‣ Jusqu’au 04·08. DuMa. au S. de 11 à18h30, le D. de 11 à 13h.URue de la Madeleine 61 - 1000 Bruxelles -02 513 25 63 - www.jbastien-art.be

Jan MotTerugblik. 1950–1970. Oeuvres deMarian Zijlstra. ‣ Jusqu’au 27·07. Du J.au S. de 14 à 18h30 ou sur rdv.

URue A. Dansaert 190 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Joye GalleryPierre Besson. Dans les oeuvres, on re-trouve la préoccupation constante del’artiste à manipuler les échelles, lesespaces, les formes et les matières.‣ Jusqu’au 13·07. Du Ma. au S. de 14 à18h.UChaussée de Vleurgat 125 - 1000 Bruxelleswww.joyegallery.be

Keitelman GalleryLe Corbusier by Lucien Hervé. LucienHervé a photographié les oeuvres del’architecte jusqu’à la mort de ce der-nier en 1965. ‣ Jusqu’au 13·07. DuMa.au S. de 12 à 18h.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com

MH GalleryChamps colorés. Peintures de MarcVan Cauwenbergh et travail du verre deGérald Vatrin. ‣ Jusqu’au 27·07. Du J.au L. de 11 à 18h ou sur rdv (fermé leD.).

Perte de repères

Artiste brésilien (1964, São Paulo)WagnerMalta Tavares expose pour la première fois ensolo à Bruxelles où il a participé à un ensembleau CAB, avec une vidéo très poétique quimettait en scène le vent comme force de lanature capable de transformer lesconstructions humaines. Bien que l’expositionsoit plutôt axée sur un autre élément naturel,l’eau, on retrouve dans une série de troisphotographies positionnant l’une de sessculptures sur une plage brésilienne, cettemême puissance invisible qui fait gonflerautant les voiles de rêves que celles desnavires. L’artiste, qui intitule son exposition“Bermudas” en référence au fameux etmystérieux Triangle des Bermudes, zoneocéane de l’Atlantique qui a englouti naviresen quantité et avions, à travers une série depièces très diverses, évoque surtoutl’infinitude, une perte de repères et cetteénergie naturelle de l’eau à la fois source devie et dangermortel. Il n’illustre pas, il ne

raconte pas d’histoire, il suggère et plantequelques situations dont la plus troublante estcette vidéo de la surfacemarine sur laquelle seballade un curseur bi­color, chercheur defréquences sonores. On ne sait rienmais ondevine une situation de perdition, peut­êtrede solitude, dans l’immensité aquatique. Unesituation àmettre en rapport avec celle d’unefigure humaineminuscule, debout, au bordd’une demi­sphère brillante comme unmiroirdans laquelle se reflète l’image captée : seul aumonde… qui lui appartient et qu’il surveille !D’autres œuvres, reliefs, monotypes délicats,ou sculpture de glace constituent desouvertures complémentaires vers unmondedans lequel l’homme s’interroge sur sa place,son rôle, sa condition et son rapport à lanature. (C.L.)

UWagner Malta Tavares. RainhArt Gallery, 90rue de washington, 1050 Bruxelles. Jusqu’au10 août. Du mardi au samedi de 11h à 18h.

Forces naturelles

COUR

TESY

RAINHA

RTGA

LLER

Y,BR

UXELLES.©D.R.

Arts Libre. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coordina-tion rédactionnelle :GillesMilecan et Camille deMarcilly.Réalisation :IPM Press Print. Administrateur délégué- éditeur responsable : Fran-

çois le Hodey. Rédacteur en chef : Vincent Slits. Rédacteur en chef adjoint : Pierre-François Lovens.Conception graphique : Bruno Bausier, Jean-Pierre Lambert. Publicité : Martine Levau(0032.2.211.29.12 – [email protected]).

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7Les galeriesSEMAINE DU 5 AU 11 JUILLET 2013 ARTS LIBRE

URue Haute 11 - 1000 Bruxelles -0478 84 89 81www.mathildehatzenberger.eu

MOTinternationalCarol, I Think My Place In History IsAssured. Oeuvres de Cally Spooner.‣ Jusqu’au 13·07. Du Me. au S. de 11 à18h ou sur rdv.URue Vandenbranden 1 - 1000 Bruxelles -02 511 16 52 - www.motinternational.com

Patrick Derom GalleryFioretti. Peintures de Fabienne Verdier.‣ Jusqu’au 06·07. Du Ma. au S. de10h30 à 18h30.URue aux Laines 1 - 1000 Bruxelles -02 514 08 82www.patrickderomgallery.com

Petits PapiersTrois auteurs et revues de légende. ASuivre, Le Journal de Spirou et le Jour-nal de Tintin, trois magazines qui ontréuni les plus grands noms de la BD.Pour évoquer ces trois univers, la Gale-rie a invité à ses cimaises trois de leursauteurs emblématiques: Didier Comèsreprésentera A Suivre, Alix, le person-nage de Jacques Martin, rappelera leJournal de Tintin et Victor Hubinon,père de Buck Danny, fêtera les 75 ansdu Journal de Spirou. ‣ Jusqu’au15·08. DuMe. au S. de 11 à 18h30 et leD. de 11 à 17h.UPlace du Grand Sablon - Rue de Boden-broek 8 - 1000 Bruxelles - 02 893 90 30www.petitspapiers.be

Roberto Polo GalleryShepherds. Dessins de Koen de Cock.‣ Jusqu’au 08·09. DuMa. au V. de 14 à18h, les S. et D. de 11 à 18h ou sur rdv.URue Lebeau 8-10 - 1000 Bruxelles -02 502 56 50 - www.robertopologallery.com

Sorry We’re ClosedDark Matter. Oeuvres de Stefan Rinck.‣ Jusqu’au 30·08. Uniquement surrdv.URue de la régence 65 - 1000 Bruxelles -0478 35 42 13 - www.sorrywereclosed.com

SynthèseEté 2013. Oeuvres sur toile ou sur pa-pier de Philippe Charpentier, Pierre Du-clou, Michel Estèbe, Luc Etienne, GiustoPilan, Danielle Stabel et JacquesWeyer. ‣ Jusqu’au 20·07. Du J. au S.de 14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

Young GalleryLes Instantanés. Du Maroc à l’Austra-lie, de Paris à Shangai, d’une grilled’évacuation à une farandole de fa-nions, Olivier Dassault nous invite auvoyage et nous transporte dans unescénographie étonnante de diversité.‣ Jusqu’au 31·07. Du Ma. au S. de 11 à18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

ArtiscopeLes Indestructibles. Oeuvres d’Angi,Kicco, Nucara, Rizzetti, Ronda, Sweet-love et Veronese. ‣ Jusqu’au 26·07. DuL. au V. de 14 à 18h ou sur rdv.UBoulevard Saint-Michel 35 - 1040 Bruxelles- 02 735 52 12 - www.artiscope.be

Albert BaronianStand-in. Oeuvres de Sam Falls, RyRocklen, Amanda Rossho, AshaSchechter et Sean Kennedy. ‣ Jusqu’au13·07. Du Ma. au S. de 12 à 18h.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.baronianfrancey.com

AnyspacePalimpsest. Peintures et photogra-phies de Sébastien Capouet. ‣ Jus-qu’au 13·07. Du J. au S. de 14 à 18h ousur rdv.URue Van Eyck 59 - 1050 Bruxelles -0471 88 26 17 - www.anyspace.be

ArtemptationRaconte-moi une chanson. Expositioncollective réunissant des oeuvresd’Alain Trellu, Benoît Piret, Chantal DeBlock, Eric Fransman, Pedro Correa,Sophie Dassel... ‣ Jusqu’au 11·07. DuJ. au S. de 14 à 18h.UAvenue Louise 475 - 1050 Bruxelles -02 669 77 78 - www.artemptation.com

Bodson-EmelinckxFils d’orphelin. Oeuvres de Marcin So-bolev. ‣ Jusqu’au 06·07. Du Me. au S.de 14 à 19h.URue de Hennin 70 - 1050 Bruxelles -02 648 40 06 - www.bodson-emelinckx.com

Box GalerieAutels Profanes. Natures mortes, pho-tographies de Toni Catany. ‣ Jusqu’au15·07. Du Me. au S. de 14 à 18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles -02 537 95 55 - www.boxgalerie.be

Cassina Showroom BrusselsKarl Lagerfeld photographie Cassina.Les icônes de Cassina revues par KarlLagerfeld. ‣ Jusqu’au 31·08.UAvenue Louise 154 - 1050 Bruxelles

Charles Riva CollectionSterling Ruby. Selected Works. Unesérie de collages, peintures à l’aérosol,sculptures en bronze, tissu et uréthanetirés du répertoire varié de l’artiste.‣ Jusqu’au 19·10. Du J. au S. de 13 à18h.URue de la Concorde 21 - 1050 Bruxelles -02 503 04 98www.charlesrivacollection.com

DCA GalleryUn été pas comme les autres. Oeuvresde Nouzha Serroukh, Pascal Duquenne,Richard Moszkowicz et Willy De Smedt.‣ Du 11·07 au 17·08. Du Me. au S. de13 à 18h30.UAvenue Louise 335 - 1050 Bruxelles -0489 73 91 96 - www.dca-gallery.com

Elaine Levy ProjectBad Gateway. Les oeuvres de YannickVal Gesto empruntent à l’esthétiquepunk, aux fanzines et publications un-derground et aux graphismes postPlaystation. ‣ Jusqu’au 20·07. Du J. auS. de 14 à 19h ou sur rdv.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -02 534 77 72 - www.elainelevyproject.com

Galerie LazarewFulcrand. Le peintre est une figure im-portante de l’abstraction lyrique.‣ Jusqu’au 31·07. Du Ma. au V. de 14 à19h.UAvenue Louis Lepoutre 112 - 1050 Bruxel-les - www.galerie-lazarew.fr

Galerie Martine EhmerUrban Art Group Show. Oeuvres de JefAérosol, L’Atlas, JonOne, Kool Koor,Benjamin Spark, Tanc, Tilt et Quik.‣ Jusqu’au 14·07. Du J. au S. de 14h30à 18h30.URue de Stassart 100 - 1050 Bruxelles -0473 59 02 85 - www.martineehmer.com

Jozsa GalleryEvasive movements of a pursued ani-mal. Oeuvres de Lucie Lanzini et An-toine Vanoverschelde. ‣ Jusqu’au

06·07. Du J. au S. de 12 à 18h ou surrdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -0478 48 77 09 - www.jozsagallery.com

Mazel GalerieLes 7 péchés capitaux. Utilisant un lan-gage pop coloré allié à un dessin fort etmarqué dans lequel tous les détailssont un élément du récit, Vuk Vidor aassocié à chaque tableau une oeuvrelumineuse reprenant un des péchésécrit en ampoules électriques. ‣ Jus-qu’au 13·07. Du Ma. au S. de 11 à 19h.URue Capitaine Crespel 22 - 1050 Bruxelles -02 850 29 28 - www.mazelgalerie.com

Nadine FerontThrill Seekers. Oeuvres de StéphaneBalleux, Amélie de Brouwer, TatsuyaInuikawa, Lucie Lanzini, Jérôme Poloc-zeck, Jimmy Ruf et Robert Suermondt.‣ Jusqu’au 14·07. Du J. au S. de 14 à18h30.URue Saint-Georges 32 - 1050 Bruxelles -02 640 34 44 - www.nadineferont.com

Puls Contemporary CeramicsLove Your Cylinder. Oeuvres de Ga-briele Hain, Aor Sutthiprapha, Henk

Wolvers et Kim Holm. ‣ Jusqu’au13·07. Du Me. au S. de 13 à 18h.URue du Page 19 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55 - www.pulsceramics.com

Rodolphe Janssen(BRU)s. The Still House Group.Oeuvres d’Isaac Brest, Nick Darms-taedter, Louis Eisner, Jack Greer, Bren-dan Lynch, Dylan Lynch, Alex Perweileret Zachary Susskind. ‣ Jusqu’au24·07. Du Ma. au V. de 10 à 18h, le S.de 14 à 18h.URue de Livourne 35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

Aeroplastics ContemporaryApproximations of the Sublime. Pein-tures, photos et vidéo de Terry Rod-gers. ‣ Jusqu’au 27·07. Du Ma. au S.de 14 à 18h.URue Blanche 32 - 1060 Bruxelles -02 537 22 02www.aeroplastics.net

Antonio NardoneExpo d’été. La galerie présente ses ar-tistes et ses nouvelles découvertes.‣ Jusqu’au 07·09. Uniquement surrdv.

URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxelles -02 333 20 10www.galerieantonionardone.be

AutomatesgalerieRachel Larkins & JaneMuir. Automateset céramiques. ‣ Jusqu’au 27·07. DuMe. au S. de 13 à 18h ou sur rdv.UChaussée de Charleroi 24-26 -1060 Bruxelles - 0487 16 32 23www.automatesgalerie.be

D+T ProjectPictorial Field. Oeuvres d’Ivan Argote,Stephan Balleux, Mounir Fatmi, GregorHildebrandt, Kolkoz, Fabrice Samyn,Dan Peterman... ‣ Jusqu’au 13·07. DuJ. au S. de 12 à 18h30.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -02 537 76 30www.dt-project.com

FaiderEntre Pierres et Papiers Secrets Parta-gés. Oeuvres récentes d’Elise Delbras-sinne. ‣ Jusqu’au 13·07. Du Me. au V.de 14 à 19h, le S. de 14 à 18h ou surrdv.URue Faider 12 - 1060 Bruxelles -02 538 71 18 - www.galeriefaider.be

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8 Les galeries SEMAINE DU 5 AU 11 JUILLET 2013 ARTS LIBRE

Le corps et sa représentation

Des visages qui vous tutoient, regardperçant, œil à vif. Des corps nus quis’exhibent sans trop de vergogne. Des êtresaux abois dans des paysages de rêve. Deshommes qui font front au destin… La Galeriede Roberto Polo déplace à Bruxelles desartistes flamands qui s’y sont rarementmontrés et le plaisir de la découverte est àverser au crédit de cette nouvelle galerie quifait parler d’elle en innovant. Bel espace ettrois paliers, l’artiste peut s’y éclater. Avec sasérie d’aquarelles intitulées “Shepherds”,Koen De Cock (Gand, 1978) s’en vient ànous les bras chargés de portraits, de corpssans compromis, d’hommesessentiellement. Le corps l’a toujours fascinéet c’est par la sculpture qu’il s’était faitremarquer durant ses études à l’Académiedes Beaux­Arts d’Anvers. La peinture a suivi.Parti en Chine, De Cock s’y est astreint àsurpasser ses quêtes de l’anatomie, allantjusqu’à la déformation de ses règles quandl’urgence d’une expression s’en fait sentir.Inspiré par la gravure des grands anciens etpar les paysages chinois, frappant mélange,De Cock développe de grandes aquarellesqui sont autant moments d’indéniablevirtuosité qu’introspections humaines àregards parfois hallucinés.. Anne Hustachesigne le texte du catalogue. Elle y exprime

fort bien l’ardeur au travail et le talentobjectif, percutant, d’un artiste qui, enchaquemorceau de bravoure, manifeste uneénergie totale. L’homme nu, l’homme à nu,apparaît, chez De Cock, dans des décorsfloraux qui créent une distanciation, tout enmême temps qu’une complicité latente,entre une réalité et sa part de rêve et demystère. L’homme, son sexe, sa vigueur. Untravail des visages, des mains, des pieds,apparaît remarquable. Avec, contrastefrappant, des verts et des roses encontrechamp. C’est très dessiné, moinsmusclé que désemparé, à mi­corps ou enpied. De l’anatomie explicite jusque dans ledétail des veines, de la pilosité. Des corps quiparaissent démunis en un jardin d’Eden depacotille. On sent, très présente en effet, unetension entre l’irréalité des fonds etl’urgence inscrite dans les regards.Académique ? Chacun jugera. Voilà, en toutcas, un ouvrage qui a dumétier, de lapuissance, des séductions. (R.P.T.)

URoberto Polo Gallery, 8­10 rue Lebeau, 1000Bruxelles. Jusqu’au 8 septembre, du mardi auvendredi, de 14 à 18h; samedi et dimanche, de11 à 18h. Catalogue avec un texte d’AnneHustache, 96 illustrations en couleurs. Infos :02.502.56.50 et www.robertopologallery.com

Aquarelles

COUR

TESY

GALERIERO

BERT

OPO

LO/D

OMINIQUE

PROV

OST

Galerie Arielle d’HauterivesDécouvertes estivales. Photos de Mi-reille Roobaert, aquarelles de RenéeDelhaye, oeuvres plastiques d’AlicePieters, dessins au bic d’Oxana Taranet oeuvres en bois de Christina Jekey.‣ Du 11·07 au 31·08. Du J. au S. de 14à 19h ou sur rdv.URue Tasson Snel 37 - 1060 Bruxelles -0477 70 02 32www.arielledhauterives.be

Galerie Paris-BeijingMartin Parr. Rétrospective du photo-graphe. ‣ Jusqu’au 27·07. Du Ma. auS. de 11 à 19h.URue Hôtel des Monnaies 66 - 1060 Bruxel-les - 02 851 04 13www.galerieparisbeijing.com

Le Salon d’ArtPersistance de la trace. Estampes deThierry Mortiaux. ‣ Jusqu’au 13·07.Du Ma. au V. de 14 à 18h30, le S. de9h30 à 12h et de 14 à 18h.URue de l’Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40www.lesalondart.be

Libre ChoixLes Commères !. Céramiques de Bri-gitte Vassas. ‣ Jusqu’au 07·07. Du V.au D. de 14 à 19h.URue Defacqz 152 - 1060 Bruxelles -0476 77 53 60www.librechoix.be

Pascal PolarBack to the Museum. Dans la série dephotographies de Laurent Muschel, onassiste à la rencontre entre deux élé-ments: d’une part, l’objet, et d’autrepart, l’être humain, c’est à dire l’œuvred’art et son observateur. ‣ Jusqu’au20·07. Du Ma. au S. de 14 à 19h ou surrdv.Eye for an eye, image for an image.Originaire du Soudan, Musa est un ar-tiste contemporain majeur d’héritage àla fois européen, arabe et africain. Satechnique, basée sur l’assemblage detextiles, le distingue par son traitementet son assimilation de la culture et del’histoire de l’art occidentale. ‣ Jus-qu’au 31·08. Du Ma. au S. de 14 à 19hou sur rdv.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxel-les - 02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

Valérie BachMen of the Mountains, Deserts andSeas. Oeuvres de Simon Liddiment.‣ Jusqu’au 20·07. Du J. au S. de 11 à13h et de 14 à 19h.URue Faider 6 - 1060 Bruxelles -02 502 78 24 - www.galerievaleriebach.com

RossicontemporaryNioue Ouerquen. Oeuvres de GerardHerman. ‣ Jusqu’au 31·08. Les J. et V.de 13 à 17h et le S. de 14 à 18h ou surrdv.Rites are in time what home is inspace. Oeuvres de Sarah Van Marcke.‣ Jusqu’au 31·08. Horaires ci-dessus.Suspension of Disbelief. Oeuvres deChristopher Gilmour. ‣ Jusqu’au31·08. Horaires ci-dessus.URivoli Building - Chaussée de Waterloo690 - 1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

HAINAUT

TOURNAIRasson Art GalleryJean-François Bollie et Cédric Bou-teiller. ‣ Jusqu’au 25·08. Du J. au D.

de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue de Rasse 13 - 7500 Tournai -069 64 14 95 - www.rassonartgallery.be

LIÈGE

LIÈGENadja VilenneRepeat / rI’pi:t/. Oeuvres de JacquesCharlier, Olivier Foulon, Sophie Lan-gohr, Jacques Lizène, Capitaine Lon-champs, Emilio LopezMenchero, Benja-min Monti, Pol Pierart, Walter Swen-nen, Raphaël Van Lerberghe...‣ Jusqu’au 31·08. Du J. au S. de 14 à18h ou sur rdv.URue du Commandant Marchand 5 -4000 Liège - 04 227 19 91www.nadjavilenne.com

SPAGalerie AzurRipollés. Les oeuvres de Ripollés, aussibien ses peintures, ses gravures, queses sculptures, cassent les conceptsétablis par la société. ‣ Jusqu’au11·08. Du Me. au S. de 11 à 18h, le D.de 11 à 13h et de 15 à 18h.UAvenue Reine Astrid 48 - 4900 Spa -087 77 11 88 - www.galerieazur.be

STAVELOTTriangle bleuPièces et encres. Oeuvres de MichelBoulanger. ‣ Jusqu’au 28·07. Du J. auD. de 14 à 18h30.UCour de l’Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

NAMUR

GRAND-LEEZExit11 Contemporary ArtAs light goes by... Le travail de TomokoSugimoto est essentiellement composéd’images photographiques de sons etde vidéo. Constitué d’une série de vi-déographies mises en scènes et en es-pace et procédant par collage vidéo-graphique, les installations vidéosd’André Goldberg se nourrissent descodes de la peinture baroque (la va-nité, la nature morte, le portrait...).‣ Jusqu’au 01·09. Les S. et D. de 10 à18h ou sur rdv.UChâteau de Petit-Leez - Rue de Petit-Leez129 - 5031 Grand-Leez - 081 64 08 66www.exit11.be

JAMBESDétourArtistes en devenir. Oeuvres d’ElodieGoudinakis, Alexandru Fonea et IulianFonea. ‣ Jusqu’au 27·07. Du Ma. au V.de 12h30 à 17h30 et le S. de 14 à 18h.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43 - www.galeriedetour.be

ANVERS

ANVERSFifty One Fine Art PhotographyHere’s more, why not. Une trentaine dephotographies couleurs inédites deSaul Leiter. ‣ Jusqu’au 13·07. Du Ma.au S. de 13 à 18h ou sur rdv.UZirkstraat 20 - 2000 Antwerpen -03 289 84 58 - www.gallery51.com

Office Baroque GalleryAlexandre da Cunha, Michael Rey, Mi-

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9Les galeriesSEMAINE DU 5 AU 11 JUILLET 2013 ARTS LIBRE

A l’étranger

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GALERIEBE

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TEMPLON

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ESYGA

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FONT

AINE

FranceRobert Brandy – PeintureParis – Galerie Bernard CeyssonDoublé français pour l’artiste luxembourgeois bien connu enBelgique où il expose régulièrement puisque conjointement àson expo “Bonito Blane” au Musée de Gap, il est en solo àdeuxpasduCentre Pompidou avecunensembledepeinturesrécentes, abstractions structurées dans laquelle intervien­nent des amorces d’images et desmotsU Jusqu’au 31 juillet. Galerie Bernard Ceysson, 23 rue du Renard,75004 Paris. www.bernardceysson.com

Jean Raine – PeintureLyon – Galerie Michel DescoursL’exposition monographique de l’artiste belge (1927­1986)réunit une quarantaine d’œuvres représentatives de son par­cours pictural et poétique d’abord imprégné du surréalisme,ensuite nourri par les accointances avec le groupe Cobra jus­qu’aux dernières peintures foisonnantes et hallucinées.U Jusqu’au 14 septembre. Galerie Michel descours, 44, rueAuguste Comte, 69002 Lyon. www.peintures­descours.com

David Lachapelle – PhotographieParis – Daniel TemplonLe photographe américain David LaChapelle (1963) présentepour la première fois en France deux séries radicales, l’inéditeLast Supper et Still Life. Il surprend avec unenouvelle orienta­tionquimet en avant sondouble intérêt pour l’envers du rêveaméricain et l’histoire de l’art.U Jusqu’au 26 juillet. Galerie Daniel Templon, 30 rue Beaubourg,75003 Paris. www.danieltemplon.com

Kim Tschang-Yeul – PeintureParis – Galerie Baudoin LebonLa particularité de cet artiste coréen (1929, vit en Corée) quiprésente en cette exposition exclusivement des œuvres surpapier, est de peindre un motif formel récurrent : la goutted’eau, réalisée en trompe l’oeil. La goutte d’eau est commeunemanie, un leitmotiv, une récurrence.U Jusqu’au 27 juillet. Galerie Baudoin Lebon, 8 rue Charles­François Dupuis 75003 Paris. www.baudoin­lebon.com

LuxembourgSibenaler et Wilwert – PhotographieLuxembourg – Galerie ClairefontaineSelonMylèneCarrière,MarcWilwert et Lé Sibenaler dressentun portrait allégorique de l’existence, que ce soit celle de laphotographie ou de l’humanité. Explorant tous deux l’acci­dent photographique, ils fixent, non pas l’image de leur pré­sence aumonde, mais son expérimentation.U Jusqu’au 20 juillet. Galerie Clairefontaine, Espace 2, 21, rue duSt­esprit, 1475 Luxembourg. www.galerie­clairefontaine.lu

SuisseLee Bontecou – DessinZurich – Hauser et WirthL’exposition de l’artiste américaine (Rhode Island, 1931) ras­semble des dessins importants datant du début de sa carrièreà l’aube des années soixante jusqu’à desœuvres récentes iné­dites. Sa pratique énigmatique défie les tentatives de catégo­riser son travail selon les classifications traditionnelles del’histoire de l’art.U Jusqu’au 27 juillet. Hauser&Wirth, Limmatstrasse 270, 8005Zurich. www.hauserwirth.comOU

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chaelWIlliams et B.Wurtz. ‣ Jusqu’au20·07. Du Me. au S. de 14 à 18h ou surrdv.ULange Kievitstraat 48 - 2018 Antwerpen -0484 59 92 28 - www.officebaroque.com

FLANDRE OCCIDENTALE

OTEGEMDeweer GalleryDie neuen Sterblichen. Oeuvres de Ta-tjana Gerhard. ‣ Jusqu’au 07·07. DuMe. au D. (fermé le S.) de 14 à 18h ousur rdv, fermé du 22·07 au 16·08.

Soft Cockney. Oeuvres d’EnriqueMarty. ‣ Jusqu’au 07·07. Horaires ci-dessus.Vibrat. Oeuvres de Sergey Bratkov.‣ Jusqu’au 07·07. Horaires ci-dessus.UTiegemstraat 6a - 8553 Otegem -056 64 48 93 - www.deweergallery.com

Robert Brandy– Bolitho Blane

L’histoire débute enmars 1936 àMiami parle suicide présumé,avalisé par lesinspecteurs de police,d’un certain BolithoBlane. Mais un doutesubsiste : aurait­il étéassassiné ? Affairefinalement nonélucidée. L’histoirereprend en 1995lorsque le peintre

luxembourgeois Robert Brandy bien connu de tous lesamateurs d’art en Belgique où il expose régulièrement, seprocure les pièces de l’enquête deMiami et se lance, suite àla lecture d’un ouvrage acheté en brocante à Bruges, sur lestraces de ce curieux personnage, un peu aventurier et grandamateur de chocolat. Et voilà que demanière surprenante, ilétablit des liens de parenté et découvre des affinités au pointd’avoir la tentation fréquente de se glisser dans le récit del’autre retracé en ces pages par le narrateur Yves Bical, et des’y confondre ! Frédérique Verlinden, conservateur dumusée de Gap où expose Brandy, analyse ce cas étrange demimétisme et complexifie encore le dédale insoluble enintroduisant un homonyme Robert Brandi et un donateurBlane ou Blaine ! Il pense aussi que la “quête de la multitudede l’autre […] ouvre des partages d’écriture…”. Quant à FrançoisBazzoli jouant les détectives du rapport entre peinture etroman policier, de David à Duchamp, il conclut : “Faudrait­ilpasser par les doubles identités pour introduire le polar dansl’art contemporain ? On pourrait se le demander en ce quiconcerne les relations ambiguës Bolithe Blane/Robert Brandy”.Finalement l’énigme ne serait­elle pas dans l’histoire de lapeinture de Brandy ? (C.L.)

UPublication. “Une Vie avant la Vie”. Yves Bical – Robert Brandy.Nouvelle de Jean Sorrente, textes de Frédérique Verlinden etFrançois Bazzoli. Ill. coul., peintures et documents, 136 p. Ed.Artgo

UExpo. Robert Brandy. L’histoire vraie de Bonitho Blane. Muséede Gap, Hautes­Alpes, 6 avenue Maréchal Foch, Gap (France).Jusqu’au 2 mars 2014

La parution de la semaine

ARTG

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Agenda CulturelTél.: 02.211.27.23Email : [email protected]

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10 Adjugé! SEMAINE DU 5 AU 11 JUILLET 2013 ARTS LIBRE

Basquiat

Chez Phillips à Londres, il y avait une petitevente d’art contemporain le 27 juin, en soiréeoù moins de quarante lots étaient à prendre.La toile la plus chèrement vendue fut celle deJean­Michel Basquiat, peinte en 1984 et inti­tulée “Three Pontificators”. Elle a été cédée à2210500 £, soit juste au­dessus de l’estima­tion basse.

2210500 £

PHILLIPS

Presse-Papier

Cette boule presse­papier en verre à fond delatticino blanc spiralé et croisé était à prendreen l’étude Delvaux à Paris le 28 juin dernier.Elle était annoncée entre 5000 et 7000€. Ellea été propulsée par divers amateurs jusqu’à lasomme de 22000 €, hors frais.

22000 €

DELVAU

X

GaultierCette robe­man­teau en gabardinebeige entièrementplissée, col mon­tant et mancheslongues à l’identi­que, boutonnageasymétrique, cein­ture cage souli­gnant la taille. Elleétait à vendre chezSaint­Cyr à Paris le28 juin. On en es­comptait 800 à1000 €. Il en vint lasomme considéra­ble de 9500 €. Larobe datait de2009.

9500 €

SAINT-CY

R

l Compte-rendu

Moisson du côté d’Uccle

h La salle Vanderkindere, dirigéepar Stéphane Nicais, a terminé lesemestre en beauté ce 18 juin.

IL Y A TOUJOURS DE BELLES SURPRISESdans les salles, et même si les esprits étaientdéjà proches des plages et du ciel bleu quinous manquent tant, les amateurs présents,sur la chaussée d’Alsenberg pour cette vaca­tion, n’ont pas perdu leurs soirées.Stéphane Nicais avait encore été appelé à

travers tout le pays pour meubler une vaca­tion attractive, faite de choses classiquesmaispas ennuyeuses. Le filon fonctionne, et avecThierry Van Ophem, qui l’accompagne dansles expertises, il découvre de petits trésors.Ce qui ne veut pas dire que cela vaille cher.On se fait plaisir dans ce genre de salle. On yachète pour améliorer un intérieur et paspour faire un investissement pur comme celase voit dans l’art contemporain. Les prixénoncés ci­après ne contiendront pas lesfrais.Dès le lot 9, il y eut 1 400 € pour un char­

mant fusain d’Armand Rassenfosse, mon­trant une jeune femmeassise vue de dos et detrois quarts. Il ne fallait que 600 € égalementpour emporter une “Jeune femme allongéesur un canapé”, rendue avec vigueur parWa­telet; la toile mesurait 53 x 65 cm. C’est uncadeau. Un tableau attribué à IzaackVanOos­ten représentait “La traite des chèvres”peinte sur un panneau de 52 x 85 cm. Ici, lemarteau fut abaissé à 8 500 €. Il fallait en­suite engager 2 100€ pour s’en aller avec unegrande gravure d’Albrecht Dürer, figurantune “Crucifixion” éditée en 1511; voilà quifait plaisir. Les gravures sont souvent sous­es­timées par les amateurs d’art de nos jours. Lesspécialistes du genre sont rares. Il y en a un àAnvers, rue aux Laines, sinon il faut aller chi­ner chez les libraires. On pourra apprécier les3 000 € obtenus pour une paire de tableau­tins peints vers 1850­70 par un Hollandais,

Mahu

Chez Millon à Paris, le 26 juin, onvendait des tableaux anciensd’écoles et de provenances diver­ses. Il s’y trouvait une paire detoile peintes par Cornélis Mahu,anversois né en 1613 et décédé en1689. Ces naturesmortes reprisesde compositions de Heda firentleur estimation haute en étantvendues ensemble à 30 000 €.

30 000 €

MILLO

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VAND

ERKIND

ERE

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11Le marchéSEMAINE DU 5 AU 11 JUILLET 2013 ARTS LIBRE

l Compte-rendu

Moisson du côté d’Uccle

Jan­Jakob Broos (1833­1882), qui laissait icideux allées de villes animées de personnagesélégants dans le style Louis XV. Dommageque les panneaux d’acajou de 15 x 21 cm nedataient pas de cent ans plus tôt. Le Stevens,une des stars de la vente (10 000 €, mini­mum, espérés), n’est pas parti. La salle laissaune gente “dame vêtue de noir se promenantà la campagne” regagner sa cimaise d’origine.Les amateurs furent également absents pourdiverses pièces d’antiquité romaines et égyp­tiennes dont les plus importantes étaient at­tendues autour des 15 000 €.Par contre, Serge Hutry (encore un peu,

nous allions oublier de le mentionner !), ad­jugea à 7 000 € une “Fête villageoise” attri­buée à Adriaen­Frans Boudewijns (1644­1711). Dans le même genre flamand ancien,il y avait là une paire de toiles, projet pour destableaux d’église dont une des deux toiles futidentifiée. Il s’agissait d’une étude pour une“Assomption” conservée dans l’église du bé­guinage deMalines. Ce tableau­là fit 5 200 €,

tandis que l’autre, figurant une “Ascension”,ne monta pas plus haut que 1 200 €, parcequ’il n’était pas signé. Les toiles vendues me­suraient 82 x 60 cm. L’“Assomption” portaitla signature de Lucas Franchoys le Jeune(1616­1681). On espère que la Région fla­mande a acheté ces documents intéressants.On mettra encore en exergue cette agréablepaire de compositions en nature morte attri­buée à Jacobius Biltius (1633­1681). Il s’agis­sait d’un trophée de chasse et de pêche, peintsur une toile de 79 x 65 cm, d’une part, etd’une “nature morte au Canard”, d’autrepart. Le premier a été adjugé à 12 500 €,quant à la seconde, elle changea de mains à11 500 €. Pourvu que ces deux toiles soientrestées ensemble. La remarque vaut pour lestoiles de Franchoys citées plus haut. On ter­minera par les 700 € donnés pour un “Cou­ple” à mi­corps peint, en 1932, par l’Autri­chien Franz Windhager (1879­1959). Idéalpour un intérieur Art déco.Philippe Farcy

VAND

ERKIND

ERE

Ce trophée de chasse de Biltius a été adjugé, chez VDK, pour 12 500 €,plus les frais. En bas, pour 39000 €, on a vendu ce samovar en argentmassif de 1859, aux armes des princes Obolensky.

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12 Le marché SEMAINE DU 5 AU 11 JUILLET 2013 ARTS LIBRE

l Vente publique

Rops en toutes traditions

hAmbiance immuable chez Rops, où la Chine prima surl’Occident. Quelques lots ont vibré. Richard Heintz a obtenuune très belle enchère.

BELLE AMBIANCE DONC, à nouveau,ou comme toujours, chez Rops le di­manche 28 juin dernier. La salle étaitgentiment remplie d’amateurs et dequelques marchands.La Chine (305 lots d’entrée et 70 % de

lots vendus à peu près) a donc fait par­ler d’elle à nouveau. Evidemment, chezRops, on relate des prix qui ne sont pasceux de Londres et Paris; on ne joue pas

dans la même Cour, mais on travaille,et l’argent circule.Benoît de Sauvage et Alain Sateur

étaient en tout cas enchantés de leurweek­end “où même les vins encore jeu­nes partirent à de bons prix. La salle vendplus de 2 000 lots par mois et les gensviennent sans arrêt déposer des lots. C’estincroyable”, dit le sieur de Sauvage avecson air surpris, alors que cela fait trente

ans qu’il traîne ses godasses dans lesantiquités. “C’est la crise, sans doute, quiengendre cela. A tel point que nous som­mes les seuls à continuer à travailler enjuillet et en août où nous aurons chaquefois deux jours de vente, les dimanches etlundis. Il nous faut faire face à l’afflux demarchandises. Nous ne refusons à peuprès rien, sauf les faux, bien sûr. Je me de­mande d’ailleurs comment font les collè­gues pour ne pas organiser de dispersionpendant cette période. Elle est pourtantpropice aux ventes publiques, puisque lesgens ont du temps et qu’ils ne partent plusun mois comme jadis”, renchérit AlainSateur.Parmi les lots qui ont joliment con­

tredit les estimations, pointons les1 900 € venus se poser sur la crête d’uncoq en corail rouge, chinois, bien sûr. Ilaurait pu s’en aller à 800 €; les prixénoncés ne comportent pas les frais.Un des lots les plus chers des deux

jours de dispersion fut cette sculptureen bronze doré figurant le dieu “Ush­nishavijaya”, datant de la fin duXVIIIe siècle. Le lot (41), haut de 17 cm,était annoncé à 10000 € en estimationhaute. Il changea demains à 11000€; ilfallait quandmême les assumer.Le lot 145 a connu une belle suite de

mains levées. Il s’agissait d’un plateauchinois à décor d’écrivain, de 25 x17 cm, en porcelaine blanche. Evaluéentre 100 et 160 €, il a été poussé à2 000 €.Il en fallu 4 400 de ces chers euros,

pour emporter un vase en porcelaineblanche, à nouveau signé et porteurd’anses en forme de tête d’éléphant.Haut de 34 cm, assez pansu, il était dis­

ponible à 1600 € en valeur haute.Toujours dans cette considérable par­

tie asiatique, un Bouddha assis haut de47 cm, en bronze doré, datant duXIXe siècle, aurait pu s’en aller à4 000 €. Il monta, comme un certainmoine en lévitation dans “Tintin au Ti­bet”, à 6500 €.Une paire de vases chinois hauts de

62 cm, à décor bleu et blanc de scènesde campagne animées, s’en est allée à5500 €. Il y en avait encore des dizai­nes du genre, comme à chaque vaca­tion depuis près de deux ans. Certainespaires font 50 € et d’autres 7000 ou8000 €, quand d’autres encore ne sevendent pas. Il y a là un commerce qui,comme les tapis, n’est pas très compré­hensible.Dans le genre peu cher, quoique cédé

juste en dessous des attentes, passaitsous le n°533 un plat en argent massifaux poinçons de Liège, datant de 1733(lettre annale I et date de siège de 1724pour le prince­évêque Georges de Gli­mes de Berghes). Long de 28 cm, pesant340 grammes, il a été vendu à 1300 €,sans doute, parce qu’il était un peu ca­bossé.L’un des meilleurs prix fut obtenu

pour une défense d’éléphant longue de210 cm et pesant 35 kg, cédée contre9000 € sur une base de 2000 €.Enfin, on mettra en exergue le ta­

bleau de Richard Heintz, “La Chapellede Sy”, sur l’Ourthe, 80 x 110 cm, an­noncée entre 1500 et 2000 €. Des con­naisseurs ont poussé la chose jusqu’à15000 €, plus les frais. La traditionétait respectée !Philippe Farcy

ROPS

Ce tableau de Richard Heintz aura obtenu la deuxièmeplus haute enchère du dimanche 28 juin, chez Rops, àNamur. Il a été vendu à 15000 €, alors qu’il pouvaitêtre acquis à 2000 €, selon l’estimation haute.

ROPS

Cette colonne cache-pot, signée parMassier Dephin (1836-1907), à décor de perroquets, a été adjugée 43000€ chezRops. Ce fut le sommet du dimanche 28 juin.

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13Le marchéSEMAINE DU 5 AU 11 JUILLET 2013 ARTS LIBRE

l Adjugé

Pluie demillionsà Londres

LESVENTESDEPRESTIGE – organiséescomme chaque année en cette fin demois de juin, à Londres, par Sotheby’set Christie’s (on parlera des autres sal­les plus tard) – furent des moments degrâce et de reconnaissance pour des ar­tistes souvent majeurs, mais parfoismoins connus. “Aux poings”, c’est So­theby’s qui gagna en engrangeant pas

moins de 89 343 047 € pour 53 lotsvendus et 68 présentés. Cela nous fit du77 % de réussite, ce qui est plutôt pasmal et en même temps un peu déce­vant dans la mesure où ces ventes sonttrès étudiées, calibrées, pour satisfaireun certain type de clientèle pour la­quelle les millions ne comptent pas.Chez Christie’s, il y avait 64 lots à pren­dre et 51 ont été vendus pour un totalde 82 477 286 €. Pour cette maison, lemeilleur prix est tombé sur une toile deBasquiat (1960­1988) dont l’attracti­vité ne cesse de durer, voire même decroître. Sa composition “Untitled” de1982 a été poussée jusqu’à

22031137 €. Notons que dans la mai­son d’en face de ce même Basquiat,“Hoax” ou “The Cardiff Giant”, toile de1983mesurant 182 cm de côté, n’a pasété vendue. On en espérait entre 2,5 et3,5millions de livres sterling.Chez Sotheby’s, le champion fut

Francis Bacon avec sa toile de 1966 re­présentant trois études à l’huile surtoile d’Isabel Rawsthorne. Le lot, ali­gnant les trois tableaux à la suite, a étévendu entre les estimations, soit13302097 €.Bacon succéda à Bacon pour la

deuxième place du podium en cettemême salle. “Head III”, de 1949, fut en

effet vendue à 12311 374 €, soit prèsd’un tier de plus que l’estimationhaute. Le communiqué précise quecette toile avait été vendue, en 1949,dans la galerie Hanover sur la rue Saint­Georges pour 150 £. Comme quoi ilfaut acheter de l’art contemporain etdu bon, sentir les meilleures fibrescréatrices et faire confiance au temps.Chez Christie’s, cette deuxième posi­

tion fut acquise pour Peter Doig (né en1959), dont l’œuvre, intitulée “Jetty” etdatant de 1994, a trouvé preneur à8619 361 €, soit, là aussi, près de 20 %de plus que l’estimation haute.Ph. Fy.

SOTH

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Ces trois visages d’Isabel Rawsthorne, par Francis Bacon, étaient à prendre chez Sotheby’s le 26 juin en soirée.Le marteau est tombé à 13302097 €.

h Les ventes de prestiged’art contemporain furentgrandioses.

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14 Le marché SEMAINE DU 5 AU 11 JUILLET 2013 ARTS LIBRE

l Vente publique

Au Plaza de faire peau neuve

ARTCURIAL A DE LA CHANCE. L’expé­rience récente pour cette salle de ventes,située au coin de l’avenue Montaigne etdes Champs­Elysées, de l’immense vaca­tion de l’hôtel Crillon et de tout son con­tenu, semble avoir marqué les esprits du

côté du Plaza Athénée. La crise mondialedes finances ne touchant pas les plusnantis, les palaces du monde entier sontplus souvent pleins que les 4 ou 3 étoiles.Du coup, il faut agrandir, et le groupe quidétient le Plaza Athénée a décidé de seporter acquéreur de trois immeublesvoisins.Cela ne changera rien à l’image presti­

gieuse de cet hôtel mythique que Mar­lène Dietrich adorait et habita tout untemps. L’hôtel est situé sur l’avenueMontaigne, dans le quartier des bouti­ques demode, tout près du siège de RTL,

juste à côté du théâtre des Champs­Ely­sée, sublime dans ses habits Art déco.Les travaux d’aménagement et

d’agrandissement auront lieu d’octobre­novembre 2013 au printemps 2014. Onen profitera donc pour remplacer quel­ques meubles de restaurant, des bars etd’autres lieux “publics”, de même quedes œuvres d’art et des objets utiles àl’art de la table. Le Crillon fut un succès.Le Plaza en sera un autre. La vente ne du­rera qu’un jour, contre trois au Crillon.Ce sera le 8 octobre, mais pas sur place,sauf pour les expositions qui dureronttrois jours. La vacation se fera sur écran,sans doute, et via l’Internet, question detenir lemonde entier en haleine.Parmi les points d’orguequi pourraient

émoustiller les foules, il y aura le bar des­siné en 2001 par Patrick Jouin. Il est longde sept mètres et exécuté en verrebombé, auquel on peut donner des cou­leurs différentes selon les heures. Onvendra la totalité des décors et meublesrécents, mais pas les pans de murs clas­sés, car couverts de boiseries superbes, ilsdatent du XVIIIe siècle. Les décors Artdéco duRelais Plaza seront également dela partie. De même pour certains élé­ments du restaurant tenu par Alain Du­casse. Ici, on vendra les lustres comme lessièges et fauteuils créés, eux aussi, parJouin. Ils sont d’inspiration Louis XVI,mais tendus de cuir, en ce compris lespieds, ce qui donne une image de jupon­nage assez spécial. Ces choses datent de2004.Pour ce qui concerne les œuvres d’art,

il y aura du Folon et “Sound­Tree”,

œuvre deMaurizioGalante en collabora­tion avec Taal Lancmann et Jean­Yves LePorcher. Ce sont des boules rouges quiservent d’enceintes de manière à enrou­ler le visteur dans une musique suave etpropice à la détente. C’était un projet detype “HauteCouture” développédans lesannées soixante par la firme Elipson. LesFolon sont deux sculptures en formeshumaines, mais terminées par unecuillère et une fourchette. Les bronzesmesurent 175 cm de haut. La paire estannoncée entre 50 000 et 80 000 €.Ph. Fy.

h Le cinq étoiles de l’avenueMontaigne s’agrandit.Du coup, on amélioreles espaces.

FANN

YAD

LER/STÉPHA

NIETO

USSA

INT/AR

TCUR

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Derrière les magnifiques façades fleuries du Plaza Athénée,se trouvent des espaces de qualité. L’art de vivre à la françaises’y manifeste par une ambiance particulièrement chic.

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LAIGNE

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l Vente publique

Satisfecit pour Elysée

LA VENTE DE SUCCESSION et à di­vers – comme disent les Français,chez Elysée, à Liège – a été marquéeen cette fin dumois de juin par quel­ques bons prix.Il n’y a pas eu d’envolée pour cette

dernière vacation chez les Fairon àLiège. Trois jours de ventes étaientprogrammés, et une partie de ces va­cations concernait une jolie maisonde Gomzé­Andoumont où som­meillaient des meubles liégeois enchêne du XVIIIe siècle.Le plus cher d’entre eux, un impor­

tant bahut en deux corps, d’époqueLouis XV, est monté, avec les frais, à

7750 € (lot 350).Un autre bahut, plus simple, car

sans partie haute, à pans arrondis etau cordonnet, a été adjugé à 5250 €.Le score le plus intéressant est tombésur un régulateur (lot 445), négocié à6250 €. On est resté dans les estima­tions, mais vu la difficulté à vendredes gaines d’horloge, ce résultat estdéjà une bonne nouvelle. Il ne s’agis­sait pas d’unmeuble régional,mosanou ardennais.Non, c’était un meuble en acajou

massif, d’époque Empire, dont lemouvement, signé par Lambrechts, àAnvers, reprenait le système de Ber­thoud remontant à 1763.Le lot provenait de la collection

Charles Thanner à Knokke, lequelsieur Thanner avait fait don jadis dela guillotine qui se trouve au muséede la Vie wallonne à Liège. Les gaines

d’horloge en bois naturel, chêne ounon, sont à des niveaux de prix bienplus bas; il vautmieuxne pas les ven­dre.Puis, il y eut un bel écart entre les

prévisions et le marteau, pour unependule murale de type “religieuse”,annoncée à 500 € et vendue à3250 €.Le scriban allemand en marquete­

rie et placage, évoqué ici naguère, aété vendu, toujours avec les frais, à3375 €; il était évalué entre 1600 et2200 €. C’est un cadeau, quandmême. Le prix le plus élevé de lavente fut de 10000 € plus les fraispour une montre de dame conçuechez Rolex. Là aussi, le score est restédans les estimations. Près de 90 pcdes lots ont changé de mains, nousdisait la direction de la salle.Ph. Fy.

ELYS

EE

Ce vase en verre multicouche de 35 cm de haut,de lamanufactureMuller, à Nancy, est parti contre 3500 €, chez Elysée, le 26 juin dernier.

hOn a réussi à vendre desmeubles massifs liégeoischez Elysée !

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15Le marchéSEMAINE DU 5 AU 11 JUILLET 2013 ARTS LIBRE

l Rencontre

Tout est passion

RODOLPHE DEMALEINGREAU possède cettechance d’avoir transformé sa passion de l’His­toire et des documents anciens en un métier.Les antiquaires sont souvent dans ce cas­là.C’est, sans doute, ce qui les fait tenir, malgréles difficultés considérables de ce métier, sou­mis à des contraintes administratives et finan­cières sans cesse accrues.Maleingreau, lui, vit dans son monde, relati­

vement clos, entouré d’amateurs avertis et dequelques collègues choisis autant pour leurscompétences que pour un sens partagé deschoses belles, évocatrices d’un passé, des cho­ses qui parlent du temps, des hommes et deleur destin.Notre hôte s’estmis à son compte à Bruxelles

depuis neuf ans bientôt, de retour de Londresoù il fréquentait les milieux d’affaires, celuides banques, de la City, en travaillant chez ladéfunte Lehman Brothers.Ses airs “british”, marqués du sceau de l’élé­

gance, collaient parfaitement à ce quartier lon­donien. Mais voilà, il a été rattrapé par ce be­soin viscéral d’acheter des pièces de monnaie,des actions, des lettres et enveloppes timbrées,desmédailles et tout ce qui touche aumétal, cequi le fait parfois aller vers unpeud’argenterie.Il commença donc son négoce outre­Manche,mais revint vers ses origines avec femme et en­fants en 2005.Installé face à l’église Saint­Henri, à Woluwe,

où les édifiants prêches du père Lagasse deLocht ont la netteté d’unportrait ciselé de Léo­pold Ier sur une pièce d’or, ses deux vitrinessont immanquables. La “galerie” estminusculed’apparence, mais riche d’une bibliothèqueimmense cachéederrièredesmurs blindés.Onne rentre pas en ce lieu comme dans une épi­cerie.Derrière son bureau, Rodolphe de Malein­

greau semble toujours de belle humeur, heu­reux d’en apprendre et plus encore d’en fairedécouvrir à ses clients, souvent privés de con­naissances quand ils découvrent dans un fondde grenier ou dans une armoire un paquet devieux papiers ou des pièces en sachet. On nepeut pas tout connaître, tout maîtriser, et ilsuffit d’une médaille, d’un billet de 100 francsde 1880, signé par un tel et non l’autre, pourfaire de cet objet une chose rare. “Quand j’ai desdoutes, je n’hésite jamais à écrire ou à téléphonerà des amis, collègues et collectionneurs, pour don­ner à des visiteurs des réponses claires et immé­diates, si possible. Tous les segments que j’abordepossèdent des caractéristiques qui vont faire quele lot présenté peut valoir 10 ou 50 €. Tout ce queje vends, je l’ai un jour collectionné. En collection­nant, on apprend, car on risque chaque fois dessous, et cela forme la connaissance. Quand j’airéuni un ensemble complet sur un thème, alors jevends et je passe à autre chose. Je ne suis pas histo­rien de l’art, mais je travaille comme un historiendes choses vécues. Les timbres seuls ne m’interpel­lent guère, mais une enveloppe timbrée, avec ousans la lettre, cela raconte des choses.”Il en est de même pour les médailles. Lui qui

est le représentant de Spink à Bruxelles, mai­son spécialisée dans les ventes de monnaies etmédailles militaires, parfois associée avecChristie’s, il adore suivre le destin d’unhomme à travers ses faits d’armes. “Les mé­dailles, cela s’achète en groupe, deux, minimum.Plus, c’est mieux. Mais à nouveau une médaillen’est pas l’autre. Cela demande une expertise, uneapproche pointue, et vis­à­vis du client qui vientici, une confiance absolue. Donner des conseils,c’est essentiel. Il faut que le vendeur potentiel sortegagnant. Pour cela, j’ai des assistants, collèguesqui partagent les mêmes optiques. Ainsi de Benja­min Zurstrassen qui est versé dans l’argenterie etles antiquités; ainsi de Gloria Castro qui s’occupedes cartes postales; et d’Alexandra Laloum, notrespécialiste en bijoux anciens.”Ph. Fy.

U43, Parvis Saint­Henri, 1200 Bruxelles.02.733.35.05. Site : www.expertise­collections.com

CHRISTOP

HEBO

RTELS

Rodolphe de Maleingreau dans son bureau du Parvis Saint Henri à Bruxelles.

h Faire de son addiction unmétier, c’est le rêve complet.Rodolphe de Maleingreau profitede cette chance.

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16 L'actu SEMAINE DU 5 AU 11 JUILLET 2013 ARTS LIBRE

l Portrait

Les illuminations de Bordas

IL A LA PLUME QUI DÉFIE PLUS VITE ENCORE queson coup de pédale pourtant aérien quand il tutoiecols et goudrons. Sa plume déboussole platitudes etrengaines. Et, quand il déclenche l’obturateur de sonLeica, le monde tutélaire et glorieux qui en surgits’impose à vous, feu de forêt sans pertes ni fracas. Dé­finitif. Plus qu’humain. Ses images sont univers au­delà du temps, de l’espace. Philippe Bordas ne pédalepas dans le mou. A la seule force d’une éblouissantevolonté d’être devant, “Baron Noir” tel l’aigle MarcelKint. D’être au­delà. Extirpé de la masse des faiseursde mots, faiseurs d’images, faiseurs de courses. Aveclui, point de course bidon. Point de livre pour rire.Point de photo pour plaisanter. Du jus, de la gagne. Lebidon clair des conquêtes bras levés, victorieux. Troiscent­soixante­cinq jours d’écriture par an, chaquematin. Cent kilomètres à vélo, petit pignon, grand dé­veloppement, tout à droite, tous les deux jours. Parmonts, vaux et sommets. Par tous les temps… “Leschampions – dit­il – c’est ce qui me permet de tenir !”“Tenir !”, une devise qui a fait du chemin et Bordas

s’y tient, en est le dignedétenteur séance tenante. Têtesur le clavier, doigt sur le déclic, mains au guidon plusque sur les cocotes de freins, peu importe la variante :Bordas fait sa course en tête. Et la tête se souvient de laseule étoile qui lui vaille, celle d’un félin aux jambesd’harmonie, glorieux, génial en sa faconde, le Faustode sa petite enfance, sonCoppi de légende. Bordas a leverbe haut et fort, endiablé et retors parce qu’em­brayé au­delà des formes et des rites. Le mot qui écla­bousse, qui disjoncte, éblouit. Le mot qui gicle, imageen folie. Il a ses divinités, Saint­Simon, Ponge, Céline.Avec lui, l’image vibre, s’emballe, c’est la sienne. Nonpas à brûle­pourpoint. L’image qui brutalise la réalité,la rend vivante, crédible, indicible. L’image­clé.Trois livres l’ont imposé aux yeux dumonde. Enfin,

aux yeux de quelques­uns, amoureux des gestes, desmots, des images qui tremblent, comme tremble lafeuille dans un vent d’été. “L’Afrique à poings nus” (LeSeuil, 2004), un reportage sur le vif, dans l’arène, surle sable mouvant d’une Afrique rituelle, ghettos à feuet à sang. Boxeurs du Kenya, lutteurs sénégalais. Bor­das est fils d’une Afrique qu’il arpenta pour se libérerdes carcans parisiens. Ses clichés ont fait le tour dumonde. Une rétrospective l’an dernier à Paris, maisonEuropéenne de la Photographie. Une autre en ce mo­ment en Slovénie, à Ljubljana. Il écrit, forcené de l’en­cre fiévreuse, noire sur du papier blanc, comme sesphotos. Noire d’histoires et d’instants. Paru en 2008chez Fayard, son livre “Forcenés” fut écrit avec le sanget l’adrénaline des champions d’une Petite Reine quien a bavé, en bave, en bavera, dame très digne de con­quérants de l’inutile beaux comme des dieux… quandils sont vrais. Et ce livre, que tout cycliste convaincu sedoit d’avoir lu, de relire, reparaît tout juste en Foliopour le centième Tour de France. Banco ! Avec lui,vous roulerez malin sur les flancs escarpés de monta­gnes impavides.Enfin, en 2010 Bordas publiait “L’invention de

l’écriture”, hommage discret à l’Ivoirien Bruly Boua­bré, inventeur d’alphabet, magicien d’une langueécrite, imagée, qui nous ramène aux sources de notrehistoire…mentale, philosophique,morale, esthétique,psychique. A pied, à cheval (de fer et titane), en voi­

ture (de suiveur de peloton). Où qu’il aille, quoi qu’ilfasse, pédale, photographie, écrive, Bordas bat la cam­pagne en quête de lui­même. Né à Puteaux en 1961,enfance et adolescence à Sarcelles, jeuxdebrutes et devilains parmi les exilés des terres lointaines, études delettres abandonnées pour partir en Afrique, grimpeur

ailé, Prix Nadar 2004, lettré qui écrit, décrit gestes ettonnerres, poète de l’exploit et de la survie, PhilippeBordas sculpte le mot, cisèle la langue, photographiel’évidence, s’échappe en permanence, Gitan des rou­tes et des sables en toute circonstance.Roger Pierre Turine

h Philippe Bordas écrit, photographie,pédale. Un artiste aux multiplesfacettes.

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