CHAPITRE 2 • PRÉSENTAT ION • Démocraties et total i tar ismes dans l ’entre-deux-guerres 1

Le livre du professeur • Histoire-Géographie-EMC • 3e

THÈME I : L’EUROPE, UN THÉÂTRE MAJEUR DES GUERRES TOTALES (1914-1945)

Démocraties et totalitarismes dans l’entre-deux-guerres

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REPÈRES p. 64

› L’Europe de l’entre-deux-guerres■ JE ME REPÈRE DANS LE TEMPS ET DANS L’ESPACE

DOSSIERS

› DOSSIER : La montée du nazisme p. 66■ JE RACONTE

› DOSSIER : La construction du régime totalitaire soviétique p. 68■ JE RACONTE

› DOSSIER GUIDÉ : L’embrigadement des sociétés p. 70■ JE TRAVAILLE EN AUTONOMIE

■ JE METS EN RELATION DES DOCUMENTS

› DOSSIER : La France du Front populaire p. 72■ J’IDENTIFIE LES ÉVOLUTIONS HISTORIQUES

› DOSSIER NUMÉRIQUE : Des libertés individuelles à la terreur Web

HISTOIRE DES ARTS p. 74

› Un homme nouveau pour un monde nouveau■ JE DÉGAGE LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS D’UNE ŒUVRE D’ART (MATÉRIAU, FORME, SENS, FONCTION)

LEÇON p. 76

› L’Europe entre démocratie et régimes totalitaires■ JE TRAVAILLE EN AUTONOMIE

LECTURE p. 78

› La montée des périls■ J’ANALYSE ET JE COMPRENDS DES DOCUMENTS

■ J’ÉTUDIE DES DOCUMENTS : DES TEXTES

JE M’EXERCE POUR LE BREVET p. 80

■ JE PRATIQUE DIFFÉRENTS LANGAGES

› EXERCICE 1 : Je connais les principaux personnages du chapitre

› EXERCICE 2 : Je situe les grands évènements du chapitre

› EXERCICE 3 : Je maitrise le vocabulaire du chapitre

PARCOURS DE COMPÉTENCES p. 81

› EXERCICE : ■ JE RACONTE

SE PRÉPARER AU BREVET p. 82

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■ J’ÉTUDIE UN DOCUMENT : UN TEXTE

■ J’ÉTUDIE UN DOCUMENT : UNE CARTE HISTORIQUE

■ JE DÉCRIS ET J’EXPLIQUE

■ JE SITUE ET J’ORDONNE DANS LE TEMPS

CHAPITRE 2 • PRÉSENTAT ION • Démocraties et total i tar ismes dans l ’entre-deux-guerres 2

Le livre du professeur • Histoire-Géographie-EMC • 3e

Présentation du chapitre

Démocraties et totalitarismes dans l’entre-deux-guerres

THÈME I : L’EUROPE, UN THÉÂTRE MAJEUR DES GUERRES TOTALES (1914-1945)

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Place dans le cycle et dans les programmes❱ Le chapitre intitulé « Démocraties fragilisées et expériences totalitaires dans l’Europe de l’entre-deux-guerres » prend place dans le thème 1, « L’Europe, un théâtre majeur des guerres totales (1914-1945) » de l’année de 3e. Le programme indique : « Après la paix de Versailles puis la Grande Dépression, le régime nazi s’impose et noue des alliances. L’expérience politique française du Front Populaire se déroule dans ce cadre marqué par une montée des périls. »

❱ Ce chapitre présente donc l’Europe dans l’entre-deux-guerres et les deux systèmes poli-tiques qui s’y opposent : les démocraties libérales et les régimes totalitaires. Les objectifs sont de caractériser un régime totalitaire et d’identifier les pays qui mettent en place ce type de régime. Par l’exemple français, l’objectif est que l’élève comprenne comment les démocraties réagissent face aux crises des années 1930 et tentent de sauvegarder la paix.

❱ Les pré-requis sont l’étude de la « question sociale » en Europe, dans le cadre de l’indus-trialisation, avec les formes nouvelles de contestation politique et les classes sociales au XIXe siècle (chapitre 4 de l’année de 4e). Surtout, la révolution bolchevique a été étudiée dans le chapitre précédent en 3e, jusqu’à la mise en place du communisme soviétique stalinien. Enfin, la fin de la Première Guerre mondiale, les recompositions territoriales et la signature du traité de Versailles ont été étudiées dans le chapitre précédent en 3e. Les élèves doivent maitriser ce cadre chronologique pour contextualiser ce chapitre.

Mise au point scientifique❱ La notion de totalitarisme : notion clé de ce chapitre, elle fait l’objet d’intenses débats entre historiens depuis de nombreuses années. C’est la philosophe Hannah Arendt qui a lancé le débat, lors du procès Eichmann à Jérusalem en 1961. Sa théorie de la « banalité du mal » a fait florès depuis et suscite de nombreux débats historiographiques : quel était le rôle des dirigeants ? Quel était le degré de soumission et d’embrigadement du peuple ? Quels sont les chiffres sur la répression des opposants ? Sur ce point, le livre de Stéphane Courtois, Le Livre noir du communisme, est certes un peu ancien (1997) mais a permis la mise en place d’un débat autour de la notion de totalitarisme. Il est encore d’actualité aujourd’hui pour tra-vailler cette notion centrale dans le programme de 3e. Emilio Gentile fait partie des auteurs en 2001 de Quand la nuit tombe, origines et émergences des régimes totalitaires en Europe (1900-1934), ouvrage de synthèse très important sur la notion de totalitarisme.

❱ Les régimes totalitaires dans la recherche historique récente : Chacun des trois régimes totalitaires a des spécialistes en Europe qui débattent de la notion elle-même, des points communs entre les régimes de l’Allemagne nazie, de l’Italie fasciste, et du communisme stalinien en URSS, et de leurs spécificités.

› Pour l’Allemagne, l’ouvrage de référence est la biographie de Ian Kershaw sur Hitler qui fait un certain nombre de mises au point toujours d’actualité sur le régime nazi, le culte de la personnalité et le rôle d’Hitler entre 1933 et 1945. Les travaux de Johann Chapoutot sur les influences sociales et culturelles du régime sur la société allemande sont tout autant novateurs que nécessaires pour comprendre ce régime.

› Pour l’URSS, il y a eu un renouvellement des travaux historiographiques, avec l’ou-verture assez récente d’archives après la chute du mur de Berlin et la fin de l’URSS. Plusieurs historiens derrière Nicolas Werth se sont attachés à chiffrer et à identifier les crimes commis par le régime totalitaire, en particulier sous Staline. Le Livre noir du communisme de Stéphane Courtois s’inscrit dans cette veine. Les débats historio-graphiques s’orientent aujourd’hui, comme sur l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste, autour du rôle et de l’influence réels du régime totalitaire dans les domaines sociaux et culturels en URSS.

› Sur Italie fasciste, les travaux de Serge Berstein et Pierre Milza (Le Fascisme italien : 1919-1945) sont un peu anciens (1980), mais permettent une première approche sur

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Sur le nazisme et l’Allemagne des années 1930 : › G. Bensoussan, Europe, une

passion génocidaire, Mille et une Nuits, 2006.

› J. Chapoutot, L’âge des dicta-tures, PUF, 2008.

› J.Chapoutot, Le Meurtre de Weimar, PUF, 2010.

› J.Chapoutot, Le nazisme. Une idéologie en actes, La Docu-mentation française, 2012.

› I. Kershaw, Qu’est-ce que le nazisme  ? Problèmes et pers-pectives d’interprétation, Gal-limard,1992, réédition 1997.

› I. Kershaw, L’opinion alle-mande sous le nazisme, CNRS éditions, 2010.

Sur l’URSS de Staline : › S. Courtois (dir.), Le livre

noir du communisme, Robert Laffont, 1997.

› N. Werth, Histoire de l’Union soviétique de Lénine à Staline (1917-1953), PUF, coll. « Que sais-je ? », 2012.

Sur la France des années 1930: › S. Berstein, La France des

années 1930, Armand Colin, 2011.

› J.-P. Brunet, Histoire du Front populaire, 1934-1938, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1991, réédition 1998.

› M. Margairaz (dir.), L’avenir nous appartient ! Une histoire du Front populaire, Larousse, 2006.

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Sur les régimes totalitaires : › Page pédagogique du

Mémoriel de la Shoah, sur la montée au pouvoir des nazis en Allemagne.

› Sur l’antisémitisme en Alle-magne dans les années 1930.

CHAPITRE 2 • PRÉSENTAT ION • Démocraties et total i tar ismes dans l ’entre-deux-guerres 3

Le livre du professeur • Histoire-Géographie-EMC • 3e

L’essentiel à transmettre❱ Les régimes totalitaires se mettent en place dans un contexte de crise économique, notamment en Allemagne.

❱ Il faut insister sur le fait que les régimes totalitaires prennent des formes différentes dans chaque pays. Cependant, on peut identifier quelques traits communs pour donner des repères à l’élève : propagande autour du culte de la personnalité du chef, organisa-tions de jeunesse, police politique.

❱ Face à eux, les démocraties doivent faire face à la montée de l’extrême droite et de l’antiparlementarisme. En France, le Front Populaire apporte plusieurs solutions - morales, économiques, sociales (grandes lois de 1936) - mais les démocraties ne parviennent pas à surmonter leurs divisions.

le fonctionnement du régime. La meilleure synthèse sur le fascisme est faite par l’his-torien italien Emilio Gentile dans son ouvrage Fascismo. Storia e interpretazione, paru en 2002 et traduit en français : c’est l’ouvrage de référence sur ce régime.

❱ La crise de 1929 est capitale pour comprendre l’évolution de l’Europe dans l’entre-deux-guerres. Les historiens y ont vu, à juste titre, l’un des éléments fondamentaux de la déstabilisation économique, puis sociale et enfin politique des sociétés européennes dans les années 1930. Les travaux, à l’origine uniquement centrés sur l’économie (et les thèses de l’économiste britannique John Maynard Keynes) tendent aujourd’hui à se recentrer sur les aspects sociaux de la crise. C’est ce qu’analysent les spécialistes du nazisme en Alle-magne (Ian Kershaw) ou en France (Serge Berstein) : c’est la crise économique qui a été l’élément déclencheur de la montée de l’extrême droite depuis la fin de la Première Guerre mondiale et de sa prise de pouvoir en Allemagne.

❱ Le Front Populaire : Beaucoup de travaux ont porté ces dernières années sur le Front populaire, avec l’apport de la sociologie pour appréhender l’influence des changements dans la vie des ouvriers notamment. Les réformes économiques sont aujourd’hui secon-daires dans la recherche historique, qui se consacre surtout aux aspects sociaux culturels de cette période. L’aspect culturel du Front Populaire est la question centrale aujourd’hui, développée par Pascal Ory dans son ouvrage La belle illusion : culture et politique sous le signe du Front populaire, 1935-1938, paru en 1994 et réédité en 2016 en livre de poche. Dans ce livre, tiré de sa thèse, Pascal Ory analyse les influences de cette période rela-tivement courte du Front Populaire sur la vie culturelle en France. Il montre que, pour la première fois, la culture n’a plus été réservée aux élites, mais partagée par tous. Cet ouvrage peut être pour de nombreux enseignants une source importante pour réaliser des EPI en rapport avec le Front Populaire. Sur l’entrée de Jean Zay au Panthéon en 2015, on peut lire avec attention la biographie rédigée par Pascal Ory et Antoine Prost sur ce per-sonnage clé de la période, ministre de l’Éducation nationale du Front populaire, assassiné par la Milice en 1944.

Documentaires : › Sur les régimes totalitaires,

de nombreux documents vidéo d’époque sont présen-tés ici et ici.

› Sur la France des années 1930, de nombreux docu-ments vidéo d’époque sont présentés ici avec une démarche pédagogique proposée ici ; une analyse du 14 juillet 1936 sous le Front Populaire ici.

Films d’époque : › Le Triomphe de la volonté de

Léni Rifenstahl, Reichspartei-tagsfilm, 1936.

› Octobre, de Sergueï Ein-senstein, Sovkino, 1927.

› La Ligne générale (ou L’Ancien et le Nouveau), de Sergueï Einsenstein, Sovkino, 1929.

› Alexandre Nevski, de Sergueï Einsenstein, 1938.

› Ivan le terrible, de Sergueï Einsenstein, 1944-1946.

› La Belle Équipe de Julien Duvivier, Ciné-Arys, 1936.

› La Vie est à nous de Jean Renoir, coopérative Ciné-Li-berté, 1936.

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› Fiche pédagogique du Réseau Canopé, extraite de TDC n° 982, sur l’idéal du corps sain et la volonté de créer un homme nouveau dans l’Allemagne nazie.

› Les fiches d’enseignants de l’académie de Poitiers sur les régimes totalitaires.

› Les fiches d’enseignants de l’académie de Toulouse sur les régimes totalitaires.

› Un travail d’histoire des arts sur l’art et la propa-gande en URSS.

La France dans les années 1930 : › Analyse de photographies

du 6 février 1934.› Analyse d’affiche antisémite

de l’Action française contre le Front Populaire et Léon Blum.

› Analyse d’affiche de la CGT sur le 1er mai 1936.

› Les fiches d’enseignants de l’académie de Poitiers sur le Front Populaire, avec proposi-tion d’activités pédagogiques sur TNI.

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CHAPITRE 2 • DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE • Démocraties et total i tar ismes dans l ’entre-deux-guerres 4

Le livre du professeur • Histoire-Géographie-EMC • 3e

Démarche pédagogique

OUVERTURE

1. Présentation du documentCette photographie de 1939 est un exemple de soumission à l’autorité d’un chef unique dans le cadre d’un régime totalitaire. Elle repré-sente Adolf Hitler acclamé sur la scène de l’Opéra Kroll, qui abrite (depuis l’incendie du Palais du Reichstag) l’assemblée allemande, le Reichstag. Celui-ci est entièrement contrôlé par le parti nazi, parti unique, qui impose ses symboles et ses codes, dans une assemblée qui n’a plus rien de démocratique. La photographie date du 28 avril 1939. Hitler vient de prononcer un discours enflammé. Il dénonce le pacte de non-agression avec la Pologne (qui avait été conclu en 1934 pour dix ans), et il résilie unilatéralement le traité naval germano-britannique (qui avait été signé en 1935 et qui autorisait le IIIe Reich à disposer d’une flotte de guerre, en contradiction avec les dispositions du traité de Versailles). Il répond égale-ment à l’adresse du président américain Franklin D. Roosevelt quelques jours plus tôt, au sujet de la situation des Britanniques en Palestine. La photographie a été prise par Hugo Jaeger, photographe personnelle qui suivait Hitler de 1936 à 1945. C’est l’un des rares photographes de l’époque à utiliser la couleur (contrairement à l’autre photographe personnel de Hitler, Heinrich Hoffmann, dont des clichés sont montrés dans le dossier 1). D’après l’histoire racontée par le magazine américain Life qui a récupéré, acheté et publié les photographies en 1965, Jaeger, très inquiet d’être associé au régime nazi à la fin de la guerre, a caché et enterré ses photographies dans des bocaux, près de Munich. Il les a récupérées en 1955 et les a stockées dans un coffre fort, jusqu’en 1965. Éléments de description et d’explication de la photographie :

› Le Reichstag est une institution mise en place dès 1848, d’abord dans le Saint Empire romain germanique (la Diète d’Empire) puis dans la Confédération de l’Allemagne du Nord (1867) et l’Empire allemand (IIe Reich, 1871-1914). Son rôle d’assemblée parlemen-taire est créé par la constitution de Weimar en 1919. Il siège au palais du Reichstag, à Berlin. Celui-ci est incendié en février 1933, après l’arrivée au pouvoir d’Hitler. Mais le régime nazi n’abolit jamais formellement le Reichstag. Il se contente de le priver de tout pouvoir, en particulier avec la loi du 23 mars 1933 qui attribue le pouvoir législatif au gouvernement. Sous le IIIe Reich, le Reichstag fonctionne comme un corps d’acclamation périodique pour les actions d’Adolf Hitler (ce que montre la photographie), jusqu’en 1942.

› Adolf Hitler est situé au centre de la photographie. La scène de l’Opéra Kroll a été transformée en tribune pour accueillir le Reichstag. Hitler est debout, au premier rang, à gauche de l’escalier central. Les saluts sont tournés vers lui.

› Le salut fasciste, bras levé, est d’abord un signe de ralliement du fascisme italien, adopté ensuite par le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) d’Adolf Hitler. Il est l’un des signes les plus manifestes du culte de la personnalité. La formule « Heil Hitler » (« Salut à Hitler », « Vive Hitler ») est souvent prononcée pour accompagner le geste. D’inspiration antique, le salut fasciste se réclame du salut romain (bras tendu en face de soi, paume de la main dirigée vers le sol, les doigts serrés, accompagné de la formule « Ave [nom de l’empereur] », « Salut Empereur »).

› La croix gammée nazie est un symbole inspiré du svastika (mot sanskrit), forme géométrique que l’on retrouve sous plusieurs formes dans de nombreuses civilisations du monde. On le trouve en Europe dès le Néolithique (culture de Vinča). Le svastika bouddhique pointe vers la gauche, à l’inverse du svastika indien et de la croix gammée nazie. Le mot « gammée » vient de la lettre grecque gamma (Γ en capitale). Elle est adoptée officiellement par le NSDAP en 1920. Hitler explique dans Mein Kampf que le blanc représente le nationalisme, le rouge le socialisme, et la croix gammée la race aryenne.

› L’aigle impérial est l’emblème des Hohenzollern, qui règnent sur la Prusse depuis la fin du Moyen Âge et autour desquels se crée l’Empire allemand en 1871. Maintenu par la République de Weimar, il est réutilisé par le IIIe Reich.

2. Problématisation du documentEn document d’accroche, cette photographie permet :

› de mettre en évidence la transformation des institutions politiques allemandes par le nouveau régime, autour d’un parti unique ;› de présenter la figure majeure du régime totalitaire nazi, Adolf Hitler ;› d’identifier les principaux symboles du nazisme et de repérer la pratique de la propagande.

3. Suggestion de questions › Quels sont les symboles du nazisme que l’on peut voir sur cette image ?Réponse : Les symboles du nazisme sont la croix gammée, les couleurs rouge-blanche-noire et le salut fasciste. L’aigle n’est pas à propre-ment parler un symbole nazi, mais il est repris par les nazis.

› Qu’est-ce qui nous montre sur cette image que le parti nazi est un parti unique ?Réponse : L’assemblée se tourne unanimement vers Hitler et tous les bras sont levés pour faire le salut fasciste. Contrôlée par le parti unique, l’assemblée allemande ne présente pas d’opposition politique et n’a pas de choix.

4. Corrigé des questions « Que sais-je ? »1) b – 2) c – 3) a

Démocraties et totalitarismes dans l’entre-deux-guerres

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REPÈRES

❚ Présentation❱ Cette double-page propose aux élèves un panorama de l’Europe politique à la fin des années 1930. Sur la carte, on voit bien ce morcelle-ment entre démocraties, régimes autoritaires et totalitarismes, ainsi que les rapports de force, qui ouvrent sur la Seconde Guerre mondiale. Mais la double-page comprend aussi, à côté de notions et définition clés, plusieurs documents célèbres.

❱ Le serment du Front populaireLe 14 juillet 1935, près de 500 000 personnes se rassemblent à Paris pour manifester contre le danger fasciste. C’est la naissance du Front populaire. Sur la pancarte : « Nous faisons le serment solennel de rester unis pour désarmer et dissoudre les ligues factieuses, pour défendre et développer les libertés démocratiques et pour assurer la paix humaine. » La photographie est reprise en couverture d’une revue éditée par le Comité national du rassemblement populaire, le 14 juillet 1935.Le Front populaire se forme en France en 1935 dans un contexte marqué par la progression de l’extrême droite en France (illustrée par les événements du 6 février 1934), l’essor du fascisme en Europe et la montée des tensions internationales. Face à ces menaces, il veut apporter et garantir aux Français « le pain, la paix, la liberté ». Comme le montre cette brochure, il veut en particulier « désarmer et dissoudre les ligues factieuses » d’extrême droite, « défendre et développer les libertés démocratiques » et « assurer la paix ».

❱ Le goulagCette photographie montre un camp de déportation et de travail en URSS, vers 1932. Les prisonniers soviétiques travaillent à la construc-tion du canal de la mer Blanche, à la mer Baltique le premier grand chantier stalinien, entre 1931 et 1933. Long de 200 km, le canal a été creusé par 250 000 détenus aussi bien de droit commun que politiques. Ils sont équipés d’un outillage très rudimentaire : pelle, pioche, brouettes. Ce travail forcé, exécuté dans des conditions exténuantes entraine une mortalité très élevée : la faim, le froid et les mauvaises conditions de travail ont provoqué la mort de 60 000 d’entre eux. La main-d’œuvre des prisonniers du goulag a été très largement utilisée pour servir l’industrialisation du pays. Des régions entières, comme la Sibérie, ont été mises en valeur grâce à elle.

❱ L’antisémitismeLe régime totalitaire nazi suit l’idéologie antisémite et raciste développée par Hitler dans Mein Kampf, résumée par le slogan « Ein Volk, ein Reich, ein Führer » (« Un peuple, un empire, un chef »). Cette pancarte en allemand incite au boycottage antisémite : « N’allez pas chez les médecins et les avocats juifs », en Allemagne, en 1933, année de l’arrivée au pouvoir d’Hitler.

❚ CorrigésNOTION : Un régime totalitaire

1. L’Allemagne, l’Italie et l’URSS sont trois régimes totalitaires en Europe à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

2. Le régime totalitaire nazi est dirigé par Hitler, son symbole principal est la croix gammée. Pour le communisme, Staline est le dirigeant de l’URSS ; les principaux symboles sont la faucille et le marteau, ainsi que le drapeau rouge.

3. Les régimes totalitaires s’appuient sur l’exercice de la terreur. Toute personne jugée « socialement nuisible » dans un régime totalitaire peut être arrêtée, déportée dans un camp ou exécutée.

NOTION : Une démocratie

1. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, la démocratie est en place en France, au Royaume-Uni, en Irlande, en Suisse et dans la plupart des pays d’Europe du nord (Belgique, Pays-Bas, Danemark, Norvège, Suède, Finlande).

2. Ces régimes sont fondés sur les valeurs de liberté et d’égalité, avec le droit de vote comme pilier du fonctionnement politique.

❚ Présentation❱ Signé le 28 juin 1919, le traité de Versailles règle les conditions de la paix en Europe après la Première Guerre mondiale. Sur l’insistance de Georges Clemenceau, chef du gouvernement français, l’Allemagne y est déclarée responsable de la guerre. Des conditions très dures lui sont imposées, ce qui soulève en sentiment d’injustice en Allemagne où le traité est perçu par certains comme un « Diktat » (document 1). Outre-Rhin, l’extrême-droite menée par le NSDAP (parti nazi) fustige la nouvelle République de Weimar qui a accepté de signer ce « traité de la honte ». Lorsque une crise financière éclate aux États-Unis en 1929 et se diffuse, provoquant une crise économique mon-diale, le parti nazi voit son audience augmenter en Allemagne, auprès d’une population durement frappée par le chômage (documents 2 et 4). La gauche allemande est divisée, le SPD (parti socialiste allemand) s’opposant au KPD (parti communiste allemand, fondé en 1918). En 1933, Hitler est appelé par le président de la République Paul von Hindenburg à diriger le gouvernement. Il transforme rapide-ment le pays en État totalitaire (document 5). Il ne met jamais fin à la République de Weimar, officiellement, mais il vide les institutions de leur substance et concentre les pouvoirs autour du parti unique. Il s’appuie à l’extérieur sur Benito Mussolini, le Duce, président du Conseil italien de 1922 à 1943, pour mener à bien sa politique d’expansion européenne. Après avoir signé l’Axe Rome-Berlin en 1936, Hitler annexe l’Autriche (Anschluss) en 1938 puis s’attaque à la Tchécoslovaquie. Mussolini soutient Hitler à la conférence de Munich en septembre 1938 : la France et le Royaume-Uni sont trop pacifistes et ne veulent pas contrarier l’Axe. En 1939 la Tchécoslovaquie, pays né du Traité de Versailles, n’existe plus.

DOSSIER 1 • La montée du nazisme

CHAPITRE 2 • DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE • Démocraties et total i tar ismes dans l ’entre-deux-guerres 6

Le livre du professeur • Histoire-Géographie-EMC • 3e

❚ Corrigés1. Les quatre conséquences du traité de Versailles pour l’Allemagne sont :

› la perte de l’Alsace-Moselle, récupérée par la France ;› une armée limitée à 100 000 hommes, sans matériel moderne (chars et avions) ;› une partie de son territoire (Rhénanie) occupée par les Alliés ;› le paiement de réparations pour les dommages de guerre.

2. Les Allemands souffrent de la crise économique qui touche leur pays. Ce contexte de crise est déterminant pour expliquer la montée des extrêmes et leur popularité, dans une population aux prises avec l’appauvrissement et le chômage. Une partie des Allemands accusent les Juifs d’être responsables de cette situation. Les partis de gouvernement ne semblent pas capables de maitriser la situation. Si le parti nazi bénéficie de la crise, il est en concurrence directe avec le parti communiste allemand lors des élections législatives.

3. Sur ces photographies, Hitler travaille la gestuelle et ses talents d’orateur, qu’il emploie lors de ces meetings politiques pour rendre ses discours plus vivants et captiver la foule.

4. Le principal rival du parti nazi au début des années 1930 est le parti communiste. Les résultats des partis communiste et nazi aux élections entre 1928 et 1932 sont en constante augmentation : le parti nazi progresse ainsi de 2,6 % des voix en mai 1928 à 17,3 % des voix en juillet 1932 ; le parti communiste progresse de 10,6 % des voix à 14,3 % des voix. Ces résultats des deux partis extrêmes sont liés aux effets de la crise économique, qui commence en 1930 en Allemagne et qui est de plus en plus forte en 1931-1932 : le chômage augmente très fortement, avec 1,5 million de chômeurs en 1928, 3 millions en 1930 et 5,5 millions en 1932. Les partis de gouvernement qui se succèdent n’arrivent pas à juguler la crise : l’explosion du chômage pousse les Allemands vers les partis extrêmes.

5. Dans le contexte du Traité de Versailles dénoncé comme un « Diktat », le programme du parti nazi de 1920 tend à répondre à l’humi-liation ressentie en développant trois thèmes principaux :

› un thème nationaliste qui s’appuie sur l’idée de Volk (« peuple ») (articles 1, 4 et 7), et notamment une mesure d’exclusion des Juifs ;› un thème expansionniste reprend l’idée de Reich (« empire ») (article 3), avec la récupération des territoires perdus lors du Traité de

Versailles et l’annulation des traités de paix de la Première Guerre mondiale ;› un thème anti-démocratique qui met en avant le renforcement de l’État, la suppression de la démocratie, et le rôle du Führer (« chef »)

(articles 6 et 25).

6. Dans les années 1920, Hitler est à la tête d’un petit parti d’extrême droite : le parti nazi (NSDAP). En 1924, il rédige Mein Kampf, dans lequel il critique sévèrement le traité de Versailles et annonce vouloir redonner sa puissance à l’Allemagne. Il dit aussi vouloir mettre en place une société inégalitaire basée sur le racisme : les Juifs seraient exclus de la société allemande et seules les personnes de sang allemand (appelées « aryennes » par Hitler) auraient des droits. Hitler profite de la crise de 1929 que les partis classiques allemands ne parviennent pas à juguler pour populariser ses idées nationalistes et raciales auprès des Allemands. Le peuple vote de plus en plus pour le parti nazi aux différentes élections. Le 30 janvier 1933, le président Hindenburg nomme Hitler chancelier, car les nazis sont devenus le principal parti du pays. Hitler institue une dictature légale et liquide le Parti communiste à la suite de l’incendie du Reichstag, en février 1933. Si des doutes existent encore sur l’origine de l’incendie, Hitler s’appuie sur ce prétexte pour mettre en œuvre une répression féroce à l’égard des autres partis politiques (à commencer par les communistes, principaux concurrents lors des élections précédentes) et pour se faire attribuer les pleins pouvoirs pour quatre ans lors d’un vote au Parlement le 23 mars 1933. La dictature hitlérienne est établie en quelques mois. S’ensuit un climat de terreur qui voit l’abolition des principales libertés civiles et aboutit, en juillet 1933, à la proclamation d’un parti unique en Allemagne.

❚ Présentation❱ Ce dossier prolonge celui du chapitre précédent sur les révolutions russes (p. 44-45). Il est cette fois centré sur le contexte des années 1920, avec l’évolution du régime mis en place par Lénine. Ce dernier a participé à la révolution d’octobre 1917. En effet, celui qui a dirigé le parti communiste de 1912 à 1922 considère que la prise de pouvoir ne pouvait se faire que par une insurrection armée des ouvriers, des paysans et des soldats. Il défend dans son ouvrage l’État et la Révolution (document 1) les idées de Karl Marx et Friedrich Engels sur l’État, qui serait un instrument d’oppression visant à exercer la domination d’une classe sociale.

❱ Le document 2 est une affiche soviétique célèbre de Victor Deni. Elle montre Lénine, et par extension le communisme, au sommet du globe terrestre, balayant le monde. Il rejette par une action de purification plusieurs personnages hors de ses frontières, comme un pope orthodoxe.

❱ Enfin, les trois derniers documents se focalisent sur les transformations économiques et sociales menées par le communistes. La « collectivisation » a débuté en 1929, quelques années après la mort de Lénine et de sa Nouvelle politique économique. Cette nouvelle politique fait suite à une crise agricole qui prenait de l’ampleur depuis 1927. Elle doit consolider la structure agraire en mettant en place des fermes collectives, les kolkhozes. Cela s’accompagne d’une dékoulakisation (document 4), racontée par Vassili Grossmann, écrivain soviétique qui a vécu la grande famine en Ukraine et a été frappé par la répression stalinienne. Il en arrive à la fin de son livre à la conclusion suivante : la Russie a eu une histoire inverse de celle de l’Occident, en construisant l’État sur l’oppression et non sur la liberté et la démocratie.

❚ Corrigés1. Trois adversaires sont désignés dans ces deux documents :

› des adversaires sociaux, les patrons (représentés sur l’affiche (doc. 2) avec un sac d’argent et désignés, dans le texte (doc. 1), comme des « capitalistes exploiteurs » et des « oppresseurs » ) ;

› des adversaires politiques, les rois ;

DOSSIER 2 • La construction du régime totalitaire soviétique

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› et des adversaires religieux, à travers la figure du pope (doc. 2).

2. Lénine envisage l’instauration du communisme de manière violente. Il faut passer par une phase de « dictature du prolétariat » au cours de laquelle les adversaires du communisme seront éliminés. L’utilisation de la violence est donc programmée et jugée indispensable dans le marxisme-léninisme avant l’avènement de la société communiste. De plus la révolution communiste doit avoir une dimension internationale : pour fonctionner, la révolution doit s’étendre au monde entier (« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous »).

3. Sous Staline, l’État impose la collectivisation des terres par la force, en employant la police politique pour traquer et terroriser tous ceux qui s’opposent à cette mesure. Ainsi, les petits paysans propriétaires appelés koulaks sont présentés comme des « parasites » dont il faut se débarrasser (exécutions ou déportations) pour le bon déroulement de la collectivisation des terres. La photographie montre des « koulaks » : à l’origine ce terme désigne les paysans aisés ; ils sont poursuivis de manière systématique en URSS, considérés comme une classe de capitalistes et d’adversaires du régime. Rapidement, ce terme prend une acceptation plus large et désigne tous les paysans réprimés en raison de leur opposition à la collectivisation.

4. Les objectifs du premier plan quinquennal sont de moderniser l’économie du pays (agricole et industrielle), afin de faciliter la mise en place d’une société socialiste en URSS.

5. Lénine et le parti bolchevik prennent le pouvoir en Russie à partir de 1917, en faisant une révolution. Ils chassent tous les opposants lors de la guerre civile qui dure jusqu’en 1921. En 1922, la Russie est remplacée par l’URSS. Staline succède à Lénine à la mort de ce dernier en 1924. Alors que plusieurs prétendants à la succession de Lénine s’affrontent, Staline l’emporte sur son principal rival, Trotski, grâce au contrôle qu’il a acquis sur le Parti depuis qu’il en est le Secrétaire général. Cette position lui a en effet permis de placer des membres de son clan à tous les postes importants. Il se présente comme le seul véritable héritier de Lénine autour duquel il organise un véritable culte. Une fois au pouvoir, il met en place des mesures destinées à collectiviser l’économie : l’État soviétique contrôle désor-mais les terres et les usines en URSS. Staline impose aux paysans d’abandonner leurs terres pour travailler dans des coopératives d’État (les kholkozes). Tous ceux qui refusent, en particulier les koulaks (petits propriétaires) sont traqués, déportés ou exécutés par la police politique. Staline décide aussi de moderniser les industries en donnant la priorité aux industries lourdes. Il met ainsi en place des plans quinquennaux qui fixent des objectifs de production à atteindre dans tous les domaines économiques sous peine de sanction. Pour éviter toute contestation, l’opposition est interdite et traquée par la police politique : seul le parti communiste (PCUS) est autorisé. Son chef, Staline devient le chef unique de l’URSS.

❚ Présentation❱ Les régimes totalitaires utilisent la propagande pour embrigader leurs populations respectives. Un ministère de la propagande est créé en Allemagne dès mars 1933, sous la direction de Joseph Goebbels : le ministère du Reich à l’Éducation du peuple et à la Propagande. Le but est de faire adhérer le peuple au nouveau régime et de forcer un soutien massif et inconditionnel au régime. Pour ce faire, dès leur plus jeune âge, les garçons et les filles sont fortement incités à adhérer aux jeunesses hitlériennes (Hitlerjugend) en Allemagne. En URSS, les Jeunesses communistes (Komsomols) sont créées. Différentes étapes marquent la vie du jeune, jusqu’à son entrée à l’âge adulte où il doit adhérer au parti pour espérer trouver un travail intéressant. Les moyens modernes de communications sont privilégiés pour faciliter la propagande, surtout la radio et le cinéma. Staline et Hitler demandent alors aux plus grands cinéastes de leur pays respectif (Leni Riefenstahl en Allemagne, Sergueï Einsenstein en URSS) de réaliser des films à la gloire de leur régime.

❱ Le dossier numérique « Des libertés individuelles à la terreur » approfondit l’étude des régimes totalitaires. En Allemagne et en URSS, les libertés disparaissent rapidement après l’arrivée au pouvoir de Staline et d’Hitler. Ce dernier, dès 1933, supprime la plupart des libertés qui existaient jusque là sous la République de Weimar. La même année, il ouvre le premier camp de concentration à Dachau (près de Munich) qui accueille surtout des membres du KPD (parti communiste allemand) et du SPD (parti socialiste allemand). Conformément à son programme politique présenté dans son ouvrage Mein Kampf, écrit dans les années 1920, l’Allemagne devient alors un régime totalitaire gouverné par un chef unique. En URSS, Staline agit de même. Sa police politique, le NKVD, fait régner la terreur sur toute la population, y compris parmi les membres du parti communiste russe. Beaucoup d’anciens compagnons de Lénine qui ont fait la Révolution d’Octobre sont ainsi arrêtés et jugés entre 1936 et 1938 lors de la Terreur stalinienne. Les procès truqués les condamnent à mort ou à la déportation dans le Goulag. Comme l’annonce Hitler, ceux qui s’opposent aux régimes totalitaires doivent disparaître dans la « nuit et le brouillard » des camps de concentration. Les libertés n’existent plus. Tout est contrôlé par l’état.

❚ CorrigésDocument 1 - Les organisations de jeunesse : L’image 1 est une photographie qui représente un rassemblement sportif à Nuremberg lors du congrès nazi de 1938. Les jeunes gens sont tous en tenue sportive, en train d’effectuer des mouvements de façon coordonnée, donnant une impression d’ordre et de discipline.L’image 2 est une affiche de propagande des années 1930 qui montre le peuple soviétique heureux autour de Staline et de la statue de Lénine, devant le drapeau de l’URSS. Parmi eux, il y a plusieurs enfants, en tenue des jeunesses communistes.L’image 3 est une photographie d’un défilé des jeunesses hitlériennes en 1937 à Stuttgart. On y voit des jeunes garçons en uniforme défiler de façon ordonnée en portant une figurine d’aigle et de la croix gammée et une banderole sur laquelle les jeunes gens demandent que toute l’Allemagne devienne nazie.Guides :

› Sur chaque image, on voit des jeunes en tenue des organisations de jeunesse de leur pays défiler ou afficher leur soutien au dictateur. Ce sont des images de propagande.

› Sur chaque image, on voit des symboles des régimes totalitaires : drapeau nazi et croix gammée (image 1), drapeau rouge de l’URSS, la faucille et le marteau (image 2), croix gammée et aigle allemand (image 3).

DOSSIER 3 • L’embrigadement des sociétés

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❚ Présentation❱ Dans les années 1930, la France, comme le reste de l’Europe, est touchée par la crise économique. Celle-ci devient politique, avec l’augmentation du chômage. L’extrême-droite menace de prendre le pouvoir comme en Allemagne ou en Italie. Le 6 février 1934, une manifestation des ligues d’extrême droite dégénère. La gauche y voit une tentative de coup d’État. Pour faire face, les trois principaux partis (PCF, SFIO et parti radical) s’unissent et forment en 1935 le Front Populaire. Cette alliance électorale gagne les élections en mai 1936. Le chef de la SFIO, Léon Blum, devient le chef du gouvernement. Les ouvriers se mettent alors en grève pour obtenir des avancées sociales. Les usines sont occupées. En juin 1936, les accords de Matignon donnent aux ouvriers les deux premières semaines de congés payés, la semaine de 40 heures et des conventions collectives. Pour la première fois, de nombreux ouvriers partent en vacances. Les stations balnéaires ne sont plus réservées aux riches. En 1938, la crise économique non résolue, l’augmentation des menaces de guerre et les désaccords entre les partis du Front populaire mettent fin au gouvernement de Blum. La gauche est chassée du pouvoir et la guerre débute le 1er septembre 1939.

❱ Notice biographique sur Léon Blum : Léon Blum (1872-1950) entre en politique au moment de l’affaire Dreyfus, et rencontre le leader socialiste Jean Jaurès. À partir de 1905, il joue un rôle majeur au Parti socialiste (SFIO). Il est Président du Conseil sous le Front popu-laire, de mai 1936 à sa démission en juin 1937. Après la guerre, il occupe brièvement la fonction de chef du Gouvernement provisoire de la République française (décembre 1946-janvier 1947), contribuant ainsi à la mise en place des institutions de la IVe République.

❚ Corrigés1. Le 6 février 1934 à Paris se déroule une manifestation des ligues d’extrême droite, qui dégénère en affrontements et en émeutes. Le contexte est celui de la crise économique mondiale, qui touche la France au début des années 1930 en provoquant une forte augmentation du chômage. L’extrême droite pense que les républicains au pouvoir sont responsables de la situation.

DOSSIER 4 • La France du Front Populaire

Document 2 - Le culte de la personnalité : Le culte de la personnalité consiste, dans les régimes totalitaires, à montrer une image positive du dictateur à la tête du pays. Ainsi, grâce à cette propagande intense, les gens peuvent oublier tous les aspects négatifs mis en place dans leur pays par le même dictateur. En URSS, au moment où cette affiche est publiée, Staline déporte et élimine des milliers d’opposants entre 1936 et 1938 : c’est la terreur stalinienne. Cette affiche montre une image très positive de lui pour faire oublier tout le reste. En Allemagne, en 1935, Hitler commence à réarmer le pays et à remettre en cause le traité de Versailles. Par cette affiche de propagande, il veut montrer qu’il est le chef qui va diriger l’Allemagne vers une nouvelle puissance après la défaite de 1918.Guides :

› L’affiche 1 est un document de propagande publié en 1935 en Allemagne par les nazis.L’affiche 2 est un document de propagande soviétique publié en 1937 en URSS au moment de la terreur stalinienne.› L’affiche 1 est une affiche de propagande allemande où Hitler apparait comme le guide du pays. L’affiche 2 est une affiche de propa-

gande où Staline apparait comme une personne bienveillante aimée par le peuple soviétique.› Hitler est représenté la main droite levant un drapeau nazi, son corps donnant l’impression qu’il va vers l’avant. Le but est de donner

l’impression que Hitler va faire changer les choses en Allemagne. Staline est représenté souriant, en train d’applaudir : le but est de faire apparaitre auprès du peuple son humanité et sa joie d’être le chef de l’URSS. On lui donne aussi le surnom affectueux de « petit père des peuples » pour affirmer qu’il est le chef parfait pour l’Union soviétique.

› Hitler est représenté en uniforme nazi, on voit sur l’image le drapeau nazi (rouge avec la croix gammée). Au-dessus, apparait l’aigle allemand dans un rayon de lumière pour montrer que l’Allemagne éternelle et triomphante renaît grâce à Hitler. À l’arrière-plan, des centaines d’hommes, eux aussi en uniforme nazi, suivent et imitent Hitler. Staline est représenté en tenue simple, qui ne le distingue pas des autres personnes de l’image. Cette affiche représente des hommes et des femmes de différents peuples qui composent l’URSS. Ils apparaissent tous heureux de vivre en URSS sous Staline.

Document 3 - Les manifestations de masse : Le but de ces grands rassemblements de masse est pour les régimes totalitaires de faire une démonstration de leur force et de leur emprise sur les populations du pays. L’ordre et l’obéissance qui ressortent de ces défilés sont censés montrer au reste de la population, qui assiste à ces défilés ou qui voit les images sur différents médias (affiches, journaux, actua-lités cinématographiques), que le régime dictatorial qui dirige le pays un un facteur d’ordre, de stabilité et de puissance pour le pays.Guides :

› La première image représente un défilé sportif à Moscou sur la place rouge en 1935.› La deuxième image représente un défilé des SS le 20 avril 1939 à Berlin à l’occasion de l’anniversaire d’Hitler.› L’impression générale qui ressort de ces deux images est l’ordre et l’obéissance au régime. Cela est visible car les personnes sont

rangées et ordonnées. Elles défilent avec des symboles de chacun des régimes totalitaires : sur la première image, la foule forme une étoile dans laquelle apparaissent la faucille et le marteau ; sur la deuxième image, la croix gammée est présente partout.

› La population ne participe pas directement à ces manifestations, elle est spectatrice. Le but de ces défilés est d’impressionner la population par l’ordre et l’obéissance au régime de la part des participants.

Synthèse : Les régimes totalitaires embrigadent les populations dès leur plus jeune âge pour en faire des soutiens aveugles au pouvoir en place. Que ce soit en URSS ou en Allemagne nazie, les jeunes gens doivent dès leur plus jeune âge participer à des organisations de jeunesse où on leur apprend à défiler en tenue, à obéir au régime. Les jeunes gens y pratiquent une activité physique qui a pour but de former leur corps. Les garçons reçoivent même une formation militaire.Dans les régimes totalitaires, les dictateurs utilisent tous les moyens de propagande disponibles pour diffuser en masse une image posi-tive de leur personne et de leur régime. Tous les médias sont mobilisés : affiches, radio, cinéma, journaux. Que ce soit en Allemagne ou en URSS, les dictateurs mettent en place un culte de la personnalité. Il s’agit de montrer à la population une image positive qui fait d’eux un chef providentiel, seul capable de diriger leur pays et de cacher toutes les atteintes aux libertés que pratique leur régime.

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2. L’image 1 est la couverture d’une brochure, réalisée par le Front populaire. Le Front populaire est une coalition des trois grands partis de la gauche française : les socialistes de la SFIO, les communistes du PCF et les radicaux. Parmi les auteurs mentionnés au bas de la couverture, on trouve Édouard Daladier, dirigeant des radicaux, Léon Blum, dirigeant de la SFIO et Maurice Thorez, dirigeant de la SFIC. L’affiche 2 est réalisée par le parti socialiste national : il s’agit en fait d’un parti d’extrême droite. Cela se voit dans les revendications : ce parti ne veut aider que les « vrais Français » face à la crise économique et son slogan est « Pour la France aux Français ». La tenue de l’homme sur l’image rappelle celle des fascistes italiens (chemise noire). Enfin, la phrase « À la porte les Juifs, les salauds qui exploitent les travailleurs » montre son antisémitisme.

3. Le programme du Front populaire est résumé sur la couverture de la brochure : « le pain, la paix, la liberté ». Différents moyens gra-phiques sont utilisés pour mettre en évidence l’opposition entre les problèmes contre lesquels le Front populaire veut lutter et les solu-tions qu’il propose. L’affiche se divise en deux parties : il y a un contraste entre la partie supérieure, en noir, qui concerne les problèmes, et la partie inférieure, en rouge, qui expose les solutions. De plus, les deux slogans, chacun composé de trois mots (« Contre la misère, la guerre, le fascisme », « Pour le paix, la paix, la liberté »), renforcent cette opposition.Par les images, elle montre que la gauche française est pacifiste, veut lutter contre la montée de l’extrême droite en France et en Europe et qu’elle est décidée à trouver des solutions à la crise économique.

4. À partir de 1936, le Front Populaire apporte plusieurs avancées aux ouvriers : › deux semaines de congés payés, ce qui permet aux ouvriers de partir en vacances pour la première fois à l’été 1936 ; › la semaine de travail de 40 h (au lieu de 48 h), sans perte de salaire ;› les conventions collectives (accords dans une profession valable pour tout le pays) ;› la scolarité obligatoire jusqu’à 14 ans (au lieu de 13 ans) ;› la nationalisation de certaines entreprises (chemin de fer, industries d’armement), ce qui a permis à l’État de proposer des billets de

train à tarif réduit (billets Lagrange) pour permettre aux ouvriers de partir en congés.De plus, par les accords Matignon, les ouvriers obtiennent la reconnaissance de la « liberté d’opinion », « le droit […] d’adhérer librement et d’appartenir à un syndicat professionnel » ainsi qu’une augmentation de leurs salaires. Il s’agit d’une réelle victoire ouvrière car ceux qui ont participé à la grève ne seront pas sanctionnés.Sur la photographie, la joie des bénéficiaires des premiers congés payés est soulignée par la présence de couples, qui s’amusent et affichent de grands sourires. Étendues sur la plage, ils profitent de ce moment de vacances.

5. Après la victoire du Front Populaire aux élections législatives de 1936, les ouvriers se mettent en grève pour forcer les patrons à négocier avec le gouvernement. Comme le montre cette photographie, les grèves de 1936 se déroulent dans une atmosphère festive. On peut voir que les ouvriers qui occupent leur usine ont organisé un bal ouvrier dans celle-ci.

6. La droite critique le Front Populaire : elle l’accuse d’être à l’origine du déficit de la France sans arriver à résorber le chômage. Sur l’image, on voit aussi la peur de la droite face au communisme (faucille et marteau représentés) : elle a peur que la situation entraine une révolution. Ainsi, les grèves et occupations d’usines sont considérées comme des émeutes. La critique principale est que, selon la droite, le Front Populaire n’apporte pas de solution à la crise économique et qu’il est à l’origine d’un certain désordre en France.

HISTOIRE DES ARTS • Un homme nouveau pour un monde nouveau

❚ Présentation❱ L’histoire de l’art de l’entre-deux guerres est foisonnante. Malgré le traumatisme de la Première Guerre mondiale, la foi dans le progrès par la technique demeure. Le modernisme passe par le projet de réformer le quotidien par les arts. Le constructivisme comme l’école du Bauhaus naissent et se développent dans des pays où des régimes politiques nouveaux se sont imposés : l’URSS et la République de Weimar.

❱ Les artistes se saisissent des machines pour créer  : appareils photographiques, caméras, machines industrielles, etc. S’inspirant de celles-ci, ils ont recours à des formes géométriques simples. Ces artistes se veulent accessibles à tous et investissent donc les arts publics : architecture, cinéma et affiches.

❱ Dans le même temps, en s’intéressant au vêtement, au mobilier et aux objets du quotidien, ils cherchent à façonner un homme nouveau. Le fonctionnalisme, en s’appuyant sur l’usage qui est fait des objets, sur leurs fonctions et non sur les habitudes culturelles, veut créer un art universel.

❱ Les créateurs modernistes et fonctionnalistes ont pour références la technique et les machines industrielles, selon le principe visant à adapter la forme à l’usage de l’objet, à travers le recours à des formes géométriques épurées (documents 1, 3, 4, 5) et des matériaux simples (bois, acier, béton, documents 3 et 5), en vue de générer un homme nouveau et moderne (document 1).

❱ Sur les idées de Le Corbusier, on peut se référer à son projet sur Chandigarh en Inde.

❱ On peut aussi mener un travail autour d’autres villes reconstruites avec des principes nouveaux comme le fit Auguste Perret au Havre : Au lendemain de la guerre, la France compte 1 600 000 logements détruits. Après le bombardement de septembre 1944, le Havre compte 80 000 sinistrés et 35 000 sans abris. C’est le ministère de la Reconstruction qui fut chargé de ce chantier colossal, l’un des plus importants du pays ! L’État confie à Auguste Perret (1874-1954) le soin de reconstruire le Havre qui a été classée au Patrimoine mondial de l’Humanité en 2005.

❱ Sur les principes de la Reconstruction du Havre et les ISAIE (immeubles sans affectation individuelle/immédiate).

❚ Corrigés1. Ces vêtements aux dessins géométriques sont destinés aux sportifs professionnels pour leurs entrainements. Ils manifestent ainsi le souci qu’a l’État soviétique de favoriser les sports pour donner naissance à une nouvelle génération d’hommes et de femmes physiquement épanouis. Leur réalisation par Varvara Stepanova, une artiste constructiviste, apporte les nouveautés de l’uniformisation et de la simplicité des coupes et des motifs.

CHAPITRE 2 • DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE • Démocraties et total i tar ismes dans l ’entre-deux-guerres 10

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LEÇON - RÉVISIONS

❚ Corrigés1. Les deux principaux types de régimes politiques qui s’opposent en Europe dans l’entre-deux-guerres sont la démocratie (comme en France et au Royaume-Uni) et les régimes totalitaires (Allemagne nazie, URSS).

2. Les grandes caractéristiques d’un régime totalitaire sont : › un chef unique qui exerce seul le pouvoir avec l’appui d’un

parti unique ;› une population contrôlée et terrorisée : les libertés sont sup-

primées, la police politique traque les opposants qui sont éli-minés ou enfermés dans des camps ;

› une population embrigadée : dès leur plus jeune âge, les habi-tants sont soumis à une intense propagande qui soutient le régime à travers tous les médias ;

› une économie sous contrôle de l’État.

3. En 1936, le Front Populaire en France est formé par : › le parti socialiste SFIO ;› le Parti Communiste Français (PCF) ;› le parti radical-socialiste.

4. Les principales lois sociales adoptées sous le Front populaire sont la création des congés payés, la semaine de travail de 40 h ou encore la nationalisation de certaines entreprises.

2. La voix de la jeune femme sort de la photographie par un cône symbolisant la voix. Les lettres y sont inscrites de la plus petite à la plus grande pour donner un « effet sonore » comme si l’on parlait dans un porte-voix.

3. Alors que les fauteuils du début du XIXe siècle étaient particulièrement travaillés, composés de bois sculpté, et recouverts d’une paille tapissée dans un souci d’esthétisme et de confort, le fauteuil de Mies van der Rohe, membre du Bauhaus, vise essentiellement le fonctionnel, et substitue à la fabrication artisanale un mode de production industriel. Fait de paille et d’acier, de forme simple et peu travaillée, ce fauteuil industriel offre des formes dépouillées et simples. Il est surnommé « une machine à s’asseoir » pour faire le lien avec cet aspect purement pratique et fonctionnel et ce mode de production industriel : l’art n’est plus incompatible avec la machine, il l’utilise au contraire à des fins esthétiques.

4. La Futura est une police d’écriture épurée, car elle présente un graphisme particulièrement simplifié par rapport aux polices d’écriture traditionnelles. La Futura ne présente aucun ornement et a exclusivement recours à des formes géométriques rectilignes (droite et cercle).

5. Les bâtiments de la ville idéale sont géométriques et organisés rigoureusement ; chaque espace semble avoir une fonction précise. La ville est aérée, et bien quadrillée par des axes de circulations rectilignes à l’image de la ville américaine.

6. Ces créations ont toutes recours à des formes géométriques simples, et rejettent toute arabesque ou autre maniérisme esthétique : on trouve des formes circulaires (doc 1 et 2), des lignes droites (doc 5), des lignes diagonales (doc1, 2) et des symétries (doc 1 et 5). L’effet produit est double : on perçoit de la rigueur mais aussi de la simplicité.

LECTURE

❚ PrésentationCette double-page est articulée autour du thème de la montée des périls dans les années 1930 et de la marche à la guerre. Le but est de faire travailler les élèves en autonomie autour de textes, de cartes et de documents iconographiques, afin qu’ils puissent comprendre comment les régimes totalitaires sont à l’origine du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939.

Document 1 : Les régimes totalitaires s’appuient sur l’exercice de la terreur. Tout individu qui n’entre pas dans le projet totalitaire du régime est à éliminer. Ainsi des groupes entiers de populations sont désignés d’avance comme nuisibles sur des critères sociaux, raciaux ou politiques. En Allemagne, la terreur se double d’une vision eugéniste de la race allemande et d’un antisémitisme exacerbé, que Hitler présente dans Mein Kampf puis met en œuvre par les lois de Nuremberg. Les lois de Nuremberg sont adoptées le 15 septembre 1935, à l’occasion du 7e congrès annuel du parti nazi. Elles sont au nombre de trois :

› lois sur le drapeau du Reich ; › loi sur la citoyenneté du Reich : sont citoyens du Reich les citoyens de sang allemand. Eux seuls jouissent de la totalité des droits

politiques ; › loi sur la protection du sang allemand et de l’honneur allemand : série d’interdits imposés aux Juifs.

À la suite des lois de Nuremberg, les persécutions et les violences envers les Juifs se multiplient. On pourra approfondir cet aspect avec l’étude de la Nuit de cristal : pendant la nuit du 9 novembre 1938, et le 10 novembre, les nazis attaquent les Juifs allemands sur l’ordre de Hitler, en représailles à l’assassinat à Paris de l’ambassadeur Vom Rath par un Juif polonais. 1 000 synagogues et 7 500 entreprises juives sont pillées, et 91 personnes sont assassinées. 30 000 Juifs sont arrêtés et déportés, notamment au camp de Dachau.Ces attaques des synagogues, les violences extrêmes contre les Juifs et les destructions de leurs biens matériels constituent un pogrom pratiqué à l’échelle de l’Allemagne tout entière.Suggestions de questions : › Relevez dans ces deux textes le vocabulaire qui montre que l’Allemagne nazie est un État raciste et antisémite.› Comment l’antisémitisme nazi s’exprime-t-il dans les années 1930 en Allemagne ?

CHAPITRE 2 • DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE • Démocraties et total i tar ismes dans l ’entre-deux-guerres 11

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Document 2 : En URSS, Staline pratique une politique de terreur reposant sur le culte du chef et d’impitoyables purges touchant les adversaires du Parti, les paysans hostiles à la collectivisation, des membres de l’intelligentsia russe, certains officiers de l’Armée rouge et les bolcheviks proches de Lénine et Trotski. Les grands procès de Moscou (1936-1938) sont un des points culminants de la grande répression policière lancée par Staline à partir de 1934 pour éliminer tous ses opposants, afin de s’assurer un contrôle total du parti. Des milliers de responsables du régime soviétique sont arrêtés, emprisonnés et souvent exécutés. Seuls ceux qui appartiennent au clan de Staline peuvent continuer à exercer des responsabilités. Il organise à cet effet de grands procès dans lesquels les accusés sont contraints à avouer publiquement des crimes fictifs avant d’être le plus souvent exécutés. Ces purges s’étendent à une grande partie de la société : le texte porte sur la « Grande Terreur », déclenchée en juillet 1937 par Staline, un grand massacre d’État afin d’éliminer tous ceux que Staline considère comme des ennemis du régime soviétique. Entre aout 1937 et novembre 1938, 1,5 million de personnes sont arrêtées et 750 000 sont exécutées, parmi lesquels d’anciens participants à la révolution d’octobre 1917 (les « vieux Bolcheviks »), comme Zinoviev ou Trotski.Suggestions de questions : › Comment Staline élimine-t-il tous ses adversaires politiques ?› Relevez dans ces deux documents les éléments qui montre que l’URSS de Staline est une dictature.

Document 3 : Ces documents présentent les alliances formées par le régime nazi et le début de son expansion. Hitler prépare l’Allemagne à la guerre en la remilitarisant : il rétablit le service militaire en 1935 ; il reconstitue l’armée ; il remilitarise le territoire, notamment la Rhénanie, en infraction aux closes du traité de Versailles. Le programme officiel du chapitre demande d’étudier les alliances nouées par le régime nazi : le but des alliances est de sortir l’Allemagne de son isolement diplomatique.

› Dès 1936, l’Allemagne se rapproche de l’Empire du Japon et signe le pacte anti-Komintern. Le Japon a mis en place le Mandchoukouo dès 1932, un État censé être indépendant mais contrôlé par le Japon, au nord-est de la Chine. Ce territoire, aux confins de la Sibérie, met l’armée impériale japonaise au contact de l’Armée rouge. Cette tension explique le rapprochement avec l’Allemagne anticommu-niste. Le pacte anti-Komintern est signé le 25 novembre 1936. Officiellement, il est destiné à contrer la IIIe Internationale commu-niste. Des clauses secrètes prévoient que les deux pays se prêtent secours (assistance militaire) si l’un des deux est attaqué par l’URSS. L’Italie de Mussolini signe ce traité un an plus tard.

› Avec l’Espagne, un traité n’est pas signé, mais l’aide militaire apportée par l’Allemagne lors de la guerre civile entre 1936 et 1939 est révélatrice de la confrontation qui se met en place entre régimes totalitaires et démocraties en Europe. Les Allemands et les Italiens soutiennent le régime autoritaire et nationaliste du général Franco, alors que la France et le Royaume-Uni refusent, par pacifisme, de soutenir le Frente Popular espagnol, ce que fait pourtant l’URSS. Le traumatisme de la Grande Guerre est encore dans les esprits et encourage le pacifisme dans les sociétés démocratiques (voir document 4). Pourtant, des individus venus du monde entier s’engagent dans les Brigades Internationales pour défendre la démocratie, à l’image d’André Malraux ou d’Ernest Hemingway. Ce dernier, journa-liste en Espagne pendant la guerre, retranscrit la défaite des démocrates espagnols dans son ouvrage Pour qui sonne le glas (For Whom the Bell Tolls), publié en 1940.

› En 1936, est constitué l’Axe Rome-Berlin, qui unit les deux dictateurs fascistes Hitler et Mussolini. › Puis à la surprise générale, est signé en aout 1939 un pacte de non-agression avec l’URSS, alliance contre-nature entre deux régimes

idéologiquement opposés.Enfin, la carte montre l’expansion progressive et rapide de l’Allemagne, avec le plébiscite dans la Sarre, l’Anschluss (annexion de l’Au-triche), le démembrement de la Tchécoslovaquie et l’annexion des Sudètes et de la Bohême-Moravie, enfin l’invasion de la Pologne. Cette expansion vise à constituer la « Grande Allemagne », censée réunir tous les Allemands, en contradiction avec les engagements du traité de Versailles. Pour approfondir ce point, on pourra compléter l’approche avec l’extrait de texte suivant sur la politique économique d’Hitler, tout entière tournée vers la guerre, et sa volonté de conquérir un « espace vital » pour les Allemands. Un des aspects de la doctrine nazie est cette notion de Lebensraum (« espace vital ») : pour vivre, le peuple allemand a besoin d’étendre son territoire vers l’Est de l’Europe et ainsi d’augmenter ses ressources en matières premières et en hommes réduits en esclavage (voir document 1). Le projet nazi est donc par nature expansionniste. Toute l’économie est mise au service de la guerre, comme l’indique l’augmentation spectaculaire des dépenses d’armement. Les cérémonies du régime vantent la puis-sance de l’armée allemande.Suggestions de questions : › Comment l’Allemagne nazie s’étend-elle en Europe jusqu’en 1939 ?› Avec quels pays l’Allemagne est-elle alliée en 1939 ?

Document 4 : Gaston Fessard est un prêtre jésuite, théologien et philosophe du XXe siècle. C’est aussi un célèbre analyste des phénomènes politiques mondiaux, proche ami de Raymond Aron. Dans ce texte, il revient sur les divisions de la classe politique et de la société fran-çaise, entre pacifisme et nationalisme (en faveur d’un pouvoir fort pour mener la guerre). Suggestion de question : › Quel débat divise les Français dans les années qui précèdent la Seconde Guerre mondiale ?

Nous sommes surpeuplés et nous ne pouvons pas subsister sur notre propre sol. La solution définitive réside en un élar-gissement de l’espace vital, source de matières premières et de la subsistance de notre peuple [...]. Nous produisons actuel-lement 700 à 800 000 tonnes d’essence, nous pourrions en produire 3 millions. Nous fabriquons actuellement quelques milliers de tonnes de caoutchouc, nous pourrions déjà en produire annuellement 70 à 80 000 tonnes ! [...] Je fixe donc les tâches suivantes : 1. L’armée allemande doit être prête à entrer en action dans quatre ans. 2. Dans quatre ans, l’éco-nomie allemande doit être capable de supporter une guerre.

Adolf Hitler, Mémorandum secret pour le plan quadriennal de 1936, novembre 1936

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PARCOURS DE COMPÉTENCES

❚ CorrigésNiveau d’acquisition 1 : Sur cette image, au centre de la tribune, on peut identifier Staline (avec une casquette), le dirigeant de l’URSS. Il est avec d’autres membres du parti communiste en train d’observer un défilé et s’apprête à s’adresser à la foule.

Niveau d’acquisition 2 : Sur cette image, au centre de la tribune, on peut identifier Staline, le dirigeant de l’URSS. Il est avec d’autres membres du parti communiste en train d’observer un défilé et s’apprête à s’adresser à la foule. Ce défilé a lieu à Moscou, la capitale de l’URSS en 1932, période où Staline, au pouvoir entre 1924 et 1953, fait du pays un État totalitaire.

Niveau d’acquisition 3 : Sur cette image, au centre de la tribune, on peut identifier Staline, le dirigeant de l’URSS. Il est avec d’autres membres du parti communiste en train d’observer un défilé et s’apprête à s’adresser à la foule. Ce défilé a lieu à Moscou, la capitale de l’URSS en 1932, période où Staline, au pouvoir entre 1924 et 1953, fait du pays un État totalitaire. Sur cette image, on peut voir des personnes qui défilent. Au premier plan, il y a les soldats de l’armée rouge qui défilent. Au centre, des habitants défilent aussi, sous le ragard de Staline, avec le drapeau de l’URSS (rouge avec les symboles du régime, la faucille et le marteau). En haut de l’image, des avions et dirigeables sont représentés.

Niveau d’acquisition 4 : Sur cette image, au centre de la tribune, on peut identifier Staline, le dirigeant de l’URSS. Il est avec d’autres membres du parti communiste en train d’observer un défilé et s’apprête à s’adresser à la foule. Ce défilé a lieu à Moscou, la capitale de l’URSS en 1932, période où Staline, au pouvoir entre 1924 et 1953, fait du pays un État totalitaire. Sur cette image, on peut voir des personnes qui défilent. Au premier plan, il y a les soldats de l’armée rouge qui défilent. Au centre, des habitants défilent aussi, sous le regard de Staline, avec le drapeau de l’URSS (rouge avec les symboles du régime, la faucille et le marteau). En haut de l’image, des avions et dirigeables sont représentés.Le but de ce document de propagande au service du régime de Staline est de montrer, avec ces différents montages d’images, que tous les habitants de l’URSS sont heureux de vivre dans le pays et de servir Staline. Celui-ci veut montrer qu’il a modernisé le pays (chars, aviation) et qu’il a fait de l’armée rouge une grande puissance militaire. Par ce document, nous pouvons voir comment la propagande en URSS permet d’embrigader la population et sert un véritable culte de la personnalité autour du chef unique : Staline.

❚ CorrigésExercice 1 : Je connais les principaux personnages du chapitre

Joseph Staline : 4. Il succède à Lénine. 2. Il lance les plans quinquennaux et la collectivisation.

Adolf Hitler : 1. Il est au pouvoir en Allemagne. 3. Il met en place les lois de Nuremberg en 1935.

Léon Blum : 5. Il gagne les élections de 1936 avec le Front Populaire.

Exercice 2 : Je situe les grands évènements du chapitre

Staline au pouvoir en URSS : 1924-1953. Hitler au pouvoir en Allemagne : 1933-1945. Élection du Front Populaire en France : mai 1936. Début de la crise économique mondiale aux Etats-Unis : 1929. Lois raciales de Nuremberg en Allemagne : 1935. Premiers congés payés en France : été 1936.

Exercice 3 : Je maitrise le vocabulaire du chapitre

1. Dans l’entre-deux-guerres (1918-1939), deux types de régimes politiques s’opposent en Europe. Ainsi la France est une démocratie, alors que l’Allemagne nazie, l’URSS et l’Italie dans les années 1930 sont des régimes totalitaires.2. Dans la démocratie, c’est le peuple qui détient le pouvoir, alors que dans les régimes totalitaires, il est détenu par un dictateur. La population vit sous la terreur : la police politique arrête les opposants et les déporte dans les camps (appelés goulag en URSS). Une intense propagande est mise en place pour justifier la politique du régime.

3. En France, le Front Populaire gagne les élections de mai 1936. En juin 1936, les accords de Matignon donnent d’importantes avancées sociales aux ouvriers comme les deux premières semaines de congés payés ou la semaine de 40 h.

JE M’EXERCE POUR LE BREVET

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❚ Corrigés

Sujet guidé

Exercice 1 :1. La propagande est l’utilisation massive et répétée de messages ou d’images en faveur du régime dans tous les médias.

2. Les symboles nazis sont : la croix gammée, l’aigle allemand, l’uniforme brun des jeunesses hitlériennes, la devise « Un Peuple, un État, un Chef » (« Ein volk, ein Reich, ein Führer »).

3. Cette affiche a été produite en 1938, juste après l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne (appelée « l’Anschluss »).

4. Ces affiches transmettent plusieurs messages de propagande. Dans la première, le but est d’inciter la jeunesse allemande à rallier les jeunesses hitlériennes qui sont les premiers soutiens du régime nazi. Dans le deuxième, il s’agit du culte de la personnalité : Hitler est assimilé à un chef providentiel qui doit guider l’Allemagne.

5. Les régimes totalitaires encadrent leur population grâce à la propagande et à l’embrigadement dès la jeunesse. En effet, dès leur plus jeune âge, les Allemands, les Soviétiques ou les Italiens doivent intégrer des organisations de jeunesse où ils subissent une intense pro-pagande en faveur du régime et apprennent à défiler en uniforme. De plus, l’État contrôle l’information et diffuse sur tous les médias des messages de propagande. Ainsi, l’État met en place un culte de la personnalité qui idolâtre la figure du chef, assimilé à un guide pour le pays et passe sous silence ses crimes contre les populations qui sont privées de liberté.

Exercice 2 :Dans l’entre-deux-guerres (1918-1939), plusieurs pays en Europe deviennent des régimes totalitaires comme la Russie, l’Italie ou l’Alle-magne. Dans quel contexte ces pays sont-ils devenus des États totalitaires ?

En juin 1919, le Traité de Versailles règle les conditions de la paix avec l’Allemagne. Celle-ci doit payer des réparations, perd des terri-toires et la majorité de son armée et certaines régions allemandes sont occupées par les Alliés. Pour beaucoup d’Allemands, en particulier l’extrême droite, ce « traité de la honte » doit être abrogé. À la même époque, en Russie, les Bolcheviks dirigés par Lénine profitent de la situation troublée à cause de la Grande Guerre pour prendre le pouvoir avec une révolution. L’URSS est créée en 1922. En 1924 à la mort de Lénine, Staline lui succède. En Italie, Mussolini et les fascistes prennent le pouvoir en 1922 en profitant du mécontentement populaire contre les traités de paix qui n’ont pas donné assez d’avantages à l’Italie qui est pourtant un pays vainqueur.

En 1929 aux États-Unis débute une crise économique sans précédent. Elle se diffuse dans les années 1930 en Europe, en particulier en Allemagne et en France. Le chômage augmente fortement, ce qui fait le jeu des partis d’extrême droite. Les nazis dirigés par Hitler en profitent pour diffuser leurs idées racistes et nationalistes qui sont de plus en plus écoutées par un peuple mécontent de la montée du chômage. En 1932, le parti nazi obtient de très bons résultats aux élections et devient le premier parti allemand. Hitler est appelé au pouvoir le 30 janvier 1933 et confisque peu à peu tous les pouvoirs : l’Allemagne devient une dictature.

Dans l’entre-deux guerres, plusieurs pays européens deviennent des États totalitaires. La situation troublée née de la Première Guerre mondiale et des traités qui la clôturent est directement à l’origine de la mise en place de plusieurs régimes totalitaires. Dans les années 1930, la politique belliciste de l’un d’entre eux, l’Allemagne nazie, est directement à l’origine du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

Sujet brevet

Exercice 1 :1. Le Front Populaire arrive au pouvoir après avoir gagné les élections de mai 1936. La France dans les années 1930 doit faire face à une crise économique importante et à la montée de l’extrême droite.

2. Léon Blum est le chef du parti socialiste SFIO. Il dirige le gouvernement du Front Populaire à partir de mai 1936. Il dit avoir apporté une « embellie, une éclaircie » aux Français car il a fait voter d’importantes lois sociales qui pour la première fois donnent certains droits aux Français comme les deux premières semaines de congés payés, la baisse du temps de travail hebdomadaire à 40 h sans perte de salaire, les premières conventions collectives, etc.

3. Cette affiche s’adresse principalement aux ouvriers qui, pour la première fois, peuvent partir en vacances durant l’été 1936. Les grandes réformes du Front Populaire sont :

› deux semaines de congés payés, ce qui permet aux ouvriers de partir en vacances pour la première fois à l’été 1936 ;› la semaine de travail de 40 h (au lieu de 48 h), sans perte de salaire ;› les conventions collectives (accords dans une profession valable pour tout le pays) ;› la scolarité obligatoire jusqu’à 14 ans (au lieu de 13 ans) ;› la nationalisation de certaines entreprises (chemin de fer, industries d’armement), ce qui a permis à l’état de proposer des billets de

train à tarif réduit (billets Lagrange) pour permettre aux ouvriers de partir en congés.

4. Sur cette affiche publiée par le ministère des Loisirs (qui vient d’être créé) dirigée par Léo Lagrange, nous pouvons voir la silhouette d’un homme et d’une femme qui semblent heureux. Par transparence, nous apercevons un paysage maritime et un paysage montagnard. Il est écrit que les billets pour partir en week-end sont réduits de 40 à 50 % sur tous les chemins de fer français. Le but du ministre Léo Lagrange est d’offrir des réductions de tarif aux ouvriers pour qu’ils puissent plus facilement partir en vacances car le Front Populaire leur a accordé en 1936 les deux premières semaines de congés payés.

5. Dans les années 1930, la France est touchée par la crise économique mondiale. Comme en Allemagne, le chômage devient important et l’extrême droite gagne du terrain dans la vie politique. Le 6 février 1934, une manifestation de l’extrême droite dégénère à Paris : la

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gauche y voit une tentative de coup d’État. Les trois grands partis de gauche (le parti communiste, le parti socialiste et le parti radical) s’unissent en 1935 et forment le Front Populaire. Le but est de gagner les élections législatives de 1936 et de faire barrage à l’extrême droite. En mai 1936, le Front Populaire triomphe aux élections et Léon Blum, chef de la SFIO, forme un gouvernement avec les com-munistes et les radicaux. Durant tout le mois de mai, les ouvriers dans toute la France se mettent en grève et occupent les usines. Ils veulent ainsi forcer les patrons à négocier avec le gouvernement et obtenir d’importantes lois sociales. Au mois de juin, Léon Blum signe les accords de Matignon qui donnent pour la première fois des congés payés aux ouvriers, diminue le temps de travail et octroie des conventions collectives qui donnent les mêmes droits à tous ceux qui ont le même métier dans tout le pays. Pour les ouvriers, l’été 1936 est synonyme de vacances : beaucoup découvrent le tourisme balnéaire. Dans la mémoire collective des ouvriers en France, 1936 et le Front Populaire est une « embellie ». Mais celle-ci est vite ternie : Blum quitte le gouvernement en 1937 et le Front Populaire se dissout en 1938 face aux menaces de guerre en Europe.

Exercice 2 :1.

200 km

O C É A NAT L A N T I Q U E

M e r N o i r e

M e r d uN o r d

M e r M é d i t e r r a n é e

FRANCE

ROYAUME-UNI

ITALIE

ALLEMAGNEURSS

2.

3. Dans les années 1930, l’Europe est touchée par une crise économique qui a de nombreuses conséquences sociales et politique. Com-ment les démocraties et les États totalitaires se comportent-ils en Europe face à ces crises ?

Dès le début des années 1930, l’Europe est touchée par une crise économique qui a débuté aux Etats-Unis. Cette crise provoque une forte hausse du chômage et la montée de l’extrême droite. En Allemagne, Hitler et le parti nazi arrivent au pouvoir en 1933. Il y a alors en Europe trois régimes totalitaires : Italie fasciste avec Mussolini, Allemagne nazie avec Hitler et URSS avec Staline. Alors que les fascistes et les nazis mettent en place une politique d’extrême droite, l’URSS, communiste, applique quant à elle des mesures d’extrême gauche (collectivisation des terres, plans quinquennaux dans les industries et l’agriculture). Pourtant, ces trois pays emploient des méthodes similaires qui visent à contrôler la société, à priver les habitants de liberté et à donner tous les pouvoirs à un dictateur qui élimine toute forme d’opposition. Ainsi, Staline, Hitler ou Mussolini créent un véritable culte de la personnalité. Des camps de travail forcés sont ouverts ; ils y envoient tous les opposants. Les partis fasciste en Italie, nazi en Allemagne et communiste en URSS sont les seuls autori-sés. Dès l’enfance et tout au long de la vie, les habitants sont embrigadés par une intense propagande.

Face à cela, les démocraties comme la France ou le Royaume-Uni essayent de réagir. En France, pour faire face à l’extrême droite, tous les partis de gauche s’unissent et forment le Front Populaire. Celui-ci gagne les élections en 1936 et donne d’importantes lois sociales aux ouvriers. Mais, face aux menaces internationales de l’Allemagne et de l’Italie, notamment durant la guerre civile en Espagne (1936-1939), le Front Populaire se dissout car ses dirigeants ne peuvent s’entendre sur la politique à mener pour s’opposer à l’expansion des États totalitaires en Europe, politique qui conduit à la Seconde Guerre mondiale en 1939.

DémocratiesÉtats totalitaires