un pont levant pour franchissement de
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PPOONNTTSS
Un pont levant pour franchissement de Le sixime pont sur la Seine Rouen,situ en aval des cinq ponts existants,
est la pice matresse dune nouvel-
le liaison directe entre lautoroute
A13 au sud et lautoroute A150 au
nord. Pour permettre au trafic mari-
time, paquebots de croisire et grands
voiliers de lArmada (grande mani-
festation rassemblant de nombreux
voiliers), de remonter jusquau pont
Guillaume le Conqurant proximit
du centre-ville, ce sera un pont le-
vant, de 120 m de porte et de 55 m
de tirant dair. Le tablier est consti-
tu de deux poutres-caissons enti-
rement mtalliques, indpendantes,
de 1300 t chacune. Les tours de le-
vage, places entre les traves, re-
oivent lensemble des mcanismes
de levage, qui par soucis de simpli-
cit, de robustesse et defficacit,
sont cbles et contrepoids. Elles
sont constitues de deux fts oblongs
en bton, couronns par une char-
pente mtallique en "papillon" qui
permet, par un judicieux croisement
des systmes de levage, une par-
faite adquation de la structure avec
lpure des forces. Lensemble vien-
dra sinscrire harmonieusement lin-
terface entre le centre historique de
Rouen domin par sa cathdrale et
les btiments et quipements por-
tuaires, crant ainsi un lien symbo-
lique entre le pass et le futur de
la ville.
22 Travaux n 814 dcembre 2004
Le contexte gnral du projet
La problmatiqueLe projet, intitul liaison Sud III-A150, est le der-nier maillon de voie rapide raliser entre lauto-route A13 et lautoroute A150 louest de lag-glomration. Il permettra : de dtourner le trafic nord-sud du centre-ville deRouen; de faciliter la desserte de lensemble des acti-vits conomiques et portuaires de louest deRouen; damliorer lenvironnement et de favoriser ledveloppement urbain des quartiers ouest delagglomration en dchargeant les voiesurbaines existantes dune part importante de leurtrafic actuel.
Bref historique du projetImagin dans le milieu des annes 60, il appa-rat pour la premire fois au Schma directeur dam-nagement et durbanisme (SDAU) de fvrier 1972.Reste quune trs longue maturation a t n-cessaire pour parvenir arrter un trac dfinitif.Deux problmatiques taient sous-jacentes : la pre-mire, lie lvolution des points de vue sur lam-nagement urbain depuis les annes 70, notammentconcernant la place de lautomobile dans la ville,a entran le dcalage du projet, initialement pr-vu en centre ville, vers la limite des zones urbaines.La deuxime, lie lvolution de lactivit portuairese dplaant galement vers laval, a repouss lafrontire entre la ville et le port, entranant dau-tant plus le dplacement du projet vers louest.
Choix du pont levantLensemble des solutions possibles pour le fran-chissement de la Seine a t envisag.Le tunnel, sduisant de prime abord, tait la solu-tion de loin la plus coteuse, aussi bien en inves-tissement quen fonctionnement. Cette solutionposait galement des problmes de raccordement la voirie existante tant donn lloignement desentres du tunnel par rapport la Seine du fait dela profondeur ncessaire.Le pont fixe gabarit fluvial, solution la moins co-teuse, supprimait toute possibilit daccueil desnavires de haute mer en amont du pont, et em-pchait donc lorganisation des grands rassem-blements de voiliers comme lArmada et laccostagedes navires de croisire prs du centre-ville.
Le pont fixe gabarit maritime, ncessitant desrampes daccs trs importantes, posait des diffi-cults dintgration harmonieuse au milieu urbainenvironnant.Le pont mobile a donc t la solution de compro-mis qui permettait, pour un cot nettement inf-rieur celui dun tunnel, de laisser passer desnavires grand gabarit.Etant donn les contraintes de porte (120 m),dcoulement de la Seine (qui interdisait les construc-tions trop volumineuses en Seine), damnagementdes quais en espaces de loisir, la solution "pontlevant" (dplacement la verticale du tablier), estapparue comme la plus adapte par rapport dautres solutions de ponts mobiles (basculant outournant).
Choix de la procdure de concours de matri-se duvreLes pylnes du pont levant ayant un fort impact surle paysage rouennais, le matre douvrage a sou-hait favoriser la crativit technique et architec-turale en retenant la procdure de concours dematrise duvre. Des quatre propositions pr-sentes, le jury a retenu le 23 dcembre 1999 leprojet du groupement de concepteurs EEG Simec-sol (devenu Arcadis) - Michel Virlogeux - Aymeric Zu-blena - Eurodim - SERF (figure 1).
Organisation en phase tude et la missionconfie au lauratLa DDE de Seine-Maritime est matre douvrage etmatre duvre gnral de lopration comprenantle pont levant, les viaducs daccs et les raccor-dements routiers de ces ouvrages la voie rapideSud III et lautoroute A150. La mission confieau laurat du concours est une matrise duvreparticulire dtudes pour le pont levant et les via-ducs daccs. Elle comprend les lments avant-projet, projet, assistances pour la passation descontrats de travaux et visa des plans dexcution,ainsi quune mission de suivi de chantier pour lapartie mcanismes.
Alain De MeyreDIRECTEUR ADJOINTDirection dpartementale de lEquipement de Seine-Maritime
LE SITE DU FRANCHISSEMENTET SES CONTRAINTES
La logique du projet
Les ponts existants permettent la circulation flu-viale mais le pont Guillaume le Conqurant marquela limite de la navigation maritime.La construction dun nouvel ouvrage ne doit pas r-duire la zone portuaire, notamment pour les naviresde croisire qui doivent pouvoir accoster au plusprs du centre-ville. En outre, la ville accueille tousles quatre ou cinq ans les plus grands voiliers dumonde lors de lArmada. Cet vnement majeur attire une foule considrable(plusieurs millions de visiteurs) et contribue aurayonnement de la ville et de la rgion, et indirec-tement son conomie. Louvrage construire doitdonc permettre le maintien de lactivit portuaireet le passage des grands voiliers, avec un gabaritde 55 m au-dessus des plus hautes eaux navi-gables.
Les contraintes
Le rglement du concours fixait les contraintes prin-cipales : le gabarit de navigation doit avoir une largeurdroite de 86 m; en position basse le pont doit permettre la cir-culation fluviale et dgager un gabarit de 7 m au-dessus des plus hautes eaux navigables ; en position compltement ouverte, le pont doitdgager un gabarit de 55 m en hauteur pour li-vrer passage aux navires de croisire, ceux de laMarine Nationale et aux plus grands voiliers ; les piles en rivire doivent pouvoir rsister un choc de 4000 t exerc 7 m au-dessus de leau; chaque tablier doit pouvoir tre lev sparment; chaque tablier doit porter une chausse routi-re comprenant de droite gauche une BAU de2,50 m, trois voies de 3,50 m et une bande dra-se de 50 cm, complte pour le franchissementde la Seine par un trottoir de 2,50 m pour la cir-culation des pitons de quai quai.
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Michel VirlogeuxConsultant
Aymeric ZublenaArchitecte DPLG
Bernard GaussetArcadis
Michel MoussardArcadis
Jean-Pierre GhilardiEurodim
Rmy DesbatsSerf
le sixime la Seine Rouen
La conception de louvrage
Figure 1Vue densemble
General view
PPOONNTTSS
Mais ce nest pas tout. Louvrage ne doit pas consti-tuer un obstacle lcoulement des eaux, en par-ticulier en priode de crue, ce qui impose de limiterlemprise des piles en rivire. Cest dautant plusdifficile que le franchissement est biais, 78 grades.Lencombrement du lit par les piles doit tre jugparalllement lcoulement, et il apparat n-cessaire pour cela de disposer les piles en biais,avec un alignement dans le sens du courant dela Seine, et une forme allonge dans le sens de larivire.La largeur de louvrage est dtermine par le pro-fil en travers des voies portes. Les trottoirs sar-rtent sur chaque rive au niveau de la premire pile terre, avec des escaliers pour permettre de pas-ser du quai au tablier ; bien entendu, il faut prvoirun accs pour les personnes mobilit rduite.Au-dessus de la Seine, la largeur totale de chaquetablier est ainsi de 17 m.
Les solutions techniques envisageables - Rflexions du concepteur lors du concours
Plusieurs types de ponts mobiles auraient permisde rpondre ces contraintes.Une premire solution aurait consist construireun pont haubans tournant autour dune pile enrive gauche, constitu de deux flaux symtriquesde 175 m de porte chacun. Il aurait eu un mten V renvers et il aurait tourn sur une couronnede 22 25 m de diamtre avec des dispositionstout fait classiques malgr le poids. Pour assu-rer la stabilit de louvrage, des vrins seraient gon-fls sur chacune des deux cules aprs remise enplace du tablier, de faon crer une raction dap-pui convenable. Il sagit dune structure simple etrustique malgr des portes de 175 m et un poidslev ; une structure bien adapte, avec son mtet ses haubans, un paysage portuaire. Par contreil aurait fallu condamner le quai en rive gauche surles 200 m laval du pont pour permettre lesmanuvres. Le principal avantage outre la limi-tation des ouvrages en superstructure aurait tla rduction du nombre des piles en rivire, uneseule pile mince vers la rive droite.Une autre solution aurait t un pont busqu. Elleconsiste rabattre deux flaux basculants qui, fer-ms, vont constituer un arc ; larc ferm suspendun tablier, ou plutt deux demi-tabliers. Cette so-lution la diffrence de la prcdente permetde diviser louvrage en deux structures parallles,portant chacune une chausse. Mais un tel ouvra-ge prsente quelques inconvnients : comme il nepeut pas tre bascul 90 degrs, ne serait-ceque pour des raisons de gomtrie, la porte doittre nettement suprieure 100 m. En outre, ilfaut construire des piles trs larges pour accueillirles contrepoids lors de louvertur