1

Voyage au Pays Basque 7/13 Octobre 2006

…………………

Liste des Participants

Rosette BEAUPRE

Christiane et André BERNARD

Pierre BERTRAND

Luce & Adrien BESSAGUET

Pascale BOILEAUX

Claudie BREUIL

Léa & Maurice CONCHON

Marguerite FARCI

Michèle et Pierre FRITIERE

Janine GAULTIER

Yvette & Jacques GIRARD

Georgette GUERIN

Marcel GUEUDELOT & Denise BONDATY

Martine & Francis KIM

Jeannine et René LABOUTHIERE

Anne-Marie & Bernard LAGARRIGUE

Denise LAGAY-DUPONT

Arlette LOY

Eliane & Guy MARIE

Guy MARTIN et Carmen MORLET

Eliane PATAT

Nadine PICARD

Danièle PRIEZ

Maryse SAMOYAULT

Lise et Jean SAVIN

Jacqueline et Jacques TREMESAIGUES

Geneviève VERGNERES

Evelyne et Jacques CARME / Nuit du 7 au 8 Octobre

--o0O0o—

2

LE PAYS BASQUE EN AUTOMNE OCTOBRE 2006

********** Il y a quarante ans, je découvrais le Pays Basque, et j’y restai fidèle pendant de nombreuses années. Aussi, lorsque le bureau de l’Amicale décida d’y organiser le dernier voyage de l’année 2006, je me décidai très vite. Ce serait une retrouvaille … ou une déception ? Certes, le circuit routier s’est développé, et il arrive que l’on contourne certains bourgs ou villages que l’on traversait jadis, mais ce retour fut pour moi un plaisir et une joie immenses car j’y ai retrouvé mes marques, mes souvenirs, et je voudrais lors de ce récit vous faire partager mes émotions.

**********

En ce samedi 7 Octobre, nous nous retrouvons à l’hôtel « Les Goëlands » de Saint-Jean de Luz ; 40 personnes venues de plusieurs coins de France, soit par train soit en voiture. L’hôtel est situé dans le quartier résidentiel, mais il ne faut que quelques minutes pour rejoindre la plage ou le centre ville ; il est constitué de deux villas aux colombages verts ou rouges de pur style basque. Un apéritif d’accueil nous permet de nous retrouver ou de faire connaissance avec de nouveaux membres, dans une atmosphère bon enfant.

Dimanche 8 Octobre : Nous attaquons notre programme par la visite de la Rhune, montagne mythique de la région, en faisant la connaissance de notre chauffeur Christophe et de notre guide Véronique. Il fait très beau, très chaud, et nous admirons au passage la campagne d’un vert sublime et les maisons blanches aux volets rouges et verts disséminées de ça de là. Traversant le charmant village de Sare, où Pierre Loti écrivit « Ramuntcho », nous arrivons très vite au col de Saint-Ignace pour emprunter le

3

petit train à crémaillère construit en 1924, qui va nous mener en 35 minutes au sommet de la Rhune. Ca grimpe, ça serpente, et cela nous donne le temps d’admirer les moutons et quelques pottoks (petits chevaux pour les non-initiés) accrochés aux flancs de la montagne qui prend une jolie couleur rousse sur les hauteurs avec les fougères grillées par le soleil. Enfin, nous arrivons au sommet qui culmine à 905 m. avec, pour récompense, un panorama sur 360° : l’intérieur des terres, bien sûr, mais surtout la côte atlantique depuis San Sebastian en Espagne jusqu’à Bayonne et la forêt landaise. Nous ne déjeunerons pas là, mais redescendrons par le tortillard pour nous rendre ensuite en Espagne toute proche et par des routes étroites et sinueuses au Col d’Ibardin. Nous l’avons dit, c’est dimanche, le soleil est de la partie et beaucoup de gens ont eu la même idée que nous ; Christophe ne trouve même pas une place de parking ! Surprise : en nous installant dans la salle de restaurant qui nous est réservée, nous découvrons sur la hauteur qui nous fait face … la Rhune. Après un repas copieux, la plupart d’entre nous sacrifient aux joies du shopping dans les ventas.

Lundi 9 Octobre : nous n’utilisons pas le car aujourd’hui, nous allons découvrir Saint-Jean de Luz : visite culturelle, cultuelle, maritime, gastronomique et bien sûr dépensière. Dans la très commerçante rue Gambetta, notre premier arrêt est réservé à l’Eglise Saint-Jean Baptiste où nous admirons tout d’abord la porte qui fut murée après le mariage de Louis XIV et de l’Infante d’Espagne Marie-Thérèse. Vraie église basque, avec ses trois rangées de galeries réservées jadis aux hommes et son retable rutilant d’or qui vient d’être rénové.

Nous nous rendons maintenant vers la Place Louis XIV, mais je crois pouvoir affirmer que la fièvre acheteuse de ces dames a vite fait de repérer au passage quelques magasins dignes d’intérêt ….

4

Elle est charmante, cette place Louis XIV, avec son kiosque à musique et ses terrasses ombragées. Nous apercevons à quelques pas de là la Maison de l’Infante, riche demeure en brique et pierre avec des galeries à l’italienne, que nous allons contourner pour nous rendre sur la promenade surmontant l’immense plage ; nous la parcourrons jusqu’à la rue de la République pour y admirer la plus vieille maison de Saint-Jean, toute en pierre de taille, qui contraste avec les maisons basques voisines. Mais il est bientôt midi et on nous a promis un succulent déjeuner … Après la traversée du pont menant vers Ciboure, nous arrivons au Restaurant (retenez ce nom). Promesse tenue : cris admiratifs devant l’arrivée de superbes plateaux de fruits de mer, puis assortiment de poissons grillés au feu de bois, et enfin une coupe glacée aux cerises d’Itxassou.

. Nous reviendrons tranquillement vers la Place Louis XIV pour visiter la Maison du même nom. Noble demeure construite par l’armateur Lohobiague en 1643, c’est la veuve de ce dernier qui accueillit le Roi en 1660. Depuis la galerie à arcades, on peut savourer le panorama des Pyrénées basques.

La journée n’est pas finie, et beaucoup d’entre nous vont embarquer à bord d’un ancien thonier, la Nivelle III, pour une balade d’une heure au large de la côte. Nous découvrons à babord le fort de Socoa, œuvre de Vauban, puis les falaises filant vers Hendaye. La mer est si calme que nous ne nous apercevons même

5

pas que le bateau a fait demi-tour et que Socoa est maintenant à tribord ! Il est l’heure enfin de revenir à l’hôtel en flânant, pour le diner et la nuit.

Mardi 10 Octobre : Nous partons pour Donostia. C’est où ? Il s’agit tout simplement de la ville de San Sebastian, transformée à la belle époque en une superbe station balnéaire sous l’impulsion de la Cour d’Espagne et de l’aristocratie européenne.

Ensemble architectural harmonieux entre la vieille ville et la partie moderne. Nous empruntons tout d’abord le Paseo, qui longe la fameuse baie de la Concha (coquille en espagnol) bordée de belles maisons nobles, et continuons notre chemin vers le Mont Igueldo couronné par le Fort de Santa Cruz de la Mota. Magnifique panorama sur la mer, la rade et l’île de Santa Clara, les monuments de la vieille ville. Nous allons nous y rendre, justement. Premier arrêt pour l’Ayuntamiento, c'est-à-dire l’Hôtel de Ville, un ancien casino, flanqué de deux tours ciselées entourant le drapeau blanc et bleu de la province de Guipuzcoa. Après une photo de groupe sur le front de mer, nous allons nous enfoncer vers les petites ruelles pour visiter d’abord la Basilique de Santa Maria del Coro (fin du 18ème s.) au portail exubérant ; à l’intérieur, on est frappé par la sobriété des murs et la profusion dorée des autels baroques. L’Eglise Saint Vincent, de style gothique, nous accueille quelques instants, avant d’arriver à la Place de la Constitution.

6

De belles dimensions, entourées de maisons à hautes arcades, cette place fut utilisée comme arènes pour les premières courses données à Saint Sébastian ; les numéros que portent encore les balcons rappellent qu’ils servaient alors de tribunes. Certains d’entre nous continuent leurs découvertes, mais le prochain rendez-vous est fixé à cette Place de la Constitution, où nous aurons le droit de déguster les fameuses tapas (deux par personne !) et une boisson locale. Le restaurant qui était prévu ne peut pas nous recevoir. Qu’à cela ne tienne : à quelque distance de la ville, nous trouvons un autre établissement. Le sous-sol d’une cidrerie nous accueille avec courtoisie. Il faudra tirer son cidre dans une citerne ; s’il ne vous convient pas, du vin est également à disposition. Menu du jour : Omelette à la morue – Mérou et dorade à la plancha – Côte de bœuf savoureuse – Salade verte aux oignons blancs – Fromage de brebis avec noix et pâte de coing. Nous reprenons notre car pour visiter le petit village de pêcheurs de Fontarrabie niché au pied de la montagne de Jaizkibel. Les courageux iront visiter la ville haute aux belles demeures moyenâgeuses, mais le regroupement se fera au bord de la Bidassoa, pour une balade fluviale de dix minutes et un retour vers Hendaye. La journée (fort dense) se terminera par la visite du château d’Abbadia. Construit par Viollet-le-Duc dans un style néogothique pour l’explorateur Antoine Abbadie, nous y retrouvons le goût du propriétaire pour l’Afrique, le moyen-âge et la science. Le château est maintenant propriété de l’Etat et abrite

7

Mercredi 11 Octobre : Nous allons tout d’abord visiter Bayonne. La veille au soir, nous avions eu droit à un violent orage, et la couleur du ciel ce matin-là alternait entre bleu ciel et gris. Alors que, sur la Place de la Liberté, Véronique nous commentait les armoiries et la devise de la ville, la pluie nous obligea à nous abriter un moment. Heureusement, nous pouvions rejoindre la petite rue piétonne du Port-Neuf située tout près et nous protéger sous ses arcades. En chemin, les gourmands(es) s’arrêtèrent à l’Atelier du Chocolat pour une rapide dégustation et quelques achats, mais notre Président était là pour nous rappeler à l’ordre ; le gros de la troupe était déjà dans la Cathédrale Sainte-Marie, magnifique édifice flanqué de deux flèches élancées, et vitraux superbes. Accoté à la Cathédrale, le Cloître de style gothique nous apporte calme et sérénité.

Redescendant par la rue de la Poissonnerie, nous nous arrêtons quelques instants aux nouvelles Halles, de style Baltard, et traversons la Nive par le Pont Pannecau ; au bout de la rue des Cordeliers, nous allons rencontrer Pierre Ibaïalde, qui nous révélera tous ses secrets (ou presque) sur la fabrication du jambon, nous fera visiter ses installations, et nous aurons bien besoin de déguster ses excellents produits pour nous remettre de la disparition de notre ludion de service, Geneviève Vergnères. Heureusement, Pierre et Jacques sauront la retrouver … à la Cathédrale !

Après un très bon déjeuner, nous repartons vers Biarritz, mais la pluie a décidé de nous accompagner. Que dis-je, la pluie ? non, des trombes d’eau ! et nous comprenons pourquoi le pays est si vert …Depuis le plateau du Phare, nous pouvons admirer un splendide panorama de cette célèbre station balnéaire mise en vogue par Napoléon III et Eugénie de Montijo. C’est en autocar que

8

nous sillonnerons l’Avenue de l’Impératrice, longerons la Grande Plage. Arrêt devant le Musée de la Mer, que certains d’entre nous visiteront, tandis que d’autres s’égailleront vers le Rocher de la Vierge et la ville haute. Un dernier regard sur la Plage de la Côte des Basques, paradis des surfeurs, et nous revenons vers notre hôtel, car la journée n’est pas finie … En effet, nous allons passer la soirée au petit village d’Arcangues. Nous sommes superbes et arborons tous un béret basque du plus beau rouge. Le programme annonçait : partie de pelote basque à main nue au fronton (repli assuré au trinquet en cas de pluie) ! Nous avons eu droit au « repli », agrémenté d’un très bon apéritif et de tapas. Un autre moment fort : une armée de parapluies allant saluer un certain Monsieur Gonzales, plus connu sous le nom de Luis Mariano. Visite au cimetière, de nuit, sous la pluie, avec une lampe électrique : il a dû en sourire dans sa tombe … Le dîner enfin dans le restaurant du trinquet. Ce fut grandiose : Piquillos (poivrons rouges) farcis à la morue – Ttoro, c'est-à-dire Marmite de poissons avec moules et langoustines – Fromage de brebis et gelée de coing – Gâteau basque à la crème, avec, en prime, une liqueur de pays « on the rocks » pour faire passer tout ça. Jeudi 12 Octobre : de nouveau grand beau temps. Par les routes de l’intérieur, nous nous rendons à Cambo les Bains, et plus exactement à la Villa Arnaga.

Edmond Rostand, déjà célèbre, avait publié Cyrano de Bergerac en 1897 et l’Aiglon en 1900. Venu à Cambo pour soigner une affection pulmonaire, il tomba amoureux de la région, et décida de se faire construire une maison qui en respecterait le style. Construction réalisée en trois ans, de 1903 à 1906. A l’occasion de son centenaire, elle a retrouvé le rouge sang de ses origines. Nous pénétrons dans la propriété par un parc à la française orné de pièces d’eaux et de cascades jaillissantes, entouré d’essences d’arbres rares. Son épouse, Rosemonde Gérard, grande poétesse, écrivit à ce propos : « C’est dans ce grand jardin qu’il laissa traîner tant de rêves … Et de rires aussi parfois, si frais parce qu’ils venaient de l’âme. Il s’amusait de tout dans ce jardin, de l’air qui changeait les couleurs, des fleurs qui changeaient de parfum, des oiseaux qui changeaient de chansons. »

9

A l’intérieur, il nous semble entrer dans un décor de théâtre, tout en ressentant une impression d’intimité ; ce fut vraiment une maison à vivre. Construction d’avant-garde : chauffage à air pulsé – générateur fournissant l’électricité – doubles vitrages … c’était le confort absolu. Des artistes en renom se chargèrent de la décoration ; les amis en visite constituaient l’élite de l’époque : Sarah Bernhardt – Anna de Noailles – Mary Marquet – Coquelin Aîné … Edmond Rostand mourut en 1918 de la grippe espagnole ; Rosemonde Gérard et ses enfants Jean et Maurice Rostand vendirent la maison quatre ans plus tard. Le domaine appartient maintenant à la municipalité de Cambo les Bains, qui le transforma en musée. Nous reprenons la route, encore émerveillés de cette maison somptueuse et accueillante, et après un petit détour par Macaye pour y déguster un poulet à la basquaise, nous arrivons à Saint-Jean Pied de Port, dernière halte française sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. La citadelle aux murs de grès rouge date des 15° et 17° siècles et fut restaurée par Vauban. Elle veille sur la ville et la Nive en contrebas. L’église Notre-Dame, de style gothique, a droit à notre visite … ainsi que les boutiques de souvenirs ou de victuailles qui se suivent à touche-touche dans les ruelles étroites. Notre dernier arrêt sera pour le petit village d’Espelette, célèbre pour ses piments. Les maisons de la rue piétonne en sont déjà toutes ornées, puisque la fête du piment aura lieu à la fin de ce mois. Achat de toutes sortes, mais il est impératif de rapporter du chocolat … au piment, que nous aurons le plaisir de déguster.

Une dernière soirée à l’hôtel des Goëlands, le dernier apéritif de l’amitié, au cours duquel Pierre lèvera un peu le voile sur nos projets de 2007, et voilà terminé notre ultime voyage de l’année.

10

********

Vous vous doutez bien que cette semaine ne constitua qu’un survol du pays. Nous n’avons pas vu de danses folkloriques, pas assisté au fronton à une partie de pelote au grand chistera ou à un concours de force basque, entendu une chorale, vu un toro de fuego, ce feu d’artifice ambulant. Eh bien il nous faudra revenir, seul ou accompagné. Il y a encore tellement de choses à voir et à savourer. Merci à Denise, qui a su, comme toujours, nous concocter un voyage haut en couleurs, et grand merci à vous tous, à votre bonne humeur permanente, à vos sourires et à votre joie communicative. Merci à Véronique, notre guide, et à Christophe, notre chauffeur, aussi habile à négocier les virages qu’à rendre service aux étourdis (et plus précisément à l’étourdie) en détresse … Quelle bonne semaine, qui laissera certainement un souvenir fort dans nos esprits. Et à bientôt pour une autre aventure !

Rosette