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Cahier des charges
Apiculture
FÉDÉRATION INTERNATIONALE NATURE & PROGRES 13, boulevard Louis Blanc – 30100 ALES
Tél. 04.66.91.21.94 - Fax 04.66.91.21.95 Site web: www.natureetprogres.org
SOMMAIRE
Deux numéros de pages apparaissent sur le sommaire, le premier concerne la partie
réglementaire, le second le guide de lecture
INTRODUCTION .......................................................................................................................................... 1 – *
Partie 1: Partie réglementaire / Partie 2 : Guide de lecture……………………………………3- 14
I. L’abeille ..................................................................................................................................................2 – 14
I.1. Génétique de l’abeille : abeille locale et principe d’autonomie ..................................................... 2 – 14 I.2. Sélection, renouvellement du cheptel et des cires ........................................................................... 2 – 15
I.2.1. Techniques de sélection durable ................................................................................................... 2 – 15
1.2.2. Renouvellement du cheptel : priorité à l’abeille locale ................................................................. 3– 15 1.2.3. Renouvellement des bâtisses, traçabilité des cires recyclées. ........................................................ 4– 16
I.3. Pratiques d’élevage ........................................................................................................................ 5– 17
II. Les zones de butinage ............................................................................................................................5 – 18
II.1. Principe de sédentarité des ruches .................................................................................................. 5– 18 II.2. Sources de nectar et de pollen exemptes de pollution ..................................................................... 6– 18
III. Le nourrissement ...................................................................................................................................7 – 19
IV. La prophylaxie .......................................................................................................................................8 – 20
IV.1. Les principaux parasites et agents infectieux : prévention et techniques naturelles de lutte ....... 8 – 21 IV.1.1. Varroa. ....................................................................................................................................... 8 – 21
IV.1.2. Maladies du couvain................................................................................................................... 9 – 21
IV.1.3 Nosémose .................................................................................................................................... 9 – 22
IV.2. Un prédateur : le frelon asiatique ................................................................................................ 9 – 21
V. Ruches et ruchettes en materiaux naturels ...........................................................................................10 – 22
VI. La production : recolte, conditionnement, stockage ...........................................................................11 – 22
VI.1. Local et matériel de miellerie ....................................................................................................... 11 – 22 VI.2. Le miel : un produit à préserver ................................................................................................... 11 – 22 VI.3. Le pollen ....................................................................................................................................... 12 – 23
VI.3.1. Le pollen sec ............................................................................................................................ 12 – * V1.3.2. Le pollen congelé .................................................................................................................... 12 – *
VI.4 . La gelée royale ............................................................................................................................ 12 – * VI.5 . La Propolis .................................................................................................................................. 13 – *
ANNEXE 1 ........................................................................................................................................................... 24
CONTACTS ........................................................................................................................................................ 24
FAÇONNAGE DE LA CIRE .................................................................................................................................... 24 ANALYSE DE LA CIRE ......................................................................................................................................... 24
ANNEXE 2 ........................................................................................................................................................... 25
LISTE POSITIVE DES PRODUITS NON NATURELS AUTORISES PAR LE CAHIER DES CHARGES
APICULTURE NATURE & PROGRES .......................................................................................................... 25
PRODUITS DE NETTOYAGE DES LOCAUX DE STOCKAGE ET DE TRANSFORMATION .............................................. 25 TRAITEMENT ANTI-VARROA : LES PRODUITS SUIVANTS SONT TOLERES, EN DEHORS DES PERIODES DE MIELLEES :
.......................................................................................................................................................................... 25 PRODUITS DE CONSERVATION DES CIRES ........................................................................................................... 25
Introduction aux cahiers des charges N&P
Pour obtenir la mention Nature et Progrès, toute production doit être conforme aux règles des Cahiers
des Charges de Nature et Progrès.
Pluralité des méthodes d’agriculture bioécologique
L’ensemble des règles établies ne constitue pas une méthode particulière d’Agriculture Biologique
mais une synthèse des procédés et produits dont l’utilisation est autorisée ou interdite par le cahier des
charges de l’association. Tout en conservant la liberté du choix de sa méthode, chaque professionnel
adhérent à la mention Nature et Progrès, devra s’engager formellement à respecter l’ensemble des
règles définies ci-après.
Dispositions générales
1) Les produits CHIMIQUES DE SYNTHESE sont totalement interdits. Seuls les produits obtenus
par réactions chimiques simples sont autorisés, qu’ils soient à base de produits minéraux, végétaux
ou animaux.
Ces définitions peuvent évoluer compte tenu des progrès scientifiques raisonnables et non polluants et
des contraintes techniques.
2) « AUTORISE » et « INTERDIT » : dès lorsqu’il n’est pas expressément AUTORISE, tout
procédé ou produit est INTERDIT.
3) La PERIODE DE CONVERSION à l’agriculture biologique pour l’obtention de la mention N&P
est clairement définie:
elle est d’au moins deux ans avant le premier ensemencement certifié N&P pour les cultures
annuelles,
dans le cas de cultures pérennes autres que les prairies permanentes, elle est d’au moins trois
ans avant la première récolte des produits pouvant faire référence à Nature et Progrès.
dans certains cas (friches, …) Nature et Progrès peut diminuer cette période de conversion ou,
au contraire l’augmenter en fonction des antécédents culturaux, ou les analyses du sol révèlent
une rémanence de pesticides chimiques.
4) La CONVERSION DOIT ETRE TOTALE dans un délai de 5 ans
Toutes les fermes ou entreprises sous mention Nature et Progrès s’engagent à orienter toutes leurs
activités vers la bio-écologie pour atteindre 100% de leur activité en cinq années maximum.
5) Nature et Progrès DENONCE LES OBLIGATIONS DE TRAITEMENT de certaines maladies ou
parasites, rendues obligatoires par l’autorité compétente (autorité préfectorale,…). Exemple : varron
pour les bovins. Nature et Progrès se positionne pour une recherche préalable de méthodes de
traitement compatibles avec la bio.
AVANT PROPOS
Le cahier des charges Apiculture de Nature & Progrès est formé de trois parties interdépendantes : le
corps du cahier des charges, constitué des principes apicoles et des règles qui en découlent, le guide de
lecture donnant ponctuellement si besoin des précisions, et enfin les annexes où se trouvent des
données plus techniques sujettes à actualisations.
Certains points de ce cahier des charges prennent forcément en compte la situation de crise de
l’apiculture aujourd’hui :
problème génétique lié à la régression de l’abeille noire
problème des zones de butinage lié à la faiblesse des surfaces de cultures bios
pertes importantes de cheptel d'où un besoin accru de reconstitution rapide conduisant, quand
les ressources sont insuffisantes, au nourrissement des essaims
Ils devront être revus si la situation devait évoluer.
1
INTRODUCTION
Les importantes disparitions de cheptel constatées depuis une quinzaine d’années – sans équivalent
dans les autres élevages – et plus généralement la perte de vitalité des abeilles invitent à réfléchir aux
conditions d’un bon équilibre des colonies.
L’apiculture est un élevage extrêmement sensible aux pesticides, aux micropolluants, aux ondes
perturbatrices, aux modifications climatiques, à l’amenuisement de la flore.
Les abeilles sont aussi fragilisées lorsque les objectifs et les rythmes de la production apicole les
éloignent de leur projet biologique : une prise en charge excessive des colonies dans un but de
productivité induit le risque de voir les abeilles devenir animaux d’élevage intensif.
Le parasite varroa joue encore un rôle majeur dans l’affaiblissement des abeilles par son impact nocif
sur les colonies et aussi par les conséquences indirectes de sa présence : aggravation de l’effet des
polluants et des agents pathogènes, action néfaste des acaricides destinés à le contrôler.
Par ailleurs, l’infestation a généré un brassage génétique sans précédent par reconstitution des cheptels
avec des abeilles étrangères.
Il résulte de tout cela une menace inédite sur la diversité génétique d’Apis mellifera : la disparition des
réservoirs d’abeilles « sauvages » est aggravée par des métissages et un commerce mondialisé sans
souci écologique. Menace aussi sur la profession car l’apiculture devient un métier à risques : fragilité
économique liée aux pertes de cheptel, dépendances génétique, médicamenteuse (traitements) et
alimentaire (nourrissement).
L’apiculture défendue par Nature & Progrès est animée par la conscience du partenariat ancien liant
l’homme et l’abeille. Le devoir de préserver un insecte pollinisateur majeur nous incite à rendre
compatibles la production apicole et la conservation de l’espèce ; les pratiques recommandées visent
une production de haute qualité mais cherchent aussi à s’accorder au rythme naturel des abeilles.
Même si elle est utile à la production apicole, la technologie doit rester au service des équilibres
naturels.
2
Partie 1 : Partie réglementaire
I. L’abeille
I.1. Génétique de l’abeille : abeille locale et principe d’autonomie
N&P s’est toujours positionné pour la préservation de la biodiversité. Cette notion garde toute son
importance en apiculture.
Dans le contexte actuel – importation massive de reines étrangères, disparition du réservoir d’abeilles
« sauvages », métissage généralisé – l’abeille noire d’Europe de l’Ouest (et ses différents écotypes)
tend selon les régions à disparaître. Cependant, si on arrête l’introduction d’abeilles étrangères, la
sélection naturelle permet à l’abeille locale de reprendre sa place.
Maintenir ou retrouver la biodiversité – c'est-à-dire des abeilles adaptées à leur environnement et dont
la descendance garde assez bien les caractères – passe par une exigence incontournable : travailler
essentiellement avec l’abeille locale, sélectionner et développer à partir de cette base, arrêter d’acheter
et d’introduire massivement des reines ou des larves d’autres lignées.
C’est à travers cette recherche d’autonomie que l’apiculteur par sa pratique, préserve la biodiversité.
Concrètement, son degré d’autonomie dans la gestion du cheptel est le critère de son respect de la
biodiversité.
RECOMMANDE AUTORISE INTERDIT
Gestion des reines :
sélection génétique
L’abeille issue de la lignée
évolutive locale
(Apis mellifera mellifera)
Autonomie génétique au
sein du cheptel
L’introduction de reines et
plus globalement de
génétique issues de lignées
évolutives locales
De manière
exceptionnelle :
l’introduction de reines et
plus globalement de
génétique non issues de
lignées évolutives locales
L’introduction habituelle
(et la distribution) de
reines et plus
globalement de
génétique issues de
lignées évolutives
différentes de l’abeille
locale.
I.2.Sélection, renouvellement du cheptel et des cires
I.2.1. Techniques de sélection durable
La sélection est un choix, un équilibre entre ce que l’on veut éliminer et ce que l’on veut garder ou
développer. Les pratiques de sélection mises en œuvre ont pour objectif le maintien d’une biodiversité
suffisante, veillant à ne pas éroder le réservoir génétique.
Une sélection de type massale permet à l’apiculteur de retenir au fil des générations les individus ou
les groupes d’individus les plus dynamiques et les plus adaptés au terroir. Elle élimine le minimum
de souches pour faire progresser l’ensemble du cheptel plutôt que de multiplier uniquement les
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meilleures. Elle garde suffisamment de diversité pour ne pas atteindre les signes de dégénérescence
dus à la consanguinité.
Dans les cas de petits cheptels, un partenariat est profitable : des échanges locaux (de reines,
d’essaims) entre apiculteurs N&P, ou travaillant dans la même logique.
L’insémination artificielle est tolérée uniquement dans le cadre de la sauvegarde génétique d’un
écotype d’abeille locale, et doit se pratiquer de manière exceptionnelle après autorisation de la Comac
ou du CCAM. En tant que technique de reproduction habituelle, elle est interdite.
Le marquage des reines n’est autorisé que comme un outil de sélection (suivi des reines).
Il n’a pas lieu d’être s’il est pratiqué uniquement pour un repérage plus facile des reines.
RECOMMANDE AUTORISE INTERDIT
Sélection
Sélection de type massale
Partenariat avec d’autres
apiculteurs N&P ou ayant la
même approche
Exceptionnellement :
Insémination artificielle dans
le but de conserver un
écotype, sous réserve d’une
autorisation de la Comac ou
du CCAM
Insémination artificielle
en pratique courante
Marquage
des reines
Autorisé dans un cadre de
sélection :
Marquage des reines à la
peinture, pastille collée,
clipage
1.2.2 . Renouvellement du cheptel : priorité à l’abeille locale
Le principe d’autonomie des apiculteurs, prôné par N&P, invite à considérer l’achat d’essaim comme
un recours exceptionnel, à moins de mettre en œuvre une politique de partenariat local entre
apiculteurs N&P.
En cas de pertes exceptionnelles, l’apiculteur privilégie dans ses achats, par ordre d’importance :
les abeilles locales aux abeilles étrangères,
les essaims nus aux essaims sur cadres
et enfin les essaims bios aux essaims non bios
RECOMMANDE AUTORISE INTERDIT
Achat d’essaims et
de reines
Autoproduction des essaims
pour maintenir et renouveler
le cheptel
Partenariats locaux avec
d’autres apiculteurs N&P ou
ayant la même approche
Suite à des pertes
exceptionnelles, et dans la
limite de ces pertes, l’achat
d’essaims est autorisé en
privilégiant par ordre
d’importance : l’abeille
locale, l’essaim nu,
l’essaim bio
Achat d’essaims comme
pratique habituelle de
renouvellement du
cheptel
(sauf cas de partenariat
local avec d’autres
apiculteurs N&P ou
ayant la même approche)
4
1.2.3. Renouvellement des bâtisses, traçabilité des cires recyclées.
La bâtisse de cire fait partie intégrante de la colonie. C’est dire l’importance de cette matière sécrétée
par l’abeille elle-même, mais qu'elle ne recycle que très peu. Le réemploi de la cire dans la ruche (cire
gaufrée) est pratiqué par l’apiculteur pour des raisons de commodité indéniable, mais dans l’idéal il
devrait cependant être réduit le plus possible ! De plus, la cire fixe particulièrement les éléments
polluants. Il faut donc la gérer de façon à limiter au maximum les polluants dans la ruche et éviter leur
concentration.
C’est pourquoi pour un usage dans la ruche, on recycle préférentiellement les cires les plus jeunes, les
cires d’opercules. Les cires les plus vieilles, les cires de corps, sont réservées à un usage hors de la
ruche.
L’apiculteur doit soit gaufrer lui-même sa cire, soit s’assurer de la fiabilité du recyclage de ses propres
cires.
RECOMMANDE AUTORISE INTERDIT
Renouvellement
des cires
La mise en place d’un
circuit sécurisé de recyclage
de la cire
Le recyclage des cires
d’opercules N&P
Le marquage des bâtisses
provenant d’achats
d’essaims non bio, en vue
de leur élimination
prioritaire des ruches et
exclusion du circuit de
recyclage de la cire.
L’achat de cire N&P
Le recyclage des cires de
corps N&P, en cas de
manque de cire d’opercule.
L’achat de cire certifiée bio
avec des garanties
supplémentaires ou
provenant d’un apiculteur
ayant des pratiques similaires
à N&P. (analyses
éventuelles) (Annexe 1)
Le recyclage
systématique des cires de
corps.
L’intégration des bâtisses
issues d’essaims non bio
dans les circuits de
recyclage de la cire.
L’achat de cire certifiée
bio sans garantie
supplémentaire
L’achat de cire non bio
sans garantie
supplémentaire.
Conservation des
cadres bâtis
Des procédés physiques ou
biologiques
Les produits chimiques de
conservation de la cire cités
en Annexe 2
Les produits chimiques
de conservation de la cire
s’ils ne sont pas en
annexe 2
5
I.3.Pratiques d’élevage
L’élevage de reines présente un intérêt certain pour l’apiculteur : il lui permet, tout en pratiquant une
sélection sur son cheptel, de disposer d’une réserve de reines pour pouvoir accroître plus facilement ce
cheptel ou pallier aux déficiences de certaines reines.
Mais ce type d’élevage artificialise la reproduction et fait courir un risque pour la vitalité de l’espèce à
long terme.
Les pratiques d’élevage ne doivent pas amener l’apiculteur à s’affranchir des rythmes et contraintes
des processus biologiques ; elles doivent au contraire lui permettre de faire l’expérience de leur
efficacité.
C’est pourquoi, se rapprochant du mode naturel de reproduction de la ruche, les méthodes d’élevage
s’appuyant sur l’essaimage naturel ou le renouvellement naturel des reines (supersédure) sont à
privilégier. Il est bon qu'une part non négligeable du cheptel soit issue de ces modes de reproduction.
Les méthodes basées sur la suppression de la reine (orphelinage) avec la constitution par les abeilles
de « cellules de sauveté » correspondent plus à un mode naturel de survie de la colonie. A cause de
leur simplicité elles sont fréquemment utilisées et sont autorisées.
Le greffage1 est une pratique artificielle très courante en élevage, vu sa grande efficacité. Il reste toléré
mais doit par ailleurs respecter le cycle biologique de l’abeille.
RECOMMANDE AUTORISE INTERDIT
Reproduction
de la colonie
Méthodes s’appuyant sur
l’essaimage naturel ou la
supersédure
Méthodes basées sur
l’orphelinage
Pratique du greffage
Le quasi totalité des
reines issues d’une
reproduction artificielle
I. Les zones de butinage
II.1. Principe de sédentarité des ruches
La sédentarité des ruches permet l’adaptation des abeilles à leur milieu et favorise le développement
d’écotypes locaux. Ce qui en fait donc le modèle idéal d’apiculture. Mais la transhumance, présentant
l’intérêt de valoriser des miellées successives, est acceptée. A une échelle régionale cependant, d’une
part pour limiter le coût énergétique des transports et son impact écologique, d’autre part pour limiter
le métissage (ne pas sortir de la zone de la lignée évolutive du cheptel).
Dans un cas comme dans l’autre, l’apiculteur veille à respecter le rythme biologique des abeilles : pas
de stimulation spéculative.
1 Le greffage consiste à transférer de très jeunes larves dans des amorces de cellules royales, afin de les faire élever
par les abeilles comme futures reines.
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RECOMMANDE AUTORISE INTERDIT
Transhumance et
sédentarité
Les systèmes sédentaires.
Les transhumances
locales et régionales
Les transhumances
transrégionales sont
tolérées sous réserve
d’être justifiées et de
recevoir un avis
favorable de la COMAC
ou du CCAM.
Les transhumances
transrégionales sans
justification validée par la
COMAC
ou hors de la zone
d’extension de la lignée
évolutive.
II.2. Sources de nectar et de pollen exemptes de pollution
L’apiculteur doit assurer un environnement sain à ses abeilles, et leur offrir de disposer de sources de
nectar et de pollen en quantité suffisante, ainsi qu’un accès à l’eau.
Les aires de butinage sont choisies les plus saines possibles, éloignées des sources de pollution
avérées. C’est pourquoi les ruchers sont placés de préférence dans des zones de flore spontanée ou sur
des zones de cultures bios. Ces conditions étant de fait peu souvent réalisables, l'apiculteur est souvent
amené à mettre ses ruches dans des zones non exemptes de cultures conventionnelles. Sur ces zones,
les ruches produisent des miels qui peuvent être labellisés, et d'autres non, en fonction des fleurs
butinées.
Le rayon de butinage des abeilles étant très variable, il est plus simple et plus efficace pour évaluer une
aire de butinage, de se référer au miel produit. La reconnaissance des miels, si nécessaire par une
analyse organoleptique ou/et pollinique ou/et physico- chimique, détermine s’ils peuvent recevoir la
mention N&P ou s’ils doivent être déclassés.
Ainsi un emplacement de rucher est validé pour produire un miel N&P, pour une période donnée (telle
floraison).
Les miels déclassés peuvent être utilisés pour le nourrissement des abeilles.
Dans le cas particulier des zones de culture « mixte », où se trouvent les mêmes cultures en bio et en
conventionnel, et pour favoriser la pollinisation des ces cultures bio, les miels produits ne peuvent pas
bénéficier de la mention pour la vente en pots mais peuvent être utilisés pour la transformation
alimentaire. Le nombre de ruches est alors limité à 8 par hectare de culture bio.
Les ruchers situés en zones urbaines sont acceptés mais les miels et pollens issus de ces zones, ne
provenant pas principalement de fleurs sauvages ou bios, ne peuvent porter la mention N&P.
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RECOMMANDE AUTORISE INTERDIT
Aires de butinage
Zones de flore spontanée ou
zones de culture bio.
Présence de cultures
conventionnelles ou
zones urbaines avec
éventuel déclassement
des miels et pollens
Zones très polluées
OGM Zone de butinage exempte
d’OGM dans un rayon de
12 km autour du rucher
Présence d’OGM dans un
rayon de 12 km autour du
rucher
Labellisation du
miel et du pollen
Miel et pollen provenant
principalement de fleurs
sauvages ou de cultures bio
Cas particulier : miel
provenant à la fois de
fleurs de culture bio et de
fleurs de culture non bio.
Alors pour une densité
maximale de 8 ruches
par hectare de culture bio
le miel produit pourra
être utilisé dans la
transformation
alimentaire.
Miel et pollen issus
principalement de cultures
conventionnelles ou de
zones urbaines ne pourront
bénéficier de la mention
N&P ;(ils seront déclassés)
III. Le nourrissement
L’apiculteur doit favoriser suffisamment tôt la constitution de provisions dans la ruche, garantissant un
développement harmonieux des colonies et leur autonomie pour la période d’hivernage. Il peut être
amené à laisser ou restituer aux abeilles une partie de la récolte ou aussi à déplacer des provisions
d’une ruche à l’autre.
Le nourrissement doit donc rester une pratique exceptionnelle, qui n’interviendra qu'au cas où la
survie de la colonie serait menacée. Il doit se faire de préférence au miel plutôt qu’aux succédanés de
miel. Cependant, dans le contexte actuel des pertes annuelles importantes et donc d’un fort besoin de
reconstitution du cheptel, le nourrissement des essaims aux succédanés bios est autorisé.
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RECOMMANDE AUTORISE INTERDIT
Nourrissement
des colonies
Une pratique permettant
l’autonomie alimentaire des
abeilles
(pas de nourrissement)
Nourrissement en cas de
menace pour la survie
des ruches.
Le nourrissement peut se
faire :
- Au miel et pollen
- Aux succédanés bios
après accord de la
COMAC ou du
CCAM.
La stimulation de ponte
des colonies de production
par le nourrissement.
Succédanés non bio
Nourrissement
des essaims
Miel
La quantité de
succédanés bios est
limitée à 5 kg de MS au
total par essaim et par an
Succédanés non bio
IV. La prophylaxie
Les pratiques de l’apiculteur doivent viser à maintenir la bonne santé de ses colonies, à ne pas induire
de déséquilibres qui les fragiliseraient. Elles sont prioritairement d’ordre préventif.
Si des problèmes sanitaires sont récurrents, il faut envisager une sensibilité génétique et y remédier par
l’élimination de la souche.
RECOMMANDE AUTORISE INTERDIT
Traitements
Produits phytothérapiques et
homéopathiques
Produits issus de la
chimie de synthèse
simple pour des
utilisations précises listés
en annexe 2.
Médicaments chimiques
de synthèse non listés en
annexe 2
(dont les antibiotiques)
IV.1. Les principaux parasites et agents infectieux : prévention et techniques naturelles de lutte
IV.1.1. Varroa.
La présence de varroa est devenue inévitable au sein des ruchers ; l’objectif est de maintenir sa
population en dessous du seuil de tolérance qui met en péril la vie des colonies.
L’adaptation de l’abeille au varroa, c'est-à-dire l’équilibre hôte parasite, constituerait la seule véritable
solution à long terme. A défaut, on peut baisser la pression du parasite :
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Par des méthodes naturelles :
Techniques de piégeage des varroas
Utilisation d’huiles essentielles et autres produits naturels acaricides en dehors des
périodes de miellées
Elimination de couvain de mâles
Par des traitements ponctuels : les produits utilisables sont listés en Annexe 2. Ces traitements
doivent se faire en l’absence de hausse.
IV.1.2. Maladies du couvain
Bien qu’il y ait différents agents infectieux (bacilles, virus, champignons…), en pratique les méthodes
de lutte sont les mêmes :
- La sensibilité génétique étant un facteur déterminant dans les cas de maladie du couvain,
l’élimination des souches sensibles par le changement des reines est conseillée.
- En cas de faible atteinte de la colonie, l’isolement peut suffire et la maladie peut régresser
spontanément. Les ruches atteintes trop faibles doivent être réunies ou supprimées.
- En cas de forte atteinte de la colonie, le transvasement2 de la colonie et sa mise sur cires
gaufrées sont de règle.
Ces pratiques s’avèrent suffisantes. Par conséquent l’usage des antibiotiques est interdit.
IV.1.3. Nosémose
L’apparition des symptômes de la nosémose est due à l’affaiblissement des colonies, aggravé par une
sensibilité génétique.
Les facteurs d’affaiblissement peuvent être :
un stress excessif
une alimentation inappropriée
la présence chronique de pesticides.
La vigilance de l’apiculteur doit porter sur ces points sensibles.
IV.2. Un prédateur : le frelon asiatique
Afin d’éviter des dommages écologiques et aussi toute forme de résistance du prédateur, le piégeage
est préconisé plutôt que l’usage d’insecticide (même naturel). La destruction des nids est autorisée
s’ils occasionnent des dégâts sur les ruchers.
2 Le transvasement consiste à mettre toutes les abeilles et la reine dans une autre ruche. Le couvain
malade est ainsi éliminé.
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V. Ruches et ruchettes en matériaux naturels
Le modèle de ruche doit être choisi en fonction de la situation climatique.
Les ruches, ruchettes et hausses doivent être essentiellement constituées de matériaux naturels et
écologiques ne présentant aucun risque de contamination pour les abeilles, l’environnement et les
produits de la ruche.
Le bois non traité, d'origine locale, est recommandé.
Les éventuels produits de traitement doivent être d'origine naturelle.
RECOMMANDE AUTORISE INTERDIT
Méthode de lutte Piégeage sélectif Destruction des nids Appâts chimiques,
insecticides de synthèse
Traitements
Produits phytothérapiques et
homéopathiques
Produits issus de la chimie
de synthèse simple pour
des utilisations précises
listés en annexe 2
Médicaments chimiques de
synthèse non listés en
annexe 2 (dont les
antibiotiques)
RECOMMANDE AUTORISE INTERDIT
Ruches, ruchettes
et hausses
Bois non traité, d’origine
locale
produits de traitement du
bois: d’origine naturelle.
Inox pour les trappes à
pollen et les fils
d’armature des cadres
Fer galvanisé uniquement
pour les grilles de fond de
ruches, les bandes porte
cadres et les portières
d’entrée.
Plastiques pour les
accessoires : grille à reines,
plateaux, portières,
éléments d’élevage pour
les reines.
Polystyrène pour les
nucléis (élevage de reines).
Produits de traitement des
bois non écologiques (dont
Thermopeint)
Nettoyage
Désinfection
Grattage
Flamme directe
Vapeur d’eau
Produits listés en annexe 2 Produits non listés en
annexe 2
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VI. La Production : récolte, conditionnement, stockage
Toutes les étapes de la production jusqu’à la conservation doivent respecter les qualités vivantes,
nutritives et sanitaires des produits de la ruche.
Les préconisations du cahier des charges N&P « Transformation des produits alimentaires &
restauration » doivent être prises en compte pour les rubriques concernées.
VI.1.Local et matériel de miellerie
RECOMMANDE AUTORISE INTERDIT
Miellerie
Conforme au cahier des
charges N&P
« transformations des
produits alimentaires&
restauration »
Local propre et sec réservé
à cet effet
Application possible d’une
couche de cire d’abeille
sur le matériel utilisé
Nettoyage à l’eau
Inox faiblement oxydable,
Plastiques alimentaires
Utilisation des détergents
autorisés dans le cahier des
charges N&P
« transformations des
produits alimentaires &
restauration »
Matériel en fer galvanisé ou
en Aluminium
Matériel recouvert de
peinture (même alimentaire)
Matériel chauffant au delà
de 40°C
VI.2. Le miel : un produit à préserver
Le miel est un produit vivant. L'apiculteur veille à le récolter suffisamment mûr et à le protéger des
pollutions éventuelles.
RECOMMANDE AUTORISE INTERDIT
Récolte
plateau chasse-abeilles
brossage
secouage
enfumage : combustible
d’origine végétale bio ou
sauvage
souffleuse électrique ou
thermique
répulsifs chimiques
La mise en pot du miel est recommandée sans conditionnement intermédiaire après la récolte. Le
stockage doit se faire à une température voisine de 14°C et à l’abri de la lumière.
L’apiculteur doit alors commercialiser son miel dans les deux années suivant la récolte, afin de
garantir au consommateur un produit vivant. Au delà de cette durée, le miel peut être commercialisé
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avec mention N&P, sous réserve d’une analyse de l’activité enzymatique et de la teneur en HMF3
(moins de 10 mg/kg) et sur autorisation de la COMAC ou du CCAM.
RECOMMANDE AUTORISE INTERDIT
Conditionnement
stockage
Après l'extraction : mise
en pot directement après
maturation
Stockage à 14° environ
Déshumidificateur
Procédés physiques tels que
la filtration ou
l’ensemencement du miel, si
la température du miel reste
inférieure à 40°
Conditionnement
intermédiaire, si, lors de la
reprise pour mise en pots, la
température du miel reste
inférieure à 40°
Chauffage du miel au dessus
de 40°C
VI.3. Le pollen
Le pollen est un produit dans lequel peuvent facilement se développer des champignons. La récolte
régulière des trappes et un séchage rapide sont préconisés.
La commercialisation du pollen (sec ou congelé) doit se faire dans un délai d’un an et demi.
VI.3.1.Le pollen sec
Un séchage doux (inférieur à 40°C) et à l’abri de la lumière est recommandé afin de ne pas détériorer
ses qualités vivantes, nutritives et sanitaires.
La congélation ponctuelle du pollen sec est permise pour la suppression des parasites (fausse teigne).
V1.3.2. Le pollen congelé
La congélation du pollen frais est tolérée à condition que la chaîne du froid soit respectée jusqu'à la
vente au consommateur.
VI.4. La gelée royale
Production:
La gelée royale se doit d’être un produit de haute qualité ; aussi l’apiculteur s’astreint à être
particulièrement rigoureux dans ses pratiques. Il peut pour cela s’appuyer sur les recommandations des
professionnels spécialisés.
La production de gelée royale se fait en période d’élevage naturel des abeilles.
L’utilisation d’abeilles trop spécialisées (souches chinoises par exemple) est interdite.
3 Hydroxy-Méthyl-Furfural, produit de dégradation du sucre favorisé par la chaleur et dont la teneur
augmente avec le temps.
13
L'amorçage des cellules avant le greffage des larves doit se faire exclusivement avec de la gelée royale
sous mention N&P.
Conditionnement et conservation :
Immédiatement après la récolte, la gelée royale doit être stockée au froid entre 2 et 5 ° et en bocaux de
verre.
L'apiculteur veille à ce que la chaîne du froid ne soit rompue à aucun moment jusqu'à la vente.
La congélation est interdite.
La commercialisation de la gelée royale doit se faire dans les 18 mois après sa récolte et dans les 12
mois qui suivent son conditionnement
VI.5. La Propolis
Un grattage régulier des éléments de la ruche est préconisé pour éviter de récolter une propolis trop
vieille.
Un soin particulier est apporté pour ne pas récolter des corps étrangers (plantes, débris de bois ou
métal…) ou de la propolis contaminée (peinture par exemple)
L’utilisation de grilles en plastique alimentaire pour recueillir la propolis est autorisée.
Pour la fabrication d’extrait alcoolique de propolis, il faut utiliser de l’alcool N&P ou bio.
14
Partie 2 : Guide de lecture
I. L’ABEILLE
I.1. Génétique de l’abeille : abeille locale et principe d’autonomie
Au cours des millénaires passés, les barrières géographiques, telles que les chaînes de montagnes et les
mers, ont permis la constitution de lignées évolutives différenciées au sein des populations d’Apis
Mellifera. Ainsi en Europe de l’ouest, l’abeille issue de cette différentiation est appelée communément
abeille noire. A une échelle plus fine encore, ces lignées évolutives se sont différenciées pour conduire
à l’émergence d’écotypes locaux, plus ou moins caractérisés.
Le maintien de cette biodiversité et de ces spécificités nécessite un certain isolement. Mais la pratique
courante actuelle consiste en l’introduction d’abeilles provenant d’autres régions et la plupart du temps
non issues de la lignée évolutive d’Europe de l’ouest. Cette pratique menace sérieusement la pérennité
de l’abeille noire et de ses écotypes.
Or ces écotypes se sont adaptés à leur environnement et sont parfaitement intégrés aux écosystèmes. Il
est important de les préserver afin de pouvoir travailler avec une abeille autonome dont la pérennité ne
dépende pas de l’intervention humaine.
Cependant l’apiculteur N&P, ne maîtrisant pas la fécondation de ses reines, est tributaire des pratiques
de l'ensemble de la profession. Depuis plus d’un siècle l’introduction d’abeilles issues d’autres lignées
évolutives a plus ou moins métissé l’abeille noire. C'est cette abeille, issue de la lignée évolutive
Mellifera Mellifera que l’on nomme abeille locale.
Il pourrait être tentant de rechercher une abeille noire de race pure. Outre les difficultés de sa
conservation en milieu ouvert, l'écueil majeur est la trop faible diversité génétique qui en résulterait
(voir § sélection massale).
Pour les apiculteurs qui travaillent actuellement avec des abeilles exogènes, le retour vers l'abeille
locale passe par l'arrêt d'introduction plus ou moins permanente de génétique exogène. Un travail de
sélection à partir de l'existant doit conduire progressivement vers l'abeille locale. Des introductions
très exceptionnelles, de l'ordre d'une fois tous les dix ans, sont tolérées pour les apiculteurs qui ont des
difficultés à « passer » à l'abeille locale ; elles doivent être autorisées par la Comac.
L'objectif est d'amener les apiculteurs à des pratiques respectueuses de la biodiversité, à partir de leur
situation présente. La difficulté voire l'impossibilité de trouver des écotypes d'abeilles noires, le fait
que changer d'abeille oblige souvent à revoir tout ou partie des pratiques apicoles, obligent à envisager
des changements progressifs. Dans cette perspective, plutôt que d'exiger d'emblée un passage à
l'abeille locale, la progression dans le degré d'autonomie « génétique » permet de s'assurer que les
pratiques vont dans le bon sens. L'introduction de génétique exogène, que se soit sous forme de reine,
larves ou œufs, est interdite, si elle correspond à des pratiques qui ne s'inscrivent pas dans cette
logique de recherche d’autonomie génétique.
Plus encore, dans les cas d'installation où de reconstitution consécutive à des mortalités très
importantes, l'achat de colonies d'origine exogène est parfois inévitable. Il doit être limité à ces
15
situations exceptionnelles, même si pour les reconstitutions elles peuvent se produire plusieurs années
de suite.
Ces dispositions pourront être révisées en fonction de l’évolution des populations d’abeilles locales et
d’une diminution du taux de mortalité annuel des abeilles.
La vente ou la distribution habituelle de reines ou de colonies d'abeilles exogènes est interdite dans la
mesure où elle favorise le métissage généralisé des abeilles. Étant donné l'interdépendance des
apiculteurs quant à la génétique, toute participation à des actions visant à promouvoir ce type d'abeille
n'est pas compatible avec l'adhésion à N&P.
I.1. Sélection, renouvellement du cheptel et des cires
I.1.1. Techniques de sélection durables
L’apiculteur N&P ne peut être un simple utilisateur voire consommateur d’abeilles sans se préoccuper
de l’impact de ses pratiques sur le devenir de la biodiversité de l’abeille. Dans la pratique courante,
aide aux colonies en difficulté, soins aux colonies malades, l’apiculteur conserve des colonies que la
nature aurait éliminées. Or étant donné la quasi disparition du réservoir d’abeilles où s’opérait une
sélection naturelle, il lui revient de pratiquer une sélection pour éviter l’affaiblissement génétique de
ses colonies.
C’est pourquoi il est recommandé de mettre en place des pratiques de sélection durable. Cette
sélection s’articule autour de la recherche d’un équilibre entre la suppression des lignées jugées
inintéressantes et le maintien d’une diversité la plus large possible. La sélection de type massale
répond à cette exigence. Les sélections de type pyramidal, sur un nombre trop limité de lignées, sont à
éviter. Si elles s’avèrent efficaces à court terme, elles ne répondent pas au critère de durabilité.
Pour les petits cheptels la mise en place de partenariats locaux est une solution pour pouvoir travailler
sur un cheptel suffisant.
L’insémination artificielle est déconseillée parce qu’elle artificialise trop la reproduction. Sa répétition
sur plusieurs générations fait courir le risque d'un affaiblissement génétique. Exceptionnellement elle
est autorisée dans le but de conserver un écotype. Sa pratique doit s’entourer d’une limitation forte du
nombre de reines inséminées, être limitée dans le temps et soumise à autorisation de la Comac ou du
CCAM.
1.1.1. Renouvellement du cheptel : priorité à l’abeille locale
Le partenariat local est surtout une nécessité pour les apiculteurs ne produisant pas les essaims
nécessaires au renouvellement de leur cheptel. S’il ne peut se faire avec des apiculteurs N&P, le choix
d'un partenaire se fera selon le respect par ce dernier du cahier des charges N&P. Les questions
concernant la génétique, la sélection, les méthodes d'élevage, le nourrissement, la gestion des cires
sont à considérer en priorité.
L’achat d’essaims n’est pas limité lors de l’installation de l’apiculteur, ni dans le cas d'un projet
d'augmentation du cheptel.
En revanche il est limité à la valeur des pertes dans les cas suivants :
Vols de ruches
16
Vandalisme sur les ruches
Mortalité importante
L'achat idéal d'essaims d'écotype local provenant de rucher N&P étant souvent impossible, on peut
être amené à accepter l'achat d'essaims provenant de l'apiculture conventionnelle. La Comac doit
s'assurer que l'apiculteur a bien recherché la solution la moins défavorable. Les choix préférables sont
parfois difficiles à établir. Par exemple il vaut mieux choisir des abeilles locales non bio que des
abeilles exogènes bio. Cependant un projet de changement systématique des reines achetées peut
inverser le choix. Les essaims nus ou paquets d'abeilles résolvent le problème de contamination des
cires non bio. Ils seront donc à privilégier dans le cas d'achats d'abeilles non N&P.
Le traçage des cires qui ne proviennent pas d'une apiculture N&P, en vue de leur élimination, est dans
tous les cas une nécessité.
I.2.3. Renouvellement des cires, traçabilité des cires recyclées et conservation des bâtisses
L’adoption par les apiculteurs de ruches à cadres mobiles, dont la manipulation est aisée, a conduit à
un recyclage de la cire : fabrication de feuilles de cire gaufrée destinées à garnir les cadres et données
comme amorces aux abeilles.
Moyennant une surveillance rigoureuse, on peut réduire à minima la taille des amorces et par
conséquent l’utilisation de cire recyclée.
L’apiculture est un élevage qui produit de la cire et ceci de manière excédentaire par rapport au besoin
de renouvellement. Cependant en période d'installation, ou pour pouvoir atteindre des quantités
nécessaires à un gaufrage à façon, l'apiculteur peut être amené à acheter de la cire.
Actuellement la cire labellisée bio n'est pas d'une garantie suffisante, en effet on y retrouve trop
fréquemment des résidus de produits chimiques de traitement des ruches (les circuits bio de recyclage
ne sont peut-être pas suffisamment séparés des circuits conventionnels, le recyclage des seules cires
d'opercules est insuffisant à éliminer les polluants en cas de forte contamination des corps de ruche).
Elle est acceptable sans analyse si des garanties supplémentaires sur les pratiques des apiculteurs d’où
provient la cire sont apportées par le fournisseur.
Le renouvellement des cires de corps se fait rarement dans sa totalité en une seule fois, mais en
moyenne plutôt de l'ordre de quelques cadres par an ; en outre les polluants ont tendance à se diffuser
dans toute la ruche, c'est pourquoi il faut de nombreuses années pour arriver à une élimination quasi
totale des pollutions chimiques. De par sa nature la cire est une matière qui fixe particulièrement bien
les éléments toxiques liposolubles.
Une grande rigueur doit donc être apportée dans la gestion du circuit de recyclage des cires; une vision
claire de l'ensemble du processus est nécessaire pour parvenir à un « circuit sécurisé », qui passera
par :
le recyclage préférentiel des opercules par soi même ou auprès de ciriers qui ne mélangent pas
les différents lots et dont les systèmes n'ont pas de fonds de cuve incompressibles,
l'association entre collègues fiables en cas de nécessité pour arriver à constituer un lot suffisant
pour le gaufrage à façon,
l'élimination la plus rapide possible des cadres probablement pollués, d'où l'importance du
marquage des cadres provenant d'achat d'essaims non N&P,
l'analyse éventuelle des cires achetées (Annexe 1),
17
le grattage soigneux et le passage à la flamme des caisses pour éliminer toute trace de cire et
de propolis.
Les Comac sont encouragées à rendre visite aux ciriers de leur région de manière à connaître leurs
pratiques et pouvoir juger de la fiabilité du système de recyclage en place.
Étant donné le manque actuel de cire d’opercules N&P, l'utilisation de cire N&P provenant de corps
ruches conduits depuis longtemps avec beaucoup de rigueur quant au recyclage de la cire et à l’état
sanitaire, peut être une meilleure solution que l'achat de cire bio ordinaire.
En outre en phase d’installation, il est parfois très difficile de trouver des lots suffisants de cire N&P.
S’il n’a pas trouvé non plus des lots de cire bio présentant des garanties suffisantes, l’apiculteur pourra
être amené à préférer de la cire provenant d’apiculteurs utilisant leur propre cire recyclée et n’usant
pas d’acaricides de synthèse.
Pour la conservation des bâtisses, en fonction des lieux, les méthodes utilisant le positionnement sur
les ruches, les courants d'air, le froid, le tri des cadres en fonction de leur sensibilité à la fausse teigne
s'avèrent en général suffisantes. L'utilisation de pulvérisation de bacille spécifique ou de gaz sulfureux
sont des solutions supplémentaires.
I.2. Pratiques d’élevage
Le type de reproduction appliqué à une espèce est un élément déterminant de son devenir.
Parmi les animaux dits domestiques, Apis mellifera a ce statut particulier d’une espèce capable
d’indépendance. Mais l’amenuisement actuel des populations d’abeilles provoque la prise en charge
artificielle de leur reconstitution, aggravant des pratiques inspirées du productivisme. Or la genèse de
l’espèce, son expansion, l’adaptation aux conditions de ces différents environnements et le
perfectionnement de sa relation au monde végétal sont les fruits d’une sélection naturelle sur la base
de la reproduction par essaimage ; ainsi chaque printemps le projet de reproduction des colonies
d'abeilles mobilise une énergie dont bénéficient les hommes.
Compte tenu d’une sélection visant en général les intérêts de l'apiculteur, la confiscation du mode
naturel de reproduction au profit de techniques artificielles constitue à terme une menace pour la
diversité et la viabilité de l’espèce.
L’apiculture N&P ne peut réduire l’essaimage à une perte de produit et une entrave à la rationalisation
de la production apicole : la multiplication de quelques lignées productives et (ou) le remplacement
systématique des reines ne constituent donc pas des pratiques conformes à son projet de préservation
des équilibres naturels.
Il est donc souhaitable que le système apicole des producteurs N&P laisse place chaque année à la
régénération d’une part non négligeable de leur cheptel selon le mode naturel, c'est à dire
principalement l'essaimage naturel.
L’accueil de la reproduction naturelle, qu’il est possible d’anticiper et d’amplifier, donne ainsi la
capacité de reconstitution autonome des cheptels.
Pour multiplier son cheptel, l'apiculteur peut donc récupérer les essaims naturels, c'est le mode naturel
spontané, orpheliner sa ruche avant l'essaimage et utiliser les cellules royales naturelles, c'est le mode
anticipé, ou encore laisser essaimer et utiliser les cellules royales naturelles, c'est le mode amplifié.
Ces méthodes basées sur l'utilisation de cellules royales d'essaimage présentent les meilleures
garanties, mais sont peu diffusées.
Les autres méthodes autorisées, basées sur l'utilisation de cellules de sauveté et plus encore de
techniques de greffage sont à utiliser avec prudence. L'apiculteur doit s'assurer que sur l'ensemble de
18
son cheptel une proportion significative de ses reines n'est pas issue des ces modes de reproduction. Le
changement spontané de reine ou supersédure fait dans ces cas repasser par un mode de reproduction
plus conforme aux processus naturels. Le marquage des reines permet d'en mesurer l'effet. Il faut
surtout veiller à ne pas se faire succéder de façon ininterrompue des remérages plus ou moins
artificiels.
Le marquage des reines par peinture ou pastilles collées, autorisé seulement dans cet objectif, doit se
faire avec des produits les moins toxiques possibles. De même, le marquage par clipage doit être le
plus léger possible, il ne doit pas dépasser le quart de l’aile. Il faut veiller à ce que le marquage des
reines soit un élément indispensable à la méthode de sélection pratiquée par l'apiculteur.
L’utilisation de phéromones royales n’est tolérée que dans le cas où l’apiculteur cherche à récupérer
une colonie sauvage et à transporter des paquets d’abeilles.
II. Les zones de butinage
II.1. Principe de sédentarité des ruches
Les transhumances qui feraient franchir aux colonies les barrières géographiques de la lignée évolutive
(Alpes ou Pyrénées dans notre contexte) sont à exclure dans tous les cas.
Les transhumances peuvent trouver leur justification pour permettre aux abeilles d'avoir accès à des
zones de cultures bio ou sauvage. A contrario, l'apiculteur N&P s'interdit de transhumer exclusivement
sur des miellées de cultures conventionnelles.
La notion de transhumance régionale est à penser dans le sens d'une géographie physique : les
différents terroirs (zones sauvages, forets, montagnes, …) qui sont les plus proches. Elles peuvent
concerner plus ou moins la région administrative et ses régions limitrophes.
Les transhumances transrégionales peuvent être justifiées par des échanges entre apiculteurs ou de
vieilles traditions (Provence, Jura).
L'étude des impacts énergétiques des transhumances doit se faire dans une prise en compte globale de
tous les déplacements de l'apiculteur.
I.1. Sources de nectar et de pollen exemptes de pollution
La zone de butinage d’une colonie peut s’étendre sur une zone géographique d’une superficie très
variable, en fonction en particulier de l'attractivité des différentes floraisons. En pratique, Nature &
Progrès examine principalement la zone d’un rayon de 1 à 3 Km autour du rucher, sachant que les
abeilles sont capables d’aller bien au delà.
Les zones très polluées sont interdites ; dans la pratique les apiculteurs n’y mettent pas leurs ruches car
elles ont du mal à y survivre et encore plus à y produire du miel ; c’est le cas par exemple des carrières
produisant beaucoup de poussières.
Pour garantir un miel N&P sans OGM, il faut être certain qu’il n’y a pas de cultures OGM dans un
rayon de 12 Km, ce qui correspond à la distance maximale de butinage. L’état actuel des cultures
OGM en France rend cette disposition applicable.
Pour labelliser un miel N&P ou pour le déclasser, en cas de doute sur ses origines florales, des
analyses polliniques ou organoleptiques permettront de lever l’incertitude. En général ces analyses,
sans permettre une quantification précise, mettent en évidence la dominance ; elle sera largement
19
suffisante pour déterminer la provenance principale. Dans le cas ou il n'y a pas de dominance, on a
affaire à un miel polyfloral qui ne peut pas provenir principalement de fleurs de cultures. En effet ces
dernières ne sont pas si nombreuses que ça.
Il faut éviter l’enchaînement systématique des transhumances sur des zones de cultures ou bien
l'implantation permanente de ruches sur des zones à diversité florale insuffisante. L'analyse de la part
de miel déclassé par rapport au miel N&P et de ses conditions d'obtention est nécessaire. Dans tous les
cas la quasi totalité du miel produit ne saurait être du miel déclassé.
Dans le cas particulier des zones de cultures mixtes, c'est à dire là où existe la même culture en
conventionnel et en bio, l’apiculteur doit justifier que les cultures butinées sont bio. C’est possible
notamment dans le cas d’un décalage de floraison entre cultures bio et cultures conventionnelles
similaires, et par la pose des hausses au moment opportun. Dans la pratique c’est assez difficile à
réaliser.
C’est pourquoi, pour favoriser la pollinisation des cultures bio, mais en limitant le nombre à 8 ruches à
l’hectare pour éviter des dérives productivistes, on peut produire un miel destiné à la transformation
alimentaire. Cependant ce miel ne peut être vendu en pot sous mention.
Dans ces cas, l’apiculteur doit noter dans son registre d’élevage, en plus des mentions obligatoires: la
localisation du rucher, le nombre de ruches, les dates exactes de disposition de ses ruchers (dates
d’entrée et dates de sortie), la superficie des surfaces bio, l’adresse et numéro de téléphone de
l’agriculteur. L’apiculteur est aussi tenu de prévenir sa Comac ou la Fédération de manière à ce qu’elle
puisse venir contrôler les emplacements.
Ces mesures sont liées à la faiblesse des surfaces de cultures bio. Elles pourront être reconsidérées en
cas d’augmentation de ces surfaces.
II. Le nourrissement
Les problèmes d’alimentation trop fréquents peuvent être un signe d’inadaptation génétique de
l’abeille à son environnement.
Les colonies doivent croître à leur rythme grâce aux réserves qu’elles se sont constituées. L’apiculteur
doit laisser aux abeilles suffisamment de miel et de pollen pour assurer l’hivernage.
Le nourrissement intervient uniquement dans le cas :
Où la survie des ruches est en danger, en cas de disette par exemple. La disette doit être due à
des causes extérieures et non pas aux pratiques de l’apiculteur. Cette notion de disette est à
apprécier et éventuellement à justifier par les avis des autres apiculteurs présents dans le
voisinage.
De (re)constitution de cheptel jusqu’au moment où les essaims atteignent une taille suffisante
leur permettant de croître rapidement avec leurs propres réserves.
Dans le cas d’abeilles en « transition génétique », le nourrissement pour l’hivernage peut-être
toléré.
20
En revanche le nourrissement est interdit pour la stimulation de la ponte des colonies au printemps
dans la mesure où il s’agit d’une pratique intensive et non naturelle. Il peut être toléré sur quelques
ruches pour les pratiques d’élevage.
Pour le nourrissement au miel, on peut utiliser le miel déclassé de l’exploitation, à défaut le miel
déclassé d’un autre apiculteur N&P voire le miel déclassé d’une exploitation bio.
Etant donné le prix de revient élevé du nourissement au miel, les risques d’abus sont faibles.
L'emploi de succédanés bio doit recevoir l'avis de la Comac pour les ruches de production. Il doit être
justifié et exceptionnel. Pour les essaims il est limité à 5 Kg de matière sèche par an. Cette quantité
pourra être dépassée si besoin après autorisation de la Comac ou du CCAM.
Cette mesure est liée au besoin important de reconstitution des cheptels. Elle pourra être reconsidérée
en cas de diminution des pertes hivernales.
Les succédanés doivent être bio. Pour le saccharose, l'apiculteur a intérêt à mettre en œuvre des
procédés qui favorisent son inversion par exemple par acidification avec l’ajout d’un peu de vinaigre
(un verre pour 3Kg de sucre) ou de miel (10%) qui a l’intérêt d’apporter en plus de l’invertase. Il
existe depuis peu des succédanés bios constitués de sucres simples, obtenus par voie enzymatique qui
sont plus facilement assimilables par l'abeille que le saccharose.
Les seules protéines autorisées sont le pollen.
De manière générale, tout ce qui concerne l’alimentation artificielle doit être inscrit dans le registre
d’élevage : type d'aliment, dates, quantités et ruchers concernés.
III. La prophylaxie
La situation sanitaire des ruches est en général relativement dégradée, à l'image des pertes importantes
de cheptel. La présence permanente du varroa est une des causes premières. L'action pernicieuse des
pesticides surtout à dose sublétale n'est pas à sous estimer. L'apiculteur doit être vigilant à ne pas
apporter par ses interventions de déséquilibre supplémentaire.
Hormis le cas du varroa, il n'existe pratiquement pas de produits de traitement utilisables en apiculture
bio. Les actions possibles sont donc d'ordre préventif pour éviter l'apparition de la maladie, ou de
régénération en faisant repartir la colonie sur des cires neuves.
La prévention des maladies repose sur l’utilisation d’une abeille adaptée au terroir et sur certaines
pratiques d’élevage comme :
la sélection d’abeilles résistantes
la constitution de réserves suffisantes de miel et de pollen dans les ruches pour ne pas
fragiliser les colonies,
le contrôle individuel des ruches destiné à déceler les anomalies sur le plan sanitaire,
l’isolement des colonies malades
la désinfection du matériel ou des sources contaminées,
le renouvellement des reines pour conserver une vitalité au sein des ruches
l’estimation de la pression du varroa par des comptages réguliers par exemple.
21
III.1. Les principaux parasites et agents infectieux : prévention et technique naturelle de lutte
IV.1.1.Varroa
En ce qui concerne cette parasitose, l’apiculteur doit avoir présent à l’esprit que l’équilibre hôte-
parasite sera acquis par l’abeille dans la durée ; le contrôle du parasite ne doit donc pas devenir une
traque obsessionnelle mais il faut limiter sa prolifération et son impact sur les colonies tout en
préservant les produits de la ruche.
La phytothérapie et l’homéopathie sont à utiliser en priorité. Tout autre produit d’origine naturelle
peut être utilisé sous la responsabilité de l’apiculteur.
Les produits listés dans l'annexe 2 sont utilisables, en veillant à respecter une durée suffisante avant de
mettre des hausses selon la rémanence des produits. Ces produits sont issus d’une chimie simple et
reproduisent des molécules présentes dans la nature, donc facilement métabolisables et dégradables.
IV.1.2.Maladies du couvain
L'apiculteur doit garder en mémoire les principes fondamentaux de la bio, à savoir que le « terrain »
est plus important que l'agent infectieux. La contagion ne doit pas être son obsession, mais ce facteur
ne peut être complètement ignoré : l’isolement des ruches atteintes est une des premières mesures
simples à mettre en œuvre.
IV.1.3.Nosémose
A proprement parler la nosémose n'est pas une maladie, mais elle s'exprime en cas de déséquilibre de
la colonie.
III.2. Un prédateur : le frelon asiatique
Les piégeages préventifs de printemps doivent être sélectifs pour ne pas nuire aux autres insectes.
Les piégeages d'été pour réduire la pression de prédation peuvent avoir une sélectivité moindre dans
leur conception, les populations d'insectes étant moins vulnérables à cette saison.
Les pièges ne doivent pas contenir d'insecticides, mais doivent avoir une action mécanique. L'eau de
fonte des cires enrichie en sucre et mise en fermentation par l'ajout de bière s'avère un bon appât.
Pour la destruction des nids, l'emploi d'insecticides naturels est autorisé, mais les nids détruits doivent
être éliminés par le feu.
V. Ruches et ruchettes en matériaux naturels
Le bois des ruches peut être trempé dans de la cire chauffée à haute température, c'est le traitement le
plus naturel pour une ruche.
Les vernis à la propolis et les peintures dites écologiques ne doivent contenir que des produits naturels.
Seules les parties extérieurs de la ruches sont traitées ; une attention particulière sera portée à ne pas
22
appliquer de produits de protection aux endroits d’une prévisible récolte de propolis (chants,
feuillures,…).
Le thermopeint est interdit à cause de la présence d'aluminium. Le trempage dans la cire
microcristalline est interdit. Outre son origine pétrochimique, elle risque de contaminer la cire de la
ruche.
Les traitements physiques tels que la vapeur d’eau ou la flamme directe sont très efficaces pour la
désinfection des ruches. Les produits de nettoyage et de désinfection autorisés sont listés en annexe 2.
Les petits nucleis utilisés pour l'élevage de reine ont besoin d'une isolation très importante. Les seuls
matériels disponibles sont en polystyrène. Ce matériau est donc toléré uniquement pour les nucléis
sans transferts de cadres dans les unités de production.
II. La production : récolte, conditionnement et stockage
Le cahier des charges N&P « Transformation des produits alimentaires & restauration » s'applique
en particulier pour les paragraphes suivants : Stockage, entretien des locaux et conditionnement.
II.1. Local et matériel de miellerie
Le local doit être réservé à cet usage le temps de son utilisation.
Les matériels dans lesquels le miel séjourne un certain temps sont en inox. Ceux qui servent au
transfert du miel peuvent être en plastique alimentaire.
Une attention particulière doit être apportée aux matériels chauffants ; ils doivent être thermostatés à
40° maximum.
I.1. Le miel : un produit à préserver
Lors d'emploi de souffleuse thermique, l'apiculteur doit veiller à ce que les gaz d'échappement n'aillent
pas polluer les cadres de miel.
De même lors du transport sur des véhicules plateaux ouverts, les piles de hausses doivent être
fermées pour éviter la pollution par les gaz d'échappement.
Le miel doit être récolté à maturité. La teneur en eau du miel en rayon peut être optimisée par un
déshumidificateur ou un flux d’air sec. A aucun endroit du circuit d’extraction, le miel ne peut-être
exposé à une température supérieure à 40°C.
La mise en pots au moment où le miel commence à se troubler permet d'obtenir en général une bonne
cristallisation. Cette méthode peut permettre d'éviter l'ensemencement des miels, c'est-à-dire l’ajout
d’un autre miel déjà cristallisé destiné à induire une cristallisation fine du mélange.
Le miel en pots doit être stocké à l’abri de la lumière, à une température stable voisine de 14°C. Si la
température de stockage vient à dépasser les 20°C de façon prolongée, l'apiculteur procède à une
analyse d'activité enzymatique et de taux d'HMF.
On utilise préférentiellement les pots en verre. Les matières plastiques autorisées par le cahier des
charges « Transformation des produits alimentaires & restauration » sont plutôt réservées aux usages
spécifiques (expéditions par exemple).
23
I.2. Le Pollen
La vente de pollen frais est à encourager même si elle est saisonnière et plus difficile à mettre en
œuvre à cause de la relative fragilité du produit.
Les techniques de séchage doux en particulier ne permettent pas la destruction des œufs de fausse
teigne qui sont naturellement présents dans les récoltes de pollen. Pour les éliminer on peut passer au
congélateur le pollen sec, moins sensible à l'action de la congélation.
24
Annexe 1
Contacts
Façonnage de la cire
SARL APIREM (Rémuaux)
Les 4 chemins
81160 ST JUERY
[email protected] 05 63 45 01 69
Attention : gaufrage à partir de 150 kg de cire
ROUTE D'OR APICULTURE
Z.A. Route de la Poutière
49150 Clefs
02 41 82 84 70
Analyse de la cire
En l’absence de résidus des principaux acaricides de synthèse utilisés ou des quantités décelées ne
dépassant pas 10 fois le seuil de détection habituel, la cire pourra être utilisée conformément au cahier
des charges N&P.
Les matières actives à rechercher prioritairement sont les suivantes :
- Fluvanilate (matière active de l’APISTAN)
- Coumaphos (matière active du PERIZIN ou AZUNTOL)
Laboratoires d’analyses :
L’ITSAP – Institut de l’abeille a créé une base de données regroupant une cinquantaine de laboratoires
référencé en fonction des analyses qu’ils pratiquent sur les matrices apicoles (abeille, couvain, miel et
cire), en France et dans les pays limitrophes (Allemagne, Belgique, Italie et Suisse).
Cet annuaire est en accès libre sur le site internet de l’ITSAP – Institut de l’abeille : www.itsap.asso.fr
rubrique « Laboratoires ».
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Annexe 2
Liste positive des produits non naturels autorisés par le cahier des charges Apiculture Nature & Progrès
Produits de nettoyage des locaux de stockage et de transformation
Les produits suivants seuls ou combinés sont autorisés pour le nettoyage des locaux, machines et
récipients :
Désinfection à l’eau chaude, vapeur d’eau
Peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée H2O2)
Carbonate de sodium, de potassium
Acide acétique (vinaigre)
Acide lactique
Ozone
Alcool
Savon potassique et sodique (hydroxydes et potassium et de sodium)
Lait de chaux
Chaux et chaux vive
Huiles essentielles
En dehors de ces préparations, l’adhérent devra utiliser des produits d’entretien conformes au cahier
des charges « produits d’entretien écologique » de Nature & Progrès.
Traitement anti-varroa : les produits suivants sont tolérés, en dehors des périodes de miellées :
Acides formiques
Acide acétique
Acide lactique
Acide oxalique
Menthol
Thymol
Eucalyptol
Camphre
Produits de conservation des cires
L’anhydride sulfureux (mèche soufré, pièce d’entrepose soufrée) est toléré comme produit
de conservation des cires
Acide formique