cours 3eme agro

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Institut Agronomique et vétérinaire Hassan II Département d’horticulture Cours préparatoire au stage en exploitation de 3ème année agronomie (Pr Ahmed Skiredj) I- Introduction: Le cours commence en précisant la région du stage, sa situation géographique, ses caractéristiques climatiques, édaphiques, topographiques et sociales (main d’œuvre, cultures sous contrat...etc) ainsi que ses potentialités horticoles (maraîchères en particulier). Les Sept derniers stages se sont déroulés au Loukkos (Larache, 1997-98), Chaouia (Settat, 1998-99), Taza (1999-2000), Beni Mellal (2000-01), Saïs (Meknès, 2001- 02), Haouz (Marrakech, 2002-03) et Doukkala (El Jadida, 2003-04). A- La région du stage est généralement présentée aux étudiants par le responsable pédagogique du stage, en précisant l’existence d’une zone encadrée par la DPA (Direction provinciale d’agriculture) et d’un périmètre encadré par l’ORMVA (office de mise en valeur agricole). La zone de la DPA est, en général, une zone bour, extensive ; elle peut, en outre, être irriguée à partir de puits creusés par les exploitants pour faire du maraîchage ou de l’arboriculture fruitière. Le périmètre encadré par l’ORMVA est un périmètre irrigué par l’eau d’un barrage dont la gestion est sous la Direction de l’office de mise en valeur agricole. Il y a 9 ORMVA au Maroc (tableaux 1 et 2). C’est le Sous Massa qui occupe le premier rang des primeurs, avec près de 700 mille tonnes par an, produites sur près de 11 mille ha ; le Loukkos occupe le second rang des primeurs, avec 83 mille tonnes par an, produites sur près de 2000 ha. Tableau 1 : Superficie des cultures maraîchères par type de culture 2001/02 (MADR DPV DH) ORMVA Saison Primeurs Agro-ind Total Doukkala 15 000 528 15528 Gharb 26 290 1 186 4 130 31 606 Haouz 8 130 410 8 540 Loukkos 13 290 2 071 955 16 316 Moulouya 9 060 - - 9 060 Ouarzazate 1 650 - - 1 650 S/.massa 5 850 11 265 - 17 115 Tadla 6 330 - 1 040 7 370 Tafilalt 1 620 - - 1 620 Sous total 87 220 15 460 6 125 108 805 Tableau 2 : Production des cultures maraîchères par type de culture 2001/02 (MADR DPV DH) ORMVA Saison Primeurs Agro-ind. Total Doukkala 313 050 24 500 - 337 550 Gharb 724 540 50 000 155 050 929 590 Haouz 132 780 9 200 - 141 980 Loukkos 302 020 82 780 32 620 417 420 Moulouya 165 390 - - 165 390 Ouarzazate 27 630 - - 27 630 S/.massa 181 500 684 150 - 865 650 1

Author: vanduong

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  • Institut Agronomique et vtrinaire Hassan II Dpartement dhorticulture

    Cours prparatoire au stage en exploitation de 3me anne agronomie

    (Pr Ahmed Skiredj)

    I- Introduction: Le cours commence en prcisant la rgion du stage, sa situation gographique, ses caractristiques climatiques, daphiques, topographiques et sociales (main duvre, cultures sous contrat...etc) ainsi que ses potentialits horticoles (marachres en particulier). Les Sept derniers stages se sont drouls au Loukkos (Larache, 1997-98), Chaouia (Settat, 1998-99), Taza (1999-2000), Beni Mellal (2000-01), Sas (Mekns, 2001-02), Haouz (Marrakech, 2002-03) et Doukkala (El Jadida, 2003-04). A- La rgion du stage est gnralement prsente aux tudiants par le responsable pdagogique du stage, en prcisant lexistence dune zone encadre par la DPA (Direction provinciale dagriculture) et dun primtre encadr par lORMVA (office de mise en valeur agricole). La zone de la DPA est, en gnral, une zone bour, extensive ; elle peut, en outre, tre irrigue partir de puits creuss par les exploitants pour faire du marachage ou de larboriculture fruitire. Le primtre encadr par lORMVA est un primtre irrigu par leau dun barrage dont la gestion est sous la Direction de loffice de mise en valeur agricole. Il y a 9 ORMVA au Maroc (tableaux 1 et 2). Cest le Sous Massa qui occupe le premier rang des primeurs, avec prs de 700 mille tonnes par an, produites sur prs de 11 mille ha ; le Loukkos occupe le second rang des primeurs, avec 83 mille tonnes par an, produites sur prs de 2000 ha.

    Tableau 1 : Superficie des cultures marachres par type de culture 2001/02 (MADR DPV DH)

    ORMVA Saison Primeurs Agro-ind Total Doukkala 15 000 528 15528 Gharb 26 290 1 186 4 130 31 606 Haouz 8 130 410 8 540 Loukkos 13 290 2 071 955 16 316 Moulouya 9 060 - - 9 060 Ouarzazate 1 650 - - 1 650 S/.massa 5 850 11 265 - 17 115 Tadla 6 330 - 1 040 7 370 Tafilalt 1 620 - - 1 620 Sous total 87 220 15 460 6 125 108 805

    Tableau 2 : Production des cultures marachres par type de culture 2001/02 (MADR DPV DH)

    ORMVA Saison Primeurs Agro-ind. Total Doukkala 313 050 24 500 - 337 550 Gharb 724 540 50 000 155 050 929 590 Haouz 132 780 9 200 - 141 980 Loukkos 302 020 82 780 32 620 417 420 Moulouya 165 390 - - 165 390 Ouarzazate 27 630 - - 27 630 S/.massa 181 500 684 150 - 865 650

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  • Tadla 193 400 - 3 710 197 110 Tafilalt 33 200 - - 33 200 Sous total 2 073 510 850 630 191 380 3 115 520

    Tableau 3 : Superficie et production des cultures marachres 2001/02 dans les zones des DPA (MADR-DPV-DH) : (1) Saison ; (2) Primeurs ; (3) Agro industrie

    ESPECES SUP (HA) Prod (T) Regions DPA (1) (2) (3) Total (1) (2) (3) Total Al hoceima 1 470 - - 1 470 20 270 - - 20 270 Agadir 20 - - 20 240 - - 240 Azilal 960 - - 960 8 350 - - 8 350 Beni Mellal 2 010 - - 2 010 43 950 - - 43 950 Ben slimane 3 070 1 503 - 4 573 56 800 47 750 - 104 550 Boulmane 1 380 - - 1 380 11 160 - - 11 160 Casablanca 1 420 1 106 - 2 526 20 880 15 880 - 36 760 Chefchaouen 4 650 - - 4 650 62 560 - - 62 560 Chichaoua 930 500 - 1 430 11 270 20 000 - 31 270 Dakhla 10 24 - 34 70 3 900 - 3 970 El hajeb 11 570 - 20 11 590 318 450 - 800 319 250 el jadida 3 400 2 315 - 5 715 74 750 65 250 - 140 000 el kelaa 1 810 200 - 2 010 52 900 7 000 - 59 900 essaouira 5 000 25 - 5 025 44 640 1 750 - 46 390 fes 4 480 8 - 4 488 81 770 1 500 - 83 270 figuig 160 - - 160 1 700 - - 1 700 guelmim 850 25 - 875 35 300 3 000 - 38 300 ifrane 660 - - 660 10 930 - - 10 930 khemisset 7 490 - - 7 490 98 690 - - 98 690 khenifra 4 960 - - 4 960 81 080 - - 81 080 khouribga 550 - - 550 10 650 - - 10 650 laayoune 20 - - 20 200 - - 200 marrakech 780 - - 780 14 600 - - 14 600 meknes 6 310 - - 6 310 156 340 - - 156 340 nador 3 980 - - 3 980 38 300 - - 38 300 oujda 1 480 - - 1 480 19 640 - - 19 640 rabat-sale 3 060 2 252 - 5 312 68 290 49 410 - 117 700 safi 6 230 478 - 6 708 90 550 26 430 - 116 980 sefrou 1 860 - - 1 860 19 320 - - 19 320 settat 17 140 604 - 17 744 407 780 12 500 - 420 280 sidi kacem 1 330 - - 1 330 10 250 - - 10 250 tanger 2 280 - - 2 280 37 050 - - 37 050 taounate 3 580 - - 3 580 44 700 - - 44 700 tata 220 - - 220 4 150 - - 4 150 taza 2 450 - - 2 450 49 640 - - 49 640 tetouan 6 090 - - 6 090 95 500 - - 95 500 tiznit 520 - - 520 10 670 - - 10 670 sous total 114 180 9 040 20 123 240 2 113 390 254 370 800 2 368 560

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  • Pour les cultures marachres de saison, cest le Gharb qui est class premier, avec 725 mille tonnes produites sur 26 mille ha. Lagro- industrie lgumire produit prs de 200 mille tonnes par an sur une superficie de prs de 6 mille ha. Les primtres irrigus marocains produisent un total de trois millions cent quinze mille tonnes par an de lgumes sur une superficie de 109 mille ha. Il est prciser que ces chiffres changent dune anne lautre selon la pluviomtrie et les possibilits du march. Il y a quelques annes, lagro- industrie occupait plus de 13 mille ha ; plus de la moiti de cette superficie a disparu actuellement cause de problmes de commercialisation que le secteur connat.

    De mme, il y a 37 DPA au Maroc. Comme le montre le tableau 2, la production totale

    slve prs de 2 millions 400 mille tonnes produites sur prs de 123 mille ha/an. Dune manire globale, en regroupant les zones de DPA et les primtres irrigus des ORMVA, le Maroc produit un total de prs de 5 millions 500 mille tonnes de lgumes chaque anne sur une superficie de 232 mille ha, avec des variations dune anne lautre pour une mme rgion et dune rgion lautre pour une mme anne. B- Le climat de la rgion affecte le systme de production vgtale. Lors de la prparation du stage, lenseignant donne des exemples pour illustrer les relations qui existent entre le climat et le choix des agriculteurs en matire despces vgtales et de sous systmes de production. En effet, dans la rgion de Marrakech, par exemple, le climat est continental; il ny a pas dinfluence maritime adoucissante, mais lhiver est gnralement clment, ce qui permet la culture de melon primeur sous tunnels nantais. Le gel est rel sur les hautes altitudes; il est rare sur les plaines du Haouz. Le chergui souffle fin printemps et en t. Il est prendre en considration dans le choix dune succession culturale. Il limite la dure du cycle cultural des cultures cueillettes multiples (cas du haricot vert, tomate, melon, etc...). En effet, aprs une pomme de terre de saison (plantation en Dcembre- rcolte en Avril), lagriculteur peut semer le haricot vert fin Avril pour un dbut de cueillettes en fin Juin. Sil veut planter une pomme de terre darrire saison en Aot, il ne disposera alors que dun mois de cueillettes ou dun mois et demi, fin Juin- fin Juillet (un mois) ou mi Aot (un mois et demi). Dj cette priode est courte pour une production satisfaisante et rentable ; mais si un chergui souffle mi Juillet, par exemple, la priode des cueillettes sera rduite 15 jours, ce qui risquerait de ne pas permettre lagriculteur de rentrer dans ses frais. Le climat risque donc de :

    Limiter le choix de la culture (lagriculteur peut laisser alors tomber le choix du haricot vert et ne pas occuper le terrain par une culture),

    Limiter sa production et sa rentabilit (si la culture est pratique, le nombre de cueillettes et, par consquent, le rendement seraient faibles ; la rentabilit de la culture qui en dpend serait galement faible).

    En annes pluvieuses, gnralement, la superficie en cultures marachres augmente; elle baisse en anne sche; il y a donc une variation des superficies et productions lgumires en dents de scie dune anne lautre. Dans la rgion dEl Jadida, par exemple, il y a un climat doux sur le littoral et un climat continental lintrieur. Plus la distance qui spare le site de lexploitation agricole de la mer, vol doiseau, augmente et dpasse 7 Km, plus le climat devient froid en hiver, chaud et sec en t. Cest ainsi quon trouve les primeurs le long de la cte. A lintrieur de la rgion, les agriculteurs sintressent plutt llevage et aux cultures fourragres. C- Le sol peut constituer un facteur limitant la production dans certaines conditions climatiques. En effet, aprs une pluie abondante, il est difficile de travailler un sol lourd et de

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  • se dplacer sur le terrain. Si lagriculteur na pas effectu un apport de fumure de fond suffisamment lavance, il ne peut pas fertiliser son sol puisquil ne peut pas se dplacer sur le terrain ; un sol pauvre prsente donc le risque de ne pas permettre un bon dmarrage de la culture. Le problme devient grave pour un melon conduit en fertigation sous tunnels plastiques (rgion de Marrakech), lorsque aucun engrais de fond nest apport. En effet, aprs une pluie abondante, le sol reste satur en eau pendant deux trois semaines ; la culture risque de souffrir de carences alimentaires alors quil est impossible dapporter manuellement des engrais puisque les planches de cultures sont couvertes de paillage plastique; de mme, la saturation du sol en eau ne permet pas un apport par fertigation. Le climat influence aussi le type de travail de sol ; en effet, les mottes de sol doivent tre laisses sans miettement en automne si lon estime quune pluie aura lieu prochainement pour les casser. Si la priode est sche, il faut passer un cover crop pour casser les mottes. Si le sol est travaill finement ds le dbut, il y a un risque de crote de battance des sols limoneux aprs une pluie. Il y a aussi un risque de fissuration en absence de pluie en cas de sol argileux. Le travail de sol ne doit donc pas tre compltement affin ds le dbut, sinon lagriculteur supportera gratuitement des charges supplmentaires et le travail de sol devra tre refait. Dans la rgion dEl Jadida, par exemple, leau dirrigation est saline (EC= 4 5 mmohs/cm), ce qui limite le choix des cultures : le melon et le haricot vert ne peuvent pas donner de bons rendements ; ils sont exclure en gnral ; la tomate et la pomme de terre restent les deux cultures lgumires relativement tolrantes la salinit, mais moyennant une baisse de rendement. La betterave sucre est la culture la plus rsistante la salinit. Elle donne de bons rendements au Doukkala. D- Lexposition de la culture au soleil est un facteur important sur les terrains accidents. Les cultures exposes au Nord (cas des lignes de cultures orientes Est- Ouest, avec un faible cartement) sont plus tardives que les cultures exposes au Sud, puisque le faible cartement entre les lignes ne laisse pas les rayons solaires atteindre la partie expose au Nord de la plante. Cest ainsi que pour les cultures installes en billons orients Est- Ouest, il est prfrable de planter sur la face expose au soleil (au Sud) et dopter pour un cartement suffisamment lev pour viter les maladies et les htrognits des stades physiologiques des plantes. Les tunnels nantais du melon orients Nord- Sud prsentent une homognit de stades physiologiques des plantes puisque les planches de cultures sont ensoleilles le matin du ct Est, laprs midi du ct Ouest et le long de la journe, les rayons solaires, venant du Sud, pntrent au niveau des couloirs, entre les planches de culture et servent les plantes en lumire de tous les cts. E- Laspect social influence galement certains choix et dcisions techniques. Louverture des agriculteurs dans la rgion de Marrakech aux touristes Italiens, par exemple, est lorigine de lintroduction de la culture de melon de primeurs sous tunnels plastiques nantais dans la rgion et de son exportation en Europe. Les relations sociales entre agriculteurs de diffrentes rgions donnent de la confiance pour un transfert dune technique donne, telle que la fertigation, linstallation des serres, lintroduction dune nouvelle espce vgtale ou dune nouvelle varit. F- La diversification culturale existe, en gnral, dans une rgion donne ou dans une exploitation agricole pour enrichir la trsorerie de lagriculteur et rduire les risques dune espce unique. En effet, le producteur opte pour la diversification culturale afin de rduire diffrents risques : * Lis au march : lorsque le prix de vente dun lgume est bas, celui dun autre lgume est lev, ce qui rtablirait un quilibre dans la trsorerie de lexploitation.

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  • * Lis aux alas climatiques : lorsquil y a un gel, un chergui ou un excs de froid, lagriculteur ne perd pas toutes ses productions. En diversifiant, loignon et lail peuvent sauver le producteur en cas de gel (la pomme de terre et le petit pois ne rsistent pas au gel); le choux cabus sauve lagriculteur en cas de couverture du terrain de neige sur une priode de deux trois semaines (la plupart des autres cultures marachres ne tolrent pas la neige, mme de quelques jours) ; le chergui acclre et regroupe la maturation de la tomate, rduit la fermet des fruits et leur calibre ; lorsque le chergui est prolong sur deux ou trois jours, la rcolte de la tomate devient souvent presque impossible puisque les fruits ne tiennent plus la cueillette en devenant mous et fragiles ; toute la production risque alors dtre perdue ; lagriculteur qui ne fait que la tomate se voit ruin alors que celui qui diversifie ses cultures peut se rattraper par une autre spculation (cas dune foliace bien arrose : menthe, par exemple). Le tableau 3 illustre la diversification marachre marocaine (2001-02 ; (MADR- DPV-DH) :

    Espce Superficie (Ha) Production (T) Pomme de terre 57 500 1 334 400

    Tomate 19 070 991 000 Oignon 28 980 609 650 melon 24 085 574 500

    Pastque 12 450 369 950 Carotte 9 000 233 300 Navet 5 500 104 750

    Courge/courgette 6 000 114 050 Haricot vert 3 675 63 900 Fve en vert 8 540 103 820

    Petit pois 11 260 68 570 Artichaut 3 210 43 520

    Chou fleur 1 560 47 920 Chou pomm 1 250 32 870

    Poivron piment 5 518 156 240 Aubergine 1 515 30 650 Concombre 725 45 200 Patate douce 455 6 220

    Ail 1 560 8 840 Menthe 2 655 53 320

    Betterave rouge 130 2 770 Niora 1 655 6 200

    Cornichon 80 350 Divers 25 627 482 010 Total 232 000 5 484 000

    II- Plan et Etat parcellaires, Calendriers culturaux et Successions culturales: Lors de la priode de stage, le terrain se trouve occup par des cultures diversifies. Il est demand aux tudiants de faire un schma du terrain, avec toutes ses parcelles, en respectant lchelle; cest ce quon appelle plan parcellaire qui est une sorte de photographie du terrain cultiv une date donne. Ltat parcellaire peut tre prsent sous forme dun tableau qui donne les cultures pratiques sur une premire colonne, les numros des parcelles qui correspondent ces cultures en deuxime colonne, les superficies par parcelle et par culture en troisime colonne, les dates de dbut et de fin de culture en 4me et 5me colonne. La dernire ligne du

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  • tableau de ltat parcellaire donne les sommes totales des superficies et renseigne sur la superficie totale en cultures sur une anne ; cette superficie peut dpasser la SAU (surface agricole utile) totale de lexploitation, ce qui signifie que la mise en culture du terrain est intensive ; cest le cas- par exemple- de deux cultures sur une mme parcelle par anne. Le plan et ltat parcellaires offrent lavantage de connatre les choix de lagriculteur en matire de produits lgumiers lors de la priode de stage. Ces choix sont gnralement en relation avec le march et refltent la comptence de lagriculteur dont lobjectif est le gain dun revenu lev. Un agriculteur intelligent vite de choisir une culture qui se trouve en excs dans la rgion et qui risque doffrir une surproduction devant une faible demande du march, ce qui se traduirait par une baisse du prix de vente. Lagriculteur se renseigne, en gnral, dans son voisinage sur les superficies des cultures qui lintressent. Il devrait connatre les normes de superficies tolrables partir desquelles le risque de surproduction devient rel et lencourage laisser tomber la culture qui ne serait plus intressante. Lhistorique du plan parcellaire est important dterminer puisquelle renseigne sur les successions culturales adoptes par lagriculteur et sur les calendriers culturaux utiliss dans la rgion. En prenant culture par culture, il faut enquter auprs de lagriculteur sur les dates doccupation du terrain par la culture en place et les cultures qui lont prcde (date de mise en place de la culture et date de fin de sa rcolte). Si lagriculteur adopte une succession rgulire, on peut prdire la culture qui suivra celle en place; il faut vrifier cette prdiction et avoir lavis de lexploitant. Ltudiant doit tre curieux en posant diffrentes questions lagriculteur sur lintrt des cultures adoptes, comment les classer par ordre croissant de revenus quelles procurent ? Pourquoi continuer choisir une culture de faible revenu et ne pas augmenter la superficie de la culture la plus rentable ? Est ce que dautres dates dinstallation des cultures ont t essayes ? Pourquoi lexploitant se limite-t-il une gamme de cultures donnes et ne sintresse-t-il pas dautres ? Quelle est la culture qui prsente un problme commercial, technique, social ou autre ? Quels rendements obtient-il sur ses parcelles ? Y- a- t- il des parcelles plus intressantes que dautres ? Est ce que son choix est li au type de sol ou une autre caractristique : Exposition, facilit de surveillance de la parcelle, statut foncier ?...etc. Une synthse doit tre effectue sur le systme de production vgtale et les sous systmes existants dans lexploitation. Par exemple, Marrakech, on trouve un systme intensif de productions vgtales, avec deux sous systmes, arboricole (prunier, abricotier, pommier, grenadieretc) et maracher (melon sous tunnel nantais) et un systme extensif, avec trois sous systmes : (1) pastoral (pturage en forts et en terrain jachre), (2) cultures fourragres irrigues et (3) grandes cultures cralires. A El Jadida, on trouve diffrents sous systmes (1) cultures fourragres irrigues (Bersim, Luzerne), (2) non irrigues (orge, avoine et vesce avoine), (3) cultures cralires (bl tendre, bl dur, orge), (4) culture industrielle (betterave sucre) et (5) cultures marachres. Celles- ci sont intensives sur la cte (serres, tunnels) et plus ou moins familiales lintrieur (mosaque de quelques centaines de mtres carrs par culture : carotte, navet, tomate, choux, persil, cerfeuil, cleri, pomme de terre, menthe, fenouil, oignon, ail, aubergine, piment, patate douce, topinambour, melon, pastque, courgette, courgeetc). Cest, en gnral, la femme qui sen occupe pour la consommation du foyer; cest elle que largent revient en cas de commercialisation des produits afin de couvrir ses besoins en habillement et en argent de poche. III- Suivi des cultures et conduite culturale: A- Installation de la culture: 1-Ppinire: La ppinire prsente diffrents avantages : bon choix de plants saints et vigoureux, conomie et facilit dentretien des plants. En effet, il est plus conomique dentretenir une superficie de cent mtres carrs de ppinire, suffisante pour planter un ha

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  • que dentretenir une superficie cent fois plus importante. La ppinire est gnralement situe dans un site bien ensoleill, surveill, prs de la maison et accs facile. Les tudiants doivent visiter la ppinire, mesurer sa superficie, faire un croquis de sa forme, situation et enquter sur les calendriers culturaux, la superficie correspondante du terrain planter, le travail spcial du sol de la ppinire, sa fertilit et fertilisation, particulirement organique, irrigation et traitements phytosanitaires.

    Le matriel utilis en ppinire doit tre observ : tourbe, terreau, alvoles, godets,

    mottes, paillage plastique, tunnels nantais, abri serres, orientation des serres ou des tunnels, type de semence (origine, lieu dachat, varits, prix dachat). De mme, des techniques spciales sont, en gnral, appliques la ppinire ; cest le cas de lendurcissement des plants avant leur sortie de la ppinire et leur plantation; mode de transport des plants en cas dune ppinire commerciale dun particulier (cas de transport de plants de tomate, en plateaux alvols ou dans des caisses, en mottes, ou racines nues, le long de la cte dEl Jadida); utilisation dabris plastiques ou dombrire (cas de production de la fleur coupe Marrakech) ou de bassins flottants (cas de la tomate industrielle au Loukkos). Dans la rgion du stage, cette anne, 2003-04, El Jadida, souvent, la ppinire est mal place (bas fond dune cuvette et exposition au froid), mal entretenue (pas de couverture plastique, ni de paillage, pas dabri ni de protection contre les rongeurs de semences, rats, souris, lapins ; pas de fertilisation organique ni minrale). Elle est peu quipe (pas de mottes, pas de godets, pas de plateaux alvols, pas de tourbe).

    La ppinire peut tre compltement absente et le semis se fait directement en place

    dfinitive, trs forte densit, permettant de procder, aprs la leve, un dmariage ou claircissage (cas de la betterave sucre, de la pastque et du melon) afin dobtenir le peuplement vgtal souhait. Il est demand aux tudiants dobserver les cultures installes en ppinire, les cultures installes directement sur le terrain sans ppinire, et dinterroger lagriculteur sur les contraintes qui ont affect linstallation de ses cultures et lobtention du peuplement voulu.

    2- Matriel vgtal : Lagriculteur nutilise pas nimporte quelle espce vgtale ou varit ; il fait un choix judicieux en fonction de plusieurs critres, dont la productivit, la qualit du produit, ladaptabilit aux conditions de culture et aux exigences du march (prcocit, qualit) et la disponibilit de la semence. Il est demand aux tudiants denquter sur les varits, la semence, son origine, sa disponibilit, les problmes quelle engendre et les contraintes lies la production (clatement du fruit de tomate, fissuration du tubercule de pomme de terre, tubercules yeux profonds et nombreux, rduisant de leur qualit marchande, got amer du concombre, petit calibre du melon, etc). Des questions doivent tre poses lagriculteur, exemple: Avez- vous essay dautres varits ? Quelle est la meilleure varit trouve dans les conditions de lexploitation? Y- a- t- il des spculations plus rentables ? Pourquoi nont- elles pas t cultives ? Quels rendements obtient- on, en moyenne de plusieurs campagnes? En bonne anne ? En mauvaise anne ? Quest ce qui caractrise une mauvaise anne ? Est- ce le chergui ? La scheresse ? La surproduction ? Les problmes phytosanitaires ? Quels insectes trouve- t- on dans lexploitation? Virus ? Nmatodes ? Les voisins traitent- ils contre les ennemis de la culture ? Avez- vous essay des varits rsistantes certaines maladies? A la salinit ? Est- ce que le prix lev des semences hybrides justifie t-il leur utilisation (productivit leve)? 3- Calendrier cultural : Les calendriers culturaux dterminent la saison de la culture et sa prcocit. Il est demand aux tudiants de chercher si la culture est de primeurs, de saison ou

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  • darrire saison. Quel intrt prsente ce calendrier lagriculteur ? Est ce un intrt li la commercialisation ? A lexportation, en particulier ? Est-ce pour une contrainte dexigence cologique, de temprature ou de photopriode ? Quels problmes engendre un calendrier cultural particulier ? Exposition au chergui pour une culture tardive ? Gel pour une culture prcoce ? Exposition aux pluies dautomne pour une culture darrire saison (cas dune tomate de plein champ, installe en Juillet, par exemple, et arrache prcocement, en Octobre ou en Novembre cause du mildiou provoqu par la pluie) ? Lagriculteur opte- il pour des cultures en drob ? Quel est limpact du prcdent cultural sur le choix dun calendrier cultural donn ? Quels calendriers faut-il viter pour certaines cultures ? Lesquelles ? Quelles prcautions faut-il prendre pour adopter un calendrier particulier ? 4- Travail du sol: Le travail de sol sera dcrit par les tudiants en enqutant auprs de lexploitant et en observant ltat du terrain. Y- a t- il des diffrences de travail de sol entre les cultures pratiques ? Quelles sont ces diffrences ? Sagit- il de la profondeur de travail ? De loutil utilis ? De la priode de travail ? Dcrire les diffrents travaux effectus : labour (dans un seul sens ou double labour dans deux directions), enfouissement de fumier, cover- cropage simple ou crois pour niveler le terrain ou pour casser les mottes, traage des lignes de plantation et des rigoles dirrigation ou de drainage, travaux dentretien (binage, buttage, dsherbage, enfouissement dengrais et nettoyage de la parcelle aprs rcolte). Combien y- a- t- il douvriers par ha pour chaque travail ? A quel stade de la culture le travail est- il effectu ? A exprimer en nombre de jours aprs plantation (JAP) ou aprs semis (JAS) pour un semis direct. Lorsquune machine est utilise, il faut connatre sa consommation en carburant et en lubrifiant par heure et par ha ; comment le choix de la machine a-t-il t fait ? Sur quelle base ? Est ce pour un type de travail recherch ou pour une considration conomique ? Quelle est la culture qui laisse le sol dur la fin de la saison ? La betterave sucre, par exemple, laisse le sol sec et dur et laisse des trous profonds dans le sol, ce qui ncessite un travail profond laide de la charrue qui doit faire deux trois passages afin dameublir le sol et de lhomogniser. Le travail de sol est relativement plus facile aprs une crale ; souvent lagriculteur se contente dun seul passage de cover crop aprs un bl, par exemple. 5- Repiquage, plantation, densit de peuplement vgtal : Certains plants sont repiqus en ppinire en augmentant le volume de leur conteneur (semis dans des godets de 5 cm de diamtre, par exemple, puis repiquage dans des godets de 10 cm avant de passer la plantation) ; le repiquage est gnralement effectu pour une conomie des frais dentretien. Avant leur sortie de la ppinire, les plants subissent en gnral un forage (endurcissement), en les exposant lair libre (cas dune ppinire sous abri) ou en les irriguant par une solution nutritive saline. Lagriculteur se prpare la plantation avant de recevoir les plants du ppiniriste ou avant de sortir ses plants de sa propre ppinire locale. Le labour devait tre effectu quelques jours avant la plantation. En cas dapport de fumure organique (fumier dtable, par exemple) lors du labour, il est recommand de le faire deux trois semaines avant la plantation, parfois bien avant si le fumier est peu dcompos. Le sol est ensuite nivel par un ou plusieurs passages de cover crop. Une fois le travail de sol est termin, lagriculteur procde au billonnage en laissant un certain cartement adapt chaque culture entre les lignes de plantation. Ltudiant doit observer cet cartement sur le terrain ; il doit observer galement lorientation des lignes de plantation, ainsi que lespacement entre plants dans le rang. Il en dduira alors le peuplement vgtal obtenu. Si le peuplement rel observ diffre du peuplement calcul en fonction de lcartement et de lespacement, il faut observer sil y a des manquants ; Pourquoi alors lagriculteur ne procde t- il pas au remplacement de ces manquants en cas de mauvaise reprise ? Est-ce parce quil na pas major le nombre de ses

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  • plants en ppinire ? Quelle quantit de semence lagriculteur devait prparer par ha et par culture ? B- Entretien des cultures: Une fois la culture est installe en place dfinitive, aprs sa leve et claircissage (cas de semis direct) ou sa reprise (cas de plantation et de remplacement des manquants), elle ncessite dtre bien entretenue afin dobtenir un bon rendement. Cet entretien comprend lirrigation, la fertilisation, le binage, le buttage, le palissage, le tuteurage, le nettoyage, la taille, les traitements phytosanitaires ainsi que dautres oprations culturales spciales et spcifiques certaines cultures (pulvrisation dengrais foliaires, dhormones, dacide Gibbrellique, en particulier, protection par bche plat) 1- Irrigation: Ltudiant doit comprendre cette opration culturale importante ; il doit observer ce qui se passe sur le terrain et ne pas se contenter de lenqute. En effet, il doit remonter lorigine de leau ; est- ce une eau de barrage, de rivire ou de puits ? Que signifie tour deau ? Est-ce quil peut obtenir de leau quand il veut ? Y a-t-il des restrictions ? Quelle est la qualit de leau (pH et conductivit lectrique, EC)? Sil sagit de puits, combien y a-t-il de puits dans lexploitation ? Quelle est la profondeur du puits ? Quelle est la hauteur deau dans le puits ? (Diffrence de profondeurs entre surface deau et fond du puits) ; Quelle est lnergie utilise pour pomper leau ? (Gasoil ou lectricit) ; Quel est le type dirrigation utilise dans lexploitation (gravitaire, localise, fertigation) ? Il est recommand dobserver la station de tte (moteur et pompe ; filtres sable, filtres tamis, filtres disques ; injecteur dengrais en cas de fertigation, bacs de mlange dengrais solubles) ainsi que les dispositifs de distribution et de mesure deau (canalisations, siphons, vannes, compteurs, porte rampes et rampes dirrigation localise). Observer aussi les cartements entre rampes ou entre sillons dirrigation gravitaire, la profondeur des sillons afin destimer si la quantit deau qui peut tre achemine par le sillon est suffisante pour couvrir les besoins de la culture ? Il faut observer aussi si lagriculteur change lemplacement du sillon dirrigation un certain stade de la culture ; cest le cas de la tomate de plein champ : la plantation a lieu sur le talus du billon, tout prs de leau qui circule dans le sillon dirrigation, mais au stade 35-40 jours aprs plantation, lagriculteur dplace le sillon et louvre au milieu, entre les lignes de plantation, afin de permettre aux racines doccuper un grand volume du sol et dviter que les fruits touchent la partie humide du sol (risque des maladies). Le calendrier des irrigations doit tre retrouv, par observation et par enqute : combien dirrigations lagriculteur accorde-t-il sa culture ? Estimer la quantit deau apporte par irrigation. Est-ce que cette quantit correspond la capacit au champ du sol ? Est-ce que lagriculteur utilise une procdure scientifique pour piloter ses irrigations? (ETP ; ETM ; formule Pennman ; lysimtrie, tensiomtrie, communication dun conseiller agricole, lecture bibliographique) ; Quelle est la dose globale deau apporte par cycle cultural ? (Il faut sparer entre eau de pluie et eau dirrigation) ; Lagriculteur fait, en gnral, des diffrences entre ses cultures. En effet, il donne la priorit dirrigation certaines cultures, par ordre dimportance quil leur accorde ; il faut dterminer les priorits de lagriculteur en matire dirrigation ; les raisons de ces priorits ; comment raisonne-t-il lirrigation des cultures ? Y a-t-il des anomalies culturales, connues par lagriculteur et lies la mauvaise conduite de lirrigation ? Quelles sont les phases de fort besoin en eau des cultures ? (Croissance vgtative ; floraison, nouaison, fructification, grossissement des fruits et des tubercules ; maturation) ; Quelles sont les cultures non irrigues dans lexploitation ? Quels rendements obtient- on avec et sans irrigation ? 2- Fertilisation et fertigation: En gnral, lagriculteur fait la diffrence entre une fertilisation de fond et une fertilisation de couverture. Ltudiant doit suivre la fertilisation de

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  • chaque culture- par observation et/ou par enqute- en dtaillant les apports de fond (fumier et engrais minraux adapts au fond, tels que le sulfate dammoniaque, lure, le phosphate super triple et le sulfate de potasse) et les apports de couverture (particulirement lammonitrate, lure, le MAP, le nitrate de potasse et les engrais foliaires). Il est demand aux tudiants de comprendre le raisonnement de lagriculteur en matire de fertilisation : estimation des besoins de la culture ; diffrences des besoins entre cultures ; choix de la nature des engrais ; moments dapport dengrais, en relation aux stades de dveloppement de la culture ; fractionnement de lazote et de la potasse ; doses dapport par engrais ; mlanges de fumures dans un ou plusieurs bacs ; mode de placement des fumures (localisation en mlange dans le sol le long des lignes de plantation, laide dune sape, par exemple, ou bien en surface le long du sillon dirrigation, et le mlange leau se ferait au cours de larrosage ; pour lengrais de fond, le placement est, en gnral, par incorporation, dabord la surface du sol, puis le mlange se fait au cours du labour). Les engrais doivent tre observs et leurs emballages doivent tre lus en notant les pourcentages des lments nutritifs quils renferment ; un calcul doit suivre afin de dterminer les quantits apportes en N, P2O5 et K2O (exemples de calcul : Supposons que lexploitant apporte 100 kg dure ; quel est alors cet apport en N ? la rponse est la suivante : lure contient 46 % de N ; 100 kg dure apportent donc 46 kg de N ; lapport est donc de 46 kg/ha de N. Supposons que lagriculteur apporte 150 kg de MAP/ha ; le MAP contient 55 % de P2O5 et 11 % de N ; lapport correspondant est donc de 150 x 0,55(= 82,5 kg P2O5/ha) + 150 x 0,11(= 16,5 kg N/ha), soit un apport de 82,5 kg de P2O5 + 16,5 kg de N par ha). Une fois le calcul est effectu, ltudiant doit chercher en bibliographie les besoins en N, P2O5 et K2O de chaque culture afin de comparer avec les apports rels de lagriculteur ; il en dduira alors si la fertilisation est satisfaisante ou non. 3- Binage, sarclage, buttage, taille, palissage, tuteurage, nettoyage: Lentretien des cultures consiste en un certain nombre de techniques spciales appliques par lexploitant en vue damliorer le rendement. Il importe donc de suivre ces techniques culturales et de comprendre le but de leur utilisation ; parfois une technique culturale, par exemple le binage, vise un effet primaire (amlioration de la porosit du sol et son aration) et un effet secondaire (lutte contre les mauvaises herbes). Le sarclage prsente les effets inverses : limination des mauvaises herbes en premier lieu et aration du sol en seconde position. Le buttage consiste en la couverture de la base des tiges (le collet) par de la terre ; il favorise ainsi la noformation des jeunes racines adventives (cas du mas doux) et protge les tubercules de la pomme de terre et les bulbes de loignon ou de lail de la lumire et, par consquent, de la formation de taches vertes qui rduisent de la qualit du produit. Quant la taille, certaines cultures ncessitent lablation de lapex de la tige afin darrter sa croissance en longueur et de favoriser sa ramification; Le melon de type charentais, varit Dalton, par exemple, part sur sa tige secondaire aprs ablation de lapex, pour une production relativement plus leve quand les fruits sont ports sur les ramifications tertiaires que sur les secondaires. La tomate peut tre tte (ablation de lapex) en ppinire afin quelle dveloppe deux bras, sur lesquels elle sera palisse sous serre. La culture peut se comporter bien sans taille. Il importe denquter sur les diffrents types de tailles appliques par lexploitant ainsi que leur adaptation aux cultures. Une culture taille est- elle plus prcoce quune culture non taille, ou cest plutt linverse qui a lieu ? Avec une taille approprie, est ce que la qualit du produit est meilleure ? Est-ce que cest le rendement qui est amlior par la taille ? De telles questions doivent tre poses lagriculteur afin de comprendre le rle de la taille et son impact sur la productivit de la culture. En effet, pour le melon, la taille favorise la fructification et par consquent le rendement ; pour la tomate la taille retarde la croissance, et par consquent, la prcocit, mais elle permet darer la plante et de rduire ses risques aux maladies

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  • cryptogamiques ; la taille du poivron est une taille daration ; le piment de saison ne se taille pas ; il ny a pas de taille spciale pour la carotte, le navet, la pastque, la pomme de terre, loignon, lail, etc Le palissage consiste suspendre plus ou moins verticalement la tige de la plante afin de gagner de la place dans les couloirs des interlignes, dviter que la plante trane par terre et soit expose aux risques des maladies. Une fois la plante est suspendue, son traitement phytosanitaire est facilit ; son aration est favorise ; la cueillette de ses fruits est aise. Le palissage du melon peut atteindre 2 2,5 mtres de hauteur ; celui de la tomate peut dpasser 3 m ; on utilise alors des pieds artificiels plus ou moins hautes pour effectuer la taille et la cueillette ; lorsque la tomate est conduite sur une vingtaine de bouquets, la tige peut atteindre 8 10 m de long ; il est difficile de la tenir verticalement ; on parle alors du couchage ; la tige est palisse dune manire couche, sur une dizaine de mtres et non pas verticale. La tige peut tre entoure sur elle-mme (cerclage) ; elle est plie sous forme circulaire la base de la tige jusquaux deux derniers mtres qui seront suspendus verticalement. Les cultures palisses qui ont une forte charge de fruits (tomate, aubergine, melon et pastque des serres) ncessitent des tuteurs afin dviter que les plantes saffaissent sous leur poids lev ; le tuteurage consiste donc placer ces tuteurs le long des lignes des plantes, tous les 5 7 mtres. Le nettoyage consiste nettoyer le terrain des chaumes de la culture la fin de la saison. Ltudiant doit suivre ces techniques spciales, les observer, les dcrire et comprendre leurs impacts sur le rendement, la qualit, la prcocit et la prolongation du cycle cultural. Il doit suivre les dpenses qui y sont relatives, en main duvre et en autres intrants. 4- Traitements phytosanitaires: Lagriculteur protge, en gnral, ses cultures des maladies et parasites (virus, nmatodes, bactries et insectes). Il est demand aux tudiants de comprendre comment est faite cette protection ? Quels sont les produits phytosanitaires utiliss par le producteur ? A quelles doses ? Quels sont les stades des traitements ? Quels sont les ennemis de culture viss par ces traitements ? A quel moment de la journe le traitement est- il effectu ? Y a-t-il des produits essays mais qui ont t peu efficaces ? Contre quelles maladies ? A quel cot slvent les traitements par culture et par saison ? Est-ce que lagriculteur emploie des procdures biologiques pour lutter contre les ennemis de cultures (Rotation culturale; lutte contre les mauvaises herbes ; utilisation de prdateurs)? Ltudiant doit dcrire le calendrier des traitements phytosanitaires de chaque culture, ainsi que le cot des oprations (main duvre et produits chimiques). Une synthse doit tre faite sur lefficacit des produits et ltat phytosanitaire des cultures. 5- Rcolte, cueillette, qualit et manipulations de post- rcolte : On appelle rcolte le ramassage unique dune production ; cest le cas de la pomme de terre ; oignon ; carotte ; navet ; courge ; potiron ; melon de plein champ ; pastque, etc On appelle cueillette le ramassage multiple de la production ; cest le cas des cueillettes de la tomate (dix vingt cueillettes par saison pour la tomate sous serre ; 2 3 cueillettes pour la tomate de plein champ ou industrielle ; une cueillette par jour sur un trois mois pour le haricot vert, etc). Il est demand aux tudiants de suivre les cueillettes et la rcolte des cultures, de dcrire les mthodes utilises pour le ramassage de la production et son acheminement vers un lieu dentreposage (hangar ou frigo) ou vers le march ; de noter le rendement obtenu et le jugement de lagriculteur si cest un bon, moyen ou mauvais rendement; de rapporter la production par parcelle et son quivalent en tonnes par ha; de dcrire les critres de qualit connus par lexploitant (calibre, got, couleur, fermet, odeur, homognit, etc) et de dcrire les tapes des manipulations de post rcolte (transport de la production une station demballage, lavage, schage triage, tiquetage, emballage, transport par camion frigorifique,

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  • transport par avion, par bateau, transport local par pick up au march crier, transport en vrac par camion vers une usine pour la tomate industrielle, par exemple, etc). C- Commercialisation : Il faut distinguer entre une culture sous contrat (betterave sucre, tomate industrielle, cornichon, etc) pour laquelle lagriculteur doit livrer la production lusine ou la socit contractuelle moyennant des avances en espces ou en nature (semence ou plants, engrais et produits phytosanitaires, transport du produit) et une culture libre, pour laquelle lagriculteur est libre de vendre sur pied, dans lexploitation (cest lacheteur qui fait sa rcolte) ou sur place, dans lexploitation, mais par pese du produit rcolt par lexploitant ; la production peut tre achemine vers le march de gros ou vers un souk hebdomadaire. Des courtiers ont lhabitude de faire lintermdiaire entre un grossiste ou mandataire et lexploitant. Il est demand aux tudiants de comprendre le circuit de commercialisation de chaque culture, de noter la priode des ventes, les prix de vente selon la qualit, la priode (prcocit ou tardivet), la raret du produit (loi de loffre et de la demande) et les recettes obtenues par lagriculteur (selon la superficie de la parcelle de la culture). Pour les cultures sous contrat, y a-t-il des problmes entre agriculteur et usine ? Quelles contraintes ? Quels avantages ? Y a-t-il des avances obtenues par lagriculteur ? Comment se fait le payement du producteur (selon la qualit, la quantit, la priode de production) ? Y a-t-il du retard de paiement ? Y a-t-il des litiges entre les partenaires ? Pour les cultures libres, quelles sont les plus intressantes de point de vue revenu procur lagriculteur ? Quelles sont les cultures problmes ? Comment viter ces problmes ? En conclusion, est ce que la commercialisation est bien matrise par le producteur ? Qui bnficie le mieux de la production, lexploitation ou les intermdiaires ? D- Economie de lexploitation, cot de production, revenu, marge bnficiaire et rentabilits des cultures : Ltudiant doit dresser un bilan comptable de lexploitation. Pour se faire, il doit procder par tapes. Dabord, le systme de productions vgtales qui nous intresse ici, puis les productions animales. En prenant culture par culture, lexploitant engage des frais ; il faut les connatre ou, dfaut, il faut les valuer et les estimer. Il faut sparer entre intrants (main duvre, plateaux alvols, tourbe, semence, plastique, engrais, produits phytosanitaires, carburant, lubrifiant, ficelle, tuteurs, etc) et quipement (serres, machines agricoles, outillage, btiments, etc) afin de ventiler le plus prcisment possible toutes les charges couvertes par lagriculteur. Seules les dpenses rellement engages par lagriculteur seront prises en considration ; si le loyer du terrain nest pas pay (exploitation Melk, par exemple), il ne faut pas le compter comme charge relle ; si la main duvre familiale nest pas paye, il ne faut pas linclure dans la comptabilit. On dtermine le cot rel de production en divisant lensemble des charges culturales par la production ; on obtient alors un chiffre exprim en DH/kg. En comparant ce cot de production au prix de vente, on en dduit alors la marge bnficiaire gagne par lexploitant au kilogramme produit ; en multipliant par la production, on obtient le revenu net du producteur. La rentabilit de la culture est obtenue en divisant la marge bnficiaire quelle a laisse par lensemble des charges quelle a engages ; elle sexprime en pourcentage. Classer par ordre croissant les rentabilits des cultures de lexploitation. En comparant les rentabilits des diffrentes cultures, on dtermine la spculation la plus rentable. On demande lexploitant pourquoi alors na-t-il pas augment la superficie de cette culture, sachant davance quelle serait rentable ? Est-ce que cette rentabilit est lie la superficie (plus la superficie est leve, moins la culture est rentable) ? Ou plutt est- elle lie lefficacit du travail (plus la superficie est faible, plus il est facile de matriser le travail) ? Dresser ensuite le compte dexploitation gnral. Comparer les deux systmes de production animale et vgtale ; quel

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  • est le plus rentable ? Les deux sont- ils ncessaires et complmentaires (cas des cultures fourragres et de llevage) ? III- Synthse et fonctionnement du systme des productions vgtales : Ltudiant doit comprendre comment le systme des productions vgtales fonctionne dans lexploitation : itinraire technique de chaque culture ; choix de lexploitant en matires dintrants, responsabilisation douvriers, faisabilit dans le contexte des contraintes, renseignement sur le savoir faire auprs des conseillers techniques, matrise des ventes, rsolution des problmes lis au march, etc Lagriculteur a une parfaite connaissance des cultures rentables et celles pour lesquelles il sest plant lors des annes passes. Il est demand aux tudiants de comprendre le raisonnement de lexploitant en ce qui concerne le choix de ses cultures ; comment choisit-il une culture alors quelle tait peu rentable la saison passe ? Est-ce parce quil juge que ses voisins ne lont pas pratique cette anne ; sa superficie est ainsi faible dans la rgion ; la chance quelle soit rentable cette anne est relativement leve ? Comment lagriculteur se renseigne- t- il ? Ltudiant doit donner son avis sur le fonctionnement de lexploitation et du systme de cultures ; quelle est son opinion sur le raisonnement de lexploitant ? A sa place, aurait-il procd de la mme manire ? Y a-t-il dautres voies pour mieux valoriser les intrants et rentabiliser les facteurs de production ? Spcifiquement cette anne, 2003-2004, dans la rgion dEl Jadida, au primtre irrigu (ORMVA.D), cest llevage qui est le systme dominant de production. Le systme des productions vgtales est install principalement pour servir le cheptel dans son alimentation (cultures fourragres). Les cultures cralires laissent un produit secondaire- la paille- utile pour le troupeau. La betterave sucre est pratique par la plupart des agriculteurs depuis longtemps (usine dj installe, prix intressants, avances sur les intrants, obtention de bons rendements, etc). Les tudiants sont amens juger le choix des agriculteurs dans cette rgion. Comment se fait-il que les cultures marachres soient de seconde importance alors que dans la zone de la DPA (le long de la cte), les primeurs dominent et une partie de la production est destine lexportation ? Un certain nombre dagriculteurs viennent de sinstaller rcemment dans leurs exploitations (depuis lanne dernire qui est dj une anne sche) ; quest ce qui les a attirs ? Certains parmi eux sont des fonctionnaires (Directeurs de Banques), commerants ou entrepreneurs (dans le domaine des constructions) ; ils ne grent pas directement leurs exploitations et pourtant ils semblent russir leurs affaires ; que pensez-vous de leur russite ? De leurs exploitations ? IV- Exemple de fiche rcapitulative de cultures ( remplir et commenter) :

    Cultures Itinraire technique

    Pomme de terre

    Tomate oignon Carotte autre

    Superficie S (ha) S (ha)/SAU en % S(ha)/S(cultures marachres) Numro de la parcelle sur le plan parcellaire

    Statut foncier (parcelle) Existence de brise vent Historique de la parcelle (cultures prcdentes)

    Cultures Itinraire technique

    Pomme de terre

    Tomate oignon Carotte autre

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  • 14

    Place dans la succession culturale ou rotation

    Description du sol (texture, profondeur, fertilit)

    Varits utilises Description de la ppinire, matriel, cot, situation

    Dose et priode de semis Cot de semence /origine Particularits climatiques de cette priode (froid, chergui)

    Repiquage et plantation (matriel, calendrier, mode)

    Travail de sol/machines/outils (calendrier, profil obtenu, cuvettes, planches surleves)

    Traage du terrain ; orientation des lignes de plantation ;

    Ecartement x espacement Densit de peuplement vgtal, remplacement des manquants

    Fumures de fond, nature, cot Engrais de couverture, nature et doses ; apports par stades

    Irrigation (origine de leau, qualit, type dirrigation, matriel, nombre dirrigations par cycle ; cot du Carburant, lubrifiant et main duvre)

    Traitements phytosanitaires (Pesticides, nature, doses, stades et ennemis viss, main duvre et cot des oprations)

    Binages, buttages, taille, palissage, tuteurage, placement de ruches de pollinisation

    Rcolte (priode, mode, rendement, main duvre)

    Main duvre (JT et cot) par opration culturale

    Autres intrants (plastique, ficelle, tuteurs, etc)

    Dpenses/parcelle et par ha Mode de vente ; prix de vente Recettes/parcelle et par ha Revenu ;bnfice/ha Rentabilit (marge/charges) %