le cerveau sans le corps - le cyborg...

LE CERVEAU SANS LE CORPS ? RÉALITÉ VIRTUELLE ET NEUROSCIENCES

Marion Roussel GERPHAU MCC-UMR LAVUE 7218

ENSA Paris La Villette / Université Paris 8 [email protected]

DNArchi.fr

Journée d’étude « Corps virtuel / corps réel »

Université du Mans 22 mai 2015

Introduction

1/ Qui est Marcos Novak ? 2/ Préludes à AlloBrain@AlloSphere : Dancing With the Virtual Dervish : Worlds in progress Eduction : The Alien-Within 3/ AlloBrain@AlloSphere 4/ L’inquiétante étrangeté d’AlloBrain 5/ AlloBrain : un projet d’explication matérialiste de l’esprit ?

•  Pratique et pensée avant-gardiste au carrefour des nouvelles technologies, de l’architecture, de l’art, et de la philosophie.

•  Investigation philosophique et critique : Rôle et impact de la science et de la technologie sur la culture

•  Investigation empirique et expérimentale :

Horizons artistiques ouverts par les nouvelles technologies (conception informatique, CAD etc.)

Architecte, artiste, compositeur, professeur à l’Université de Santa Barbara (Californie). Marcos Novak (1957)

1/ Qui est Marcos Novak ?

2/ Préludes à AlloBrain

Marcos Novak, Dancing With the Virtual Dervish : Worlds in progress, Banff Center for the Arts, Canada, 1991-1994

2/ Préludes à AlloBrain

Marcos Novak, Marcos Lutyens, Eduction : The Alien-Within, Venise, Italie, 2001

3/ AlloBrain@AlloSphere

Marcos Novak, AlloBrain@AlloSphere, UCSB, 2005-2009


IRM du cerveau de Marcos Novak

4/ L’inquiétante étrangeté d’AlloBrain


« C’est avec la cybernétique de Wiener que naissent les sciences cognitives, dans un projet d’explication matérialiste du mental. Le véritable démarrage du champ a eu lieu avec les conférences Macy tenues entre 1946 et 1953 (Dupuy, 1994). Le noyau initial s’est constitué autour des « PPLS » (aspects philosophiques, psychologiques, linguistiques et sociaux pour décrire l’esprit humain), auxquels les progrès technologiques ont amené successivement la modélisation informatique, puis les neurosciences et l’imagerie cérébrale. »

Benoît Le Blanc, « La (non) place de l'altérité dans les sciences cognitives », Hermès, La Revue : « L’autre n’est pas une donnée »,

n°68, 2014, Paris, CNRS Editions, pp. 102-105.


« There is no ghost in the machine. »

Gilbert Ryle, The Concept of Mind (1949),

Chicago, The University of Chicago Press edition, 2002

« il nous suffit de dire que la conscience est ce système de régulations en fonctionnement. L'homme n'a dès lors plus rien à faire de l'”Esprit”, il lui suffit d'être un Homme Neuronal. »

Jean-Pierre Changeux, L’homme neuronal, Paris, Fayard, 1983, p. 211.



« Selon ce nouveau concept [celui de l’homme neuronal], l’homme est un être de nature, comme tous les autres ; c’est un animal, ni plus ni moins. Non seulement l’homme n’a pas d’essence […], et il convient donc d’abolir toutes les barrières qui l’enserraient jadis dans une essence, mais il n’a pas même de propre – et c’est ce qui fait l’originalité de cette nouvelle figure. Pour la première fois, des sciences étudient l’homme lui-même en postulant qu’aucune de ses propriétés ne le distingue fondamentalement d’autres êtres naturels ou même de certains êtres artificiels. »

Francis Wolff, Notre humanité. D’Aristote aux neurosciences, Paris, Fayard, 2010, p. 131-132

« Au train où vont les choses, c'est bientôt lui [l’ordinateur] qui prendra les décisions, pas nous. Si nous voulons conserver notre avantage, nous devons progresser au même rythme que lui. La technologie risque de se retourner contre nous. Sauf si nous fusionnons avec elle. » Kevin Warwick, cité dans Christophe Boltanski, « Kevin

Warwick, l' Homo Machinus », Libération [en ligne], 12/05/2002, URL :

http://www.liberation.fr/week-end/2002/05/11/kevin-warwick-l-homo-machinus_403267.


Kevin Warwick, autoproclamé premier cyborg de l'humanité, et son bras bionique

5/ AlloBrain : un projet d’explication matérialiste de l’esprit ?

« L’un des thèmes majeurs de cet essai concerne la reconnaissance croissante de la “physicalité” de l’esprit » « La trajectoire de la pensée occidentale a évolué du concret à l’abstrait, du corps à l’esprit ; la pensée récente, cependant, a fait pression sur la fragilité de cette distinction cartésienne. L’esprit est une propriété du corps, et vit et meurt avec lui. Partout où nous allons nous voyons des signes de cette reconnaissance, et le cyberespace, par le placement littéral du corps dans des espaces inventés entièrement par l’esprit, est situé directement sur cette frontière floue. »

Marcos Novak, « Liquid Architectures in Cyberspace », in Michael Benedickt (dir.), Cyberspace : First Steps,

Cambridge, The MIT Press, 1992 [1991], pp. 225-254, p. 226 et 227.


« Si la structure physique du réel – la distribution des particules, les champs de force dans l’espace-temps – est logiquement cohérente avec l’absence de conscience, c’est donc que quelque chose résiste à l’explication. La présence de la conscience serait un supplément, un surcroît par rapport à ce monde. Et sur ce point précis, force est de reconnaître qu’il n’existe, présentement, aucune réponse valide. »

Monique Atlan, Roger Pol-Droit, Humain : une enquête philosophique sur ces révolutions qui changent nos vies,

Paris, Flammarion, 2012, p. 208.


« L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde. »

Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe, Paris, Folio Essais, 1942, p. 45.

« Quand la raison lucide atteint ses limites, elle est placée devant l’alternative suivante : soit elle se rend, et c’est l’acte de foi, soit elle campe sur ses positions, et c’est l’absurde. »

Jean Perdijon, Relation d’incertitudes. Entretiens sur le réel, l’idéal, le possible, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 1991, p. 87.

Conclusion

Francis Bacon, Trois autoportraits.

Conclusion

« Il est aussi amusant qu’instructif de considérer ce qu’il arriverait si nous avions à transmettre le modèle entier du corps h u m a i n a v e c s e s s o u v e n i r s , s e s communications croisées, de sorte qu’un récepteur instrumental hypothétique pourrait réorganiser convenablement ces messages et serait capable de poursuivre les processus préexistants dans le corps et dans l’esprit. […] Le fait que nous ne pouvons pas télégraphier d’un endroit à un autre le modèle d’un homme est dû probablement à des obstacles techniques […] il ne résulte pas d’une impossibilité quelconque de l’idée elle-même. »

Norbert Wiener, Cybernétique et société,

10/18, 1954, p. 141-144.

Conclusion

« Le cerveau, c’est le cri de la chair ! »

Jean-Didier Vincent, in Monique Atlan, Roger Pol-‐Droit, Humain : une enquête philosophique sur ces révolutions qui changent nos vies,

Paris, Flammarion, 2012,p. 179.

MERCI

Marion Roussel GERPHAU MCC-UMR LAVUE 7218

ENSA Paris La Villette / Université Paris 8 [email protected]

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