le yéty / janvier-mars 2013

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Scène locale Janvier. 2013 Mars. 2013 L’actualité des musiques amplifiées du 4.9 www.lechabada.com VEDETT KAZAMIX RDS HUMANIST

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L'actualité des musiques actuelles du 49

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Page 1: Le Yéty / Janvier-Mars 2013

Scène locale

Janvier. 2013Mars. 2013

L’actualité des musiques amplifiées du 4.9 www.lechabada.com

VEDETT

KAZAMIX RDS

HUMANIST

Page 2: Le Yéty / Janvier-Mars 2013

Formations

Tarifs, infos et inscrip.www.trempo.com02 40 46 66 55

• Les techniques de prise de son et de mixage en studio et home studio>>> Du 14 au 18 janv 2013 - 35 h 450€• Stage international de musique yo-ruba à La Havane (Cuba)>>> Du 28 janv au 8 fév 2013 - 86 h2 025€ (prise en charge AFDAS possible de 1 575€)• Méthodologie et outils de gestion de projets et entreprises culturels>>> Du 11 au 13 fév 2013 - 21 h350€

• Stage d’improvisation modale>>> Les 16 & 17 fév et 16 & 17 mars 2013 - 18 h180€ • Atelier vocal «en scène»: le lâcher prise>>> Du 4 au 6 mars 2013 - 15 h250€ • Point de situation sur les évolutions du cadre légal dans les entreprises de spectacle>>> Le lun 25 mars 2013 de 10 h à 16 h25€

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Stages / AteliersMasterclasses

Le On Stage #41 aura lieu le merc 17 avril 2013 au Chabada. Artistes amateurs du 49 (et que du 49, désolé pour les

autres), nous attendons vos démos (pas de lien internet, désolé pour les nerds) + présentation du groupe / de l’artiste au Chabada à l’attention du programmateur Stéphane Martin - On Stage #41 / Le Chabada, 56 Bvd du Doyenné, 49100 Angers.Date limite des dépôts:15 Mars 2013

Les studios Tostaky Situés à l’arrière du Chabada, les Studios Tostaky sont un équipement entièrement dédié aux répéti-tions scéniques (filages) et à l’accompagnement des pratiques musicales (stages, ateliers, interventions d’accompagnement artistique...).Tarifs (pour groupes locaux)> 30€ la journée pour une répétition en condition scène sans le système façade > 50€ la journée pour une répétition en «configura-tion complète»

Pour tout renseignement : [email protected]

Locaux de répétition La Cerclère à 800 mètres du Chabada, la Cerclère regroupe 7 locaux de répétition ouverts tous les jours de 14h à 22h (sauf le lundi de 16h à 22h) et de 14h à 20h les WE et jours fériés.Tarifs> Location à l’heure sans sono : 3€ / heure > forfait 25 heures : 65€ > Location à l’heure avec sono : 4,50€ / heure > Forfait 25 heures : 90€> Location au mois : > Sans sono : 75€ > Avec sono : 90€> Location local pro accès 24/24 (situé au Chabada) : 150€ / mois>>> + Adhésion annuelle à l’association (obligatoire) : 8€ (par an et par musicien), pour en savoir plus sur l’association ADRAMA-Chabada : www.lechabada.com/-L-ASSOCIATION-ADRAMA-CHABADA

Pour tout renseignement : [email protected]

Les inscriptions se prennent à la billetterie du Chabada, ouverte du lundi au vendredi, de 10h à 12h et de 14h à 18h.

Pour plus de détails concernant les contenus et le déroule-ment de ces stages, consultez le site www.lechabada.com, rubrique agenda > stages et ateliers.

Sauf indication contraire, tous les stages et ateliers ont lieu aux studios Tostaky (situés à l’arrière du bâtiment du Chabada).

Pour tout renseignement supplémentaire :[email protected] 02 41 96 13 48

• Découverte DeS Syn­thétiSeurS moDulaireS En partenariat avec Plein Champ / Semaine du SonObjectifs : • Comprendre les principes de base de la synthèse• Savoir créer et éditer ses propres sonoritésMar 8 janv / 18h-20h30 / Gra-tuit

• initiation à la Synthè­Se analogique Objectifs : • découvrir l’univers des syn-thétiseurs modulaires• voir en action quelques pat-ches de baseLun 21 janv / 19h-21h / Gra-tuit

• m.a.o. / initiationObjectifs : • découvrir quels profits tirer de la MAO en tant qu’outil de création et de pratique musicale• comprendre les principes généraux de la MAO• devenir autonome pour enregistrer ses propres ma-quettesSam 26 janv / 10h-17h / 30€

• Stage chant Objectifs : Mieux connaître et comprendre le fonction-nement de votre voix. Décou-vrir ce que des cours de chant peuvent apporter à votre tech-nique vocaleSam 16 et dim 17 fév / 10h-17h /45€

• batterie / réglageObjectifs : • Comprendre comment ob-tenir le son qu’on recherche• Apprendre à tirer le meilleur parti de son instrumentJeu 21 fév / 19h-22h / 15€

• m.a.o. / Perfectionnement Objectifs : Améliorer ses capacités à mixer et produire ses propres maquettes sur or-dinateurSam 16 mars / 10h-17h / 30€

• Son et matoS Du guita­riSte Objectifs : • Comprendre comment ob-tenir le son qu’on recherche• Apprendre à tirer le meilleur parti de son matérielJeu 21 mars / 19h-22h / 15€

le yety Scène localel’actualité des musiques amplifiées du 4.9

Une publication du Chabada / Contact : 02 41 34 93 [email protected] / Rédac chef : Kalcha / Rédaction de ce numéro : Kalcha / Mise en page : Jeff / lostpaper.org

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InterviewRencontre

Tu travailles à ce disque depuis un bout de temps maintenant?

Oui, j’ai commencé à bosser dessus il y a cinq ans environ. C’était la fin du collectif Yaka-rapé auquel j’appartenais, et je me suis lancé ensuite à fond dans un projet solo. J’allais souvent au Burkina et je me prenais des tas de claques musicales en découvrant des musiciens ou des instruments là-bas. C’était très inspi-rant. J’avais des tas d’idées de morceaux qui me venaient! Ca m’a donc donné envie d’inclure ces nouveaux éléments dans mon hip hop.

Ton investissement dans ce projet dépasse lar-gement le domaine artistique. Tu as été sur tous les fronts (administratif, financement, communication, booking, etc.). Ca n’a pas tou-jours dû être facile?

C’est sûr que j’ai dû apprendre plusieurs métiers en même temps. Mais ça a été une expé-rience ultra-enrichissante, je sais beaucoup mieux où je vais maintenant. De toute façon, j’ai vite compris que si je ne le faisais pas, personne ne viendrait le faire à ma place. Et puis, même si j’ai porté le projet quasiment tout seul, j’ai quand même quelques person-

HUMANISTPatrice Taraoré-Morin aka Humanist a de la suite dans les idées. Voilà cinq ans qu ’il mul-

tiplie les voyages entre Angers et différentes destinations africaines, qu ‘il toque à toutes les

portes susceptibles de pouvoir l ‘aider dans son entreprise, qu ‘il s ’accommode toujours avec le

sourire des inévitables galères propres à ce genre de projet au long cours. Mais ça y est, son

premier album est enfin là. Et il lui ressemble: à la croisée d ’identités multiples, fortes et

généreuses. Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

LA DOUBLE VIE

D’UN RAPPEUR

Page 5: Le Yéty / Janvier-Mars 2013

nes autour de moi qui y croient à 300%. Je pense notamment à Oumsey, mon manageur en Afrique, qui a une fois revendu sa mobylette -donc autant dire quasiment tout ce qu’il possédait- pour gagner un peu d’argent qu’il investissait ensuite d’une manière ou d’une autre dans le projet. Quand tu vois ça, tu ne peux plus te louper: faut que t’avances!

Tu mènes ta carrière sur deux fronts: en France et en Afrique. Mais les deux ne vont pas à la même vitesse...

Oui, en France, c’est beaucoup plus dur pour émerger. Je commence tout juste à récolter les fruits de mon travail -en tout cas auprès des professionnels- avec quelques belles pre-mières parties, ma participation à la finale nationale du Buzz Booster l’an dernier... Alors qu’en Afrique, même si pour l’instant je n’ai que des clips à la TV, ça marche déjà pas mal du tout. Comme il y a peu de chaînes de télévision, si tu arrives à faire playlister ton clip ou à passer dans une émission, tout le pays te voit! Du coup, j’ai participé à des énormes émissions de télé là-bas, l’équivalent des émissions de Drucker en France, où tu es invité sur le plateau et pendant une heure les gens appellent pour te poser des questions. Mais, normalement, les invités, ce sont des joueurs de foot super connus, des gens de la télé-réalité, etc. C’était super bizarre de vivre ça alors qu’en France je suis personne!! J’ai aussi chanté lors de la finale de la Star Academy devant la Première Dame du Burkina! Un truc de schizophrène!!(rires)

Tu as d’ailleurs invité sur un titre Didier Awadi (ex-Positive Black Soul) qui est une énorme star en Afrique...

Les relations entre les gens sont très dif-férentes en Afrique et en Europe, surtout le rapport vis-à-vis des artistes. Les gens sont plus disponibles là-bas. C’est clair que Didier Awadi est énorme en Afrique, c’est un pionnier du hip hop africain, un des seuls à avoir fait carrière à l’étranger. Quand il joue au Sénégal, son pays d’origine, c’est limite l’émeute! D’ailleurs, en Afrique, les gens le surnomme «Le Général». (rires) Il se trouve que Tapsir, le gars qui réalise mes clips, a longtemps travaillé avec Awadi par le passé. On est donc allé le voir avec Oum-sey et on lui a fait écouter un son, qu’il a beaucoup aimé. Il a aussitôt accepté d’en-registrer un couplet. J’étais content, mais je le suis encore plus maintenant, parce que je sais qu’il adore le morceau finalisé. Je le sens super investi. C’était pas juste un featuring parmi des dizaines d’autres pour soutenir les petits frères. Je suis super fier qu’il apprécie ma musique.

Ton album sortira donc aussi sur le marché africain? Tu n’as pas peur du marché parallèle des cassettes-pirates?

Oui, le disque sortira en France et dans plu-sieurs pays d’Afrique, mais pas au même prix bien entendu. On ne gagnera pas grand chose sur les disques vendus en Afrique. Je me doute bien que mon disque sera piraté, mais après tout, c’est le jeu. C’est aussi une sensation indescriptible que de croiser un gamin dans la rue qui chante ta chanson même s’il l’a entendue via une cassette piratée. Je sais bien que les gens là-bas n’ont pas forcément les moyens de s’offrir des disques. Et comme j’ai un message sur l’unité africaine, c’est quand même mieux si un maximum de gens peuvent l’entendre. Et même avec le piratage, je pense qu’on vendra plus de disques en Afrique qu’en France!! Oumsey me dit qu’il est en train de me préparer une conf’ de presse pour la sortie du disque avec tous les gros médias du Bur-kina! Je vais peut-être passer au Journal de 20h!! Je vais encore tripper!(rires)

Est-ce que tu n’as pas eu envie à un moment de sortir deux disques légèrement différents: un davantage ciblé vers le public africain avec les morceaux les plus «locaux» (aux influences coupé-décalé, etc.) et un autre pour le public français avec les titres slammés, etc.?

Non, au contraire, ma démarche a toujours été de tirer un trait d’union entre la France, mon pays où j’ai grandi, et l’Afrique où j’ef-fectue un retour aux sources de mes origines burkinabées. C’est mon histoire. Et j’ai voulu appelé ce disque «Au-delà de nos différences», parce que je pense qu’on peut tous trouver des choses qui nous parlent dans la culture de l’autre.

Y a un titre un peu à part sur le disque que j’aime vraiment beaucoup, c’est «Nan Nan Nan»...

C’est drôle, beaucoup de gens me disent que c’est leur morceau préféré. Je l’ai pourtant enregistré un peu comme une pause. La plupart de mon disque est assez «conscient», avec des textes plutôt sombres ou en tout cas plus réfléchis. J’avais besoin de faire tomber la pression. Du coup, Kizzy (du groupe Sixième Sens de Saumur) m’a envoyé une prod avec une intro un peu dub qui m’a tout de suite bran-ché. Et j’ai écrit un texte plus humoristique, avec quelques bonnes punch lines (des formules qui marquent l’esprit: NdY), mais sans vrai-ment d’ambition particulière. Je commence à me dire qu’il va falloir qu’on le clippe, ce mor-ceau. Ca pourrait être marrant à faire...

Humanist jouera en première partie de Disiz le samedi 2 Février 2013 au Chabada.

www.humanist.fr

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InterviewRencontre

Bizarrement, ce deuxième maxi est très différent de votre premier EP. Il aurait même tendance à creuser l’univers du seul titre qui était justement très à part sur le premier disque... Qu’est-ce qui s’est passé entre les deux enre-gistrements?

Nerlof (chant, basse): En fait, pour te dire la vérité, c’est surtout ce premier maxi qui était à part dans notre parcours. Avant VedeTT, on jouait déjà tous les deux dans un groupe un peu trip-hop qui s’appelait Gattaca. Et dans lequel

on chantait même tous les deux. Et puis, on s’est retrouvés plus que tous les deux, et on a créé VedeTT. On était alors dans une phase où on écoutait beaucoup de trucs electro très dance-floor comme Digitalism ou Vitalic. Ces influences se sont ressenties sur le premier EP. Mais la mélancolie nous a finalement rattrapés... (rires)

LL (machines): Ce premier maxi était aussi electro par la force des choses. On se retrou-vait soudainement plus que deux dont moi qui ne suis pas vraiment musicien au sens classique

VEDETT

L ‘Histoire nous a malheureusement souvent démontré qu ’il ne suffisait pas d ’avoir un bon groupe pour

que le succès soit au rendez-vous. Pourtant, on a envie d ’y croire pour VedeTT car on a rarement croisé

à Angers un groupe avec un tel potentiel commercial. Leur musique est en effet pile dans l ’air du temps,

accrocheuse sans être racoleuse, pointilleuse sans être élitiste, mélancolique tout en étant dansante. A l ’heure

de la sortie de leur deuxième EP, l ‘ancien duo d ’origine (devenu ensuite trio, puis récemment quatuor)

répond donc aux questions du Yéty... Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

POP STARRS

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du terme. Les musiques électroniques nous per-mettaient donc d’exister, de faire des lives... Aujourd’hui, on a retrouvé des musiciens, donc la donne a changé. VedeTT, c’est désormais qua-tre personnes, dont Nico à la guitare (ex-Lucid Ann) et Simon à la batterie (Lemon Queen).

Votre parcours est assez singulier: vous avez sorti un disque très abouti, vous avez plusieurs très beaux clips qui circulent sur le Net, mais vous n’avez pour l’instant fait qu’un seul concert (enfin au moins deux à l’heure où vous lirez ces lignes puisque VedeTT jouait à la fi-nale régionale de l’AMPLI-Ouest France quelques jours plus tard)! Les choses marchent plutôt dans l’autre sens d’habitude...

N: C’est vrai que pour nous, la scène a toujours été l’objectif final. Alors que souvent les grou-pes commencent par là. Mais on est dans un genre musical où les morceaux ne se construisent pas dans une salle de répète à jammer ensemble. On les créent sur nos ordis. L’enregistrement fait donc partie du processus de composition. C’est par conséquent normal que notre musique existe d’abord sur un support enregistré, plutôt que sur scène. Et c’est l’inverse qui se produit pour les groupes qui composent en jouant live ensemble. Mais la scène reste l’objectif, on est hyper impatient de s’y confronter avec Simon à la batterie!

Vos morceaux, comme vos clips, dégagent une cer-taine mélancolie, voire de la nostalgie. C’est voulu ou subi?

LL: Disons que c’est subi mais assumé. Même quand je décide d’essayer de composer un truc plus happy, au bout d’un moment, je me retrouve avec quelque chose de très mélancolique. Je ne saurais pas trop te dire pourquoi, mais ça ne nous gène plus! (rires)

N: C’est aussi sur des musiques très mélancoli-ques qu’on s’est entendus au départ. On venait de sphères musicales quasiment opposées (LL de l’ambient et moi du metal/hardcore), et notre seul terrain d’entente à l’époque a été les disques de Radiohead, Portishead, Archive... D’ailleurs, quand tu y penses, ce sont souvent les morceaux mélancoliques les plus fédéra-teurs. Si on faisait une sorte de top 20 des grands tubes mondiaux que les gens retiennent de ces cinq dernières décennies, je pense qu’il y aurait pas mal de morceaux tristes, des ballades, etc. Je crois que la musique triste adoucit un peu ta tristesse, ça doit être pour ça que les gens aiment tant ça.

Votre son semble pourtant aussi très inspiré de certains groupes des 80’s comme New Order, The Cure...

N: On écoute bien sûr tous ces groupes, comme Joy Division qu’on adore, mais on les a décou-verts assez récemment, justement parce que tout le monde nous disait qu’on sonnait un peu comme les groupes de cette époque. Ce n’est donc pas une influence manifeste, mais c’était probable-ment une grosse influence des groupes qui nous ont à leur tour influencés plus directement.

Je trouve que vos morceaux pourraient tout à fait se jouer simplement à la guitare sèche + voix. Ce sont de vrais morceaux de pop, avant même l’ajout des machines...

N: C’est sûr qu’on est de plus en plus pop, d’autant plus depuis l’arrivée de Nico et Si-mon. Dans l’absolu, si on avait les moyens, on aurait des tas de musiciens sur scène, des cuivres, etc. Il y a un groupe qu’on adore, même s’il est très différent de ce qu’on fait à première vue, c’est Arcade Fire. Ils ont des chansons tellement puissantes!

LL: C’est un peu comme pour les clips. On a par exemple un morceau qu’on aimerait beaucoup sor-tir, mais on sait qu’il aura du mal à exister tout seul. Il est sans doute trop «bizarre». Il va avoir besoin d’images pour parler aux gens. Mais on ne veut pas faire n’importe quoi dessus, c’est un morceau auquel on tient beaucoup. On préfère donc attendre d’avoir les moyens de le faire comme on l’imagine. Et sur scène, il nous faudrait effectivement une dizaine de musiciens pour le jouer comme on l’entend!

On imagine que vos clips doivent pourtant de-mander déjà pas mal de moyens?

N: Pour l’instant, on s’est plutôt bien dé-brouillés. On a rencontré les bonnes personnes, qui bossent super bien, à peu de frais. Ou qui ont la super bonne idée qui fait la différence. On ne sait pas si on pourra clipper toutes nos chansons, probablement pas même, mais c’est vrai que pour nous un titre existe vraiment une fois qu’il est mis en images.

VedeTT jouera en première partie de Les-cop le jeudi 28 Mars 2013 au Chabada.

vedett.bandcamp.com

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InterviewRencontre

Tu viens de sortir le 1er maxi de Glass (le projet d’Alex, guitariste de Zenzile). Comment as-tu eu vent du projet?

La Ruda occupait le local de répétition en face de celui de Zenzile. On a donc sou-vent été amenés à parler de nos projets plus personnels pendant les pauses. Je côtoie de toute façon les Zenzile quasiment depuis leur débuts, en leur faisant des visuels, en ren-dant des services ici ou là. Pendant qu’ils enregistraient leur dernier album, j’étais passé les voir au studio pour manger avec eux,

et je leur avais parlé du label. Quelques semaines plus tard, Alex est revenu vers moi avec un CD-R. C’était le maxi de Glass. J’ai écouté, beaucoup aimé, alors il n’y avait plus trop de questions à se poser. Surtout qu’on a tout de suite été sur la même longueur d’ondes avec Alex au niveau du visuel, de ce qu’on voulait en faire, etc. C’est même le projet le plus rapidement mené que j’ai sorti sur le label vu qu’on n’a pas retouché du tout les morceaux de la démo telle qu’il me l’avait fait écouter....

KAZAMIX RDSDepuis son QG au beau milieu de la campagne de Cantenay-Epinard, Fred Bellanger -qui

vient de raccrocher sa guitare avec La Ruda - supervise les opérations de son label Kazamix

Records. Créée au départ pour sortir ses projets personnels (Mamba 4 Cats notamment),

la micro-structure aux grandes oreilles a rapidement ouvert ses portes aux nombreux copains

tout aussi hyper-productifs. Petit état des lieux de ce qui nous attend en 2013...

Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

LABEL DES CHAMPS

Page 9: Le Yéty / Janvier-Mars 2013

Ca parait un peu dingue de tenir un label aujourd’hui, non?

Oui, et non. Ca fait de toute façon quinze ans qu’on regarde le système se casser la gueule. Autant essayer de nouvelles choses! Je ne signe aucun contrat avec les artistes, c’est un accord humain avant tout. On partage en deux les frais de fabrication (en gros 500 euros pour une sortie, tout compris), et on se partage les disques à vendre chacun de notre côté. Comme ça, chacun est libre d’en offrir sans mettre l’autre dans le caca. On fait de toutes façons de tout petits tirages des 45-t (50 exemplaires), c’est donc pas com-pliqué à vendre. Et sinon on vend les titres en digital. Mais c’est sûr qu’on ne rentre pas forcément dans nos frais. C’est pas primordial non plus. Moi, ça me permet de bosser sur des visuels, ce que j’adore faire (Fred vient des Beaux-Arts à l’origine, NdY), d’enregistrer des groupes, bosser sur la production, le mastering. C’est le coté do-it-yourself que j’aime dans le milieu punk de toute façon. Et puis je n’ai jamais considéré que la longévité d’un label ou d’un groupe avait un quelconque rapport avec sa qualité. Kazamix Records dure-ra donc le temps qu’il durera. Pour l’instant, je m’éclate à faire ça!

Au départ, Kazamix Records, c’était juste pour sortir tes morceaux hors-Ruda, ou dès le dé-but il y avait l’ambition d’ouvrir à d’autres artistes?

Tout au départ, il y a presque 15 ans, Ka-zamix, c’était juste un lieu avec une prise électrique et un plancher. En fait, on vivait dans une vieille maison dans le centre-ville d’Angers (aujourd’hui détruite) avec mon colloc de l’époque, Framix. On avait trans-formé la maison en une sorte de gros studio où on passait notre temps à bidouiller des sons, à filer des coups de mains à des potes... Le tout premier truc qui est sorti de cette maison, c’était un mix-CD de DJ Freez, qu’il avait enregistré chez nous parce qu’il n’avait pas de carte-son. Et puis à un anniversaire, quelqu’un a eu un graveur de CD. Et là le mon-de ne serait plus jamais le même... (rires) On passait jours et nuits à enregistrer des trucs qu’on pouvait filer à des potes, etc. Jusqu’au jour où Kazamix la maison est devenue Kazamix le groupe (un 45-t, un album CD et un vinyle de versions alternatives au compteur, NdY) puis enfin, suite logique, Kazamix Records, le label.

Quelles sont les prochaines sorties du label?

Mi-Février, on va sortir le disque 7-titres de Deltas, le projet folk mandingue de Vincent Erdeven (clavier/guitare chez Zenzile) et Richard Bourreau (violon/kora chez Lo’Jo). Ca devrait sortir en vinyle, CD et digital. C’est un projet un peu plus conséquent dans le sens

où le groupe fera des concerts, contrairement à plusieurs autres projets sur Kazamix Records qui sont surtout des projets de studio, comme Glass par exemple.On va aussi sortir deux trucs avec les Mam-ba4Cats, dont un disque qui revisitera les BO des films du réalisateur japonais Buichi Saito, une des plus grandes influences de Quen-tin Tarantino. On a déjà eu à travailler sur ses musiques de film lors du dernier Festival Cinémondes à Lille et là le travail devrait se poursuivre sur disque. Du moins, je croise les doigts!Il devrait aussi y avoir un disque de Madtheo-ry, qui ne veut pas que je dévoile sa vérita-ble identité, mais qui va être un gros disque de dub! Puis un disque de Junior Cony, qui était le mec qui jouait de la boîte à rythmes avec Bérurier Noir et Ludwig Von 88. Il est connu aujourd’hui pour ses trucs reggae/dub, mais j’ai bien envie de sortir ses morceaux qui justement fouinent ailleurs, vers le rock notamment. Y a aussi un titre que j’avais enregistré avec le rappeur ricain Swamburger, des Solillaquists of Sound, qui sortira peut-être en single... Tout ça avant la fin du prin-temps si tout va bien.

Les artistes que tu sors sur le label sont fréquemment des artistes locaux. A l’heure de la Grande Toile, ça peut presque paraître paradoxal?

Le fait de bosser en local n’était pas for-cément un choix de départ. Mais ça fait des années que je côtoie des musiciens d’Angers qui me font écouter des trucs absolument mortels qui finissent leur vie sur des disques durs poussiéreux sans que plus d’une dizaine de personnes n’aient pu les entendre. J’ai voulu apporter ma pierre pour qu’au moins ces musiques existent ailleurs que dans ces disques durs. Et dans le cas de Deltas par exemple, on sait qu’on peut travailler sur les réseaux de Zenzile, Lo’Jo et La Ruda. Ca fait déjà pas mal de monde, et dans des sphères assez différentes. C’est un plus considérable quand tu veux répandre la bonne parole. De fil en aiguille, avec les contacts de tout le monde, j’ai réussi à tisser un réseau intéres-sant, avec un DJ de radio en Angleterre qui playliste les morceaux du label, un distri-buteur au Japon pour les 45-t, des gens en Allemagne, d’autres aux USA, etc. On ne gagne pas d’argent, mais la musique circule, c’est le principal! Et on a un projet pour 2013 où on va essayer de diversifier notre offre en proposant des objets pas forcément musicaux à la base mais qui contiendront un code de téléchargement pour écouter la musique. C’est l’avantage de ce type de label, on peut tenter des trucs un peu dingues! C’est pour ça qu’on le fait!!

www.kazamixrecords.com

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Sorties de disques

A trop traîner avec les petits frangins débrouillards de Wank For Peace et leur label «Des Ciseaux et Une Photocopieuse», il faut croire que les Daria ont chopé eux aussi le virus du bel objet artisanal. Après la sublime édition vinyle de leur dernier album «Red Red», les power-poppeux an-gevins sortent aujourd’hui un DVD compilant toutes les images réalisées sur le groupe par leurs deux potes, Max et Val Arrivé (ex-«Films du Réel», aujourd’hui dans «La Lune Records»). Contre une somme dé-risoire, vous vous retrouverez donc avec une véritable boîte de bobine de film customisée (comme la mythique «Metal Box» de PiL) + une bobine unique surprise + un DVD avec tous les clips, le reportage sur la tournée en Irlande de 2010, des bonus inédits et surtout l’album «Red Red» joué live en intégralité dans l’intimité de leur local de répète à La Cerclère avec une quarantaine d’invités tout surpris et heureux d’être là! Et comme le live a toujours été le point fort du quatuor, vous imaginez bien que les images font regretter de ne pas avoir été de la partie! L’objet étant fabriqué à 100 exemplaires, on préfère vous préve-nir tout de suite qu’il n’y en aura pas pour tout le monde. Ne loupez pas le coche!

DARIAThe Tapes(ASA Music / La Lune Rds)

dariamusic.bigcartel.com

Si l’album «Living In Monochro-me» de Zenzile avait bifurqué aussi radicalement dans le rock new-wave en 2007, c’était surtout dû à l’arri-vée d’Alex Raux à la guitare. Hasard ou coïncidence, c’est justement à l’heure où Zenzile revient sur des terres plus dub que ce fondu de Bau-haus décide de s’octroyer une petite récréation solo dans ses musiques de prédilection. Ce premier maxi de Glass zigzague donc malicieuse-ment entre cold wave, post-punk et indus dub. Les deux premiers titres invitent le chanteur gallois David K. Alderman (du groupe Warehouse, et par ailleurs croisé sur les deux dis-ques précédents de Zenzile) à poser sa voix rocailleuse pour un résultat funky-punky à souhait, qui n’aurait absolument pas dépareillé sur l’ex-cellent «Strange Weather, Isn’t It?», dernier album en date de !!! (Chk Chk Chk) en 2010. Les deux autres titres instrumentaux sont moins dansants: «Fourth Wave» malmène ce qui aurait pu être un titre pop à la The Cure tandis que «Slow» efface les repères dans un dub ambient qua-si-gothique. NB: Le maxi est dispo en digital (4 titres) mais également en 45-t transparent (très) limité (2 titres + coupon de téléchargement pour les deux autres). La grande Glass, quoi!

GLASSs/t(Kazamix Records)

www.kazamixrecords.com

Humanist est métisse franco-burki-nabé et fier de l’être. Sa double culture est aussi musicale. D’un côté, le rap urbain qui l’accompagne depuis qu’il est en âge d’aligner deux strophes sur un cahier, de l’autre les sons et rythmes d’une Afrique plurielle où il mène une carrière parallèle déjà sur de bons rails. Son premier album n’a d’ailleurs de cesse de mêler les deux univers avec de belles réussites au bout du compte. Comme par exemple cet excellent «Africa» avec l’ex-Positive Black Soul Didier Awadi (sorte de KRS One afri-cain), ce caustique «Nan Nan Nan» vite addictif, ou bien le touchant «Dunia» et son gimick de flûte peul. Certes, «Au-delà de nos différen-ces» n’échappe pas au syndrome du premier album trop bavard (trois ou quatre titres auraient peut-être pu res-ter dans les tiroirs), mais on ne doute pas un seul instant que de l’autre côté de la Méditerranée ce mélange de hip hop, de reggae, de coupé-décalé et de folk bluesy va retentir dans tous les bons maquis qui se respectent. Par chez nous, avec sa plume affirmée, ses engagements politiques, sa voix douce et les incursions d’instrumen-tistes traditionnels, Humanist a tous les atouts en poche pour séduire le public qui avait adoré le Kwal de la pé-riode «Mogo Ya», ou plus largement les rappeurs qui ont compris que le bout de le rue ne se confond pas avec l’horizon (Oxmo Puccino, Disiz, Abd al Malik...). L’avenir s’annonce plutôt bien pour Humanist, donc.

HUMANIST Au-delà de nos différences(SYA Music)

www.humanist.fr

Page 11: Le Yéty / Janvier-Mars 2013

Qu’on le veuille ou non, nous som-mes souvent influencés par l’air du temps. Ce qui n’est pas sans créer quelques paradoxes. On peut par exemple parfois trouver certains styles musicaux plus «modernes» simplement parce qu’ils connaissent un revival actuellement (cf. la soul, la new-wave, le rockabilly, le psyché...) alors que d’autres genres -pourtant plus récents- vont nous sembler bien plus datés dans le temps, et donc moins pertinents. C’est le cas de la fusion. Si le genre a régné en maître sur les 90’s, plus grand monde n’ose aujourd’hui avouer en public qu’il s’époumonait comme un damné de-vant son miroir sur les hymnes révol-tés de Rage Against The Machine ou Downset. Les gars de Slaïdup , eux, don’t believe the hype et assument totalement leurs amours de jeunesse. Alors, c’est vrai, leurs sept titres n’ap-portent rien de neuf à la recette déjà bien éprouvée du crossover rap/metal. Mais si les noms de Oneyed Jack, No One Is Innocent, Urban Dance Squad, Biohazard, Deftones ou Body Count vous rappellent des souvenirs émus de pogos en sueurs, de hurlements jouissifs et de soli en air-guitar endiablés, cet «Anitya» -impeccablement produit- vous ren-verra à votre adolescence chérie en deux temps trois mouvements. Les autres attendront le prochain revival, comme d’hab’...

SLAÏDUPAnitya(Autoproduit)

www.slaidup.com

Comme promis lors de notre pré-cédente interview l’an dernier, Tomawok revient avec un nouvel album entièrement original (son précédent disque était un street-CD, c’est à dire avec quelques instrumen-taux «empruntés» à d’autres artistes sur lesquels il posait de nouvelles voix). Le Grand Manitou du ragga à l’Angevine n’a pas changé son fusil d’épaule pour autant: adapter son flow mitrailleur en français ou en espagnol à tous les rythmes jamaï-quains possibles et imaginables. Son premier voyage dans la petite île du reggae aura d’ailleurs été fructueux puisque Tomawok en est revenu avec quatre titres enregistrés avec des grands noms du reggae: deux bonnes reprises de standards légen-daires aux côtés de leur interprète original («Zunguzeng» avec Yel-lowman et «What am I to do» avec Tony Scott!!) et deux compos avec la nouvelle garde jamaïquaine (Per-fect et Malijah). S’il faut fatalement faire un peu de tri parmi ces 18 titres, plusieurs morceaux sortent immé-diatement du lot comme ce très bon «Party Time» avec Takana Zion -la dernière sensation du reggae afri-cain- qui devrait faire remuer toutes les dreads dans les dances, ou encore le touchant plaidoyer pour la cause des Amérindiens qui prouve qu’on peut écrire des morceaux reggae sans forcément tomber dans les clichés folkloriques du genre. Une nouvelle corde à l’arc de l’Apache! (dispo à CD/BD)

TOMAWOKWakatanka(Apache Prod)

myspace.com/tomawokoriginaltoaster

Il y a un je-ne-sais-quoi dans la mu-sique de VedeTT qui vous rend ins-tantanément nostalgique. Peut-être simplement parce que s’en échappent -consciemment ou non- les effluves d’un certain son des 80’s (plutôt ce-lui de New Order, Cocteau Twins ou The Cure)? Les membres de VedeTT sont pourtant trop jeunes pour avoir connu cette période bénie du syn-thétiseur-roi. Quoi qu’il en soit, leur second maxi quitte très difficilement le player (l’EP est dispo en digital et en CD après les concerts). Ses cinq titres sont tous de véritables tubes en puissance, du genre de ceux que vous vous surprenez à fredonner sous la douche le lendemain d’une séance de trémoussage de fesses sur une piste de danse. Un peu comme pour le «Blue Monday» de New Order par exemple. Les références directes de VedeTT sont pourtant probablement plus proches d’eux chronologiquement parlant: on pense forcément un peu à une sorte de Radiohead électronique ou à un Sigur Rós plus dansant, tant le chant mélan-colique de Nerlof semble léviter sur les ambiances cotonneuses tissées par ses trois compères (dont un ex-Lucid Ann et un Lemon Queen). En jeunes gens bien de leur temps, les VedeTT ont aussi compris que la musique circulait mieux en images. Allez donc voir leurs très beaux clips sur la Toile, ça devrait largement suffire à vous inoculer le virus...

VEDETTs/t(Autoproduit)

vedett.bandcamp.com

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