le yéty / septembre - décembre 2012

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Scène locale Septembre. 2012 Décembre. 2012 L’actualité des musiques amplifiées du 4.9 www.lechabada.com ZENZILE LO’JO THE HORNY WACKERS

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L'actualité des musiques actuelles du 49

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Page 1: Le Yéty / Septembre - Décembre 2012

Scène locale

Septembre. 2012Décembre. 2012

L’actualité des musiques amplifiées du 4.9 www.lechabada.com

ZENZILELO’JO

THE HORNY WACKERS

Page 2: Le Yéty / Septembre - Décembre 2012

Formations

Tarifs, infos et inscrip.www.trempo.com02 40 46 66 55

• Production en musiques électroni-ques>>> Du 12 Novembre 2012 au 11 Mars Avril 2013 - 42h 480€• Musiques et stratégies numériques>>> Les 26 et 27 Novembre 2012 - 14h250€• Parcours voix du monde>>> 3 week-ends entre Novembre 2012 et Mars 2013 (précisions à venir sur trempo.com)130€

• Communiquer sur son projet, sa structure, son groupe>>> Les 4 et 11 Décembre 2012 - 14h250€ • Atelier rythme et mesure>>> Les 8 et 9 Décembre 2012 - 9h20€ • Rechercher des financements privés>>> Le 10 Décembre 2012 - 7h150€• Stages de rumba cubaine (percus-sions et chants)>>> Le 15 et 16 Décembre 2012 - 9h75€

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Stages / AteliersMasterclasses

Le On Stage #40 aura lieu à la fin de l’automne 2012 au Chabada. Artistes ama-teurs du 49 (et que du 49, désolé pour les autres),

nous attendons vos dé-mos (pas de lien internet, désolé pour les nerds) + présentation du groupe / de l’artiste au Chabada à l’attention du program-mateur Stéphane Martin - On Stage #40 / Le Cha-bada, 56 Bv du Doyenné, 49100 Angers.Date limite des dépôts:31 Octobre 2012

Les studios Tostaky Situés à l’arrière du Chabada, les Studios Tostaky sont un équipement entièrement dédié aux répéti-tions scéniques (filages) et à l’accompagnement des pratiques musicales (stages, ateliers, interventions d’accompagnement artistique...).Tarifs (pour groupes locaux)> 30€ la journée pour une répétition en condition scène sans le système façade > 50€ la journée pour une répétition en «configura-tion complète»

Pour tout renseignement : [email protected]

Locaux de répétition La Cerclère à 800 mètres du Chabada, la Cerclère regroupe 8 locaux de répétition ouverts tous les jours,de 14h à 22h (fermeture à 20h le dimanche et jours fériés).Tarifs> Location à l’heure sans sono : 3€ / heure > forfait 25 heures : 65€ > jour : 15€> Location à l’heure avec sono : 4,50€ / heure > Forfait 25 heures : 90€> jour : 20€> Location au mois : > Sans sono : 75€ > Avec sono : 90€> Location local pro accès 24/24 (situé au Chabada) : 150€ / mois>>> + Adhésion annuelle à l’association (obligatoire) : 8€ (par an et par musicien), pour en savoir plus sur l’association ADRAMA-Chabada : www.lechabada.com/-L-ASSOCIATION-ADRAMA-CHABADA

Pour tout renseignement : [email protected]

Les inscriptions se prennent à la billetterie du Chabada, ouverte du lundi au vendredi, de 10h à 12h et de 14h à 18h.

Pour plus de détails concernant les contenus et le déroule-ment de ces stages, consultez le site www.lechabada.com, rubrique agenda > stages et ateliers.

Sauf indication contraire, tous les stages et ateliers ont lieu aux studios Tostaky (situés à l’arrière du bâtiment du Chabada).

Pour tout renseignement supplémentaire :[email protected] 02 41 96 13 48

•Home-Studio / Perfec-tionnement individuelObjectif : Faire franchir un cap à la qualité de vos pro-ductions home-studioA la demande / 2h30 / 20€

• AnAlySe muSicAle / initiation En partenariat avec le Conservatoire d’AngersObjectif : Développer sa capa-cité à analyser les éléments clés d’un morceau (tonalité, grille d’accords, rythme, structure...)Lun 8 oct / 19h-21h / Gratuit

• cHAnt / initiationObjectif : Mieux connaître et comprendre le fonction-nement de sa voix afin de disposer de clés pour pro-gresser dans sa pratique.Sam 20 et dim 21 oct / 10h-17h / 45€

• dJ-ing / découverteObjectif : Découvrir l’utili-sation des platines (scratch et mix)Merc31 oct / 14h-17h / 15€

• m.A.o. / initiationObjectif : • découvrir quels profits tirer de la MAO en tant

qu’outil de création et de pratique musicale• comprendre les principes généraux de la MAO• devenir autonome pour enregistrer ses propres ma-quettes.Sam 17 nov / 10h-17h / 30€

• guitAre / Son & matos Objectif : Mieux com-prendre le rôle de chaque élément (lutherie, micros, câblage, pré-ampli, amplifi-cation, HP...) pour avoir le son !Ven 30 nov / 19h-22h /15€

• bAtterie / réglageObjectif : Apprendre à ré-gler correctement vos peaux pour avoir le son !Ven 30 nov / 19h-22h / 15€

• m.A.o. / Perfectionnement Objectif : Améliorer ses ca-pacités à mixer et produire ses propres maquettes sur ordinateur.Sam 8 déc / 10h-17h / 30€

le yety Scène localel’actualité des musiques amplifiées du 4.9

Une publication du Chabada / Contact : 02 41 34 93 [email protected] / Rédac chef : Kalcha / Rédaction de ce numéro : Kalcha / Mise en page : Jeff / lostpaper.org

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InterviewRencontre

Votre premier album sort sur un label améri-cain. C’est pas commun?Fab : En fait, on est en contact avec ce label depuis déjà deux ans, avant même que cet album soit enregistré...

Cam : A l’époque, on voulait enregistrer un 45-t avec quatre titres, et on a envoyé des démos à huit labels européens et américains qui avaient sorti des disques qu’on aimaient beaucoup, sans se mettre la pression, juste histoire de voir les éventuels retours. On avait décidé de sortir ce 45-t par nous-mêmes de toute façon, quoiqu’il arrive.

Fab : Et donc le boss de Dead Beat Records nous a répondu qu’il aimait bien notre musi-que, mais qu’il préférerait sortir un album entier. Et comme on n’avait pas suffisamment de matière, on lui a répondu qu’on le recon-tacterait quand on aurait assez de morceaux. Avec le risque qu’il ne soit plus intéressé ou que le label n’existe plus, mais on préférait quand même prendre notre temps et enregistrer l’album quand on se sentait prêts à le faire. L’histoire nous a donné raison car les choses se sont plutôt faites naturellement pour une première expérience studio. Ca aurait été plus galère si on avait précipité les choses.

THE HORNY WACKERSVous ne l ‘avez peut-être pas remarqué mais vous faîtes sans doute parfois la queue à la

boulangerie entre deux zombies. Dans la vie de tous les jours, Fab Horny , Horny Dim et

Cam the Wacker ressemblent à votre voisin de palier, mais la nuit venue, ils se transforment

en mort-vivants du rock ’n’ roll au sein de The Horny Wackers, et là les oreilles saignent par

centaines! En attendant leur apéro-concert au Chabada, les trois zombies ont gentiment

répondu à quelques questions autour d ’une cannette d ’hémoglobine bien fraîche.Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

ZOMBIE ROCK

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Finalement, à l’heure où l’industrie du dis-que est en crise, est-ce que ce ne sont pas les groupe qu’on dit «de niche» (d’un genre très spécialisé avec un réseau et un public très ciblés) qui s’en sortent le mieux?Cam : Peut-être oui? Même si, bizarrement, Dead Beat Records n’est pas le label qui correspondait le plus à notre style musical parmi les huit labels qu’on avait contactés. Il est davantage ciblé punk rock, mais il avait envie de diversifier son catalogue et comme il a bien aimé nos morceaux il a profité de l’occasion pour s’ouvrir un peu plus sur du rockabilly/garage. Après, on parle tou-jours de petits tirages. Dead Beat a financé un tirage de 500 vinyles au total, mais au moins a priori personne ne devrait perdre trop d’argent à défaut de beaucoup en gagner.

Aujourd’hui, avec le retour d’un son assez vintage dans plein de genres musicaux, le mot garage est un peu utilisé à toutes les sauces. Où est-ce que vous vous situez là-dedans?Fab : Historiquement, les premiers groupes qu’on a étiquetés «garage», ce sont de jeunes groupes souvent obscurs du début des 60s qui, piqués au vif par le succès des Beat-les ou des Stones, essayaient de redorer le blason américain en reprenant eux aussi des standards de soul et de rhythm’n’blues en en-registrant des 45-t avec les moyens du bord. A bien des égards, ces groupes ont été les prémices du mouvement punk. En ce qui concer-ne les Horny Wackers, on a effectivement des influences garage punk, essentiellement via le lien de ce mouvement avec le vieux blues dé-glingué d’avant-guerre. Et on mélange ça avec du rockabilly des 50s.

Vous avez dû pas mal écouter The Cramps éga-lement?Oui, bien sûr c’est un groupe qu’on aime bien mais on a surtout écouté des choses des années 50 que les Cramps eux aussi aimaient beaucoup. On est super fans de gens comme Hasil Adkins ou Link Wray par exemple... En-suite, si on passe aux années 60 et 70, on a beaucoup écouté The Sonics, les Stooges, le MC5... Plus proches de nous, dans les années 80/90, on se retrouve dans le garage de The Oblivians et de The Gories... Et aussi pas mal dans le Motörhead des débuts. En France, on aime beaucoup Magnetix ou feu-Dèche Dans Face.

Est-ce que le fait de jouer une musique très 50s ne finit pas par vous rendre un peu pas-séiste, genre «c’était mieux avant»?Dim : Honnêtement, on ne se pose pas trop ce genre de questions. Moi, j’ai juste l’impres-sion de poursuivre l’évolution du rock’n’roll à mon modeste niveau, comme tant d’autres l’ont fait depuis 60 ans. On ne cherche pas à remplir un cahier des charges pour respecter des codes déjà établis. On ne joue pas dans un musée poussiéreux!

Fab : Même si on a été amenés à jouer une fois dans une galerie d’art contemporain! (rires) Mais on joue généralement devant des publics très divers, dans des squats, dans des salles de concert plus classiques, ou même à un pi-que-nique!! Et donc pas forcément que devant un public initié. Du coup, on évite le piège de la musique commémorative, je pense...

Paradoxalement, pour une musique de ni-che, vos morceaux sont extrêmement acces-sibles, parce qu’ils reviennent à la source du rock’n’roll... Il y a quelque chose de sau-vage, de primal, de terriblement familier.Dim : Oui, c’est le retour que nous font les gens qui nous voient en concert, malgré leurs différences. Souvent ils nous disent qu’ils n’écouteraient jamais ça chez eux, mais qu’ils ont quand même adoré le concert parce qu’ils ont été sensibles à l’énergie qu’on dégageait. Y a une sorte d’excitation adolescente dans notre musique!

Cam : D’ailleurs, on s’est rendus compte que nos meilleurs concerts se font lorsqu’on peut jouer à peu près au même niveau que le public car on recherche beaucoup le contact -y com-pris physique- avec les gens pendant qu’on joue. C’est plus compliqué pour nous quand on joue sur de plus grandes scènes avec une dis-tance avec le public.

Votre disque n’est dispo qu’en vinyle et en digital. Il n’y a pas de CD?Cam : On y a pensé au début et puis on a vite abandonné l’idée. Le vinyle a toujours été notre objectif de départ, pour plusieurs rai-sons. Pour des questions de son, pour la beau-té de l’objet, mais aussi pour des questions de cohérence artistique puisque toutes les musiques dont on s’est inspirés n’existaient de fait qu’en vinyle.

Fab : Sans compter que pour notre musique, les labels, les disquaires spécialisés, distros, les gens qui écoutent, ils veulent tous du vi-nyle, pas du CD. Ironiquement, ça serait plus dur à vendre que du vinyle! Nous, ça nous va très bien puisqu’on a toujours été des amou-reux du vinyle. Pour une fois, on est dans le bon timing, ça fait plaisir!! (rires)

Un dernier mot?Fab : On cherche désespérément une chanteuse qui pourrait alterner les concerts avec Dim! Donc avis à toutes les garage girls, contac-tez-nous si vous avez envie de jouer à la zom-bie sur scène!!

The Horny Wackers seront en apéro-con-cert le merc 26 Septembre et partici-peront également à la Joe Strummer’s X-Mas Party le sam 22 Décembre 2012 au Chabada.

hornywackers.free.fr

ZOMBIE ROCK

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InterviewRencontre

Dans quel état d’esprit était le groupe avant de se mettre à composer «Electric Soul»? Votre précédent disque, «Pawn Shop», avait surpris ceux qui pensaient que vous vireriez définitivement rock mais peut-être pas totalement ramené ceux qui aimaient le Zenzile très dub du début?Oui, pourtant, malgré la crise du disque, on a vendu quand même un peu de «Pawn Shop» donc on n’est pas si mécontents que ça de l’accueil que les gens lui ont réservé. Après, c’est vrai qu’on avait envie de revenir à quelque chose de plus groove. C’est finalement ce qu’on sait le mieux

faire avec Zenzile. Mais la vie d’un groupe, c’est comme la vie de tout un chacun, il y a des événements qui parfois t’entraînent loin du chemin que tu pensais prendre. Avant de sortir «Living In Monochrome», on devait partir en tour-née avec Sir Jean (NdY : l’ex-chanteur de Meï Teï Shô avec qui Zenzile a beaucoup collaboré par le passé) et on avait donc commencé à bosser sur pas mal de nouveaux titres avec lui qui viraient sur des terrains hip hop, soul, groove… Puis, sans trop savoir pourquoi, Jean nous a fait faux-bond et on s’est retrouvé sans chanteur. C’est à ce

ZENZILE

Quand vous n ‘avez plus d ’idée pour donner du peps à vos dîners entre amis, lancez le débat pour

savoir quel est le meilleur album de Zenzile. Vous verrez, les discussions s’ animent vite et durent jusqu’ à

tard. Car personne n’ est jamais d ‘accord pour choisir parmi la quinzaine de disques enregistrés par les

Angevins depuis 19 98. Ce qui est plutôt bon signe pour la qualité générale de leur oeuvre. Et ce n’ est

pas ce dernier ‘‘ Electric Soul ’’ qui va simplifier les débats puisque le groupe s’ y réinvente brillamment une

enième fois en surprenant tout le monde. Rencontre avec Raggy (sax, flûte, claviers, percus, etc.). Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

DUB TROOPERS

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moment-là qu’on a demandé à Dave du groupe Ware-house, s’il voulait nous accompagner en tournée. Ca coïncidait aussi avec l’arrivée d’Alex à la guitare chez nous. Ce sont surtout ces éléments qui ont déterminé notre virage plus rock pour «Living In Monochrome», c’était pas forcément réfléchi. Aujourd’hui, pour «Electric Soul», Matthieu avait quand même envie de revenir à des lignes de basses assez reggae/dub, et puis on a croisé Jayree sur un concert…

C’est le petit nouveau de l’équipe. Comment s’est faite la rencontre?On a joué un concert en Bretagne avec un de ses groupes qui s’appelle Sax Machine. C’est un projet plutôt hip hop funk un peu expérimen-tal. Quand Vince l’a entendu, il a tout de suite trouvé qu’il avait un grain de voix intéressant. Et on sait qu’il a plutôt une super oreille pour ça. Quelques mois plus tard il l’a donc recon-tacté pour lui proposer de venir essayer de poser des voix sur des maquettes. Et là, on s’est rendu compte que son vrai dada, c’était le reggae soul, façon Horace Andy ou Wayne Jarret. Du coup, on avait pas mal de titres qui pouvaient le brancher dans l’armoire!! (rires)

Malgré tout, je trouve que c’est aller un peu vite en besogne que de dire, comme je l’entends ici ou là, que vous revenez au dub de vos débuts avec «Electric Soul»…Je suis d’accord. C’est vrai qu’il y a plus de riddims reggae que sur nos disques les plus ré-cents mais c’est le premier disque de notre car-rière qui est chanté du début à la fin. Et ce sont essentiellement des chansons avec une structure couplet/refrain très classique, pas du dub éclaté comme on pouvait le faire à l’époque de «Sachem In Salem». Bien entendu, il y a un habillage dub avec des effets, etc. mais nos morceaux rock en avaient également. Les gens entendent souvent ce qu’ils ont envie d’entendre. On nous a souvent dit par exemple que Zenzile branchait les guita-res pour «Living In Monochrome» mais il y avait déjà de la guitare disto sur tous les vieux dis-ques de Zenzile. Après, le dosage était peut-être différent mais on travaille plus ou moins avec les mêmes ingrédients depuis nos débuts. Winston McAnuff apparaît sur un morceau aussi.C’était une envie commune depuis un bon moment déjà. On a toujours beaucoup aimé son travail avec Bazbaz ou Fixi de Java, et Winston nous di-sait toujours quand on le croisait qu’il adorait le côté dub/rock de Zenzile, qu’il se retrouvait tout à fait là-dedans. Il est donc passé en stu-dio avec nous et a posé sa voix sur trois titres, mais nous n’avons gardé que «Magic Number» sur l’album où il a véritablement fait des mer-veilles. Les gens le connaissent plutôt pour son énergie, d’où son surnom d’Electric Dread, mais là il nous a fait un morceau super soul à la Al Green, vraiment magnifique!

D’ailleurs, pourquoi ce titre d’album «Electric Soul»? Ce n’est pas votre disque le plus électri-que et ce n’est pas de la soul music à proprement parler?Ce titre d’album, c’est justement un peu en rap-port avec Winston McAnuff. Quand on bossait avec lui en studio, on cherchait des mots ou des ex-pressions qui synthétisaient un peu la direction qu’on était en train de prendre. On fait souvent ça, ça permet un peu de prendre du recul et de théoriser des choses qui se font assez instinc-tivement. Et l’expression «Electric Soul» est sortie à ce moment-là. Ca définissait assez bien ce qu’on voulait faire. Garder le côté électrique pour montrer qu’on ne fait pas du reggae roots non plus, et le mot «soul» qu’il faut davan-tage prendre pour ce qu’il veut dire en anglais, l’âme, plutôt que pour le genre musical. On a vraiment voulu faire un disque qui avait une âme, un son. Du coup, ça ne fait pas un titre de dis-que très original, mais ça correspond quand même bien à ce qu’on a voulu faire transparaître.

Je trouve que ce disque va plus loin encore que les autres dans la rencontre entre le froid et le chaud dans le son...Ca, c’est la patte que nous a donné Tanguy, notre sonorisateur. Il est avec Zenzile depuis quasi-ment les débuts, mais il n’a jamais eu de culture reggae à proprement parler. Lui, il venait plutôt de la cold wave, de l’indus. On s’est donc re-trouvés sur les productions du label anglais On-U Sound ou du studio Compass Point à Nassau où ont été enregistrés les plus grands disques de Grace Jones ou Talking Heads: la rencontre entre la chaleur du reggae et la rigueur de la new wave ou du disco. Ca crée souvent des étincelles!

Le morceau «Over/Time» est somptueux, très ci-nématographique: je pense souvent à des scènes d’«Apocalypse Now» en l’écoutant. Et Jamika y a presque un côté Jim Morrison, je trouve...Oui, il s’est vraiment passé quelque chose pen-dant l’enregistrement de ce morceau. On l’a enre-gistré en live, tout le monde en même temps, mais chacun dans sa cabine. Par exemple, j’ai décidé de jouer une partie de clarinette sans prévenir les autres. Ils l’ont entendue pendant qu’ils jouaient leur partie. Et Jamika y est parfaite, c’est vrai. C’est sans doute son texte le plus personnel depuis ses débuts avec Zenzile et elle a vraiment vécu son texte à 300%. On s’est aussi rendu compte après coup que les claviers du début avaient un petit air du «Riders On The Storm» de The Doors, donc ça fait sens... (rires)

Zenzile jouera le sam 17 Novembre et certains de ses membres participeront également à la Joe Strummer’s X-Mas Par-ty le sam 22 Décembre 2012 au Chabada.

www.zenzile.com

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InterviewRencontre

«Cosmophono», votre disque précédent, a beau-coup surpris votre public: c’était un disque un peu à part, plus sombre, plus jazz, avec moins de place pour les instruments du monde. Ce «Cinema El Mundo» revient davantage à ce qui fait le sel de Lo’Jo, un peu comme sur «Bazar Savant», non?Oui, avec le recul, peut-être que nous avons enregistré «Cosmophono» en n’étant pas tout à fait prêts pour le faire. Il nous fallait un disque pour tourner, vu que ce sont les concerts qui nous font vivre. Et Denis a ap-porté la plupart des chansons. Il était à un

moment de la vie de Lo’Jo où il en avait un peu assez de l’étiquette world qu’on nous col-le tout le temps. Et du coup, on a enregistré «Cosmophono» en essayant de nouvelles choses. On était plutôt contents au moment de l’enre-gistrement, mais nous n’avons pas été présents au moment du mix de l’album, et c’est vrai qu’on a tous été surpris de voir à quel point ce disque était sombre. Ca reste un album très réussi, je pense, mais sans doute plus diffici-le à écouter car plus ramassé, moins accessi-ble. Et il nous ressemblait moins, c’est vrai.

LO’JOOn savait que Lo’Jo préférait les chemins de traverse aux autoroutes longilignes. Pour mieux

admirer les paysages, rencontrer les gens, prendre son temps. Mais Denis Péan (chant) et

Richard Bourreau (violon) se doutaient-ils que le voyage qu’ ils commençaient au début des

80s ne serait toujours pas terminé trente ans plus tard, et qu’ ils embarqueraient dans leur

caravane plusieurs grands noms de la musique internationale? Petit regard dans le rétrovi-

seur avec Richard... Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

LA VIE EN MONDOVISION

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Celui-ci regorge de titres accrocheurs.Avant «Cosmophono», on travaillait souvent des ébauches de morceaux chacun de notre côté, qu’on finalisait ensuite tous ensemble. Pour celui-ci, Denis nous a exhortés à travailler chacun des titres qu’on voulait proposer le plus loin possible sans le reste du groupe, pour que le résultat final soit le plus proche de ce qu’on avait en tête au départ. Dans le passé, comme chacun apportait beaucoup d’idées pendant la phase de finalisation, les titres pouvaient vite s’éparpiller et ne plus du tout ressembler à la maquette d’ébauche. C’est ce qu’on a fait : Denis a travaillé des chansons de son côté, Kham du sien, Nadia et Yamina en-semble, et moi de mon côté. Baptiste, qui est arrivé à la batterie depuis peu, a butiné d’un pôle à l’autre pour proposer ses idées rythmi-ques. Ce qui explique que ce disque est plus éclectique, avec des morceaux plus immédiats, même si Jean Lamoot, le réalisateur du disque, a réussi à lui donner une vraie cohérence so-nore, je trouve...

Comme d’habitude, vous avez plein d’invités...Et encore, comme à chaque disque, on a l’im-pression de faire attention à en avoir le moins possible, mais on croise tellement de gens extraordinaires sur les routes... Quand on a commencé à faire la liste des gens qu’on aurait aimé voir figurer sur le disque, on ap-prochait la cinquantaine de noms!! Il a donc fallu faire du tri. Du coup, cette fois-ci, même si ça n’est pas vrai pour tous les invi-tés, on a essayé de privilégier les joueurs de cordes (panduri, Er Hu, n’goni, violoncelles, violon...).

C’est comme ça que Vincent Segal (le vio-loncelliste surdoué de -M- et Bumcello) se retrouve sur le disque?Ca fait longtemps que Vincent nous fait des éloges de Lo’Jo et qu’il nous dit qu’il se-rait très heureux de travailler avec nous. Ca a donc été l’occasion, et il est tellement incroyable qu’il a réussi à débloquer des situations sur lesquelles on s’arrachait les cheveux en seulement quelques minutes après une seule écoute du morceau. Au final, il est présent sur quatre titres du disque.

Qui est le chanteur invité sur «Zetwal»? Il a un grain de voix incroyable.C’est un Mauricien qui s’appelle Lelou Menwar. C’est une histoire marrante. La première fois que nous sommes allés jouer à la Réunion, en 1991, c’était pour une tournée de cinq se-maines avec la compagnie Jo Bithume. Là-bas, on était tombé sur une cassette géniale d’un groupe qui s’appelait Menwar qu’on a litté-ralement usée sur l’autoradio. Et il y a un an, notre ex-tour manageuse nous dit qu’elle accompagne un groupe en Belgique avec un chanteur qui s’appelle... Menwar! Et il s’est trouvé en plus que ce gars était super pote avec un de nos amis d’enfance également. Le monde est vraiment tout petit.

Je trouve qu’il y a deux morceaux à part sur le disque, qui dévoilent quelque chose de nouveau à chaque écoute : le morceau-titre «Cinema El Mundo» et «African Dub».«Cinema El Mundo», c’est un morceau que j’ai travaillé seul au départ. J’en avais fait quelque chose de très écrit, presque symphoni-que. J’avais un peu la BO du film hong-kongais «In The Mood For Love» en tête pendant que je l’écrivais. Quand je l’ai fait écouter à Denis, il m’a aussitôt dit qu’il verrait bien Robert Wyatt poser sa voix dessus. Ca fait des années que Robert nous dit qu’il a envie de travailler avec Lo’Jo. Ca devait même enfin se faire pour «Cosmophono» mais son emploi du temps n’a pas coïncidé avec le nôtre. Du coup, Robert a posé ce chant un peu extraterrestre, et Jean Lamoot a mixé le titre d’une manière très originale, qui fait que les parties sym-phoniques n’apparaissent plus que par bribes, mais c’est très réussi, on aime beaucoup ce morceau. Pour «African Dub», on a voulu que tous les gens qui ont joué sur l’album fassent une impro totalement libre sur ce titre. Ibra-him, le chanteur de Tinariwen, y pose sa voix de façon très singulière, on ne le reconnaît pas tout de suite. Le seul inconvénient, c’est qu’on ne pourra jamais rejouer ce titre sur scène... (rires)

Cette année, Lo’Jo fête ses trente ans d’exis-tence. J’imagine qu’il y a eu des centaines de moments forts mais quel est le premier souve-nir qui te vient en tête, là, tout de suite ?C’est sûr qu’il y a eu des tas de moments ul-tra-intenses, des grandes salles de New-York au désert du Mali, des WOMAD partout dans le monde... Mais je dirais qu’un des souvenirs qui me revient en premier, c’est cette tournée de cinq mois qu’on a faite en caravane autour du monde avec les Jo Bithume. Lo’Jo existait depuis quelques années seulement, j’avais même pas vingt-cinq ans, et ça nous a clairement donné le virus du voyage et de la rencontre. Plus rien ne pouvait être comme avant après ça! Et je retiendrais peut-être aussi le fait que tous les gens qu’on croise sur les routes du monde entier nous font souvent les mêmes retours sur notre musique, comme si on avait réussi à capter une sorte de vibration univer-selle. Pourtant, pour être honnête, même après trente ans au sein de Lo’Jo, j’ai toujours l’impression de douter comme au tout début de notre carrière, de ne pas être sûr que telle ou telle idée est valable, d’être en perpé-tuel apprentissage. Mais c’est peut-être mieux ainsi finalement? (rires)

Lo’Jo sera en concert au Chabada le vend 28 Septembre 2012.

www.lojo.org

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Sorties de disques

Sans faire trop de bruit (un comble, non?), la scène metal -au sens très lar-ge du terme- du 49 finit par avoir une sacrée gueule : Lyzanxia, Arcania, Z A L E M, One-Way Mirror, Kilo (RIP), Abysse… Tous ces groupes ont en commun de cultiver patiemment leur personnalité dans un microcosme souvent miné par les clichés et sur-tout de sortir des disques qui butent ! Les derniers de la liste –les Choletais d’Abysse- ont largué avant l’été un premier album qui pourrait bien les propulser chefs de file hexagonaux de la frange post/metal. «En(d)grave» est en effet bluffant de puissance et de maîtrise pour un si jeune groupe. Leur précédente démo il y a trois ans nous avait déjà sérieusement chauffé les oreilles et les fesses, mais ce nouvel effort a clairement hissé les choses d’un cran. Quelque part entre les vieux Metallica (période «Ride The Lightning» ou «...And Justice for All»), Neurosis, Cult Of Luna ou Gojira, Abysse a déjà la classe des grands. Trouvant l’équilibre entre dé-veloppement progressif et ruptures ultra-violentes, le quatuor parviendra à la fois à contenter les fans purs et durs de metal qui tabasse et à inté-resser également tous les autres (fans de post rock, de post-hardcore, de doom…) qui aiment les ambiances minutieusement fouillées.

ABYSSEEn(d)grave(Blue Wave Productions)

abysse.bigcartel.com

Vous pensiez être tranquille pépère, les fesses dans le canap’, à écouter votre petit groupe de pop à mèches adoubé par Les Inrocks ou Le Grand Journal de Canal+, et qu’il ne pou-vait rien vous arriver ? Ha, ha, vous êtes mal barrés, mes ami(e)s. Trois zombies sont sortis des catacombes angevines et vous cherchent pour vous faire la peau ! Remarquez que vous les sentirez venir de loin car ces trois-là puent le sexe, ils puent la sueur, ils puent la bière. The Horny Wackers puent le rock’n’roll, quoi ! Et pas celui que vous croyiez connaî-tre, aseptisé et propret, mais celui des origines, tout droit sorti des 50s, avec la banane crasseuse et le cuir élimé. Ce premier album, signé sur le label américain Dead Beat, a en effet la morgue insolente des plus grands, d’Eddie Cochran à The Cramps, en passant par Pussy Galore… Avec un son brut de chez brut, le trio en-quille les compositions rockabilly-garage archi-addictives à un rythme effréné (12 titres en moins d’une demi-heure !) et finit par provoquer des convulsions du menton et des guiboles à tout être humain –mort ou vivant, voire les deux- qui se res-pecte. Carrément d’enfer !! NB: Le disque n’est dispo qu’en vinyle pour les gens de bon goût et en digital pour les autres.

THE HORNY WACKERSThey are savage!(Dead Beat Records)

hornywackers.free.fr

Cette année, en écoutant le nouvel al-bum de Lo’Jo, beaucoup ne pourront s’empêcher de calculer l’âge qu’ils avaient (pour ceux qui étaient déjà nés!!) il y a trente ans lorsque le grou-pe a entamé sa longue carrière. Et ça ne rajeunira personne !! Les Lo’Jo, eux, sonnent pourtant toujours aussi frais qu’un matin de printemps. Réalisé avec Jean Lamoot aux manettes (dont le CV impressionnant va d’Alain Bas-hung à Noir Désir, en passant par Salif Keita ou Keren Ann…), ce «Cinema El Mundo» se montre beaucoup plus accessible que son prédécesseur «Cosmophono», avec des titres im-médiatement accrocheurs comme cet-te jolie «Marseillaise en Créole», cet entêtant «Deux Bâtons», ce magnifi-que «El Cabo Blanco», ce «Zetwal» qui fera valser tous les amoureux ou encore «Au Temps Qui Passe» qui rappellerait presque leur classique «A l’arène des audacieux». Mais l’orches-tre angevin s’est aussi amusé avec des curiosités sonores aventureuses qui deviennent vite des temps forts de l’album, comme le morceau titre (ef-fectivement très cinématographique!) ou l’immense «African Dub Crossing The Fantoms Of An Opera ». Comme d’habitude, Lo’Jo a ouvert les bras aux vieux amis croisés sur les routes du monde (Vincent Segal (Bumcello), Ibrahim (Tinariwen) ou Robert Wyatt parmi beaucoup d’autres). Un disque rassurant pour tous ceux qui auraient peur de mal vieillir!

LO’JO Cinema El Mundo(World Village)

www.lojo.org

Page 11: Le Yéty / Septembre - Décembre 2012

Mettez The Pogues, Nick Cave, le Noir Désir des débuts, The Gun Club, Johnny Cash et même nos bons vieux Happy Drivers sur un petit canot. Faites-les tanguer dan-gereusement sur un marécage bien poisseux, histoire de les faire flipper, et vous obtiendrez probablement la même musique que celle de Slim Wild Boar & His Foresaken Shadow. Quoi qu’il en soit, le duo (enfin trio depuis peu) renno-angevin, signé sur l’excellent label nantais Kizmiaz Records, impressionne par sa classe et son aisance naturelle, dans un genre pourtant plutôt casse-gueule. Si le groupe avait été américain, on n’aurait pas été étonné de le retrouver au catalogue de Hellcat Records, aux côtés des Dropkick Murphys ou des Mescaleros de Joe Strummer. Leur cow-punk/rockab/country celtique et le très beau visuel du disque n’y dépareilleraient vraiment pas. Menés par une voix superbe et des chœurs classieux, ces «Tales from the wrong side of town» nous embarquent dans une sorte de road-movie à la Taran-tino, traversant à vive allure des villa-ges fantômes depuis les Appalaches jusqu’au Bayou louisianais, croisant toute une galerie de personnages ca-bossés par la vie. Aussi à l’aise dans les murder-ballads que les titres plus rythmés, SWB & HFS donne une méchante envie d’avaler les kilomè-tres dans une vieille bagnole déglin-guée, en partance pour l’inconnu.

SLIM WILD BOARTales from the wrong side of town(Kizmiaz Records)

slimwildboar.bandcamp.com

Les minots de Wank For Peace de-vaient à peine être nés au début des 90s, à la grande époque du punk à roulettes de Bad Religion, The Des-cendents ou Pennywise. Et pourtant ils ont absolument tout compris à la recette de leurs glorieux et bronzés aînés. Lancé à fond de cale à bord de leur camtard brinquebalant sur tou-tes les autoroutes de France depuis déjà trois ans, Wank For Peace garde le pied au plancher sur disque et file encore le tournis au radar en affi-chant 13 titres en 23’09’’au comp-teur! Alors, forcément, à la première écoute, c’est dur de savoir où vous en êtes sur le tracklisting. Le temps de lire le titre sur la pochette et ils sont déjà en train de jouer le suivant. Faut dire que leurs titres de chanson sont longs. Mais quand même! La batterie fait la course avec la basse, la guitare pogote à mort dans le tas, les chœurs aboient au bon moment et le chant éraillé éructe pour survivre. Bref, les Wank For Peace jouent du punk-hardcore mélodique. Ils n’ont donc pas inventé grand chose. Mais si les noms de Kid Dynamite, Strike Anywhere ou Lifetime vous donnent des sensations dans le bas-ventre, Wank For Peace est taillé pour vous! Les autres, jetez-vous de toute fa-çon sur l’objet de toute beauté (CD ou vinyle), fabriqué et sérigraphié par les petites mains potelées des membres du groupe et défiant toute concurrence rapport qualité/prix. Punk’s not dead, il a toute juste 20 piges…

WANK FOR PEACEWhat will remain?(Des ciseaux et une photoco-pieuse)

ciseauxphotocopieuse.bigcartel.com

Zenzile est fidèle à ses principes. Au milieu des 90s, les Angevins s’étaient mis au dub pour échapper aux étiquet-tes musicales réductrices, et ainsi expé-rimenter de nouveaux sons, faisant par la même occasion découvrir un genre musical méconnu à une génération de jeunes Français alors totalement happés par ce qu’ils entendaient. Quel-ques années plus tard, tandis qu’une tripotée de groupes hexagonaux s’était lancée à sa poursuite –et que le dub français était devenu une simple éti-quette comme les autres, Zenzile s’était de fait éloigné de ses premières amours pour explorer son versant le plus post-punk. Aujourd’hui, la mode est passée, la majorité de la tripotée de groupes est passée à autre chose, et Zenzile peut donc revenir derrière la console de mix. N’imaginez pas un retour en arrière pour autant. Cet «Electric Soul» n’est pas du tout une resucée de «Sachem In Salem» ou «Sound Patrol». Si les contretemps jamaïcains font bien un retour remarqué, ce hui-tième album studio réinvente encore une fois ce qu’on croyait connaître de Zenzile. Qui se serait attendu à ce très beau post-rock jazz («Over/Time»), ces tubes new wave groovy («Stay», «Yuri’s Porthole») ou encore cette sublime ballade hendrixienne («Man Made Machine»)? Pour ne rien gâ-cher, Jamika y chante mieux que jamais et un petit nouveau, Jayree, ouvre des horizons reggae/soul et hip hop. Bref, Zenzile’s back. La tripotée de groupes peut faire demi-tour !

ZENZILEElectric Soul(Yotanka)

www.zenzile.com

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