le yéty 102 / sept - décembre 2014

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L’ACTUALITÉ DES MUSIQUES AMPLIFIÉES DU 4.9 www.lechabada.com SEPT. 14 DEC. 14 ARCANIA GLASS LO’JO

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L'actualité des musiques actuelles du 49

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Page 1: Le Yéty 102 / Sept - Décembre 2014

L’actuaLité des musiques ampLifiées du 4.9 www.lechabada.com

SEPT. 14

DEC. 14

ARCANIA

GLASS

Lo’jo

Page 2: Le Yéty 102 / Sept - Décembre 2014

Formations

Tarifs, infos et inscrip.www.trempo.com02 40 46 66 33

• Le texte dans les musiques actuelles>>> du 13 oct 2014 au 15 juin 2015 14 séances - 42h485€ • Production en musiques électroni-ques – live>>> du 3 nov 2014 au 2 mars 201514 séances - 42h 485€ •Droit d’auteur et droit à l’image>>> lundi 3 nov 2014 / 6h90€

•Stage international d’arrangements et de direction artistiquedes musiques pop rock à Liverpool (Angleterre)>>> du 12 au 22 nov 2014 /11 j - 77h1840€ (incluant voyage, hébergementet restauration) dont 1530€ de prise en char-ge possible par l’AFDAS

•Organiser un spectacle, un festival >>> du 17 au 20 nov 2014 /4 j - 28h390€

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Stages / AteliersMasterclasses

La prochaine édition du On Stage relifté (voir Pro-gramme) aura lieu le mer-credi 10 Décembre 2014. Les groupes désireux de

poser leur candidature peuvent envoyer un dos-sier de présentation et une maquette de leurs com-positions à l’attention du programmateur: Stéphane Martin / On Stage, c/o Le Chabada, 56 bd du Doyenné, 49100 Angers. Date limite du dépot des candidatures :Mercredi 15 Oct 2014

Les studios Tostaky Situés à l’arrière du Chabada, les Studios Tostaky sont un équipement entièrement dédié aux répéti-tions scéniques (filages) et à l’accompagnement des pratiques musicales (stages, ateliers, interventions d’accompagnement artistique...).Tarifs (pour groupes locaux)> 30€ la journée pour une répétition en condition scène sans le système façade > 50€ la journée pour une répétition en «configura-tion complète»

Pour tout renseignement : [email protected]

Locaux de répétition La Cerclère à 800 mètres du Chabada, la Cerclère regroupe 7 locaux de répétition ouverts tous les jours de 14h à 22h (sauf le lundi de 16h à 22h) et de 14h à 20h les WE et jours fériés.Tarifs> Local équipé (=sono, amplis, batterie) : 6€ / h >> forfait 25h : 140€ > Local semi-équipé (sono, avec ou sans batte-rie) : 4€ / h >> forfait 25h : 90€> Local au mois (formule sans sono) : 80€ > Local pro accès 24/24 (situé au Chabada) : 160€ / mois>>> + Adhésion annuelle à l’association (obligatoire) : 8€ (par an et par musicien)

Pour tout renseignement : [email protected]

Sauf indication contraire, tous les stages et ateliers ont lieu aux studios Tostaky (situés à l’arrière du bâtiment du Chabada).

• BIZNESS CLASS

Les rendez-vous Bizness Class sont des temps de rencontre, formation et échange sur des thématiques liées au management et au développement de projets musicaux. A chaque fois, un ex-pert reconnu du secteur des musiques actuelles (manager, res-ponsable de label, attaché de presse, tourneur…) vient partager son expérience, son analyse et ses meilleurs conseils.

Les prochaines séances :

-mer 24 sept : Téo Durand, manager (The Lemon Queen, Pony Pony Run Run)-mer 22 oct : Vincent Bazille, responsable promotion et com-munication (Yotanka)-mer 26 nov : intervenant à préciser

Tarif : gratuit

•L’HARMONIE FACILE

Les ateliers L’Harmonie Facile ont pour objectif de permet-tre aux musiciens de découvrir ou redécouvrir de manière condensée, ludique et pratique les bases de l’harmonie (construction des accords, connaissance et identification des suites d’accords les plus fréquentes...). Ils s’adressent plus particulièrement aux guitaristes et bassistes qui décou-vriront également des méthodes pour se repérer facilement sur leur manche et pour développer leur oreille.

Atelier en 4 séances :

lun 29 sept, 13 oct, 10 et 24 nov, de 19h à 21h

Tarif : 10€ (pour les 4 séances)

Et aussi nos désormais classiques M.A.O. Initiation, M.A.O. Perfec-tionnement, Réglage Batterie, etc.

NB: Attention, les informations ci-dessus sont sujettes à modification.Consultez www.lechabada.com (rubrique agenda > stages et ateliers) pour plus de détails. Les inscriptions se prennent à la billetterie du Chabada, ouverte du lundi au vendredi, de 10h à 12h et de 14h à 18h.

Pour tout renseignement supplémentaire :[email protected] 02 41 96 13 48

LE YETY Scène localeL’actualité des musiques amplifiées du 4.9

Une publication du Chabada / Contact : 02 41 34 93 [email protected] / Rédac chef : Kalcha / Rédaction de ce numéro : Kalcha / Mise en page : Jeff / lostpaper.org

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InterviewRencontre

Tu peux revenir sur la genèse de ce projet solo ?J’ai commencé à travailler des morceaux pour moi il y a environ 10/15 ans. J’ai dû com-mencer à la fin de L-Zone Busta, je m’étais acheté un enregistreur 8-pistes à cassette et j’ai alors commencé à bidouiller des sons de mon côté, mais essentiellement pour apprendre à enregistrer, faire mes premiers pas dans la production, etc. Puis j’ai intégré Zenzile vers 2004/2005, ce qui m’a permis d’acheter du matériel un peu plus performant. Vers 2007, au moment de l’enregistrement de «Living in Monochrome» avec Zenzile, j’ai rencontré David Alderman, du groupe Warehouse, qui chantait

sur plusieurs titres de l’album. Je lui ai fait écouter les ébauches de mes morceaux car on avait des tas d’influences musicales en com-mun. Ca lui a plu et il a commencé à poser des voix sur certaines chansons. Quand Fred de La Ruda -dont le studio de répétition jouxtait le nôtre- m’a expliqué qu’il lançait son propre label, Kazamix Records, je lui ai fait écouter ces morceaux, et c’était parti. J’ai juste eu à me trouver un nom. Glass s’est imposé, en clin d’oeil à un morceau de Joy Division dont je suis super fan.

GLASSAlexandre Raux fait partie des ces personnes qui ne font pas de bruit mais que vous avez vues

partout. Ou plutôt l ’inverse. Vous ne reconnaîtriez peut-être pas son visage (le bonhomme

ne cherche pas la lumière), mais vous avez sûrement entendu sa guitare dans un paquet de

projets (divers groupes dont Zenzile, spectacle de danse, etc.). Depuis quelques mois, il a rejoint

les rangs du label Kazamix avec un projet solo répondant au nom de Glass. Nous lui avons posé

quelques questions pour la sortie de son second excellent EP (voir chronique en fin de Yéty).Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

GROOVe is iN the ARt

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Tu joues donc de tous les instruments ?Oui, je pars généralement de beats de batte-rie que je crée sur une MPC. Après, j’ajoute les arrangements : basse, guitare, synthés... Enfin, des synthés, il n’y en a finalement pas beaucoup, ce sont souvent des parties de gui-tare que je triture jusqu’à que ça finisse par sonner très synthétique. Il n’y a que la voix que je ne sais pas faire. C’est pour ça que j’ai demandé à David Alderman, puis à Carole Gola (ex-Specimen, ex-Ek-Kha et actuelle Pur-ple is my sound) sur ce dernier maxi, de me prêter la leur. Je trouve que c’est important que certains titres aient des voix. Même si certains morceaux utilisent des techniques de production et des effets issus du dub, la musique de Glass n’en est pas. J’essaie que ça soit dansant, assez pop, donc c’est mieux qu’il y ait de la voix, je trouve...

Tu as quand même certains morceaux instrumen-taux plus sombres, plus introspectifs...Oui, il y a un ou deux titres plus sombres, parce que j’aime bien aussi ce genre de mu-sique, comme Scorn, ou les musiques de films un peu flippantes de John Carpenter. Le but, c’est avant tout de me faire plaisir, je ne m’interdis rien avec Glass.

Du coup, si tu joues tout tout seul, est-ce que c’est un projet destiné à rester confiné au studio ? Il n’y aura pas de live ?Au départ, c’était mon intention, oui. Mais j’ai changé d’avis depuis. Pour faire un peu circuler ta musique, le concert reste le moyen le plus simple. Sauf si tu arrives à trouver une synchro dans une pub, ou un film, ou que tu as une forte rotation radio. Mais, pour mon genre de musique, si j’en reste à une diffusion sur le Net, personne ne saura qu’elle existe. Du coup, j’ai déjà répété un peu avec mon frère à la batterie (ex-Mashiro, ex-Ride The Arch, actuel OTTO). Et on cherche un bassiste ou un mec aux machines. Norma-lement, je m’étais dit que la formule live devait être prête pour Juin. Bon, ok, je suis un peu en retard (NdY: l’interview a lieu fin Juillet). (rires) Mais j’espère qu’on pourra faire des concerts en fin d’année.

Est-ce que ce projet solo est une façon d’exorciser ce que tu ne peux pas faire dans Zenzile ?D’une certaine façon, oui, sans doute... Quand je compose chez moi, il y a des choses que je sais que je peux proposer à Zenzile, et d’autres qui ne colleraient pas. Je les garde donc pour Glass. Mais parfois, il y a des choses qui étaient prévues pour Zenzile et qui pour X raisons peuvent aussi ter-miner chez Glass. C’est le cas par exemple pour le morceau «Kind of suffering» sur le nouveau maxi. Ca aurait dû être un morceau pour Zenzile. C’est même pour ça qu’il y en a deux versions différentes (l’une vocale, avec Carole au chant, sur le vinyle, et l’autre en remix en download). Le remix était censé

être la version «extended», c’est à dire une prolongation instrumentale un peu plus expéri-mentale, plus dubbée, plus épurée, comme le faisaient souvent Bauhaus & Cie à l’époque de la new-wave.

Le titre de ce second maxi, c’est «The Art Of... Glass». Un clin d’oeil évident au tube de Blondie, «The Heart of Glass» ?Bien sûr ! Au départ, «The Art Of...», c’est le nom d’un morceau du maxi. David Alderman était à la maison pour quelques jours, et on avait terminé d’enregistrer ses voix pour d’autres titres plus tôt que prévu. On a donc composé ce morceau à deux sur le temps qui nous restait. La plupart des riffs de guitare sont des idées de David, ceux qui connais-saient son groupe Warehouse ne seront donc sans doute pas dépaysés. J’aime beaucoup ce titre, il n’arrête pas de monter car on a voulu que la caisse claire rentre le plus tard possible. On n’est donc pas très éloignés non plus des ambiances à la LCD Soundsystem ou !!! (Tchk Tchk Tchk). Dave a ensuite écrit ce tex-te complètement absurde sur l’art de porter la moustache... (rires) Du coup, «The Art Of...» + Glass, bah, ça sonnait d’enfer pour un titre de disque !

Tu as d’autres morceaux en préparation ?Oui, j’en ai déjà deux ou trois qui sont quasiment prêts. Je commence à réfléchir à travailler sur un long format. Après, ça va dépendre de ma capacité à avancer sur les mor-ceaux entre Zenzile et OTTO (NdY: projet avec des ex-Ride The Arch et des Daria). Sinon, tant pis, je continuerai de sortir des formats courts (45-t ou Maxi 45-t) régulièrement. C’est un format que j’adore de toute façon !

Le nouvel album de Zenzile, «Berlin, la Sym-phonie d’une Grande Ville», repose plus que jamais sur des influences qui te sont chères : krautrock, post-punk, new-wave... Tu as dû t’éclater ?C’est sûr que je me suis senti super à l’aise et que j’ai eu beaucoup de place pendant l’en-registrement de l’album. Mais c’était déjà super pendant l’élaboration du ciné-concert. Après, je ne vais pas me plaindre, j’ai tou-jours eu de la place dans tous les disques de Zenzile auxquels j’ai participé. Mais c’est sûr que c’est celui qui est le plus proche de mes goûts depuis «Living in Monochrome». Mais «Berlin» est plus cohérent vu qu’au départ on l’a conçu comme la BO du film. Il est complète-ment instrumental aussi, ça resserre forcément le propos.

Mon morceau préféré du nouveau Zenzile, c’est «Verkehr», qui n’est pas très éloigné de l’univers de Glass d’ailleurs ?Oui, c’est mon morceau préféré à moi aussi. Il a un côté un peu funk blanc, comme Blondie, Liquid Liquid, A Certain Ratio, voire en plus récent LCD Soundsystem et !!! dont on parlait tout à l’heure. Je prends un super pied à le jouer sur scène, celui-ci !

kazamixrecords.com/album/the-art-of

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InterviewRencontre

Il s’est passé presque quatre ans entre le précédent album et ce second. Je crois que vous avez eu un changement de personnel. Est-ce la seule explication à ce long hiatus ? En effet, quatre ans se sont écoulés entre la sortie officielle de «Sweet Angel Dust» et «Dreams are Dead». Plusieurs choses l’expli-quent. Nous avions pourtant fini l’enregistre-ment quasiment un an jour pour jour avant la sortie de «Dreams are Dead». Mais le temps de faire les démarches de label, de gérer le vi-suel, la promo et hop ça fait vite un an dans la vue! Mais d’un point de vue général on a

quand même pris notre temps. Le temps déjà de défendre «Sweet Angel Dust» sur scène autant qu’on a pu. Le temps aussi de préparer et de peaufiner ce nouvel album. Par expérience, ça ne sert à rien de se presser, les choses se décantent et avancent à leur rythme. Pour ce qui est du changement de line-up, on a l’ha-bitude! En 15 ans, on en a usés, des zikos! (rires) Notre manière de travailler reste fon-cièrement la même, surtout que le noyau dur du groupe reste le même depuis huit ans. Cyril (guitare/chant), Olivier (batterie) et moi-mê-me à la basse. Nous bossions de toute manière

ARCANIA

Lentement mais sûrement. Ca doit être le credo d ‘Arcania. Le groupe de metal angevin sort seulement

son deuxième album en quinze ans d ’existence. Mais ni le temps qui passe, ni les épreuves de la vie, ne

parviennent à éroder leur passion. ‘‘Dreams are Dead’’, plus sombre et brutal que jamais, reçoit d ’ailleurs

un accueil unanime dans la presse spécialisée française et étrangère. Guillaume, bassiste et co-fondateur du

groupe, a pris du temps pendant ses vacances pour répondre aux questions du Yéty par voie électronique.

Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

LA PLANête Des sONGes

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à distance avec Nico qui était de Bordeaux. Il a dû arrêter de jouer à cause de son autre groupe (qui est de Bordeaux également) car ils tournaient beaucoup trop et les deux agendas devenaient incompatibles. Sur la composition, il n’avait posé que quelques solos sur «Sweet Angel Dust», le reste des guitares était composé (et reste composé et enregistré par Cyril). On ne répétait que pour les concerts. Suite à son départ, nous avons recruté un autre Nico qui, lui, vient de Quimper. Et la manière de travailler reste la même. Chacun travaille de son coté et nous répétons en com-mun juste avant des concerts.

Le titre de l’album, «Dreams are Dead», et ceux de la plupart des chansons annoncent un disque très sombre, très défaitiste. Quels sont ces rêves qui se seraient brisés depuis le précédent album ?Je reconnais que le titre est assez sombre. Moi, je le vois comme un recommencement, le passage d’un stade à un autre. Ce sont nos il-lusions de groupe d’ados qui se sont envolées avec la réalité d’un business musical inévita-ble. Le fait de devoir payer, par exemple, pour être sur des premières parties de tour-née, ce sont des pratiques qui nous ont fait halluciner et auxquelles nous n’adhérons pas. Sans compter tous ceux qui en profitent pour essayer d’arnaquer les groupes au passage... Je parle juste d’un passage d’un stade à un autre, car ces rêves ont été tronqués mais ils ont juste changé. Cette vision, quand on est gamin, de la musique et du monde en général est profondément différente, le côté magique et féerique a évolué. Les rêves sont toujours là mais ne sont plus les mêmes. Voila pourquoi Dreams are Dead.

J’ai l’impression aussi que ce disque cultive des atmosphères relativement nouvelles. Je ressens par exemple un peu moins d’influences oldschool et groovy façon Metallica & Cie, et davantage de trucs très froids et techniques façon Nostromo ou Meshuggah ?Le son doit y jouer pour beaucoup. On l’a bien plus travaillé que sur «Sweet Angel Dust», mais d’un point de vue général nous avons gardé le même cheminement de composition que sur les précédents. Les influences ne sont pas conscientes, car nous ne disons pas on va faire un plan qui va être calqué sur tel ou tel groupe. Nous écoutons tellement de choses différentes qu’on veut juste faire quelque chose qui nous ressemble et qui soit cohé-rent. Nous voulions juste pousser toutes les ambiances déjà abordées jusqu’à maintenant beaucoup plus loin. Que les plans techniques soient bien plus compliqués ou plus violents, que les mélodies soient bien plus présentes et que les ambiances soient encore plus poussées aux extrêmes.

Est-ce qu’il y a un (des) titre(s) en particu-lier qui te touche(nt) dans ce disque ?J’adore jouer «Dreams are Dead» pour son côté thrash violent et ses différentes ambiances groovy au milieu du morceau, et j’adore jouer et écouter «A Scar In Our Mind» notamment pour

sa progression à la fin du morceau qui part en crescendo! C’est généralement ce genre d’ambiances qui me transporte dans un morceau et je suis vraiment heureux qu’on en ait une comme ça dans notre album !

Il y a deux ans, vous aviez joué au Hellfest. C’est une énorme exposition, et en même temps, j’imagine que vous êtes un peu noyés dans la masse de groupes à l’affiche. Qu’est-ce que cette date a représenté pour vous ?Houla oui, une sacrée expérience. Nous sommes passés au Metalcorner, et c’est la seule scène d’ouverture le jeudi soir avant les hosti-lités, nous somme passés à 20h00 où tout le monde est à bloc et n’attend qu’une chose, c’est d’en découdre. Donc une grosse ambiance! Ca nous a aussi permis de voir qu’on avait un public qui nous attendait et qui était là pour nous. Une très bonne surprise et un super challenge, mais on s’en bien tirés, je pense.

Vous avez pas mal de dates qui tombent à la rentrée, et le disque semble également avoir de l’écho dans la presse spécialisée étran-gère. Tu as l’impression que la sauce commence à prendre ? Oui, les retombées dans la presse sont vrai-ment bonnes et même à l’étranger, ça fait vraiment plaisir de voir que tout le monde est unanime sur cet album. Pour ce qui est de la suite, on va essayer de tourner un max et es-pérer tourner correctement à l’étranger aussi. C’est la priorité pour l’instant.

Je sais que vous êtes plusieurs dans le groupe à écouter (voire à jouer) des choses as-sez éloignées du metal. Tu peux nous donner quelques exemples de groupes que vous écoutez et qui pourraient surprendre les gens qui veu-lent encore croire à tous les clichés sur le metal ?C’est vrai qu’on écoute beaucoup de musique éloignées du métal. Il y a tellement du bon à prendre partout. Sur l’approche de penser la musique, les sonorités, les cultures tout simplement. Par exemple, pendant l’écriture de cette interview, j’ai écouté du King Crim-son, du Charles Mingus et du John Zorn... Je ne parlerai pas au nom des autres membres du groupe pour citer exactement ce qu’ils écou-tent mais je sais qu’Olivier écoute beaucoup de classique, Nico je dirais blues/rock et Cy-ril à fond sur Aerosmith en ce moment. Moi, ça serait plus jazz, funk, blues, hip hop, etc. La liste est encore très longue, ça dépend des périodes, des humeurs, des envies. Les clichés sur le métal sont en voie de disparition, je pense, notamment avec la médiatisation du Hellfest sur ARTE ou des documentaires comme «Le métal expliqué a ma mère». Les esprits changent et s’ouvrent un peu plus. On ne peut qu’être optimiste pour que ça continue !

Arcania jouera en apéro-concert au Chabada le jeudi 18 Décembre.

myspace.com/arcaniamusic.com

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InterviewRencontre

Dans le livret de photos de Bogdan Konopka qui accompagne ce coffret «310 Lunes», vous apparaissez dès le début des années 90. Vous pouvez nous rappeler comment vous vous êtes rencontrés avec les Lo’Jo ?En fait, l’un d’entre eux est venu me voir en 1988 à la fin d’un concert que je donnais avec mon groupe pour me proposer de me joindre à eux le temps d’une tournée de plusieurs mois en Europe de l’Est, dans laquelle ils s’apprê-taient à partir comme accompagnateurs musicaux de la Cie Jo Bithume. Ils n’étaient même pas encore un groupe constitué en tant que tel,

du moins pas dans l’optique de sortir des dis-ques, etc. De fil en aiguille, je suis resté avec eux, j’ai participé aux premiers disques enregistrés sous le nom Lo’Jo Triban, comme «The International Courabou» (1989) (NdY: qu’on retrouve en bonus dans ce coffret «310 Lunes»), «Siempre» (1991) et «Fils De Zamal» (1993). Depuis, nous sommes restés des amis qui ne se voient pas assez souvent, mais dont l’amitié reste solide. J’ai été invité dans beaucoup de leurs disques à suivre.

LO’JOLo’Jo est plus qu ’un simple groupe. C ’est une aventure humaine, une caravane. Plusieurs

dizaines de musiciens ont fait partie de l ’orchestre au cours des trois dernières décennies,

sillonnant la planète en tout sens. Renaud-Gabriel Pion fut l ’un deux pendant plusieurs

années. Aujourd’hui compositeur et musicien extrêmement prisé (il a collaborré avec Björk,

Dead Can Dance, siouxsie & the Banshees, John Cale...), il réinvente le répertoire de ses

vieux amis avec un orchestre à vent et quelques invités de marque (erik truffaz, Magic

Malik...). Le Yéty l ’a débusqué à New York pour lui poser quelques questions... Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

AUx AiRs De LA LUNe

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Comment expliquez-vous la longévité de votre relation ?Je crois que ça tient à deux raisons. Humaine-ment, il y a un lien très fort qui nous unit, et qui permet justement que rien ne se brise entre nous malgré le temps et la distance. Et artistiquement c’est un groupe qui continue d’offrir des choses qui m’excitent suffisamment pour y prendre part. Je pense que nous nous sommes mutuellement inspirés, que les années que nous avons passées ensemble il y a plus de 20 ans ont influé sur ce qu’on allait devenir artistiquement chacun de notre côté, en empor-tant un peu de l’autre avec nous.

Comment est né ce projet «310 Lunes» ?C’est Denis Péan un jour qui m’a proposé de réécrire de manière purement instrumentale les titres de Lo’Jo que j’aimais le plus. Par réé-crire, je veux dire revisiter de l’intérieur. Parfois ça peut être une reprise instrumen-tale assez fidèle, parfois c’est une réinven-tion plus personnelle du morceau à partir d’un petit bout de la version originale que j’ai voulu mieux mettre en avant par exemple. A l’époque où je jouais dans Lo’Jo, j’avais composé des morceaux avec Denis, mais j’étais avant tout un improvisateur. Aujourd’hui, j’ai accompli un gros travail d’écriture, pour dif-férents ensembles (du trio au grand orches-tre). Je pense que c’est ce qui a donné envie à Denis de me laisser les clés de la maison.

Est-ce que ce n’était pas un challenge de fai-re vivre de manière simplement instrumentale des chansons qui doivent également beaucoup à la poésie de Denis Péan ?Oui, c’était un défi passionnant. Je suis avant tout un homme de musique, mais j’aime égale-ment le pouvoir des mots. J’apprécie particu-lièrement l’écriture de Denis, donc j’en ai bien évidemment tenu compte dans mon travail de réécriture. Ses mots m’accompagnaient même si on ne les entend pas dans la version enre-gistrée. Mais j’ai vraiment essayé d’accentuer mon travail sur ce que m’évoquaient toutes ces chanson au départ. Je les connais depuis tellement longtemps qu’elles ont décanté en moi. J’ai su très vite les directions que je voulais prendre. C’est pour ça que parfois c’est une petite ritournelle presque secondai-re dans la chanson qui va soudainement pren-dre le premier plan dans ma version en étant démultipliée, car c’est cet air qui va me han-ter ensuite quand j’écoute l’originale. J’ai également essayé d’éclairer le matériau de départ avec mes propres influences des minima-listes américains comme Gavin Bryars, Michael Nyman, Steve Reich ou John Adams, parce que je trouvais qu’elles étaient compatibles avec l’univers de Lo’Jo. Il a fallu aussi trouver une autre façon de donner la pulsation parce qu’il n’y avait pas de section rythmique dans notre formation. Tout ça a fait que j’ai pris énormément de plaisir à relever ce défi.

C’est parce que votre relecture est forcément personnelle que les chansons ont été rebapti-sées ?Ca, c’est surtout une idée de Denis qui trou-vait que c’était plus cohérent de leur donner un nom revisité lui aussi désormais qu’elles étaient éclairées différemment.

Comment avez-vous constitué l’orchestre à vent qui vous accompagne ?Deux des musiciens sont des proches de Lo’Jo : le bassoniste Stéphane Coutable et la trom-boniste Elisabeth Hérault (Des Lions pour des Lions). Les autres musiciens sont des gens que les Lo’Jo ou moi avions repérés au gré de nos pérégrinations ou de concerts. C’était effectivement un choix délicat car il nous fallait des musiciens accomplis qui avaient une rigueur de jeu, qui sachent lire la musi-que, tout en ayant l’intuition et l’écoute des autodidactes. D’autant plus que nous avons eu assez peu de temps pour enregistrer le disque. Nous n’avions même quasiment pas réussi à nous voir tous ensemble avant de démarrer les enre-gistrements... Il a donc fallu être efficace. Heureusement il va y avoir des concerts, nous allons donc pouvoir continuer à faire vivre cette musique que nous avons créée ensemble.

Est-ce que vous gardez une anecdote particu-lière du travail sur ce projet ?Il y en a plusieurs, bien entendu. Parfois ce ne sont que des ambiances. Par exemple, j’ai effectué le gros du travail d’écriture des arrangements dans un laps de temps assez res-treint et intense à New York. Je me souviens que je trouvais au départ plutôt cocasse de travailler cette musique dans un cadre aussi urbain. Puis en fait, ça prenait sens avec l’influence des musiciens minimalistes dont je parlais tout à l’heure. Ca reste un très bon souvenir, car c’est là que tout s’est décidé. Je me souviens aussi d’un très beau moment pendant l’enregistrement avec l’orchestre. Comme nous n’avions que peu de temps, nous avons poussé très loin les séances dans la nuit. Nous avons par exemple gardé sur disque la prise de «Adorate Child» qu’on a jouée vers 4h30 du matin. Il y régnait une ambiance très particulière. Avec la fatigue, on maîtrise moins ses émotions et on obtient parfois des choses très touchantes.

Lo’Jo et l’orchestre à vent conduit par Renaud-Gabriel Pion joueront au théâtre Le Quai les 7 et 8 Novembre avec Erik Truffaz.

www.lojo.org

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Sorties de disques

On n’ose pas qualifier «Dreams are Dead» de disque de la maturité parce que ce cliché journalistique en devient totalement contre-pro-ductif, mais il y a pourtant un peu de ça quand même dans le deuxième album d’Arcania. On y entend les Angevins s’éloigner sensiblement de leurs influences adolescentes (Metallica, Testament, Opeth...) qui transpiraient ouvertement de leurs précédentes démos et premier al-bum. Ici le son est plus clinique, plus martial. L’exécution, plus techni-que et extrême, pourrait également interpeler les fans de Nostromo ou Strapping Young Lad. Arcania a donc clairement passé un cap avec ce nouveau disque, pourtant enre-gistré peu ou prou avec la même équipe que le précédent (Dome Stu-dio, etc.). L’expérience, les dates qui s’additionnent et des oreilles grand ouvertes sur les autres musiques ont a priori poussé le thrash-metal des Angevins vers quelque chose de plus progressif et alambiqué (quel-ques plans ne sont pas si éloignés de Tool!), sans pour autant perdre leur sens de la mélodie. Les riffs sont ravageurs, la rythmique pèse des tonnes, et le chant est plus varié que par le passé. Ce deuxième album reçoit donc logiquement les éloges de la presse spécialisée hexagonale et étrangère qui prédirait bien au quatuor un destin à la Gojira (avec qui Arcania partage parfois la scène). C’est bien entendu tout le mal qu’on peut leur souhaiter!

ARCANIADreams are Dead(Great Dane Records)

myspace.com/arcaniamusic.com

Rien que pour sa sublime pochette sérigraphiée par P. Darosa et J. Cicé et pour son vinyle translucide, on devrait se jeter toute affaire cessante sur l’un des quelque 50 exemplaires physiques de ce deuxième EP de Glass! D’autant plus que les quatre titres qu’on y découvre (+ un cou-pon pour télécharger la version digi-tale du disque étoffée de deux titres supplémentaires) raviront tous les fans de post-punk-batcave à l’an-cienne. Alexandre Raux, par ailleurs guitariste chez Zenzile (voir notre interview quelques pages plus tôt), y rend en effet hommage à toutes ses obsessions adolescentes (Bau-haus, Joy Division, Killing Joke, The Wake...) mais sans jamais tomber dans la nostalgie stérile. Avant tout car le bonhomme sait écrire de vraies bonnes chansons pop intemporelles. Epaulé au chant par David K. Alder-man (Warehouse, Zenzile) et K.Rol Gola (Purple is my sound, Vendas Novas), Glass insuffle également une bonne dose de groove blanc à plusieurs de ses compositions qui pousseront les plus obtus des roc-keurs au milieu du dancefloor. Les 7’16’’ de «The Art of...» sont à ce ti-tre un long autoroute vers l’enfer qui pourrait narguer les meilleurs tubes des New-yorkais de LCD Soundsys-tem ou !!! (Tchk Tchk Tchk) sur leur propre terrain. On est pressé de voir ce que ça va pouvoir rendre sur scène. Working Glass Hero!!

GLASS The Art of...(Kazamix Records)

www.kazamixrecords.com

Difficile de se souvenir qu’il y a moins de dix ans Alex Grenier mal-menait furieusement sa guitare dans le groupe de hardcore/fusion Khams. Car depuis 2007 il remonte frénétiquement -en solo ou accom-pagné de diverses formations- le fil d’une musique qui le passionne depuis qu’enfant il est tombé sur le bac de vieux vinyles de jazz de ses parents. Au départ encore mâtiné d’electro et de funk, le travail d’Alex Grenier semble aujourd’hui définiti-vement assumer son versant pur et dur. Son disque précédent -déjà avec ce même trio- explorait les sons de la fin des ‘70s/début des ‘80s, façon George Benson et Cie. Ce nouveau «Slalom» remonte encore le cours du temps et s’imprègne cette fois-ci des sonorités très ‘60s quand les pro-ductions du label Blue Note rebat-tait les cartes du jeu de l’industrie du jazz. Pas (ou peu) de compositions uptempo pour les danseurs (il y a même une ballade pour la première fois!), mais le toucher ultra groovy d’Alex continue de captiver l’oreille. Ce n’est pas pour rien que l’Angevin est de plus en plus souvent program-mé -et remarqué!- dans de gros festi-vals de jazz en France ou à l’étranger. On conseillera sans doute ce disque en priorité à un public initié, mais ce «Slalom» est aussi une bonne façon de constater que le coeur du jazz continue de battre haut et fort!

ALEX GRENIERSlalom(Autoproduit)

www.alexgrenier.fr

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310 lunes, c’est le temps qui sépare Lo’Jo de ses débuts discographiques en 1989. Soit presque 25 ans. «310 Lunes», c’est aussi le nom d’un très beau livre-disque qui compile les magnifiques photos en N&B du Polonais Bogdan Konopka qui a suivi la route des Angevins jusqu’à aujourd’hui. On y trouve aussi deux disques. Le premier surprend en réinventant de manière purement instrumentale une partie du réper-toire de Lo’Jo. Renaud-Gabriel Pion -ancien membre du groupe et aujourd’hui collaborateur des plus grands (voir notre interview)- a réuni pour l’occasion un orchestre à vent qui apporte une respiration inédite aux chansons d’origine en leur insufflant des airs de musique contemporaine, parfois presque abs-traite, mais toujours pleine de poé-sie. Le second, «The International Courabou», est justement le tout premier pas discographique de Lo’Jo (alors encore Triban) enregistré en 1989. On y (re)découvre un groupe encore fortement imprégné de rock progressif et de free jazz, chantant en anglais, et semblant tout juste en-trapercevoir l’univers des possibles qu’offraient alors les sonorités du monde entier (encore surtout slaves sur ce disque). Deux faces, presque antinomiques et pourtant si com-plémentaires, d’un même astre qui continue de luire et de nous rassurer dans la nuit noire.

LO’JO310 Lunes(World Village)

www.lojo.org

William Rezé alias Thylacine doit sans doute se pincer chaque matin au réveil pour être bien sûr qu’il n’est plus en train de rêver. Le jeune producteur de musique électronique angevin n’en finit plus de faire l’una-nimité (des médias spécialisés com-me Les Inrocks ou Tsugi jusqu’aux premières parties de Stromae, en passant par ses vidéos qui explosent les 200 000 vues sur YouTube). En moins de deux ans, Thylacine s’est littéralement imposé comme un des meilleurs espoirs de l’Hexagone, séduisant un public large par ses prestations live tout en apesanteur et des sorties digitales qui illustrent parfaitement sa progression à pas de géant. Son dernier EP 4-titres (dispo en digital et en édition CD limitée) en est un exemple frappant: il y a déjà un son Thylacine, identifiable au premier coup d’oreille. Trouvant son équilibre entre une deep-techno berlinoise et le post-dubstep anglais, l’Angevin cultive l’art du gimmick qui colle au ciboulot et qui fait re-muer les jambes. Ses montées sont sensuelles, ses lignes de basse pres-que érotiques, ses breaks libérateurs, et les voix de ses invitées parfaitement manipulées. Fans de Caribou, Four Tet, Francesco Tristano ou Agoria, si vous n’avez pas déjà contracté le virus Thylacine, l’adresse internet ci-dessous devrait très rapidement faire partie de vos favoris.

ThyLACINEBlend(Intuitive Records)

thylacine.bandcamp.com

Quatre ans après «Le Cabinet du doc-teur Caligari», Zenzile s’est replongé dans l’exercice du ciné-concert en offrant une nouvelle bande-son au documen-taire avant-gardiste «Berlin, la Symphonie d’une Grande Ville» de Walther Rutt-mann, paru en 1927. Mais cette fois, libéré de la dictature de la narration, le groupe angevin s’est senti suffisamment à l’aise pour en tirer un véritable album qui saurait s’émanciper des images qui l’ont fait naî-tre. Et comme chaque nouveau disque de Zenzile, il nous prend à contrepied. Nous soulignions ainsi leur retour aux sources du dub/reggae pour «Electric Soul» en 2012. Ils signent aujourd’hui un disque plus rock encore que «Living in Mono-chrome» en 2007 (qui concédait deux titres reggae). «Electric Soul» était un dis-que entièrement vocal, «Berlin» est pu-rement instrumental. Mais puisque c’est Zenzile, il y a toujours ce son, cette iden-tité forte, qui leur permet de slalomer entre nos attentes sans jamais se perdre depuis 1998. Le disque contient plusieurs futurs classiques («Zug», «Brucke», «Frei-zeit», «Bourgeoisie», «Fabrik»...), mais son sommet, celui qui fera basculer le pu-blic vers le point de non-retour pendant les concerts, c’est sans nul doute «Verkehr». 8’30’’ qui commencent à la cool, jusqu’à ce que la basse s’emballe avec ce gimmick motorik qui possède immédiatement les corps. La course folle et psychédélique qui s’ensuit alors vous embarquera sur les rivages les plus insoupçonnés, du spiritual jazz façon Pharoah Sanders à la pop cali-fornienne, comme si l’espace et le temps n’avaient plus de raisons d’être. C’est sans doute le morceau qu’on écoutera au jugement dernier quand les humains et les robots danseront tous à l’unisson avant le reboot final.

zENzILE

Berlin(Yotanka)

www.zenzile.com

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Je suis arrivé à Angers pour mes études en 1990. Je jouais déjà dans un groupe appelé The Drift, donc je ré-pétais dans les locaux de répétition de la Cerclère, qui ve-naient alors tout juste d’ouvrir. Entre 1990 et 1994, j’ai donc suivi toutes les péripéties qui ont amené à l’ouverture du Chabada. Je me souviens d’ailleurs qu’il y avait eu une boite à idées à la Cerclère pour proposer un nom à cette future salle, et qu’on avait trouvé que Chabada c’était quand même pas génial, mais je garantis pas que les noms qu’on avait proposés n’étaient pas pires. (rires) Et puis fina-lement on s’est habitué au nom. J’étais bénévole à la soirée d’ouverture, même si je ne me souviens pas exac-tement ce que j’étais censé y faire. Je me souviens sur-tout d’une marée humaine -qui dépassait largement les jauges qu’on nous autori-serait aujourd’hui- parsemée de petits points rouges. Tous les bénévoles -dont beaucoup des musiciens réguliers de la Cer-clère- avaient en effet reçu un T-shirt rouge à l’effigie du logo de l’époque du Chabada pour que les gens nous repèrent si besoin. Mais public comme bénévoles, tout le monde était surtout là pour faire la fête ! D’où mes sou-venirs très diffus de cette soirée. C’est drôle parce que j’ai un peu retrouvé cette ambiance l’an dernier lors de la

première édition du festival Levitation, sans doute à cause de la programmation qui comportait des groupes qu’on n’est pas habitué à voir à Angers, et du public composé de

beaucoup d’étrangers. J’ai eu l’impression de redécou-vrir le lieu, de retrouver cette excitation festive

de la première fois. D’ailleurs, ça m’a aussi fait ça avec une autre soirée. En 1996

avait eu lieu une Nuit de la Reprise avec entre autres pas mal d’artistes

locaux. On avait monté un groupe éphémère avec Eric et PY Sou-rice des Thugs, je crois qu’il y avait aussi Casbah à la basse, mais surtout on avait deux super chanteurs : Martinez (à l’époque gérant du magasin Black&Noir, et aujourd’hui programmateur du Chabada) et Doudou (boss de Radical Productions) ! Je crois même que l’un d’eux est arrivé sur scène dans un fauteuil porté sur les épaules des roadies,

c’était énorme ! Je crois que ça a été filmé, faudrait retrouver

ça ! (rires) Du coup, j’ai carrément retrouvé cette ambiance de soirée

hors-norme, avec des tas de groupes qu’on découvre dans un contexte diffé-

rent de celui dans lequel on est habitué à les voir, avec les soirées Sors Tes Covers qu’on

organise désormais juste avant Noël. Ce n’est pas de la re-dite, mais j’y retrouve la même excitation, la même bonne humeur, la même envie de faire la fête qu’il y a 20 ans !

1994-2014. Vous savez ce que c’est, quand on s’amuse, on ne voit jamais le temps passer. Le Cha-bada fête donc ses vingt ans cette année. En vingt ans, qui sait combien d’histoires d’Amour ont pu commencer entre nos murs au milieu de la foule ? Combien d’existences ont été bouleversées par un concert sur la scène du Chabada ? Combien de litres de sueurs et de passion ont été déversés sur ces planches ? Qui sait quels concerts restent gravés dans vos mémoires depuis toutes ces années ? Vous, vous le savez. Racontez-nous votre Chabada, vos souvenirs, vos histoires, à l’adresse [email protected] et nous publierons vos plus beaux retours sur notre site Internet. Et, en attendant un hors-série surprise à la fin de l’année 2014, chaque numéro du yéty donnera la parole à un des membres de l’équipe pour qu’il nous raconte son Chabada à lui. Cette fois, c’est Fabrice Nau, respon-sable de l’accompagnement des pratiques amateurs et du Studio Tostaky, qui est allé creuser sa mémoire.