le yéty 103 / janvier-mars 2015

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Scène locale Janvier. 2015 Mars. 2015 L’actualité des musiques amplifiées du 4.9 www.lechabada.com THE PADDOCKS NOUVEL R THE BLIND SUNS

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L'actualité des musiques actuelles du 49

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Page 1: Le Yéty 103 / Janvier-Mars 2015

Scène locale

Janvier. 2015Mars. 2015

L’actualité des musiques amplifiées du 4.9 www.lechabada.com

The paddocks

Nouvel RThe bliNd suNs

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Formations

Tarifs, infos et inscrip.www.trempo.com02 40 46 66 33

• Mettre en place une stratégie de communication pour développer son projet culturel>>> Du 5 au 6 fév 2015 - 12h 180€ • Chanter en anglais>>> Du 16 au 19 fév 2015 - 20h380€

• Créer son site sous wordpress>>> Le 26 fév 2015 - 6h 90€

• Gérer un petit lieu de diffusion>>> Du 2 au 4 mars 2015 - 18h 285€

• Créer sa newsletter avec mailchimp>>> Le 19 mars 2015 - 6h90€

• Le booking: les stratégies de recher-che de dates>>> Du 24 au 25 mars 2015 - 12h255€

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Stages / AteliersMasterclasses

A l’heure où nous impri-mons ce Yéty, la date du On Stage de printemps n’était pas encore calée, mais vous pouvez bien

sûr d’ores et déjà postuler en envoyant vos démos + bios à l’attention du pro-grammateur: Stéphane Martin / On Stage, c/o Le Chabada, 56 bd du Doyenné, 49100 Angers.

Date limite du dépot des candidatures:Lun 16 Février 2015

Les studios Tostaky Situés à l’arrière du Chabada, les Studios Tostaky sont un équipement entièrement dédié aux répéti-tions scéniques (filages) et à l’accompagnement des pratiques musicales (stages, ateliers, interventions d’accompagnement artistique...).Tarifs (pour groupes locaux)> 30€ la journée pour une répétition en condition scène sans le système façade > 50€ la journée pour une répétition en «configura-tion complète»

Pour tout renseignement : [email protected]

Locaux de répétition La Cerclère à 800 mètres du Chabada, la Cerclère regroupe 7 locaux de répétition ouverts tous les jours de 14h à 22h (sauf le lundi de 16h à 22h) et de 14h à 20h les WE et jours fériés.Tarifs> Local équipé (=sono, amplis, batterie) : 6€ / h >> forfait 25h : 140€ > Local semi-équipé (sono, avec ou sans batte-rie) : 4€ / h >> forfait 25h : 90€> Local au mois (formule sans sono) : 80€ > Local pro accès 24/24 (situé au Chabada) : 160€ / mois>>> + Adhésion annuelle à l’association (obligatoire) : 8€ (par an et par musicien)

Pour tout renseignement : [email protected]

Sauf indication contraire, tous les stages et ateliers ont lieu aux studios Tostaky (situés à l’arrière du bâtiment du Chabada).

• Le bLueS danS Le jazz !Master-class guitare avec alex Grenier

Objectifs : • Développer un style et un son personnel à la guitare, en jazz.

Contenus : • La place du blues dans le jazz : rythmes, feeling, approche...• Les éléments qui définissent un style et un son : compositions, couleurs, choix harmoniques...• Comment exploiter ces éléments pour développer sa propre personnalité musicale.

Public visé : • Musiciens et mélomanes qui souhaitent (re)découvrir la guitare dans le jazz.

Mercredi 11 mars 2015 - 19h-21h / Gratuit

Places limitées : réservation conseillée par e-mail [email protected]

ALEX GRENIER est un guitariste de jazz angevin. Il s’est produit dans ses différentes formations un peu partout en Europe et à travers le monde (Etats Unis, Japon, Canada...). Il est lauréat de plusieurs presti-gieux tremplins de jazz à travers la France : Jazz En Baie, Jazz à Sète, Nice Jazz Festival. A la tête aujourd’hui d’un trio de jazz instrumental, il présentera son nouvel album intitulé «Slalom » à l’occasion de la carte blanche qui lui est consacrée le vendredi 13 mars 2015 au Chabada (cf. programme)

Et aussi nos désormais classiques M.A.O. Initiation, M.A.O. Perfection-nement, Réglage Batterie, etc.

Consultez www.lechabada.com (rubrique agenda > stages et ateliers) pour plus de détails. Les inscriptions se prennent à la billetterie du Chabada, ouverte du lundi au vendredi, de 10h à 12h et de 14h à 18h.

Pour tout renseignement supplémentaire :[email protected] 02 41 96 13 48

Le YeTY Scène localeL’actualité des musiques amplifiées du 4.9

Une publication du Chabada / Contact : 02 41 34 93 [email protected] / Rédac chef : Kalcha / Rédaction de ce numéro : Kalcha / Mise en page : Jeff / lostpaper.org

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InterviewRencontre

Ma première question va peut-être sembler un peu bateau, mais je voulais savoir pourquoi le disque s’appelle «Les Yeux De La Foule»? On ne donne pas ce titre par hasard, donc je serais curieux d’en connaître le sens...Sseca: Non, ta question n’est pas si bateau car je pense qu’on peut en effet donner plu-sieurs significations à ce titre. La première, c’est que pendant l’élaboration de l’album, on a trouvé qu’il y avait une sorte de fil rouge entre tous les morceaux qu’on écrivait, qu’ils étaient le reflet du quotidien de la masse, du petit peuple, de monsieur tout-le-monde. Et on a donc voulu montrer le monde tel qu’il se voit à travers les yeux de la foule, juste-ment.

Equanim: Oui, et en même temps, on n’est pas dupes non plus. Cette même foule peut également avoir des regards pervertis sur des parties d’elles-mêmes. C’est le sens du morceau «Raccourcis» qui parle de tous les préjugés qu’on porte les uns sur les autres: si tu es un rappeur, tu entres forcément dans cette case; si tu es musulman, dans celle-ci; un patron, dans celle-là. Les hommes veulent toujours tout cloisonner: la religion, la po-litique, la sexualité, les classes sociales, etc. Les yeux de la foule peuvent donc aussi se porter sur toi, t’observer, te juger. La foule, tu en fais partie, et en même temps tu peux en être exclu.

Nouvel RQuatre ans se sont écoulés depuis la sortie de ‘‘Tout Va Bien’’, leur précédent opus.

Quatre longues années où les membres de Nouvel R n ’ont pourtant pas chômé, entre projets

parallèles, albums avortés et changements de personnel. Les revoici enfin avec un très beau

troisième album, ‘‘Dans Les Yeux De La Foule’’, qui donne à découvrir une nouvelle facette

du groupe. Explications avec Guillaume aka Sseca et David aka Equanim, deux des MC’s du

groupe. Retrouvez l ’intégralité de cet entretien sur www.lechabada.com

ChaNGER D’ R

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D’ailleurs, vous en êtes sans doute les pre-mières victimes? Faire du rap à trente ans passés, refuser de tomber dans la simpli-cité des textes, s’ouvrir à d’autres champs musicaux... Ca ne correspond pas à l’image d’Epinal que les gens se font du rap?S: En même temps, on ne peut pas combattre ce qu’on est. On est des êtres humains, on vieillit, on évolue, on découvre de nouvelles choses. C’est normal. C’est plutôt ceux qui refusent d’évoluer, qui essaient de s’auto-persuader qu’ils ont toujours 20 piges que je trouve bizarres. Nos vies sont différentes de celles qu’on avait il y a dix ans quand on a commencé Nouvel R. Le groupe lui-même est différent. On ne pouvait donc pas se conten-ter de faire la même chose. On voulait que le disque nous ressemble. C’est aussi pour ça qu’il a nécessité quatre ans pour être prêt.

E: Il y a d’ailleurs plusieurs morceaux qui évoquent ça dans l’album, le plus explicite étant sans doute «L’Imbécile», qui parle justement du fait qu’une personne change per-pétuellement, et qu’il ne faut pas avoir peur de ces changements, qu’il ne faut pas les brimer. Ce disque a effectivement mis pas mal de temps à sortir, mais au final les choses se sont faîtes plutôt naturellement. On s’est permis des choses plus abstraites, moins cash, dans l’écriture que ce qu’on faisait auparavant.

Il y a eu plusieurs départs dans le groupe également depuis 4 ans. Vous aviez fondé vo-tre identité, votre force, sur ce collectif de sept personnes qui impressionnait beaucoup sur scène. Ca ne doit pas être si facile de se réinventer?S: Oui, ça a commencé par DJ Dox qui a eu d’autres opportunités pour son taf. Puis Binzen, un des MC’s, a repris des études d’infirmier, et il n’a aujourd’hui plus le temps d’assurer de surcroit Nouvel R et Les Frères Casquette (il ne jouera donc plus qu’avec LFC). Et le dernier en date, c’est notre beatboxer Shen Roc qui a participé au disque mais qui n’aura plus le temps de nous suivre sur les dates. On vient donc de recruter Laurent Guitteau, le violoncelliste de Zel, qui nous avait été vivement conseillé par Richard, le violoniste de Lo’Jo. Et effectivement, on s’est tout de suite très bien entendus. On sera donc cinq sur scène: un bassiste, un violoncelliste, Koni qui se partagera entre des machines et le micro sur scène, et nous deux au micro.

E: Cette nouvelle configuration était déjà un premier prétexte pour que le groupe évo-lue musicalement. On ne se voyait de toute façon plus forcément faire un truc tou-jours aussi enlevé, à sauter dans tous les sens, etc. C’était donc la bonne occasion pour essayer de canaliser la puissance des shows vers quelque chose de plus musical, sur les émotions. Le disque est plus épuré niveau textes, vu qu’on n’est plus que 3 MC’s (d’autant plus que Koni a pris plus de place sur la production, et a donc posé moins de couplets). Les textes sont donc mieux mis en valeurs, plus aérés, et ça a laissé de la place pour des cordes, pour des mélodies.

Surtout que vous déployez déjà beaucoup d’énergie avec Les Frères Casquette (projet jeune public mené par plusieurs membres de Nouvel R). Vous devez donc mieux vous diffé-rencier avec Nouvel R?E: Exactement. Sur un projet jeune public, tu dois vraiment donner beaucoup pour captiver les enfants. Et c’est un projet qui a du suc-cès au-delà de nos espérances, c’est aussi une des raisons qui a fait qu’on a mis du temps à finaliser ce nouveau disque de Nouvel R. Mais ça a aussi créé des envies de choses plus pro-fondes, plus adultes.

S: Après, il faut savoir qu’on a quand même beaucoup composé pour ce disque. Il n’y a que neuf morceaux au final sur l’album car on le voulait court, mais on avait largement de quoi sortir trois disques. Et Koni a bossé sur encore plus de prods qu’il ne nous a même pas proposées. Lui, il a bien de quoi sortir 18 albums! (rires) Mais c’était nécessaire. On a tous progressé pendant cette période, on a acquis de nouvelles expériences avec les si-de-projects, avec notre asso d’ateliers «L’R de Rien», on a affiné nos propos, nos vues sur la vie. Et on voulait que chaque titre fasse l’unanimité entre nous cinq. Il fallait donc beaucoup de matière au départ pour terminer avec les neuf qui nous ont tous mis d’accord.

Le premier morceau, «Vie Normale», en collabo-ration avec l’Anglais Dazz-La, un des MC’s de Lotek Hi-Fi (du label Ninja Tune), est vrai-ment sublime...S: Oui, on en est très contents. Ca sera sans doute le premier single, qu’on aimerait bien pouvoir clipper. En fait, Binzen était resté en contact avec Aurelius (alias Dazz-La) de-puis l’époque où il avait enregistré quelques titres et joué plusieurs dates avec Kwal en 2004. On lui a donc envoyé l’instru et expli-qué le thème du morceau. Il a tout de suite été super enthousiaste, et nous a renvoyé une proposition de refrain qu’on a adorée. Le reste s’est fait en quelques allers/retours sur le Net, mais on espère bien pouvoir le faire venir en France pour le clip et quelques dates...

Equanim, tu as également sorti ton premier disque solo il y a quelques semaines. E: J’ai toujours beaucoup écrit, j’avais donc des tas de textes plus personnels, voire même de maquettes, qui traînaient chez moi. J’ai eu envie de les sortir, tout en invitant les autres de Nouvel R sur tel ou tel morceau, et aussi en ouvrant les portes à des nouveaux, comme par exemple Pierre, alias Spectateur, le jeune producteur du groupe Remington qui fait des supers sons. Ca fait du bien aussi quand tu es dans un groupe de cinq personnes où il faut forcément faire des consensus de pouvoir maîtriser les choses de A à Z. Finalement, je trouve que cette liberté a même renforcé le collectif Nouvel R, parce que ça a créé une nouvelle dynamique. J’aime bien l’idée que ce groupe devienne une écurie pour plusieurs autres projets. La synergie fait toujours avancer plus vite et plus loin.

www.nouvelr-officiel.com

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InterviewRencontre

C’est rare de jouer dans autant de formations en même temps, et surtout qu’il se passe des choses pour les quatre. C’est une envie ou un besoin?Un peu des deux. En fait, j’ai toujours eu des envies très différentes dans la musique. Je suis curieux de plein de styles assez variés. A l’époque où je ne jouais que dans Scarlet il y a quelques années, je faisais donc plus ou moins évoluer le groupe au gré de mes envies musica-les du moment. Et on me l’a pas mal reproché. Je ne m’en rendais pas bien compte à l’époque,

mais je comprends maintenant que ça posait un problème de lisibilité pour les gens. C’est plus difficile de suivre le travail de quelqu’un s’il change de genre chaque année. On a donc fini par stabiliser Scarlet sur quelque chose d’assez rock garage, un peu dans l’esprit de The Kills, etc. Quand j’ai découvert la musique psychédé-lique il y a environ deux ans, j’ai donc préféré créer un nouveau groupe, qui deviendra Eagles Gift, plutôt que de brouiller à nouveau les pis-tes. Ca m’a plutôt réussi car Eagles Gift est dans une bonne dynamique aujourd’hui. Du coup,

The bliNd suNs

Il y a parfois des périodes de grâce dans la vie d ’un musicien où les bonnes idées semblent venir d ’elles-

mêmes, jusqu ’à parfois créer des sortes de carambolages productifs. Deux solutions s ‘offrent alors : la folie,

ou l ‘ubiquité. Le guitariste et chanteur Romain Lejeune a choisi la seconde option pour notre plus grand

plaisir puisqu ’il officie en ce moment dans quatre formations distinctes : Eagles Gift, Scarlet, Death

Gazer et The Blind Suns, qui nous intéresse plus particulièrement aujourd ’hui. Rencontre avec un homme

occupé, mais toujours disponible. Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

RENTRéE SoLaIRE

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désormais, je préfère monter un nouveau groupe si je sens que ce que je suis en train de com-poser ne colle pas à l’univers d’un groupe déjà existant. Pour l’instant, je n’y vois que des avantages: ça m’évite de la frustration si je devais ne pas laisser libre cours à ces envies, et c’est plus lisible pour les gens.

Et donc comment est né The Blind Suns?De la même manière que j’ai toujours eu des en-vies musicales variées, j’ai toujours beaucoup composé. L’été dernier, pendant qu’on enre-gistrait le prochain album d’Eagles Gift avec Brett Orison (l’ingé-son de The Black Angels, NdY), je travaillais donc en même temps sur de nouvelles compos pour Scarlet. Mais l’esprit ne se cloisonne pas aussi facilement. J’avais donc encore pas mal d’idées de choses avec beaucoup d’effets, très atmosphériques, qui me venaient sans doute à cause de ce que j’étais en train de vivre avec Eagles Gift. Les deux univers se sont un peu entrechoqués dans ma tête. On s’est donc vite rendu compte avec Dorota, ma parte-naire dans Scarlet, que tous ces morceaux de pop éthérée -qu’on aimait beaucoup- n’étaient pas du tout fait pour Scarlet. Et on a donc décidé de créer un nouveau duo, The Blind Suns. Auquel s’adjoint désormais pour la scène Jérémy, le batteur de The Paddocks qui joue également avec nous dans Scarlet et Death Gazer. Rien n’était donc vraiment prémédité. Au départ, on comptait juste mettre ces morceaux sur le Net et basta. Mais on a vite eu pas mal de retours encou-rageants qui nous stimulaient, voire qui nous proposaient des concerts.

Beaucoup de ces morceaux appellent des images, je trouve...Oui, avec Dorota, on imaginait au départ ce projet vraiment axé autour du travail en stu-dio, avec tous les effets, etc. Vu que c’est quand même plutôt une musique de contempla-tion. On travaille donc à des versions live qui tiennent la route avec Jérémy pour satisfaire la demande, mais je pense que The Blind Suns pourrait servir à des synchronisations d’une musique de pub, de film ou autre. Mais ça me va, vu que j’adore aussi bien le travail en studio que la scène. Ca me permet de toucher à tout suivant les groupes.

Ca veut dire que quand tu composes, tu ne sais pas toujours chez qui va aller tel ou tel mor-ceau?Parfois si. Mais ça ne fonctionne malheureuse-ment pas toujours comme ça. Parfois, je me dis que je vais composer un truc pour Eagles Gift, et je trouve un truc que j’adore, mais qui va finalement se retrouver plutôt pour Scarlet parce que c’est davantage dans l’esprit. Je vois ça un peu comme une méthode de rangement. Quand le morceau prend forme, je peux enfin décider où je vais le classer. (rires) J’essaie vraiment de composer tous les jours, donc j’ai des tas de bribes de morceaux qui ne finissent pas toujours

où je le pensais, mais au moins je ne ressens aucune frustration. Et j’ai remarqué que ça s’auto-alimente. Quand je compose moins parce que je suis en recherche de dates pour les groupes, que je bosse sur des vidéos ou sur des trucs plus administratifs, les idées viennent moins vite. Il faut une petite période de réa-daptation. Mais plus tu composes, et plus tu as des bonnes idées, et donc plus tu as envie de composer! La veille du concert d’Eagles Gift aux Transmusicales de Rennes -qui était un concert très important pour nous (cf. le «Backstage» en fin de ce Yéty, NdY)- je n’ai par exemple pas pu m’empêcher de travailler sur des morceaux de Scarlet!

Et pour Death Gazer?Death Gazer, c’est un peu à part. C’est un grou-pe qui s’est créé entre plusieurs musiciens du label Wild Valley qu’on a monté. C’est un truc beaucoup plus improvisé, qu’on ne se permet pas vraiment dans nos autres groupes respectifs. Donc c’est super enrichissant et très fun. Cha-que concert est différent du précédent, parce que quelqu’un peut apporter un tout nouvel instrument au dernier moment par exemple. C’est quelque chose de plus free, plus expérimental.

Beaucoup des musiciens qui jouent dans les groupes du label Wild Valley sont eux aussi multicartes et jouent donc dans plusieurs de ces formations.Oui, je pense que c’est parce que plusieurs d’entre nous ont eu des parcours un peu communs. On a souvent joué dans des groupes pour lesquels on nourrissait de grandes ambitions qui ne se sont jamais réalisées, parfois pour des raisons artistiques, parfois pour des raisons humaines, mais très souvent parce que c’était beaucoup trop réfléchi en amont pour que ça fonctionne réellement. Je comprends aujourd’hui qu’un projet a besoin de beaucoup de spontanéité et de fraîcheur pour trouver son public. Tous les gens qui sont sur le label Wild Valley sont sur la même longueur d’onde. C’est donc beaucoup plus facile de créer des choses. Le collectif rend plus fort. Et puisqu’on y prend du plai-sir, j’imagine que ce plaisir est communicatif et que les gens en prennent également à nous voir/écouter. On est les premiers surpris du petit engouement qui se crée autour de tous ces projets. Pour la plupart, les choses viennent à nous beaucoup plus que nous sommes allés à el-les. Par exemple, lorsqu’on a joué aux Transmu-sicales avec Eagles Gift, j’ai croisé quelqu’un d’assez haut placé dans le réseau pro national qui voulait m’acheter un CD de The Blind Suns parce que son fils était fan! J’avais du mal à ne pas croire à un gag! (rires)

The Blind Suns joueront en première partie de Talisco le jeudi 5 Février au Chabada.

www.wildvalley.fr

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InterviewRencontre

Vous jouiez tous les trois dans Léonie. Depuis quand existent The Paddocks réellement?

Jérémy: Oui, au début Geoffrey, Marc et moi, on jouait tous dans Léonie. Aujourd’hui, il n’y a plus que Marc et moi qui jouons encore dans la formation actuelle, qui est très dif-férente du groupe de huit personnes qui exis-tait vers 2008. En fait, à l’époque on était surtout tous colocataires. Et un soir, on a eu envie de jammer ensemble et d’essayer de composer des trucs assez rock’n’roll. C’est ce premier soir qu’on a composé le morceau «Girl In A Paddock», qui a fini par inspirer le nom

du groupe. Mais au départ, il n’y avait aucun projet de monter un groupe ou quoi que ce soit. C’est juste qu’on s’est retrouvés avec ce morceau qu’on trouvait super cool. Puis un autre. Puis un autre. Au final, tous les gens à qui on les faisait écouter nous poussait à former un groupe pour jouer ces chansons.

Geoffrey: En fait, pendant des années, ça n’a pas été beaucoup plus loin que notre cercle de potes rapproché. C’est seulement depuis Sep-tembre 2013 qu’on fait les choses de manière un peu plus formelle. Depuis on a enregistré plusieurs titres, de quoi faire un album.

The paddocksPrenez un local de répète, trois gus fans de musiques, quelques bouteilles de whisky, des bons

disques (de Ramones à oasis, en passant par The hives et Bob Dylan), et vous obtenez un

trio comme on les adore depuis des années dans l ’histoire du rock. The Paddocks pourraient

bien être la prochaine sensation garage/pop des prochains mois. Rencontre à la cool avec

Jérémy (batterie) et Geoffrey (basse). Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

BoYS JuST waNNa

haVE FuN

Page 9: Le Yéty 103 / Janvier-Mars 2015

Les choses ont l’air de se décider assez vite chez vous, non?

J: On essaie de rester dans la dynamique qui a vu naître le groupe puisque ça nous réussit pas trop mal pour le moment. Sans se prendre la tête, sans se poser trop de questions. On lance une idée, si au bout d’un quart d’heure on n’est pas tous les trois convaincus, on l’abandonne et on passe à autre chose. C’est très spontané. Pour l’instant, on est tous très vite d’accord pour sentir intuitivement si tel ou tel morceau est dans l’esprit «Pad-docks» ou non. Même si on serait sans doute bien en peine de mettre des mots sur ce qu’est l’esprit «Paddocks»... (rires)

G: Pour te donner un exemple, quand on a voulu enregistrer l’album, on a ressorti nos qua-tre vieux titres des tout débuts. Puis on a composé sept nouveaux titres en une semaine. Un par jour, en gros. Et Marc écrivait les textes dans la foulée ou le soir. Tout allait très vite.

Votre album est très varié (en gros on passe du garage/punk à des choses presque folk) mais tout reste très cohérent, je trouve...

G: Je pense que ça vient beaucoup du fait qu’on aime beaucoup le songwriting. Contrai-rement aux apparences qu’on veut lui donner, notre musique n’est pas aussi simpliste que ça. On la travaille beaucoup, on réfléchit aux grilles d’accords, les harmonies qu’on veut utiliser, etc. Et je pense que ce sont nos choix qui finissent par donner cette cohérence malgré la variété de styles qu’on peut jouer. C’est sans doute ce qui nous différencie d’un pur groupe de punk qui ne s’emmerde générale-ment pas trop de ces questions.

Et donc ce disque sort sur le label Wild Val-ley?

G: Oui, il sort le 24 Janvier car on a une date au Bus Palladium à Paris. Et on fêtera la sortie du disque au Chabada le 13 Février. Le disque sortira en vinyle et en digital. En fait, on a déjà sorti deux maxis de 4 et 5 titres en digital. On compile donc ces deux maxis + trois titres inédits pour le vinyle.

J: Et ça semblait évident de le sortir sur Wild Valley, vu qu’on a monté ce label tous ensemble avec Romain et Dorota de Scarlet et toute la bande. On se connaît depuis des années, on a joué ensemble dans plusieurs groupes, on a habité ensemble, ça semblait naturel.

Vous êtes d’une génération qui a surtout connu la fin de l’ère du CD, et donc de l’objet. Pourquoi vouloir sortir un vinyle du coup?

G: Je trouve important de pouvoir graver notre musique dans quelque chose de concret. Déjà qu’on n’écrit plus la musique sur des par-titions, alors s’il n’y a plus d’objets, je trouve qu’on devient un peu invisible. Je sais pas, là on va graver notre musique dans des sillons. C’est palpable. C’est important pour moi en tout cas. Sans parler du son, générale-ment plus chaleureux sur vinyle, qui corres-pond bien au style de musique qu’on joue.

Peut-être aussi tout simplement qu’on s’est trompés en voulant aller exclusivement vers la musique dématérialisée. Le retour du vinyle prouve qu’il faut parfois savoir revenir en arrière, accepter qu’il y a eu des choses per-tinentes dans le passé, et qu’il ne faut pas tout abandonner sous prétexte d’aller vers une soi-disant modernité.

J: Et mine de rien, sans objet, c’est beaucoup plus difficile de montrer que tu existes. Quand ta musique est seulement sur bandcamp, etc. elle est noyée dans une foultitude d’infor-mations. Un objet, tu peux le vendre, il est visible. C’est aussi un peu comme une carte de visite. Je sais pas, je pense que c’est im-portant d’avoir quelque chose à présenter au public. Ca a plus d’impact.

Pour votre genre musical, le 45-t parait même le support parfait!

G: Carrément. Si on avait les moyens, on en sortirait tout de suite. Peut-être qu’on fera ça à l’avenir, on composera moins de titres qu’on essayera de sortir en 45-t plus fréquem-ment. Finalement, c’est comme ça que fonction-nait le marché de la musique dans le temps. Il y avait moins cette routine de sortir un album, puis tourner pendant deux ans, etc. Les groupes sortaient des nouvelles choses dans des délais très brefs. Les Beatles sor-taient même leurs plus gros tubes sur 45-t, non inclus dans les albums. Ca parait dingue aujourd’hui! Et nous, cette liberté nous plaît à mort...

J: C’est ce que je te disais au début de l’interview. On a besoin de pouvoir faire les choses de manière très spontanée. A chaque fois qu’on a essayé de se forcer à composer de nouveaux morceaux, il n’en sortait rien de bon. Ca marche beaucoup mieux sans pression, à l’instinct.

Vous avez aussi tourné un premier clip?

J: C’est l’exemple-type de comment on fonc-tionne. On a décidé un peu sur un coup de tête qu’on irait tourner le clip de «Girl In A Pad-dock», notre tout premier morceau, à Bristol, en Angleterre. On a blindé la voiture avec nos instruments, on a embarqué le réalisateur avec nous, et on est partis tous les quatre quatre jours à Bristol sans même savoir où on dormirait, où on pourrait tourner, si la météo s’y prêterait ou non? (rires)

G: On a tourné un peu partout, dans la rue, parfois aux pieds des maisons, on se faisait virer par les gens parce qu’on était diman-che matin et que ça faisait trop de bordel! C’était bien à l’arrache, mais finalement ça nous ressemble.

The Paddocks joueront en apéro-concert le vendredi 13 Février 2015 au Chabada.

www.wildvalley.fr

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Sorties de disques

Ceux qui liront le Yéty Hors-Série Spécial 20 Ans du Chabada auront sans doute du mal à croire que Ro-main Lejeune, la tête pensante de The Blind Suns, mais aussi entre autres d’Eagles Gift, a découvert la musique psyché il y a seulement deux ans grâce à un concert de Cro-codiles. Parce que dès lors, le gui-tariste semble à son aise sur toutes les formes de psychédélisme. Du plus rude, avec Death Gazer, au plus évanescent, avec The Blind Suns qui nous intéresse ici. La pop solaire jouée par le duo (avec Dorota, sa complice de Scarlet) est en effet la bande-son idéale à écouter en dé-capotable, sur une route infinie du grand Ouest américain, à l’image de cette petite perle west-coast qu’est «Rockerfeller», véritable tube en puissance qui aurait pu être signé par les Allah-Las. Le duo réussit à alterner les plages très atmosphé-riques («Million Times», «Solar Wind»...) et les titres plus nerveux («Personal Way Of Love», «You’re So A.N.G.R.Y.»...), mais toujours ouatés par une production riche en effets (delays, reverb, etc.). La combinaison des chants masculin et féminin fonctionne également très bien. Au final, ce premier album aux ambiances sepia (allez voir le très beau clip de «Golden Years»), mélancolique sans être triste, joyeux sans être sautillant, revient très sou-vent sur la platine.

The bliNd suNsbaltic Waves(Wild Valley)

wildvalley.bandcamp.com

Écouter les Saumurois de Leïtuss, c’est irrémédiablement se replonger à la fin des 90’s quand de nombreux groupes hexagonaux montraient qu’on pou-vait tout à fait réussir un crossover ef-ficace entre hardcore, indus, metal et hip hop, le tout chanté en français. On pense alors bien sûr à Lofofora, No One Is Innocent, Mass Hysteria, Spi-cy Box (les grands frères saumurois!) ou encore à nos Car[H]arias... Du coup, soit on se dit que tout a déjà été dit dans le genre depuis longtemps, et on passe son chemin. Soit on s’en bat les steaks, et on s’en reprend une bonne tranche. Ceux qui opteront pour la seconde solution devraient en tout cas trouver leur bonheur dans ce nouveau «141A2», terriblement bien produit. Créé au tournant dudit siècle dernier, Leïtuss connaît ses clas-siques sur le bout des médiators, et ça s’entend. Refrains archi-mélodiques, riffs de guitare tranchants comme des rasoirs, duo basse/batterie co-gneur et groovy, textes revendicatifs : la formule n’a pas changé d’un iota, mais fonctionne toujours. On pour-rait sans doute regretter un certain académisme dans les compositions, mais plusieurs titres accrochent suffi-samment l’oreille («Parce Que Rien Ne Change», «Que L’On Tombe», «Les Résignés», «Je Te Mangerai Froid»...) pour faire apprécier cette cure de jouvence assez impromptue.

leiTuss141a2(Autoproduit)

leituss.bandcamp.com

Comme vous l’avez peut-être lu dans notre interview quelques pages plus tôt, la vie de Nouvel R a connu pas mal de rebondissements ces quatre dernières années. Le groupe de hip hop angevin revient donc enfin aux affaires, fort de nouvelles expériences et avec un line-up légèrement remanié. Première conséquence directe, ce troi-sième album est beaucoup plus musical que ses deux prédécesseurs. Certains morceaux ne rechignent plus à utiliser des mélodies chantées (cf. l’excellent refrain de «Vie Normale» par l’Anglais Dazz-La, ex-MC de Lotek Hi-Fi chez Ninja Tune). Les instrumentaux sont également beaucoup plus catchy avec une utilisation des samples/gimmicks bien plus prononcée que par le passé (un effet secondaire du travail avec Les Frères Casquette?). Sur les neuf mor-ceaux de ce disque, on ne voit guère que «Torche Humaine» et «Tant De» qui auraient pu avoir leur place sur leur pré-cédent album «Tout Va Bien». Le reste est du Nouvel R comme on ne l’avait encore jamais vraiment entendu (dans les ambiances ou les thèmes abordés), même si le groupe ne renie aucun de ses fondamentaux. Les textes sont donc toujours de haute volée, tant sur le fond que sur la forme («L’Imbécile», «Rac-courcis», «L’Intégré Marginal»...). A l’heure où une grosse partie du rap français semble vouloir se résumer à un slogan autotuné, l’écoute de ce magni-fique «Les Yeux De La Foule» devrait être obligatoire pour retrouver l’espoir.

Nouvel R les Yeux de la Foule(Yotanka)

www.nouvelr-officiel.com

Page 11: Le Yéty 103 / Janvier-Mars 2015

Ca avait un peu commencé comme une blague entre potes. Mais -contrai-rement au vieil adage- cette blague qui dure n’en devient pas moins bonne. One-Way Mirror en est ainsi à son troisième album. Démarrée en 2008, cette aventure commune initiée par les deux frères Potvin (Lyzanxia, Phaze-1) en compagnie de leurs potes issus de la scène metal indé française (Mnemic, T.A.N.K, General Lee) était juste censée leur permettre de s’amuser à jouer les rock-stars le temps d’un album, en s’accaparant tous les codes du metal pour ados. Sauf que One-WAy Mirror se révèle plus efficace encore que ses modèles. Et ce troisième album ne montre aucun signe d’essoufflement. Les lignes de chant mélodiques sont toujours super pop, les riffs de gui-tares sonnent comme des classiques intemporels et la production du dis-que est simplement mons-tru-euse. Chaque morceau donne envie de monter le son d’encore un cran. Le genre de truc hyper-jouissif qui sorti-rait de l’ampli géant de Marty McFly dans un improbable «Retour Vers le Futur» d’aujourd’hui. Et comme il y a toujours un peu un ado régressif qui sommeille en chaque fan de metal (les autres peuvent jouer aussi, hein), l’heure du réveil peut désormais sonner avec ce «Capture» balancé à plein volume.

oNe-WaY miRRoRcapture(Pavement Music)

www.one-waymirror.com

Il y a des types qui sont accros à des choses, et c’est plus fort qu’eux, ils ne peuvent pas s’empêcher d’en re-prendre. Et souvent ils s’attirent les uns les autres. C’est pourtant pas faute d’avoir déjà leur dose chacun dans leur coin, mais il leur en faut toujours plus apparemment. C’est comme ça. C’est comme ça aussi pour les frères Belin (Daria), les frères Raux (Zenzile, Mashiro), le gars Chéreau (Echolove, Mashiro) et le gars Goubier (Hungart Thor-sen, Hatebonz), il leur faut à toute heure leur dose de décibels en pleine gueule, leur part de guitare qui ron-ge, leur bout de batterie qui tape dru. Alors ils ont fait un nouveau groupe à eux six dans un local de répète qui devait sonner comme l’enfer de l’extérieur. Otto, que ça s’appelle. Et ça cogne dur, vous pouvez me croire. Piochant dans tous les genres de rock qui vous remuent les tripes (stoner, post-hardcore...), Otto crée une sorte de chainon manquant en-tre Helmet et Kyuss. Sans négliger non plus un certain sens de la mé-lodie souterraine («Swollen Guts», «Hollow Hearts»), et de longues ascensions très post-rock dans leur forme, mais presque doom dans la basse («Aghast Eyes»). Ce premier EP 5-titres sent donc le chaud, le sang qui suinte des doigts, les cordes vocales brisées. Première overdose prévue sur la scène du Joker’s Pub, le 27 Février prochain. Vivement.

oTTobleed the word singing(Kazamix Records)

weareotto.bandcamp.com

Angers a toujours eu de bons groupes de rock, mais elle a aussi longtemps man-qué de bons groupes de pop. La balance aurait tendance à vouloir se rééquilibrer ces dernières années avec l’arrivée de plusieurs jeunes formations totalement décomplexées de la mélodie sucrée (re-lisez les derniers numéros du Yéty pour avoir des noms). L’un des derniers-nés de cette nouvelle scène pop n’est pas le moins prometteur. The Paddocks surprennent en effet par leur sens inné du tube immédiat. Le premier album du trio a quasiment des airs de best-of d’un groupe de quinze ans de carrière tant chaque morceau pourrait faire un carton en single matraqué sur les radios. On pense aux Ramones pour les mé-lodies pop régressives jouées à fond de cale («Girl In A Paddock», «Summer Holiday», «Jumbo Super Cock»), à Blur pour la folie contagieuse («Yeah Mum», «How Much You Paid», «An Apricot & Two Nectarines»), ou même parfois à Bob Dylan quand les morceaux virent au folk harmoni-carisée («America», «On The Road Again»). Malgré les gouffres abyssaux qui séparent ces différents univers, le trio réussit pourtant à donner une belle cohérence à ces douze morceaux. La voix trainante du chanteur façon Oasis y est sans doute pour beaucoup, mais le son garage ultra-efficace du trio n’y est pas non plus étranger. Bref, on sera dans la queue pour acheter ce très beau vinyle à la fin de leur apéro-concert en Février prochain au Chabada.

The paddocksThe paddocks(Wild Valley)

thepaddocks.bandcamp.com

Page 12: Le Yéty 103 / Janvier-Mars 2015

« Avant ce concert aux Transmusicales, on a fait partie de « La Tournée des Trans », c’est-à-dire qu’on jouait avec d’autres groupes-découvertes dans différentes salles de la région les semaines qui précédaient. Notre dernier concert avait donc eu lieu la semaine d’avant au Cargo à Caen, et ça a été un des tout meilleurs concerts d’Eagles Gift. On a joué en dernier, et les gens étaient complète-ment dingues, ça slammait de partout, etc. On en était donc sortis hyper motivés ! Pour ce concert aux Trans, on se doutait bien que l’ambiance serait un peu différente, vu qu’on jouait à 16h00 devant un public essentiellement composé de professionnels (programmateurs de gros festival, labels, journalis-tes, etc.). Mais je t’avoue que le fossé était quand même plus vaste que ce qu’on avait prévu. Guillau-me, notre nouveau tourneur chez 3C, avait réussi à faire venir pas mal de monde pour nous voir. On se mettait donc une petite pression. Comme le pu-blic était très bien éclairé, je me suis rendu compte au bout du troisième ou quatrième morceau que certaines personnes étaient carrément en train de prendre des notes sur des carnets ! C’est pas for-cément les conditions idéales pour lâcher prise sur des musiques psychédéliques ! (rires) Je me sou-viens même avoir essayé de relativiser en me disant qu’ils ne s’emmerderaient probablement pas à noter des trucs s’ils trouvaient juste ça merdique. Ca de-vait donc dire que c’était soit positif, soit au moins constructif. Du coup, j’ai réussi à en faire abstrac-tion, et finalement on a reçu plein de bons échos de notre prestation. Mais c’était vraiment particulier ! »

(Romain, chanteur/guitariste)

« Cette date aux Transmusicales a été un grand moment d’émotion parce que c’était la première date qu’on faisait avec la toute nouvelle équipe technique (ingé-son, ingé-lumières...) qui bosse dé-sormais sur le projet avec moi. Ça a été l’aboutisse-ment de beaucoup de travail, on ressentait un mé-lange bizarre de pression et d’excitation, et comme tout s’est super bien passé, l’émotion a été très forte quand on s’est retrouvés après le concert. Person-nellement, je m’inquiétais un peu de devoir jouer à 4h30 du matin, pour clôturer la soirée. Ma musique n’est pas une pure musique de clubbing donc j’ai plus souvent l’habitude de démarrer les soirées que de les finir. On avait aussi peur que beaucoup de gens soient déjà partis à cette heure tardive. Mais finalement, non, c’était archi-blindé et les gens ont été super réceptifs à ma musique. Je les ai fait re-descendre en douceur, tout en les maintenant à un certain niveau. C’était génial ! On a eu beaucoup de super retours des professionnels, donc ça a aussi été une belle récompense pour toute l’équipe qui avait vraiment bossé très dur pour cette date. C’était important de pas se louper. Et pour moi, c’était un peu l’apothéose d’une année qui aura été très riche en événements. Pour la petite histoire, comme on jouait super tard, on a tous été se coucher entre 22h00 et 1h00 du matin pour ne pas être trop crevé et ne pas avoir les jambes trop lourdes au moment de démarrer. Du coup, c’est un peu bizarre de se re-trouver dans ce type d’ambiance au réveil... C’était un peu surréel... (rires) »

(William aka Thylacine)

> QUi ? EaGLEs GifT> Où ? TraNsMUsiCaLEs DE rENNEs> QUaND ? 4 DéCEMbrE 2014

> QUi ? THYLaCiNE> Où ? TraNsMUsiCaLEs DE rENNEs> QUaND ? 5 DéCEMbrE 2014