le yéty / septembre - décembre 2011

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Scène locale Sept. 2011 Déc. 2011 L’actualité des musiques amplifiées du 4.9 www.lechabada.com ZALEM ZENZILE ARNO GONZALEZ

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L'actualité des Musiques Actuelles du 49

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Page 1: Le Yéty / Septembre - Décembre 2011

Scène locale

Sept. 2011Déc. 2011

L’actualité des musiques amplifiées du 4.9 www.lechabada.com

ZALEMZENZILE

ARNO GONZALEZ

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Stages / AteliersMasterclasses

Le On Stage #38 aura lieu le mercredi 7 Décembre au Chabada. Artistes amateurs du 49 (et que du 49, désolé pour les

autres), nous attendons vos démos (pas de lien internet, désolé pour les nerds) + présentation du groupe / de l’artiste au Chabada à l’attention du programmateur Stéphane Martin - On Stage #38 / Le Chabada, 56 Bv du Doyenné, 49100 Angers.Date limite des dépôts:le 28 octobre 2011.

Les studios Tostaky Situés à l’arrière du Chabada, les Studios Tostaky sont un équipement entièrement dédié aux répéti-tions scéniques (filages) et à l’accompagnement des pratiques musicales (stages, ateliers, interventions d’accompagnement artistique...).Tarifs (pour groupes locaux)> 30€ la journée pour une répétition en condition scène sans le système façade > 50€ la journée pour une répétition en «configura-tion complète»

Pour tout renseignement, contactez Fabrice Nau : Fabrice : [email protected]

Locaux de répétition La Cerclère à 800 mètres du Chabada, la Cerclère regroupe 8 locaux de répétition ouverts tous les jours,de 14h à 22h (fermeture à 20h le dimanche et jours fériés).Tarifs> Location à l’heure sans sono : 3€ / heure > forfait 25 heures : 65€ > jour : 15€> Location à l’heure avec sono : 4,50€ / heure > Forfait 25 heures : 90€> jour : 20€> Location au mois : > Sans sono : 75€ > Avec sono : 90€> Location local pro accès 24/24 (situé au Chabada) : 150€ / mois>>> + Adhésion annuelle à l’association (obligatoire) : 8€ (par an et par musicien), pour en savoir plus sur l’association ADRAMA-Chabada : www.lechabada.com/-L-ASSOCIATION-ADRAMA-CHABADA

Pour tout renseignement : [email protected]

Sauf indication contraire, tous les stages et ateliers ont lieu aux studios Tostaky (situés à l’arrière du bâtiment du Chabada).Les places sont à réserver à l’accueil du Chabada, du lundi au vendredi, 10h-12h & 14h-18h.Modes de paiement acceptés :• sur place >>> chèque, espèces ou carte• par téléphone >>> carte uniquement• par courrier >>> chèque [email protected] : Les dates indiquées ci-dessous sont susceptibles d’être modifiées. Vé-rifiez la date exacte du stage qui vous intéresse sur le site du Chabada ou par téléphone au 02 41 96 13 48.

• Home-Studio : Perfec-tionnement individuelUn seul participant par ses-sion.Dates et tarifs :Date et horaires à la deman-de / 20€

• Stage CHant orien-talPlaces limitées à 10 partici-pants.Date et tarifs :Sam 15 Oct / 10h-17h / 20€

• mao / initiationPlaces limitées à 4 partici-pants.Dates et tarifs :Sam 22 Oct / 10h-17h / 30€

• dJ-ing / initiation scratch et mixPlaces limitées à 4 partici-pants.Dates et tarifs :Mar 25 Oct / 19h-22h / 15€

• mao / perfectionnementPlaces limitées à 3 partici-pants.Dates et tarifs :Sam 19 Nov / 10h-17h / 30€

• Son et matoS du gui-tariStePlaces limitées à 4 partici-pants.Dates et tarifs :Ven 2 Déc / 19h-22h / 15€

• Stage eCriture Créa-tive (textes de chanson)Places limitées à 6 partici-pants.Dates et tarifs :Sam 3 Déc / 10h-17h / 20€

• atelier réglage bat-teriePlaces limitées à 4 partici-pants.Dates et tarifs :Ven 16 Déc / 19h-22h / 15€

le YetY Scène localel’actualité des musiques amplifiées du 4.9

Une publication du Chabada / Contact : 02 41 34 93 [email protected] / Rédac chef : Kalcha / Rédaction de ce numéro : Kalcha / Mise en page : Jeff / lostpaper.org

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Formations

Tarifs, infos et inscrip.www.trempo.com02 40 46 66 55

• Point sur la situation sur les évolu-tions du cadre légal dans les entrepri-ses de spectacle>>> 21 Nov / 10h-16h 25€• Gestion et prévention des risques auditifs>>> 28 Nov / 1j - 6h30€ (repas inclus)• Gestion sonore des petits lieux de diffusion>>> Du 28 Nov au 1er Déc / 4j - 28h300€

• Booking, management de projets et développement d’artistes>>> Du 28 Nov au 2 Déc / 5j - 35h450€• Atelier Rythme et Mesure>>> 10 & 11 Déc/ 1,5j - 9h20€• Elaborer sa stratégie d’entreprise pour développer un projet musiques actuelles>>> Du 12 au 14 Déc / 3j - 21h240€

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InterviewRencontre

Tout d’abord, c’est votre premier disque, votre musique n’est pas forcément accessible, et vous commencez tout de suite avec un double album et un digipack plutôt luxueux. Quelqu’un vous a-t-il prévenus qu’on était en pleine crise du disque?? Nous sommes un peu de la vieille école... Disons que pour développer le concept de l’album, il nous fallait un support physique: les chansons sont longues et variées d’où l’idée de le séparer en deux disques avec deux ambiances un peu différen-tes. Le titre de l’album, «Stigma», fait référence

à deux vieux graphèmes grecs qui ont fusionné en une seule ligature, l’album s’articule de cette même manière: deux éléments qui n’en forment plus qu’un... Côté signification, le stigma est souvent synonyme de marque indélébile, de blessure qui reste, de serpent qui se mange la queue, en tout cas on s’est servi de cette signification pour l’intitulé de l’album et le message délivré dans la musique. L’album digital sera également dis-ponible en téléchargement sur zalem.bandcamp.com en même temps que la sortie CD, en attendant, on l’espère, une édition vynile future...

ZALEMHistoriquement, Angers a toujours eu une histoire avec le punk-rock ou la pop couillue,

beaucoup plus qu’ avec le rock progressif ou le post-rock noisy, en l ‘occurrence largement

plus représentés chez nos voisins nantais. On commence pourtant à voir quelques groupes

pointer le bout de la guitare avec des compositions plus alambiquées, plus longues et plus

intériorisées. Comme Zalem qui se paye en plus le culot d’ arriver avec un premier album

très ambitieux. Entretien complet sur www.lechabada.com

AUX AVANT-POST

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Le disque est très arrangé, l’artwork chiadé. On vous imagine pointilleux. Ça doit donc faire un bout de temps que vous bossez sur ce disque? Comment se sent-on à la veille de sa sortie: angoissé? soulagé? frustré? impa-tient?Effectivement nos morceaux sont très comple-xes, ils ont été élaborés puis peaufinés, ça nous a pris beaucoup de temps, que ce soit la composition mais aussi le travail en studio (au passage, bravo et merci à Nico Houssin pour son travail et sa patience). Nous ap-portons chacun des idées différentes et les assemblons ensemble, on compose tous ensemble et jamais séparément, ce qui prend plus de temps. On est bien sûr soulagés et impa-tients de le faire découvrir, nous espérons que notre travail va porter ses fruits, que les retombées seront bonnes, en France comme ailleurs, et souhaitons représenter au mieux l’album sur scène.

A l’évidence vous avez écouté pas mal de groupes de post-rock (genre Mogwaï & co), mais j’ai aussi l’impression qu’il y a de grosses influences de groupes progressifs des 70s (Pink Floyd, Soft Machine...) ainsi que des groupes heavy metal des 80s/90s (Metal-lica...) pour certaines parties guitares?Nous avons tous des influences musicales différentes, quelques-unes sont communes évidemment comme le bon rock, le grunge et le metal des 90s puisqu’il s’agit de notre génération et qu’il nous a fallu un point de départ sur quoi se positionner ensemble. Depuis le début de la formation, notre style a évolué et nous avons changé de fonctionne-ment. Effectivement, les bases du post rock, le rock prog des 70s et le metal sont les différents ingrédients de notre musique. Pour reprendre les propos d’un auditeur sur notre Facebook, on cherche à lier du mieux qu’on peut harmonie, puissance et technique dans nos titres...

Il y a un invité surprenant sur le disque: Denis Péan (le chanteur de Lo’Jo) récite deux poèmes sur deux titres. S’est-il retrouvé là par hasard puisque le disque a été enregistré à la Fontaine du Mont (chez les Lo’Jo), ou bien était-ce une volonté au départ?A la manière d’un vieux roman (comme le re-flète également le visuel du disque), nous avons souhaité inclure une voix, celle d’un narrateur qui présente une histoire en deux actes,nous savions que les textes de Denis colleraient bien à notre musique, de plus Denis connaît bien notre univers. En une prise studio, l’ensemble voix et musiques se sont trouvé en symbiose. Nous sommes très satisfaits de ce qu’il apporte sur ces deux titres...

Il y a quelques mois, un autre groupe ange-vin a sorti un disque qui partage quelques influences communes avec vous, il s’agit de Black Dead Fish. Angers a davantage connu des groupes de punk rock que de post rock. Comment vous situez-vous dans l’histoire musicale de la ville? Des groupes que vous avez écoutés plus que d’autres?En effet Angers n’est pas l’endroit en France où le post-rock est le plus en vogue actuel-lement, bien que nous y avons fait pas mal de concerts, quelques-uns avec Black Dead Fish d’ailleurs (à noter aussi la présence de Loïc de BDF au violoncelle sur l’album). Zalem se souvient toutefois de l’excellent groupe Ocre ou encore dans un autre genre de Hint. Pour notre part, le cheminement musical s’est fait tout seul, nous n’avons pas cherché à sa-voir si notre musique s’acclimatait ou non à l’esprit de la ville, tout comme nous n’avons pas cherché non plus à nous en démarquer. Peut-être que les Angevins vont s’ouvrir vers d’autres horizons musicaux avec cet album, comme avec celui de Black Dead Fish, en tous les cas nous le souhaitons...

Il va maintenant falloir défendre ce disque sur scène. Votre style de musique s’accommode assez mal des petits lieux type café-concerts car le public a besoin de s’immerger pleine-ment dans les compositions pour apprécier. Vous avez une structure qui s’occupe de vous pour le tour/management?Nous nous sommes produits dans différents lieux et paradoxalement les cafés-concerts étaient les plus chaleureux au niveau du pu-blic. Les grandes scènes permettent en revan-che d’agrémenter notre musique de projections vidéos réalisées à partir de vieux films. Pour l’instant nous recherchons des partenaires afin d’assurer des dates intéressantes, mais aussi, au niveau technique, un ingé son et lumières.

zalem.bandcamp.com

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InterviewRencontre

Arnaud Fournier (guitariste souffleur de Hint et La Phaze)Il y a quelques années, dans un bar à Paris, ils ont passé le «Dub Promozione», et je me suis dit que ça n’avait pas pris une ride. Le son était là, pur, chaud et précis. Quant aux compos et au groove, toute la patte Zenzile était déjà là. D’ailleurs, je pense avoir été le premier acheteur de ce premier maxi : j’étais à Black&Noir quand J.C., le batteur de Zenzile, a apporté les caisses de disques à la boutique...

Guillaume Asseline (Ghost In Saturn?)Je trouve qu’ils ont poussé la collaboration à son paroxysme sur le titre «Ascendance », dans le «5+1» avec Cello, en laissant s’exprimer Segal seul au violoncelle sur ce morceau très cinématographique. Se retirer pour laisser place à un invité qui amène totalement autre chose est un signe d’ouverture et de maturité musicale. Et en même temps ça reste du Zenzile, c’est ce qui nous plait dans ce groupe: la capacité à s’aventurer hors des sentiers battus, à surprendre. Ils ont cette démarche qui est rare, celle de ne pas se laisser enfermer dans une re-cette, tout en gardant une identité très forte.

ZENZILE

Je vous parle d ‘un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. à cette époque, il y a

environ dix ans, personne n ‘aurait eu l’ ‘idée d ‘associer les mots crise et disques. Des groupes peu média-

tisés pouvaient sortir des disques, les vendre et en refaire d’ autres dans la foulée. Zenzile, par exemple,

s’ amusait même à sortir un maxi entre chaque album. Ces maxis -épuisés depuis un bail- nous ont

donné quelques-uns de leurs meilleurs titres. Ceux qui avaient loupé le coche pourront se rattraper à

l ‘automne avec la sortie d’ un coffret CD compilant leur quatre maxis + un disque de cinq inédits. Ceux

qui n ’avaient pas loupé le coche vous en parlent avec ferveur. Entretien complet sur www.lechabada.com

1 + 1 + 1 + 1 = 5

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Fred Bellanger (guitariste de La Ruda et Mamba 4 Cats)C’était il y a quelques années, 1996, je crois! La Ruda est programmée pour la première fois avec Zen-zile dans une très grande et haute salle de Chinon, et malgré l’énorme soirée de la veille au Château d’eau à Blois je me suis lancé avec mon vieil appareil argentique dans l’escalade d’un escalier droit en tube métallique. Je suis monté jusqu’au moment où, sans être sujet au vertige d’habitude, j’ai dû clairement m’arrêter pour m’agripper. De là je me suis retrouvé avec une vue terrible, bien au-dessus de la barre des lumières. Le groupe, vu de très haut, était un point de vue inédit, j’ai cadré comme j’ai pu… J’ai aussi photographié le plateau et notamment une des nombreuses RE 201 (Space echo) qui finira en pochette sur le fameux «Dub Promozio-ne». La photo du groupe vue de haut est au verso. Une petite inversion sur le «i» de Zenzile et hop, le tour était joué!

Sébastien Huaumé (tourneur/manageur chez Ride Off)Zenzile, je les ai découverts vers 2004 par un enchaînement de hasards, lors de la sortie de l’EP «5+1» avec le violoncelliste de Bumcello. A l’épo-que, j’avais 18 ans, je débarquais fraîchement de ma campagne pour attaquer mes études sur Angers. D’Angers, je ne connaissais que Les Thugs. Bien décidé à me payer le dernier Tagada Jones sorti sur Small Axe, je me retrouve nez à nez avec l’EP d’un groupe angevin sorti sur le même label. Je le prends, ça ne coûte pas grand chose, on verra bien. Je le colle dans ma chaîne hi-fi, le lance et paf! La claque d’un genre nouveau, le truc auquel tu ne t’attends pas du tout. En fait j’ai découvert le dub ce jour-là, je crois bien. J’ai donc gardé une tendresse particulière pour cet EP, et plus spéci-fiquement le morceau «Funky Berlin», avec sa ligne de basse minimaliste et les relances de batterie phénoménales qui te tiennent les 4 minutes à elles seules.

Nico Paï Paï (bassiste de Nouvel R)Difficile de ne choisir qu’un titre !! Je te dirais «Revolution at» du «5+1» avec Jamika. Parce qu’avec «Sachem in Salem» et «Opus Incertum», premiers albums respectifs de Zenzile de High Tone,j’ai usé ce maxi sur pas mal de platines: la mienne et cel-les de mes potes avec qui j’étais sur le point de fonder Zaruts. Ca me rappelle une sacrée tripotée de répètes enfumées entre 2 et 5h du mat’ dans un village de Mayenne. Ce qui ne me rajeunit pas !

Nico Chavet (guitariste de Djak)Mon titre préféré, c’est «Airport Lights» sur le maxi avec Vincent Segal. C’est d’ailleurs le pre-mier vinyle que j’ai acheté. J’adore la profondeur dans le son, l’arrangement original et la transe qui s’installe. Le subtil mélange du dub de Zenzile et du violoncelle de Cello. Le coté acoustique, avec des effets mais pas trop. Une sorte de roots du futur. Et Jamika qui ballade sa voix et qui amène un décalage par sa nonchalance. Mais j’aurais aussi pu choisir tous les titres avec Sir Jean, le chanteur de Meï Teï Shô, car je trouve que ce sont tous des tubes.

Cécile Arnoux (Réseau Tohu-Bohu, Trempolino à Nantes)J’arrive le 12 mai 1998 dans les murs de Trem-polino. Pour rentrer dans le vif du sujet, je parcours quelques numéros du magazine Tohu-Bohu de l’époque et je tombe sur le numéro d’avril. Parmi les chroniques, je tombe sur celle d’une K7 de Zen-zile qui annonce aussi la sortie imminente de «Dub Promozione». Chronique élogieuse : «Zenzile joue un dub épuré, une sorte de ligne claire, simple et précise, juste l’essentiel... Une musique chaude, vivante, faite pour onduler». Lorsque ce petit EP arrive dans les bureaux, j’avoue avoir eu une cer-taine excitation à l’écouter. Pas de mauvaise sur-prise. Les 4 morceaux auront l’effet d’une claque comme on dit, même si mes attirances sont plutôt rock, et me feront suivre le parcours du quintette angevin que j’aurai aussi le plaisir de voir plu-sieurs fois sur scène. Pas de single ou de titre phare, mais plutôt une homogénéité, une musique que je découvre, et ses lignes de basse convaincantes. Un joli début pour un chouette groupe !

Nico «Kham» Meslien (contrebassiste de Lo’Jo et Sweet Back)«Love Child» avec Jamika : une pulsation entêtante, une ligne de basse apaisante qui donne envie de respirer calmement, profondément. Gimmick de flûte traversière simplissimement sensuel, claviers oniriques, guitare amniotique, lyrics érotiques. Une ode aux fruits de l’intensité des amours pas-sionnés, des amours interdits ou des amours d’une nuit... «On her lips the light of Eros»

Julien Brevet (guitariste hurleur de Idem)1996? 1997? Quoi qu’il en soit, ce concert à Concourson Sur Layon (49) organisé par feue l’as-sociation Art&Muz de Doué-la-Fontaine était pour Zenzile comme pour Idem parmi les premiers. Nous, nous étions tout jeunes débutants au sein de la petite scène saumuroise et de ses groupes phares qu’étaient Shout, Spicy Box, la Ruda. Nous étions à l’affût de tout. En pleine découverte des groupes comme Hint ou Prohibition. Les Zenzile avaient déjà une expérience certaine en tant que musiciens. Mais à l’exception de leur cassette démo que le programmateur ne nous avait fait écouter que très succinctement quelques jours avant la soirée, nous ne connaissions rien d’eux. Aujourd’hui, les toutes premières notes de «Dub Promozione», qui sortit plusieurs mois après cette soirée, font encore systématiquement remonter les sensations que nous avons eues pendant leur concert mémorable. Nous étions littéralement transportés par cette musique, les ambiances aériennes, l’utilisation des effets, le son, le jeu basse-batterie, l’épuration des compositions... Une vraie claque ! Ce concert et les bijoux sonores que sont «Amor Y Coming», «Nexus 6» ou «Long Ride» sont inévitablement liés à l’his-toire d’Idem, car ils contribuèrent à l’une de nos sempiternelles remises en question. Notre approche de la composition, du son, de la production et de la scène. «Dub Promozione» traîna très longtemps dans nos soirées de kids et dans l’autoradio du camion qui nous emmenait sur nos premiers concerts. Magique pour des départs trop tôt le matin ou des retours trop tard le soir.

www.zenzile.com

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InterviewRencontre

Tu travailles sur ce disque depuis un bout de temps si je ne me trompe pas. Je crois me souvenir que l’année dernière tu étais déjà dessus. Qu’est-ce qui a pris autant de temps?J’ai commencé à composer cet album en janvier 2010, travaillant d’abord sur un maximum d’idées avant de garder ce qui se détachait le plus de l’ensemble. Suivra une période de finalisation, seul ou avec les différents invités du disque, puis le mixage avec Tanguy «Tepr» Destable qui m’a beaucoup aidé à avoir une cohérence de l’ensemble dans le traitement

du son. Il a fallu ensuite trouver la bonne personne pour masteriser l’ensemble, -Achaiss (du Rumble Studio)-, finaliser les visuels avec Guillaume Renaudin et Valentin Fontaine et déterminer une date de sortie avec JL de Timid Records. Pendant ce temps-là, je conti-nuais également mes dates en live et dj sets, l’organisation de soirées (Modern, Confession) ainsi que quelques remixes (pour les labels Timid Records, FTW). L’album sortira finalement en Octobre 2011.

ARNO GONZALEZGrâce à ses désormais célèbres soirées Modern, le DJ et producteur Arno Gonzalez a réussi

à impulser un véritable engouement pour la musique électronique chez les Angevins. Si les

danseurs, de la Russie au Brésil, sont maintenant habitués à ses sets mélangeant techno

minimale et house arty, ils devraient toutefois être surpris par son premier album, aux

ambiences plus variées qu’ on aurait pu le penser. L ‘occasion d ’en parler avec l ‘intéressé...

Entretien complet sur www.lechabada.com

MODERN LOVER

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Le disque est un peu moins porté sur le dance-floor que tes maxis. Est-ce que ça a été dif-ficile de composer dans une optique différente?Au contraire, le fait de s’affranchir d’une obligation de résultat ouvre de nouvelles perspectives. Je voulais que l’on puisse écouter l’album du début à la fin, il y a des pauses, des respirations qui permettent de mieux apprécier les moments de tension plus «dancefloor». «Encounters» s’écoute aussi bien dans son salon que sur un gros système son.

L’album était-il une étape obligatoire dans ton parcours? Ou bien une simple envie? On imagine que tu aurais tout aussi bien pu continuer en sortant des maxis en vinyle et/ou digital, non?C’était surtout l’envie de présenter quelque chose de plus personnel, de porter un projet, de travailler des featurings avec des amis et/ou artistes que je respecte: Tepr, Georges Guelters, Elysse, Thomas Sari, Or’l, Jonas Sella… J’aurais en effet pu continuer de sor-tir uniquement des maxis et remixes mais il est souvent difficile de sortir des tracks aux tempos plus lent, de raconter une histoire sur la longueur ou d’aborder plusieurs styles. Par ailleurs, une série de EP digitaux auxquels participeront des remixeurs de talent tel que Electric Rescue (Cocoon – Boys Noize trax), Enola (Initial Cutz) ou encore Jerôme Pacman (Crack’n Speed – Families) accompagneront la sortie de l’album (le premier EP sort en Septembre sur toutes les bonnes plateformes : Beatport, Itunes...)

Le titre de l’album, «Encounters», signifie «ren-contres» en anglais. C’est en relation avec les invités du disque?Les invités du disque sont tous des artistes avec qui j’ai partagé de beaux moments musi-caux sur scène ou en studio et qui sont par la suite devenus des amis. Je pense sincèrement que l’on ne se fait pas tout seul. J’apprends à chaque fois que je fais des collaborations. J’ai beaucoup appris par le passé aux côtés de personnes tel que Jean-Philippe Sourice (La Cellule), Julien Parisé (Missive), Elysse (Very Bad Kids), pendant le mixage de l’album avec Tepr (Yelle – Abstract Keal Agram) ou encore lors du mastering avec Achaiss. Chaque fois que j’ai joué aux côtés d’artistes tel que Paul Kalkbrenner, Rodriguez JR ou encore Ark, je me suis pris des claques qui m’ont fait avancer musicalement. De plus, je ne pourrais pas mener à bien ce projet sans JL de Timid Records que je connais depuis plus de 10 ans maintenant. Finalement, tout n’est qu’une histoire de rencontres.

J’accroche pourtant tout particulièrement sur un titre que tu as composé seul: «Cabo Frio». Je le trouve plus «guilleret» que ce que tu sors généralement. Il a une histoire précise?Je plante le décor : je viens de passer un nouvel an sur une plage à Cabo Frio au Brésil, je me réveille, j’allume mon laptop, je décou-pe quelques samples, je prépare un groove de rythmique, pose une basse… Je devais être de bonne humeur...

Beaucoup de grands noms de la techno se met-tent à faire des live avec musiciens. Ça te brancherait d’essayer un jour?Cela m’a toujours attiré, il est cependant très important de trouver les bonnes personnes et de travailler les tracks dès le début avec les instrumentistes pour ensuite éclater le format en live. Pour un prochain album peut-être ? Pour le moment, je voudrais intégrer un aspect visuel à mon live. Chaque chose en son temps donc.

Tu as réussi à fédérer, émanciper voire expor-ter une véritable scène électro à Angers avec les soirées Modern. Les programmations sont plutôt pointues mais le public répond toujours présent. Ce n’est pas si facile pour les orga-nisateurs des autres genres musicaux. Tu as réfléchi à des éléments d’explication?Je ne sais pas si c’est une question de genres musicaux. Il est vrai que la musique électro-nique n’a plus aussi mauvaise presse qu’avant, elle est rentrée dans les mœurs grâce ou à cause de l’explosion populaire des Justice, Daft Punk, Guetta et consorts. Du coup, Jean-Pierre Pernault stigmatise moins les mots rave, free party et clubbing dans le sacro-saint Journal de 13h. Mais cela n’explique pas tout. Les soirées Modern ont commencé en 2002 dans un petit club angevin (Le Jungle Jane) et il n’a pas été évident au début de proposer de la musique «différente» toute la nuit dans un club généraliste. Très vite un noyau dur d’aficionados a grandi et la fidélité de ce pu-blic a été le plus grand atout pour la soirée, permettant de proposer des artistes de qualité en se souciant un peu moins de la popula-rité. C’est devenu le credo de la Modern, le public vient pour écouter du bon son, parfois quelqu’un de reconnu, d’autres fois une décou-verte ou un artiste local et tout cela dans un esprit de fête, peu importe. La plus belle récompense est de voir aujourd’hui une salle pleine au Chabada mélangeant anciens techno geeks, fluo kids et danseurs curieux lever les bras au ciel au son d’un classique Techno de 1995 joué par un DJ local de 20 ans... La bou-cle est bouclée, la relève est assurée, c’est peut-être ça le succès de la Modern.

soundcloud.com/arnogonzalez

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Sorties de disques

Il aura été sinueux, le chemin de Guillaume et Malika, couple à la scène comme à la ville, qui les aura menés de L.Zone Busta avant-hier à Ghost In Saturn? aujourd’hui. Entre-temps, les deux auront été de tous les groupes plus ou moins éphémères, de toutes les collaborations enrichis-santes. Mais le voyage commence en-fin à porter ses fruits. Le duo sort en effet au printemps prochain son pre-mier album sur White Label Music, le label anglais fondé par une ex-Add N to X. Une série de concerts de-vrait d’ailleurs suivre outre-Manche. Pour l’instant, c’est un premier maxi digital que Ghost In Saturn? propose en amuse-bouche de luxe. Quatre titres entre trip-hop dérangé, pop sophistiquée et rock engourdi, qui s’offrent au passage quelques invités prestigieux (l’ex-Noir Désir Serge Teyssot-Gay, le French Cowboy et ex-Little Rabbits Federico Pellegri-ni, le guitariste Olivier Mellano...). Ghost In Saturn? est probablement le projet le plus efficace que ces deux boulimiques de musique ont sorti de leur besace sans fond. En bonus, un remix de Paul Kendall (producteur de Depeche Mode, NIN...) est en li-bre écoute à l’adresse ci-dessous.

GhOst IN sAtuRN?Across the Night(White Label Music)

soundcloud.com/ghostinsaturn

Quand l’un des chouchous des club-bers angevins sort son premier long format, le dancefloor retient son souffle. Il pourra également en pro-fiter pour reposer un peu son jeu de jambes car ce «Encounters» ralentit le tempo sur plusieurs tracks. Mais c’est un mal pour un bien puisque ça permet à Arno Gonzalez de dé-velopper des ambiances plus person-nelles, parfois presque electronica, parfois plus pop, qu’on ne soupçon-nait guère chez lui. N’allez tout de même pas croire que le producteur angevin oublie totalement ses pre-mières amours techno house pour autant. Plusieurs titres martèlent en cadence les credos d’Arno et ses in-vités : basse groovy, beats robotiques et nappes glacées à déguster en se trémoussant. Au rayon des bonnes surprises, on soulignera cet excellent «Cabo Frio» et son sample ultra-ad-dictif, comme tiré d’un vieux Fatboy Slim relifté à la minimale, qui colle un bon gros smile entre les oreilles pendant toute la durée du morceau. Les talibans de la piste seraient égale-ment inspirés de surveiller les maxis de remixes annoncés pour acccom-pagner la sortie de cet album.

ARNO GONZALEZEncounters(Timid Records)

www.timid-records.com

Quatre, trois, deux... Les départs suc-cessifs au fil des ans des membres du quatuor d’origine commençait un peu à ressembler à un compte à rebours fa-tal pour Idem. Heureusement, le duo restant (guitare/batterie) reprend du poil de la bête en recrutant un nouveau bassiste parmi les proches et en faisant signer un CDI à leur chanteuse en in-térim. Ce nouvel album sonne donc comme du Idem pur jus. Les premiè-res notes de guitare marquent tout de suite le territoire. Ce son presque surf, mais de l’époque glaciaire, est même devenu leur marque de fabrique. Les rythmiques se sont simplifiées au fil des disques sans pour autant perdre leur identité. La voix sépulcrale de Pitch hérisse toujours autant le poil et l’excellent rappeur sud-africain Ben Sharpa prend aujourd’hui le pas des Nouvel R pour poursuivre la fusion en-tre dub industriel et hip hop entamée il y a quelques années. Vous l’aurez com-pris, Idem a toujours privilégié l’évolu-tion à la révolution. Le groupe continue donc d’affiner sans cesse son propos, dans son coin, sans faire d’esbroufe. Et il est probablement aujourd’hui l’un des tout meilleurs dans sa catégorie. Et comme on sait qu’Idem est encore plus percutant sur scène, on s’en frotte les mains à l’avance.

IDEMGood side Of the Rain(Yotanka)

www.idem-kzfp.com

Page 11: Le Yéty / Septembre - Décembre 2011

Il y a des groupes à qui on ne pardon-nerait pas de ne plus chercher à évo-luer disque après disque. Et il y a des groupes à qui on pardonnerait encore moins d’essayer de changer quoi que ce soit à la recette. Comme AC/DC ou Motörhead, nos Vilains Clowns font bien sûr partie de la seconde caté-gorie. Alors les musiciens vont et vien-nent (Kashpo remplace cette fois Cra-do à la basse) mais le gang punk’n’roll ne bronche quasiment pas d’un orteil. Cette nouvelle «Baston Générale» convoque donc toujours les fantômes bagarreurs des Sheriff et des Wampas, secoués comme des cocotiers par le punk heavy boogie anglo-saxon. La batterie distribue les mandales, la bas-se les coups de boule et les guitares les genoux dans les roubignoles. C’est sûr, on ne pourra pas dire que les Clowns nous prennent par surprise, mais ça fait toujours du bien de se prendre une petite rouste de temps en temps. ça remet les idées en place, il parait.

VILAINs CLOWNsBaston Générale(Les Derniers Sauvages)

vclowns.free.fr

A une époque où les groupes sor-tent des titres au compte-goutte sur des pages web sans âme, Zalem prend la tendance à revers : les An-gevins peaufinent en effet ce pre-mier double-album depuis de longs mois, confectionnant eux-mêmes un artwork artisanal qui fourmille de détails. Leur musique est à l’ave-nant. Leurs longues compositions sont très arrangées, touffues, tout en rebondissements, comme des mini-films qui vous embarquent dans une direction pour mieux vous tomber dessus dans un finale inat-tendu. De lentes montées post-rock se font donc rentrer dedans par des armadas de guitares metal pour mieux laisser ensuite un piano ou un violoncelle redonner doucement vie à ce paysage aride et désolé. Il y a du Pink Floyd, du Metallica et du Sigur Ros dans Zalem. «Missing», «Inside The Dark Nebulae», «Twin Sal» ou «Valley Of Hearts Delight» sont de purs moments de bravoure, des batailles épiques entre monstres mythologiques et demi-dieux ances-traux dont vous ne ressortirez qu’ex-sangues. L’histoire dira si Zalem sera récompensé de son audace et de ses ambitions. Mais ils pourront au moins se targuer d’avoir signé un premier disque impressionnant.

ZALEMstigma(Grammatical Rds)

zalem.bandcamp.com

Vous rechercherez vos vieux Yéty à la cave pour savoir tout le bien qu’on pensait (pense) du «Dub Promo-zione» et des trois «5+1» de Zenzile avec respectivement Jamika, Sir Jean et Vincent «Cello» Segal. Ou vous lirez les témoignages des acteurs de la scène locale quelques pages plus tôt. Nous al-lons plutôt nous intéresser ici aux cinq morceaux bonus de ce coffret. Vous y entendrez deux titres issus de la toute première cassette enregistrée dans le local de répète + trois inédits datant des sessions de «Sound Patrol». Du Zenzile dub de chez dub, donc. Et on ne cachera pas que ça fait un bien fou de retrouver ces skanks qui reggaetent timidement, cette basse qui fait le gros dos et ces effets de dingue, absolu-ment impossibles à rejouer sur scène. «Double Trouble» ou «Roosters At War» font même carrément partie des meilleurs morceaux de Zenzile, toutes périodes confondues! On a bien du mal à comprendre ce qui a motivé leur mise à l’écart à l’époque. Mieux vaut tard que jamais donc!

ZENZILE5+1 Box set(Yotanka)

www.zenzile.com

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