mémoire de fin détudes pour lobtention du diplôme detudes
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
DOMAINE : SCIENCES DE LA SOCIETE
MENTION : ECONOMIE
GRADE : MASTER
Parcours : Monnaie, Banques, Finances
Mémoire de fin d’études pour l’obtention
du Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA)
Par RANOROZAINIRINA Nomeniavo Suzy Myriam
Soutenu publiquement le : 04 mars 2016
Membres du jury :
Président : Dr. RAMIARISON Herinjatovo Aimé, Maître de conférences
Examinateur: Dr. RABEMANANTSOA Holimalala, Maître de conférences
Encadreur : Pr-Ing RAZAFINDRAVONONA Jean, Professeur des
Universités
REMERCIEMENTS
Aux différents stades de l’élaboration de ce présent mémoire, les
premières pensées sont adressées à Dieu, ainsi qu’au grand nombre de
personnes, de qui, des observations, des contributions, des données utiles ont
été reçus. Ainsi, l’auteur tient à manifester sa profonde gratitude à :
- Dr. RAKOTO David, Doyen de la Faculté DEGS,
- Dr. RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantsoa ,
Chef de Département de l’Economie,
- Pr-Ing RAZAFINDRAVONONA Jean, Encadreur pédagogique,
- La Direction Générale du Trésor Public (La Direction de la Dette
Publique/Le Service de la Trésorerie et de la Dette Intérieure),
- La Banque Centrale de Madagascar (La Direction du Crédit/ La Direction
des Etudes),
- Toutes les personnes et entités ayant été des sources d’informations,
toute la famille et amis.
SOMMAIRE
SOMMAIRE .................................................................................................................................................................4
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS .......................................................................................................5
GLOSSAIRE.................................................................................................................................................................6
REMERCIEMENTS .................................................................................................................................................3
INTRODUCTION .....................................................................................................................................................8
PARTIE 1 : REVUES DE LA LITTERATURE ............................................................................................ 11
CHAPITRE 1. Revues théoriques sur le policy mix ................................................................................ 12
SECTION 1. Les concepts fondamentaux autour du policy mix ....................................................... 12
SECTION 2. Les fondements théoriques du policy mix ...................................................................... 17
CHAPITRE 1. REVUES EMPIRIQUES .................................................................................................. 27
SECTION 1. Les recherches antérieures sur l’interaction entre les politiques monétaire et
budgétaire et leurs effets sur la croissance économique ....................................................................... 27
SECTION 2. Cas de réussite ou d’échecs d’exemple de policy mix. ................................................. 32
PARTIE 2. ETUDE DU POLICY MIX A MADAGASCAR ..................................................................... 35
CHAPITRE 2. Le policy mix à Madagascar .............................................................................................. 36
SECTION 1. Evolution de la politique monétaire et de la politique budgétaire depuis 1990 .... 36
SECTION 2. Diagnostic de la politique monétaire et de la politique budgétaire depuis 1990 à
travers les indicateurs macroéconomiques ................................................................................................ 39
CHAPITRE 3. Vérification empirique de l’impact du policy mix sur la croissance économique 45
SECTION 1. Présentation des données, du modèle et des résultats empiriques ........................... 45
SECTION 2. Interprétations économiques et recommandations générales ................................... 63
CONCLUSION ......................................................................................................................................................... 70
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ADF : Test de Dickey Fuller Augmenté
BCM : Banque Centrale de Madagascar
BM : Banque mondiale
DB : Déficit budgétaire
FMI : Fonds monétaire International
INSTAT : Institut National de la Statistique
LF : Loi de Finances
MFB : Ministère des Finances et du Budget
M2 : Masse monétaire
PIB : Produit intérieur Brut
VAR : Vecteur Auto-régressif
VECM : Vector Error Correction Model
GLOSSAIRE
- Carré magique de Kaldor : Graphique montrant une vue globale de la situation
macroéconomique d’un pays, retraçant à la fois le taux d’inflation, le taux de
croissance économique, le déficit de la balance des paiements, le taux de
chômage.
- Coefficient des Réserves obligatoires : Coefficient du dépôt minimum
obligatoire des banques auprès de la Banque centrale, et non- rémunéré.
- Contrôle des taux d’intérêt : Action menée par la Banque centrale afin de fixer
le taux d’intérêt directeur, le taux qui détermine les taux de base bancaire.
- Dépenses publiques : Ensemble des opérations de consommation et
d’investissement publics.
- Encadrement de crédit : Blocage d’injection de crédits dans la sphère réelle de
production.
- Endettement public : Action menée par le gouvernement pour emprunter
auprès des partenaires techniques et financiers, des pays, des entreprises, des
ménages, etc.
- Fiscalité : Ensemble des opérations d’enregistrement des recettes fiscales par
l’administration publique.
- Loi de Finances : Document retraçant un survol des dépenses et recettes
publiques de l’année précédente, et des rubriques juridiques concernant chaque
dépense et recette prévisionnelles de l’Etat dans tous les ministères.
- Opérations d’Open market : Opérations de ponctions ou d’injections de
liquidités par la Banque centrale dans le système bancaire par le biais des
achats ou de ventes de titres, ou des pensions ordinaires.
- Périodes normales : Période d’après crise, pendant lesquelles les effets négatifs
de la crise apparaissent toujours, n’étant pas toujours des périodes de sortie de
crise.
- Taux d’escompte : Taux d'intérêt utilisé sur le marché monétaire, pour les
prêts à très court terme (quelques jours).
REMERCIEMENTS
Aux différents stades de l’élaboration de ce présent mémoire, les
premières pensées sont adressées à Dieu, ainsi qu’au grand nombre de
personnes, de qui, des observations, des contributions, des données utiles ont
été reçus. Ainsi, l’auteur tient à manifester sa profonde gratitude à :
- Dr. RAKOTO David, Doyen de la Faculté DEGS,
- Dr. RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantsoa ,
Chef de Département de l’Economie,
- Pr-Ing RAZAFINDRAVONONA Jean, Encadreur pédagogique,
- La Direction Générale du Trésor Public (La Direction de la Dette
Publique/Le Service de la Trésorerie et de la Dette Intérieure),
- La Banque Centrale de Madagascar (La Direction du Crédit/ La Direction
des Etudes),
- Toutes les personnes et entités ayant été des sources d’informations,
toute la famille et amis.
5
INTRODUCTION
Sur fond des objectifs de croissance, de plein-emploi, de ciblage
d’inflation soutenable et d’équilibre de la balance des paiements malagasy, et
compte tenu
des impacts négatifs des crises socio-politiques répétées sur l’économie
malagasy
au cours de ces dernières années, cette étude se propose d’analyser l’efficacité
du choix d’articulation entre la politique monétaire et la politique budgétaire
sur la croissance économique. En tant qu’instrument de politique économique,
la combinaison de ces politiques met en question l’efficacité des gouvernements
étant donné la difficulté à atteindre en même temps les objectifs liés au carré
magique de Kaldor en 1960 car le dilemme inflation-chômage de Phillips en
1958 demeure inévitable. Le choix de combinaison de politiques compatibles
aux réalités économiques figure parmi les problèmes économiques
contemporains. Le choix est lié à aux types d’instruments utilisés et à
l’affectation de ces derniers aux objectifs fixés selon Tinbergen en 1952 et
Mundell en 1962.
Par ailleurs, le problème d’efficacité du policy mix sur la croissance
économique se manifeste souvent par le problème de coordination des autorités
monétaires et budgétaires. Il convient de noter que le policy mix est différent
de la coordination de la politique monétaire et de la politique budgétaire. En
effet, la coordination des politiques monétaire et budgétaire rassemble toutes
les conditions nécessaires pour la réussite de la mise en œuvre des mesures
budgétaires et monétaires choisies. Chez les pays européens, certains pays sont
confrontés à la coordination obligatoire de leur politique budgétaire à la
politique monétaire de l’union, à cause de leur monnaie unique.
Le but dans la coordination de ces politiques est souvent de trouver un point
d’entente entre les mesures budgétaires et monétaires sans perturber la
réalisation des objectifs propres à chaque politique en vue d’un objectif de
croissance économique. Ce point d’entente fait partie des éléments
fondamentaux dont chaque gouvernement devrait se focaliser.
6
Cette étude va permettre aux décideurs de mieux prévoir les
articulations entre les mesures budgétaires et monétaires nécessaires dans leur
futur programme d’actions afin d’atteindre leur objectif de croissance
économique selon le contexte économique.
De ce qui précède, l’étude va répondre à la question suivante : Quel
policy mix faudrait-il adopter pour le cas de l’économie malagasy compte
tenu des interactions entre la politique monétaire et la politique
budgétaire?
Au nombre des principaux objectifs de l’étude, il faut inclure l’analyse
des effets du policy mix sur la croissance économique, l’analyse des impacts des
mesures monétaire et budgétaire sur la croissance économique, la
confrontation de la théorie aux faits réels à Madagascar, la mise en évidence
d’un besoin permanent de coordination des politiques et sa mise en œuvre,
l’élaboration d’un modèle d’analyse et de prévision de l’impact des mesures
monétaires et budgétaires sur la croissance économique, la formulation de
recommandations générales en vue de rendre le policy mix nécessaire plus
efficace.
L’étude exposera des scénarii montrant les impacts de chaque
combinaison des politiques monétaire et budgétaire sur la croissance
économique et fixera comme hypothèse fédératrice l’efficacité d’une politique
budgétaire restrictive et d’une politique monétaire expansive sur la croissance
économique pendant les périodes; l’efficacité d’une relance keynésienne
pendant les périodes de crise, mais celle-ci ne devrait pas durer plus de deux
ans après la période de crise.
L’hypothèse fédératrice a permis de formuler des hypothèses intermédiaires : la
politique monétaire et la politique budgétaire sont fortement dépendantes l’une
de l’autre ; la politique monétaire apporte plus d’influence sur la croissance
économique comparée à la politique budgétaire ; l’effort du gouvernement à
réduire le déficit public aide la politique monétaire à modérer ses mesures
monétaires expansives en vue de la lutte contre l’inflation.
7
Nombreux auteurs ont tenté d’expliquer de telles relations pour
différents pays. Malheureusement, le résultat final varie d’un pays à un autre,
d’où l’intérêt d’étudier particulièrement le cas de Madagascar.
Il convient ainsi de souligner que le travail a exigé de nombreuses
observations sur pièces et sur place, des documentations et des interviews, des
collectes de données statistiques afin de parvenir à l’utilisation d’un modèle
économétrique. En ce qui concerne les vérifications empiriques, l’explication
des effets de la politique monétaire et de la politique budgétaire sur la
croissance économique sera déterminée grâce au modèle VAR (Vecteur auto-
régressif) initié par Sims en 1980.
Le travail est subdivisé en deux parties distinctes. La première partie
intitulée « Revues de la littérature sur le policy mix » est axée sur les revues
théoriques et les revues empiriques sur le policy mix pour différents pays. La
deuxième partie intitulée « Etude du policy mix à Madagascar » est consacrée
au diagnostic du policy mix à Madagascar et aux vérifications empiriques de
l’efficacité de la politique budgétaire et de la politique monétaire sur la
croissance économique. Cette partie exposera les résultats empiriques obtenus
et les recommandations générales.
8
PARTIE 1 : REVUES DE LA LITTERATURE
Cette partie exposera dans son premier chapitre un survol théorique et
un panorama des contributions empiriques portant sur le policy mix. Sa
première section sera consacrée aux différents concepts et fondements
théoriques à la base du policy mix. Dans la seconde section, il sera question
d’explorer les différents scénarii de policy mix et leurs impacts sur l’activité
économique selon la théorie ainsi que les théories économiques liées aux
politiques monétaire et budgétaire. Dans son deuxième chapitre, la première
section s’intéresse aux recherches sur l’interaction entre les politiques
économiques et leurs effets sur l’activité économique menées par différents
auteurs sur différents pays. Tandis que la deuxième section présentera certains
cas de réussite et d’échec du policy mix pour le cas de certains pays ou union.
9
CHAPITRE 1. Revues théoriques sur le policy mix
SECTION 1. Les concepts fondamentaux autour du policy mix
1. Définitions et objectifs du policy mix
1.1. Le policy mix
Le policy mix consiste à choisir une des combinaisons possibles
des politiques monétaire et budgétaire en vue d’obtenir une situation
économique
la plus optimale possible compte tenu des réalités économiques. En effet, il
existe quatre types de combinaisons possibles, soit quatre choix différents
pour un gouvernement d’après la théorie :
- Politique monétaire et budgétaire : expansives
- Politique monétaire et budgétaire : restrictives
- Politique monétaire expansive et Politique budgétaire restrictive
- Politique monétaire restrictive et Politique budgétaire expansive
Toutefois, il convient de noter, qu’un gouvernement peux choisir de désactiver
une des politiques, en la gardant passive ; en suivant les lois naturels du
marché.
Etant donné les théories sur le dilemme inflation-chômage de la Courbe
de Phillips[1958]1, il vise à mettre en œuvre toutes mesures (comptables,
institutionnelles, macroéconomiques) permettant d’améliorer l’emploi (Objectif
principal de la politique budgétaire) et de maintenir un taux d’inflation
soutenable (Objectif principal de la politique monétaire). Le policy mix a
besoin
de la coordination des politiques pour que les instruments de la politique
monétaire et de la politique budgétaire soient bien affectés aux objectifs
et utilisés à bon escients.
Le graphique ci-après illustre ces choix possibles :
1 PHILLIPS, A. W. H., The relationship between unemployment and the rate of change of money wages in the UK 1861-1957, Economica, 1958
10
Graphique 1 : Les quatre types de policy mix
Source : Politique monétaire et politique budgétaire : quel dosage approprié ?,
Zouhair EL KADHI, Banque Centrale de Tunisie, Octobre 2012
2. Evolution du concept de policy mix dans les théories économiques
Le concept du policy mix s’est inspiré de la théorie keynésienne. Il a été
ensuite développé par la « synthèse néoclassique » dont le chef de file est Paul
Samuelson [1960] mais la règle du Policy mix a été initiée par Robert A.
Mundell en 1962.
Il a trouvé son fondement dans le problème de détermination du mode
de financement des dépenses publiques à cause des contraintes budgétaires
inter temporelles de l’Etat.
Mundell s’est posé comme problématique la stratégie en matière de
politique économique dont un Etat comme les Etats-Unis devrait adopter s’il
11
veut atteindre à la fois l’objectif de plein emploi et l’équilibre de la balance des
paiements.2
En réponse à cette problématique, Mundell a avancé trois propositions :
- L’alliance de la politique budgétaire et de la politique budgétaire devrait
être contra-cyclique en tenant compte des tendances du moment ;
- L’association des objectifs de ces deux politiques (plein-emploi et équilibre
de la balance des paiements) est indispensable ;
- La combinaison d’une politique budgétaire expansive et d’une politique
monétaire restrictive est nécessaire pour l’activité économique.
Après les chocs pétroliers de 1973 à 1979, le policy mix a commencé à
trouver ses limites dans son efficacité. En effet, le policy mix est du point de
vue macroéconomique insuffisant pour assurer seul l’objectif de plein emploi
et de stabilité des prix car il faut un ensemble de moyens du point de vue
comptable, institutionnel et législatif dont la volonté dépend du
gouvernement d’après Tobin [1983]. 3
Le retour en force du concept de policy mix vers les années 1980 a
trouvé son origine dans les nouvelles conditions géopolitiques et économiques
mondiales après les chocs pétroliers.
Actuellement, le concept du policy mix ne fait plus allusion, en majeure
partie, aux conceptions économétriques liées à ses fondements, mais plutôt
aux interprétations macroéconomiques suite aux choix de combinaison de
politiques économiques par les gouvernements et les stratégies à mettre en
œuvre pour une stabilité des prix et le plein-emploi.
La volonté de combiner les politiques macroéconomiques de façon
convergente ou croisée contribue également à la volonté de réconcilier les
deux politiques car celles-ci, depuis les années 1980 ont été victime des effets
2 THIVEAUD Jean-Marie, Policy mix : Histoire d'un concept et retour sur l'histoire des théories qui l'ont précédé in Revue d'économie financière, Année 1998, Volume 47 Numéro 3 pp. 153-164. 3 TOBIN, James The Conservative Counter-Revolution in Economic Policy in Journal of Economic Education 14(1): 30-39. 1983
12
de l’indépendance des banques centrales et l’exclusion des financements
monétaires des déficits publics. 4
3. Les politiques économiques concernées et leurs instruments respectifs
3.1. La politique monétaire
3.1.1. Définition et objectif
La politique monétaire désigne l’ensemble des mesures prises par
les autorités monétaires (les banques centrales) en vue de maîtriser et de suivre
l’évolution des agrégats monétaires telle que la masse monétaire afin de
maintenir la stabilité interne et externe de la monnaie du territoire concerné.
Elle vise principalement la stabilité des prix. En termes d’objectifs
intermédiaires,
les banques centrales ont le choix de cibler soit le niveau de la base monétaire,
soit le taux d’intérêt. Ainsi, afin de pouvoir déterminer les mesures monétaires
adéquates pour l’atteinte de l’objectif final, il est impératif de prévoir les
évolutions des agrégats macroéconomiques. Ces prévisions nécessitent le suivi
journalier
des indicateurs tels que les : taux d’inflation, taux de change, base monétaire.
3.1.2. Les instruments de politique monétaire
Il existe deux types d’instruments de la politique monétaire :
Instruments directs :
- Contrôle des taux d’intérêts
- Encadrement de crédit
Instruments indirects :
- Opérations d’open-market
- Taux d’escompte
- Coefficient des Réserves Obligatoires.
4 Stratégie croisée : Politique monétaire expansive et politique budgétaire restrictive ou le cas inverse ; Stratégie convergente : Politique monétaire et budgétaire expansives ou restrictives.
13
3.2. La politique budgétaire
3.2.1. Définition et objectif
En tant qu’un des instruments principaux de la politique économique,
la politique budgétaire regroupe l’ensemble des mesures prises par le
gouvernement afin de réaliser les objectifs fixés dans la Loi de Finances en
termes de croissance économique, de plein emploi, d’équilibre extérieur et de
stabilité des prix. Elle a pour objectif de fournir tous les efforts nécessaires tant
juridiques, que comptables, institutionnels, et macroéconomiques, dans le but
d’assurer les fonctions régaliennes de l’Etat et d’assurer la production de biens
et services publics.
3.2.2. Les instruments de politique budgétaire
Dépenses publiques
Fiscalité
Endettement public
14
SECTION 2. Les fondements théoriques du policy mix
1. Les scénarii de policy mix
Les scénarii pour chaque type de combinaison de politiques monétaire et
budgétaire peuvent être expliqués à partir du modèle IS-LM.5
1.1. Aperçu du modèle IS-LM
Ce modèle met en exergue l’interaction entre le marché des biens et
services
et le marché de la monnaie. Par souci de simplicité, la présente étude a
considéré
ce modèle contrairement au modèle de Mundell – Flemming, qui est un
modèle à économie ouverte.
Ce modèle a fixé comme hypothèses :
- L’inexistence de l’équilibre de plein- emploi
- La préférence pour la liquidité
- La fixité des prix et simultanéité des marchés
Il a été conclu que sur le marché réel, tant que le taux d’intérêt sur le
marché monétaire augmente, alors l’investissement diminue. A cet effet, le
produit global aussi diminue et entraîne l’accroissement de l’activité
économique. D’une part, quand les dépenses publiques augmentent, la
demande globale augmente. Parallèlement à cela, la diminution de l’impôt
favorisera la consommation globale et donc la hausse de la demande globale.
Par conséquent, la hausse excessive de la demande globale entraîne la hausse
de la demande de monnaie. Un excès de la demande de monnaie est résorbé par
la hausse du taux d’intérêt diminuant ainsi la quantité de monnaie demandée.
5 Hicks et Hansen [1937 ; 1950-1960]
IS LM
Taux d’intérêt (i)
15
1.2. Effets de la mise en œuvre des politiques monétaire et budgétaire sur le produit global
Avant d’établir le tableau ci-après retraçant les effets des combinaisons
des politiques sur la croissance économique en tenant compte de leur objectif,
des avantages et des inconvénients théoriques de chaque combinaison ; il
convient de noter que :
- La politique budgétaire est expansive quand le gouvernement décide de :
D’accroître le niveau des dépenses publiques (exemple : allouer
beaucoup plus de ressources financières dans les dépenses
d’investissement, etc.)
De diminuer le taux d’imposition (exemple : diminuer le taux des
TVA, etc.)
D’accroître le niveau de l’endettement public (exemple : émission de
bons de trésor, etc.)
- La politique budgétaire est restrictive quand le cas contraire cité supra se
présente.
- La politique monétaire est expansive quand le gouvernement décide de :
De diminuer le taux directeur
De diminuer le coefficient des Réserves Obligatoires
D’effectuer des opérations d’injections monétaires (exemple ;
pensions ordinaires, appels d’offres positif)
- La politique monétaire est restrictive quand le cas contraire cité supra
se présente.
Produit global (Y) 0
16
Tableau 1 : Les quatre scénarii du policy mix
Policy Mix Politique budgétaire
et Politique monétaire
expansives
Politique budgétaire
expansive et Politique
monétaire restrictive
Politique budgétaire
restrictive et Politique
monétaire expansive
Politique budgétaire
et Politique monétaire
restrictives
Objectifs Relance de l’activité
économique
Relance des
investissements tout en
évitant l’inflation
Austérité budgétaire
et maintien d’un climat
monétaire favorable aux
investissements
Maintien d’un taux
d’inflation et d’un taux
de croissance économique ;
prudence monétaire
Effets
i
0 Y
Quand l’Etat veut faire
une relance, il peut
augmenter ses dépenses
ou diminuer le taux
d’imposition, accroître son
niveau d’endettement
public. Ainsi, IS1
se déplace vers la droite
(IS2).
i
0 Y
L’Etat utilise ses
instruments budgétaires
afin de relancer l’économie
(IS1 se déplace vers la
droite en IS2).
i
0 Y
Afin de maîtriser son
déficit, l’Etat décide une
rigueur budgétaire (IS1
se déplace vers la gauche
en IS2).
i
0 Y
La rigueur budgétaire
conduit la courbe IS1
vers la gauche en IS2.
La prudence monétaire
conduit la courbe LM1
vers la gauche en LM2.
IS1
IS2 LM1
LM2 e1
e2
IS2 LM2
e1
e2
LM1
IS1
e1
e2
LM1
e2
LM1
LM2
IS2
IS1
LM2
IS2
IS1
e1
17
6 HAAVELMO, T., Multiplier Effects of a Balanced Budget, , Econometrica, Vol. 13, No. 4 (Oct., 1945), pp. 311-318
Quant aux autorités
monétaires, elles utilisent
ses instruments afin
d’accroître la masse
monétaire, et LM1 se
déplace vers la droite
(LM2). Ainsi le point
d’équilibre e1 connaît une
amélioration
au point e2, avec une
hausse de revenu, et
généralement une baisse
du taux d’intérêt stimulant
l’investissement, quand les
courbes IS et LM sont
proches de la verticale.
Toutefois, pour éviter
les tensions inflationnistes
engendrées par cette
relance budgétaire, les
autorités monétaires
décident de resserrer la
politique monétaire. (LM1
se déplace vers la gauche
en LM2).
Le point e1 se déplace vers
le haut en e2. Le revenu
diminue et le taux
d’intérêt augmente.
Les autorités monétaires
quant à elles, essaient
toujours d’accroître la
masse monétaire (LM1 se
déplace vers droite en
LM2)
Le point d’équilibre e1
s’est déplacé vers le bas en
e2.
Le revenu global a connu
une hausse tandis que
le taux d’intérêt a
enregistré une baisse.
Le point d’équilibre e1
se déplace vers le bas, à
gauche en e2. En définitif,
le revenu diminue
avec la diminution du taux
d’intérêt.
Avantages de la
combinaison
- Politique de dopage
de l’économie lors des
chocs conjoncturels afin
de maintenir l’économie
en vie. Par exemple lors
de la crise financière de
- Politique utilisée
pour maintenir un taux
d’inflation bien défini.
- Le secteur privé peut
trouver des avantages en
matière fiscale
- Selon Haavelmo [1989],
si l’Etat décide une
austérité budgétaire, il
peut relativement
augmenter
le niveau de l’imposition.6
- Politique de maintien
d’une stabilité déjà en vue.
- Réduction du déficit
budgétaire
- Lutte contre l’inflation
18
2008 aux Etats- Unis.
- Augmentation du
multiplicateur budgétaire,
de l’investissement public
- L’effet du multiplicateur
de revenu favorise
l’influence des externalités
positives
parce qu’il voit ses charges
revues à la baisse.
- La politique monétaire
peut contenir l’inflation
qui pourrait résulter
de la relance budgétaire
- Si le secteur privé décide
de faire des placements
à l’étranger vu que les
taux de placements
peuvent être plus
bénéfiques que ceux
resserrés par la politique
monétaire, les sorties
en devises excèdent
les entrées, donc la
monnaie locale peut se
déprécier
et l’exportation pourra
prendre sa place
dans l’économie.
Cette hausse du taux
d’imposition entraîne
un effet positif à court
terme sur la croissance
économique grâce à l’effet
multiplicateur keynésien.
- Le fait de rembourser
les dettes publiques
entraîne une injection de
liquidité dans le système
bancaire. Ces créances
peuvent être mobilisées
afin de relancer les
activités du secteur privé.
- Une politique monétaire
expansive permet de
limiter les fuites de
capitaux
si les taux internes sont
plus intéressants que les
taux
de placements externes.
Autrement dit, les agents
économiques peuvent
ne pas rapatrier leurs
capitaux à l’étranger.
- Actions des autorités
monétaires
sur les surliquidités
bancaires
19
7 LAFFER, Arthur B., The Laffer Curve: Past, Present, and Future, , Executive Summary Backgrounder, Heritage Foundation, No. 1765, Juin 2004
Inconvénients
de la
combinaison
- Pour les pays libéraux,
le marché ne joue plus son
rôle d’auto- régulateur,
l’intervention étatique
est indispensable.
- Dopage à court terme
sur la conjoncture.
- Risque d’inflation
monétaire
- Effet d’éviction
sur l’investissement privé :
l’investissement public
domine, le secteur privé
préfère les placements
et les épargnes par rapport
aux investissements à
cause de leur aversion aux
risques
- Risque d’endettement
insoutenable (cas des
USA)
- Présence de fuites
- Diminution des recettes
publiques et augmentation
du déficit budgétaire
- En cas de crises,
les dépenses publiques
sont destinées à assurer le
fonctionnement de l’Etat
mais non pas de tirer vers
le haut la production
nationale
via les investissements
publics.
- une politique monétaire
restrictive ne permet pas
d’obtenir facilement
des crédits pour multiplier
les efforts en termes
d’investissements
- la dépréciation
- Le financement du
déficit public par la hausse
des impôts affecte le
revenu disponible et
pourrait entraîner un
ralentissement
économique
- L’évasion fiscale est
inévitable. D’ailleurs,
Laffer confirme ce cas en
ajoutant que « trop
d’impôt tue l’impôt »
[1980].7
- Le remboursement
des dettes est une injection
de liquidités, donc elle
accroît la masse
monétaire. Pourtant, la
politique monétaire
expansive,
elle aussi fait augmenter
cette même masse
monétaire. Donc, il peut
y avoir de fortes tensions
- Baisse de la croissance
économique
- Dépenses publiques
limitées à financer
le fonctionnement de
l’Etat ; les investissements
sont lésés. En outre, l’Etat
est obligé de financer
les dépenses prioritaires,
et les transferts sociaux
passent généralement
au second plan,
d’où l’existence
des pressions sociales
en période de crises.
- La politique monétaire
doit stimuler le secteur
privé lors des dépressions
économiques car le secteur
privé est exposé aux
risques. Pourtant, elle agit
20
Source : Tableau établi par l’auteur - 2013
dans le circuit économique
du fait de l’augmentation
de l’importation
et des placements
à l’étranger,
d’où la destruction du plan
de relance
- Déficit de la balance
des paiements et un effet
négatif sur la production
à un moment donné
de la monnaie locale
aggrave le déficit
de la balance des
paiements
inflationnistes.
D’une manière plus
précise, la faiblesse des
recettes publiques dues à
l’austérité budgétaire
amène à financer le déficit
public
par l’emprunt bancaire,
qui est un grand facteur
de risques. L’Etat peut
devenir insolvable, et peut
recourir à une création
monétaire sans
contrepartie.
- Quand ce déficit est
entièrement financé
par le système bancaire,
les banques peuvent
monopoliser tout le
système
macroéconomique.
en sens inverse en optant
pour la restriction.
- En cas de surliquidités
bancaires menaçantes,
la politique monétaire
restrictive permet
de les ponctionner à l’aide
des achats de devises.
Mais cela fait diminuer les
avoirs extérieurs nets et la
monnaie locale peut se
déprécier, d’où le déficit de
la balance des paiements.
21
2. Les théories économiques traditionnelles liées au policy mix
Théorie du double déficit
Le déficit public peut entraîner un déficit de la Balance des Paiements.8 Quand
les dépenses budgétaires excèdent de trop les recettes budgétaires, alors le
déficit public apparaît. Cette situation peut pousser le Gouvernement à
recourir aux émissions d’obligations. Afin de stimuler les investisseurs
étrangers, l’Etat peut augmenter le taux de ses obligations car ainsi les
investisseurs trouvent leurs intérêts à placer leurs capitaux dans un pays à
taux de placement élevé. Quand les investisseurs achètent les obligations de
l’Etat, ce dernier va pouvoir financer ses investissements. Mais comme la
monnaie étrangère doit être convertie en monnaie nationale pour procéder à
ces investissements, le Gouvernement doit demander une émission de
monnaie. Quand la demande d’émission de monnaie augmente, tandis que la
variation de la production nationale n’est pas proportionnelle à l’augmentation
de cette émission, alors ce cas explique la dépréciation de la valeur de la
monnaie nationale. Quand la monnaie se déprécie, il existe une baisse des prix
des produits exportés en devises, mais l’exportateur gagne plus de monnaie
locale en contrepartie ; tandis que le prix des produits importés grimpe ; et cela
peut entraîner une inflation importée. A titre d’exemple, si 1 litre de pétrole
coûte 1 unité de devise équivalent à 3000 unités monétaires. Avec la
dépréciation, ce même litre va coûter 0,8 unité de devises qui sera équivalent à
4000 unités monétaires. En conséquence, l’exportateur obtiendra plus d’unités
monétaires (4000 au lieu de 3000 unités monétaires) mais l’importateur sera
obligé de fournir 4000 unités monétaires pour obtenir ce même litre. En
termes de devises, il y aura moins d’entrées en devises que prévues. Cela va
conduire à la baisse des réserves de change et mécaniquement à un déficit de la
balance des paiements.9
8 CHENERY H. and STROUT A., “Foreign Assistance and Economic Development”, A.I.D discussion paper N.O 7, Office of Program Coordination A.I.D, Department of State Agency for International Development, Washington D.C, June 1965. 9 La variation des réserves figure dans les ressources dans la Balance des Paiements. La baisse des réserves signifie qu’il existe une augmentation d’engagements, c’est-à- dire des dépenses.
22
En outre, quand les importations excèdent les exportations, le déficit
commercial apparaît. Cette naissance du déficit commercial entraîne le déficit
de la Balance des Paiements. Selon KOHLI, « Il suffit de traduire « déficit de la
balance des paiements » en « dépréciation de la monnaie nationale » et «
surplus » en « appréciation » ». 10Par conséquent, le déficit public entraîne un
déficit de la Balance des Paiements. D’après l’African Development Bank, « Le
modèle à double déficit de CHENERY et STROUT (1966) souligne que
l’endettement est lié à un déséquilibre, et suivant les cas, il s’agit du
déséquilibre épargne-investissement, du déficit budgétaire et du déficit de la
balance courante. Par conséquent, le modèle préconise que l’épargne externe
conditionne le développement économique si les déséquilibres épargne-
investissement et importation-exportation peuvent être comblés. Sur le plan
interne, il s’agit, selon ces auteurs, d’accumuler l’épargne nécessaire pour
financer l’investissement interne, et sur le plan externe, de trouver les
ressources nécessaires pour financer le déficit de la balance des paiements. ».11
Théorie budgétaire du niveau des prix ou Fiscal Theory of the
price Level Théorie affirmant que quand la politique monétaire est passive
(elle n’intervient pas), le niveau des prix est déterminé par le niveau de la dette
publique. Selon CARLSTROM et FUERST, « une version faible où les
autorités budgétaires sont dominantes et imposent une certaine politique
monétaire ; une version forte où la politique monétaire ne peut en elle-même
déterminer le niveau des prix, soit parce qu’elle ne contrôle que le niveau des
taux d’intérêt, soit bien qu’elle contrôle la masse monétaire. » 12
Théorie quantitative de la monnaie : La variation du niveau de la
masse 10 KOHLI U., « Analyse macroéconomique », Université De Boeck, Ouvertures économiques, 1999 11 « Dette extérieure et financement du développement économique en guinée », (http://www.afdb.org), p.14 12 CREEL J. et STERDYNIAK H., « La théorie budgétaire du niveau des prix, un bilan critique » (LEEPER [1991], SIMS [1994], WOODFORD [1994, 1995, 1996, 1998, 1999 et 2000], CANZONERI et alii [1998], OCHRANE [1999, 2000], CHRISTIANO et FITZGERALD [2000], et, de façon critique, MCCALLUM [1998] et BUITER [1998, 1999,2000]) ,1999.b
23
monétaire peut changer le niveau général des prix.13 Cette théorie se résume
par la formule MV =PT où M est la quantité de monnaie en circulation, V la
vitesse de circulation de la monnaie, P : le niveau des prix, T : le volume des
transactions (la production). Pour les classiques et néoclassiques, la monnaie
est neutre, elle n’est autre qu’un instrument d’échanges sans valeur
intrinsèque. Pour les
keynésiens, la monnaie est active, l’augmentation de la masse monétaire a des
effets sur la production (par exemple en termes de relance, lors d’une politique
monétaire expansive, la hausse de la masse monétaire stimule
l’investissement). Tandis que pour les monétaristes, la monnaie est active mais
la manipulation de la masse monétaire conduit à l’inflation. Ainsi, les
monétaristes pensent que l’inflation est un phénomène purement monétaire,
qui est une théorie contradictoire à la
théorie budgétaire du niveau des prix (où le niveau de la dette publique
pourrait influencer le taux d’inflation).
13
FISHER I., “The Purchasing Power of Money: Its Determination and Relation to Credit, Interest, and Crises”,
Macmillan, 1911-505 pages 14 CASSEL C.G, « The present situation of the foreign exchange », Economic Journal, mars 1916 in Plihon, Dominique (1999), Les taux de change, La Découverte, Paris, p.21
24
• La théorie de la parité du pouvoir d’achat
Elle est étroitement liée à la politique de change.14 La valeur de la monnaie
nationale fait l’objet d’une comparaison par rapport aux autres monnaies dans le
cadre international, afin de comparer le niveau de vie du pays concerné par rapport
aux autres pays. D’une manière plus précise, c’est une façon de comparer le taux de
change et la valeur des biens. La formule mathématique est la suivante : taux de
change entre deux pays X et Y = prix des biens dans le pays X/prix des biens dans
le pays Y. Il existe un équilibre entre les deux devises si le pouvoir d’achat est
équivalent.
25
CHAPITRE 1. REVUES EMPIRIQUES
Le problème du policy mix est au cœur des débats entre les keynésiens
et les monétaristes. Les Keynésiens sont ceux qui optent pour l’intervention
de l’Etat et de la Banque centrale dans l’économie en vue d’un objectif
de croissance (dont l’instrument prioritaire est la politique budgétaire). Tandis
que les Monétaristes sont ceux qui optent pour la neutralité de la monnaie, et
postulent que l’augmentation de la quantité de monnaie n’a pas d’effet
permanent sur la croissance économique (dont l’instrument prioritaire est la
politique monétaire).
Le présent chapitre présentera dans sa première section les différentes
recherches sur l’interaction entre les politiques économiques et leur effet
l’activité économique menées par différents auteurs sur différents pays
montrant des cas de réussite et d’échec du policy mix pour le cas de certains
pays.
SECTION 1. Les recherches antérieures sur l’interaction entre les politiques monétaire et
budgétaire et leurs effets sur la croissance économique
Nombreux auteurs ont étudié l’impact de la politique budgétaire et/ou
de la politique monétaire sur la croissance économique.
1. Auteurs affirmant l’influence importante de la politique monétaire sur la croissance économique
comparée à la politique budgétaire
Certains auteurs pensent que la politique monétaire a beaucoup plus d’impact
sur l’activité économique tels que Friedman et Mieselman (1963), Anderson et
Jordan (1968), Ajaye (1974), Elliot (1975), Batten et Hafer (1983), Rahman
(2005), Ali et al. (2008), Senbet (2011), Scott (2011), Okoro (2013), Rakic et
Radenovic (2013).
26
2. Auteurs affirmant l’influence importante de la politique budgétaire sur la croissance économique
comparée à la politique monétaire
Certains auteurs tels que Chowdhury (1986), Olaloye et Ikhide (1995), Ajisafe
et Folorunso (2002), Mobolajo (2010) pensent que la politique budgétaire
demeure l’instrument principal pour un objectif de croissance économique
3. Les modèles et variables utilisés
La plupart des chercheurs ont appliqué soit des modèles VAR soit des
modèles à correction d’erreur VECM en appliquant l’équation de St-Louis dans
différentes versions, dans lequel la variable expliquée est le produit global et
les variables explicatives sont l’offre de monnaie, les dépenses
gouvernementales et l’exportation.15
Où Y indique le PIB, M indique l’évolution de la masse monétaire montrant les
mesures monétaires, tandis que E explique les dépenses du gouvernement.
Certains auteurs ont essayé la version suivante :
Yt = Co + ∑m1Mt-1 + ∑f1F t-1 + ∑e1Et-1 + µ…………………….
Toutefois, l’équation de St-Louis a été critiquée étant donné le fait que
l’offre de monnaie et des dépenses publiques ne sont pas seulement exogènes.
Elles sont endogènes. leur interaction peut entraîner des impacts significatifs
sur la croissance économique [ Raham 2005].
4. Les principaux résultats
Pour ceux qui considèrent la politique monétaire comme instrument
prioritaire, les raisons de cette argumentation sont expliquées par l’utilisation
des canaux de transmission de la politique monétaire. Tant que le taux
d’intérêt est efficace auprès des banques primaires, alors ces dernières
financeront correctement l’économie. En outre, l’offre de monnaie en matière
15
Première version de l’équation en Novembre 1968, Deuxième version en 1970.
27
de dépenses publiques est beaucoup prévisible et fait plus vite réagir l’activité
économique.
Nombreux auteurs ont conclu que les résultats ne changent pas même si
l’étude n’intègre pas le degré d’ouverture de l’économie dans l’analyse.16
Pour ceux qui postulent la priorité de la politique budgétaire, ces
derniers considèrent les dépenses publiques comme dominantes dans l’activité
économique. En cas de politique budgétaire expansive, elle pourrait créer des
conditions favorables aux investissements, et limiter les effets d’éviction dont
le secteur privé pourrait être victime. En outre, elle prioriserait la santé,
l’éducation et les services publics dans la part des dépenses publiques pour qu’il
y ait des impacts positifs sur la croissance économique, et de lutter contre
l’inflation.
L’étude de l’impact de la politique monétaire et de la politique
budgétaire sur l’activité économique a déclenché de grands débats. C’est la
raison pour laquelle différents résultats affirment différentes positions.
Pour le cas des Etats-Unis, Anderson et Jordan (1968), Keran (1970),
Waud (1974), Senbet (2011) ont démontré l’efficacité de la politique monétaire
comparé à la politique budgétaire. D’autres auteurs comme De Leeuw et
Katshbrenner (1969), Bruce et Snyder (2004), ont discuté ce choix en optant
sur l’utilisation de la politique budgétaire pour stimuler la croissance
économique américaine.
Pour le cas du Japon, Canada, Grande Bretagne, France et Allemagne,
des études ont été mené par Battern et Hafer (1983). Les résultats ont conclu
que la politique monétaire exerce beaucoup plus d’effets sur l’activité
économique comparé à la politique budgétaire.
Pour le cas de Bangladesh, Dewald et Marchon (1978), Chowdhury
(1986) ont conclu l’efficacité de la manipulation de la politique budgétaire
comparée à la politique monétaire.
Pour le cas du Nigeria, nombreuses études ont été effectuées. Ajayi
(1974), Aigbokhan (1985), Ubogu (1985), Asogu (1998), Ajisafe et Folorunso
16
[Adefeso et Mobolaji (2010)].
28
(2002), Adefeso et Mobolaji (2010), ont tous conclu que les actions monétaires
sont plus prévisibles et sont recommandées si le gouvernement nigérien
voudrait un effet réel sur l’activité économique. Par contre, Olaleye et Ikhide
(1995) a trouvé que la politique budgétaire exerce un meilleur effet sur
l’activité économique comparée à la politique monétaire. Certes, Familoni
(1989) a critiqué le choix de la politique monétaire comme instrument
prioritaire, mais il a exposé que si le gouvernement nigérien voudrait une
meilleure performance, alors la combinaison des deux politiques reste la
meilleure option.
Pour le cas des pays asiatiques, Abbas (1991) a trouvé des relations
bidirectionnelles entre les deux politiques et affirme l’importance de
l’interaction de ces dernières sur l’activité économique. Ansari (1996) a
développé pour le cas de l’Inde que la variation des dépenses publiques
explique le quart de la variation de la croissance économique indienne. Tandis
que Suleiman (2009), Mohammad et al. (2009), Jawaid et al. (2010), ont trouvé
pour le Pakistan que la politique monétaire s’avère être plus efficace pour
stimuler la croissance économique.
Pour le cas de l’Egypte, Hassan (2006) a conclu que la politique
monétaire est sensible à la politique budgétaire. Cette sensibilité a des
répercussions sur l’activité économique. Il a soutenu l’importance de la
coordination entre les deux politiques.
Pour le cas de la Thailande, Koimain (2007) avance que le fait de
coordonner les politiques monétaire et budgétaire est indispensable pour
l’économie thaïlandaise.
Pour le cas de la Suède, Patterson and Sjoberj (2003) ont démontré
l’importance du rôle principal joué par la politique budgétaire comparée à la
politique monétaire dans ses études sur les interactions entre la politique
budgétaire et l’activité économique.
Pour le cas des pays des Caraïbes tels que Trinidad, Barbados et
Guyani, Jordan, Roland et Carter (1999) ont expliqué que la politique
monétaire et la politique budgétaire influencent ensemble l’activité
29
économique, mais la politique monétaire a présenté un coefficient négatif. Ce
qui signifie qu’à long terme, une politique monétaire expansive fera diminuer
le produit global.
Pour le cas de la Turquie, Javed and Sahinoz (2005) ont conclu qu’il y a
une relation de long terme entre les variables de la politique monétaire et de la
politique budgétaire. Le besoin de coordination de ces deux politiques est
imminent si le gouvernement veut obtenir une meilleure performance
économique.
Pour le cas des pays scandinaves tels que le Danemark, la Finlande et la
Norvège, Teigen (1973) a conclu que la politique budgétaire reste dominante
en termes d’efficacité par rapport à la politique monétaire. Cependant,
Chowdhury (1988) a discuté ce résultat tout en affirmant que l’impact de la
politique monétaire sur l’activité économique était plus important.
Pour le cas de certains pays de l’Amérique Latine, Darrat (1984) a
exposé que la politique budgétaire par les actions budgétaires incite la
politique monétaire à avoir des effets réels sur l’économie. Ainsi, une mauvaise
coordination entre les deux politiques pourrait entraîner des effets négatifs sur
l’économie.
Pour le cas de la Belgique et la Hollande, Chowdury (1988) a fait
ressortir que la politique budgétaire est plus efficace sur l’activité économique.
Pour le cas de certains pays africains comme Ghana, Nigeria, Kenya,
Sierra Leone et Tanzanie, Bynoe (1994) a fait ressortir la significativité de la
politique monétaire sur l’activité économique du Ghana et Sierra Leone ; la
significativité de la politique budgétaire sur l’activité économique du Nigéria ;
et la non-significativité de la politique monétaire et de la politique budgétaire
sur l’activité économique du Kenya et Tanzanie.
Par ailleurs, le besoin permanent de coordination de ces deux politiques
a été confirmé en 1980 après les principes monétaires de Friedman et
l’indépendance des banques centrales. Auparavant, Tinbergen (1954) et
Cooper (1969) ont déjà démontré à quel point ce besoin indispensable de
coordination est obligatoire. En effet, ils ont postulé que tant que les
30
interactions entre la politique monétaire et la politique budgétaire sont
négligées, les objectifs fixés par le gouvernement concerné ne se réaliseront
pas, et cela va créer des instabilités, des déséquilibres et aura beaucoup
d’impacts négatifs sur l’économie.
SECTION 2. Cas de réussite ou d’échecs d’exemple de policy mix.
1. Cas du NIGERIA
1.1. Recherches de Ajisafe, R.A., et Folorunso, B.A17
Les principales recherches de ces auteurs ont été axées sur la détermination de
qui des deux politiques économiques influence le plus la croissance
économique. Ils ont étudié le cas du Nigéria pour la période 1970-1998.
1.2. Les modèles et variables utilisées
Les auteurs ont appliqué des modèles à correction d’erreur VECM de
l’équation de St-Louis suivant :
InYt = a0 + b1lnMPt + b2lnFPt + et
MP et FP désignent les actions monétaires et budgétaires du gouvernement.
Les actions monétaires intègrent à la fois M1 et M2. Les actions budgétaires
intègrent à la fois les recettes fiscales, les dépenses publiques, le déficit public.
1.3. Les principaux résultats
Les auteurs ont trouvé des relations de cointégration entre les variables
monétaires et budgétaires. Ils ont obtenu des relations de long terme. Ils ont
conclu que la politique monétaire exerce beaucoup plus d’influence sur la
croissance économique comparée à la politique budgétaire. Ils ont toutefois
démontré que depuis des années, le policy mix nigérienne a été caractérisé par
la considération de la politique budgétaire comme instrument prioritaire, et la
politique monétaire lésée. Pourtant, ces deux politiques devraient être
complémentaires afin d’éviter de nouveau les grandes distorsions au sein de
l’économie nigérienne.
17
THE RELATIVE EFFECTIVENESS OF FISCAL AND MONETARY POLICY IN MACROECONOMIC MANAGEMENT IN NIGERIA, The African Economic and Business Review, Vol. 3, No. 1, Spring 2002.
31
2. Cas de la TUNISIE
2.1. Recherches de Slim Mahfoudh18
Les principales recherches de l’auteur ont été axées sur la détermination
de l’interaction entre les deux politiques économiques pour le cas de la Tunisie
pour la période 1962-1998. L’objectif principal a été d’identifier le policy mix
adéquat pour la Tunisie, un policy mix qui permet d’éviter la trappe à la
liquidité et le chômage.
2.2. Les modèles et variables utilisées
L’auteur a appliqué le modèle VAR dont les variables utilisées sont les
suivantes :
Le PIB, le taux d’inflation, le taux d’intérêt sur le marché monétaire, et le
déficit budgétaire.
2.3. Les principaux résultats
L’auteur a conclu que la politique budgétaire expansive exerce des effets
positifs sur la croissance économique. Cependant, elle est plus efficace sur la
croissance économique tant que la politique monétaire l’accompagne de façon à
bien gérer l’inflation. Il a pu démontrer qu’il existe une relation de long terme
entre les deux politiques économiques, et qu’une politique budgétaire
expansive implique une politique monétaire restrictive car celle-ci ferait
augmenter les taux d’intérêts sur les marchés monétaires. Ainsi, il a identifié
que le type de policy mix de la Tunisie ressemble à celui adopté par Reagan
aux Etats-Unis dans les années 80 marqué par une politique budgétaire de
soutien à l’économie, mais freiné par une politique monétaire accompagnatrice.
Actuellement, l’économie tunisienne est marquée par un problème de trappe à
la liquidité que la politique monétaire, à elle seule, ne peut pas résoudre. Donc,
il est fortement recommandé de maintenir une politique budgétaire de soutien
à l’économie ; mais il faudrait rassurer les acteurs économiques et restaurer
leur confiance afin d’atteindre de meilleures situations économiques.
18
The Policy Mix in Emerging Countries: the Case of Tunisia, Procedia - Social and Behavioral Sciences 131 ( 2014 ) 345 – 349.
32
Pour terminer ce chapitre, force est de constater que certaines
recherches affirment l’efficacité de la politique monétaire sur l’activité
économique et d’autres considèrent la politique budgétaire comme étant
l’instrument prioritaire par rapport à la politique monétaire. Par ailleurs,
certaines recherches ont aussi trouvé un pont entre la politique monétaire et la
politique budgétaire, tout en accentuant le besoin de la coordination de ces
politiques.
33
PARTIE 2. ETUDE DU POLICY MIX A MADAGASCAR
Cette partie exposera dans son premier chapitre l’étude du cas de policy
mix à Madagascar. Sa première section sera consacrée à un survol de
l’évolution des agrégats macroéconomiques depuis 1990. Dans la seconde
section, il sera question de diagnostiquer ces deux politiques économiques.
Dans son deuxième chapitre, une vérification empirique sur l’efficacité de la
politique budgétaire et de la politique monétaire sur l’activité économique sera
présentée en deux sections. La première section s’intéresse aux études
macroéconomiques utilisant le modèle VAR. La deuxième section sera axée sur
les interprétations économiques et les recommandations générales.
34
CHAPITRE 2. Le policy mix à Madagascar
SECTION 1. Evolution de la politique monétaire et de la politique budgétaire depuis 1990
1. Vue d’ensemble sur la macroéconomie malagasy
Afin de résumer l’évolution de la macroéconomie malagasy depuis 1990,
un carré magique de Madagascar a été construit d’après le tableau ci-après :
Tableau 2 : Situation macroéconomique de Madagascar depuis1990
Années Taux de
croissance du PIB
Solde de la Balance
des Paiements
Taux de chômage
annuel
Taux d'inflation
1990 3,13 - 10,75 2,90 11,78
1991 - 6,31 - 9,39 2,90 8,59
1992 1,19 - 7,39 3,20 14,51
1993 2,10 - 7,82 3,00 10,01
1994 - 0,07 - 9,45 3,60 38,94
1995 1,71 - 10,25 3,10 49,08
1996 2,15 - 6,39 3,00 19,76
1997 3,69 - 5,97 2,70 4,49
1998 3,93 - 7,52 2,60 6,21
1999 4,66 - 12,97 2,60 9,93
2000 4,76 - 12,64 2,60 11,86
2001 6,02 - 5,29 4,00 6,94
2002 - 12,67 - 7,13 4,40 15,93
2003 9,78 - 0,91 5,00 - 1,22
2004 5,26 - 9,40 3,80 13,81
2005 4,60 - 13,79 2,60 18,51
2006 5,02 - 10,66 3,90 10,77
2007 6,24 - 12,20 4,10 10,30
2008 7,8 1,1 2,80 9,22
2009 - 4,1 - 13,7 2,70 8,96
2010 0,4 - 6,10 3,80 9,25
2011 1,6 - 4,8 3,50 9,48
2012 1,9 - 4,7 3,50 6,36
2013 2,41 - 5,86 3,60 5,83
2014 2,97 - 3,56 3,60 6,08
Source : MFB, BM, BCM
37
Graphique 2 : Carré magique de Madagascar
36
Il ressort du graphique que la meilleure situation économique que
Madagascar a connu a été en 2003, tandis que la plus pire a été en 1995.
La croissance économique de Madagascar n’a jamais atteint les deux
points depuis les années 1990. La croissance économique malagasy est en
moyenne de 2,34% sur toute la période d’étude. Elle a atteint son plus haut
niveau en 2003 (9,78%) et son niveau le plus bas en 2002 (-12,67%). Il faut
remarquer ici que durant la crise de 2002, la croissance économique a baissé
drastiquement. Elle a connu une grande reprise l’année d’après la crise.
En parallèle, la balance des paiements malagasy n’a jamais affiché un
excédent sauf en 2008. Ceci signifie que les importations ont toujours dominé
les exportations. Cette situation est due à la faiblesse de la production locale.
Le déficit de la balance des paiements est en moyenne de -9,37%, proche des
deux points. Il a atteint son plus haut niveau en 2009 (-13,7%) et son niveau le
plus bas en 2008 (1,1%). L’excédent de la balance des paiements en 2008 est
expliqué par le pic de la croissance économique dans le cycle de l’économie,
avant de tomber considérablement à cause de la crise de 2009.
En outre, le taux de chômage est en moyenne de 3,48% sur toute la
période d’étude. Ce taux est faible comparé aux taux de chômage des pays
développés. La faiblesse de ce taux est trompeuse, étant donné la difficulté de
tracer le niveau de l’emploi au niveau du secteur informel. Il a atteint son plus
haut niveau en 2003 (5%) et son niveau le plus bas entre 1998-2000 et en 2005
(2,60%).
Enfin, le niveau de l’inflation est en moyenne de 12,62% sur toute la
période de l’étude. Son niveau le plus bas a été enregistré en 2003 (-1,22%)
tandis que son plus haut niveau a été en 1995(49,08%). La situation positive en
2003 est due à la reprise après la crise. Tandis que la situation catastrophique
en 1995 est en partie due au changement de régime de change en régime de
change flottant.
Ainsi, les fluctuations macroéconomiques sont essentiellement
provoquées par les crises socio-politiques car la situation est catastrophique
durant la crise et s’améliore après les crises socio-politiques. Cette situation est
37
-20,00
-10,00
-
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014
Taux de
croissance
du PIB
(en %)
Taux
d'inflation
(en %)
Evolution de M2
(en % du PIB)
en partie engendrée par les politiques de relance keynésienne. La politique de
relance est alors efficace seulement un à deux ans après les crises socio-
politiques.
SECTION 2. Diagnostic de la politique monétaire et de la politique budgétaire depuis 1990 à travers
les indicateurs macroéconomiques
1. Analyse de la politique monétaire
L’analyse de la politique monétaire est testée en comparant les cycles de
la masse monétaire, de l’inflation et de la croissance économique afin de
déduire l’atteinte ou non des objectifs de stabilité d’inflation et de croissance
économique. Le graphique ci-après synthétise les résultats :
Graphique 3 : Analyse de la politique monétaire à Madagascar
Source : Graphique établi par l’auteur
Le principal objectif de la Banque Centrale de Madagascar est la
stabilité interne et externe de la monnaie malagasy. Cette stabilité est indiquée
par l’évolution du taux d’inflation. Le niveau de l’inflation est fixé dans le
38
programme monétaire ou mémorandum monétaire du FMI, sauf en cas
d’instabilité institutionnelle ou de problème de reconnaissance du pays vis-à-
vis de l’ONU (à cause des crises socio-politiques). La politique monétaire est
marquée par la dominance des périodes inflationnistes notamment durant la
période 1994-1996, 1998-2000, 2004-2007. Le graphique montre que pendant
ces périodes inflationnistes, le taux croissance économique a été en baisse
(1994-2002). Tandis que la masse monétaire a un comportement pro-cyclique
face à l’inflation. Ceci étant, lorsque la politique monétaire a été expansive,
alors l’inflation augmente et la croissance économique diminue. Il faut
cependant remarquer les situations en 1997, 2001, 2003, 2006 pendant
lesquelles l’augmentation de la masse monétaire n’a pas entrainé la hausse de
l’inflation et a engendré la hausse de la croissance économique. Ces cas rares
ont été la conséquence d’une amélioration des canaux de transmissions de la
politique monétaire car ils étaient en dehors des périodes de crises socio-
politiques.
Par ailleurs, lors des périodes de crises (1991, 2002, 2009), les cycles
montrent que la croissance économique a été en baisse. En effet, les actions de
la politique monétaire ont eu des impacts significatifs sur les tensions
inflationnistes. En effet, une politique monétaire expansive a empêché
l’inflation de grimper à son plus haut niveau (1991), tandis qu’une politique
monétaire restrictive a eu deux effets différents : elle a stabilisé l’inflation
(2009), elle l’a accentuée (2002).
Par conséquent, la politique monétaire expansive a été génératrice de
croissance économique à Madagascar depuis 1990 malgré les tensions
inflationnistes. Toutefois, la présence dominante de ces dernières a eu des
répercussions négatives car les agents économiques se rendaient compte de la
baisse considérable de la valeur réelle de leur revenu.
Ainsi, l’objectif de stabilité des prix a été surtout atteint en 1997, 2001,
2003, 2006. La politique monétaire contra-cyclique est nécessaire à la
croissance économique car pendant les périodes de récession économique, la
politique monétaire a joué un rôle de soutien à l’activité économique (après
39
-15,00
-10,00
-5,00
-
5,00
10,00
15,00
20,00
25,00
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
Taux de
croissance
du PIB
en %
Taux
de chômage annuel
en %
Evolution des dépenses
publiques
en % du PIB
1991). Ainsi les effets des actions monétaires sur la croissance économique sont
importants mais de très court terme.
2. Analyse de la politique budgétaire
L’analyse de la politique budgétaire est testée en comparant les cycles
des dépenses publiques (en pourcentage du PIB), du chômage et de la
croissance économique afin de déduire leurs effets sur les objectifs de plein-
emploi et de croissance économique. La variable déficit public n’a pas été
ramené ici car ce sont les dépenses publiques qui l’entraînent. Le graphique ci-
après synthétise les résultats :
Graphique 4 : Analyse de la politique budgétaire de Madagascar depuis 1990
Source : Graphique établi par l’auteur
Le graphique montre que la politique budgétaire a été pro-cyclique
entre 1990-1992, contra-cyclique entre 1993-2001, pro-cyclique depuis 2002.
Le taux de chômage n’excédant pas les 5% montre que l’objectif de plein-
emploi a été atteint théoriquement. Dans le cas pratique, ce taux de chômage
40
ne reflète pas la réalité car les activités du secteur informel ne sont pas
comptabilisées dans la comptabilité nationale.
Il ressort du graphique que :
- La politique budgétaire expansive i.e : la hausse des dépenses publiques a
favorisé la croissance économique mais a fait augmenter le niveau du
chômage en 1992-1993 car c’est une période d’après crise (1991).
- La politique budgétaire restrictive i.e : la baisse des dépenses publiques a
mieux favorisé la croissance économique (1993 ; 1994-2001) et a entraîné
une baisse du taux de chômage.
- Par ailleurs, la politique budgétaire restrictive i.e : la baisse des dépenses
publiques a aussi enregistré une baisse la croissance économique (1994) et a
entraîné une hausse du taux de chômage. L’effet de la contraction
budgétaire n’a pas réussi à contrer les effets de l’inflation (38,94%) d’où la
baisse drastique de l’activité économique. Ceci montre que les actions
monétaires ont été déterminantes quant à la variation du PIB comparées
aux actions budgétaires.
- Depuis 2002, la politique budgétaire a eu tendance à être pro-cyclique. En
cas de récession économique, réduire les dépenses publiques n’a pas apporté
ses fruits sur la croissance économique.
3. Analyse de la coordination de la politique monétaire et de la politique budgétaire
L’analyse de la coordination de la politique monétaire et de la politique
budgétaire est testée en comparant les cycles de la masse monétaire, des
dépenses publiques, l’inflation et de la croissance économique. Le graphique ci-
après synthétise les résultats :
Graphique 5 : Analyse de la coordination de la politique monétaire et de la politique budgétaire
41
-20,00
-10,00
-
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
Taux de
croissance
du PIB
en %
Evolution des dépenses
publiques
en % du PIB
Evolution de M2
(en % du PIB)
Source : Graphique établi par l’auteur
Ce graphique montre que :
- La combinaison d’une politique budgétaire restrictive accompagnée d’une
politique monétaire expansive pendant les périodes normales a été efficace
depuis 1990 sauf pendant les périodes de crises (1991,2002 et 2009) malgré
les tensions inflationnistes.
- La combinaison d’une politique budgétaire expansive et d’une politique
monétaire expansive a fait grimper la croissance économique et l’inflation
en même temps (lors des périodes d’après crises 1991, 2002, 2009).
Toutefois, cet effet positif n’a duré qu’un à deux ans après la crise. Au-delà
de ce délai, elle devient inefficace.
- La combinaison d’une politique monétaire restrictive et d’une politique
budgétaire expansive (2011-2013) a présenté une croissance économique,
mais elle a été faible en variation. Pourtant, elle a pu stabiliser le niveau des
prix.
- La combinaison d’une politique monétaire et d’une politique budgétaire
restrictives a eu des effets à la fois positifs et négatifs sur l’activité
économique. D’abord, entre 1998 et 1999, elle a eu des effets positifs car le
climat d’investissement y a été favorable. Ensuite, en 2005 et 2008, la
politique monétaire a dû être restrictive afin d’éviter la reproduction du
42
même scénario qu’en 1995 avec une hausse flagrante du niveau général des
prix.
Par conséquent, quelles que soient les combinaisons de politiques
économiques, tant que le climat d’investissement n’est pas favorable, alors la
croissance économique se ralentit.
43
CHAPITRE 3. Vérification empirique de l’impact du policy mix sur la croissance
économique
SECTION 1. Présentation des données, du modèle et des résultats empiriques
1. Le modèle et son estimation
1.1. Présentation des variables et des données
1.1.1. Les variables
Trois variables ont été choisies afin de déterminer les effets des politiques
monétaire et budgétaire sur la croissance économique.
La variable à expliquer est le Produit Intérieur Brut (PIB), exprimé en
dollar courant ;
Les variables explicatives sont les suivantes :
- Le Déficit budgétaire (DB), exprimé en pourcentage annuel du PIB. Cette
variable permet de capter l’influence de la politique budgétaire sur la
croissance économique.
- La masse monétaire (mesurée ici par M2), exprimée en pourcentage annuel.
Cette variable prend en compte les effets de la politique monétaire sur la
croissance économique.
Les sources de données utilisées ont été extraites des données de la
Banque mondiale pour la période 1990-2014 complétées par des données
fournies par le Ministère des Finances et du Budget, l’article de Mireille
RAZAFINDRAKOTO et François Roubaud intitulée « Madagascar à la
croisée des chemins : la croissance durable est-elle possible » en 2002, African
Economic Outlook19. La période d’estimation s’étale de 1990 à 2014, soit 24
observations.
19 http://www.africaneconomicoutlook.org/en/country-notes/southern-africa/madagascar/
44
Les données brutes ont été transformées en données logarithmiques car
(i) celles-ci peuvent conduire à l'estimation directe d'élasticités de court terme,
(ii) et permettent d’aplatir les écarts entre les séries utilisées.
45
1.1.2. Présentation des données :
Evolution du PIB à Madagascar depuis les années 1990
Graphique 6: Evolution du PIB de Madagascar (1990-2014)
21.6
21.8
22.0
22.2
22.4
22.6
22.8
23.0
23.2
90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12 14
LPIB
Source : Graphique établi par l’auteur – Données : Banque mondiale
Logiciel : EViews 8.0
Le PIB à Madagascar évolue de façon exponentielle, mais à la vitesse
lente sauf entre la période 2003-2008. A première vue, le graphique affiche la
non-stationnarité de cette variable.
46
Evolution du Déficit budgétaire à Madagascar depuis les années 1990
Graphique 7: Evolution du déficit budgétaire à Madagascar (1990 – 2014)
-1.0
-0.5
0.0
0.5
1.0
1.5
2.0
2.5
90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12 14
LDB
Source : Graphique établi par l’auteur – Données : Banque mondiale complétées par
les données de l’African Economic Outlook et l’article de Mireille
RAZAFINDRAKOTO et François Roubaud intitulée « Madagascar à la croisée des
chemins : la croissance durable est-elle possible » en 2002.
Logiciel : EViews 8.0
Le déficit public à Madagascar présente de nombreuses fluctuations.
A première vue, le graphique affiche la non-stationnarité de cette variable.
Evolution de M2 à Madagascar depuis les années 1990
47
Graphique 8: Evolution de M2 à Madagascar (1990-2014)
0.5
1.0
1.5
2.0
2.5
3.0
3.5
4.0
90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12 14
LM2
Source : Graphique établi par l’auteur –
Logiciel : EViews 8.0
La masse monétaire à Madagascar présente de nombreuses fluctuations.
A première vue, le graphique affiche la non-stationnarité de cette variable.
1.2. Le modèle empirique
1.2.1. Présentation du modèle
Le modèle à estimer s’écrit sous la forme suivante :
LOG(PIB)i,t = c + c1 LOG(DB)i,t + c2 LOG(M2)i,t +εt
Avec ε le terme d’erreur et t l’indice temporel.
1.2.2. Détermination du retard optimal
Le retard optimal choisi est 2 avec les critères d’Akaike. Ce choix du retard
optimal est appuyé par le corrélogramme, montrant que dès le second retard, il
n’y a pas significativité du coefficient (cf. annexes).
48
1.2.3. Test de stationnarité des variables
En appliquant le test de Dickey Fuller Augmenté, les tableaux ci-après
résumeront les résultats du test de stationnarité à niveau et en différence
première.
Tableau 3 : Test ADF à niveau
Source : Tableau établi par l’auteur à partir des résultats du logiciel EViews
v.8
Le test statistique ADF est toujours, au moins dans un des trois
modèles, supérieur au test théorique aux seuils de 1%, 5% et 10% donc cela
implique le rejet de l’hypothèse nulle (HO : existence de racine unité c’est-à-
dire stationnaire). Cf. annexes pour les hypothèses. Au niveau des variables, il
y a alors une non-stationnarité
Tableau 4: Test ADF en différence première
Modèle avec
constante [1]
Modèle avec
constante et
tendance [2]
Modèle sans
constante ni
tendance [3]
Décision
Tests
théoriques
(seuils de
5%)
Test
ADF
observé
Tests
théoriques
(seuils de
5%)
Test
ADF
observé
Tests
théorique
s (seuils
de 5%)
Test
ADF
observé
LOG(PIB) -3.098 -1.016 -3.791 -2.318 -1.968 1.899 I(1)
LOG(DB) -3.098 -3.474 -3.791 -3.653 -1.968 -1.740 I(1)
LOG(M2) -3.098 -4.756 -3.791 -4.969 -1.968 -0.781 I(1)
49
Source : Tableau établi par l’auteur à partir des résultats du logiciel EViews
v.8
Le test de stationnarité en différence première a montré que les variables sont
stationnaires. Ainsi, ces variables sont toutes intégrées d’ordre 1.
1.2.4. Test de cointégration de Johansen
Comme toutes les variables sont toutes intégrées d’ordre 1, alors il est
possible qu’il y ait un risque de cointégration entre les variables.
Le tableau ci-après présente les résultats du test de cointégration de
Johansen :
Modèle avec
constante [1]
Modèle avec
constante et
tendance [2]
Modèle sans
constante ni
tendance [3]
Décision
Tests
théoriques
(seuils de
5%)
Test
ADF
observé
Tests
théoriques
(seuils de
5%)
Test
ADF
observé
Tests
théorique
s (seuils
de 5%)
Test
ADF
observé
D(LOG(PIB)) -3.119 -4.487 -3.828 -4.287 -1.970 -3.670 I(0)
D(LOG(DB)) -3.119 -5.770 -3.828 -3.296 -1.970 -6.038 I(0)
D(LOG(M2)) -3.119 -5.507 -3.828 -5.231 -1.970 -5.67 I(0)
50
Tableau 5: Test de cointégration de Johansen
Date: 04/24/16 Time: 20:18
Sample (adjusted): 1993 2014
Included observations: 22 after adjustments
Trend assumption: Linear deterministic trend
Series: LPIB LDB LM2
Lags interval (in first differences): 1 to 2
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace) Hypothesized Trace 0.05
No. of CE(s) Eigenvalue Statistic Critical Value Prob.** None 0.227321 9.965903 29.79707 0.9808
At most 1 0.176805 4.292280 15.49471 0.8786
At most 2 0.000541 0.011900 3.841466 0.9129 Trace test indicates no cointegration at the 0.05 level
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
Source : Logiciel EViews v.8
Le test de cointégration de Johansen a montré qu’il n’existe pas de
relation de cointégration entre les variables. Ceci nous permet de confirmer
l’utilisation d’un modèle VAR au lieu d’un modèle VECM.
1.2.5. Test de causalité d’Engle - Granger
Pairwise Granger Causality Tests
Date: 04/24/16 Time: 20:06
Sample: 1990 2025
Lags: 2 Null Hypothesis: Obs F-Statistic Prob. LDB does not Granger Cause LPIB 23 2.32968 0.1260
LPIB does not Granger Cause LDB 1.51896 0.2457 LM2 does not Granger Cause LPIB 23 0.12865 0.8801
LPIB does not Granger Cause LM2 9.35009 0.0016 LM2 does not Granger Cause LDB 23 9.02318 0.0019
LDB does not Granger Cause LM2 0.49522 0.6175
Source : Logiciel EViews v.8
Le test de causalité d’Engle-Granger montre que :
51
- LDB n’explique pas la variation du PIB à 12,60 %, i.e LDB explique la
variation du LPIB à 87,40%.
- LM2 n’explique pas la variation du LPIB à 88,01%, i.e LM2 explique la
variation du LPIB à 11,99%.
- LDB n’explique pas la variation du LM2 à 61,75%, i.e LDB explique la
variation du LM2 à 38,25%.
- LM2 n’explique pas la variation du LDB à 0,19%, i.e LM2 explique la variation
du LDB à 99,81%.
Ce résultat du test de causalité d’Engle-Granger démontre le fait que les
actions de la politique budgétaire influencent plus l’activité économique tant
positif que négatif. En outre, les résultats montrent que les décisions des
autorités monétaires ont des impacts significatifs sur les actions budgétaires,
tandis que les actions budgétaires n’exercent pas beaucoup d’influence sur les
actions monétaires. Ainsi, quelles que soient les décisions du gouvernement
malagasy, les décisions des autorités monétaires peuvent améliorer ou empirer
la situation économique étant donné que par transitivité de l’égalité ces
dernières affectent d’abord en premier la politique budgétaire, afin que celle-ci
ensuite puisse influencer efficacement l’activité économique. D’après cette
étude, l’indépendance de la Banque centrale, du point de vue théorique est
confirmée, mais celle-ci a une plus grande responsabilité dans ses actions. Ceci
étant, ces liens de causalité démontre le besoin imminent de la coordination de
la politique budgétaire et de la politique monétaire.
1.3. Les résultats du modèle et interprétations
1.3.1. Représentation du modèle
52
Les résultats du modèle VAR sont traduits de la manière suivante :
LPIB = 0.437230867878*LPIB(-1) + 0.401101512216*LPIB(-2) -
0.153226648693*LDB(-1) - 0.0609446426975*LDB(-2) -
0.00776618186258*LM2(-1) + 0.111026131288*LM2(-2) + 3.64993610265
Le tableau ci-après montre les résultats statistiques :
Vector Autoregression Estimates
Date: 04/24/16 Time: 20:21
Sample (adjusted): 1992 2014
Included observations: 23 after adjustments
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ] LPIB LDB LM2 LPIB(-1) 0.437231 0.435106 1.945192
(0.20038) (1.03296) (1.02377)
[ 2.18203] [ 0.42122] [ 1.90002]
LPIB(-2) 0.401102 -0.388960 -3.104843
(0.19292) (0.99452) (0.98567)
[ 2.07909] [-0.39110] [-3.14997]
LDB(-1) -0.153227 0.342837 -0.101460
(0.05183) (0.26716) (0.26478)
[-2.95661] [ 1.28326] [-0.38318]
LDB(-2) -0.060945 0.154284 0.018541
(0.03388) (0.17466) (0.17310)
[-1.79880] [ 0.88336] [ 0.10711]
LM2(-1) -0.007766 0.673632 -0.223831
(0.04002) (0.20632) (0.20448)
[-0.19405] [ 3.26502] [-1.09462]
LM2(-2) 0.111026 -0.195633 -0.180249
(0.04775) (0.24617) (0.24398)
[ 2.32496] [-0.79469] [-0.73877]
C 3.649936 -1.787608 29.52042
(1.96464) (10.1278) (10.0377)
[ 1.85781] [-0.17650] [ 2.94094] R-squared 0.956598 0.564020 0.516706
Adj. R-squared 0.940322 0.400528 0.335471
Sum sq. resids 0.193805 5.150274 5.059053
S.E. equation 0.110058 0.567355 0.562308
F-statistic 58.77454 3.449828 2.851027
Log likelihood 22.29299 -15.42648 -15.22097
Akaike AIC -1.329826 1.950128 1.932258
Schwarz SC -0.984240 2.295714 2.277843
Mean dependent 22.39928 1.071261 2.616012
S.D. dependent 0.450522 0.732775 0.689791 Determinant resid covariance (dof adj.) 0.001212
Determinant resid covariance 0.000408
53
Log likelihood -8.161361
Akaike information criterion 2.535771
Schwarz criterion 3.572526
Source : Logiciel EViews v.8
Le modèle VAR présente un coefficient de détermination R²=
95,65%. Ceci signifie que le modèle est relativement fiable.
1.3.2. Les fonctions de réponse impulsionnelle
54
-.3
-.2
-.1
.0
.1
.2
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Réponse de LPIB aux chocs sur LPIB
-.3
-.2
-.1
.0
.1
.2
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Réponse de LPIB aux chocs sur LDB
-.3
-.2
-.1
.0
.1
.2
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Réponse de LPIB aux chocs sur LM2
Réponse de LPIB aux chocs sur LPIB, LDB et LM2
Source : Logiciel EViews v.8
55
1.3.3. La décomposition de la variance
Period LPIB LDB LM2 1 0.110058 0.000000 0.000000
2 0.050744 -0.086801 -0.004332
3 0.058192 -0.102001 0.003430
4 0.051633 -0.107622 -0.025915
5 0.033694 -0.103485 -0.017119
6 0.043759 -0.088011 -0.014880
7 0.038432 -0.085226 -0.017354
8 0.036265 -0.080695 -0.012138
9 0.037176 -0.076375 -0.013376
10 0.033219 -0.074208 -0.012916
Choles
ky Ordering: LPIB
LDB LM2
Source : Logiciel EViews v.8
La variance de l’erreur de prévision de LPIB est due pour 33,21% à ses
propres innovations, pour 74,28% à celles de LDB et à 01,29% à celles de LM2.
Ceci confirme l’analyse précédente, montrant que les erreurs de prévisions du
PIB à 74,28% peuvent résulter des décisions gouvernementales. Tandis que les
décisions monétaires n’influencent pas directement les erreurs de prévisions du
PIB, mais de façon indirect tout en influençant à son tour la politique
budgétaire.
1.3.4. Scénarii de Prévisions
La période de prévision s’étale de 2015 à 2025, soit 36 observations.
Il convient de noter qu’une politique budgétaire expansive est ici caractérisée
par une hausse de 5% du déficit public. Une politique monétaire expansive est
caractérisée par une hausse de 5% du niveau de la masse monétaire.
De même, une politique budgétaire restrictive est ici caractérisée par une
baisse de 5% du déficit public. Une politique monétaire restrictive est
caractérisée par une baisse de 5% du niveau de la masse monétaire.
56
L’étude expose quatre types de scénario possibles, excluant le scénario de base
qui est cohérent à la marche aléatoire des variables :
- Scénario 1 : Adoption d’une politique monétaire et politique budgétaire
expansives
- Scénario 2 : Adoption d’une politique monétaire expansive et politique
budgétaire restrictive
- Scénario 3 : Adoption d’une politique monétaire restrictive et d’une politique
budgétaire expansive
- Scénario 4 : Adoption d’une politique monétaire et politique budgétaire
restrictives
Le graphique ci-après résume les résultats des prévisions allant jusqu’à 2025 :
Graphique 9 : Efficacité du policy mix sur l’activité économique
57
2.0E+09
3.0E+09
4.0E+09
5.0E+09
6.0E+09
7.0E+09
8.0E+09
9.0E+09
1.0E+10
1.1E+10
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025
PIBScénario de base avec marche aléatoire
Politiques budgétaires et monétaire expansives
Politique budgétaire expansive et Politique monétaire restrictive
Politiques budgétaire et monétaire restrictives
Politique budgétaire restrictive et Politique monétaire expansive
Source : Logiciel EViews v.8
Le graphique fait ressortir que la combinaison la plus optimale est la
coordination d’une politique monétaire expansive avec une politique
budgétaire restrictive.
Le tableau des prévisions confirme cette affirmation et présente pour
chaque type de combinaisons de politiques les effets sur l’activité économique :
58
Tableau 6 : Comparaison de l’efficacité des combinaisons de politiques monétaire et budgétaire
Années Données disponibles
sur PIB Scénario de base
(marche aléatoire) Politiques budgétaire
et monétaire expansives Politique budgétaire expansive
et monétaire restrictive Politiques budgétaire
et monétaire restrictives Politique budgétaire restrictive
et monétaire expansive
1990 3 081 479 800,32 3 081 479 800,32 3 081 479 800,32 3 081 479 800,32 3 081 479 800,32 3 081 479 800,32
1991 2 653 141 958,53 2 653 141 958,53 2 653 141 958,53 2 653 141 958,53 2 653 141 958,53 2 653 141 958,53
1992 3 024 459 293,92 3 024 459 293,92 3 024 459 293,92 3 024 459 293,92 3 024 459 293,92 3 024 459 293,92
1993 3 370 842 210,91 3 370 842 210,91 3 370 842 210,91 3 370 842 210,91 3 370 842 210,91 3 370 842 210,91
1994 2 977 040 884,21 2 977 040 884,21 2 977 040 884,21 2 977 040 884,21 2 977 040 884,21 2 977 040 884,21
1995 3 159 901 108,52 3 159 901 108,52 3 159 901 108,52 3 159 901 108,52 3 159 901 108,52 3 159 901 108,52
1996 3 995 028 428,85 3 995 028 428,85 3 995 028 428,85 3 995 028 428,85 3 995 028 428,85 3 995 028 428,85
1997 3 545 776 813,19 3 545 776 813,19 3 545 776 813,19 3 545 776 813,19 3 545 776 813,19 3 545 776 813,19
1998 3 738 704 582,02 3 738 704 582,02 3 738 704 582,02 3 738 704 582,02 3 738 704 582,02 3 738 704 582,02
1999 3 717 515 282,53 3 717 515 282,53 3 717 515 282,53 3 717 515 282,53 3 717 515 282,53 3 717 515 282,53
2000 3 877 673 634,58 3 877 673 634,58 3 877 673 634,58 3 877 673 634,58 3 877 673 634,58 3 877 673 634,58
2001 4 529 575 233,00 4 529 575 233,00 4 529 575 233,00 4 529 575 233,00 4 529 575 233,00 4 529 575 233,00
2002 4 397 254 714,87 4 397 254 714,87 4 397 254 714,87 4 397 254 714,87 4 397 254 714,87 4 397 254 714,87
2003 5 474 030 227,58 5 474 030 227,58 5 474 030 227,58 5 474 030 227,58 5 474 030 227,58 5 474 030 227,58
2004 4 363 934 416,55 4 363 934 416,55 4 363 934 416,55 4 363 934 416,55 4 363 934 416,55 4 363 934 416,55
2005 5 039 292 946,97 5 039 292 946,97 5 039 292 946,97 5 039 292 946,97 5 039 292 946,97 5 039 292 946,97
2006 5 515 884 434,37 5 515 884 434,37 5 515 884 434,37 5 515 884 434,37 5 515 884 434,37 5 515 884 434,37
2007 7 342 923 619,70 7 342 923 619,70 7 342 923 619,70 7 342 923 619,70 7 342 923 619,70 7 342 923 619,70
2008 9 413 002 737,32 9 413 002 737,32 9 413 002 737,32 9 413 002 737,32 9 413 002 737,32 9 413 002 737,32
2009 8 550 363 829,11 8 550 363 829,11 8 550 363 829,11 8 550 363 829,11 8 550 363 829,11 8 550 363 829,11
2010 8 729 936 135,74 8 729 936 135,74 8 729 936 135,74 8 729 936 135,74 8 729 936 135,74 8 729 936 135,74
2011 9 892 702 357,57 9 892 702 357,57 9 892 702 357,57 9 892 702 357,57 9 892 702 357,57 9 892 702 357,57
2012 9 919 780 221,92 9 919 780 221,92 9 919 780 221,92 9 919 780 221,92 9 919 780 221,92 9 919 780 221,92
59
2013 10 613 473 993,03 10 613 473 993,03 10 613 473 993,03 10 613 473 993,03 10 613 473 993,03 10 613 473 993,03
2014 10 593 147 526,94 10 593 147 526,94 10 593 147 526,94 10 593 147 526,94 10 593 147 526,94 10 593 147 526,94
2015 N/A 9 023 516 942,85 9 023 516 942,85 9 023 516 942,85 9 023 516 942,85 9 023 516 942,85
2016 N/A 9 153 388 723,82 9 152 564 955,90 9 152 656 482,01 9 154 304 108,46 9 154 121 024,21
2017 N/A 8 911 335 901,33 8 911 157 676,40 8 909 553 812,37 8 911 603 245,42 8 913 207 478,38
2018 N/A 9 162 271 818,48 9 162 180 196,22 9 160 073 137,10 9 162 363 441,66 9 164 471 027,61
2019 N/A 9 580 062 951,07 9 580 446 161,25 9 576 518 983,45 9 579 583 959,89 9 583 512 394,59
2020 N/A 9 683 604 164,69 9 684 185 198,37 9 679 537 904,92 9 683 023 165,87 9 687 672 132,65
2021 N/A 9 926 164 632,89 9 927 058 027,91 9 921 202 791,14 9 925 271 318,28 9 931 029 645,39
2022 N/A 10 096 755 787,13 10 097 967 470,53 10 091 204 098,30 10 095 645 205,08 10 102 411 553,84
2023 N/A 10 233 986 211,44 10 235 419 069,81 10 227 847 661,46 10 232 655 879,71 10 240 230 847,45
2024 N/A 10 424 868 597,55 10 426 432 445,12 10 418 094 634,74 10 423 200 752,00 10 431 542 648,92
2025 N/A 10 574 909 458,52 10 576 707 345,94 10 567 615 287,77 10 573 006 146,12 10 582 102 842,42
Source : Logiciel EViews v.8
60
Compte tenu de ces résultats, le tableau suivant résume les combinaisons de politiques économiques par ordre
d’efficacité.
Ordre d’efficacité Policy mix
1 Politique monétaire expansive + Politique budgétaire restrictive
2 Politique monétaire expansive + Politique budgétaire expansive
3 Politique monétaire restrictive + Politique budgétaire expansive
4 Politique monétaire restrictive + Politique budgétaire restrictive
Force est de constater l’efficacité de l’adoption d’une politique budgétaire de prudence accompagné d’une politique
monétaire de soutien à l’activité économique notamment pour les périodes normales; et d’une politique monétaire expansive
et politique budgétaire expansive lors des périodes de crises.
61
SECTION 2. Interprétations économiques et recommandations générales
1. Interprétations économiques
1.1. Analyse des fonctions de réponse impulsionnelle
Choc sur l’activité économique :
Un choc positif sur un intervalle de 10 périodes sur l’activité économique se
traduit par une détérioration significative de celle-ci durant les deux premières
périodes. Ce résultat justifie la rapide transmission des chocs affectant l’activité
économique dans le court terme. Une légère reprise s’affiche pour la troisième
période avant de tomber progressivement jusqu’à la fin de la dixième période.
Le choc ne se stabilise pas sur le long terme.
Choc sur la masse monétaire :
Un choc positif sur la masse monétaire se traduit par une fluctuation de
l’activité économique pour les trois premières périodes. Une baisse s’affiche
pour la quatrième période. Une légère reprise s’en suit pour la cinquième
période. Ce choc positif entraîne une baisse de l’activité économique à long
terme, mais de façon très progressive. Ce choc révèle qu’une baisse des crédits
à l’économie peut entraîner un effet récessif sur l’activité économique. Ceci
signifie que la politique monétaire peut stabiliser les fluctuations
macroéconomiques, notamment lors des périodes de crises. Ceci signifie aussi
le rôle important de l’influence joué par la politique monétaire sur la politique
budgétaire afin de stimuler la croissance économique.
A long terme, l’activité économique ne se stabilise pas, mais se traduit par une
amélioration de l’activité économique, confirmant ainsi la dynamique de court
terme expliquée par le modèle VAR.
Choc sur le déficit budgétaire :
Un choc positif sur le déficit budgétaire se traduit par une baisse de
l’activité économique pour les quatre premières périodes. Une légère reprise
s’affiche pour la cinquième période et affiche une nette amélioration de la
situation macroéconomique. Ceci signifie que la politique budgétaire
62
expansive, à court terme n’est pas tout le temps efficace à Madagascar sauf
pendant les périodes de crises.
Ainsi, les résultats confirment qu’un choc positif sur la politique budgétaire
entraînera des impacts positifs sur la croissance économiques à long terme.
Cette réponse impulsionnelle conforte les résultats du test de causalité d’Engle
Granger, montrant que la politique budgétaire influence peu la variation du
PIB (87,40%). Ce choc révèle qu’une mauvaise allocation des dépenses
publiques se traduit par des effets négatifs sur l’activité économique. En outre,
la hausse du déficit public pourrait avoir d’effets positifs sur l’activité mais il
faudrait remédier à l’improductivité des dépenses publiques et les problèmes
d’allocation de celles-ci. A long terme, l’activité économique ne se stabilise pas
mais continue d’augmenter avec le temps.
1.2. Analyse de la décomposition de la variance de l’erreur
La variance de l’erreur de prévision du produit intérieur brut, est due à
33,21% à ses propres innovations, 74,28% aux innovations du déficit
budgétaire et à 01,29% à celles de la masse monétaire.
Elle montre que le PIB du futur est expliqué majoritairement par ses
valeurs passées. Les erreurs de prévisions liées à la politique monétaire
influencent deux fois plus l’activité économique que celles liées à la politique
budgétaire.
1.3. Analyse de l’élasticité à court terme
LPIB = 0.437230867878*LPIB(-1) + 0.401101512216*LPIB(-2) -
0.153226648693*LDB(-1) - 0.0609446426975*LDB(-2) -
0.00776618186258*LM2(-1) + 0.111026131288*LM2(-2) + 3.64993610265-
Ce résultat démontre le fait qu’une politique budgétaire expansive est
inefficace pour la première période. Ainsi, l’effet attendu par la relance est
retardé.
L’élasticité de court terme du PIB par rapport au déficit budgétaire au temps
T-2 est de -0,0609 soit 06,09%. Ceci signifie qu’au temps T-2, une
augmentation du déficit budgétaire de 10% entraine une baisse du PIB à
63
06,09%. L’élasticité de court terme du PIB par rapport au déficit budgétaire au
temps T-1 est de -0,1532 soit 15,32%. Ceci signifie qu’au temps T-1, une
augmentation du déficit budgétaire de 10% entraine une baisse du PIB à
15,32%. Ceci signifie qu’augmenter le niveau du déficit budgétaire fait empirer
la situation macroéconomique pour une période normale. D’où l’intérêt
d’adoption d’une politique budgétaire de prudence en période normale.
- L’élasticité de court terme du PIB par rapport à la masse monétaire au
temps T-2 est de 0,1110 soit 11,10%. Ceci signifie qu’au temps T-2, une
augmentation de la masse monétaire de 10% entraine une hausse du PIB à
11,10%. Tandis qu’au temps T-1, l’élasticité de court terme du PIB par rapport
à la masse monétaire au temps T-1 est de 0,0077 soit 0 ,77%. Ceci signifie
qu’au temps T-1, une augmentation de la masse monétaire de 10% entraine
une hausse du PIB à 0,77%. Ceci implique qu’une politique monétaire
expansive stimule la croissance économique, mais son effet est très lent étant
donné son influence plutôt faible sur l’activité économique. Toutefois, elle agit
de manière rapide sur la politique budgétaire, qui va influencer l’activité
économique.
1.4. La réalité sur l’analyse de la combinaison de politique économique optimale
Conformément aux études économétriques, la réalité démontre que les
actions budgétaires influencent beaucoup plus la croissance économique, et que
les actions monétaires expliquent le comportement de la politique budgétaire
malagasy. Les études et la réalité rejoignent alors les recherches effectuées par
Chowdhury (1986), Olaloye et Ikhide (1995), Ajisafe et Folorunso (2002),
Mobolajo (2010) dans les revues de littérature.
En effet, lors des comités de liquidité, les autorités budgétaires
présentent leur niveau de déficit. Ensuite, les autorités monétaires introduisent
dans leur modèle de prévision tous les paramètres pouvant affecter la masse
monétaire (la variation des billets en circulation, le déficit public, l’entrée et/ou
sortie de devises comptabilisée dans le déficit public, les opérations diverses
propres à la Banque centrale).
64
Quand les autorités budgétaires font augmenter leur niveau de déficit,
alors la base monétaire augmente et se traduit par la hausse de la masse
monétaire. D’après les analyses économétriques, cette hausse de la masse
monétaire se traduira par une hausse de l’activité économique. Le fait est que la
hausse de la masse monétaire n’est pas expliquée par la hausse des crédits à
l’économie, mais à la hausse de la liquidité bancaire, ne sortant même pas du
système bancaire. Il y a donc un blocage de crédits, qui dépend entièrement des
comportements des banques primaires à Madagascar et du climat
d’investissement.
En outre, étant donné l’objectif d’inflation, les autorités monétaires ont
tendance à ponctionner les liquidités engendrées par le déficit budgétaire et les
autres paramètres affectant la masse monétaire, alors que cette ponction fera
diminuer la masse monétaire. Cette diminution de la masse monétaire va à
l’encontre de l’étude économétrique, qui a démontré que la hausse de la masse
monétaire entraîne une croissance économique. Ainsi, l’objectif de ciblage
inflation et l’objectif de croissance économique ne sont pas convergents.
Par ailleurs, l’étude économétrique explique que tant que la politique
budgétaire est restrictive, alors des répercussions positives sur la croissance
économique se produisent. D’une part, en considérant les bonnes allocations de
ressources, les transmissions des dépenses publiques sur la sphère réelle seront
efficaces et favoriseront la production. D’autre part, une baisse du déficit fera
diminuer le niveau de la masse monétaire, et l’objectif de ciblage inflation sera
réalisé. A cet effet, les autorités monétaires et budgétaires pourront réaliser
ensemble leur objectif respectif.
Le problème réside dans l’impossibilité du gouvernement à fixer et à
diminuer le niveau du déficit public étant donné certains paramètres non-
étudiés, non-prévus dans la loi de finances. En d’autres termes, le
gouvernement est souvent contraint aux revendications sociales.
2. Recommandations générales
La première mesure d’accompagnement est de réformer
l’administration, tout en uniformisant les données réelles retraçant la
65
situation macroéconomique du pays afin d’assurer le suivi de l’évolution
des agrégats macroéconomiques par toutes les institutions :
Gouvernement, Banque Mondiale, Banque Centrale, INSTAT, FMI et
les autres Partenaires Techniques et Financiers, etc.
Créer une institution, et engager des agents qui ne feront que
l’uniformisation des données mondiales. Ainsi, toutes les institutions y
feront parvenir leurs données respectives, ainsi que leurs mises-à-jour.
Stimuler les crédits à l’économie afin d’influencer la production, étant
donné l’influence de la politique monétaire sur l’activité économique. Il
est ainsi primordial de remédier aux problèmes de transmissions de la
politique monétaire tels que la faiblesse du taux de bancarisation,
l’aversion des banques quant aux octrois de crédits, etc.
Restreindre les dépenses futiles et supprimer définitivement les
éléphants blancs :
- Tant que les efforts du gouvernement malagasy dans la bonne
allocation des dépenses publiques s’intensifient, alors les
autorités monétaires ne sont pas obligées de ponctionner les
liquidités et ces dernières pourraient s’injecter dans l’économie
car les banques primaires se prépareraient aux non-interventions
de la Banque Centrale sur le marché monétaire. Ainsi, la
politique monétaire expansive peut aussi se traduire par une non-
intervention sur le marché monétaire. Autrement dit, la Banque
centrale n’injecte pas de liquidités via ses instruments indirects
tels que les achats de titres ou les pensions ordinaires ou ses
instruments directs tels que la baisse du taux directeur ou du
coefficient des réserves obligatoires. Par conséquent, le niveau de
la masse monétaire souhaitée pourrait être obtenu, et donc les
objectifs de ciblage inflation et de croissance économique
pourraient être atteints simultanément.
66
- Les producteurs locaux devraient être favorisés lors des marchés
publics car ces derniers font partie des instruments des canaux de
transmission de la politique budgétaire dans la sphère réelle.
- Il est indispensable de prévoir de façon fiable les revendications
sociales et d’intégrer ces prévisions dans la prévision de déficit
public.
- Il faut prioriser les dépenses en santé, éducation et services
publics pour que ces dernières deviennent un instrument à
rentabilité en vue de l’amélioration du capital humain, qui fera
partie de l’investissement public ; et de faciliter les
investissements privés à cause de l’efficacité des services publics.
- Il faut améliorer la qualité des prévisions des dépenses publiques
hebdomadaires, mensuelles et annuelles afin d’obtenir une
meilleure indication à la Banque centrale en matière de déficit
budgétaire pour que celle-ci puisse procéder à des actions
monétaires adéquates à la croissance économique.
En cas de crises socio-politiques, une politique budgétaire contra-cyclique
est recommandée. La combinaison d’une politique budgétaire restrictive
accompagnée d’une politique monétaire expansive pendant les périodes
normales est efficace malgré les tensions inflationnistes. Lors des périodes
de crises, la combinaison d’une politique budgétaire expansive et d’une
politique monétaire expansive est indispensable car dans le passé cette
combinaison a fait grimper la croissance économique (1991, 2002, 2009).
Toutefois, le gouvernement doit réfléchir à ses mesures afin d’éviter le
risque de dérapage.
Les efforts en termes de coordination de politique monétaire et la politique
budgétaire sont obligatoires étant donné les liens de causalité entre les
deux politiques. Ces efforts sont basés sur les instruments comptables,
institutionnels et macroéconomiques. Ainsi, le dialogue permanent entre
les autorités budgétaires et monétaires est indispensable. Les deux
autorités sont obligées de présenter les situations réelles des paramètres
67
afin de mieux prévoir l’évolution des agrégats et de mieux cibler les
objectifs.
Lors du cadrage macroéconomique, il est indispensable de considérer les
paramètres sociaux, ne pas se fier seulement aux indicateurs
macroéconomiques. Il est impératif de choisir l’objectif prioritaire au nom
duquel les autorités monétaires et budgétaires respecteront en premier.
Par exemple, le choix de favoriser la croissance économique en premier et
d’apaiser les tensions inflationnistes en second.
68
CONCLUSION
L’objet de cette analyse était d’analyser l’efficacité du policy mix à
Madagascar depuis les années 1990, en se basant sur l’analyse des politiques
monétaire et budgétaire via les comportements des indicateurs
macroéconomiques.
Afin d’analyser l’efficacité du policy mix, il a été essentiel de connaître
les fondements théoriques du policy mix et les résultats de recherches déjà
établis dans différents pays. Deuxièmement, il a été impératif de suivre
l’évolution du policy mix depuis 1990 grâce aux méthodes d’extraction des
cycles liées au taux de croissance économique, à l’inflation, à la masse
monétaire, aux dépenses publiques et d’étudier la coordination de ces cycles
dans le temps. Troisièmement, il a fallu intégrer une étude économétrique des
variables afin de mieux prévoir leur comportement. L’étude économétrique a
employé la méthodologie VAR qui met en évidence les réponses des
impulsions entre les variables.
Quel type de policy-mix faudrait-il adopter pour le cas de
l’économie malagasy compte tenu des interactions entre la politique
budgétaire et la politique monétaire?
En termes d’analyse des politiques macroéconomiques à Madagascar,
les résultats ont montré que le comportement de la politique budgétaire est
expliqué par celui de la politique monétaire. En outre, il ressort de l’analyse
que la politique budgétaire exerce beaucoup plus d’influence sur la croissance
économique.
En période normale, il est conseillé d’adopter une politique budgétaire
restrictive accompagnée d’une politique monétaire expansive. Ce choix est
cependant suivi de quelques conditions telles que le fait de remédier aux
problèmes liés aux canaux de transmission de la politique monétaire comme
l’injection des liquidités bancaires dans la sphère réelle en tant que crédits à
l’économie ; la suppression des éléphants blancs ; la mise en valeur des
producteurs locaux sur les marchés publics. Ainsi, il est possible de stabiliser
l’activité économique, sans pour autant rendre dramatique le niveau de
69
l’inflation. Il ressort aussi de l’étude que tant que le gouvernement alloue de
façon optimale les dépenses publiques, tout en stimulant les recettes publiques
et en restreignant le déficit public, alors les autorités monétaires n’auront pas
de difficulté à lutter contre l’inflation car la production s’améliore grâce à
l’efficacité des services publics et des infrastructures tout en évitant la rareté
des biens et services. A cet effet, l’étude a conclu que les actions de la politique
budgétaire ont beaucoup plus d’influences sur l’activité économique tant que
celles-ci sont soutenues par la politique monétaire. Ceci démontre le besoin
imminent d’une coordination de la politique budgétaire et de la politique
monétaire étant donné l’interdépendance des actions monétaires et
budgétaires. Il faut cependant noter que les autorités monétaires à Madagascar
intègrent les actions budgétaires parmi les paramètres principaux nécessaires à
leur intervention. Ainsi, compte tenu de cette chaîne, il est impératif que le
gouvernement fasse attention à son déficit afin d’éviter le risque de dérapage,
sinon les autorités monétaires ne pourront pas lutter efficacement contre
l’inflation et contribuer à la croissance économique. La politique monétaire
exerce des effets sur l’activité économique, mais son influence est plutôt
indirecte, et son effet plus lent.
Par ailleurs, l’étude a confirmé l’importance de la politique de relance
keynésienne lors des périodes de crises en 1991, 2002 et 2009. Ainsi, au cas où
de futures crises socio-politiques se présenteraient, il est conseillé pour le
gouvernement d’adopter une politique budgétaire expansive accompagnée
d’une politique budgétaire expansive tout en sécurisant le climat
d’investissement et en encourageant la capacité de production des producteurs
locaux ; mais ceci ne devrait pas durer plus de trois ans. Il est pourtant
primordial de noter que les chocs engendrés par cette combinaison se
transmettent rapidement sur l’activité économique, mais seulement dans le
court terme.
L’étude a cependant rencontré certaines limites. Premièrement, la
collecte des données a été très difficile car certains chiffres pour les années
avant 1990 ont été indisponibles. Deuxièmement, par souci de simplicité,
70
l’étude a fixé l’hypothèse d’une économie fermée et n’a pas introduit l’analyse
en profondeur de la politique de change dans le contenu du mémoire étant
donnée la faiblesse du degré d’ouverture de l’économie de Madagascar (23,44%
en moyenne depuis 1990 selon les calculs de l’auteur). D’où le fait de ne pas
utiliser le modèle de Mundell Fleming. Par ailleurs, certaines recherches ont
démontré que cette faiblesse du degré d’ouverture de l’économie n’affecte pas
les analyses sur l’interaction entre les politiques monétaire et budgétaire, et
leurs effets sur la croissance économique.
L’étude de la mise en œuvre de la coordination de la politique monétaire
et de la politique budgétaire fera l’objet des recherches futures étant donné le
fait que cette dernière est une des étapes à suivre afin d’atteindre le
développement économique.
71
ANNEXE 1. Auteurs de référence :
Friedman et Meiselman (1963), Anderson et Jordan (1968), De Leeuw et
Katshbrenner (1969), Gramlich (1971), Ajaye (1974), Waud (1974), Elliot
(1975), Dewald et Marchon (1978), Batten et Hafer (1983), Darrat (1984),
Ubogu (1985), Aigbokhan (1985), Chowdhury, Fackler, et McMillin (1986),
Chowdhury (1988), Shapiro et Watson (1988), Blanchard et Quah (1989),
Romer et Romer (1989, 1994), Familoni (1989), Cardia (1991), Chari et al.
(1991), Abbas (1991), Clarida et Gali (1994), Garrison et Lee (1995), Olaloye
et Ikhide (1995), Ansari (1996), Funke (1996), Kim (1997), Chari et Kehoe
(1998), Asogu (1998), Ramey et Shapiro (1998), Weeks (1999), Jordan, Roland
et Carter (1999), Blanchard et Perotti (1999), Bruneau et al. (1999), Reynolds,
A. (2000), Wickens et Motto (2001), Schmitt-Grohe et Uribe (2001a), Nottage
(2001), Feldstein M. (2002), Blanchard et Perotti (2002), Gali et al. (2007),
Ajisafe et Folorunso (2002), Patterson et Sjoberj (2003), Aarle et al. (2003),
Bruce et Snyder (2004), Sabaté et al.(2004), Perotti (2004, 2007), Uhlig (2005),
Rahman (2005), Biau et Girard (2005), Christiano, Eichenbaum et Evans
(2000, 2005), Hassan (2006), Koimain (2007), Komaki( 2008), Ali et al. (2008),
Ramey (2008), Suleiman (2009), Adefeso et Mobolaji (2010), Senbet (2011),
Scott(2011), Okoro (2013), Rakic et Radenovic (2013).
ANNEXE 2. Nombre de retard optimal
VAR Lag Order Selection Criteria
Endogenous variables: LPIB LDB LM2
Exogenous variables: C
Date: 04/25/16 Time: 01:10
Sample: 1990 2014
Included observations: 23 Lag LogL LR FPE AIC SC HQ 0 -56.32386 NA 0.034914 5.158596 5.306704 5.195845
1 -18.73507 62.10321* 0.002937 2.672615 3.265047* 2.821610
2 -8.161361 14.71125 0.002690* 2.535771* 3.572526 2.796512* * indicates lag order selected by the criterion
72
LR: sequential modified LR test statistic (each test at 5% level)
FPE: Final prediction error
AIC: Akaike information criterion
SC: Schwarz information criterion
HQ: Hannan-Quinn information criterion
Source : Eviews v.8
ANNEXE 3. Corrélogramme Date: 11/19/15 Time: 00:10
Sample: 1990 2014
Included observations: 25 Autocorrelation Partial Correlation AC PAC Q-Stat Prob . |******| . |******| 1 0.879 0.879 21.716 0.000
. |***** | . *| . | 2 0.752 -0.089 38.302 0.000
. |***** | . | . | 3 0.639 -0.008 50.838 0.000
. |**** | . *| . | 4 0.526 -0.076 59.719 0.000
. |*** | . *| . | 5 0.413 -0.067 65.474 0.000
. |**. | . *| . | 6 0.284 -0.155 68.335 0.000
. |* . | . *| . | 7 0.157 -0.085 69.258 0.000
. | . | . *| . | 8 0.035 -0.095 69.307 0.000
. | . | . |* . | 9 -0.042 0.091 69.381 0.000
. *| . | . | . | 10 -0.104 -0.029 69.868 0.000
. *| . | . | . | 11 -0.155 -0.006 71.031 0.000
.**| . | . *| . | 12 -0.230 -0.190 73.772 0.000
73
ANNEXE 4. Hypothèses de stationnarité
Analyse de la stationnarité des variables et détermination de l’ordre
d’intégration
Analyse avec le modèle avec constante et tendance déterministe à travers le test de
Dickey Fuller Augmenté, car parmi les variables, il y a ceux dont le processus est de
type Trend Stationary et d’autres dont le processus est de type Difference Stationary.
Le test de Dickey-Fuller Augmenté avec pour Hypothèse Nulle H0 (présence
de racine unitaire) est basé sur l’estimation par les moindres carrés des trois
modèles suivants:
Avec [1] : modèle avec constante
[2] : modèle avec constante et tendance
[3] : modèle sans constante ni tendance
74
ANNEXE 5. TESTS DE DICKEY FULLER AUGMENTE DU LPIB
Null Hypothesis: LPIB has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.182327 0.9284
Test critical values: 1% level -3.737853
5% level -2.991878
10% level -2.635542
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LPIB)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:13
Sample (adjusted): 1991 2014
Included observations: 24 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
LPIB(-1) -0.011514 0.063153 -0.182327 0.8570
C 0.308437 1.409758 0.218787 0.8288
R-squared 0.001509 Mean dependent var 0.051450
Adjusted R-squared -0.043877 S.D. dependent var 0.133070
S.E. of regression 0.135958 Akaike info criterion -1.073282
Sum squared resid 0.406663 Schwarz criterion -0.975110
Log likelihood 14.87938 Hannan-Quinn criter. -1.047237
F-statistic 0.033243 Durbin-Watson stat 2.461853
Prob(F-statistic) 0.856996
75
Null Hypothesis: LPIB has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.175171 0.1128
Test critical values: 1% level -4.394309
5% level -3.612199
10% level -3.243079
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LPIB)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:13
Sample (adjusted): 1991 2014
Included observations: 24 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
LPIB(-1) -0.562905 0.177283 -3.175171 0.0046
C 12.15647 3.822695 3.180077 0.0045
@TREND("1990") 0.036661 0.011255 3.257386 0.0038
R-squared 0.336667 Mean dependent var 0.051450
Adjusted R-squared 0.273493 S.D. dependent var 0.133070
S.E. of regression 0.113423 Akaike info criterion -1.398917
Sum squared resid 0.270160 Schwarz criterion -1.251660
Log likelihood 19.78701 Hannan-Quinn criter. -1.359850
F-statistic 5.329164 Durbin-Watson stat 2.029862
Prob(F-statistic) 0.013433
Null Hypothesis: LPIB has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic 1.889465 0.9828
Test critical values: 1% level -2.664853
5% level -1.955681
10% level -1.608793
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LPIB)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:13
Sample (adjusted): 1991 2014
Included observations: 24 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
LPIB(-1) 0.002300 0.001217 1.889465 0.0715
76
R-squared -0.000664 Mean dependent var 0.051450
Adjusted R-squared -0.000664 S.D. dependent var 0.133070
S.E. of regression 0.133114 Akaike info criterion -1.154441
Sum squared resid 0.407547 Schwarz criterion -1.105356
Log likelihood 14.85330 Hannan-Quinn criter. -1.141419
Durbin-Watson stat 2.491457
Null Hypothesis: D(LPIB) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.608097 0.0000
Test critical values: 1% level -3.752946
5% level -2.998064
10% level -2.638752
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LPIB,2)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:14
Sample (adjusted): 1992 2014
Included observations: 23 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
D(LPIB(-1)) -1.300117 0.196746 -6.608097 0.0000
C 0.076331 0.028149 2.711697 0.0131
R-squared 0.675259 Mean dependent var 0.006424
Adjusted R-squared 0.659795 S.D. dependent var 0.214482
S.E. of regression 0.125101 Akaike info criterion -1.236450
Sum squared resid 0.328655 Schwarz criterion -1.137711
Log likelihood 16.21917 Hannan-Quinn criter. -1.211617
F-statistic 43.66695 Durbin-Watson stat 2.090797
Prob(F-statistic) 0.000002
Null Hypothesis: D(LPIB) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.442114 0.0001
Test critical values: 1% level -4.416345
5% level -3.622033
10% level -3.248592
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LPIB,2)
Method: Least Squares
77
Date: 11/20/15 Time: 12:14
Sample (adjusted): 1992 2014
Included observations: 23 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
D(LPIB(-1)) -1.314274 0.204013 -6.442114 0.0000
C 0.056198 0.058606 0.958914 0.3491
@TREND("1990") 0.001607 0.004078 0.394149 0.6976
R-squared 0.677762 Mean dependent var 0.006424
Adjusted R-squared 0.645538 S.D. dependent var 0.214482
S.E. of regression 0.127695 Akaike info criterion -1.157231
Sum squared resid 0.326122 Schwarz criterion -1.009123
Log likelihood 16.30816 Hannan-Quinn criter. -1.119982
F-statistic 21.03298 Durbin-Watson stat 2.085864
Prob(F-statistic) 0.000012
Null Hypothesis: D(LPIB) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.312596 0.0000
Test critical values: 1% level -2.669359
5% level -1.956406
10% level -1.608495
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LPIB,2)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:14
Sample (adjusted): 1992 2014
Included observations: 23 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
D(LPIB(-1)) -1.099608 0.206981 -5.312596 0.0000
R-squared 0.561549 Mean dependent var 0.006424
Adjusted R-squared 0.561549 S.D. dependent var 0.214482
S.E. of regression 0.142021 Akaike info criterion -1.023185
Sum squared resid 0.443736 Schwarz criterion -0.973816
Log likelihood 12.76663 Hannan-Quinn criter. -1.010769
Durbin-Watson stat 1.875199
78
ANNEXE 6. TESTS DE DICKEY FULLER AUGMENTE DU LM2
Null Hypothesis: LM2 has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.406652 0.0002
Test critical values: 1% level -3.737853
5% level -2.991878
10% level -2.635542 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LM2)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:16
Sample (adjusted): 1991 2014
Included observations: 24 after adjustments Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. LM2(-1) -1.088208 0.201272 -5.406652 0.0000
C 2.880482 0.544871 5.286544 0.0000 R-squared 0.570580 Mean dependent var 0.039978
Adjusted R-squared 0.551061 S.D. dependent var 1.056215
S.E. of regression 0.707695 Akaike info criterion 2.226048
Sum squared resid 11.01830 Schwarz criterion 2.324219
Log likelihood -24.71257 Hannan-Quinn criter. 2.252092
F-statistic 29.23188 Durbin-Watson stat 1.796864
Prob(F-statistic) 0.000020
Null Hypothesis: LM2 has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.182995 0.0000
Test critical values: 1% level -4.394309
5% level -3.612199
10% level -3.243079 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LM2)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:16
Sample (adjusted): 1991 2014
Included observations: 24 after adjustments
79
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. LM2(-1) -1.290227 0.179622 -7.182995 0.0000
C 4.159780 0.603856 6.888693 0.0000
@TREND("1990") -0.060158 0.018624 -3.230123 0.0040 R-squared 0.713116 Mean dependent var 0.039978
Adjusted R-squared 0.685794 S.D. dependent var 1.056215
S.E. of regression 0.592052 Akaike info criterion 1.906023
Sum squared resid 7.361029 Schwarz criterion 2.053280
Log likelihood -19.87228 Hannan-Quinn criter. 1.945090
F-statistic 26.10017 Durbin-Watson stat 2.213990
Prob(F-statistic) 0.000002
Null Hypothesis: LM2 has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.676134 0.4130
Test critical values: 1% level -2.669359
5% level -1.956406
10% level -1.608495 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LM2)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:16
Sample (adjusted): 1992 2014
Included observations: 23 after adjustments Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. LM2(-1) -0.043430 0.064233 -0.676134 0.5063
D(LM2(-1)) -0.515266 0.170415 -3.023590 0.0065 R-squared 0.337146 Mean dependent var -0.042526
Adjusted R-squared 0.305582 S.D. dependent var 0.997751
S.E. of regression 0.831443 Akaike info criterion 2.551634
Sum squared resid 14.51726 Schwarz criterion 2.650373
Log likelihood -27.34379 Hannan-Quinn criter. 2.576467
Durbin-Watson stat 2.595922
Null Hypothesis: D(LM2) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.001195 0.0000
Test critical values: 1% level -3.769597
5% level -3.004861
10% level -2.642242
80
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LM2,2)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:16
Sample (adjusted): 1993 2014
Included observations: 22 after adjustments Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. D(LM2(-1)) -2.355823 0.336489 -7.001195 0.0000
D(LM2(-1),2) 0.462629 0.182492 2.535060 0.0202
C -0.100479 0.159524 -0.629866 0.5363 R-squared 0.844823 Mean dependent var 0.061303
Adjusted R-squared 0.828488 S.D. dependent var 1.797513
S.E. of regression 0.744421 Akaike info criterion 2.373704
Sum squared resid 10.52909 Schwarz criterion 2.522482
Log likelihood -23.11074 Hannan-Quinn criter. 2.408752
F-statistic 51.72037 Durbin-Watson stat 2.064639
Prob(F-statistic) 0.000000
Null Hypothesis: D(LM2) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.819435 0.0001
Test critical values: 1% level -4.440739
5% level -3.632896
10% level -3.254671 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LM2,2)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:16
Sample (adjusted): 1993 2014
Included observations: 22 after adjustments Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. D(LM2(-1)) -2.388395 0.350234 -6.819435 0.0000
D(LM2(-1),2) 0.480975 0.190229 2.528397 0.0210
C 0.066958 0.386386 0.173293 0.8644
@TREND("1990") -0.012470 0.026095 -0.477868 0.6385 R-squared 0.846767 Mean dependent var 0.061303
Adjusted R-squared 0.821228 S.D. dependent var 1.797513
S.E. of regression 0.760014 Akaike info criterion 2.452006
Sum squared resid 10.39719 Schwarz criterion 2.650378
Log likelihood -22.97207 Hannan-Quinn criter. 2.498737
F-statistic 33.15603 Durbin-Watson stat 2.059333
Prob(F-statistic) 0.000000
81
Null Hypothesis: D(LM2) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.080792 0.0000
Test critical values: 1% level -2.674290
5% level -1.957204
10% level -1.608175 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LM2,2)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:17
Sample (adjusted): 1993 2014
Included observations: 22 after adjustments Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. D(LM2(-1)) -2.338951 0.330323 -7.080792 0.0000
D(LM2(-1),2) 0.458089 0.179579 2.550909 0.0190 R-squared 0.841583 Mean dependent var 0.061303
Adjusted R-squared 0.833662 S.D. dependent var 1.797513
S.E. of regression 0.733108 Akaike info criterion 2.303460
Sum squared resid 10.74894 Schwarz criterion 2.402646
Log likelihood -23.33806 Hannan-Quinn criter. 2.326826
Durbin-Watson stat 2.044262
82
TESTS ADF DU LDB
Null Hypothesis: LDB has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.124239 0.0041
Test critical values: 1% level -3.737853
5% level -2.991878
10% level -2.635542 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LDB)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:18
Sample (adjusted): 1991 2014
Included observations: 24 after adjustments Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. LDB(-1) -0.795404 0.192861 -4.124239 0.0004
C 0.886801 0.247959 3.576401 0.0017 R-squared 0.436033 Mean dependent var 0.067060
Adjusted R-squared 0.410398 S.D. dependent var 0.945834
S.E. of regression 0.726264 Akaike info criterion 2.277848
Sum squared resid 11.60410 Schwarz criterion 2.376019
Log likelihood -25.33418 Hannan-Quinn criter. 2.303893
F-statistic 17.00935 Durbin-Watson stat 1.771053
Prob(F-statistic) 0.000445
Null Hypothesis: LDB has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.624525 0.0007
Test critical values: 1% level -4.394309
5% level -3.612199
10% level -3.243079 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LDB)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:18
Sample (adjusted): 1991 2014
Included observations: 24 after adjustments Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
83
LDB(-1) -1.023792 0.182023 -5.624525 0.0000
C 1.878531 0.393570 4.773049 0.0001
@TREND("1990") -0.060508 0.020213 -2.993561 0.0069 R-squared 0.604714 Mean dependent var 0.067060
Adjusted R-squared 0.567068 S.D. dependent var 0.945834
S.E. of regression 0.622335 Akaike info criterion 2.005794
Sum squared resid 8.133329 Schwarz criterion 2.153050
Log likelihood -21.06952 Hannan-Quinn criter. 2.044861
F-statistic 16.06307 Durbin-Watson stat 1.979074
Prob(F-statistic) 0.000059
Null Hypothesis: LDB has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.071068 0.2483
Test critical values: 1% level -2.669359
5% level -1.956406
10% level -1.608495 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LDB)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:18
Sample (adjusted): 1992 2014
Included observations: 23 after adjustments Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. LDB(-1) -0.141026 0.131668 -1.071068 0.2963
D(LDB(-1)) -0.328167 0.184817 -1.775635 0.0903 R-squared 0.235753 Mean dependent var -0.019652
Adjusted R-squared 0.199360 S.D. dependent var 0.864066
S.E. of regression 0.773153 Akaike info criterion 2.406261
Sum squared resid 12.55307 Schwarz criterion 2.505000
Log likelihood -25.67200 Hannan-Quinn criter. 2.431094
Durbin-Watson stat 2.240937
Null Hypothesis: D(LDB) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.886993 0.0000
Test critical values: 1% level -3.752946
5% level -2.998064
84
10% level -2.638752 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LDB,2)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:19
Sample (adjusted): 1992 2014
Included observations: 23 after adjustments Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. D(LDB(-1)) -1.398790 0.177354 -7.886993 0.0000
C -0.005318 0.165677 -0.032099 0.9747 R-squared 0.747610 Mean dependent var -0.055594
Adjusted R-squared 0.735592 S.D. dependent var 1.544069
S.E. of regression 0.793970 Akaike info criterion 2.459400
Sum squared resid 13.23817 Schwarz criterion 2.558139
Log likelihood -26.28310 Hannan-Quinn criter. 2.484232
F-statistic 62.20466 Durbin-Watson stat 2.292750
Prob(F-statistic) 0.000000
Null Hypothesis: D(LDB) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.593672 0.0000
Test critical values: 1% level -4.416345
5% level -3.622033
10% level -3.248592 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LDB,2)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:19
Sample (adjusted): 1992 2014
Included observations: 23 after adjustments Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. D(LDB(-1)) -1.398997 0.184232 -7.593672 0.0000
C -0.002999 0.378353 -0.007927 0.9938
@TREND("1990") -0.000178 0.025926 -0.006858 0.9946 R-squared 0.747611 Mean dependent var -0.055594
Adjusted R-squared 0.722372 S.D. dependent var 1.544069
S.E. of regression 0.813577 Akaike info criterion 2.546354
Sum squared resid 13.23814 Schwarz criterion 2.694462
Log likelihood -26.28307 Hannan-Quinn criter. 2.583603
F-statistic 29.62136 Durbin-Watson stat 2.292331
85
Prob(F-statistic) 0.000001
Null Hypothesis: D(LDB) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1) t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -8.079643 0.0000
Test critical values: 1% level -2.669359
5% level -1.956406
10% level -1.608495 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LDB,2)
Method: Least Squares
Date: 11/20/15 Time: 12:19
Sample (adjusted): 1992 2014
Included observations: 23 after adjustments Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. D(LDB(-1)) -1.399009 0.173152 -8.079643 0.0000 R-squared 0.747598 Mean dependent var -0.055594
Adjusted R-squared 0.747598 S.D. dependent var 1.544069
S.E. of regression 0.775735 Akaike info criterion 2.372493
Sum squared resid 13.23882 Schwarz criterion 2.421862
Log likelihood -26.28366 Hannan-Quinn criter. 2.384909
Durbin-Watson stat 2.292201
86
ANNEXE 7. Le modèle VECM rejeté
Vector Error Correction Estimates
Date: 11/18/15 Time: 12:47
Sample (adjusted): 1992 2014
Included observations: 23 after adjustments
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
Cointegration Restrictions:
B(1,1)=1, B(1,2)=2033129698.442252, B(1,3)=-6509446712.67015
Convergence achieved after 1 iterations.
Restrictions identify all cointegrating vectors
LR test for binding restrictions (rank = 1):
Chi-square(2) 0.000000
Probability 1.000000
Cointegrating Eq: CointEq1
PIB(-1) 1.000000
M2(-1) 2.03E+09
DB(-1) -6.51E+09
C -1.66E+10
Error Correction: D(PIB) D(M2) D(DB)
CointEq1 0.031908 -8.15E-10 1.83E-11
(0.01490) (1.9E-10) (3.3E-11)
[ 2.14190] [-4.37514] [ 0.56086]
D(PIB(-1)) -0.282237 5.69E-09 2.12E-10
(0.21786) (2.7E-09) (4.8E-10)
[-1.29549] [ 2.08861] [ 0.44467]
D(M2(-1)) -36756323 0.405646 0.018740
(1.9E+07) (0.24015) (0.04197)
[-1.91481] [ 1.68915] [ 0.44654]
D(DB(-1)) 22690204 -1.635197 -0.162550
(9.1E+07) (1.14077) (0.19935)
[ 0.24884] [-1.43342] [-0.81539]
C 4.36E+08 -2.639934 -0.149761
(1.7E+08) (2.09851) (0.36672)
[ 2.60149] [-1.25800] [-0.40838]
R-squared 0.232582 0.674662 0.175332
Adj. R-squared 0.062044 0.602364 -0.007928
Sum sq. resids 9.53E+18 1491.703 45.55445
S.E. equation 7.28E+08 9.103427 1.590850
F-statistic 1.363817 9.331751 0.956738
Log likelihood -499.1398 -80.61565 -40.49485
Akaike AIC 43.83824 7.444839 3.956074
Schwarz SC 44.08509 7.691686 4.202920
Mean dependent 3.45E+08 -0.843918 -0.086957
S.D. dependent 7.51E+08 14.43651 1.584581
Determinant resid covariance (dof adj.) 8.70E+19
87
Source : Logiciel EViews v.8
Determinant resid covariance 4.17E+19
Log likelihood -617.4408
Akaike information criterion 55.25573
Schwarz criterion 56.14437
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TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE 1
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 3
GLOSSAIRE 4
REMERCIEMENTS 5
INTRODUCTION 6
PARTIE 1 : REVUES DE LA LITTERATURE 9
CHAPITRE 1. Revues théoriques sur le policy mix 10
SECTION 1. Les concepts fondamentaux autour du policy mix 10
1. Définitions et objectifs du policy mix 10
1.1. Le policy mix 10
2. Evolution du concept de policy mix dans les théories économiques 11
3. Les politiques économiques concernées et leurs instruments respectifs 13
3.1. La politique monétaire 13
3.2. La politique budgétaire 14
SECTION 2. Les fondements théoriques du policy mix 15
1. Les scénarii de policy mix 15
1.1. Aperçu du modèle IS-LM 15
1.2. Effets de la mise en œuvre des politiques monétaire et budgétaire sur le produit
global 16
2. Les théories économiques traditionnelles liées au policy mix 22
CHAPITRE 1. REVUES EMPIRIQUES 25
SECTION 1. Les recherches antérieures sur l’interaction entre les politiques monétaire
et budgétaire et leurs effets sur la croissance économique 25
1. Auteurs affirmant l’influence importante de la politique monétaire sur la
croissance économique comparée à la politique budgétaire 25
2. Auteurs affirmant l’influence importante de la politique budgétaire sur la
croissance économique comparée à la politique monétaire 26
3. Les modèles et variables utilisés 26
4. Les principaux résultats 26
SECTION 2. Cas de réussite ou d’échecs de policy mix dans différents pays 30
1. Cas du NIGERIA 30
1.1. Recherches de Ajisafe, R.A., et Folorunso, B.A 30
2. Cas de la TUNISIE 31
2.1. Recherches de Slim Mahfoudh 31
2.2. Les modèles et variables utilisées 31
3. Cas des ETATS-UNIS 32
4. Cas de la Zone EURO 32
PARTIE 2. ETUDE DU POLICY MIX A MADAGASCAR 33
CHAPITRE 2. Le policy mix à Madagascar 34
SECTION 1. Evolution de la politique monétaire et de la politique budgétaire depuis
1990 34
1. Vue d’ensemble sur la macroéconomie malagasy 34
SECTION 2. Diagnostic de la politique monétaire et de la politique budgétaire depuis
1990 à travers les indicateurs macroéconomiques 37
1. Analyse de la politique monétaire 37
2. Analyse de la politique budgétaire 39
3. Analyse de la coordination de la politique monétaire et de la politique budgétaire
40
CHAPITRE 3. Vérification empirique de l’impact du policy mix sur la croissance
économique 43
SECTION 1. Présentation des données, du modèle et des résultats empiriques 43
1. Le modèle et son estimation 43
1.1. Présentation des variables et des données43
1.2. Le modèle empirique 47
1.3. Les résultats du modèle et interprétations 52
SECTION 2. Interprétations économiques et recommandations générales 61
1. Interprétations économiques 61
1.1. Analyse des fonctions de réponse impulsionnelle 61
1.2. Analyse de la décomposition de la variance de l’erreur 62
1.3. Analyse de l’élasticité à court terme 62
1.4. La réalité sur l’analyse de la combinaison de politique économique optimale 63
2. Recommandations générales 65
CONCLUSION 68
RESUME
L’apport de cette étude est d’analyser l’efficacité du policy mix à Madagascar
depuis 1990. L’analyse des indicateurs macroéconomiques montre que la politique
budgétaire exerce beaucoup plus d’influences sur la croissance économique comparée
à la politique monétaire. La politique monétaire exerce beaucoup d’influences sur la
politique budgétaire. Une politique budgétaire restrictive et la politique monétaire
expansive est efficace sur l’activité économique pendant les périodes normales ; tandis
que la politique budgétaire et la politique monétaire expansives sont efficaces pendant
les périodes de crises, mais cette combinaison ne doit pas durer plus de trois ans après
la crise. L’étude des liens de causalité entre les deux politiques ont montré qu’il existe
une forte interdépendance entre elles, d’où l’intérêt de leur coordination tant
juridique, comptable, institutionnel et macroéconomique. L’étude propose ainsi au
gouvernement de faire attention aux dérapages lors des relances keynésiennes pour
que les autorités monétaires puissent lutter efficacement contre l’inflation.
Mots-clés : Efficacité, Policy mix, Politique monétaire, Politique budgétaire,
Coordination, Activité économique, Dérapages, Inflation
ABSTRACT
This study investigates the efficiency of policy mix in Madagascar since 1990.
Macroeconomics indicators analysis showed that contractionary fiscal policy and
expansionary monetary policy is efficient on the Gross Domestic Product during
normal periods. However, expansionary fiscal and monetary policies are efficient
during crisis periods. After investigating causality between both policies, the study
showed that they are highly interdependent, hence coordination is very important
especially on legal, institutional, accounting and macroeconomics ways. Budgetary
policy exerts a greater influence on Gross Domestic Product rather than monetary
policy. Monetary actions exert a greater influence on budgetary actions. This study
suggests that government must pay attention to drifting expansionary fiscal policy
for helping monetary authorities fighting effectively against inflation.
Key words: Efficiency, Policy mix, Monetary policy, Fiscal policy,
Coordination, Gross Domestic Product, Drifting, Inflation