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P aris à travers les siècles au Musée Carnavalet CNDP-CRDP Avec le soutien de Carnet de l’accompagnateur Pour faire découvrir les musées aux enfants

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Page 1: Paris à travers les siècles au Musée Carnavaletcrdp.ac-paris.fr/a-la-decouverte-de/sites/default/files/... · 2011. 3. 25. · – les armes de la Ville de Paris (cour des Drapiers),

Paris à travers les siècles au Musée Carnavalet

CNDP-CRDP

Avec le soutien de

Carnet de l’accompagnateur

Pour faire découvrir les musées aux enfants

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2 © CRDP de l’académie de Paris – 2010

Organisation générale de la visite À la découverte de...

© CRDP de l’académie de Paris, 201022

ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA VISITE

Liste par siècle des pages du carnet de l’enfant avec les lieux et personnages évoqués.

PARIS AU XVIe SIÈCLE – 4

Page 6. Une île vue du ciel Page 7. Un étrange tableau de la Cité Page 8. La place de Grève-a-t-elle vraiment existé ? Page 9. Un roi qui a transformé Paris

Lieux : L’île de la Cité / Le Louvre / Notre-Dame de Paris / Le palais de la Cité (devenu la Conciergerie) / La place Dauphine / La place de Grève (devenue la place de l’Hôtel de Ville) / La place Royale (devenue la place des Vosges) / La place Dauphine / Le Pont-Neuf / La Sainte-ChapellePersonnage : Henri IV

PARIS AU XVIIe SIÈCLE – 5 et 6

Page 10. Promenade dans Paris au Grand SièclePage 11. Les visiteurs célèbres de la marquise de Sévigné

Lieux : L’Hôtel des Invalides / Le jardin des Tuileries / La place Vendôme / La place des VictoiresPersonnages : La Fontaine / Louis XIII / Louis XIV / La marquise de Sévigné / Molière

PARIS AU XVIIIe SIÈCLE – 8 , 9 , 10 et 11

Pages 12 et 13. Paris sous le RévolutionLieux : La Bastille / Le Champ-de-Mars / L’Hôtel des Invalides / Le jardin des TuileriesPersonnages : Louis XVI / Necker (ministre de Louis XVI) / Napoléon Bonaparte

PARIS AU XIXe SIÈCLE – 12 et 13

Pages 14 et 15. Le Paris des EmpereursLieux et monuments : L’arc de triomphe de l’Étoile / La colonne Vendôme / La fontaine du Châtelet / L’Hôtel de Ville / L’obélisque de la ConcordePersonnages : Charles X / Haussmann (préfet de la Seine) / Louis XVIII / Louis-Philippe / Napoléon Ier / Napoléon III

Règne : 1824-1830

Napoléon Ier

Empereur : 1804-1814

Louis

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1814

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Charles X

Napoléon IIIEmpereur : 1852-1870

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Règne :

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À la découverte de...

© CRDP de l’académie de Paris, 201022

ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA VISITE

Liste par siècle des pages du carnet de l’enfant avec les lieux et personnages évoqués.

PARIS AU XVIe SIÈCLE – 4

Page 6. Une île vue du ciel Page 7. Un étrange tableau de la Cité Page 8. La place de Grève-a-t-elle vraiment existé ? Page 9. Un roi qui a transformé Paris

Lieux : L’île de la Cité / Le Louvre / Notre-Dame de Paris / Le palais de la Cité (devenu la Conciergerie) / La place Dauphine / La place de Grève (devenue la place de l’Hôtel de Ville) / La place Royale (devenue la place des Vosges) / La place Dauphine / Le Pont-Neuf / La Sainte-ChapellePersonnage : Henri IV

PARIS AU XVIIe SIÈCLE – 5 et 6

Page 10. Promenade dans Paris au Grand SièclePage 11. Les visiteurs célèbres de la marquise de Sévigné

Lieux : L’Hôtel des Invalides / Le jardin des Tuileries / La place Vendôme / La place des VictoiresPersonnages : La Fontaine / Louis XIII / Louis XIV / La marquise de Sévigné / Molière

PARIS AU XVIIIe SIÈCLE – 8 , 9 , 10 et 11

Pages 12 et 13. Paris sous le RévolutionLieux : La Bastille / Le Champ-de-Mars / L’Hôtel des Invalides / Le jardin des TuileriesPersonnages : Louis XVI / Necker (ministre de Louis XVI) / Napoléon Bonaparte

PARIS AU XIXe SIÈCLE – 12 et 13

Pages 14 et 15. Le Paris des EmpereursLieux et monuments : L’arc de triomphe de l’Étoile / La colonne Vendôme / La fontaine du Châtelet / L’Hôtel de Ville / L’obélisque de la ConcordePersonnages : Charles X / Haussmann (préfet de la Seine) / Louis XVIII / Louis-Philippe / Napoléon Ier / Napoléon III

Règne : 1824-1830

Napoléon Ier

Empereur : 1804-1814

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Napoléon IIIEmpereur : 1852-1870

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1643

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Parcours dans le musée À la découverte de...

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PARCOURS DANS LE MUSÉE

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Hôtel CarnavaletHôtel Le Peletierde Saint-Fargeau

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L’histoire du lieu à partir des extérieurs À la découverte de...

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L’HISTOIRE DU LIEU

Carnet de l’enfant– Trouver le nom du quartier.– Trouver l’ancien nom de la rue de Sévigné (un extrait du plan de Turgot de 1739, sur lequel est entouré l’hôtel Carnavalet, permet de repérer l’ancienne rue de la Culture Sainte-Catherine).

Le quartier du XIIIe au XVe siècle Au XIIIe siècle, l’abbaye Sainte-Catherine s’installe à cet endroit. Entre le XIIIe et le XVe siècle, l’abbaye achète (ou se voit offrir) les terrains avoisinants. On désigne cet ensemble par l’expression « couture Sainte-Catherine » (déformation de « Culture Sainte-Catherine ») car ces terrains sont pour la plupart des terres cultivées.

AU MOYEN ÂGE

L’histoire du lieu couvre une période allant du xiiie au xxe siècle. Il est préférable de la raconter avant la visite du musée.En tant qu’accompagnateur, il vous appartient de guider les enfants et de leur fournir les informations qui permettront de donner corps à ce court récit historique. Ceux qui sont déjà allés à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, constateront que le début de l’histoire est le même.

Les enfants arrivent au musée Carnavalet par la rue de Sévigné. Après un regroupement dans la cour d’honneur (cour Louis XIV), annoncez-leur que cette partie de la visite retrace l’histoire de ce lieu du Moyen Âge jusqu’à aujourd’hui ( sur le plan).1

Au xvie siècle, les religieux de l’abbaye vendent les terrains (59 parcelles) sur lesquels sont construits des hôtels particuliers. Un hôtel de style Renaissance est bâti à cet endroit. En 1578, il prend le nom de Carnavalet. Au xviie siècle, il est rénové et modifié avant d’être loué à la marquise de Sévigné en 1677. À la même époque, Louis XIV, dont la statue trône dans la cour d’honneur, règne sur la France.

LES TEMPS MODERNES

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Sous Philippe Auguste, ce quartier ne fait pas partie de Paris. À cet endroit s’étend une zone de marécages progressivement asséchée puis transformée en cultures maraîchères par les religieux du prieuré (abbaye) Sainte-Catherine.

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L’histoire du lieu à partir des extérieurs À la découverte de...

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À PARTIR DES EXTÉRIEURS

Carnet de l’enfant– Repérer des éléments architecturaux de style Renaissance sur la façade du corps de logis puis noter le nom de chacune des saisons représentées en bas-relief (printemps, été, automne, hiver).– Noter le nom que prend l’hôtel en 1578 (Carnavalet).– Retrouver le nom de la célèbre marquise (marquise de Sévigné) et celui de sa fille (madame de Grignan) dans l’extrait d’une lettre.– Retrouver, sur la statue, le nom du roi qui règne à cette époque (Louis XIV), ses dates de règne (1643-1715) et les éléments symbolisant sa puissance.

L’hôtel Carnavalet au XVIe siècleEntre 1548 et 1560, un hôtel de style Renaissance est construit pour le président du Parlement de Paris, Jacques de Ligneris. L’hôtel se compose alors d’un corps de logis principal et de deux ailes en retour qui encadrent la cour. La façade du corps de logis, face au porche d’entrée, est ornée des bas-reliefs de Jean Goujon (1510-1566) qui représentent les quatre saisons :– le printemps : un jeune homme tenant deux couronnes de fleurs,– l’été : une femme mûre avec une serpe et des épis de blé,– l’automne : un homme plus âgé portant une corne d’abondance et des grappes de raisin,– l’hiver : un vieillard cherchant à se protéger du froid.

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L’Origine du nom « Carnavalet »En 1578, l’hôtel est acheté par la veuve de François de Kernevenoc’h ou Kernevenoy, un gentilhomme breton. Son nom, transformé par les Parisiens en « Carnavalet », reste depuis attaché au bâtiment.

L’hôtel Carnavalet au XVIIe siècleFrançois Mansart (1598-1666) surélève les ailes latérales et modifie le porche Renaissance. Il fait ajouter des bas-reliefs :– sur l’aile droite, quatre divinités de la mythologie romaine : Hébé (coupe et vase), Diane (arc et chien), Junon (sceptre et paon) et Flore (vase de fleurs),– sur l’aile gauche, les allégories des quatre éléments : le feu, la terre, l’air, l’eau.

Été Printemps HiverAutomne

Carnet de l’enfant– Repérer des éléments architecturaux de style Renaissance sur la façade du corps de logis puis noter le nom de chacune des saisons représentées en bas-relief (printemps, été, automne, hiver).– Noter le nom que prend l’hôtel en 1578 (Carnavalet).– Retrouver le nom de la célèbre marquise (marquise de Sévigné) et celui de sa fille (madame de Grignan) dans l’extrait d’une lettre.– Retrouver, sur la statue, le nom du roi qui règne à cette époque (Louis XIV), ses dates de règne (1643-1715) et les éléments symbolisant sa puissance.

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L’histoire du lieu à partir des extérieurs À la découverte de...

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L’HISTOIRE DU LIEU

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FIN DES TEMPS MODERNES – ÉPOQUE CONTEMPORAINE

Pour retracer l’histoire du lieu du xviiie au xxe siècle, passez dans la cour des Drapiers ( ) puis dans la cour de la Victoire ( ).

Carnet de l’enfantLes enfants ont à reconnaître et noter le nom de plusieurs éléments emblématiques de l’hôtel Carnavalet :– la statue de Louis XIV (cour d’honneur),– les armes de la Ville de Paris (cour des Drapiers),– la statue de la Victoire (cour de la Victoire),– la statue d’Henri IV à cheval (cour Henri IV).

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Du xviiie au début du xixe siècle, l’hôtel est habité par différentes familles. Sous la Restauration, il est occupé par l’école des Ponts et Chaussées.Dans la seconde moitié du xixe siècle, la Ville de Paris le rachète, l’agrandit et le rénove afin d’y installer un musée consacré à son histoire.Au xxe siècle, le musée s’agrandit avec le rattachement de l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau.

La statue de Louis XIVCette statue en bronze du roi Louis XIV (règne : 1643- 1715) est commandée par la Ville de Paris au sculpteur Antoine Coysevox (1640-1720) pour la cour de l’Hôtel de Ville. Alors que les statues royales en bronze, symboles de l’Ancien Régime, sont fondues à la Révolution, cette statue est épargnée (elle se trouvait dans la cour inté-rieure). Elle est transportée à Carnavalet en 1890. Sur cette statue, le roi est vêtu d’une cuirasse et d’une grande cape à la manière d’un empereur romain. À ses pieds repose la dépouille d’un lion, symbole de force faisant référence à Hercule qui avait tué le lion de Némée et portait sa peau. À côté de ces symboles de puissance, la majesté du roi s’exprime également par un geste de pardon aux Parisiens qui ont mené la Fronde.

La marquise de SévignéMarie de Rabutin-Chantal (1626-1696), marquise de Sévigné, loue le bâtiment en 1677 et l’habite jusqu’à sa mort. Un appartement est aménagé au rez-de-chaussée pour sa fille madame de Grignan avec laquelle elle correspond trente années durant à raison de trois ou quatre lettres par semaine. Deux portraits de la marquise et un de sa fille sont visibles dans la salle 21.

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L’HISTOIRE DU LIEU

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FIN DES TEMPS MODERNES – ÉPOQUE CONTEMPORAINE

Pour retracer l’histoire du lieu du xviiie au xxe siècle, passez dans la cour des Drapiers ( ) puis dans la cour de la Victoire ( ).

Carnet de l’enfantLes enfants ont à reconnaître et noter le nom de plusieurs éléments emblématiques de l’hôtel Carnavalet :– la statue de Louis XIV (cour d’honneur),– les armes de la Ville de Paris (cour des Drapiers),– la statue de la Victoire (cour de la Victoire),– la statue d’Henri IV à cheval (cour Henri IV).

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Du xviiie au début du xixe siècle, l’hôtel est habité par différentes familles. Sous la Restauration, il est occupé par l’école des Ponts et Chaussées.Dans la seconde moitié du xixe siècle, la Ville de Paris le rachète, l’agrandit et le rénove afin d’y installer un musée consacré à son histoire.Au xxe siècle, le musée s’agrandit avec le rattachement de l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau.

La statue de Louis XIVCette statue en bronze du roi Louis XIV (règne : 1643- 1715) est commandée par la Ville de Paris au sculpteur Antoine Coysevox (1640-1720) pour la cour de l’Hôtel de Ville. Alors que les statues royales en bronze, symboles de l’Ancien Régime, sont fondues à la Révolution, cette statue est épargnée (elle se trouvait dans la cour inté-rieure). Elle est transportée à Carnavalet en 1890. Sur cette statue, le roi est vêtu d’une cuirasse et d’une grande cape à la manière d’un empereur romain. À ses pieds repose la dépouille d’un lion, symbole de force faisant référence à Hercule qui avait tué le lion de Némée et portait sa peau. À côté de ces symboles de puissance, la majesté du roi s’exprime également par un geste de pardon aux Parisiens qui ont mené la Fronde.

La marquise de SévignéMarie de Rabutin-Chantal (1626-1696), marquise de Sévigné, loue le bâtiment en 1677 et l’habite jusqu’à sa mort. Un appartement est aménagé au rez-de-chaussée pour sa fille madame de Grignan avec laquelle elle correspond trente années durant à raison de trois ou quatre lettres par semaine. Deux portraits de la marquise et un de sa fille sont visibles dans la salle 21.

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L’histoire du lieu à partir des extérieurs À la découverte de...

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À PARTIR DES EXTÉRIEURS

77Revenez à l’entrée du musée.

De l’hôtel au musée CarnavaletLa Ville de Paris achète l’hôtel en 1866 sur les conseils du baron Haussmann. Il est agrandi et rénové à la fin du XIXe siècle pour y loger les collections historiques de la Ville de Paris. L’accroissement des collections entraîne un nouvel agrandissement achevé en 1914.

L’hôtel Le Peletier de Saint-FargeauCet hôtel date de la fin du XVIIe siècle. Il est racheté par la Ville à la fin du XIXe siècle. Il est rattaché au musée Carnavalet dans les années 1960 et rénové dans les années 1980. Ses vastes cheminées, son carrelage et ses poutres apparentes ont été conservées. C’est le transfert de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris dans l’hôtel de Lamoignon en 1968 qui permet son rattachement au musée Carnavalet.

Les jardinsLes jardins sont modifiés et agrandis au moment de l’aménagement du musée. Les cours sont occupées par des parterres à la française dessinant des motifs stylisés entourés de plates-bandes de fleurs et d’ifs. Les deux jardins ouverts au public sont séparés en deux parties par des arcades. Chaque partie est appelée « cour » : la cour de la Victoire et la cour des Drapiers.

La cour de la VictoireElle contient une statue en plomb du début du XIXe siècle, réalisée pour la fontaine du Châtelet. La statue représente une Victoire ailée aux bras levés tenant des couronnes de laurier. La statue, qui surmonte actuellement la colonne de la fontaine du Châtelet, est une copie.

La cour des DrapiersLa façade du Bureau de la Corporation des marchands drapiers des Halles, datant du XVIIe siècle, est intégrée lors de la démolition du vieux Paris sous Napoléon III. Sur cette façade apparaissent les armes de la Ville.

La cour Henri IVLa statue d’Henri IV est installée au début du XXe siècle. Cette cour est fermée au public mais elle est visible depuis la salle des Enseignes.

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À PARTIR DES EXTÉRIEURS

77Revenez à l’entrée du musée.

De l’hôtel au musée CarnavaletLa Ville de Paris achète l’hôtel en 1866 sur les conseils du baron Haussmann. Il est agrandi et rénové à la fin du XIXe siècle pour y loger les collections historiques de la Ville de Paris. L’accroissement des collections entraîne un nouvel agrandissement achevé en 1914.

L’hôtel Le Peletier de Saint-FargeauCet hôtel date de la fin du XVIIe siècle. Il est racheté par la Ville à la fin du XIXe siècle. Il est rattaché au musée Carnavalet dans les années 1960 et rénové dans les années 1980. Ses vastes cheminées, son carrelage et ses poutres apparentes ont été conservées. C’est le transfert de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris dans l’hôtel de Lamoignon en 1968 qui permet son rattachement au musée Carnavalet.

Les jardinsLes jardins sont modifiés et agrandis au moment de l’aménagement du musée. Les cours sont occupées par des parterres à la française dessinant des motifs stylisés entourés de plates-bandes de fleurs et d’ifs. Les deux jardins ouverts au public sont séparés en deux parties par des arcades. Chaque partie est appelée « cour » : la cour de la Victoire et la cour des Drapiers.

La cour de la VictoireElle contient une statue en plomb du début du XIXe siècle, réalisée pour la fontaine du Châtelet. La statue représente une Victoire ailée aux bras levés tenant des couronnes de laurier. La statue, qui surmonte actuellement la colonne de la fontaine du Châtelet, est une copie.

La cour des DrapiersLa façade du Bureau de la Corporation des marchands drapiers des Halles, datant du XVIIe siècle, est intégrée lors de la démolition du vieux Paris sous Napoléon III. Sur cette façade apparaissent les armes de la Ville.

La cour Henri IVLa statue d’Henri IV est installée au début du XXe siècle. Cette cour est fermée au public mais elle est visible depuis la salle des Enseignes.

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Paris au xvie siècle À la découverte de...

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Salle 7

PARIS AU XVIe SIÈCLE

Centre d’intérêt La maquette de l’île de la Cité. Démarche Le voyage à travers l’histoire de Paris débute avec une maquette montrant l’île de la Cité en 1520.Les enfants ont à identifier et dater le lieu représenté. La comparaison de la maquette avec les extraits des plans de Truschet-Hoyau (île de la Cité vers 1550) et de Mérian (île de la Cité vers 1615) figurant dans le carnet permet d’orienter la datation vers 1550. Une petite pancarte située près de la porte menant à la salle 8 donne la date de la maquette (1520).

En outre, la maquette constitue un support d’observation remarquable pour les enfants qui pourront repérer plusieurs édifices emblématiques du Moyen Âge (déjà abordés dans le dossier Paris à travers les siècles (1) à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris ) :– Notre-Dame de Paris,– la Conciergerie (ancien palais de la Cité),– la Sainte-Chapelle,– les ponts du Moyen Âge.

UNE ÎLE VUE DU CIEL

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Prenez à gauche du guichet d’accueil, entrez dans la salle 7 ( ).4

Notre-Dame de Paris La construction de la cathédrale Notre-Dame, dédiée à la Vierge Marie, commence en 1163 et s’étend sur plus de deux siècles. Elle intervient dans une période où Paris connaît un fort dynamisme démographique et cherche à s’imposer en tant que capitale politique, économique et haut lieu de formation intellectuelle.

Cette partie est centrée sur le xvie siècle. Au cours de cette période, une série de transformations vise à moderniser une capitale encore ancrée dans le Moyen Âge.Le parcours débute avec l’île de la Cité vers 1520 et se termine avec les grandes réalisations associées au règne d’Henri IV (construction du Pont-Neuf, de la place Dauphine et de la place Royale, agrandissement du Louvre).La démarche est celle d’une enquête au cours de laquelle sont rassemblées des connaissances sur les personnages et les lieux emblématiques de cette période.

Salle 7

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Paris au xvie siècle À la découverte de...

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PARIS AU XVIe SIÈCLE

La Conciergerie La Conciergerie est le principal vestige de l’ancien palais de la Cité, résidence et siège du pouvoir royal entre le Xe et le XIVe siècle. En 1360, Charles V retire au palais son statut de résidence royale mais y conserve le Parlement et les administrations centrales. En 1392, le rez-de-chaussée est transformé en prison d’état. Le mot « Conciergerie » désigne d’abord le logement du concierge (chargé des clefs du palais) puis la prison dans laquelle sont enfermés les détenus.

La Sainte-Chapelle Au milieu du XIIIe siècle (1242-1248), Louis IX fait édifier la Sainte-Chapelle pour y abriter les reliques du Christ qu’il a, pour la plupart, acquises à Constantinople. Ces reliques se composent des éléments suivants (dont l’authenticité peut être sujette à caution) :– la couronne d’épines portée par le Christ lors de la Passion,– un fragment de la Croix sur laquelle Jésus a été crucifié,– la lance et l’éponge de la Passion,– le Mandylion : pièce de tissu sur laquelle l’image du Christ aurait été miraculeusement imprimée.Ces reliques sont aujourd’hui conservées au Trésor de la cathédrale Notre-Dame. Elles sont exposées à l’adoration des fidèles tous les premiers vendredis du mois dans l’après-midi et chaque Vendredi Saint.

Les ponts au Moyen Âge À cette époque, les ponts sont des lieux d’habitation et de commerce. L’un des plus célèbres est le pont au Change. Son nom vient des changeurs qui y pratiquaient le change des monnaies pour le compte des banques. Les joailliers et les orfèvres y étaient également installés.

Salle 8

Centre d’intérêt Tableau représentant un projet pour le Pont-Neuf (1577). Démarche Le centre de l’attention est le Pont-Neuf, édifice emblématique de la transformation de Paris au xvie siècle. L’édifice est abordé à travers une énigme portant sur un tableau datant de 1577 (avant la construction du pont).Il est demandé aux enfants d’enquêter sur le problème suivant : il semble qu’un édifice figurant sur ce tableau n’ait jamais existé sous cette forme. De quel édifice s’agit-il et pourquoi apparaît-il ainsi sur le tableau ?

Passez dans la salle 8 (adjacente).

UN ÉTRANGE TABLEAU DE LA CITÉ

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Salle 8

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Paris au xvie siècle À la découverte de...

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Le carnet guide les enfants dans leur démarche et propose deux hypothèses de réponse. La notice du tableau donne la solution : le Pont-Neuf n’existe pas au moment où est peint le tableau. Il s’agit d’un projet qui ne sera réalisé que plus tard, sous une forme différente.

Le Pont-Neuf Le Pont-Neuf est aujourd’hui le plus ancien pont de Paris. Il est construit dans la seconde moitié du XVIIe siècle pour permettre la liaison entre le Louvre, résidence royale, et les nouveaux quartiers de la rive gauche. Sa construction à la pointe ouest de l’île de la Cité est décidée par Henri III. Les travaux sont interrompus par les conflits politiques et religieux entre 1588 et 1598. Ils reprennent sous Henri IV qui inaugure le pont en 1606.Le Pont-Neuf rompt avec l’architecture des ponts qui l’ont précédé : il est le premier pont construit en pierre, dénué d’habitations et équipé de trottoirs.

La Samaritaine Au début du XVIIe siècle, le Pont-Neuf est surmonté d’une pompe à eau : la Samaritaine. Commanditée par Henri IV, elle alimente les palais du Louvre et des Tuileries. La Samaritaine est démolie en 1813.Une maquette de la Samaritiaine et un tableau la représentant (Le Pont-Neuf, la Samaritaine et la pointe de la Cité – Raguenet) sont visibles salle 23.

Salle 8 (suite)

Centre d’intérêt Reproduction d’une tourelle située sur l’ancienne place de Grève

Démarche Le centre de l’attention est la place de Grève, devenue place de l’Hôtel de Ville en 1830. Les enfants abordent ce lieu à travers une énigme : Certains disent qu’il y avait au xviie siècle, face à l’île de la Cité, une place appelée « place de Grève »… Cette place a-t-elle réellement existé ? Pour le savoir, les enfants partent d’un extrait de Notre-Dame de Paris (Victor Hugo, 1831) mentionnant l’existence d’un vestige de la place de Grève. Une fois le vestige (une petite tourelle) trouvé dans la salle, ils ont à situer la place de Grève sur le plan de Mérian et à déduire ce qu’elle est aujourd’hui devenue (la place de l’Hôtel de Ville).

La seconde partie de la démarche interroge les enfants sur l’origine et la postérité du nom de la place.

Sur le plan de Mérian, vous pouvez leur montrer la grève qui a donné son nom à la place.

LA PLACE DE GRÈVE A-T-ELLE EXISTÉ ?

PARIS AU XVIe SIÈCLE

Salle 8 (suite)

Centre d’intérêt Reproduction d’une tourelle située sur l’ancienne place de Grève

Démarche Le centre de l’attention est la place de Grève, devenue place de l’Hôtel de Ville en 1830. Les enfants abordent ce lieu à travers une énigme : Certains disent qu’il y avait au xviie

siècle, face à l’île de la Cité, une place appelée « place de Grève »… Cette place a-t-elle réellement existé ? Pour le savoir, les enfants partent d’un extrait de Notre-Dame de Paris (Victor Hugo, 1831) mentionnant l’existence d’un vestige de la place de Grève. Une fois le vestige (une petite tourelle) trouvé dans la salle, ils ont à situer la place de Grève sur le plan de Mérian et à déduire ce qu’elle est aujourd’hui deve-nue (la place de l’Hôtel de Ville).

La seconde partie de la démarche interroge les enfants sur l’origine et la postérité du nom de la place.

Sur le plan de Mérian, vous pouvez leur montrer la grève qui a donné son nom à la place.

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PARIS AU XVIe SIÈCLE

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Salles 9 et 10

Passez dans la salle 9 (communicante avec la salle 10). En fin de recherche, regroupez les enfants dans le hall précédant l’escalier.

Centres d’intérêt Le tableau Procession de la Ligue place de Grève (salle 9), les vestiges de la statue d’Henri IV détruite durant la Révolution (salles 9 et 10), les dessins des grands projets d’Henri IV pour Paris (salle 10), les mascarons du Pont-Neuf (salle 10), le buste peint d’Henri IV (salle 10).

Démarche Avant d’entamer la démarche proposée dans le carnet de l’enfant, vous pouvez commenter le tableau Procession de la Ligue place de Grève (salle 9). Ce tableau montre la grève, l’Hôtel de Ville et, plus généralement, l’aspect du centre de Paris à cette époque. C’est l’occasion d’apporter quelques éléments sur les guerres de religion

Le carnet de visite attire l’attention des enfants sur plusieurs éléments répartis entre les deux salles. L’objet de ce parcours est de retrouver le nom d’un roi (appelé « le roi H » durant la recherche) qui a modernisé Paris ainsi que les principales réalisations de son règne : achèvement du Pont-Neuf, construction de la place Dauphine et de la place Royale, agrandissement du Louvre.La salle 9 contient également un tableau montrant Sainte-Geneviève, patronne de Paris que vous pouvez commenter avec les enfants.

UN ROI QUI A TRANSFORMÉ PARIS

La place de Grève, origine et postérité du nom Au XVIe siècle, la place est une grève (un terrain plat de sable et de gravier situé le long de l’eau) où sont déchargées les marchandises arrivant par la Seine.Le nom de la place est à l’origine du mot « gréviste » : au XVIe siècle, l’expression « aller en grève » sert à qualifier l’action des ouvriers qui se regroupent sur la place pour chercher du travail. Au XIXe siècle, l’expression est remplacée par le terme « gréviste ». Depuis, le sens du mot a évolué !

Sur le plan, la présence de nombreux bateaux le long de la grève témoigne d’une activité économique importante. Cette information aidera les enfants à trouver pourquoi de nombreuses personnes se réunissaient tous les jours sur la place (pour y chercher du travail).

Salles 9 et 10

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PARIS AU XVIe SIÈCLE

Les guerres de religion, la Ligue catholique, la restauration de la paix civile Les guerres de religion sont une série de conflits de la seconde moitié du XVIe siècle opposant les catholiques et les protestants du royaume de France.

Créée en 1576, alors qu’Henri III est au pouvoir, la Ligue est un regroupement de catholiques ayant pour objectif de chasser le protestantisme hors de France. Sous la conduite du duc de Guise, la Ligue devient rapidement un danger pour la monarchie. En mai 1588, un soulèvement des ligueurs (journée des Barricades) contraint Henri III à quitter Paris pour Chartres. Quelques mois plus tard, en décembre, le roi fait assassiner le duc de Guise et arrêter des ligueurs. Cet évènement provoque le soulèvement de la France ligueuse soutenue par l’Espagne. Henri III s’allie alors avec Henri de Navarre (chef de file des protestants et futur Henri IV). Mais il est assassiné en août 1589, alors que l’alliance des troupes royales et protestantes se prépare à assiéger Paris (la capitale est alors aux mains d’une milice ligueuse armée par le roi d’Espagne).

Henri de Navarre lui succède sous le nom d’Henri IV. Les victoires politiques et militaires d’Henri IV affaiblissent progressivement l’alliance de la Ligue et des troupes d’Espagne. Le 13 avril 1598, Henri IV signe l’Édit de Nantes, édit de tolérance qui reconnaît la liberté de culte aux protestants du royaume de France. Le 2 mai 1598 est signée la paix de Vervins entre la France et l’Espagne. Après plusieurs décennies de guerre civile, la France connaît enfin la paix.

Henri IV et Paris Deux phrases célèbres d’Henri IV illustrent sa relation à Paris :– « J’aime ma ville de Paris comme ma fille aînée » – Je veux « rendre cette ville belle et pleine de toutes les commodités et ornements qu’il sera possible […] ».Henri IV consacre beaucoup de son temps à l’embellissement de la capitale. Il meurt avant que tous ses projets n’aboutissent, poignardé par Ravaillac dans le centre de Paris le 14 mai 1610.

La place Royale La place Royale (actuelle place des Vosges) est construite en sept ans sur l’emplacement de l’ancien hôtel des Tournelles. Son inauguration a lieu en 1612, à l’occasion des fiançailles de Louis XIII (1601-1643, fils du défunt Henri IV). Conçue suivant un plan quasi-carré (127 m x 140 m), elle est bordée d’immeubles d’habitation de deux étages construits en briques rouges et couverts d’ardoises bleues. Le rez-de-chaussée est à arcades pleines.La place Royale est renommée « place des Vosges » sous la Révolution, le département des Vosges étant le premier à payer l’impôt !Pour l’anecdote : c’est sur le site de l’hôtel des Tournelles qu’Henri II est mortellement blessé en 1559. Célébrant le mariage de sa fille, il combat en tournoi contre un capitaine de sa garde qui le blesse d’un éclat de lance dans l’œil. Henri II meurt dix jours plus tard des suites de ses blessures.

La place Dauphine La place Dauphine est la seconde place royale parisienne du XVIIe siècle après la place Royale. Elle est construite à la demande d’Henri IV en l’honneur du dauphin, le futur roi Louis XIII (1601-1643). Conçue suivant un plan triangulaire, elle compte trente-deux maisons à deux étages façonnées en briques rouges et couvertes d’ardoises bleues. Le rez-de-chaussée est à arcades pleines.

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PARIS AU XVIe SIÈCLE

L’agrandissement du Louvre sous Henri IV En 1564, Catherine de Médicis (1519-1589) demande la construction du palais des Tuileries, situé à l’ouest du Louvre. L’édifice aujourd’hui disparu (incendié comme l’Hôtel de Ville pendant la Commune) comporte un pavillon central encadré de deux ailes. Alors que l’aile sud est achevée en 1570, l’aile nord reste inaboutie, Catherine de Médicis refusant finalement d’habiter les Tuileries.Le dessein d’Henri IV (1553-1610) est d’unir les deux palais : la Petite Galerie, achevée en 1595, prolonge l’aile de Lescot en vue d’amorcer cette jonction. La jonction est finalement réalisée en 1610 avec l’achèvement de la Grande Galerie (ou « Galerie du bord de l’eau ») qui relie, en un corps de bâtiment long de 450 m, la Petite Galerie et le pavillon de Flore à l’extrémité sud des Tuileries.

L’Hôtel de Ville L’apparition de l’Hôtel de Ville au Moyen Âge correspond au déclin du pouvoir seigneurial et à l’octroi de privilèges aux municipalités. La bourgeoisie émergente y établit le siège du pouvoir municipal.L’Hôtel de Ville de Paris est créé en 1357 dans l’ancienne maison des Piliers. Au XVIe siècle, la maison est remplacée par un édifice de style Renaissance dessiné par l’architecte italien Boccador (construction entre 1533 et 1628). L’édifice est incendié et réduit en cendres en 1871 durant la Commune. Il est reconstruit entre 1874 et 1882 dans un style inspiré de l’édifice disparu.

Sainte Geneviève, patronne de Paris Un tableau montre Sainte Geneviève devant l’Hôtel de Ville. Selon la tradition, Sainte Geneviève a reçu le titre de « patronne de la Ville » pour avoir convaincu les Parisiens de se préparer à combattre l’armée d’Attila qui se dirigeait vers Paris (Ve siècle). La détermination des Parisiens à défendre leur ville aurait incité Attila à ne pas attaquer Paris et à se diriger vers Orléans. Paris était sauvé !

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PARIS AU GRAND SIÈCLE

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Centres d’intérêtVues de Paris au xviie siècle sous les règnes de Louis XIII (1610-1643) et Louis XIV (1643-1715). Gros plan sur les tableaux Visite de Louis XIV à l’église de l’hôtel royal des Invalides et Vue de Paris prise du quai de la Râpée.

DémarcheLe carnet de l’enfant commence par situer cette période, appelée « Grand Siècle », débutant avec l’assassinat d’Henri IV (1610) et se terminant à la mort de Louis XIV (1715).

Le carnet propose aux enfants de considérer ces salles comme une promenade dans le Paris du Grand Siècle. À côté des lieux déjà évoqués (le Pont-Neuf, la place Royale), les enfants découvrent des édifices d’un style nouveau qui expriment l’ordre et la grandeur voulus par le pouvoir royal.

Le tableau Visite de Louis XIV à l’église de l’hôtel royal des Invalides est l’occasion d’aborder plusieurs aspects du règne du Roi Soleil : – le style classique à travers un édifice emblématique du Grand Siècle. Le style classique est un art au service du pouvoir. Esthétiquement, il se caractérise par des emprunts aux formes de l’architecture antique (colonnes, frontons, …) et la recherche de la perfection par l’application de propriétés mathématiques (proportions, symétrie, figures géométriques) ;– le faste à travers le protocole qui entoure le déplacement du roi ;– la politique de conquête à l’extérieur (la guerre laisse de nombreux soldats mutilés) et la volonté d’ordre à l’intérieur du royaume (l’Hôtel des Invalides permet de tenir ces soldats éloignés du centre de Paris).Ce tableau permet aussi de remarquer que l’Hôtel des Invalides est alors situé « à la campagne ».

Lors du parcours, vous pouvez également marquer un arrêt devant le tableau Vue de Paris prise du quai de la Râpée (salle 15) qui donne une idée de l’activité du port, des produits transportés, des types d’embarcations utilisés.

À l’issue du parcours, le carnet demande aux enfants de retrouver certaines caractéristiques du style classique. Ils disposent pour cela de quatre vignettes tirées du plan de Turgot (1739) montrant quatre lieux emblématiques du règne de Louis XIV : l’Hôtel des Invalides, la place Vendôme, la place des Victoires et le jardin des Tuileries réaménagé par Le Nôtre.

Salles 12 à 15PROMENADE DANS PARIS AU GRAND SIÈCLE

Montez les escaliers et parcourez la galerie des salles 12 à 15 : allez de la salle 12 jusqu’à la salle 15 puis revenez sur vos pas jusqu’à l’escalier ( ).5

Salles 12 à 15

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PARIS AU GRAND SIÈCLE

Quelques réalisations du règne de Louis XIIIBien qu’elles ne soient pas abordées dans ce parcours, nous signalons quelques réalisations du règne de Louis XIII :– la construction du palais du Luxembourg et l’aménagement du jardin,– la construction de l’église du Val-de-Grâce,– la construction du pont Marie,– l’aménagement de l’île Saint-Louis,– l’ouverture du Jardin des Plantes.

Les InvalidesDurant les 54 ans du règne de Louis XIV (1661-1715), la France connaît 33 ans de conflits qui laissent un grand nombre de morts et d’invalides. Pour assurer aide et assistance aux invalides de ses armées, Louis XIV fait construire l’hôtel des Invalides. La construction se déroule entre 1671 et 1676 sur les plans de l’architecte Libéral Bruant.Outre la noblesse de sa fonction, l’hôtel permet de regrouper les invalides de guerre et de les éloigner d’une population parisienne qui se plaint de leur présence dans les lieux de promenade comme le Pont-Neuf.

Le tableau Visite de Louis XIV à l’église de l’hôtel royal des Invalides, Pierre-Denis Martin (salle 15)Le tableau illustre la visite de Louis XIV à l’église des Invalides en 1701. Commandée en 1676 à l’architecte Jules Hardouin-Mansart, l’église est inaugurée en 1706. Au moment de la visite du roi, alors que les travaux de décoration intérieure ne sont pas encore achevés, l’église apparaît déjà comme un édifice grandiose dominant la plaine de Grenelle (l’église du Dôme a longtemps été le monument le plus haut de Paris).L’attroupement des curieux et le déplacement massif de la Cour (riches carrosses, dignitaires chapeau bas) ajoutent à la solennité de la scène. Selon les codes de la peinture d’histoire, l’édifice et le paysage, s’ils sont peints avec précision, ne sont pourtant que le prétexte et le décor d’une mise en scène à la gloire du roi, que l’on distingue d’emblée grâce à son habit clair.Pour l’histoire, il est probable Louis XIV ait songé à se faire enterrer dans l’église du Dôme. Les évènements en décidèrent autrement puisque l’église reçut le tombeau de Napoléon Ier.

Le tableau Vue de Paris prise du quai de la Râpée, Pierre-Denis Martin (salle 15)Il s’agit d’un panorama de l’activité du port au bois et au vin (le nom « quai de la Râpée » dérive du vin qui y est alors négocié : le râpé).Sur le fleuve évoluent diverses embarcations : train de bois en provenance du Morvan, alignement de barques à fond plat, coche d’eau chargé de passagers (la traversée de la Seine se fait à pied en passant par un des ponts ou sur de petites embarcations).Du haut de la terrasse d’une maison de plaisance, des dames se distraient de l’activité du port. Sur la berge, une cavalcade de gentilshommes met pied à terre alors que les passagers préparent la traversée : une jeune femme portant un panier sur sa tête, une bergère rassemblant des animaux de basse-cour, un paysan poussant ses bœufs vers l’embarcadère…Sur la rive gauche se dessine le vaste ensemble des bâtiments de la Salpêtrière avec sa chapelle octogonale, suivi de la masse de verdure du jardin royal.Dans le flux de la Seine, on aperçoit l’île Louviers qui sera rattachée à la rive droite sous le règne de Louis-Philippe.

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La SalpêtrièreDans la première moitié du XVIIe siècle, la France connaît une crise sociale et économique. En réponse au nombre croissant de pauvres, l’Hôpital Général est créé en 1656. Cette institution est composée de plusieurs hôpitaux : si certains, comme la Pitié et Bicêtre, existent déjà, l’hôpital de la Salpêtrière est nouvellement bâti. La vocation de ces hôpitaux n’est alors pas tant de soigner que d’enfermer les mendiants « fainéants » et de les faire travailler.

L’observatoire de Paris et la naissance de la science moderne L’observatoire astronomique de Paris est créé sous Louis XIV en complément de l’Académie des Sciences. Sa principale vocation est d’établir des cartes pour la navigation.Le XVIIe siècle voit naître la science moderne, caractérisée par la méthode expérimentale. Cette révolution commence avec l’astronomie qui conjugue progrès du calcul mathématique et perfectionnement des instruments d’observation.L’observatoire figure sur le tableau de Miller L’Observatoire vu de la Butte aux Cailles (salle 15).

La place VendômeL’initiative de la construction de cette place revient au marquis de Louvois, alors ministre de la guerre. En 1699, elle porte le nom de « place Louis-le-Grand ». De forme octogonale, elle se compose d’un ensemble de bâtiments aux façades uniformes dessinées par Jules Hardouin-Mansart, qui entourent une statue équestre de Louis XIV (en salle 22, deux tableaux de Houasse montrent le transport de la statue).Lors de la Révolution, la statue est détruite et la place rebaptisée « place des Piques ».Au début du XIXe siècle, la place prend le nom de « place Vendôme ». La colonne Vendôme, fondue avec les 1 200 canons pris à Austerlitz par Napoléon, est élevée en 1810 à l’emplacement de l’ancienne statue de Louis XIV.La place Vendôme n’est pas représentée dans ces salles. Elle est visible en salle 115 sur un tableau d’Étienne Bouhot datant de 1808, ainsi qu’en salle 129 sur la maquette Défilé de l’armée d’Italie sur la place Vendôme.

La place des VictoiresConstruite à l’initiative d’un courtisan (le marquis de Feuillade), la place est dédiée aux victoires de Louis XIV. Elle est inaugurée en 1686. Son urbanisme est confié à l’architecte Jules Hardouin-Mansart qui contraint les promoteurs à construire des immeubles symétriques.La statue en pied de Louis XIV figurant au centre de la place est détruite pendant la Révolution et remplacée par une statue équestre au XIXe siècle.

Le jardin des Tuileries réaménagé par Le NôtreEn 1666, Le Nôtre est chargé d’embellir le jardin des Tuileries. Il le réaménage en profondeur, ouvrant plusieurs perspectives dont l’une servira de tracé à la future avenue des Champs-Élysées.

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Salle 21

Entrez dans la salle 21.

LES VISITEURS CÉLÈBRES DE LA MARQUISE DE SÉVIGNÉ

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Centre d’intérêtCette salle est consacrée à la marquise de Sévigné (1626-1696), illustre occupante des lieux, et aux auteurs qui ont fréquenté son salon.

DémarcheLe carnet de visite signale aux enfants, qu’à la fin du xviie siècle (entre 1677 et 1696), l’hôtel Carnavalet est habité par la célèbre marquise de Sévigné qui y reçoit les plus grands auteurs du règne de Louis XIV (Molière, Corneille, Racine, La Fontaine, Boileau). Parmi la galerie de portraits de ce salon, les enfants doivent retrouver deux auteurs qu’ils connaissent au moins de nom : Molière et La Fontaine.

Molière et La Fontaine ont tous deux cherché à décrire le caractère des hommes et à formuler une « morale » tirée de celui-ci. Le sujet de leurs écrits est parfois si proche qu’il est difficile de savoir lequel en est l’auteur. Vous pouvez proposer aux enfants un petit jeu de « qui a écrit quoi ? ». – sur la précipitation

« Rien ne sert de courir ; il faut partir à point. » La Fontaine, Le Lièvre et la Tortue

« Le trop de promptitude à l’erreur vous expose. » Molière, Sganarelle ou le Cocu imaginaire

– sur la patience

« La grande réponse que l’on doit faire aux outrages, c’est la modération et la patience. » Molière, Le Bourgeois gentilhomme

« Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. » La Fontaine, Le Lion et le Rat

– sur la flatterie

« Les plus fins toujours sont de grands dupes du côté de la flatterie. » Molière, L’avare

« Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. » La Fontaine, Le Corbeau et le Renard

– sur l’excès

« Il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre. » Citation attribuée à La Fontaine

« Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger. » Molière, L’avare

Salle 21

Entrez dans la salle 21.

LES VISITEURS CÉLÈBRES DE LA MARQUISE DE SÉVIGNÉ

Centre d’intérêtCette salle est consacrée à la marquise de Sévigné (1626-1696), illustre occupante des lieux, et aux auteurs qui ont fréquenté son salon.

DémarcheLe carnet de visite signale aux enfants, qu’à la fin du xviie siècle (entre 1677 et 1696), l’hôtel Carnavalet est habité par la célèbre marquise de Sévigné qui y reçoit les plus grands auteurs du règne de Louis XIV (Molière, Corneille, Racine, La Fontaine, Boileau). Parmi la galerie de portraits de ce salon, les enfants doivent retrouver deux auteurs qu’ils connaissent au moins de nom : Molière et La Fontaine.

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PARIS AU GRAND SIÈCLE

Salle 22

Passez dans la salle 22 (adjacente).

LOUIS XIV TERRASSANT LA FRONDE

Centre d’intérêtLa statue de Louis XIV terrassant la Fronde

DémarcheCette salle n’apparaît pas dans le carnet de l’enfant. Cependant, en lien avec les représentations glorieuses du roi évoquées plus haut et en écho avec la statue de la cour, il est intéressant de remarquer la représentation de Louis XIV terrassant la Fronde. Cette statue montre le jeune roi portant une couronne de laurier, vêtu d’une cuirasse, drapé d’un grand manteau à fleurs de lys et tenant le sceptre qui écrase la Fronde. La Fronde est représentée par un homme couché dont le casque est surmonté d’un chat, symbole de la fausseté.La statue dans la cour, représentant le roi adressant un geste de pardon, est une représentation plus nuancée du même thème (voir la partie « L’Histoire du lieu à partir des extérieurs »).

La FrondeLa Fronde est une période de troubles et de guerre civile qui s’étend de 1648 à 1652, pendant la minorité de Louis XIV. La monarchie absolue mise en œuvre par Louis XIV (administration directe du royaume par le souverain, absence de Premier ministre, rôle restreint du Parlement, noblesse écartée de la vie politique, obéissance imposée aux sujets) est souvent évoquée comme une conséquence de la Fronde.

1818

Salle 22

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PARIS SOUS LA RÉVOLUTION

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Centres d’intérêtLes oeuvres mentionnées dans le carnet de l’enfant :– salle 100 : La prise de la Bastille (Dubois),– salle 101 : Portrait de Louis XVI (Callet),– salle 102 : La charge du Royal Allemand aux Tuileries / La prise de la Bastille / Pillage des armes aux Invalides (Lallemand) – La Bastille dans les premiers jours de sa démolition (Hubert Robert),– salle 103 : La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen (Le Barbier) – La Fête de la Fédération au Champ-de-Mars le 14 juillet 1790 (Thévenin) – Le Serment de La Fayette à la Fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 (anonyme),– salle 110 : Buste de Napoléon Bonaparte (Corbet).

DémarcheCette partie du carnet de l’enfant permet de reconstituer une histoire synthétique des évènements depuis la prise de la Bastille jusqu’à l’apparition au premier plan de Napoléon Bonaparte. La tâche des enfants est de compléter cette histoire en retrouvant les évènements, lieux et personnages évoqués par les œuvres du musée.

Salles 100 à 1101789 - LE SOULÈVEMENT DU PEUPLE DE PARIS

Parcours 1 : Ce parcours amène directement aux salles consacrées à la Révolution française.Traversez la galerie de liaison pour rejoindre l’Hôtel Le Peletier de Saint Fargeau, prenez l’escalier sur votre gau-che et montez au second étage – Arrivée en salle 100 (arrêtez-vous sur le tableau de Dubois relatant la Prise de la Bastille).

Parcours 2 : Avant d’aborder la Révolution française, vous pouvez visiter les salles consacrées à Paris au xviiie siècle, en particulier la salle 29 avec ses superbes vues de Paris sous Louis XV exécutées par Raguenet (ces salles ne font pas l’objet d’activités dans le carnet de l’enfant).Au niveau de la salle 40, prenez le couloir sur votre gauche qui aboutit à la salle 29.Pour ensuite rejoindre les salles consacrées à la Révolution, revenez jusqu’à la salle 40 puis suivre l’itinéraire indiqué dans Parcours 1.

La joute des mariniers, entre le pont Notre-Dame et le Pont-au-Change – Jean-Baptiste Raguenet (salle 29)

Salles 100 à 110

Parcours 1 : Ce parcours amène directement aux salles consacrées à la Révolution française. Traversez la galerie de liaison pour rejoindre l’Hôtel Le Peletier de Saint Fargeau, prenez l’escalier sur votre gauche et montez au second étage – Arrivée en salle 100 (arrêtez-vous sur le tableau de Dubois relatant la Prise de la Bastille).

Centres d’intérêtLes oeuvres mentionnées dans le carnet de l’enfant :– salle 100 : La prise de la Bastille (Dubois),– salle 101 : Portrait de Louis XVI (Callet),– salle 102 : La charge du Royal Allemand aux Tuileries / La prise de la Bastille / Pillage des armes aux Invalides (Lallemand) – La Bastille dans les premiers jours de sa démolition (Hubert Robert),– salle 103 : La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen (Le Barbier) – La Fête de la Fédération au Champ-de-Mars le 14 juillet 1790 (Thévenin) – Le Serment de La Fayette à la Fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 (anonyme),– salle 110 : Buste de Napoléon Bonaparte (Corbet).

DémarcheCette partie du carnet de l’enfant permet de reconstituer une histoire synthétique des évènements depuis la prise de la Bastille jusqu’à l’apparition au premier plan de Napoléon Bonaparte. La tâche des enfants est de compléter cette histoire en retrouvant les évènements, lieux et personnages évoqués par les œuvres du musée.

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Paris sous la révolution À la découverte de...

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PARIS SOUS LA RÉVOLUTION

2020

1. La première page du carnet de l’enfant s’appuie sur des œuvres choisies des salles 100, 101 et 102. Il s’agit pour les enfants :– de situer la période de l’Histoire : Révolution française ;– d’identifier le roi au pouvoir : Louis XVI ;– de reconstituer la chronologie des évènements autour de la prise de la Bastille et situer les lieux de ces évènements sur le plan de Jaillot (1775) : 1 – charge de la cavalerie sur la foule aux Tuileries le 12 juillet, 2 – pillage des armes aux Invalides le matin du 14 juillet, 3 – prise de la Bastille le 14 juillet, 4 – démolition de la Bastille à partir du 15 juillet.

Lorsque les enfants auront identifié la période de l’Histoire et le roi au pouvoir (salles 100 et 101), vous pouvez vous arrêter sur les trois œuvres de la salle 101 mentionnées ci-dessous. Elles permettent de préciser le climat dans lequel éclate la Révolution (exaspération du Tiers État) et de retracer les évènements qui ont préparé le soulèvement du 14 juillet.Voici un court résumé de ces évènements que vous pouvez exposer aux enfants :« En mai 1789, le roi convoque des États généraux (assemblée qui réunit les députés des trois ordres : clergé, noblesse, tiers état) dans le but de résoudre les problèmes financiers du royaume, Cependant, les députés du Tiers État refusent le système de vote qui favorise la noblesse et le clergé. Considérant qu’ils représentent à eux seuls la nation presque entière, ils se proclament Assemblée nationale et font le serment (Serment du Jeu de Paume) de ne pas se séparer avant d’avoir rédigé une constitution définissant un nouvel équilibre des pouvoirs.En réponse à cet acte, le roi rassemble des troupes aux abords de Paris puis renvoie Necker, le ministre le plus favorable au tiers état. Apprenant la nouvelle dans la journée du 12 juillet 1789, des Parisiens commencent à manifester leur mécontentement.

L’exaspération du tiers état s’exprime dans cette caricature anonyme : A faut espérer q’eu jeu la finira ben tôt.

L’ouverture des États généraux à Versailles,

le 5 mai 1789 – Isidore-Stanislas Helman.

Les députés du tiers état réunis autour de Bailly (futur premier maire de la Ville de Paris) dans la salle du Jeu de Paume à Versailles : Le Serment du Jeu de Paume – David.

1. La première page du carnet de l’enfant s’appuie sur des œuvres choisies des salles 100, 101 et 102. Il s’agit pour les enfants :– de situer la période de l’Histoire : Révolution française ;– d’identifier le roi au pouvoir : Louis XVI ;– de reconstituer la chronologie des évènements autour de la prise de la Bastille et situer les lieux de ces évènements sur le plan de Jaillot (1775) : 1 – charge de la cavalerie sur la foule aux Tuileries le 12 juillet, 2 – pillage des armes aux Invalides le matin du 14 juillet, 3 – prise de la Bastille le 14 juillet, 4 – démolition de la Bastille à partir du 15 juillet.

Lorsque les enfants auront identifié la période de l’Histoire et le roi au pouvoir (salles 100 et 101), vous pouvez vous arrêter sur les trois œuvres de la salle 101 mentionnées ci-dessous. Elles permettent de préciser le climat dans lequel éclate la Révolution (exaspération du Tiers État) et de retracer les évènements qui ont préparé le soulèvement du 14 juillet.Voici un court résumé de ces évènements que vous pouvez exposer aux enfants :« En mai 1789, le roi convoque des États généraux (assemblée qui réunit les députés des trois ordres : clergé, noblesse, tiers état) dans le but de résoudre les problèmes financiers du royaume, Cependant, les députés du Tiers État refusent le système de vote qui favorise la noblesse et le clergé. Considérant qu’ils représen-tent à eux seuls la nation presque entière, ils se proclament Assemblée nationale et font le serment (Serment du Jeu de Paume) de ne pas se séparer avant d’avoir rédigé une constitution définissant un nouvel équilibre des pouvoirs.En réponse à cet acte, le roi rassemble des troupes aux abords de Paris puis renvoie Necker, le ministre le plus favorable au tiers état. Apprenant la nouvelle dans la journée du 12 juillet 1789, des Parisiens commencent à manifester leur mécontentement.

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2. La seconde page du carnet de l’enfant s’appuie sur plusieurs œuvres des salles 103 et 110. Elle se divise en deux parties :– l’adoption de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, qui scelle la fin de l’absolutisme royal, est suivie de la fête de la Fédération qui célèbre la réconciliation des anciens ordres (noblesse, clergé, tiers état) autour des valeurs de la Révolution ;– le début d’une période de conflit (guerre contre les monarchies d’Europe) durant laquelle se distingue un jeune officier (salle 110 : buste de Napoléon Bonaparte par Corbet).

3. En complément du carnet de l’enfant, vous pouvez vous arrêter sur plusieurs tableaux qui témoignent de la reprise des conflits entre partisans de l’Ancien et du Nouveau Régime :– l’exécution du roi et de la reine (salle 105 : L’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793 et L’exécution de Marie-Antoinette, le 16 octobre 1793 – tableaux anonymes),– la destruction des symboles royaux et le vandalisme dans Paris (salle 111 : La violation du caveau des rois dans la basilique Saint-Denis, Démolition de l’église Saint-Jean en Grève, L’église de la Sorbonne en ruines par Hubert Robert), – la guerre contre les monarchies d’Europe (salle 110).

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Les États généraux de 1789, le Serment du Jeu de Paume et l’Assemblée constituanteLes États généraux de 1789 sont une assemblée composée de députés des trois ordres (clergé, noblesse, tiers état), réunie par Louis XVI le 5 mai 1789 afin de résoudre les problèmes financiers du royaume. Au cours des premiers débats, des dissensions éclatent concernant la manière de voter. Alors que le clergé et la noblesse souhaitent un vote par ordre (qui leur assure la majorité), le tiers état, dont les députés sont deux fois plus nombreux que ceux de chacun des deux autres ordres, réclame un vote par tête.Le 17 juin, l’ensemble des députés du tiers état, auxquels se sont joints des nobles libéraux comme La Fayette ou des clercs proches du peuple, se constitue en une Assemblée nationale qu’ils considèrent comme la véritable représentation nationale. Face à ce premier acte révolutionnaire, Louis XVI fait fermer la salle des États généraux le 20 juin.La nouvelle Assemblée nationale se réfugie alors dans la Salle du Jeu de Paume. Les députés présents y font le serment célèbre de ne pas se séparer avant d’avoir rédigé une constitution pour le pays.Pour contrer cet engagement d’union, Louis XVI réunit les députés le 23 juin et ordonne aux ordres de siéger séparément. C’est à ce moment que Mirabeau, député du tiers état, aurait prononcé cette phrase : « Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes. » Le roi cède. Le 9 juillet, les députés s’érigent en Assemblée constituante et commencent à préparer la constitution. L’absolutisme royal de l’Ancien Régime laisse place à une monarchie constitutionnelle.

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Autour de la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789Le 11 juillet, Louis XVI renvoie son ministre Necker, favorable au tiers état.Le 12 juillet, deux évènements viennent cristalliser la révolte des Parisiens. Dans le jardin du Palais Royal, un jeune journaliste nommé Camille Desmoulins exhorte la foule à prendre les armes contre les troupes que Louis XVI a rassemblées autour de Paris. Ce même jour, dans le jardin des Tuileries, le régiment du prince de Lambesc charge la foule des manifestants protestant contre le renvoi de Necker.Le 13 juillet, plusieurs barrières d’octroi du mur des Fermiers généraux sont incendiées.Le matin du 14 juillet, les Parisiens envahissent les Invalides. Ils s’emparent des canons et des fusils puis marchent sur la Bastille. Face au refus du gouverneur, Monsieur de Launay, d’ouvrir les portes, ils engagent l’attaque de la forteresse et obtiennent la capitulation grâce au renfort du régiment des Gardes-Françaises acquis à leur cause.Le 15 juillet, la démolition de la Bastille, considérée comme un symbole de l’absolutisme du pouvoir royal, est engagée.

Pierre-François Palloy, l’entrepreneur chargé de la démolition de la Bastille, multiplie les souvenirs de l’édifice dans différents types de matériaux. Il fait en outre exécuter des modèles de la forteresse à l’adresse de personnalités françaises et étrangères (Louis XVI et ses ministres, Georges Washington,...), la plupart taillés dans des blocs de pierre provenant de la Bastille.

Le marquis de La FayetteLe marquis de La Fayette (1757-1834) apparaît comme un personnage important d’une période qui s’étend du début de la Révolution à la chute de la monarchie en 1792. Au cours de ces trois années, il joue un rôle de premier plan dans l’instauration d’une monarchie constitutionnelle conciliant les acquis de la Révolution et le respect de la personne du roi.

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Le serment de La Fayette à la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 – Anonyme

À son retour d’Amérique (1779) où il a œuvré pour le succès de la guerre d’Indépendance, La Fayette est auréolé d’un statut de héros. En 1789, il participe aux États généraux en tant que député de la noblesse. Au lendemain de la prise de la Bastille, il est élu commandant de la Garde nationale (milice parisienne nouvellement créée pour rétablir l’ordre dans la capitale). Son premier acte est de faire démolir la Bastille. Le 26 juillet, il présente aux électeurs parisiens la cocarde tricolore composée des nouvelles couleurs nationales (bleu, blanc, rouge). Le 14 juillet 1790, il est le maître d’œuvre de la fête de la Fédération qui doit sceller la réconciliation du roi avec la Révolution.

Mais en juin 1791, la tentative de fuite du roi initie la chute de la monarchie constitutionnelle dont il est le défenseur.

Son attachement à la personne du roi finit par provoquer son arrestation en 1792. Libéré en 1797, il ne rejoue de véritable rôle politique qu’à partir de la Restauration. La Fayette est représenté sur deux tableaux de la salle 103 mentionnés dans le carnet de l’enfant : La fête de la Fédération au Champ-de-Mars, le 14 juillet 1790 (Thévenin) – Le Serment de La Fayette à la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 (anonyme).

Le serment de La Fayette à la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 – Anonyme

Mais en juin 1791, la tentative de fuite du roi initie la chute de la monarchie constitutionnelle dont il est le défenseur.

Son attachement à la personne du roi finit par provoquer son arrestation en 1792. Libéré en 1797, il ne rejoue de véritable rôle politique qu’à partir de la Restauration. La Fayette est représenté sur deux tableaux de la salle 103 mentionnés dans le carnet de l’enfant : La fête de la Fédération au Champ-de-Mars, le 14 juillet 1790 (Thévenin) – Le Serment de La Fayette à la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 (anonyme).

Autour de la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789Le 11 juillet, Louis XVI renvoie son ministre Necker, favorable au tiers état.Le 12 juillet, deux évènements viennent cristalliser la révolte des Parisiens. Dans le jardin du Palais Royal, un jeune journaliste nommé Camille Desmoulins exhorte la foule à prendre les armes contre les troupes que Louis XVI a rassemblées autour de Paris. Ce même jour, dans le jardin des Tuileries, le régiment du prince de Lambesc charge la foule des manifestants protestant contre le renvoi de Necker.Le 13 juillet, plusieurs barrières d’octroi du mur des Fermiers généraux sont incendiées.Le matin du 14 juillet, les Parisiens envahissent les Invalides. Ils s’emparent des canons et des fusils puis marchent sur la Bastille. Face au refus du gouverneur, Monsieur de Launay, d’ouvrir les portes, ils engagent l’attaque de la forteresse et obtiennent la capitulation grâce au renfort du régiment des Gardes-Françaises acquis à leur cause.Le 15 juillet, la démolition de la Bastille, considérée comme un symbole de l’absolutisme du pouvoir royal, est engagée.

Pierre-François Palloy, l’entrepreneur chargé de la démolition de la Bastille, multiplie les souvenirs de l’édifice dans différents types de matériaux. Il fait en outre exécuter des modèles de la forteresse à l’adresse de personnalités françaises et étrangères (Louis XVI et ses ministres, Georges Washington,...), la plupart taillés dans des blocs de pierre provenant de la Bastille.

Le marquis de La FayetteLe marquis de La Fayette (1757-1834) apparaît comme un personnage important d’une période qui s’étend du début de la Révolution à la chute de la monarchie en 1792. Au cours de ces trois années, il joue un rôle de premier plan dans l’instauration d’une monarchie constitutionnelle conciliant les acquis de la Révolution et le respect de la personne du roi.

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La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et la ConstitutionLa Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen est l’œuvre de l’Assemblée constituante née des États généraux de 1789.Réfutant l’organisation de la société en trois ordres (noblesse, clergé, tiers état), l’Assemblée constituante décide de travailler à une déclaration contenant les principes fondamentaux à partir desquels sera établie une nouvelle constitution. Après avoir voté, dans la nuit du 4 août, l’abolition des privilèges et la suppression des droits féodaux, mettant ainsi fin à l’Ancien Régime social, l’Assemblée constituante vote le texte de la Déclaration entre le 20 et le 26 août 1789. Promulguée par le roi par des lettres patentes données à Paris le 3 novembre 1789, la Déclaration est le préambule de la Constitution de 1791.La Déclaration de 1789 reste une référence dans l’histoire constitutionnelle et politique de la France. Rappelée par le préambule de la Constitution du 4 octobre 1958 (Ve République), elle a depuis 1971 valeur de référence pour contrôler la constitutionnalité des lois.

La fête de la FédérationLe 14 juillet 1790, les Parisiens organisent, sur le Champ-de-Mars, une grande cérémonie destinée à célébrer la réconciliation des Français. Lorsque le cortège des « fédérés » (délégués des gardes nationaux de toutes les provinces) conviés pour l’occasion fait son entrée sur le Champ-de-Mars, plus de 200 000 spectateurs les attendent. Talleyrand, évêque d’Autun, célèbre la messe entouré de prêtres portant l’écharpe tricolore. La messe terminée, La Fayette appuie son épée sur l’autel de la Patrie et « jure d’être à jamais fidèle à la nation, à la loi et au roi ». Les fédérés répondent « Je le jure ». À son tour, le roi prête serment d’être fidèle à la Constitution. Le 21 octobre de la même année, le drapeau tricolore remplace le drapeau blanc qui était la couleur de l’étendard royal. Chacun pense alors que la Révolution est terminée et que les Français sont réconciliés.

Le 6 juillet 1880, sur proposition du député Benjamin Raspail, le 14 juillet devient officiellement jour de la Fête nationale française en mémoire de la fête de la Fédération.

La guerre, la chute de la royauté française et la TerreurDevant le peuple, Louis XVI a juré de maintenir la Constitution. Mais en secret,il cherche à rétablir l’Ancien Régime. Il compte sur l’appui des monarchies d’Europe et des Français hostiles aux réformes révolutionnaires. Le 20 juin 1791, alors que de nombreux nobles ont déjà quitté la France, le roi tente de fuir avec sa famille pour les rejoindre et organiser la reprise en main du pouvoir. Mais il est arrêté à Varennes et reconduit aux Tuileries. Cet épisode renforce l’hostilité au pouvoir royal. Certains commencent à penser que la France peut se passer d’un roi et devenir une république.

La fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 – Charles Thévenin

Le 6 juillet 1880, sur proposition du député Benjamin Raspail, le 14 juillet devient officiellement jour de la Fête nationale française en mémoire de la fête de la Fédération.

La guerre, la chute de la royauté française et la TerreurDevant le peuple, Louis XVI a juré de maintenir la Constitution. Mais en secret,il cherche à rétablir l’Ancien Régime. Il compte sur l’appui des monarchies d’Europe et des Français hostiles aux réformes révolutionnaires. Le 20 juin 1791, alors que de nombreux nobles ont déjà quitté la France, le roi tente de fuir avec sa famille pour les rejoindre et organiser la reprise en main du pouvoir. Mais il est arrêté à Varennes et reconduit aux Tuileries. Cet épisode renforce l’hostilité au pouvoir royal. Certains commencent à penser que la France peut se passer d’un roi et devenir une république.

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Cette exécution provoque la coalition des monarchies d’Europe qui menacent à nouveau la France. À l’intérieur du pays, les royalistes encore nombreux dans certains provinces (les Chouans en Vendée) s’organisent. Pour « sauver la République », les députés les plus les radicaux menés par Robespierre, créent un « Comité de Salut Public » qui fait régner la Terreur. La Terreur prend fin avec la chute de Robespierre en juillet 1794, alors que l’insurrection des Chouans et la menace des armées étrangères ont été repoussées.

L’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793 – Anonyme

Les monarchies d’Europe, inquiètes de la contagion révolutionnaire, accueillent les Français qui fuient la Révolution. En représailles, la France déclare la guerre à la Prusse en avril 1792. Mais à l’été 1792, les troupes prussiennes marchent sur Paris. Leur chef annonce alors qu’il détruira la ville si la personne du roi est menacée. Cette déclaration entraîne la fureur des Parisiens qui attaquent les Tuileries le 10 août. Le roi est capturé, déchu de ses pouvoirs et enfermé au Temple. Les instigateurs de la journée du 10 août prennent le pouvoir alors que la menace de l’armée prussienne s’intensifie. Mais le 20 septembre, les Prussiens sont battus à Valmy. Le 22 septembre, la République est proclamée. Le roi est alors jugé et condamné à la mort. Il est exécuté le 21 janvier 1793 sur la place de la Révolution (aujourd’hui place de la Concorde).

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Salles 115 à 122 et 128

Prenez l’escalier situé à l’extrémité de la salle 113. Descendez jusqu’au rez-de-chaussée (arrivée en salle 115)Cette partie du parcours étant quelque peu complexe, nous en donnons le détail :Parcourez les salles 115 à 121 – Montez au premier étage par le grand escalier – Visitez la salle 128 – Repassez devant le grand escalier et prenez la galerie de liaison qui permet de regagner l’Hôtel Carnavalet

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Centres d’intérêt– salle 115 : Napoléon Ier en 1809 (Robert Lefèvre) – La place Vendôme en 1808 (Etienne Bouhot) – La place du Châtelet en 1810 (Etienne Bouhot),– salle 120 : Érection de l’obélisque de Louxor sur la place de la Concorde, le 25 octobre 1836 (François Dubois) – Illumination de l’Hôtel de Ville pour la fête du roi, le 1er mai 1847 (Auguste Roux),– salle 121 : La fête de la Fraternité à l’arc de triomphe de l’Étoile, le 20 avril 1848 (Jean-Jacques Champin),– salle 128 : Napoléon III remettant au baron Haussmann le décret d’annexion à Paris des communes limitrophes (Adolphe Yvon).

DémarcheAu xixe siècle, Paris est l’objet du plus vaste plan de transformation de son histoire et le théâtre de nombreux bouleversements politiques. Au milieu de cette grande densité de réalisations et d’évènements, la dernière partie du carnet apporte quelques repères (personnages ayant laissé une forte empreinte dans la capitale, réalisations emblématiques, vaste plan de restructuration de Paris sous l’impulsion d’Haussmann).

1. La première page du carnet est centrée sur la première moitié du siècle.L’arrivée en salle 115 place les enfants face à un grand tableau représentant l’empereur Napoléon Ier. Après avoir identifié Napoléon comme l’homme qui met fin à Révolution, il est demandé aux enfants de retrouver plusieurs monuments réalisés sous son règne et sous celui de Louis-Philippe. Le plan de 1847 montre que ces réalisations prestigieuses sont concentrées sur la rive droite, notamment le long de l’axe historique (Louvre-Concorde-Étoile).

Les salles consacrées à la première moitié du xixe siècle étant particulièrement denses, vous pouvez concentrer votre attention sur celles contenant les œuvres mentionnées dans le carnet de l’enfant :– salle 115 : la colonne Vendôme et la fontaine du Châtelet (Napoléon Ier),– salle 120 : l’érection de l’obélisque sur la place de la Concorde et l’agrandissement de l’Hôtel de Ville (Louis-Philippe),– salle 121 : l’arc de triomphe de l’Étoile (commencé sous Napoléon Ier et terminé sous Louis-Philippe).

Salles 115 à 122 et 128

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Pour aller un peu plus loin :Vous pouvez apporter quelques éléments d’information sur les périodes de la Restauration et de la Monarchie de Juillet à partir de la maquette de la place de l’Hôtel de Ville en salle 119 (La place de l’Hôtel de Ville, le 31 juillet 1830, à l’arrivée du duc d’Orléans par Pierre Louis Foulley). Cette représentation permet d’introduire l’arrivée au pouvoir de Louis-Philippe dont les réalisations à Paris sont évoquées dans le carnet de l’enfant. Sur la maquette, les enfants pourront noter la présence des drapeaux tricolores qui accueillent le nouveau roi. À la différence de ses prédécesseurs (Louis XVIII et Charles X, restaurateurs de la monarchie après l’abdication de Napoléon Ier), Louis-Philippe adopte le drapeau tricolore (Louis XVIII et Charles X avaient restauré le drapeau blanc du royaume de France).Autre différence : alors que ses prédécesseurs avaient été proclamés « rois de France », Louis-Philippe porte le titre de « roi des Français », qui le lie au peuple et non au royaume.

L’autre intérêt de cette maquette est de donner une représentation de l’Hôtel de Ville avant son agrandissement sous Louis-Philippe.

2. La seconde page est centrée sur le grand tableau de la salle 128 représentant une date importante de l’histoire de Paris : Napoléon III remettant à Haussmann le décret d’annexion des communes limitrophes de Paris. Cet acte aura pour conséquence de doubler la superficie de la capitale.Le carnet de visite demande de déterminer ce qui se passe dans cette scène. Les enfants ont à identifier les personnages principaux du tableau (au premier plan, Napoléon III et Haussmann, reconnaissable à son habit de préfet ; on pourra également noter, au second plan, Napoléon Ier apparaissant dans un tableau à l’intérieur du tableau) ainsi que le document échangé (la mention « décret d’annexion » est lisible). Une fois ces éléments identifiés, la scène peut être décrite de la façon suivante : Napoléon III remettant au baron Haussmann un décret d’annexion.Le plan simplifié montrant les anciennes limites de la capitale permet de comprendre que l’annexion concerne les communes limitrophes de Paris. Ces communes sont au nombre de onze : Auteuil, Passy, Batignolles, Montmartre, La Chapelle, la Villette, Belleville, Charonne, Bercy, Vaugirard, Grenelle.

Enfin, le carnet évoque (sans entrer dans le sujet) les profondes évolutions que connaît alors Paris (larges avenues, gares ferroviaires, réseau d’égouts, éclairages publics,...) qui préparent l’entrée de la capitale dans l’ère industrielle.

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Lors de votre traversée de la galerie de liaison en direction de la sortie, vous pouvez vous arrêter sur les tableaux donnant une idée de ce Paris profondément transformé. À titre d‘exemple :

Napoléon Bonaparte – Des premiers faits d’armes à la chute du Premier Empire – Premiers faits d’armes à Toulon1793 – Alors que la France est menacée par la coalition de plusieurs monarchies d’Europe, Napoléon Bonaparte se rallie aux Jacobins (rassemblement de députés né de la préparation des États généraux de 1789). Affecté au siège de Toulon en tant que chef d’artillerie, il contribue à la reprise de la ville aux Anglais. Après avoir été promu général de brigade par le Comité de Salut Public puis commandant d’artillerie de l’armée d’Italie, il est brièvement arrêté au moment de la chute de Robespierre (août 1794). Relâché, il est chargé de réprimer l’insurrection royaliste de Paris (1795), action qui lui vaut d’être promu au rang de général de division.

– Les victoires d’Italie1796 – Ses victoires en tant que commandant en chef de l’armée d’Italie (Millesimo, Mondovi, Arcole et Rivoli) contraignent l’Autriche et ses alliés à signer la paix. Sa réputation grandit à Paris, servie par une propagande qui glorifie ses exploits.

– L’expédition d’Égypte1798 – La renommée croissante du jeune général inquiète les membres du Directoire qui cherchent à l’éloigner de Paris tout en utilisant ses talents militaires. Bonaparte est nommé à la tête de l’expédition d’Égypte chargée de couper la route des Indes aux Anglais (mai 1798). La victoire des Pyramides sur les Turcs (21 juillet 1798) lui permet de prendre le contrôle du pays. Mais la destruction par l’amiral Nelson de la flotte française stationnée à Aboukir (nuit du 1er au 2 août 1798) coupe l’expédition française de la métropole.En Égypte, Bonaparte s’attache à la mise en place d’une administration moderne, à la rénovation du système d’irrigation et à la mise en valeur des vestiges archéologiques (découverte de la pierre de Rosette à partir de laquelle Champollion décryptera les hiéroglyphes), en même temps qu’il parvient à préserver sa situation contre les soulèvements intérieurs et la menace turque. Après une victoire sur les Turcs à Aboukir (25 juillet 1799), Bonaparte laisse son armée en Égypte et rentre à Paris.

Les toits de Paris et les voies de la gare du Nord, vers 1895 – Louis-Robert Carrier-Belleuse

Place Pigalle en 1932 – Lucien Lièvre

Napoléon Bonaparte – Des premiers faits d’armes à la chute du Premier Empire

– Premiers faits d’armes à Toulon1793 – Alors que la France est menacée par la coalition de plusieurs monarchies d’Europe, Napoléon Bonaparte se rallie aux Jacobins (rassemblement de députés né de la préparation des États généraux de 1789). Affecté au siège de Toulon en tant que chef d’artillerie, il contribue à la reprise de la ville aux Anglais. Après avoir été promu général de brigade par le Comité de Salut Public puis commandant d’artillerie de l’armée d’Italie, il est brièvement arrêté au moment de la chute de Robespierre (août 1794). Relâché, il est chargé de réprimer l’insurrection royaliste de Paris (1795), action qui lui vaut d’être promu au rang de général de division.

– Les victoires d’Italie1796 – Ses victoires en tant que commandant en chef de l’armée d’Italie (Millesimo, Mondovi, Arcole et Rivoli) contraignent l’Autriche et ses alliés à signer la paix. Sa réputation grandit à Paris, servie par une propagande qui glorifie ses exploits.

– L’expédition d’Égypte1798 – La renommée croissante du jeune général inquiète les membres du Directoire qui cherchent à l’éloigner de Paris tout en utilisant ses talents militaires. Bonaparte est nommé à la tête de l’expédition d’Égypte chargée de couper la route des Indes aux Anglais (mai 1798). La victoire des Pyramides sur les Turcs (21 juillet 1798) lui permet de prendre le contrôle du pays. Mais la destruction par l’amiral Nelson de la flotte française stationnée à Aboukir (nuit du 1er au 2 août 1798) coupe l’expédition française de la métropole.En Égypte, Bonaparte s’attache à la mise en place d’une administration moderne, à la rénovation du système d’irrigation et à la mise en valeur des vestiges archéolo-giques (découverte de la pierre de Rosette à partir de laquelle Champollion décryp-tera les hiéroglyphes), en même temps qu’il parvient à préserver sa situation contre les soulèvements intérieurs et la menace turque. Après une victoire sur les Turcs à Aboukir (25 juillet 1799), Bonaparte laisse son armée en Égypte et rentre à Paris.

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– Du coup d’État au titre de Premier Consul1799 – Attaqué par les royalistes et les Jacobins qui s’apprêtent à commettre un coup d’État, le Directoire est vacillant. Le 9 novembre (18 brumaire an VIII), Bonaparte pénètre avec ses troupes au Conseil des Cinq-Cents (assemblée législative). Le coup d’État débouche sur la formation d’un consulat composé de Bonaparte, Sieyès et Ducos. Le 25 décembre 1799, l’entrée en vigueur de la Constitution de l’an VIII permet à Bonaparte de devenir Premier Consul et de disposer de tous les pouvoirs. Il déclare alors : « Citoyens, la Révolution est fixée aux principes qui l’ont commencée ; elle est finie. »

– L’instauration de la paix et les premières réformes1800 – Napoléon Bonaparte contraint les Chouans (insurgés royalistes) à déposer les armes. Puis il conclut, avec le pape Pie VII, le Concordat de 1801 (rétablissement du culte catholique) et accorde l’amnistie aux émigrés ; autant de mesures qui favorisent la réconciliation nationale.À l’extérieur, il engage de nouvelles campagnes afin de contrer la deuxième coalition des monarchies d’Europe. Les victoires de sa Grande Armée étendent progressivement son influence en Europe continentale et lui permettent d’établir provisoirement la paix avec les Anglais. Parallèlement, il développe des projets d’expansion coloniale.Durant la période du Consulat, Bonaparte met en place de nombreuses réformes sociales et économiques largement favorables à la bourgeoisie : création de la Banque de France destinée à assurer la stabilité de la monnaie, interdiction du droit de grève, création de l’ordre de la Légion d’Honneur (portée par Napoléon Ier et Napoléon III sur les tableaux des salles 115 et 128) et développe-ment de l’enseignement public (création des lycées) avec l’objectif de fonder la nouvelle élite sur le mérite civil et militaire. Mais il maintient la confiscation des libertés politiques et renforce la surveillance policière par l’intermédiaire de Fouché, le chef de la Sûreté.

– Napoléon Bonaparte devient Napoléon Ier

Napoléon 1er – Robert Lefèvre

1804 – Fouché intervient auprès du Sénat pour que Napoléon Bonaparte soit rendu « immortel comme sa gloire ». Le 18 mai 1804, le Sénat vote l’instauration du gouvernement impérial. Et le 2 décembre, en l’église Notre-Dame de Paris, Napoléon Bonaparte est sacré empereur par le pape Pie VII. Il prend alors le nom de Napoléon Ier.Avec la proclamation de l’Empire, Napoléon se débarrasse des symboles de la Révolution qu’il remplace par d’autres issus de l’Antiquité (le lion, les lauriers, la corne d’abondance, les lances, l’aigle impérial, l’abeille qui devient son emblème personnel,...).

– Les guerres napoléoniennes1803 – L’Angleterre rompt la paix. En 1805, elle forme une troisième coalition à laquelle s’associent l’Autriche et la Russie. Napoléon met en œuvre une flotte destinée à envahir l’Angleterre. Mais la défaite à Trafalgar face à l’amiral Nelson (octobre 1805) le contraint à se retourner vers l’Europe continentale. Multipliant les victoires (Ulm, Austerlitz), il signe le traité de Presbourg (décembre 1805) qui met fin la coalition.

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En 1806, la Prusse forme une nouvelle coalition avec l’Angleterre et la Russie. Napoléon vainc les Prussiens à Iéna (octobre 1806) puis les Russes à Friedland (juin 1807). En juillet, il signe un traité avec le tsar Alexandre Ier.Deux ans plus tard, Napoléon bat à nouveau les Autrichiens à Wagram (juillet 1809) et signe une nouvelle paix. Les différents traités contribuent à étendre l’Empire napoléonien qui atteint son apogée fin 1809 : il s’étend sur 750 000 km² et compte 70 millions d’habitants.

– La poursuite des réformesLa période de l’Empire voit la poursuite des réformes et son élargissement aux pays conquis. Les États de l’Empire se voient dotés d’une constitution intégrant une déclaration des droits sur le modèle révolutionnaire français. Cependant, l’effet des réformes économiques et sociales ne suffit pas à assurer la stabilisation de l’Empire.

– La chute de l’Empire1812 – Napoléon engage la campagne de Russie. Mais alors que son armée a pénétré dans Moscou (septembre 1812), un incendie ravage la ville et détruit le ravitaillement. La retraite menée en plein cœur de l’hiver russe entraîne la perte d’une grande partie des hommes.La Russie mène alors un front d’opposition où se retrouvent l’Angleterre, l’Autriche, la Suède et la Prusse. À la tête d’une armée de jeunes conscrits (les « Marie-Louise »), Napoléon remporte quelques victoires avant d’être battu à Leipzig (octobre 1813). Les anciennes conquêtes se libèrent progressivement du joug napoléonien. Paris tombe le 31 mars 1814. Déchu par le Sénat, Napoléon abdique sans conditions le 6 avril et devient empereur de l’île d’Elbe.

– Les Cent-Jours1815 – Alors que la monarchie française restaurée par Louis XVIII fait face à l’opposition bonapartiste, Napoléon s’échappe de l’île d’Elbe et marche sur Paris. Lorsqu’il arrive aux Tuileries, Louis XVIII est déjà en fuite. Napoléon prend alors l’initiative d’une attaque contre les armées coalisées. Mais il est vaincu à Waterloo le 18 juin 1815. Abdiquant le 22 juin, il est exilé à Sainte-Hélène où il meurt le 5 mai 1821.

La RestaurationLa Restauration est le nom donné à une période comprise entre 1814 (première abdication de Napoléon Ier) et 1830 (Révolution de Juillet). Elle est caractérisée par la restauration de la monarchie au profit des frères de Louis XVI : Louis XVIII (règne : 1814-1824, interrompu par la période des Cents-Jours en 1815) puis Charles X (règne : 1824-1830).

Charles X – François Gérard

Le règne de Louis XVIII marque le rétablissement partiel de l’Ancien Régime : la monarchie constitutionnelle mise en place confère au roi le pouvoir exécutif et une partie du pouvoir législatif (le roi a l’initiative des lois et le pouvoir de les promulguer).

À la mort de Louis XVIII, Charles X est sacré roi de France. Le retour à l’Ancien Régime qui s’accentue sous son règne suscite des protestations. La révolte se cristallise entre les 27 et 29 juillet 1830 (ces trois jours sont communément appelés les « Trois Glorieuses »). La Révolution de 1830 (dite « Révolution de Juillet ») provoque la chute de Charles X. Se présentant comme un « roi-citoyen », Louis-Philippe, duc d’Orléans, lui succède.

En 1806, la Prusse forme une nouvelle coalition avec l’Angleterre et la Russie. Napoléon vainc les Prussiens à Iéna (octobre 1806) puis les Russes à Friedland (juin 1807). En juillet, il signe un traité avec le tsar Alexandre Ier.Deux ans plus tard, Napoléon bat à nouveau les Autrichiens à Wagram (juillet 1809) et signe une nouvelle paix. Les différents traités contribuent à étendre l’Empire napoléonien qui atteint son apogée fin 1809 : il s’étend sur 750 000 km² et compte 70 millions d’habitants.

– La poursuite des réformesLa période de l’Empire voit la poursuite des réformes et son élargissement aux pays conquis. Les États de l’Empire se voient dotés d’une constitution intégrant une déclaration des droits sur le modèle révolutionnaire français. Cependant, l’effet des réformes économiques et sociales ne suffit pas à assurer la stabilisation de l’Empire.

– La chute de l’Empire1812 – Napoléon engage la campagne de Russie. Mais alors que son armée a pénétré dans Moscou (septembre 1812), un incendie ravage la ville et détruit le ravitaillement. La retraite menée en plein cœur de l’hiver russe entraîne la perte d’une grande partie des hommes.La Russie mène alors un front d’opposition où se retrouvent l’Angleterre, l’Autriche, la Suède et la Prusse. À la tête d’une armée de jeunes conscrits (les « Marie-Louise »), Napoléon remporte quelques victoires avant d’être battu à Leipzig (octobre 1813). Les anciennes conquêtes se libèrent progressivement du joug napoléonien. Paris tombe le 31 mars 1814. Déchu par le Sénat, Napoléon abdique sans conditions le 6 avril et devient empereur de l’île d’Elbe.

– Les Cent-Jours1815 – Alors que la monarchie française restaurée par Louis XVIII fait face à l’opposition bonapartiste, Napoléon s’échappe de l’île d’Elbe et marche sur Paris. Lorsqu’il arrive aux Tuileries, Louis XVIII est déjà en fuite. Napoléon prend alors l’initiative d’une attaque contre les armées coalisées. Mais il est vaincu à Waterloo le 18 juin 1815. Abdiquant le 22 juin, il est exilé à Sainte-Hélène où il meurt le 5 mai 1821.

La RestaurationLa Restauration est le nom donné à une période comprise entre 1814 (première abdication de Napoléon Ier) et 1830 (Révolution de Juillet). Elle est caractérisée par la restauration de la monarchie au profit des frères de Louis XVI : Louis XVIII (règne : 1814-1824, interrompu par la période des Cents-Jours en 1815) puis Charles X (règne : 1824-1830).

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LE PARIS DES EMPEREURS

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La Monarchie de JuilletIl s’agit du nom donné au régime de monarchie constitutionnelle en vigueur durant le règne de Louis-Philippe (1830-1848).À l’issue de la Révolution de Juillet, la bourgeoisie d’affaires, méfiante à l’égard des Républicains, parvient à imposer le duc d’Orléans (futur Louis-Philippe). Pour accéder au trône, l’homme doit cependant composer avec les députés qui exigent sa renonciation à la monarchie de droit divin. Ainsi, à la différence de ses prédécesseurs sacrés « roi de France », Louis-Philippe Ier porte le titre de « roi des Français » censé établir son lien à la nation.

Sous Louis-Philippe, la libéralisation du régime durant les premiers mois cède progressivement le pas à un conservatisme peu soucieux des aspirations des ouvriers et de la petite bourgeoisie. À partir de 1847, l’opposition républicaine se renforce, réclamant la démocratisation de la vie politique. En 1848, un mouvement de protestation populaire causé par l’interdiction d’une réunion d’opposition débouche sur un conflit armé entre les troupes et les manifestants. Le ralliement de la Garde nationale aux insurgés fait vaciller le pouvoir. Le 24 février 1848, Louis-Philippe abdique en faveur de son petit-fils. Mais le lendemain, les Républicains réunis à l’Hôtel de Ville proclament la République.

De la IIe République à la chute du Second EmpireLa proclamation de la IIe République (25 février 1848) entraîne la formation d’un gouvernement provisoire et l’élection d’une l’assemblée chargée de préparer la nouvelle constitution. Promulguée le 21 novembre 1848, la Constitution confie le pouvoir législatif à une assemblée unique, le pouvoir exécutif relevant du président élu au suffrage universel.Les élections à la présidence se déroulent en décembre 1848. Confirmant la progression du bonapartisme, Louis Napoléon Bonaparte (neveu de Napoléon Ier) est élu président de la République.

Lors du coup d’État du 2 décembre 1851, il dissout l’Assemblée. La nouvelle constitution, promulguée en janvier 1852, ouvre la voie à la restauration de l’Empire. Le 2 décembre 1852, Louis Napoléon Bonaparte se fait proclamer empereur sous le nom de Napoléon III.

Le Second Empire s’étend de 1852 à 1870. Caractérisé par une politique de grands travaux (développement du chemin de fer, vaste plan de restructuration de Paris, plantation de la forêt landaise), le Second Empire constitue une période de forte croissance économique qui voit la France entrer dans le capitalisme industriel et financier (création de grandes entreprises et de banques) et retrouver son prestige international (expositions universelles de 1855 et de 1867).

Cependant, la tension croissante entre la France et la Prusse aboutit à une déclaration de guerre le 19 juillet 1870. Dès lors, les défaites françaises s’accumulent en Alsace et dans les Ardennes. Le 1er septembre, les troupes françaises sont battues à Sedan. Fait prisonnier avec son armée, l’empereur signe la capitulation le 2 septembre. La République est proclamée à Paris le 4 septembre 1870.

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La Marseillaise

L’évolution de Paris sur cette période

Les réalisations de Napoléon Ier à ParisEntendant faire de Paris la capitale moderne et prestigieuse de l’Europe, Napoléon met en œuvre d’importants projets.D’un côté, la construction de monuments à sa gloire et à celle de la Grande Armée : agrandissement du Louvre (liaison Louvre-Tuileries, cour Napoléon), construction de l’arc de triomphe du Carrousel et de l’église de la Madeleine (qui devait initialement être un temple de la Gloire), début des travaux de l’arc de triomphe de l’Étoile, élévation de la colonne Vendôme,...De l’autre, la mise en œuvre d’aménagements de voirie et d’équipements publics : percement de nouvelles rues (rue de Rivoli, rue des Pyramides, rue de Castiglione dont les noms évoquent ses victoires), construction de nouveaux ponts (pont d’Iéna, pont d’Austerlitz, pont des Arts), percement du canal de l’Ourcq et du canal Saint-Martin, création d’un réseau d’égouts, des cimetières de Montmartre et du Père-Lachaise (alors situés hors des limites de Paris), d’hôpitaux, de marchés,...

– L’arc de triomphe de l’Étoile Commandé par Napoléon Ier en 1806 pour célébrer la gloire de sa Grande Armée, l’arc de triomphe de l’Étoile n’est achevé qu’en 1836 sous le règne de Louis-Philippe. Son architecture s’inspire de l’arc de Constantin à Rome dont il double les proportions (50 m de haut et 45 m de large).Le monument est orné de quatre motifs sculptés dont le plus célèbre est Le Départ des Volontaires de 1792 de Rude, également appelé La Marseillaise (ce motif est visible en salle 120). Les autres motifs sont Le Triomphe de 1810 de Cortot, La Résistance et La Paix d’Etex.

Le Triomphe de 1810 La Résistance La Paix

Au-dessus de ces motifs se trouvent six bas-reliefs retraçant des scènes de la Révolution et de l’Empire.Située sous l’entablement, une frise représente la marche victorieuse de l’armée française.

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LE PARIS DES EMPEREURS

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– La colonne VendômeCommandée par Napoléon Ier à la gloire des vainqueurs d’Austerlitz, elle s’inspire de la colonne Trajane de Rome. Achevée en 1810 sur l’ancien emplacement de la statue de Louis XIV (détruite durant la Révolution), la colonne est recouverte d’une chape coulée avec le bronze des canons pris aux adversaires d’Austerlitz.Pour la petite histoire : en 1814, les royalistes démontent la statue de Napoléon située au sommet et la fondent pour réaliser la statue d’Henri IV qui figure actuellement sur le Pont-Neuf. Napoléon III fait

réinstaller une statue de Napoléon Ier. En 1871, les communards renversent la colonne qui est rétablie sous la IIIe République.

– La fontaine du ChâteletÉgalement appelée « fontaine de la Victoire » ou « fontaine du Palmier » en raison de sa forme, la fontaine est construite de 1806 à 1808 pour commémorer les victoires d’Italie et d’Égypte. La statue de la Victoire qui surmonte actuellement la fontaine est une copie. L’original se trouve dans la cour du musée Carnavalet.

Les réalisations de Louis-Philippe à ParisÀ côté des projets de grande ampleur ayant marqué son règne (construction de l’enceinte de Thiers et réalisation des premières lignes de chemins de fer dans Paris), Louis-Philippe participe à l’embellissement de la capitale par le réaménagement et la construction de monuments :– agrandissement de l’Hôtel de Ville ;– réaménagement de la place de la Concorde sur laquelle est érigé l’obélisque de Louxor ;– élévation de la colonne de Juillet sur la place de la Bastille en l’honneur des victimes des « Trois Glorieuses » ;– achèvement de l’arc de triomphe de l’Étoile.

– L’obélisque de la ConcordeDatant du règne de Ramsès II (XIIe siècle avant J.C.), l’obélisque de la Concorde est le plus vieux monument de Paris.En 1830, le vice-roi d’Égypte fait cadeau à la France des deux obélisques placés devant le temple de Louxor. Un seul est démonté et transporté vers Paris où il arrive en août 1834. Haut de 23 mètres, pesant 230 tonnes, l’obélisque est érigé le 25 octobre 1836 au centre de la place de la Concorde. L’opération, prouesse technique de l’ingénieur Apollinaire Lebas, est représentée sur le tableau de Dubois visible au musée Carnavalet.

La place Vendôme en 1808 – Etienne Bouhot

L’érection de l’obélisque de Louxor sur la place de la Concorde, le 25 octobre 1836 – François Dubois

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Le Paris d’HaussmannSous l’impulsion de Georges Eugène Haussmann, préfet de la Seine sous le règne de Napoléon III entre 1853 et 1870, Paris connaît la plus vaste transformation de son histoire.Les travaux visent à faire de Paris la plus belle capitale du monde intégrant de nouvelles normes en matière d’hygiène, de sécurité, d’éclairage et de circulation.

Percement de l’avenue de l’Opéra – Giuseppe de Nittis

Le Baron Haussmann– Adolphe Yvon

L’aspect le plus spectaculaire de cette métamorphose est le percement de nouveaux axes qui modifie en profondeur le plan de la capitale. Le réseau des petites rues cède la place à un système de voies et de places disposées en double réseau concentrique, reliées entre elles par des diagonales. Ces voies sont complétées par des avenues rectilignes Est-Ouest et Nord-Sud qui permettent de relier les centres administratifs et économiques aux gares de chemin de fer. Les rues et avenues sont éclairées par des becs de gaz. Le macadam remplace le pavage. Les trottoirs sont généralisés.

L’aération de la capitale se fait également par la création de parcs et jardins (le parc des Buttes-Chaumont et le parc Montsouris) et l’aménagement de bois (le bois de Vincennes et le bois de Boulogne) qui viennent prolonger la ville à l’Est et à l’Ouest.

La conception d’un nouveau réseau d’alimentation en eau et le développement du réseau d’égouts par l’ingénieur Belgrand permettent d’alimenter les habitations, de nettoyer les rues et d‘évacuer les eaux usées.

Enfin, l’annexion en 1860 des communes enfermées dans l’enceinte de Thiers (Auteuil, Passy, Batignolles, Montmartre, La Chapelle, la Villette, Belleville, Charonne, Bercy, Vaugirard, Grenelle) modifie les limites de Paris qui double sa superficie et passe de douze à vingt arrondissements.

Au terme du Second Empire, la capitale apparaît profondément transformée. Son rayonnement, renforcé par les expositions universelles de 1855 et 1867, est sans égal parmi les grandes capitales mondiales.

L’embellissement des avenues est assuré par la plantation d’arbres et l’édification d’élégants immeubles en pierres de taille, communément appelés immeubles « haussmanniens ». L’apparition des grands magasins et la réalisation de l’opéra Garnier (achevé en 1875) font des Grands Boulevards des lieux à la mode. L’amélioration de la circulation et l’embellissement de la capitale ne sont pas les seules motivations de cette entreprise. Le nouveau plan entraîne en effet la destruction des vieux quartiers considérés comme des foyers révolutionnaires, tandis que les larges avenues permettent une intervention rapide en cas d’insurrection.

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Remerciements À la découverte de...

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REMERCIEMENTS

Nos remerciements chaleureux à toute l’équipe du Musée Carnavalet, Christian Gros et Frédéric Roussel en particulier, qui a permis la réalisation de ce dossier dans les meilleures conditions.

Directrice de la publication : Marie-Christine Ferrandon, directrice du CRDP de l’académie de Paris

Auteurs du dossier : Olivier Brunet, Marie-Laure Guillaumin

Validation : Marie-Claude Bouaré, professeur agrégée d’histoire

Édition : Marie Fardeau

Maquette (création et mise en pages) : Samuel Rich

Crédits photographiques : Musée Carnavalet

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Retrouvez les parties « Avant la visite » et « Après le visite » ainsi que l’ensemble des dossiers À la découverte de... sur le site du CRDP de Paris :http://crdp.ac-paris.fr/a-la-decouverte-de/

ISBN : 978-2-86631-180-3

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