supllb 20131220 art full

16
© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Supplément à La Libre Belgique - N°213 - Semaine du 20 décembre 2013 au 9 janvier 2014 PP.2-3 Joyeuses fêtes ! Rencontre Le designer belge Christophe Coppens est devenu artiste. PP.4-5 Que faire sans Arts Libre pendant les fêtes ? Réponse en P.2 La vente de ce lundi 16 chez Horta a emporté un grand succès. P.11 Le marché HORTA , “I AM WHAT (I AM) », 2011, BILLETS DE LOTERIE USAGÉS, COUVERTURES DE ROMANS À L’EAU DE ROSE, COUVERTURES DE LIVRES DE SELF-COACHING, VERSETS DE LA BIBLE, CARTES POSTALES SUR BOIS ET MOUSSE AVEC PROTECTION ANTI U.V. , 210 X 210 X 6 CM. / COURTESY PARIS-BEIJING. ©D.R.

Upload: sa-ipm

Post on 18-Mar-2016

263 views

Category:

Documents


3 download

DESCRIPTION

Arts Libre du 20 décembre 2013

TRANSCRIPT

Page 1: Supllb 20131220 art full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

Supplément à La Libre Belgique - N°213 - Semaine du 20 décembre 2013 au 9 janvier 2014

PP.2-3

Joyeuses fêtes ! RencontreLe designer belgeChristophe Coppensest devenu artiste. PP.4-5

Que faire sans Arts Librependant les fêtes ? Réponseen P.2

La vente de ce lundi 16 chezHorta a emporté un grandsuccès. P.11

Le marché

HORT

A

,“IA

MWHA

T(IAM

)»,2011,BILLETSDE

LOTERIEUS

AGÉS,COU

VERT

URES

DERO

MAN

SÀL’E

AUDE

ROSE,COU

VERT

URES

DELIVR

ESDE

SELF-COA

CHING,

VERS

ETSDE

LABIBLE,CA

RTES

POSTALES

SURBO

ISET

MOU

SSEAV

ECPR

OTEC

TION

ANTI

U.V.,210

X210X6CM

./CO

URTESY

PARIS-BE

IJING

.©D.R.

Page 2: Supllb 20131220 art full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

2 L'actu SEMAINE DU 20 DÉCEMBRE 2013 AU 9 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les imagesenjôleuses d’unscandaleux bonheur

h Un couple de jeunes artistesaméricains abusent notre regard sur desœuvres qui ne se dévoilent réellementqu’avec une vision rapprochée.

SUR LE CONSTAT DU SOUHAIT GÉNÉRALISÉ d’une viemeilleure à laquelle aspirent la plupart des gens, unduo d’artistes américain, Lauren Was et Adam Ecks­trom, réunis sous l’appellation “Ghost of a Dream”, réa­lisent des œuvres à partir d’objets et d’images qui fon­dent des rêves rarement concrétisés. On connaît la fiè­vre du joueur persuadé qu’il est en jour de chance, lesimages paradisiaques diffusées sur les médias de masseet célébrant la vie scandaleusement superficielle desgagnants d’une loterie quelconque, les millions d’opé­rations de grattages effectuées chaque jour dans l’es­poir de décrocher une rente ou les petites croix cochéesdes bulletins pour futur enchanteur… Et la désillusionen est plus souvent l’aboutissement que la réussite !Toutes ces pratiques bien éphémères brassant des som­mes considérables, représentent aussi des placementsvolontaires à fonds perdus la plupart du temps tout aulong d’une vie.

Les artistes se sont emparés du phénomène à traversles pièces à convictions plus abondantes que toutesautres, et partout dans le monde ! Ils récoltent les tracesde ces pratiques, billets de loteries, cartes de jeux, car­tes de casinos, billets de banque, trophées… et celles quimatérialisent le mirage de l’existence idéalisée : lesimages du bonheur d’avoir et de vivre dans l’opulence.A l’aide de ces matériaux, ils construisent une œuvre

pluridisciplinaire, faite de grands collages multicolores,de dessins ou de sculptures d’écriture, d’installationsvidéo, d’impressions, d’environnements. Toutes réali­sations qui attirent le regard et l’attention comme lefont précisément les leurres multiples du gain facile etimmédiat. Les artistes jouent donc sur le même registreavec les mêmes outils, à ceci près que leur résultat, aussiavenant soit­il est avant tout critique. Ils mettent préci­sément le doigt sur les moyens par lesquels on peut selaisser aisément abuser ! Effets pervers évidemmentd’une habilité convaincante.

Les collages de billets découpés, compositions cha­toyantes, agencées géométriquement, tableaux à la foisrigoureux et bariolés, reposent leur pouvoir d’attrac­tion sur des effets optiques qui rejoignent ceux demandalas quelque peu hypnotiques, d’images un peu

Commentaire

La derde l’année

Par Claude Lorent

Ce n’est pas que notre passion s’ame­nuise, elle est intacte tout au long del’annéemais voilà, on respecte lestraditions et on s’octroie la sacro­sainte trêve de Noël. Arts Libre s’arrêtependant deux semaines, de quoi souf­fler un peu, recharger ses batteries etrepartir de plus belle. Donc ne soyezpas tristes, nous vous quittons pourmieux revenir en pleine forme, c’estpromis.A partir du 23 la plupart des galeriesseront fermées et rares seront cellesqui rouvriront avant le 7 janvier. Sivous prévoyez une visite, il sera plusprudent de vérifier les jours d’ouver­ture sur le site ou de passer un petitcoup de téléphone. Les antiquairesagiront à peu près demême. Mais quecela ne vous empêche pas de profiterdes congés pour visiter d’autres expo­sitions. Les institutions restent généra­lement accessibles à l’exception desjours fériés et La Libre Culture dumercredi vous donnera tous les rensei­gnements nécessaires.La fin d’année est souvent l’occasion dedresser un petit bilan. Bruxelles con­forte sa place de plateforme de l’artcontemporain, les salles de vente s’ypressent et les antiquairesmultiplientles initiatives. Notre décompte seradonc globalement positif et l’on s’enréjouit par ces temps qui restent en­core beaucoup tropmorosesmalgrél’amorce d’un légermieux. L’art et laculture sont précisément en cesmo­ments difficiles pour de nombreusespersonnes, non pas un refuge, plutôtune voie de ressourcement; pas uneévasion, plutôt l’occasion d’un enri­chissement et d’une réflexion quipeuvent ouvrir des perspectives nou­velles grâce aux apports des artistes.S’ils sont parfois dérangeants, c’estpourmieux nous secouer, pour nousempêcher de dormir sur nos habitudesvoire nos certitudes. S’ils nous enchan­tent tantmieux, c’est un rayon de soleilsupplémentaire. S’ils nous déçoivent,ce n’est pas grave, ils ferontmieux laprochaine fois, juré !En attendant, toute l’équipe d’ArtsLibre, Camille et Gilles, Bruno et Jean­Pierre, Martine, Philippe, Jean­Marc,Roger Pierre et moi­même, nous voussouhaitons tous en chœur et de toutcœur un très joyeux Noël et une pé­tillante année nouvelle. Nous serons deretour, fidèles au rendez­vous du ven­dredi, le 10 janvier 2014.

“On a cent romans àl’eau de rose qu’unefemme nous a venduaprès la mort de samère. On en a fait uncollage de 2 x 3,40 mqui est pratiquement unportrait de cette femmedécédée.”Lauren Was et AdamEckstrom

Page 3: Supllb 20131220 art full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

3L'actuSEMAINE DU 20 DÉCEMBRE 2013 AU 9 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les imagesenjôleuses d’unscandaleux bonheur

mystérieuses dont les détails n’apparaissent qu’en vi­sion très rapprochée et sont ici des chiffres désormaisinopérants. Ces assemblages rejoignent parfois les abs­tractions de l’Op’art. Ainsi conçues, les œuvres ne se li­vrent pas directement, ce sont des illusions, un peucomme leurs composantes.

Il en est de même dans les autres pièces des artistescar attirantes, attractives même, elles ne délivrent leur

réel contenu qu’à une lecture plus attentive. A bien yregarder, les sculptures agencées sur les cheminées dela maison sont aussi des mots significatifs qui corrigentl’impression première et réorientent la lecture. On ob­servera un phénomène semblable dans les installationsde vidéo, surtout celles consacrées aux couchers de so­leil gérés par les films hollywoodiens qui font rêver tantde spectateurs. Et l’on prendra particulièrement cons­cience de la finalité du travail du duo à travers le gigan­tesque mot “Triumph” (victoire), à voir de loin, écrit di­rectement sur le mur à l’aide d’un autre mot répété desmilliers de fois. Un mot qui sonne à contre­sens,comme un retour de boomerang : Tragedy ! C’est préci­sément dans ces distorsions que l’art du couple d’artis­tes prend toute sa dimension.Claude Lorent

Infos pratiques

Ghost of aDream. “Day isdone”. GalerieParis-Beijing,Hôtel Winssinger,66, Rue de l’Hôteldes Monnaies,1060 Bruxelles.Jusqu’au 18 jan-vier. Du mardi ausamedi de 11h à19h.

Bio express

Couple Ghost of aDream est uncouple à la villede deux artistesaméricains Lau-ren Was et AdamEckstrom dont lacollaboration datede 2006. Ils ontparticipé à plu-sieurs résidencesd’artistes enEurope et auxÉtats-Unis où ilssont détenteursde divers prix etoù ils exposentrégulièrement,ainsi qu’en Chine.Cette expo est unepremière enBelgique

COUR

TESY

PARIS-BE

IJING

.©D.R.

Ghost of a Dream. “End of sprectrum”,2011, collage de billets de loterie usa-gés, protection anti U.V, 233 x 310 cm.

En haut, Ghost of a Dream. Installationvideo de la série “Day is done”, cou-chers de soleil.

COUR

TESY

PARIS-BE

IJING

.©D.R.

Sm’ArtMouvements de galeriesDe nouvelles adresses vont prendre placedans l’agenda des galeries bruxelloises. Onnotera dès à présent que la galerie Bodsondéménage et ouvrira ses portes début fé­vrier avec une expo de l’artiste anglais Na­thaniel Rackowe, au 21 rue du Mail 1050Bruxelles. Autre transfert, la galerie ÉmilieDujat, ex galerie Libertine sise au Sablons’installe au Chatelain, 69, dès le début del’année. Nouvelle et particulière puisqu’elleest en même temps atelier/résidence d’ar­tiste, la Asfap Gallery s’est installée au 120de la rue de la Brasserie à 1050 Bruxelles.Elle annonce en ce moment une expo col­lective avec Richard Mvogo, Lokiss, QuentinGermain, Yassine Mekhnache, PaulineGuerrier, Tanc, Jonas Sunset et Hopare. LaIfa Gallery, succursale de celle de Shanghaiet dirigée par Alexis Kouzmine­Karavaïeff,s’est ouverte 28 rue des Renards à 1000Bruxelles et annonce une exposition despeintures de Wu Junyong jusqu’au 16 fé­vrier. (C.L.)

Nouvelles exposQuelques expos viennent de s’ouvrir etsont donc accessibles en cette saison. Voicidonc “Metacognitive Artefacts” chez Na­dine Feront (32 rue St Georges), avec Em­manuel Dundic et Christina Mitrense. Mi­chael Riedel est le nouvel invité de la galeriede Michel Rein (51A rue de Washington),Kyle Thurman vient de débarquer à l’OfficeBaroque (5 Place du Jardin aux Fleurs) avecson expo de peintures, dessins et sculptu­res, “Banana tourisme”. A la galerie Syn­thèse, les œuvres sur papier de Pol Bury,Olivier Debré, Mark Tobey, Zao Wou­Ki etautres sont en noir et blanc. Anversville ex­pose chez Eva Steynen. deviation(s) à An­vers (www.deviations.be), deux artistesfrançais : Perrine Lievens et Alain Rivière,jusqu’au 16 février. A Gand (Nieuwevaart124), Tatjana Pieters a confié son expo aucommissaire Luc Derycke qui rassembleune petite vingtaine d’artistes dont RicardoBrey, Luc Coeckelberghs, Jimmie Durham,Richard Serra, Lawrence Weiner… Chez An­nie Gentils (Peter Benoitstraat, 40) à An­vers, c’est Luc Deleu qui propose ses œuvresjusqu’au 26 janvier. Et toujours à Anvers(Pourbusstraat, 19), Bert De Beul présenteses nouvelles peintures chez Geukens&deVil jusqu’au 18 janvier. (C.L.)

Les petits mondes d’Eléonore GailletLors de sesétudes à LaCambre, c’estsur des cais­ses de fruitset légumesqu’EléonoreGaillet (1980,vit et travailleà Bruxelles) a

commencé à peindre ses paysages de natureexubérante et ses personnages colorés.Presque dix ans plus tard, son œuvre évolueet prend place sur des mouchoirs en tissusou des essuies de cuisine. Sur ce support encoton, Eléonore Gaillet mêle les techniqueset brode des histoires inventées étonnantesoù chaque détail est une surprise. En réuti­lisant des papiers d’emballage et d’autresmatériaux, elle offre à ses petits mondesune dimension pleine d’humour et de sens.

(CdM)URossicontemporary, Rivoli Building, 690 ch.deWaterloo, Bruxelles. Jusqu’au 25 janvier.Infos : www.rossicontemporary.be

CTH

EAR

TIST&RO

SSICON

TEMPO

RARY

Page 4: Supllb 20131220 art full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

4 L'actu SEMAINE DU 20 DÉCEMBRE 2013 AU 9 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les belles machinesde Nam June Paik

ET FRAPPENT À LA FOIS L’INTELLECT, la sensibilité, lamémoire, ravivent des impressions, des sensations en­trevues il y a des dizaines d’années quand, soudain, lemonde s’est mis à bouger plus vite que son ombre et queces mises en lumière, par un artiste prospectif, d’unenouvelle identité planétaire, ont engagé l’art et la vie surdes pistes différentes. Sur ces six œuvres, anecdote inté­ressante, cinq avaient été montrées à Bruxelles par Mau­rice Keitelman il y a 23 ans, en 1990. L’oncle d’Avi, quipréside au destin de la nouvelle Galerie Keitelman, avait,fait assez rare, pu nouer de bons contacts avec l’artiste etmontrer le fruit le plus actuel de cogitations prenant encompte tout à la fois l’image, le son et une aventure tech­nologique en train de court­circuiter la marche d’unmonde encore rivé à ses traditions.

Nam June Paik fut un artiste atypique. Un marginal gé­nial, musicien de formation, devenu plasticien ou,mieux, artiste multimédia avant tout le monde. Venud’une Corée, qu’il quitta au moment de la guerre dumême nom, Paik vécut successivement à Hong­Kong, auJapon (où il poursuivit ses études musicales et s’attacha à

la personnalité d’Arnold Schönberg, sujet de sa thèse), àMunich (où il rencontra Karlheinz Stockhausen le pèrede la musique électronique), enfin à New York, où ils’installa en 1964. La fréquentation de Stockhausen futpour Paik le début de tout : d’alors datent ses premièresinstallations associant son et image, Orient et Occident. Ildevait ensuite rencontrer John Cage et Joseph Beuys en­gagés dans l’aventure Fluxus et il adhéra au mouvementà l’instar de bien d’autres, de Ben ou de Lebel notam­ment. Nam June Paix fait alors flèche de tout bois, associemusique, performance, installation, sculpture, peinture.Et la vidéo devient son cheval de bataille, qu’il intègre,image folle, lumineuse, floue ou colorée, à ses installa­tions aux apparences farfelues, mais rigoureusementpensées comme un tout signifiant de la vie qui passe.

Faisant ici face à l’entrée, la pièce intitulée “Family ofRobot Aunt” date de 1986. Elle ne faisait pas partie del’exposition de 1990. Anthropomorphe à coup sûr, cettesculpture est constituée d’un amoncellement de vieuxappareils de radio et de tv, de sept écrans, d’antennes,d’un tube cathodique reconverti en visage bien rondavec, au trait rouge, deux yeux, un nez, une bouche. Et,robot qui vous regarde, cet humanoïde bien de sontemps vous toise et vous abreuve de ses clignementsd’images et couleurs en folie. Une œuvre culte assuré­ment.

Minimaliste ou baroque, Paik s’en sera donné à cœurjoie et ses jeux de formes et modules gardent l’essentielde leur vérité quand bien même leur auteur est­il mort

h Six œuvres pour une exposition qui atout l’heur d’être un événement. Sixœuvres qui, loin des redondances,frappent !

PRIXDe 130000 à 375000 euros.

“Les peintures du siècleprochain seront probablementdes papiers peints électroniquesqui pourront être programméspour avoir un aspect très simpleou très complexe.”Nam June Paik1980, Propos extraits de : “Paik, du cheval àChristo et autres écrits”, Editions Lebeer Hoss­mann, 1993

Infos pratiques

Keitelman Gallery, 44, rue Van Eyck,1000 Bruxelles. Jusqu’au 18 janvier, dumardi au samedi, de 12 à 18h. Infos :02.511.35.80 et www.keitelmangal-lery.com

l Portrait

CHRISTOPHE COPPENS exposait cet automne à To­kyo la seconde partie de son nouveau travail de plas­ticien : “Landscape II”. Le designer belge a rendu sontablier à l’univers de la mode, dans la souffrance cer­tes. Depuis, il a suivi le chemin pas si simple de se faireartiste plasticien. A Los Angeles, s’il vous plaît.

En mars dernier, il exposait au musée Boijmans vanBeuningen à Rotterdam (Pays­Bas), ses premières piè­ces en tant qu’artiste : l’ensemble “Landscape I”. Desmontagnes composées d’objets de son ancienne vie,un entassement plastique pour ranger les momentsd’une vie compliquée. Et ainsi faire table rase des arte­facts du passé. A Tokyo, “Landscape II” paraissait plusenjoué, moins torturé que les premières œuvres. Ri­golo même (cf. sculptures ci­contre). C.C. nous racontele processus qu’il a entamé pour se faire artiste, unstatut qui avait pris ses quartiers dans sa tête il y a desannées. Le plasticien, lui, est né cette année.

Vous êtes passé de designer de mode à artiste, donc.J’ai toujours su que j’étais plutôt un artiste qu’undesigner, c’était LE problème avec mon anciennevie. Je n’avais pas le choix, je devais m’arrêter ettout recommencer pour, peut­être, devenir un jourun bon artiste. Il fallait enlever toutes les autres

couches et à la fin il ne restait que moi seul et unmorceau de papier pour commencer. C’est la con­dition pour devenir un bon artiste.

C’est quoi “un vrai artiste” ?Pour moi, ça a toujours fait partie de ma vie, unesensibilité au regard du monde qui est la base pourcréer. Le plus grand problème avec mon anciennevie, c’est que les histoires que je voulais raconterétaient plus grandes dans ma tête que celle quel’on me demandait dans le travail de design. Mais jene pouvais plus être un artiste à temps partiel. Unvrai artiste ?… Je ne sais pas. J’essaie de reconstruiretout cela. C’est une façon de prendre le temps, lais­ser les idées se développer… Ce n’est plus courirpartout pour créer une nouvelle collection ou unautre défilé. Finalement, c’est beaucoup plus facilede courir; car quand on ne court plus, c’est la con­frontation avec soi­même. J’ai tout ce bagage tech­nique de ce que j’ai appris ces vingt dernières an­

KOJIFU

JII.

Christophe Coppens dans son atelier à Los Angeles au travailsur” Landscape II”. On aime le poney arc-en-ciel en second plan.

h Christophe C. a changé de métier :le designer belge est artiste à L.A. Récit.

“Landscape I” :l’ancienne vie deCC est découpéeet retransforméeen montagne. Unepsychanalyse àbase de travailplastique.

JAVIER

BARC

ALA

Christophe Coppens, l’artiste qui naquit en 2013

Page 5: Supllb 20131220 art full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

5L'actuSEMAINE DU 20 DÉCEMBRE 2013 AU 9 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

en 2006. L’installation “Cage in a Cage, in a Cage” est toutautant poésie que clin d’œil, répertoire d’une vie de ren­contres et de passions. Dans une cage d’oiseau très orien­tale, l’oiseau est un petit écran qui nous renvoie l’imagede l’ami Cage, alors qu’en contrepoint une grande toileprésente les portraits de Cage et de Marce Cunningham,entourés d’instruments de musique insolites. A l’avant­plan, une petite toile emplie d’écritures en rajoute en­

core avec une petite vidéo sans image. Impossible de vousdécrire toutes les œuvres réunies et chacun y mettra dusien pour s’en faire une religion. Insistons toutefois sur“Musical Clock”, de 1989. Un ancien cartel d’horloge àbalancier y règle la note du temps, alors que neuf petitsécrans de télés portatives, répercutent les mouvementsdu balancier. C’est tonique et poétique comme du… Paik !Roger Pierre Turine

COUR

TESY

KEITELMAN

GALLER

Y

Nam June Paik, “Musical Clock”, 1989.

Bio express

Né à Séoul en 1932, mort à Miami en 2006.Figure majeure de la création du XXe siècle venuaux arts plastiques et multimédia par le biais de lamusique. Première expo, sans vidéo, en 1963, àWuppertal. A exposé, en solo ou en groupe, dansle monde entier.

l Portrait

nées, dans la mode, mais ça ne sert plus à rien.Qu’est­ce qui reste ? Je ne suis ni peintre ni sculp­teur. D’où commencer ?

Vous avez entamé la deuxième partie de votre travail :“Landscape II”. Racontez-nous, c’est quoi l’idée ?

“Landscape I”, c’était brut, primaire, pas très so­phistiqué je crois, c’était une montagne par jourpour repenser ce qui c’était passé et tout le mal quiallait avec. Ça accompagnait mon processus dedeuil. Je vomissais presque les montagnes.Quand je suis arrivé à Los Angeles, j’ai commencé“Landscape II”. Ce sont clairement deux expos detransition, je ne vais pas continuer à faire de mon­tagnes mais… J’avais envie d’utiliser encore l’outild’avant : l’aiguille et le fil pour coudre un cheminvers le futur. Et puis, j’ai aussi envie de me faire in­fluencer par mon environnement…

… Un environnement très hollywoodien ?Mon voisin de gauche est le créateur des Muppets(NdlR les marionnettes à poil, stars d’une série té­lévisée). Mon voisin de droite travaille pour Disney.Un nouveau monde s’offre à moi, celui où l’on faitles décors d’Hollywood. J’ai donc construit l’idéed’une expo où on serait dans un parc à thème. Onsort d’une attraction et on est tout de suite guidédans le magasin qui vend l’univers que l’on vientde découvrir. Ici, les montagnes sont de la mar­chandise, c’est une attraction.On est allé plus loin. Avec les Japonais, on a signé un

contrat. Ils vont fabriquer des montagnes que j’ex­pose pour des museum shops, comme du marchan­dising. Dans l’expo d’ailleurs, je mélange œuvres etmarchandises : la pièce qui coûte 100 euros et cellequi coûte 12000 euros.

Vous êtes en train de créer votre propre définition de l’art.Et vous mettez en cause la valeur. A l’heure actuelle, quandon parle d’art contemporain, il est toujours question duprix. Et ça fait du bien de secouer le cocotier en se deman-dant qu’est-ce qui vaut quoi vraiment dans l’art ?

Ça fait partie de la réflexion dans ma nouvelle vie.Je fais pratiquement que ça : réfléchir. (Rires)

Vous pensez à un “Landscape III” ?Je travaille à différents projets sans but d’expo. Onm’a déjà demandé si j’avais une galerie, mais je

n’en suis pas encore là. Mon travail à L.A. est encorelong. C’est pas uniquement soleil et plage. Je suisun peu en exil ici. Et puis, je ne suis pas encore surle marché de l’art vraiment. Je travaille, chez moi,dans le garage. J’essaie d’être discipliné. Avant, j’al­lais à 8h pour ouvrir les portes de mon atelierbruxellois, maintenant je suis seul. Mais le grandavantage d’avoir eu cette vie d’avant où j’essayaisd’être dans les bons magazines, d’être acheté parles bonnes personnes, c’est qu’aujourd’hui ce n’estplus une priorité. Je visite galeries et musées, maispas dans l’idée d’être représenté.

Est-ce que L.A. est une ville artistique ?Absolument. J’ai choisi LA et pas New York. C’estune ville incomprise – un peu comme Bruxelles, ilfaut se donner la peine pour l’apprécier… “L.A, c’estpour les gens qui dorment”, chante Madonna. Laville a cette réputation d’être superficielle pourtantil y a six et sept musées avec des expos extras. Etune centaine de galeries. 80 % de ce qui est montréest mauvais mais il y a plein de choses qui bougent.La qualité de vie est mille fois plus élevée qu’à Newyork. Je crois que les New­Yorkais se demandent cequ’ils font dans la “Grosse Pomme”. Moi, je tra­vaille sur ma petite montagne, où je vis. Ça paraîtun détail mais j’adore le fait qu’il y ait de la lumièrechaque jour, ça m’a fait avancer pour guérir. Maisj’ai peur que cet environnement de paradis surterre soit très mélangé avec ma bataille quoti­dienne pour créer,quiressemble un peu à l’enfer.

D.R.

“Landscape II” : la montagnequi ne se prend pas au sérieux

Christophe Coppens, l’artiste qui naquit en 2013

Page 6: Supllb 20131220 art full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

6 Les galeries SEMAINE DU 20 DÉCEMBRE 2013 AU 9 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

GaleriesBRUXELLES

ABCEijberg. Sculptures. ‣ Jusqu’au 28·12.Du Ma. au S. de 10h30 à 12h30 et de14h30 à 18h30 ou sur rdv, fermé le25·12.URue Lebeau 53 - 1000 Bruxelles -02 511 32 53 ou 0475 37 59 27

Catherine BastideUse Period. Oeuvres de Valerie Sno-beck. ‣ Jusqu’au 21·12. Du Ma. au S.de 11 à 18h.URue Vandenbrandenstraat 1 - 1000 Bruxel-les - 02 646 29 71www.catherinebastide.com

ChampakaAutomotiv. Impressions aux encrespigmentaires d’Ever Meulen. ‣ Jus-qu’au 18·01. Du Me. au S. de 11 à18h30 et le D. de 10h30 à 13h30.URue Ernest Allard 27 - 1000 Bruxelles -02 514 91 52 ou 0475 26 94 08www.galeriechampaka.com

Christine De Cuyper Art GalleryDirk De Keyzer, Rietje Geurts, PatriciaBroothaers et Jully Denis. Sculptureset peintures. ‣ Jusqu’au 30·01. DuMa.au D. de 11 à 18h30.URue de la Madeleine 43 - 1000 Bruxelles -02 503 21 12 ou 0479 93 94 74www.christinedecuyperartgallery.be

Espace BlancheVilson Biçaku. Peintures figuratives.‣ Jusqu’au 06·01. Du L. au D. de 14 à18h (présence de l’artiste les we etj.f.).URue Marché au Charbon 3 - 1000 Bruxelles- 02 510 01 41 - www.espaceblanche.be

Etablissement d’en face projectsJutta Koether: un établissement auxFolies-Koethère. ‣ Jusqu’au 22·12. DuMe. au D. de 14 à 18h.URue Ravenstein 32 - 1000 Bruxelles -02 219 44 51www.etablissementdenfaceprojects.org

Group 2 GalleryRétrospective Jean Milo (1906-1993).Huiles, gouaches, aquarelles et encresde 1925 à 1990. ‣ Jusqu’au 21·12. DuMe. au S. de 14 à 18h.URue Blanche 8 - 1000 Bruxelles -02 539 23 09http://artalog.net/gallery/gallery.php?id=286

HopstreetSee You When You Get There. Oeuvresde Bas van den Hurk. ‣ Jusqu’au 21·12.Du J. au S. de 14 à 18h.URue du Houblon 7 - 1000 Bruxelles -02 511 05 55 - www.hopstreet.be

Jan MotDavid Horvitz. ‣ Du 03 au 25·01. Du J.au S. de 14 à 18h30 ou sur rdv.Postscript II (Berlin). Oeuvres de TrisVonna-Michell. ‣ Jusqu’au 18·01.URue A. Dansaert 190 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Keitelman GalleryBehind the Screen. Oeuvres de NamJune Paik (1932-2006). ‣ Jusqu’au18·01. Du Ma. au S. de 12 à 18h ou surrdv.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com

Laurentin GalleryFrançoise Pétrovitch. ‣ Jusqu’au21·12. DuMa. au S. de 10h30 à 18h30.URue Ernest Allard 43 - 1000 Bruxelles -02 540 87 11 - www.galerie-laurentin.com

Maruani & Noirhomme GalleryGas Stations. Oeuvres de David LaCha-pelle. ‣ Jusqu’au 25·01.URue de la Régence 17 - 1000 Bruxelles -02 512 50 10www.maruani-noirhomme.com

MH GalleryBis non repetita. Oeuvres de YoshifumiHayashi et Denyse Willem. ‣ Jusqu’au11·01. Du Me. au S. de 11h30 à 18h30ou sur rdv.URue Haute 11 - 1000 Bruxelles -0478 84 89 81www.mathildehatzenberger.eu

MOTinternationalAishan Yu. Dessins. ‣ Jusqu’au 21·12.Du Ma. au S. de 10 à 18h ou sur rdv.UPlace du Petit Sablon 10 - 1000 Bruxelles -02 511 16 52 - www.motinternational.com

Office Baroque GalleryBanana Tourist. Dessins, peintures etoeuvres sculpturales de Kyle Thurman.‣ Jusqu’au 08·02. DuMe. au S. de 11 à18h ou sur rdv.UPlace du Jardin aux Fleurs 5 - 1000 Bruxel-les - 0484 59 92 28www.officebaroque.com

Petits PapiersCallisto and other matters. Oeuvres deDave Mc Kean. ‣ Du 20·12 au 19·01.Du L. au S. de 10 à 18h30.UPlace du Grand Sablon - Rue de Boden-broek 8 - 1000 Bruxelles - 02 893 90 30www.petitspapiers.be

Pierre HalletProposition n° 2. Oeuvres de GastonBertrand, Jo Delahaut, Bernard Gaube,MarcMendelson, GeorgesMeurant, An-toine Mortier, Maurice Wyckaert...‣ Jusqu’au 05·01. Du Ma. au V. (ferméle Me.) de 14h30 à 18h30, le S. de11h30 à 18h30 et le D. de 11h30 à13h30.URue E. Allard 33 - 1000 Bruxelles -02 512 25 23 - www.galeriepierrehallet.com

Roberto Polo GallerySilent Treatment. Oeuvres de Mil Ceu-lemans. ‣ Jusqu’au 19·01. Du Ma. auV. de 14 à 18h, les S. et D. de 11 à 18hou sur rdv.URue Lebeau 8-10 - 1000 Bruxelles -02 502 56 50 - www.robertopologallery.com

Schiller Art GalleryJohan Baudart. Peintures, collages etsculptures. ‣ Jusqu’au 31·01.URue van Moer 12 - 1000 Bruxelles -0496 23 88 54

Sorry We’re ClosedPoems. Sculptures d’Ugo Rondinone.‣ Jusqu’au 26·12.URue de la Régence 65 - 1000 Bruxelles -0478 35 42 13 - www.sorrywereclosed.com

SynthèseFlash Black. Sélection d’oeuvres surpapier en noir et blanc de Pol Bury, Ma-dlen Herrström, John-Franklin Koenig,Mark Tobey... ‣ Jusqu’au 19·01. Du J.au S. de 14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

Le bonœil d’Oursler

Ses poupées ont fait le tour de monde desexpos et font partie en ce moment dansl’ensemble que lui consacre le MAC’s duGrand­Hornu (voir LLB 16.11.13), mais sonœil, tel celui du cyclope car il est souventunique, continue à observer ailleurs, partoutoù il se pose. Il est l’élément le plus récurentde l’œuvre de l’américain Tony Oursler (1957)qui joue du fantastique de foires et donc despeurs des hommes qui tentent de les exorcisersans jamais y parvenir. Cet œil qui noussurveille, qui voit tout, est sans pitié et il voitsouvent ce que nous refusons de voir, ce quenous refoulons comme disent les psys. A bieny regarder, il doit avoir raison cet enfantterrible de l’art qui ne peut venir que de lacôte Ouest des States, celle qui fait déferler desvagues dévastatrices sur l’art trop bcbg d’uneAmérique qui trouve en l’artiste un œilcritique, un peu burlesque, guignolesquemême parfois. En complément de larétrospective, la galerie Baronian montre desœuvres récentes et inédites qui complètent et

confirment avec originalité le tableau dresséd’une humanité bien mal embarquée. Lesstructures sur lesquelles il accroche sesfétiches sont des arborescences schématiquesmétalliques, froides et sèches, décharnée, desporte­manteaux de quelques oripeaux quenous véhiculons dans nos mythes, noscroyances, nos têtes, nos cultures… depuis quenous sommes au monde en essayantd’échapper à notre destin pourtantinéluctable. Le serpent, la mort, le sexe,l’argent, nous en portraits, nos masques, lesécrans qui crépitent… tout est­là, entre espoirset angoisses, entre dérision et réalité. Portraitssinguliers. (C.L.)

UTony Oursler. “Glares Schematics”. GalerieAlbert Baronian, 2, rue Isidore erheyden, 1050Bruxelles. Jusqu’au 11 janvier. Du mardi ausamedi de 12h à 18h.

UDans la Project Room, œuvres du jeune artisteaustralien Andy Boot (1987).

Arborescences

COUR

TOISIE

ALBE

RTBA

RONIAN

,BRU

XELLES.©

PHOT

OD.R.

Page 7: Supllb 20131220 art full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

7Les galeriesSEMAINE DU 20 DÉCEMBRE 2013 AU 9 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

van der MiedenStreet Geometries. Oeuvres d’AlainBiltereyst. ‣ Jusqu’au 21·12. Du Me.au S. de 13 à 18h.URue Antoine Dansaert 196 - 1000 Bruxel-les - 02 513 62 12 - www.vandermieden.com

Young GalleryAcross the Ravaged Land. Par le biaisde son objectif, Nick Brandt nous con-fronte à une réalité dérangeante où lesanciens rois sont devenus des marty-res, des portraits d’animaux aux allu-res d’icônes d’une Afrique autrefoispréservée. ‣ Jusqu’au 08·02. Du Ma.au S. de 11 à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

Les Ateliers Galerie de L’ÔAstro Boy... lyrique ou onirique ?. Cé-ramiques de Safia Hijos et sérigraphiesd’Alix Le Grouyellec. ‣ Jusqu’au 24·12.Du Ma. au S. de 14 à 18h.URue de L’eau 56a - 1190 Bruxelles -0495 28 71 74 - www.galeriedelo.be

QuadriTransit Uranien. Exposition à l’occa-sion de la sortie de “Transit Uranien”,un roman avec neuf dessins de LionelVinche. ‣ Jusqu’au 21·12 de 14 à 18h.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

Albert BaronianAndy Boot. ‣ Jusqu’au 11·01. Du Ma.au S. de 12 à 18h.Glare Schematics. Oeuvres de TonyOursler. ‣ Jusqu’au 11·01.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.baronianfrancey.com

BodsonReinforced Concrete. Sculptures deBenjamin Sabatier. ‣ Jusqu’au 21·12.Du Me. au S. de 14 à 19h.URue de Hennin 70 - 1050 Bruxelles -02 648 40 06 - www.bodson-emelinckx.com

Box GalerieAfrique africaine. Objets d’art africainet photos de Marina Cox, Isabel Muñoz,Bernard Plossu, Bernard Descamps,George Rodger... ‣ Jusqu’au 01·02. DuMe. au S. de 14 à 18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles -02 537 95 55 - www.boxgalerie.be

Delire GalleryPat McCarthy. ‣ Jusqu’au 18·01. Du J.au S. de 13 à 18h ou sur rdv, fermé du22·12 au 08·01.URue de Praetere 47D - 1050 Bruxelles -0487 12 52 50 - http://deliregallery.com

Elaine Levy ProjectDebaser. Oeuvres de Kate Steciw.‣ Jusqu’au 21·12.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -02 534 77 72 - www.elainelevyproject.com

Esther Verhaeghe Art ConceptsCoups & Blessures. Dessins et sculptu-res de Muriel de Crayencour, photos etécorces de Janine Laurent Josi et bijouxde Sophie de Kinkelin. ‣ Jusqu’au21·12. Du J. au S. de 14 à 18h ou surrdv.URue Mignot Delstanche 51 - 1050 Bruxelles- 0476 28 37 35 - www.estherverhaeghe.com

Feizi GalleryHe Yunchang. ‣ Jusqu’au 11·01. DuMe. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue de l’Abbaye 8b - 1050 Bruxelles -02 647 55 16 - www.feizi-gallery.com

Fred LanzenbergEndless Landscape. Peintures de Lio-nel Guibout. ‣ Jusqu’au 04·01. DuMa.au V. de 14 à 19h, le S. de 10 à 19h.UAvenue des Klauwaerts 9 - 1050 Bruxelles- 02 647 30 15 ou 0475 73 40 15www.galeriefredlanzenberg.com

Galerie d’YsOutrage. Photos de Jacques Courtejoieet dessins de Giuseppina Caci et SabineDelahaut. ‣ Jusqu’au 29·12. Du J. au S.de 14 à 18h30 et le D. de 13 à 15h.URue de l’Arbre Bénit 84 - 1050 Bruxelles -0499 22 57 66 - www.galeriedys.com

Galerie LazarewExposition collective. Oeuvres récen-tes, pour la plupart inédites, de Ful-crand, Sergio Moscona, Olivier Catté,Yuriko Takagi, Samuel et Rafiy. ‣ Du09·01 au 22·02. Du Ma. au S. de 14 à19h.L’Autre Côté de la Ligne. Dessins deSergio Moscona. ‣ Jusqu’au 05·01. DuMa. au S. de 14 à 19h.UAvenue Louis Lepoutre 112 - 1050 Bruxel-les - 02 345 30 83 - www.galerie-lazarew.fr

Galerie Martine Ehmer5+5 Group Show. Oeuvres de Jef Aéro-sol, Ulrike Bolenz, Combas, JonOne,Emmanuelle Legavre, Sonia Aniceto,Victoria Calleja, Nanan, Franca Ravetet Silvain. ‣ Jusqu’au 21·12. Du J. au S.de 14h30 à 18h30.URue de Stassart 100 - 1050 Bruxelles -0473 59 02 85 - www.martineehmer.com

Jozsa GalleryStockholm Syndrome. Oeuvres deLello//Arnell. ‣ Jusqu’au 21·12. Du J.au S. de 12 à 18h ou sur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -0478 48 77 09 - www.jozsagallery.com

Le Caméléon CoquetANNe Herbauts. Planches originales deson dernier album paru chez Caster-man, ainsi que quelques surprises.‣ Du 06·01 au 14·02. Du Me. au V. de13 à 18h ou sur rdv.UAvenue A. Buyl 12 - 1050 Bruxelles -0478 93 42 79 - www.lecameleoncoquet.be

Mazel GalerieL’Attente. Peintures de Son Seock.‣ Jusqu’au 21·12. Du Ma. au S. de 11 à19h ou sur rdv.URue Capitaine Crespel 22 - 1050 Bruxelles -02 850 29 28 - www.mazelgalerie.com

Nadine FerontMetacognitive Artefacts. Oeuvres deChristina Mitrentse et Emmanuel Dun-dic. ‣ Jusqu’au 01·02. Du J. au S. de14 à 18h30.URue Saint-Georges 32 - 1050 Bruxelles -02 640 34 44 - www.nadineferont.com

Van Gogh revuet corrigé !

“Van Gogh”, lasomptueuse etgouleyante biographiede Vincent Van Gogh(1853­1890) écrite parles chercheursaméricains StevenNaifeh et Gregory WhiteSmith n’est pas une biode plus qui ne nousapprendrait rien denouveau ! Style clair etvivant, elle doit son

attrait au travail de fourmi d’auteurs qui lui ont consacré dixans de leur vie et nous dressent, comme jamais auparavant,le portrait d’une personnalité délicate. Cela depuis sonenfance rebelle, secrète, en butte aux aléas et aux rigiditésfamiliales. Cela aussi, comment en douter, en raisond’antécédents familiaux frappés de troubles psychologiques.Vincent Van Gogh n’a pas été le seul Van Gogh à connaître desérieux problèmes existentiels et c’est une donnée qui futlongtemps négligée. Dans ce livre, on suit, bien avantl’artiste, le jeune homme longtemps incapable de se situerdans une société qui, de toute évidence, ne lui convenait pas.La réciproque était vraie, brutale, humiliante. Van Goghaura, toute sa jeune vie durant, répondu à des impulsions,des exaltations si soudaines et abruptes qu’elles pouvaientdésorienter autant ses proches que ses patrons, profanes oureligieux. Se sentant différent, peu enclin à dévier de sapropre voie en marge, Van Gogh ne fut obsédé que de lui­même et, de ce fait, rebelle à tout compromis. Son destinseul l’accaparait. Ce fut sa force, ce fut aussi son drame. Toutaura toujours tourné autour de ses emballements, de seséchecs successifs. Et Théo aura été son souffre­douleur, son“banquier” aussi, sans cesse requis pour envoyer davantaged’argent à un Vincent qui, loin d’être économe, dilapidait sesavoirs sur des coups de tête. On a beau croire connaître VanGogh, cette nouvelle biographie nous en dit tellement plus,que la voilà devenue absolument indispensable. D’autantqu’elle se lit comme un roman, dont l’issue, qu’on vouslaisse découvrir, n’est certainement pas le plus intéressantde cette tragique histoire. (R.P.T.)

UVan Gogh, par Steven Naifen et GregoryWhite Smith,Flammarion, 1230 pages illustrées, environ 39 euros.

Le livre de la semaine

FLAM

MAR

ION

Page 8: Supllb 20131220 art full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

8 Les galeries SEMAINE DU 20 DÉCEMBRE 2013 AU 9 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

Puls Contemporary CeramicsMerete Rasmussen & Antonino Spoto.‣ Jusqu’au 21·12. Du Me. au S. de 13 à18h.URue du Page 19 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55 - www.pulsceramics.com

Rainhart GalleryDialogos entre Cuba - Brasil. Dessinsde six artistes latino-américains con-temporains: Kilian Glasner, Bruno Vi-lela, Marcio Almeida, Douglas Argüel-les Cruz, René Francisco et Yoan Ca-pote. ‣ Jusqu’au 31·01. Du Ma. au S.de 11 à 18h.URue Washington 90 - 1050 Bruxelles -02 649 24 69 - www.rainhart.net

Rodolphe JanssenJürgen Drescher & Sam Moyer. Sculp-tures et peintures. ‣ Jusqu’au 21·12.Du Ma. au V. de 10 à 18h, le S. de 14 à18h.Rehabilitating the Steinway TubeDucts. Oeuvres d’AdamMcEwen. ‣ Jus-qu’au 21·12.URue de Livourne 35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

Zedes Art GalleryDidier Mahieu. ‣ Jusqu’au 21·12. DuMe. au V. de 12 à 18h, le S. de 14 à 18h.URue Paul Lauters 36 - 1050 Bruxelles -02 646 00 04 - www.zedes-art-gallery.be

100 TitresAutofictions. Oeuvres de Jean-PierreMarquet mêlant notes, dessins, colla-ges, mémos... ‣ Jusqu’au 22·12. Du J.au D. de 14 à 18h.URue A. Cluysenaar 2 - 1060 Bruxelles -02 534 03 43 - www.100titres.be

Antonio NardoneLes Mondes Particuliers. Oeuvres dePablo Mesa Capella, Giuseppe Paolilloet Elisabeth Houtart. ‣ Du 20·12 au25·01. Du Me. au S. de 14 à 18h ou surrdv.URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxelles -02 333 20 10www.galerieantonionardone.be

D+T ProjectStephan Balleux & Hannu Prinz. Pein-tures. ‣ Jusqu’au 25·01. Du J. au S. de12 à 18h30 ou sur rdv.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -0494 62 43 13 - www.dt-project.com

FaiderHommage à Colette Fallon (1949-2009). ‣ Jusqu’au 22·12. Du Me. auS. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Faider 12 - 1060 Bruxelles -02 538 71 18 - www.galeriefaider.be

Galerie Arielle d’HauterivesDécouvertes hivernales. Peintures etoeuvres plastiques de Sibylle Baltzer,Yuko Nakaya et Raphaèle Bernard-Ba-cot. ‣ Jusqu’au 24·01. Du J. au S. de14 à 19h.URue Tasson Snel 37 - 1060 Bruxelles -0477 70 02 32 - www.arielledhauterives.be

Galerie Daniel TemplonAnthony Caro. Sculptures récentes.‣ Jusqu’au 21·12. Du Ma. au S. de 11 à18h.URue Veydt 13A - 1060 Bruxelles -02 537 13 17 - www.danieltemplon.com

Galerie Paris-BeijingDay is Done. Collages et sculptures ducollectif new-yorkais Ghost of a Dream.‣ Jusqu’au 18·01. DuMa. au S. de 11 à19h.URue Hôtel des Monnaies 66 - 1060 Bruxel-les - 02 851 04 13www.galerieparisbeijing.com

Le Salon d’ArtKikie Crêvecoeur. Gommes et linos.‣ Jusqu’au 21·12. Du Ma. au V. de 14 à18h30, le S. de 9h30 à 12h et de 14 à18h.URue de l’Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40www.lesalondart.be

Pascal PolarQuel avenir pour notre art ?. Les pein-tures de Chéri Samba, sur une périodeallant de 1989 à 2009, révèlent sa per-ception de la réalité sociale, politique,économique et culturelle du Zaïre, ex-

posant toutes les facettes de la vie quo-tidienne à Kinshasa. ‣ Jusqu’au01·02. Du Ma. au S. de 14 à 19h ou surrdv.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxel-les - 02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

Valérie BachA Finnish Frame of Mind. L’expo con-fronte les univers de deux photogra-phes finlandais, les autoportraits ennoir et blanc de Arno Rafael Minkkinenaux compositions abstraites de NikoLuoma. ‣ Jusqu’au 21·12. Du J. au S.de 11 à 13h et de 14 à 19h.Velvet Skin. Oeuvres de Gudrun Kampl.‣ Du 10·01 au 22·02.

URue Faider 6 - 1060 Bruxelles -02 502 78 24 - www.galerievaleriebach.com

LaGalerie.beLe Fil d’Arianne. Installation de Mi-reille Liénard. ‣ Jusqu’au 19·01. Du J.

Les portraits de Coves

Petits ou moyens formats, les portraits deDaniel Coves (né à Valencia en 1985, vit àBerlin) interpellent instantanément ! A peineentrevus, les regards vous fixent, les attitudesvous suivent, les ambiances vous comblent demystères. L’exposition n’en montre pourtantque quelques­uns, une demi­douzaine. Ilssuffisent à vous intimer l’ordre d’expectatived’abord, de complicité très vite. Ce sont despeintures à l’huile. Pas des photographies,même si, quelque part, celle­ci y joue un rôled’entremetteuse. Qu’on nous comprenne bien.Féru de peinture hollandaise du XVIe sièclemais aussi d’une peinture actuelle qui enprolongerait les états d’âme et de fait, Coves estaussi très sensible à l’image cinématographiqueet à l’arrêt sur celle­ci que lui commande unvisage, un geste, une atmosphère. Ce qui nousdonne, par exemple, une peinture intitulée“Elephant Man”, une autre “Le ruban blanc”tirées des films du même nom. Parfois aussi

des photos l’encouragent à les peindre surtoile, d’où sa série “Back Portrait”. Coves arrêteen quelque sorte le mouvement d’une imagecinématographique et c’est pour mieux luisupplanter un autre mouvement, moinsévident, plus intériorisé, le mouvement del’être piégé par l’image. En noir et blanc ou encouleurs, peu importe, l’image est là, vibrante,implacable, parce que l’artiste, qui avouepeindre les cheveux de ses modèles un à un,traque l’authenticité dans l’extrême rigueurd’un travail mené à la pointe du pinceau, jouret nuit, sans relâche, en solitaire convaincud’un ouvrage à mener au but. Comment n’ypoint adhérer ! (R.P.T.)

URossicontemporary, Rivoli Building, 690chaussée deWaterloo, 1180 Bruxelles. Jusqu’au25 janvier, jeudi et vendredi, de 13 à 17h; samedi,de 14 à 18h. Infos : 0486.31.00.92 etwww.rossicontemporary.be

Regards

COUR

TESY

ROSSICON

TEMPO

RARY

/BRU

XELLES

Arts Libre. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coordinationrédactionnelle: Gilles Milecan et Camille de Marcilly. Réalisation: IPMPress Print. Administrateur délégué - éditeur responsable: François le Ho-

dey. Rédacteur en chef: Francis Van deWoestyne. Rédacteurs en chef adjoints: Xavier Ducarme, Pier-re-François Lovens et Gilles Milecan. Conception graphique: Bruno Bausier, Jean-Pierre Lambert. Pu-blicité: Martine Levau (0032.2.211.29.12 – [email protected]).

Page 9: Supllb 20131220 art full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

9Les galeriesSEMAINE DU 20 DÉCEMBRE 2013 AU 9 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

Contact

Agenda CulturelTél. : 02.211.27.23Email : [email protected]

A l’étranger

COUR

TESY

CORT

EXAT

HLETICO

COUR

TESY

GAL.N.

OBAD

IACO

URTESY

GAL.M.REIN

COUR

TESY

GAL.C.BE

RST

FranceBrook Andrew – Peinture et sculpture

Paris- Galerie Nathalie ObadiaL’artiste australien d’origines celtes et aborigènes s’est inspirédu livre (1909) d’un anatomiste local, Richard Berry, qui étu­dia les crânes d’aborigènes tasmaniens, pour réaliser à sontour, à la manière dont on représente les saints, 52 portraitsd’anonymes à partir de cartes postales exotiques du 19e.U Jusqu’au 31 décembre. Galerie Nathalie Obadia, 18 rue duBourg­Tibourg, 75004 Paris. www.galerie­obadia.com

Andreas Fogarasi – MultimediaParis – Cortex Athletico

L’artiste autrichien (1977), Lion d’Or de la 52e Biennale de Ve­nise, s’intéresse, dans son travail qui combine différents mé­dias, à l’esthétisation et à la commercialisation des espacespublics, à l’utilisation de l’architecture, de l’art et du designen tant qu’instruments de légitimation du pouvoir.U Jusqu’au 11 janvier. Galerie Cortex Athletico, 2 rue du GrenierSaint­Lazare, 75003 Paris. www.cortexathletico.com

Ensemble – PluridisciplinaireParis – Galerie Michel Rein

La galerie franco­belge a rassemblé des œuvres autour desdernières paroles de Goethe : “Mehr Licht”. Participent à cetensemble : Maria Thereza Alves, Maja Bajevic, Jordi Colomer,François Curlet (vit à Bruxelles), Didier Faustino, Orlan,Bruno Peinado, Dan Perjovschi, Chéri Samba et Franck Scurti.U Jusqu’au 11 janvier. Galerie Michel Rein, 42 rue de Turenne,75003 Paris. www.michelrein.com

Lin Tianmiao – Techniques mixtesParis – Galerie Lelong

Une des rares artistes chinoises (1961), a trouvé son proprestyle à travers l’usage du fil de soie et les souvenirs de l’en­fance. Elle produit des œuvres qui interrogent la société chi­noise et sa relation avec les antagonismes qui la traversent :passé/présent, masculin/féminin, tradition/mondialisation.U Jusqu’au 11 janvier. Galerie Lelong, 13 rue de Téhéran, 75008Paris. www.galerie­lelong.com

James Edward Deeds – DessinParis – Galerie Christian Berst

Derrière l’œuvre, véritable art brut, de cet Américain né en1908 à Springfield (Missouri), se cache l’histoire tragiqued’un jeune homme interné de force, à l’âge de 17 ans, dans unasile psychiatrique. Son œuvre, trouvée dans une poubelle,est constituée de 140 planches dessinées recto­verso.U Jusqu’au 11 janvier. Galerie Christian Berst, Passage desGravilliers. 10, rue Chapon, 75003 Paris.www.christianberst.com

Pays-BasThématique – Peinture et photo

Tilburg – Studio van DusseldorpPour la fin de l’année, la galerie située à deux pas du centred’art De Pont, rassemble huit plasticiens hollandais sur ladouble thématique du vent et de l’eau. Participent à cetteexpo les photographes Harm­Jan Boven et Wil van Dussel­dorp (ill.), les peintres Han Klinkhamer, Anke Roder, Gerardvan Rooij, Ingrid Simons, Reinoud van Vught et Ronald Zuur­mond.U Jusqu’au 12 janvier. Studio van Dusseldorp, Wilhelminapark,110, 5041 Tilburg. www.studiovandusseldorp.nlCO

URTESY

STUD

IOVA

NDU

SSELDO

RPCO

URTESY

GAL.LELO

NG

au S. de 16 à 19h ou sur rdv (présencede l’artiste le S. 11·01).URue Vanderlinden 65 - 1030 Bruxelles -0475 60 66 97 - www.lagalerie.be

RossicontemporaryDaniel Coves. Peintures récentes.‣ Jusqu’au 25·01. Les J. et V. de 13 à17h et le S. de 14 à 18h ou sur rdv.Du bout des doigts. Oeuvres d’Eleo-nore Gaillet. ‣ Jusqu’au 25·01.Lights Out. Encres sur papier de Jona-than Rosic. ‣ Jusqu’au 25·01.URivoli Building - Chaussée de Waterloo690 - 1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

DS GalerieWinter Attitude With Her. Oeuvres deJulia Von Troschke, Phil Billen, OlivierSonck, Roby Comblain, StéphaneDauthuille... ‣ Jusqu’au 22·12.URue de l’Hospice communal 67 -1170 Bruxelles - 02 675 83 80www.louisedsgalerie.com

Galerie VerhaerenBeauté du Liban. Deux photographesdu Proche-Orient, Rend Haffar etHouda Kassatly, nous apportent leur vi-sion du Liban, entre beauté et destruc-tion, nostalgie et espoir... ‣ Jusqu’au19·01. Du Me. au S. de 14 à 18h, le D.de 10 à 13h.URue Gratès 7 - 1170 Bruxelles -02 662 16 99 - www.lavenerie.be

BRABANT WALLON

BRAINE-L’ALLEUDGalerie 360°Anne Vijverman “Vlaams-Waals” &Anita Stein “Terminus taalgrens”.Photos. ‣ Jusqu’au 22·12. LeMe. de 15à 18h et le S. de 14 à 17h.UPlace Abbé Renard 1 - 1420 Braine-l’Alleud- 02 384 61 03http://galerie360.braine-lalleud.be

LOUVAIN-LA-NEUVEEspaces LoungeatudeBlancs. Peintures de Pierre Debatty.‣ Jusqu’au 15·01. Du L. au V. dès 11het le S. dès 18h.UPlace Polyvalente - 1348 Louvain-la-Neuve- 010 45 64 62 - www.loungeatude.be

Galerie des HallesConnexions. Oeuvres de Pierre De-batty. ‣ Jusqu’au 25·01. Du L. au S. de11 à 18h.UPlace de l’Université -1348 Louvain-la-Neuve

HAINAUT

TOURNAIRasson Art GalleryChristo, Jeanne Claude - Voltz / Ar-man / Claude Gilli. ‣ Jusqu’au 12·01.Du J. au D. de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue de Rasse 13 - 7500 Tournai -069 64 14 95 - www.rassonartgallery.be

LIÈGE

LIÈGEMonos GalleryYakusa & Heavenz. Oeuvres d’AntonKuster. ‣ Jusqu’au 15·01. Du J. au D.de 14h30 à 18h30.URue Henri Blès 39 - 4000 Liège -04 224 16 00 ou 0485 91 16 02www.monosgallery.com

STAVELOTTriangle bleuPainting endless. Oeuvres de BernardGilbert. ‣ Jusqu’au 29·12. Du J. au D.de 14 à 18h30 ou sur rdv.UCour de l’Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

NAMUR

JAMBESDétourNotes. Photos de Jean-Louis Vanesch.‣ Jusqu’au 04·01. Du Ma. au V. de12h30 à 17h30, le S. de 14 à 18h,fermé les j.f.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43 - www.galeriedetour.be

NAMURGalerie du BeffroiMachinations. Sculptures en mouve-ment de JohnnyWhite et AmandaWray.‣ Jusqu’au 05·01. DuMa. au S. de 11 à18h et le D. de 12 à 18h.URue du Beffroi 13 - 5000 Namur -081 24 64 37 - www.ville.namur.be

ANVERS

ANVERSFifty One Fine Art PhotographyHans-Christian Schink. ‣ Jusqu’au25·01. Du Ma. au S. de 13 à 18h ou surrdv.UZirkstraat 20 - 2000 Anvers -03 289 84 58 - www.gallery51.com

Tim Van Laere GalleryCorn in your fruity basket. Peinturesd’Armen Eloyan. ‣ Jusqu’au 25·01. DuMa. au S. de 13 à 18h.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Anvers -03 257 14 17 - www.timvanlaeregallery.com

valerie_traan13 | Berliner Mood. Exposition d’artis-tes, de designers et d’architectes, de etsur Berlin. Oeuvres d’Annemie Augusti-jns, Marian Beschoner, Isabelle Krieg...‣ Jusqu’au 03·01. Du J. au S. de 14 à19h.UReyndersstraat 12 - 2000 Anvers -0475 75 94 59 - www.valerietraan.be

BORGERHOUTZeno X GalleryTwice. Oeuvres de Marlene Dumas etLuc Tuymans. ‣ Jusqu’au 21·12. DuMe. au S. de 13 à 17h.UGodtsstraat 15 - 2140 Borgerhout -03 216 16 26 - www.zeno-x.com

FLANDRE ORIENTALE

GENTFortlaan 17I Told You So. The World is Flat.Oeuvres de Jan Verbruggen. ‣ Jus-qu’au 31·01. Du Me. au V. de 14 à 18h,le S. de 12 à 18h ou sur rdv.UFortlaan 17 - 9000 Gent - 09 222 00 33www.fortlaan17.com

Page 10: Supllb 20131220 art full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

10 Adjugé! SEMAINE DU 20 DÉCEMBRE 2013 AU 9 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

Tapisserie

Chez Tajan, le 10 décembre, on proposait cettetapisserie de Tournai et datant du début duXVIe siècle. Elle était inédite jusque­là et l’ex­pert de la salle, Aymeric de Villelume, sis à Pa­ris mais aussi à Bruxelles au 219 avenue deTervuren, a pu l’identifier et se la faire confier.Elle mesurait 450 x 560 cm. Malgré son étatimparfait, ses restaurations étaient bien visi­bles, elle a été très soutenue par des amateurseuropéens généreux. Au bout du compte, ellea été vendue à 175000 € frais compris. L’ex­pert nous expliquait que, ô rareté, la tentureavait été tissée sur un carton non pas flamand,mais espagnol et issu d’un atelier sévillan. Ils’agissait de Juan Cevadero, mentionné en Es­pagne à Séville en 1514, de la Tenture des In­des, un indigène danse au son d’un concertprincier devant la reine assise sur son trône,sous un dais avec un médaillon à la tête d’unCésar barbu évoquant Charles­Quint. LequelCharles­Quint vous attend au château de Mo­dave jusqu’au 5 janvier car on y expose les fas­tes de l’Ommegang.

175000 €

TAJAN

Albert 1erVoilà qu’une pièced’or à son effigie, va­lant 100 francs, étaità prendre chez Elsence 7 décembre, ave­nue de Tervuren, àBruxelles. Ce lot a ob­tenu la plus belle en­chère de la journéecar elle était d’uneextrême rareté etdans un état “fleur decoin”. Elle fut frappéeen 1911 sur un projetde Devreese. Sur latranche il était inscrit“Dieu protège la Bel­gique”. Les expertsde la maison de ventepensaient en obtenirquand même 20000€. Mais c’est plus que

le double qui est venu dans l’escarcelle du dé­posant, moins les frais réservés à la salle, à sa­voir 44840 €.

44840 €

ELSEN

SucrierLe 6 décembre der­nier à Paris chez MeBeaussant­Lefèvre,on vendait sous lesauspices de l’expertMichel Vander­meersch, un en­semble de porce­laine de belle qua­lité, mais aussi desobjets d’art et desmeubles. Un lotsortait de l’ordi­naire pour s’ins­crire à l’extraordi­

naire. C’était ce sucrier en porcelaine de Vin­cennes, unique en son genre semble­t­il. Ildatait des années 1749­1751 et se plaçait dèslors dans les premières tentatives d’utilisationde l’or. La qualité des scènes représentées et lagrâce des décors en faisaient une merveille.On y admirait des scènes inspirées par le pein­tre François Boucher en chinoiseries. L’estima­tion naviguait entre 40000 et 60000 €. On es­père que le déposant était bien assis. Le mar­teau est tombé, frais compris, à 607 208 €. Leproduit total de la vacation a rapporté1 396 070 €. 81 % des lots ont été échangés.

607 208 €

BEAU

SSAN

T-LEFÈVR

E

l Sous le marteau

Grasse ré colte à Schaerbeek

h Il y avait un monde fou ce lundisoir chez Horta. Le patron est enjoie. Champagne pour le 24 ausoir sans doute.

Il Y A DES VACANCES DE NOËL qui s’annon­cent particulièrement douces. Les Villegas quisont ici de Schaerbeek ne manqueront pas àl’appel et en général tous les directeurs de sal­les de ventes de notre petit pays où on ne vendpas ces temps­ci des merveilles à cent milleeuros, mais des foules de choses sympathi­ques à des petits prix par rapport au marchéinternational. Il en est de même dans les peti­tes ventes parisiennes à observer sur le site in­ternet “Drouot­Live”.

Les ventes belges peuvent parfois se regar­der également sur le net, notamment chezHorta, à condition d’être attentif et disponi­ble.

Il y avait près de 220 personnes ce mardisoir et même si près des fêtes, les gens étaientà l’achat. La bonne humeur du patron nous té­moigna de l’excellence de la soirée où les en­

HORT

A

Michelle Morgan

Comme le faisait remarquer Arnaud de SaintCyr lors d’une vente d’art contemporain à Pa­ris (Drouot), ce lundi 16 décembre, “Eh oui,Madame Morgan fut aussi peintre”. L’alter egofrançais des yeux bleus de l’Irlandais PeterO’Toole, c’est bien Madame Morgan, toujourslà et active à 93 ans, symbole même de labeauté et de l’élégance du temps de Coco Cha­nel et de Dior, sœur d’immortalité de DanielleDarrieux et de Gisèle Casadesus. Mais c’estYvette Lebon qui, à 103 ans, tient la palme dela longévité dans la carrière d’actrices françai­ses. Mais fi de tout cela. Lundi on parlait d’artet Michelle Morgan était donc là avec deux ta­bleautins, très petits donc, présentés en fin devente. Un paysage sans date, en collage de pa­pier sur papier, fit 322 € avec les frais. L’autre,“Composition”, de 1986, faisant 28 x 38 cm,monta à 550 €, soit 708 € avec les frais. Onaurait pu rêver plus pour la star de “Quai desbrumes”.

708 €

CORN

ETTE

DESA

INTCY

R

ELSEN

Page 11: Supllb 20131220 art full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

11Adjugé!SEMAINE DU 20 DÉCEMBRE 2013 AU 9 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Sous le marteau

Grasse ré colte à Schaerbeek

chères fusèrent de toutes parts. Lequel patronespérait bien que le mardi soir on lui ressorti­rait le même couvert.

“Tout est question de qualité dans l’offre. Lesobjets de bonne facture se vendent sans trop depeine pour autant que les déposants ne soient pastrop gourmands. Ce genre de vente vient un peucontredire les grandes analyses sur le marchédans lesquelles on lit qu’il n’y a que les pièces ra­rissimes et chères qui trouvent encore preneur. Lemarché belge n’a pas à se plaindre, il me semble.Mes confrères et moi­même nous vendons régu­lièrement entre 70 et 90 % des biens déposés.”

C’est donc qu’il y a encore une marge d’effi­cacité. La question qui se pose réside dans leschiffres d’affaires qui permettent d’avancervers plus de services, plus d’efficacité et doncde rendement.

Le plus haut prix est tombé sur une superbeaquarelle de Paul Delvaux (1897­1994), figu­rant sur une feuille de 680 x 890 mm, unejeune fille nue allongée que vous voyez ci­des­sus. L’œuvre avait été tracée à Wanze en octo­bre 1934.

L’expert de la salle attendait entre 15 000 et20 000 € pour ce lot et finalement l’aquarelleest partie contre 66 000 €, frais compris. Voilà

qui est superbe, comme l’était d’ailleurs lajeune personne dessinée. Pour une aquarellede Delvaux de cette période, c’est une enchèreremarquable. Dans l’ordre décroissant, il fal­lait remarquer les 34 800 € versés sur un Bac­chus ou une bacchante, couronnée de grappesde raisins, exécutée sur une plaque en micro­mosaïque en Italie, sans doute à Rome, il y a àpeine plus de cent ans. Le lot était annoncéentre 1 200 et 1 500 € et il est certain qu’iciaussi le champagne va mousser et déborder àla table du déposant qui recevra une sommeinattendue évidemment; itou pour le dépo­sant du Delvaux bien sûr.

Au lot 64 se trouvait une paire de vases cou­verts en porcelaine de Sèvres, de typeLouis XVI mais façonné sous Napoléon III voirsur Mac­Mahon. Les décors étaient signés dePoitevins et figuraient des scènes galantes dutemps de Louis XV. Les vases sur leurs piéte­ments mesuraient quand même 115 cm dehaut. L’estimation était fixée entre 8 000 et12 000 €. Il en vint 33 600 €. Deux instru­ments de musique ont été bien vendus demême que des bijoux aux alentours des15 000 à 18 000 €. Tous les frais sont compris.Ph. Fy

Cette aquarelle de Paul Delvaux datant de 1934 était annoncée entre 15000 et 20000 €. Lesamateurs se sont disputés chez Horta ce lundi soir jusqu’à 66000 €, frais compris.

Page 12: Supllb 20131220 art full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

12 Le marché SEMAINE DU 20 DÉCEMBRE 2013 AU 9 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Salle des ventes

Joyeux avent chez Rops

h Ce dimanche 15 décembre ce fut la dernièresalve à Namur pour 2013. Avec un bonus à del’argenterie. Mais pas de table.

La vente de Rops ces dimanche et lundi a donné lieu à quelquesbelles enchères autour de l’argenterie. Ce domaine fut à peuprès le seul à briller avec la porcelaine de Chine dont nous neferons plus nos tartines.

Le terme d’argenterie est générique et ne concerne pas ici lespièces de table, sauf exception et notamment le lundi où passè­rent des ménagères de provenances et dates diverses. Au lot1585 par exemple, on trouvait un ensemble de septante­deuxpièces en argent massif pour un poids de 2,750 kg. Le lot étaitde style Art déco et poinçonné par l’illustre firme bruxelloiseWolfers. Et il fallut 2800 € pour l’emporter.

Dans un tout autre genre, on proposait des porte­couverts enmétal argenté, ayant des apparences d’animaux sauvages styli­sés; sans date ni éléments de provenance, ce lot aurait dû enrester à 80 €, comme prévus par les experts maison. Or il envint 460 €. Ce n’est que de la brocante, mais il n’empêche, celafait cher, même si il y a douze éléments. Puis on donna encore550 € pour une partie de ménagère (28 pièces seulement), auxpoinçons de Christofle. L’estimation allait de 200 à 300 €. En­suite, le marteau tomba à 460 € pour une autre ménagère, auxpoinçons de Wiskeman, affichant 162 pièces, de quoi satisfairedix­huit convives, exception faite des couverts à poisson. Voilàpour le dessert en oubliant les tapis dont certains, parfoisgrands de 250 x 300 cm sont partis entre 50 et 150 €. Là c’estde la braderie, incroyable même, mais ce ne fut pas le cas pourcertaines pièces de forme en cristal du Val. Des coupes sont icimontées entre 250 et 350 €, mais en restant dans les normesannoncées au catalogue. Il y eut en entrée tout un ensemble delots provenant de guildes flamandes, datant des XVIIIe etXIXe siècles. Il s’agissait pour l’essentiel d’arbalétriers.

Sans doute tous ces lots provenaient­ils d’une collection pri­vée. Les estimations étaient très basses sauf pour les pièces por­tant un poinçon ou une plaque datée. Les estimations furentdonc largement battues.

Ce fut le cas avec les deux premiers lots du genre, 356 et 357,suivant les 355 lots d’art asiatique.

Il s’agissait de deux oiseaux longs de 12 et 20 cm, sans date etestimés entre 200 et 500 €. Des amateurs les ont poussés à1000 et 1100 €. Celui daté de 1605 était évalué entre 4000 et6000 €; il ne fit que 3800 €. On resta encore dans les limitesdes estimations avec un collier de guilde, complet de ses huitplaques, de dates différentes et d’orfèvres divers sans doute.L’essentiel semblait dater du XVIIe siècle ou du début duXVIIIe siècle et toutes provenaient d’Anvers. Les plaques au re­poussé figuraient des scènes religieuses dont un saint Jean écri­vant à Patmos. Les éléments du collier étaient en laiton, déco­rés d’éléments d’argent figurant des grotesques et des animauxfantasmagoriques. On attendait entre 15000 et 20000 € pource lot à valoriser sans doute par des recherches complémentai­res. Les disputes des amateurs se limitèrent à l’estimation bassesoit 13000 €. Quand on présentait des plaques seules, et il y enavait plusieurs dizaines, elles firent généralement entre 350 et500 €. Il se trouvait dans cet ensemble un grand nombre de li­vres relatifs aux activités des guildes. Deux sortaient de l’ordi­naire. Le premier, traçant les actes et privilèges de la gilde d’An­vers depuis le milieu du XVIe siècle (1575) jusqu’à la fin duXVIIIe siècle (1783), portait des feuilles tracées de dessins de H.Verrast et datée de 1575. Il s’en est allé à 4 400 €. Il était at­tendu entre 2000 et 3000 €. Le second, relatait les privilègesde la gilde des tireurs (arc à flèches) mais de Louvain cette foiset pour les mêmes laps de temps. Pour des estimations identi­ques il fut proposé 5000 €. Tous les prix sont exposés sans lesfrais.Philippe Farcy RO

PS

Ce très important collier de guilde aux poinçons d’Anvers a été venduchez Rops ce dimanche 15 décembre pour 13000 € plus les frais.

Page 13: Supllb 20131220 art full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

13Le marchéSEMAINE DU 20 DÉCEMBRE 2013 AU 9 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Sous le marteau

La BD bien défendue chez Millon

“TRAVAILLER” EN LANGAGE DE MAR­CHAND D’ART cela veut dire avoir bienvendu et dans les salles de ventes celasous­entend d’avoir obtenu de bonsscores. Ce fut donc le cas chez Millon surla place du Grand­Sablon à Bruxelles oùla vente était organisée par Alain Hu­berty et Marc Breyne de la galerie des“Petits Papiers”.

Il paraît qu’il y avait pas mal de mondeet surtout beaucoup de téléphones maisaussi des acheteurs en ligne via le siteinternet de Drouot­Live. Près de cin­quante planches originales étaient pro­posées, sans compter d’autres dizainesde lots passionnants mais d’importan­ces diverses. Les experts s’attendaient àréunir entre 800 000 € et un milliond’euros. Il en vint finalement 1644014€, frais compris. Voilà qui montre la vi­talité du secteur. On attendra la Brafadans un mois pour voir d’autres plan­ches de ce même genre de qualité.

Parmi les lots les mieux vendus cemois­ci, notons les 243492 € obtenuspour la planche 88 du “Sceptre d’Otto­kar”. Cette planche a dépassé le strip desix cases du “Temple du Soleil”, jamais

éditée et qui semblait plus rare encoreque le lot précédant, qui ne fit “que”114948 €.

Franquin se positionna dans la suitede Hergé. Une planche pour le gag 440de “Des Gaffes et des Dégâts”, s’en est al­lée à 92700 €. Jacques Martin et son cé­lèbre Alix ne furent pas loin dans cettecourse superbe. La planche de la page 49du “Dernier Spartiate” que l’on escomp­tait entre 12000 et 15000 € changea en

effet de mains contre 49440 €. Puis il yeut encore ces 45732 € offerts pour unvolume de Buck Danny tracé par Hubi­non et que les experts avaient pensévendre entre 10 000 et 12 000 €. Ils’agissait cette fois de la planche 3 du“Voleur de Satellites”. On terminera pardeux références supplémentaires. Lapremière pour Moebius pour une plan­che de son volume “Ce qui est en bas”,adjugée à 40170 €. Et ensuite, gloire à

un de nos jeunes artistes en la personned’Yslaire dont on imagine l’affectionpour “La Libre” du fait de son père. Laplanche 47 de son volume “Faut­il quenous mourions ensemble” a été prisée à37080 €. Voilà qui est de la même veineque François Schuiten et ses scores ré­cents (octobre dernier) chez Artcurial.Ph. Fy.UTous les scores se trouvent sur le siteinternet de la salle Millon.

MILLO

N/MOU

LISA

RT

Cette feuille de la page 88 du “Sceptre d’Ottokar” est passée en vente chez Millon. Elle a été vendue le 8 décembre contre 243492 €. Su-perbe !

h Le 8 décembre il y eutune belle dispersion de BD etd’objets y attenants. L’étudefrançaise a travaillé.

l Actualités

Belle fin de saisonchez Amberes

LA VENTE DE LA RUE TERNINCK avait attiré pas malde monde le 9 décembre dernier et le commissaire­priseur s’est bien amusé à distribuer les enchères qui nefurent pas du niveau des envolées internationales maisqui ont montré la vitalité des salles de la Métropole.

Avec d’emblée une fierté locale pour Eugeen Van Mie­ghem (1875­1930), que l’on aime ici autant que l’onaime Mambour à Liège, sans faire de comparaison sty­listique. Les deux artistes n’ont rien à voir et notons,tant qu’à faire, que l’on ne voit rien d’eux au Musée Finde Siècle à Bruxelles.

De Van Mieghem donc apparaissait une étude à lapierre noire figurant une jeune femme assise; il s’agis­sait de son épouse. L’œuvre était posée sur une feuille de340 x 240 mm et a été vendue à 3500 €, hors les frais.Ce travail datait d’août 1902, année de son mariage, quifut bref car Augustine Pautre mourra en 1904 ou 1905;il en fut désespéré et ne montrera plus ses travaux avant

la fin de la décennie. Du même artiste, un “Steamer àquai”, tracé au pastel mais sans date fila à 7500 €. On adonné la même somme de 7500 € pour une de ces in­nombrables paires de vases chinois en porcelaine duXIXe siècle qui polluent les ventes de Belgique et deFrance mais qui font tourner un argent parfois impor­tant. Ce fut encore le cas à Paris, chez Me Fraysse celundi où une paire plus intéressante que celle­ci car sesmouvements ressemblaient à du tissu, est partie de300 € pour se vendre à plus de 3500 €, sur une estima­tion de 1000 à 1500 €. Il y en avait également diman­che passé chez Rops et tant que cela devient indigeste.

Nous avions mis en avant naguère la présence d’unetrès belle collection de verres gravés et parfois couverts,hollandais surtout, des XVIIIe et XIXe siècles. Leur succèsfut sinon éclatant, du moins constant tout au long de ladispersion. On notera ici les 2400 € offerts pour unverre sans doute du tout début du XIXe siècle, gravéd’une scène navale montrant divers voiliers quand unautre pan de la panse était occupée par une sorte d’im­mense filet. Un bandeau gravé de l’inscription “Du­modo Prosum” couronnait le tout.

Il y en eu d’autres, mieux vendus encore comme ceverre du milieu du XVIIIe siècle, orné d’une paire d’ar­moiries d’alliances non identifiées et portant lui aussi

une inscription : “Vivat den Huysen van Som : mels­dyte”. Il a été vendu à 4000 €.

Une troisième s’en alla à 3400€. Lui était couvert etportait des armoiries d’un évêque, facilement recon­naissable, du moins sa fonction, par la mitre et la crosse.Le blason lui resta inconnu. Dans le catalogue on évo­quait un “bocal de corporation”, les allemands disent“pokal”. Quant à la corporation, on vous laissera juges !

L’assiette volante en argent massif aux poinçons deBruges, sans doute vers 1770, s’en est allée à 5500 €.Puis on donna encore 7700 € pour une paire de casso­lettes en marbre vert, de style Louis XVI et datant de lafin du XIXe siècle; elles étaient montées en lampes. En­fin, le marteau tomba à 9500€ pour un joli petit cabi­net florentin, portable, en imitation d’ébène et incrus­tations d’ivoire.Philippe Farcy

AMBE

RES

L’assiette volante en argent massif aux poinçons de Bruges,sans doute vers 1770, s’en est allée à 5500 €.

h Une série de belles enchères est venuecouronner l’ultime vacation de l’année2013.

Page 14: Supllb 20131220 art full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

14 Le marché SEMAINE DU 20 DÉCEMBRE 2013 AU 9 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Salle des ventes

Point d’excès à Liège

IL Y AURA EU PRÈS DE 70 % de lots vendus, ce quin’est pas mal, toutes catégories confondues,d’autant que la qualité n’était pas aussi bonne cemois­ci que lors des deux derniers exercices. Dansce survol des résultats récents des salles belges,deux lots ressortent sans peine grâce à leurs scores.Un saupoudroir et un moutardier aux poinçons deMaestricht (ce qui vaut presque les œuvres créées àLiège), portant les poinçons des années 1736­1738,ont été cédés à 13200 €, frais compris.

La plus haute enchère est toutefois venue d’unlustre en fonte à décor de symboles cynégétiques et

de cors de chasse. Sans doute s’agissait­il d’une pro­duction allemande, comme on en voit dans tant dechâteaux. Le lustre mesurait plus d’un mètre dehaut. Il possédait dix­huit bras de lumière, ce qui estbeaucoup. Il est électrifié mais mériterait un retourà la bougie. Le lustre était accompagné de deux ap­pliques incomplètes. La dernière enchère tomba à13500 €, ce qui avec les frais (20 %), donna 16200 €.

La vente du 11 décembre avait bien commencéavec un autre lustre sans doute parisien et attribua­ble aux ateliers de Baguès, connu pour ses créationsparfois extravagantes. On donna 2 000 €, hors fraispour cet objet à six ampoules, des années 1920. Puisil y eut les vases et autres pièces décoratives en pâtesde verres multicouches des ateliers de Nancy et duVal. On mettra ici en évidence le lot 16, produitchez Gallé et qui fut adjugé, avec les frais à 4 800 €.Le lot suivant était un haut vase assez étroit, très jo­liment décoré de feuillages et de baies de sureau.Celui­ci datant des années 1906­1907, haut de

42,5 cm, a changé de mains contre 7 800 €, fraiscompris.

Au rayon argenterie, il y avait encore une paire decharmants petits salerons à intérieur en vermeil etreposant sur des pieds en volutes. On était ici àLiège, dans l’année 1762, sous le règne de Jean­Théodore de Bavière. L’orfèvre était Gilles Berryer leVieux. Le lot a été adjugé à 4 200 €, hors frais. Ondonna également 2 800 € plus les frais pour une cu­rieuse jardinière lumineuse provenant de chezChristofle, de style Louis XV, en métal argenté. L’ob­jet haut de 72 cm reposait sur trois pieds griffes. Unamateur a encore donné 800 € plus frais pour unebelle soupière en faïence de Bruxelles quand unautre offrit 600 € pour une perle de délicatesse enprovenance de Meissen. Il s’agissait d’une seuletasse et son assiette, orné d’un grand C couronné defleurs. Le catalogue datait la chose des années 1750.Ph. Fy.UTout se voit sur www.hvm.be

h A part deux enchères à six chiffres,les ventes de cette mi­décembre n’ontpas fait exploser les cotes. Petit tourrapide.

Cette paire de saupoudroir etmoutardier aux poinçons deMaestricht est parti chezMosan à 13200 €. Ce magnifi-que lustre, un peu surchargéceci dit, en fonte, du XIXe siè-cle, aura remporté la palmechez Mosan, à 16200 €, fraiscompris.

MOS

AN

l Compte-rendu

Folle semaine pour Artcurial

EN TROIS JOURS, CETTE SEULE salle aréussi a engranger 25337585 € surplusieurs ventes et disciplines bien sûr,mais toutes étaient versées dans leXXe siècle, avec quelques lots contem­porains dans les états de service.

Les impressionnistes et modernesont réuni sur leurs têtes 14 720 884€,avec pour la seule vente de la collectionde Dina Vierny pas moins de9326800 €; cette vacation était parta­gée avec Sotheby’s. La première ventevit 88 % des lots se vendre quand la se­conde vacation se limitait à 78 % de

réussite. Pour le contemporain, le chif­fre global fut de 9520659 €, avec uneprime pour la collection de Claude etMicheline Renard. Claude Renard étaitun haut responsable chez Renault dansles années soixante et septante. Il miten œuvre les premières acquisitions detableaux et sculptures par son entre­prise. C’était une nouveauté en France.

Puisque l’on parle de lui, signalonsles 385900 € donnés pour une créa­tion de Jean Tinguely. Il s’agissait de“Relief n°VII”, datant de 1956. Achatd’un amateur suisse, ce qui est peu sur­

prenant.Il y avait ensuite cette belle enchère

de 212000 € pour un travail de Niki deSaint­Phalle “Tir Avion” datant de1961. Toujours dans le monde con­temporain, la plus haute enchère de lasemaine tomba sur une toile qui setrouvait dans la collection de DinaVierny. C’était un travail d’Erik Bula­tov, “Liberté II”. Le lot a été disputé jus­qu’à 1005000 €. Dina Vierny aura faittourner la tête de très nombreux ama­teurs. La sculpture en plomb de la “Ri­vière” inspirée à Maillol sur les traits

de la galeriste et façonnée pendant laguerre 40, entre 1938 et 1943 pourêtre précis, aura été transformée en unfleuve comme ceux qui bordent lesparterres d’eau de Versailles. L’enchèrefinale fut de 6177266 €. L’estimationvariait de 2 à 3 millions d’euros. Parailleurs, Artcurial vendait un magnifi­que tableau de Gustave Caillebotte “LePont de l’Europe”, peint en 1876 surune toile de 73 x 60 cm. L’œuvre a étévendue à l’estimation basse soit1,8 million d’euros.Ph. Fy.

h La salle parisienne a connu des moments forts sur les ventes consacrées au XXe siècle.

MOS

AN

Page 15: Supllb 20131220 art full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

15Le marchéSEMAINE DU 20 DÉCEMBRE 2013 AU 9 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Sous le marteau

Un plein desensibilité chez VDK

DES CHOSES BELLES, DES CHOSES DOUCES etpoétiques, des choses exquises apparurent chezVanderkindere comme en ce numéro 1 de lavacation où l’on se délecta de l’ambiance des“Baigneuses” immortalisées sous la formed’une aquarelle bien encadrée de feuilles d’orsur un châssis de bois. L’œuvre de 390 x250 mm était signée de Constant Montald(1862­1944), un de ces idéalistes belges chers àMichel Draguet et daté de 1916. Le lot a étévendu contre 1900 €; un cadeau.

Puis il y avait dans la suite cette très belle toilede Joseph Van Servendonck (1819­1905), figu­rant une “Allégorie de l’Astronomie et de laGéographie”, peinte en 1868 sur une toile de 64x 101 cm. Le lot a été adjugé à 1200 €, ce qui, enguise de friandise de peinture sucrée délicieu­sement académique ne pèse pas cher. Une res­tauration du cadre est à prévoir quand même.Pour 4200 €, une grande toile de 180 x 130 cmfigurant un château peint par Fernand Lantoine(1878­1955), en 1922, a été emportée bien au­delà des estimations. Il s’agissait du château deBrumagne (entre Andenne et Namur), jadis auxWoelmont puis passé aux Carton de Wiart etdésormais aux J. de la B. Brûlé en 2001 il n’a ja­mais été restauré et finira par s’écrouler malgréla splendeur de ses stucages du XVIIIe siècle.

Il y eut ensuite cette très belle toile traitéecomme du futurisme italien par Guillaume VanStrydonck (1861­1937), dont le pinceau ren­dait la vue de la cour d’une ferme vibrante.Cette œuvre de 46 x 56 cm peinte sur toile ne sevendit qu’à 1100 €. Belle affaire encore que ce“Modèle nu de dos dans l’atelier de l’artiste”,peint par Florent Menet (1872­1942), exécuté

en 1894 et mesurant pas moins de 130 x100 cm. Là, c’était un tableau d’atmosphère quirendra un salon chaleureux et appétissant ! Me­net était natif de Mons et fut l’élève à Paris deJ.P. Laurens.

Le lot 30 figurait pour sa part sur une toile de132 x 106 cm, une pèlerine en prière au milieud’un chemin, agenouillée. Nous étions là vers1850. L’artiste a signé mais les lettres étaient il­lisibles pour tous les observateurs, y comprisYadira Castellanos, experte en tableaux an­ciens, qui étudia l’œuvre de provenance royale.Un cachet à l’arrière montrait une couronnefermée. D’après l’auteur de la notice, la toilepouvait provenir du très spectaculaire châteaude Miramar où la princesse Charlotte de Belgi­que (1840­1927), fille de Léopold Ier et de Loui­se­Marie d’Orléans habita avec son mari Maxi­milien d’Autriche. Le peintre était sans doutePortaels. La toile de qualité musée mais unchouïa ennuyeuse fut vendue à 6000 €. Unetoile, elle aussi de belle taille (88 x 115 cm) figu­rait une vue du grand canal de Venise. Ellen’était pas attribuée sinon à l’entourage de Ca­naletto (1697­1768), ce qui était un peu forcé.N’empêche que la composition et la qualité pic­turale avaient de quoi plaire. Le marteau tombapour ce lot à 9500 €, ce qui pourrait être égale­ment un fameux cadeau quand on aura identi­fié le peintre.

Un petit tableau italien vers 1500, figurant unange tenant un blason, attendu vers les 15000€ a été retiré, comme le fut également dans uneautre sphère stylistique une toile de GastonChaissac (1910­1964), figurant une composi­tion abstraite et qui n’obtint aucun suffrage. Les15000 € étaient ici aussi requis. Enfin, pour enfinir avec le monde pictural qui domina le pre­mier jour de vente, on peut mettre en exergueles 1100 € obtenus pour une petite vue des usi­nes de Cockerill à Ougrée, peinte par RichardHeintz (1871­1929), en 1920. La toile mesurait30 x 40 cm. Les prix ne comprennent pas lesfrais.Ph. Fy.

VAND

ERKIND

ERE

Cette huile sur cartonde Sadji, peintre bel-go-chinois (1914-2005), s’est très bienvendue en ce mois dedécembre chez VDK.Elle a été adjugée à13000 €.

h Il y avait pas mal de lotsexécutés avec délicatesse etraffinement chez VDK au débutde ce mois. Petit tour d’horizon.

Page 16: Supllb 20131220 art full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

16 L'actu SEMAINE DU 20 DÉCEMBRE 2013 AU 9 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Photographie

Sous le soleil,une heure exactement

LES EXPOSITIONS SE SUIVENT et ne se ressem­blent pas du tout chez Fifty One à Anvers, c’est lemoins qu’on puisse dire. Pas de danger de mono­tonie. Après les photographies plutôt bavardes deSteve McCurry, on y découvre pour le momentcelles, sobrissimes et silencieuses, d’Hans­Chris­tian Schink.

En l’occurrence une série de paysages en noir etblanc où apparaît à chaque fois dans le ciel unetrace sombre entourée d’un halo lumineux. Cettetraînée en forme de bâtonnet est en réalité celleque laisse le soleil sur le négatif durant les exposi­tions exceptionnellement longues ­une heure­utilisées par l’artiste. Cette très forte surexpositionà la lumière vive provoque localement des inver­sions de densités. C’est là un effet bien connu sousle nom de “solarisation” et qu’on peut aussi obte­nir – comme le fit si souvent Man Ray­ en exposantdurant un court instant à la lumière une pelliculeou du papier en développement. Cela donne des

effets psychédéliques pour des images fouillées ousimplement étranges pour des images aussi dé­pouillées que celles d’Hans­Christian Schink.

Dans cette série logiquement intitulée “1h”, lephotographe allemand développe une représenta­tion du paysage “surréalisante” et néanmoinsauthentiquement photographique. Ce que l’onvoit a bien existé, mais ne peut être vu que par lamédiation de la photographie argentique. L’œil nesaisit que l’instant. C’est l’enregistrement photo­graphique qui rend la durée visible. On est là entreart et science et c’est précisément ce que souli­gnent par leurs répétitions les œuvres de Schink.

Dans la galerie de la Zirkstraat, la vision dans unmême espace de photographies si semblables etpourtant prises dans des endroits si différents ac­centue cette dualité entre beauté et rigueur proto­colaire. En cohérence avec ce questionnement àmi­chemin entre style et technique, chaque imageest simplement intitulée selon la latitude et la lon­gitude, la longueur d’exposition et la date de laprise de vue. “Sobrissime” disait­on.Jean-Marc BodsonUAnvers, Fifty One Fine Art Photography, Zirkstraat20. Jusqu’au 25 janvier, du mardi au samedi, de 13hà 18h. Fermé du 25 décembre au 1er janvier inclus.Rens. : www.gallery51.com

h Chez Fifty One à Anvers, despaysages étranges, comme l’œil nepeut en voir.

Zanzibar -1/05/2010, 5.46 pm – 6.46 pm,S 06°26.486’E039°27.776’

HANS

-CHR

ISTIAN

SCHINK

.COU

RTESYFIFTYON

EAR

TPH

OTOG

RAPH

Y

Bio express

Né en 1961 à Erfurt, le photographe allemand Hans-ChristianSchink vit et travaille actuellement à Berlin et Leipzig. Il est lefils de professeurs d’art et d’histoire de l’art. Son rêve dejeunesse -devenir paléontologue - n’a pu se réaliser, en raisonde son refus de s’engager dans l’Armée Populaire (Allemagnede l’Est à l’époque) pour 3 ans de service militaire. Devenuinstallateur et contrôleur de systèmes de mesure, il étudieranéanmoins la photographie à l’Académie des Arts Visuels deLeipzig sous l’enseignement de Joachim Jansong. Un cheminentre art et technique qui l’a amené aux interrogations qui sontles siennes aujourd’hui. En tant que photographe, Hans-Chris-tian Schink a reçu de nombreuses récompenses qui ont contri-bué à sa renommée internationale.