andré monnier - numilog

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André MONNIER

est originaire des Vosges. Ingé- nieur.

Collabore à plusieurs journaux de l'Est, puis se voue entièrement aux Lettres. Nouvelles, essais, reporta- ges, romans psychologiques. Un li- vre qui vaut à son auteur les pour- suites de la Gestapo, et l'honneur de figurer sur la fameuse « Liste Otto » des ouvrages interdits en France occupée. (Goebbels chercha à réfuter les dures vérités assénées dans Alsace et Lorraine terres de France, en faisant publier par son service de propagande Alsace et Lorraine terres allemandes.)

Il aborde ensuite le roman d'a- ventures et d'énigme. Plus de qua- rantes volumes en quelques années.

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C O U P D ' É P E R V I E R

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DU MÊME AUTEUR

CHEZ UN AUTRE EDITEUR

La main dans la nuit. Château Morras. Le chat siamois. Le saut du loup. La boîte trouée. Dossier Hatherton. Captain Diabolic. Masques chinois. Opération Léningrad. Poste 21. Mission Calcutta. J'aurai ta peau. Bagarre à Vienne. Ça sent l'or noir. Banco à Monaco. Dans le décor. Le huit de bronze.

L'homme jaune contre-at- taque.

Zéro heure à Hong-Kong. Bulletin 396. L'œil de Prague. Le triangle rouge. Milliards-partie. Morts en sursis. La femme sans visage. Réseau Mexique. Rapport 26 R G. Poker d'as à Caracas. Miss Plastic. Commando Oméga. Etoile noire. Dollars en vadrouille.

SOUS PRESSE Bye Bye Monsieur X. S S pas morts.

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ANDRÉ MONNIER

COUP D'ÉPERVIER roman

Préface de MARCEL ALLAIN

LES EDITEURS FRANÇAIS REUNIS 21, rue de Richelieu - Paris-1

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Avez-vous pris plaisir à lire ce livre ? Si vous voulez être tenu au courant des volumes que nous éditons, envoyez vos nom et adresse aux EDITEURS FRANÇAIS

RÉUNIS, service " Vient de Paraître ", 21 rue de Richelieu, Paris I , et vous recevrez régu- lièrement nos bul- letins EFR

Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés pour tous les pays. © Les Editeurs Français Réunis, Paris 1964.

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PREFACE

Large d'épaules, bâti « solide », dardant der- rière ses lunettes un regard vif, volontaire, et, parfois, colérique et révolté, André Monnier, qui dissimule, en mâchonnant une éternelle cigarette, le très doux sourire d'un scepticisme fait d'indulgence compréhensive, est assuré- ment un personnage que l'on remarque et qui intrigue...

Alsacien d'origine — ce qui est bonne façon d'être deux fois Français — il type à merveille l'homme, le journaliste, le romancier qui sait voir, raconter, faire vivre ce qu'il décrit, et qui, en toutes occasions, cela s'est vu dans la Résistance, garde sa franche indépendance souvent nuancée d'ironie. C'est — on m'en pas- sera l'expression ? — un « anti-gobeur » par excellence et tout autant un « anti-muffle » !

Est-ce à ces qualités particulières — et qui deviennent rares — qu'il doit d'avoir été ap- pelé à collaborer par les Editeurs Français Réunis ? Peut-être ! Mais d'autres raisons en- core le désignaient au choix d'une maison d'édi-

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tion qui semble avoir pris à tâche de nous révéler en chacun des ouvrages qu'elle offre au public un nouveau mode du récit d'imagination.

Dans la collection des « Enigmes autour du Monde » ne suffirait-il pas, en effet, de citer dix titres au hasard pour établir combien André Monnier y avait sa place marquée ? Plus de récits construits sur des thèmes connus ! Plus de ces intrigues traditionnelles qui ne diffèrent que par des détails ! Hardiment, audacieusement, du nouveau ! du jamais lu ! du neuf, qui se moissonne tout autour de la pla- nète, et, même, dans les inconnus de la vie, de la pensée, du « possible »...

Imagination ? Observation ? On ne sait plus. Et ce sont des œuvres passionnément captivan- tes : le succès de la collection en témoigne, sans discussion.

Oui ! c'était bien là l'ambiance, le climat qui convenait à ce diable d'homme qu'est André Monnier !

« Grand Prix de l'Alsace Littéraire » en 31, « Grand Prix Erckmann-Chatrian » en 49, et depuis, délaissant un peu — pas tout à fait — le journalisme, le grand reportage qui l'a promené autour du Monde, nous le voyons publier plus de trente ouvrages avec le même succès... scandaleux !

C'est qu'il ne respecte pas les vieilles coutu- mes traditionnelles, vénérées, classiques ! C'est que, toujours scrupuleusement documenté, ne mettant en scène que des milieux qu'il connaît et connaît bien, il réussit le contradictoire mi- racle de laisser libre cours à la plus vive des

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imaginations, et, pourtant, de ne jamais peindre que ce qui est vérité et que, précisément, pas un de ses lecteurs n'aurait osé soupçonner !

Le « policier d'espionnage » ne pouvait man- quer d'attirer un pareil écrivain, avant tout véridique témoin de notre époque. C'est bien ce qui est arrivé. C'est ce qui fait de « Coup d'Epervier », un livre à part, un livre qui avait sa place marquée dans la collection des « Edi- teurs Français Réunis ».

André Monnier nous emmène aux Pays exo- tiques. Il nous contraint d'y accompagner son héros avec un tel sentiment de présence à ses côtés que nous nous prenons à croire que nous vivons avec lui ses aventures. Alors, tout immé- diatement, une curiosité nous vient : a-t-il donc, lui-même, vécu de telles réalités ? Ces pays qu'il nous dépeint, qu'il nous photographie, les a-t-il visités ? Ces langues de l'Orient dont il nous fait entendre les accents gutturaux ou doux, sait-il donc les parler ?

Je suis un ami d'André Monnier. J'en suis fier. Et, pourtant, je ne saurais répondre à au- cune de ces questions. Mais qu'importe ? L'art difficile du romancier n'est-il pas de conduire le lecteur à ce doute qui lui fait tourner les pages avidement : est-ce une histoire vraie ? est- elle imaginaire ?

J'ai lu, vous lirez « Coup d'Epervier » d'An- dré Monnier, comme je lis, comme vous lisez, l'un après l'autre, les toujours étranges volumes des « Enigmes autour du Monde ». Vous per- drez, alors, conscience du temps qui coule, et, la dernière ligne parcourue, vous vous sentirez

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un peu troublé. Vous aurez découvert de l'in- soupçonné. C'est une sensation rare et précieuse. Les « Editeurs Français Réunis » nous la pro- curent souvent. Il faut les en remercier, tout comme il convient de remercier André Monnier d'avoir écrit « Coup d'Epervier »...

MARCEL ALLAIN.

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CHAPITRE PREMIER

Quand l'inspecteur Cléber pénétra chez le « Pacha », il comprit séance tenante.

Le patron était tassé dans son fauteuil, dé- tendu, familier, en proie à une sorte de paresse qui lui fermait à demi les yeux derrière les lunettes.

Du chiqué, cette attitude-là... Ou mieux, l'an- nonce d'une bonne petite bombe à retardement préparée en douce. Classique et amusant.

Amusant surtout. Parce que le « Pacha » croyait toujours au caractère inédit de son truc. Et parce que l'inspecteur feignait non moins régulièrement de donner dans le panneau.

— Asseyez-vous, mon gars. Du nouveau, du côté de l'affaire Pellegrin ?

— Peuh... Rien de sensationnel. On s'égare plutôt dans les voies secondaires.

— Je vois... Le genre cul-de-sac. Au reste, plus on tripote cette histoire, et plus je ressens l'envie de vous en débarrasser.

On y venait... Cléber alluma une gauloise, envoya un jet de

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fumée vers le plafond. Puis d'un air innocent : — Ça cadrerait magnifiquement avec ma

période de congé. Du coup, l'autre parut s'éveiller de sa somno-

lence. Il agita la main, comme pour balayer la réflexion de son visiteur : — Congé... congé... Ne pressons pas le mouve-

ment. D'autant que le camarade Hasard a frappé ce matin même à mon carreau. Je devrais dire au vôtre...

— Vous m'intriguez, patron. Cette fois le « Pacha » redressa le buste. Un

sourire ambigu à l'angle de la bouche. Les doigts qui passent en rond sur une figure malicieuse. Et la question, lancée à l'improviste :

— Vous vous en souvenez, de cette histoire de Bruna et de Pozzi à la Centrale de Meaux ?

Ah ah... C'était donc dans ce coin-là que gîtait le lièvre...

— Si je m'en souviens ?... Un joli numéro de trapèze volant. Tout avait été règlé, minuté au chronomètre. Une évasion magnifiquement télé- guidée. Et j'ai piqué une pirouette sans gloire dans les cactus.

« Saumâtres, ces réminiscences. — Ouais... La déveine s'est mise de la partie

au dernier moment. Vous aviez recueilli les fuyards comme convenu, en automobiliste que son propre passé de mauvais garçon rendait complaisant. Sans l'accident, et votre fracture, près de Charleville, vous poursuiviez la route en compagnie des deux lascars. Et c'était sans doute l'aboutissement à une planque où nous aurions découvert la maille du réseau Cassino.

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« Dans notre métier aussi, il y a des pétards mouillés. — Celui-ci était de taille — ronchonna l'Ins-

pecteur. Les pensionnaires de la Centrale ont disparu dans le brouillard. Et ils courent tou- jours.

— Ils courent. Mais aujourd'hui on sait où. Du moins en ce qui concerne Pozzi.

— Alors ça... — Surpris, hein ? — On le serait à moins. Chapeau pour la nou-

velle ! — proféra Cléber les traits soudain épa- nouis.

— Vous voyez... Le Hasard ne fait pas tou- jours « toc toc » à la même vitre.

— C'est Kraft qui vous a alerté ? — Oui. Notre agent résident de Hambourg a

aperçu l'oiseau dans un bar de Sankt-Pauli. Hier soir, très exactement. Mais il a joué de malheur. Une rixe entre dockers éclatait au même mo- ment. Le zèbre s'est éclipsé dans la cohue. Im- possible de lui coller aux talons.

— Dommage — grogna l'inspecteur, déçu. Et Bruna ?

— N'en demandons pas trop à la fois. Nous savons que Pozzi glande à Hambourg. C'est déjà un bon point d'acquis.

« Quant à Bruna, je le situerais volontiers dans les mêmes parages. Nos lascars font trop fidèlement tandem.

— Conclusion : azimut sur Hambourg ? — Hé... Si vous n'étiez pas trop travaillé par

votre désir de congé... — Ne vous payez pas ma tête, patron. A

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quand le départ ? Le « Pacha » avait quitté son siège, d'un coup

de reins. Il se planta devant l'inspecteur, une enveloppe au bout de sa main tendue :

— Vous vous envolez demain à midi trente. Voici des papiers, un jeu de passeports, votre billet d'avion, et un chèque sur la « Rheinische Bank ».

« Les consignes ? Elles sont évidentes. Re- trouver Tino Pozzi et Bruna. Renouer avec les pierrots. Gagner leur confiance. Et remonter la filière à leurs côtés.

— En d'autres termes, réparer les effets de la fichue fracture. — Exactement. Il y a trop longtemps que le

gang Cassino m'agace les mollaires. Après les cigarettes et les stupéfiants, l'or et l'uranium du Congo. Maintenant le trafic d'armes.

« Mac Kay, des Services américains, me tara- buste pour que nous intervenions. Nos salopards poussent jusqu'au-delà de la Mare-aux-Harengs avec leur matériel de guerre.

« J'ai promis à Mac Kay de l'aider. En parfaite indépendance, naturellement. Des contacts, des coups d'épaule, en bonne camaraderie, à l'exclu- sion de toute obédience à l'égard de Washing- ton.

« Je vous donne le feu vert, et vous y mettez le paquet. Vu ?

— O. K. Le patron posa sa main sur l'épaule de Clé-

ber : — Comme dit Hamlet, « le reste est silen-

cieux ».

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— Vous croyez que Shakespeare avait pres- senti Cambronne ?

— Je me demande qui peut bien vous faire songer à Cambronne — déclara le « Pacha » d'un air suave. Vous avez de ces idées...

Et la claque du congédiement s'appliqua — complice — entre les épaules de l'inspecteur.

Froide journée de février. Un épais brouillard encapuchonnait Hambourg. Il était crevé, de-ci de-là, par la lourde fumée d'une cheminée d'usine qui s'étalait ensuite comme une large tache d'encre à travers le ciel gris.

Voyageurs et fonctionnaires étaient également pressés. Les premiers, pour quitter l'aérogare. Les autres, pour s'y calfeutrer, dans la tièdeur des bureaux.

Max Cléber sauta dans un taxi. — Au « Métropole », Bergstrasse. Allons. On roulait à nouveau vers ce vieil

Hambourg. Maintenant, plus de Max Cléber à l'affiche. On

redevenait Alex Eliot. L'automobiliste qui avait bénévolement piloté les deux évadés de Meaux dans la direction de la frontière belge.

Il fallait coller dur au personnage. Car Pozzi et Bruna connaissaient leurs classiques... Si la première seconde de la rencontre ne s'accompa- gnait pas d'une parfaite mise en confiance, salut la compagnie ! Les deux zèbres dissous dans la

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nature. Et la mission avec. Le patron du « Métropole » était un petit

homme obèse et cérémonieux, chauve comme une grenouille. Il multipliait les courbettes, et donnait du « Herr Doktor » à tout client por- teur de valises de cuir.

Ayant couché l'identité du nouveau venu sur son registre, il héla une femme de chambre :

— Greta ! Conduisez le Herr Doktor au 12. Cléber prit possession de sa chambre. Ouverture des bagages. Rangement des affai-

res. Rapide passage dans la salle de bains. Une cigarette.

Puis l'inspecteur quitta l'hôtel pour filer dans la direction de la gare d'Altona. C'était dans ce quartier qu'habitait Otto Kraft, l'agent résident du S.R. français.

Un type, Otto Kraft. Au physique, garçon de haute taille, à l'allure

sportive. Sorte de Triton bruni, musclé comme un Iroquois. Au moral, un gaillard à cran. Lo- gique, discipliné, obstiné dans l'effort.

Un collaborateur de choix qui avait la con- fiance du « Pacha », et la méritait.

Kraft et Cléber avaient déjà travaillé ensem- ble à l'occasion de diverses affaires. Leur appar- tenance à une même génération de Jeunes dé- barrassée d'anciennes préventions, consolidait leur amitié.

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La prise de contact des deux hommes se fit donc sans problèmes. Pas d'inutiles palabres. Un tour d'horizon rapide et net. Puis les pièces disposées par Cléber sur l'échiquier :

— Mon vieux Kraft, je crois connaître suffi- samment Giles Pozzi. Rien du truand pour boî- tes à matelots. Plutôt le ruffian distingué, ama- teur des bars chics, des drinks choisis, et des filles jouant aux dames du monde.

« Si tu l'as repéré dans une taverne de Sankt-Pauli », c'est qu'il ne s'y trouvait pas pour son plaisir. — Travail de recrutement ?

— Bien sûr. Avec une flotille d'une vingtaine de rafiots, on a toujours besoin de boucher quel- que trou.

« Es-tu sûr, au moins, qu'il s'agisse bien de notre mameluk ?

— Pas d'erreur possible. Paris m'a envoyé plusieurs photos. Elles représentent un Pozzi aux cheveux noirs. Le mien a une tignasse blonde. Simple question de teinture, évidem- ment.

« Pour le reste : identité absolue. Même tête, même silhouette.

— Bon. On va donc s'atteler d'urgence à la recherche du macaque.

« Partage des secteurs. A moi la « Reeper- bahn » (1). Trois ou quatre de tes indicateurs dans les vieux quartiers, et sur les quais. Quant à toi, profite de ta situation de représentant en

(1) Le principal centre de la vie nocturne de Hambourg.

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fourniture hôtelières. Et pousse le ratissage du côté de l'Alster. « Ce coin d'établissements sélects, pas trop

éloigné de Sankt-Pauli, répondrait en même temps aux goûts du gentleman et aux nécessi- tés de son travail.

« Ca tient ? — Ca tient. Et ton P.C. ? — Je suis descendu au « Métropole », dans la

« Bergstrasse ». — Parfait. Pas loin d'ici. Rapidité des con-

tacts assurée. « Une voiture ne te reste pas moins indispen-

sable. Je dispose d'une « Volkswagen » et d'une petite « Prinz ». La seconde est d'une particu- lière mobilité. Si elle te convient...

— Va pour la « Prinz ». La conversation entre les deux hommes se

poursuivit encore pendant quelques instants. Dernière mise au point des détails.

Les verres de cognac qui se vident. Encore une cigarette.

Puis l'inspecteur se leva : « Au revoir vieux. Pardon... : Bis Bald ! (1)

Soyons couleur locale... « Et ce soir, tout le monde à son poste, hein ?

Œil et oreille mobilisés... — ... comme des matous au mois de mai, d'ac-

cord. Des rires. Une poignée de mains. Cléber

dégringola l'escalier en sifflotant. Allons... Le départ était donné. (1) A bientôt.

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— Reste à savoir, cousin Cléber, où en sont tes réserves au compte en banque de Chance. Et ça, c'est un autre genre de problème...

Deux semaines de recherches patientes, de longues planques coupées de brusques coups de sonde. Le tout mené de front, sans souffler, dans les secteurs désignés par Cléber.

Et rien. Ni traces ni indices, si minimes fus- sent-ils. L'inspecteur et Kraft avaient l'impres- sion de courir après des ombres. C'était déce- vant en diable.

Que faire d'autre, pourtant, sinon persévérer, tenir coûte que coûte ?

Et voici que le quinzième jour au matin... Cléber venait de se jeter sur le lit, abruti de

fatigue par une nouvelle nuit blanche, quand la sonnerie du téléphone l'arracha à sa somno- lence. Il saisit l'appareil posé sur la table de chevet.

— C'est pour vous, herr Eliot, prononça la voix ensommeillée de l'employé.

La minute d'après, l'organe d'Otto Kraft retentissait à l'autre bout du fil :

— Du nouveau. Je rentre à l'instant chez moi. Je t'attends. A moins que tu ne préfères...

— Non. Ne bouge pas. J'arrive. Il raccrocha. Envolé, le besoin de dormir.

L'inspecteur se sentait soudain frais comme gar- don.

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COUP D'ÉPERVIER

Deux gangs rivaux se livrent à la contrebande de guerre. Ils sont éga- lement puissants et dangereux.

Les attaquer de front ? Ou tenter de les détruire en les dressant l'un contre l'autre ? Tel est le problème posé à l'inspecteur Luc Cléber. Comment va-t-il le résoudre ?

Et voici que s'engage la partie. Une partie dure, mouvementée, riche en rebondissements. Elle va entraîner le lecteur de Ham- bourg aux rivages de l'Amérique Centrale, en compagnie de person- nages où le trafiquant sans scrupu- les coudoie la jolie femme possédée par le démon de l'Aventure.

Un coup de phare direct et précis sur l'un des grouillements secrets de la Vie moderne : LA PÈGRE DES MERS.

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