i l'éternité, la vie et la mort

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    Les religions apportent une formation collective bienfaisante en substituant aunant une esprance. Mais cette esprance ne repose que sur la croyance et lemystre. C'est une consolation qui nous prserve de la ngation totale, qui nousmontre que, dans l'ternit, la vie et la mort sont bien peu de chose, et qu'il fautles considrer, non comme une fin en soi, mais comme une succession detransformations et de mtamorphoses qui nous permettent d'accder une vie

    ternelle meilleure.Pour nous qui vivons en un sicle boulevers par les progrs scientifiques, les

    conceptions thologiques et philosophiques conservent leur valeur, car elles sontessentiellement spiritualistes et moralisatrices, mais elles ne suffisent plus. Nouscroyons sans doute aux mystres et la mtaphysique, mais moins par raisonque par ncessit.

    Nous savons, en effet, par exprience que le mystre et le miracle d'aujourd'huisont la certitude et la science de demain, parce que le progrs d'aujourd'hui est

    fait de la mtaphysique d'hier.Les bases scientifiques sur lesquelles nous pouvons btir nos conceptions

    modernes de la vie et de la mort sont chaque jour plus fermes.

    Nous dont l'existence est si remplie, nous gens du XXe sicle qui ignorons leloisir et qui calculons avec prcision le prix du temps, quoique nous ayons asservide nombreuses forces de la nature et que la science nous donne des moyensd'action quasi illimits, nous ne pouvons faire la cration l'injure de supposerque, dans la double infinit de l'espace incommensurable et de l'ternit, il existe

    un seul endroit o rgne le vide absolu.Pascal a affirm que la nature a horreur du vide. Depuis, on a dcouvert les lois

    de la conservation de l'nergie et de la matire. Nous ne pouvons donc pasconcevoir avec les matrialistes et les positivistes qu'aprs la mort il n'y ait plusrien.

    Je me suis attach montrer, d'autre part, que l'ide de la mort ne doit pas trencessairement lie celle de la tristesse, des affres et de la souffrance. Ce sontl pures conceptions de notre esprit sans cesse proccup par l'obsdante

    pense que nous devons mourir.Ces souffrances que nous nous forgeons sont bien plus morales que

    physiques. Elles sont le fruit de nos apprhensions.

    Voyez les animaux domestiques. Bien qu'levs, pour la plupart, dans l'uniquebut d'tre sacrifis nos apptits, ils ont une vie heureuse et sans souffrances,parce qu'ils ne supputent pas leur mort prochaine, ce qui leur permet de ralisermerveilleusement toutes les possibilits de leur tre et de faire honneur leurespce. Quant aux souffrances de leur mort, les procds modernes de

    sacrification les rduisent au minimum.Cessons donc de nous laisser torturer par de vaines angoisses. Lorsque

    survient notre mort, la destruction de notre organisme est dj un fait accompli.

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    Avant d'avoir perdu la vie, nous sommes dj physiologiquement morts. Aussi nosderniers moments se passent-ils dans l'apaisement et la srnit. L'organisme neragit plus; l'homme a cess de souffrir. La raison d'tre de la mort semblechapper la physiologie et la philosophie contemporaines, ou tout au moinssortir du cadre de leurs tudes.

    Je ne puis, dans les limites de ce livre, insister sur les recherches thoriques etles travaux exprimentaux qui m'ont conduit une conception toute nouvelle de lavie et de la mort. J'ai donc d courter, dans cet ouvrage, les exposs techniquesque j'ai longuement dvelopps par ailleurs dans mes autres uvres : Le Secretde la Vie, LUniversion, La Science et le Bonheur, L'Oscillation cellulaire. Tousceux qui ont lu ces livres sont dj familiariss avec les explications modernesque j'ai donnes de l'instinct des animaux, des migrations, de la vie, de la sant etdes maladies. Ils connaissent mes conceptions de l'oscillation cellulaire et del'universion, ainsi que mes travaux sur la nature gologique du sol, lesapplications des oscillateurs lectriques et des circuits oscillants, bref toutes lesrecherches que j'ai entreprises dans le but d'appliquer la biologie et lathrapeutique les ressources que met notre disposition la physique moderne.

    Cet ouvrage n'a donc rien d'un expos technique. C'est plutt une tudephilosophique sans prtention sur les conceptions modernes de la mort.

    Comme je l'ai dvelopp dans cet ouvrage, les phnomnes biologiques sontsoumis la loi absolue de la mort. On peut donc noncer un principe universel :

    Comme sans la vie il ny aurait pas de mort, de mme sans la mort il ny aurait

    pas de vie. Je m'excuse auprs de mes amis et fidles lecteurs d'avoir introduitdans un ouvrage traitant un sujet aussi grave que la mort quelques anecdotes ethistoriettes. Mais j'ai jug utile, pour illustrer davantage mes thories et lesexpliquer par la vie courante, de donner quelques dveloppements la porte detout le monde qui rendent plus comprhensibles ou plus agrables les prceptesmoraux. C'est le mdicament amer que l'on enrobe dans la confiture pour lemieux faire avaler.

    L'TERNIT LA VIE ET LA MORT

    CHAPITRE PREMIER

    LES ONDES COSMIQUES ET LA VIE

    II y a sans doute, parmi mes lecteurs, bien des personnes qui se sont demandquelle pouvait tre cette force mystrieuse qui fait pousser la surface du globeterrestre des milliards de tonnes d'tre vivants, de vgtaux de toutes sortes,

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    depuis les moisissures microscopiques qui recouvrent les murs humides de noscaves jusqu' ces arbres gigantesques des forts quatoriales dont le tronc est silarge qu'il atteint parfois plus de dix mtres de diamtre. Vous tes-vousproccups aussi peut-tre un jour de savoir quelle nergie mystrieuse doiventleur existence ces quantits innombrables d'animaux qui pullulent sur tous lespoints de la terre, depuis le bacille microscopique ou le protozoaire informe

    jusqu' la monstrueuse baleine et jusqu' l'lphant qui, avec sa trompe, soulve,comme un ftu de paille, une poutre que plusieurs hommes pourraient peinedplacer ? Vous tes-vous jamais galement inquits de savoir d'o provenaitcette force inconnue et illimite qui provoque l'closion des plantes et lanaissance des animaux qui les fait crotre et se dvelopper et qui les maintient envie pendant tout le temps que la Nature rserve leur volution ?... Vous tes-vous demand pourquoi tous ces tres ne vivent qu'un temps et doiventdisparatre pour laisser place leur descendance ?... Tous les philosophes,depuis les mages antiques de la Chalde et de la Grce, depuis Aristote et

    Lucrce jusqu' Bergson et Henri Poincar, en passant par Descartes, Spinoza,Leibniz et Kant, se sont pos cette angoissante question. Seule la science desinitis a mis des hypothses que les progrs scientifiques sont venus ensuiteruiner. En tous cas, il ne s'agissait alors que d'hypothses pures.

    Proccup moi-mme par ces importants problmes, je me suis attach leurtude et, depuis une dizaine d'annes, en m'inspirant des rsultats acquis par laphysique moderne, j'ai pens que le rayonnement des ondes cosmiques, quivenait d'tre alors rvl l'attention du monde savant, pouvait-nous en donner lasolution.

    En effet, l'univers tout entier est baign dans un ocan de vibrations et deradiations qui nous arrivent de toutes les rgions du firmament. Cette radiation quipntre les espaces infinis, je l'ai dnomme l'Universion dans un ouvrage quiporte ce titre. Dans ce livre, j'explique que cette force maintient en quilibredynamique aussi bien les atomes l'intrieur de la molcule que les astres dansleurs trajectoires travers les espaces clestes.

    Il y a quelque dix ans, j'eus l'ide que cette force qui soutient les astres dansl'univers, comme ces poussires que vous pouvez voir tourbillonner dans un

    rayon de soleil, en suspension dans l'atmosphre, que cette force, dis-je, faitosciller nos cellules dans chacune desquelles se trouve un systme oscillantmicroscopique compos du noyau et des chondriomes.

    Si nous examinons une cellule au microscope, que voyons-nous ? Au centrenous apercevons nettement des filaments tubulaires ou chromosomes recourbsentours de quantit d'autres petits filaments qu'on appelle chondriomes. Ce sontces filaments qui, possdant de la capacit et de la self-induction, constituent lescircuits oscillants, absolument comme ces bobines que vous voyez utilises dansles appareils de T. S. F.

    Une cellule est essentiellement compose d'un noyau, ou rseau central,plong dans le protoplasma, qui est entour lui-mme d'une enveloppe semi-

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    permable mobile.

    L'examen du noyau rvle l'existence de petits filaments entortills constituantde vritables petits circuits lectriques. Cet organe, dont l'intrieur est form dematires organiques ou minrales conductrices j'insiste sur ce point :substances conductrices de l'lectricit est revtu extrieurement d'une

    enveloppe tubulaire de matire isolante base de cholestrine, de plastine, degraisses et d'autres substances dilectriques.

    Fig. 1. Coupe d'une cellule vivante au stade normal montrant le noyau, leschromosomes et les chondriomes.

    Toutes ces considrations, je les ai assez longuement dveloppes dans mesouvrages antrieurs pour me permettre de ne pas insister ici. Pour claircir legrand mystre de la vie, pour soulever un coin du voile pais qui nous le cache,

    j'ai pens que la seule source o il fallait puiser la vrit se trouvait l mme o lavie a commenc, c'est--dire chez les tres unicellulaires, microbes, infusoires,protozoaires et cellules en gnral, car ce sont ces tres qui sont l'origine de lavie.

    Je me suis donc remis travailler, il y a quelques dizaines d'annes,l'histologie, la cytologie, la microbiologie, et, l'aide du microscope, non pas au

    point de vue clinique mais physique, j'ai cherch quels sont les lmentscaractristiques des cellules et des tres lmentaires.

    J'ai t frapp du rle essentiel jou par le noyau dans chacun de ces tres.

    D'autre part, je me familiarisais en mme temps avec les thories de laphysique moderne et, en particulier, avec les phnomnes de rayonnementproduits par les ondes lectromagntiques. C'est alors que j'ai t surpris de laressemblance extraordinaire qui existe entre le circuit oscillant, base de ladcouverte des ondes lectromagntiques, et les lments du noyau cellulaire,

    base de la vie, et qui prsentent entre eux une analogie frappante.Ce rapprochement m'a paru d'autant plus logique que j'ai constat, dans la

    cellule, la prsence de deux astries qui semblent jouer un rle lectrique dans le

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    travail de la division cellulaire qui est le principe mme de la vie. Arriv ce pointde mes dductions, l'enthousiasme que j'en avais conu fut vite refroidi lorsque jeme souvins qu'en physique nous savons qu'un circuit ne peut osciller sans unenergie rayonnante.

    D'o pouvait donc bien provenir cette nergie ?

    J'en ai conclu qu'il devait y avoir une force extrieure provenant des espacesclestes ou de l'lectricit atmosphrique.

    Quelque temps aprs, au cours d'une conversation avec mon minent etregrett ami le Gnral Ferri, alors que nous cherchions ensemble quelle pouvaittre l'nergie qui faisait osciller ces cellules et que j'exprimais l'hypothse qu'ildevait y avoir une force extrieure, telle que l'lectricit atmosphrique ou desondes cosmiques, qui fournissait l'nergie ncessaire aux cellules, ce savant medit : Vous avez prcisment la chance de tomber point sur les dcouvertes

    actuelles relatives aux ondes cosmiques. Pourquoi ne seraient-ce pas elles, eneffet, qui feraient osciller les cellules ?

    Prcisment, cette poque, il n'tait question, dans le monde scientifique, quedes dcouvertes sensationnelles que venaient de faire d'illustres astrophysiciens,tels que Rutherford et Mac Lenan, Goeckel et Kohlhoerster : ces savants venaientde constater qu'un lectroscope se dchargeait spontanment sous l'influenced'un rayonnement extrieur dont la provenance tait trs discute.

    Les uns disaient que les substances radioactives contenues dans le sol

    mettaient un rayonnement qu'ils appelaient Ultra X . Les autres pensaient quel'atmosphre tait sillonne de courants lectromagntiques. Il en fut ainsijusqu'au moment o Kohlhoerster, montant sur la Jungfrau avec des appareils demesure appropris, constata que ce rayonnement tait plus intense 4.000mtres qu'au niveau du sol.

    De nouvelles expriences prouvrent qu' 9.000 mtres cette radiation estenviron huit fois plus intense qu'au niveau de la mer.

    De l conclure que ce sont ces ondes qui fournissent l'nergie rayonnante au

    noyau, il n'y avait qu'un pas faire.En regard de ces premires bases de mes thories de l'oscillation cellulaire, qui

    permettent d'expliquer la vie, un point d'interrogation se posa nouveau :

    Pourquoi la Mort ?

    Pourquoi tous les tres vivants sont-ils appels disparatre ? Que ce soit uninfusoire qui dure dix ou douze heures, notre misrable vie d'homme qui dpasserarement les cent ans, ou des animaux tels que le crocodile qui peuvent vivre

    jusqu' sept cent ans, que ce soient mme certains arbres comme l'if qui vit trois

    mille ans, ou le baobab, cinq mille : toutes ces vies phmres ou longues nesont qu'un zro vis--vis de l'ternit. Pourquoi donc la Mort ? Nous allonsrechercher une explication de ce phnomne biologique si important qui, tous

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    les ges, a hant l'esprit de tous les philosophes et de tous les penseurs.

    Nous avons vu, par l'oscillation cellulaire, que ce sont les ondes cosmiques quifont osciller nos cellules, en l'espce, le noyau, ainsi que tous les lments qui setrouvent dans la cellule : chromosomes, chondriomes, etc.

    Ainsi, le travail cellulaire de l'organisme de tout tre vivant est fonction

    prcisment de cette force extrieure.

    Or, d'aprs les travaux de tous les astrophysiciens qui se sont consacrs cette question, il rsulte que la frquence et l'intensit de ces ondes cosmiquessont extrmement variables. Ainsi l'effet de ces ondes est plus intense onzeheures du soir qu' midi. Pourquoi ?

    D'aprs Maxwell et les nouvelles thories physiques, on sait que la lumire estun faisceau d'ondes lectromagntiques. Or, on a dmontr physiquement qu'uneonde lectromagntique vibre au dtriment d'une autre nergie rayonnante et

    absorbe l'nergie d'une autre radiation. Cette lumire, pour vibrer, absorbe doncune grande partie des ondes cosmiques au dpens desquelles elle claire.

    On comprend donc maintenant pourquoi l'action des ondes cosmiques estconstamment variable.

    Ainsi, cause de la rotation de la Terre sur elle-mme et de sa rvolutionautour du Soleil qui change constamment la position de notre plante dans lechamp du rayonnement astral, il n'y a pas deux minutes dans la journe ni deux

    jours dans l'anne o la force des ondes cosmiques reste la mme la surface de

    la Terre.

    C'est cette variabilit des ondes cosmiques qui est la cause de nos maladies etde notre mort, comme nous allons le voir.

    Comme nous le savons, la cellule vivante oscille lectriquement, puis se diviseen cellules-filles par la force des ondes cosmiques. Comme cette force estessentiellement variable, le travail cellulaire est essentiellement irrgulier.

    Ainsi, comme je l'ai expliqu dans mon ouvrage Le Secret de la Vie, la premire

    cellule s'est forme suivant une ligne de force vhicule par les ondes cosmiqueset venant d'un astre quelconque.

    Fig. 2. Aspect comparatif de deux lments oscillants essentiels de la cellulevivante : chondriome et chromosome.

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    individus qui aient la mme forme, la mme force, la mme sant, ni le mmesens moral. Voil la raison des crimes, des guerres, des rvolutions, dubolchevisme et, d'une manire gnrale, de toutes les calamits et toutes lesimperfections de notre pauvre humanit.

    Les civilisations, sans doute, ont bien essay de ragir contre l'individualisme

    qui rsulte, chez chacun d'entre nous, du jeu des forces de la Nature. Elles sesont efforces, en consquence, de niveler les intelligences, de les ramener peuprs toutes au mme type moyen en leur imposant des formes prconuesd'ducation religieuse, laque ou politique, mais sans jamais parvenir effacer lapersonnalit que l'influence du rayonnement cosmique a imprime chaqueindividu, selon un signe bien dtermin.

    On fait des rvolutions qui proclament l'galit thorique de tous les hommes,ainsi d'ailleurs que leur libert. Mais, plus l'homme est dclar libre, et plus ilretombe dans l'esclavage.

    Et plus les institutions sociales se sont efforces d'imposer au peuple leursrgles au nom de la libert, plus elles ont cherch lui inculquer leur ducationqui ne correspondait ni son intelligence, nia ses convictions, ni ses besoins,plus elles ont multipli les causes de souffrance dans la masse des nations.

    Il ne faut pas dire que l'instruction et la science ne sont pas ncessaires, carsans elles le monde resterait l'tat sauvage. Elles sont, bien comprises etscrupuleusement adaptes aux capacits de chaque individu, des sources de

    jouissance incomparables et, par la mme, des moyens de calmer les souffrances

    physiques ou morales. Mais il faut, avant tout, viter d'imposer aux masses unmoule uniforme, rempli de prceptes priori, un cadre rigide dont la contrainte estinsupportable, comme ont prtendu le faire, avec leur dogmatisme odieux, ladmagogie marxiste et le bolchevisme, ainsi d'ailleurs qu'autrefois l'Inquisition.L'erreur fondamentale de tous ces systmes rside dans cette conception erronede l'galit entre les individus, de cette maxime absurde selon laquelle unhomme en vaut un autre , comme s'il existait dans la nature deux reprsentantssemblables d'une mme espce, comme si le Soleil tait identique la Lune,comme si Saturne avait le mme diamtre ou le mme clat que Vnus, comme

    si l'on pouvait trouver, dans une mme fort, deux chnes pareils et, sur chacunde ces arbres, deux feuilles absolument identiques.

    Toutes ces thories prconues, tous ces cadres rigides que l'on cherche nous imposer, se trouvent en opposition absolue avec l'individualit que nous adonne la nature. En raison du dplacement perptuel de la Terre et des astresdont les radiations influent sur tous les phnomnes biologiques, les cellules quise divisent et se multiplient pour former un individu subissent des influences quise modifient chaque instant, ce qui rend impossible l'identit de deux tres ns deux endroits diffrents et des instants diffrents. La modification perptuelle

    du rayonnement fait fatalement de chaque individu un tre part.

    Pour confirmer cette thorie de l'individualit de chaque tre rpondant unsigne astral dtermin, nous pouvons citer la ressemblance caractristique des

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    jumeaux qui, aprs avoir t conus au mme instant et au mme endroit, sontns dans des conditions identiques de temps et de lieu.

    N'avons-nous pas vu des jumeaux se ressembler tel point que les parentseux-mmes ne pouvaient les reconnatre et se voyaient forcs, pour lesdistinguer, de nouer un ruban de couleur l'un d'eux.

    Certes, nous avons vu aussi des jumeaux qui ne se ressemblaient pas ou trspeu, ainsi que des jumeaux des deux sexes. Cela peut s'expliquer par le fait quel'incubation peut se produire des moments diffrents. Un simple intervalle d'unquart d'heure suffit diffrencier les rayonnements, car la terre tournant pendantce temps-l s'est carte considrablement de la source de rayonnementcorrespondant au premier n, d'o rsulte, pour chacun des jumeaux, uneindividualit plus dveloppe.

    Ce qui est vrai pour les micro-organismes qui constituent les cellules vivantes et

    leurs assemblages, l'est galement pour ces mondes immenses que forment leSoleil et les Astres du firmament. Les forces rayonnantes qui ont commandl'agglomration des atomes et des molcules qui les constituent ont tdiffrentes pour chacun de ces corps clestes des poques diffrentes et endes points diffrents de l'espace. De l, les ingalits entre ces divers astres.

    Ainsi que nous le voyons, la loi de l'ingalit nous apparat commevritablement universelle, et c'est en vertu de cette ingalit qu'il est absurde devouloir imposer tout un peuple un systme unique d'ducation et de conceptionsbourr de doctrines qui, le plus souvent, ne correspondent ni au caractre initial,

    ni la formation de la plupart des individus auxquels ce systme veut s'adresser.C'est de ces systmes d'ducation galitaire, errons et funestes, que sont

    rsultes ces dformations collectives de la mentalit des foules qui, au cours dessicles, ont impos nos esprits ces prjugs renforcs de gnration engnration par la transmission hrditaire. Et ce sont ces prjugs qui contribuent aggraver nos souffrances bien plus qu' les soulager, car, en dfinitive, laplupart de nos maux, dans le domaine moral, proviennent de la dformationcollective qui nous a t impose.

    CHAPITRE II

    FORMATIONS ET DFORMATIONS COLLECTIVES

    Nous avons vu que le vieil adage : Natre sous une bonne toile s'explique

    par l'oscillation cellulaire et les ondes cosmiques. Nous avons vu galement qu'iln'y a pas deux tres au monde qui se ressemblent absolument. Chaque hommenat et se dveloppe pour raliser une forme particulire qu'on appelle sonindividualit.

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    Mais, comme je l'ai montr plus haut, la civilisation cherche avant tout, par seslois et ses systmes d'ducation religieuse et politique, dvelopper chez lestres humains ce qu'ils ont de commun. C'est ainsi que la loi ne connat que ledroit commun et ne fait pas acception des individualits.

    Les uns mnent campagne pour que tous les hommes soient proltaires, les

    autres pour qu'ils soient tous instruits et savants. D'autres encore pour qu'ils aienttous la mme croyance. D'autres enfin pour qu'ils pousent les mmesconvictions politiques.

    Par la propagande acharne et rpte inlassablement pendant des siclesdepuis l'origine de la civilisation, on est arriv obtenir bien des formations et desdformations collectives.

    Je classerai ces modifications collectives en deux catgories suivant qu'ellessont profitables l'humanit ou lui sont nfastes : formations et dformations.

    En gnral, toutes les tendances collectives qui servent protger la libert.Lindividualisme, la morale, la bont et la beaut sont salutaires et sont, parconsquent, des formations. Nanmoins, l'homme, naissant sous un rayonnementdtermin, a une morale, un caractre bien dfini et si, par une ducation rpte,on arrive modifier son caractre et son individualit, on pratique unedformation, cependant salutaire.

    Les tendances collectives qui entrent en lutte avec la libert, lindividualisme, lamorale et la beaut dveloppent la laideur, l'esclavage, la mchancet, la haine et

    la jalousie, qui seront la perte de l'humanit si elles viennent se gnraliser. Enun mot, ce sont des doctrines galitaires contre nature : des dformationsnfastes.

    Il faut donc que chacun puisse jouir de sa libert et faire ce que bon lui semble,selon la vibration personnelle que lui a impose la nature.

    Mais la libert parfaite de l'individu, consquence de l'individualisme intgral, nemanquerait pas de nuire la libert des autres individus qui constituent la socit.

    Car l'homme par lui-mme est afflig de maladies endmiques : la jalousie, la

    haine, la mchancet, etc..

    Ces sentiments sont encore excits et dvelopps, dans bien des pays, par ladformation entretenue par l'action de la politique et de la surenchre lectoraledes diffrents partis, qui dans le but d'arriver au pouvoir et de recueillir des voixexcitent la jalousie et la haine des uns contre les autres, souvent mme audtriment des classes les plus travailleuses et les plus utiles la socit.

    Donc, la libert individuelle de chacun, dans la mesure o elle ne nuirait pas la libert collective, ne pourrait tre obtenue et protge que par un

    gouvernement indpendant, non politique et issu de toutes les classes de lasocit, qui tiendrait compte des diffrences de mentalit de chacune des classessociales composant le pays, dans la limite qu'exige l'harmonie gnrale de la

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    Car, comme je l'ai dvelopp dans mes prcdents ouvrages et comme je l'aidit plus haut, rien n'est gal dans la nature, ni parmi les astres, ni parmi lesvgtaux, ni parmi les animaux, ni parmi les hommes : rien, absolument rien, cartous les tres ont t crs suivant des vibrations diffrentes.

    La manie galitaire est le rsultat d'une dformation grave de l'esprit humain, etqui provoque la plupart des maux dont souffre l'humanit.

    Nous allons dvelopper ces deux cas : salutaires d'une part, et nfastes d'autrepart, de dformations collectives.

    Parmi les formations salutaires, nous devons citer d'abord la religion. Depuisque l'homme a commenc penser, il a prouv le besoin de croire un Dieu.

    Cette ncessit mystique s'est dveloppe considrablement travers les ges

    et a donn naissance quantit de religions correspondant aux diffrentesmentalits et aux diffrentes races.

    On peut dire que notre civilisation est ne des religions, car elles ont impos,ds le dbut, l'homme sauvage et brutal, des rgles morales et, par la crainte deDieu, l'honntet, la bont, la charit et autres bons sentiments.

    Malheureusement, certaines religions ont provoqu des dformationsexagres qui ont entran un abus de pouvoir et produit la perscution,l'inquisition, les guerres civiles. Il ne s'agit l, d'ailleurs, que de quelques cas

    particuliers dus des esprits troits, dogmatiques et exalts. En gnral, lesreligions peuvent tre considres comme des formations indispensables pourconserver le sens moral chez les peuples. Leur influence est apaisante etbienfaisante.

    De mme, on peut citer des cas de formations collectives qui ont fait natre lesens de la Beaut et favoris l'closion des arts. La peinture, la sculpture, lamusique remontent aux civilisations les plus recules.

    Par une laboration continue et persistant travers les ges, l'art est arriv

    un degr de perfection remarquable jusqu' une trentaine d'annes, poque laquelle le cubisme, qui est la manifestation du bolchevisme dans l'art, est venutout ruiner comme nous le verrons plus loin.

    Des artistes remarquables, depuis l'Egypte ancienne, en passant par les Ecolesitalienne, franaise, allemande, espagnole, anglaise, hollandaise et autres, pourarriver jusqu' Ingres et Delacroix, nous ont laiss des chefs-d'uvre inoubliablesqui nous ont appris discerner, par la formation collective, le concept de beautdans toutes les crations de l'art.

    Il en est de mme en musique. Depuis Pythagore, jusqu' Saint-Sans, enpassant par Palestrina, Vittoria, Lulli, Bellini, Mozart, Beethoven, Schubert,Wagner, Bizet, Csar Franck et combien d'autres, les matres de la musique ontappris faire apprcier et aimer les mlodies et les symphonies harmonieuses

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    bases sur l'emploi de la gamme diatonique.

    Mais aux yeux des galitaires, cette gamme a un dfaut rdhibitoire : ellecomporte une hirarchie de notes, qui fait d'ailleurs la beaut des sons, car elleimplique un mode majeur et un mode mineur, et en gnral une harmonieagrable l'oreille. C'est pourquoi les bolchevistes de l'art se sont empresss de

    ruiner la musique en prtendant que toutes les notes taient gales entre elles, dumoment o elles produisaient un son. De l est ne une certaine forme demusique moderne qui, si souvent, nous corche les oreilles et nous met les nerfsen pelote !

    Nous allons voir maintenant des exemples de dformations collectives nfastes l'humanit.

    Vous connaissez tous la grande catastrophe si grave que l'humanit n'enconnut jamais de plus terrible depuis les civilisations les plus recules : le

    communisme et le bolchevisme qui sont clos pendant la grande guerre enRussie.

    Vous savez quelle intense propagande le communisme fait dans tous les payset les milliards dpenss chaque anne par les agents de Moscou pour arriver ruiner, par une dformation collective, la civilisation que l'humanit a eu tant depeine laborer au cours des sicles.

    Nous voyons actuellement quels sont les rsultats dplorables de cettepropagande et quels sont les dangers qu'elle fait courir notre pauvre humanit.

    Le seul but du bolchevisme, c'est de dtruire radicalement, par le nivellementgnral, la libert et l'individualisme, et de rendre l'humanit tout entire esclaved'une poigne d'agitateurs.

    D'autre part, vous connaissez tous cette tonnante dcadence dans laquelleest venu sombrer l'art, en particulier la Peinture.

    La formation collective dont nous venons de parler et qui avait, au cours dessicles, fini par laborer un idal de Beaut et l'avait peu peu impos l'espritde l'homme, a fait place, au cours de ces dernires annes, une dformation en

    sens inverse qui semble avoir pris l'horrible comme but et comme terme de sonvolution.

    Un tel changement s'explique par le fait que l'volution de la formationcollective, poursuivant sans cesse sa marche en avant, aprs avoir atteint sonpoint culminant dans le domaine du Beau, ne peut que rtrograder vers lesrgions les plus basses de la Difformit et de la Laideur.

    C'est ainsi qu'au got de l'quilibre, de la mesure, de l'harmonie, a succd legot du dsquilibre, du dsordre et de l'incohrence.

    A la ligne droite ou rgulirement arrondie et aux contours harmonieux s'estsubstitue la ligne irrgulire, brise et chaotique.

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    Une dformation collective s'est empare en matire d'art de la plupart desesprits, en leur faisant voir des chefs-d'uvre sublimes l o un esprit sain nedistingue que laideur, maladresse, incohrence...

    II semble que les artistes ayant puis toutes les ressources que pouvait leuroffrir l'tude du Beau se soient lancs corps perdu dans la recherche de

    l'affreux, esprant sans doute y dcouvrir la fois des moyens d'expressionnouveaux et des sensations indites.

    Je citerai, comme preuve de ces affirmations, l'histoire qui m'est arrivedernirement au cours d'un dner trs parisien .

    Intrigu par un convive particulirement loquace, commandeur de la Lgiond'Honneur, et que tout le monde appelait avec dfrence Mon cher Matre , jeme tournai vers la matresse de maison qui se trouvait ma gauche et luidemandai mi-voix : Quel est donc ce Monsieur qui semble concentrer sur lui

    l'attention admirative de toute l'assistance ? Comment, me rpondit ma voisine, ne vous l'ai-je pas prsent ? Mais c'est

    le fameux critique d'art X..., c'est notre arbitre indiscutable, notre oracle infaillibledans toutes les questions artistiques l'ordre du jour.

    Le potage tait peine termin que le Cher Matre s'tait empar de laconversation qu'il avait, en moins d'une minute, transforme en une sorte demonologue-confrence sur l'art incomparable de ceux qu'il se plaisait appeler les matres les plus reprsentatifs des aspirations si douloureusement inassouvies

    de notre poque si tumultueusement gniale .Je regrette de ne pouvoir citer les noms exacts de tous les artistes dont il nous

    dtaillait les talents cachs et les mrites ingalables. Un certain employ dedouanes qu'il appelait, je crois, Jean-Jacques, un portraitiste trs lanc qu'ildnommait, me semble-t-il, Van Dourak, un paysagiste dont les toiles faisaientfureur et dont le nom devait, si je ne me trompe, s'crire Bicarro, paraissaient toustrois mriter plus particulirement ses loges emphatiques !

    Quel symbolisme incroyable dans les lignes fuyantes et peine dfinies,

    quelle harmonie dans les couleurs vagues, dans les masses hsitantes et timidesde ce paysagiste incomparable et encore, hlas, si peu compris que fut ledouanier Jean-Jacques !

    Mais ce lyrisme pictural n'est encore que peu de chose ct de celui qui sedgage des derniers portraits de notre grand, de notre national Van Dourak... VanDourak, Mesdames, toute une psychologie en quatre coups de pinceau et quellepsychologie... C'est le subconscient qui parle et qui s'exprime travers le voiletnu et quasi transparent de la couleur peine dlimite sous le flottement descontours aux vibrations subtiles... C'est le dsquilibre constant des formes qui

    entretient, dans la matire inanime, un mouvement continu de sensations dont ledynamisme s'impose mme l'il le moins averti... Voil de la peinture, voilenfin de l'Art...

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    Suspendus aux lvres du Cher Matre , les convives l'coutaient bouchebe.

    Il n'est gure d'avocat d'assises qui, ma connaissance, ait pu dfendre la ttede son client avec une habilet aussi consomme que celle dont usait ce critiquepour dfendre des toiles dont je ne russissais comprendre ni le sens, ni la

    valeur...Timidement, un peu navement, je me tournai vers l'orateur pour lui avouer mon

    incomprhension de ces chefs-d'uvre modernes :

    Excusez-moi, mon cher Matre, depuis trente ans que je cherche m'initier l'Art moderne, je suis trs heureux de la prsence d'un grand critique d'art tel quevous pour m'aider m'instruire et comprendre des uvres qui sont admirespar des personnalits si minentes. Voil trente ans que je me sens comme coiffd'un affreux casque de pompier qui me pse sur la tte et dont le poids

    m'accable. Je suis d'autant plus honteux de ne pas comprendre cet art sublimeque j'ai frquent moi-mme les Beaux-Arts, que j'ai pass des examens l'Ecoledu Louvre et que j'ai expos Dieu me pardonne ! aux Artistes Franais... Jeme sens incapable d'admirer autre chose que ces clbres pompiers et ces vulgaires copistes de la nature , comme vous les appelez.

    Cet aveu d'incomprhension produisit un froid dans l'assistance. Un silencetravers de protestations chuchotes mi-voix avait succd au brouhaha de laconversation.

    Un peu gn, je penchais les yeux vers mon assiette.Rapidement, le Cher Matre , en psychologue averti, avait saisi cet tat de

    malaise et, immdiatement, il s'ingniait y mettre fin en ramenant laconversation sur son thme favori :

    Mais, cher Monsieur, dclara-t-il sur un ton de protection o perait unenuance de piti, je comprends votre rsistance cette volution moderne de lart.Votre esprit a subi la dformation officielle et passiste de l'cole des Beaux-Artso vous avez vainement gaspill trois annes de votre existence et de l'Ecole du

    Louvre o vous avez achev de mouler votre esprit dans cet art rtrograde qui, aufond, n'est qu'une vulgaire et plate photographie de la nature... Voyons, mon cherMonsieur, ne sommes-nous pas au sicle de la vitesse, de l'motion, dessensations de toute sorte, au sicle du cinma, de l'automobile, de l'aviation, de laT. S. F.?... Notre esprit peut-il encore s'accommoder des lignes calmes, descouleurs tranquilles et froides, je dirais presque figes, de vos Raphal, de vosVronse, de vos Michel-Ange, ces servtes copistes de la nature ?...

    Actuellement, dans lArt, comme partout ailleurs, il faut des innovations, dumouvement, du sentiment et surtout du symbolisme.

    Finie, la ligne dessine, cher Monsieur, finie la perspective gomtrique, finiela photographie des masses, c'est maintenant le triomphe de la ligne brisesymbolique, de la tache et des oppositions de couleurs sans dessin qui traduisent

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    la conception subjective, qui notent, d'une touche peine bauche, la sensationla plus tnue, la plus fugitive de l'Artiste, au lieu d'enregistrer brutalement, commeun objectif, la plate ralit des choses... Symbolisation, dmatrialisation et, avanttout : Interprtation, voil les caractristiques de notre Art...

    Mais, mon cher Matre, repris-je, mon esprit tant moul, comme vous le

    dites, par le temps pass au Louvre et aux Beaux-Arts, je ne puis qu'admirer l'Artclassique, notamment, celui des coles Italiennes des XVe et XVIe sicles et descoles Franaises des XVIIe et XVIIIe sicles que j'ai tudies loisir, tant enFrance qu'en Italie. J'ai t conquis par le charme incomparable des lignes, par latriomphale symphonie des couleurs.

    A ces mots, le Cher Matre esquissa un sourire de piti : Ah oui, continua-t-il, des pompiers, tout cela, cher Monsieur!... Raphal, Botticelli, Michel-Ange...de vulgaires photographes de la nature et rien de plus... On vous a sans douteappris l'cole que deux et deux font quatre... Eh bien, en Art moderne, cher

    Monsieur, sachez que deux et deux font quatre et demi, quatre trois quarts etmme cinq. Voil le gnie... ?

    ? ...

    Voyez, par exemple, les tableaux de notre admirable douanier Jean-Jacques... Quel symbolisme, quelle science cache, quel gnie dans le calmeserein de ces lignes, quelle matrise dans cette lumire transparente, avec quelleaudace il s'est affranchi du dogmatisme gomtrique et de la perspective ! Voildu grand Art, cher Monsieur...

    ? ...

    Tandis que tous vos Boucher, vos Fragonard, vos David, vos Ingres, vosDelacroix... Tout juste des photographes...

    __ ?

    Voyez les toiles si riches d'expression et de symbolisme, si lgres dans leurfacture de notre grand, de notre ingalable Lelourd... et les dernires uvres denotre dlicieuse Marie Vieil-Or... De pures merveilles...

    Il me semble comprendre quelque peu cette artiste, rpondis-je; elle paratavoir fait autrefois de fort jolies choses, mais, depuis, elle est tombe, comme lesautres, dans l'absurdit.

    Peu importe, dclara le Cher Matre ... En tout cas, mon avis, rienn'approche du dernier portrait de notre clbre Van Dourak expos aux Interdpendants .

    Ah oui, m'criai-je, voil ce que mon esprit n'arrive pas comprendre... Un

    il droit noir et tout petit et que l'on dirait poch... Un il gauche rose etdmesur... Un sein ferme et rond du ct gauche, et un autre comme uneimmense poire pendue son arbre du ct droit...

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    forme spciale, caractre indit, inoprable, vous vous criiez devant voslves, devant vos assistants : Regardez, Messieurs, quel cas splendide... .Ou devant un fibrome dmesurment grand qui, sous votre scalpel, devaitfatalement emporter la malade, vous vous exclamiez : Quel cas magnifique... Je comprends que, trouvant des motions intenses et vous extasiant devant destristesses pareilles, vous puissiez continuer vous prosterner devant certaines

    dmences de l'art actuel, par suite de votre dformation professionnelle. Et c'estce qui m'explique que les murs de votre htel soient tapisss de pareillesuvres...

    Quant moi, en ce qui me concerne, je cherche tout simplement m'instruireet vous comprendre... A tel point que je vous comprends dj un peu, commevous allez le voir.

    Supposez que Bicarro, demain vers sept heures du matin, se rende devantcette maison o nous nous trouvons actuellement et qu'il s'empare, devant la loge

    de la concierge, de la poubelle et en renverse et tale le contenu sur la chausse,qu'il saisisse ensuite une toile et qu'aprs avoir enduit cette toile d'une couche decolle forte, il l'applique toute frache sur le contenu de cette poubelle tendu sur lepav; lorsque le tout sera bien sec et bien coll, il aura obtenu un tableau tout fait dans son genre. D'autres que lui n'ont pas du reste nglig le procd : il n'estque d'aller aux Interdpendants !

    Nous allons donc voir, dans cette uvre, tous les dchets qui sont sortis decette maison : les rondelles de carottes, des pommes de terre, des trognons desalade, des pluchures d'orange, des os et des intrieurs de poulets et de dindes,une oreille de tte de veau, les yeux et les artes des poissons, des bouchons deChampagne, des fragments de journaux et des bouts de cigarettes... Le toutensemble fera un Bicarro magnifique... Moi, profane, ou d'autres, nous nouscrierons : Quelle ordure !... Tandis que les admirateurs de cet artiste prouveront une motion intense en invoquant le symbolisme profond etincomparable de ce chef-d'uvre.

    Voyez-vous, diront-ils, le gnie de ce tableau... Il symbolise un grand dner aucours duquel eut lieu probablement une discussion passionne sur l'Art, sur la

    Peinture... Ne sentez-vous pas encore le ptillement du Champagne et l'odeurdes fruits qui ont t mangs, la fume des cigares, qui furent les tmoins decette discussion ?...

    Le Professeur chirurgien de s'crier : Bravo... vous avez presque compris...et, avec un peu de bonne volont et d'exercice, vous arriverez comprendre tout fait.

    Le Cher Matre approuva l'opinion du Professeur et dit : Je crois que nousl'aurons, et vous allez voir qu'il deviendra bientt aussi admirateur que nous.

    Je veux bien m'efforcer, repris-je, mais connaissant mon esprit, je doute qu'ils'adapte jamais comprendre de telles choses... Pour le moment, ce que j'arrive comprendre, c'est l'tat pathologique des artistes qui fabriquent de pareilles

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    uvres.

    Pathologiques, pathologiques... Vous allez fort, Monsieur, reprit leProfesseur, s'il y a quelque part une pathologie et un tat d'esprit dsquilibr,vous les trouverez chez vos passistes, chez vos pompiers, chez tous vosserviles copistes de la nature, incapables de saisir le vritable sens de l'Art.

    Je comprendrais, la rigueur, repris-je, l'Art moderne dans le btiment, dansle mobilier, dans les objets, dans les dcors. J'admirerais mme certainesmaisons futuristes avec leur grande simplicit de lignes, leurs larges baies, leursgrandes pices ares et bien claires, le confort de leur installation moderne ouencore certains meubles, tels que fauteuils, tables de bureau, armoires,commodes, etc.. faits en joli bois bien poli, avec des tiroirs convenablementdisposs et prsentant un aspect harmonieux et original qui peut agrablementnous changer des lignes trop rpandues des styles Louis XV et Louis XVI. L'ils'habitue parfaitement cette esthtique nouvelle, pourvu que le confort et l'utilit

    y trouvent leur satisfaction. Mais, en peinture et en sculpture, o il s'agit d'exprimer le caractre d'un

    individu, la beaut d'une femme, l'atmosphre d'un paysage, l'ambiance d'unescne, il faut des artistes de grand talent sachant bien dessiner et initis leurmtier pendant de longues annes et non pas certains douaniers ignorants quis'intitulent artistes, alors qu'ils n'ont la moindre connaissance, ni du dessin, ni dela perspective des lignes et des couleurs et qu'on sacre gnies au bout dequelques semaines. Ce serait vraiment trop facile.

    Je comprends encore la rigueur la musique moderne, le jazz, par exemple,qui voque pour la jeunesse actuelle, sur des rythmes syncops, la lumireresplendissante des dancings, leur atmosphre de flirt, le tourbillonnement descouples qui s'enivrent de rve et de volupt... Quant moi, sitt que j'entendscette musique qui me dchire le tympan, je ne puis m'empcher de me souvenirdes uvres admirables de la musique classique, des nocturnes de Chopin, dessonates de Beethoven, de la symphonie inacheve de Schubert, des rhapsodiesde Liszt, des compositions d'un poignant mysticisme de Csar Franck et de cellesd'un Wagner et d'un Debussy qui ne sont certes pas des pompiers ! Quelle

    motion n'prouve-t-on pas en entendant interprter par des virtuoses cesuvres qui vous saisissent et vous arrachent des larmes ?...

    Nous aussi nous aimons toutes ces uvres admirables de la musiqueclassique, mais le jazz qui vous est antipathique renferme galement desharmonies gniales qui enrichissent l'Art musical de nouvelles trouvailles sonores.D'ailleurs, la question n'est pas l, mais puisque vous comprenez l'Art modernedans le btiment, le mobilier et puisque vous admettez la rigueur la musiqued'aujourd'hui, nous ne dsesprons pas de vous convaincre en ce qui concerne lapeinture, car vous tes dj sur la voie.

    Voyant la presque unanimit contre moi et me rappelant un proverbe russe : Lorsque trois personnes vous disent que vous tes saoul, allez vous coucher , jeme dcidai envoyer coucher mon ignorance et je me tus. Mais, comme vous

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    allez le voir, la Providence ne tarda pas dmontrer que ce n'tait pas moi quitais saoul.

    Le dner fini, nous passmes au salon pour prendre le caf. Nous commencions peine dguster le contenu de nos tasses quand le matre de maison, quivenait de s'clipser une minute, rapparut portant un vaste carton dessin dont il

    tira une esquisse grossirement bauche coups de fusain maladroits etinexpriments. On apercevait, au milieu, une table boiteuse, en quilibre douteuxsur ses pieds nettement ingaux ; droite et gauche, deux chaises grossiressemblaient prtes tomber; sur la table, quelques objets mal dfinis ne tenaientdebout que par miracle; au fond, travers l'ouverture d'une vague fentre, unelune de fantaisie narquoise paraissait promener ses yeux tonns sur le dsordrede la pice.

    Oh, quel chef-d'uvre ! s'crirent simultanment plusieurs convives.

    Regardez, Monsieur, dclara le Cher Matre , la voil la merveille quevous ne comprenez pas encore... Ne sentez-vous pas une motion intense quivous treint en contemplant ce chef-d'uvre... Voyez le lyrisme admirable qui sedgage du dsordre de tous ces meubles, du mouvement de ces lignes brises...Ne sentez-vous pas la discussion passionne qui a eu cet intrieur commethtre ?... Et cette lune, dont la srnit contraste avec l'agitation de tout le restede cette composition magistrale... cette lune sentimentale et pure qui dominetoute cette uvre admirable... N'y voyez-vous pas un symbole vident de l'amourqui a t la cause intime de ce drame ?... Ne voyez-vous pas la psychologieadmirable de cet artiste ?

    Un chef-d'uvre, Monsieur, un chef-d'uvre !... Autre chose que lesphotographies de vos Michel-Ange, de vos Corrge, de vos Titien...

    Un chef-d'uvre, reprirent ensemble plusieurs invits.

    Je vous avoue, cher Matre, dclarai-je, qu'en ce qui me concerne je necomprends pas trs bien en quoi rside la valeur de ce crayonnage, car je n'y voisni dessin, ni composition, ni perspective...

    Vous ne comprenez pas pour le moment, mais nous sommes convaincu quevous comprendrez un jour, car vous tes dj sur la voie, reprit avec conviction le Cher Matre .

    Je ne crois pas, lui rpliquai-je, que mon esprit se prte jamais admirer desdessins d'une telle navet.

    Le clbre critique, se tournant tout d'un coup vers le matre de maison, luidemanda :

    Quel est donc le gnie qui a enfant cette merveille ?

    C'est Dd, mon fils, reprit le matre de maison.

    Ah, s'cria le Cher Matre , je vous flicite d'avoir pour fils un artiste aussi

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    remarquable... Vous avez l une fortune entre les mains...

    Peut-tre, rpondit le pre avec modestie, mais avant qu'il se lance dans cemtier je voudrais qu'il apprt lire et crire; depuis un an et demi qu'il va enclasse o il est bon dernier, il n'y a pas moyen de lui apprendre que deux et deuxfont quatre.

    Mais c'est dans l'ordre des choses, cher ami, dis-je l'heureux pre d'un telprodige. Ne savez-vous pas que, pour de pareils gnies, deux et deux font cinq ?Et quel ge a-t-il donc, ce cher enfant ?

    Oh, confessa le pre, il a peine six ans...

    On sentit une gne peser sur toute l'assistance. Le Cher Matre devenurouge baissait les yeux, le chirurgien n'tait pas plus fier.

    Quant au grand critique, il fuyait systmatiquement mon regard. Je compris

    pourquoi. C'est qu'il avait peur, en rencontrant mes yeux, de voir dans mesprunelles, comme dans des miroirs, son habit transform en camisole de force.

    Une dame intelligente comprit cette tragdie et dtourna la conversation d'unsujet aussi brlant. Elle commena vanter le plus grand succs thtral de lasaison : Le sexe faible.

    Vous voyez o peut mener la dformation collective en Art, en Philosophie, enLittrature ou en Politique.

    Elle fait voir la beaut l o il ny a que laideur et horreur, le talent o il n'y aque maladresse, la science o il n'y a qu'ignorance, le bonheur de l'humanit lo il n'y a qu'inquisition et esclavage.

    La formation et la dformation collectives sont souvent caractristiques desdiffrents pays dans les divers genres de l'activit humaine.

    C'est ainsi que, depuis l'antiquit et le moyen ge, nos savants franais ontconserv l'habitude de la rhtorique et de la scolastique, alors que nosconcurrents de l'tranger sont plus pratiques et ont mieux le sens des ralisationsmodernes. Les plus belles dcouvertes scientifiques ne sont prtexte qu'discours, discussions acadmiques et joutes oratoires.

    Et quand de ces mmoires, discussions et communications, il sort une idemagnifique qui peut allger nos souffrances et augmenter notre bien-tre, lestrangers, dans le silence, s'en emparent, la ralisent et l'exploitent.

    Alors certains journalistes, se rappelant propos que ces inventions sortaientde nos cerveaux, s'crient avec fiert : Nous sommes un peuple magnifique.Nous ne voulons pas mme nous salir les mains pour raliser nos ides, car noussommes les hros de l'honneur scientifique et du dsintressement intellectuel.

    Aussi est-ce sans grande surprise qu' la mort d'Edison j'ai lu, dans certains journaux ultra-bourgeois, des articles de journalistes l'esprit bolcheviste qui

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    s'exprimaient ainsi :

    Edison fut surtout un homme d'argent, proccup avant tout de monnayer lescrations de son cerveau. Tandis que nos savants franais sont l'image dudsintressement intellectuel et de l'honneur scientifique.

    Croyez-vous, Messieurs, que tous nos savants franais soient si nafs et si

    btes qu'ils tiennent essentiellement un honneur scientifique que vous leurattribuez si gratuitement et qui les laisse sur le pav, dans la ncessit de tendrela main pour obtenir un morceau de pain ?

    Or quelques jours aprs avoir lu ces articles honteux dans la presse, j'ai reu lavisite d'un de nos grands savants venu me tenir ce langage :

    Vous qui avez une si belle indpendance et savez raliser vos dcouvertes,pourriez-vous me conseiller, m'aider et me guider pour tirer parti de l'invention que

    je viens de faire ?

    L'avez-vous brevete ? rpondis-je aussitt cet minent professeur, sansavoir voulu pralablement prendre connaissance de l'invention.

    Comment, moi, breveter mon invention ? Mais je serais aussitt dshonoret mis la porte de mon laboratoire et de mon Universit.

    ???

    Si j'tais sr de trouver les capitaux ncessaires pour l'exploitation et la miseen valeur de ma dcouverte, je n'hsiterais pas quitter le professorat et cemilieu de prjugs. Il m'est donc venu l'ide de vous demander si vous nevoudriez pas prendre le brevet votre nom, de manire que je n'apparaisse pas,et nous l'exploiterions en compte demi.

    Vous n'y songez pas... Pour rien au monde je ne prendrais mon nom lebrevet d'une invention sortie du cerveau d'un autre; ce serait du coup forfaire l'honneur scientifique...

    Je vous jure pourtant que c'est une invention qui pourrait rendre les plusgrands services l'industrie nationale et que je ne me soucie pas de prsenterdans une note l'Acadmie des Sciences pour que l'Etranger s'en empare etl'exploite.

    Et l'honneur scientifique ? Et le dsintressement intellectuel, lui dis-je enriant, qu'en faites-vous ?

    L'honneur scientifique, mais c'est bon lorsqu'on n'a pas le souci de nourrir safemme et ses enfants.

    Interrogez tous les savants les plus minents : avant l'honneur scientifique

    et le dsintressement intellectuel , ils placent la politique de la crote de painet du beefsteak.

    Voyez au contraire ce qui se passe l'tranger o l'honneur scientifique

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    consiste prcisment pour un savant raliser ses inventions et faire le plusrapidement possible sa fortune et celle de son pays.

    Examinez la carrire d'un Edison, d'un Marconi, d'un Behring et de centainesd'autres. Non seulement ils ont gagn des fortunes considrables, des centainesde millions pour eux et pour leur pays, mais ils font vivre des millions d'ouvriers,

    des centaines de mille d'employs et d'ingnieurs de toutes sortes, ils ontaugment, dans des proportions formidables, le bien-tre et le bonheur del'humanit entire, dont ils ont considrablement enrichi le patrimoine. Voilcomment je comprends l'honneur scientifique .

    Tandis que chez nous une dformation collective est entretenue par certainsvieillards l'esprit polaris et malade.

    Il est grand temps de chasser cette mentalit de nos Instituts et de nosUniversits.

    Combien d'Edison, de Marconi, avons-nous perdus cause de cettelamentable dformation collective ? Combien de milliards la France a-t-elle perduspour cette raison ?

    Il faut absolument ragir et remplacer notre dformation antique de posie,d'loquence et de dsintressement scientifique par une formation moderne deralisation qui est le facteur essentiel du bonheur du pays.

    CHAPITRE III

    LA CHANCE ET LA MALCHANCE EXPLIQUES PAR LA THORIE

    DE L'OSCILLATION CELLULAIRE ET PAR LES ONDES COSMIQUES

    Nous avons vu que chaque tre nat avec une vibration spciale qui lui est

    propre et qui lui reste personnelle toute sa vie. Nous avons constat comment ladformation collective arrive amoindrir l'individu en endormant, en quelquesorte, cette oscillation primitive.

    Je vais essayer, la lumire de ces faits, d'expliquer la chance et la malchance.

    Nous sommes tous d'accord sur l'extrme importance de la chance et de lamalchance dans notre existence ; toutefois, bien peu de personnes se sontproccupes de savoir quelle pouvait tre l'origine de ces facteurs si importantsde succs ou d'insuccs dans toutes nos entreprises. C'est ce point que je

    voudrais essayer de dvelopper dans les lignes suivantes, conformment mesthories de l'oscillation cellulaire et de l'influence des ondes cosmiques sur lagense des tres organiss.

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    Il n'est personne, vous le savez, qui ne souhaite d'avoir de la chance. Nousappelons la chance de toutes nos forces, de toute l'ardeur de notre subconscient,qu'il s'agisse d'affaires industrielles ou commerciales, d'examens ou de concours,de questions de sentiment, de mariage, d'oprations financires au Parquet ou la Coulisse. Dans tout acte de quelque importance, dans toutes les manifestationsde notre existence, au jeu surtout, nous avons besoin de la chance.

    Pour savoir si cette chance allait leur rserver ses faveurs, nos anctres s'enallaient, parfois loin, consulter les oracles, les sibylles, les pythonisses et lesprtres de sanctuaires particulirement renomms.

    Dans des temps plus rapprochs, on fit appel aux somnambules dites extra-lucides , aux chiromanciennes, aux tireuses de cartes, aux diseuses de bonneaventure, ainsi qu'aux astrologues.

    Rien de bien srieux dans tout cela, sauf peut-tre dans l'astrologie o, par

    suite d'observations sculaires, les sages des temps anciens avaient pressenti,sans d'ailleurs pouvoir l'expliquer, le rle extraordinaire jou sur notre destinepar l'influence astrale qui, comme nous le savons prsent, n'est autre choseque la radiation pntrante des ondes cosmiques qui vhicule le rayonnement deces astres, ainsi que nous l'avons si souvent expliqu nos lecteurs dans nosdiffrents ouvrages.

    Les astres, d'ailleurs, ne sont pas seuls mettre des radiations. Tout objet,anim ou inanim, est dou de cette proprit un degr plus ou moins marqu.D'ailleurs, d'aprs une loi bien connue en physique, les substances qui ont t

    soumises un rayonnement quelconque mettent, leur tour, de nouvellesradiations radiations secondaires ou reradiations dont la longueur d'onde at transforme.

    L'exemple que nous pouvons voir souvent est celui de la fluorescence : certainscorps soumis l'action d'une source lumineuse et introduits ensuite dans unechambre obscure deviennent lumineux leur tour, mettant d'autres radiationsque notre il peut percevoir.

    Cette mission de radiations secondaires ou reradiations a t facilement

    dcouverte dans le cas de la fluorescence, car ces radiations sont dtectes parnos yeux; mais il est bien d'autres circonstances o des radiations secondaires seproduisent sans frapper nos sens, ce qui ne les empche pas d'exister.

    Tel est le cas des radiations biologiques dont personne ne nie plus l'existencedepuis les travaux si remarquables d'Albert Nodon, de Gurwitsch et Franck, deReiter et Gabor sur le rayonnement mitogntique, depuis les expriences sinettes du professeur Cazzamalli, de E. K. Mller, du professeur Castaldi, du DrMaxia et surtout depuis les photographies du professeur Cremonese.

    Or, pour en revenir au sujet qui nous occupe, on a constat, parat-il, que desobjets inertes ayant appartenu certaines personnes pouvaient, entre les mainsde mdiums particulirement sensibles, servir donner de prcieuses indicationssur la nature, le caractre, les habitudes des personnes qui les avaient ports,

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    mme si ces personnes avaient disparu depuis fort longtemps. C'est ainsi que desbijoux provenant des tombeaux des pharaons, c'est--dire datant d'unequarantaine de sicles, ont permis, raconte-t-on, certaines voyantes de dcrire,avec une extraordinaire prcision, des crmonies religieuses de lgypteancienne et notamment les pompeuses funrailles de ces pharaons qui avaientport ces bijoux, alors que la foule les conduisait, au milieu des lamentations des

    pleureuses et du son strident des instruments anciens, jusqu' ces demeuressouterraines o ils devaient dormir d'un sommeil ternel. Je renvoie le lecteur,pour ces questions, mon livre L'Universion o j'ai abord ce problme.

    De toutes faons, la radiation provenant d'un objet matriel, si infime soit-elle,suffit influencer biologiquement nos cellules et en modifier les oscillations. Del, le pouvoir de ces objets considrs comme talismans.

    Mais il ne faut pas croire qu'un objet quelconque, achet par exemple dans uneboutique, puisse servir de talisman. Seuls des objets ayant t ports par des

    personnes vivantes dont ils ont capt les radiations peuvent jouer efficacement cerle. On connat l'histoire d'un clbre diamant qui portait malheur tous ceux quile possdaient. Depuis 1901, on cite parmi ceux qui il a appartenu : le princeKanitowsky, lequel fut assassin par les nihilistes; un diamantaire grec qui pritdans un accident avec sa femme et ses enfants; le sultan de Turquie AbdulHamid qui fut dpos par les Jeunes-Turcs; et enfin un Persan qui trouva la mortdans le torpillage d'un navire franais. C'tait videmment un diamant dont lepremier propritaire avait t malheureux; ce diamant, par ses reradiations,pouvait provoquer des catastrophes.

    Ces objets peuvent encore agir d'une autre faon, c'est--dire par leur capacitlectrique qui modifie, elle aussi, la priode des oscillations cellulaires et, parconsquent, nos aptitudes, nos dispositions russir plus ou moins dans untravail dtermin. Ces objets ont donc une raction plus ou moins marque surnotre chance et notre malchance; vous voyez donc que nous expliquonsrationnellement, grce nos thories, des faits qui avaient t constats d'unefaon empirique au cours des sicles.

    J'ai expliqu que chaque tre naissait sous un signe dtermin et que sa

    constitution tait conditionne par la valeur du rayonnement cosmique au momentde sa conception. D'autre part, en raison de l'oscillation des cellules qui Jeconstituent, chacun de nous possde une vibration particulire qui caractrise sapersonnalit, sa mentalit, etc..

    Eh bien, pour que l'tre puisse russir, il faut que ses vibrations caractristiquesse mettent en harmonie, en rsonance avec celles du milieu o il se trouveraplac, il est indispensable que ces vibrations naturelles de ses cellulescorrespondent bien celles qu'exige tel ou tel travail... Vous comprenez tout desuite que le cerveau ne vibre pas de la mme faon chez un ingnieur qui calcule

    froidement, posment, une locomotive ou un pont suspendu ou chez un avocatqui plaide avec feu et passion la dfense d'un assassin prsum ou d'un banquierescroc, ou encore chez un acteur qui domine, qui subjugue toute une salle par la

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    chaleur et par l'entrain de sa diction et de ses gestes.

    La nature, l'influence des ondes cosmiques ont prdtermin les cellules desuns vibrer d'une faon calme, rgulire et les cellules des autres vibrer d'unefaon brusque, irrgulire, saccade... Les premiers auront naturellement desaptitudes pour des mtiers ou des professions tranquilles et de tout repos, les

    autres pour des mtiers ou des professions plus mouvements.Ainsi s'explique, grce aux ondes cosmiques et l'oscillation cellulaire, le

    problme si complexe des aptitudes professionnelles et des dispositions innespour telle ou telle carrire, en un mot, le problme de la vocation.

    Comme nous l'avons dit plus haut, rares sont les gens dont la dformationcollective n'a pas amoindri l'individualit propre. Comme nous sommes dformspar notre ducation, notre instruction, etc.. qui ont modifi, en quelque sorte, notrevibration individuelle primitive, nous nous trouvons la plupart du temps, en tat

    d'infriorit vis--vis de concurrents qui n'ayant pas eu subir, au mme degr,cette contrainte de l'ducation et de l'instruction, ont conserv, dans toute leurintgralit et dans toute leur force, leur vibration cellulaire primitive.

    N'avons-nous pas vu des gens sans instruction, qui ont quitt leurs familles jeunes, acqurir eux-mmes les connaissances professionnelles qui les ontconduits aux plus hautes situations. C'est ainsi que bon nombre d'hommesillustres se sont forms peu prs seuls, tels Franklin, Watt, Pasteur, Rockefeller,Carnegie, Edison, Ford et tant d'autres. En effet, l'amour et la sollicitude exagrsdes parents sont gnralement nfastes aux jeunes gens qu'ils empchent de

    suivre la voie o les entranent leurs aptitudes et leurs gots naturels.C'est, en effet, la dformation collective qu'il faut, le plus souvent, attribuer la

    mdiocrit des individus dans les carrires les plus diverses. Nous voyons, aubarreau, beaucoup d'avocats qui vgtent pour un seul avocat clbre qui sort dela foule, gagne une fortune et remporte d'normes succs ; dans la banque,quantit de financiers qui ne russissent pas s'enrichir mme au dtriment del'pargne et une faible minorit qui, tout en travaillant honntement, ralise degrosses fortunes ; dans la politique, d'innombrables dputs et snateurs obscursdont l'histoire ne conservera pas les noms et un nombre infime d'hommes illustresqui se sont appels Richelieu, Louis XIV, Napolon, Waldeck-Rousseau,Clemenceau, Poincar...

    Pourquoi, dans ces diverses branches de l'activit humaine, voyons-nous sipeu d'individus favoriss par la chance ? Rien de plus facile expliquer par lathorie de l'oscillation cellulaire et de la dformation collective. Pour russir dansune carrire dtermine, il faut une prdisposition. Il faut que l'astre qui a prsid la conception d'un tre, selon une certaine gamme de radiations, prdisposeses cellules vibrer selon une certaine loi.

    Il y a des gens que leur vibration cellulaire primitive prdispose d'une faonparticulire aux Beaux-Arts : ils naissent artistes ; d'autres naissent financiers,d'autres, hommes politiques, orateurs remarquables.

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    Et lorsqu'un individu a russi dans une carrire dtermine, dans une carrirethtrale, par exemple, on dit de lui qu'il tait n acteur . Si un autre parvient une grosse fortune dans les affaires, on dit qu'il tait n commerant . Il seraitplus juste de dire qu'un tel a t conu acteur et qu'un autre a t conucommerant .

    Il existe d'ailleurs certaines professions pour lesquelles le don initial, laprdisposition native l'emportent de beaucoup surtout ce que l'ducation etl'instruction tentent vainement d'y ajouter. C'est notamment le cas des potes.

    Ne voyons-nous pas constamment des gens ayant reu une ducation trscomplte et sortis les premiers des grandes Ecoles rester des rats dans lavie, tandis que d'autres qui se sont instruits eux-mmes, tant bien que mal,arrivent des situations de premier plan. Des majors d'Ecole Normale, prims tous les concours, ayant donn les plus grands espoirs leurs parents, leursmatres et leurs camarades, qui vgtent dans le journalisme ou le professorat,

    si mal rmunrs qu'ils frlent quelquefois la misre. D'autre part, ne voyons-nouspas de grands commerants, de grands industriels, de grands financiers, ayanttout juste reu une instruction primaire, arriver au summum des situations et deshonneurs ?

    Pourquoi? Parce que les premiers, tant ns sous un signe de vibrationsdtermines, lorsqu'on a essay de les mouler d'aprs des programmes qui nes'adaptaient pas leurs aptitudes, ni leurs vibrations propres pour telle ou tellecarrire, se sont trouvs dans l'impossibilit de prosprer, n'tant pas dans la voiecorrespondante leur gamme de vibrations.

    Nous allons mme voir que ceux qui sont ns avec certaines aptitudes et quicontinuent dans la voie correspondant ces aptitudes peuvent nanmoins tremalheureux, car ils ont t conus sous un astre dont le rayonnement lesmaintient dans la malchance.

    Je me rappelle une histoire qui confirme ce que je viens de dire :

    Deux fermiers voisins, Martin et Cotin, qui avaient tous deux l'intention de fairede leurs enfants des savants, avaient plac leurs fils dans un lyce d'une ville du

    Centre pour leur faire prparer leur baccalaurat. Le fermier Martin avait constatavec un immense orgueil chez son hritier des aptitudes extraordinaires pour lestudes, notamment pour les mathmatiques. Il avait donc fait tous les sacrifices etavait mme vendu une partie de ses terres pour subvenir aux dpensesoccasionnes par la prparation des examens.

    Dans toute la rgion, on ne parlait que de ce jeune prodige que ses parentsvoyaient dj Prsident de la Rpublique.

    Cotin, fermier galement ais, par jalousie pour Martin, poussait galement son

    fils vers le baccalaurat, mais sans aucune chance de succs, car ce jeunecancre dcrochait toujours la dernire place et redoublait la plupart de sesclasses. Aussi, fut-il plusieurs fois de suite refus son baccalaurat, tandis queMartin passait brillamment cet examen et, deux annes aprs, entrait dans les

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    premiers l'Ecole Polytechnique.

    Pour permettre leur fils de continuer ses tudes, ses parents vendirent lereste de leurs terres et vinrent s'installer Paris avec l'argent ainsi ralis. Lesparents Cotin, au contraire, voyant leur fils constamment refus, le chassrent dechez eux, ne voulant plus dpenser un centime pour son instruction.

    Vingt-cinq ans aprs, on pouvait lire dans les journaux l'annonce suivante :

    Cotin, industriel, n X..., avenue des Champs-lyses, demande professeurmathmatiques spciales pour son fils.

    Martin, qui tait devenu titulaire de la chaire de calcul tangentiel et vectoriel laSorbonne, tomba sur cette annonce, tandis qu'il lisait son journal sur la plate-forme de l'autobus qui le conduisait la Facult.

    Son cours termin, il se rendit l'adresse indique. Aprs l'avoir fait attendre

    prs de deux heures, un solennel domestique en livre l'introduisit dans unsomptueux cabinet de travail dont le luxe l'blouit et o il osait peine s'avanceravec ses gros souliers pleins de boue. Cotin tais assis contre-jour devant unmagnifique bureau Louis XV en bois de ros d'une inestimable valeur. Martin nele reconnut pas.

    Je vous demande pardon de vous avoir fait attendre, dclara l'industriel auprofesseur. J'ai un fils qui vient de passer son baccalaurat avec mention. Jevoudrais le pousser Polytechnique ou Normale et faire de lui un savant.

    Parfaitement, rpondit Martin, je suis professeur en Sorbonne et je me faisfort de faire entrer votre fils Polytechnique o je connais intimement tous lesexaminateurs. Aussi je ne pense pas trop vous demander en vous prenant centfrancs par leon.

    Entendu, conclut l'industriel. Votre nom ?

    Le professeur lui tendit une carte o l'on pouvait lire :

    Paul MARTIN

    Docteur es sciences, Professeur en Sorbonne.

    Martin, s'cria l'industriel, mais ce nom me dit quelque chose... J'avais jadisun camarade ainsi nomm qui avait fait des tudes trs brillantes.

    Le professeur, ces mots, avait reconnu, lui aussi, son ancien compagnond'tudes aux intonations de sa voix :

    Comment, c'est vous ?... C'est toi, Cotin, rpondit-il l'industriel, comment as-tu donc fait pour arriver une telle situation ?

    mus de se retrouver aprs tant d'annes, les deux anciens camarades seracontrent mutuellement les pripties de leur existence. Martin, sorti dans lespremiers de l'Ecole Polytechnique, tait pass de l l'Ecole Normale, puis avait

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    enseign en qualit d'agrg au lyce de Perpignan, puis la Facult deMontpellier et, enfin, la Sorbonne. Il tait actuellement pre de huit enfants : safille ane s'tait engage comme vendeuse aux Galeries Lafayette, son premierfils tait entr au Crdit Lyonnais. Avec ses charges de famille et son traitementde professeur, il arrivait pniblement joindre les deux bouts...

    Je vgte dans la misre, dclara-t-il Cotin, et cet tat de choses estd'autant plus rvoltant que j'aurais pu devenir encore plus riche que toi.

    Ayant pas mal tudi la chimie, j'tais arriv mettre au point une glace trstransparente et incassable qui aurait rendu d'immenses services dans l'industrieautomobile :

    Lorsque je voulus couvrir cette dcouverte par des brevets, ce fut autour demoi un toll gnral. Un professeur, un intellectuel n'avait pas le droit des'occuper d'affaires industrielles.

    Mais, quelques annes plus tard, quelle ne fut pas ma surprise en voyant demagnifiques automobiles quipes avec ces glaces de cellulose que j'avaisinventes ? Les Amricains avaient exploit ma dcouverte et ils en tiraient desmillions, tandis que moi-mme, prisonnier des prjugs d'une caste intellectuelle,

    je continue mourir de faim.

    Et toi qui n'as pu passer ton bachot, qu'as-tu donc fait pour arriver une tellesituation ? Car je vois que tu vis comme un roi, au milieu de ce luxe quit'environne.

    A son tour, Cotin entreprit le rcit de ses aventures. Chass de la maisonpaternelle, il tait entr comme petit ouvrier dans une parfumerie devenurapidement contrematre, et ayant du got pour ce genre de travail il avait apportaux installations de l'usine de nombreux perfectionnements, qui avaient attir surlui l'attention de son patron. Celui-ci, un peu plus tard, lui avait accord la main desa fille.

    Et il tait ainsi devenu patron son tour. Il avait cr des filiales en Amrique,ce qui lui avait permis d'chapper en grande partie la voracit du fisc, car,

    ajouta-t-il, en manire de conclusion : L'Etatisme prend tout aux uns et ne laisse peu prs rien aux autres.

    Eh bien, tu vois, mon vieux, reprit mlancoliquement le professeur enSorbonne, tout le monde m'admirait et l'on te traitait avec mpris dans notre pays.Tout le monde croyait ma chance et ta malchance... Comme la roue de laFortune a tourn... C'est maintenant exactement le contraire...

    Ecoute, reprit l'industriel aprs rflexion, tant donn ce que je vois, je neveux plus faire un savant de mon fils... Je me souviens que tu tais trs fort, non

    seulement en mathmatiques, mais encore en chimie, cela me fait de la peine dete voir dans la misre : je t'attache comme Ingnieur-Conseil mes usines ; tuvas gagner dix fois ce que l'Etat te paye et tu pourras vivre honorablement.

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    J'accepte avec plaisir, reprit le professeur, non sans motion... J'accepte, carje suis dgot de l'ingratitude de l'Etat... Mais je vois que tu es dj commandeurde la Lgion d'Honneur, alors que moi, fonctionnaire depuis vingt-cinq ans, jetrane dans la misre et ne suis que simple chevalier.

    Et Cotin s'tendit alors avec complaisance sur les innombrables dmarches

    ainsi que sur les substantielles offrandes qu'il avait d faire certains chefs decabinet et certains groupements politiques pour arriver ce grade lev.

    Je comprends, reprit le professeur, pourquoi je ne suis encore que simplechevalier... Je ne disposais ni du temps ni de l'argent ncessaires pour m'leverplus haut dans cet ordre... Aussi, je quitte volontiers le professorat.

    Vous voyez ce que sont la chance et la malchance : l'un de ces deuxcamarades tant n avec du flair tait destin la parfumerie, c'tait sa chance ;l'autre tait n mathmaticien, c'tait sa malchance.

    CHAPITRE IV

    LE FLUIDE HUMAIN ET ANIMAL PAR L'OSCILLATION CELLULAIRE

    Nous venons, dans le chapitre prcdent, d'examiner la question de la chance

    et de la malchance et d'en donner une explication, conformment la thorie del'oscillation cellulaire.

    Nous nous proposons d'aborder maintenant le problme non moins importantdu fluide humain et animal, ainsi que de la sympathie et de l'antipathie chezl'homme et chez les animaux et de montrer comment les attractions et lesrpulsions que nous prouvons instinctivement pour certaines personness'expliquent le plus aisment du monde la lumire de cette thorie.

    Ces considrations vont nous amener parler des moyens scientifiques dont

    nous disposons pour mesurer l'intensit de ce fluide, ainsi que des phnomnesd'induction mutuelle entre les tres vivants, phnomnes qui expliquentnotamment les rsultats extraordinaires obtenus par ces gurisseurs quirussissent parfois si bien, l o les princes de la mdecine doivent s'avouerimpuissants.

    Les phnomnes d'induction humaine taient dj connus dans l'antiquit.Dans mon livre La Science et le Bonheur j'ai racont l'histoire du roi David,malade et affaibli, qui les mdecins d'alors conseillrent, pour rtablir sa sant,de se mettre en contact avec de jeunes tres dbordant de force et de vie. C'estce qui fut fait et le roi recouvra sa vigueur primitive. Vous voyez qu'il existait, cette poque lointaine, des mdecins dont les connaissances taient, certainsgards, plus tendues que celles de la Science d'aujourd'hui.

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    N'avons-nous pas remarqu, de nos jours, des vieillards de soixante-dix soixante-quinze ans, que Lavedan a dsigns sous le nom de vieux marcheurs, appartenant un certain milieu, qui ont gnralement de jeunes protges,danseuses ou artistes ? Vous avez pu observer ces vieillards, d'habitudenoctambules. On les rencontre, presque tous les soirs, dans certains cabarets denuit, menant ce qu'on est convenu d'appeler une vie de btons de chaise ,

    absorbant des boissons de toutes sortes : Champagne, alcools, cocktails etautres breuvages... Eh bien, malgr tous ces excs, ces vieillards tonnent leurentourage par leur sant et leur vigueur. J'en ai connu notamment un qui seportait merveille, tandis que sa petite amie, depuis qu'elle le connaissait, allaitsans cesse chez les mdecins pour faiblesses et misres de toutes sortes.

    Que se passait-il ? La petite amie avait rajeuni par induction les cellules duvieillard, tandis que, rciproquement, ce dernier avait fait vieillir les cellules decette jeune personne.

    Qui de vous, d'autre part, n'a pas entendu parler de procs retentissantsintents aux gurisseurs dous du pouvoir de dbarrasser certains maladesd'affections considres comme incurables ?

    Eh bien, ces gurisseurs sont l'objet de blmes, de poursuites et detracasseries de toutes sortes, alors qu'ils sont, en ralit, des instrumentsscientifiques merveilleux, car ils contiennent de vritables oscillateurs longueursd'ondes multiples, comme celui que j'ai ralis et qui est utilis actuellement dansles hpitaux pour le traitement du cancer et qui donne des rsultats extrmementencourageants. Sur ce point il faut se rendre la matrialit des faits.

    Un minent professeur de la Facult de Mdecine de Paris, M. A, m'a racontqu'il a vu lui-mme un malade paralys pendant de longues annes. En un mois,la maladie de ce sujet s'tait aggrave si rapidement, que l'on s'attendait, d'unmoment l'autre, une issue fatale. Un membre de sa famille se rappelaitl'adresse d'un gurisseur. En dsespoir de cause, car tout avait t tent et toutavait chou, on l'appela au chevet du malade. Le professeur m'a affirm qu'ilavait assist aux oprations de ce gurisseur qui consistaient en des passesmagntiques faites avec les mains sur tout le corps.

    Au bout de huit jours, ce malade tait compltement guri. Je me sentisboulevers, dclara l'illustre praticien, en apprenant ces rsultats qu'il taitimpossible d'attribuer l'autosuggestion, car, chaque traitement essayauparavant, on dclarait au malade que ce traitement lui ferait le plus grand bienet le malade ne demandait qu' se laisser convaincre.

    Etant dj au courant de mes travaux, le professeur A... concluait : Cela nepeut s'expliquer que par vos thories de l'oscillation cellulaire.

    Dans tous les procs contre les gurisseurs, des tmoins viennentspontanment dclarer devant les tribunaux, qu'aprs avoir recouru en vain tousles remdes de la mdecine classique, ils ont t entirement rtablis par cesmagntiseurs.

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    Si l'on, considre ces faits objectivement et sans prjugs, la lumire desdonnes modernes de la Science et de mes thories de l'Oscillation cellulaire, ilss'claircissent et s'expliquent aisment.

    Il est vrai qu'il existe aussi beaucoup de charlatans qui se prtendentgurisseurs, mais qui ne possdent aucun pouvoir magntique et qui se livrent

    de vritables escroqueries, exploitant la crdulit des pauvres malheureux.Je suis convaincu que si dans les Facults de Mdecine on crait des chaires

    spciales pour l'tude de ces questions au point de vue scientifique on arriverait des rsultats remarquables.

    Pourquoi ne constituerait-on pas, avec certains gurisseurs, des groupementsanalogues ceux des donneurs de sang, avec leurs adresses et l'indication deleurs capacits de rayonnement ? Nous savons qu'officiellement, sous lepatronage de hautes personnalits politiques et scientifiques, on est arriv crer

    une organisation de donneurs de sang que l'on peut appeler immdiatement encas d'urgence. Le haut intrt de cette question fluidique ne peut chapper auxmdecins eux-mmes.

    Nous disposons, du reste, actuellement, de tous les moyens pour mesurer lepouvoir fluidique de chaque individu. Il existe des appareils, notamment celui deE. K. Mller, de Zurich, qui consiste essentiellement en un condensateur intercaldans un circuit comprenant une pile et un galvanomtre. Normalement, le courantde la pile ne peut traverser le condensateur qui est isolant, mais, si l'on approchela main de ce condensateur, le fluide humain qui s'en chappe rend le dilectrique

    conducteur et l'on observe une dviation du galvanomtre qui, naturellement, doittre trs sensible. Ces dviations sont proportionnelles au pouvoir fluidique dechaque individu. M. Mller a ainsi russi mesurer exactement la capacit derayonnement de nombreux magntiseurs.

    En effet, les cellules qui composent le corps de ces gurisseurs oscillentnormalement avec une intensit trs forte et sont capables d'quilibrer par"induction les cellules malades de notre organisme.

    Vous connaissez tous le mtier de masseur. Ceux-l au moins peuvent exercer

    librement leur mtier sans tre poursuivis devant les tribunaux et font mme partiedu corps auxiliaire de la mdecine.

    Parmi ces masseurs, il y en a qui font des merveilles, tandis que d'autres n'ont,pour ainsi dire, aucune action...

    J'ai pu prouver moi-mme l'efficacit d'un de ces masseurs.

    Lorsqu'en juillet 1925, j'ai t gravement lectrocut, en touchant mon appareilradio-cellulo-oscillateur avec lequel je traitais les cancreux de l'hpital de la

    Salpetrire, je suis rest paralys avec des muscles dchirs et des douleursinsupportables. Aprs trois jours d'hpital, on m'a ramen chez moi et, pendantplusieurs mois, mon tat est rest stationnaire et assez grave ; mon corps taitcouvert d'ecchymoses. Pour rveiller mes muscles paralyss et dchirs, un de

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    mes amis, mdecin de la Salpetrire, m'a conseill des massages.

    Je me suis donc adress un masseur trs connu Paris, des plus vigoureux,presque un athlte, que l'on s'arrachait prix d'or.

    Quelle ne fut pas mon immense satisfaction en me voyant, au bout d'unehuitaine de jours, compltement rtabli.

    Je m'expliquai alors la vogue extraordinaire de ce masseur qui arrivait, en sipeu de temps, de tels rsultats, alors que beaucoup de ses collgues quipratiquaient une technique analogue, mme aprs de longs mois, n'arrivaient pas amliorer sensiblement l'tat de leurs malades.

    Aprs rflexion, je pensais que ce n'tait pas le massage qui agissait, mais lepouvoir fluidique remarquable que possdait ce masseur.

    Il ne faut pas croire que tous les hommes en bonne sant sont capables de

    rtablir l'quilibre oscillatoire de leurs voisins.Ne voyons-nous pas des gens qui, dans leur vie, un ge avanc, ont dj

    contract cinq ou six mariages ou des veuves qui ont dj enterr cinq ou sixmaris ?

    Jamais lon ne s'est demand pourquoi. Eh bien, il faut croire que lorsque deuxtres qui vivent ensemble n'oscillent pas en rsonance, ce dsquilibreoscillatoire provoque le dsquilibre oscillatoire des cellules et mme la mort del'un des conjoints, celui qui ne supporte pas les vibrations de l'autre.

    Mais ces cas sont plutt des exceptions. D'une faon gnrale, les gens marisvivent plus longtemps que les clibataires, car, si l'oscillation cellulaire de l'un desconjoints vient faiblir un moment donn, l'autre conjoint arrive, d'habitude, renforcer cette oscillation affaiblie. Le fluide de l'un d'entre eux suffit gnralement amener, par induction, chez l'autre, un renforcement oscillatoire qui lui rend desforces nouvelles et peut mme parfois le gurir de certains tats morbides.

    J'ai expliqu trs succinctement, au cours de cet ouvrage, que chaque cellulequi compose notre organisme est un appareil oscillatoire capable d'mettre et de

    recevoir des vibrations.Je vais vous signaler maintenant un fait que tout le monde peut constater.

    Chacun de vous n'a-t-il pas remarqu qu'il existe des personnes aveclesquelles il est possible de causer pendant des heures et qui vous procurent unplaisir d'autant plus grand que vos entretiens avec elles se prolongentdavantage ? Vous en prouvez une sensation de satisfaction et de bien-tre. Cecharme qui s'empare de vous ne provient pas seulement de l'attrait de laconversation de ces personnes, mais encore du fluide qui se dgage d'elles. Ceux

    qui ignorent l'action physique que provoque ce rayonnement appellent cephnomne sympathie.

    Il en existe, par contre, d'autres qui, aprs quelques minutes de conversation,

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    sucre.

    Le soir, je continuai ce traitement avec mon oscillateur longueurs d'ondesmultiples; le lendemain, je rptai l'exprience avec mon chien et, quelquesheures aprs, j'tais compltement guri.

    Les uns diront que c'est mon oscillateur ondes multiples qui a t la cause de

    cette gurison, les autres que c'est mon chien. Quant moi, je crois que ce sonttous les deux, car tous deux forment des appareils longueurs d'ondes multiples,l'un par ses divers circuits et ses nombreux harmoniques, l'autre par sesinnombrables cellules qui oscillent chacune une longueur d'onde diffrente.

    Le fluide humain, comme le fluide lectrique de mon oscillateur ondesmultiples, peut parfaitement s'accorder avec le fluide animal et provoquer, parrsonance, chez les animaux comme chez les hommes, un renforcement del'oscillation cellulaire. Inversement, les animaux peuvent, grce leur fluide,

    renforcer l'oscillation cellulaire de l'homme. C'est ce qui s'est produit quand je mesuis servi de mon chien comme d'un oscillateur ondes multiples pour medbarrasser d'un lumbago, ainsi que je viens de le raconter.

    Les animaux, eux aussi, prouvent des sentiments de sympathie etd'antipathie. Aussi, voyons-nous des chiens qui ne peuvent supporter certainespersonnes dont le fluide se trouve en dsaccord avec leur oscillation cellulaire, quiaboient ds qu'ils aperoivent ces personnes et cherchent mme les mordre.Par contre, ces mmes chiens manifestent l'gard d'autres personnes dessentiments de vive sympathie, agitant la queue, se prcipitant vers elles pour leur

    lcher les mains et leur faire mille dmonstrations d'amiti. Cette fois, il y a accordentre le fluide animal et le fluide humain. Ce dernier fait vibrer en rsonance lescellules du chien et c'est ce qui explique les manifestations de sympathie que l'onpeut alors constater chez cet animal.

    CHAPITRE V

    LA BONT ET LA MCHANCET CHEZ L'HOMME ET CHEZ LES ANIMAUX

    Nous avons vu, d'aprs ce qui prcde, que chacun d'entre nous nat sous unsigne particulier avec une vibration caractristique dtermine qui lui est propre.

    J'ai dmontr, en outre, que toutes nos dispositions naturelles peuvent trefortement modifies par l'ducation et l'instruction que nous recevons,modification qui n'est pas autre chose que cette dformation collective dont j'ai

    parl plusieurs reprises, qui parvient transformer nos aptitudes et nos gotsd'une faon profonde.

    Nous allons examiner maintenant quelle influence cette dformation collective

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    peut avoir sur notre moral, sur notre bont, sur notre mchancet, sur nossentiments, en un mot sur tout ce qui constitue notre destine.

    Ainsi que j'ai eu l'occasion de l'expliquer, nous connaissons deux espces demodifications collectives : la bonne qui est la formation et la mauvaise qui est ladformation.

    La bonne est celle qui s'efforce de combattre nos instincts primitifs les plusgrossiers, ces instincts qui font de nous de vritables btes fauves, prtes chaque instant s'entre-dchirer, ces instincts qui ont fait dire au philosopheanglais Hobbes que l'homme tait un loup pour ses semblables.

    Ce sont ces instincts lmentaires que nous voyons se dchaner et reprendrele dessus chaque fois qu'un cataclysme historique, renversant brutalement lesdigues leves au cours des sicles par le travail patient de la civilisation contre labarbarie et la cruaut primitives, vient rendre la masse inconsciente et aveugle

    des hommes un