krishnamurti, précursseur du iiie millénaire, par robert linssen

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ttommage Kyrishnamurii « Le ve nt du dé se rl balaie l a trace du voyag e ur.  Seul s’imprime le pas présent. L e passé, le futur ...  du sable lissé par le vent. #

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7/28/2019 Krishnamurti, précursseur du IIIe millénaire, par Robert Linssen

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ttommage

Kyrishnamurii

« Le vent du déserl balaie la trace du voyageur. 

Seul s’imprime le pas présent.

L e passé, le futur... 

du sable lissé par le vent. #

7/28/2019 Krishnamurti, précursseur du IIIe millénaire, par Robert Linssen

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 J . K R I SH N A M U R T Ip r é c u r s e u r d u I I I e m i l l é n a i r e

Par ROBERT LINSSEN

«I

« L ’œuvr e de Krishnam urt i est  

empreinte de ce que l ’on peut  

app eler l ’essence d ’une app ro -

che scientif ique des problèmes, 

sous sa fo rm e la plus h aute et la 

plus pure. »David BOHM

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R o b er t L i n s se n -

Kr i s h n a m u r t i vient de mourir à

Ojai en Californie après avoirquitté l’Inde où ses conférencesont été annulées. Il nous aquitté «physiquement »dans la nuit du 16

au 17 février dans son chalet «Arya Viha-ra » à l’âge de 90 ans.

Le célèbre penseur indien, auteur d’unequarantaine d’ouvrages traduits en plusieurs langues était né à Madanapalledans le sud de l’Inde le 11 mai 1895. Sadisparition prive le monde d’une deslumières spirituelles les plus pures del’histoire humaine. Sans faire autorité dela personne ou de l’enseignement deKrishnamurti - ce qui serait trahir sonmessage - il est permis d’affirmer que lemonde aura rarement connu un athlète del’esprit d’une pareille envergure. Sa visions’inspire des cimes du dépouillement intérieur.

Des profondeurs de ce niveau oùrégnent l’Intelligence créatrice et «l’ordre sans cause » peut surgir la seule inspiration capable de résoudre fondamentalement les problèmes actuels ou désordre,de la corruption, de la souffrance, de la

violence, de la cruauté et des guerresconstantes.

En cette fin du xxesiècle déchiré pardes crises s’étendant à l’universalité desactivités humaines il n’y a selon K rishnamurti aucune autre solution durable.L ’utilité des remèdes extérieurs est plusapparente que réelle. Depuis 60 années ildénonce avec patience, persévérance etaffection le rôle négatif de la croyance enla réalité absolue de l’ego (le «moi ») dont

s’inspirent la plupart des morales, religions et philosophies traditionnelles quoiqu’elles s’en défendent souvent.

Krishnamurti souhaite que l’homme seconnaisse véritablement parce que cetteconnaissance véritable et supra-mentalelui permettra de briser en lui-même et parlui-même les chaînes qui le paralysentdepuis des millénaires. Pour cette raisonson enseignement peut être considérécomme un énoncé des conditionnements

de l’esprit formulé dans un langage clair,adéquat à l’actualité de notre époque etne faisant référence à aucune valeur dupassé. Des livres aussi essentiels que «Se libérer du connu »ou «l ’Eveil de l ’I ntel li-gence »en fournissent un éloquent témoignage *.

* Éditions StockParis.

La sérénité des cri tiques de K rishnamurti à l’égard des «gurus », des méthodes de méditation en vogue et de laplupart des enseignements traditionnelsprovoque souvent l’hostilité de ceux qui

vivent de ce qu’il appelle l’exploitationspirituelle.

En résumé, l’enseignement de Krishnamurti est profondément religieux maispour lui la religion est un état naturel de«reliance » vivante et libre n’impliquantpas l’appartenance à une religion ou unesecte particulière. L ’expérience religieusela plus pure et la plus naturelle requiertau contraire la liberté et l’indépendance àl’égard de toute organisation, de toute

habitude rituélique.

Quelques échos de Krishna-murti et de son œuvre.

E n apprenant le décès de K rishnamurti, le premier ministre indien R. Gandhi déclarait : «sa mort appauvrit notre pays et le monde ». Madame Indira Gandhi, samère, ancien premier ministre du gouvernement indien, assassinée en 1984 avait

une grande vénération pour Krishnamurtiqu’elle considérait comme l’un des sagesles plus authentiques de l’Inde contemporaine. Le Pandit Nehru, père d’Indira Gandhi, considérait K rishnamurti commele plus grand philosophe que le X Xesiècleait donné à l’Inde.

Il n’est pas inutile de rappeler l’estimeet le respect que de nombreuses personnalités occidentales témoignaient àKrishnamurti.

Le célèbre auteur dramatique BernardShaw déclarait à son sujet : «C’est l ’être humain le plus beau que j ’ai jamais ren-contré ». Aldous Huxley, l’auteur du«meilleur des mondes » qui a préfacé«Première et dernière liberté» de K rishnamurti écrivait : «Dans le pouvoir de ce rayonnement j ’avais l ’impression d’écou ter le discours du Bouddha ».

Il serait fastidieux d’énumérer les pro

pos admiratifs de personnalités du mondedes arts, de la littérature, de la science.Signalons entre autres, le célèbre chef d’orchestre L éopold Stokowski, le violoniste  Yehudi Menuhin ancien ferventauditeur des causeries de Krishnamurti àGstaad, les écrivains anglais Claude Bradgon, Rom Landau, Henri Miller, Marilyn Ferguson, Carlos Suarès.

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- H om m a ge à K r i s h m m u r t i

Lors d’un déjeuner offert par Madame Wanda Scarauelli au Châlet Tanneg àGstaad vers 1966 en présence de Krishna-murti, Gérard Blitz et le célèbre aviateurCharles L indbergh, ancien «vainqueur de

l’Atlantique », ce dernier nous confiaitqu’il considérait l’œuvre philosophique deKrishnamurti comme l’un des monuments fondamentaux du xx' siècle.

L ’U.N.E.S.C.O. a consacré une séanceofficielle d’hommage à K rishnamurti lemercredi 26 mars 1986.

Rencontres et dialogues de Krishnamurti avec le monde savant.

D ès 1974, Krishnamurti organisait desrencontres annuelles à Brockwood Parkprès de Winchester en Angleterre. Denombreux savants y participaient. Parmieux, le célèbre physicien David Bohm, professeur de physique théorique à l’Université de Londres qui fut longtemps

l’ami et le collaborateur d'Einstein, lebiologiste M aurice Wilkins, Prix Nobel,Rupert Sheldrake, professeur à l’Université de Cambridge et membre de l ’Académie Royale des Sciences de Grande-Bre-tagne, Fritjof Capra, professeur de physique à l’Université de Berkeley, David Shainberg, psychiatre de New York,

 J . N eedleman, professeur de philosophieau San Francisco State Collège (U.S.A.),etc.

Lors de son séjour à Bruxelles, notreami F ri tjof Capra nous confiait son intention de consacrer un ouvrage à K rishnamurti et le Prix Nobel Werner Heisenberg.

Les derniers souhaits.

A .vant de nous quitter physiquement,

K rishnamurti a exprimé les souhaits quilui tiennent le plus à cœur.

Il souhaite que nous vivions réellementson enseignement et que les écoles nouvelles dont il est l’inspirateur poursuiventleur développement.

Quatre écoles existent en Inde; la Rishi Valley School près de Madanapalle, laK.F.I. School de Madras, la Rajghat School, la Valley School de Bangalore.

Les écoles les plus connues d’Occidentsont l’école de «Brockwood Park » enAngleterre et celle de «Oak Grove » enCalifornie.

Krishnamurti a insisté sur le fait qu’il n’a aucun successeur. Il souhaite qu’aucune commémoration soit organisée en l’honneur de sa personne.

Il a déclaré, une fois de plus, qu’il n’existe aucun interprète officielle-ment accrédité de son enseigne-ment.

Pour cette raison nous avons toujoursprévenu les auditeurs de nos conférences

et les lecteurs de nos écrits que ceux-cin’engagent que nous-mêmes."

Témoignage personnel.

L es enseignements de Krishnamurtiont attiré notre attention vers 1928. Ilsont suscités un grand enthousiasme parcequ’ils exprimaient ce que nous ressentions

profondément. Nos premières rencontresavec lui ont été très émouvantes. E lles sesont déroulées dans le cadre merveilleuxdu Camp d’Ommen au nord de la H ollande en août 1930 et 1931. T ous ceux quiont assisté aux causeries d’Ommen et auxlongues soirées face au feu de camp géantallumé par Krishnamurti tandis querésonnait une sonate au clair de lune deBeethoven en conservent un souvenirému. Des chants en chœur auxquels par

ticipaient les jeunes venant d’une trentaine de pays se prolongeaient tard dansla nuit, animés par Marcel Hastir.

En octobre 1931, Alida de Curti fondaitavec nous le premier «Centre Krishna-murti de Belgique »; nos premiers contacts suivis avec lui datent de 1949 àLondres et surtout de 1950 à Paris oùnous avons organisé les conférences de laSorbonne et de la salle Pleyel avec

Annette Duché et M arcelle Boudon neau.

En 1956 lors des conférences au Palaisdes Beaux Arts de Bruxelles nous avonseu la joie d’accueillir Krishnamurti pendant un mois dans notre villa de Zervue-ren. Il était accompagné de D. Rajagopal et miss Sanderson. En plus des six conférences publiques, toutes suivies par la

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reine E lisabeth de Belgique, plusieursentretiens privés se sont déroulés à la villade Zervueren *.

La reine Elisabeth a été fort impres

sionnée par la personnalité de K rishna-murti. Elle a eu le privilège de recevoirEinstein et de s’entretenir avec l’illustrephysicien. L a reine nous confiait, lors denos divers entretiens au château du Stuy-venberg, qu’E instein et Krishnamurtiétaient les personnalités les plus exceptionnelles qu’elle ait rencontrées.

Lors de son séjour à Bruxelles K rishnamurti a été invité par la reine mais il a

souhaité que cette rencontre se fasse discrètement en l’absence de la publicité etdu protocole des réunions officielles.

Après Bruxelles nous avons conduitK rishnamurti et Rajagopal par la route, àHambourg où se donnaient plusieurs conférences. Ces diverses circonstances ycompris celles de vacances avec Krishnamurti en Suisse et rencontres à Rome etFlorence nous ont permis d’affirmer qu’il

n’existe en lui aucune contradiction entrel’homme et l’œuvre. Il est d’une puretécristalline.

K rishnamurti répond à ce que nouspourrions considérer comme les critèresde l’Éveil authentique. Son désintéressement des biens matériels est évident.Nous sommes bien placés pour le savoirpar le refus opposé à nos offres d’aideaprès le décès de nos parents. L e caractèreconfortable du cadre dans lequel se font

ses déplacements résulte du choix desorganisateurs et non du sien.

Krishnamurti est le plus simple et leplus profond des instructeurs spirituelsque nous avons rencontrés au cours desoixante années de recherches intérieurestant en Occident qu’en Orient. Il peut rirecomme un enfant tout en passant instantanément du sourire à l’état de la plusaustère gravité.

Les relations avec ses auditeurs se fontdans un climat de spontanéité et d’affection absent de toute recherche d’autorité.Il souhaite que l’homme soit libre de lapeur, des croyances, des préjugés et del’imitation.

* Aucun de tous les faits cités ici n’est évoqué dans les livres de Mary Luytens publiés aux éditions Arista.

Par sa «vision pénétrante et holisti-que» enfin libérée du mirage de l’ego,Krishnamurti est incontestablement le

précurseur du IIF millénaire.

Robert LINSSEN le 25 février 1986 Fondateur du Centre Krishnamurtide Belgique en 1931.Vice-Président du Comité belgeKrishnamurti A.S.B.L.

**L ’interdiction de tout commentaire ou interpré-tation de son enseignement formulée par Kri shna-murti est surprenante. Elle exprime le désir de conserver la pureté initiale de son message. La 

total ité de l’œuvre écri te ou orale enregistrée ne seraitelle pas suffisante?

«La vie est relation ». Les échanges sont indispensables afin que nous soyons des «miroirs »les uns pour les autres dans une relation d’ouver-ture authentique. Ces échanges impliquent obliga-toirement la communication verbale.

Nous avons toujours craint que l’interdiction répétée de tout commentaire conduise au fana-tisme et à la naissance d’une nouvelle ortho-doxie.

Krishnamurti ne met jamais ses auditeurs dans une situation de dépendance àl’égard de sa personne. I l ne prend doncpas de disciple. Comme le disait leBouddha il y a 2 500 ans. K rishnamurtiveut que l’homme soit sa propre lumière.Son enseignement expose clairement lafaçon d’y parvenir par l’exercice d’une

attention vigilante dégagée de l’emprisedes mémoires et des automatismes dupassé. Cette présence totale à un présenttoujours renouvelé nous révèle l’immensité d’horizons nouveaux dépassant leslimites imposées par la plupart des religions ou philosophies traditionnelles.