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  FACULTÉ DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE ET DES SCIENCES DE LA TERRE ET DE L’UNIVERS DEPARTEMENT D’ECOLOGIE ET D’ENVIRONNEMENT THÈSE DE DOCTORAT EN BIOLOGIE OPTION : ECOLOGIE VEGETALE Présentée par : Mme REGAGBA Zineb Intitulée : DYNAMIQUE DES POPULATIONS VEGETALES HALOPHYTES DANS LA REGION SUD-EST DE TLEMCEN. ASPECTS PHYTOECOLOGIQUES ET CARTOGRAPHIQUES Soutenue publiquement le : 06 décembre 2012 Devant le jury : Président : M. BOUAZZA Mohamed Professeur Université de Tlemcen Directeur de thèse : M. BENABADJI Noury Professeur Université de Tlemcen Examinateurs : M. BENMANSOUR Djamel MC (A) Université de Tlemcen Mme KADIK Leila Professeur USTHB, Bab-Ezzouar, Alger M. HADDOUCHE Idriss MC (A) Université de Tlemcen M. BELKHODJA Moulay Professeur Université d’Oran Es-Sénia Année Universitaire 2011 – 2012

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  • FACULT DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE ET DES SCIENCES DE LA TERRE ET DE LUNIVERS DEPARTEMENT DECOLOGIE ET DENVIRONNEMENT

    THSE DE DOCTORAT EN BIOLOGIE OPTION : ECOLOGIE VEGETALE

    Prsente par :

    Mme REGAGBA Zineb

    Intitule :

    DYNAMIQUE DES POPULATIONS VEGETALES HALOPHYTES DANS LA REGION SUD-EST DE TLEMCEN. ASPECTS PHYTOECOLOGIQUES ET CARTOGRAPHIQUES

    Soutenue publiquement le :

    06 dcembre 2012

    Devant le jury :

    Prsident : M. BOUAZZA Mohamed Professeur Universit de Tlemcen

    Directeur de thse : M. BENABADJI Noury Professeur Universit de Tlemcen

    Examinateurs : M. BENMANSOUR Djamel MC (A) Universit de Tlemcen

    Mme KADIK Leila Professeur USTHB, Bab-Ezzouar, Alger

    M. HADDOUCHE Idriss MC (A) Universit de Tlemcen

    M. BELKHODJA Moulay Professeur Universit dOran Es-Snia

    Anne Universitaire 2011 2012

  • Page 1

    Table des matires PAGE Table des matires 1 Remerciements 4 Rsums (Franais, Arabe, Anglais) 5 Index des figures et tableaux 6

    Introduction gnrale 10 PARTIE 1 : PROBLEMATIQUE DE LA DEGRADATION DES ZONES ARIDES 13

    1- Expos introductif sur les zones arides et la dsertification 12

    1.1- Prambule 12 1.2- Dfinition des zones arides et de la dsertification 13 2- Importance du surpturage, du dfrichement et de la dsertification et de leurs impacts sur la diversit biologique

    14

    2.1- Prambule sur le phnomne dsertification, consquence du surpturage et du dfrichement

    14

    2.2- Comprhension des mcanismes de la dsertification des zones arides 15

    2.2.1- Les ingrdients d'un milieu naturel fragile 15

    2.2.2- Processus de la dsertification 16

    2.2.3- Crise du pastoralisme 17

    3- Impact du phnomne dsertification sur la diversit biologique 19

    3.1- Impact du surpturage sur la diversit biologique 19

    3.2- Impact du dfrichement sur la diversit biologique 20 3.3- Menaces de la dsertification sur la biodiversit 20

    4- Espoirs de retour une dynamique progressive 21

    4.1- Changements de mentalits (dans l'approche du pastoralisme) 21

    4.2- Volet foncier et juridique 21

    4.3- Progrs technique et scientifique 21

    5- Approche possible pour le dveloppement des zones arides 21 6- Objectifs viss 24 6.1- Objectifs principaux 24 6.2- Objectifs thmatiques 24

    6.3- Objectifs mthodologiques 24

  • Page 2 PARTIE 2 : DIAGNOSTIC DU MILIEU ET ANALYSE DE LA VEGETATION DE LINTERFACE STEPPE SAHARA

    25

    Prambule (Prsentation du cheminement mthodologique gnrale adopt) 25 1- Choix techniques et mthodologiques 26 1.1- Problmatique, objectifs viss et rsultats attendus 26

    1.1 .1- Problmatique 26 1.1.2- Objectifs viss 27

    1.1.3- Rsultats attendus 27 2- Diagnostic du milieu et analyse de la vgtation 28 2.1- Approche globale envisage 29

    2.1.1- Les expriences internationales 29 2.1.2- Approche possible 30

    2.2- Spcificits cologiques du territoire test retenu pour lexprimentation 31

    2.2.1- Prsentation de la rgion steppique algrienne 31

    2.2.1.1- Cadre gnral 31 2.2.1.2- Bref aperu historique pour comprendre les causes passes et actuelles de la dgradation du tapis vgtal

    32

    2.2.1.3- Prsentation des principaux ensembles floristico-cologiques 33

    2.2.2- Analyse globale des donnes du milieu du territoire test 36 2.2.2.1- Situation et critres de choix du territoire test 37

    2.2.2.2- Diagnostic et analyse du milieu naturel de la rgion dEl Bayadh 38 2.3- Analyse cologique et synthse des donnes du milieu laide de la tldtection spatiale et des Systmes dInformations Gographiques

    108

    2.3.1- Analyse cologique laide de la tldtection spatiale 108

    2.3.1.1- Mthodologie 108 2.3.1.2- Rsultats 109 2.3.2- Synthse des donnes cologiques laide des SIG (Systmes dInformations Gographiques)

    110

    2.3.2.1- Mthodologie 110 2.3.2.2- Rsultats 111

    2.3.2.3- Conclusion 112 2.3.3- Dynamisme de la vgtation 114 2.3.3.1- Concept et mthodes d'tude de la dynamique de la vgtation 114

    2.3.3.2- Analyse de la vgtation actuelle 115

    2.3.3.3- Rsultats de ltude de la dynamique de la vgtation steppique 122 2.3.3.4- Conclusion et perspectives 124 2.4- Valorisation et cophysiologie des espces vgtales phares 125

    2.4.1- Valorisation des plantes steppiques dintrt mdicinale 125 2.4.1.1- Mthodologie dinventaire et de valorisation de quelques plantes mdicinales 125 2.4.1.2- Valorisation de quelques plantes dintrt mdicinal 128 2.4.2- Ecophysiologie et possibilits de multiplication des exspces vgtales steppiques dintrt cologique et pastoral

    135

  • Page 3 PARTIE 3 : SYNTHESE DES RESULTATS POUR LA PROPOSITION DUN MODELE DAMENAGEMENT

    150

    1- Etat actuel du milieu 150 1.1- Etat actuel des cosystmes forestiers 150 1.2- Etat actuel des cosystmes steppiques 150 2- Bilan des actions entreprises pour rsoudre les problmes de dgradation du milieu

    151

    2.1- Bilan du reboisement de Stitten (Nord du bassin versant) 151

    2.2- Actions entreprises dans les nappes alfatires 151

    3- Proposition dun modle damnagement 152 3.1- Schma damnagement du bassin versant du barrage de Brzina 152

    3.1.1- Problmes poss et grandes lignes daction pour lamnagement du bassin versant 152

    3.1.1.1- Le problme biologique de lamlioration des parcours steppiques 152 3.1.1.2- Les grandes lignes daction 153 3.2- Schma damnagement du primtre irrigu de Brzina 157 3.2.1- Amlioration des proprits chimiques des sols 157 3.2.2- Amlioration de la vie biologique du sol 158

    3.2.3- Amlioration des sols par les cultures 158

    Conclusion gnrale 160

    Glossaire 162

    Rfrences Bibliographiques 164

  • Page 4

    Remerciements La ralisation de cette thse naurait pas t possible sans laide de personnes que je tiens remercier. En effet, ce travail, entrepris selon une dmarche dont seul lauteur est en partie responsable, na pu tre men terme que grce laide dun certains nombre de personnes qui par leurs conseils, leur critiques clairantes et leur amabilit lont soutenu sans relache. A toutes ces personnes, je leur formule mes vifs remerciements. Il mest agrable de remercier particulirement :

    Monsieur Benabadji Noury, Professeur lUniversit Abou-Bekr Belkaid de Tlemcen, qui ma mis sur la voie du prsent travail, ma intress davantage aux rgions arides et ma fait lhonneur de diriger mes travaux. Son attitude ma permis davoir une grande libert de travail, quil trouve ici lexpression de ma profonde gratitude ;

    Monsieur Bouazza Mohamed, Professeur lUniversit Abou-Bekr Belkaid de Tlemcen, qui ma fait lhonneur daccepter de prsider ce jury et qui je dois une reconnaissance toute particulire ;

    Mes sincres remerciements sadressent Monsieur Benmansour Djamel, Matre de Confrences (A) lUniversit Abou-Bekr Belkaid de Tlemcen, Monsieur Belkhodja Mouylay, Professeur lUniversit dOran Es-Snia, Monsieur Haddouche Idriss, Matre de Confrences (A) lUniversit Abou-Bekr Belkaid de Tlemcen, Madame Kadik Leila, Professeur lUniversit dAlger, qui me font lhonneur dassister au jury de soutenance de ma thse ; Sans hsitation, ils mont montr leur intrt pour ma thmtique de recherche et leur disponibilit faire partie du jury.

    galement, je remercie tout lencadrement de la wilaya dEl Bayadh pour leur aide durant mes sorties sur le terrain et surtout tous les changes fructueux lis au dveloppement rural durable. Ils mont apport des clairages nouveaux et mont oriente vers des pistes originales : quils soient remercis pour leur collaboration et leur gentillesse.

    Je tiens remercier vivement, Monsieur Ramon Josa, Madame Maite Mas et Monsieur Antoine Verdu, Professeurs et collgues enseignants chercheurs de lUniversit Polytechnique Catalunya de Barcelone qui, dans le cadre du Projet de Coopration Internationale (PCI) de lAgence Espagnole de Coopration Internnationale et de Dveloppement (AECID), mont apport leur prcieuse aide sur le terrain, au niveau du territoire de la wilaya dEl Bayadh, et au niveau du Laboratoire de Recherche de lEcole Suprieure Agronomique de Barcelone (Espagne) ; le projet de coopration en question, dont les travaux de terrain ont t entrepris, durant la priode 2008 2010, au niveau de la zone dtude de ma thse de Doctorat, a permis daboutir des rsultats trs intressants sur linventaire de la flore, travers la ralisation dun herbier lectronique, et sur la cartographie de la vgtation par tldtection spatiale ; il est galement important de prciser que, grace aux rsultats de mes recherches dans le cadre de mon mmoire de Magister et de ma Thse de Doctorat, la rgion de Brzina dans la wilaya dEl Bayadh a t choisie comme terrain dexprimentation des recherches inities dans la cadre du Projet de Coopration Internationale (PCI) avec nos collgues Espagnols ;

    A mes trs chers Parents, pour leur abngation, leur amour sans limite, leur patience et leurs encouragements, je dis mille fois merci.

    A mes trs chers Frres et Surs qui mont toujours apport leur soutien. Ma pense va enfin mon Mari, qui ma support avec patience tout au long de ce travail, et mes trois adorables enfants qui, pour raliser ce travail, ont du supporter mon indisponibilit ; quils reoivent ici mon grand amour.

  • Page 5 Rsum Le pturage sur les bassins versants en milieu aride, ainsi que les proprits pastorales ont t autoris dans la plupart des rgions dlevage du globe, aboutissant la surexploitation, lacclration du ruissellement et de lrosion, ainsi qu une diminution de la productivit. La cause fondamentale de lrosion et de la baisse de productivit est le surpturage continu du btail domestique et des animaux parasites, en conditions pluviales marginales, le feu et la scheresse. Si les remdes contre la dsertification sont assez bien connus, leur application reste difficile en raison des impratifs socio-conomiques et politiques. Seule la conception, avec les agro-pasteurs, de modles concrets de gestion consistant les faire participer aux amnagements et non en leur imposant des actions, inflchira cette dynamique rgressive des cosystmes. Par consquent, seule une sensibilisation motive des populations locales la gravit du problme nous parat susceptible dassurer la sauvegarde des ressources naturelles. Les plantes dans le dsert doivent tre capables de tolrer la scheresse de lair et la force irradiante de la lumire, ainsi que les eaux charges de sels, de rsister aux contrastes thermiques du sol superficiel et aux effets du vent le vgtale dans le dsert rpond ces exigences par une adaptation (par des changements morphologiques, physiologiques et sociologiques; donc qui dit adaptation dit aussi slection). Notre recherche, visant la connaissance du fonctionnement de la vgtation de linterface Steppe- Sahara a t mene selon trois directions : une analyse phytocologique, une analyse phytodynamique dans lespace et dans le temps et une analyse cophysiologique, laide des outils modernes tel que la gomatique pour aboutir finalement proposer un modle damnagement cohrent pour ces cosystmes arides fragiliss caractriss par une biodiversit dune valeur mondiale (mdicale, conomique, cologique, alimentaire ) Lutilisation des outils modernes tel que la gomatique (tldtection et SIG) dans ltude de la dynamique, lcologie et lcophysiologie de la vgtation de linterface steppe-Sahara plus particulirement dans le bassin versant de Brezina est ncessaire pour rsoudre les problmes de ces cosystmes dans un bref dlai. Mots cls Dsertification, gomatique, systme dinformation gographique (SIG), phyto-cologie, dynamisme, cophysiologie, Ouest Algrien (Brezina, El Bayadh, Algrie).

  • Page 6

    Abstract The pastures on the arid areas and the pastoral priorities have been authorised in the majority of the glob. At arrive to the surexploitation and the acceleration of the erosion. . Witch diminution of the productivity. If the solution for desertification is well know, we cant apply then easily because of many socio economical and political factors intervened. The success of this management totally based on the contribution of the human being, to preserve the natural resources. The different plants in any areas have a certain tolerance or certain adaptation morphological, physiological and sociological to the different climatic factors. The purpose of our research is to know the function of different plants. This analysis was guided to three directions: phytoecologie analysis, phytodynamic analysis in space and time and ecophysiologie analysis with the help of modern instrument such as geomatic, to arrive finally at an appropriate proposal for these ecosystem arid sensitive areas characterized by world diversity The use of remote sensing and geographical information systems for a plant ecological study of an arid area having an ecological and economical interests in the basin pouring of Brezina dam allows to clear an approach in the method of sustainable planning.The methodology proposed aims to apply the analysis of the middle privileging the choice of a spatial dimension (level of perception) according to the requirements of the managements (spatial unit of planning).This analysis is based on the physical indicators, biotic, ecophysiological and social economical most applicable according to two approaches based respectively on the synthetic vision of the landscape offers by satellite imagery and on the performances that allow the tool geographical information system(G.I.S). The ecologically homogeneous units therefore equipotentially are identified owing to the different treatments of the satellite imagery Landsat TM, to the exogenous data collected on the land and to their combination in (G.I.S). On the basis of finding of this analysis the middle and in the aim to contribute to the different ecological system valorisation, particularly unstable, the orientations of management and planning are proposed. The use of remote sensing and geographical information systems is essential and vital to solve this kind of problem very soon. Key Words Desertification, geomatic, Remote sensing, Geographical information system(GIS), phyto-ecologie, physiological, dynamic, West Algeria (Brsina, El Bayadh, Algeria).

  • 7 egaP

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    Liste des figures Figure1 : Mthodologie dtude de la dsertification (Mederbal, 1992) Figure2 : Localisation de la zone dtude Figure3 : Les grandes units physiographiques du territoire-test Figure 4 : Moyennes des variations des prcipitations saisonnires Figure 5 : Moyennes des variations des prcipitations interannuelles Figure 6 : Moyennes des variations des prcipitations interannuelles Ain Sefra Figure 7 : Diagrammes ombrothermiques Figure 8 : Carte de localisation de la zone dtude (rgion dEl Bayadh, Algrie) Figure 9 : Carte de localisation des trois (03) stations chantillonnes au niveau de la rgion dEl Bayadh (Algrie) : 1- station El-Bayadh1 (Stitten), 2- station El-Bayadh2 (Ghassoul) & 3- station El-Bayadh3 (Brzina) Figure 10a : Composition colore de limage Landsat ETM du 22/05/2001 de la station El-Bayadh1 (Stitten) Figure 10 b: Composition colore de limage Landsat ETM du 22/05/2001 de la station El-Bayadh2 (Ghassoul) Figure 11 : Composition colore de limage Landsat ETM du 22/05/2001 de la station El-Bayadh3 (Brzina) Figure 12a: Types biologiques (station 1) Figure 12b: Types biologiques (station 2) Figure 13: Types biologiques (station 3) Figure 14: Rpartition des types morphologiques au niveau de la station1 dEl Bayadh Figure 15: Rpartition des types morphologiques au niveau de la station2 dEl Bayadh Figure 16 : Rpartition des types morphologiques au niveau de la station3 dEl Bayadh Figure 17 : Composition des familles (station 1) Figure 18 : Composition des familles (station 2) Figure 19 : Composition des familles (station 3) Figure 20 : Types biogographiques (station 1) Figure 21 : Types biogographiques (station 2) Figure 22 : Types biogographiques (station 3) Figure 24: Carte de vgtation de la zone de Brzina, El Bayadh, Algrie Figure 25 : Carte daptitude physique du milieu pour lamnagement Figure 26 : Carte daptitude biophysique du milieu pour lamnagement Figure 27: Carte des changements de la vgtation dune zone du territoire dEl Bayadh, Algrie Figure 28 : Dnomination des produits obtenus selon les diffrents modes dextraction des matires vgtales Figure 29 : Physionomie de lAlfa (Stipa tenacissima) Figure 30 : Physionomie du sparte (Lygeum spartum) Figure 31 : Physionomie de lAtriplex (Atriplex canescens) Figure 32 : Physionomie du Harmal (Peganum harmala) Figure 33 : Physionomie du Retam (Retama retam) Figure 34 : Physionomie de Hammada scoparia Figure 35 : Physionomie dArtemisia inculta Figure 36: Evolution du taux de germination des graines tudies de en fonction de la variation de la temprature Figure 37 : Variation de la vitesse de germination des espces tudies en fonction de la temprature d'incubation. Figure 38 : Profils des germinations chez les graines tudies reprsentant les variations de la germination des espces tudies en fonctions du temps (en jours) sous diffrentes conditions thermiques Figure 39 : Aptitude germinative des graines des espces tudies en fonction de la temprature et de lespce.

  • Page 9

    Liste des tableaux Tableau 1 : Donnes gographiques Tableau 2 : Donnes climatiques (1913-1938) des 03 stations mtorologiques de la rgion dEl Bayadh Tableau 3 : Donnes climatiques (1970-2000) des 03 stations mtorologiques de la rgion dEl Bayadh Tableau 4 : Caractristiques des sols des chenaux doueds Tableau 5 : Rsultats analytiques du sol station Station N1 Tableau 6 : Espces vgtales de la station N 1 Tableau 7 : Rsultats analytiques du sol station N2 El-Bayadh Tableau 8 : Cortge Floristique de la station N2 El-Bayadh Tableau 9 : Rsultats analytiques du sol, station N3 El-Bayadh Tableau 10a : Cortge floristique de la station N3 El-Bayadh Tableau 10b : Relevs floristiques de la station 3 dEl-Bayadh Tableau 10c : Relevs floristiques de la station 1 d'El-Bayadh Tableau 11 : Relevs floristiques de la station 2 dEl-Bayadh Tableau 12 : Rpartition des types biologiques au niveau des trois stations dEl Bayadh Tableau 12a : Rpartition des familles au niveau des trois stations dEl Bayadh Tableau 12b : Rpartition des familles au niveau des trois stations dEl Bayadh (suite) Tableau 12c : Rpartition des familles au niveau des trois stations dEl Bayadh (suite et fin) Tableau 13a : Les types biogographiques des 3 stations dEl Bayadh Tableau 13b : Les types biogographiques des 3 stations dEl Bayadh (suite) Tableau 14 : Combinaison des canaux pour llaboration de la trichromie RVB TM 4, 3 & 1 Tableau 15 : Importance spatiale des diffrentes units de vgtation Tableau 16 : Matrice de dcision pour la dtermination de laptitude physique du milieu pour lamnagement Tableau 17 : Matrice de dcision pour la dtermination de laptitude bio-physique du milieu pour lamnagement Tableau 18a : Importance relative des quatre classes daptitudes des units spatiales damnagement (USA) Tableau 18b : Rcapitulatif des principales techniques de tldtection de changement (source : Haddouche, 2008) Tableau 19 : Listing de la vgtation spontane de la zone test : les vgtaux prennes et les throphytes Tableau 20a : Liste des plantes mdicinales de la zone du barrage de LAROUIA Tableau 20b : Rpartition des espces tudies en fonction de leur taux de germination, vitesse de germination aux tempratures optimales (Selon la classification de Neffati (1994) Tableau 21 : Les espces cultives introduites

  • Page 10

    Introduction gnrale Il est reconnu par tous les observateurs, depuis plusieurs annes, que la dynamique

    rgressive des cosystmes arides nest que la manifestation dune dynamique socio-conomique, caractrise par une forte dmographie et des mthodes dexploitation du milieu de plus en plus agressives (Mederbal, 1992).

    Souvent des tudes, plus au moins sectorielles consacres la dsertification, tablissant des diagnostics posteriori sur ltat du milieu peuvent conduire des attitudes plus rparatrices que prventives: on agit sur les effets et non sur les causes (Regagba, 1999) ; par consquent on en est en dessous des esprances pour diffrentes raisons essentielles:

    - Les surfaces traites ne peuvent tre que marginales par rapport aux espaces dgrads. La situation conomique du pays ne permet, en aucun cas, de dgager des ressources suffisantes pour inflchir une dynamique de dgradation par une dynamique de restauration;

    - Le traitement technique de la dgradation nest pas toujours accueilli favorablement par les populations qui peuvent le juger inadapt leurs intrts. Il sensuit que, tt ou tard, la dynamique rgressive revient ;

    - Bien que disposant dune certaine avance, les connaissances phytocologiques ne permettent pas encore de matriser les espces cles de vote introduire ou rintroduire pour rtablir lancien quilibre ou crer un nouvel quilibre mieux adapt aux modes dutilisation de lespace .

    Beaucoup de travaux consacrs la mise au point de modles de gestion rationnels ou de modles prvisionnels des ressources, afin de ragir temps par des actions de rgulation, ont galement connu peu dapplication sur le terrain. On bute toujours sur les ternels problmes de rigidits structurelles et de pnurie de moyens: passer de la comprhension dun phnomne laction nest pas vident. Aussi efficaces que soient les techniques, elles doivent, pour tre appliques, rencontrer sur le terrain des structures rceptives et propices au changement et cest prcisment l le principal blocage car bien souvent lefficacit de la lutte contre la dsertification dpend davantage de changements qualitatifs que du volume de ressources qui lui seront consacres.

    Depuis la fin des annes quatre-vingts, les approches holistiques des phnomnes de dsertification et plus largement du dveloppement agro-pastoral se sont bien rpandues. On reconnat dsormais quil faut raisonner en termes de dveloppement participatif et durable .

    En effet, en matire de lutte contre la dsertification, en optant pour la voie de lcodveloppement, lapproche consiste essentiellement stimuler et accompagner lvolution des systmes agro-pastoraux vers des formes dexploitation qui concilient les intrts des populations et lquilibre cologique.

    Les rappels prcdents montrent lintrt de se placer dans un contexte de recherche-action et dobserver les rgles ci-aprs:

    - Runir dans une mme approche, la dynamique socio-conomique et la dynamique biophysique, car ce nest quen saisissant correctement les interactions entre ces ceux dynamiques que lon peut envisager les changements structurels qui auront un impact sur lexploitation du milieu;

    - Utiliser des mthodes danalyse et des chelles de perception qui soient reconnues et admises la fois par le chercheur, lagent de dveloppement et lagro-pasteur. Il est, en effet, difficile dengager une action de dveloppement concerte si les participants ne parlent pas le mme langage ou utilisent des chelles dapprciation diffrentes.

    Par ailleurs pour toute action de dveloppement concerte, technicien et agro-pasteur sont conduits raisonner en termes de potentialits et de pratiques dexploitation.

  • Page 11

    Dans les milieux arides, les ressources les plus convoites sont les sols, la vgtation et leau. Chacune de ces ressources peut tre identifie par les spcialistes (agronomes, pdologues, hydrologues, conomistes, cologues....) par un grand nombre dindicateurs.

    De mme que pour les ressources, les modes dexploitation sexpliquent par une multitude de variables (naturelles, sociales, conomiques, juridiques,....) interactives.

    Dans le cadre dune tude, qui se veut intgre et simplificatrice, il est prfrable de choisir des indicateurs synthtiques. Nanmoins, les approches factorielles classiques exigeantes en pluridisciplinarit, en moyens dinvestigation et en temps sont difficilement reproductibles sur tous les sites.

    Pour les choix techniques et mthodologiques, qui vont prvaloir dans notre recherche et qui privilgient ce choix dindicateurs dit synthtiques, le cheminement suivant est retenu :

    - Dans une premire partie, pour cerner la problmatique de notre recherche, les concepts daridit et de dsertification sont dfinis, les processus de dsertification sont analyss et les actions damnagement antrieures sont passes en revue. Ces informations savrent particulirement pertinentes pour cerner les dysfonctionnements cologiques de la rgion steppique Algrienne et poser clairement la problmatique du travail de recherche envisag ; - Dans une seconde partie, aprs avoir retenu comme territoire test pour lexprimentation, linterface steppe Sahara dans la rgion Ouest Algrienne, une dmarche mthodologique, selon deux (02) phases distinctes mais complmentaires, est retenue :

    (1) Diagnostic phytocologique et analyse phytodynamique : laide des observations du terrain, nous adoptons une approche mthodologique selon le cheminement ci-dessous, qui rpond, au mieux, aux objectifs cibls:

    - Critres de choix du territoire test ; - Synthse bibliographique dbouchant sur lidentification des spcificits cologiques du territoire test sur le plan gomorphologique, climatique, hydrologique, daphique, floristique et socio-conomique; - Analyse fine de la vgtation, considre comme un bon indicateur des conditions du milieu et des potentialits pour lamnagement; - Discrimination des diffrentes units homocologiques du terrain dtude par combinaison des diffrents facteurs du milieu ;

    (2) Ecophysiologie des espces vgtales phares : En se basant sur les observations du terrain et les rsultats prliminaires de nos recherches, nous retenons quatre (04) espces vgtales phares (Stipa tenacissima, Lygeum spartum, Artemisia herba-alba, Aristida pungens) pour faire lobjet dune analyse cophysiologique fine selon lapproche mthodologique suivante:

    - Critres de choix des espces vgtales phares ; - Identification des spcificits cophysiologiques des espces vgtales phares; - Statut des espces vgtales phares dans le dterminisme des units homocologiques et la dynamique de la vgtation.

    - Dans une troisime partie, des solutions, pour rhabiliter les systmes cologiques de la rgion tudie, particulirement perturbs, un modle de gestion et damnagement du milieu est propos. En effet, les zones cologiquement homognes, prsentant donc la mme structure et le mme fonctionnement et baptises Units Spatiales dAmnagement (U.S.A), font lobjet de propositions damnagement particulires et prcises.

    - Et efin une conclusion gnrale et des rfrences bibliographiques acheveront le contenu de ce travail.

  • Page 12

    Partie 1 : Problmatique de la dgradation des zones arides 1- Expos introductif sur les zones arides et la dsertification 1.1- Prambule

    Les zones arides correspondent des territoires marqus par la prsence dun couvert vgtal tnu mais rgulirement dispers dans lespace et par un dsquilibre marqu entre la quantit deau disponible et le pouvoir vaporant du climat (Bagnouls et Gaussen, 1953, 1957; Callot, 1987).

    Le premier paramtre tant en fait tributaire du second, la dfinition des terres arides se doit donc dtre avant tout climatique ou plus prcisment pluviomtrique. Dlimiter clairement ltendue couverte par ces zones est paradoxalement le premier handicap franchir (Barry et al. 1974 ; Barry 1980).

    De manire arbitraire peut-tre, mais en harmonie avec beaucoup de travaux, il ne sera ici question que des territoires recevant entre 400 et 100 mm de pluies par an.

    Ainsi dfini, ce territoire se trouve model par une intense rosion olienne et hydrique qui lui donne une morphologie bien particulire (Ramade, 1984). Les sols y sont minces voire mme squelettiques. Le climat est bien tranch en deux priodes fort ingales en dure, dont la plus brve et humide favorise la photosynthse (Bagnouls et Gaussen, 1953, 1957 Loc. Cit.).

    Seules les plantes adaptes la longue sche dfavorable sont capables de sy installer et de sy multiplier (Ozenda, 1982). Par ailleurs, la productivit des cosystmes arides est extrmement faible en raison de linsuffisance et de la variabilit des prcipitations dune part et du faible niveau de fertilit des sols dautre part (Abdelguerfi ; Laouar, 2000).

    La maigre vgtation qui se dveloppe dans ces zones arides a t utilise depuis les ges les plus reculs comme source dalimentation pour la faune sauvage et pour les animaux domestiques. Ainsi diffrents systmes pastoraux extensifs ont t tablis dans ces territoires. Ces systmes se basent sur llevage danimaux rustiques capables de rsister aux tempratures leves et aux disettes frquentes qui caractrisent ces zones. Les stratgies traditionnelles, qui ont permis ladaptation des hommes et des animaux de telles conditions difficiles, reposent sur certaines formes dorganisations sociales et sur une grande mobilit lie la recherche de points deau et de sources dalimentation.

    Associe une faible pression humaine et animale, cette mobilit a permis, jusqu une priode relativement rcente, de maintenir lquilibre des cosystmes naturels. Mais avec laccroissement dmographique et par suite de la sdentarisation dune grande partie de la population et de la rduction de lamplitude de la transhumance, des modes dexploitation agro-pastoraux se sont substitus aux modes pastoraux traditionnels et ont engendr une rupture de cet quilibre.

    En effet, on assiste une extension progressive de lagriculture au dtriment des meilleurs espaces pastoraux dont la vgtation a t dtruite par des moyens mcaniques de plus en plus en plus puissants. Cette destruction est galement aggrave par laccroissement de la pression animale sur des surfaces pastorales de plus en plus rduites et par laugmentation du prlvement des produits ligneux destin la satisfaction des besoins en combustibles ainsi qu dautres usages divers (artisanat, clture).

    Ces diffrents phnomnes ont conduit accrotre la fragilit des cosystmes, rduire leur capacit de rgnration et diminuer leur potentiel de production. Dans les zones les plus fragiles, la surexploitation des ressources naturelles a induit un accroissement de la sensibilit la dsertification et des formes de dgradations quasi irrversible (Mederbal, 1996).

    Les zones arides et semi-arides ont une grande importance parce qu'elles couvrent une grande partie des pays du pourtour mditerranen (les pays du proche orient et de l'Afrique du

  • Page 13 nord : Arabie Saoudite, Iran, Irak, Jordanie, Liban, Syrie, Turquie Algrie, Egypte, Libye, Maroc, Tunisie).

    Ces rgions prsentent entre elles de nombreuses similitudes en raison du climat, malgr leur grande diversit.

    Pour les rgions semi-arides, les prcipitations annuelles sont comprises entre 300 et 600mm et pour les rgions arides, elles sont comprises entre 100 et 300mm. Par ailleurs, pour les rgions qualifies de dsertiques, les prcipitations sont infrieures 100 mm. Globalement, dans lensemble de ces territoires, les pluies sont trs irrgulires concentres en hiver, alors que les ts sont longs chauds et secs. Ce type de rgime climatique conditionne totalement la vie agricole et pastorale de ces rgions. Toutefois "les spcialistes reconnaissent que l'aridisation s'accentue sous l'effet d'un mauvais amnagement, par l'homme, des ressources que la nature a mise sa disposition" (Baumer, 1974 in Boulahoaut 1993). 1.2- Dfinition des zones arides et de la dsertification

    Globalement, les zones dites arides sont celles qui reoivent en moyenne moins de 600mm de pluie par an. Elles reprsentent environ 1/3 de la plante et elles occupent:

    - 52% du continent Africain; - 14% du continent Amricain; - 34% de l'Asie; - 61% de lAustralie.

    En Europe le seul pays rellement concern est l'Espagne (80% du territoire). Dans le climat aride en gnral, des nuances vitales sont reconnues; on distingue:

    - Le dsert rmitique total qui reoit moins de 50mm d'eau par an; - Le climat hyper-aride, dont la pluviosit annuelle oscille entre 50 et 100mm; - L'aride, entre 100 et 400mm; - Le semi-aride (400 600mm)

    Dans l'rmitique et l'hyper-aride, il ny a pas grande chose faire. La vie ne peut s'organiser qu'autour de points d'eau. On aura donc une agriculture oasienne ou des parcours exploits sur de courtes dures. Dans les zones semi- arides, l'agriculture pluviale est possible sur les meilleures terres.

    Des systmes dassociations agriculture - levage sont frquents. Les rgions dites arides sont quant elles vocation pastorales (quoique une agriculture marginale peut se rencontrer jusqu' 250mm de pluie/an)

    Ces rgions arides et semi-arides majoritairement situes de par et d'autre des tropiques sont des zones tampons entre les terres relativement bien arroses et les dserts.

    Ces rgions connaissent depuis plusieurs dcennies des dgradations qui risquent de conduire une strilisation irrversible dont l'quation est simple: milieu naturel fragile + scheresse pisodiques + fortes pressions humaines = dsert.

    Dans les recherches sur les cosystmes des rgions arides et semi-arides, beaucoup de chercheurs ont essay de dfinir la dsertification:

    - Pour Rozzanov (1977) in Mederbal, (1996), la dsertification, un processus naturel ou anthropique, est un changement irrversible du sol et de la vgtation des zones arides vers une irradication et la diminution de la productivit biologique. Dans les cas extrmes, ce processus peut mener jusqu' une dsintgration totale du potentiel biotique et la transformation du territoire en dsert ;

    - Pour les scientifiques de linstitut des dserts Achkhabad, lintensification ou/et llargissement des conditions dsertiques constituent un processus qui mne la diminution de la productivit des cosystmes ; cette diminution, son tour, mne la

  • Page 14

    diminution des ressources pastorales, de la productivit agricole et la dtrioration des conditions de la vie humaine ;

    - Pour Zonn, La dsertification englobe tous les processus de dgradation biologique quel que soit leur facteur ou lendroit o ils apparaissent. Pour Khellil (1995), la dsertification est un phnomne complexe qui gnre une dgradation irrversible du sol et de la vgtation et qui a comme principale cause les activits humaines .

    A lunanimit, le concept dsertification, utilis par lensemble des auteurs, signifie la rgression de la vgtation sous des climats arides semi-arides ou mme subhumides. 2- Importance du surpturage, du dfrichement et de la dsertification et de leurs impacts sur la diversit biologique 2.1- Prambule sur le phnomne dsertification, consquence du surpturage et du dfrichement

    La dsertification, qui se manifeste donc par des paysages dsertiques, est un ensemble dactions impliquant la rduction plus ou moins irrversible du couvert vgtal; Elle touche environ 70% de la totalit des terres arides (FAO, 1980, 1995).

    Les phnomnes de dsertification ont t rvls au monde par la terrible scheresse du Sahel qui a pratiquement dur de 1970 1985, avec deux culminations (1973 et 1985). On se rappelle tous des silhouettes famliques que les mdias ont longuement diffuses.

    En effet, l'accroissement de la production agricole et alimentaire dans les zones arides a t obtenu dans une faible mesure par l'augmentation des superficies irrigues et dans une large mesure par l'extension des superficies cultives.

    L'accroissement des produits de l'levage a t obtenu par l'accroissement de la charge des pturages o les surfaces cultives ont t implantes sur les terres marginales des zones montagneuses et sur les steppes des rgions arides. L'augmentation de la production de viande a t obtenue par l'accroissement du cheptel et par consquent les forts, les maquis, les garrigues et les steppes arides ont t fortement perturbs. Donc, l'accroissement de la production agricole s'est effectu au dtriment des ressources naturelles.

    Pour l'intensit de l'rosion (considre comme forme de dsertification) et son volution les chiffres sont alarmants:

    - Les pertes de sol dans certains versants sont de l'ordre de 1 7 mm/an; - Les pertes de surface agricoles atteignent localement 3%/an; - Dans les pays de l'Afrique du Nord seulement on remarque qu'environ 130.000ha de terres

    cultives (0,6%) sont dtruites annuellement par l'rosion hydrique (40.000ha pour lAlgrie seule).

    Il a t dmontr qu'aucune variation systmatique du climat ne cause la dsertification mais seule la pression de l'homme et ses animaux sont responsables. A juste titre le grand Biologiste Dubos, 1974, affirme : "il faut reconnatre que l'histoire est charge de dsastres cologiques causs par l'intervention humaine, autant d'ailleurs que par des catastrophes cosmiques ou telluriques. Mais je crois, nanmoins, qu'avec l'amour de la terre, et l'aide de la science, nous pourrons crer des environnements cologiquement stables, conomiquement rentables d'une esthtique agrable, et compatibles avec une croissance continue de la civilisation".

    Donc, linfluence grandissante de lhomme et de ses animaux, sous leffet dune croissance dmographique galopante, a induit la cration de dsert; le climat nest quune circonstance favorable.

    Les consquences de la pression dmographique sont : - Le surpturage, caus par un accroissement important des troupeaux, tend suivre

    laccroissement dmographique ;

  • Page 15

    - La destruction des espces ligneuses, pour satisfaire les besoins des populations en bois ; plusieurs milliers dhectares de forts et de steppes sont dtruites chaque anne;

    - Lextension des forages, sans organisation pastorale ; les points deau, grand dbit, provoquent de grandes concentration de troupeaux autour des forages dtruisant ainsi tous les pturages.

    Beaucoup de travaux ont t accomplis depuis ; on sait mieux ce qui ce passe dans ces rgions, arides vocation pastorale.

    Lexpos ci-aprs dresse une synthse sur le phnomne dsertification en s'appuyant essentiellement sur l'exemple de l'Afrique du Nord, sachant, que sous des formes diffrentes les mmes causes engendrent les mmes consquences, quelque soit la rgion. 2.2- Comprhension des mcanismes de la dsertification des zones arides 2.2.1- Ingrdients d'un milieu naturel fragile

    Rappelons que les caractristiques du milieu, bien connues, sont les suivantes : 1) pluviosit: Elle est rduite par dfinition et irrgulire. Lirrgularit est la fois inter

    annuelle et inter saisonnire. Leffet de cette irrgularit sur la vgtation est plus que proportionnel. Certains scientifiques estiment qu'une variation de 1% de la pluviosit entrane une variation de 1,5% de la phytomasse produite;

    2) Pluies: Elles sont orageuses et brutales. Le diamtre d'une goutte de pluie est souvent suprieur ou gal 2mm. Si le sol est dcouvert, ces gouttes arrivent avec force et arrachent les particules fines de sol;

    3) Tempratures et amplitudes thermiques: Elles sont leves, ce qui a des effets sur les bilans hydriques et humiques des sols;

    4) Vents: Ils sont violents et ne rencontrent souvent pas d'obstacles pour les freiner. Les lments fins des sols librs par une remise en mouvement sous l'action des instruments aratoires ou tout simplement par un appauvrissement du sol en matire organique peuvent tre transports ds que le vent monte 10km/h;

    5) Sols: Ils sont souvent squelettiques et pauvres en matire organique. La couche exploitable par les racines est gnralement peu paisse (dans bien des cas la roche mre est pratiquement affleurante). La quantit d'eau que peut stocker le sol au profit des plantes est donc limite et aura tendance s'amenuiser si des phnomnes d'rosion dcapent la surface. Or cette matire organique assure la cohsion des particules de sol et leur organisation en mottes qui rsistent mieux l'action de la pluie et du vent. Les lments fins vont se diluer dans l'eau, colmater la surface et constituer au schage une pellicule fine mais compacte et trs dure. Ce vritable glaage de la surface empche les pluies de s'infiltrer, l'eau ruisselle et creuse des ravines, etc. De plus les graines qui germent ne peuvent pas percer cette crote et meurent. Des surfaces considrables sont concernes par ce phnomne. Ces paysages typiques s'observent de l'Afrique du Nord au Moyen orient et au sud de lEurope (Espagne) dans la rgion mditerranenne.

    6) Scheresses: Elles sont dfinies comme un dficit en pluie par apport la moyenne, ne sont pas un phnomne nouveau dans les zones arides. D'ailleurs l'anne moyenne ne survient que rarement. On a beaucoup parl de la scheresse au Sahel de 1970-85, mais cette rgion connu 3 pisodes similaires depuis le dbut du sicle (1895-1905, 1910-1916 et 1938-1943). Ces pisodes sont mconnus parce qu' l'poque l'activit humaine tait limite. La flore et la faune des zones arides sont adaptes ces cycles de scheresse et sont dotes des facults ncessaires pour les surmonter. Dans les zones protges et mises en dfens on s'aperoit que la scheresse ne laisse pas de trace sur le milieu (ex frontire algro- marocaine). Tout le monde reconnat que la scheresse, en elle mme, n'est pas un facteur de dsertification. C'est l'activit humaine qui dgrade. La scheresse est une circonstance aggravante qui provoque des bonds la dsertification. Face la persistance de problmes cologiques et socio-conomiques lis la scheresse et la dsertification, il y a eu une confrence des Nations Unies sur l'Environnement et le

  • Page 16 Dveloppement (CNUED) Rio (Brsil) en juin 1992 o les Etats Africains ont voqu leurs problmes. La communaut internationale a t amene dcider, au plus haut niveau politique, d'tablir une convention internationale sur la lutte contre la dsertification, reconnaissant que cette dernire est un problme environnemental de caractre global qui requiert des mesures urgentes. La convention a t adopte le 17 juin 1994 la suite de la 6me session de son comit intergouvernemental de ngociation tenue au sige de l'UNESCO. Globalement, la grande scheresse, qui a affect tout particulirement l'Afrique sahlienne, la fin des annes 1970, a mis en exergue les souffrances humaines et les catastrophes cologiques occasionnes par ce phnomne (Regagba, 1999). 2.2.2- Processus de la dsertification

    Le scnario est toujours le mme quelque soit l'endroit, mme si les itinraires et la dure des tapes qui conduisent la dsertification sont diffrents: on assiste une rgression du tapis vgtal qui va passer par plusieurs gradations. Les diminutions quantitatives sont suivies par un changement de la composition floristique. Les plantes sont de plus en plus rabougries et inintressantes. Graduellement le sol dcouvert subit l'action du vent et de la pluie ; les phnomnes d'ablation et de dcapage laissent des tendues caillouteuses tandis que le transport et l'accumulation crent des paysages dunaires. Plusieurs formes de dgradation peuvent conduire la formation du dsert:

    1) Dfrichements: C'est l'action la plus brutale. Que ce soit par brlis ou par traction mcanique, la mise en culture dtruite totalement la vgtation naturelle. Les sols dfrichs, perdant rapidement leur fertilit, sont laisss en jachre et ils ne peuvent remonter leur niveau antrieur tant que ces jachres steppises sont ptures.

    2) Surpturage: La vgtation diminue progressivement et finit par disparatre. Seules les plantes dlaisses par les animaux colonisent les parcours, mais elles sont gnralement sans grand intrt pour la protection des sols (petits pineux, ...)

    3) Eradication des espces ligneuses: Pour beaucoup de socits, le bois est la seule source d'nergie domestique. Un pays comme le Burkina Faso dpend 85% du bois de chauffe. Au dbut, les arbres sont abattus, puis les plantes steppiques plus ou moins ligneuses sont arraches. (Exemple des paysages en auroles typiques autours des agglomrations africaines).

    4) Salinisation: Dans les zones cultives en irrigu, il peut se produire une strilisation dfinitive des terres par accumulation de sels toxiques. Les eaux utilises sont frquemment charges de sels. Comme les tempratures sont leves, l'vaporation provoque une concentration de ces sels dans le sol, jusqu' un niveau insupportable par les vgtaux. Ce problme est dramatique dans certains pays comme l'Egypte.

    5) Extirpation des plantes usage mdical ou industriel: Certaines plantes mdicinales sont extirpes outrance en Asie (Chine). En Afrique du Nord on peut citer la cueillette de l'Alfa pour les usines de pte papier. Le bois dans diffrentes actions de dgradation est naturellement variable, mais la mise en culture, le surpturage et la coupe de bois explique eux seules 80 90% des surfaces dsertifies. Les rsultats nationaux sont donns en pourcentage du PIB (produit intrieur brut) pour les pays dAfrique du Nord. Pour lAfrique sub-saharienne, les cots de la dgradation des terres sont prsents en pourcentage du PIB agricole (PIBA) compte tenu de limportance du secteur primaire dans ces pays. 2.2.3- Crise du pastoralisme

    La surexploitation des milieux arides, et la dsertification qui en dcoule, est un phnomne propre au 20me sicle. Pendant des sicles les socits agro-pastorales taient un exemple parfait d'quilibre entre l'homme et le milieu naturel.

  • Page 17

    Le principe de base de lquilibre agro-pastoral est la mobilit. Les socits pastorales taient nomades ou semi-sdentaires, pratiquant la transhumance. La rgle tait de ne jamais rester trop longtemps au mme endroit. La pression sur le milieu tait donc rpartie dans le temps et dans l'espace, au rythme des saisons.

    En guise de rappel de lquilibre agro-pastoral nord-africain, qui a survcu jusqu' la veille de la colonisation on peut retenir que :

    - en hiver, les campements sont installs aux portes du dsert. Il y fait plus chaud, et les quelques pluies automnales et hivernales suffisent pour assurer une vgtation phmre pousse rapide;

    - au printemps, en remontant vers les hautes plaines steppiques, les pluies d'automne et d'hiver favorisent une vgtation abondante utiles pour les brebis en priode d'agnelage ;

    - en t, en avanant vers le tell, c'est dire vers les hautes plaines cralires, il y avait encore suffisamment de terres incultes pour les btes, qui profitent en plus des chaumes. Par ailleurs, pendant que les nomades sont employs comme main duvre saisonnire sur les chantiers de moissonbattage, ils font leur rserve de grain pour l'anne quand ils redescendent vers la steppe.

    - en automne, sur la steppe de nouveau, la vgtation prenne est suffisante pour le cheptel. Si l'anne est mauvaise, la disette et les maladies se chargent de remettre les effectifs un niveau compatible avec les ressources fourragres. Quelques labours sont effectus, mais uniquement sur des zones d'pandage de crues ou sur des bas fonds ou des cuvettes sols profonds. Ces champs seront rcolts, au retour, lors de la migration de printemps. La descente vers le dsert pour les quartiers d'hiver s'amorce avant les grands froids.....

    Ce systme fonctionnait avec une organisation et des institutions tribales et un droit coutumier reconnu et respect de tous. Les mutations profondes qu'il a connues depuis un sicle sont dfavorables une gestion rationnelle des ressources.

    Nanmoins, ces systmes agro-pastoraux connaissent, depuis quelques dcennies, des mutations profondes avec comme causes principales :

    1) Dmographie: C'est l'une des principales causes. Elle a littralement explos depuis le dbut du sicle. Pratiquement la population double tous les 20 30 ans, selon les pays, soit 25 ans en moyenne, en particulier depuis les annes 50. Il faut donc cultiver plus de terre, lever plus d'animaux et couper plus de bois pour se chauffer. Par ailleurs la plupart des pays concerns connaissent une nette amlioration du niveau de vie et une certaine urbanisation. La demande en viande et produits craliers donc augment encore plus vite que la population ; ce qui aggrave davantage les pressions sur les terres.

    2) Dsorganisation de la socit pastorale : Plusieurs facteurs sont responsables de cette dsorganisation sociale:

    a) Etat : Les socits pastorales se sont heurtes la mont des tats, introduits par la colonisation. C'est l'tat qui dtient le pouvoir. Du coup, les institutions traditionnelles sont devenues inutiles et ont disparu. Les jeunes tats ont poursuivi la mme politique de consolidation des structures tatiques. Les socits nomades, juges rtrogrades, sont pousses la sdentarisation cause du problme de contrle politique.

    b) Fxation volontaire : Beaucoup de nomades sont attirs par le standard de vie moderne et se sont d'eux mme sdentariss. La scolarisation explique beaucoup cette sdentarisation car les jeunes instruits ne veulent plus courir derrire les brebis !

    Le rythme de ces fixations volue en fonction des opportunits ou des grandes crises climatiques ou mme politiques (cas du Sahel ces derniers temps: fixation pour raisons de scurit ou par souci de diversification des ressources par crainte d'une nouvelle scheresse).

  • Page 18

    La sdentarisation et la semi-sdentarisation ont aggrav le problme des dfrichements ainsi que la concentration des troupeaux autour des habitations.

    c) Obstacles aux migrations : Les frontires des jeunes pays sont des obstacles aux dplacements traditionnels. Une mme tribu peut avoir ses diffrents lignages parpills entre plusieurs pays et tre coupe de ces couloirs traditionnels de nomadisation.

    A l'intrieur d'un mme pays les obstacles au nomadisme ne manquent pas non plus : - Le dveloppement des cultures prennes au dtriment des crales ; - Appropriation et exploitation de terrains qui taient anciennement des friches servant de

    parcours ou d'aires de stationnement. d) Erreurs de politique conomique : Pour avoir des ressources, les terres les plus

    productives sont souvent affectes des cultures forte valeur ajoute. Les populations se rabattent sur les terres marginales pour les produits vivriers et rduisent ainsi les espaces pturs. Dans d'autres cas, pour parvenir lautosuffisance en viandes rouges ou tout simplement pour venir en aide des leveurs frapps par la scheresse, beaucoup de gouvernements ont encourag la supplmentation en important et en mettant la disposition des pasteurs des quantits considrables d'aliments de btail d'origine industrielles concentrs. Lalimentation tant disponible un prix drisoire, on peut se contenter de parcours trs pauvres dont le rle est dsormais d'assurer l'encombrement uniquement. Les pasteurs ont donc t encourags dtenir des sureffectifs, l o il aurait fallu les rduire. Plus grave encore, en raison des super profits que l'activit gnre, des spculateurs citadins, qui n'ont jamais t pasteurs, investissent dans l'levage et utilisent les services des bergers sans troupeaux. Certains observateurs, un peu svre, ont dit, ce propos, que "l'Algrie a subventionn la dsertification des steppes".

    e) Progrs technique et techniques agressives : Les pratiques d'exploitation se sont modernises. Elles permettent de labourer davantage de terres et de dtenir des cheptels excessivement importants : Le camion ramne sur les parcours non seulement des concentrs mais aussi de la paille; Laccs aux soins vtrinaires permet de rduire la mortalit, alors quanciennement les disettes et les maladies jouaient un rle de rgulateur naturel; Le camion citerne ou la citerne tracte, ramnent l'eau sur place. Lleveur n'a plus besoin de se tenir proximit des points d'eau. L'ensemble de ces facteurs concourt une augmentation vertigineuse du nombre danimaux. et leur concentration dans des zones svrement surptures. Le tracteur dfriche et laboure en une journe ce que l'attelage animal excute en 10 jours. Comme on a besoin de plus en plus d'orge, on laboure de plus en plus d'espaces qui donneront dans le meilleur des cas 3 quintaux de grains par hectare. Si l'anne climatique est dfavorable les espaces labours sont pturs en vert.

    f) Statut foncier : A l'origine, la terre appartenaient des collectivits qui vivaient en communaut et les exploitaient collgialement. De nos jours les terres sont statutairement restes collectives, ou sont devenues proprit de ltat qui accorde un droit de jouissance aux pasteurs. Or la notion de communaut s'est considrablement amenuise. Les liens tribaux et familiaux ne sont plus les mmes. Le mode d'exploitation de la terre obit des rgles de rentabilit, de spculation, pour atteindre des objectifs individuels. Comme la terre appartient tout le monde, elle n'appartient de fait personne et il n'y a pas plus de lien entre le sort de l'exploitant et celui de la terre. Personne ne veut donc investir dans la prservation de l'cosystme ni mme accepter d'imposer la discipline qu'exige une gestion rationnelle. Ce problme foncier est pris en charge depuis quelques annes par de nombreux pays. Aprs plusieurs expriences d'organisation pastorale, l'Algrie a prpar une loi pastorale dont l'aboutissement est ralenti par les vnements actuels. La Tunisie a essay de crer des exploitations coopratives mais ce fut un chec. En effet, en Tunisie, des titres de proprit prive ont t consentis ceux qui en mirent en valeur des terres, notamment par des plantations d'oliviers. Ceci a abouti une extension de l'olivier au dtriment des parcours, aggravant ainsi le

  • Page 19 surpturage sur les parcours dj surchargs, sans que l'olivier produise grand chose, puisqu'il a t install dans les zones de trop faible pluviosit et ne donne qu'une rcolte tous les huit ans. De ce fait, la plantation est plus un moyen d'obtenir un titre de proprit qu'une vritable mise en valeur. Enfin on peut signaler que le Maroc est galement proccup par ce problme foncier avec, notamment, un essai d'implantation de coopratives pastorales dans la partie Orientale du pays.

    La question foncire n'est donc pas simple : - Que faire des ayant droits qui n'ont pas de troupeaux ou qui ont migr? - Ne risque-t-on pas de morceler outrance les parcours et de rendre la transhumance

    impossible? - Que faire du droit coutumier qui reconnat plus ou moins le droit de proprit celui qui

    exploite sans interruption une parcelle? - Que faire des leveurs urbains et priurbains actuels? Les enjeux sont importants et des conflits dj chroniques risquent de dgnrer. L'ensemble des problmes voqus concourt ainsi exercer de fortes pressions sur les milieux

    arides dj fragiles. La situation des zones arides bien que critique n'est pourtant pas dsespre. Des signaux

    permettent partout d'esprer l'inflchissement de la dynamique rgressive. 3- Impact du phnomne dsertification sur la diversit biologique 3.1- Impact du surpturage sur la diversit biologique

    Prcisons que le surpturage est d laccroissement du cheptel li une rduction de loffre fourragre. Par ailleurs, au niveau des cosystmes steppiques par exemple, lexploitation des forages et des points deau grand dbit, sans organisation pastorale, provoque de grandes concentrations des troupeaux autour des forages et provoque la formation dauroles dsertifies sur des rayons de 5 15 km perceptibles sur les images satellites (Mederbal, 1992).

    En outre, le surpturage en forts ou en steppe a pour consquences d'liminer par broutage les jeunes rgnrations, les branches basses, et les rejets. Par ailleurs les effets du pitinement sur le sol et la vgtation sont graves: tassement, solifluxion, crasement des vgtaux, etc...

    Devant une situation dramatique, l'interdiction de pturer a t initie. Nanmoins, en dpit du contrle des services forestiers, un accroissement souvent exponentiel des ttes de btail a conduit en quelques dcennies une rgression dramatique et souvent irrversible du couvert vgtal. Ce surpturage quasi permanent a stopp les rgnrations, transform la steppe en "dsert" et beaucoup de forts en un piquet d'arbres branchs et a profondment modifi le tapis herbac associ.

    Aux espces caractristiques du cortge sylvatique des cosystmes forestiers, souvent de haute valeur pastorale, a succd une fort tapis ras d'annuelles dans le meilleur des cas, ou une fort envahie par les espces non apptes. Ces forts annuelles (forts-parcs) sont maintenant prsentes en Algrie sous presque toutes les essences: Pinus, Quercus, Tetraclinis, Cedrus, etc... (Quzel, 2000).

    Il faut noter qu'actuellement, les charges tolrables sont 2 3 fois plus leves (Quzel, 2000). Toutefois des initiatives de mise en dfens (stricte ou contrle), au niveau des parcs nationaux (cas des cosystmes forestiers) et dans la rgion steppique, ont induit une remonte biologique remarquable et une reprise d'extension de la vgtation.

    3.2- Impact du dfrichement sur la diversit biologique

    Rappelons que, au niveau de la rgion steppique, le dfrichement a pour origine lextension de la craliculture qui a t fortement amplifie par lintroduction de la mcanisation et des labours raliss laide de tracteurs quips de charrues disques. Cette mcanisation, inadapte aux conditions cologiques de la steppe, entrane galement la strilisation des sols. Nul nignore

  • Page 20 dailleurs, y compris une trs large frange dleveurs, que les labours dans la rgion steppique, foncirement pastorale, constituent le coup de grce qui met fin dfinitivement, et dune manire irrversible, toute forme de vie vgtale.

    Notons qu'au cours des dernires annes (et bien que des statistiques officielles soient impossibles obtenir!), les surfaces cultives au niveau des franges infrieures des forts ont t multiplies par 4 ou 5 (Quzel, 2000).

    Un autre type de dfrichement anarchique est celui qui se produit proximit des agglomrations. En effet une exploitation intensive conduit progressivement leur disparition.

    Dautres actions brutales comme les brlis rptitifs, ou les jachres ptures, favorisent le dfrichement.

    Malgr plusieurs cris d'alarme, la situation ne risque que de s'aggraver dans les prochaines annes tant que la lgislation forestire n'est pas applique. 3.3- Menaces de la dsertification sur la biodiversit

    Rappelons que la dsertification, consquence de phnomnes tels que le dfrichement ou le surpturage, englobe tous les processus de dgradation biologique quelque soit leurs causes ou lendroit o ils apparaissent.

    Le lien entre dsertification et occupation humaine apparat donc comme un concept gnralisable et la FAO propose que ce lien soit clairement exprim par une dfinition plus prcise: "la dsertification est l'ensemble des facteurs gologiques, climatiques, biologiques et humains qui conduisent la dgradation des qualits physiques, chimiques et biologiques des terres des zones arides et semi-arides et mettent en cause la biodiversit et la survie des communauts humaines".

    Laction de lhomme se traduit par un double effet dfavorable sur la biodiversit vgtale : - La dominance, en rarfiant les populations de la plupart des espces, et l'extension d'un tout

    petit nombre despces opportunistes; - Lextinction de certaines espces de la totalit de leur aire de rpartition gographique ;

    selon certaines estimations, 25 75000 espces vgtales devaient disparatre avant lan 2000. Or, 60% de mdicaments sont issus du rgne vgtal et on estime quune espce sur 1000 10000 prsente des proprits pharmacologiques remarquables.

    Par ailleurs, les causes du dclin des espces animales de grande taille peuvent tre multiples. Elles sont directement lies la chasse laquelle se livre lHomme ou indirectement des pressions anthropozoognes induisant la destruction des niches cologiques.

    La rduction de la biodiversit est souvent prsente comme un problme environnementale, mais ces causes fondamentales sont essentiellement sociales conomiques et politiques. En effet, la tendance la monoculture (uniformit gntique) agricole et forestire sur de vastes territoires entrane la disparition de nombreuses espces de flore et de faune sauvage qui avaient besoin dun milieu diversifi pour se nourrir tout lanne et survivre.

    La diversit gntique disparat des champs cultivs au fur et mesure des succs mmes de lalimentation des plantes et lintensification de lagriculture. Il s'agit de lrosion gntique qui se manifeste selon trois niveaux :

    - Diminution de la diversit interne aux varits, par la gnralisation de varits gntiquement homognes ;

    - Diminution du nombre des varits cultives au sein dune espce ; - Diminution du nombre despces cultives. Cette rosion gntique est reconnue comme tant la principale cause dextinction des espces

    (FAO, 1995). Elle (l rosion gntique) est, ce titre, un index rvlateur du dsquilibre et de la dgradation des cosystmes.

  • Page 21 4- Espoirs de retour une dynamique progressive 4.1- Changements de mentalits (dans l'approche du pastoralisme)

    Il y a quelques annes le pasteur tait considr avec mpris. C'est un prdateur exclu systmatiquement de tous les projets qui le concernent en premiers chefs. Il n'tait pas sens savoir ce qui est bon pour lui mme. Les actions de dveloppements suscitaient donc son indiffrence et bien souvent son opposition. Aujourd'hui, son savoir faire, bas sur une connaissance sculaire de son milieu lui est reconnu. Techniciens du dveloppement et scientifiques sont graduellement passs d'une attitude d'exclusion et de mpris une dmarche participative dans les annes 70. Depuis les annes 80, gouvernants, agents de dveloppement et scientifiques adoptent une attitude ethnoncentriste et associative. On reconnat dsormais qu'un projet ne peut aboutir que s'il est global et port par la population cible.

    Les ONG (Organisations Non Gouvernementales) ont galement abandonn l'assistanat. Les projets en cours sont multi directionnels et sappuient sur des institutions traditionnelles qu'on tente de ractiver. 4.2- Volet foncier et juridique

    La prise de conscience est gnrale. Chaque anne des rencontres internationales se tiennent. Des formes d'organisation varies sont exprimentes un peu partout. 4.3- Progrs technique et scientifique

    Le potentiel de progrs technique et scientifique, prt tre appliqu, est important mais les freins son exploitation sont les sempiternels problmes de moyens d'organisation d'hommes forms et comptents, de rgles de fonctionnement consensuel. Par consquent, la dsertification des milieux arides n'est que l'une des facettes du sous dveloppement. Protger les milieux arides passe par le dveloppement des socits concernes. 5- Approche possible pour le dveloppement des zones arides

    Aprs notre bref expos de la problmatique gnrale de la dsertification des zones arides , nous retenons que la dynamique rgressive des cosystmes arides nest que la manifestation dune dynamique socio-conomique, caractrise par une forte dmographie et des mthodes dexploitation du milieu de plus en plus agressives.

    Souvent des tudes plus au moins sectorielles consacres la dsertification, tablissant des diagnostics posteriori sur ltat du milieu, peuvent conduire des attitudes plus rparatrices que prventives: on agit sur les effets et non sur les causes. Par consquent on en est en dessous des esprances pour trois raisons essentielles: 1) Les surfaces traites ne peuvent tre que marginales par rapport aux espaces dgrads. La situation conomique du pays ne permet, dans aucun cas, de dgager des ressources suffisantes pour inflchir une dynamique de dgradation par une dynamique de restauration; 2) Le traitement technique de la dgradation nest pas toujours accueilli favorablement par les populations qui peuvent le juger inadapt leurs intrts. Il sensuit que, tt ou tard, la dynamique rgressive revient ; 3) Bien que disposant dune certaine avance, les connaissances phytocologiques ne permettent pas encore de matriser les espces cls de vote introduire ou rintroduire pour rtablir lancien quilibre ou crer un nouvel quilibre mieux adapt aux modes dutilisation de lespace .

    Beaucoup de travaux consacrs la mise au point de modles de gestion rationnels (Algrie, Tunisie) ou de modles prvisionnels des ressources, afin de ragir temps par des actions de rgulation, ont galement connu peu dapplication sur le terrain. On bute toujours sur les ternels

  • Page 22 problmes de rigidits structurelles et de pnurie de moyens: passer de la comprhension dun phnomne laction nest pas vident. Aussi efficaces que soient les techniques, elles doivent, pour tre appliques, rencontrer sur le terrain des structures rceptives et propices au changement et cest prcisment l le principal blocage car bien souvent lefficacit de la lutte contre la dsertification dpend davantage des changements qualitatifs que du volume de ressources qui lui seront consacres.

    Depuis la fin des annes quatre-vingts, les approches holistiques des phnomnes de dsertification et plus largement du dveloppement agro-pastoral se sont bien rpandues. On reconnat dsormais quil faut raisonner en termes de dveloppement participatif et durable . En matire de lutte contre la dsertification, cette nouvelle approche consiste essentiellement stimuler et accompagner lvolution des systmes agro-pastoraux vers des formes dexploitation qui concilient les intrts des populations et lquilibre cologique.

    Les rappels prcdents montrent lintrt de se placer dans un contexte de recherche-action et dobserver les deux rgles ci-aprs: 1) Runir dans une mme approche, la dynamique socio-conomique et la dynamique biophysique, car ce nest quen saisissant correctement les interactions entre ces ceux dynamiques que lon peut envisager les changements structurels qui auront un impact sur lexploitation du milieu; 2) Utiliser des mthodes danalyse et des chelles de perception qui soient reconnues et admises la fois par le chercheur, lagent de dveloppement et lagro-pasteur. Il est, en effet, difficile dengager une action de dveloppement concerte si les participants ne parlent pas le mme langage ou utilisent des chelles dapprciation diffrentes.

    En effet, le constat dsertification = crise de gestion des ressources tant largement reconnu, on admettra que la confrontation des ressources disponibles aux modalits dutilisation exprimera lintensit des pressions humaines et par consquent les dynamiques prvisibles.

    Ce sont ces deux lments fondamentaux, ressources naturelles- mode dutilisation par lhomme, qui concentrent lattention des groupes sociaux en prsence et des institutions impliques dans les milieux arides.

    En dfinitive cest autour de ces deux lments que vont se dployer les stratgies des uns et des autres.

    Cest bien l le point de dpart de toute action de dveloppement concerte. Technicien et agro-pasteur sont conduits raisonner en termes de potentialits et de pratiques dexploitation.

    Dans les milieux arides, les ressources les plus convoites sont les sols, la vgtation et leau. Chacune de ces ressources peut tre identifie par les spcialistes (agronomes, pdologues, hydrologues, conomistes, cologues...) par un grand nombre dindicateurs.

    De mme que pour les ressources, les modes dexploitation sexpliquent par une multitude de variables (naturelles, sociales, conomiques, juridiques,....) interactives.

    Dans le cadre dune tude, qui se veut intgre et simplificatrice, il est prfrable de choisir des indicateurs synthtiques. Les approches factorielles classiques exigeantes en pluridisciplinarit, en moyens dinvestigation et en temps sont difficilement reproductibles sur tous les sites. Les indicateurs suivants doivent tre connus : 1) Potentialits

    - Sols: lments associs la capacit de rtention Il est vident que les terres de meilleure qualit sont les plus apprcies soit pour leurs

    potentialits de production, soit pour leur aptitude la mise en culture. En milieu aride le facteur limitant par excellence est leau. En priorit, il sagit de connatre la capacit de rtention pour leau (en tenant compte des facteurs climatiques et topographiques) par rapport aux critres habituels de fertilit.

  • Page 23

    Deux voies mthodologiques peuvent tre proposes: lapproche par les identifiants et celle par lhumidit rmanente.

    - Ressources vgtales: offre fourragre Les systmes agro-pastoraux, pratiqus actuellement dans les milieux arides, sont marqus par la

    diversit des ressources vgtales. Il est donc difficile de pouvoir juger des stratgies dexploitation des ressources par la seule vgtation produite par les parcours. Cest la raison pour laquelle il est prfrable de parler despaces pturs.

    Lattractabilit quexerce la vgtation de ces espaces sur les hommes et les troupeaux pourrait sexpliquer par la quantit (phytomasse) et la qualit (valeur pastorale) de leur vgtation fourragre utile.

    - Eaux: tages bioclimatiques et rserves disponibles L encore, lintrt est porter sur la part utile des eaux pluviales et mobilisables. En effet, si les

    gradients climatiques le justifient, il est souhaitable denvisager de relier les donnes mtorologiques enregistres au sol aux donnes de tldtection pour approcher les pluies utiles.

    Les rserves accessibles et prouves (eau pour labreuvement et lirrigation) doivent tre galement cartographies parce quelles sont au centre de toutes les apprciations sur la valeur du milieu. 2) Pratiques dexploitation : le systme de production Le systme de production pourrait tre retenu comme un indicateur synthtique qui exprime les stratgies humaines, face aux contraintes et opportunits qui caractrisent les milieux. Humain et naturel. Il sagit du lien concret entre les deux dynamiques, biophysique et humaine. Lanalyse de chacun des lments du couple ressource - exploitation ainsi que leur spatialisation ncessitent des mthodes qui leurs sont particulires, gnrant des couches dinformation du SIG, qui sarticuleront comme suit:

    - Le sol, loffre fourragre, leau seront cartographies et combines pour dcouper le site tudi en zones quipotentielles.

    - Paralllement une enqute socio-conomique approfondie sera consulte pour caractriser et comprendre le fonctionnement des systmes de production, notamment les pratiques dexploitations.

    - Une reprsentation cartographique des diffrents systmes de production peut tre entreprise aux regards de critres qui leurs sont fortement corrls et qui se prtent une spatialisation (cartographie ethno-lignagre et socio-foncire...).

    - Localiss dans leurs zones de potentialits respectives, ceux ci expriment en principe des zones de potentialits et de pratiques dexploitation, cest dire des units de rflexion de concertation et daction pour lutter contre la dsertification.

    Lvaluation des ressources fonde sur les techniques modernes de gomatique, et couple avec une tude socio-conomique et cologique parait dun grand intrt, condition de veiller adapter les outils au contexte de recherche-action.

    Les nouvelles technologies de linformation spatialise ont suscit beaucoup despoirs en matire de lutte contre la dsertification, mais leur impact sur la lutte elle mme reste limit, bien que ces dernires aient largement contribu mieux comprendre et surveiller le phnomne. Un effort dadaptation au contexte de recherche-action reste donc faire.

    En effet, de lavis de nombreux observateurs, la chane recherche-dveloppement de ces technologies, bien que renforce au sommet, natteint pas suffisamment lutilisateur final.

    Lide de mettre les outils modernes dinvestigation au service des utilisateurs nest pas daujourdhui. Dj en 1990, la ncessit de dvelopper des logiciels peu coteux sur des outils micro-informatiques a t avance. En effet dans une phase dapprentissage et dvaluation de loutil tldtection, aucune structure raisonnable ne peut investir dans des quipements lourds.

    Les mthodes de traitements des donnes doivent galement tre simplifies ou plus prcisment adaptes aux moyens dinvestigation des collaborateurs locaux. Les pertes de performances dues la modestie des quipements et des appareils de mesure peuvent tre largement compenses par un atout majeur: la plus grande possibilit dinterprtation des donnes grce la connaissance du terrain par les partenaires locaux et leur proximit des sites, ce qui autorise un nombre dobservations et de contrles moins restrictifs. Associe une bonne connaissance du terrain, lexploitation de la valeur composite pixel peut savrer un raccourci avantageux, par rapport aux dmarches analytiques qui consistent pour chaque investigateur dtecter des objets concernant sa propre discipline (Regagba, 1999).

  • Page 24

    Pour assurer lutilisation des acquis et la continuit des programmes, il est utile dinclure dans le partenariat des oprationnels de terrain, dj impliqus dans une action et demandeurs de collaboration.. Il ne sagit pas de chercher des partenaires pour mener des travaux, mais bien de se greffer sur un chantier en cours . Autrement dit cette recherche doit rpondre directement ou indirectement des besoins exprims localement.

    En consquence, il est ncessaire voire indispensable que le dispositif de partenariat comprenne des structures de recherche et des structures oprationnelles qui ont des responsabilits de gestion sur le site. On pourra runir ainsi, autour dun thme et dune interface dexploitation de donnes go-rfrences fdratrice, des scientifiques et des praticiens.

    Par ailleurs cette attitude associative sera galement adopte en cours dlaboration et de validation des produits cartographiques vis vis des agro-pasteurs. En effet, le dveloppement durable parait peu probable en labsence de participation en phase dinvestigation. Il est ncessaire dassocier, non seulement les praticiens de terrain mais aussi de tenir compte des savoirs traditionnels des usagers et de leur propre perception de la ressource , qui sont fondamentaux dans le choix des pratiques dexploitation.

    Notre travail de recherche sera dirig sur les cosystmes arides (versant mridional de latlas saharien) et tente de sintgrer dans cette nouvelle dynamique. 6- Objectifs viss

    Pour ces choix techniques et mthodologique, qui doivent prvaloir dans une telle vision, nous tenterons donc de mettre en place une approche mthodologique visant contribuer aux objectifs suivants : 6.1- Objectifs principaux

    - Analyser les systmes cologiques en basant sur la phytocologie, la dynamique et l cophysiologie de la vgtation de ces territoires ;

    - Comprendre les relations entre dynamique socio-conomique et dynamique cologique travers les rapports ressources- systmes de production ;

    - Crer une base de donnes phytocologiques adapte des actions concertes de dveloppement en intgrant dans le processus cartographique les visions des scientifiques, des praticiens et des agro-pasteurs.

    6.2- Objectifs thmatiques

    - Identification des units cologiques homognes ; - Evaluation des potentialits de ces units cologiques homognes ; - Proposer des orientations damnagement pour chacune des units (Units Spatiales

    dAmnagement) correspondant aux units cologiques homognes. 6.3- Objectifs mthodologiques

    - Dvelopper des mthodes dtude simples peu coteuses et adaptes aux besoins des oprationnels de terrain pour assurer un maximum de transferts scientifiques et techniques ;

    - Exploiter le caractre composite dune unit cologique homogne en essayant de dtecter directement des descripteurs synthtiques, sans devoir passer par les classiques cartes factorielles, trop longues obtenir.

  • Page 25

    Partie 2 : Diagnostic du milieu et analyse de la vgtation de linterface steppe Sahara Prambule : Pour des raisons de cohrence de la dmarche de notre travail, nous prsentons ci-dessous un organigramme rsumant la mthodologie que nous avons adopt pour le diagnostic du milieu et lanalyse de la vgtation :

    1 -Critres de choix et prsentation du site dtude (Territoire test d'El Bayadh) : L'ide directive ayant guid ce choix est d'obtenir des espaces diffrencis pour aborder des situations cologiques diversifies

    2-Echantillonnage : (03) zones-tests ont t retenues et tudies au niveau de la wilaya dEl-Bayadh :

    1- Stitten ; 2- Ghassoul ; 3- Brzina ; Lemplacement des stations au niveau de ces zones-tests a t choisi selon des transects, N S et E W et

    il tait guid par la gomorphologie et la physionomie de la vgtation.

    3-Analyse synchronique de la vgtation laide

    de la tldtection spatiale:

    typologie des units de vgtation laide dune CC de

    limage Landsat TM du 11/04/87.

    4-Analyse diachronique de la vgtation laide

    de la tldtection spatiale:

    suivi de la dynamique de la vgtation en reprsentant les

    NDVI des images satellites Landsat TM de 1987 et 2001.

    5-Etude de la flore et de la vgtation:

    relevs floristiques excuts durant la saison printanire selon

    la mthode de Braun-Blanquet (1951) en optant pour un

    chantillonnage stratifi, selon un transect N S et en excutant un

    relev (au moins) au niveau de chacune des zones isophnes de

    la CC.

    6-Analyses pdologiques : granulomtrie (Casagrande) ; CE (extrait acqueux) ; Ca total (Calcimtre de Bernard) ; CO (Anne, 1945) ;

    MO (MO/C= 1.72) ; P2O5 (Lorenz Sheffer) ; pH (lectromtrique) ; Couleur (code Munsell).

    7-Analyse multivarie : logiciel Minitab15

    8-Valoriation des espces vgtales dintrt mdicinal :

    chromatographie (phase liquide), extraction de la matire vgtale de 04 espces

    (Artemisia herba alba, Peganum harmala, Marrubium vulgar, Anacyclus valentinus

    9-Ecophysiologie des espces vgtales phares prsentant un intrt

    cologique et pastoral: effet de la temprature sur le taux de germination

    des espces.

    10-Synthse des donnes cologiques laide des SIG: dlimitation des zones cologiquement homognes par croisement des cartes factorielles (lithologie,

    pentes et vgtation).

  • Page 26

    1- Choix techniques et mthodologiques Introduction

    La prservation de la biodiversit, notamment en Algrie pr - saharienne, constitue une priorit identifie tant au niveau national quinternational.

    Le suivi de la biodiversit doit constituer un lment central dans ces priorits dont l'objectif premier est la capitalisation, l'exploitation et la diffusion des informations scientifiques disponibles ou rcoltes ; En outre, ce suivi comprend de plus la mise en place dun systme dinformations gographiques (SIG) ddi la cartographie, la gestion et la planification du patrimoine naturel de la rgion steppique et saharienne (Algrie).

    La problmatique de ce systme dinformations gographiques (SIG) est par consquent inscrite dans une dmarche scientifique pluridisciplinaire ncessitant lintgration de donnes multisources et plurithmatiques dans le systme, la conception et la mise en oeuvre d'une mthode de suivi de la biodiversit.

    Dans un souci de cohrence de la dmarche suivie, le cheminement suivant est adopt : 1- Pour appliquer une approche mthodologique cohrente et retenir les techniques dtude les mieux appropries, la problmatique et les objectifs viss par nos recherches sont prciss ; 2- La mthodologie de mise en place dun systme dinformations gographiques est fixe tout en insistant sur les oprations techniques gnrales et les applications thmatiques spcifiques. Plus particulirement, pour rendre cette mthodologie oprationnelle, laccent est mis sur lapplication de loutil gomatique (tldtection, cartographie et SIG) dans la spatialisation des donnes sur la flore et la vgtation. 1.1- Problmatique, objectifs viss et rsultats attendus 1.1 .1- Problmatique

    Devant la problmatique, dune part, de gestion du patrimoine naturel de lespace pr - saharien Algrien, connaissant actuellement de trs graves dysfonctionnements (Le Hourou ., 1968 et 1997 ; Mainguet , 1995) et dautre part, labsence dune approche cohrente capable de mobiliser toutes les comptences et les ressources pour les besoins du dveloppement, linitiative dentreprendre le prsent travail de recherche a t prise en considration.

    Pour prserver et utiliser durablement la diversit biologique, lanalyse du milieu un instant t0 puis le suivi spatio-temporel des bio-indicateurs les plus pertinents sont des tapes ncessaires dans cette dmarche. Or, les mthodes classiques de diagnostic phytocologique et de suivi de la biodiversit, qui sont nombreuses et diversifies, ne permettent pas dtudier de grands espaces dans un laps de temps raisonnable et ne rpondent pas, souvent, aux attentes du praticien du terrain ; Dans ce cadre, lapplication des techniques de la gomatique (tldtection, cartographie numrique et SIG) est tout fait justifie. En effet, le terrain dapplication est caractris par : - Un patrimoine naturel mconnu, reprer et explorer ; - Une biodiversit riche mais fragilise et menace, conserver ; - Des cosystmes subissant des variations climatiques imprvisibles dans le temps et dans l'espace, grer ; - Et, globalement, un hritage naturel, prserver et transmettre pour les gnrations futures. Pour ce, la gestion de la rgion steppique et pr - saharienne, de par sa complexit et son caractre multisectoriel, fait appel des masses importantes de donnes qui, pour la plupart, sont gographiquement localises, notamment : - Donnes topographiques (cartes dtat major, croquis, Modles Numriques de Terrain) ; - Donnes cadastrales (anciens plans de grande chelle, limites administratives, donnes attributives) ;

  • Page 27 - Images satellitaires (images satellitaires de trs haute rsolution spatiale, fusion de donnes de multi sources, spatio-cartes) ; - Travaux in situ et sorties sur le terrain (vrification, compltement, chantillonnage, validation, suivi spatio-temporel) ; - Cartes et donnes thmatiques diverses (gologie, pdologie, hydrologie, vulnrabilit naturelle, amnagement du territoire, protection de la nature, voies de communication, transport) ; - Donnes et renseignements socio-conomiques (civilisations et priodes, peuplements et rpartitions, mode de vie, coutumes et traditions, activits) ; - Faune et flore (peuplements forestiers, chasse, couloirs de faune, surfaces utilisables par la faune, potentialits, sensibilit la dsertification). Comment grer cette masse dinformations ? Toute la finalit est de garantir : - Une prennit de la donne ; - Un accs facile et une consultation rapide des donnes ; - Une analyse spatiale et requtes gorfrences de grande prcision ; - Des ditions cartographiques de bonne qualit ; - Une aide la dcision et la gestion des diffrentes actions damnagement, de sauvegarde et de protection de lhritage naturel. 1.1.2- Objectifs viss Lobjectif gnral peut tre formul comme suit : - Mise en place dun systme dobservation, de collecte et de traitement des donnes gorfrences multi-sources et multi-chelles ddi la prservation du patrimoine naturel; - Par consquent, l'object if pr incipal du travail prconis concerne : - lintgration des donnes multisources (donnes images satellites, observations de terrain, autres donnes thmatiques disponibles ou gnres...) dans un systme dinformations gographiques (SIG) pour dboucher sur un plan damnagement de la rgion steppique et pr - saharienne ; - Pour atteindre ce but, plusieurs activits, mettant contribution loutil gomatique, sont chronologiquement cibles pour raliser les objectifs secondaires suivants : - Identification des besoins en informations gographiques (cartes topographiques de base, donnes images satellites) ; - Ralisation dune premire spatio-carte lchelle 1/500.000, montrant les grands ensembles phytogographiques et reprant les sites tests retenus pour lexprimentation; - inventaire gnral du milieu, de la flore et de la vgtation montrant la diversit biologique au niveau de la rgion steppique et pr - saharienne ; - Mise en place dune mthodologie de suivi de la flore et de la vgtation pour notamment assurer une veille cobiologique des bioindicateurs retenus comme pertinents ; - Dynamique spatio-temporelle de la vgtation. 1.1.3- Rsultats attendus

    Ce travail contribue ltude de la rgion steppique et pr - saharienne. Il cherche, partir de donnes provenant de diverses sources, identifier les diffrentes entits spatiales doccupation ou dutilisation du sol. Les donnes, tant historiques que rcentes, seront donc intgres dans un Systme dInformation Gographique (SIG), suffisamment ouvert pour intgrer des problmatiques nouvelles. Ceci va intresser, dune manire directe diffrents secteurs socio conomiques : agriculture, forts, hydraulique Par consquent, pour atteindre cet objectif, les rsultats suivants doivent tre raliss : - La mise en place dune bibliothque cartographique ddie au "Patrimoine Naturel" ;

  • Page 28 - Linstallation dune interface utilisateur simplifiant les oprations courantes de manipulations de cartes ; - Une ouverture vers plusieurs formats dchange, notamment pour assurer lexploitation et les changes des donnes gorfrences au sein de plusieurs environnements SIG, sans risque de perte dinformations ; - Les protocoles pour la ralisation des cartes des habitats (grande chelle) ncessaire au suivi de la biodiversit ; - Des propositions pour le renforcement des capacits de loutil tldtection dont les rsultats sont importants pour comprendre ou suivre certains phnomnes (dynamique spatio-temporelle de la vgtation travers le calcul des NDVI, ); - La restitution des rsultats dans une synthse finale dbouchant sur une proposition dun modle damnagement et de gestion des ressources naturelles. Comme pralable dans cette dmarche, une normalisation du langage cartographique doit tre dfinie. En effet, la transcription cartographique adopte permettra tous de faire la mme lecture et davoir une mme comprhension de l'espace naturel. 2- Diagnostic du milieu et analyse de la vgtation

    Introduction Il semble qu' travers le survol bibliographique sur les zones arides et la dsertification

    (partie1), il soit possible de mieux cerner lobjet de notre recherche et par consquent de dgager une dmarche cohrente pour tenter dapprhender notre thme d'tude.

    En effet, il ressort de cette synthse que la dsertification est la dgradation irrversible du complexe naturel sol vgtation dans un cosystme fragile, aboutissant une perte irrmdiable de son dynamisme biologique, donc de sa capacit de rgnration. Il est gnralement admis que la dsertification nest pas imputable un accroissement de la rigueur du climat. Celui-ci naurait pas significativement volu depuis la priode historique. A grande chelle, il est cependant possible que le milieu, une fois dgrad, engendre une aggravation de laridit notamment par une augmentation de lalbdo. La thse du dsert qui avance est de plus en plus abandonne. Il sagit dun phnomne diffus; des poches de dsertification se crent partir de milieux fortement dgrads et slargissent de plus en plus. Ce nest pas le dsert qui avance mais le milieu biologiquement actif qui recule.

    Il est unanimement reconnu que lhomme est le principal agent de rupture de lquilibre cologique.

    Compte tenu des problmes de dsertification auxquels est soumise la rgion steppique algrienne, et de lacclration des processus de dgradation des sols et de la vgtation, il est indispensable de faire un diagnostic pour analyser le milieu et dcrire les diffrents stades de ce phnomne et par consquent pouvoir amnager rationnellement le territoire.

    La finalit de cette tude demeure donc la connaissance de ltat actuel de dgradation du milieu, en procdant une analyse et une synthse des donnes laide de la tldtection spatiale et des SIG, afin de dgager le modle damnagement le mieux appropri pour lutter contre ce phnomne.

    2.1- Approche globale envisage 2.1.1- Les expriences internationales

    Les travaux raliss par les universits ou par des organismes spcialiss, tel la F.A.O1, le P.N.U.D2 ou le C.I.L.S.S3, restent partiels et souvent orients vers des objectifs diffrents du ntre.

    1 Organisation pour lAgriculture et lAlimentation 2 Programme des Nations Unies pour le Dveloppement

  • Page 29

    Les travaux les plus proches de nos proccupations ont t dvelopps par la F.A.O et le P.N.U.D dans le cadre de deux tudes : - La carte mondiale des risques de dsertification ; - Les tudes de cas sur la dsertification.

    La carte mondiale des risques de dsertification a t labore partir de critres trs synthtiques, tant donn les macro-entits cologiques auxquelles elle sintresse.

    Les tudes de cas sur la dsertification ont fait lobjet de critres plus fins et plus nombreux. Douze pays, dont le plus proche est la Tunisie, ont test une mthodologie labore par la F.A.O sur des zones test. Cette mthodologie est rsume sur la figure suivante :

    PROCESSUS DESERTIFICATION:

    1- Dgradation de la vgtation 2- Erosion hydrique 3- Erosion olienne 4- Salinisation 5- Dgradation de la matire organique