vincent billerot - librinova.com
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VincentBillerot
Tunousremercierasplus
tardTouteguérisonseraconsidéréecommedéfinitive
©VincentBillerot,2019
ISBNnumérique:979-10-262-3445-6
Courriel:[email protected]
Internet:www.librinova.com
LeCodedelapropriétéintellectuelleinterditlescopiesoureproductionsdestinéesàuneutilisationcollective.Toutereprésentationoureproductionintégraleoupartiellefaiteparquelqueprocédéquecesoit,sansleconsentementdel’auteuroudesesayantscause,estilliciteetconstitueunecontrefaçonsanctionnéeparlesarticlesL335-2etsuivantsduCodedelapropriétéintellectuelle.
Couverture : photo personnelle issue de l’album familial et légendée :«PremièrephotodeVincentdesesparents.»
PourSachaetMaxence.
L’hommeestfaiblemaislepapaestfort.
Sachonséviterlesoffenses,puisquenousnesavonspaslessupporter.
Sénèque
Celivrequevous tenezentrevosmainspendantvosvacancesenCorseouquevousessayezdeliretantbienquemalpendantvotretrajetenRERBentredeux alertes à la bombepour colis suspect, trois grèvesde laRATPinopinéesetdeuxaccordéonistesroumainsdéchaînéssurunepolka,racontemavie.
Comme je l’écris moi-même avec mes petites mains et avec l’aide deReverso, un dictionnaire électronique de synonymes, on peut le classerlégitimementdans lesautobiographies. Jen’aique44anset comme jenesuis pas tout à fait mort, je préfère l’écrire moi-même plutôt que desopportunscupidesm’invententuneautrevieaveclesous-titre«Biographienonofficielle»quisuffiraàfairevendredeuxfoisplus.
Cepernicieuxajoutanodindonneunpetitcôtésulfureux,lesentimentdedévoilerlafaceobscure,lapersonnalitécachéedelapersonne.Ducoup,jevaisl’ajoutermoiaussisurlacouverturedemonlivreàl’aided’unbandeaurougeparcequej’aidécidédetoutvousdiresanshontenipudeur.Sinonàquoibonécrire?Etsienpluscelafaitvendredeuxfoisplus…toutbénef!
Vousmeconnaisseztous,jesuismaintenantcélèbredanslemondeentierettoutlemondepossèdesonpropreavissurmoi.Peut-êtremêmem’avez-vousécrit,pleind’espoir,etjenevousaijamaisrépondu.
Classiquement,onditmêmequejevousaisuperbementignoré.
En même temps, je ne vous ai rien demandé non plus ! Ce n’est pascommesij’avaisfaitdistribuerdescataloguescolorésavecmesprestationsdansvotreboîteauxlettrespardesPakistanaisenturbannésoudesretraitéssurlapaille.
Vous n’étiez pas abonné à ma newsletter où je vous proposais chaquemois via votre boîte mail des promotions sur les miracles à la seuleconditiondeparrainerunami.
Non,riendetoutcela.C’estvousquiêtesvenuàmoietmoiquisuisrestéloindevous.
Superbement.
Il n’y a aucune plaquenoire et dorée au bas demon immeuble nimonadresse dans les pages professionnelles des Pages jaunes avec un « clicrendez-vous»pourmejoindretoutenrestantloindevous.
Alors vous pouvezmedétester pourmon indifférence cela ne changerarien,jeresteraidroitdansmesbottes.
Pourvousrassurer,sachezquemoiaussi,petit,j’avaisécritàNeverland,afin queMickaël Jacksonme fasse sauter sur ses genoux décolorés pourmonanniversaireetqu’ilavaitétésuperbeluiaussi.
On me compare souvent à Maître Vergès, l’avocat des diables, desterroristes,despiresraclures.J’ailusonlivreetj’aicomprissonparcours,soncheminetsapersonnalitécontroversée.
J’en espère de même avec cet opus. Suis-je comme lui un salaudlumineuxouunimposteurbienveillant?
Bien sûr, ce livre parle de mes miracles, c’est l’unique raison pourlaquellevousconnaissezmonnometmonvisage.Cesontcesprodigesquiontfaitmafortuneetmarenommée2019ansaprèsJésus-Christ.
Heureusementqu’ilparledemesguérisonsinexpliquéescarécriresurmarelationavecmesparentsn’intéresseraitpasgrandmonde.Surtoutpaseux.Pourtantsetrouvepeut-êtrelàlesecretdemespouvoirs?
JenefigureraipasautopdesprésentoirsdesrayonsdelaFNACdanslecoupdecœurdeslecteursnidanslesmeilleuresventesdelivresnumériquesd’Amazon. Bref, mon livre ne fera pas l’effet d’une bombe dans lalittératurefrançaise,seulementceluid’uncolissuspect.
Qu’importe,jemedoucheavecducaviarliquideenguisedesavon.
Entrelacicatrisationinexpliquéed’unejambegangrenéeoularémissiond’uncancerincurable,ils’agitjustedelabanalitéd’uneviefamilialeentreunfilsunique,unpèretyranniqueetunemèreauxabonnésabsentscommeunegrèveinopinéedelaRATP.
Messouvenirssontlointainsetlaphoton’estpasbonnemaisl’onpeuty
voirl’absenceenpersonneetladouceurd’unsoir.
Jen’attendsriendecelivrenidesesventes,jesuismilliardaireetjen’aipasàmejustifierdemesactes.
Je ne l’ai pas écrit dans le but de me guérir, ni même comme untémoignage,jecroisquejel’aiconçupourcomblermonennui.
Ma thérapie, je la fais chaque semaine dans un cabinet cosy près de laplacedelaRépubliqueavecunpsychologueRoumain.Jelafaiségalementquotidiennementenessayantdeprendresoindemoietdevivrepourcequedemainpourramedonneretnonpourcequ’hierm’aenlevé.
Alorsparfois,jeréussisàappelerquelqu’unautéléphone,c’estmapetitevictoiredelajournée,commelebèguequiparvientàarticulertroismotsdesuiteoulecomplexéquilèvelamainenclasseavecunegrosseauréoledesueursouslebras.
Laseulevéritéconcernant l’écrituredemonlivrerestequeje leposeraiméticuleusementetbienenvueprèsdemoncorpssuicidéàlaplacedupetitmottraditionnel.
Cela prendra un peu plus de temps de lecture pour mes héritiers, lesdécouvreursdemoncadavreoulespremiersservicesdesecours.Unpeudelittératureetdecultureneleurferontpasdemal.
Avantdeliremonhistoire,ilconvientquejemeprésente: jem’appelleVincent.JesuisVincent,filsdeJacquesetdeGisèle.Filsd’unpèreetd’unemère,et,sij’osais,filsd’unpapaetd’unemaman.Ouplutôtfilsàpapaetmaman.J’auraispréféréfilsdesâgesfarouches.
C’estleprénomquem’ontdonnémesparents.J’aimeàpenserquec’estmoiquileleuraiinspiréinutero.
Superbement.
Je souffredusyndromed’évitement, c’estun troublede lapersonnalité,unemaladiepsychiatriquemoinsconnuequelesyndromedePeterPanoucelui des autistes : le syndrome d’Asperger. Moins connu car moins
spectaculairepourlatélévisionj’imagine.
Eneffet,jenejouepasavecdesPlaymobilàattaquerunchâteaufortensuçant mon pouce du haut de mes 44 printemps, et je ne peux pas vousréciter par cœur le nom de tous les présidents français dans l’ordrechronologiqueavecleurdatedenaissancenirejoueraupianolaSarabandedeHaendelaprèsnel’avoirécoutéequ’uneseulefois.
Ils’agitd’unemaladieplusbanale,reconnueselonWikipédiaparl’OMS,etpar l’Associationaméricainedepsychiatrieque jepartageavecunpourcentdelapopulationd’unpaysengénéral.
Sixcentsoixante-huitmillecentFrançaisetmoi.
C’est également une des raisons qui me pousse à rester loin de vous,commesonnoml’indique.
Bien sûr, je vous l’annonce comme cela tout fièrement maispersonnellement, j’avaisévitéaussidesavoirque jesouffraisd’un troubledelapersonnalitéévitante.
C’estlepsychothérapeutebarbuquej’aienfacedemoiquiadaignémel’apprendreauboutdedeuxansde thérapieavec lui.Jenesavaispasquemes symptômes correspondaient à un trouble mental décrit et enseignémêmesibiensûr,jesavaisquejen’allaispasbien.
Cequim’aleplussurpris,c’estdesavoirqu’ilexistaitd’autresgensquiavaientdéveloppélesmêmessystèmesdedéfenseoud’adaptationquemoialors que leurs histoires étaient – ou sont totalement - différentes de lamienne.Leurenfance,notamment,carlamaladien’apparaîtqu’audébutdel’âgeadulte.
Après,jedoisreconnaîtreàmesdépensquelespsychiatresnesesontpastrop foulés pour trouver le nom de mon symptôme. Cela m’a beaucoupoffensé pour la simple raison que le syndrome de Stendhal ou celui deJérusalemrenvoientuncôtéplusmystérieuxetmystique.
Cela fait même plus chic dans les soirées mondaines : Je souffre dusyndromedeStockholmetvous?Ilpeutseproduireunesortedesurenchère
entrelesdifférentsconvives!Etmoi,deceluideMünchhausen.Uncombatentredifférentesvillesplusexotiqueslesunesquelesautressansquel’onsachevraimentàquoiellescorrespondent.
Justeuncombatégocentriquedegéographie.
Alors quemon ridicule syndrome d’évitement ne figure ni sur le globeterrestrenisuraucunemappemonde.
Aussiinsignifiantquemoi.Ons’estbientrouvés,touslesdeux.
La définition deWikipédia est la suivante : « Les individus atteints detroublesde lapersonnalitéévitante seconsidèrenteux-mêmes socialementinaptesoupersonnellementpeuattirants,etévitentuneinteractionsocialeparpeurd’êtreridiculisés,humiliés,rejetésoumalaimés.»
Le jour où le barbu roumain m’avait annoncé ce diagnostic, je mesouviens d’avoir été euphorique en rentrant chez moi. Il aurait pum’annoncerquej’avaislatuberculoseouqu’ilnemerestaitplusqu’unjouràvivreetqu’illesavaitdepuislaveille,c’étaitpareil!Enfin,jemettaisunnom sur mon mal-être. Un sentiment tellement extatique que je souriaisbéatementauxautresdanslemétroquimeramenaitchezmoi.
Dès mon arrivée, je m’étais connecté à internet pour afficher cettefameusepageWikipédiaetladévorer.Cettepageoùchaquemotmeparlait,où chaquemanifestation de lamaladie estmienne. Cette page où je voismonrefletcommedansunmiroir.
Cettedistanceaveclesautres,cetéloignementavecmoi-même,j’aiapprisà les gérer, nous sommes un couple symbiotique tous les deux avecmonévitement,mêmes’ilesthandicapant.
Je neme confronte pas aumonde, cet endroit où une simple remarqueplanteunebanderilleacéréedansmonéchine.Celieuoùunsimplecoupdeklaxonàmonencontretonnecommeunuppercutdansmaface.
CommeditmonbarbuRoumainavec son labrador à sespieds, cen’estpascesyndromequim’aamenéàleconsulter.Les«évitants»évitentaussilespsys.Jelesais,j’auraispuvivoteravectantbienquemaltoutemavie.