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# CAMPUS 3A Agrosciences Agroalimentaire Alimentation Campus des Métiers et des Qualifications Provence Alpes Côte d’Azur Le Numérique dans la filière alimentaire Document préparatoire du Congrès du 25 septembre 2018 Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse Comment accompagner les métiers et les compétences à la transformation numérique

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#CAMPUS3AAgrosciencesAgroalimentaireAlimentationCampus des Métiers et des QualificationsProvence Alpes Côte d’Azur

Le Numérique dans la filière alimentaire

Document préparatoire du Congrès du 25 septembre 2018U n i v e r s i t é d ’ A v i g n o n e t d e s P a y s d e V a u c l u s e

Comment accompagner les métiers et les compétences à la transformation numérique

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Ce travail de synthèse et d’enquête qui accompagne le séminaire a permis de révéler

A. Impact sur les métiers et compétences dans la filière alimentaire (agriculture, industrie, distribution, enseignement formation). - 4

1. Une prise de conscience par le monde de l’entreprise de l’arrivée du numérique comme un bouleversement profond des modèles éco-nomiques, technologiques et managériaux avec un fort impact sur les métiers et les compétences. 2. Une prise de conscience du monde de l’enseignement et de la for-mation sur la nécessité de répondre à ce besoin. 3. Une difficulté des chefs d’entreprise de se construire une vision de la transformation numérique de leur activité, et, par voie de consé-quence, à trouver des solutions et des outils opérationnels pour l’en-gager. 4. La difficulté à recruter dans le monde de la formation. Le numé-rique est-il un handicap ou une opportunité de rendre les métiers attractifs ? La question reste en suspens.

B. Les premières solutions de terrain - 25L’existence d’initiatives de terrain industrielles et de formation qui ont complètement intégré et conjugué les aspects technologiques, organi-sationnels et humains.

C. Les questions en suspens, les réponses du séminaire - 42Beaucoup de questions restent en suspens. Ce séminaire se charge de répondre aux questions que se posent les enseignants et les forma-teurs sur les nouveaux objectifs, outils et schémas pédagogiques mais aussi la formation des formateurs. Cette étude sera complétée dans les jours qui suivent le séminaire par une approche qualitative issue des contributions prospective d’une soixantaine de participants.

Annexes - 43L’important glossaire de l’ « e-formation »Présentation de Campus 3 APrésentation du séminaire du 25 septembreSources bibliographiques

Le Numérique dans la filière alimentaireComment former les nouveaux talents de la transformation numérique ?

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AlimentationComment former les nouveaux talents de la transformation numériqueLe numérique permet déjà à des entreprises pionnières, de progresser, de gagner de nouveaux clients, d’accroître leur productivité, leurs conditions de travail… Pour saisir ces opportunités, le monde éco-nomique réclame de nouveaux talents sur des métiers naissants et à venir. Cette étude, financée par OPCALIM, réalisée pour le Campus des Métiers et des Qualifications Agrosciences, Agroalimentaire et Alimentation (Campus 3 A) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur prépare le séminaire du 25 sep-tembre 2018. Ce document réalise une synthèse des connaissances et des bonnes pratiques à porter à la connaissance des participants du séminaire. Cette manifestation se donne pour ambition de par-ticiper à l’émergence de nouveaux talents. Pour y parvenir, cet événement tend à répondre à trois questions :

• Quels sont les besoins des entreprises en compétences pour réussir leur transition numérique ? • Quelles enseignements et formations mettre en place pour répondre à leurs attentes ? • Comment accompagner les formateurs et les enseignants pour former les talents d’aujourd’hui et de demain ?

Aujourd’hui, ces questions pour développer de nouveaux talents ne rencontrent que des réponses incomplètes, souvent théoriques, rarement pratiques. Les schémas reproductibles sont rares ou pas encore aboutis. Certaines grandes entreprises lancent des projets tests souvent sur des fonctions non stratégiques pour se roder à cette évolution majeure.

La transition numérique change de nombreux fondamentaux des systèmes économiques et sociaux. Dans l’histoire, la captation de la valeur, successivement assurée par le monde agricole, puis indus-triel, ensuite par la grande distribution se porte aujourd’hui sur les plateformes numériques. Le digital s’offre comme une opportunité pour la filière alimentaire de se réapproprier une partie de la chaine de valeur. Encore faut-il qu’elle réponde, comme l’ont réussi les majors du numérique, à des demandes sociétales latentes des citoyens et des consommateurs en termes d’information, de praticité et de rapidité. A cela s’ajoute la maîtrise de nouvelles technologies.

Demain le numérique accroîtra la productivité de la filière alimentaire avec des sauts technologiques aussi importants que furent la robotisation et l’informatisation. Cette mutation modifie grandement nos comportements depuis plusieurs années. Wikipédia et Google ont déjà supplanté le recours aux encyclopédies et dictionnaires, Marimiton.org nos livres de cuisine, le GPS nos cartes routières… Au-jourd’hui, c’est le tour de nos moyens de commercer en B to C, B to B et de piloter la production, alors que les études montrent le faible entrain des TPE, PME et ETI pour ce changement.

La mutation numérique modifie également en profondeur l’enseignement et la formation. L’accroisse-ment permanent d’information en ligne à la portée des apprenants permettant des formes d’appren-tissages personnalisées et accessibles partout. A l’heure où la société de l’individu tend à prendre le pas sur la société de statut, où les organisations hiérarchiques disparaissent devant le management collaboratif, la formation et l’enseignement disposent d’une formidable opportunité de relever le challenge de l’économie numérique. Aux objectifs pédagogiques nouveaux se greffent de nouvelles méthodes pédagogiques de classes inversées, renversées, de formations à distance, individualisées, par projets collectifs nécessitant un investissement personnel mais aussi des systèmes d’évaluation en ligne des connaissances. Les plateformes d’outils pédagogiques, le fab lab, le tech lab, les outils de réalité augmentée et virtuelle, ainsi que des quizz d’auto-évaluation redéfinissent la place du forma-teur et de l’enseignant dans la construction des savoirs et des compétences. Comment peuvent-ils s’y préparer ? Le séminaire essaiera d’apporter les meilleures réponses du moment pour permettre à l’agri et l’agro de relever le défi.

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A. Impact sur les métiers et compétences dans la filière alimentaire (agri-culture, industrie, distribution, enseignement formation).

1. La prise de conscience par le monde de l’entreprise de l’arrivée du nu-mérique comme un bouleversement profond des modèles économiques, technologiques et managériaux avec un fort impact sur les métiers et les compétences.

PME et ETI, le risque pour les entreprises de manquer le coche - 5Mutation dans l’entreprise : opérateurs, managers, directeurs, tous impactés…- 8Savoir-être et savoir-faire, comment accompagner les salariés - 9Distribution alimentaire, la mutation est en cours - 11

2. Une prise de conscience du monde de l’enseignement et de la formation sur la nécessité de répondre à ce besoin.

Gilles Babinet, Digital Champion, il faut «massifier» la formation professionnelle - 14 Éducation nationale, un nouveau paradigme (Rapport remis en mai 2017 au Ministre par Catherine Becchetti-Bizot, inspectrice générale de L’Education Nationale) - 16Le numérique dans l’agriculture, la mutation a commencé (Synthèse de la publication Alim’Agri éditée par le ministère de l’Agriculture) - 16Les besoins de formation en agriculture : un nouvel écosystème à mettre en place (Les propositions du think tank Renaissance Numé-rique animée par Henri Isaac, Vice-Président de Paris Dauphine) - 17Rapport Villani. L’intelligence artificielle au service d’une France, leader de l’agriculture augmentée - 18Le Lycée professionnel de demain, un écosystème d’excellence - 19

3. Une difficulté des chefs d’entreprise de se construire une vision de la transformation numérique de leur activité, et, par voie de conséquence, à trouver des solutions et des outils opérationnels pour l’engager.

Les dirigeants de PME face au digital, une histoire d’incompréhension (Etude de BPI France Le Lab, les dirigeants de PME face au digital, une histoire d’incompréhension) - 21

4. La difficulté à recruter dans le monde de la formation. Le numérique est-il un handicap ou une opportunité de rendre les métiers attractifs ?

Recrutement et numérique, un nouveau défi sans réponse - 22

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PME et ETILe risque de manquer le coche du numérique

Selon les récentes études, la transformation numérique est une nécessité vitale pour la quasi-totalité des entreprises mais la plupart des PME et ETI, tous sec-teurs confondus, n’y sont absolument pas préparées. Pis, beaucoup d’entre-elles conçoivent la digitalisation comme une menace plutôt que comme une opportunité de se positionner stratégiquement au bon endroit de la chaîne de valeur.

A. Des entreprises mal préparées

BPI France Le Lab, « laboratoire d’idée au service de la connaissance des PME Française, de la Start Up à l’ETI », dans sa dernière étude souligne plusieurs éléments.

1- Aux entreprises de profiter de la reprise pour engager leur transformation numérique.

2- La transformation digitale n’est pas une simple digitalisation des outils et des process. C’est une nouvelle manière de créer de la valeur en réinterrogeant son business model dans un contexte digital. Elle appelle ainsi une transformation globale de l’entreprise centrée sur trois chantiers : le client, l’organisation et les partenaires de l’entreprise. La technologie vient en appui.

3- La transformation digitale n’est pas une priorité des dirigeants de PME et ETI pour 87 % des dirigeants. Ils sont encore 63 % à ne pas avoir établi de feuille de route parfaitement claire pour la mener à bien.

4- Sur un panel de 1 618 chefs d’entreprise,

• 38 % ne croient pas à la révolution digitale ou demandent encore à en être convaincus,

• 52 % ont compris l’importance de la transformation digitale et ont déjà engagé quelques actions en ce sens. Leur objectif est de structurer leur projet,

• 10 % sont pleinement engagés dans la transformation digitale de leur entreprise et bougent de nombreuses lignes. Il leur reste à fédérer les équipes autour du projet de transformation.

1. La prise de conscience par le monde de l’entreprise de l’arrivée du nu-mérique comme un bouleverse-ment profond des modèles écono-miques, techno-logiques et ma-nagériaux avec un fort impact sur les métiers et les compétences.

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B. Une nouvelle organisation humaine à mettre en place pour capter la valeur où elle se situe.

La numérisation de l’entreprise ne se limite pas à une avan-cée technologique mais à une mutation complète de la culture d’entreprise, de la relation au travail et au marché. En deve-nant connectée, l’informatique provoque d’importants phéno-mènes sociétaux qui refondent les modèles économiques sur trois points comme le rappelle BPI France Le Lab.

1- L’entreprise doit partir de la demande du client, cet acheteur potentiel passif et connecté, pour qu’il de-vienne un client ressource et actif. L’entreprise doit le connaître et le numérique peut apporter les informa-tions nécessaires (c’est le modèle économique de Face Book de collecter ces données par exemple). L’entre-prise doit lui apporter une offre personnalisée. Le nu-mérique permet à plusieurs connectés entre-eux de sa-tisfaire cette offre. La dernière étude de TBWA, agence de communication des USA qui compte 11 000 collabo-rateurs conseille désormais ses clients sur deux totems, UX et CX, la qualité de l’expérience de l’utilisateur (UX) et la qualité de l’expérience du consommateur (CX).

2- Répondre aux exigences de l’UX et du CX. Pour y parvenir, toute l’entreprise doit se mobiliser. Or, le fonctionnement de nos organisations en France fonc-tionne le plus souvent en silos hermétiques entre eux. A l’organisation hiérarchique, rigide et fonctionnelle doit se substituer une organisation agile, ouverte et colla-borative. L’entreprise « agile », l’entreprise « libérée » est toujours plus citée en exemple. Pour fonctionner, elle doit adopter des méthodes d’intelligence collective pour permettre à tous les acteurs de l’entreprise d’in-venter ensemble comment satisfaire au mieux l’UX et le CX dans une démarche d’amélioration permanente des processus. Cette démarche est particulièrement bien formalisée par des auteurs comme Robert Dilts depuis le début du siècle, qui fut un des plus grands vulgarisa-teurs de la Programmation neurolinguistique (PNL) lors des deux dernières décennies du XX ème siècle. Les outils de transformation existent.

3- L’intelligence collective bien au-delà du cadre de l’entreprise. Pour créer de la richesse, l’intelligence collective dépasse la cadre de l’entreprise. Cette der-nière doit passer d’une architecture repliée sur elle-même à une architecture ouverte sur des partenariats avec d’autres organisations pour satisfaire au mieux l’UX et le CX. Jusqu’en 1914, la création de valeurs s’est concentrée sur l’agriculture. Jusqu’au milieu des an-nées 70 sur l’industrie. Depuis sur la distribution. Et de-puis le début de l’internet sur le numérique. Il suffit de constater à ces différentes phases de l’histoire qu’elles étaient les plus grosses capitalisations boursières pour s’en convaincre. A chaque étape, le système nouveau s’accaparait les marges bénéficiaires du précédent, les IAA, l’agriculture ; la grande distribution celles de l’in-dustrie, le numérique, celle de la grande distribution. Demain, l’intelligence artificielle supplantera les entre-prises du numérique ringardisé.

L’agriculture et l’agroalimentaire entrent dans une phase historique pour reprendre la main sur la chaine de valeur par leur capacité à répondre à l’UX et le CX.

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C. Les nouveaux enjeux du recrutement

Questionnés par BPI Lab, les responsables d’entreprises dévoilent leurs attentes en recrutement. La compétence technique qui fut longtemps l’orthodoxie du recrutement formalisée par le CV s’efface devant la compétence relationnelle, la compétence organisationnelle et l’engagement.

Qu’est- ce qu’un « talent » aujourd’hui ? Pour 69 % des dirigeants de PME-ETI, le talent se situe comme une aptitude supérieure à la moyenne sur les items suivants : une personne

• Compétente et engagée• Qui travaille dur• Qui se fond dans le collectif, sans pro-blème d’égo• Qui est force de proposition• Difficile à remplacer en cas de départ

Salariés autonomes et participatifsNous trouvons là tous les ingrédients de la personne capable de travailler dans une entreprise « agile » ou « libérée » qui s’ap-puie sur l’intelligence collective.

Profil cadre privilégiéPar contre, les dirigeants des grandes en-treprises privilégient un salarié qui « a la capacité et la volonté à exercer des hautes responsabilité », un top management qui

peut prétendre un jour à intégrer le premier cercle du pouvoir. Il sera issu, a priori des hauts potentiels des meilleures écoles.

Des entreprises de petite taille

Les profils cadres ne sont pas ha-bituels dans un tissu d’entreprise de petite taille (artisanat, TPE et PME)- Actalia-

• 77 % des unités des indus-tries agroalimentaires comp-taient moins de 10 salariés (2014)• 88 % pour le commerce de gros de produits agroalimen-taires (ministère de l’Agricul-ture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, 2016).

Lente appropriation du numérique Dès novembre 2015, l’ANIA a lancé plusieurs groupes de travail « Agroalimentaire et Numérique » qui ont duré 4 mois. Parmi les conclusions : une certaine inertie des en-treprises et un changement qui s’effectuera surtout par le bouche à oreille.

«La diffusion de l’innovation dans le secteur des TPE et des PME alimentaires est lente pour des raisons culturelles puisque ces dernières sont globalement plus attachées à la transmission de la tradition qu’à la recherche de la nouveauté. Elle est lente également par manque de moyens financiers et humains d’au-tant que l’avantage concurrentiel que peut appor-ter le numérique ne paraît pas toujours évident. Les chefs de ces entreprises envisagent le changement non pas sur la base d’études, mais le plus souvent par le bouche à oreille concernant une méthode, un matériel pertinent… Pour que l’innovation numérique perfuse dans le monde des TPE et des PME, la phase de sensibilisation est nécessaire. Une seconde phase est indispensable, c’est celle d’une démonstration de l’utilité du concept. Au travers de l’alternance, des

contrats de professionnalisation et des stages de fin d’études, les étudiants de l’enseignement supérieur français mettent à disposition des entreprises et par-ticulièrement des PME-PMI leurs compétences».

Impacts attendus : • Clarification des domaines d’application, structu-ration des compétences et les savoirs auprès des enseignants et des étudiants. • Dissémination des compétences auprès des entre-prises. • Rapprochement des acteurs (chercheurs, ensei-gnants, étudiants, entreprises, pôles de compétitivité) sur des projets concrets : mise en place de parcours de formation (initiale et continue) et projets d’innova-tion pluridisciplinaires.

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Mutation dans l’entrepriseOpérateurs, managers, directeurs, tous impactés…Quels sont les métiers les plus impactés par la transition numérique dans le sec-teur alimentaire ? L’étude, « Les impacts du numérique sur les métiers du secteur alimentaire » de 2017, réalisée par une étude commune (*) met en exergue plu-sieurs constats.

Opérateurs de production• Évolution du métier. Le métier évolue vers plus de polyvalence : pilotage de plusieurs machines voire d’une ligne entière, intégration de compétences de maintenance de 1er niveau. Les opéra-teurs sont responsabilisés et doivent être en capacité de piloter la production en temps réel grâce aux nouveaux outils de supervision déployés. Ils doivent également être en capacité d’exploiter les données de production pour jouer un rôle plus central dans l’activité de production. • Perception. Si l’amélioration des conditions de travail et la valorisation de leur fonction sont perçues de manière positive par les opérateurs, la complexification des tâches et la responsabili-sation plus importante peuvent être sources de stress. • Compétences cibles. Il est indispensable de renforcer les compétences « métiers » (compréhen-sion des process, exploitation des données) pour pouvoir profiter des améliorations permises par le numérique. L’acquisition de nouvelles compétences « numériques » (maîtrise des nouveaux outils) ne semble pas poser de difficultés majeures. En revanche, les nouvelles compétences en termes de posture et de comportement nécessiteront un accompagnement plus fort.

Managers • Évolution du métier. L’évolution la plus significative concerne le passage d’un rôle d’expert technique à un rôle de manager en charge de l’animation des équipes (support, management par-ticipatif, gestion RH, gestion du changement) • Perception. La responsabilisation des opérateurs permet de libérer du temps au manager au profit notamment de la gestion de son équipe. Mais la perte du rôle d’expert technique peut être frustrante et le nouveau rôle de manager induit un positionnement au sein de l’organisation de la production pas toujours évident à appréhender. • Compétences cibles. Le manager doit comprendre les changements induits par la transforma-tion numérique pour mieux les transmettre à ses équipes. La montée en compétence nécessaire concerne surtout la posture à adopter pour remplir le rôle d’animateur d’équipe avec efficacité (management collaboratif et transversal, anticipation plutôt que réaction, relationnel…)

Directeurs • Le Directeur se décharge peu à peu de la gestion quotidienne de la production pour prendre du recul. Il doit être le garant de la stratégie de l’entreprise, un leader pour impulser le changement et un chef de projet pour le conduire. Enfin, il doit être ouvert sur l’extérieur pour anticiper les évolutions structurantes.

(*) Observatoire paritaire, prospectif des métiers des Qualification et de l’Em-ploi de la Coopération agricole. Observia, Observatoire des Métiers des Indus-tries alimentaires, AD les Métiers de l’Alimentation, OPCALIM et Weave

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Savoir-être et savoir-faireComment accompagner les salariés ? L’impact de la transformation numé-rique sur les métiers de la production et l’évolution des compétences qui en découlent nécessitent de mettre en place un accompagnement sur 3 axes principaux :

• Axe technologique Aider les différents métiers à monter en compétences sur la maîtrise et l’exploi-tation des nouveaux outils numériques qui se multiplient de nos jours • Axe « métier » Consolider ou améliorer les acquis « mé-tiers », socle indispensable pour que la transformation numérique puisse y ap-porter de la valeur ajoutée • Axe comportemental Permettre aux différents métiers de com-prendre leur nouveau rôle et d’adapter leur posture en conséquence.

Des besoins concrets d’accompagnement et de formation ont été identifiés avec les acteurs du secteur alimentaire :

• Axe technologique • Maîtriser les outils numériques déployés sur le site [Opérateurs & Managers]. • Connaître les opportunités offertes par le numérique et apprendre à utiliser l’informa-tique [Opérateurs].• Être sensibilisé à l’utilisation des nouvelles technologies pour améliorer les perfor-mances [Opérateurs].• Savoir analyser les données et utiliser les outils de reporting [Managers] .• Apprendre à utiliser les fonctionnalités d’un ERP [Managers & Directeurs]. • Comprendre les évolutions numériques « macro » et les opportunités qu’elles offrent [Directeurs]

• Axe « métier » • Comprendre les process de production dans leur ensemble [Opérateurs].• Maîtriser les compétences de maintenance de 1er niveau [Opérateurs].• Être en capacité de comprendre, d’analyser et d’exploiter les données de production [Opérateurs].• Maîtriser la conduite de projets structurants [Directeurs]

• Axe comportemental• Maîtriser le nouveau métier d’opérateur : autonomie, prise d’initiative, communica-tion… [Opérateurs].• Maîtriser le nouveau métier de manager : animation d’équipe, management partici-patif, management transversal, gestion RH, communication, conduite du changement [Managers].• Développer son leadership [Directeurs]

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Si une prise de conscience générale est constatée au niveau des entreprises, il existe encore peu de stratégies de groupe. Certaines entreprises lancent des pro-jets locaux destinés à être déployés sur d’autres sites du groupe.

Dans l’agriculture :

Comme l’industrie, l’agriculture va connaître un développement des objets connectés qui vont modifier en profondeur l’ensemble des métiers et des compétences.

• L’imagerie (images NDVI, normalized difference vegetation index, multispectrales ou de deux couches d'images qui permet de générer une image affichant la couverture végétale (biomasse relative). –logiciel Isagri-• Le pilotage des outils au sol, • Biocapteurs communicants sur les animaux d’élevage, • Géolocalisation,• Base de données de gestion du génome, • Cartographie par drone, • L’agriculture dispose :

• d’outils Open Source de gestion des exploitations,• d’outils de partage de données entre agriculteurs (cultures, rendements, pra-tiques agricoles…) et d’analyse des don-nées, • des logiciels de gestion des données agronomiques adaptés aux enjeux régle-mentaires et environnementales,• les logiciels de gestion de données col-lectées par des capteurs,• une plateforme d’hébergement du big data agricole et de traitement des don-nées collectées pour permettre l’aide à la décision.

Dans la transformation, le conditionnement et le supply chain Chaque site est destiné à adopter le fonctionnement d’une usine 4.0. Aujourd'hui, certaines installations sont pilotées de manière centralisée dans l'industrie alimentaire.

A l'avenir, les machines communiqueront entre elles comme dans un réseau social au moyen des technologies de l'information et organiseront elles-mêmes la production et ce, au-delà des frontières de l'entreprise. L'usine du futur sera intelligente et interconnectée.

Dans la relation venteL’entreprise numérique développe une relation nouvelle avec son environnement par la dé-matérialisation des échanges et la construction de sa e-reputation. Pour être lisibles sur les réseaux sociaux, les entreprises font appel à community manager qui devient un des acteurs clé du service marketing. Il a pour mission de créer une relation interactive montante et des-cendante avec le client. La transformation passe aussi par la dématérialisation des échanges avec l’ensemble des partenaires de l’entreprise :

information des partenaires par internet,echange digital des documents comptables et commerciaux,utilisation d’appareils mobiles pour disposer de l’information à tout moment, de tableau de bord, de listes de tâches, passer commande, envoyer des bons de commande, devis et facture par mail, développement des outils de formation et d’information en ligne,mise en place de blockchain pour sécuriser la traçabilité des produits, la fonction RH développera ses réseaux sociaux à l’instar de Ricard avec son Tchatter...

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Distribution alimentaireLa mutation est en cours D’après les études prospectives, les schémas de distribution alimentaire devraient connaître une profonde mutation guidée par la

• Recherche d’une offre plus segmentée et individualisée de la part des consommateurs.• Mise en valeur des commerces de proximité • Moindre réponse des magasins généralistes aux nouvelles attentes des

consommateurs

D’ici 2025, les ventes alimentaires par Internet se développeront. Le e-commerce alimentaire, malgré un score encore faible, ne cesse de progresser : il représentait 4,3 % des achats alimentaires de produits de grande consommation et frais libre-service en 2014 (+ 12 % en un an) d’après l’institut Kantar Worldpanel, et pourrait atteindre 10 % d’ici 10 ans (Leclerc, 2015).

Le drive, marché arrivé à maturitéPar ailleurs, le drive, apparu en France en 2000, a pris son essor quelques années plus tard et, en avril 2015, 3 428 structures étaient recensées dans la base de données Nielsen TradeDimensions. Le parc des drives entre dans une phase de consolidation.

Arrivée des places de marché en ligneDe leur côté, les marketplaces investissent également le marché ali-mentaire : on peut citer, à titre d’exemple, le lancement par Amazon France en 2015 de la vente en ligne de denrées alimentaires avec 34 000 références, ou encore le partenariat interne au groupe Casino entre Cdiscount et l’enseigne Franprix pour étoffer son offre alimen-taire et proposer un service de livraison express. Encore restreinte à certaines villes, cette offre devrait s’étendre rapidement, d’autant que le phénomène d’« uberisation » prend de l’ampleur (lancement en 2015 de l’application UberEats notamment) ou Instacart pour faire faire ses courses (voir plus loin). Toutes ces nouvelles formes de concurrence sont des incitations fortes, pour les entreprises du com-merce en magasin, à faire évoluer leurs pratiques, à renforcer leur

présence sur les différents canaux et à devenir « cross-canal ».

Plusieurs tendances se dégagent :

la personnalisation croissante des consommations, avec une affirmation de l’individu (par exemple alimentations particu-

lières, Fischler, 2013) et, en contrepartie, une responsabilisation des mangeurs vis-à-vis des conséquences de leurs pratiques alimentaires,

le développement des enjeux de santé, en particulier liés aux maladies ali-mentaires (obésité, diabète de type 2, etc.),

l’accélération des rythmes de vie (multiplication des activités, densification des temps sociaux), associée à un nomadisme des urbains, rendant l’alimentation souvent secondaire par rapport à d’autres préoccupations (travail, loisirs, déplacements, etc.),

la distanciation physique et cognitive (Bricas et al., 2013) croissante des man-geurs vis-à-vis des producteurs et des produits alimentaires, qui se traduit par un besoin

Anticiper les comportements alimentaires de demain : un outil de sensibilisation des-tiné aux acteurs de la filière alimentaire NESE n° 43, Mars 2018, pp. 7-42

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accru de transparence, d’informations, mais également par une recherche de proximité, de lien social, une volonté de reprendre en main leur alimentation,

la prégnance croissante des enjeux de durabilité, la recherche de nou-veaux rapports à la nature,

le mouvement de numérisation de nos sociétés,

des préoccupations de pouvoir d’achat qui restent fortes pour une partie de la population.

Tendance « Digital et alimentation » Si cette tendance est encore émergente, elle concerne déjà de nombreux comportements du mangeur (recherche et partage d’infor-mations, achats, livraisons, etc.) et s’amplifiera certainement dans les années à venir. Elle résulte de plusieurs moteurs : la digitalisation, le nomadisme (individus de plus en plus mo-biles), l’individualisation et la réduction du temps consacré à l’alimentation (en particulier pour la prise alimentaire et les achats). Trois sous-tendances en ont été identifiées.

La première concerne de nouvelles pratiques d’achat, adoptées par des consommateurs en quête de praticité et de temps. Les courses alimentaires en grandes surfaces sont de plus en plus perçues comme une contrainte (pour plus de 60 % des personnes interrogées, selon l’ObSoCo, 2015).

La deuxième sous-tendance correspond à la progression de l’alimentation connectée, basée sur l’utilisation de données personnelles (appareils électroménagers intelligents, scanners et emballages connectés, applications permettant le suivi des consommations alimentaires, etc).

La troisième sous-tendance réside dans la multiplication des réseaux sociaux et des sites prescripteurs, tiers de confiance facilitant les choix alimentaires. L’accès croissant à l’information offre de nouvelles possibilités au consommateur.

Tendance « alimentation durable ». En s’inspirant de la FAO (2010), on peut définir « l’alimentation durable » comme une alimentation qui protège la biodiversité et les écosystèmes, qui est bonne pour la santé et qui optimise l’usage des ressources naturelles.

La première concerne la consommation croissante de produits respectueux de l’environ-nement.

La deuxième sous-tendance se rapporte à la recherche d’aliments moins emballés ou dont les emballages sont recyclables et biodégradables.

La troisième sous-tendance concerne la recherche d’une alimentation saine : produits plus « naturels », diminution de la consommation de viande, augmentation de celle de protéines végétales. Elle est en lien avec les tendances « Alimentation santé - bien-être » et « Baisse de la consommation de protéines d’origine animale ».

La quatrième sous-tendance réside dans le développement de nouvelles pratiques de consommation collaborative. En particulier, les plateformes d’échanges de produits ali-mentaires qui modifient les modes de consommation en facilitant la mise en relation des acteurs de la filière et des mangeurs.

La cinquième sous-tendance correspond au commerce équitable (Nord-Sud et Nord-Nord). Plusieurs facteurs pourraient en soutenir le développement.

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Ubérisation des coursesCostco s’allie avec Instacart

Pour séduire les jeunes, Costco, qui s’interdit pour l’instant la vente en ligne, s'est asso-cié en 2017 avec Instacart. Cette application sur smartphone permet à un consommateur américain d’envoyer un « voisin agréé » faire ses courses à sa place. L’enseigne communique aussi beaucoup outre-Atlantique sur la dimen-sion citoyenne de l’entreprise. Le numéro 2 de la distribution aux Etats Unis applique un modèle orignal de distribution dans ses 715 magasins. Dans sa seule unité française de 13 750 m2 à Villebon-sur-Yvette (Essonne), elle répond aux attentes des consommateurs avec des prix très bas, grâce à des grosses rotations sur 3 400 références, soit 10 fois moins qu’un hypermarché à la française de même taille. Par contre, les produits sont disposés sur palette pour la plupart et offrent un positionnement plutôt haut de gamme, en phase avec les attentes du marché.

Les tendances retenues d’ici 2025 : 1. Alimentation durable,

2. Alimentations particulières et communautés,

3. Alimentation santé,

4. Bien-être,

5. Baisse de la consommation de protéines animales,

6. Consommateur stratège,

7. Digital et alimentation,

8. Faire soi-même,

9. Individualisation,

10. Moins de gaspillage alimentaire,

11. Nostalgie et authenticité,

12. Nouvelles expériences liées à la mondialisation,

13. Proximité,

14. Plus de transparence,

15. Prêt à manger,

16. Recherche de naturalité,

17. Recherche de nouvelles occasions de consommation.

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Gilles Babinet, Digital ChampionIl faut «massifier»la formation professionnelleAncien président du Conseil national du numérique, Gilles Babinet est, de-puis 2012, Digital champion, ambassadeur de la France auprès de la Com-mission européenne sur les enjeux du numérique. Dans un de ses éditoriaux, cet ancien chef d’entreprise souligne les enjeux du développement de la for-mation à l’heure de la mutation numérique.

Gilles Babinet précise que « la commission européenne estime qu’en 2020 (c’est demain), il pourrait manquer rien moins que 800 000 compétences numériques essentielles à l’échelle de l’Europe. Un enjeu central consiste donc à « massifier » la formation professionnelle, en faisant en sorte qu’elle soit plus « lisible » – c’est partiellement l’intention avec le Compte personnel d’activité – et qu’elle ne soit plus vécue comme un parcours du combattant, tout aussi bien d’un point de vue administratif qu’en ce qui concerne les contraintes – éloigne-ment, dates, horaires et fréquence d’apprentissage par définition peu flexibles… Sur ce plan en revanche, tout reste à faire.

C’est donc tout à la fois les processus préliminaires (les modalités administratives) mais également les sys-tèmes pédagogiques qu’il convient de faire évoluer en d’adaptant au niveau d’automomie des personnes face à l’apprentissage avec les outils mis à leur disposition. Certains auront besoin de plus d’accompagnement que d’autres. Au-delà de la nécessaire numérisation, de la “Spoocisation” ou « Coocosation » (c’est selon), le grand challenge de la massification pourrait consister à disposer de parcours pédagogiques flexibles et adapta-tifs, dans le temps, le lieu et le contenu.

A cet égard, on pensera évidemment aux travaux de Stanislas Dehaene ou encore François Taddei ; ils montrent la voie, mais pour autant, il y a urgence. Si les Investissements d’Avenir (PIA) commencent timide-ment à s’intéresser à la formation professionnelle, il faut également que la règlement continue à évoluer et que l’on s’attaque également avec courage au corpo-ratisme qui étouffe les réformes les plus ambitieuses ». Pour s’en convaincre, Gilles Babinet invite à la lecture de “Réforme de la formation professionnelle : entre avancées, occasions manquées et pari financier » de l’institut Montaigne.

Gilles Babinet est intervenu au Congrès régionale des Indus-tries agroalimen-taires, le 8 juin 2018,

organisé par Food In Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Cette bannière collective regroupe le réseau régional des orga-

nisations professionnelles au service de la performance globale des entre-prises agroalimentaires de la région. Le CRITT Agroalimentaire PACA, la FRIAA et l’IFRIA PACA apportent des services efficaces et complémentaires pour répondre à l’ensemble des besoins et métiers du secteur.

«L’Europe manque de 800 000 compétences liées au numérique»

«Il faut disposer de parcours pédagogiques flexibles et adaptatifs, dans le temps, le lieu et le contenu.»

«Il convient de faire évoluer les processus administratifs comme les systèmes pédagogiques»

«La population est de plus en plus autonome vis à vis de l’apprentissage»

http://www.gillesbabinet.com

2. Une prise de conscience du monde de l’en-seignement et de la formation sur la nécessité de répondre à ce besoin.

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Éducation nationaleUn nouveau paradigmeLe rapport remis en mai 2017 au Ministre par Catherine Becchetti-Bizot, inspectrice générale de L’Education Nationale estime que l’arrivée du numérique permet de mettre en place un environnement plus ouvert, facilitant les apprentissages dans un écosystème culturel, maté-riel et pédagogique nouveau.

Ce rapport préconise que l’Éducation Nationale doit se recentrer sur la question « que faire pour que les élèves puissent mieux apprendre ? » plutôt que « qu’est-ce que les professeurs doivent enseigner ? ». Le numérique est sans doute une très bonne occasion de rebondir sur toutes ces questions et de réviser les pratiques professionnelles en laissant une plus grande part à l’expérimentation, toute en

respectant les valeurs de l’École de la République. La loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la Ré-publique a instauré un « service public du numérique éducatif » avec l’ambition de faire du numérique non seulement un sujet politique mais un levier de transforma-tion systémique.

Libérer les initiativesCette « libération des initiatives » nécessite l’instauration de la confiance « à tous les étages » par un « regard constructif et bienveillant de l’institution ». La forma-tion des enseignants passe par la mise en place de nouvelles modalités de forma-tion, moins prescriptives, moins descendantes et plus contributives. La démarche part des besoins des enseignants et des échanges de pratiques. L’enseignement doit s’assurer du développement des Moocs et des ressources en ligne, des formations hybrides mélangeant e-learning, autoformation, tutorat et présentiel. L’éducation évolue vers un accompagnement tout au long de la vie.

Nouvelles évaluationsDe nombreux chantiers sont en cours comme des nouveaux critères d’évaluation à construire suivant des nouveaux objectifs clarifiés. Les critères de performance et de qualité doivent par conséquent être reconstruits sur la base de nouvelles priorités que se fixe le système éducatif, en lien notamment avec l’évolution des environnements et de la culture numérique et les apports des sciences cognitives.

Pédagogie inverséeLe document souligne l’importance de la pédagogie inversée. Si elle n’est pas nouvelle –les péda-gogies actives ont plus d’un siècle- elle prend une nouvelle dimension avec l’accroissement des sources numérisées disponibles. Le numérique doit être remis à sa juste place. En aucun cas les ou-tils comme la vidéo, remplacent le professeur. Par contre, ils donnent plus de temps à l’enseignant, permettent des changements de rythmes, favorisent l’autonomie, suscitent le désir d’apprendre (voire d’enseigner)… Ils permettent de réintégrer dans le processus d’enseignement les enfants issus de milieux défavorisés dans un continuum pédagogique.

Susciter l’envie d’apprendreLe numérique permet d’atteindre des objectifs spécifiques comme l’envie d’écrire, de lire (littératie numérique), d’apprendre les langues (s’enregistrer, s’écouter, échanger…), la géographie (cartogra-phie numérique), les disciplines scientifiques (3 D, calculs des grandeurs…) ou en mathématiques en rapport direct avec l’informatique du quotidien... Les nouveaux outils favorisent les projets réalisés en commun, collaboratifs, à distance et l’acculturation numérique.

Nouvelles missionsLe chef d’établissement devient la « plaque tournante de la transformation numérique », l’inspec-teur « l’animateur et le coordonnateur ». François Taddéi, fondateur et directeur du Centre de re-cherches Interdisciplinaires plaide pour une révolution copernicienne qui transformerait le système éducatif en « écosystème innovant », fondé sur la confiance, l’entraide entre les acteurs de l’édu-cation et sur une démarche de recherche, expérimentale et contributive.

Enseignement différenciéDans l’enseignement supérieur, le numérique permet des enseignements à distance et diffé-rencier (voir « l’Hybridation » pratiquée à l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse). Désormais, la formation se conçoit de plus en plus comme un développement professionnel tout au long de la vie.

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Le numérique dans l’agricultureLa mutation a commencéDe la Californie à l’Europe de l’Ouest, les grands industriels du matériel agricole comme ses startups inventent l’agriculture du futur qui n’a rien à envier à l’indus-trie 4.0.

Traitement de données, satellites et drones, capteurs connectés, cobots dans les champs, dans les serres et les élevages, recoupement de données entre l’alimentation du bétail et la génétique dans la ferme, supply chain avec des tiers de confiance ou blockchain pour rassurer les consom-mateurs, etc., permettent à l’agriculteur d’optimiser ses coûts et reprendre pied dans la chaine de création de richesses. Le gouvernement, pour sa part, veille contre la privatisation et la mono-polisation de l’information par un nombre réduit d’acteurs. Le ministère veut garantir une liberté d’opinion des agriculteurs dans leurs choix issu du traitement du big data. Quant à la formation, les écoles d’ingénieurs commencent à préparer leurs étudiants à pouvoir exploiter au mieux tous ces nouveaux outils.

Intégrer des nouveaux outils pour gagner en productivitéLes avancées dans l’agriculture sont de trois ordres :

Des outils d’intelligence artificielle connectés d’aide à la décision Ces outils interviendront notamment dans les pratiques culturales (semer, traiter, récolter au bon moment). Ces informations sont issues de traitement de données météorologiques, de drones, de satellites, d’objets connectés répartis sur tout le territoire et dans les serres comme des capteurs d’analyse de végétation. Pour Smag, entreprise informatique reprise par In Vivo, les algorithmes d’analyse des données apportent des informations exception-nelles mais demanderont encore des années de développement.

Un développement de la robotique sur les métiers les plus péniblesDes robots souvent à moteurs électriques accompagnent le maraîcher dans ses tâches pé-nibles (désherbage, portage…), tondent entre les rangs de vigne, proposent de la pulvérisa-tion confinée. Dans les salles de traite, quelques milliers de robots travaillent déjà à réduire les astreintes des éleveurs au pis des vaches. D’autres distribuent le fourrage et évitent la manipulation des balles lourdes. Tracteurs et moissonneuses-batteuses équipée de plus de 1 000 capteurs s’auto-gèrent et obéissent à des tracés géolocalisés. Cette optimisation per-met, selon les constructeurs, d’économiser 10 % du carburant et 5 % les intrants. En 2020, le marché de la robotique agricole atteindra 16,3 milliards d’euros au niveau mondial. La mise en place de machines connectées intelligentesCes outils peuvent détecter une infection d’une vache pendant la traite, la sécheresse ou l’excès d’humidité dans les champs, l’arrivée de ravageurs… Les auges connectées per-mettent d’optimiser l’alimentation des vaches pesées régulièrement et leur phénotypage. Les bateaux de pêche bénéficient depuis longtemps d’outils de géolocalisation des bancs de poisson, des données météo. Désormais, les marins-pêcheurs commencent à accéder aux données informatisées des criées pour les informer sur l’état du marché en temps réel. Dès cette année, des bacs seront équipés de puces RFID (Lorient) pour améliorer la traçabilité. Bientôt, producteurs et consommateurs seront informé sur internet de la disponibilité des produits frais dans les poissonneries (Martinique).

L’avis du ministère de l’Agriculture«L’agriculteur sera toujours dans les champs»Pour François Moreau, délégué minis-tériel au numérique et à la donnée au sein du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, les évolutions technologiques apporteront d’impor-tants avantages aux exploitations. « Le numérique ne poussera pas l’agriculteur hors des champs. Ces

données lui apporteront de très nom-breux éléments d’aide à la décision et de consacrer plus de temps à la compréhension de son exploitation et à la prise de décision stratégique. Les décisions finales doivent être prises par l'agriculteur. Pour assurer la transition, les produc-

teurs doivent disposer d'un écosys-tème de services numériques le plus efficace possible adaptés à la nature de l’exploitation et au marché visé. L’arrivée du numérique respecter une diversité de sources de données indispensables à une vision éclairée de l’exploitant ».

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Les besoins de formation en agriculture : Un nouvel écosystème à mettre en placeHenri Isaac, Président élu de Renaissance Numérique, Vice-Président de l’Université Paris Dau-phine, préconise :

L’accompagnement des agriculteurs dans l’acquisition de nouveaux outils numériques de précision, pour des exploitations qui concilient objectifs de rendement et souci de l’envi-ronnement,

La mise en place des programmes open data expérimentaux régionaux sur certaines filières pour recréer un équilibre entre les prix de production et les prix de vente,

L’organisation de la formation des agriculteurs au numérique dans une logique multi-ac-teurs où s’investissent start-up, grands groupes, coopératives et syndicats,

La promotion de la vente en circuit court avec des sites Internet de collec-tivités locales ou chambres d’agriculture, qui répertorient et relaient les informations sur ces initiatives.

Dans l’Enseignement agricole, le numérique arrive dans les formations agri-coles par les écoles d’ingénieurs. Certaines initiatives débutent pour for-mer les techniciens et les ouvriers. Certaines écoles sont pionnières et étudient l’impact des nouvelles technologies de l’in-formation et de la communication dans le secteur agricole : c’est le cas de l’École Supérieure d’Agricul-

ture d’An-gers, où la cher-cheuse Ka-rine Daniel o rgan i sa i t dès 2015 « les premiers rendez-vous de l’agricul-ture connec-tée ». C’est aussi le cas de Montpellier Sup Agro et Bordeaux Sciences Agro, où le chercheur Bruno Tisseyre dirige l’option AgroTIC (sur les techno-logies de l’information et de la communication en agriculture) depuis 20 ans. Toutefois, ces écoles ne forment pas directement des agricul-teurs et des employés d’exploitations agricoles mais plutôt des ingé-nieurs ou des chercheurs dans le secteur agricole. Les lycées agricoles,

eux, ne forment que peu ou pas les futurs agriculteurs à l’impact du numé-rique sur leur métier. La formation reste axée sur l’aspect traditionnel du métier d’agriculteur, ou aborde l’informatique sous l’angle de l’administra-tion, de la gestion et comptabilité, sans prendre en compte ses nouveaux aspects d’ingénieur et d’entrepreneur (Renaissance Numérique).

Un master data sciences Agrocampus Ouest, en collaboration avec Montpellier Supagro, propose aux étudiants de 3ème an-née une spécialisation de niveau master depuis 2004 intitulée «data science pour l'agronomie et l'agroalimentaire ». Cette spécialisation permet un placement à l’issu des études de près de 100 %

Renaissance numériqueLe think tank se penche sur la formation dans l’agriculture

Le think tank Renaissance Nu-mérique est né d’une conviction forte partagée par ses fonda-teurs, celle de la nécessité d’anticiper la transformation numérique de la société afin qu’elle n’induise pas de nouvelles fractures. En mars 2007, le think tank publiait son premier livre blanc. En novembre 2015, Renaissance Numérique publie son nouveau rapport «Les défis de l’agricultu-re connec-tée dans une société numérique qui formule 16 mesures pour repenser la production, la distribution et la consommation alimentaires à l’ère du numérique.

Des « agriculteurs ingénieurs entrepreneurs »

Pour Gaëlle Kotbi, enseignante chercheure au département «Stratégie et entrepreneuriat » de LaSalle Beauvais Institut Polytechnique « les agriculteurs doivent monter en compétences face à une complexité accrue de l’agriculture et à la nécessité d’une double performance économique et environnementale. C’est ce qu’on voit avec la montée des diplômes : maintenant, près de 1/3 des agriculteurs ont un bac +2. Compte tenu des attentes sociétales et en respectant l’environnement, il faut former des agriculteurs ingénieurs entrepreneurs ». (Renaissance Numérique)

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des étudiants, des salaires confortables et une évolution rapide vers des postes de responsabilité. Ces étudiants deviennent des data scientist (voire lexique) des données agricoles. Leur recrute-ment s’effectue tant sur les compétences mathématiques que l’évaluation sensorielle de parfums. Une bonne partie de l’enseignement s’appuie sur des moocs.

Internationaliser la formation des vétérinaires en ligneL’Institut agronomique vétérinaire et forestier de France (IAVFF) a mis en place des vidéos, textes, serious game, travaux pratiques évalués par les pairs sur sa plate-forme. Le contrôle des connais-sances ainsi que la validation des acquis est désormais possible à distance. Aujourd’hui, 15 000

étudiants à travers le monde suivent l’enseignement vétérinaire français. Dans 10 ans, grâce au numérique, ils pourraient être 10 fois plus.

Un BPA d’imagerie agricoleLe CDFA de la gironde propose depuis 5 ans un diplôme d’ouvrier qualifié en conduite BPA TCEEA (Brevet Professionnel Agricole op-tion Travaux de Conduite et Entretien des Engins Agricoles). Pen-dant 7 mois, ils apprennent plusieurs matière notamment com-ment interpréter des images aérienne satellites ou de drones et programmer, ensuite les pulvérisations au mètre près.

Cours de soutien en ligneAgropass propose en apprentissage un accompagnement numé-

rique personnalisé du CAP à l’ingénieur autour des diplômes de l’agriculture. Cette école agricole d’Aquitaine s’appuie sur des outils de ludopédagogie en ligne pour les apprenants en difficulté d’apprentissage. Ces outils de e-learning participent à un meilleur taux de résultat lors des exa-mens.

Rapport VillaniIntelligence artificielle au service d’une France, leader de l’agriculture augmentée

Une formation complémentaire

Karine Daniel, chercheuse à l’ESA : «On doit pouvoir former des spécialistes de l’agriculture et de l’agroalimentaire dans un environnement qui comprend les enjeux du numérique ». (Renaissance Numérique)

Dans son rapport sur l’intelligence artificielle en France, le député Cédric Villani, préconise de faire du pays un « leader de l’agriculture augmentée ». Ses conclusions engagent à :

• Développer les soutiens à la recherche pour le développe-ment de la robotique et des capteurs agricoles,

• Garantir la couver-ture réseau néces-saire à une agricultu-re connectée,

• Intensifier les ef-forts sur la stan-dardisation et l’in-teropérabilité,

• Outiller les démarches col-lectives de né-

gociations sur les données des exploitations,

• À moyen terme : distri-buer plus largement les capacités d’exploitation des données,

• Développer les initia-tives de mutualisation et les services inno-vants aux exploitations

« Le déploiement de l’innova-tion agricole française pour-rait en ce sens être accéléré si la formation numérique dans les professions agricoles était plus massivement déve-loppée. Une priorité doit en effet être accordée pour la maîtrise des fondamentaux de l’économie numérique et des technologies numériques dans la formation initiale et continue des agriculteurs ».

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Le lycée professionnel de demainUn écosystème d’excellence

Le lycée professionnel de demain devrait être, comme dans certains pays d’Europe du Nord, en phase avec le besoin des entreprises. Pour assurer l’insertion efficace dans le monde du travail, les établissements fonctionneront plus sous le format de campus abritant un écosystème d’accompagnement aux métiers d’aujourd’hui et de demain. L’objectif du Ministère de l’Éducation nationale est ambitieux avec au moins 3 campus par région d’ici 2022 ! Le ministère de l’Éducation nationale va lancer un appel à projet dans le cadre du PIA 3 (Plan d’investissement d’avenir) pour transformer les lycées professionnels. L’opération est dotée de 50 millions d’euros. Ces établissements devront avant toute chose conduire les apprenants vers l’emploi en devenant de véritables lieux de vie, de formation et d’innovation en lien étroit avec les acteurs de la recherche et du monde professionnel.

Les lycées professionnels de demain devront être :

• Plus attractifs,

• Plus lisibles,

• En relation avec les besoins économiques d’aujourd’hui et de demain pour déboucher sur des emplois.

Pour renforcer le parcours de réussite, ces lycées devront poursuivre trois objectifs pour l’épa-nouissement des élèves.

• Plus d’accompagnement,

• Plus d’orientation,

• Plus d’opportunités.

Pour y parvenir

• Les lycées professionnels de demain seront in-tégrés dans des campus « nouvelle génération » dit « d’excellence ». Ces lieux rassembleront un espace de vie, de formation, de promotion de l’in-novation et du savoir-faire à la française dans des domaines précurseurs. Ils si’incriront dans le déve-loppement des partenariats avec des régions, les branches professionnelles et les entreprises.

• Ces lieux proposeront des formations de pointe aux métiers de demain.

• Ces établissements seront des lieux d’innovation pédagogique, moteur de la réussite.

L’effet CampusLes lycées professionnels de demain devront faire partie d’un campus « nouvelle génération » qui compren-dra:

• Un Internat,

• Un établissement d’enseignement supérieur et secondaire,

• Un Fab Lab, un incubateur, une pé-pinière d’entreprises et des labora-toires de recherche.

Objectif : au moins 3 campus par ré-gion d’ici 2022 !

• Chacun des campus devra suivre une thématique maillée avec le tissu économique de son territoire.

• Chaque établissement organisera des relations étroites avec les entre-prises et développera des projets en-trepreneuriaux.

• Chaque établissement organisera des partenariats avec des établisse-ments étrangers.

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Une forte marge de progression Aujourd’hui, la voie professionnelle forme près de 665 000 élèves dans 1 500 établissements. Elle forme également chaque année près de 500 000 stagiaires en formation continue, dont 210 000 de-mandeurs d’emploi.Cette voie compte plus de 300 spécialités, 200 en CAP et 100 en bac pro dont les deux tiers dans trois filières, gestion-ad-ministration, commerce et accompagnement, soin et services à la personne.

Le ministère estime que c’est une voie à rénover.

1 lycéen professionnel sur 10 sort sans qualification

51 % des titulaires d’un CAP sont au chômage, 7 mois après leur diplôme.

34 % des bacheliers sont au chômage, 7 mois après leur diplôme.

61 % des étudiants de BTS issus de la voie profession-nelle obtiennent leur diplôme

3 % seulement des bacheliers professionnels qui entrent à l’université obtiennent une licence

Points clés• Des lycées professionnels ancrés dans des « campus d’excel-lence », eux-mêmes ancrés dans leur territoire,

• 50 millions d’euros investis dans la voie professionnelle,

• Un apprentissage dans tous les lycées professionnels,

• Des formations tournées vers des métiers d’avenir,

• Un abandon progressif des filières au faible taux d’insertion dans le monde du travail,

• Un partenariat renouvelé avec les entreprises pour favoriser l’insertion des jeunes,

• Un CAP en trois ans en fonction du profil et des besoins de l’élève,

• Un taux d’insertion rendu public pour informer les familles,

• Une seconde professionnelle organisée par familles de métiers pour permettre un parcours plus progressif et lisible avec une montée en puissance de la formation en conditions profession-nelle,

• Des enseignements généraux contextualisés et mieux articulés avec des enseignements professionnels grâce à la co-interven-tion des professeurs,

• En terminale, un choix entre l’insertion professionnelle et la poursuite des études,

• Réalisation d’un chef d’œuvre présenté au bac pro.

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Les dirigeants de PME face au digital, Une histoire d’incompréhensionUne étude réalisée par BPI France auprès de 1 814 responsables de PME et ETI in-terviewés soulève qu’ils ne sont absolument pas préparé à la mutation numérique.

Des chefs d’entreprise non préparés45 % n’ont pas de vision digitale de leur entreprise

63 % n’ont pas établi de feuille de route

20 % estime que le temps de la transformation ne concerne pas encore leur entreprise

47 % estiment que l’impact du digital n’aura pas d’impact majeur sur leur activité dans 5 ans.

87 % estiment la transformation digitale comme non stratégique

Des profils de dirigeants très contrastés 38 % de sceptiques

52 % d’apprentis

10 % de conquérants

Les conquérants déclarent rencontrer plus de difficultés que les autres. 39 % d’entre eux consi-dèrent les résistances au changement comme le premier frein à la transformation digitale de leur entreprise.

L’essentiel d’entre eux estiment que c’est un sujet com-plexe. L’âge n’a aucun impact sur l’appétence au numérique. Les natifs digitaux ne sont pas plus enclins au changement que leurs anciens.

Un changement de culture peu intégréD’après la banque publique d’investissement, les chefs d’entreprise ont une vision technologique de leur ac-tivité. Pourtant, la révolution numérique apporte une nouvelle manière de créer de la richesse qui s’appuie sur trois fondamentaux :

• Le client remis au cœur de l’entreprise • L’organisation plus agile et plus collaborative • Les partenaires de l’entreprise permettent, en réseau, de décupler la création de valeur.

Une implication totale dans le changementLa mutation est si importante qu’elle implique l’engagement total du dirigeant. Pourtant :

25 % des équipes opérationnelles seulement sont impliquées dans la mutation de l’entre-prise qui a décidé de sa mutation

12 % seulement des entreprises ont mis en place des formations liées au digital.

61 % des dirigeants pratiquent peu ou pas la transversalité.

L’étude a été réalisée en février et avril 2017.

3. Une difficul-té des chefs d’entreprise de se construire une vision de la transformation numérique de leur activité, et, par voie de conséquence, à trouver des solu-tions et des outils opérationnels pour l’engager.

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Rappels des chiffres du recrutementDes difficultés récurrentes de la filière alimentaire

En 2016, 32 % des établissements ayant cherché à recruter ont rencontré des difficultés pour trouver les compétences recherchées, pour attirer des can-didats, pour des métiers jugés difficiles et pénibles et souffert de la pénurie de candidat sur leur terri-toire. En revanche, très peu d’établissements ont rencontré des difficultés pour qualifier la fiche de poste ou intégrer des employés. L’étude Observia, AD, Observatoire a porté sur 5 444 interviews.

Production Commercialisation

IAA : 66 % 11 %

Coopération agricole : 34 % 22 %

Alimentation de détail : 53 % 34 %

66 % moins de 30 ans

L’essentiel des recrutements portent sur la production, puis la commercialisation. Les jeunes sont les plus sollicités. La filière recute avant tout des ouvriers et des employés.

Recrutement et numériqueUn nouveau défi sans réponseDans son étude de 2016 « Agroalimentaire et Numérique », l’ANIA, Association nationale des Industries Agroalimentaires, posait déjà la question du recrutement à l’heure du numérique. La filière peine à recruter. Pis, les talents seront-ils attirés par des filières plus rémunératrices ? Le numérique s’annonce-t-il, au contraire, une occasion de rendre les métiers de l’alimentation plus attractifs ? Aujourd’hui, ses questions essentielles restent sans réponse.

Dans l’alimentaire les recrutements

s’effectuent respectivement

pour la production et la commercialisation

4. La difficulté à recruter dans le monde de la formation. Le nu-mérique est-il un handicap ou une opportunité de rendre les mé-tiers attractifs ?

Pourcentage des recrutements par secteur d’activité

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Moins de30 ans62 %

Plus de50 ans6,3 %

44 % des entreprises

ont recruté

En 2016, 44 % des établissements ont recruté en CDI, CDD ou alternance, soit 90 000 recrutements.

Répartition des recrutements en CDI et CDD

48 %

Hommes

Femmes

Moins de 30 ans

66 %

30 – 49 ans

28 % 50 ans et plus : 7 %

Ouvriers et employés 83 %

Techniciens agents de maîtrise

11 % Cadres 7 %

Création

de poste

49 % Remplacement

de départ

définitif

39 %

Remplacement de congé 12 %

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Les canaux de recrutement Le bouche à oreille, le réseau 46 %

Pôle Emploi \ l’APEC \ l’APECITA 29 %

Les candidatures spontanées 23 %

Les petites annonces 9 %

Une agence locale d’un cabinet de recrutement 9 %

Les écoles, les centres de formation, les CFA 8 %

Un site Internet spécialisé 6 %

Les réseaux sociaux (Facebook, Linkedin, Viadeo…) 6 %

Le recrutement interne (au sein du groupe \ mobilité… 4 %

La Chambre de Commerce \ Chambre des Métiers 4 %

Votre propre site internet 2 %

Une organisation \ fédération professionnelle 1 %

Autre 7 %

Cause des difficultés de recrutementCandidatures insatisfaisantes 60 %

Manque de candidatures 55 %

Rupture de contrat départ du salarié 10 %

Dispositif de recherche inefficace 4 %

Manque de temps 3 %

Ne sait pas 3 %

Le bouche à oreille et le réseau restent toujours les meilleurs filières de recrutement.

Les recruteurs peinent à trouver suffisamment de candidats.

Beaucoup plus d’entreprises recrutent en Bretagne et les Pays de Loire. Les régions où les embauches sont les plus nonbreuses sont celles à la plus grande densité de population, Auvergne-Rhô-ne-Alpes et Ile-de-France. Notons que la Bretagne recrute autant que la ré-gion capitale, deux fois plus que PACA.

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B. Les premières solutions de terrainL’existence d’initiatives de terrain industrielles et de formation qui ont com-plètement intégré et conjugué les aspects technologiques, organisationnels et humains.

Pôle Formation UIMM PACA, Le virage vers l’Industrie du Futur - 26Les Opca, créateurs de moocs et d’outils de réalité virtuelle - 31HILL - Hybrid Innovative Learning Lab, Bouleverser la formation ini-tiale et continue de près de 50 000 salariés sur dix ans - 32Nouvelles pédagogies universitaires, l’hybridation en soutien de la flexibilité des formations - 34Nouveaux outils industriels, Nouveaux schémas pédagogiques (En-quêtes sur les solutions Usitab - 38ANIA, pour une grande campagne de sensibilisation - 41

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Pôle Formation UIMM PACA Le virage vers l’Industrie du Futur

Le Pôle Formation UIMM PACA est particulièrement novateur tant dans l’acqui-sition d’équipements technologiques de pointe et outils numériques « dernière version » que dans le déploiement de méthodes pédagogiques nouvelles.

Le site d’Istres du Pôle Formation UIMM PACA, outil de formation professionnelle, d’ingénierie et de conseil de l’UIMM, spécialisé dans la formation initiale par l’apprentissage et la formation continue, travaille en partenariat avec l’IFRIA, spécialiste de la formation pour les métiers de l’alimentaire.

Ce partenariat montre que la mutation numérique, là aussi, met à mal le fonctionnement en silos au profit de l’ouverture sur d’autres univers.

Sur le site, sous l’impulsion de Jean-Pierre Dos Santos, Directeur, appuyé par le responsable mar-keting, une équipe pédagogie/ingénierie déploient des outils pédagogiques 4.0 pour près de 40 formateurs, essentiellement issus de l’industrie, qui forment du bac pro au diplôme d’ingénieur en passant par les certifications de branche (CQP). Cette mission est sous–tendue par les besoins actuels et futurs exprimés par les entreprises en termes d’emplois et de compétences.

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1• Les plateaux techniques

Le site d’Istres a mis en place une zone configurée Industrie du Futur composée de : Un Tech LabCette zone disposera à la rentrée 2018 de plusieurs outils progressivement adoptés par les entre-prises avec un synoptique pédagogique « industrie du futur » dont le point de départ est une ligne de production.

• Un cobot mobile comme robot collaboratif. L’outil sélectionné se présente sous forme d’un chariot mobile avec un bras articulé qui transporte des objets au bon endroit en utilisant le meil-leur chemin grâce à son algorithme. Ainsi l’opérateur, déchargé de la tâche d’aller chercher des

produits et des pièces, peut se concentrer sur les missions à plus grande valeur ajoutée.

• Une démarche LEAN et intégration de solutions big data avec une plateforme qui renseigne les opérateurs, via leurs tablettes, de toutes les informations sur leur ligne de production. Un logiciel synthétise toutes les informations nécessaires d’aide à la décision, les ordres de fabrication, les données des capteurs, la qualité des matières premières, l’hydromé-trie, la température, les cadences, l’usure des pièces, les informations du jour à connaître, les préconisations de l’agent de maitrise, la liste de tâches du jour… L’opérateur pilote et contrôle sa (ses) machine(s) avec sa tablette et informe la plateforme et ses équipes en prenant des photos, des vidéos, en dessinant des croquis ou rédigeant des textes. Cette solu-tion de traçabilité en temps réel assure en même temps la gestion docu-mentaire et les données pour la démarche qualité. L’outil s’inscrit dans le management visuel et apporte un véritable intérêt aux missions du conducteur de ligne.

• L’installation d’un système de ré-tro-conception impressions 3 D. Les personnes formées seront capables de scanner une pièce en trois dimen-sions, travailler sur le fichier infor-

matique et imprimer une nouvelle pièce en 3 D identique ou modifiée pour répondre à un besoin industriel.

• Des espaces de travail modulables et ergonomiques : tables de travail sur roulettes à hauteur variable actionnées par un moteur électrique permettent aux étudiants de travailler en groupe, les petits, comme les grands sur un mode collaboratif. Suivant les projets, ils peuvent soit opter un travail à la chaine ou en îlots.

• Des postes de formation en réalité virtuelle équipés de casque immersif à 360 degrés et de manettes de commandement qui permettent de se retrouver en situation sans quitter le Tech Lab.

Tables à hauteur ajustables pour per-mettre aux apprenants à mettre en application les formations de manière ergonomique. Mobile, ce mobilier est déplacé dans le tech lab pour s’adapter à un travail en ligne ou par ateliers suivant la nature des exercices réalisés.

Imprimantes 3 D

L’IFRIA Paca, l’Institut de Formation Régional de la filière alimentaire est par-tenaire du Pôle Formation UIMM PACA

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Le Pôle Formation UIMM PACA est

partenaire du Campus des Métiers et des Qua-lifications Henri-Fabre « Industrie du Futur ».

partenaire de projets ciblés avec le Campus des Métiers et des Qualifications de la Mer, porté par l’Université de Toulon.

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Un atelier 4.0

• Des outils connectés et la robotique. L’atelier industriel dispose de plusieurs robots (étique-tage, manipulation, remplissage, fermeture des flacons, palettisations…) connectés à la plate-forme de l’entreprise et/ou au cloud du constructeur. L’ensemble des robots, le cobot, capteurs, appareils de mesure et le tech lab sont connectés ensemble. La chaine de fabrication est alimen-tée par le Cobot mobile. Aux apprenants de concevoir la meilleure solution lean qui prend égale-ment en compte la gestion des stocks en flux tendus, la vitesse des machines, des opérations manuelles, des changements de production et de formats de produits aux temporalités différentes.

• Des outils de réalité augmentée : lu-nettes, tablettes, smartphones, au ser-vice de la e-maintenance, intégreront l’atelier pour aider, informer, voire aler-ter les opérateurs en direct.

• Un « jumeau numérique 3 D » permet de simuler de manière entièrement vir-tuelle le fonctionnement de la ligne de production de l’atelier. Pour mener un projet à bien, les apprenants utilisent, le plus souvent, d’abord l’outil de réalité virtuelle. Puis, ils peuvent effectuer les premiers tests de production sur le ju-meau numérique avant de lancer une présérie sur les appareils réels. Ces trois étapes successives permettent de prévenir des erreurs de conception de process, la casse de coûteuses machines et le gaspillage de matière première. Chaque étape leur permet de mesurer l’intégration de leurs savoirs et compétences par un retour direct des conséquences de leurs décisions.

2• La Pédagogie

L’innovation pédagogique se focalise sur deux objectifs majeurs : celui d’analyser de manière détaillée les besoins spécifiques des étudiants et celui de les former différemment afin d’améliorer leurs capacités d’ap-prentissage.Ainsi, les enseignements se doivent d’être plus dynamiques, efficaces, innovants pour favoriser l’apprentissage des apprenants et le développement de leurs compétences.

Un profilage cognitif issu des neurosciences pour personnaliser les formationsCette rupture pédagogique consiste à travailler sur la systémique d’apprentissage et les besoins méthodologiques de chaque apprenant pour une optimisation des performances.

En fonction du profil de l’apprenant, des solutions individualisées pourront être apportées par l’équipe pédagogique. Ses solutions sont variées et peuvent s’inscrire dans la méthodologie, l’or-ganisation, la communication, le transfert sémantique, l’attention, l’autonomie, le développe-ment de soi.

Par exemple, le e-learning sera parfaitement adapté pour des personnes dont le profil ré-vèle une capacité à être autonome dans le travail personnel alors que pour d’autres, cette solution n’aura que peu d’impact en termes d’assimilation de connaissances. Dans ce der-nier cas, seront renforcés le suivi et l’accompagnement en présentiel pour mesurer leur acquisition du savoir.

Formation filmée

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Des schémas pédagogiques adaptés, l’APP. L’Approche Par Projet - Problème pour l’acquisition des savoirs en compétences est particulière-ment prisée par l’équipe pédagogique. Le « problème » est utilisé comme point de départ pour l’intégration et l’acquisition de nouvelles connaissances. Il s’agit d’un changement de paradigme : la relation de l’apprenant avec le formateur-enseignement passe du « face à face » au « côte à côte ».

Classe renversée et inversée Le Pôle Formation UIMM PACA utilise les principes de la classe inversée ou de la classe renversée (voir lexique).

Ses avantages sont nombreux.

1. Tout d’abord, la personne se prend en responsabilité car elle est actrice de l’ac-quisition des connaissances nécessaires. Elle gagne en confiance et en autonomie en concrétisant ses projets pédagogiques et en valorisant son parcours individuel.

2. Ensuite, l’APP s’effectue dans le cadre d’un projet, ce qui responsabilise l’ap-prenant sur un objectif qui a du sens. Nous ne sommes plus dans le théorique. La personne développe son esprit cri-tique.

3. Enfin, l’apprenant fonctionne en mode projet, avec d’autres. L’apprenant met les deux pieds dans le management par-ticipatif, l’émergence de solutions nou-velles grâce à des échanges collaboratifs constructifs. Sa formation lui permet d’intégrer les avantages du travail en équipe bien managé.

Entreprise agileCes schémas pédagogiques préparent les apprenants à intégrer des entreprises dites agiles et flexibles comme le sont les industries 4.0. Le passage d’un management hiérarchique à un mana-gement participatif avec des outils numériques permet aux jeunes générations de natifs digitaux X, Y et bientôt K d’intégrer plus facilement le monde du travail avec leurs valeurs et leur socle de compétences.

Chaque étudiant se voit remettre une tablette, lui permettant de suivre son plan de formation individualisé via une plateforme de ressources pédagogiques.

Les étudiants disposent d’espaces conviviaux et calmes pour travailler en groupe

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3• Les nouvelles formations : les bachelors du futurLe Pôle Formation UIMM PACA lance en cette rentrée de septembre de nouveaux diplômes, Bachelors (Bac+3), adaptés aux métiers émergents de l’Industrie du Futur et directement liés à la révolution numérique, digitale et robotique que connaissent les entreprises industrielles en France et dans le monde. Avec le lancement de cette nouvelle offre, les TPME-PME autant que les grands donneurs d’ordre ont l’opportunité de former leurs collaborateurs à ces métiers du futur.

« La solution adoptée par le Pôle Formation UIMM PACA est de former des personnels capables de communiquer parfaitement avec un spécialiste du déploiement des solutions numériques, ex-plique Jacques Duisit, consultant de l’UIMM, spécialiste de l’usine du futur et ancien inspecteur d’académie. Le technicien connaît très bien son process industriel et les attentes de son entre-prise et peut parfaitement les traduire en besoins de solutions numériques ».

Le Pôle Formation UIMM PACA a mis en place trois formations sur le site d’Istres.

Le technicien big data industriel (bac +3), en une année de formation, l’étudiant est capable de définir les enjeux et les contraintes d’une solution big data, de choisir les capteurs et les bases de données de collecte de l’information nécessaires à l’optimisation du processus industriel, de mettre en œuvre une solution cloud, de sécuriser les données stockées, de les exploiter et de proposer des améliorations. Il est également parfaitement capable de communiquer avec un ou plusieurs ingénieurs choisis pour faire évoluer un écosystème industriel.

Le technicien chaine logistique (bac +3). Comme le technicien big data, il dispose des connais-sances numériques. La spécificité de son métier lui permet d’analyser la performance d’une chaine logistique du futur (flux), mettre en œuvre les technologies numériques associées (ERP -Enterprise Resource Planning ou Progiciel de Gestion Intégrée-, planification, gestion des opérations logis-tiques, mise en œuvre des objets connectés…), manager une équipe et gérer un processus d’amé-lioration continue.

Le technicien e-maintenance (bac +3). Formé également en un an, il a intégré toute l’impor-tance de la maintenance d’outils technologiques (robots, cobots, AGV (maintenance, optimisa-tion, configuration, dépannage des systèmes informatiques), supervision…) et l’interaction avec la collecte, la transmission et le stockage de données. Egalement manager d’équipe, sa formation lui permet d’optimiser les processus de maintenance préventive et prédictive, de gérer la documen-tation interactive, en réalité augmentée, de piloter des imprimantes 3 D pour réaliser des pièces…

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Mes OpcaCréateurs de moocs et d’outils de réalité virtuelle

Plusieurs partenaires des métiers de l’Alimentation innovent dans le lancement de formations en ligne et en réalité augmentée. L’outil, Agrovirtuose, plonge les salariés dans la réalité augmentée. Un Mooc permet aux chefs de TPE-PME d’acquérir les connaissances néces-saires pour piloter la transformation nu-mérique de leur entreprise.A la rentrée de septembre 2018, OPCALIM avec

plusieurs parte-naires, lance Agro-virtuose. Équipés de lunettes et casques audio, les apprenants plongent dans la réalité virtuelle pour intégrer les bonnes pratiques d’hygiène et de sécurité en agroalimentaire. Cette formation s’adresse aussi bien aux personnels présents dans l’entreprise qu’aux nouveaux arrivants. Dans un premier temps utilisée par les financeurs, cette solution devrait, dès l’hi-ver 2018-2019 être disponible pour l’ensemble des entreprises de l’agroalimentaire. Ce projet co-construit avec Agro Sphères et plusieurs entreprises est financé en partie par la Charte IAA, OP-

CALIM et Saint Louis Sucre, Bonduelle, Florensuc, Lactinov, Bigard, Ets Lucien, ABCD Nutrition, Les Salaisons du Terroir et Agro Mousquetaires. La création de la formation est assurée par PME Université et EVAVEO.

Un Mooc pour les dirigeants de TPE-PME«Le numérique, c’est tout de suite» est un Mooc mis en place pour les dirigeants et salariés de TPE-PME des professions de l’alimentation pour qu’ils puissent disposer de tous les élé-ments pour visualiser et piloter la trans-formation numérique de leur entreprise. Cette formation à distance animée par des enseignants et les équipes pédago-giques du CNAM et de l’Université de Lyon Jean Moulin III prévoit une heure de travail par semaine sur 4 semaines à organiser librement. Ce cursus peut déboucher sur une attestation de suivi avec succès des modules.

Disponible en ligne, le mooc est financé par le Fafih, Opcabaia, OPCALIM, Unifaf et Uniformation. www.formation-tpepme.fr

Équipé de lunettes 3 D, d’un casque audio et de manettes, l’apprenant, accompagné par un formateur, se trouve plongé dans la réalité d’un environnement de travail avec lequel il interagit en temps réel.

L’apprenant peut simuler les bons gestes en temps réel liés à l’hygiène et la sécurité qu’il pourra reproduire ensuite en milieu de travail

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HILL - Hybrid Innovative Learning Lab Bouleverser la formation initiale et continue de près de 50 000 salariés sur dix ans

Le Programme d’Investissement d’Avenir (PIA 3), lancé par l’État a choisi le 13 octobre 2017 de soutenir le projet HILL pour faire rentrer la formation des cadres du secteur alimentaire dans l’ère numérique. La démarche, qui bénéficie de 6 mil-lions d’euros sur 10 ans, va modifier en profondeur la formation de l’ensemble de la filière. Progressivement, à court et moyen terme, les cadres et futurs cadres de l’agroalimentaire disposeront d’outils numériques individualisés en ligne pour acquérir des connaissances qui les rendront plus opération-nels et plus vite grâce au programme HILL. Le Hybrid Innovative Lear-ning Lab a été initié par le Pôle recherche innovation à la CCI Vaucluse, un des pilotes du projet avec un réseau de 22 partenaires.

Trois outils complémentaires d’ici six ans : Le programme HILL met en place une série d’outils en phase avec les méthodes d’enseignement numérique au service de l’entreprise digitale.

• Un Learning-Lab, véritable laboratoire d’apprentissage innovant où ils trouveront en ligne toute la ressource spécifique.

• Un Virtual Lab, où des apprenants de différentes disciplines réaliseront de manière parti-cipative un projet opérationnel sur des simulateurs numériques. Travaillant en intelligence col-lective, les personnes formées partageront leurs savoirs, leurs cultures professionnelles au-tour d’un projet commun.

• Un Fab-Lab au sein des dif-férents établissements parte-naires. Les apprenants s’y re-trouveront physiquement dans un même lieu autour de moyens technologiques pour concréti-ser leur projet. La formation est qualifiante.

Un schéma de formation personnaliséChaque étudiant bénéficiera d’un contrat « d’apprenance » intelligent fi-nançable par les Opca et d’un suivi in-dividualisé qui débouchera sur un titre reconnu. La démarche pédagogique res-ponsabilisante est le fruit d’une collabo-ration entre des équipes universitaires spécialisées et les organisations profes-sionnelles (ANIA, Coop de France, CGAD) ainsi que des organismes paritaires de formation continue (IFRIA, OPCALIM).

IdéonisDès le premier semestre 2018, IDEFI-ECOTROPHELIA lançait Idéonis.

https://public.ecotrophelia.org/content/ideonis

Fab lab

Réalisé par 13 universi-tés, cette boite à outils d'aide à l'apprentissage numérique vise à l’ac-compagnement de l’ac-quisition des connais-sances nécessaires pour la réalisation de l’en-semble d'un projet d'in-novation. Il contient à la fois des supports sur les notions de base né-cessaires, des outils de simulation et d’évalua-tion, ainsi que des quiz ludiques et spécifiques pour faciliter l’acqui-sition de ces connais-

sances sous la forme de Questions à Choix Mul-tiples (QCM). Idéonis aborde toutes les thé-matiques : stratégie de projet, écoconception, marketing, développe-ment produit, qualité hygiène sécurité et en-vironnement (QHSE), production.Les utilisateurs sont invités à utiliser le dispositif tout au long de l’avancement du projet, à chaque fois qu’ils en ressentent le besoin.

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Un réseau de partenaires proactifs et spécialisésHILL est porté par Agroparistech et un ensemble de 22 partenaires qui apportent au projet leurs compétences, savoir-faire et champs d'application nécessaires pour répondre aux ambitions du projet. Parmi eux, 13 établissements d'enseignement supérieur, 2 structures fédératives (Agree-nium et IFRIA France), 2 Campus des métiers et des qualifications (dont Campus 3 A), la CCI Vau-cluse, 3 branches professionnelles (ANIA, Coop de France, CGAD) et l’OPCALIM.

Une expérience de projets collectifs dans l’alimentationLe Pôle Recherche Innovation de la CCI Vaucluse est à l’origine des formules françaises puis eu-ropéennes d’Ecotrophélia, concours d'innovation alimentaire porté par les étudiants d'Université. Cette équipe coordonne avec Agroparistech, le programme IDEFI-Ecotrophélia, plate-forme d’en-seignement de l’innovation en Europe, devenue une référence européenne en matière de travail collaboratif entre l’enseignement supérieur, les centres techniques et les entreprises de l’agroa-limentaire et de la distribution.

IDEFI (Initiatives d’Excellence en Formations Innovantes) bénéficie d’un financement de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) dans le cadre des Programmes d’Investissements d’Avenir (PIA).

Cette plateforme d'open innova-tion propose ainsi aux entreprises agroalimentaires de :• Monter en compétences en ac-cédant à une masse critique de ressources qualifiées issues des établissements d’enseignement supérieur partenaires ;• Favoriser l’innovation externe et leur développement en générant du chiffre d’affaires supplémen-taire ;• Lever des verrous technolo-giques sous-jacents à des dévelop-pements internes.

Ces objectifs peuvent être atteints dans le cadre de projets étudiants tuteurés, auprès de ces entre-prises. Le dispositif proposé per-met aux entreprises de bénéficier des compétences des établisse-

ments d’enseignement supérieur, de leurs expertises techniques et scientifiques, et de matériels techniques de haut niveau. Au sein du réseau, des enseignants-cher-cheurs reconnus, des ingénieurs généralistes, des techniciens spé-cialisés sur chaque matériel, une équipe pluridisciplinaire d’inter-venants extérieurs, encadrent au plus près les projets et inter-viennent aux côtés des étudiants afin de mener à bien les projets confiés par les entreprisesLes établissements partenaires possèdent des halles technolo-giques, des équipements de re-cherche ou semi-industriels, des salles d’analyse sensorielle, des espaces servant à l’enseignement et au développement de projets, des logiciels spécifiques.

https://innovinfood.ecotrophelia.org/

Les prix EcoTrophélia France et Europe mobilisent les plus grandes écoles de la filière alimentaire.

Innov In FoodDepuis le 12 juillet 2018, le programme HILL pilote la plateforme Innov’in food, première plateforme collaborative entre universités et entreprises du secteur alimentaire

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Nouvelles pédagogies universitairesL’hybridation en soutien de la flexibilité des formationsUne équipe spécialisée de l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse prend en charge le développement de nouvelles pédagogies tant pour la formation des étudiants que des enseignants.

L’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse a lancé plu-sieurs actions pour tirer parti des atouts du numérique tant pour les enseignants que pour les étudiants

Pour aborder la mutation numérique, Béné-dicte Mourey, ingénieure pédagogique, et Thierry Spriet, enseignant-chercheur, vice-pré-sident délégué au numérique et à l’innovation pédagogique à l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, travaillent sur deux chantiers connexes.D’une part, la mission APUI (Appui à la péda-gogie universitaire et Innovante) conduit un programme de duplication des formations avec des modules en présentiel et à distance qu’elle nomme -hybridation-. D’autre part, leur service accompagne les professeurs dans l’appropria-tion des méthodes pédagogiques liées aux at-tentes sociétales et aux outils numériques.

Acteur de sa formationCette double approche permet d’accompagner la mutation numérique des modes d’enseigne-ment de l’université et mettre à disposition des étudiants des cursus individualisés pour se for-mer tout au long de leur vie à leur rythme grâce à des accompagnements en présentiel et à dis-

tance. L’obtention récente d’un financement PAI 3 «Nouveau Cursus Universitaire» permet-tra la mise en œuvre du programme CAPACITE avec lequel l’établissement se prépare, entre autre, à proposer une vaste palette d’enseigne-ments disponibles en ligne pour permettre aux étudiants de trouver le projet de formation qui leur convient le mieux, sans contraintes d’em-ploi du temps. Une opportunité pour eux de trouver la formation qui fait sens à leurs yeux. Cette démarche permet à l’étudiant de clari-fier et définir son projet. Il devient alors acteur de ses choix, de sa formation et de ses modes d’apprentissages. L’apprenant s’engage sur un objectif personnel qui l’amènera plus surement à un épanouissement professionnel que les for-mations standardisées classiquement proposées dans les établissements d’enseignement supé-rieur.

Faire baisser le taux de décrochageCes approches « pédagogie active » participent grandement à redonner de la motivation dans

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les enseignements et faire baisser le taux de décrochage. L’étudiant n’apprend plus unique-ment des cours à restituer le jour de l’examen. Cette approche lui permet de faire appel à des niveaux profonds d’apprentissage basés sur l’in-térêt pour lui du sujet, la responsabilité per-sonnelle, le travail de manière autonome mais aussi collaboratif.

Formation Flex Hybride labelliséeSur le plan pratique, l’université développe depuis deux ans l’hybridation des formations. Les travaux dirigés peuvent être suivis en pré-sentiel comme à distance. Ceux proposées en ligne bénéficient d’un niveau de qualité égal ou supérieur aux TD assurés en salle. D’où la mise en place d’une labellisation baptisée Flex Hy-bride par une commission de labellisation dont 30 % des membres sont extérieurs au site d’Avi-gnon. Cette formule favorise l’amélioration des compétences tout au long de la vie. Elle permet également aux étudiants qui travaillent pour payer leurs études un aménagement plus souple de leurs horaires, à d’autres d’enrichir et d’in-dividualiser leur cursus avec ces matières dispo-nibles en ligne. Ces formations s’ouvrent aussi aux personnes hors les murs de l’université en reconversion professionnelle.

Former les en-seignantsL’ U n i v e r s i t é d’Avignon tra-vaille également au développe-ment d’autres méthodes pé-dagogiques al-ternatives au classique cours

magistral. Ainsi, le service d’appui pédagogique accompagne les enseignants à la pratique de la classe inversée. Les étudiants disposent de tous les éléments sur support papier et numérique pour acquérir des savoirs. A eux d’exploiter cette ressource dans le cadre d’un projet per-sonnel ou collectif (Formation par l’Approche Par Projet). L’enseignant, change de posture passant de celle du sachant à celle de guide, personne ressource compétente qui accom-pagne les apprentissages individuels en permet-tant à chaque étudiant de construire sa propre représentation de ses connaissances et de for-ger, à sa manière, ses compétences.

Pédagogie active à distanceL’université développe également les ateliers de pédagogie active à distance qui incitent au

travail collaboratif des étudiants. Chacun est solidaire du groupe assurant une nouvelle ému-lation. Chaque étape de la formation est ponc-tuée par des objectifs hebdomadaires, permet-tant à chaque étudiant d’organiser sa semaine tout en permettant à l’ensemble du groupe d’avancer à la même vitesse. L’enseignant se concentre alors sur l’acquisition des connais-sances et des compétences par ses étudiants plutôt que la diffusion de son cours. Son rôle devient celui d’un facilitateur présent unique-ment au moment opportun avec les bons outils pour atteindre un objectif clairement défini. Son encadrement permet de conduire les tra-vaux, questionner les apprenants, faciliter les ouvertures d’options et opter pour les pistes les mieux adaptées.

Évaluation par les pairsUne des méthodes pédagogiques qui s’avère par-ticulièrement efficace est la correction des tra-vaux des étudiants, par des étudiants qui suivent les mêmes enseignements. Tout commence par une formation à la correction qui présente les différents critères d’évaluation (connaissances, compréhension du sujet, formulation, plan, or-thographe…) et leur importance dans l’acquisi-tion des savoirs et des compétences. Ensuite, chaque travail se retrouve corrigé par plusieurs étudiants. Le logiciel, permet de détecter l’ho-mogénéité des notations, voire les écarts im-portants souvent symptômes d’une correction qui ne respecte pas les critères.Cette évaluation par les pairs permet à chaque étudiant d’être acteur du cours, d’intégrer l’importance de la correction, de constater la diversité des approches possibles d’une ques-tion donnée, d’estimer, au regard du travail des autres, ses propres points forts et points à amé-liorer.

Master traduction en Approche Par ProjetL’Université a lancé pour des étudiants en langue un master sur deux ans basé essentiellement sur la réalisation d’un recueil de traduction. Ce travail collectif tout autant qu’individuel s’ef-fectue avec une maison d’édition qui positionne les étudiants comme des traducteurs profes-sionnels. L’équipe pédago-gique accompagne ces étu-diants en leur apportant toutes les connaissances nécessaires au métier de traducteur et en les ame-nant à acquérir les com-pétences associées. Pour l’enseignant la plus-value est immense. La pédagogie

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active s’avère nettement plus efficace qu’une suite de cours magistraux où d’une formation isolée avec des tutoriels en ligne glanés çà et là dans le cadre d’une autoformation. L’ensei-gnant participe de manière interactive à l’enri-chissement d’autrui qu’il mesure en temps réel.

Ateliers pédagogiqueA côté de ces outils, la cellule d’appui accom-

pagne les enseignants à se for-mer à ces nouvelles méthodes pédagogiques. APUI propose plusieurs modules. L’un d’entre eux consiste à réunir des ensei-gnants dans un atelier de pensée créative, ou d’intelligence col-lective, sur une thématique. Les deux membres de la cellule APUI jouent un rôle de facilitateur

pour orienter les discussions sur les bons rails et décrire, en accord avec les thèmes rete-nus, les retours d’expériences sur des bonnes comme des mauvaises pratiques. A la fin, leur rôle sera d’aider les participants à sélection-ner leurs objectifs prioritaires à court, moyen et long terme et à les accompagner dans leurs réalisations.

Appels à projets internesChaque année, l’université lance 2 appels à projets pédagogiques, un par semestre. Les projets retenus bénéficient d’un accompagne-

ment spécifique de la part de la mission APUI ainsi que la possibilité de soutien financier pour de l’investissement à but pédagogique.

Former les enseignantsLa mission APUI propose aussi un cycle de for-mation de base à la pédagogie pour les nou-veaux arrivants. Cette démarche, lancée il y a plus de trois ans sur Avignon a été rendue obligatoire par décret en 2018 avec 32 heures consacrées au renforcement des compétences. L’université forme également tous ses doc-torants, destinés à l’enseignement pour la plupart, à ces méthodes pédagogiques, bien avant leur premier cours. Ils disposeront alors d’autres options que le cours collégial clas-sique pour transmettre leurs savoirs.

Plateforme numériqueSur l’université vauclusienne, les enseignants disposent également d’une plateforme numé-rique très riche qui leur permet de déposer des cours en ligne, réaliser et organiser des contrôles de connaissance par QCM, dépôt de dossier... L’université dispose également d’un outil récent pour permettre aux enseignants de produire très facilement de petites cap-sules vidéo pour illustrer leurs cours et aux étudiants de rendre des devoirs sous forme de vidéos.Une caméra 360 permet également de produire des ressources pédagogiques immersives.

L’UFR Sciences Technologies Santé basée sur le site Agroparc. Ses formations Licence-Master-Doctorat (ainsi que les DUT proposés par l’IUT) avec l’activité scientifique des laboratoires hébergés dans ses murs contribuent au développement de l’axe Agrosciences et de l’économie

de la filière alimentaire. La qualité de la production des végétaux, des sols et de l’environnement, la qualité de la gestion des eaux et la qualité de la transformation des matières végétales y sont étudiées avec nombre de partenaires sur site (INRA, Pôle TERRALIA, Naturex…).

Agrosciences

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Le CERI, Centre d’Enseignement et de Recherche en Informatique, verra l’ouverture d’une nouvelle formation à la rentrée 2018/19 : le Cursus de Master en Ingénierie (CMI*) d’Informatique. Les étudiants qui suivront ce cursus disposeront

non seulement des solides compétences d’informaticien qu’offrent la licence et le master du CERI, mais seront également les acteurs-producteurs de prochaines innovations numériques de notre société.

Centre d’Enseignement et de Recherche en Informatique

*CMI : il s’agit d’un cursus de formation d’ingénieurs de 5 années. Le CMI est un Label dispensé par le réseau inter-universitaire FIGURE, à l’issue d’un PIA IDEFI, qui oblige une formation des étudiants par la recherche avec une collaboration industrielle. Plusieurs formations CMI sont déjà proposées par l’Université d’Avignon notamment le CMI Agro- et Hydrosystèmes, le CMI Ingénierie de la Production Végétale et le CMI Ingénierie de la Production Alimentaire

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Nouveaux outils industriels,Nouveaux schémas pédagogiquesL’arrivée de nouveaux outils numériques dans la conduite d’outils industriels mo-difie la donne pour la conduite des machines, accroît l’intérêt du poste et réduit le temps de formation. L’interface intuitive des outils numériques place également l’apprenant comme responsable de l’acquisition de nouvelles connaissances et acteur de sa prise de poste. La mission de formateur disparaît face à celle d’ac-compagnant.

Certaines entreprises qui accompagnent la digitalisa-tion des entreprises, comme Usitab, mettent au service du personnel des outils de gestion des installations de l’entreprise parfaitement intuitifs. Ces interfaces sur tablette permettent aux opérateurs d’intégrer puis d’adopter une solution qui leur assure une maîtrise plus rapide de leur poste de tra-vail quel que soit leur niveau de connaissance des outils numériques. Pour preuve, chez Usitab, ce sont les plus anciens dans l’entreprise qui bénéficient les premiers de la formation et qui ensuite la préconisent aux autres collaborateurs.

Les datas au service de l’opérateurLa tablette synthétise l’ensemble des données utiles à l’opérateur pour piloter un process, être informé de la vie de l’entreprise, connaître ses horaires de travail, ses missions, ses ordres de fabrication, des change-ments de formats, saisir les données qualité automatiquement et de non qualité grâce à la photo et la vidéo, prévoir les périodes de maintenance, suivre des formations en ligne… L’ensemble de ces données lui permettent d’être pleinement acteur et décideur de la conduite de son poste et de redonner du sens à sa mission et son travail.

Ergonomie sur mesureDans la conduite d’une machine par exemple sa tablette affiche la tem-pérature, pression, la cadence de production, les données de remplissage d’un contenant… Lors de la prise en main de son outil numérique, l’opé-rateur peut sélectionner lui-même les indicateurs qui lui paraissent per-tinents pour analyser le fonctionnement d’un process en temps réel. Le conducteur de ligne ou l’agent de maintenance peut choisir les icones, couleurs et modèles d’histogrammes les plus évocateurs pour lui.

Maintenance prédictiveLe salarié devient acteur de la productivité de l’entreprise. Depuis le dé-but de l’aire industrielle, les usines pratiquent la maintenance curative. Quand la machine tombe en panne, on répare. Pour pallier les coûteux et stressants arrêts de ligne, les industriels sont passés à la maintenance

Usitab,Précurseur de la mutation numérique industrielle

Dirigée et créée par Loïc Le Doussal qui a été à la tête de plusieurs sites industriels en France dans l’Agroalimen-taire, Usitab conçoit et déploie des solutions numériques dans des entreprises de la filière. Les solutions de cette entreprise installée dans le Sud-Est de la France séduisent également d’autres secteurs industriels. Le développement de cette en-treprise est assuré pour partie par des levées de fonds auprès d’établissements financiers.

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préventive, c’est-à-dire changer les pièces, juste avant leur fin de vie estimée. Une estimation pas toujours très précise et donc onéreuse. D’où l’idée, à l’aide de capteurs toujours plus sophisti-qués, de surveiller les différents éléments et prédire quand la machine risque de tomber en panne. Nous sommes passés à la maintenance prédictive.

Machine learningAujourd’hui, le système informatique, comme celui mis en place par Usitab, collecte, stocke, analyse et interprète l’ensemble des données. Grâce au « machine learning », ou la machine apprend avec le temps les conséquences des combinaisons d’indicateurs, le logiciel est capable de prescrire au collaborateur des bonnes pratiques qu’il sera libre d’adopter. Nous passons à la maintenance prescriptive. A l’opérateur de prendre ensuite sa décision. Le machine learning apporte également un autre avantage : il conserve la mémoire de la ligne de production et pourra apporter la meilleure proposition en cas de changement de format. Ainsi, la gestion des outils passe du curatif, au préventif puis prédictif et enfin prescriptif.

Formation accélérée Autre avantage pour l’opérateur. Avant, il devait se confor-mer à des procédures en générale mises en place par le service qualité et imposées par la logique et les limites du logiciel. Pour tout maîtriser, une phase de formation était nécessaire apportant une contrainte qui ne correspondait pas toujours à la logique opérationnelle et à l’expérience technique de l’opérateur. En paramétrant lui-même sa ta-blette, c’est lui, ou son équipe réunie en atelier, qui va dé-cider de l’organisation du pilotage de la ligne. Ainsi, c’est la base qui décide de ce que l’on appelle dans l’industrie les standards et non plus la hiérarchie.

Fin des tâches administrativesLes normes et les services qualité exigent la saisie de nom-breuses données. Cette contrainte fastidieuse occupe 25 % du temps des opérateurs. Avec sa tablette, l’opérateur pilote sa ligne de production, qui via l’écran tactile de sa tablette, lui obéit au doigt et à la voix. Tous ses ordres enrichissent le système d’informations de l’entreprise en temps réel, sans ressaisie. L’opérateur veut alerter d’un évé-nement constaté. Pas besoin d’ouvrir un fichier Excel, Word ou d’écrire un rapport par mail. Une photo avec la tablette, un film, un dessin réalisé avec son doigt ou un stylet, un clic, et l’image part directement via le wifi de l’entreprise dans la gestion documentaire de l’installation voire sur le poste d’une personne en particulier, un technicien ou supérieur hiérarchique.

Concentré sur la missionL’utilisation de l’outil est simplifiée à l’extrême. Une machine, un process, un environnement logistique ou industriel peut apparaître à l’écran sous forme de photos avec des endroits où il faut cliquer pour lui donner des ordres ou répondre à des questions fermées pré-écrites. Son outil est à peine plus compliqué qu’une application de smartphone. Il peut alors complètement se concentrer sur son cœur de métier. UX au service des opérateursLes concepteurs de site internet et de logiciels ne jurent que par l’UX, l’expérience utilisateur. L’utilisateur doit s’accaparer de manière intuitive, le plus rapidement possible, l’outil pour ou-blier au plus vite son fonctionnement et se concentrer entièrement sur son usage. Les concep-teurs d’outils numériques industriels adoptent désormais eux aussi des solutions qui intègrent l’UX, dès la conception puis dans l’amélioration permanente de leurs solutions. Leurs outils, en phase de construction comme ensuite d’utilisation, passent sous les fourches caudines de key user, les utilisateurs clé, ceux-là même qui utiliseront les outils au quotidien.

Curatif, préventif, prédictif, prescriptif. Les gains de productivité du numérique

Les professionnels sont passés du curatif au préventif. Avec les cap-teurs, ils peuvent passer au prédic-tif. Les données des capteurs étant connectées au logiciel qui traitent les données, les professionnels passent au prescriptif (Machine learning). CF article sur Usitab

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Lean et Deming = Lean DigitalLa mise à disposition d’informations traitées, recoupées, hiérarchisées, stockées et répertoriées permet d’analyser les process avec la qualité de données la plus large facilitant les démarches d’amélioration continue. Ainsi, l’opérateur, seul ou en équipe, pourra apporter les correctifs pour permettre au process de gagner en efficacité et améliorer la productivité en permanence.

Prise de poste accéléréeA chaque changement de poste, l’opérateur suivant est tenu au courant, via sa tablette, de l’en-semble des informations pertinentes à connaître. Dans le cas d’un nouvel arrivant dans l’entre-

prise, son écran lui permettra d’ac-céder au livret d’accueil, puis aux modes opératoires simplifiés.

Management simplifiéLa mission de l’agent de maîtrise évolue en profondeur. Ce respon-sable dispose d’un ordinateur équipé d’un logiciel qui ressemble au CMS, couche informatique qui permet aujourd’hui de réaliser facilement des sites internet (Wordpress). Sans aucune connaissance du développe-ment informatique, cette interface lui permet de recueillir les données synthétisées qui lui sont utiles et de communiquer toutes les informa-tions pertinentes à l’opérateur qu’il retrouvera sur sa tablette en temps réel ou lors de sa prise de poste.

Formation renverséeFini les logiciels compliqués à ap-prendre. Pour permettre à un opéra-teur d’intégrer un outil mis au ser-vice de la mission, le formateur voit son rôle s’apparenter plutôt à celui du compagnonnage pour intégrer le plus rapidement les bonnes pra-tiques. Sa démarche utilise les sché-

mas pédagogique de classe inversée où l’apprenant cherche les solutions pour répondre à son besoin, l’accompagnant ne faisant que le guider pour le remettre sur la bonne piste et valider, par la pratique, l’acquisition des savoirs et des compétences. L’apprenant devient le principal acteur de sa formation et non plus un élève qui apprend des notions et des procédures.

QCMLe formateur, comme le responsable hiérarchique, peut mettre en place des QCM qui permettent à l’apprenant de mesurer sa progression et de pallier ses lacunes par des formations le plus souvent disponibles en ligne. La solution d’Usitab permet même à un agent de maîtrise de vérifier sur les vidéos de formations envoyées et si l’opérateur les a visionnées jusqu’au bout.

Natif digitaux et seniorsAinsi, les jeunes nées à l’époque de l’internet se retrouvent dans un univers d’acquisition des connaissances qui leur est parfaitement familier. Les dernières études cognitives montrent qu’ils connaissent des notions qui leur permettent d’aller ensuite chercher l’information, des morceaux de solutions qu’ils vont agréger pour trouver la solution finale. Pour les générations antérieures, l’outil informatique n’est plus un obstacle entre eux et la machine. Aujourd’hui, il devient un al-lié, voire un complice pour en déjouer les pièges et optimiser leur pilotage et leurs interventions.

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ANIAPour une grande campagne de sensibilisationDéjà, dans son étude de 2016 « Agroalimentaire et Numérique », l’ANIA, asso-ciation nationale des Industries Agroalimentaire soutenait le développement de plateformes de sensibilisation et d’information pour faciliter l’accès au nuùerique à l’ensemble des acteurs de la chaine.

- 1 • Une plateforme web ouverte d’information et de formation, intégrant à la fois des actualités, des exemples et des analyses permettant de mieux connaitre et comprendre les évolutions et initia-tives nationales et internationales des modules de formations dédiés, aisément accessibles, sous forme entre autres de webinars assorties de guides pratiques téléchargeables. Cette plateforme doit se dou-bler d’un programme de relations publiques et de partenariats médias avec les acteurs de la presse professionnelle, permettant de toucher tous les publics, sous forme de numéros spéciaux, études ou événements professionnels. Certains de ces acteurs ont aussi la capacité d’organiser des formations, voire des séminaires.

- 2 • Un programme national de sensibilisation et d’information, sous forme de modules d’une journée qui peuvent être organisées dans toutes les instances régionales, au plus près des acteurs industriels locaux : des conférences de sensibilisation et d’échange d’expérience. La présentation de solutions et startups innovantes et adaptées à l’industrie AA permettant aux acteurs de mettre en place des actions de transformation

- 3 • Un événement FoodTech d’ampleur qui rassemble des acteurs et exemples de la « nouvelle économie de l’alimentaire », en fasse la démonstration et la promotion internationale, et permette aux acteurs traditionnels de la filière de les rencontrer. Ce type d’évènement a déjà cours aux USA (BonAppetech) et en Italie (Seeds&Chips). Le SIAL 2016 semble être le lieu adapté car il rassemble l’en-semble des acteurs de la chaine des producteurs aux distributeurs, et se veut un espace d’échange et de création de valeur. S’il nous apparaît essentiel de préparer les entreprises des IAA aux technologies du numérique, la réciproque semble tout aussi judicieuse. Plusieurs outils pourraient être développé conjointement avec les entreprises du numériques afin de faciliter leurs approches des entreprises de l’agroalimentaire.

Ce travail propose plusieurs outils :

ISEMA-ISARAPrécurseur du numériqueL’ISEMA, Institut Supérieur Européen du Management Agroalimentaire à Avignon, forme les futurs cadres de la filière alimentation aux évolutions technologiques. En partenariat avec L’ISARA de Lyon, les étudiants disposent d’un laboratoire informatique, robotique et numérique. Cet espace leur permet de se familiariser aux machines à commande numérique, à la programmation d’un robot, à modélisa-tion et à la gestion de données fournies par les capteurs pour optimiser une production. Le numérique est un élément essentiel dans la chaine de valeur : la transmission des données est le levier principal de l’essor de la supply chain depuis l’après-guerre. Le pilotage des procédés de transformation néces-site une analyse en temps réel des paramètres de production, les applications numériques permettent de développer l'agriculture de précision toujours plus économe en ressources, essentielle dans l’ap-proche agroécologique promue de longue date par l’école. Les étudiants ont suivi toutes ces évolutions technologiques et les mettent en œuvre : depuis 3 ans, chaque promotion rencontre des éleveurs qui veulent développer des solutions numériques avec le déploiement d’IOT (Internet On Things) sur leurs cheptels. Les étudiants de l’ISEMA-ISARA étudient leurs projets et développent des application avec les futurs ingénieurs de l’INSA de Lyon qui sont déployées, ensuite, dans les exploitations.

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C. Les questions en suspens, les réponses du séminaireBeaucoup de questions restent en suspens. Ce séminaire se charge de répondre aux aspects de formation initiale continue mais aussi de la formation des formateurs. Cette étude sera complétée dans les jours qui suivent le séminaire par une approche qualitative issue des contributions prospectives d’une soixantaine de professionnels de l’entreprise, de l’enseignement et de la formation.

Thèmes des ateliers 1/ Comment déployer les nouveaux outils et démarches pédago-giques dans la formation initiale ?

2/ Comment déployer les nouveaux outils et démarches pédago-giques dans la formation continue ?

3/ Comment former et accompagner les enseignants et formateurs à la mutation numérique pour répondre rapidement à la demande des entreprises ?

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AnnexesL’important glossaire de l’ « e-formation » -45

Langage technique, une nouvelle sémantique -45

Formateurs et enseignants, leurs outils pédagogiques - 48

E-learning, les outils digitaux professionnels - 50

Compétences et qualifications, les nouveaux métiers du numérique - 51

Le big data au service de l’économie, les nouvelles armes des entreprises - 54

Les nouvelles terminologies, sémantique du monde agricole et industriel - 57

Présentation de Campus 3 A - 58

Programme du séminaire du 25 septembre - 61

Sources bibliographiques - 62

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Le nouveau langage de l’« e-formation »L’arrivée de la digitalisation de l’économie et de la transmission des savoirs apporte de nou-veaux outils et de nouvelles pratiques avec leur lot de néologisme qui entreront tous dans le langage courant. Pour faciliter la lecture de ce travail de synthèse réalisé pour le séminaire de Campus 3 A, ce document propose un lexique. Même fourni, il n’a pas la prétention d’être exhaustif.

Le e-learning est entré dans les mœurs. Aujourd’hui, de nombreux étudiants vont chercher intuitivement des informations sur internet, soit par des publications, soit par des vidéos qu’ils trouvent, souvent, plus efficaces que le cours en présentiel et la consultation de livres imprimés sur papier. Adèptes depuis leur plus jeune âge de l’émission « C’est pas Sorcier » avec Fred et Jamy, une bonne présentation avec dessins, graphiques, animations et ma-quettes vaut mieux qu’un cours rébarbatif dans une salle de classe ou un amphithéâtre.

Alors que la transmission du savoir s’effectue jusqu’alors essentiellement par le formateur et l’enseignant en présentiel, le e-learning utilise toute une série d’outils qu’il faut connaître. Aucun d’entre eux n’offre une solution universelle. Ces outils restent très complémentaires entre eux pour conduire un schéma pédagogique. La réussite d’une information totalement ou partiellement en ligne fait appel à une ou plusieurs de ces nouvelles possibilités. Tous ont en commun leur diffusion en ligne, presque toujours à la demande, la possibilité de les utili-ser à distance mais surtout, une certaine dextérité pour les construire ou les réaliser. Chacun possède son utilité mais aussi ses limites. L’outil numérique universel n’existe pas.

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Langage techniqueUne nouvelle sémantiqueBon nombre de chefs d’entreprise se posent la question de savoir comment permettre à leur per-sonnel de développer leur acculturation numérique. Elle passe par deux compétences traduites par ces termes qui entrent dans le langage courant :

La littératie : compétence pour communiquer avec une écriture adaptée aux mails et aux réseaux sociaux.

La numératie : capacité à utiliser les outils numériques avec une certaine autonomie (outils connectés, échange de données, navigateur, application de réseaux sociaux…)

Aujourd’hui, ces deux compétences s’ajoutent à celles attendues lors d’un recrutement dans la plupart des entreprises.

Les termes génériques pour la pédagogieNumérique : ce terme rassemble l’ensemble des technologies.

Digital : ce terme évoque les nouveaux usages liés qui utilise les outils numériques.

IT : Technologies de l’information

E-learning : cet anglicisme définit toutes les formations en ligne. Lancée comme une révolution qui allait remplacer l’enseignement classique, le e-learning a montré dans de nombreux cas, ses limites. Pour être efficace, selon certaines études, il doit s’intégrer à d’autres types d’enseigne-ment, notamment classiques. Cette pratique d’appelle le blend learning.

Blend learning : c’est autre anglicisme, qui veut dire « apprentissage mélangé », utilise à la fois des outils en ligne et des outils en présentiels qui s’avèrent, dans bien des cas, essentiels. La rela-tion humaine est encore loin de disparaître. La technologie ne doit jamais faire oublier l’objectif pédagogique. Ces outils utilisés dans le schéma pédagogiques sont à son service. L’expérience montre l’importance du formateur dans l’accompagnement des participants qui vieille sur la qua-lité opérationnelle de la transmission du savoir. Le CFAI d’Istres (voir plus loin) et du service APUI de l’Université d’Avignon (voir plus loin) l’expérimentent chaque jour. Son métier change. C’est un des objets de la présente étude.

Hill, adepte du blend learningPar exemple, le programme Hill, financé par le Programme d’Investissement d’Avenir (PIA 3) de l’État (voir plus loin) fait rentrer la formation des cadres du secteur alimen-taire dans l’ère numérique pour les 10 prochaines années. La démarche s’appuie sur plusieurs outils. Du Learning-Lab, avec une plateforme en ligne où les apprenants re-trouvent toute la ressource spécifique. Un Virtual Lab, où des étudiants de différentes disciplines réalisent de manière participative un projet opérationnel sur des simulateurs numériques. Les personnes formées se retrouvent dans des Fab-Labs au sein des diffé-rents établissements partenaires pour travailler ensemble. Ponctuellement, les appre-nants se retrouvent physiquement dans un même lieu autour de moyens technologiques pour concrétiser leur projet.

LMS : le Learning Management System résume, par cet acronyme, l’ensemble des outils et de la démarche de formation qui utilise l’ensemble des supports pédagogiques et notamment ceux sur supports numériques (learning). La partie Management traite du schéma pédagogique pour atteindre les résultats définis dans l’objectif pédagogique. Le Système évoque la partie logicielle ou solution informatique ou en encore le système d’information et d’organisation. Un LMS est la plate-forme d’organisation d’un apprentissage dans une société.

En français, on parle de « plateforme d'apprentissage », « système de gestion de l'appren-tissage », « centre de formation virtuel », « plate-forme e-learning », « formation ouverte

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et à distance » (FOAD) ou « formation en ligne », et, particulièrement au Québec, « d'envi-ronnement numérique d'apprentissage » (ENA).

Social learning : ce terme défini le LMS qui va permettre à tout ou partie de l'entreprise de se former dans sa mutation numérique. L’organisation va mettre en place une plate-forme sur la-quelle les collaborateurs trouveront les formations en ligne, des jeux, des quizz, des retours d’ex-périence, échangeront leurs avis, effectueront des propositions. Le Social learning est à l’entre-prise ce que Facebook est à une communauté d’intérêt comme des sportifs, des supporteurs, des passionnés d’une discipline. Cette solution inclusive, si elle est bien gérée, est particulièrement efficace pour développer l’acculturation numérique d’une entreprise.

Expérience utilisateur : une organisation qui passe à l’ère numérique, c’est-à-dire utilise un ensemble d’outils informatiques connectés au service de ses clients, de ses usagers ou de ses ad-ministrés doit intégrer deux objectifs dès la phase projet :

UX. Satisfaire l’individu sur l’utilisation de l’outil (UX, User experience)

CX. Satisfaire le client (consumer experience).

Ces deux objectifs poursuivent les mêmes démarches de simplicité et d’efficacité pour l’utilisateur.

Que ce soit en B to C ou B to B, les échanges s’effectuent par des outils numériques que doivent maîtriser l’ensemble des acteurs de l’entreprise. Cette mutation touche l’accrois-sement des compétences numériques mais aussi le décloisonnement des services et des niveaux hiérarchiques dans l’entreprise.

Pédagogie inversée : Soulignée par le rapport l’Inspection Générale de l’Education Nationale (2017-56, mai 2017), la pédagogie inversée laisse l’élève préparer le cours à la maison à l’aide de vidéos, de podcasts, PDF, de lectures fournies par l’enseignant et/ou le formateur. La séance en classe s’organise alors autour d’un grand brainstorming à partir des données travaillées en amont par les participants pour atteindre l’objectif pédagogique. L’apprenant y arrive avec des ques-tions. En présentiel, l’enseignant-formateur va proposer des « tâches complexes » liées à ce qui a été vu, de la manipulation, des échanges d’idées en travaux de groupe. Il possède plus un rôle s’accompagnent de manière plus individualisée que d’enseignant en cours magistral. L’enseignant ou le formateur vérifie, dans le même temps, l’acquisition des savoirs et connaissances et mesure, en temps réel, l’efficacité de ses méthodes pédagogique pour atteindre ses objectifs.

Ludo-pédagogie : « On apprend mieux en s’amusant ». Un LMS peux mettre en place des jeux en Saas (application installée sur le serveur et non sur le disque dur) pour permettre aux apprenants d’acquérir des connaissances en s’amusant. Le digital permet de mutualiser des outils de gamifi-cation encore rare car parfois coûteux à amortir pour la plupart des organismes de formation et éditeurs.

Gamification : Rien à voir avec les gammes. Ce mot vient de game, le jeux, particulièrement addictif comme les jeux vidéo. L’objectif de la gamification d’une formation et de créer un ou des jeux qui captive les apprenants pour leur permettre d’apprendre tout en s’amusant. Cette pratique est particulièrement utilisée dans le e-learning et le social learning.

Démarches projets : les pratiques pédagogies développent de plus en plus des formations en mode projet. Les apprenants travaillent ensemble sur un même projet qui doit atteindre un ob-jectif. Cette méthode apporte de nombreux avantages : la responsabilisation des apprenants qui deviennent acteurs du projet et vont chercher, par eux-mêmes, des solutions comme en pédagogie inversée. Ils intègrent les techniques de management de projets indispensables pour travailler de manière autonome et/ou manager des collaborateurs quand ils sont appelés à des postes d’enca-drement. Ils développement les aptitudes au travail collaboratif et la mise en place de méthodes d’intelligence collective consubstantielles avec le développement d’une économie numérique. Cette dimension est d’autant plus importante qu’une partie de la formation s’effectue à distance. Les apprenants accélèrent ainsi leur acculturation aux outils digitaux indispensables pour travail-ler ensemble.

Des schémas pédagogiques adaptés, l’APP : l’Approche par Projet - Problème pour l’acquisition des savoirs en compétences. Cette méthode pédagogique utilise les principes de la classe inversée ou à la classe renversée. Changement de paradigme : on passe du « face à face » vers du « côte à côte ». Cette méthode est très employée par le pôle formation Paca de l’UIMM d’Istres.

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Apprentissage social : avec cette méthode, l’étudiant apprend de nouveaux comportements ou procédures en observant d'autres personnes. La mise en place d’outils digitaux les plus ergono-miques et intuitifs possible favorise un apprentissage direct et le compagnonnage informel des outils digitaux. Il suffit d’observer comment les générations X et Z intègrent les outils, notamment des réseaux sociaux, mis à leur disposition sur des terminaux mobiles.

Formation inclusive : ces formations n’excluent personne, notamment les apprenants désavan-tagés par l’éloignement géographique, le niveau de formation initiale, l’âge, le handicap… grâce aux outils du numérique et au développement des réseaux. D’où l’importance du développement du haut débit, et demain, du très haut débit sur tous les territoires.

Adaptative learning. L’apprentissage adaptatif utilise l’informatique qui va s’adapter à l’appre-nant pour lui délivrer des contenus les plus efficients dans l’acquisition de ses connaissances. Les technologies utilisées regroupent plusieurs champs d’études comme l’informatique, l’éducation, la psychologie et les sciences cognitives.

SCORM. Cet acronyme signifie, Shareable Content Object Reference Model (partage de contenu par l’utilisation d’un modèle de données défini). SCORM définit une manière particulière de construire les plateformes LMS et les contenus pédagogiques afin qu’ils puissent être partagés avec les autres systèmes à la norme SCORM. La norme SCORM permet d’empaqueter un contenu afin de le parta-ger avec d’autres systèmes. Dans le langage industriel on parlerait d’un « standard ».

Hyper lieux : lieux qui assurent, en raison de leur nature, une très grande attractivité. Il en existe dans tous les domaines, le tourisme (Venise, Angkor Vat…), le sport (stades olympiques…), la finance (Wall Street, la City…), les hautes technologies (Silicon Valley, Sophia-Antipolis…). Ceux pour les e-formations en présentiel sont à créer et des territoires éloignés des métropoles où se construit la richesse tertiaire d’aujourd’hui et de demain peuvent tirer parti de la mutation numérique en créant leurs hyper lieux… On parle également de « tiers lieux », de plates-formes régionales d’innovation et de formation. Le lycée professionnel du futur vise à la création d’au-moins trois « tiers lieux » par région (voir plus loin)

Intelligence artificielle : cette discipline rassemble l'ensemble des théories et des techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence. Elle va prendre une part croissante dans les outils digitaux pour apporter une réponse toujours plus personnalisée et confortable aux usagers des différents outils tant dans la prise de décision que l’autonomisation des outils. Le mathématicien et député Cédric Villani a remis un rapport en ce sens. Un chapitre se consacre à l’alimentation de demain « leader de l’agriculture augmentée ». L’Intelligence ar-tificielle (IA) est au centre de la mutation numérique notamment avec le machine learning (voir plus bas).

SAMR : SAMR (Substitution, Augmentation, Modification, Redéfinition) est un modèle théorique qui décrit les différents paliers d’intégration des technologies dans une séance de classe selon plusieurs niveaux d’efficacité pédagogique. Ce modèle de référence en matière d’intégration du numérique dans l’éducation sert à observer l’enseignant-formateur dans l’amélioration de la transmission des connaissances et compétences des apprenants avec l’arrivée de nouveaux outils numériques. L’acronyme se décompose en 4 lettres qui permettent d’évaluer l’échelle d’efficaci-té pédagogique. Substitution : est-ce que le numérique, notamment les outils mis à disposition, apporte une véritable plus-value à la formation ou la technologie utilisée amène à effectuer la même tâche qu’avant ? Augmentation : le numérique propose-t-il un outil plus efficace pour ef-fectuer des tâches courantes ? Modification : est-ce qu’il apporte une modification des scénarios pédagogiques ?

Redéfinition : induit-il les formateurs et enseignants à repenser les schémas pédagogiques ?

ICAP : ICAP (ou CoCAR, dans une traduction libre en français) est également une méta-analyse (prise de recul) mais cette fois-ci sur les apprenants. Cette méthode permet de s’interroger si la pédagogie adoptée permet ou s’appuie sur l’interactivité, la créativité, la co-créativité ou reste sur un modèle réceptif top-down ? Cette catégorisation des activités par rapport à l’engagement ressenti des apprenants possède un impact sur le processus d’apprentissage, l’évolution attendue par rapport aux connaissances et la profondeur des apprentissages.

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Formateurs et enseignantsLeurs outils pédagogiques

Les formateurs et enseignants voient la palette d’outils à leur disposition se déve-lopper. Beaucoup demanderont un certain apprentissage pour devenir vraiment pertinents. Le Mooc : ce mot qui date de 2008 (massive open on line course) définit la formation en ligne. D’une manière très classique, la personne déroule sa formation ou son cours devant une caméra. Puis met la vidéo en ligne à la disposition de tous. Cette solution apparut longtemps comme une panacée. Plus de fracture géographique et sociale, plus de déplacements générateurs de gaz à effet de serre. Consultation aux horaires qui conviennent à l’apprenant. Possibilité d’arrêter le déroulement du cours, revenir en arrière, le revoir. Sélection naturelle des meilleurs professeurs par le comptage du nombre de vues.

Le Mooc remis à sa juste placeOn se forme comme on regarde la télé ! Certains voyaient déjà la fermeture d’établisse-ments classiques. Dans la pratique, des études montrent que les étudiants abandonnent rapidement. Présentés il y a cinq ans par les universités américaines comme une révo-lution pédagogique, la formule ne rencontre pas le succès attendu. Une étude de l’uni-versité de Pennsylvanie, publiée en décembre 2013, montrait que la moitié des inscrits consultait une seule séance du cours et seuls 4 % d’entre eux allaient jusqu’au bout. « Le numérique est excellent pour stocker de l’information mais il est loin d’être évident qu’il apprenne à raisonner, à questionner ses sources, à réfléchir, ce qui est le but d’un enseignement universitaire », estime Pascal Engel, ¬philosophe et directeur d’étude à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Le Mooc est aujourd’hui consi-déré comme un outil formidable mais complémentaire à d’autres. L’enseignant et le formateur recentrent leur mission sur le débat, la pensée critique, et les questions que se posent les étudiants. Une méthode de la classe inversée bien connue avant même l’apparition des MOOC.

Le Spoc : ce Small Private Online Course est un cours en ligne privé pour un petit groupe. En d’autres termes, un Mooc avec accès limité pour une cible précise comme tout ou partie du per-sonnel de l’entreprise sur une formation précise. Les formations données ne doivent pas bénéficier à la concurrence.

Le Cooc : le Corporate Online Open Course est un cours en ligne dispensé par une entreprise auprès de ses clients ou de ses salariés. Ce Mooc spécifique donc à l’attention des salariés, mais aussi à des candidats potentiels ou encore aux fournisseurs, clients, prospects en lien avec l’en-treprise formatrice. Cette outil collaboratif est souvent utilisé en entreprise pour développer l’acculturation au numérique du personnel et accompagner le management de nouveaux projets qui nécessitent l’implication de tous.

Le Webinaire : Cette formation associe séminaire et web comme son nom l’indique. A la diffé-rence de la conférence en ligne, le webinaire est toujours interactif. A l’aide, le plus souvent, d’une messagerie instantanée, les internautes posent en direct leurs questions auxquelles doit répondre l’intervenant. Pour les plus grosses manifestations, des assistants en studio peuvent syn-thétiser les questions, voire le traduire avant de les présenter au conférencier. Des outils existent comme Périscope, Youtube, Facebook live, Adobe Connect, Zoom ou Webex.

Le quizz : facile aujourd’hui à réaliser en ligne, notamment avec Kahoot (voir plus loin). Cet outil offre de nombreux avantages. Les participants peuvent s’autoévaluer, voir le degré de réus-site des autres participants à la formation ou l’enseignement. L’enseignement ou le formateur constate le niveau d’avancement dans l’acquisition des connaissances et peut également évaluer la qualité de ses modules. Cet outil peut être utilement utilisé avant la formation pour évaluer le niveau de connaissance. Le quizz s’avère souvent comme un module indispensable pour la (re)motivation des apprenants qui travaillent à distance.

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Mind Mapping : cette technique permet d’inscrire ses idées sur un tableau, de les hiérarchiser dans une recherche personnelle de créativité et de clarification de ses idées ou lors d’ateliers d’in-telligence collective. Des outils sur le net comme Padlet permettent de travailler collectivement et de manière interactive sur une thématique en y ajoutant tous les éléments comme des avis, des documents, des quizz, des liens entre les idées.

Serious game : les jeux sérieux sont au e-learning ce que la ludo-pédagogie est à la formation. « Apprendre en s’amusant » par la gamification a prouvé sa pertinence. Des jeux existent sur le net pour apprendre mais restent encore rares. La spécificité de chaque formation pour un public restreint rend, aujourd’hui, leur modèle économique peu évident. Nous les retrouvons aujourd’hui plus souvent dans la publicité commerciale, les advergaming (jeux publicitaires), que dans la pé-dagogie, les edutainment, ou la communication d’entreprise, les edumarket games ou militants, les jeux engagés. Pour certains métiers, les jeux d’entraînement et de simulation existent comme dans l’aéronautique ou la conduite de train.

Réalité augmentée : cette technique permet sur des contenus de formation digitale (commen-taires, sons, images 2D, 3D, vidéos 2 D et 3 D) d’incruster d’autre contenus (contextuels) en temps réel. Dans le cadre de la pédagogie, cette TIC (technique de l’information et de la communication) permet de créer des manuels numériques. Le Padlet, outre son aspect d’outil collaboratif, permet de réaliser artisanalement des outils de réalité augmenté à l’instar des CD-Rom interactifs des années 90.

La réalité virtuelle : cet outil permet de mettre l’apprenant en situation avec des outils nu-mériques qui remplacent les outils pédagogiques physiques et la mise en situation sur site. Le plus souvent, la personne s’équipe d’un masque visuel équipé d’écrans qui lui permettent de se transposer dans un nouvel environnement. Avec ses mains, voire ses pieds, elle pilote un simula-teur. L’outil pédagogique peut également reproduire les bruits. Les images qui défilent peuvent bénéficier de solutions de réalité augmentée. Plusieurs partenaires dont OPCALIM lancent en 2018 Agrovirtuose, un outil de réalité virtuelle pour formation à l’hygiène et sécurité dans l’entreprise avec 10 scénarios.

Fab Lab : ce laboratoire de fabrication ou tiers lieu ou makerspace ou encore Espaces publics numériques est un lieu physique qui accueille une communauté qui dispose des outils numériques pour travailler ensemble en visuel. Ce concept lancé par le MIT (Massachusetts Institute of Tech-nology) favorise la création d’espaces qui peuvent être éphémères ou permanents. Avec les cours classiques, cette formule est un des piliers du blend-learning où les apprenants se retrouvent avec leur formateur, complémentaire au e-learning. Certains appellent leur Fab Lab Tech Lab en raison de niveau des nouvelles technologiques déployées.

Le Ted X : apparu aux États-Unis sur le net, cette forme de conférence connaît un énorme succès notamment en France avec des dizaines de millions de vues sur les réseaux sociaux. Le principe : organiser une conférence filmée devant un public. Ensuite la vidéo est diffusée largement sur le net. La formule répond à des critères de qualité dont certains Mooc et autres présentations power point rébarbatives pourraient s’inspirer. Le sujet est d’actualité et complexe et/ou compliqué. L’intervention d’une seule personne bénévole ne doit pas dépasser 18 minutes. Au-delà, l’atten-tion chute comme l’expliquait Steve Job qui utilisait ce format pour lancer ses nouveaux produits à l’échelle planétaire. Le conférencier ne lit pas (pas de prompteur) et parle à l’auditoire. Pour y parvenir, l’intervenant aura préparé son interven-tion pour être clair et pré-cis. Sa prestation demande au moins deux jours de tra-vail. Le plus souvent, il est filmé avec deux caméras minimum pour donner plus de dynamique au film. Cela demande un travail de montage. TED (Technology, entertainment and design) est une franchise.

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E-learningLes outils digitaux professionnels

Beaucoup de logiciels souvent gratuits permettent de mettre en forme des cours et des formations. Le kahoot : cette application en ligne permettant de générer des QCM interactifs. Et c’est gratuit et facile d’usage.

Padlet : Cet outil en ligne et gratuit, appelé en français carte heuristique, permet, de manière collaborative, à plusieurs personnes d’inscrire leur idées sur un tableau. Les contributions

peuvent apparaître les unes sur les autres, sur une grille, soit librement avec la possibi-lité de les lier entre elles comme avec une carte mentale. Ainsi, les participants à une formation ou un enseignement peuvent coller, inscrire leurs idées, leurs images, des do-cuments, des vidéos, des kahoot, des liens comme des « post it » sur un tableau. Le créa-teur d’un padlet définit la liste des participants. Tous reçoivent un mail d’alerte à chaque modification. La carte heuristique peut être ensuite exportée dans le format choisi pour sa présentation ou son stockage. Cet outil participatif peut être utilisé à la fois pour des

projets collaboratifs, l’acculturation numérique des participants, la mise en place progressive d’une numérisation de l’entreprise et l’abaissement des parois entre les silos d’une organisation.

Go Animate : ce site permet de réaliser des propres motions design, c’est-à-dire ses dessins animés pour former ses apprenants ou expliquer ou présenter une entreprise ou une organisation (format flash). Un bon dessin animé vaut souvent mieux qu’un long texte. Cet outil numérique succèdent à Storyline ou Adobe Captivate, des outils informatiques qui permettent de réaliser eux aussi des animations (format gif). Seul souci, on retrouve les mêmes personnages utilisé par des auteurs de formation différents. Les plus fortunés ou doués réaliseront leur propre motion design notamment avec le logiciel le plus populaire, Adobe After Effects payant par abonnement en ligne. Les bidouilleurs peuvent se rabattent sur The Gimp, logiciel gratuit de traitement de photo et de réa-lisation de dessins comme les payants Adobe Photoshop et Adobe Illustrator puis réaliser leur montage sur un logiciel gratuit. Actuellement, l’éditeur du très professionnel outil Da Vinci Resolve de montage et d’étalonnage vidéo diffuse sa solution en ligne avec une version gratuite très complète. Beaucoup de tutoriels disponibles sur les réseaux permettent d’apprendre et de se perfectionner sur ces outils.

Hangouts : cet outil développer par Google permet de réaliser des webinaires mais est limité à 10 par-ticipants. Meeting Burner, Any Meeting, Webex ou GoToWebinar sont des outils plus performants mais payants. Facebook propose sa solution du Facebook live.

Prezi : cette application revisite la façon de visionner une présentation avec des effets dynamiques de zoom avant et zoom arrière. Il se présente comme une alter-native à Power Point

Thinglink : cet outil permet de rendre interactif n’importe quelle image en ligne en y ajoutant des liens qui permettent d’accéder à du texte, des images, des vidéos, des sons en ajoutant des vidéos ou du son à l’intérieur.

Adways : cet outil permet de rendre des vidéos interactives comme Thinglink le fait avec des photos. Ces solutions sont bien utiles pour les apprenants qui veulent accéder à des contenus complémentaires à la vidéo principale.

Sceencast O'Matic : cet outil gratuit permet d’enregistrer ce qui se passe sur son écran. Ainsi, un en-seignant ou un formateur peut présenter sur son ordinateur différents documents à but pédagogique et enregistrer sa voix. Cette technique est souvent utilisée par les auteurs de tutoriels sur l’usage d’outils informatiques très nombreux sur les réseaux sociaux à commencer par You Tube. Mieux vaut s’équiper d’un bon micro. Dans l’audiovisuel, l’audio est autant, sinon plus important que le visuel. Le micro in-tégré à l’ordinateur est trop souvent insuffisant pour le confort des apprenants. Le film est enfin mis en ligne sur une plate-forme vidéo ou téléchargé sur son ordinateur par l’apprenant. Il existe également Webineria, Wink, UltraVNC Screen Recorder, Ezvid, BB FlashBack Express, CaptureFox, Krut, OBS (Open Broadcaster Software), Movavi…

Proctor-U : cet outil permet de surveiller des apprenants sur un quizz d’évaluation contre les risques de fraude aux examens.

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Compétences et qualificationsLes nouveaux métiers du numérique

Le numérique nécessite de nouvelles qualification pour sa mise en œuvre. Pour les écoles d’informatique, il s’agit d’une évolution des techniques quand l’écono-mie y voit une disruption. A côté de ses nouveaux métiers en tension, apparaissent de nouvelles formation de techniciens qui ajoutent à leurs compétences actuelles une maîtrise des outils digitaux.

Data scientist : les données recueillies croissent à une vitesse vertigineuse, quelles soit produite par des tiers à travers le monde ou par les différents acteurs internes de l’entreprise, leurs par-tenaires et les outils de mesure automatisés traités ou non par une machine (machine learning). Pour exploiter au mieux cette mine d’informations, est né le métier de data scientist qui analyse, exploite et donne du sens à des données diverses et éparpillées en nombre de plus en plus gigan-tesques (les experts parlent de big data). Croiser des indicateurs, mouliner des algorithmes et faire parler les données vont lui permettre de formuler des propositions. Souvent, la profession apparente son métier à celui d’un mineur de fond à la recherche des bons filons d’informations (data mining).

Le data scientist exerce aussi bien dans le secteur marchand qu’industriel que dans la pro-duction agricole. Il peut, par exemple, prédire le comportement d’un consommateur (dans l’e-commerce), développer des outils de maintenance prédictive des outils, optimiser la traçabilité et la gestion de qualité… Le modèle économique de Facebook ou de Google est de collecter et vendre des informations sur les pôles d’intérêt et les comportements des internautes.

Chief digital officer (CDO) : le rôle du Chief Digital Officer, autrement appelé Directeur de la transformation digitale, est à la fois pilote et moteur, à haut niveau de responsabilité de la nu-mérisation de l’entreprise et du développement des pratiques digitales des collaborateurs et dans l’organisation. Il s’agit d’une fonction à haute responsabilité qui entraine toutes les équipes de l’entreprise en même temps dans la mutation digitale.

Ce gardien de la vision de l’entreprise possède des compétences techniques en marketing, stratégie, technologies de l’information (IT), business, innovation, logique d’entreprise, process, des compétences relationnelles (communication, ouverture aux autres, capacités à convaincre…) pour prendre en charge cette fameuse mutation numérique. Compétent et capable de prendre du recul, lui sait répondre à la question : « mais par quel bout com-mence-t-on ? ».

Nouveau, ce poste prend également le nom de directeur de la stratégie digitale, digital manager, chief transformation officer, digital transformation leader, directeur du digital et de la communication, directeur stratégie et développement, digital strategist…

Le Chief Data Officer (CDO aussi). Un même acronyme pour deux fonctions, pourtant différentes. Si le premier est le chef d’orchestre de la transformation numérique d’une organisation, le pro-fessionnel qui doit en instaurer la culture digitale à tous les niveaux, le deuxième est le pilote stratégique de la donnée. C’est lui qui doit organiser la gestion du système d’information de l’entreprise pour que la donnée soit exhaustive, disponible, accessible sur les réseaux, facilement utilisable et pertinente (UX) par l’utilisateur final.

Selon nombre d’experts, leurs avenirs divergent tout autant : quantités et importance des datas obligent, le Chief Data Officer serait une fonction plus pérenne que celle de Chief Digital Officer, amené à disparaître une fois la mue numérique de l’entreprise opérée. (BPI France)

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Key user manager : ce poste, souvent prit par le CDO, est celui de manager indispensable dans toute démarche marketing qui utilise le digital. Il organisera les key user (voir plus bas) pour me-surer la pertinence des solutions développées pour les utilisateurs finaux.

Community manager : Jusqu’à la fin du XXème siècle, l’information véhiculée par les médias était essentiellement descendante. Du publicitaire au panneau 4x3, du journaliste au lecteur… Aujourd’hui, une part croissante de l’information passe par les réseaux sociaux, qu’elle vienne de médias classiques (articles vidéos), communauté d’intérêts (groupes politiques, communautés scientifiques, passionnés d’art, de sport, de technologies, d’entreprises…). Pour que l’information d’un groupe soit vue, lue et émerge au milieu des milliards de données, des « managers de com-munautés » se chargent de la rendre visible sur les réseaux sociaux (Facebook, Tweeter, Pinterest, Instagram, Trip Advisor, listes de mail, sites internet…). Ces personnes doivent disposer d’un sens de l’information, de la rédaction, de la sociologie, de l’organisation et disposer de compétences dans l’utilisation des outils digitaux et informatiques. Leur efficacité se mesure au nombre de « vues » de « like » et au retour d’investissement (ROI) lors d’une démarche publicitaire et/ou marketing.

L’UX designer : ce nouveau métier au cœur de l’UX qualifie la personne capable de construire un outil digital le plus simple et attractif possible pour ses utilisateurs (voir plus loin).

Mécaniques sociales ou comment mesurer sa lisibilitéLikes et commentaires permettent de mesurer la popularité et la pertinence d’une in-formation diffusée sur les réseaux sociaux. Ils peuvent être utilisés sur le réseau social de formations en ligne mis en place dans l’entreprise ou un établissement de formation. Les apprenants échangent entre eux et le formateur mesure la pertinence des outils qu’il a mis en ligne.

Directeur des systèmes d’information RH : référent sur les systèmes d’information de l’entre-prise, le responsable SIRH fait le lien entre les besoins de la DRH en matière de système d’infor-mation et la DSI qui gère la maîtrise d’œuvre et permet ainsi l’automatisation de certaines tâches de gestion RH. Sa mission est de permettre à la plate-forme digitale de l’entreprise de répondre à toutes ses fonctionnalités, adopter son organisation, de gérer l’information et d’apporter à chaque usager une interface informatique la plus simple et pertinente possible.

Directeur du marketing digital : cette personne a pour mission de concevoir, de mettre en œuvre et d'animer la politique marketing digitale de l'entreprise en cohérence avec la stratégie générale de l'entreprise. Il conçoit et met en œuvre un plan d’action à moyen terme, la définition des ca-naux de communication, l’internalisation et/ou externalisation des prestations, la définition et le suivi de budget, la gestion des données diffusées, veille à l’arrivée de nouveaux outils numériques et pratiques digitales, observe la demande sociétale et stimule l’innovation dans l’entreprise.

Contrôleur de gestion sociale : fonction à mi-chemin entre la finance et les ressources humaines, le contrôleur de gestion sociale collecte, analyse et synthétise des informations et des données so-ciales qui permettront à l’entreprise d’optimiser la politique des ressources humaines et ses coûts financiers. Son rôle est essentiel dans la conception, la mise en place et le suivi de la plate-forme numérique et des usages digitaux. Il effectue également une veille réglementaire, notamment sur le droit social en création autour du numérique (RGPD).

RGPD : le règlement européen sur la protection des données (GDPR en abréviation an-glaise ou RGPD en abréviation française) modifie la mission des juristes dans la gestion des outils numériques. Cette règle impose depuis mai 2018 de nouvelles contraintes aux entreprises concernant le traitement des données à caractère personnel. Les entreprises ne respectant par la RGPD seront, en 2018, passibles d’une sanction financière allant jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires annuel mondial ou 20 millions d’euros. L’objectif de l’Eu-rope, au travers du Règlement Général pour la Protection des Données, est d’offrir un cadre renforcé et harmonisé de la protection des données tenant compte des récentes évolutions technologiques (big data, objets connectés, intelligence artificielle) et des défis, voire questions, qui accompagnent ces évolutions. La méthodologie change. Avant, chaque entreprise française devait déclarer à la CNIL l’existence de données sur des per-sonnes. Aujourd’hui, elle doit mettre tout en place pour éviter une atteinte aux libertés individuelles, améliorer son organisation en permanence (méthode Qualité totale) et être capable de pouvoir le prouver à tout moment.

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Le technicien big data industriel, technicien chaine logistique, technicien e-main-tenance : Ces nouvelles formations Bac + 3 sont mises en place notamment par le pôle formation Paca de l’UIMM d’Istres (voir plus loin). Ces personnes, qui connaissent parfai-tement leur métier opérationnelles, disposent également des connaissances des outils numériques associés pour piloter les systèmes, participent à leur amélioration, commu-niquer avec des ingénieurs chargés de la conception et le chief digital officer.

Formation des techniciens au Pôle Formation UIMM PACA sur chaîne de fabrication ro-botisée pilotée par un système d’informations interne.

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Le big data au service de l’économieLes nouvelles armes des entreprisesLa blockchain : Cette technique permet de répartir la donnée émise par plusieurs utilisateurs sur plusieurs blocs, c’est-à-dire des zones de stockages différentes. Les informations alimentées par les utilisateurs sont cryptées et répertoriées de manière consécutives (l’une après l’autre) et horodatées. Un des succès de cette solution repose sur le fait que ce système n’a pas besoin d’une autorité centrale pour l’administrer. Un algorithme gère le classement des données sur les différents supports (outils de stockage) et vérifie en permanence la validité des transactions. Chaque fois qu'un ensemble de transactions est validé, il constitue un bloc. Chaque saisie de donné est définitive, horodaté et non modifiable. Plus besoin d’un tiers de confiance.

Cette technique sécurisée est utilisée pour la monnaie virtuelle le Bit coin apparu il y a dix ans déjà. Carrefour l’adopte depuis 2018 pour certifier la traçabilité de son poulet d’Au-vergne de la ponte de l’œuf au linéaire. Tous les intervenants sur la chaine de production

et logistique apportent l’information qui les concerne sur un produit qui dispose d’un QR code. Le consommateur, en scannant l’étiquette, authentifiera chaque acteur de la chaine de production et logistique sans intervention possible d’un tiers sur les informations une fois saisies. Le Ghana, pays innovant en termes juridiques, étudie cette solution infalsifiable pour créer un répertoire de la propriété foncière, un véritable service notarié en ligne… sans notaires.

Une blockchain privée fonctionne avec un cadre établi dont les règles régissent le fonction-nement, avec un administrateur connu. Une blockchain publique ne dispose par d’adminis-trateur connu. C’est le cas du Bit coin.

IoT : Internet of Things ou Internet des Objets en français, le terme fait référence aux réseaux d’objets connectés. Considérés par certains comme l’un des fondements de la troisième évolution de l’Internet, le Web 3.0, ces réseaux sont à l’origine d’une quantité croissante de données. Les prévisions concernant les objets connectés – si elles se réalisent – ont en effet de quoi donner le vertige : selon le cabinet Gartner, le monde devrait compter 100 milliards d’objets connectés à l’horizon 2025 qui échangeront des informations. (BPI France)

Cloud ou cloud computing, en français, « l’informatique dans le nuage », fait désormais partie du vocabulaire courant. Désignant le stockage et l’accès aux données par le biais d’Internet sur des serveurs distants plutôt que sur un disque dur, c’est un pilier de la transformation numérique qui connaît une véritable explosion. Selon les prévisions du cabinet américain IDC, pas moins de 67 % des budgets IT devraient être alloués à des offres dans le cloud d’ici à 2020. (BPI France). Données d’entreprise, personnelle et logiciels (Saas) disposent tous de solution sur le cloud.

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Bague pour scanner les objets et garder les mains libres

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Data ou, tout simplement, données, notamment informatiques. Au cœur de la transformation numérique, dont elles constituent la matière première, les données, qui se sont vues baptiser le “pétrole du XXI ème siècle”, sont le nerf de guerre de l’économie numérique. La quantité et la rapidité de leur flux – d’où le terme Big Data ou données massives – sur le web et les réseaux so-ciaux, constituent un puissant levier de la connaissance… à condition d’être exploitées. Stockées sous forme brute dans les réservoirs portant le joli nom de « lacs de données » (data lakes), elles attendent d’être extraites par le data mining et analysées (data analytics) par des spécialistes tels que les data scientists (voir plus haut), le tout dans une optique d’aide à la décision. Autant de nouveaux fondamentaux pour une entreprise data driven, autrement dit, pilotée par la donnée. (BPI France)

Algorithme : Loin d’être une invention récente, l’algorithme, qui se définit comme une suite d’instructions permettant d’obtenir un résultat, remonte à l’antiquité et tire son nom de celui du père de l’algèbre, Al-Kwharizmi (IXe siècle). Mais c’est surtout, depuis sa rencontre avec l’ordina-teur, qu’il a pris de l’ampleur. Omniprésents, les algorithmes sont au cœur de la transformation numérique : sans eux, pas de Google, de Big Data, de réseaux sociaux, d’objets connectés… C’est en effet eux qui donnent leur véritable valeur à la donnée. (BPI France)

Machine learning, appelé en français l’apprentissage automatique ou statistique. Il est au centre de l’intelligence artificielle. Cette technologie permettant aux ordinateurs d’apprendre seuls, sans être explicitement programmés, est en plein essor et trouve son application dans un nombre croissant de domaines : aide au diagnostic médical, détection de la fraude dans les transactions bancaires, relation client, analyse financière, reconnaissance de visages… Selon le cabinet IDC, les dépenses en matière de machine learning et d’intelligence artificielle devraient atteindre 47 milliards de dollars à l’horizon 2020. (BPI France)

Omnicanal ou cross-canal. À l’ère où les clients, de plus en plus exigeants, achètent via de mul-tiples supports numériques et passent facilement de l’un à l’autre, communiquer et distribuer ses produits et ses services par le biais de plusieurs canaux s’impose. Tout l’enjeu est de créer un parcours client cohérent qui unifie les données de l’ensemble des canaux utilisés. (BPI France)

SEO, pour « Search Engine Optimization » ou, en français, optimisation pour les moteurs de re-cherche. Derrière cet acronyme se cache un ensemble de techniques qui cherchent à positionner un site, une page web ou une application dans les premiers résultats des moteurs de recherche, autrement dit, d’accroître son « référencement naturel ». Une discipline de haute voltige qui évo-lue au gré des mises à jour et des évolutions algorithmiques opérées par les moteurs de recherche. (BPI France)

Ubérisation ou ubériser : ce néologisme, popularisé fin 2014 par le publicitaire Maurice Lévy, dans une interview accordée au Financial Times, inonde les médias et occupent les conversations. Ins-piré du nom de la société californienne Uber, dont la concurrence a provoqué la colère des taxis, le terme fait référence à ces plateformes en ligne qui réduisent le nombre d’intermédiaires et offrent des services à prix optimisés. De quoi faire frémir les acteurs traditionnels… Les contours du mot, désormais employé à tout va, restent cependant flous. (BPI France)

UX Design pour “User Experience Design” ou création de l’expérience utilisateur. Cette pratique, qui consiste à rendre le parcours de l’utilisateur, notamment sur un site web ou une application mobile, aussi agréable et efficace que possible, a le vent en poupe. L’UX design, c’est l’affaire de l’UX designer, ce professionnel que les entreprises s’arrachent depuis quelque temps. Un métier nouveau qui réunit des expertises variées, allant des sciences cognitives au graphisme, et dont l’objectif est de se mettre dans la peau du client. (BPI France). UX Design dépasse désormais les sites commerciaux et s’implante dans la création des nouveaux outils de l’entreprise au bénéfice des utilisateurs. Déjà, cette discipline se développe pour les services publics à commencer pour les déclarations fiscales et sociales en ligne pour faciliter la vie des assujettis. Leur acceptation est conditionnée par le gain de simplicité et de praticité d’usage par rapport à l’ancienne formule. L’interface information est aujourd’hui au service de l’utilisateur final et plus de l’administrateur du système.

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Key user : ce n’est pas un nouveau métier mais cette personne possède un rôle essentiel dans la construction des outils digitaux qui visent une bonne UX. Une nouvelle application, pour qu’elle soit efficace, doit être complètement intuitive pour son utilisateur. Fini les formations à l’informa-tique. Les usagers de tous les âges rompus aux applications sur leur smartphone n’ont eu besoin d’aucune formation alors qu’ils utilisent des outils bien plus puissants que ceux des années 80 et 90 qui demandaient un accompagnement parfois fastidieux. Chaque déploiement d’un nouvel outil doit bénéficier d’une batterie de tests d’usage par les utilisateurs finaux, clients, opérateurs de production, administrateurs de base de données, souvent usagers lambda qui n’ont, dans la quasi-totalité des cas, pas de formation informatique, bien au contraire. Tout nouveau produit ne sera diffusé que s’il passe sous leurs fourches caudines (et pas des codeurs). Les utilisateurs finaux oublieront l’outil pour ne se consacrer qu’à leur métier et à leur mission. Cette conception inver-sée des outils a bouleversé la conception informatique. Depuis plus de 10 ans, les outils qui ont rencontré un grand succès commercial et/ou d’usage ne sont pas partis d’un besoin technique à résoudre mais d’une demande sociétale latente à satisfaire. Les GAFA en sont le meilleur exemple. Un key user manager est indispensable dans toute démarche marketing qui utilise le digital.

CX, consumer experience ou expérience consommateur. Dans le commerce en ligne, il ne suffit pas d’avoir un site au faîte de l’UX pour apporter le maximum de confort au consommateur. Ce dernier doit être satisfait jusqu’à la livraison du produit. Ainsi toute l’organisation de l’entreprise et de la chaine logistique doit être à son service dans une démarche orientée client. Cela passe par l’organisation, les moyens, le management, les IOT, l’IA, le système d’information et d’orga-nisation, la blockchain. Donc de la qualité de travail des techniciens big data industriel, chaine logistique, e-maintenance. Ce terme CX a été développé pour la première fois par l’agence de communication des États-Unis TBWA en 2017. L’histoire est un éternel recommencement. Le nu-mérique n’échappe pas aux fondamentaux ancestraux du commerce.

API. En informatique, API est l'acronyme d'Application Programming Interface, que l'on traduit en français par interface de programmation applicative ou interface de programmation d'application. L'API peut être résumée à une solution informatique qui permet à des applications de communi-quer entre elles et de s'échanger mutuellement des services ou des données. Il s'agit en réalité d'un ensemble de fonctions qui facilitent, via un langage de programmation, l'accès aux services d'une application. Dans la pratique, c’est la solution informatique mise en place par exemple par la startup Food Me Up. Cette application en ligne permet aux restaurateurs de planifier la gestion leurs stocks fournitures à partir de la saisie de leurs recettes qui seront réalisées dans les jours qui viennent. Avec ces données, le logiciel gère directement les approvisionnements auprès des fournisseurs référencés. D’après son éditeur, l’outil permet aux professionnels de la restauration de gagner une heure par jour.

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Les nouvelles terminologies Sémantique du monde agricoleNDVI : images NDVI, normalized difference vegetation index, multispectrales ou de deux couches d'images qui permet de générer une image affichant la couverture végétale (biomasse relative). Elles sont d’une grande aide à la décision. Elles peuvent être captées par drone ou par satellite.

Sémantique industrielle Industrie 3.0 : les machines sont automatisées mais ne communiquent pas entre elles.

Industrie 4.0 : les machines communiquent entre-elles pour

• Produire plus rapidement à un meilleur coût et de manière plus écologique

• Adapter la production en temps réel au besoin précis du marché

• Augmenter les capacités de production

• Améliorer la personnalisation d’une production de masse.

IoT : L’internet des objets. Les objets, capteurs, ordinateurs, robots communiquent entre eux de manière automne sans passer par l’homme (voir plus haut).

Les machines CNC : machines-outils à commande numériques pilotées par ordinateur

Les capteurs : outils permettant des mesures connectées à une unité de gestion des données centralisées.

Cobot : robots collaboratifs assistent les humains grâce à leurs capteurs et leurs algorithmes pour aider les humains dans les tâches répétitives, pénibles, pesantes. Ainsi ils participent à la préven-tion des maladies professionnelles (TMS)

RFID : Les puces RFID, identification par radio-fréquence, utilisent les ondes radio pour trans-mettre et enregistrer des données à distance. Chacune est unique comme un code barre ou QR code.

ERP : outil informatique unique intégré de l’entreprise qui permet de relier l’ensemble des fonc-tions entre-elles.

GPAO : gestion de la production assistée par ordinateur.

GMAO : gestion de la maintenance assistée par ordinateur.

MES : manifucaturing execution system. Outil informatique de gestion des process industriels

WMS : warehouse management system. Logiciel de gestion des stocks.

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Organisateur du séminaireLe Campus des Métiers et Qualification, agrosciences, agroalimentaire et alimentationComment adapter la formation pour accompagner la transformation numérique de la filière alimentaire ? Telle est la question que souhaite poser le Campus 3A, lors du séminaire du 25 septembre, avec pour objectif central celui de trouver des pistes opé-rationnelles et de mettre en place des actions concrètes et innovantes en matière de formations initiales et continues et de pédagogies adaptées.

De par le Label « Campus des Métiers et Qualifications » délivré par le Ministère de l’Éduca-tion Nationale de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation, le Campus 3A possède la légitimité pour initier la concertation des partenaires (enseignement et for-mation, entreprise, recherche et innovation) et le développement collaboratif d’opérations afin de répondre au plus près aux besoins en formations et qualifications de la filière ali-mentaire et d’accompagner les mutations économiques et technologiques dont ont besoin les entreprises de la filière.

Présentation du Campus 3A PACA

Il s’agit d’un regroupement hors-mur de plus de 25 centres ou établissements de formation initiale et continue (CFA, Lycée, Grandes Ecoles, IUT, Université, organismes de formations professionnelles continues) proposant plus de 150 formations initiales (du CAP au doctorat) à plus de 5 000 apprenants. Il bénéficie d’un partenariat actif avec un écosystème territo-rial constitué entre autres du pôle de compétitivité TERRALIA, des organismes de recherche (INRA, Université, SFR TERSYS) et des centres de transfert technologique et d’innovation (CRITT, CTCPA, CTIFL, PEEV).

Le comité fondateur du Campus 3A est présidé par le Président de la Région PACA, le Rec-teur de l’Académie Aix-Marseille et le Directeur de la Direction Régionale de l’Alimenta-tion, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF). Il est composé du Président de l’Université d’Avignon, du Président de l’Association Régionale des Directeurs de Centres de Formation d’Apprentis (ARDIR) et des Présidents des branches professionnelles FRIAA, CGAD, UMIH et Coop de France Alpes Méditerranée.

Le Campus 3A est dirigé par une équipe de direction qui a la charge de l’animation du cam-pus, la mise en œuvre des actions et leur auto-évaluation.

Pourquoi ce séminaire ?

La transition numérique induit de profonds bouleversements de l’activité et des compor-tements humains, notamment dans le secteur de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de l’alimentation. Il est important de ne pas subir ce mouvement de fond qui transforme les usages, les modes de production, les relations entre la production et l’environnement ainsi que les relations avec le consommateur. Il s’agit là, pour ces secteurs d’activité, d’une formidable opportunité de valoriser leurs savoir-faire, leurs métiers, leurs formations et de changer les représentations anciennes qui persistent encore trop souvent auprès du grand public. Le numérique permet de renforcer l’attractivité des filières auprès des jeunes et adultes en recherche d’une orientation professionnelle et d’un emploi durable dans leur région. Cette mutation induit de nouvelles approches au niveau de la production, des ser-vices, du commerce, des organisations et des comportements sociaux. Pour répondre à cet enjeu de société, les entreprises veulent former leurs collaborateurs ou recherchent acti-vement des compétences complémentaires.

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La formation des nouveaux talents par et pour le numérique semble donc nécessaire. Mais quelles compétences développer ? Des compétences liées à l’utilisation des outils numé-riques embarqués, l’exploitation des données et l’utilisation des nouveaux outils d’aide à la décision ? L’enjeu ne serait-il pas aussi l’acquisition de compétences qui permettrait d’anticiper les mutations de la société, de développer un esprit critique et créatif, déci-sionnel et managérial et ce, quel que soit le niveau de qualification ? Quelles formations à créer ou à modifier ? Quels modules de formation ? Quelles modalités de formation et quels contenus pédagogiques ?

L’idée du séminaire est née sur le constat que beaucoup de choses ont été dites jusque-là sur la transformation numérique en cours des entreprises avec la mise en œuvre de nou-velles pratiques professionnelles, le développement de nouveaux services innovants et des nouveaux outils d’aide à la décision avec la multiplication des données disponibles, géolo-calisées, compactées, stockées et traitées, les nouveaux modes d’organisation du travail et de la gestion des ressources humaines. Par contre, peu de rapports, études et expériences sont disponibles sur la question suivante : quels enseignements, quelles formations pour répondre à l’enjeu primordial de la transformation numérique des entreprises de la filière alimentaire ?

Le séminaire a donc pour objectif, avec les tables rondes et les ateliers participatifs, de permettre l’émergence d’idées et d’un plan d’actions pédagogiques innovantes ayant pour but l’acquisition de compétences nouvelles pour accompagner la mutation numérique des entreprises de la filière. La forme collaborative (acteurs de la formation, de l’économie, de la recherche et de l’innovation) permettra de répondre au plus près aux besoins des entre-prises confrontées à la transition technologique.

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Un séminaire… et après ?

Le Campus des Métiers et Qualifications a pour mission essentielle l’opérationnalité et ainsi proposer des formations qui répondent aux attentes économiques et sociales ou d’adapter les formations aux évolutions des métiers.

La mise en œuvre du plan d’action qui émergera du séminaire à l’issu du travail collabo-ratif, sera facilitée par deux programmes « Nouveaux Cursus Universitaires » lauréats du Plan Investissement Avenir (PIA) en octobre 2017 et juillet 2018 (avec pour chacun des pro-grammes une enveloppe financière décennale de plus de 6 M€).

•Le programme HILL (Hybrid Innovative Learning Lab). Il est porté par Agroparitech et la CCI de Vaucluse. Il comprend 23 partenaires dont 13 établissements d’enseignement supérieur, 2 organismes paritaires de for-mation continue (IFRIA, OPCALIM), 3 branches professionnelles (ANIA, Coop de France, CGAD) et 2 Campus des Métiers et Qualifications dont le Cam-pus 3A. Le programme est chargé d’accompagner la formation des cadres du secteur alimentaire dans l’ère numérique avec la création et la mise en place pour les établissements de formation de nouvelles ingénieries de parcours et d’acquisition de connaissances. Le Campus 3A aura pour mission la dissémination des outils et méthodes pédagogiques hybrides au sein des établissements de formation de son réseau.

• Le programme CAPACITE. Il est porté par l’Université d’Avignon. Campus 3A est partenaire du programme qui a pour objectif d’améliorer les taux de réussite des étudiants post-bac en faisant évoluer le cadre des licences et en adaptant le parcours de l’étudiant à son projet professionnel ou acadé-mique. La liaison avec les établissements de formation partenaires du Cam-pus réside dans la coordination d’actions visant à améliorer l’attractivité des métiers, l’orientation active vers les formations du réseau et la remise à niveau des étudiants. Pour ce faire, la mise en place du programme s’ap-puiera sur une approche par compétences et sur l’innovation pédagogique hybride.

L’information, la réflexion commune, le travail de sensibilisation ont un sens et sont néces-saires. Cependant seule l’action traduit véritablement la volonté de changement.

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Séminaire du mardi 25 septembre 2018Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse

9 h 30 Table ronde n°1 Impacts et enjeux des évolutions technologiques liées au numérique sur l’économie de la filière alimentaire en PACA

10 h 45 Table ronde n°2 Impacts et enjeux des évolutions technologiques liées au numérique sur les emplois et les compétences de la filière alimentaire

11 h 30 Table ronde n°3 La prise en compte du numérique dans les formations exis-tantes : impacts et évolutions à introduire

Ateliers de travail14 h 00 – 14h45 atelier

1/ Comment déployer les nouveaux outils et démarches pédagogiques dans la formation initiale ?

2/ Comment déployer les nouveaux outils et démarches pédagogiques dans la formation continue ?

3/ Comment former et accompagner les enseignants et formateurs à la mutation numérique pour répondre rapidement à la demande des entreprises ?

16 h 00 Restitution/discussion/conclusion

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Sources bibliographiques récentes

Pôle Formation UIMM PACA Photo Brugvin

Anticiper les comportements alimentaires de demain : un outil de sensibilisation destiné aux acteurs de la filière alimentaire. NESE n° 43, Mars 2018, pp. 7-42. Centre d’Études et de Prospective, Service de la Statistique et de la prospective

Rapport (IGEN 2017-56 mai 2017), remis au ministre par Catherine Becchetti-Bizot, inspectrice générale de L’Education Nationale

Matrice de la transformation digitale - Bpifrance Le Lab -

Attirer les talents - Bpifrance Le Lab –

Les dirigeants face au digital - Bpifrance Le Lab

Les impacts du numérique sur les métiers du secteur alimentaire – 2017- Observia, Observatoire, AD, OPCALIM, Weave.

Enquête nationale sur les recrutements au sein du secteur alimentaire. 2016 - Observia, Observatoire, AD

Impact du numérique sur la fonction RH - OPCALIM A’lliance – 2017-

Les nouvelles voies d’apprentissage de l’ère du numérique et du collaboratif -OPCALIM A’lliance – 2017-

Digital, nouveaux métiers, nouveaux business. RIA Février 2018

Les défis de l’agriculture connectée. Renaissance Numérique. 2015

Bâtir une école créative et juste dans un monde numérique. Conseil national du Numérique. 2014.

Alim’Agri. La Révolution numérique. 2018.

Cédric Villani, Donner un sens à l’Intelligence artificielle pour une stratégie nationale et européenne. Mission parlementaire. 2017-2018

Transformer le Lycée professionnel, Former aux talents de demain. Ministère de l’Éducation Nationale - 2018

Guide Pratique Formation Digitale - 360 learning

Étude clic and collect infographie -Socloz Numero1 – 2018

Gilles Babinet, La formation : plus qu’un enjeu, une nécessité -2018

Etude Ania « Agroalimentaire et Numérique » 2016

Enquêtes : Pôle Formation UIMM PACA, Le virage vers l’Industrie du Futur

Nouvelles pédagogies, L’hybridation en soutien de la flexibilité des formations

HILL, Hybrid Innovative Learning Lab, Bouleverser la formation initiale et continue de près de 50 000 salariés, sur dix ans

Usitab, les schémas pédagogiques des nouveaux systèmes d’information dans les industries agroalimentaires.

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Notes

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