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Le VIH : pathologie et traitements

Le VIH/SIDA• Historique du VIH
• Données épidémiologiques
• L’infection par le VIH– Description du VIH
– Mode de transmission
– Le cycle viral
– Chronologie de l’infection VIH
– Vers le stade SIDA
– Diagnostic VIH
Les traitements antirétroviraux– Les inhibiteurs de la transcriptase inverse
– Les inhibiteurs de protéase
– L’inhibiteur d’entrée
• Les Résistances
• Conclusion

Historique du VIH [1]
1981 : San Francisco : premiers cas reconnus de l’épidémie– Épidémie de pneumopathies – Cas de sarcome de Kaposi (tumeurs cutanées)– Pathologies corrélées à une baisse des défenses immunitaires
1982 : Nom donné à cette maladie : Syndrome Immuno Déficience Acquise
1983 : Identification de ce rétrovirus par Luc Montagnier chez des populations toxico IV, homosexuelles, transfusées
1985 : découverte des tests de dépistages
1986 : - Reconnaissance unanime du terme VIH pour identifier ce virus par la communauté scientifique- Découverte du VIH2 (Surtout présent en Afrique de l’Ouest)
[1] Kent A. Sepkowitz, One Disease, Two Epidemics – AIDS at 25 , N Engl J Med 2006:354:23

Données épidémiologiques Dans le monde [2] : Population touchée en 2004 : 39,4 (35,9–44,3) millions
En France :- Prévalence VIH estimée à fin 2005 (méthode directe) : 134 000 (88 000– 185 000)[3]
- Environ 5200 nouvelles contaminations par an[3]
- 1700 décès par an[3]
- Découvertes VIH+ en 2004 chez les personnes contaminées (répartition par contamination hétérosexuelle, sexe et nationalité)[4]
[2] http://www.eurohiv.org/ : EuroHIV, general overview (30/06/05)[3] D. Costagliola, Rapport 2006 Yeni, édition FLAMMARION, 2006:5-19[4] InVS, Surveillance du VIH / sida en France (30/06/05) Rapport n°3 2005:5;22-23
41%
39%
15%
5%
54%
26%
11%
9%
Inconnu
Afrique subsaharienneFrance
Autre
Femmes Hommes
n= 1291 n = 920

Description du VIH[5,6]
• Famille des Rétrovirus (Virus à ARN) :– Transcription d’ARN en ADN grâce à la Transcriptase
Inverse
• Sous-famille des Lentivirus– A l’origine de maladies à évolution lente
• Virus sphérique (80 à 100 nm) constitué de :
– Enveloppe (= protéines)– Nucléocapside (partie centrale) :
• Protéines internes• Enzymes impliquées dans la réplication virale :
– la Transcriptase Inverse– l’Intégrase – la Protéase
– Matériel génétique = ARN* http://groupnet.roche.com/[5] C. Katlama, J. Ghosn, VIH et sida édition Masson 2004:3[6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:3-8

Modes de transmission[6]
Voie Sanguine
Voie Sexuelle
Mère à enfant
Drogues.Transfusions sanguinesAccidents d’exposition au sang (AES)
Liquide séminalSpermeSécrétions cervico-vaginales
In utero : 1/3 avant
accouchement 2/3 pendant
accouchement
Allaitement En l’absence d’ARV :
20 % transmission de la mère à l’enfant par VIH-1
[6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:46-50
Mode de transmission

Le CD4, principale cible du virus[5,6]
VIH = Forte affinité pour les récepteurs CD4 des lymphocytes T CD4
Lymphocyte T CD4 > 90 % des cellules infectées
Réplication virale intense : 1 à 10 milliards de virus formés par jour
[5] C. Katlama, J. Ghosn, VIH et sida édition Masson 2004:4-5 [6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:22

Le cycle de réplication virale[5,6]
[5] C. Katlama, J. Ghosn, VIH et sida édition Masson 2004:4-5 [6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:7
1ère étape
2éme étape
Réplication Virale
Transcriptase inverse Intégrase Protéase

Le cycle de réplication virale (1) Étape 1 – Intégration du virus dans le CD4[5,6]
• Fixation du virus sur le CD4 :Reconnaissance du virus (gp120) par des récepteurs de surface appelés CD4 et des corécepteurs CCR5 et CXCR4
• Fusion de la membrane du virus avec celle du CD4 :Changement de conformation de la gp120, fixation de la gp41 sur le CD4 et début de la fusion
• Libération de l’ARN viral dans le cytoplasme
[5] C. Katlama, J. Ghosn, VIH et sida édition Masson 2004:4-5 [6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:7

Le cycle de réplication virale (2)Étape 1 – Intégration du virus dans le CD4[5,6]
• Rétrotrasncription de l’ARN du virus en ADN proviral (monobrin) par la transcriptase inverse
• Polymérisation en ADN viral (double brin) et passage dans noyau
• Intégration de l’ADN viral à l’ADN du CD4 par l’action de l’intégrase.
[5] C. Katlama, J. Ghosn, VIH et sida édition Masson 2004:4-5 [6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:7

Le cycle de réplication virale (3)Étape 2 – Réplication du virus dans la cellule [5,6]
• Transcription de l’ADN en ARN messager
• Traduction de l’ARN messager en précurseurs protéiques inactifs
• Clivage des précurseurs en protéines actives par la protéase
[5] C. Katlama, J. Ghosn, VIH et sida édition Masson 2004:4-5 [6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:7

Le cycle de réplication virale (4)Étape 2 – Réplication du virus dans la cellule[5,6]
• Assemblage des nouveaux virus
• Bourgeonnement des virus formés à la surface des CD4
• Libération du virus dans le sang
[5] C. Katlama, J. Ghosn, VIH et sida édition Masson 2004:4-5 [6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:7

Chronologie de l’infection VIH[5,6]
Entrée du virus dans
l’organisme
Contamination
Premiers signes cliniques
Incubation : 10 à 15 jours
« Effondrement » des CD4
Stade SIDA
Période asymptomatique
Temps
[5] C. Katlama, J. Ghosn, VIH et sida édition Masson 2004:3-7 [6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:67
Primo infection : médiane 15
jours
Phase de latence : médiane 8 ans
Primo infection

Évolution de l’infection VIH[5,6]
1. Après contamination
Pas de diagnostic sanguin immédiatARN VIH détectable à partir du 10éme jour = charge virale
2. Primo-infection
« Correspond à une phase de réplication intense et dedissémination dans les différentes cellules cibles »
Virémie élevée = jusqu’à 106 copies/mLSouvent asymptomatiqueSignes cliniques les plus fréquents : syndrome pseudogrippal et/ou mononucléosique
[5] C. Katlama, J. Ghosn, VIH et sida édition Masson 2004:16-25[6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:67-73

Évolution de l’infection VIH[5,6]
2. Primo-infection (suite)
Autres signesClinique : rash cutané, diarrhée, fièvre, myalgies, pharyngiteBiologie : CD4/CD8 < 1
- Hyperlymphocytose, leucopénie, thrombopénie- Augmentation des transaminases
Disparition des symptômes en 1 mois
3. Période asymptomatique
Absence de signes cliniques
[5] C. Katlama, J. Ghosn, VIH et sida édition Masson 2004:16-25[6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:67-73

Vers le stade SIDA[5]
L’organisme infecté tente de détruire le virusDestruction par des anticorps d’une partie des CD4 infectés
Fabrication de quantités importantes de nouveaux CD4 pour remplacer les CD4 détruits
Activité virale > Renouvellement des CD4 Nombre de CD4
CD4 insuffisants pour un bon fonctionnement du système immunitaire
Stade SIDA atteint quand le patient présente une infection opportuniste
[5] C. Katlama, J. Ghosn, VIH et sida édition Masson 2004:4-6

Exemples de maladies opportunistes [5,6]
• Atteintes cutanées : infections virales (herpès), bactériennes, …
• Atteintes pulmonaires : pneumocystose, mycobactéries (tuberculose…), cryptococcose, CMV
• Atteintes neurologiques : toxoplasmose, LEMP, méningites, CMV, atteintes périphériques.
• Atteintes digestives : oesophagiennes, gastriques, entérocolites, ulcères chroniques
• Atteintes ophtalmologiques : CMV...
[5] C. Katlama, J. Ghosn, VIH et sida édition Masson 2004:26-75 [6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:67-290

Diagnostic VIH (1)
• Quantité de virus présent dans l’organisme Quantification de l’ARN plasmatique
• Permet d’évaluer : – La réplication du virus dans l’organisme– L’efficacité du traitement
• Exprimée en nombre de copies/mL ou en log10
• Seuils d’indétectabilité :– Suivant les méthodes d’analyses effectuées
- CV < 400 copies/mL- CV < 200 copies/mL - CV < 50 copies/mL
[5] C. Katlama, J. Ghosn, VIH et sida édition Masson 2004:6-11 [6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:12-20
Mesure de la charge virale (CV)[5,6]

• Quantité de lymphocyte T CD4 dans le sang exprimée en cellules/mm3
• Taux de CD4 = marqueur indépendant et complémentaire de la charge virale
– Individu sain : 500 -1500 cellules/mm3[7].– < 200 cellules/mm3 : risque de maladie opportuniste plus élevé
(patient à risque de SIDA).
[5] C. Katlama, J. Ghosn, VIH et sida édition Masson 2004:6-11 [6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialloux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:12-20;300[7] H. Durand, P. Biclet, Dictionnaire des examens cliniques, édition DOIN 1997:TYPA
Diagnostic VIH (2)
Mesure du taux de CD4[5,6]

Les traitements antirétroviraux[4]
• Recommandés chez les patients :– Présentant des symptômes liés à l’infection VIH
– Sans symptôme : - Taux de CD4 < 350 cellules/mm3
- Taux de CD4 > 350 cellules/mm3, CV > 100 000 copies/mL
• Objectif :– Atteindre l’indétectabilité (CV < 50 copies/mL) en 6 mois
– Maintenir un taux de CD4 > 500 cellules/mm3
• Ne mettent pas fin à l’infection (ne peuvent être interrompus)
[4] B. Hoen, Rapport 2006 Yeni, édition FLAMMARION 2006:22-45
Traitements disponibles

Les inhibiteurs de la transcriptase inverse : INTI et INNTI[6]
2 types d’inhibiteurs de la transcriptase inverse :
Inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) : • Empêchent l’incorporation des nucléosides naturels dans l’ADN viral
Inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI) :• Se fixent sur le site actif de la transcriptase inverse bloquant ainsi la
rétrotranscription
Mode d’action : Empêchent la transformation de l’ARN (monobrin) viral en ADN (monobrin) proviral
[6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:299-326

INTI : inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse[6]
• Analogues nucléosidiques ou nucléotidiques
• Incorporation à la place des nucléosides ou des nucléotides naturels dans le brin d’ADN en cours de formation (inhibiteur compétitif)
• Blocage de l’élongation du monobrin d’ADN proviral.
Formation d’un ADN incomplet et incapable de s’intégrer à l’ADN humain
[6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:299-326
Mécanisme d’action :

• Fixation à la transcriptase inverse
• Blocage de l’activité de l’enzyme qui n’a plus la capacité de débuter la synthèse de l’ADN viral
INNTI : inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse[6]
Mécanisme d’action :
[6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:299-326

Les inhibiteurs de protéase (IP) ou antiprotéases[6]
Mode d’action : Action sur la maturation des nouveaux virus
Fixation de l’IP sur la protéase Déformation et blocage de la protéase Arrêt de la maturation des précurseurs protéiques en protéines actives
[6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:299-326
Orientation vers la formation d’un virus immature non infectant

L’inhibiteur d’entrée[6]
• Cible : les récepteurs d’entrée du virus• Mode d’action : blocage au moment de l’entrée du virus
dans le CD4.
• Mécanisme d’action :– Se lie à la gp41 – Blocage de la fusion entre la membrane virale et la membrane
de la cellule cible
ARN viral reste à l’extérieur de la cellule cible Cellule non infectée
[6] PM. Girard, C. Katlama, G. Pialoux, VIH édition 2004, édition DOIN 2004:299-326

Les mécanismes de résistanceaux ARV[5]
• Grand polymorphisme génétique du VIH :Erreurs de la Transcriptase Inverse : 1 nucléotide sur 10 000
• Les mutations entraînent :Modification de l’enchaînement des Acides Aminés constitutif d’une protéine.
Modification conformation de l’enzyme (transcriptase inverse ou protéase)
Baisse de l’affinité de l’enzyme pour l’ARV Phénomène de résistance.
• Pendant un traitement par ARVSi persistance de la réplication virale :
Émergence de mutations de résistance. Traitement de moins en moins efficace.
CV et CD4 : échappement au traitement.
[5] C. Katlama, J. Ghosn, VIH et sida édition Masson 2004:87-88

Résistance croisée[8]
• Mutation de résistance à une molécule d’une classe donnée qui entraîne systématiquement la résistance à l’ensemble des molécules de cette classe
• Au sein d’une même famille de médicament
[8] C. Delaugerre, RESOB’S 2005, édition MASSON, 2005:19

Conclusion
• VIH = maladie chronique
• Prise en charge complexe et multidisciplinaire
• Nécessité la plupart du temps d’un traitement optimal visant l’indétectabilité
• Nécessité d’une bonne observance