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Minist èr e de l' E nseignement Sup ér ieur et de la Recher che Scientifique N°d esé r i e: u fr - SÇ ' E Master 1 en Sciences et Gest ion de l'Environnement N° du candidat : CI0209032401 Nom: NENE Prénoms : Lou Irie Solange Laboratoire : Environnement et Biologie Aquatique (LEBA) Opt ion: Sciences et Techniques de l'Eau T hè me: Gest ion des déchets spéciaux : cas des centres hospitaliers universitaires et de l'Institut National d'Hygiène Publique (INHP), Abid jan, Côte d'Ivoire. Date de soutenance : 27 Janvier 2016

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Page 1: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 060318 153608 1

Ministère de l'Enseignement Supérieur

et de la Recherche Scientifique

N°desérie:

ufr-SÇ'E Master 1 en Sciences et Gestion de

l'Environnement

N° du candidat : CI0209032401

Nom: NENE

Prénoms : Lou Irie Solange

Laboratoire : Environnement et Biologie Aquatique (LEBA)

Option:

Sciences et Techniques de l'Eau

Thème:

Gestion des déchets spéciaux : cas des

centres hospitaliers universitaires et de

l'Institut National d'Hygiène Publique

(INHP), Abidjan, Côte d'Ivoire.

Date de soutenance : 27 Janvier 2016

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Gestion des déchets spéciaux : cas des centres hospitaliers universitaires et de l 'lnstitut National d'Hygiène Publique

TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES i

DEDICACE iii

REMERCIMENTS iv

SIGLES ET ABREVIATIONS v

LISTE DES FIGURES vii

LISTE DES TABLEAUX viii

INTRODUCTION 1

1. GENERALITES SUR LA GESTION DES DECHETS 3

1.1. Définition et typologie des déchets 3

1.1.1. Définition 3

1.1.2. Typologie des déchets 3

1.1.2.1. Déchets ménagers et assimilés 3

1.1.2.2. Déchets encombrants 3

1.1.2.3. Déchets inertes 4

1.1.2.4. Eaux usées 4

1.1.2.S. Déchets spéciaux 4

1.1.2.6. Déchets spéciaux dangereux 4

1.1.2.7- Déchets hospitaliers S

1.2. Modes de gestion des déchets S

1.2.1. Traitement des déchets liquides 5

1.2.2. Gestion et traitement des déchets solides 5

1.2.2.1. Pré-collecte 5

1.2.2.2. Collecte 6

1.2.2.3. Tri des déchets 6

1.2.2.4. Recyclage des déchets 7

1.2.2.5. Compostage 7

1.2.2.6. Enfouissement 7

1.2.2. 7. Mise en décharge brute 7

1.2.2.8. Mise en décharge contrôlée 8

1.2.2.9. Méthanisation 8

1.3. Gestion des déchets médicaux 8

1.3.1. Production de déchets 9

1.3.2. Tri des déchets médicaux 9

Mémoire Nene Lou /rié5olongeMaster 1 STE2014-2015

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Gestion des déchets spéciaux: cas des centres hospitaliers universitaires et de l'Institut National d'Hygiène Publique

1.3.3. Collecte et transport sur site 10

1.3.4. Stockage sur site 11

1.3.5. Transport hors-site 11

1.3.6. Traitement et élimination 11

1.3. 7. Incinération 12

1.4. Etat des lieux de la gestion des déchets hospitaliers en Côte d'Ivoire 12

1.4.1. Organisation du système de sante ivoirien 12

1.4.2. Classification des déchets solides de soins médicaux 13

1.4.2.1. Déchets assimilables aux ordures ménagères (Catégorie 1) 13

1.4.2.2. Déchets d'activités de soins de sante 13

1.4.3. Estimation de la production de déchets médicaux 14

1.4.3.2. Au niveau des hôpitaux généraux 14

1.4.3.3. Au niveau centres hospitaliers régionaux 14

1.4.3.4. Centres hospitaliers universitaires (CHU) 14

1.4.4. Récapitulatif 14

1.4.5. Situation de la gestion des déchets médicaux en 2002 et évolution de la situation à partir de2005 15

1.4.5.1. Organisation de la prise en charge des déchets médicaux 15

1.4.5.2. Cadre législatif et règlementaire 15

1.4.5.3. Cadre institutionnel de la gestion des déchets médicaux 15

1.4.5.4. Directives liées au processus de gestion des déchets médicaux 16

1.4.5.5. Directives liées à l'utilisation de l'incinérateur par l'operateur 18

Il. APPROCHE METHODOLOGIQUE POUR L'EVALUATION DE LA GESTION DES DECHETS MEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE D'ABIDJAN 20

2.1. Délimitation du champ d'étude 20

2.2. Evaluation de la gestion des déchets au CHU de Cocody et à l'INHP 20

2.2.1. Suivi de la gestion des déchets 20

2.2.2. Collecte de données statistiques sur la gestion des déchets 20

2.2.3. Comparaison avec la politique nationale de gestion des déchets hospitaliers 21

CONCLUSION 22

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 23

RESUME 26

Mémoire Nene Lou lriéSolangeMaster 1 STE2014-2015 ii

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Gestion des déchets spéciaux: cas des centres hospitaliers universitaires er de l'Institut National d'Hygiène Publique

DEDICACE

Je dédie ce mémoire à Dieu, le Tout Puissant, créateur de toute chose, pour toute la

grâce qu'il m'a accordée. A mon père Dho Bi Néné A., à ma défunte mère Tra Lou E., à mon

oncle Tié Bi A. ainsi qu'à mes frères et sœurs Néné et à toute ma famille pour leur soutien

financier et moral. Que Dieu, dans Sa miséricorde les bénisse abondamment.

Mémoire Nene Lou lriéSolangeMaster 1 STE2014-2015 iii

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Gestion des déchets spéciaux: cas des centres hospitaliers universitaires et de l'Institut National d 'Hygiène Publique

REMERCIMENTS

Je voudrais exprimer ma profonde gratitude aux personnes dont le soutien, la disponibilité, la

compréhension et les conseils ont contribué à l'élaboration de ce mémoire.

Je remercie particulièrement Professeur Coulibaly Lacina, Vice-président de l'Université

Nangui Abrogoua et Directeur de l'Unité de Recherche en Biotechnologie et Ingénierie de

l'Environnement pour avoir accepté de m'accueillir de son unité de recherche.

J'exprime toute ma reconnaissance à Docteur KONE Tiangoua, mon encadreur, pour avoir

accepté de m'encadrer et de m'avoir proposé un sujet de recherche correspondant

particulièrement à ma vision de recherche,

Aux Docteurs OUATIARA P. J-M., MANGOUA-ALLALI. A. L C., AMA CAUPHYS

A. B., AKPO K. S., COULIBALY L. S et MESSOU A., j'exprime mes sincères

remerciements pour leurs critiques constructives et leurs suggestions qui ont permis

l'amélioration de ce travail.

Je remercie les doctorants ZAHUI F., EBA M. G., KAMAGATE M., KPANNIEU. B. E

et KOUA-KOFFI N. A. A. dont les remarques, les critiques et les conseils ont permis

l'amélioration de ce mémoire. Je remercie également COULIBALY Y., OUATIARA.S,

ADOUKOK. B. J. pour leur apport et leur soutien dans la réalisation de ce mémoire.

Mes remerciements vont à l'endroit de ma famille qui m'a toujours soutenue dans les

moments les pénibles de ma vie.

Enfin, je remercie tous mes camarades de Master 1 STE de l'année académique 2014 - 2015

pour leur franche collaboration, leur bonne humeur et leurs encouragements.

Mémoire Nene Lou lriéSolangeMaster 1 STE2014-2015 iv

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Gestion des déchets spéciaux: cas des centres hospitaliers universitaires et de l'Institut National d'Hygiène Publique

SIGLES ET ABREVIATIONS

2iE Institut International d'ingénierie en Eau et en Environnement

ANDE

BNEID

BS

CET

CHR

CHS

CHU

CMOS

CNGDM

CSPS

DBM

DGHP

DGSCV

DIPE

DSH

EOHH

EPI

GDBM

GDSH

Agence Nationale De l'Environnement

Bureau National d'Etudes Techniques et de Développement

Boîte de Sécurité

Centre d'Enfouissement Technique

Centre Hospitalier Régional

Centre Hospitalier Spécialisé

Centre Hospitalier Universitaire

Cellule de Mise en Œuvre et de Suivi

Comité National de Gestion des Déchets Médicaux

Centre de Santé et Promotion Sociale

Déchets Biomédicaux

Direction Générale de !'Hygiène Publique

Direction Générale de la Salubrité et du Cadre de Vie

Direction de l'Information, de la Planification et de l'Evaluation

Déchets solides hospitaliers

Equipes Opérationnelles d'Hygiène Hospitalière

Equipements de Protection Individuelle

Gestion des Déchets Biomédicaux

Gestion des déchets solides hospitaliers

Mémoire Nene Lou lriéSolangeMaster 1 STE2014-2015 V

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Gestion des déchets spéciaux: cas des centres hospitaliers universitaires et de l'Institut National d'Hygiène Publique

Infection Sexuellement !ST/SIDA

MSLS

OMS

ORL

PNUE

PSN

SCB

SIDA

SNGDL

Transmissible/Syndrome

d'immunodéficience acquise

Ministère de la Santé et de la Lutte Contre le Sida

Organisation Mondiale de la Santé

Otorhinolaryngologie

Programme des Nations Unies pour L'Environnement

Politique Sanitaire Nationale

Secrétariat de la Convention de Bâle

Syndrome d'immunodéficience acquise

VHB

Stratégie Nationale de Gestion des Déchets Liquides du Mali

Virus de } 'Hépatite B

VHB Virus de ! 'Hépatite B

VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine

Mémoire Nene Lou lriéSolangeMaster 1 STE2014-2015 vi

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Gestion des déchets spéciaux: cas des centres hospitaliers universitaires et de l'Institut National d'Hy_giène Publique

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Séparation des déchets : A : Sac à poubelle (50 L) ; B : Perfuseurs et restes alimentaires; C :

Déchets piquants, poches, Aiguilles ; D : Ordure métalliques 10

Figure 2 : Transport des déchets assimilés aux ordures ménagères vers la zone de stockage 11

Figure 3: Incinérateur à combustion pyrolytique de 30 kg/h 12

Figure 4 : Modèles de poubelles : A : Boites remplis de déchets piquants ; B : Barrique en plastique (200

L); C: Grande poubelle (140 L) 18

Figure 5: DBM en cours d'incinération 18

Figure 6 : Cendre des déchets incinérés à droite, cheminée pour fuite de fumées à gauche .. 19

Mémoire Nene Lou JriéSolangeMaster 1 STE2014-2015 vii

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Gestion des déchets spéciaux: cas des centres hospitaliers universitaires et de l'Institut National d'Hygiène Publique

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Code couleur recommandée par l'OMS pour les déchets biomédiaux (DBM)

(OMS, 2005) 17

Tableau Il : Liste des établissements équipés d'un incinérateur de déchets médicaux (PGDD,

2010) 19

Mémoire Nene Lou lriéSolangeMaster 1 STE2014-2015 viii

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Gestion des déchets spéciaux : cas des centres hospitaliers universitaires et de ! 'Institut National d 'Hygiène Publique

INTRODUCTION

1

La croissance démographique rapide et l'urbanisation croissante des pays en

développement ont conduit à une augmentation de la production des déchets urbains (Gbinlo,

2010) dont la gestion est une problématique majeure. Pour ces pays en développement, la

gestion des déchets urbains est d'autant plus difficile que leur composition est complexe. En

effet, les déchets urbains contiennent à la fois des rejets domestiques et assimilés et des rejets

dangereux dont le traitement et l'élimination nécessitent des mesures particulières. En fait, les

rejets urbains peuvent être solides, liquides ou gazeux et proviennent des ménages, des

industries et des services et commerces. Parmi les déchets urbains issus des services, on

trouve les déchets d'activités du secteur de la santé humaine et animale. En d'autres termes, il

s'agit des déchets hospitaliers. Ces déchets hospitaliers peuvent donc être définis comme

l'ensemble des déchets produits dans un établissement hospitalier. Ce sont les déchets

produits par les activités de soins de santé, les déchets issus des activités de ménage, les

déchets de construction et de démolitions, les déchets verts de jardinage et tous les autres

déchets assimilés (MSHP, 2009a). Parmi ces déchets hospitaliers on distingue les déchets

sanitaires, les déchets médicaux et les déchets médicaux infectieux. Quant aux déchets

médicaux infectieux, ils font référence à tout déchet médical contenant un agent infectieux,

pathogène pour l'homme et/ou pour l'animal (MSHP, 2009a).

La typologie des déchets hospitaliers montre la nécessité d'une gestion spécifique à

chaque catégorie de déchets. En effet, si certains de ces déchets peuvent être traités avec les

ordures ménagères et assimilées, notamment par la mise en décharge, d'autres doivent passer

par des procédures d'isolement et de traitement spéciaux en vue de réduire leur impact sur la

santé humaine et animale. Malheureusement, dans une évaluation réalisée par l'Organisation

Mondiale de la Santé (OMS) en 2002 dans 22 pays en développement, il ressort que 18 à

64% des établissements de santé n'appliquent pas les méthodes appropriées d'élimination des

déchets biomédicaux (OMS, 2004).Cependant des études épidémiologiques indiquent

qu'après piqûre accidentelle avec une aiguille utilisée pour un patient infecté, le risque d'être

infecté par le VHB (Virus de l'hépatite B), le VHC (Virus de l'hépatite C) et le VIH (Virus

de l'Immunodéficience Humaine) est respectivement de 30 %, 1,8 % et 0,3 %. En Côte

d'Ivoire, un état des lieux de la gestion des déchets hospitaliers (MSHP, 2009b) a permis de

relever les insuffisances du système national. Depuis lors, la réglementation nationale sur la

gestion des déchets médicaux à beaucoup évolué et des plans et normes nationaux ont été

adoptés. L'ensemble de ces stratégies nationales devraient aboutir à une maîtrise de la gestion

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Gestion des déchets spéciaux: cas des centres hospitaliers universitaires et de l'Institut National d'Hygiène Publique

des déchets hospitaliers. Toutefois, il faut rappeler que ces évolutions dans le système de

santé en général et dans la gestion des déchets hospitaliers en particulier ont été opérées

durant la crise socio-politique qu'a connue le pays depuis 2002. Plusieurs années après la

mise en place de ces stratégies nationales, l'on peut s'interroger sur l'efficacité de ces

mesures au plan national et plus particulièrement dans le District d'Abidjan. L'objectif de la

présente étude est donc de faire une évaluation du système de gestion des déchets hospitaliers

dans le District d'Abidjan afin de proposer aux décideurs, des recommandations pour

l'amélioration de la gestion des déchets hospitaliers. De manière spécifique, il s'agira (i} de

faire un état des lieux de la gestion des déchets hospitaliers dans le District d'Abidjan, (ii)

d'évaluer la conformité des centres de santé du District vis-à-vis de la réglementation en

vigueur en matière de gestion des déchets et (iii) de faire des recommandations pour

l'amélioration de la gestion des déchets hospitaliers dans le District d'Abidjan et partant, sur

l'ensemble du territoire ivoirien.

Cette étude se déroulera en deux (2) phases, une étude bibliographique et une étude

d'évaluation proprement dite. L'étude bibliographique fera l'objet du présent mémoire. Cette

synthèse bibliographique consistera à faire l'état des lieux de la gestion des déchets

hospitaliers en Côte d'Ivoire. Cet état des lieux conduira à la deuxième phase de l'étude qui

est l'évaluation proprement dite du système de gestion des déchets hospitaliers. La première

partie de cette étude contiendra donc la synthèse bibliographique faisant l'état des lieux de la

gestion des déchets hospitaliers et présentera l'approche méthodologique qui permettra de

mener l'étude de terrain pour la deuxième partie.

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I. GENERALITESSUR LA GESTION DES DECHETS

1.1. Défmition et typologie des déchets

1. 1. 1. Définition

Déchet: le terme déchet peut être défini de plusieurs façons, relativement basée sur le

domaine et l'intérêt de l'étude et souvent sur I'origine et l'état du déchet. Ainsi, selon la Loi

N° 01-19 du 12/12/2001 de France relative à la gestion des déchets, les déchets sont tout

résidu dont le propriétaire ou le détenteur se défait, dont il a l'obligation de se défaire ou de

l'éliminer (TERRABO, 2010).

Gestion des déchets : on entend par « gestion des déchets », l'ensemble des

dispositions permettant la collecte, le transport et l'élimination écologiquement rationnelle

des déchets. Cet ensemble de dispositifs constitue un schéma ou système de gestion des

déchets (Pichat, 1995). Selon leur origine on peut distinguer plusieurs types de déchets : les

déchets ménagers et assimilés, les déchets encombrants, les déchets spéciaux et spéciaux

dangereux, les déchets d'activités de soins, les déchets inertes, etc.

1.1.2. Typologie des déchets

1. 1.2.1. Déchets ménagers et assimilés

Les déchets ménagers et assimilés désignent tous déchets issus des ménages ainsi que

les déchets similaires provenant des activités industrielles, commerciales, artisanales et autres

qui, par leur nature et leur composition, sont assimilables aux déchets ménagers. En effet, ce

sont les déchets collectés qui résultent de l'activité domestique des ménages regroupant ainsi,

les ordures ménagères (OM) (non recyclables), les déchets recyclables secs (journaux,

papiers, carton, magazines, verre, aluminium, plastique) et recyclables dits humides,

organiques ou fermentescibles (déchets alimentaires, herbes, bois etc.) (ADEME, 2008).

1.1. 2. 2. Déchets encombrants

Ces déchets proviennent des ménages qui, en raison de leur caractère volumineux, ne

peuvent être collectés dans les mêmes conditions que les déchets ménagers et assimilés

auxquels s'ajoutent divers types de déchets en fonction de leur provenance : déchets de la

voie publique, déchets verts, déchets de bureaux, déchets de certaines petites et moyennes

entreprises (Gourdon, 2002).

Mémoire Nene Lou JriéSo/ongeMoster 1 STE2014-2015 3

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1.1.2.3. Déchets inertes

Les déchets inertes sont tous déchets provenant notamment de l'exploitation des

carrières, des mines, des travaux de démolition, de construction ou de rénovation. Ils ne

subissent aucune modification physique, chimique ou biologique lors de leur mise en

décharge. Ils ne sont donc pas contaminés par des substances dangereuses ou autres éléments

générateurs de nuisances, susceptibles de nuire à la santé et/ou à l'environnement

(TERRABO, 2010).

1.1.2.4. Eaux usées

Ces eaux proviennent des activités domestiques, commerciales, industrielles et

agricoles. Elles sont constituées des eaux de cuisines, des bains, des fosses septiques, et sont

considérées comme les plus polluées. Par ailleurs, ces eaux usées contenant souvent des

résidus d'engrais et autres produits chimiques sont déversées dans les exutoires. Malgré

certaines dispositions prises par les différents offices, le problème de traitement des eaux

agricoles demeure (Angel et al., 2007).

1.1.2.5. Déchets spéciaux

Les déchets spéciaux sont tous déchets issus des activités industrielles, agricoles, de

soins, de services et toutes autres activités. En raison de leur nature et de la composition des

matières qu'ils contiennent, ils ne peuvent être collectés, transportés et traités dans les mêmes

conditions que les déchets ménagers et assimilés et les déchets inertes (TERRABO, 2010).

1.1.2.6. Déchets spéciaux dangereux

Les déchets dangereux désignent tous déchets qui, par leurs constituants ou par les

caractéristiques des matières nocives qu'ils contiennent, sont susceptibles de nuire à la santé

publique et/ou à l'environnement. Parmi ces ordures nous pouvons citer Les déchets issus des

activités de diagnostic, de suivi et de traitement préventif, curatif ou palliatif dans le domaine

de la médecine humaine ou vétérinaire, des hôpitaux publics, des centres psychiatriques, des

cliniques et des cabinets privés, de la recherche scientifique ou des laboratoires d'analyses

opérant dans ces domaines (Gourdon, 2002).

Des chiffres plus concrets sont disponibles pour le Port Autonome d'Abidjan (P AA).

Selon les informations fournies par la Direction du P AA, les principaux déchets déchargés au

port sont:

les boues : 7,27 m3 /j ;

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Gestion des déchets spéciaux: cas des centres hospitaliers universitaires et de l'Institut National d'Hygiène Publique

les eaux usées: 155,8 m3/j;

les eaux de décantation : 150 m3 /j ;

les huiles usées: 0,44 m3/j ;

les solvants: 5 m3/j (PGDD, 2010).

1 .1. 2. 7- Déchets hospitaliers

Les déchets hospitaliers représentent les déchets générés par une unité hospitalière y

compris les cafétérias, les bureaux, les travaux de construction. Ils incluent les déchets

d'activités de diagnostics, de traitements préventifs, curatifs et palliatifs dans le domaine de

la médecine humaine et vétérinaire. Les déchets hospitaliers comprennent aussi les déchets de

soins médicaux sans risque ou déchets ordinaires assimilés aux ordures ménagères. Les

déchets hospitaliers peuvent être solides et/ou liquides (Daoudi, 2008).

Gérer des déchets c'est procéder à leur enlèvement et à leur traitement (Weber, 1995).

Plusieurs processus guident la gestion des déchets dont la pré-collecte, la collecte, le tri etc.

1.2. Modes de gestion des déchets

1.2.1. Traitement des déchets liquides

Les eaux usées urbaines sont généralement collectées à travers un réseau

d'assainissement vers des stations de traitement avant leur rejet dans l'environnement. Les

systèmes de traitement sont fonction de la charge polluante de ces eaux usées. Ainsi, 1 'on a

recours à des systèmes à biomasse en suspension (par exemple, boues activées), à des

systèmes à biomasse fixée (par exemple, lit bactérien, biodisques) ou à des systèmes de

lagunage pour le traitement des eaux usées urbaines. Dans certains pays en voie de

développement, les eaux usées industrielles sont le plus souvent collectées sur place et

prétraitées quelques rares fois par les usagers (Angel et al., 2007). Quant aux déchets liquides

dangereux, ils sont collectés séparément et traités dans des filières spécialisées.

1.2.2. Gestion et traitement des déchets solides

1. 2. 2. 1. Pré-collecte

La pré-collecte peut être définie comme étant le ramassage des déchets solides issus

des zones de production. Les déchets collectés sont acheminés avec des moyens matériels

adaptés vers des points de regroupement tels que les bennes, les containers, etc., disposés aux

abords des voies accessibles aux véhicules de collecte. En Côte d'Ivoire, depuis 2002,

l'activité de pré-collecte est étendue au curage des caniveaux, au balayage des voies, des

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Gestion des déchets spéciaux: cas des centres hospitaliers universitaires et de l'Institut National d'Hygi_ène Publique

lieux publics et à l'entretien des espaces verts et marchés. Cela a favorisé la création de

sociétés spécialisées. Par exemple lors de I'Opération « Abidjan Ville Propre », les

consultants avaient suivi les opérations de ramassage et d'évacuation des dépotoirs sauvages.

Comme résultat, 500 000 tonnes d'ordures avaient été évacuées dans la période de septembre

2009 à mars 2010 (PUIUR, 2011).

1.2.2.2. Collecte

Gérer les déchets consiste à procéder à leur enlèvement et à leur traitement (Weber,

1995). La collecte des déchets solides consiste à charger les containers, récipients et bennes

accessibles le long des voies carrossables et à les évacuer jusqu'au centre de traitement.

Cependant, la collecte des déchets est coûteuse. Les moyens de collecte utilisés sont

extrêmement variés et s'adaptent à la nature du terrain et aux dimensions des différents types

de voies de communication. La collecte de déchets varie selon la nature et l'origine (ordures

ménagères, déchets industriels, etc.).La collecte dans les communes du District d'Abidjan est

effectuée aujourd'hui par quatre sociétés agrées. Cette collecte est effectuée en majorité à

partir des différents points de regroupement ( coffres et postes de groupage). La collecte et le

transport ne sont pas encore optimisés car le taux de collecte des déchets aujourd'hui est en

deçà de la moyenne ( 46, 11 % de taux de collecte en 2006) alors que le taux préconisé est de

90% (TERRABO, 2010). Il faut noter que l'une des étapes clefs dans la gestion durable des

déchets ménagers est le tri sélectif En effet, les déchets sont constitués de matériaux divers

(verres, plastiques, ferrailles, papiers) dont le tri est déterminant pour l'optimisation des

différentes filières d'élimination ou de valorisation des déchets.

1.2.2.3. Tri des déchets

Le tri des déchets ou tri sélectif est une méthode de séparation des déchets en fonction

de leur composition. Il est effectué par les particuliers et les industriels, puis affiné dans des

centres de tri spécialisés. Le tri sélectif conditionne la valorisation des déchets. Il permet

notamment de séparer les déchets recyclables des autres déchets (Pujol, 1998). Le tri permet

de réduire considérablement la quantité de déchets mis en décharge. Il consiste à séparer les

déchets en plusieurs catégories et est effectué à différents niveaux (Yonkeu, 2006):

le tri à la source (sélection des emballages, journaux, magasine et bio déchets)

consiste à récupérer certains déchets (journaux, plastiques) au niveau de la source de

production;

Mémoire Nene Lou lriéSolangeMaster 1 STE2014-2015 6

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Gestion des déchets spéciaux: cas des centres hospitaliers universitaires et de l'Institut National d'Hygiène Publique

le tri au niveau des centres de collecte : le mélange hétérogène de déchets ménagers

issus du tri sélectif effectué au premier degré subit un second tri au niveau des centres

de collecte;

le tri au niveau du Centre d'Enfouissement Technique (CET) permet de récupérer les

matières ayant échappé aux premières étapes de tri sélectif.

Les matériaux ainsi séparés peuvent suivre plusieurs voies d'élimination :

l'enfouissement, l'incinération et le traitement biologique des déchets biodégradables

(Lautre, 2009). On note aussi le compostage, la bio-méthanisation, le recyclage et la mise en

décharge.

1.2.2.4. Recyclage des déchets

Le recyclage est la réintroduction directe d'un déchet dans le cycle de production dont

il est issu, en remplacement total ou partiel d'une matière première neuve. Tl regroupe la

récupération et la réutilisation de plusieurs déchets ménagers. Les matières premières

réutilisables sont collectées et triées en différentes catégories (Bemb, 2009).

1. 2. 2. 5. Compostage

Le compostage est une méthode par laquelle des matières biodégradables sont mises

ensemble pour être converties en un amendement humifère stable appelé compost, sous

l'action d'organismes biologiques vivant dans des conditions particulières. L'intérêt du

compostage est d'améliorer la qualité des sols à moindre coût, de réduire la quantité de

déchets et les problèmes d'hygiène (Francon, 2003).

1. 2. 2. 6. Enfouissement

L'enfouissement est une pratique qui se fait en tranchées soit sur les décharges brutes,

soit sur des décharges contrôlées. Concernant les décharges contrôlées, elles ne sont utilisées

que lorsque l'on dispose d'un espace suffisant et de moyens mécanisés (Lautre, 2009).

1. 2. 2. 7. Mise en décharge brute

C'est une décharge de déchets ménagers et assimilés faisant l'objet d'apport réguliers.

Elle est exploitée directement par la collectivité où laissée par elle à la disposition de ses

administrés, alors que le site ne bénéficie d'aucune autorisation au titre de la législation

relative aux installations classées pour la protection de l'environnement (Diabagate, 2008).

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1.2.2.8. Mise en décharge contrôlée

La mise en décharge contrôlée consiste à stocker les déchets dans les fosses appelées

casiers ou alvéoles délimitées par des matériaux inertes. Ces casiers sont remplis par

alternance de couches successives d'ordures et de terre issues des déblais (Diabagate, 2008).

Les déchets bruts sont versés en couche de deux mètres carrés environ. Ils sont compactés et

nivelés au moyen d'un engin dont les roues sont équipées de lames. Le risque pour le milieu

environnemental est lié aux paramètres géographiques : le risque de pollution de l'air, de

l'eau, du sol et la modification naturelle suite aux dépôts (Shabantu, 2006).

1.2.2.9. Méthanisation

La méthanisation est un processus biologique permettant le traitement anaérobie des

déchets. C'est un procédé biologique de digestion anaérobie. La digestion anaérobie est la

transformation de la matière organique en méthane (C~), en eau (H20) et en gaz carbonique

(C02) par un écosystème complexe fonctionnant en l'absence d'oxygène. Elle s'applique

donc préférentiellement à des déchets très humides ( ajout d'eau ou d'effluents liquides) et

aux déchets très fermentescibles et difficiles à composter (Record, 2002). Ce processus de

méthanisation peut répondre à un double objectif de valorisation énergétique par récupération

de méthane et de stabilisation des déchets organiques. Le biogaz est utilisé comme

combustible et le digestat (Produit solide de la digestion anaérobie) est utilisable comme

amendement sur les terres agricoles. Les avantages de ce procédé sont la production

d'énergie (gaz récupérable), la minéralisation des matières organiques, l'utilisation des boues

résiduelles dans l'agriculture, la destruction des pathogènes et le traitement de déchets plus

humides. Comme inconvénients l'on peut noter l'exigence de grandes quantités d'eau (non

salines) et le dégagement d'odeurs désagréables en cas de mauvais confinement. Ce procédé

est très sensible aux variations de composition du substrat, au pH (supérieur à 7,2) et à la

température (55°C) (Anzivino, 2010).

1.3. Gestion des déchets médicaux

Les déchets de soins médicaux produits dans les établissements sanitaires doivent

toujours suivre un itinéraire approprié et bien identifié, de leurs points de production à leur

élimination finale. Cet itinéraire est composé de plusieurs étapes qui comprennent: la

production, le tri, la collecte et le transport de ces déchets vers les sites de stockage. Ils seront

ensuite transférés vers un autre site de traitement et l'élimination (PNGDM, 2009).

Mémoire Nene Lou lriéSolangeMaster 1 STE2014-2015 8

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1.3.1. Production de déchets

La production des déchets se passe dans les unités médicales. En Côte d'Ivoire, la

production de déchets médicaux. s'élève à 1882 tian pour le District d'Abidjan (PGDD,

2010). Ce chiffre doit être majoré car l'étude n'a pas pris en compte la production des

cliniques privées. Cette étude basée sur des essais de pesage différencié dans des hôpitaux et

des cliniques prend en compte les différentes catégories de déchets médicaux et indique que

les déchets piquants, coupants, tranchants (PCT) constituent une fraction de 2,4%(PGDD,

2010).

1.3.2. Tri des déchets médicaux

Le tri est l'étape la plus importante pour une gestion réussie des déchets de soins médicaux.

Considérant que seuls 10 à 25% environ des déchets de soins médicaux sont dangereux, les

coûts de traitement et d'élimination pourraient être grandement réduits si un tri correct est

effectué. La séparation des déchets dangereux des non dangereux permet de réduire

également, de manière considérable le risque d'infection des travailleurs qui manipulent les

déchets de soins médicaux (Madougou, 2010). Le tri consiste en la séparation des différents

types de déchets sur la base de leurs propriétés dangereuses ainsi que les types de traitement

et d'élimination qui leur sont, appliqués voir Figure lei-dessous. Une manière recommandée

d'identifier les catégories de déchets de soins médicaux et de les disposer dans des codes

couleur et dans des sacs ou conteneurs clairement étiqueté (Madougou, 2010).

Mémoire Nene Lou JriéSolangeMaster l STE2014-2015 9

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(A) (B)

(C) (D)

Figure 1 : Séparation des déchets : A : Sac à poubelle (50 L) ; B : Perfuseurs et restes alimentaires; C: Déchets piquants, poches, Aiguilles; D: Ordure métalliques (Madougou, 2010).

1.3.3. Collecte et transport sur site

Pour éviter l'accumulation de déchets, ceux-ci doivent être régulièrement collectés et

transportés à un point de dépôt central à l'intérieur de l'établissement sanitaire avant d'être

traités ou enlevés (Figure 2). La collecte doit suivre un itinéraire spécifique à l'intérieur de

l'établissement sanitaire pour réduire le passage de chariots chargés à travers les salles et

autres parties non souillées. Les chariots doivent être faciles à charger et à décharger, ne pas

posséder de rebords tranchants qui pourraient endommager, les sacs ou conteneur et être

faciles à nettoyer (OMS, 2005).

Mémoire Nene Lou lriéSolangeMaster 1 STE2014-2015 10

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Figure 2 : Transport des déchets assimilés aux ordures ménagères vers la zone de stockage (Madougou, 2010).

1.3.4. Stockage sur site

Les déchets de soins médicaux sont temporairement stockés avant d'être

traités/éliminés sur site ou transportés hors du site. Le temps de stockage maximal ne doit pas

excéder 24 heures. Les déchets de soins médicaux non dangereux doivent toujours être

stockés sur des sites séparés de ceux où les déchets infectieux/dangereux sont déposés pour

éviter la contamination (OMS, 2005).

1.3.5. Transport hors-site

Le transport hors-site est requis lorsque les déchets de soins médicaux doivent être

traités hors de l'établissement sanitaire. Le producteur des déchets est alors responsable du

conditionnement et de l'étiquetage correct des conteneurs à transporter. Une des raisons pour

étiqueter les sacs ou conteneurs de déchets de soins médicaux est qu'en cas d'accident, leur

contenu pourrait être rapidement identifié et des mesures appropriées prises. Le système

d'étiquetage doit être conforme aux recommandations des Nations Unies (OMS, 2005).

1.3.6. Traitement et élimination

Chaque classe de déchets nécessite un traitement spécifique. Cependant, pour être

pragmatique, il est conseillé de distinguer trois principales classes qui polarisent environ 90%

de la production de déchets biomédicaux. Ces grandes catégories pourraient être : les déchets

tranchants et piquants, les déchets infectieux et cytotoxiques et les déchets organiques (sang,

fluides corporels et les déchets anatomiques humains ... ) (OMS, 2005).

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1.3. 7. Incinération

L'incinération est une technique répandue en Europe comme dans les pays en

développement. L'incinérateur à combustion pyrolytique est un dispositif en monobloc,

détachable par pièces qui permet la combustion complète des déchets puis celle de la fumée

produite (gaz) à travers deux compartiments distincts construits en matériaux réfractaires.

(MSLS, 2012).La figure 3 présente un incinérateur à combustion pyrolytique.

Figure 3 : Incinérateur à combustion pyrolytique de 30 kg/h(MSLS,2012).

1.4. Etat des lieux de la gestion des déchets hospitaliers en Côte d'Ivoire

1.4.1. Organisation du système de sanie ivoirien

Le système de santé ivoirien comprend l'offre publique de soins, l'offre privée de

soins et l'administration sanitaire. Cependant, l'offre publique de soins est organisée selon

une pyramide sanitaire à trois niveaux (DIPE, 2010) :

les établissements sanitaires de premiers contacts (ESPC): il s'agit des centres de

santé, de centres de santé spécialisés, des formations sanitaires, etc. ;

les établissements sanitaires de recours pour la première référence: il s'agit des

hôpitaux généraux (HG) des centres hospitaliers universitaires(CHR) et des centres,

hospitaliers spécialisés (CHS) ;

les établissements sanitaires de recours pour la deuxième référence : ce sont les

centres hospitaliers universitaires(CHU).

En Côte d'Ivoire, l'administration sanitaire comprend les services centraux et les

services extérieurs. Les services centraux sont composés du cabinet du Ministère en charge

de la santé, des services et directions rattachées et des directions générales et centrales. Ils ont

une mission de définition, d'appui et de coordination globale de la santé. Quant aux services

Mémoire Nene Lou lriéSo/angeMaster 1 STE2014-2015 12

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extérieurs, ils étaient composés de 19 Directions Régionales (DR) et de 83 Directions

Départementales (DD) ou Districts Sanitaires en 2008. Ils ont pour missions de coordonner

l'activité sanitaire (DIPE, 2010). Ces structures sanitaires sont des lieux de production

importante de déchets hospitaliers.

1.4.2. Classification des déchets solides de soins médicaux

En Côte d'Tvoire, la classification des déchets solide de soins médicaux se conforme à

celle faite par la convention de Bale (PNGDM, 2011).De ce fait, les déchets solides sont

repartis en deux grandes catégories qui sont : Les déchets assimilables aux ordures ménagères

et les déchets d'activité de soins de santé.

1.4.2.1. Déchets assimilables aux ordures ménagères (Catégorie 1)

Ces déchets sont produits par le personnel de santé ou par les accompagnants des

malades. Ils sont composés de restes de repas, de papiers et emballages non souillés, de

serviettes hygiéniques non souillées, de déchets provenant des services administratifs, etc.

1.4.2.2. Déchets d'activités de soins de santé

Les hôpitaux, centres de santé, cliniques, cabinets médicaux, laboratoires d'analyses

médicales, centres de fabrication de produits pharmaceutiques et cabinets vétérinaires

produisent des déchets dits de(Catégorie2). Ces déchets sont constitués de:

Déchets anatomiques (tissus d'organes du corps humain, fœtus, placentas,

prélèvements biologiques, éléments d'amputation, autres liquides physiologiques,

etc .... );

Déchets toxiques (substances chimiques, films radiologiques, etc.);

Déchets pointus ou tranchants (lames de scie, aiguilles, seringues, bistouris, sondes

divers, tubes, tubulures de perfusion, verres ayant contenu du sang ou tout autre objet

pouvant causer une coupure) ;

Résidus de pansements ( cotons et compresses souillés, garnitures diverses, poches de

sang, etc.) et les plâtres ;

Déchets pharmaceutiques (produits pharmaceutiques, médicaments périmés et /ou

non utilisés).

Mémoire Nene Lou lriéSo/angeMaster 1 STE2014-2015 13

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1.4.3. Estimation de la production de déchets médicaux

1. 4. 3. 2. Au niveau des hôpitaux généraux

La production moyenne de déchets hospitaliers au niveau des Hôpitaux Généraux

(HG) est de 17 kg par jour. Les déchets piquants représentent seulement 2,4% de la

production journalière avec 400g. Au total, les HG produiraient 259 kg de déchets médicaux

par jour soit un total de 95 tonnes l'année (PNGDM, 2009).

1.4. 3. 3. Au niveau centres hospitaliers régionaux

Au niveau des Centres Hospitaliers Régionaux (CHR), d'abord les déchets infectieux

ont un poids quotidien d'environ 55 kg. Ensuite, les déchets généraux ont un poids de 44 kg

et le poids des déchets anatomiques s'élève à 30 kg c'est à dire 24% de la production totale.

Les déchets piquants et tranchants représentent 0,2% de la production totale. Les CHR

produiraient 761 kg de déchets médicaux par jour soit environ 278 tonnes par ans (PNGDM,

2009).

1. 4. 3. 4. Centres hospitaliers universitaires(CHU)

Dans le district d'Abidjan, les CHU produiraient en moyenne 794 kg de déchets

médicaux par jour et 290 tonnes par an. Le CHU de Treichville produit plus du double des

autres CHU. (PNGDM, 2009).

1. 4.4. Récapitulatif

D'après les chiffres précédents, il sera aisé de dire que la production de déchets

médicaux, en ce qui concerne les structures sanitaires publiques en Côte d'Ivoire, avoisinent

8750 kg par jour et 3194 tonnes pour l'année (Djibril, 2002). S'agissant de la production de

déchets médicaux à Abidjan, elle est estimée à 5156 kg par jour avec les CHU qui produisent

environ 674 kg, les HG 17,8 kg, les établissements de base 641 kg et les structures privées

3823,2 kg, soit 74,15% de production totale (Djibril, 2002).

Cette production importante de déchets présente certainement des difficultés de

gestion. Ainsi, pour cerner au mieux l'état des lieux de la gestion des déchets médicaux en

Côte d'Ivoire, commençons d'abord sur l'analyse effectuée en 2002 au cours de l'élaboration

du Plan National de Gestion des Déchets Sanitaires. Ensuite sur l'évolution du secteur à partir

de décembre 2005, date de création du Ministère de la Santé et de l'Hygiène Publique

(PNGDM, 2009).

Mémoire Nene Lou lriéSo/angeMaster 1 STE2014-2015 14

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1.4.5. Situation de la gestion des déchets médicaux en 2002 et évolution de la situation à partir de 2005

La zone de l'étude est la capitale économique ivoirienne. Le choix du District

d'Abidjan, composé de treize (13) communes, s'explique par la densité démographique qui

implique une production diversifiée de déchets biomédicaux (Kouadio, 2007).

1. 4.5. 1. Organisation de la prise en charge des déchets médicaux

En Côte d'Ivoire, les plans de gestion sont quasiment inexistants et les déchets sont

mal gérés. Les Comités d'Hygiène et de Sécurité pourtant réglementaires, qui pourraient

servir de relais, ne sont pas mis en place ou s'ils existent ne sont plus fonctionnels. Il n'existe

pas un personnel spécialement responsabilisé dans la gestion (PNGDM, 2009). On note aussi,

un déficit en équipements de collecte, en matériels de conditionnement dans les structures

moyennes. Alors qu'il existe une gamme très diversifiée d'équipements de collecte (poubelle,

chariot, demi fût, etc.).

1.4.5.2. Cadre législatif et règlementaire

La Côte d'Ivoire dispose d'une loi concernant l'environnement avec des décrets

d'application. La loi n°96-766 du 3 octobre 1996 portant code de l'Environnement comporte

plusieurs articles qui se rapportent soit spécifiquement soit globalement sur les déchets

médicaux. Ce code, en son article 2, alinéa 5 vise à garantir à tous les citoyens un cadre de vie écologique sain et équilibré. Dans ses domaines d'application, son article 6 point 2 prend

en compte les aspects d'équipements de traitement des déchets médicaux et en son point 3 les

rejets liquides (PNGDM, 2009).Les arrêtés sont quant à eux plus, spécifiques et définissent

les modalités d'application des lois et des décrets.

1.4.5.3. Cadre institutionnel de la gestion des déchets médicaux

Par décret n°2007-507 du 13 juin 2007 portant organisation du Ministère de la Santé

et de ]'Hygiène Publique, il a été confié à la Direction Générale de ]'Hygiène Publique, la

gestion des questions relatives à l'hygiène hospitalière en général et à la gestion des déchets

médicaux en particulier. Cette jeune Direction Générale, véritablement fonctionnelle

seulement depuis fin 2006, a besoin de voir ses capacités renforcées, tant en ressources

humaines que matérielles (PNGDM, 2009).

Malgré l'existence de nombreux textes de politiques, force est de constater que la

gestion des déchets est insuffisamment réglementée. Par ailleurs l'évaluation du système de

gestion des déchets médicaux depuis 2002 a montré que les déchets étaient mal gérés. Ainsi,

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le ministère en charge de la santé a voulu résoudre le problème de gestion des déchets

médicaux en adoptant dès 2009 des plans Nationaux de Gestion des Déchets Médicaux

(PNGDM). Ces PNGDM ont pour ambition de contribuer à la création d'un environnement

hospitalier sain pour des soins de qualité. Ils sont donc basés sur des objectifs stratégiques

clairement définis avec des mécanismes de mise en œuvre.

Par ailleurs, toujours dans le cadre de la recherche de solutions aux problèmes de déchets

médicaux, le Gouvernement ivoirien, à travers le Ministère de la Santé et de la lutte contre le

SIDA a procédé en février 2012, à l'élaboration de directives liées au processus de gestion

des déchets médicaux en Côte d'Ivoire.

1.4.5.4. Directives liées au processus de gestion des déchets médicaux

En février 2012, le ministère de la santé et de la lutte contre le Sida donne des

directives pour une meilleure gestion des déchets en Côte d'Ivoire.

j.,- A11 niveau de la région sanitaire

Le Directeur Régional, aidé de l'équipe de région coordonne toutes les activités de

gestion des déchets sanitaires dans la région sanitaire et intègre également les aspects relatifs

à la gestion des incinérateurs dans la supervision des Directeurs Départementaux de la Santé

et de la Lutte contre le Sida (DDSLS) (MSLS, 2012).

j.,- A11 niveau d11 district sanitaire

Le Directeur Départemental aidé par l'Equipe Cadre du district sanitaire d'Abidjan

met en place d'abord, un Comité de Suivi du Fonctionnement de l'Incinérateur (CSFT).

Ensuite, il fait le plaidoyer auprès des collectivités territoriales pour l'enlèvement régulier des

déchets ménagers et assimilés produits par les établissements sanitaires (MSLS, 2012).

Par ailleurs, le DDSLS organise des rencontres d'échanges et de sensibilisation avec les

Directeurs des établissements sanitaires et les responsables de la gestion des déchets

sanitaires sur des sujets tels que :

le tri des déchets à la production ; ! 'utilisation des boîtes de sécurité, des poubelles et des sacs poubelles pour le

conditionnement des déchets sanitaires selon la catégorie;

la collecte sélective des déchets sanitaires (Tableau 1) ;

l'entreposage provisoire avant le transport vers le site d'incinération.

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Tableau I: Code couleur recommandée par l'OMS pour les déchets biomédicaux (DBM) (OMS, 2005)

Type de déchet Type de contenant Couleur du contenant et marquages*

Déchets hautement infectieux Solide, sac en plastique étanche aux fuites ou conteneur capable de subir un autoclavage

Autres déchets infectieux, Sac en plastique ou conteneur pathologiques ou anatomiques

Déchets piquants ou tranchants Conteneur résistant à la perforation

Déchets de produits chimiques Sac en plastique ou conteneur et pharmaceutiques

Déchets radioactifs** Boîte en plomb portant le pictogramme associé au risque radioactif

Déchets de soins médicaux ordinaires

Jaune, marquage : « hautement infectieux »

Jaune

Jaune, marquage : « déchets piquants ou tranchants »

Brun

Non identifiée

Sac en plastique Noir

*Système de codage coloré et de marquage suggéré: chaque pays étant libre d'employer un autre code couleur

**Produits uniquement dans les grands hôpitaux

Le gestionnaire des déchets sanitaires dispose dans chacun des services ou unités de

soins des poubelles et des boîtes de sécurité (Figure 4). Puis, il passe dans les unités de soins

selon un rythme déterminé par la nature et l'importance des activités du service pour

l'enlèvement des sachets poubelles et des boîtes de sécurité pleines. Il fait donc un tri sélectif

en fonction des étiquettes. Ensuite, le gestionnaire fait la pesée de l'ensemble des déchets

sanitaires avec une balance dédiée (MSLS, 2012).

Mémoire Nene Lou lriéSolangeMaster 1 STE2014-2015 17

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(A) (B) (C)

Figure 4: Modèles de poubelles : A: Boites remplis de déchets piquants; B : Barrique en plastique (200 L) ; C: Grande poubelle (140 L) (Madougou, 2010).

1.4.5.5. Directives liées à l'utilisation de l'incinérateur par l'operateur

Avant de démarrer toute opération d'incinération, l'opérateur s'assure qu'une quantité

de déchets équivalant à au moins trois (3) fois la capacité de destruction de l'incinérateur est

disponible dans le local de stockage provisoire pour une optimisation du fonctionnement de

l'incinérateur(voir Figures 5 et 6). Il vérifie que l'électricité est disponible puis s'assure que

tous les outils de travail et les équipements sont en parfait état (raclette, bac à cendres, pelle,

brouette, etc.)(MSLS, 2012).

Figure 5 : DBM en cours d'incinération(Madougou, 2010).

Mémoire Nene Lou lriéSolangeMaster 1 STE2014-2015 18

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Figure 6 : Cendre des déchets incinérés à droite, cheminée pour fuite de fumées à gauche (Madougou, 2010).

C'est toujours dans le cadre de la recherche de solutions au problème des déchets

médicaux: que le Gouvernement à travers le Ministère de la Santé et de l'Hygiène Publique a

procédé en 2007, à la construction d'incinérateurs de type artisanal dans 12 établissements

sanitaires du District d'Abidjan (Tableau II) (PNGDM, 2009).

Tableau II : Liste des établissements équipés d'un incinérateur de déchets médicaux (PGDD, 2010).

No Etablissement de soins Type d'incinérateur

1 CHUCocody Artisanal 2 CHU Treichville Artisanal 3 FSU-COM Abobo Artisanal 4 FSU-COM AkwabaVridi Artisanal 5 FSU-COM CocodyAngré Artisanal 6 FSU-COM Anoumabo Artisanal 7 FSU-COM Wiliamsville Artisanal 8 FSU-COM YopougonGesco Artisanal 9 - FSU-COM Hortensias Vridi Canal Artisanal

- FSU-COM Yopougon Toit Rouge

L'évolution de la législation à travers les directives et décrets ainsi que l'adoption de

PNGDM sont autant d'éléments qui devraient avoir conduit à une amélioration de la gestion

des déchets hospitaliers en Côte d'Ivoire. Aussi, pour constater cette amélioration, il importe

d'évaluer à nouveau le système national de gestion des déchets hospitaliers. Pour ce faire, un

site pilote pourrait être choisi afin d'y mener des investigations en vue d'évaluer la

conformité dudit site aux diverses politiques et réglementations nationales. C'est dans ce

contexte que la présente étude porte sur l'évaluation de la gestion des déchets hospitaliers

dans le District Sanitaire d'Abidjan. Cette évaluation fera l'objet de la deuxième partie de ce

document. Pour mener cette évaluation, l'approche méthodologique présentée dans la section

suivante pourrait être adoptée.

Mémoire Nene Lou lriéSolangeMaster 1 STE2014-2015 19

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II.APPROCHE METHODOLOGIQUE POUR L'EVALUATION DE LA GESTION DES DECHETS MEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE D'ABIDJAN

2.1. Délimitation du champ d'étude

La zone de l'étude est le District d'Abidjan. Le choix du District d'Abidjan,

s'explique par la densité démographique qui implique une production diversifiée de déchets

biomédicaux. Cependant, l'étendue du District d'Abidjan et le cadre de l'étude (mémoire de

Master) imposent de retenir quelques centres de santé modèles pour l'étude, le CHU de

Cocody et l'Institut National d'Hygiène Publique (INHP) de Treichville. Ces centres de santé

ont été choisis en raison de leurs particularités sanitaires notamment le nombre important de

services sanitaires qui s'y trouvent. Ces services sanitaires cibles sont constitués du personnel

chargé de la collecte, du transport, et de l'élimination des déchets biomédicaux:.

2.2. Evaluation de la gestion des déchets au CHU de Cocody et à l'INHP

2.2.J. Suivi de la gestion des déchets

L'objectif de cette section est de décrire les différentes filières de gestion des déchets

produits par type, au sein des différents services des structures sanitaires. Ainsi, il s'agira

d'observer les pratiques liées à la gestion quotidienne des déchets, c'est-à-dire:

le conditionnement des différents types de déchets : le matériel utilisé pour le

conditionnement de chaque type de déchet sera décrit ; cela se fera à travers des

observations de terrains à l'aide de prises de vue; cela permettra de voir si les déchets

hospitaliers sont correctement séparés selon les catégories réglementaires ;

la collecte des déchets: il s'agira d'évaluer la fréquence de collecte des déchets,

d'identifier les acteurs impliqués dans la collecte, d'évaluer la qualification des

acteurs, etc. ;

le traitement et l'élimination final : il sera question de décrire les infrastructures de

traitement des différentes catégories de déchets éventuellement séparés (mise en

décharge, incinération, enfouissement, etc.)

2.2.2. Collecte de données statistiques sur la gestion des déchets

Afin de compléter les données d'observation et retracer l'historique de la gestion des

déchets, une enquête sera réalisée. Cette enquête consistera à renseigner des questionnaires

auprès des services concernés par administration directe. D'une part, il y aura des entretiens

avec les responsables administratifs de la direction générale du CHU Cocody et l'INHP sur:

Mémoire Nene Lou lriéSolangeMaster 1 STE2014-2015 20

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les types de déchets produits au niveau des différents services;

l'organisation interne de la gestion de ces déchets ;

les difficultés rencontrées par le personnel aux différentes étapes de la gestion des

déchets;

les risques pour la santé publique, liés au système de gestion actuelle des déchets au

sein de ces structures sanitaires.

D'autre part, il y aura des entretiens avec quelques responsables et agents des entreprises

privées chargées des activités de collecte des déchets, de même qu'avec quelques agents de la

direction de la propreté pour recueillir leur avis sur:

le mode de gestion des déchets solides hospitaliers ;

le matériel utilisé ;

la fréquence d'enlèvement des déchets ;

les difficultés rencontrées par les agents ;

le transport des déchets des centres sanitaires vers le centre d'enfouissement technique

(CET).

Les agents des différents tels que les services de soins, les unités d'hospitalisation des

patients; les services administratifs, les restaurants, les lieux de stockage et l'incinérateur,

etc., seront également sondés.

2.2.3. Comparaison avec la politique nationale de gestion des déchets hospitaliers

Après la collecte des données, l'on procédera à un dépouillement manuel. Le

traitement des données se fera à l'aide des logiciels Word et Excel 2007. Les résultats se

présenteront sous forme de graphiques et de tableaux en lien avec les questions de recherche

formulées. L'analyse des données recueillies permettra d'évaluer la conformité des structures

sanitaires cibles à la législation en vigueur. Cette comparaison permettra en effet de relever

les forces et faiblesses du système de gestion des déchets dans ces structures sanitaires.

L'évaluation de l'efficacité du système permettra de formuler des recommandations en vue

d'aider à l'amélioration des filières de gestions des déchets hospitaliers.

Mémoire Nene Lou lriéSolangeMaster 1 STE2014-2015 21

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Gestion des déchets spéciaux: cas des centres hospitaliers universitaires et de l'Institut National d'Hygiène Publi_que

CONCLUSION

L'intégration de l'hygiène environnementale et publique dans la société demande un effort

collectif en vue de prévenir les risques épidémiologiques de l'environnement insalubre des

structures sanitaires. Cette étude a permis d'avoir une idée sur l'état des lieux de la gestion

des déchets médicaux. Le cadre juridique existe mais connait trop de lacunes. On note aussi,

l'absence d'une réelle politique de gestion des DBM conformément aux diverses

réglementations en vigueur, une insuffisance de formation et de sensibilisation des agents en

la matière. En plus, le tri n'assure pas la minimisation des risques sanitaires. La majorité du

personnel technique est sous équipé en matériels de travail et en équipements de protection

rendant ainsi leurs tâches plus difficiles. Le traitement in situ se fait dans la plupart du temps

par brûlage en plein air. On peut trouver des seringues et aiguilles déjà utilisées, éparpillées

partout sur le site. Pour pallier à cette situation, le ministère en charge de la santé a adopté dès 2009 une batterie de mesures dont des plans nationaux de gestion des déchets médicaux et

des directives ainsi que des décrets. Après adoption de ces mesures, la situation de la gestion

de déchets médicaux doit être régulièrement suivie et évaluée afin d'identifier les problèmes

récurrents et les domaines nécessitant des réajustements. Cette évaluation sera réalisée à

travers une approche méthodologique rigoureuse.

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d'Hygiène Publique

RESUME

Les structures sanitaires sont des établissements où l'activité des soins des agents de santé

induit des déchets. L'objectif visé par l'étude est d'évaluer les méthodes de gestion des

déchets issus des activités de soins pratiquées par les structures sanitaires d'Abidjan. Pour ce

faire, une étude bibliographique de l'état des lieux montre que depuis 2002 les déchets

médicaux étaient mal gérés, que les étapes du processus de gestion ne sont pas souvent

respectées par certaines structures. Les méthodes de traitement des déchets les plus pratiquées

sont le brûlage à l'air libre. On note également l'insuffisance des incinérateurs. Pour remédier

à ce problème, le ministère en charge de la santé a adopté des plans triennaux de gestion des

déchets médicaux (PNGDM). Ces plansfont le plaidoyer du renforcement des capacités des

gestionnaires des déchets et d'un environnement plus écologique des centres sanitaires et

hospitaliers. Le ministère en charge de la santé a également élaboré des directives pour une

meilleure gestion des déchets médicaux. Afin d'évaluer l'efficacité des politiques nationales,

une approche méthodologie a été proposée. Elle consiste en une enquête qualitative par

l'administration des guides d'entretien à des groupes cibles tels que les professionnels de

santé dans le but de savoir si les PNGDM sont appliqués. Ces données statistiques seront

complétées par des observations directes. L'ensemble des résultats de cette évaluation

seraprésenté dans la deuxième partie de cette étude.

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