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Université Nangui Abrogoua < R j pu6û que d e Côte d' I voi r e Vni on..( [ )i sci pl ine-' I'r avai f 9 t f .ini stèr e d e f < Ensei l Jnement Supérieur et d e ( a I J <,cl ier cl ie Sci enti fi que UFR des Sciences et Technologies des Aliments Année Universitaire 2012-2013 N u mé r o d' ord re Soutenue publ iquement 12/02/2014 MEMOIRE Présenté pour l'obtention de l'UV stage du Diplôme d'Etudes Approf ondies des Sciences et Technologies des Aliments de l'Université Nangui Abrogoua Spécialité : Biochimie et Technologie des Aliments Par AKA-KHIE Victorien César THEME: ETUDE DE LA QUALITE PHYSICO-CHIMIQUE DE L'EAU DE VIE ARTISANALE DENOMMEE « KOUTOUKOU » VENDUE A ABIDJAN Directeur de Mémoire Prof esseur KOUAME Patrice Prof esseur Titulaire

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Page 1: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 080318 101849 1

Université Nangui Abrogoua

<Rjpu6ûque de Côte d'Ivoire Vnion..([)iscipline-'I'ravaif

9tf.inistère de f<EnseilJnement Supérieur et de (a IJ<,clierclie Scientifique

UFR des Sciences et Technologies des Aliments

Année Universitaire 2012-2013

Numéro d'ordre

Soutenue publiquement 12/02/2014

MEMOIRE

Présenté pour l'obtention de l'UV stage du Diplôme d'Etudes

Approfondies des Sciences et Technologies des Aliments de

l'Université Nangui Abrogoua

Spécialité : Biochimie et Technologie des Aliments

Par AKA-KHIE Victorien César

THEME:

ETUDE DE LA QUALITE PHYSICO-CHIMIQUE

DE L'EAU DE VIE ARTISANALE DENOMMEE

« KOUTOUKOU » VENDUE A ABIDJAN

Directeur de Mémoire

Professeur KOUAME Patrice Professeur Titulaire

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DEDICACE

A la Gloire de DIEU et à la mémoire de :

Feu Essien Ebra Marie-Thérèse, ma très chère mère qui fût un roc de stabilité pour moi pendant toute sa vie et dont le courage et l'amour me soutiennent

encore.

Feu Professeur Kouadio Pierre KOTCHI, Ex-Doyen de l'UFR Sciences Fondamentales Appliquées, Grand Humaniste et amoureux des sciences qui a su m'engager à initier et achever ces travaux dans la rigueur qu'on lui

connait.

Que la Terre nourricière leur soit légère et leurs âmes reposent en paix en Notre Seigneur Jésus-Christ!

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AVANT-PROPOS

Le présent document est un mémoire réalisé pour l'obtention de l'UV stage du Diplôme

d'Etudes Approfondies des Sciences et Technologies des Aliments, option «Biochimie et

Technologie des Aliments» à l'Université NANGUI ABROGOUA.

Cette étude a été menée dans le cadre de la recherche sur la qualité physico-chimique du

« KOUTOUKOU » vendu dans les communes d'Abidjan. Elle vise à améliorer les connaissances

sur la composition chimique de cette boisson bien connue par les populations.

L'objectif principal de ce travail est de déterminer les teneurs en éthanol et en méthanol dans

divers échantillons de« KOUTOUKOU collectés dans les 10 communes d'Abidjan.

11

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REMERCIEMENTS

Je n'aurais jamais pu achever ces travaux sans le soutien exceptionnel et l'assistance d'un certain

nombre de personnes envers qui je voudrais témoigner toute ma gratitude.

Je dois commencer par mon épouse, Anne Emmanuella qui malgré mes occupations, continu à

me prodiguer un soutien affectif ainsi qu'un appui discret et sans faille dans la réalisation de mes

projets. Elle a été d'une aide appréciable dans la relecture et la correction du mémoire.

Je suis également reconnaissant au Professeur KOUAME Patrice, doyen de l'UFR STA, pour

sa disponibilité et qui n'a ménagé aucun effort pour la bonne réalisation de ces travaux.

Ma reconnaissance va à l'endroit de tout le personnel du Laboratoire du CIAPOL ( Centre Anti­

Pollution) principalement le Docteur OUFFOUE Koffi Sébastien, Maître assistant à l'UFR

SSMT de Université Félix Houphouët Boigny et Sous-directeur du CIAPOL, ainsi qu'à Mr

KOUDOU Gogbeu Noel, chef du service Evaluation Portuaire et d'urgence au CIAPOL qui ont

bien voulu mettre à ma disposition le laboratoire d'analyses physico-chimie. Je n'oublierai

jamais leur rigueur et leur esprit du travail bien fait.

Je suis enfin très reconnaissant à l'ensemble du personnel d'ENVIPUR SA principalement à Mr

KOUAO AHUA KOUASSI René et Mlle BAKO Nadège pour leur appui mémorable dans la

rédaction de ce mémoire.

Je vous prie de trouver ici, l'expression de ma profonde gratitude. Puisse Dieu, vous bénir et

déverser dans votre vie et celle de vos familles respectives sa bonté divine.

lll

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TABLE DE MATIERE

DEDICACE i

A V ANT-PROPOS ii

REMERCIEMENTS iii

LISTE DES FIGURES V

LISTE DES TABLEAUX vi

LISTE DES ABBREVIATIONS vii

RESUME vii

ABSTRACT ix

INTRODUCTION 1

1- ETUDES BIBLIOGRAPHIQUES 3

1- DEFINITION 4

2- HISTORIQUE DU « KOUTOUKOU » 4

3- IMPORTANCE ETHNO-SOCIOLOGIQUE 4

4- MODES DE PRODUCTION ARTISANALE DU« KOUTOUKOU » 5

5- APPROCHE NUTRITIONNELLE ET TOXICOLOGIQUE 7

6- ETUDE DE LA CHROMATOGRAPHIE EN PHASE GAZEUSE 13

II-MATERIEL ET METHODES 21

!-TECHNIQUE D'ECHANTILLONNAGE 22

2- MATERIELS DE PRELEVEMENT ET DE CONDITIONNEMENT 23

3- METHODES 23

111-RESUL T ATS ET DISCUSSION 27

1- RESULTATS 28

2- DISCUSSION 39

CONCLUSION ET PERSPECTIVES 41

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 42

IV

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Oxydation de l'alcool par la voie de l'alcool déshydrogénase (ADH) NAD+:

Nicotinamide Adénine Dinucléotide 9

Figure 2 : Système d'injecteur Split/Splitless 16

Figure 3 : Schéma fonctionnel du chromatographe CPG/FID (GC 14A-SHIMADZU) 17

Figure 4 : Evolution des aires en fonction de la concentration d'éthanol.. 32

Figure 5 : Evolution des aires en fonction de la concentration du méthanol 32

Figure 6: Chromatogramme d'un échantillon de KOUTOUKOU de la commune d' Abobo 38

V

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LISTE DES TABLEAUX

\

1 1 1

Tableau 1 : Répartition des échantillons de« KOUTOUKOU » par commune 22

Tableau 2 : Paramètres physiques des solutions d'étalonnage après injection 28

Tableau 3 : Concentrations du méthanol et de l'éthanol avec la solution externe de contrôle 29

Tableau 4: Calcul de l'écart type à partir des concentrations de méthanol obtenues 30

Tableau 5 : Calcul de l'écart type à partir des concentrations d'éthanol obtenues 31

Tableau 6: Taux d'alcool et degrés alcoométriques des échantillons de «KOUTOUKOU» de la

cornrnune d'Abobo 35

Tableau 7: Taux d'alcool et degrés alcoométriques des échantillons de «KOUTOUKOU» de la

commune de Yopougon 35

Tableau 8: Taux d'alcool et degrés alcoométriques des échantillons de «KOUTOUKOU» de la

commune de Koumassi 36

Tableau 9 : Taux d'alcool et degrés alcoométriques des échantillons de «KOUTOUKOU» de la

commune de Port-Bouët 36

Tableau 10: Taux d'alcool et degrés alcoométriques des échantillons de «KOUTOUKOU» de la

commune d' Attécoubé 36

Tableau 11 : Taux d'alcool et degrés alcoométriques des échantillons de «KOUTOUKOU» de la

commune de Cocody 37

Tableau 12: Taux d'alcool et degrés alcoométriques des échantillons de «KOUTOUKOU» de la

commune de Marcory 37

Tableau 13 : Taux d'alcool et degrés alcoométriques des échantillons de «KOUTOUKOU» de la

commune de Treichville 37

Tableau 14: Résultats des analyses des échantillons de «KOUTOUKOU» de la commune du Plateau .. 38

Vl

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LISTE DES ABBREVIATIONS

1 1

CPG : Chromatographie en Phase Gazeuse

CGL : Chromatographie de partage Gaz Liquide

FID : Détecteur à Ionisation de Flamme

LDM : Limite de Détection de la Méthode

TG: triglycerides

VLDL: Very Low Density Lipo protein

Vll

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RESUME

1

1 1

L'eau de vie artisanale dénommée « KOUTOUKOU » vendue à Abidjan est une boisson

alcoolisée artisanale fabriquée à partir du sucre de canne ou de la sève de palme. Son importance

ethno-sociologique et certaines de ses propriétés énergétiques font qu'elle est prisée par une

frange de la population. Cependant, de nombreuses intoxications à l'alcool frelaté ont été

constatées ces dernières années à Abidjan et ont suscité des interrogations sur la composition

chimique de cette boisson.

L'objectif de ce travail a été de déterminer les teneurs en éthanol et en méthanol dans divers

échantillons de « KOUTOUKOU » livrés et vendus sur la ville d'Abidjan. Ainsi, 50 échantillons

ont été prélevés dans les 10 communes d'Abidjan et analysés par chromatographie en phase

gazeuse sur le chromatographe de type SHIMADZU-GC 14-A.

L'analyse chromatographique du « KOUTOUKOU » a révélé que l'éthanol est présent dans tous

les échantillons à des concentrations comprise entre 296 mg/L et 636 mg/L. Le degré

alcoométrique non maîtrisé (37,4°- 80°) dans les échantillons constituent un risque sanitaire pour

les consommateurs. En plus, le méthanol a été détecté dans certains échantillons à des

concentrations supérieures à la limite de détection de l'appareil (0,734 mg/L). Sa présence dans

les boissons alcoolisées constitue un danger du fait de son métabolisme qui produit des

composés dangereux et toxique comme du formol, de l'acide formique, du dioxyde de carbone

(C02) dans l'organisme.

Vlll

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ABSTRACT

l 1 1 1

The Artisanal drink called "KOUTOUKOU" sold in Abidjan is a traditional alcoholic drink

made from sugar cane or palm sap. Its importance Ethno sociologically and some of its energy

properties make that it is popular with a part of the population. However, many poisoning by

adulterated or contaminated alcohol have been observed, in recent years, in Abidjan and have

raised questions about the chemical composition of this drink.

The objective of this work is to determine the levels of ethanol and methanol in various sampi es

of "KOUTOUKOU" delivered and sold in the city of Abidjan. Thus, 50 samples were collected

in 10 districts of Abidjan and analyzed by the gas chromatograph Shimadzu GC - 14-A.

The chromatographie analysis of "KOUTOUKOU" drink revealed that ethanol is present in ail

samples at concentrations of between 296 and 636 mg/ L. The alcoholic strength uncontrolled

(37.4 ° - 80 °) in the samples represent a health risk for the consurners. In addition, methanol was

detected in some of the samples to above the detection limit concentration of the apparatus

(0.734 mg/L). His presence in alcoholic beverages is a risk due toits metabolism which produces

toxics products formaldehyde, formic acid, carbon dioxide (C02) in the body.

IX

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1 1

Le « KOUTOUKOU » est une eau-de-vie locale, très prisée par les ivoiriens (Amany, 1990 ; Hamon et Camara, 1995). Cette boisson alcoolique dont la fabrication artisanale était

interdite (Anonyme 1, 1964), a vu sa consommation augmentée de façon remarquable ces

dernières années à cause notamment de son coût concurrentiel par rapport à celui des boissons

alcoolisées importées ou de fabrication industrielles (Brou-Konan, 1984). Devant la

prolifération de petites unités clandestines de production artisanale et la commercialisation dans

toute la Côte d'Ivoire, aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain, le gouvernement a jugé

judicieux de lever l'interdiction qui pesait sur la production et la commercialisation de cette

boisson alcoolisée. Mais la méthode de distillation artisanale dans des conditions d'hygiène

douteuses, sa toxicité élevée et son faible coût de production et de vente, le « KOUTOUKOU » représente un danger potentiel pour les populations consommatrices et une cause certaine

d'aggravation de l'alcoolisme en Côte d'Ivoire (Brou-Konan, 1991). De plus, de nombreuses

intoxications à l'alcool frelaté ont été constatées ces dernières années à Abidjan avec une

population considérable de femmes touchée par ce fléau (Gnagne, 1990). Il se pose donc un

problème de santé publique compte tenu du risque d'alcoolisme qui résulte de la consommation

du « KOUTOUKOU » (Kouadio et al., 1990) d'une part et d'autre part, de sa toxicité en

particulier sur le fonctionnement cérébral supérieur (Hamon, 1990).

Des études réalisées sur le « KOUTOUKOU » ont mis en évidence la présence

d'éléments fortement toxiques (Kouadio et al., 1986; Dano et al., 1988 ; Amany, 1990 ;

Hamon et Camara, 1998). C'est le cas des études chromatographiques effectuées par Dano et

al. (1988) et plus récemment par Camara (1998) qui ont permis de relever la présence de sept

(07) différents alcools dans des échantillons de « KOUTOUKOU ». Il s'agit notamment de

l'éthanol, du méthanol et de cinq (05) autres alcools supérieurs 1• Les divers travaux réalisés ont

permis d'avoir des indications sur le métabolisme et la toxicité des alcools en général (Henri et

al. 1989) et du « KOUTOUKOU » en particulier (Camara, 1999).

La composition chimique de « KOUTOUKOU » pourrait varier en fonction des lieux, des techniques de préparation et de la nature des matières premières utilisées. L'objectif de notre

étude est de déterminer les teneurs en éthanol et méthanol dans divers échantillons de

« KOUTOUKOU » livrés et vendus sur la ville d'Abidjan. De manière spécifique, le présent travail consistera d'abord à (i) faire un échantillonnage représentatif du « KOUTOUKOU »

consommé dans les différentes communes de la ville d'Abidjan, ensuite (ii) déterminer le degré

alcoométrique des échantillons prélevés, et enfin (iii) analyser les différents teneurs en méthanol

par la méthode CPG/FID afin d'évaluer le niveau de contamination de ces échantillons.

1 Popanol ; 2-méthylpropan-1-ol ; butan-1-ol ; 3-méthylbutan-1-ol ; 2-méthylbutan-1-ol.

2

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1- DEFINITION

Le « KOUTOUKOU » est une boisson alcoolique obtenue par distillation et rectification

d'un moût sucré fermenté consiste à partir de sève de palme dénommée « Banguy», de jus de fruit, de sirop, de canne à sucre ou d'eau sucrée additionnée de levures. C'est une boisson

spiritueuse classée dans le groupe des Eaux-de-vie de bouche titrant entre 30° et 50°. La

dénomination « KOUTOUKOU » est un dérivé de l'expression de l'ethnie Ashanti du Ghana

« gbomikoutoukou », qui signifie littéralement « donne-moi un coup de poing » (Kouadio et al.,

1986).

2- HISTORIQUE DU« KOUTOUKOU »

L'introduction des boissons alcoolisées et alcooliques en Afrique noire, est liée à la traite

négrière et au début de la période coloniale. Celles-ci étaient utilisées pour conclure des accords

avec les chefs coutumiers (Brou-Konan, 1984). Avant cette époque, les populations ne

disposaient que de boissons fermentées faiblement titrées, leur consommation était ritualisée et

répondait à des coutumes et à des exigences sociales (Haxaire, 1989).

La production artisanale du « KOUTOUKOU » est relativement récente. En effet, c'est

en 1940 que l'usage d'alambic, en provenance de l'ancienne « GOLD COAST» (GHANA),

s'est développé en Côte d'Ivoire (Bismuth et Menage, 1961). Cette fabrication artisanale

connue un fulgurant développement dans toute la Côte d'Ivoire, avec l'apparition des.grandes

exploitations agricoles de palmier à huile dans les zones forestières du SUD, de l'EST et de

l'OUEST, des complexes sucriers au NORD, et enfin au CENTRE avec l'utilisation de la sève

des palmiers raphia (Raphia vinifera beauv) ou le palmier ronier (Borrasus jl.abelifer Linn)

(Monnier, 1977 ; Blanc-Pamard, 1980 ; Bismuth et Menage, 1961).

3- IMPORTANCE ETHNO-SOCIOLOGIQUE

Depuis son introduction en Côte d'Ivoire en 1940, le « KOUTOUKOU » est de plus en plus

présent dans la vie des communautés et de leurs habitudes socioculturelles (Amany, 1990). Cette

boisson alcoolique est consommée pendant les rituelles liées aux cérémonies traditionnelles du

mariage, des funérailles, du culte des ancêtres (Amany, 1990 ; Dano et al., 1988 ; Haxaire,

1989). Le « KOUTOUKOU » concurrence les boissons alcoolisées importées.

4

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Cette boisson est aussi utilisée dans la pharmacopée traditionnelle africaine comme

solvant d'extraction et d'administration de substances médicamenteuses (Kouadio et al., 1990),

et surtout comme stimulant en milieu rural en travaux collectifs d'entraide. Dans les

communautés, plusieurs appellations sont utilisées pour désigner cette boisson :

les Ghanéens l'appellent« APETESCHI »ou« SOGODABI »;

les Baoulés, le « TOUPKEINTCHRE » ;

les Tagbanans, le « KA TCHLE » ;

les Citadins, le « KTK » ou « GBELEH ».

Toutes ces appellations sont liées à une idée de puissance et de force que les

consommateurs attribuent à cette boisson alcoolique qui, en général, a un degré alcoolique plus

élevé que celui des autres eaux de vie rencontrées sur le marché (Brou-Konan, 1991 et

Camara, 1998). Pendant la période de prospérité économique qui a suivi l'indépendance, le

« KOUTOUKOU » a été concurrencé par les vins et spiritueux d'importation et ne représentait

qu'une faible part de marché (Monnier, 1977).

Depuis 1981, en raison de la baisse des revenus des citadins et du faible coût de

production et de revente de cette boisson alcoolique, la tendance s'est inversée et la demande n'a

cessé de croître (Guillet-Escuret et Hladric, 1989), de sorte qu'elle se retrouve au centre d'un

commerce clandestin et rentable dans les zones urbaines et rurales. Aujourd'hui, devant la

prolifération de ce commerce clandestin et la montée de l'alcoolisme en Côte d'Ivoire, cette

boisson alcoolique pose un véritable problème de société.

4- MODES DE PRODUCTION ARTISANALE DU« KOUTOUKOU »

Le « KOUTOUKOU » est obtenu par fermentation puis distillation des différentes

matières premières ; originellement la sève extraite du palmier à huile (Elaeis guineensis

jacquin), du palmier raphia (Raphia vinifera beauv) ou du palmier ronier (Borrasus jlabelifer

Linn), et par la suite le sucre additionné de levures, utilisé pour des raisons de commodité

d'approvisionnement.

4-1 Obtention de la sève de palme

La sève de palme est obtenue à partir de la sève issue du gemmage de l'inflorescence

mâle du palmier africain. Après avoir éliminé une partie de la spathe antérieure, une incision est

pratiquée horizontalement dans la tige principale du spadice et forme ce qu'on appelle « la

5

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planche de gemmage» (Tuiez, 1975) qui sera recouverte d'un morceau de «feutre» fabriqué à

partir de la structure fibreuse.

D'autres incisions sont pratiquées une à deux fois par jour jusqu'à ce que la sève

commence à couler. Un entonnoir en bambou est inséré dans l'enveloppe de feutre de sorte que

la sève s'écoule dans un récipient (calebasse, bouteille, bidon etc .... ). A chaque collecte (matin

et soir), une nouvelle entaille est pratiquée dans la planche de gemmage. La sève peut ainsi

continuer à couler pendant un mois.

De couleur blanchâtre, la sève de palmier fermente naturellement à partir des micro­

organismes (notamment des levures alcoogènes) contenus dans l'air en abondance, dans les

régions tropicales (25-35°C). Cette sève est fraîche, douce et rafraîchissante, mais elle fermente

très vite, et alors devient alcoolique (2,5 à 7 ° Gay Lussac) et devient très aigre et imbuvable à

partir de 6° GL.

4-2 Fermentation de la matière première

La fermentation est différente selon la nature de la matière première utilisée :

4-2-1 Sève de palme ou« Bangjy »

Il est nécessaire d'abattre une vingtaine de palmiers, titrant entre 3 et 10 g d'alcool par

litre. Cette sève de palme est ensuite abandonnée à la levure boulangère durant cinq jours dans

un fût métallique de 300 1.

4-2-2 Sucre de canne

Cinquante (50) kg de sucre de table dissous dans 100 l d'eau contenus dans un fût

métallique de 300 l. Ensuite, 1,5 kg de levure boulangère durant cinq jours sont ajoutés à cette

solution sucrée. Ce mélange est ensuite dilué par ajout de cent (100) litres d'eau. La fermentation

est arrêtée au bout de cinq jours supplémentaires (Anaky, 1990).

4-3 Distillation

Le jus fermenté est transvasé dans le fût A fermé hermétiquement puis porté à ébullition

au feu de bois. Dans un premier temps, l'appareil est purgé des dernières fractions de la

distillation précédente. Le récipient de conditionnement muni d'un entonnoir et de la mousse

synthétique est mis en place. Les premières vapeurs, après rectification partielle du tuyau en

cuivre B, sont successivement condensées dans les réfrigérants Cet D.

6

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Les eaux des systèmes de condensation sont périodiquement renouvelées. Au cours de la

distillation, un test à la flamme est réalisé. Il consiste à jeter quelques gouttes de

« KOUTOUKOU » dans le feu, ce qui permet d'apprécier la force du « KOUTOUKOU »

distillé.

En fonction de la réponse à ce test, le distillat est fractionné en trois parties :

les deux premiers litres provoquent une petite explosion ;

les treize litres produisent une flamme vive ;

les vingt derniers litres appelés « soda» éteignent les braises (Amany, 1990).

Seule la seconde fraction est directement consommable. La première est diluée par une

partie de la troisième. Le reste du «soda» est mélangé avec le jus en fermentation en vue d'une

prochaine distillation. Par ce procédé 200 l de sève de palme conduisent à la production de 18 L

à 20 L de « KOUTOUKOU » et 50 kg de sucre dans l'eau peuvent en donner 60 L (Amany,

1990).

5- APPROCHE NUTRITIONNELLE ET TOXICOLOGIQUE

5-1 Approche nutritionnelle

Le « KOUTOUKOU », comme tous les alcools distillés, est en général dépourvu de

toutes propriétés nutritives. Cependant, cette boisson pourrait être considérée comme un

nutriment énergétique compte ténue de l'apport énergétique qu'il apporte à l'organisme (30 kJ/g

d'éthanol) (Kouadio, 1986). Il arrive que les vendeurs de cette boisson, comme l'indiquera

l'enquête préliminaire réalisée dans cette étude, éprouvent le besoin de l'aromatiser et/ou

d'ajouter des écorces d'arbres de la pharmacopée africaine, de sorte à lui donner des propriétés

nutritives et médicamenteuses (Monnier, 1977). Le devenir métabolique du « KOUTOUKOU »

une fois ingéré, est lié à celui de l'éthanol (Henri et al., 1989).

En effet, l'éthanol est une petite molécule amphiphile qui est très vite absorbée par les

muqueuses digestives, et qui diffuse ensuite très vite dans l'organisme. L'oxydation de l'éthanol

a lieu presque totalement dans le foie (90% ), et très peu (10%) dans les autres tissus ( cellules

digestives, muscles, reins, cerveau) (Camara, 1997). Il existe trois voies possibles d'oxydation

de l'alcool éthylique:

7

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5-1-1. Voie de l'alcool déshydrogénase

C'est la première voie de métabolisme de l'éthanol. Cette voie est efficace et peu toxique.

Cependant, sa première étape (oxydation en acétaldéhyde) est limitant pour l'ensemble car la

disponibilité en NAD+ pour ce système enzymatique constitue le facteur limitant. Or

l' acétaldéhyde est précisément le métabolite responsable des effets toxiques de l'éthanol. En

pratique cette voie est suffisante lorsque la dose d'éthanol à métaboliser reste inférieure à 80 ou

100 mg par Kg de poids corporel et par heure.

5-1-2- Voie « Microsomal Ethanol Oxidizing Système»

Cette voie favorise l'oxydation de l'éthanol par un ensemble d'enzymes

microcosmiques ; ces microsomes sont la forme micro corpusculaire sous laquelle est isolée la

fraction du réticulum endoplasmique. Le constituant le plus important de cette voie est le

cytochrome P 450 avec comme coenzyme le NADPH, W (forme phosphorée et réduite du NAD+). Cette voie peut voir son activité s'accroître chez les individus qui ont une consommation

importante et prolongée d'alcool. Elle présente des dangers compte tenu de la compétition entre

le métabolisme de l'éthanol et d'autres xénobiotiques (Wilberg, 1997).

5-1-3- Voie du système catalase-peroxydase.

Cette voie intervient peu dans le cas des individus normaux et se développe chez les

alcooliques excessifs. Elle contribue à métaboliser de grandes quantités d'alcool chez les

alcooliques. Elle présente des dangers à cause des risques de destruction des constituants vitaux

des cellules que sont les acides nucléiques (Wilberg, 1997).

8

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ETHANOL NAD+

Coenzyme d'éthanol déshydrogénase (présent dans les hépatocytes)

NADH,Ir

ACETALDEHYDE

NAD+ Coenzyme de !'acétaldéhyde déshydrogénase (présent dans les mitochondries)

NADH,H+

ACETATE

! ACETYLCO-A

CYCLE DE KREBS

Figure 1 : Oxydation de l'alcool par la voie de l'alcool déshydrogénase(ADH) NAD+ : Nicotinarnide Adénine Dinuléotide

9

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5-2- Approche toxicologique

Les études réalisées par Kouadio et al. (1986), Dano et al. (1988) et Camara et Hamon.

(1998), ont montré que la toxicité du « KOUTOUKOU » est liée à sa composition chimique. En

effet, l'éthanol, le méthanol et de nombreux alcools supérieurs, ont été mis en évidence dans les

échantillons étudiés et pourraient attester de sa forte toxicité (Lamiable et al., 2007). De tous ces

éléments chimiques, les plus fréquemment pris en compte par les études sur la toxicité au

« KOUTOUKOU » sont l'éthanol et le méthanol (Lamiable et al., 2007).

5-2-1- Intoxication alcoolique due à l'éthanol

Selon la définition que fait Rainault (1976) de l'alcoolisme, on pourrait distinguer deux

types d'intoxications éthyliques.

a) Intoxication éthylique aiguë

Ce type d'intoxication aussi appelée Ivresse est due à la consommation d'une grande

quantité d'alcool (plus de 80 g en quelques heures) (Tzourio et Bousser, 1991). L'ivresse se

défiru comme un état d'excitation physique et d'incoordination motrice qui peut évoluer vers le

coma et à l'élimination de l'éthanol absorbé, soit 12 à 24 h (Claver, 1978).

Les travaux réalisés par Camara et al. (1997) ont montré que l'intoxication aiguë au

« KOUTOUKOU » entraînait une perturbation de la vigilance qui se prolongeait bien au-delà

des 3 h nécessaires pour s'estomper. Cela se caractérisait par des perturbations au ru veau de

l'électroencéphalogramme qui perdurait bien au-delà des 3 h. L'intoxication éthylique aiguë est

un risque pour le consommateur parce qu'elle est un facteur de risque d'accidents (accidents de

la route, domestique et du travail) et pourrait ainsi être à l'origine de la détresse de nombreuses

personnes et de leur famille (Hardt, 1992).

b) Intoxication éthylique chronique

L'éthylisme chronique est considéré comme une maladie comportementale caractérisée

par la perte du contrôle de la consommation de boissons alcooliques. Il a de multiples

conséquences sur l'organisme (West et al., 1984).

b.1- Troubles nutritionnels et carentiels

Le statut en vitamines hydrosolubles est souvent déficient chez les éthyliques chroniques.

Les causes en sont notamment la diminution de la prise alimentaire, les anomalies métaboliques

10

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telles que la mauvaise activation et / ou le transport des vitamines hydrosolubles dans

l'organisme et de leur dégradation accélérée. Le métabolisme des vitamines liposolubles chez les

alcooliques subit des perturbations liées à l'état du tube digestif (stéatorrhée, inappétence) et du

foie (Brou-konan, 1984). Les fortes doses d'éthanol perturbent le métabolisme de la plupart des

vitamines du groupe B, en particulier la thiamine (B1) et la riboflavine (B6). Des polycarences B

sont d'une grande fréquence chez les alcooliques. Parmi les vitamines liposolubles, on notera

avant tout une diminution des réserves hépatiques en vitamine A (rétinol) (Lescadron, 1987).

1 1 1

Les perturbations de l'éthylisme chronique sur les minéraux sont multiples et

d'interprétation complexes. On pourrait dans ce cas, considérer la diminution du zinc circulant.

Or cet élément est indispensable au métabolisme de la vitamine A, en particulier dans les

mécanismes de la vision, ce qui pourrait expliquer la fréquence de la cécité nocturne chez les

alcooliques chroniques (Camara et Hamon, 1998).

b.2 - Atteintes nerveuses, cardio-vasculaires et neurologiques

Le cerveau est l'un des organes les plus sensible et les plus mal protégés contre les

méfaits de l'alcool, d'où les troubles mentaux chez certains alcooliques (Claver, 1988). Les

effets biologiques de l'éthanol sur le cerveau tant au niveau structural que neurochimique

(Wiberg et al., 1977 ; Schuckit et Raye, 1979 ; Oreland et al., 1983), sont à peu près connus

et témoignent des troubles du comportement chez les éthyliques (Parsons et al., 1987).

L'éthylisme chronique est aussi associé à des perturbations du fonctionnement cérébral (Hamon,

1994). En effets, la consommation abusive d'alcool entraîne, chez l'Homme, des lésions

cérébrales totalement ou partiellement irréversibles (Claver, 1988) et l'atrophie cérébrale

s'accompagne d'atteintes des fonctions mentales, tels que les troubles de l'attention et de la

vigilance ainsi que les troubles de la mémoire appelés amnésies (Lescaudron, 1987).

La consommation régulière d'alcool est aussi associée à l'hypertension artérielle qui est

le seul principal facteur de risque d'accidents vasculaires cérébraux et hémorragies cérébrales

(Machahon, 1987). Cet accident serait provoqué, entre autre, par l'activation du système

adrénergique après la prise de boisson (Stokes, 1982). L'abus d'alcool entraîne une diminution

du débit sanguin cérébral par effet tonique direct de l'éthanol sur certaines structures de

transmission nerveuse (Hillbom et Kaste, 1978 ; Atura et al., 1983). En effet, il est confirmé

que, en altérant le fonctionnement des récepteurs membranaires couplés à un canal ionique,

l'alcool modifie l'activité des neurotransmetteurs et les sécrétines hypothalamo - hypophysaires

(Gonzales et Hoffman, 1991).

11

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b.3 - Maladies hépato - digestives et endocriniennes

La première manifestation des atteintes hépatiques est le plus souvent la stéatose

hépatique et précoce chez les éthyliques chroniques. La cirrhose ou fibrose hépatique est la

pathologie classique chez l'alcoolique chronique (West et al., 1984). Les alcooliques chroniques

sont aussi sujets à des pancréatites dues à l'excès de synthèse de TG circulant (VLDL).

b.4- Cancers

La consommation régulière d'alcool accroît le risque de développement de cancers

(bouche, œsophage, estomac, foie et vessie)

b.5 - Effets sur le développement prénatal

Selon les travaux de Lemoine (1968), la consommation d'alcool peut être facteur

d'embryo-fœtopathies (nouveau-né de petit poids, petit volume crânien, morphologie particulière

du visage). Chez la jeune femme enceinte, l'alcool traverse la barrière placentaire pour atteindre

le fœtus dont le cerveau encore fragile, peut être lésé (Claver, 1988 ; Ba, 1990), ce qui a pour

conséquence un retard de développement mental chez l'enfant (Majewski et al., 1976;

Streissguth et al., 1984). Il est aussi possible de rencontrer des malformations cardiaques,

rénales, etc.

5-2-2 Intoxications alcooliques dues au méthanol

L'absorption de 20 ml de méthanol peut suffire à provoquer une intoxication sévère, due à

ses métabolites hépatiques en particulier à l'acide formique. Elle associe troubles digestifs,

dyspnée, atteinte oculaire et du système nerveux central et peut conduire au décès.

12

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6- ETUDE DE LA CHROMATOGRAPHIE EN PHASE GAZEUSE

6-1- Définition de la chromatographie en phase gazeuse

La chromatographie en phase gazeuse (CPG) est une méthode qui permet de séparer des

mélanges gazeux par suite continue d'équilibres constamment déplacée s'établissant entre une

phase stationnaire emprisonnée dans une colonne et l'autre dite mobile (Skoog et al., 2003).

Ainsi, la phase mobile se déplace par rapport à la phase fixe en induisant un entraînement

différentiel des composés présents dans la colonne et donc conduit à leur séparation.

6-2- Nature des phases

La phase fixe est constituée soit d'un liquide peu volatile et thermiquement stable

uniformément reparti sous forme d'une pellicule mince sur un solide inerte soit d'un solide

offrant une grande surface de contact. La phase mobile est un gaz : elle est appelée gaz Vecteur

ou gaz Porteur (Prichard, 2003).

6-3- Nature des phénomènes

Suivant que la phase stationnaire se comporte comme un liquide immobilisé ou au

contraire comme un solide, la CPG correspond à un type de

- chromatographie d'adsorption gaz/ solide (CGS);

- chromatographie de partage gaz/ liquide (CGL).

La CGS est une chromatographie dans laquelle la phase stationnaire est un solide

adsorbant et la phase mobile est un gaz. Les solutés étant dilués par ce gaz.

Le gel de silice et l'alumine sont les adsorbants les plus utilisés. En général, plus un adsorbant

est actif, plus il retient fortement les composés polaires. La séparation est basée sur des étapes

d'adsorption successives (Skoog et al., 2003).

La chromatographie de partage gaz liquide (CGL) est fondée sur la différence de

solubilité des substances à séparer dans deux fluides parfaitement miscibles. Un des fluides est

un liquide retenu sur un support inerte et constitue la phase stationnaire. L'autre fluide est un gaz

en déplacement. Il constitue la phase mobile. Le facteur principal qui intervient est le coefficient

de partage entre chaque phase. On peut séparer des solutés, dont les coefficients de partage entre

les deux phases sont différents. Les plus solubles dans la phase mobile se déplacent plus

facilement que ceux qui le sont moins. La séparation est basée sur le partage des constituants

13

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entre les deux phases. Dans les deux cas, le gaz vecteur est le gaz qui véhicule les solutés la

phase mobile est constituée du gaz vecteur qui induit l'élution des solutés gazeux ou d'un liquide

(Szopa, 2001).

6-4-Principe

Le principe de la séparation par CPG consiste à partager l'échantillon à analyser entre deux

phases jusqu'à l'établissement d'un équilibre. Cette répartition dépend des propriétés

physicochimiques (poids moléculaire, affinité chimique, solubilité ... ) de chaque composé vis à

vis de la phase fixe considérée. La séparation tient au fait que chaque constituant migre avec une

vitesse qui lui est propre selon sa réactivité avec la phase fixe. Le renouvellement de la phase

mobile déplace l'équilibre de concentration déjà établie sur un plateau théorique et entraîne une

succession d'autres équilibres donc la migration des substances tout au long de la colonne

(Skoog et al., 2003).

6-4-1- Equilibre de distribution

Soit un composé x :

• en présence d'une phase liquide, ce composé peut se dissoudre. On parle de phénomène de

dissolution. Elle est plus ou moins importante selon la solubilité de ce composé X dans le

liquide;

• en présence d'une phase gazeuse, ce composé peut passer à travers la phase. On parle de

phénomène de vaporisation ou sublimation. Cette vaporisation est plus ou moins importante

selon la pression saturante du composé X à la température ambiante;

• en présence de la phase solide, le composé peut se fixer sur la surface de ce solide. On parle du

phénomène d'adsorption. Ce phénomène sera plus ou moins important selon les interactions qui

existent entre le solide et le composé x. Lorsque le composé x est en présence de deux phases, il

y a compétition entre les différentes phases (Skoog et al., 2003).

X(l) X(2)

On obtient la loi d'équilibre

K= X(2)

X(l)

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K Coefficient de partage

X( 1) Concentration de X dans la phase 1

X(2) Concentration de X dans la phase 2

Ce sont ces différences entre les coefficients de partage qui permettent la séparation des

composants de l'échantillon. Pour concentrer le compose x dans la phase 2, il faut K > 1 Si K = 1, il y a équilibre entre les deux phases.

6-4-2 Déplacement des équilibres

Diverses théories ont été imaginées pour expliquer le mécanisme de migration et de

séparation des composés dans la colonne. La plus connue est appelée modèle de plateaux. A

chaque fois que le soluté progresse dans la colonne, il occupe un petit disque supplémentaire de

colonne appelé plateau théorique. La colonne de longueur L est découpée fictivement en N petits

disques de même hauteur. Un plateau théorique correspond à un disque de la colonne pour lequel

la concentration du soluté dans la phase mobile est en équilibre avec la concentration dans la

phase fixe de ce soluté. La hauteur équivalente à un plateau théorique (HEPT) est définie selon

l'expression mathématique suivante :

L HEPT

N

L'efficacité d'une colonne est comprise entre 2000 et 10000 plateaux théoriques par

mètre soit HEPT comprise entre 0,1 et 0,5 mm. L'efficacité d'une colonne s'explique par rapport

au nombre de plateaux théoriques N (Rouessac, 2004).

6-5-Injecteur

Sa fonction est de porter l'échantillon à l'état de vapeur et de l'entraîner en tête de

colonne pour le mélanger au gaz vecteur. Sa température doit être supérieure d'environ 20°C à la

température du produit le moins volatil. L'injection se fait à l'aide d'une seringue de 5µI.

L'injection permet l'introduction de l'échantillon dans la chambre de vaporisation. Le

chromatographe GC 14 A Shirnadzu est équipé d'un système d'injection "avec partage" (Split)

et "sans partage"(Splitless) (Burgot et al., 2002).

15

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1 En mode avec partage, une partie de l'échantillon pénètre dans la colonne garantissant une bonne

réponse du détecteur. Cinq à 10 mn après l'injection, les vannes du split s'ouvrent « purge », le

solvant en excès est éliminé. Ce mode d'injection convient pour l'analyse des composés en état

de traces.

Figure 2 : Système d'injecteur Split/Splitless

6-6- Colonne

La colonne est l'organe principal. Elle est installée dans une enceinte de volume

suffisante et à température réglable entre 40 et 450°C. La colonne est constituée d'un tube

généralement métallique de diamètre intérieur de l'ordre du millimètre, et de longueur comprise

entre 1 et 100 m suivant le type. Ce tube contient la phase stationnaire constituée par un liquide

absorbant fixé sur un solide inerte Exemple Brique pilée, alumine etc. ou un solide constituant un

adsorbant soigneusement tapissé à l'intérieur (Szopa, 2001).

6-6-1 Différents types de colonnes

On distingue 2 types de colonnes :

- les colonnes à garnissages (colonnes remplies) qui sont constituées d'une tubulure en verre,

acier ou autre métal dont les dimensions varient de 2 à 6 mm de diamètre intérieur et de 1 à 10 m

de longueur. Les colonnes à garnissage sont remplies de la phase stationnaire par l'utilisateur.

- les colonnes capillaires qui sont formées d'un type de métal, de verre, de silice fondue ou

quartz, dont le diamètre intérieur est de l'ordre de 0, 2 à 0, 5mm et la longueur de 30 à 100 mou

davantage. Ces types de colonnes n'offrent pas les mêmes performances. Plus le diamètre de la

colonne est petit, meilleure est la résolution (Barry et Grob 2007).

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Par rapport aux colonnes remplies, les colonnes capillaires ont surtout pour intérêt de ne pas

donner lieu à une perte progressive de phase stationnaire. La colonne utilisée dans notre cas est

une colonne capillaire J&W Scientific Cat no 122.1032 30m x 0,25 mm

Phase: DB1 (100% diméthylpolysiloxane)

Gaz injecteur détecteur manomètres

•• •• Colonne capillaire

Figure 3: Schéma fonctionnel du chromatographe CPG/FID (GC14A-SHIMADZU).

6-6-2 Supports de phases stationnaires.

Matériaux poreux, le support de phase stationnaire remplissant la colonne est constitué de

grains dont les dimensions varient de 60 à 70mm ; ils sont à base soit de matériaux poreux

inertes et stables soit de silice. La phase stationnaire est un liquide peu volatile, formant environ

10% de la masse du support non imprégné. Paroi des colonnes capillaires : dans le cas des

colonnes capillaires, c'est la paroi interne qui sert à accrocher une pellicule de phase stationnaire.

Elles sont sans support. La réussite d'une bonne séparation chromatographique dépend dans une

large mesure du choix de la phase stationnaire. On distingue :

~ les phases apolaires, elles sont à base d'hydrocarbures aliphatiques saturés ou de

silicones (squalane ... ) (Barry & Grob 2007);

17

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};>- les phases polaires, elles sont des polymères possédant des fonctions polaires polyols,

polyesters polyamides (Barry & Grob 2007).

En général, les phases polaires retiennent plus les composés polaires, alors que ceux - ci sortent

plus rapidement des colonnes apolaires que les composés du même nom. Pour la performance

des colonnes, on ne doit jamais effectuer d'analyse CPG sans avoir stabilisé l'ensemble de

l'appareil en débit de gaz vecteur et en température pendant au moins deux heures. En dehors

des périodes d'utilisation, les colonnes doivent être bouchées pour éviter l'humidité pouvant se

solubiliser dans la phase stationnaire, ainsi que l'oxydation de celle-ci. La température de la

colonne peut être inférieure de 20° C à celle du point d'ébullition du soluté le plus volatil en

début d'analyse. Plus la température de colonne est basse, meilleure est la séparation, mais cela

risque d'allonger Je temps d'analyse (Barry & Grob 2007).

Pour les besoin de notre étude un type de colonne a été utilisé, il s'agit de DB 1 : 100% de

dirnéthylpolysiloxane, phase apolaire.

6-7- Détecteur

II permet de mettre en évidence le passage des différents gaz séparés par la colonne. La

détection peut être basée sur des techniques de mesures différentes. Sa température est

généralement supérieure à celle de l'injecteur. II existe en CPG un seul détecteur, considéré

comme universel, les autres étant au contraire plus ou moins sélectifs, c'est à dire plus sensibles

à certaines catégories de composes. Les différents types de détecteurs sont :

};>- Le Catharomètre qui est un appareil simple et robuste, à réponse universelle mais relativement

peu sensible. II est fondé sur une comparaison continuelle entre le flux de chaleur emporté par le

gaz vecteur pur et le flux de chaleur emporté par Je gaz vecteur chargé des molécules de soluté.

Les flux de chaleur sont produits par des thermistances, parcouru par un courant continu de

tension fixe, dans une enceinte thermo statée avec précision. En faisant passer le gaz vecteur

contenant les constituants sépares sur la cellule du détecteur, nous obtiendrons un signal chaque

fois que l'un des constituants se présentera dans la cellule car la conductibilité thermique du gaz

vecteur (qui traverse Je détecteur) varie à chaque fois qu'un constituant X traverse le détecteur;

};>- Le détecteur à Ionisation de Flamme (FID) qui est un détecteur beaucoup plus sensible

que le Catharomètre, mais moins universel, car il ne donne de réponse qu'aux composés

organiques de faible potentiel d'ionisation. Le courant gazeux issu de la colonne arrive dans un

petit brûleur dont la flamme est alimentée par un mélange d'hydrogène et d'air. La combustion

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produit des ions carbones de charge positive qui sont précipités sur une électrode où ils créent un

courant d'ions que l'on amplifie grâce à un électromètre amplificateur (Mendham, 2005).

Sur un enregistreur, on obtient par conséquent un signal. La réponse est fonction du débit

massique de carbone, approximativement proportionnel au nombre d'atomes de cet élément

présents dans la molécule détectée.

j;:,- Le détecteur a capture d'électrons (ECD) qui est un détecteur adapté à tous les composes

électrophiles, surtout utilisé pour l'analyse des dérivés halogénés, d'où son emploi

comme détecteur sélectif pour l'analyse des pesticides chlorés. Une source telle que le

tritium (3H) ou le (63Ni) produit un (rayonnement radioactif) qui bombarde l' Azote (gaz

d'appoint) ce qui envoie des électrons libres dans le détecteur. Quand ce détecteur est

traverse par des substances ayant une affinité pour les électrons libres, il se produit des

ions qui sont recueillis par une électrode et forment un courant d'ions à amplifier

convenablement (Mendham, 2005).

6-8- Intégrateur

La réponse donnée par le détecteur est convertie en chromatogramme par l'intégrateur qui

permet une détermination et une quantification manuelle ou automatique de chaque composes du

mélange. Le chromatogramme correspond à un tracé dont l'abscisse varie linéairement avec le

temps écoulée depuis l'instant de l'injection et !'ordonné. Le tracé ou pic est un paramètre qui est

fonction de la concentration instantanée du soluté en sortie de colonne. La séparation obtenue sur

la colonne apparaît sous forme d'une suite de pics plus ou moins grands. L'aire du pic varie

proportionnellement avec la concentration du composé dans l'échantillon injecté (Szopa, 2001).

Mi quantité du compose i

Ai aire du pic considère

k facteur de proportionnalité

Un constituant est caractérisé par son temps de rétention (Tr), c'est le temps écoulé entre

l'instant de l'injection et celui ou le pic atteint son point culminant (Szopa, 2001).

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6-9- Définition de quelques termes

Débit (gazeux) est le volume de gaz passant par minute de temps exprimé en ml/mn. Il est

mesuré à la sortie de la colonne ou du détecteur à conductivité thermique.

L'étalonnage externe : C'est la comparaison de l'aire du pic produit par un corps sur le

chromatogramme en phase gazeuse de la solution examinée avec celle du pic donné par une

solution étalon préparée et injectée séparément, contenant la même substance à une

concentration connue en tenant compte de la quantité d'échantillon injecté.

Dans la méthode de dosage à l'aide d'une substance de référence interne appelé Etalon Interne,

on ajoute à la solution à injecter dans l'appareil une quantité mesurée (ajout dosé) de la dite

substance de référence. Lors de l'interprétation quantitative, cette quantité d'étalon interne fait

en principe office de calcul.

L'isotherme se dit comme étant d'une forme de chromatographie en phase gazeuse dans laquelle

la température de la colonne est maintenue constante durant la séparation. La programmation :

La température de la colonne augmente progressivement au cours de l'enregistrement du

chromatogramme.

Exemple:

Température initiale = 70°C Température finale = 180°C

Rate = 24 °C/mn

Temps initial : lmn

Temps final : 2mn

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1- TECHNIQUE D'ECHANTILLONNAGE

L'échantillonnage s'est réalisé selon la méthode des quotas. Elle est donc basée sur la

répartition de la population de la ville d'Abidjan par commune. Pour chaque commune, un

échantillon global est réalisé à partir de la pente de sa population par rapport à la population

générale abidjanaise.

Les 50 échantillons ont été prélevés dans les 10 communes d'Abidjan. Ils ont été répartis

selon la formule mathématique suivante :

50. Xi Nombre d'échantillon= Par commerce

Xi= population dans la commune i

Tableau 1 : Répartition des échantillons de « KOUTOUKOU » par commune

Communes Population Pourcentage Quantité d'échantillons

(%) Par commerce

Abobo 638 237 22 11

Adjarné 254 290 8 4

Attécoubé 207 586 8 4

Cocody 251 741 8 4

Koumassi 317 562 10 5

Marcory 177 748 6 3

Plateau 10 365 2 1

Port Bouet 211 658 8 4

Treichville 120 526 4 2

Yopougon 688 235 24 12

TOTAUX 2 877 984 100% 50

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2- MATERIELS DE PRELEVEMENT ET DE CONDITIONNEMENT

Les flacons en verre ont été utilisés pour le prélèvement et la conservation des

échantillons. Tous les échantillons ont été issus de « KOUTOUKOU » bien mélangés et entreposés à une température comprise entre 10°C et 25°C à l'abri de la lumière.

3-METHODES

3-1- Préparation des solutions étalon

Pour les besoins de l'analyse, trois types de solutions ont été préparées

- des solutions de méthanol pur (96%);

- des solutions d'éthanol pur (96%);

- des solutions mixtes de méthanol et d'éthanol 50/50 (Méthanol 96% + Ethanol 96%).

Elles ont été préparées toute de la même manière, c'est-à-dire par simple dilution de volumes

prélevés à partir des solutions mères.

3-2- Préparation des échantillons de « KOUTOUKOU » à analyser

Les échantillons ont été préparés de la même manière que les solutions étalons. Un

volume de 0,05 ml de «KOUTOUKOU», ont été prélevé avec une pipette de 2 ml dans la

solution mère puis introduit dans une fiole jaugée de 20 ml. La fiole a été complétée avec de

l'eau distillée jusqu'au trait de jauge.

3-3- Dosage par CPG

3-3-1- Conditions opératoires

Le dosage a été réalisé sur le chromatographe SHIMADZU-GC 14-A avec les conditions

opératoires suivantes :

-gaz vecteur azote (N2) avec une pression d'entrée de 1,5 bar;

-gaz d'appoint air (pression: 0,6 bar) azote (pression 0,8 bar); hydrogène (pression 0,5 bar);

-volume d'injection 1 µl ;

-température du détecteur : 320°C;

-température de l'injecteur : 220°C ;

Programme température :

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-température initiale : 60 ° C

-temps initial : 1 min

-débit 30°C/min

-température finale: 150 ° C

-temps final: 6 min

3-3-2-Etalonnage

Une série de sept solutions d'éthanol et de sept solutions de méthanol, de même

concentration (1,975 g/L) a été injectée. Après avoir identifié les pics de l'éthanol et du méthanol

sur les chromatogrammes, les surfaces sont relevées. Une moyenne de ces surfaces donnera les

différentes surfaces de référence ;

- la solution mixte (méthanol + éthanol) a été injectée par la suite afin de reconnaître les

différents pics dans notre échantillon;

- plusieurs solutions de concentrations différentes ont été préparées et injectées afin de faire une

validation.

3-3-3-Validation de la méthode d'étalonnage utilisée

Le contrôle qualité stipule qu'avant toute analyse, il est nécessaire d'évaluer l'efficacité

de la méthode utilisée. Cette efficacité s'évalue par le calcul de certains paramètres

caractéristiques dont :

- la limite de détection de la méthode ;

- l'exactitude de la méthode;

- la précision de la méthode.

II faut également vérifier la marge d'erreur enregistrée lors de la préparation des

solutions. La vérification de la fiabilité des résultats a été réalisée à partir des solutions externes

de contrôle. Ces solutions ont été traitées et utilisées dans les mêmes conditions que les

échantillons de la série d'analyse.

La solution externe de contrôle utilisée a été les 7 solutions déjà utilisée pour l'étalonnage. Elle a

été injectée 7 fois, et à chaque fois les résultats ont été enregistrés.

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3-3-4-Limite de détection de la méthode

La Limite de détection se définit comme étant la plus faible concentration a laquelle une

substance analysée peut être quantifiée avec une exactitude et un degré de confiance donnés. Les

valeurs mesurées sont acceptables lorsqu'elles sont égales ou supérieures à la limite de détection.

So x C LDM=

S ref(moy) C: Concentration dans la solution de référence

Sref (moy) : Surface moyenne de la solution de référence

So: Aire minimale enregistrée pour le méthanol et l'éthanol dans un blanc

3-3-5-Exactitude

Elle se définit comme étant l'aptitude d'une méthode à déterminer la vraie valeur d'un

résultat. Son expression mathématique est la suivante

1 X-xil x 100 E=

X X : concentration attendue

xi : concentration moyenne

3-3-6-Précision de la méthode

La précision de la méthode est la qualité globale qui dépend de la fidélité et de la justesse.

a-Fidélité

La fidélité de la méthode traduit le degré de reproductibilité des résultats. Elle est

exprimée par le coefficient de variation. Le coefficient de variation donne une idée de la

variabilité du phénomène étudié ainsi que de l'approximation permise. Son expression est la

suivante:

en-I CV=

X X : Moyenne des valeurs obtenue

on-I : écart type

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b- Justesse

La justesse de la méthode est exprimée par le rendement R. Son expression mathématique

est la suivante :

R(%)= (X/x) * 100

X valeur moyenne, x concentrations réelles de l'échantillon

3-3- 7-Droite d'étalonnage

Cette partie de notre travail sera consacrée à vérifier l'hypothèse selon laquelle pour un

réglage donne de l'appareil, il existe une relation linéaire entre la surface du composé sur le

chromatogramme et sa quantité correspondante dans l'échantillon injecté. Pour cela, on injecte

des volumes égaux d'une série de solution de concentrations différentes et nous relevons la

surface des pics correspondants au composé recherché.

3-3-8-Mesure

Les composés (méthanol et éthanol) dans les échantillons de « KOUTOUKOU » ont été

identifiés en fonction de leurs temps de rétention. Les concentrations des composés ont été

calculées selon la formule suivante :

Crefx Séch Céch=

S ref(moy)

C éch : concentration du composé dans l'échantillon ;

S éch: surface du composé dans l'échantillon;

C ref: concentration dans la solution de référence;

S ref: (moy) surface moyenne dans la solution de référence.

La concentration initiale a été calculée en tenant compte du facteur de dilution.

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1- RESULTATS

1-1-Expression des résultats de l'étalonnage

Les moyennes du temps de rétention du méthanol et de l'éthanol sont respectivement de 1,714

min et de 2,894 min. Quant aux aires, les moyennes sont respectivement de 134452 UA et de

298962 UA. Les pourcentages volumiques n'ont pas évolués. Ils sont égaux et ont pour valeur

0,25 (Tableau 2).

Tableau 2 : Paramètres physiques des solutions d'étalonnage après injection

Solutions de référence

Préparation à Temps de rétention Aires (S réf) Pourcentage volumique la même (min) (UA) (%, v/v)

concentration C= 1,975 g/L

MeOH EtOH MeOH EtOH MeOH EtOH

Solution 1 1,74 2,924 106863 296709 0,25 0,25

Solution 2 1,695 2,922 140891 292769 0,25 0,25

Solution 3 1,673 2,91 145435 276295 0,25 0,25

Solution 4 1,714 2,895 165501 342137 0,25 0,25

Solution 5 1,72 2,918 122300 263816 0,25 0,25

Solution 6 1,703 2,889 138028 311101 0,25 0,25

Solution? 1,755 2,802 122149 309906 0,25 0,25

1,714± 2,894 ± 134452 ± 298962 ± 0,25 moyennes 0,021 0,028 14870 18930 0,25

MeOH = méthanol, EtOH = éthanol, UA= Unité Abritraire

28

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1-2- Validation de la méthode de dosage utilisée

La validation de la méthode de dosage s'est effectuée par injection de la solution de référence de

concentration 1,975 g/L à sept reprises. Les résultats des différentes injections sont consignés

dans le tableau 3.

Tableau 3 : Concentrations du méthanol et de l'éthanol avec la solution externe de contrôle

Solution Concentration

C:1,975 g/L Temps de rétention (min) Aires des pics (UA)

(g/L)

MeOH EtOH MeOH EtOH MeOH EtOH

1ère injection 1,79 2,822 122149 309906 1,79 2,04

2ème injection 1,69 2,912 128029 320746 1,88 2,11

3ème injection 1,708 2,913 129508 325200 1,90 2,14

4ème injection 1,806 2,93 120353 175570 1,76 1,99

5ème injection 1,766 2,766 132756 329359 1,95 2,17

6ème injection 1,725 2,924 118419 297268 1,96 1,74

7ème injection 1,691 2,925 125942 294827 1 1,85 1,94

Moyenne 1,739 ± 2,885 ± 125308 ± 293008 ± 1,839 ± 0,064 2,05 ± 0,077 0,041 0,052 4286 39146

1-2-1- Limite de détection de la méthode (LDM)

L'aire minimale enregistrée pour le méthanol et l'éthanol dans le blanc So est égal à 50 UA

So: 50 UA

Pour le méthanol: 50 x 1,975 = 0,000788 g/L soit 0,788 mg/L 125308

Pour l'éthanol: 50 x 1,975 = 0,000337 g/L soit 0,337 mg/L 293008

La LDM du méthanol est de 0, 788 mg/L

La LDM de l'éthanol est de 0,337 mg/L.

29

Page 40: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 080318 101849 1

En dessous de ces concentrations l'appareil, ne peut donner avec précision et exactitude des

résultats satisfaisants.

1-2-2- Exactitude de la méthode

Pour le méthanol

E=_ 11,975-1,83 lxlOO

1,975 =6,83%

Pour l'éthanol

11,975 -2,05 I xlOO E= =3,79%

1,975

Ainsi l'erreur sur l'exactitude de la concentration du méthanol est de 6,83% et celle sur la

concentration de l'éthanol de 3,79%. Les résultats obtenus pour l'éthanol et le méthanol peuvent

êtes jugés acceptable, l'erreur étant très voisine de 5%.

1-2-3 Précision de la méthode

Tableau 4: Calcul de l'écart type à partir des concentrations de méthanol obtenues

Solution No Xi (g/1) (Xi-X)2

1 1,79 0,0016

2 1,88 0,0025

3 1,90 0,0049

4 1,76 0,0049

5 1,95 0,0144

6 1,74 0,0081

7 1,85 0,0004

Totaux 0,0368

Xi : Concentration de méthanol obtenu et X : Concentration de méthanol attendue

30

Page 41: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 080318 101849 1

<Jn-1 = (0,0368/6) 112= 0,078

CV= 0,078/1,83=0,0427 soit 44,27%

Tableau 5 : Calcul de l'écart type à partir des concentrations d'éthanol obtenues

Solution No Xi(g/l) (Xi-X)2

1 2,04 0,0001

2 2,11 0,0036

3 2,14 0,0081

4 1,99 0,0036

5 2,17 0,0144

6 1,96 0,0081

7 1,94 0,0121

Totaux 0,05

<Jn-1 = (0,05/6) "2=0,09128

CV= 0,09128/2,05=0,0445 soit 4,45%

Les coefficients de variation du méthanol et de l'éthanol respectivement de 4,2% et de 4,45%

sont inférieurs à 5%. Valeur en deçà de laquelle il y a une bonne corrélation pour la variable

étudiée.

Le rendement (R) est déterminé comme suit :

R méthanol= 1,83/1,975 x 100= 92,65%

R éthanol= 2,05/1,975 x 100= 103,79%

Les deux justesses étant voisines de 100, la méthode utilisée est juste.

31

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1-3- Validation à partir de solutions de concentrations différentes

Les droites d'étalonnage déterminées à partir des solutions d'éthanol et de méthanol, sont

représentées sur les figures 4 et 5, respectivement.

5000000 -

;I - 4000000 <:: 3000000 - ::> ._. Ill QJ 2000000 _, Lo

~ 1000000 - 0 -

0

y= 127583x - 2912,3 RL = 0,9788

10 20 Concentration de l'éthanol (g/L)

30 40

Figure 4 : Evolution des aires en fonction de la concentration d'éthanol

3000000 ~---------------- y = 241228 X- 52631,5

zsooooo +- R2 = 0,7389

04---~--~--~----r------.

• Sériel

0 2 4 6 8 10

Concentration du méthanol (g/L)

Figure 5 : Evolution des aires en fonction de la concentration du méthanol

32

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1-4-Taux d'alcool et degré d'alcoométrique des échantillons de «KOUTOUKOU»

Les résultats d'analyse des différents échantillons dans les communes d'Abidjan ont

donné lieu à des degrés d'alcoométriques divers de même que des concentrations de méthanol et

d'éthanol très variées. Dans la commune d' Abobo, l'analyse des échantillons de

«KOUTOUKOU» a révélé des degrés alcoométriques variant entre 37,4 et 67,8 °GL (Tableau 6).

Ces degrés alcoométriques sont reliés à des concentrations d'éthanol qui sont eux-aussi élevés

(296 - 536 g/L). De manière générale, les échantillons collectés dans la commune d' Abobo ont

présenté des proportions d'éthanol supérieures à 80 % par rapport aux alcools présents. D'autres

échantillons ont montré des concentrations de méthanol inférieures à la limite de détection de

l'appareil. Huit échantillons sur 11 ont un degré alcoométrique supérieur à 45°.

L'analyse des échantillons de «KOUTOUKOU» de la commune de yopougon a révélé des

degrés d'alcoométriques variant entre 41,5 et 67,8 ° GL (Tableau 7). Ces degrés alcoométriques

sont aussii élevés que ceux des échantillons de la commune d 'A bobo. Les concentrations

d'éthanol sont également élevées (328- 536 g/L). De manière générale, les échantillons collectés

dans la commune de Y opougon ont présenté des proportions d'éthanol supérieures à 92 % par

rapport aux alcools présents. Et la plupart des échantillons ont eu des concentrations de méthanol

inférieures à la limite de détection de l'appareil.

L'analyse des échantillons de «KOUTOUKOU» de la commune de Koumassi a révélé des

degrés d'alcoométriques variant entre 40,5 et 53,6 ° GL (Tableau 8). Ces degrés alcoométriques

ont été aussi élevés que ceux des échantillons d 'A bobo et de Y opougon. Aussi, les

concentrations d'éthanol ont-elles été élevées (320 - 424 g/L). Et les proportions d'éthanol ont­

elles été voisines à 100 % par rapport aux alcools présents. Ainsi, tous les échantillons ont eu des

concentrations de méthanol inférieures à la limite de détection de l'appareil.

L'analyse des échantillons de «KOUTOUKOU» de la commune de Port-Bouët a révélé des

degrés d'alcoométriques variant entre 42,5 et 80 ° GL (Tableau 9). Ces degrés alcoométriques

ont été très élevés par rapport à ceux des communes d' A bobo, de Y opougon et de Koumassi.

Aussi, les concentrations d'éthanol ont-elles été eux aussi très élevées (336 - 580 g/L). Et les

proportions d'éthanol ont été supérieures à 91 % par rapport aux alcools présents. Ainsi, deux

échantillons ont eu des concentrations de méthanol inférieures à la limite de détection de

l' apparei 1.

33

Page 44: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 080318 101849 1

L'analyse des échantillons de «KOUTOUKOU» de la commune d' Attécoubé a révélé des degrés

d'alcoométriques variant entre 43,54 et 56,7 ° GL (Tableau 10). Ces degrés alcoométriques ont

été élevés, mais dans des proportions moins élevés que celles des communes d' Abobo, de

Yopougon, de Koumassi et de Port Bouët. Aussi, les concentrations d'éthanol ont-elles varié

entre 344 et 448 g/L. Ces proportions ont été voisines de 100 % par rapport aux alcools présents.

Toutes les concentrations de méthanol dans les échantillons sont inférieures à la limite de

détection de l'appareil.

L'analyse des échantillons de «KOUTOUKOU» de la commune de Cocody a révélé des degrés

d'alcoométriques variant entre 43,5 et 55,6 ° GL (Tableau 11). Ces degrés alcoométriques ont été

élevés et de la même plage de grandeur que ceux de la commune d' Attécoubé. Aussi, les

concentrations d'éthanol ont-elles varié entre 344 et 416 g/L. Ces proportions d'éthanol ont été

supérieures à 98 % par rapport aux alcools présents. La quasi-totalité des échantillons ont eu des

concentrations de méthanol inférieures à la limite de détection de l'appareil.

L'analyse des échantillons de «KOUTOUKOU» de la commune de Marcory a révélé des degrés

d'alcoométriques variant entre 48,6 et 54, 1 ° GL (Tableau 12). Ces degrés alcoométriques ont

été élevés et quasiment de la même plage de grandeur que ceux de la commune d' Attécoubé et

de Cocody. Aussi, les concentrations d'éthanol ont-elles varié entre 384 et 428 g/L. Ces

proportions d'éthanol ont été supérieures à 97 % par rapport aux alcools présents. Et tous les

échantillons ont eu des concentrations de méthanol égal à 8 g/L.

L'analyse des échantillons de «KOUTOUKOU» de la commune de Treichville a révélé deux

degrés d'alcoométriques (56,6 °GL et 61,7 °GL). Ces degrés alcoométriques ont été élevés et les

concentrations d'éthanol supérieures à 400 g/L (Tableau 13). Ces proportions d'éthanol ont-elles

été voisines de 100 % par rapport aux alcools présents dans le «KOUTOUKOU». Les deux (02)

échantillons ont eu des concentrations de méthanol inférieures à la limite de détection de

l'appareil.

L'analyse de l'échantillon de «KOUTOUKOU» de la commune du Plateau a révélé un degré

d'alcoométrique de 56,2 °GL. Ce degré alcoométriques a été élevé et la concentration d'éthanol

de à 444 g/L (Tableau 14). Ainsi, la proportion d'éthanol a été voisine de 100 % du type d'alcool

dans le «KOUTOUKOU» et la concentration de méthanol inférieure à la limite de détection de

l'appareil.

34

Page 45: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 080318 101849 1

Tableau 6: Taux d'alcool et degrés alcoométriques des échantillons de «KOUTOUKOU» dans la commune d' Abobo

Echantillon de KOUTOUKOU dans la commune d 'A bobo

Numéro Méthanol (g/L) Ethanol (g/L) Degré alcoométrique (0GL)

I 72 360 45,5 II 36 312 39,5 III 24 440 55,7 IV 68 536 67,8 V 24 464 58,7 VI 32 344 43,5 VII 16 296 37,4 VIII <LDM 376 47,6 IX <LDM 516 65,31 X <LDM 464 58,7 XI 8 444 56,2

Tableau 7: Taux d'alcool et degrés alcoométriques des échantillons de «KOUTOUKOU» dans la commune de Y opougon

Echantillon de KOUTOUKOU dans la commune Y opougon

Numéro Méthanol (g/L) Ethanol (g/L) Degré alcoométrique (0GL)

I <LDM 380 48,1 II 36 472 59,7 III 12 408 51,6 IV <LDM 328 41,5 V <LDM 412 52,1 VI <LDM 524 66,3 VII <LDM 400 50,6 VIII <LDM 404 51, 1 IX <LDM 396 50,1 X <LDM 360 45,5 XI <LDM 408 59,7 XII 8 536 67,8

35

Page 46: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 080318 101849 1

Tableau 8 : Taux d'alcool et degrés alcoométriques des échantillons de «KOUTOUKOU» dans la commune de Koumassi

Echantillon de KOUTOUKOU dans la commune Koumassi

Numéro Méthanol (g/L) Ethanol (g/L) Degré alcoométrique (0GL)

I <LDM 424 53,6 II <LDM 384 46,8 III <LDM 396 50,12 IV <LDM 320 40,5

Tableau 9: Taux d'alcool et degrés alcoométriques des échantillons de «KOUTOUKOU» dans la commune de Port-Bouët

Echantillon de KOUTOUKOU dans la commune Port-Bouët

Numéro Méthanol (g/L) Ethanol (g/L) Degré alcoométrique (0 GL)

I 32 336 42,5

II <LDM 580 73,4

III 8 636 80

IV <LDM 488 61,7

Tableau 10: Taux d'alcool et degrés alcoométriques des échantillons de «KOUTOUKOU» dans la commune d' Attécoubé

Echantillon de KOUTOUKOU dans la commune d' Attécoubé

Degré alcoométrique Numéro Méthanol (g/L) Ethanol (g/L) (

0 GL)

I <LDM 344 43,54

II <LDM 392 49,6

III <LDM 448 56,7

IV <LDM 444 56,2

36

Page 47: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 080318 101849 1

Tableau 11 : Taux d'alcool et degrés alcoométriques des échantillons de «KOUTOUKOU» dans la commune de Cocody

Echantillon de KOUTOUKOU dans la commune Cocody

Numéro Méthanol (g/L) Ethanol (g/L) Degré alcoométrique

(0GL)

I 8 400 50,6

II <LDM 440 55,6

III <LDM 344 43,5

IV <LDM 416 52,6

Tableau 12: Taux d'alcool et degrés alcoométriques des échantillons de «KOUTOUKOU» dans la commune de Marcory

Echantillon de KOUTOUKOU dans la commune Marcory

Numéro Méthanol (g/L) Ethanol (g/L) Degré alcoométrique (0GL)

I 8 412 52,1

II 8 428 54,1

III 8 384 48,6

I 8 412 52,1

Tableau 13 : Taux d'alcool et degrés alcoométriques des échantillons de «KOUTOUKOU» dans la commune de Treichville

Echantillon de KOUTOUKOU dans la commune Treichville

Numéro Méthanol (g/L) Ethanol (g/L) Degré alcoométrique (0GL)

I <LDM 416 52,6

II <LDM 488 61,7

37

Page 48: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 080318 101849 1

n a 3 s i (1)

O; § (1), () ::r g, - 0 ::s o.. (1)

~ 0 C ..., 0 ~ 0 C o.. § Cil

S" () 0

§ § (1)

0:: ;l> CT' 0 CT' 0

t~ ;, '"' S1~

CHROMATOGRAM 1 MEMORIZED \: ~ (1),

C-R5A CHROMATOPAC Er CHANNEL HO 1 r ILE 8 Il) SAHPLE HO 8 METHOD 41 g REPORT NO 27 tri -

f 2.

PKNO T !ME AREA MK 1 DNO

1 2 3 4 5 6 7 8 9

10 Il 12 13 14 15 16 17 18 19 28 21 22 23 24 25 26 27 28 29

9. 384 0. 363 a. 445 9. 521 8. 594 B. 642 8. 717 e. 783 0. 896 8. 962 1. 212 1,278 1.421 1,445 1. 533 1. 68S l. 755 2. 882 4,441 4,655 4. 818 4,917 5. 847 5. 295 5. 425 5,487 5. 642 5. 716 5,771

48 15 Y 15 Y 33 Y 54 Y

102 Y 71 y

118 V 126 Y 141 Y 43 Y

117 Y 27 Y 36 Y 67 V 57 Y

122149 Y 389986 SY

71 TY 79 T 56 TY 87 TV

118 TY 262 TY 71 TY 78 TY

123 TV 53 TV

288 TY

TOTAL 434318

CONC

8. 8893 0. 8034 8.8033 0. 8688 0. 0125 0, 8235 0. 0162 e. 0271 0. 829 9. 8324 9. 8099 0. 027 9. 8062 8. 8882 e. 0153 8. 0131

28.1244 71.3545 8. 8164 0. 01 s1 8. 9123 9. 0199 8. 8271 0.0693 8. 9164 0. 01 s 8.9284 8, 6123 8. 8461

188

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2- DISCUSSION

L'analyse par chromatographie en phase gazeuse pour la détection du méthanol et de

l'éthanol a révélé la présence de l'éthanol dans tous les échantillons analysés. En effet, l'éthanol

est présent dans tous les échantillons à des concentrations supérieures à 296 mg/L et le méthanol

à des concentrations inférieures à 72 mg/L. Ainsi, l'éthanol est le principal constituant du

« KOUTOUKOU » analysé. Aussi, la toxicité avérée du méthanol pour l'Homme (Lamiable et

al., 2007) nous a-t-elle permis de diviser les échantillons en trois types.

~ Le « KOUTOUKOU » pas contaminé (trace au méthanol) : ce sont les échantillons qui

ont présentés un taux de méthanol inferieur à la limite de la détection. Il représente un

total de 24 échantillons enregistrés sur 50 (soit 48 %). Ce type de KOUTOUKOU se

retrouve majoritairement dans les communes de Koumassi, Attécoubé, Treichville et

Plateau.

~ Le « KOUTOUKOU » faiblement contaminé au méthanol : ce sont les échantillons qui

ont présentés un taux de « KOUTOUKOU » compris entre la limite de détection

0,734 mg/L et la valeur 10 g/L (Kouadio et al., 1986)). Il représente un total de 7

échantillons enregistrés sur 50 (soit 14 %). Ce type de « KOUTOUKOU » se retrouve majoritairement dans la commune de Marcory. Néanmoins un échantillon des communes

d' A bobo, Y opougon, Port Bouët et de Cocody appartient à ce type de

« KOUTOUKOU ».

~ Le « KOUTOUKOU » fortement contaminé en méthanol : ce sont les échantillons qui

ont présenté un taux de « KOUTOUKOU » supérieur à 10 g/L. Il représente un total de

19 échantillons enregistrés sur 50 (soit 38 %). Ce type de « KOUTOUKOU » se retrouve majoritairement dans la commune d'Abobo.

Ces différents types de « KOUTOUKOU » sont influencés par les produits locaux utilisés dans

leur production (Camara, 1998).

Le degré d'alcoométrique des échantillons de « KOUTOUKOU » analysé est variable et élevé. Ces résultats sont en accord avec plusieurs études menées sur le « KOUTOUKOU » (Kouadio et

al., 1986 ; Dano et al., 1988 ; Amany, 1990 ; Camara, 1998). Ce constat proviendrait de la

forte concentration d'éthanol dans tous les échantillons testés.

La présence de méthanol et d'éthanol dans le « KOUTOUKOU » a fait l'objet de plusieurs

études toxicologiques (KOUADIO et al., 1986 ; Dano et al., 1988 ; Camara et Hamon, 1999).

39

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En effet, Camara, (1998) a montré que la prise unique de 125 ml d'eau-de-vie de palme pouvait

induire de façon durable, chez le sujet sobre, des perturbations de la vigilance et du traitement de

l'information sensi-motrice. Et la cause exclusive de ces profondes perturbations

électrophysiologiques observées par rapport à celles induites par l'éthanol est la présence du

méthanol et aussi des alcools supérieurs. De même, le « KOUTOUKOU » a une toxicité

importante sur le système nerveux central. Bien que la molécule de méthanol soit incriminée,

elle ne présente qu'en réalité une faible toxicité et, comme l'éthanol, provoque une ébriété. La

toxicité du méthanol est plutôt liée aux produits issus de son métabolisme. La majeure partie du

méthanol résorbé (90 à 95 %) subit un métabolisme hépatique : l'alcool déshydrogénase (ADH)

oxyde le méthanol en formaldéhyde, lui-même rapidement transformé en acide formique par

l'aldéhyde déshydrogénase (ALDH), pour aboutir à la production de C02 et H20 (Lamiable et

al., 2004). La toxicité du méthanol (94,72 %) a été aussi la cause du décès d'une cinquantaine de

villageois kenyans après avoir ingéré de l'alcool fortement frelaté avec du méthanol (Habibou,

2005). Or, nous avons pu montrer dans différents échantillons au cours de notre étude, la

présence du méthanol à des degrés divers dans certains échantillons de « KOUTOUKOU ».

Ainsi, la consommation de cette boisson pourrait constituer un problème de santé publique eu

égard à sa composition chimique. De plus, il y a un attrait des ivoiriens pour la consommation

des alcools de fabrications traditionnelles du fait de l'approvisionnement régulier et du coût

inférieur à celui des boissons importées ou fabriquées industriellement.

40

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CONCLUSION ET PERSPECTIVES

La qualité physico-chimique du « KOUTOUKOU » est variable au sein d'une même

commune et aussi d'une commune à une autre. De manière générale, le degré d'alcoolimétrique

est élevé dans tous les échantillons avec une proportion élevé d'éthanol. Aussi, des

concentrations élevées de méthanol ont-elles été détectées dans certains échantillons d' Abobo,

de Yopougon et de Port-Bouët. Cependant la plus part des échantillons de « KOUTOUKOU »

contiennent traces de méthanol.

Pour les études futures sur le « KOUTOUKOU », il serait opportun d'évaluer les apports

nutritionnels et les risques sanitaires pour les populations consommatrices. Aussi, convient-elle

d'identifier les principales sources d'approvisionnement du marché de la ville d'Abidjan ainsi

que le mode de production.

41

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REFERENCES BIBLIOGRAPIDQUES

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