cristea, teodora - stoean, carmen stefania - modalites d'enonciation et types de phrases

3

Click here to load reader

Upload: ivanovski80

Post on 31-Dec-2015

65 views

Category:

Documents


9 download

TRANSCRIPT

Page 1: Cristea, Teodora - Stoean, Carmen Stefania - Modalites d'Enonciation Et Types de Phrases

Les trois phrases suivantes représentent les trois types de phrases obligatoires qui relèvent des modalités d’énonciation, (a) assertive, (b) interrogative, (c) injonctive:

(a) Tu es parti plus tôt (b) Tu es parti plus tôt? (c) Pars plus tôt ! L’exclamation et la négation sont des constituants facultatifs en ce

sens qu’ils se combinent avec les types fondamentaux comme on le voit par les exemples suivants: Vous avez pensé aux conséquences Vous n’avez pas pensé aux de vos actes. conséquences de vos actes. Avez-vous pensé aux conséquences N’avez-vous pas pensé de vos actes ? aux conséquences de vos actes ? Pensez aux conséquences Ne pensez pas aux de vos actes ! conséquences de vos actes

1

MODALITÉS D’ÉNONCIATION ET TYPES DE PHRASES

Page 2: Cristea, Teodora - Stoean, Carmen Stefania - Modalites d'Enonciation Et Types de Phrases

Modalités d`énonciation

L’exclamation n’entre pas dans ce système d’oppositions étant un degré d’intensité que tous ces trois types peuvent prendre. La phrase suivante présente une combinatoire de trois constituants: À qui ne s’est-il pas adressé? (type interrogatif, négatif, exclamatif). Linguistiquement, les modalités d’énonciation se caractérisent par des marqueurs spécifiques non segmentaux (contour intonatoire spécifique,ordre séquentiel) et des marqueurs segmentaux (adjectifs, pronoms, particules, diverses formules) ou par une combinatoire de ces marqueurs. Les trois modalités énonciatives fondamentales expriment les trois principales fonctions pragmatiques, les trois comportements langagiers essentiels que la langue offre aux utilisateurs, «actes primitifs» ou «basiques» ou « originels» (C. KERBRAT-ORECCHIONI, 1991: 5):

décrire le monde, indiquer des faits interroger sur le monde, obtenir une information ou une réaction de la part de l’interlocuteur

chercher à changer le monde, à manipuler l’interlocuteur.

Le dénominateur commun de ces trois modalités énonciatives est qu’elles sont centrées sur l’énonciateur et sur les relations de celui-ci avec ses interlocuteurs, tout acte de communication étant, par sa nature même, dialogique. La frontière qui sépare les fonctions assertive, interrogative, injonctive n’est pas toujours aussi nette qu’elle pourrait paraître à un prime abord, ce qui semblerait autoriser une question telle que « l’acte de question et l’acte d’assertion: opposition discrète ou continuum?» (C. KERBRAT-ORECCHIONI, 1991: 87). La pertinence d’une pareille question apparaît quand on examine de plus près certains énoncés qui semblent relever d’un type qui ne correspond pas à la vocation de la forme linguistique en question; il s’agit :

des énoncés assertifs qui sont des interrogations (c’est le cas des interrogations indirectes): Je te demande si tu as vraiment l’intention de partir aujourd`hui.

Page 3: Cristea, Teodora - Stoean, Carmen Stefania - Modalites d'Enonciation Et Types de Phrases

Modalités d`énonciation et types de phrases

des énoncés interrogatifs qui sont en réalité des assertions: Dis donc, tu sembles tout mélanger?

Tiens, tu es là ? C’est vous?

des semi-questions (ou semi-assertions): Vous connaissez son adresse, je suppose ?

Il existe, certes, une fonction de base, marquée syntaxiquement, mais la correspondance entre la structure syntaxique et la fonction langagière n’est pas systématique: une entité donnée peut remplir d’autres fonctions (elle est polyvalente) ou bien une fonction peut être réalisée par plusieurs structures (elle est polymorphe).

Une approche sémasiologique conduit à établir une correspondance entre la structure formelle du type de phrase et la fonction pragmatique qu’elle est appelée à remplir, tandis que l’approche onomasiologique implique un examen des différents réalisateurs possibles des fonctions langagières et de leurs nuances pragmatiques. Les divers auteurs qui se sont attachés à l’étude des trois volets de l’interrogation, sémantique, syntaxique et pragmatique ont insisté sur la distinction entre l’interrogation, conçue comme activité langagière et la question, comme réalisation de l’acte d’interrogation, en situant l’étude de la première dans un cadre logique et interactionnel et l’étude de la seconde dans un cadre syntactico-sémantique.